Bulletin Agroforesterie Remeccgkm

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REPUBLIQUE DE GUINEE

**********
Travail-Justice-Solidarité
********

MINISTERE DE L’ENVIRONNEMENT, DES EAUX ET FORETS

PROJET « RENFORCEMENT DE LA RESILIENCE DES MOYENS D’EXISTENCE


DES COMMUNAUTES AGRICOLES FACE AU CHANGEMENT CLIMATIQUE
DES PREFECTURES DE GAOUAL, KOUNDARA ET MALI –REMECC-GKM »

BULLETIN D’INFORMATION
EN AGROFORESTERIE
DU PROJET REMECC – GKM

Volume 01 : Octobre 2016


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Table des matières


PRÉFACE DU DIRECTEUR NATIONAL DU PROGRAMME ENVIRONNEMENT ET
DEVELOPPEMENT DURABLE..........................................................................................................3
EDITORIAL..........................................................................................................................................4
PRESENTATION SOMMAIRE DU PROJET REMECC – GKM........................................................5
Les principaux résultats du projet REMECC-GKM..............................................................................6
LES PRATIQUES D’ADAPTATION AUX RISQUES CLIMATIQUES...........................................7
CATALOGUE DES PRATIQUES D’AGROFORESTERIE VALIDEES EN COURS DE
DIFFUSION DANS LES COMMUNES RURALES.............................................................................8
VINGT (20) BONNES RAISONS DE PLANTER DES ARBRES..................................................16
BON A SAVOIR..................................................................................................................................19
NOS PERSPECTIVES.........................................................................................................................20
L’INTERVIEW ACCORDEE A TOTO..............................................................................................22

SIGLES ET ABREVIATIONS

BCA Budgets Communautaires Annuels


BMU Pierres à Lécher
CR Commune Rurale
FEM Fond pour l’Environnement Mondial
GKM Gaoual, Koundara et Mali
NPK Engrais chimique Azote Phosphore et Potassium
PAI Plan Annuel d’Investissement
PANA Plan d’Action National d’Adaptation au Changement Climatique
PDL, Plan de Développement Local
PNA Programme National d’Adaptation au changement climatique
PNUD Programme des Nation Unies pour le Développement
REMECC GKM Renforcement de la Résilience au changement climatique des Moyens
d’Existence des communautés agricoles de Gaoual Koundara et Mali
UGP Unité de Gestion du Projet

Bulletin N°1 d’information sur l’agroforesterie PROJET REMECC-GKM


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PRÉFACE DU DIRECTEUR NATIONAL DU PROGRAMME ENVIRONNEMENT


ET DEVELOPPEMENT DURABLE
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Ce bulletin d’informations générales sur l’agroforesterie est destiné à un large éventail de


personnes désireuses de se familiariser aux notions de base. Il est destiné
particulièrement aux populations bénéficiaires du projet, aux services
techniques, aux autorités à tous les niveaux, etc. soucieux d’adopter des
itinéraires techniques comme : la création des pépinières- écoles et de
production, la réalisation de plantations agroforestières, la gestion durable
des terres cultivables à travers des systèmes agroforestiers et des méthodes
locales d’enrichissement des sols.

Une fois que les avantages liés aux nouvelles pratiques d’exploitation agro-sylvo-pastorales,
sylvo-pastorales et agro-sylvicoles sont perçus par les cibles, ces pratiques vont devenir
partie intégrante des habitudes de productions agricoles de ces communautés, leur permettant
ainsi de rendre plus résilients leurs moyens d’existence face au changement climatique
devenu de plus en plus préoccupant. Etant la composante la plus importante du projet de par
ses impacts positifs et immédiats sur les conditions de vie des populations, l’agroforesterie
constitue, à n’en pas douter, un moyen efficace d’adaptation au changement climatique, de
lutte contre la pauvreté, de préservation de l’eau et des sols.

La réalisation de ce premier numéro de ce Bulletin a été rendue possible grâce à la


collaboration de tous les cadres du projet, de personnes ressources dont l’engagement à
œuvrer à l’atteinte des résultats fixés ne font l’objet d’aucun doute. C’est le lieu et le moment
de les remercier.

Enfin, il faut noter que le projet REMECC-GKM est sur la bonne voie de l’atteinte des
résultats attendus et tout ceci a été rendu possible grâce au leadership du Ministère,
l’accompagnement du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et de
tous les partenaires nationaux et locaux. Je leur exprime mes sincères remerciements au nom
de Madame Kourouma Hadja Christine SAGNO, Ministre de
l’Environnement, des Eaux et Forêts.

Pr Selly CAMARA

Bulletin N°1 d’information sur l’agroforesterie PROJET REMECC-GKM


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EDITORIAL DU COORDONNATEUR NATIONAL DU PROJET

Le Changement Climatique est aujourd’hui une menace sérieuse qui compromet les efforts de
développement de tous les secteurs à travers le monde, particulièrement le
développement rural. La Guinée, à l’instar de ces pairs, Pays Moins
Avancés est particulièrement vulnérable. Face à cette situation, les
mesures d’atténuation des impacts négatifs sur l’environnement et
l’adaptation sont indispensables. Malgré la faible participation des pays
pauvres aux émissions des gaz à effet de serre responsables du
réchauffement climatique, ils sont tenus d’adopter des programmes
d’actions nationaux d’adaptation (PANA).

L’agroforesterie est une pratique relativement plus ancienne que le terme lui-même et qui
consiste à planter des arbres avec des bénéfices aussi bien pour les animaux, les humains, les
végétaux que l’environnement. Elle englobe également la production des aliments, la
médecine, les constructions et la beauté physique du paysage (écotourisme). Elle a été
identifiée comme la première priorité du PANA de la Guinée et fait l’objet de mise en œuvre
dans la partie nord-ouest du pays par le projet REMECC-GKM.

Nous retiendrons que pour s’adapter, il existe diverses techniques et pratiques dans les
principaux secteurs de vulnérabilité que sont l’agriculture, l’eau, les ressources animales et
l’environnement. C’est pourquoi, la diffusion dans une première étape des pratiques
agroforestières (identifiées et mises en œuvre par le projet REMECC-GKM) doit être
privilégiée pour favoriser la protection et la gestion durable des ressources naturelles (eau, sol
et forêts) dans les zones déjà fragiles couvertes. Toutefois, il importe de noter que ces
pratiques validées par le projet sont des réponses immédiates aux contraintes que vivent les
populations. C’est pour ces raisons que ce Bulletin sur l’agroforesterie a été conçu.

Il faut aussi, dans les efforts d’adaptation, prendre en compte des aspects quelque peu
transversaux tels que le renforcement des capacités et la diversification des sources de
revenus et de productions des populations (micro-crédits, valorisation des produits forestiers
non ligneux, culture de contre-saison, petit élevage, etc.). Cette stratégie d’adaptation offre
des alternatives pour réduire la pression sur le couvert végétal en améliorant les conditions de
vie des populations cibles.

Pour améliorer les prochaines éditions, j’exhorte les lecteurs à faire parvenir leurs remarques
et suggestions aux adresses indiquées (page 24).

Pr Mamadou Lamarana DIALLO

Bulletin N°1 d’information sur l’agroforesterie PROJET REMECC-GKM


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PRESENTATION SOMMAIRE DU PROJET REMECC – GKM

Les études ont démontré que le changement climatique aura un impact sur l'ensemble de la
Guinée. La plupart des activités socioéconomiques seront affectées par les impacts prévus tels
que : la baisse des rendements agricoles, pastoraux et halieutiques, la perte de revenus, le
déplacement de populations, etc.

Le développement à long terme du pays sera affecté de manière significative par : (i) des
changements dans le régime des précipitations, (ii) des sécheresses, (iii) des inondations, (iv)
des tempêtes violentes, (v) des températures extrêmes et un ensoleillement accru, et (vi)
l'érosion côtière.

Pour faire face à cette situation, la Guinée a élaboré la seconde initiative de mise en œuvre du
Plan d’Action National d’Adaptation au Changement Climatique (PANA) - le projet
REMECC-GKM dont l’objectif majeur est de renforcer les capacités d'adaptation aux risques
de sécheresse des communautés agricoles vulnérables des préfectures de Gaoual, Koundara et
Mali.

Résultats attendus:
Résultat 1: Les autorités locales et les institutions décentralisées sont renforcées pour intégrer
les problématiques du changement climatique dans les PDL, PAI et les BCA des 15 CR les
plus vulnérables de Gaoual, Koundara et Mali;
Résultat 2:L'information agrométéorologique est produite et diffusée auprès des acteurs clés
dans les préfectures de GKM pour une agroforesterie résiliente au climat.
Résultat 3: Les moyens de subsistance communautaires sont rendus plus résilients au climat
dans les 15 Communes Rurales les plus vulnérables de Gaoual, Koundara, et Mali (GKM)

Zone d’intervention du projet


RA de Boké :
Gaoual : Koumbia, Wendou Mbour,
Malanta, Foulamory, Kounsitel.
Koundara : Sambailo, Guingan
Youkounkoun et Termèssè.

RA de Labé:
Mali : Balaki, Madina Salambandé,
Madina Wora, Touba Bagadâdji,
Lébékéré, Hidayatou et Yambéring

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Les principaux résultats du projet REMECC-GKM

COMPOSANTES RESULTATS ATTEINTS


Composante 1 :  16 CR ont intégré dans les PDL l’adaptation au changement
Renforcement des climatique
capacités des  1500 acteurs de développement et 1414 cibles formés en
autorités locales agroforesterie et changement climatique
et institutions  3200 brochures sur les scenarii climatiques en Pular et français
décentralisées éditées et distribuées
 1050 manuels supports de formation édités et distribués
 Huit (8) études réalisées par des consultants et bureaux d’études
Composante 2 :  05 stations météorologiques automatiques installées dans les
Production et préfectures de Gaoual, Koundara, Mali, Labé et Fria
diffusion des  16 pluviomètres classiques installés dans les chefs-lieux des CR
informations agro couvertes par le projet
météorologiques  190 pluviomètres paysans distribués pour couvrir les
exploitations agroforestières appuyées
 Au total 123 cadres dont 11 femmes formés en matière
d’utilisation des données agro météo (41) économie du
changement climatique (48) et outils de planification du
développement local (34)
Composante 3 :
Les options de  70% des bénéficiaires directs sont des femmes et jeunes (plus de
subsistance 170 000 personnes)
(agriculture ;  172 exploitations agroforestières dont 60 gérées par des femmes
élevage et sont sécurisées dans les préfectures de GKM (installation de
foresterie) sont 118 304 mètres de grillage pour protéger 673,3 ha)
rendues plus  48 pépiniéristes de GKM formés et 19 équipés
résilientes à la  plantations forestières (56570 plants), fruitières (9491 plants),
sécheresse des cultures pérennes de rente (9622 plants) et médico –
alimentaires (6891 plants) réalisées
 semences et plants performants (maïs, arachide et manioc) et
semences fourragères distribuées dans six CR (Koumbia,
Foulamory, Guingan, Sambaïlo, Yambèring et Hidayatou)
 Suivi sanitaire, vaccination, déparasitage et distribution de 180
BMU (pierres à lécher) dans 6 parcs à bétail abritant 240 têtes
(40 tête/parc)
 noyaux d’élevage (32 caprins et 60 poules pondeuses) distribués
dans 5 CR pilotes de GKM
 film documentaire réalisé et diffusé par Espace TV, You Tube et
Facebook
 voyages d’échanges entre producteurs réalisés
 capacités renforcées en agroforesterie de 97 femmes leaders
 émissions interactives avec les radios publics, privées et
communautaires réalisées

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L’AGROFORESTERIE UN MOYEN D’ADAPTATION AU CHANGEMENT


CLIMATIQUE

Qu’entend- t-on par agroforesterie et résilience ?

L’agroforesterie est une pratique qui associe la plantation d’arbres avec la production agricole
et animale avec des bénéfices pour la plante, l’animal, l’homme et l’environnement. Elle
touche également la production alimentaire, la médecine et les matériaux de construction et
offre des services écologiques de conservation du sol, de l’eau, la biodiversité et la beauté du
paysage.

La résilience est l’aptitude à résister aux effets néfastes du changement climatique. Les
pratiques résilientes sont de ce fait celles qui permettent à l’homme de résister aux conditions
difficiles qu’impose le changement climatique.

L’homme, la plante et l’animal sont interdépendants et leurs survies dépendent du sol, de


l’eau et des conditions climatiques.

LES PRATIQUES D’ADAPTATION AUX RISQUES CLIMATIQUES


Les pratiques sont sélectionnées au regard de leurs capacités potentielles à atténuer les effets
néfastes prévisibles du changement climatique, notamment les sécheresses récurrentes, les
inondations, les vents violents/tempêtes de sables et les fortes températures. Elles doivent être
mises en œuvre, autant que possible, de manière intégrée afin d’optimiser leurs impacts
positifs sur le bien-être des populations et le maintien en équilibre des écosystèmes. La
diffusion de ces pratiques dans les zones d’intervention du projet permettra une meilleure
valorisation des bonnes pratiques d’adaptation au changement et à la variabilité climatiques.

La bonne pratique s’entend comme :


«une pratique individuelle ou
collective dont la mise en œuvre dans
un contexte donné permet de
meilleures performances techniques
et économiques des secteurs de
dévelop-pement. Dans un contexte
de risques climatiques, au nombre de
ces pratiques on peut citer entre
autres : l’agroforesterie, la foresterie,
l’agri-culture, l’élevage, l’énergie,
et/ou social comme les organisations
socioéconomiques, ou groupes de
communautés».

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CATALOGUE DES PRATIQUES D’AGROFORESTERIE VALIDEES


EN COURS DE DIFFUSION DANS LES COMMUNES RURALES

a) Le défrichement contrôlé ou sélectif

Effets : Le défrichement contrôlé consiste à


épargner un certain nombre d'arbres (20 à 25 à
l’hectare), d’arbustes (60 à 80 pieds) et/ou de
bandes de végétation naturelle au cours des travaux
de défriche pour la mise en place de parcelle
agricole. La technique consiste à identifier et
marquer les espèces protégées et celles présentant
un intérêt pour le producteur. Les arbres non
marqués sont coupés à ras de terre à une hauteur maximale de 15 cm au-dessus du sol.

b) La pépinière : Les techniques de création d’une pépinière sont utilisées pour produire
des plants forestiers, fruitiers, vivriers et herbes
fourragères. L’introduction d’espèces exotiques et le suivi
de leur comportement dans les différentes zones agro-
hydro-climatique commencent par la pépinière, ce qui fait
de cette pratique le principal support de diffusion des
pratiques agroforestières.

Effets : (i) contribue à la réduction des effets du changement climatique en facilitant les
approvisionnements en plants utilisés pour faire des reboisements et autres pratiques
d’adaptation dans l’aménagement et la gestion des sols ; (ii) favorise l’accroissement des
revenus du réseau de pépiniéristes privés en émergence dans les Communes rurales

c)La jachère améliorée : La jachère améliorée consiste à laisser au repos pendant une
période plus ou moins longue un sol soumis à
l’exploitation agricole en y apportant des espèces
ligneuses à croissance rapide et fixatrices d’azote :
Cajanus cajan (pois d’angole, Nièbè daridhè),
Harrungana madagascariensis (Soungala), Amnisophylea
Laurina (Kansi), Albizia guimmifera (Maaro nai)
Flemingia macrophylla, Leucaena leucocephala, Moringa
oelifera, etc…. et exotiques telles que Acacia
auriculiformis (Kassia), Tectona grandis (Poopo porto ),
Gmelina arborea(legal almeeti).

Effet : contribue à l’augmentation de la capacité de


séquestration du carbone et à la réduction de la battance
du sol après de fortes pluies, au contrôle de l’érosion
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hydrique par une bonne couverture du sol, et à l’augmentation des fourrages (émondage et
élagage), à la récupération de terres marginales, accélère la reconstitution de la végétation
naturelle et de la fertilité des sols.

d) La tapade améliorée : La tapade est un modèle d’exploitation de l’espace, où l’on


retrouve les cases ou maisons
d’habitation, les arbres (fruitiers,
forestiers et fourragers), les cultures
vivrières (céréales, légumineuses), le
cheptel (bœufs, ovins, caprins et
volaille). L’introduction des pratiques
agroforestières dans cet espace n’est que
bénéfique au regard des contraintes
vécues par les exploitants (les femmes
en première position). Parmi ces pratiques on peut citer les haies vives de protection
renforcées par du grillage jouant aussi le rôle de brises vent – l’apport de fumier et de
mulching provenant des formations forestières environnantes et haies vives.

Effet : contribue à la réduction des effets du


changement climatique et concerne à la fois
l’adaptation (protection et conservation des sols) et
l’atténuation (augmentationParc
duà bœufs
couvert végétal qui
améliore la capacité de stockage du carbone),
favorise la protection renforcée de la tapade,
améliore la fertilité des sols en accélérant la
récupération des terres marginales (40 à 60% de la
superficie non bonifiée), favorise une bonne
intégration agriculture/élevage pour mieux
préserver et valoriser les ressources, facilite
l’extension de la tapade, garantie l’augmentation de
la productivité de la tapade et la sécurité
alimentaire de l’exploitant.

e)La mise en place d’une parcelle


agroforestière :
C’est une des stratégies d’aménagement et de gestion de l’espace pour la satisfaction des
besoins des exploitants en produits forestiers (bois de service et d’œuvre) et non ligneux
(fruits, écorces, feuilles, racines, cultures vivrières et/ou pérennes, produits d’élevage etc.) et
pour la préservation des ressources forestières

Effet : permet de maintenir la capacité de


séquestration du carbone en limitant la
déforestation et en favorisant des actions de
Parcelle agroforestière sécurisée
compensation de l’exploitation des ressources
forestières. Il joue ainsi un rôle important dans

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l’augmentation de la capacité de résilience face aux effets du changement climatique tout en


réduisant la vulnérabilité économique des populations.

Les pratiques de mise en défens, de pare feu et de brise – vent sont des pratiques associées
aux pratiques agroforestières décrites plus haut pour assurer la protection des ligneux et
préserver les écosystèmes.

c) Protection des berges de cours d’eau : pratique qui consiste à installer des
plantations d’arbres ou des ouvrages pour protéger les cours d’eau contre l’encombrement
et/ou l’envasement. Ces pratiques sont intégrées dans les plans de développement local (PDL)
des CR (les plants issus des pépinières sont utilisés pour reboiser les berges, l’amont des
sources et des petits bas-fonds).

Effet : (i) contribue à la réduction des effets des fortes pluies pouvant entraîner le transport de
matériaux solides pour envaser les cours d’eau ; (ii) freine donc l’érosion hydrique des berges
et contribue à la conservation des ressources en eau et de la faune associée nécessaire au bien-
être des populations, (iii) constitue également des refuges aux animaux et une zone de sécurité
des populations en cas d’inondation.

Berges reboisées
Bas-fonds aménagé

d) L’aménagement de bas-fonds : c’est une pratique de gestion améliorée des zones


inondables à des fins d’exploitation agricole (pluviale et contre-saison). Elle contribue à
l’adaptation à la variabilité pluviométrique à travers l’optimisation des ressources en eaux des
bas-fonds. Elle permet d’atténuer la dégradation des terres, d’accroître la disponibilité des
terres et leur productivité et de lutter contre l’érosion hydrique. C’est une pratique
d’adaptation qui correspond à un besoin exprimé inscrit dans les PDL des CR. Sa contribution
à l’adaptation au changement climatique peut être améliorée par des aménagements
antiérosifs en amont du bas-fond en y associant, le reboisement des berges avec des espèces
arbustives ou herbacées.

DEGRADATION DES SOLS, AGROFORESTERIE ET ARBRES FERTILISANTS

La perte de fertilité des sols est due principalement aux effets conjugués de facteurs dont
principalement :
 l’utilisation continue d’engrais chimiques pour fertiliser les cultures industrielles et
vivrières (riz, coton, arachide, légumes, mils…) ce qui entraîne un appauvrissement
progressif des sols en matière organique (minéralisation puis exportation par les
facteurs érosifs, volatilisation, dénitrification etc..),
 les pratiques de cultures sur brulis et les déboisements massifs pratiqués par les
paysans à la recherche de nouvelles terres de cultures et de bois à usages domestiques.

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Ces déboisements sont également le fait d’une exploitation sévère des ligneux (bois,
charbon, écorces etc…)
 les surcharges du bétail transhumant ou divagant sur les pâturages naturels et espaces
agricoles, la baisse et l’instabilité des pluviosités annuelles.

COMPOSTAGE

C’est un procédé de décomposition des matières organiques d’origine végétale et/ou animale.
Le compost obtenu délivre les nutriments du sol et facilite l’alimentation minérale de la
plante. En période sèche, il est nécessaire de maintenir le compost humide pendant la durée
de sa préparation. C’est pourquoi on le prépare dans une fosse pour éviter le dessèchement
des matériaux organiques utilisés. En période humide, le compostage en tas permet à
l’excédent d’eau de s’écouler facilement.

Critères d’implantation d’une compostière

Le site de la compostière doit répondre aux critères suivants : (i) site accessible pour faciliter
le transport des intrants ; (ii) situé à proximité d’un point d’eau ; (iii) bien ombragé pour
réduire les intempéries ; (iv) proche de la maison ou de la parcelle à valoriser ; (v)
disponibilité des intrants organiques.

Types de compostières

Fosse compostière : La fosse compostière est un trou aménagé dans lequel se fait la
décomposition de la matière organique pour
enrichir le sol. Une fosse compostière
ordinaire a les dimensions suivantes:
Largeur 3,40 m ; largeur 3,40 m ;
profondeur 1 m ; hauteur : 0,20 m.

Principales étapes de la construction


d’une fosse compostière :
a) Collecte des matériaux
Les matériaux locaux entrant dans la
préparation d’une fosse compostière sont les suivants : Argile : son emploi assure la solidité
des parois et garantit la durabilité de la fosse ; Paille : En association avec l’argile renforce la
solidité des parois de la fosse ; Bouse de vache : son usage aide à la protection de la fosse
contre les attaques des termites ; Eau : sert au mélange des agrégats ; Cailloux : pierres de
construction servant de socle à la margelle.

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Construction d’un abri : Pour assurer


la longévité de la fosse, il est conseillé
de la protéger par un abri contre les
eaux de pluie et le soleil.

Collecte des matières organiques


Les principales matières organiques qui
entrent dans la préparation du compost sont entre autres: les résidus des récoltes (riz, fonio,
maïs, mil, sorgho, etc.) ; les herbes et branches taillées des arbres ; les pourghères et
graminées; les épluchures et déchets de ménage ; les feuilles et branches mortes ; les poils,
plumes, os, peaux, cornes, coquilles, sciures de bois et copeaux.
Toutefois, les matières organiques les plus dures doivent être trempées pour faciliter leur
décomposition.

Remplissage de la fosse : Le remplissage de la fosse ne doit se faire avant que les parois ne
s’assèchent. Le fond de la fosse doit être bien nettoyé et légèrement arrosé avant son
remplissage.

Avant l’apport des matériaux organiques, le fond de la fosse est revêtu des morceaux de bois,
de branchage, des tiges de cotonniers, des rafles de maïs, de mil d’une épaisseur de 10 cm.
Ensuite, des piquets en bois sont placés à chaque angle de la fosse. Tout ce dispositif doit
permettre une bonne aération de cette fosse.
L’opération de remplissage de la fosse alterne des couches successives de résidus végétaux et
animaux (fumier ou ancien compost). A ces deux composantes s’ajoutent des adjuvants
(cendres ou phosphate) :

La succession des couches se fera de manière la suivante :


 mettre une couche à isolant au fond de la fosse (cendre, argile, sable) pour lutter contre
les termites ; si le fond de la fosse est argileux ou latéritique, il faut apporter un peu de
sable ; mais si le fond de la fosse est sableux, il faut un peu d’argile.
 mettre une coche de débris végétaux (tiges, pailles découpés en petits morceaux de 30
cm environ). L’épaisseur de la couche doit être de 20 à 25 cm, il faut piétiner et
arroser copieusement cette couche de tiges et pailles.
 mettre une couche de déjection animale (fumier) de 5 à 10 cm d’épaisseur que l’on
piétine et arrose avant d’asperger de la cendre ou du phosphate.

La même opération sera reprise jusqu’à ce que la compostière soit entièrement remplie.
Après avoir rempli la fosse ou le bassin, i faut arroser copieusement et recouvrir le tout d’une
couverture dense et aérée (tige de mil, de maïs). Cette couverture évitera l’évaporation d’eau
et protégera la masse contre les rayons solaires.
Arrosages de la fosse : Le taux d’humidité de la masse doit être maintenu à 50% pour avoir
un compost de bonne qualité. Les quantités d’eau varient en fonction du volume de la
compostière et de la fréquence des arrosages. Pour une compostière de 9 à 10m 3, on peut

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apporter un fût d’eau de 200 litres par semaine. L’arrosage doit être homogène en tenant
compte de l’état d’humidité du compost.

b) Compostage en tas : Le
compostage en tas ou
compostière aérienne se
prépare à l’air libre à travers
une superposition des
matières organiques.
Le tas est recouvert successivement par
des couches alternées de paille ou de
feuilles dont le tout est refermé par une
couche de terre en vue de mieux
protéger le substrat contre la forte
insolation. Deux ou trois bois doivent
être placés de manière verticale dans la litière avant la mise en place des couches. Dès la fin
de l’opération, les bois sont retirés pour permettre une bonne aération de la litière.

Processus de mise en place de la compostière en tas : La mise en place se procède de la


manière suivante : 1ère couche comporte (25 cm de débris végétaux, 5 cm de fumiers ou
bouse de vache, 2 à 3 cm de terreau) ; arroser suffisamment cette couche. 2ème couche
identique à la première, suivie d’arrosage. L’opération se poursuit jusqu’à 6 à 8 couches
(tas de 1,5 à 1,8 m de hauteur). On ne doit pas marcher sur le tas pour éviter le tassement.

Pour obtenir un meilleur compost, il s’avère nécessaire de procéder à un mélange des matières
sèches avec de la matière verte humide pour accélérer la décomposition des matériaux
organiques. Il est recommandé de saupoudrer après chaque couche de l’azote, du NPK et de
la dolomie.

Retournage du tas : Le retournage doit s’effectuer deux fois pendant le mois.


Lors du premier retournage, la partie supérieure du substrat est renvoyée au bas du tas et
inversement. Deux semaines après, on procède au deuxième retournage.

Pour s’assurer que le processus de décomposition des matières organiques s’effectue


normalement, on doit enfoncer une tige de fer pointu dans le tas. Si le bout de fer est chaud,
c’est un indice de bonne décomposition. Si le bout de fer est tiède, la décomposition est
insuffisante. Dans ces conditions, on procède à un nouveau retournage. L’obtention d’un
compost mûr nécessite une durée de trois mois.

Avantages du compost :
Le compost permet entre autres de :
 améliorer la structure du sol (résiste à l’érosion) ;
 augmenter le stockage de l’eau et des éléments nutritifs pour les cultures (résiste à la
sécheresse) ;
 augmenter l’activité microbienne du sol (enrichissement du sol) ;
 favoriser la résistance des cultures à certaines maladies ;
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 apporter aux cultures l’azote nécessaire pour le développement de la plante ;


 offrir des produits biologiques alimentaires seins et équilibrés ;
 développer une agriculture respectueuse de l’environnement.

ETABLE FUMIERE

L’étable fumière est un abri de fortune construit à l’aide de matériaux locaux pour recevoir les
animaux et les protéger contre les intempéries climatiques (soleil, pluie, vent…) afin de
récupérer les excréments pour la fertilisation du sol. Elle est généralement à l'ombre d'un
grand arbre, à proximité de la concession.

Composantes de l’étable fumière : Une étable fumière se compose de 3 parties :


 Une fosse à fumier aménagé pour chaque animal d'environ 3 x 2 m et de 2 m de
profondeur. La fosse doit être entourée d’un mur de protection pour éviter que l’eau
ne s’infiltre à l’intérieur.
 Un logis pour chaque animal : c'est là que l'on récolte une fois par semaine les
excréments de bœufs, mélangés à de la paille, pour les mettre dans les fosses (cf.
photo).
 Stockage de la paille pour la litière et le fourrage. On peut aussi stocker la paille et le
fourrage composé des résidus de récolte (fanes d’arachide, haricot, gerbes de riz et de
fonio,…) sur les poutres de l’étable haut de 2m environ.

Avantages : La mise en place de l’étable fumière permet entre autres de :


 mettre les bovins à l’abri des intempéries climatiques (soleil, vent, pluie…) ;
 apporter une alimentation complémentaire et équilibrée ;
 assurer un programme sanitaire adéquat (vaccination, déparasitage, tatouage…) ;
 recueillir un fumier de bonne qualité ;
 obtenir une production laitière suffisante et de bonne qualité ;
 faciliter une meilleure intégration de l’agriculture et de l’élevage ;
 domestiquer les animaux et prévenir les éventuels conflits entre éleveurs et
agriculteurs.

REPONSES AU PROBLEME DE DEGRADATION DES SOLS


Planter des arbres fertillitaires

Les arbres fertilitaires ont la capacité de capter l’azote


atmosphérique pour la restituer dans le sol ; ils apportent donc
naturellement de l’azote au sol à moyen et long terme ; ils sont
bénéfiques à la culture périphérique... et ils enrichissent la couche
arable, améliore la texture et favorise la structuration du sol.

Le compost et autres fumiers organiques (déjections animales, etc.) ne


pourront en aucun cas permettre de corriger les carences en matière
organique des sols et fertiliser les cultures sur de grandes superficies.
Bulletin N°1 d’information sur l’agroforesterie PROJET REMECC-GKM
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Par contre, les arbres fertilitaires, en complémentation avec les végétaux cultivés
(agroforesterie) peuvent durablement assurer plusieurs fonctions :

 la restauration et l’entretien durable de la fertilité des terres dégradées sur de grandes


superficies.
 la fertilisation des cultures agricoles, fourragères…
 l’augmentation substantielle de la productivité agricole (jusqu’à 30%), sans engrais
chimique ni compost.
 la protection des cultures contre les animaux divagants (haie vive faite d’Accacia
mellifera très efficace contre les animaux divagants).
 l’auto production de bois domestiques dans les parcelles agroforestières.
 l’auto production de fourrages dans les parcelles agroforestières.
 la régénération naturelle des forets consécutive à la baisse de la pression anthropique
sur les boisements naturels.
 la contribution à la rétention des polluants atmosphériques (gaz à effet de serre).
 la protection du sol contre les phénomènes érosifs.

QU’EST-CE QU’UN ARBRE FERTILITAIRE ?

"Un arbre fertilitaire est un arbre dont l’activité enrichit la couche arable d’une terre, en
améliore la texture et en favorise la structuration. Pour exercer efficacement sa fonction dans
les champs, il doit être convivial, c’est-à-dire qu’il ne peut entrer en concurrence forte avec
les espèces cultivées pour leurs productions domestiques ou marchandes" (Dupriez-de Leener,
1993)

Les arbres fertilitaires (ex : albizia lebbeck, stipulata, acacia...) sont principalement issus de
la famille des légumineuses et plus précisément de la sous-famille des Mimosacée

L’arbre fertilitaire doit être issu d’un semis de façon à former une racine pivotante seule
capable de remonter des couches profondes du sol (de 10 à 30 m de profondeur) les minéraux
(N, P, K et autres) et l’eau nécessaires à l’enrichissement de la couche arable. Par ailleurs des
bactéries fixatrices d’azote (rhizobium) et des champignons (mycorhizes) qui sont des
rabatteurs de phosphore, potasse et autres minéraux vivent en symbiose avec l’arbre
fertilitaire.
Des champignons à mycorhizes vivent de même en symbiose avec les plantes cultivées (café,
cacao, palmier, coton, maïs, mil taro, etc..) et rabattent pour celles-ci les minéraux redistribués
par les arbres fertilitaires.
Ces mycorhizes facilitent aussi l’absorption de l’eau par les plantes, elles permettent à celles-
ci d’acquérir une meilleure résistance à diverses attaques de pathogènes en provenance du sol
et élaborent des substances antibiotiques et vitamines dont les plantes profitent directement.

En effet, les premiers impacts d’enrichissement du sol apparaissent au bout de trois ans et
agissent sur une durée de plusieurs décennies (Tant qu’il y aura des arbres). L’intérêt du
développement de cette technique d’agroforesterie ne se limite d’ailleurs pas à un
amendement naturel des sols.

Elle représente également :


 des ressources supplémentaire pour les producteurs et productrices par des économies
d’achat d’intrants, une production de bois de feu et d’œuvre, du fourrage aérien

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disponible en saison sèche. Un monitoring cite une réduction de pénibilité des taches
féminines.
 des services écologique par la création de microclimats, l’action antiérosive ; les
parcelles cultivées sont réintroduites dans les cycles de l’eau et du carbone, et on peut
hypothéquer que l’impact sur les changements climatiques sera bénéfique par
l’utilisation de ces techniques à grande échelle. L’enrichissement des sols en matière
organique permet une meilleure infiltration et filtration des eaux de pluie, une recharge
des nappes phréatiques.
 un enrichissement de la biodiversité sur les parcelles cultivées et aux alentours. Les
paysans(es) trouvant localement du bois sont détournés des forêts naturelles qui sont
ainsi préservées.

VINGT (20) BONNES RAISONS DE PLANTER DES ARBRES


L’arbre est important car :

1. Est l’habitat naturel de certains animaux ;


2. Donne de la nourriture à l’Homme et aux animaux herbivores ;
3. Donne de l’ombre et protège contre certaines intempéries ;
4. Sert de brise vents ;
5. Permet de faire la cuisine et de se chauffer lorsqu’il fait froid;
6. Entre dans les constructions de ponts, bâtiments etc……
7. Sert de moyen d’éclairage ;
8. Absorbe du gaz carbonique (CO2) et rejette de l’oxygène (O2) dans l’atmosphère et
permet la vie à l’Homme et l’Animal ;
9. Donne de la beauté au paysage ;
10. Est utile en médecine, pharmacie, cosmétique et parfumerie
11. Entre dans l’artisanat : statues, manches et outillages agricoles ;
12. Enrichit le sol et facilite la production végétale ;
13. Sert d’outils de formation et d’éducation ;
14. Facilite l’infiltration de l’eau et pérennise son cycle ;
15. Permet de lutter contre l’érosion du sol ;
16. Est utilisé dans la biomimétique et la science ;
17. Permet de savoir si un milieu est vivable/habitable par l’Homme et l’animal ;
18. Sert de repaire et de moyen d’orientation ;
19. Est un auxiliaire indispensable de l’équilibre des écosystèmes dont nous dépendons.
20. Certaines espèces peuvent être des détoxifiants ou purificateurs de l’eau

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TEMOIGNAGES DES BENEFICIAIRES DIRECTS DU PROJET


(SUCCESS –STORIES)

Mamadou Labo gère une parcelle agroforestière est un exemple à suivre :

Mamadou Labo Diallo habitant le village de


Termèssè Centre de la Préfecture de Koundara est un
agro éleveur. Il s’investit aujourd’hui dans la gestion
d’une parcelle agroforestière. « Depuis quelques
années nous avons constaté une perturbation du régime
pluviométrique dans notre zone avec une baisse des
quantités de produits agricoles récoltées dans notre
village. Quand le projet s’est installé cet agriculteur
Mamadou Labbo Diallo (Termèssè) s’est beaucoup intéressé à ses activités et s’est engagé
dans l’implantation d’une parcelle agroforestière de 2
ha entièrement sécurisée par une clôture grillagée avec
l’appui du projet. Il a bénéficié de formation en matière d’agroforesterie et changement
climatique et a décidé lui-même de construire une petite maison dans sa parcelle ou il s’est
installé pour s’en occuper, surveiller et entretenir les cultures (arachide, manioc et riz) et
arbres plantés (haie vive de Gmelina, orangers et manguiers greffés et des palmiers nains) en
appliquant les itinéraires techniques appris grâce au projet REMECC-GKM. Il a déjà intégré
dans la gestion de cette parcelle l’élevage de bovins, caprins et volaille permettant aussi
d’obtenir du fumier pour l’entretien des cultures vivrières et pérennes introduites. Il fait
partie des producteurs écoutés et respectés dans son village. Considéré aujourd’hui comme
une personne ressource, il participe à toutes les activités de développement de son village et
de la CR.

Madame Kindy Daouda Diallo parle des appuis du projet pour améliorer sa tapade :
« L’introduction des clôtures grillagées
et des techniques culturales améliorées
dans les tapades et champs extérieurs a
apporté un soulagement aux populations
de notre commune par rapport aux
corvées de coupe et de transport de bois
de services pour entretenir
régulièrement des clôtures rongées par
les termites. La valorisation des tapades
par l’introduction de nouvelles
Madame Kindy Daouda Diallo dans sa tapade de maïs
techniques culturales a fortement
amélioré les rendements. A présent les
semences et les récoltes se font à temps
et les conflits entre éleveurs et agriculteurs sont fortement réduits. Mais on se rend compte
qu’avec cette pratique les entretiens sont plus faciles et le maïs produit beaucoup plus. Cette
année j’ai semé du maïs sur une petite parcelle fertilisée par du fumier et beaucoup de femmes
et d’hommes du village sont venus s’inspirer de cette pratique. L’année prochaine je vais
augmenter la superficie Inch Allah. Je demande au projet de nous aider pour avoir de bonnes
Bulletin N°1 d’information sur l’agroforesterie PROJET REMECC-GKM
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semences de haricot et de pomme de terre ainsi que des produits contre les termites et autres
nuisibles. Toutes les femmes veulent aussi travailler comme moi et augmenter les superficies
la prochaine saison de culture.

El hadj Alpha Bah est un pépiniériste de Ghahira, Commune Rurale de Madina


Salambandé préfecture de Mali, formé et appuyé par le
projet. Il parle de sa production de plants pour la campagne
2016 : « Après notre formation et la réception des kits, j’ai
installé une pépinière forestière de laquelle j’ai pu vendre
3200 plants d’acacia mangium et 458 plants de gmelina qui
Elhadj Alpha et son épouse dans leur pépinière
m’a procuré un bon bénéfice. Les autorités locales et
plusieurs habitants du village ont exprimé des besoins en
plants pour faire des reboisements et installer des haies
vives. Je sollicite une formation sur les techniques de greffage, le traitement phytosanitaire
des plants et un appui pour l’acquisition des intrants ».

Madame Aïssatou Lamarana Diallo dans son exploitation agroforestière (bergerie, parc à
bœufs et cultures vivrières) CR Koumbia, Préfecture Gaoual, parle de l’appui du projet:

«Avec l’appui du projet, je dispose d’une parcelle de 4ha sécurisée, de six (6) têtes de
caprins, d’un parc à bétail de 23 bovins, 10 poules pondeuses de race, de deux blocs de
parcelles fourragères améliorées. Les animaux sont suivi au point de vue sanitaire et
alimentaire par des techniciens spécialisés des services de l’élevage. Ici dans notre village les
zones de parcours existent et recèlent d’espèces appétées par les petits ruminants que nous
pouvons enrichir pour les rendre plus prolifiques. Les problèmes qui entravent le
développement de ce type d’élevage, sont les maladies et le vol du bétail, mais avec ce projet
REMECC-GKM, je me suis engagée à continuer l’élevage des petits ruminants qui, vendus
sur place lors des fêtes et cérémonies et sur les marchés hebdomadaires procurent des
revenus substantiels. En plus, les crottins de chèvres sont préférés dans le maraîchage ce qui
permettra aussi de réduire le coût des engrais minéraux qui coûtent chers pour moi ».

Mr Mamadou Lamarana Barry, Maire de la CR de Yambéring, Préfecture de Mali salue la


démarche adoptée par le projet qui a débouché à la prise en
compte du changement climatique dans le PDL de sa CR :
« L’évolution du projet REMECC-GKM dans notre CR a
démarré par la visite de plusieurs consultants que nous avons
reçus et appuyés dans leur mission. J’avoue qu’au départ tout le

Bulletin N°1 d’information sur l’agroforesterie PROJET REMECC-GKM


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monde se demandait si ce projet pouvait apporter quelque chose à la commune, parce que les
besoins prioritaires sont nombreux et la CR dispose de peu de ressources. Mais au fil du
temps, suite à plusieurs réunions de sensibilisation et d’appui à la planification nous avons
compris qu’avec la vision du projet, nous avons maintenant une opportunité pour mener ici
des actions de protection de l’environnement, de gestion durable des ressources naturelles,
ainsi que des actions d’amélioration des revenus au bénéfice de nos populations.
Aujourd’hui, Dieu Merci, le bilan parle de lui – même et nous avons reçu les félicitations des
populations et autorités au plus haut niveau.

Les réalisations de la CR grâce à l’appui technique et financier du projet REMECC-GKM


sont les suivantes : (i) la sécurisation par des clôtures grillagées de 32 exploitations
agroforestières et tapades (258,4 ha), (ii) la plantation de 4963 plants fruitiers composés des
(manguiers greffés, Orangers greffés et ordinaires, avocatiers, caféiers, citronniers et palmiers
à huile) et de 14 095 plants forestiers composés de (Gmelina, Accacia mangium, Teck,
Grévillia, Moringa et Pinus) ; (iii) Deux (2) parcs à bétail améliorés avec un suivi sanitaire et
alimentaire régulier de 80 têtes de bovins; (iv) Appui aux éleveurs avec la distribution de 60
blocs de pierres à lécher, d’un effectif de 12 caprins, des poules pondeuses de race pour
constituer des noyaux d’élevage et des semences fourragères pour améliorer les pâturages ;
(v) la distribution de semences et plants (haricot, pois d’angole et boutures de manioc).

BON A SAVOIR

CARTE AGRO-HYDRO-CLIMATIQUE DE LA ZONE DU PROJET REMECC-GKM

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Cette carte présente : les zones d’intervention, les courbes de niveau, les isohyètes, les dates
de début et des fins des pluies, les forêts, les cours d’eau, les pistes, etc.

CARTE DE VEGETATION

NOS PERSPECTIVES
Nous envisageons d’établir un concours et des prix pour tous pour le meilleur agriculteur ou
éleveur ou planteur de chaque CR. Les modalités et conditions seront discutées avec le
Comité de Pilotage du Projet et le Programme Environnement et Développement Durable.

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INDEX DES ESPECES VEGETALES A USAGES MULTIPLES


N° Nom Scientifique Famille Nom en Poular Période récolte semences
1 Albizia facaltaria Mimosaceae Maro nai bhalè Janvier-Février
2 Albizia guimmifera Mimosaceae Maro nai Janvier-Février
3 Acacia mangium Mimosaceae Kasia haako njano Mars-Avril
4 Acacia holosericea Mimosaceae Kasia haako cewkal Mars-Avril
5 Andropogon gayanus Poaceae Kalin Novembre-Décembre
6 Anisophyllea laurina rhyzophoracae Kansi -
7 Anthonotha crassifolia Ceasalpiniaceae Bubé Mars-Avril
8 Artocarpus incisa Moraceae Jackier Déc., Aout-Sept
9 Bombax costatum Bombaceae Loukhu Mars-Avril
10 Borassus aethiopica Arecaceae Doubbhe -
11 Branchiaria callosus Poaceae - Nov-Décembre
12 Cajanus cajan Fabaceae Niébé dariidé Janvier-Février
13 Calopognium mucunoides Fabaceae - Janvier-Février
14 Cassia sieberiana Cesalpinaceae Sinja -
15 Cassia albida Mimosaceae - Janvier-février
16 Cassia nilotica Mimosaceae - Février-Mars
17 Centrosema pubescens Fabaceaea - Janvier-Février
18 Chloris gayananensis Poaceae - Novembre-Décembre
19 Cordyla pinnata ceasapiaceaea Douki, dirké Mars-Avril
20 Daniellia Oliveri Ceasalpiniaceae Tyeewe Mars-Avril
21 Detarium senegalensis ceasalpiniaceae Poto Juin-Juillet
22 Dialium guineense ceasalpiniaceae Méko Juin-Juillet
23 Dolichos ckrysanthus Fabaceae - Mars-Avril
24 Erytrophleum guineensis ceasalpiniaceae Teli Juin-Juillet
25 Ficus djalonnensis Moraceae Nonko -
26 Ficus lepreurii Moraceae Wamana -
27 Grevillea robusta Proteaceae - Mars-Avril
28 Guatemala Poaceae - -
29 Harungana Guitifere Sungala Février-Mars
madagascariensis
30 Holarrherena africana Apocynacea Enndhamma Mars-Avril
31 Hymenocardia acida Euphorbiaceaea Pellitoro Avril-Mai
32 Leucena leucocephala Mimosaceae - Février-Mars
33 M arigaritaria discoidea Euphorbiaceaea Keeri Février-Mars
34 Melinis minutifolia Poaceae Woudho djouri Nov-Décembre
35 Moringa oliefera Moringaceaea Niama fanka Nov-Dec-Janvier
36 Morus alba Moraceae Tchimmé dané Sept-Octobre
37 Mtrigiyna stipulosa Rubiaceae Popo -
38 Mucuna deerigiana Fabaceae Niébé bale Janvier-Février
39 Panicum maximum Poaceae - Nov-Décembre
40 Parinari excelsa Chrysobanaceae Kura Octobre-
41 Parkia bigloboa Mimosaceae Nété Avril-Mai
42 Prosopis julifora Mimosaceae Tyélen Mai-Juin
43 Pterocarpus erinaceus Fabaceae Bani Mars-Avril
44 Pueraria phaseloides Fabaceae - Mars-Avril
45 Rottboellia exaltata poaceae Njooban No-Décembre
46 Saba senegalensis Apocynaceae Porélaré -
47 Stylosanthes humilis Mimosaceae Léddél, lékon féro Mars-Avril
48 Stylosanthes guyanensis Fabaceae Mbon Dec-Janv-Fév
49 Syzygyum guineensis Myrthacae Kaajo -
50 Tamarindus indica Ceasalpiniaceae Dyagbé Juin-Juillet
51 Terminalia nantali Combretaceae Bori porto Février-Mars
52 Tripsacum laxum nash Gramineae - -
53 Uvaria chamae Anonacae Boylé -
54 Vetivera zizamoides Poaceae - Mars-Avril
55 Vitellaria parodoxa Sapotaceae Karé Juillet- Aout

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L’INTERVIEW ACCORDEE A TOTO


A l’image du simple citoyen ordinaire, Toto s’interroge sur le projet REMECC GKM et vient
poser des questions aux responsables de l’UGP.
Toto : Bonjour Pr Mamadou Lamarana DIALLO
Pr Mamadou Lamarana DIALLO (MLD) :
Oui Bonjour Toto. Prends place. Je t’attendais.
Je te présente mes collègues : Mr Marouana,
Mr Tahirou, Mr Baldé, Mme Kéïta et Madame
Fatoumata Chérif.
Toto : Puis-je vous poser des questions pour
éclairer mes idées et celles de mes amis à
propos de votre projet ?
Pr. Mamadou Lamarana : Tout à fait ; c’est
notre projet Toto ; vas-y !
Toto : Comme vous êtes Professeur, donc un
savant en la matière, voulez-vous « savaniser »
la zone d’intervention du projet ?
Pr. MLD : Non Toto, c’est tout le contraire. Je suis en train d’aider à arrêter la
«savanisation » en plantant des arbres et expliquant aux populations les risques du
changement climatique comme l’avancée du désert et ses conséquences sur la vie des
populations, des animaux, des végétaux, des eaux, etc.
Toto : Ah ! Ok Pr. Mais Pr quand on rentre dans cette cour on voit des arbres plantés par vos
prédécesseurs et des voitures 4x4. On ne vous voit pas en train de faire des pépinières.
Comment vous travaillez alors ?
Pr MLD : Très bonne question Toto. Mon collègue Tahirou Barry chargé de l’agroforesterie
va te répondre.
Mr Tahirou BARRY: Bonjour Toto. Comme l’a dit le Pr, nous travaillons en faisant
travailler les communautés et les services techniques des eaux et forêts, de l’agriculture et de
l’élevage, les bénéficiaires locaux, les services déconcentrés et décentralisés bref tout le
monde.
Toto : Donc vous ne plantez pas les arbres vous-mêmes ?
Mr Tahirou BARRY : Tout à fait, nous aidons les autres à le faire ; quand tu vas sur le
terrain en compagnie du responsable du Suivi–évaluation–communication, tu verras les
activités réalisées.
Toto : Au terrain de football ? Ce n’est pas loin allons y.
Mr Marouanou Diallo : Bonjour Toto, notre terrain ce sont les 16 communes rurales dans
lesquelles nous travaillons à savoir : Wendou Mbourou, Malanta, Kounsitel, Koumbia &
Foulamory (Préfecture de Gaoual), Termessé, Youkounkoun, Guingan & Sambaïlo
(Préfecture de Koundara) et Yambèring, Madina Wora, Hidayatou et M. Salambandé, Touba
Bagadadji, Lébékéré & Balaki (Préfecture de Mali)
Toto : Ok, je vois. Qu’est-ce que vous vous faites ? C’est quoi le suivi-évaluation-
communication. C’est beaucoup de mots ça !
Mr Marouanou : Toto, les activités du projet comme : la plantation d’arbres forestiers et
fruitiers dans des parcelles individuelles et communautaires, la clôture des villages au grillage

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avec la plantation d’arbres, la protection des forêts classées et des berges des cours d’eau, la
réduction de la coupe de bois et de l’usage du charbon, la promotion des activités génératrices
de revenus (l’appui à l’extraction du sel, la mise en place des ruches, la vaccination des
animaux d’élevage, la pêche artisanale sur les fleuves de Gaoual, Mali et Koundara, etc.) sont
consignées dans un plan d’actions prioritaires budgétisé. Moi je suis chargé de vérifier si les
activités sont réalisées conformément au calendrier. Pour cela nous avons des indicateurs qui
sont mesurés et je m’assure que cela est fait. C’est bon ? Bien compris ?
Toto : Oui, tout à fait ; maintenant je vois que vous ne faites pas que circuler dans de belles
voitures.
Mr T. BARRY : Viens, je vais te montrer des photos de travaux réalisés et les rapports de
nos agents sur le terrain. Je te présente Mr Baldé notre comptable.
Toto : Mais vous, vous êtes comme une table ?
Mr Baldé : Non Toto. Un comptable c’est celui qui assure la comptabilité. C'est-à-dire la
gestion de l’argent donné par les bailleurs de fonds. A tout moment le Pr MLD et ses
superviseurs doivent savoir pour chaque activité, combien avons-nous reçu, dépensé et le
reste. Quelles preuves avons-nous de la bonne utilisation de l’argent et du matériel du projet.
Toto : J’ai entendu l’expression bailleurs de fonds. C’est quoi ? Ceux qui ouvrent la bouche
jusqu’au fond de la gorge pour parler ?
Toto : Ok, Mr Baldé vous êtes important dans ce projet. J’ai une dernière question. J’ai
entendu parler d’évaluation à mi-parcours. Vous allez jusqu’au milieu de la route Labé-Mali,
Labé-Gaoual, Labé-Koundara et vous évaluez là-bas quoi ?
Pr MLD : Bien Toto. Non évaluation à mi-parcours ne signifie pas au milieu du chemin, de
la distance. Mais c’est au milieu du temps. Notre projet est prévu pour 5 ans (2014-2019). A
mi-temps c’est-à-dire à 2ans ou 2ans ½ on évalue pour voir ce qui a marché et ce qui n’a pas
marché et comment corriger ce qui ne va pas. Pour le faire nous utilisons des personnes
indépendantes du projet pour que cela soit transparent. Actuellement on se prépare à cela.
Toto : J’ai entendu l’expression bailleurs de fonds. C’est quoi ? Ceux qui ouvrent la bouche
jusqu’au fond de la gorge pour parler ?
Mr Baldé : non Toto, les bailleurs de fonds sont ceux qui donnent l’argent pour exécuter les
activités du projet. Ce sont le programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD),
le Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM) et le Gouvernement Guinéen. Bailleurs c’est
donateurs ceux qui font des dons. Les fonds c’est l’argent. Compris ?
Toto : Ah Ok, Merci je vous comprends mieux. J’en parlerai à mes amis.
Toto : Moi, j’ai faim, les femmes qui sont là n’ont pas préparé ?
Mme Kéita: Toto ! Je suis Mme Soumah Safiatou Kéita, je fais partie de l’équipe du projet,
je suis chargée de la question genre pour s’assurer qu’il n y a pas de discrimination basée sur
le genre. Tu sais, Toto, que dans le milieu rural il y a plus de femmes que d’hommes et la
femme produit plus de 60% de ce que nous mangeons et certaines travaillent plus de 16
heures par jour avec enfants au dos ou en grossesse. Dans notre projet, les femmes occupent
une place importante. Tu sais bien par exemple que la tapade est une affaire de femme.
Toto : Ok, et vous (Madame Chérif) qu’est que vous faites ici ?
Mme Chérif : Toto, je suis membre de l’équipe du projet chargée d’assister le Coordonnateur
pour la gestion des dossiers administratifs (personnel, courriers, contrats, …). Donc les
femmes sont bien traitées dans ce projet. Dis à ta femme de sortir de la cuisine pour aller
travailler, c’est mieux pour vous et vos enfants.

Bulletin N°1 d’information sur l’agroforesterie PROJET REMECC-GKM


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Toto : Ok, j’ai compris


Mr T. BARRY : Nous avons préparé un bulletin d’agroforesterie qui sera publié bientôt pour
mieux vous informer sur nos activités.
Mr Marouanou : Nous ferons des émissions sur les radios locales des émissions et nous
publierons cette interview.
Pr MLD : Merci Toto de t’intéresser au projet REMECC-GKM. Tu as compris que nous
travaillons à « désavaniser » la zone.
Toto : Merci Pr, merci les amis et je souhaite bonne réussite au projet REMECC-GKM. A
table!

CONTACTS

a) Pr Mamadou Lamarana Diallo, Coordonnateur National


Email : [email protected]; [email protected]
Tél. : (224) 622 41 58 74 /657 22 50 54/669 22 80 05
b) M. Marouanou Diallo, Expert Suivi-Evaluation-Communication
Email : [email protected]
Tél. : (224) 628570275
c) M. Tahirou Barry, Expert agroforesterie
Email : [email protected]
Tél. : (224) 628 13 08 73
d) M. Alpha Mamadou Baldé, Gestionnaire Comptable et Financier
Email : [email protected] ; [email protected]
Tél. : (224) 628 47 84 59
e) Safiatou Keita, Chargée du genre
Email : [email protected]
Tél. : (224) 628 01 94 13
f) Fatoumata Chérif, Secrétaire
Email : [email protected]
Tél. : (224)622 34 77 18

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