Thème 3 Comment s’organise la vie politique ?

Science Politique : science qui étudie les phénomènes de pouvoir, notamment comment celui-ci se conquiert
et s’exerce.
Elle s’intéresse à la manière dont le pouvoir est organisé et exercé dans une société. Elle va étudier précisément
l’accession au pouvoir (élections), la prise de décision, le partage de responsabilités…
Il s’agit dans ce thème de découvrir comment s’organise la vie politique en France notamment.

I/ Le pouvoir politique et ses institutions

A/ La spécificité du pouvoir politique

Le pouvoir de manière générale est la capacité pour A (un individu ou un groupe) d’obtenir de B (un individu
ou un groupe) ce que B n’aurait pas fait spontanément. Le pouvoir est ainsi une forme spécifique d’interaction
sociale dont on peut observer des manifestations très diverses (pouvoir domestique, pouvoir économique,
pouvoir religieux, etc.).
Si on s’intéresse plus spécifiquement au pouvoir politique, on peut revenir à l’étymologie et ainsi c’est le
pouvoir dans la cité, dans l’Etat.
C’est le pouvoir de prévision, d’impulsion, de décision et de coordination qui appartient à l’appareil dirigeant
du pays, en principe de l’Etat, c’est-à-dire aux gouvernants (organes exécutifs essentiellement) et qui permet
de déterminer et de conduire la politique nationale.
Il a plusieurs caractéristiques :
- C’est un phénomène d’autorité. Donc, il nécessite une double relation : commandement et
obéissance. C’est pourquoi on distingue les gouvernants (à qui le pouvoir est dévolu) qui
commandent des gouvernés qui obéissent.
- Il est contraignant et s’impose aux individus (légitimité ou force).
- Il est initial car tout part des dirigeants. Dans la hiérarchie des pouvoirs, le pouvoir politique est censé
être souverain et s’imposer aux autres pouvoirs, dont il fixe les limites.
- Il a une vocation globale. L’autorité du pouvoir politique s’applique à toute la société et à tous et peut
porter sur tous les domaines. Ex : économie, social, enseignement, … c’est ce qui permet de le
distinguer d’autres phénomènes d’autorité. Il vise à fixer des règles et à prendre des décisions qui
engagent l’ensemble d’un groupe et englobent l’ensemble des domaines de la vie collective
Forme particulière du pouvoir, le pouvoir politique est donc spécifique en cela qu’il s’exerce sur la société
dans son ensemble et sur un territoire donné. Il définit et limite les autres pouvoirs. Il repose sur le
consentement et dispose des moyens pour imposer ses décisions à une population donnée. Dans les sociétés
modernes l’État s’est imposé, au cours d’un long processus historique, comme le support du pouvoir politique.
B/ L’organisation de la vie politique sous la 5ème République
La séparation des pouvoirs :
Document 1
« Tout homme qui a du pouvoir est porté à en abuser (...).
Pour qu'on ne puisse abuser du pouvoir, il faut que (...) le pouvoir arrête le pouvoir. (...)
Lorsque, dans la même personne ou dans le même corps de magistrature, la puissance législative
est réunie (au pouvoir exécutif), il n'y a point de liberté ; parce qu'on peut craindre que le même
monarque ou le même sénat ne fasse des lois tyranniques, pour les exécuter tyranniquement.
Il n'y a point encore de liberté, si la puissance de juger n'est pas séparée de la puissance législative
et de l'exécutrice. Si elle était jointe à la puissance législative, le pouvoir sur la vie et la liberté des
citoyens serait arbitraire ; car le juge serait législateur. Si elle était jointe à la puissance exécutrice, le juge pourrait
avoir le pouvoir d’un oppresseur. »
Montesquieu, De l'esprit des lois, 1743.
Question : Pourquoi selon Montesquieu est-il nécessaire de séparer les pouvoirs ?
Le principe de la séparation des pouvoirs est un principe ancien, issu notamment des réflexions autour de la
monarchie absolue et des risques de tyrannie que comporte la concentration du pouvoir aux mains du
monarque. En 1748, dans son ouvrage De l’esprit des lois, Montesquieu signale que lorsque la même personne
concentre tous les pouvoirs, il y a un risque de tyrannie. La séparation de ces pouvoirs est donc nécessaire
pour faire en sorte que « le pouvoir arrête le pouvoir ».

Document 2 : vidéo « La séparation des pouvoirs »

Lien http://lesclesdelarepublique.fr/laseparationdespouvoirs-2 ou sur votre espace classe / cahier de texte.
Questions :
1) Quels sont les 3 pouvoirs et quelles sont les caractéristiques de chacun ?
Le pouvoir exécutif exécute les lois et les fait appliquer. Il est exercé par une équipe, souvent un
gouvernement et son chef.
Le pouvoir législatif est exercé par une assemblée, il élabore et vote les lois, il légifère.
Le pouvoir judiciaire est exercé par des juges, il est chargé de trancher les litiges entre les citoyens selon
les lois, d’interpréter les lois et de contrôler leur application.
2) Expliquez la notion de contre-pouvoir.
On parle de contre-pouvoir pour désigner un pouvoir qui en surveille un autre. Avec la séparation des
pouvoirs, chaque pouvoir est un contre-pouvoir, ils se surveillent mutuellement.
3) Quel serait le 4ème pouvoir ?
Habituellement, on désigne la presse comme étant le 4ème pouvoir.
Document 3 : vidéo « La Constitution »
Lien http://lesclesdelarepublique.fr/laconstitution ou sur votre espace classe / cahier de texte
Questions :
1) Qu’est-ce que la Constitution ? Pourquoi dit-on que c’est la loi fondamentale ?
La Constitution est un texte de lois qui fixe les règles du jeu d’un Etat, notamment le mode d’organisation
des institutions. On l’appelle loi fondamentale car cette loi s’impose à toutes les autres.
2) De quand date notre Constitution actuelle ? Quel homme politique l’a instaurée ?
Notre Constitution actuelle date de 1958 avec l’instauration de la 5ème République par le Général de Gaulle.
3) Que définit la Constitution ?
La Constitution définit le rôle du Gouvernement, du Président, du Parlement, et du pouvoir judiciaire.
4) Sur quels principes repose la Constitution ?
La Constitution repose sur 2 principes : la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1789 et le
préambule de la Constitution de la 4ème République de 1946.
L’ensemble forme le bloc de constitutionnalité.
5) Quelles sont les principales institutions de la 5ème République ?
Les principales institutions de la 5ème République sont le Président de la République, le Premier Ministre, le
Gouvernement, l’Assemblée Nationale, le Sénat, la Justice.
6) Pourquoi et comment peut-on changer la Constitution ?
La Constitution peut être changée pour modifier le partage des pouvoirs ou bien s’adapter aux règles
européennes. Ce changement peut se faire par 2 moyens : convocation du Congrès et vote ; référendum
populaire.
 Synthèse : Rôle et composition des institutions sous la 5ème République

La 5ème République a été instaurée en 1958 afin de limiter l’instabilité politique de la 4ème République (1946-
1958).

Le pouvoir exécutif est renforcé par rapport au pouvoir législatif. Il est détenu par le Président de la Répu-
blique, élu pour 5 ans, et son Gouvernement. Le pouvoir législatif est détenu par 2 chambres : l’Assemblée
Nationale composée des députés et le Sénat composé de sénateurs. Les 2 chambres forment le Parlement.

Ils peuvent se contrôler mutuellement en exerçant une forme de pression : l’exécutif peut voter une loi sans
passer par le Parlement grâce au 49.3, le Président peut dissoudre l’Assemblée ; et l’Assemblée peut voter
une motion de censure contre le gouvernement.

Enfin, le pouvoir judiciaire, indépendant, est détenu par le Conseil Constitutionnel et la Justice, dont le rôle
est de vérifier si les lois votées sont conformes à la Constitution (loi fondamentale). Dans le cas contraire, il
peut les censurer.
 II/ La vie politique

A/ L’organisation des élections influence la vie politique

Il existe en France de nombreuses élections. On vote pour élire le président de la République, les députés, les
élus locaux, ou les parlementaires européens.

Chaque élection a son mode de scrutin : ensemble des règles selon lesquelles, en fonction des voix obtenues,
sont attribués les sièges d’élus.

On distingue notamment le scrutin direct du scrutin indirect (on vote pour quelqu’un qui élit ensuite un repré-
sentant, comme pour le Sénat, élu par les élus locaux), uninominal (on vote pour une personne) ou de liste, ou
encore majoritaire ou proportionnel. Dans un mode de scrutin proportionnel, les sièges sont attribués selon le
nombre de voix, tandis que dans un scrutin majoritaire, celui qui obtient la majorité des voix obtient l’ensemble
des sièges.
 Le choix du mode de scrutin est important !
B/ La vie politique s’organise autour de différents acteurs

1) Les partis politiques

Un parti politique est une association organisée qui rassemble des citoyens unis par une philosophie ou
une idéologie commune, qui inspire son action, avec comme objectif la conquête et l’exercice du pouvoir.
C’est donc une organisation au service d’une idée.
Le rôle essentiel des partis politiques est de participer à l’animation de la vie politique. L’article 4 de la
Constitution dispose : "Les partis et groupements politiques concourent à l’expression du suffrage".
De manière plus précise, les partis remplissent deux fonctions :
 Ils sont les intermédiaires entre le peuple et le gouvernement. Le parti élabore un programme présentant
ses propositions qui, s’il remporte les élections, seront reprises dans le projet du gouvernement. Les partis de
l’opposition peuvent proposer des solutions alternatives à la politique de la majorité en place et ainsi remplir
une fonction "tribunitienne" (selon l’expression célèbre de Georges Lavau, qui renvoie aux “tribuns de la
plèbe” sous l’Antiquité romaine), en traduisant le mécontentement d’un certain électorat populaire.
Cependant, on note depuis quelques années une certaine désillusion des citoyens envers les partis, qu’ils ne
considèrent plus forcément comme leurs meilleurs représentants et intermédiaires. L’augmentation du taux
d’abstention aux différentes élections traduit peut-être cette réalité ;
 Les partis ont aussi une fonction de direction. Ils ont pour objectif la conquête et l’exercice du pouvoir
afin de mettre en œuvre la politique annoncée.
De plus, avec la tendance à la professionnalisation de la vie politique, les partis ont acquis un rôle de sélection
des responsables appelés à gouverner.

Quels partis politiques aujourd’hui en France ?

En France, les notions de gauche et de droite remontent à la Révolution. Le clivage gauche-droite naît en 1789.
Ce clivage (= séparation) renvoie à l’Assemblée constituante du 28 août 1789. Lors du débat sur le poids de
l’autorité royale dans la future Constitution, les députés souhaitant que le roi dispose d’un droit de veto large
se regroupèrent à droite du président de séance ; à sa gauche, se placèrent ceux qui souhaitaient une monarchie
limitée.
Dans les années cinquante, la droite et la gauche sont alors évidentes. Cette opposition recouvre en fait deux
clivages : celui entre les partisans de l’Église catholique et ceux de la laïcité républicaine ; celui entre les
possédants et les travailleurs. Ces clivages […] s’incarnent dans des organisations, structurent des milieux
sociaux et forment les individus […]. Ce clivage de la population se retrouve au niveau de la vie des idées. En
effet, chacun de ces mondes dispose aussi bien de ses journaux, de ses revues, et de ses lieux de sociabilité.
Aujourd’hui, le clivage ne se réduit pas à l’opposition de deux camps homogènes : la gauche et la droite
prennent forme, mais l’une et l’autre sont plurielles. L’arrivée dans le jeu politique de Emmanuel Macon et
son parti LREM en 2017 a d’ailleurs brouillé les cartes, lui-même affirmant qu’il dépassait le clivage gauche-
droite.
La diversité des idées et programmes illustre le pluralisme politique : Caractérise la diversité des courants
d'opinion, de leurs représentants et des partis politiques.
Pour en savoir plus sur le clivage : http://lesclesdelarepublique.fr/droiteetgauche

PS, Génération-s, MODEM, UDI, LREM UPR, Les Patriotes,

Place Publique RN, Debout la France

NPA, LO, PCF, LFI EELV LR

2) D’autres acteurs issus de la société

Dans les démocraties, le pouvoir politique s’exerce aussi grâce à la contribution de différentes organisations,
qui permettent l’expression politique des citoyens en dehors des périodes électorales et constituent des contre-
pouvoirs importants.
Société civile organisée : ensemble des groupes d’intérêt composés de citoyens qui contribuent au débat
public en dehors des partis politiques en cherchant à influencer les décisions politiques par le biais de
mobilisations et d’actions ponctuelles ou durables: associations, syndicats, lobbies, mouvements sociaux.

Quelques exemples :

Les suffragettes USA 1910

 Occupation de logement, Paris 2011 Gay Pride
Les médias peuvent renforcer cette influence en relayant l’action de la société civile et jouent un rôle
d’information vis-à-vis des citoyens.
On l’a dit en début de chapitre les médias sont considérés comme le 4 ème pouvoir des démocraties, ils jouent
plusieurs rôles :

► rôle d’information des citoyens d’où l’importance fondamentale de la liberté de la presse

► rôle d’expression des différents acteurs, les médias sont la scène sur laquelle les acteurs de la vie politique
et sociale doivent être vus pour être entendus
►rôle d’outil pour les politiques, les médias sont devenus des terrains de communication privilégiés pour les
hommes et femmes politiques
► rôle de relais, les médias influencent les citoyens, ils ne nous disent pas ce que l’on doit penser mais ce à
quoi il faut penser (on dit qu’ils font l’agenda politique)
Exemples issus de vos travaux : les médias et leur influence actuelle sur les questions autour du Covid 19 (port
du masque, chloroquine, réouverture des écoles…) ; les médias interpellent les hommes politiques et les
obligent à s’exprimer et prendre position sur certains faits.
On peut également se souvenir du mouvement MeToo très médiatisé, puis des violences faites aux femmes et
féminicides médiatisés qui ont dicté aux politiques l’urgence d’une législation.
 la société civile avec l’aide des médias agit sur les choix politiques