Wa0062.
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Le juge du contrat
électronique international
Mémoire
Pour l’obtention du Mastère de recherche en Droit privé
******
Elaboré et soutenu publiquement le 14/12/2013
par :
Meriem REKIK
Sous la direction de :
Abderraouf ELLOUMI
JURY :
À mes parents
En témoignage de ma profonde affection et de mon infinie
reconnaissance. Que vous soyez assurés de ma volonté de
multiplier les efforts pour atteindre ce que vous espériez
pour moi,
À ma sœur
Avec tous mes vœux de succès et de réussite,
À mon cher fiancé
Toutes mes reconnaissances et tous mes vœux de bonheur et
de réussite,
Meriem
Remerciement
Je loue Dieu tout puissant de m’avoir donné la vie, la santé
et d’avoir fait de moi ce que je suis aujourd’hui. C’est grâce à
lui que ce présent travail a vu le jour.
al. : Alinéa
art. : article
D. : Recueil Dalloz
et s. : et suivant(e)(s)
n. : note
notam. : notamment
obs. : observations
p. : page
pp. : pages
§ : paragraphe
supra : ci-dessus
t : tome
Introduction
Conclusion générale
Introduction
« Internet n'a pas de frontières territoriales. Pour
paraphraser Gertrude Stein, en ce qui concerne
Internet, non seulement n’ y a-t-il peut-être aucun
‘’là’ là’’, mais le "là'’ est partout où, il’ y a un accès
Internet»1
1
Juge Nancy GERTNER, dans l'affaire Digital Equipment Corp. C. Altavista Technology Inc., 960 F.
Supp. 456 (D. Mass. 1997), cité par M. GEIST, « Y a-t-il un "là" là? Pour plus de certitude juridique
en rapport avec la compétence judiciaire à l'égard d'internet », Étude commandée par la Conférence
pour l'harmonisation des lois au Canada et Industrie Canada, version 1.3, 76 p., disponible au
http://www.chlc.calfr/c1s/internet-jurisdiction-fr.pdf., note 173, p.1 ; A.BRAHMI, « La conclusion
du contrat par voie électronique », R.J.L, 2000, n°2, p.9.
2
H-M. ASSOKO, La régulation des réseaux numériques par le contrat, thèse pour l’obtention du
grade de docteur en droit privé, Université de Toulouse I-Sciences sociales, 2006, p. 9.
3
S.KALLEL, « Arbitrage et commerce électronique », RDAI n°1, 2001, p13.
4
M. FALAISE, « Réflexions sur l’avenir du contrat de commerce électronique », P.aff., 7 août 1998,
n°94, p. 4 ; V. ETIENNE, Le développement de la signature électronique, mémoire de mastère de
recherche en droit des affaires, Université de Paris, 2010-2011 ,p.6, disponible en ligne sur :
www.cngtc.fr/pdf/telechargement/doc_1_27.pdf.
5
Voir sur l’historique de l’Internet : T. SCHULTZ, Réguler le commerce électronique par la
résolution des litiges en ligne, cahiers du centre de recherche Informatique et droit, BRUYLANT,
Bruxelles, 2005, p 18 et s. ; N.BOURDEAU, La formation du contrat du commerce électronique,
mémoire de D.E.A, Université des Sciences sociales-Toulouse III, 1998-1999, p .8.
6
Voir sur une définition de l’internet : M-J. BAPTISTE, Créer et exploiter un commerce
électronique, LITEC, Paris, 1998, p.2 ; S.LAKSHMINARAYAN, « Juridictions compétentes et
internet », dans G. CHANTILLON, dir., Le droit international de l'Internet : actes du colloque
organisé à Paris, les 19 et 20 novembre 2001 par le Ministère de la Justice, l'Université Paris I
Panthéon Sorbonne et l'Association Arpège, Bruxelles, Bruylant, 2002, p. 531 ; P.BRESSE, , Guide
juridique de l’internet et du commerce électronique, Paris, Vuibert, 2001, p.15.
7
H-M ASSOKO, thèse précitée, p. 9.
8
Ph. LE TOURNEAU, Contrats électroniques et informatiques, DALLOZ, 2002, p.2.
9
commerciales internationales et affecté ainsi les échanges d’une
dématérialisation 10 . Ce nouveau médium permettant aux internautes de
passer des commandes à l’autre bout du monde par une simple pression sur
le bouton d’une souris11, recevoir la livraison des biens et de services à
leurs domiciles 12 , a créé un nouveau espace ou un moderne moyen de
communication13, que la pratique nomme « cyberespace »14 et que Ethan
KATSH le décrit comme « un monde miroir »15. Les frontières étatiques
traditionnelles se trouvent brisées 16 , les notions d’espace et de temps
bouleversées, et les transactions marquées par un sceau de célérité17. Tous
ces facteurs ne sont pas sans incidence sur le commerce électronique 18
9
M-A KONÉ, La protection du consommateur dans le commerce international passé sur internet, une
analyse comparée des systèmes français canadien et québécois, mémoire en vue de l’obtention de
grade de maitrise en droit (LL.M), Université de Montréal, 2007, p. 2.
10
Sur cette notion de « dématérialisation, voir: P.BREESE, op.cit., p.18 ; F.MAS, Les clauses des
contrats du commerce électronique », Bibliothèque de droit privé, Tome 437, LGDJ, 2005, p.20.
11
A. ELLOUMI, La protection du consommateur dans le commerce électronique, mémoire pour
l’obtention du DEA en droit des affaires, faculté de droit de Sfax, 2002, p1
12
S. GUILEMARD, « Le "cyberconsommateur " est mort, vive l'adhérent », (2004) 1 J.D.I., p. 54.
13
Deux courants de pensées s’opposent quant à la qualification du « cyberespace». Pour le premier, il
constitue un nouvel espace, pour le second il s’agit d’un moyen de communication. Voir à ce
propos : S.GUILLEMARD, Le droit international privé face au contrat de vente cyberspatial, thèse
de doctorat pour l’obtention du grade de docteur en droit (LL.D.), Faculté de droit Université
LAVAL QUÉBEC et Université PANTHÉON-ASSAS (PARIS II), 2003, p. 212 ; G. KAUFMANN-
KOHLER, « Internet : mondialisation de la communication – mondialisation de la résolution des
litiges » in Internet : Quel tribunal décide ? Quel droit s’applique ?, s. dir. K. Boele-Woelki et C.
Kessedjian, La Haye, Kluwer, 1998, p. 89 et s. spéc. p. 91.
14
Le terme « cyberespace » qui est emprunté à un roman de science-fiction que William GIBSON
écrivait en 1984, désigne de nos jours un « lieu imaginaire appliqué métaphoriquement au réseau
Internet et dans lequel les internautes qui y naviguent s’adonnent à des activités diverses » : office
québécois de la langue française, en ligne grand dictionnaire.com :http://www
.granddictionnaire.com/BTML/FRA/r Mot-clef/index 1024 1.asp
15
E.KATSH, « Dispute resolution in cyberspace», 28 Connecticut law review, p.953 et s. disponible
en ligne sur : http://www.umass.evd/legal/articles/uconn.htm.
16
M-A KONÉ, mémoire précité, p.2.
17
A. AYEWOUADAN, « La médiation en ligne », JCP, éd.gén, n°19, 10.05.2006, p. 945.
18
Quant à la notion de commerce électronique, en dépit de son apparente simplicité, elle faisait l’objet
d’un débat doctrinal . Pour une définition large, voir celle proposée par Éric BARBRY, pour qui, ce
concept désigne « l'ensemble des échanges d'informations, opérations et transactions réalisées sur
le réseau et qui affecte la vie des affaires» : É.BARBRY, «Le droit du commerce électronique: de la
protection à la confiance» (1998) 2 Revue de Droit de l 'Informatique et des télécoms 14, p. 15, cité
par : F. Mas, op.cit., p. 7. Voir également la définition proposée par le professeur Jérôme Huet :
J.HUET, « La problématique juridique du commerce électronique », colloque droit et commerce,
Deauville 2000, le droit des affaires du XXIème siècle, disponible en ligne sur :
http://www.actoba.com/public/JH; H.CAUSSE, « Le contrat électronique, technique du commerce
électronique », in le contrat électronique au cœur du commerce électronique, Paris, LGDJ, 2005,
p.16-17.
devenu commerce en ligne, appelé encore commerce électronique via
internet19.
19
L’apparition de l’internet ne se coïncide pas à celle du commerce électronique. Ce dernier n’est pas
alors un phénomène nouveau en soi. Il se transforme plutôt rapidement sous l’impulsion du réseau
informatique et notamment de l’internet. Voir M. FALAISE, articlé précité, p.4.
20
L.BOCHURBURG, Internet et commerce électronique, DELMAS, 2ème édition, p.19.
21
Certains auteurs proposent par ailleurs des études traduisant très nettement l’intensité de l’activité
réglementaire. Pour une présentation générale : F. OLIVIER et E. BARRY, « Richesse et
complexité du cadre juridique afférent aux autoroutes de l’information et au multimédia » in Le
droit des autoroutes de l’information et du multimédia : un nouveau défi, Bruxelles, Bruylant, 1997,
p.40 et s.; K.W.GREWLICH, Governance in ‘Cyberspace’, Access and Public Interest in Global
Communications, La Haye, Kluwer, 1999, n°29 ; A.M. RUTKOWSKI, « Factors Shaping Internet
Self- Governance » in Coordinating The Internet, dir. B. Kahin et J.H. Keller, Cambridge, Mass. Et
Londres, MIT Press, 1997, p. 92 et s. ; Ch. FÉRAL-SCHUHL, Cyberdroit, 3ème éd., Paris,
Dalloz/Dunod, 2002, O. CACHARD, La régulation internationale du marché électronique, Paris,
LGDJ, 2002, p. 16 et s., sous le titre « La permanence du droit étatique » ; E.LABEE, « La
multiplicité des normes encadrant le contrat électronique : L’influence de la technologie sur la
production de normes », conférence organisée par le programme international de coopération
scientifique (CRDP/CECOJI), Montréal, 19 décembre 2003, disponible en ligne sur : www.lex-
electronica.org/doc/articles_111.pdf; I.DE LAMBERTERIE, « Multiplicité des contrats
électroniques », conférence organisée par le programme international de coopération scientifique
(CRDP/ CECOJI), Montréal, 19 décembre 2003, disponible en ligne sur : www.lex-
electronica.org/doc/articles_110/pdf; Pour le droit tunisien: A.ELLOUMI, mémoire précité, p. 3
22
P.BREESE, op.cit., p.16
électronique23 passé sur internet à savoir le contrat électronique. Le contrat
électronique est défini comme « la situation par laquelle un engagement
est conclu entre deux ou plusieurs personnes qui utilisent chacune un
ordinateur branché sur un réseau de communication comme moyen de
transmettre une offre et une acceptation, éléments constitutifs dudit contrat.
Et afin de ne pas y intégrer le télécopieur, il est nécessaire qu’aucune
retranscription sur papier n’en soit effectuée »24. Le contrat électronique
n’est pas original par son objet 25 . Le vocable « électronique » désigne
seulement son vecteur, en l’occurrence l’internet26.
23
Selon M.MOREAU, l’apport de la directive du 8 juin 2000 est de distinguer parmi les prestations
par voie électronique, le contrat électronique, instrument nécessaire du commerce électronique ;
M.MOREAU, Conclusion, in le contrat électronique au cœur du commerce électronique, journées
d’études du 12 mars 2005 et du 18 mars 2004, organisées par le diplôme juriste conseil
d’entreprise, Paris, LGDJ, 2005, p.135
24
V.GAUTRAIS, L’encadrement juridique du contrat électronique international, thèse, Université de
Montréal, Bruxelles, 2ème édition, Bruylant, 2002, p.6. Voir également L.BOCHURBERG, op.cit,
p.116 ; C.Kessedjian, « Internet et le Règlement des différends» dans F.W. Grosheide et K.
BoeleWoelki, dir., Molengraflca 1999-2000, Koninklijde Vermande, Lelystad, 2000, p. 82.
25 Philippe LE TOURNEAU propose de parler plutôt de « contrats relatifs à l'informatique» puisqu'il
s'agit de « contrats ordinaires, soumis au régime des figures juridiques qu'ils utilisent (vente, louage,
entreprise, prêt, etc.) »: Ph. LE TOURNEAU, Théorie et pratique des contrats informatiques, Paris,
Dalloz, 2000, p. 2 ; Ph. LE TOURNEAU, « La notion du contrat électronique », in s.dir. Jacques
Raynaud, Les deuxièmes journées internationales du droit de commerce électronique, actes de
colloque, Département Sciences Juridiques de l'EDHEC, Ecole du Droit de l'Entreprise de la Faculté
de Droit de Montpellier, Paris, LITEC, 2003, pp.2-17
26
C.GHAZOUANI, Le contrat de commerce électronique international, Tunis, Laatraches Editions,
2011, p. 9.
27
H.CAUSSE, article précité, p. 11.
28
H- M.ASSOKO, thèse précitée, p .34.
29
H.CAUSSE, article précité, p. 33.
30
H- M.ASSOKO, thèse précitée, p. 18.
électroniquement conclus ou s’exécutant ainsi constituent ce qui est
également nommé le commerce électronique »31.
31
Ph. LE TOURNEAU, « La notion du contrat électronique », article précité, p.5.
.43. ص،2001 kwxyz د،.ت.ق. م،"fiوklmno اqrsn "ا،نbcde fcg32
33
Voir sur les caractéristiques du contrat électronique : D.MAINGUY, « L’échange électronique des
consentements », in les premières journées internationales du droit du commerce électronique, actes
de colloque de Nice des 23,24 et 25 octobre 2000, organisé par le département Sciences juridiques
de l’EDHEC de l’école de droit de l’entreprise p. 214 et s
34
« Les contrats rencontrés sur les réseaux numériques sont dans leur ensemble des contrats
d’adhésion dans le sens retenu par Georges BERLIZ c’est à dire des contrats dont le contenu
contractuel a été fixé totalement ou partiellement de façon abstraite et unilatérale avant la période
contractuelle » : H-M. ASSOKO, thèse précitée, p.31.
35
C.GHAZOUANI, op.cit., p.14. Certains auteurs estiment que les échanges électroniques générés sur
les réseaux numériques possèdent intrinsèquement en germe l’internationalité. Voir M. Vivant,
Lamy Droit de l’informatique et des réseaux : informatique, multimédia, réseaux, internet, Paris,
Lamy, p.1450 ; L.BOCHURBURG, Internet et commerce électronique, op.cit., p.239 ; G. Haas,
«Commerce électronique : une poudrière juridique » (1998), en ligne sur :
http://www.juriscom.net/chr/1/fr 19980710.htm; E-A.CAPRIOLI, Règlement des litiges
internationaux et droit applicable dans le commerce électronique, Paris, LITEC, 2000, préface ;
M.MOREAU, article précité., p.13 ; S-P.PERUZZETTO, « La loi applicable au contrat par
électronique », dans Travaux de 1 'Association Henri Capitant, Le contrat électronique, Paris, éd.
vraisemblablement international du contrat électronique 36 . Doit-on alors
opter pour une approche réaliste du problème qui consiste à contester
«l'affirmation de l'essence internationale du contrat électronique »37 , en
tenant compte notamment des observations et études qui font remarquer le
caractère national, voire local des activités de vente à la consommation38.
D’où les critiques adressées au critère technologique dans la délimitation
de l’internationalité du contrat électronique 39 . Par conséquent, il est
impératif pour la détermination de l’internationalité du contrat électronique
de procéder par une démarche classique basée sur des critères autres que le
critère technologique 40 . Concevables dans une approche matérielle et
territoriale du contrat, ces critères qui sont en nombre de deux sont
incontournables même pour les contrats électroniques. Selon d’abord un
critère juridique41 , est international le contrat qui se rattache à plusieurs
ordres juridiques 42 . Selon ensuite un critère économique, le contrat est
international s’il met en jeu les intérêts du commerce international43. Cette
définition économique du contrat international, une fois appliquée au
Panthéon-Assas, 2002, p. 152; J. HUET, «Le droit applicable dans les réseaux numériques » (2002)
3 J.D.I. p. 737.
36
C. KESSEDJIAN, « Internet et le Règlement des différends »article précité, n.36 p.81 ;
A.BENCHENEB, « Commerce électronique et règlement des litiges contractuels », J.C.P, n°4,
2002, p. 34.
37
O.CACHARD, op. cit, p.124.
38
S.GUILLEMARD, thèse précitée, p. 289 ; OCDE, « Measuring the information Economy 2002 », en
ligne : http://www.oecd.org/statisticsdata/0.3381.en 2649 34449 l 119656 1 2 I, OO.htm l : «
Available statistics show that Internet sales are mainly domestic », p. 59; Voir aussi Florence MAS,
pour qui: «Les transactions via l'internet [...] s'opèrent encore à ce jour principalement à l'intérieur
des frontières des pays [...], ceci est en particulier le cas pour les transactions réalisés avec les
consommateurs » : F.MAS, op.cit, p. 5; P.BREESE, op.cit., p. 348.
39
Outre son excès, ce critère a été vivement critiqué parce qu’il a été focalisé moins sur le lien
contractuel de part sa nature et sa qualification en soi que sur le moyen technique et le support sur
lequel le contrat est formé. Le support technique fréquemment utilisé dans les échanges
électroniques ne peut pas définir l’internationalité du rapport contractuel.
40
Sylvette GUILLEMARD considère cette« démarche casuistique [comme] fastidieuse, compliquée et
inutile, engendrant une dose rebutante d’imprévisibilité ». Elle propose en contrepartie de «qualifier
ce contrat de « transmondial » ou de « cyberspatial », puisqu'il a lieu avec deux mondes, le monde
virtuel et le monde terrestre» : S.GUILLEMARD, thèse précitée, p. 290.
41
C’est ce critère qu’adopte l’art. 2ème du CDIP tunisien.
42
P.MAYER et V.HEUZE, Droit international privé, 8ème éd., Paris, Montchrestien, 2005, n°1 et s.;
H.BATIFOLL, Traité élémentaire de DIP, Paris, LGDJ, 1995.
43
Cette définition économique du contrat international a connu une évolution jurisprudentielle. Elle a
été basée en premier temps sur « un double mouvement de flux et de reflux des valeurs au dessus des
frontières » : cass.com.1958, rev.civ, 1959, 117, note ARSELME-RABINONTCH.
contrat électronique, reste pertinente 44 , puisque la déterritorialisation de
l'Internet ne remet pas en cause le découpage géopolitique de la terre45 .
Bref, on partage la conclusion logique de Mrs Fallon et Meeusen, voulant
que « la preuve de l’internationalité du [contrat électronique] ne devrait
pas s’avérer problématique, dès lors qu'il suffira d’établir tout élément
indiquant que la situation ne se cantonne pas à l’intérieur d'un seul
État»46.
52
Le terme « juridiction » dans le cadre notre recherche ne peut être pris dans un sens étroit c'est-à-dire
celui ne désignant qu’une autorité étatique. On étend également l’appellation donnée aux autorités
privées.
53
A.BERNARD, Droit international privé, Economica, 4ème éd., 2006, p. 286 ; C.BLAISE, Le
commerce électronique entre professionnels en réseau ouvert (Internet), mémoire de D.E.A de droit
des obligations civiles et commerciales, Faculté de droit, Université de Paris Descartes, 1996-1997,
p. 50.
54
J. PASSA, «Le contrat électronique international: conflits de lois et de juridictions », Comm. Com.
électr, n°5, mai 2005, Étude 17, p.15, disponible également en ligne au
http://www.lexisnexis.com/fr/droit/delivery/PrintDoc.do.
55
J.REIDENBERG, « Governing Networks and Rule-Making in Cyberspace », (1996) 45 Emory Law
Journal, p. 911, 913-916. E.VOLOKH, « Technology and the Future of Law », Stanford Law
Review, 47 (1995), p. 1375.
de l’information, les rationalités qui fondent le droit sont en perpétuelle
mutation56.
56
P.TRUDEL, « Les mutations du droit à l’âge numérique », juillet 2002, Revue Droit & Toile,
disponible à http://www.unitar.org/isd/dt/ddt1-reflexion.html; Pierre TRUDEL « L’influence
d’Internet sur la production du droit », disponible à http://droit-internet- 2001.univ-
paris1.fr/pdf/vf/Trudel_P.pdf ; Y. POULLET, Compte rendu de l’audition devant le groupe de
travail Société de l’information du Parlement belge, 11 octobre 2000,
www.droit.fundp.ac.be/Textes/CCE.pdf.; J.REIDENBERG, «L’instabilité et la concurrence des
régimes réglementaires dans le Cyberespace », présentation au colloque « Les incertitudes du droit?
», Faculté de droit, Université de Montréal, 23 mars 1998, disponible à
http://www.crdp.umontreal.ca/fr/productions/conferences/C60.pdf. Voir également sur la
problématique du droit applicable au commerce électronique : I.GAVANON, « La directive ‘’CE’’,
continuité ou nouveauté juridique ?», comm. com. électr. déc. 2001, pp.10-15
57
Les mêmes intérêts qui seront évoqués valent également en ce qui concerne la loi applicable au
contrat électronique international. Voir à ce propos : S.BIEGEL, Beyond Our Control? Confronting
the Limits of Our Legal System in the Age of Cyberspace, Cambridge, MIT Press, 2001, p. 27 cité
par I. MOKANOV, la teneur du standard de fiabilité des moyens électroniques de signature,
mémoire en vue de l’obtention du grade LL.M, faculté des études supérieures, Université de
Montréal, 2002
58
A.MARMISSE, article précité, p.83, B. DE GROOTE, « L’Internet et le droit international privé: un
mariage boiteux ? À propos des affaires Yahoo! et Gutnick», Revue Ubiquité – Droit des
technologies de l’information – n° 16/2003, p.61 et s.
59
E-A.CAPRIOLI, Règlement des litiges internationaux et droit applicable dans le commerce
électronique, op.cit., préface ; PASSA (J), « Le contrat électronique international : conflits de loi et
de juridictions », in le contrat électronique au cœur du commerce électronique, Paris, LGDJ, 2005,
p. 89 ; J.HUET « Commerce électronique, loi applicable et règlement des litiges : Propositions des
grandes entreprises », J.C.P.G, n°40, 6 oct. 1999, pp.1761-1762.
60
R. DE BOTTINI, « Litiges entre professionnels dans le commerce électronique international :
détermination objective du tribunal compétent », in recueil des travaux offerts à Monsieur Jean-
Pierre. Sortais, Bruxelles, Bruylant, p.1.
qu’il est convenu d’appeler « le droit international privé moderne », en
matière contractuelle tout particulièrement61.
61
J.PASSA, « Le contrat électronique international : conflits de loi et de juridictions », article précité,
p.89.
62
A.BENCHENEB, article précité, p.33 ; E-A.CAPRIOLI, Règlement des litiges internationaux et
droit applicable dans le commerce électronique, op.cit., préface.
63
B. FAUVARQUE-COSSON, « Le droit international privé classique à l'épreuve des réseaux », dans
Georges CHANTILLON, dir., Le droit international de l 'Internet : actes du colloque organisé à
Paris, les 19 et 20 novembre 2001 par le Ministère de la Justice, l'Université Paris I Panthéon
Sorbonne et l'Association Arpège, Bruxelles, Bruylant, 2002, p.56
64
J-J. LAVENUE, « Cyberespace et droit international : pour un nouveau jus communications »
(1996) 3 R.R.J. 811, p. 834. D’autres auteurs partent du constat que le cyberespace est un
environnement qui devrait être régi par un nouveau corps de règles et d'usages, vu comme le produit
de la communauté du commerce électronique. Voir à ce propos : P.TRUDEL, « La lex electronica »
dans Charles-Albert Morand, Le droit saisi par la mondialisation, Bruxelles, Bruylant, 2001, p. 5; V.
GAUTRAIS, G. LEFEBVRE et K. BENYEKHLEF, « Droit du commerce électronique et normes
applicables : l'émergence de la lex electronica », (1997) 5 lnt'l Bus. L.J. 547-579.
65
L.BOCHURBURG, op.cit., p..2
66
A.MARMISSE, article précité, p .83 ; B. OPPETIT, « Le droit international privé, droit savant»,
(1992) III RCADI, 333 et s., p. 387 cité par B. FAUVARQUE-COSSON, article précité, p.69.
Admettons que les règles du droit international privé continuent à se
voir applicables, tout particulièrement en ce qui concerne la détermination
du juge compétent du contrat électronique international, sans être pour
autant à l’abri de toute épreuve67, de véritables difficultés surgissent. Ces
dernières sont inhérentes aux caractéristiques du cyberespace. En effet,
l’ubiquité et l’immatérialité des activités sur internet sont de nature à
remettre fondamentalement en question la notion de territorialité sur
laquelle sont basés les principes du DIP, la communication sur internet ne
connaissant pas de frontières géographiques68.
67
P.VALLERERSUNDI, « Comment résoudre les conflits transnationaux », dans Georges
CHANTILLON, dir., Le droit international de l 'Internet : actes du colloque organisé à Paris, les 19
et 20 novembre 2001 par le Ministère de la Justice, l'Université Paris I Panthéon Sorbonne et
l'Association Arpège, Bruxelles, Bruylant, 2002, p. 504.
68
S.LAKSHMINARAYN, article précité, p.532 ; T.FUENTES-CAMACHO, Les dimensions
internationales du cyberespace, Paris : Economica, 2000, p. 47 ; L.BOCHURBURG, Internet et
commerce électronique, op.cit., p.20 ; E-A.CAPRIOLI, Règlement des litiges internationaux et droit
applicable dans le commerce électronique, op.cit., préface.
69
O.CACHARD traite déjà de la compétence juridictionnelle dans le cadre d’un chapitre intitulé
l’effectivité des droits : O.CACHARD, op.cit, pp.322-422
d’un tribunal pour connaitre des litiges et d’un droit appelé à les régir70. A
défaut de telles précautions, la reconnaissance et l’exécution de la décision
à l’étranger soulève d’importantes difficultés. Ce qui nuit à l’intérêt des
parties ainsi qu’à l’impératif de bonne administration de la justice 71 .
D’autre part, si la compétence juridictionnelle d’un for ne conduit pas
nécessairement à l’application de la loi de ce for, elle cependant
l’influence. La loi applicable au contrat serait ainsi déterminée
nécessairement selon les règles de conflits de lois du for compétent. De ce
fait, il ne serait pas certain que le conflit de lois sera résolu de la même
manière selon les différentes législations, vu les différences des pratiques
judiciaires.
70
B.DUTOIT, « Quand le virtuel débouche sur le réel, le DIP conventionnel à l’épreuve des contrats
conclus sur internet », dans mélanges offerts à Jean Pierre Sortais, Bruxelles, Bruylant, 2002, p.115.
71
B. FAUVARQUE-COSSON, article précité, p.55.
72
M.VIVANT, « le commerce électronique, défi pour le juge », D., 2003, n°10, p.676 ; .DE
GROOTE, article précité, p.63.
73
Ibid., loc.cit.
L’étude repose donc sur deux composantes qu’il s’agira de confronter
aux nouvelles technologies : le fondement de la compétence internationale
d’une part et la phase contentieuse de l’autre part.
74
Plusieurs auteurs distinguent le principe de l’autonomie de la volonté qui permet aux individus de se
lier contractuellement, de la liberté contractuelle où les parties peuvent choisir les termes de leur
contrat. Voir à ce propos M.T.CALAIS-AULOY, « L’importance de la volonté en droit », P.aff.,
1999, n°14, p. 243. C’est Sylvette GUILLEMARD qui a mis en œuvre cette distinction en matière
de commerce électronique. Elle ajoute que, transposés au monde électronique, l’autonomie de la
volonté conserve toute son importance, tandis que la liberté contractuelle est anéantie du fait que la
possibilité de négocier les clauses affichées à l’écran est presque nulle. S.GUILLEMARD, thèse
précitée, p. 297.
75
Ibid., p. 17.
76
Sur le rôle de la volonté contractuelle dans la détermination du juge compétent, voir : P.ANCEL,
« L’encadrement de la juridiction par le contrat », in s.dir, Pascal Ancel et Marie-Claire River, Le
conventionnel et le juridictionnel dans le règlement des différends, Paris, éd. Economica, 2001,
pp.7-21.
14
Partie première : L’impact de l’internet sur le fondement de la compétence du
juge du contrat électronique international
Chapitre premier :
77
O.CACHARD, op.cit., p. 148
78
On emprunte la désignation de « clauses ou de conventions de juridiction » sur Nathalie COIPEL-
CORDONNIER, qui, dans sa thèse consacrée aux conventions d’arbitrage et d’élections de for en
droit international privé, propose, afin de désigner l’ensemble de ces conventions, une expression
qu’elle présente comme une grande nouveauté, « les conventions de juridiction »: N. COIPEL-
CORDONNIERS, Les conventions d’arbitrage et d’élection de for en droit international privé, Paris,
L.G.D.J., 1999, p. 12.
79
M-C.RIVER, « L’éviction de la juridiction étatique par le contrat », in dir Pascal Ancel, et Marie-
Claire River, le conventionnel et le juridictionnel dans le règlement des différends, Paris, éd.
Economica, 2001, pp.21-33.
80
Qu’il soit une clause compromissoire ou un compromis, voir à juste titre les définitions proposées
par les articles 2, 3 et 4 du CAT.
81
L.CADIET, « Liberté des conventions et clause relatives au règlement des litiges », P. aff., 5 mai
2000.n°90, p. 30.
82
Ibid., loc.cit
15
Partie première : L’impact de l’internet sur le fondement de la compétence du
juge du contrat électronique international
83
O. CACHARD, op.cit., p. 37 ; B. ANCEL et Y. LEQUETTE, Grands arrêts de la jurisprudence
française de droit international privé, Paris, DALLOZ, 2001, 3ème édition, p. 558 ; H.GAUDEMET-
TALLON, La prorogation volontaire de juridiction en droit international privé, Paris, Dalloz, 1965,
p.1 ; « Compétence juridictionnelle internationale et effets des jugements étrangers en matière civile
et commerciale», Doc. Prélim. n° 7, avril 1997 (Rapport établi par Catherine KESSEDJIAN),
disponible en ligne en ligne sur : ftp://hcch.net/doc/jdgm_dp7.doc); P.ANCEL, article précité, p.8 ;
N. COIPEL-CORDONNIERS, op.cit., p.1.
84
J. GOLDSMITH, « Against Cyberanarchy » (1997) 65 University of Chicago Law. Review, p. 1199.
85
Voir à ce propos : O. CACHARD op.cit, pp. 340-342, et spéc. p.376, qui a traité séparément la
question de la validité de ces clauses en fonction des parties en présence.
86
On exclut volontiers de cette étude la question relative à la capacité des parties. Cette étude exclut
également la question relative à l’objet. Les deux questions ne posent pas des difficultés propres au
monde virtuel. On s’efforcera à traiter les questions pertinentes qui ont comme trait commun de
poser certaines particularités en ce nouvel monde.
87
O. CACHARD, op.cit., p. 371
88
R. De BOTTINI, « Détermination de la juridiction compétente et commerce électronique
international entre professionnel », in RAYNAUD dir., les premières journées internationales du
droit du commerce électronique, actes de colloques de Nice des 23, 24 et 25 octobre 2000, LITEC,
16
Partie première : L’impact de l’internet sur le fondement de la compétence du
juge du contrat électronique international
p.57; E-A.CAPIRIOLI, Règlement des litiges internationaux et droit applicable dans le commerce
électronique, op.cit., p.11.
89
La portée de l’exigence de la forme écrite de la clause de juridiction dépend du conservatisme ou du
libéralisme des différentes législations.
90
I.DE LAMBERTERIE, « L’écrit dans la société de l’information, in Mélanges Denis Tallon, D’ici,
d’ailleurs : Harmonisation et dynamique du droit », Société de législation comparée, 1999, p. 119.
91
Le concept d’équivalence fonctionnelle consiste à « rechercher les fonctions qu’un instrument
juridique (notamment signature ou encore écrit) possède et de les transposer sur tout autre support
susceptible de reproduire ces mêmes fonctions » : É-A.CAPRIOLI et R.SORIEUL, « Le commerce
international électronique : vers l’émergence des règles juridiques transnationales », J.D.I., 1997, p.
3. Voir également, E-A.CAPRIOLO, « Arbitrage international et commerce électronique », RLDI,
avril 2012, n°81, p. 117; V.GAUTRAIS « Les principes D’UNIDROIT face au contrat
électronique », R.J.T. 2002, 36-2Thémis 481, p. 493 et ses références ; A.ELLOUMI, Le formalisme
électronique, thèse de doctorat en droit, faculté de droit de Sfax, 2010, p. 41
92
V.GAUTRAIS « Les Principes D’UNIDROIT Face au contrat électronique », article précité, p. 493.
93
Loi type de la CNUDCI sur le commerce électronique et Guide pour son incorporation, Rés.
AG.51/162, Doc. Off. AG NU, 51e session, Doc. NU A/RES/51/162, 1996 (avec article 5bis tel
qu’ajouté en 1998), disponible à http://www.uncitral.org/fr-index.htm. Voir notam. l’art. 6 qui
adopte une définition moderne de l’écrit qui inclut les messages électroniques (data message) à
savoir les e-mails, l’échange électronique de données et télex.
17
Partie première : L’impact de l’internet sur le fondement de la compétence du
juge du contrat électronique international
94
Pour faire adapter le droit de la preuve, on s’est servi également d’autres concepts. Il s’agit d’une
part du principe de non-discrimination de communication électronique, tel qu’énoncé à l’art.5 de la
Loi type sur le commerce électronique et réaffirmé par le paragraphe 1 de l’art.8 de la Convention
sur les communications électroniques. Il s’agit d’autre part du principe de « neutralité
technologique ». Sur ce concept, voir notamment : V.GAUTRAIS, Neutralité technologique,
réaction et interprétation des lois face aux changements technologiques, éd. THEMIS, 2012,
disponible en ligne sur http://droitdu.net/ouvrage/2013/06/vincent-gautrais-neutralite-technologique;
V. GAUTRAIS, Droit du commerce électronique, « Le contrat électronique au regard de la loi
concernant le cadre juridique des technologies de l’information », Montréal, éd. Thémis, 2002, p.11.
95
Voir à juste titre : l’art. 453 bis du COC tel que modifié par la loi n° 57-2000 du 13 juin 2000,
l’article 1316 du C.C.F tel que introduit par la loi portant adaptation du droit de la preuve aux
technologies de l’information et relative à la signature électronique du 13 mars 2000, l’art. 3 de la
loi québécoise sur les technologies de l’information.
96
Notam. la loi type CNUDCI sur le commerce électronique (art.7-1), la directive européenne
1999/93/CE concernant la réglementation communautaire en matière de signature numérique (art.2-
1), Uniform Electronic Transaction Act approuvé et recommandé à l’adoption par la Conférence
Nationale des commissaires du droit étatique uniforme, Conférence Annuelle Denver, Colorado,
Juillet 1999 (art.2-8).
97
Voir l’art.453 du COC, l’art.2827 du C.C.Q, l’ordonnance (Suisse) du 12 avril 2000 sur les services
de certification électroniques et la loi fédérale sur les services de certification dans le domaine de la
signature électronique du 19 décembre 2003 ; l’art.1316-4 du C.C.F. Pour plus de détails sur les
caractéristiques et fonctionnement de la signature électronique, voir, V. ETIENNE, mémoire précité.
E.MONTERO, « L’introduction de la signature dans le code civil jusqu’au tout de la logique
fonctionnaliste », in mélanges offerts à Marcel FONTAINE, éd. LARCIER, 2003, p 179 et s ;
J.HUET, vers une consécration de la preuve et de la signature électronique. RJL 2000. Avril, pp.,
I.MOKANOV, mémoire précitée, pp.177.
18
Partie première : L’impact de l’internet sur le fondement de la compétence du
juge du contrat électronique international
98
A. MEZAGHANI., Commentaires du code de droit international privé, Tunis : CPU, 1999, p. 162.
99
L’art. 3148 dispose que « Dans les actions personnelles à caractère patrimonial, les autorités
québécoises sont compétentes dans les cas suivants : […]
4- Les parties, par convention, leur ont soumis les litiges nés ou à naître entre elles à l’occasion
d’un rapport de droit déterminé. […]
Cependant, les autorités québécoises ne sont pas compétentes lorsque les parties ont choisi, par
convention, de soumettre leurs litiges nés ou à naître entre elles, à propos d’un rapport juridique
déterminé, à une autorité étrangère […] ».
19
Partie première : L’impact de l’internet sur le fondement de la compétence du
juge du contrat électronique international
100
Le droit québécois reconnait dès lors la clause d’élection de for aussi bien celle prorogative de
juridiction en sa faveur que dérogatoire de juridiction retirant compétence au tribunal québécois
pour l’attribuer à une autorité étrangère. Pour plus de détails, voir, S.GUILLEMARD, thèse précitée,
p.23 et s.
101
Alimport c. Victoria Transport, [1977] 2 R.C.S. 858. pp. 868-869, n.58.
102
H. GAUDEMET-TALLON, La prorogation volontaire de juridiction en droit international privé,
Paris, Dalloz, 1965, p.152.
20
Partie première : L’impact de l’internet sur le fondement de la compétence du
juge du contrat électronique international
103
Convention sur les accords d'élection de for, Conférence de la Haye en droit international privé, 30
juin 2005, en ligne: http://www.hcch.netJupload/conventions/txt37fr.pdf
104
Règlement (CE) n° 44/2001 du Conseil du 22 décembre 2000 concernant la compétence judiciaire,
la reconnaissance et l'exécution des décisions en matière civile et commerciale, Journal officiel n°
L 012 du 16/01/2001, pp. 0001 – 0023. Ce règlement a remplacé la Convention de Bruxelles
du 7 septembre 1968 concernant la compétence judiciaire et l’exécution des décisions en matière
civile et commerciale, Bruxelles, le 27 septembre 1968, en ligne : http://europa.eu.int/eur-
lex/fr/lif/dat/1998/fr_498Y0126_01.htm. Deux ans après la diffusion de la proposition de refonte du
règlement « Bruxelles I », faisant elle-même suite à différentes études, rapports et communications
étalés sur plusieurs mois, le Parlement et le Conseil ont adopté le nouveau règlement que d’aucuns
appellent déjà « Bruxelles I bis » et qui entrera en application à partir du 10 janvier 2015 (art. 81) :
(Règlement (UE) n° 1215/2012 du Parlement européen et du Conseil du 12 décembre 2012
concernant la compétence judiciaire, la reconnaissance et l’exécution des décisions en matière
civile et commerciale (refonte), J.O.U.E. L 351, 20 déc. 2012, p. 1).
105
L’art.17 de la convention.
106
art.23§2. Comme le fait remarquer judicieusement Mr. Beraudo, cette disposition concerne
uniquement la transmission électronique d'un écrit, puisqu’ 'un texte plus précis aurait été nécessaire
pour inclure les autres modalités de transmission comme la vidéoconférence. Voir, J-P. BERAUDO,
« Le Règlement (CE) du Conseil du 22 décembre 2000 concernant la compétence judiciaire, la
reconnaissance et l'exécution des décisions en matière civile et commerciale» (2001) 4 J.D.I., p.
1064.
21
Partie première : L’impact de l’internet sur le fondement de la compétence du
juge du contrat électronique international
107
S.GUILLEMARD, thèse précitée, p. 41.
108
C.GHAZOUANI, op cit., p.345.
109
C.KESSDJIAN, « Internet et le règlement des litiges », dans F.W .Grosheide et k.Boele Woelki, dir.,
Molengrafica 1999-2000, Kononklijde Vermande 2000, p.15.
110
Ibid., loc.cit.
111
L’art.17 prévoit qu’« Il ne peut être dérogé aux dispositions de la présente section que par des
conventions: 1) postérieures à la naissance du différend, ou 2) qui permettent au consommateur de
saisir d'autres tribunaux que ceux indiqués à la présente section, ou 3) qui, passées entre le
consommateur et son cocontractant ayant, au moment de la conclusion du contrat, leur domicile ou
leur résidence habituelle dans un même État membre, attribuent compétence aux tribunaux de cet
État membre, sauf si la loi de celui-ci interdit de telles conventions ».
22
Partie première : L’impact de l’internet sur le fondement de la compétence du
juge du contrat électronique international
112
Cette question n’est pas requise puisqu’on peut raisonnablement soutenir que les parties n’entreront
en négociation qu’à partir du moment où elles auront l’intention d’engager une procédure. Ceci
implique que leur différend est déjà né.
113
Voir, G. RAYMOND, « vente à distance », Juris Classeur commercial, fasc. 926, point 38, cité par
É.CHAKTHOURA, mémoire précité, p. 156 et s ; A.BRAHMI, article précité, p.22-25 ; K.
MEHDAOUI, La formation du contrat électronique international: le formalisme au regard de la
convention CNUDCI 2005, mémoire présenté comme exigence partielle de la maîtrise en droit
international, Université du Québec à Montréal, 2010, p.22.
114
Voir à ce propos la loi type CNUDCI sur le commerce électronique ; É.CHAKTHOURA, mémoire
précité, p. 157 et s.
115
Z.TANG, « Exclusive choice of forum clauses in e-commerce » (2005) 1 Journal of private
international law 237, p. 20 et s.
116
Cette loi est consultable en ligne sur : www.unitral.org/pdf/french/texte/arbitration/ml-arb/ml-arb-f-
pdf.
23
Partie première : L’impact de l’internet sur le fondement de la compétence du
juge du contrat électronique international
117
Convention pour la reconnaissance et l’exécution des sentences arbitrales étrangères, New York, 10
juin 1958, Nations Unies, Recueil des Traités, vol. 330, p. 3, en ligne :
http://www.uncitral.org/french/texts/arbitration/NY-convf.htm
118
L.DEOS, « La CNUDCI abandonne l’exigence d’écrit pour la convention d’arbitrage », Cahiers de
l’arbitrage, vol. IV, 2008, p.22.
119
La loi type de la CNUDCI sur l’arbitrage commercial international de 1985 avec ses amendements
adoptées en 2006, publication des nations Unies, Vienne 2008, p.30, disponible en ligne sur :
www.unitral.org/unicitral/fr/unicitral_textes/arbitrations/1985Model_arbitration.html
120
L.DEOS, article précité, p.22.
121
La commission n’a pas exprimé aucune préférence pour l’une ou l’autre des options. Les Etats
adoptants peuvent faire leur choix en fonction de leurs besoins particuliers et du contexte juridique
dans lequel la loi type est incorporée.
24
Partie première : L’impact de l’internet sur le fondement de la compétence du
juge du contrat électronique international
122
Art.7 § 3
123
Elle dispose qu’ « une convention d’arbitrage est une convention par laquelle les parties décident
de soumettre tous les différends ou certains des différends qui se sont élevés ou pourraient s’élever
entre elles au sujet d’un rapport de droit déterminé, contractuel ou non contractuel ».
124
L.DEOS, article précité, p.25.
125
On peut citer la Convention de Genève du 21 avril 1961 (l’art.2§ 2), la convention interaméricaine
de Panama sur l’arbitrage du commerce international signé à Panama le 30 janvier 1975 (l’art. 1er).
126
Il est à signaler que l’échange des lettres et télégrammes prévus par l’article II § est un critère décisif
pour la reconnaissance d’une convention d’arbitrage conclue par lesdits moyens.
25
Partie première : L’impact de l’internet sur le fondement de la compétence du
juge du contrat électronique international
127
O. CACHARD, op.cit, p.346 ; K.BENYEKHLEF, V.GAUTRAIS et P.TRUDEL, « Les limites
apprivoisées de l’arbitrage cybernétique : l’analyse de ces questions à travers l’exemple du
cybertribunal », RJT 1999, p.570.
128
E.A.CAPRIOLI, Règlement des litiges internationaux et droit applicable dans le commerce
électronique, op.cit., p.115
129
J.HUET et S.VALMACHINO, « Réflexions sur l’arbitrage électronique dans le commerce
électronique international », Gaz. Pal., Recueil janvier-février 2000, p.106.
130
E-A. CAPRIOLI, Règlement des litiges international et droit applicable dans le commerce
électronique, op.cit., p.116.
131
E-A.CAPRIOLI, Règlement des litiges international et droit applicable dans le commerce
électronique, op.cit., p. 113.
132
M.H.M. SCHELLEKENS, « Les collèges d’arbitrage et le commerce électronique », in dir., Georges
CHATILLON, Le droit international de l’internet, actes de colloque organisé par le ministre de la
justice, l’Université de Paris I Panthéon, Sorbonne et Arpège, Bruxelles, Bruylant, p.626 ; F.
HORCHENI et R. BEN KHALIFA, article précité, p. 433..
26
Partie première : L’impact de l’internet sur le fondement de la compétence du
juge du contrat électronique international
133
K.BENYEKHLEF, V.GAUTRAIS et P.TRUDEL, article précité, p.577.
134
M.WAHAB, « The global information society and Online Dispute Resolution: A Dawn for dispute
resolution », J.int.Arb. , Kluwer law international, 2004, vol.21, issue2, pp.143-168, p.154.
135
Paris, 20 janvier 1984, Rev. Arb. 1987, 482, note C.KESSEDJIAN.
136
O. CACHARD, op.cit., p.347.
137
L’art. VII dispose que la convention « ne prive aucune partie intéressée du droit qu’elle pourrait
avoir de se prévaloir d’une sentence arbitrale de la manière et dans la mesure admise par le
législateur ou les traités du pays où la sentence est invoquée ».
138
Le même fondement peut servir d’appui à propos de la convention de Genève, qui elle aussi, fait
renvoi aux lois nationales « dans les rapports entre les pays dont les lois n’imposent pas la forme
écrite à la convention d’arbitrage, toute convention conclue dans les formes permises par ces lois ».
139
Rapport de la commission des Nations Unies pour le droit commercial international sur les travaux
de sa 39éme session, paragraphe 151 et suivants, disponible en ligne
sur :http://daccessdds.un.org/doc/UNDOC/GEN/Vol/558/16/pdf
140
Rapport de la CNUDCI sur les travaux de sa 39ème session, paragraphe 151 et s., disponible en ligne
sur : http://daccessdds.un.org/doc/UNDOC/GEN/VOL/558/16/PDF/V06558116.pdf.
27
Partie première : L’impact de l’internet sur le fondement de la compétence du
juge du contrat électronique international
28
Partie première : L’impact de l’internet sur le fondement de la compétence du
juge du contrat électronique international
de faire englober les formes les plus développées que pourrait engendrer les
futurs progrès et d’être par conséquent en évolution consécutive avec celle
des nouvelles technologies. Il « peut être considéré [pour ce fait] comme
un appel sérieux pour la défense du principe de l’efficacité de l’arbitrage
international » « en instaurant tout un mélange de preuves réputées
écrites »142. Néanmoins, tout comme l’art II de la CNY, l’article 6 exige
l’échange d’écrits pour s’assurer de la volonté non équivoque de recourir à
l’arbitrage.
142
N.GARRA, « la preuve de la convention d’arbitrage » in l’arbitrage international dans le nouveau
code tunisien », actes de colloque organisé à Tunis les 25-27 novembre 1993, publiés par le centre
d’études juridiques et judiciaires, 1995, p.33.
143
L’art. 10 (a) de la loi jordanienne n° 31/2000 du 1er juin 2000 sur l’arbitrage dispose que « A peine
de nullité, la convention d’arbitrage doit être écrite. Elle sera réputée telle si elle est incluse dans
un écrit signé de deux parties ou dans des lettres, télégrammes, télécopies, télex ou de tout autre
moyen écrit de communication censé transcrire un accord »
144
L’art.12 de la loi égyptienne relative à l’arbitrage en matière civile et commerciale n°27 du 21 avril
1994 dispose que « A peine de nullité, la convention d’arbitrage doit être écrite. Elle est réputée
telle si elle est incluse dans un écrit signé des deux parties, ou dans des lettres, télégrammes ou tous
autres moyens écrits de communication échangés entre elles ».
145
L’art.5 de la loi palestinienne sur l’arbitrage de 2000
146
L’art. 1040 du code de procédure civile et administrative algérien de 2008 qui dispose que « […]
quant à la forme, la convention d’arbitrage doit à peine de nullité, être passée par écrit, ou par tout
autre moyen de communication qui permet la preuve par écrit de son existence... »
29
Partie première : L’impact de l’internet sur le fondement de la compétence du
juge du contrat électronique international
Arbitration Act de 1996 147 , opte pour une définition, plus large de la
convention d’arbitrage.
30
Partie première : L’impact de l’internet sur le fondement de la compétence du
juge du contrat électronique international
Quelle que soit la position adoptée par le droit, le juge joue un rôle
très important dans l’interprétation des textes juridiques. Même si l’écrit est
exigé, le juge peut opter pour une interprétation souple et extensive du texte
151
juridique pour inclure l’écrit électronique . Allons plus loin, si
l’admission légale nette et expresse des clauses de juridiction sous forme
électronique manifeste une prise en considération de l’évolution
technologique, elle encombre cependant le fardeau du juge, saisi en vertu
de telles clauses. Afin d’admettre la clause de juridiction électronique
comme fondement de sa compétence, le juge est ainsi tenu d’en vérifier la
réalité du consentement des parties aux dites clauses.
150
M.SEFEIR-SLIM, « Le nouveau droit libanais de l’arbitrage a dix ans », Rev. Arb, 1993, n°4,
pp.543-597, p.582
151
D’ailleurs c’est la solution suivie par le juge de District qui a considéré une clause d’arbitrage
insérée dans un contrat de licence communiqué par électronique comme un accord écrit au sens de
l’article II du Federal Arbitration Act : United States District Court of Northern District of Illinois,
Eastern Division, 11 mai 2000, Lieschke, Jackson & Simon C/ Real networks Inc. Pour un
commentaire de la décision, voir : O. CACHARD, « La validité des conventions électroniques
d’arbitrage en droit des Etats Unies. United States District Court of Northern District of Illinois,
Eastern Division, 11 mai 2000, Lieschke, Jackson & Simon C/ Real networks Inc», Rev.Arb. 2002,
n°1, pp.193-2000.
152
Voir à titre d’exemples, l’art. 2 du COC, l’art.1108 du C.C.F et l’art.1385 du C.C.Q.
153
C.CHARBONNEAU et F-J. PANSIER, « Le droit de la preuve est un totem moderne (le commerce
électronique) : premier commentaire de la loi du 13 mars 2000), Gaz. Pal., 2000, pp.593-595
31
Partie première : L’impact de l’internet sur le fondement de la compétence du
juge du contrat électronique international
154
Il s’agit selon le cas soit d’une soustraction du litige d’un ordre étatique au profit d’un autre, soit
plus gravement d’une renonciation définitive de se présenter devant la juridiction étatique au profit
d’un juge privé.
155
Certes, comme dans tout contrat à distance, le consentement électronique pose deux principaux
problèmes : le consentement échangé avec un incapable et l'erreur sur l'identité du contractant.
Néanmoins, les parties pourront remédier à ces deux problèmes en ayant recours aux méthodes
d'identification par signature électronique et certification. Sur cette question voir notamment :
P.TRUDEL, G.LEFEBVRE et S.PARISIEN, La preuve et la signature dans les échanges de
documents informatisés au Québec, Québec, Publications du Québec, 1993.
32
Partie première : L’impact de l’internet sur le fondement de la compétence du
juge du contrat électronique international
156
V.GAUTRAIS, «La couleur du consentement électronique», (2003) 16-1 Cahier de la propriété
intellectuelle, pp. 68-69 ; G.REMILLARD, Commentaires du ministre de justice, t.1, (Québec,
Bibliothèque nationale du Québec, 1993), p.7
157
Conférence pour l'harmonisation des lois au Canada, Loi uniforme sur le commerce électronique.
1999, en ligne: http://www.ulcc.ca/fr/uslindex.cfm?sec=l&sub=Iul.
158
V.GAUTRAIS, «La couleur du consentement électronique», article précité, n.169, p.78.
159
Dans une étude réalisée par Monsieur Jakob NIELSEN, l'auteur confirme ces défaillances dans les
actes électroniques : « Writing for the Web is very different from writing for print: 79% of users scan
the page instead of reading word-for-word [;] Reading from computer screens is 25% slower than
from paper [;] Web content should have 50% of the word count of its paper equivalent »:
J.NIELSEN, Writing for the Web, http://www.sun.com/980713/webwriting. Voir également:
V.GAUTRAIS et É.MACKAAY, «Les contrats informatiques», dans Denys-Claude
LAMONTAGNE, Contrats spéciaux, Cowansville, éd. Yvon Blais, 2001, pp. 279-296.
33
Partie première : L’impact de l’internet sur le fondement de la compétence du
juge du contrat électronique international
160
R-A.HILLMAN et J-J.RACHKLINSKI, « Standards-Form Contracting in the Electronic Age »,
(2002) 77 New York University Law Review 429, p 451-452.
161
J-L.BAUDOUIN, Les obligations, Yvon Blais, Cowansville, 1989, p. 97.
162
L.THOUMYRE, « L'échange des consentements dans le commerce électronique », en ligne :
http://www.juriscom.net/uni/doc/19990515.htm.
163
T.SCHULTZ, thèse précitée, p. 57.
164
C.CHASSIGNEUX, Vie privée et commerce électronique, Montréal, Thémis, 2004, pp. 175 et s.
165
F.HORCHENI et R.BEN KHALIFA, article précité, p. 432.
34
Partie première : L’impact de l’internet sur le fondement de la compétence du
juge du contrat électronique international
166
Rudder c. Microsoft Corporation (1999), 2 C.P.R. (4th) 474 (C.S.J. Ont).
167
Les demandeurs (des étudiants en droit : Michael Rudder et Mark La Rochelle) contestaient la
validité de la clause attributive de juridiction sous prétexte qu’elle n’avait pas été portée
spécifiquement à leur attention : « the representative plaintiffs read only portions of the membre
agreement and this had no notice of the forum selection clause ».
168
Citons par exemple une décision d'un tribunal américain dans l'affaire Kilgallen c. Network
Solutions, Inc , 99 F. Sup. 2d 125 (D. Mass. 2000). Ajoutons l’affaire Kanitz c. Rogers Cable (2002)
58 O. R. 3rd 299, disponible au http://www.dww.com/decisions!kanitz_v_rogers_cable_inc.pdf). En
effet dans cette affaire, la Cour supérieure d'Ontario a validé une clause compromissoire
unilatéralement amendée par Rogers Cable et renvoyé les parties à l'arbitrage sur le fondement de la
clause contenu dans le contrat standard.
169
Pour reprendre les termes de Vincent GAUTRAIS, « il est difficile de considérer que ces décisions
« phares » puissent à elles seules dégager des principes de bases eu égard à l’importance de la
situation qui les caractérise » : V.GAUTRAIS, « la couleur du consentement électronique », article
précité, p. 87.
35
Partie première : L’impact de l’internet sur le fondement de la compétence du
juge du contrat électronique international
170
« tel qu'une confirmation par écrit papier de l'acceptation, [car ceci] revient à nier l'existence de ce
nouveau moyen de contracter que constitue la voie électronique » : K. MEHDAOUI, mémoire
précité, p. 21.
171
Relativement au consentement électronique, l’une des rares dispositions de nature législative que
l’on peut identifier est la directive 2000/31/CE du 8 juin 2000 dont l’art. 10 s’intitulant
« informations à fournir » évoque certaines mentions qui sont de nature à éclairer le consentement
du consommateur. Antérieurement, la directive européenne du 20 mai 1997 visant à instaurer une
meilleure protection des consommateurs au niveau de l'Union Européenne, peut également être
citée.
172
L.THOUMYRE, « L'échange des consentements dans le commerce électronique », article précité.
173
La LCEN consacre le principe du « double-clic » en exigeant, « pour que le contrat soit valablement
conclu », que le destinataire de l’offre ait eu « la possibilité de vérifier le détail de sa commande et
son prix total, et de corriger d’éventuelles erreurs, avant de confirmer celle-ci pour exprimer son
acceptation » (par création, art. 1369-2 du C.C.F). Pour plus de détails, voir C. ROJINSKY1 et
G.TEISSONNIERE, « L’encadrement du commerce électronique par la loi française du 21 juin
2004 « pour la confiance dans l’économie numérique » » Lex Electronica, vol. 10, n°1, Hiver 2005
http://www.lex-electronica.org/articles/v10-1/rojinsky_teissonniere.htm.
36
Partie première : L’impact de l’internet sur le fondement de la compétence du
juge du contrat électronique international
174
P-Y.GAUTIER et X. LINANT DE BELLEFONDS, « De l’écrit électronique et des signatures qui
s’y attachent », J.C.P.G., n°24, 14 juin 2000, p.1116.
175
Rapport L. Ruet, passim. P. Leclercq, comm.com.électr.,mai 2000, chronique n°9 cité par P-Y-
GAUTIER et X. LINANT DE BELLEFONDS, article précité, p.1117.
176
Th. BOURGOIGNIE, Éléments pour une théorie du droit de la consommation, Bruxelles, Story-
scientia, 1988, p. 197, cité par F. OST, « Le commerce en ligne : courts-circuits et excès de vitesse »
in Le consentement électronique, s. dir. B. de Nayer et J. Laffineur, Louvain-la-Neuve, Centre de
droit de la consommation, 2000, p. 187 et s, spéc .p.198.
177
T. HASSLER, « Preuve de l'existence d'un contrat et Internet» (7 juillet 1999), p. 143, en ligne:
Juriscom.net : http://www.juriscom.net/pro/l/signI9990716.htm.
178
J.HUET, « L'échange de consentement dans le cyberespace », conférence à l'Université de Montréal,
octobre 1998, cité par L.THOUMYRE, « L'échange des consentements dans le commerce
électronique», article précité. A juste titre, elle ajoute que « cela ne coûterait pas très cher aux
professionnels qui amélioreraient du même coup leur image de marque ».
37
Partie première : L’impact de l’internet sur le fondement de la compétence du
juge du contrat électronique international
179
V.GAUTRAIS, « La couleur du consentement électronique », article précité, p. 75.
180
Ibid., loc.cit.
181
J.HUET, « L'échange de consentement dans le cyberespace », article précité.
182
V.GAUTRAIS, « La couleur du consentement électronique », article précité, p. 128.
183
Parmi les critères subjectifs, on en peut identifier l’évaluation de l’effort déployé par le rédacteur
pour faire connaître les clauses contractuelles à celui qui souscrit. Un autre critère subjectif tient à
l’attitude opportuniste de certains profiteurs, c’était le critère retenu dans l’affaire ProCD ((1996) 86
F.3d1447 (7 th Cir.1996), disponible en ligne également sur http://www.com-
plaw.com/lawlibrary/procd.html. La mise en œuvre de tels critères commande selon V.GAUTRAIS
un « test de proportionnalité », un équilibre établi entre la diligence employée par le commerçant
pour faire connaitre les clauses contractuelles et un mode de formation des contrats électroniques qui
soit rapide et efficace. V.GAUTRAIS, « La couleur du consentement électronique », article précité,
p. 88.
184
Ibid., loc.cit
185
L.THOUMYRE, « L'échange des consentements dans le commerce électronique », article précité.
38
Partie première : L’impact de l’internet sur le fondement de la compétence du
juge du contrat électronique international
corriger les erreurs186. Une fois c’est le cas, peut-on affirmer également à
l’instar de Renaud DE BOTTINI187 que lorsque la clause figurant dans le
corps du contrat lui-même et apparait clairement à l’écran, que le cliquage
effectué pour passer le contrat vaut acceptation et signature de la clause car
le cliqueur est censé avoir lu tout le texte du contrat. Dans cette même
vision d’autorégulation, Vincent GAUTRAIS avance également l’idée
selon laquelle les institutions de regroupement de commerçants pourraient
établir des normes informelles qui auraient 188 « un rôle contraignant sur
l’ensemble de la communauté »189. En écho de cette proposition, certains
organismes de professionnels ont déjà lancé le mouvement se traduisant en
l’élaboration de contrats types190.
186
La possibilité pour le cyberconsommateur de corriger les erreurs est d’ailleurs prévue par l’art. 10 de
la directive CE/ 2000 sur le commerce électronique, par le nouvel art. 1369-1 al. 2 du CPC français.
De même, elle est reprise par la modification de la loi québécoise sur la protection du consommateur
de 2006 (l'art. 54.4 L.p.c., l'art. 54.5 L.p.c).
187
R. De BOTTINI, « Détermination de la juridiction compétente et commerce international entre
professionnel », article précité, p. 62
188
L.THOUMYRE, « L'échange des consentements dans le commerce électronique », article précité.
189
Ibid., loc.cit.
190
Tel est- l'exemple du contrat type proposé par la Chambre de commerce et d’industrie de Paris et
l’association française du commerce et des échanges électroniques dont l’objectif est de régir les
relations qui prennent place dans le " Cyberespace ". Voir M.VIVANT, « Commerce électronique :
un premier contrat type », Cahier Lamy Droit de l'informatique, août-septembre 1998, cité par
L.THOUMYRE, article précité, et sur la notion de contrat type voir J. CARBONNIER, Droit civil -
t. 4: Les obligations, Paris, Thémis, PUF, 1992 ; p. 8.
191
Aspenderl.com c. Paysystems Corp., 2005 IIJCan 6494 (Qc. C.Q.), affaire citée par M-A KONÉ,
mémoire précité, p. 55 et s.
39
Partie première : L’impact de l’internet sur le fondement de la compétence du
juge du contrat électronique international
192
S’il s’avérera à travers ce paragraphe qu’on s’est limité au traitement des seules clauses d’arbitrage
par référence, cela ne veut pas dire que les clauses attributives de juridiction ne se verraient pas
stipulées dans les conditions générales, seulement la clause d’arbitrage par référence étant la plus
fréquente. Un tel régime qui sera applicable à cette clause vaudrait également pour les clauses
attributives de juridictions figurant dans les conditions générales.
193
E-A.CAPRIOLI, Règlement des litiges internationaux et droit applicable dans le commerce
électronique, op.cit., p. 119.
40
Partie première : L’impact de l’internet sur le fondement de la compétence du
juge du contrat électronique international
194
S.GUILLEMARD, thèse précitée, p. 373
195
Ibid., p. 378
196
M.GEIST, « Y a-t-il un "là" là? Pour plus de certitude juridique en rapport avec la compétence
judiciaire à l'égard d'internet », article précité, p.50.
197
S.GUILLEMARD, thèse précitée, p. 374.
198
O. CACHARD, op.cit. p. 348.
41
Partie première : L’impact de l’internet sur le fondement de la compétence du
juge du contrat électronique international
leur incorporation par référence. Et est ce que cette référence peut faire de
la clause compromissoire électronique, selon l’expression d’Eseinman, une
stipulation pathologique199 ?
199
M. EISEMANN, La clause d’arbitrage pathologique, Etudes MINOLI, p. 129, cité par O.
CACHARD, op.cit. p. 399.
200
E-A.CAPRIOLI, Règlement des litiges internationaux et droit applicable dans le commerce
électronique, op.cit., p.119.
42
Partie première : L’impact de l’internet sur le fondement de la compétence du
juge du contrat électronique international
201
J.HUET et S.VALMACHINO, article précité, p. 107.
202
S.GUILLEMARD, thèse précitée, p. 378.
203
L’art.1369-4 nouveau du C.C.F. dispose que : « quiconque propose à titre professionnel, par voie
électronique, la fourniture de biens ou la prestation de services, met à la disposition les conditions
contractuelles applicables d’une manière qui permette leur conservation et leur et leur
production ».
204
J.HUET et S.VALMACHINO, article précité, p.107.
43
Partie première : L’impact de l’internet sur le fondement de la compétence du
juge du contrat électronique international
205
Arrêt de la Cour de cassation française : Cass. civ. 1re, 11 octobre 1989, Bomar Oil, (1990) 1 Rev.
arb. 134, (note C. KESSEDJIAN).
206
E-A.CAPRIOLI, op.cit., p.120.
207
O. CACHARD, op.cit., p. 349.
208
Ibid., loc.cit.
209
C’est « celui qui descend systématiquement la barre de défilement, ne considère aucunement les
liens hypertextes insérés dans le texte et finit par accepter l’entente sans forcément savoir ce à quoi
il s’engage » : V.GAUTRAIS, « La formation des contrats en ligne » dans Eric LABBE et al. dir.,
Guide juridique du commerçant électronique, 2001 , disponible en ligne:
http://www.jurisint.org/pub/05/fr/guide chap4.pdf. Dans le même sens, voir: Zheng TANG,
«Exclusive choice of forums clauses in e-commerce», article précité, p. 248.
44
Partie première : L’impact de l’internet sur le fondement de la compétence du
juge du contrat électronique international
auquel il ait fait référence210. On peut également suggérer que les textes
reconnaissant la validité des clauses par référence en ajoutent quelques
exigences telles que celle requérant que le bouton ou le lien renvoyant aux
conditions générales soit particulièrement visible ou bien qu’il soit
disponible à un moment précis de l’édification de la relation
contractuelle 211 . De sa part, l’internaute ne serait pas mis en mesure de
conclure le contrat avant d’avoir visionné la page web contenant la clause
compromissoire. Il devrait également savoir l’archiver sous une forme
papier ou sous une forme électronique.
45
Partie première : L’impact de l’internet sur le fondement de la compétence du
juge du contrat électronique international
213
United States District Court of Northern District of Illinois, Eastern Division, 11 mai 2000,
Lieschke, Jackson & Simon C/ Real networks Inc, précité.
214
Dell computer corporation / Union des consommateurs, 2005, QCCA 570
215
L’al.2 de l’art. 1435 impose, comme condition de validité de telle clause stipulée dans un contrat de
consommation ou d’adhésion, la connaissance du consommateur ou de l’adhérant de l’existence et
du contenu de la clause.
216
Raisonnant autrement, la cour suprême considère que la détermination du caractère externe des
clauses sur internet repose sur une règle implicite découlant de l’art. 1435 du C.C.Q fondée sur
46
Partie première : L’impact de l’internet sur le fondement de la compétence du
juge du contrat électronique international
l’accessibilité de la clause. Elle observe que laquelle condition serait remplie si « l’accès à la clause
sur support électronique [n’est] pas plus difficile que l’accès à son équivalent sur support papier ».
Elle relève que « l’accès du consommateur à la clause d’arbitrage n’est pas entravé par la
configuration de cette clause dont il peut lire le texte en cliquant une seule fois sur l’hyperlien
menant aux conditions de vente ». Elle conclut par conséquent que la clause d’arbitrage ne constitue
pas une clause externe au sens du C.C.Q mais elle ressemble plutôt à un document papier où les
clauses générales figurent à l’endos de la première page du document : Dell computer corporation
C. / union des consommateurs et Olivier Dumoulin, 2007, 2RCS 801, disponible en ligne sur :
http://www.iijcan.org/fr/ca/csc/doc/2007/2007csc34/2007csc34.html. Sur cette affaire voir :
V.GAUTRAIS, « Le vouloir électronique selon l’affaire Dell Computer : dommage ! », (2007) vol
37 R.G.D., n° 2, 2007, disponible en ligne sur : www.hcch.net/upload/expl337f.pdf.
217
Cour d’appel de Pau, 1ère chambre, arrêt du 23 mars 2012, Sébastien R. / Facebook, disponible en
ligne sur : www.legalis.net/spip.php?page=jurisprudence-decision&id-articles=3382
218
S.GUILLEMARD, thèse précitée, p. 379.
47
Partie première : L’impact de l’internet sur le fondement de la compétence du
juge du contrat électronique international
Chapitre deuxième :
La détermination objective du juge du contrat électronique
international
48
Partie première : L’impact de l’internet sur le fondement de la compétence du
juge du contrat électronique international
49
Partie première : L’impact de l’internet sur le fondement de la compétence du
juge du contrat électronique international
A- Les difficultés
224
E-A.CAPRIOLI, Règlement des litiges international et droit applicable dans le commerce
électronique, op.cit., p. 120.
225
A.BENCHENEB, article précité, p. 33.
50
Partie première : L’impact de l’internet sur le fondement de la compétence du
juge du contrat électronique international
226
R.DE BOTTINI, « Détermination de la juridiction compétente et commerce électronique
international entres professionnels », article précité, p. 67.
227
Ibid., loc.cit.
228
R.DE BOTTINI, « Détermination de la juridiction compétente et commerce électronique
international entres professionnels », article précité, p. 66.
229
Ibid., loc.cit
51
Partie première : L’impact de l’internet sur le fondement de la compétence du
juge du contrat électronique international
230
Ibid., loc.cit
231
19ème considérant et l’article 2.c de la directive. De même, les rédacteurs de la Convention sur
l'utilisation des communications électronique dans les contrats internationaux de 2005 se sont
montrés prudents en ce qui concerne les renseignements annexes associés aux messages
électroniques tels que les adresses et la Convention protocole Internet, les noms de domaine ou
l’implantation géographique de systèmes d’information qui, malgré leur apparente objectivité, ne
sont guère utiles voire pas du tout, pour déterminer le lieu de situation exact des parties (l’art.6-4).
232
Les articles 6 et 7 de la convention.
52
Partie première : L’impact de l’internet sur le fondement de la compétence du
juge du contrat électronique international
53
Partie première : L’impact de l’internet sur le fondement de la compétence du
juge du contrat électronique international
238
S.GUILLEMARD, thèse précitée, p. 477
239
J.PASSA, « Le contrat électronique international : conflits de loi et de juridictions », article précité,
p.14.
240
Il s’agit en fait du principe général d’interdiction de déroger aux règles de compétence
juridictionnelle, du régime particulier des clauses attributives de juridiction, strictement encadrées
quand elles lient un professionnel et un consommateur et d’autres aspects. Voir à ce propos: E-
L.OWENGA ODINGA, « Vers l’émergence d’une justice on-line » lex Electronica, vol7, n°2, p. 2,
disponible en ligne sur : http : //www.lex-electronica.org/articles/v7-2/owenga.htm. ; J.HUET,
« Libres propos sr la protection des consommateurs dans commerce électronique », dans mélanges
offerts à Jean-GALAIS-AULOY, Dalloz, 2004, pp.507-516 ; E.PATAUT, « Clauses attributives et
clauses abusives » dans mélanges offerts à Jean GALAIS-AULOY, Dalloz, 2004, pp.807-821 ; Th.
VERBIEST, La protection juridique du cyberconsommateur, Litec, 2002, pp. 146; J.PASSA,
« Commerce électronique et protection du consommateur », D.2002, n°6, pp-555-564.
241
R.DUASO CALES, « La détermination du cadre juridictionnel et législatif applicable aux contrats
de cyberconsommations », disponible en ligne sur : www.lexelectronica.org/docs/articles_128.pdf
54
Partie première : L’impact de l’internet sur le fondement de la compétence du
juge du contrat électronique international
242
Arrêt Pammer et Hôtel Alpenhof, arret du 7 décembre 2010, Pammer et Hôtel Alpenhof, C-585 /08
et C-144/09 , Rec.2010 p-l-12527 point 53 : « l’article 15 p 1sous c)du règlement Bruxelles I
constitue une dérogation tant à la règle générale de compétence édictée à l’article 2 p1 de ce
règlement, […] qu’à la règle spéciale en matière de contrats énoncée à l’article 5 p1 de ce même
règlement ».
243
Qui correspondent aux art. 17 et 18 du règlement Bruxelles I bis.
244
Cette logique du professionnel défaillant attrait devant un juge du consommateur mécontent trouve
un prolongement parallèle dans l’art. 14 al 2 de la convention devenu l’art. 16 al 2 du règlement
Bruxelles I (art. 18 al 2 du règlement Bruxelles I bis) et dans l’art. 7 al. 2 de l’avant projet de
convention de La Haye. En vertu de ces dispositions, une action intentée contre le consommateur
par l’autre partie au contrat ne peut être portée que devant les tribunaux de l’Etat contractant sur le
territoire duquel est domicilié le consommateur.
55
Partie première : L’impact de l’internet sur le fondement de la compétence du
juge du contrat électronique international
245
Outre la consécration nette et expresse du forum actoris, Olivier CACHARD parle d’un forum
actoris déguisé : O.CACHARD, op.cit, p.387 et s.
246
M.FALAISE, article précité, p.1.
247
R.DE BOTTINI, « Détermination de la juridiction compétente et commerce électronique
international entres professionnels », article précité, p. 66.
248
S.GUILLEMARD, thèse précitée, p. 158.
249
R.DE BOTTINI, « Détermination de la juridiction compétente et commerce électronique
international entres professionnels », article précité, p. 66
250
Le 16éme considérant du règlement Bruxelles I bis.
251
S.GUILLEMARD, thèse précitée, p. 389. ; R. DUASO CALES, article précité, p.16
252
S.GUILLEMARD, thèse précitée, p.413. Elle ajoute que « la notion de contrat d’adhésion, moins
incertaine que celle de contrat de consommation et, appelle un traitement plus équitable de tous les
contractants cyberspatiaux. Elle reflète parfaitement les pratiques du cyberespace et correspond
mieux à la réalité du cyberespace que celle du contrat de consommation ». Voir également : S
.GUILLEMARD. « Le cyberconsommateur est mort, vive l’adhérent » in JDI, 2004, p. 7 et s.
56
Partie première : L’impact de l’internet sur le fondement de la compétence du
juge du contrat électronique international
Les risques auxquels sont exposées les deux parties paraissent selon
Camille FROMENT limités en pratique. Ce dernier considère que « le
développement du commerce électronique repose sur la parfaite
connaissance des clients et de leurs besoins, grâce à la gestion automatisée
de nombreux paramètres. Il est donc aisé pour l’utilisateur de s’identifier
en tant que consommateur auprès du vendeur et, réciproquement, pour le
vendeur de connaitre la qualité de consommateur de l’utilisateur »256. Une
telle conclusion ne semble pas convaincante, la distinction classique entre
commerçants et consommateurs étant justement remise en question même
dans le monde réel par la doctrine257. La qualité du consommateur n’étant
pas évidente, faisait souvent l’objet d’une question préjudicielle examinée
253
M.VIVANT, « La protection du cyberconsommateur entre tentations, tensions et hésitations » dans
mélanges offerts à Jean-GALAIS-AULOY, Dalloz, 2004, p. 1152.
254
Ibid., p.1153.
255
Elle est d’une part utile pour le professionnel qui serait déplacé pour se faire défendre du seul fait
qu’il a été partie contractante d’un consommateur. D’autre part, l’absence de présence physique qui
rend difficile au professionnel la reconnaissance de la qualité du consommateur exposerait ce
dernier au risque de perdre la protection qui lui est accordée en matière de conflits de juridictions.
256
C.FROMENT, La loi applicable aux contrats du commerce électronique, mémoire de D.E.S.S de
droit de multimédia et de l’informatique, Université de droit, de l’économie et de sciences sociales,
Paris II, Panthéon-Assas, disponible en ligne : http://www.infotheque.info/ressorces/878.html.
257
Y.POULLET, « De la maison multimédia au droit du village global, quelques réflexions
d’humeur », disponible en ligne sur : http://www.droit.fundp.ac.be/textes/Maisonvillage.pdf
57
Partie première : L’impact de l’internet sur le fondement de la compétence du
juge du contrat électronique international
par la juridiction saisie. Le réseau, étant par essence ouvert et les sites
marchands offrant leurs produits indistinctement aux professionnels et aux
consommateurs, leur distinction serait difficile voire impossible. Comme le
fait constater Mme Guillemard, si avec l’expérience et l’avancement
technologique les deux marchés commencent à se distinguer, il n’en reste
pas moins que « la segmentation est encore loin d’être aussi nette que dans
le monde réel » 258 . Catherine Kessedjian s’interroge : « […] la notion
même de consommateur, telle que nous la connaissons pour les opérations
de la vie courante non électronique, est-elle encore viable lorsque le
consommateur opère par le truchement de la toile ?»259.
258
S.GUILLEMARD, thèse précitée, p.310, voir aussi : M.FALLON et J.MEEUSEN, « Le commerce
électronique, la directive 2000/31/CE et le droit international privé », Rev. Crit. D.I.P., 91 (3) juillet-
septembre 2002, p. 461.
259
C. Kessedjian, « Internet et le Règlement des différends » article précité, p.72.
260
Pourrait-on alors penser par exemple aux mentions informatives qui doivent figurées dans l’offre du
professionnel et, s’agissant du consommateur, aux mentions relatives à son agrément pour lequel
son identification représente un préalable.
261
On se limite dans les développements suivants aux seuls cas des articles 15 et 16 du règlement
Bruxelles I.
262
Voir à ce propos M.TENEREIRO, article précité, p. 1098 et s.
263
La C.J.C.E., dans l’arrêt Pammer et Hôtel Alpenhof précité, précise qu’ «...il est vrai que l’article
15§1, sous c), du règlement Bruxelles I vise à protéger les consommateurs, cela n’implique pas que
cette protection soit absolue… »
58
Partie première : L’impact de l’internet sur le fondement de la compétence du
juge du contrat électronique international
264
R.DUASO CALES, « La détermination du cadre juridictionnel et législatif applicable aux contrats
de cyberconsommations », article précité, p.15.
265
Depuis la révision de son art. 126, la convention de Bruxelles connait la distinction entre
consommateur actif et consommateur passif. La doctrine, elle aussi, se fondant sur le rapport
explicatif de ladite convention (Rapport de P.JENARD, JCOE n° C59 du 5 mars 1979), a développé
les concepts de consommateur actif et passif.
266
J. PASSA, «Le contrat électronique international: conflits de lois et de juridictions »,
Communication Commerce électronique n°5, mai 2005, Étude 17, p.17, disponible également en
ligne au http://www.lexisnexis.com/fr/droit/delivery/PrintDoc.do.
267
M.PERTEGAS SENDER, « Les consommateurs internautes face au nouveau droit de la procédure
internationale : du régime conventionnel au régime communautaire », Journal des tribunaux, 17
février 2001, n°6000, disponible en ligne sur www.larcier.be./jt6000, p.191.
59
Partie première : L’impact de l’internet sur le fondement de la compétence du
juge du contrat électronique international
268
Ibid., p.192.
269
Partant du postulat selon lequel l’interactivité est l’une des caractéristiques du réseau Internet,
M.GUILLEMARD suggère de considérer ce cheminement (le mode d’acceptation du consommateur
d’une offre ou d’une publicité associant saisie de données et cliquage de validation et/ ou de
confirmation) comme constituant « les actes nécessaires à la conclusion du contrat » : S.
GUILLEMARD, thèse précitée, p.340
270
R.DUASO CALES, article précité, p.16.
271
M.PERTEGAS SENDER, article précité, p.192.
60
Partie première : L’impact de l’internet sur le fondement de la compétence du
juge du contrat électronique international
Essentielle est l’expression « qui par tout moyen dirige ses activités »,
car elle décrit en fait le schéma particulier de fonctionnement de cette
nouvelle forme de commerce qu’est le commerce réalisé en ligne par
272
M.TENEREIRO, article précité, p. 1103.
273
Il est à mentionner que l’application de la règle de protection du consommateur telle que prévue par
l’art. 15 du règlement est envisagée dans deux cas d’espèce. Outre l’hypothèse susmentionnée, celle
du commerçant qui « exerce des activités commerciales ou professionnels dans l’Etat membre sur le
territoire duquel le consommateur a son domicile » est également envisagée. Cependant, notre
réflexion a été consacrée à la seule notion d’ « activité dirigée » en raison de l’attention particulière
et l’intense discussion qui lui ont été accordées. En outre, « activité dirigée » semble être destinée
spécifiquement au commerce électronique même si l’expression « par tout moyen » parait inclure les
autres modes de communication à distance.
274
Cette notion est également applicable en matière de conflit de lois. Ainsi le règlement de Rome I du
17 juin 2008 sur la loi applicable aux obligations contractuelles, qui remplace la convention de
Rome s’appuie dans son art. 6, en ce qui concerne la détermination de la loi applicable sur cette
notion.
61
Partie première : L’impact de l’internet sur le fondement de la compétence du
juge du contrat électronique international
275
A.MARMISSE, article précité, p.83.
276
M.TENEREIRO, article précité, p. 1103.
277
J. PASSA, «Le contrat électronique international: conflits de lois et de juridictions », article précité,
p.20.
278
R.DUASO CALES, article précité, p. 16.
279
J. PASSA, « Le contrat électronique international, conflits de lois et de juridictions », article précité,
p. 20.
62
Partie première : L’impact de l’internet sur le fondement de la compétence du
juge du contrat électronique international
280
A.BENCHENEB, article précité, p. 37.
281
L’interprétation de la notion d’ « activité dirigée » est pertinente en ce sens que de laquelle va
dépendre l’interprétation de l’art. 6 du règlement de Rome I (24e considérant dudit règlement).
282
Il est à signaler qu’avant l’adoption de cette position, la commission a proposé une interprétation
assez large selon laquelle la commercialisation des biens ou de services par un moyen électronique
dans un Etat membre constitue une activité dirigée vers cet Etat.
283
A.BENCHENEB, article précité, p. 37.
284
Ibid., loc.cit ; R.DUASO CALES, article précité, p. 16.
285
M-A KONÉ, mémoire précité, p. 107.
286
Résolution législative du Parlement européen sur la proposition de règlement du conseil concernant
la compétence judicaire, la reconnaissance et l’exécution des décisions en matière civile et
commerciale [2000] J.O.CC-146/98.
287
Quant au sens de l’expression d’ « activité dirigée », voir également Parlement Européen,
Commission juridique et du marché intérieur, « Second projet de rapport de Diana Paulette Wallis
(PE 286.006) sur la proposition de règlement (CE) du Conseil concernant la compétence judiciaire,
la reconnaissance et l’exécution des décisions en matière civile et commerciale », PE
286.006/AMC1-7/REV2, en ligne :
http://www.europarl.eu.int/meetdocs/committees/juri/20000904/419253_fr.do
63
Partie première : L’impact de l’internet sur le fondement de la compétence du
juge du contrat électronique international
288
M.PERTEGAS SENDER, article précité, p.193.
289
A.BENCHENEB, article précité, p. 38
290
Cette précision a été motivée par le fait que « si telle avait été la volonté du législateur de l’Union, il
aurait posé comme condition d’application des règles en matière de contrats conclus par le
consommateur non pas la simple direction des activités vers un Etat membre mais la simple
existence du site internet » : Affaire Pammer / Hôtel Alphenhaf , affaire précitée, point. 71
291
C.J.C.E, 4ème chambre, arrêt du 6 septembre 2012, Daniel M. / Ahmad et Wadat Y., Disponible en
ligne sur : http://www.legalis.net/spip.php?page=jurisprudence-decision&id_article=3520.
292
Bien que la plupart des décisions examinées concerne la matière délictuelle, elles permettent
d’illustrer l’attitude des tribunaux dans l’appréciation de leur compétence fondée sur le critère
d’ «activité dirigée ».
293
Voir à ce propos notamment l’affaire Yahoo qui a marqué un débat entre les juridictions américaines
et françaises et qui a écoulé tant d’ancre. Voir : B.DE GROOTE1, « L’Internet et le droit
international privé: un mariage boiteux ? À propos des affaires Yahoo! et Gutnick », Revue Ubiquité
– Droit des technologies de l’information – n° 16/2003, pp.61-82 ; V.SEDALLIAN, « Commentaire
de l’affaire Yahoo! À propos de l'ordonnance du Tribunal de grande instance de Paris du 22 mai
2000 », disponible en ligne sur : http://www.juriscom.net/chr/2/fr20001024.htm; Y. POULLET,
« Les implications de l'affaire Yahoo! Inc. », disponible en ligne sur :
http://www.lthoumyre.chez.com/uni/doc/yahoo/poullet.htm
64
Partie première : L’impact de l’internet sur le fondement de la compétence du
juge du contrat électronique international
294
Affaire jugée le 11 mars 2003 en matière de contrefaçon, cité par M-A KONÉ, mémoire précité, p.
107.
295
« Le simple accès à un site internet dans un Etat ne suffit pas à fonder la compétence de ses
tribunaux ».
296
Cassation 1ère civ, 98 décembre 2003, Roeda, bull.civ.2003, citée par M-A KONÉ, mémoire précité,
p. 107.
297
M-A KONÉ, mémoire précité, p. 115.
298
S.LAKSHMINARAYAN, article précité, p. 534.
299
N.BETTELHEIM, « Personal juridiction and the internet, cyber differences shed new light on
existing conflicts » (2006), Journal of Internet Law, cité par M-A KONÉ, mémoire précité, p. 116.
300
Identique au modèle français de compétence universaliste, cette approche est illustrée par l’arrêt
Inset system, Inc. V. Instruction Set. Inc. 937 Supp 161(D.comm.1996). Elle s’appuie sur le critère
de contact minimum qu’un site internet doit avoir avec un tribunal pour permettre la revendication
de sa compétence.
301
Voir sur la notion de « site passif » : U. DARETTE, Internet et commerce électronique en droit
international des affaires, Bruxelles, Bruylant, 2003, p. 212
302
Il s’agit de l’approche Zippo qui trouve son origine dans l’affaire Bensusan Restaurant
Corporation.King F.supp.295(S.DN.Y.1996) qui a posé les bases de ce nouveau courant consacré
effectivement par l’affaire Zippo, affaires citées par M-A KONÉ, mémoire précité, p. 118
303
Voir sur cette distinction : M.GIEST, « Compétence et internet : changement d’approche
juridictionnelle », (printemps 2002) disponible au http://www.isuma.net/vo3n01/giest.F.shtml. Voir
sur l’approche Zippo: Richard GARNETT « Are foreingn internet infringers Beyond the reach of the
law ? »(Les délinquantes sur internet sont-ils hors de porté de la loi ?)3, university of New South
Wales Law Journal 23(1), 2000.105-126, cité par S.LAKSHMINARAYN, article précité, p.535
304
M-A KONÉ, mémoire précité, p. 132
65
Partie première : L’impact de l’internet sur le fondement de la compétence du
juge du contrat électronique international
305
C’est ce que la Cour suprême des Etats Unis a établi dans l’affaire Calder.c.Jones en matière quasi
délictuelle : N.J. 38 (N.J.2000), affaire citée par M-A KONÉ, mémoire précité, p.124.
306
G.CODSTEIN, « La protection du consommateur : nouvelle perspectives de DIP dans le code du
Québec », dans Yvon BALAISE, développement récents en droit de la consommation, SV da la
formation permanente Barreau du Québec, Cowansville, 1994, pp. 143-229.
307
Voir la théorie de focalisation : O.CACHARD, op.cit., p.401 et s.
308
L’approche de la compétence des tribunaux américains a exercé une influence sur les autres
systèmes juridiques, mais de façon partielle au Canada. Voir à ce propos: affaire Braitech Inc.
v.Kostituk, citée par M-A KONÉ, mémoire précité, p 127 ; M.GIEST, article précité, n. 417
309
Cette volonté ne peut être présumée dans le cadre du commerce électronique « puisqu’une publicité
faite sur un site est accessible dans tous les Etats sans qu’il soit nécessaire d’exposer des dépenses
supplémentaires et indépendamment de la volonté du commerçant de cibler ou non des
consommateurs au-delà du territoire de l’Etat membre dans lequel il est établi » : affaire
Pammer/Hôtel Alpenhaf, affaire précitée, point. 68.
66
Partie première : L’impact de l’internet sur le fondement de la compétence du
juge du contrat électronique international
310
Conclusions de l'avocat général Mme Verica TRSTENJAK, présentées le 18 mai 2010 dans les
affaires C.J.C.E. Peter Pammer c. Reederei Karl Schlüter GmbH & Co. KG et Hotel Alpenhof
GesmbH c. Olivier Helier, C-585/08 et C-144/09, para. 66, en ligne : eurolex.europa.eu :
http://emJex .europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do7uri=CELEX :62009CO
144:FR:HTML#Footref41, cité par M-A KONÉ, mémoire précité, p. 199 et s.
311
Affaire Pammer/Hôtel Alpenhaf, affaire précitée, point 92.
312
Annexe I, Déclarations conjointes du Conseil et de la Commission, disponible en ligne sur :
www.legilux.public.lu/leg/.../declarations_reglement_CE_44_2001.pdf
67
Partie première : L’impact de l’internet sur le fondement de la compétence du
juge du contrat électronique international
même présente des liens, indépendants des parties qu’il lie, avec certains
lieux.
313
R.DE BOTTINI, « Litiges entre professionnels dans le commerce électronique international »,
article précité, p. 11.
314
S.GUILLEMARD, thèse précitée, p. 463.
315
« Dans le commerce électronique, il est difficile de situer la conclusion d’un contrat dans un lieu.
La conclusion est initiée à partir d’un terminal et traitée dans un ordinateur qui la reçoit, pour être
éventuellement acheminée vers son destinataire, le tout dans des lieux généralement différents » :
J.HUET, « Aspects juridiques, approche internationale », P.aff., n°116 du 26 septembre 1997, n.27.
316
Exemples : l’art. 3114 al 2 C.C.Q, l’art. 8 al. 2 b de la convention de La Haye de 1986
68
Partie première : L’impact de l’internet sur le fondement de la compétence du
juge du contrat électronique international
317
Considérant le critère de compétence fondé sur le lieu de conclusion du contrat sur le territoire
tunisien tel que adopté par les anciennes dispositions du CPC comme un rattachement artificiel, les
rédacteurs du CDIP l’ont abandonné au profit du celui du lieu d’exécution du contrat.
318
S.GUILLEMARD, thèse précitée, p. 159.
319
L’art.3148 §4 du C.C.Q.
69
Partie première : L’impact de l’internet sur le fondement de la compétence du
juge du contrat électronique international
320
Qui correspond à l’article 7 du Règlement Bruxelles I bis
321
Un tel critère est admis dans la détermination de la loi applicable au contrat.
322
O.CACHARD, op.cit., p.382; J.-P. BERAUDO, « Le Règlement (CE) du Conseil du 22 décembre
2000 concernant la compétence judiciaire, la reconnaissance et l’exécution des décisions en matière
civile et commerciale » (2001) 4 J.D.I., p.1042.
70
Partie première : L’impact de l’internet sur le fondement de la compétence du
juge du contrat électronique international
323
G. DROZ et H. GAUDEMET- TALLON, « La transformation de la Convention de Bruxelles du 27
septembre 1968 en Règlement du Conseil concernant la compétence judiciaire, la reconnaissance et
l’exécution des décisions en matière civile et commerciale » (2001) 90 Rev. crit. D.I.P, p.635
324
O.CACHARD, op.cit., p.372 et s.
325
En effet, la C.J.C.E. dans une tentative du contournement des conditions de l’article 17 de la
convention de Bruxelles, considère que si la localisation est fictive, trop abstraite c'est-à-dire
dépourvue de tout lien avec l’objet du contrat, la clause devrait être requalifiée en clause attributive
de juridiction et donc soumise au régime qui lui est attaché (l’art. 23 du règlement). Cette
jurisprudence illustre le danger des clauses de localisations qui s’apparentent parfois à des clauses
d’élection de for sans toutefois en présenter les garanties de forme : O.CACHARD, op.cit., p.383.
326
La rédaction de l’article 5§1b) du règlement a été vivement critiquée par HEUZE en lui regrettant le
défaut de condition d’effectivité et en redoutant la stipulation de « fausse clause de
localisation » :V.HEUZE, « De quelques infirmités congénitales du droit uniforme : l’exemple de
l’article 5.1 de la convention de Bruxelles du 27 septembre 1968 », Rev. crit. D.I.P, 2000, pp.595-
623.
71
Partie première : L’impact de l’internet sur le fondement de la compétence du
juge du contrat électronique international
pas être surestimée, car l’article 5§1b, même détourné par les parties,
n’ouvre pas une compétence exclusive. En outre, la stipulation de telle
clause se ressent indispensable pour régenter une dose de prévisibilité dans
un monde virtuel où la localisation risque de perdre tout son sens327.
327
O.CACHARD, op.cit., p.383
328
A.BERNARD, Droit international privé, 3ème éd., Paris, Economica, 2000, p.442
329
R.DE BOTTINI, « Litiges entre professionnels dans le commerce électronique international »,
article précité, p.11 ; S.GUILLEMARD, thèse précitée, p. 466
330
C.KESSEDJIAN, conférence de La Haye, les échanges de données informatisées, internet et le
commerce électronique, doc. prél., n°7, août 2002, p.5
331
Il en va de même pour une prestation de services comportant la réalisation d’actes concrets en un
lieu déterminé tels qu’un transport de marchandises ou une réservation de billets de voyage ; le
bénéficiaire ou destinataire devra forcément procéder à une possession en lieu donné.
332
R.DE BOTTINI, « Litiges entre professionnels dans le commerce électronique international »,
article précité, p.12.
333
Sylvette Guillemard évoque par exemple l’une des situations envisagées par la commission : celle
des contrats dont l’obligation de livraison doit s’exécuter partiellement sous forme tangible,
partiellement sous forme immatérielle. On peut certes y apporter des solutions comme par exemple
72
Partie première : L’impact de l’internet sur le fondement de la compétence du
juge du contrat électronique international
73
Partie première : L’impact de l’internet sur le fondement de la compétence du
juge du contrat électronique international
337
S.GUILLEMARD, thèse précitée, p.467.
338
D’un point de vue pratique, sous l’égide la convention de Bruxelles, l’expression « lieu
d’exécution » présentait une certaine complexité juridique qui s’est traduite à travers une
jurisprudence constante de la CJCE quant à l’interprétation de telle expression. En effet, la cour
oblige dans un raisonnement pouvant être transposable à l’internet, le tribunal à résoudre un conflit
de lois pour se prononcer sur sa propre compétence fondée sur le lieu d’exécution de l’obligation
contractuelle litigieuse : CJCE, 6 octobre 1976, affaire industrie Tesseli Italiano. Voir : M. FALLON
et J. MEEUSEN, article précité, p. 469. ; R. DE BOTTINI, « Litiges entre professionnels dans le
commerce électronique international », article précité, p.13 ; P.THIEFFRY, Commerce électronique,
Droit international et européen, LITEC, 2002, p. 215.
74
Partie première : L’impact de l’internet sur le fondement de la compétence du
juge du contrat électronique international
339
J.-P. BERAUDO, « Le Règlement (CE) du Conseil du 22 décembre 2000 concernant la compétence
judiciaire, la reconnaissance et l’exécution des décisions en matière civile et commerciale » (2001) 4
J.D.I., p.1044.
340
Ibid., loc.cit.
341
C.GHAZOUANI, op.cit., p. 375.
342
R.DE BOTTINI, « Litiges entre professionnels dans le commerce électronique international »,
article précité, p.14
343
Convention de Vienne sur la vente internationale des marchandises du 11 avril 1980.
344
S.GUILLEMARD, thèse précitée, p. 163.
345
R.DE BOTTINI, « Litiges entre professionnels dans le commerce électronique international », p.14.
75
Partie première : L’impact de l’internet sur le fondement de la compétence du
juge du contrat électronique international
76
Partie première : L’impact de l’internet sur le fondement de la compétence du
juge du contrat électronique international
là même supprimé le choix d’un autre tribunal que voulait offrir l’article 5
al 1er du règlement. Tandis que si le prestataire est demandeur, il pourra
toujours plaider devant son for, créant ainsi en certains cas la compétence
du for du demandeur avec toutes les critiques classiquement y adressées
entre autres la rompe de l’égalité de traitement entre les plaideurs au
détriment de l’un des professionnels352. Une autre solution peut être aussi
soutenable, celle du lieu de réception des données fournies, telle que
proposée par l’avant projet de convention de La Haye qui accorde la
compétence au tribunal dans lequel les services « ont été rendus ». Ce
serait cette fois dans le domicile du destinataire des services que se situerait
le lieu d’exécution. Que ce destinataire soit demandeur ou défendeur, le
lieu d’exécution ainsi défini, consacrerait la compétence du for du
demandeur353.
352
R.DE BOTTINI, « Détermination de la juridiction compétente et commerce électronique
international entres professionnels », article précité, p. 69.
353
G. KAUFMANN-KOHLER, « Internet : mondialisation de la communication – mondialisation de la
résolution des litiges » in Internet : Quel tribunal décide ? Quel droit s’applique ?, article précité, p.
89 et s. spéc. p. 91.
354
R.DE BOTTINI, « Litiges entre professionnels dans le commerce électronique international »,
article précité, p. 14.
77
Partie première : L’impact de l’internet sur le fondement de la compétence du
juge du contrat électronique international
355
A.BENCHENEB, article précité, p. 36.
356
C.GHAZOUANI, op.cit., p. 377
357
E-L OWENGA ODINGA, article précité, p.5.
358
A.BENCHENEB, article précité, p. 37
359
O.CACHARD, op.cit., p. 172.
360
I.DE LAMBERTERIE, « Multiplicité des contrats électroniques », article précité.
78
Partie première : L’impact de l’internet sur le fondement de la compétence du
juge du contrat électronique international
361
L’art. 7.1.b du règlement de Bruxelles I bis.
362
J. PASSA, « De la vente de logiciel », dans droit privé français à la fin du XXe siècle, études
offertes à Pierre CATALA, Paris, LITEC, 2001, p. 802.
363
Voir à ce propos A. LUCAS, Le droit de l’informatique, Paris, Presses universitaire de France,
1987, p. 398.
79
Partie première : L’impact de l’internet sur le fondement de la compétence du
juge du contrat électronique international
364
CJCE, Falco Privatstiftung et Gisèla Weller-Lindhorst, C-533L07, 2009, J.O.U.E, 141 au 20 juin
2009, p15.
365
Ibid., point 29.
366
Ibid., point 30.
367
Voir Fawcett, James. Jonathan Harris et Michael Bridge, International sale of goods. in the conflict
of law, Oxford, Oxford University Press, 2005, p. 518, cité par É.CHAKTHOURA, mémoire
précité, p.175.
368
L’article 5. 1).c du règlement Bruxelles I, l’article 7. 1).c du règlement Bruxelles I bis.
80
Partie première : L’impact de l’internet sur le fondement de la compétence du
juge du contrat électronique international
81
Partie première : L’impact de l’internet sur le fondement de la compétence du
juge du contrat électronique international
370
Voir à ce propos : BEN AHMED, « Le juge et la preuve électronique », disponible en ligne sur :
http://www.avocat-ben-ahmed.com/SupportDeCours/Le-juge-et-la-preuve-electronique.pdf
82
Deuxième partie :
L’incidence de l’internet sur le
règlement du contentieux électronique
Deuxième partie : L’incidence de l’internet sur le règlement du contentieux
électronique
371
A.AYEWOUADAN, « La médiation en ligne », J.C.P.G, n°19, 19.05.2006, p.945
372
A.MARMISSE, « Conflits de juridictions, commerce électronique et consommateurs en Europe », in
les premières journées internationales du droit de commerce électronique, actes de colloques de Nice
des 23,24 et 25 octobre 2000 organisé par le département Sciences Juridiques de l’EDHEC et l’école
de droit de l’entreprise de la faculté de droit de l’université de Montpellier sous la responsabilité
scientifique d’ E.A.CAPRIOLI, p.77
373
A.AYEWOUADAN, article précité, p. 946.
374
E-A.CAPRIOLI, Règlement des litiges internationaux et droit applicable dans le commerce
électronique, op.cit., préface.
84
Deuxième partie : L’incidence de l’internet sur le règlement du contentieux
électronique
Chapitre premier :
375
F.HORCHENI et R.BEN KHALIFA, article précité, p. 419
376
A.ROUSSO, « La résolution des différends », article précité, p2.
377
E-L.OWENGA ODINGA, « Vers l’émergence d’une justice on-line » lex Electronica, vol7, n°2, p.
2, disponible en ligne sur : http : //www.lex-electronica.org/articles/v7-2/owenga.htm.
378
O.CACAHRD, « Les modes électroniques de règlement des litiges », Com. Com. élec .décembre
2003, p. 22.
379
Ibid., p. 23 ; G.CHABOT, « La cyberjustice : réalité ou fiction ? », D.2003, chron., p. 2322 et s.
85
Deuxième partie : L’incidence de l’internet sur le règlement du contentieux
électronique
Ces nouveaux modes de règlement des différends, étant avant tout des
modes extrajudiciaires s’opérant en ligne, n’échapperaient pas de se glisser
vers l’idéal type des tribunaux et vers le formalisme, c’est à dire qu’elles se
processualiseront. Ce phénomène de processualisation s’accentue
davantage sous l’effet de la technologie (Section deuxième).
380
F.HORCHENI et R.BEN KHALIFA, article précité, p. 419. Voir également pour une catégorisation
des types de procédures résultant des nouvelles technologies M.WAHAB, « The Global
Informations Society and online dispute resolution : A new dawn for dispute resolution » in
J.int.Arb, 2004, vol 21, p.143et s., spéc. p.168.
381
G.CHABOT, article précité, p. 2322.
382
O.CACHARD, op.cit., p. 325.
383
Il s’agit en autres du bénéfice de rapidité, du coût d’accessibilité, de la possibilité de choisir le tiers
appelé à résoudre le litige parmi des spécialistes, des experts de l’économie dématérialisée. Pour
plus de détails : voir : T.SCHULTZ, thèse précitée, sous le titre- section II- l’adéquation de la
résolution des litiges en ligne, pp.257-261
86
Deuxième partie : L’incidence de l’internet sur le règlement du contentieux
électronique
384
H.ROLAND et L.BOYER, Adages du droit français, LITEC, 3ème édition, 1999, p. 435.
385
« Ces modes s’entendent à ceux laissant ouvert à tout moment le recours aux procédures judiciaires
c'est-à-dire qu’ils ne substituent pas un règlement judiciaire même si leur succès permet d’éviter le
procès » : I. De LABERTERIE, « Le règlement en ligne des petits litiges de consommation », in Le
droit international de l’internet, s. dir. G. Chatillon, Bruxelles, Bruylant, 2003, p. 634.Voir
également L.CADIET, « Panorama des modes alternatifs de règlement des conflits en droit
français », Ritsumeikan Law Review, n°28, 2011, p.148 ; G.PAISANT, « Libres propos sur les
modes alternatifs de règlements des litiges de la consommation », dans mélanges offerts à Jean-
GALAIS-AULOY, Dalloz, 2004, pp.767-797.
386
O.CACAHRD, « Les modes électroniques de règlement des litiges », article précité, p.22.
387
T.SCHULTZ, thèse précitée, p. 182.
388
On essayera à travers l’une et l’autre manifestation de la cyberjustice alternative de dégager au fur et
à mesure les principales caractéristiques de la procédure en ligne, son déroulement et ses avantages.
389
M.WAHAB, «The global information society and online dispute resolution, Adawn for dispute
resolution», article précité, p.143
87
Deuxième partie : L’incidence de l’internet sur le règlement du contentieux
électronique
1- La négociation en ligne :
a- La négociation automatisée
88
Deuxième partie : L’incidence de l’internet sur le règlement du contentieux
électronique
396
Un seul fournisseur de négociation automatisée permet aux parties de prendre connaissance
réciproquement de leurs offres (il s’agit de The Claim Room).
397
T.SCHULTZ, thèse précitée, p.184. Pour plus de détails sur la pratique de la négociation
automatisée : voir G.KAUFMANN-KOHLER et Th. SCHULTZ, Online Dispute Resolution :
Challenges for Contemporary Justice, La Haye, Kluwer, 2004. n.575, p. 17 et s.; M. CONLEY
TYLER, «One Hundred and Fifteen and Counting : The State of Online Dispute Resolution 2004 »
in Proceedings of the Third Annual Forum on Online Dispute Resolution, s. dir. M. Conley Tyler, E.
Katsh et D. Choi, Amherst, Mass., Publ. De l’Université de Massachusetts, 2004, n°575. Disponible
en ligne sur : www.odr.info/unforum2004/ConleyTyler.htm.
398
T.SCHULTZ, thèse précitée, p. 184.
89
Deuxième partie : L’incidence de l’internet sur le règlement du contentieux
électronique
2- La médiation en ligne
90
Deuxième partie : L’incidence de l’internet sur le règlement du contentieux
électronique
fasse l’objet d’une exécution spontanée par les parties406, puisque l’issue
espérée des MERL réside dans l’exécution spontanée de l’accord négocié
par les colitigants 407 . De surcroit, il est nécessaire que les transactions
conclues puissent avoir une efficacité internationale et faire l’objet
d’exécution forcée sur les biens de la partie débitrice tant qu’il est vrai que
force obligatoire du contrat de transaction et force exécutoire ne se
confondent pas408.
B- L’arbitrage en ligne
406
Il n’est pas rare que l’une des parties s’abstiennent à exécuter l’accord conclu et ce pour plusieurs
raisons : qu’elle estime que l’accord n’est pas dans son intérêt, qu’elle conteste l’impartialité du tiers
intervenant, etc.
407
O.CACAHRD, « Les modes électroniques de règlement des litiges », article précité, p. 24.
408
A.BENCHENEB, article précité, p.41.
409
En ce sens qu’elle permet de dépasser les ennuyeuses interrogations sur la juridiction compétente et
la loi applicable et d’éviter le problème relatif à la reconnaissance et l’exéquatur de la décision à
l’étranger. L’exécution ne souffre en principe d’aucun aléa dû à une procédure d’exéquatur soumise
au juge étatique.
410
S.GUILLEMARD, thèse précitée, p. 72.
411
MHM.SCHELLEKENS, article précité, p.619 ; E-ACAPRIOLI, « Arbitrages et médiation dans le
commerce électronique, l’expérience du cybertribunal », Rev. Arb., 2002 n°1 p.228.
412
F. HORCHENI et R. BEN KHALIFA, article précité, p. 426.
91
Deuxième partie : L’incidence de l’internet sur le règlement du contentieux
électronique
413
Pour une définition de l’arbitrage classique, voir : Ch. JARROSSON, La notion d’arbitrage, op.cit.,
p. 77, A.BENCHENEB, article précité, p.41.
414
A.ROUSSOS, article précité, p. 5.
415
« Ceci est d’autant plus vérifiable sous l’influence du phénomène de la « juridiciasition » de
l’arbitrage » : ibid., loc.cit. ; O.CACHARD, op.cit., p.327 ; Ch. JARROSSON, La notion
d’arbitrage, op.cit., p.77 et s.; M.J. MUSTILL,« Arbitration : History and Background » in J. int.
Arb., 1989, vol. 6, p. 43 et s.; Ph. FOUCHARD, L’arbitrage commercial international, Paris, Dalloz,
1965, pp.30–31 ; J.-F. POUDRET et S. BESSON, Droit comparé de l’arbitrage international,
Bruxelles, Bruylant / Paris, LGDJ / Zurich, Schulthess, 2002, p. 3.
416
S.GUILLEMARD, thèse précitée, p. 79.
417
Reste qu’il faut mentionner que l’arbitrage en ligne ne repose nécessairement pas sur une convention
d’arbitrage conclue électroniquement. Tout peut commencer par une convention d’arbitrage conclue
sur support papier, ou sur support électronique.
92
Deuxième partie : L’incidence de l’internet sur le règlement du contentieux
électronique
418
F.HORCHENI et R.BENKHALIFA, article précité, p.420
419
Ibid., p. 442 ; C.GHAZOUANI, op.cit., p.336
420
O.CACAHRD, « Les modes électroniques de règlement des litiges », article précité, p. 23
421
T.SCHULTZ, thèse précitée, p. 428. Pour plus de développements sur ces formes d’arbitrage, Th.
SCHULTZ, « Online Arbitration: Binding or Non-Binding ? », in ODR Monthly, novembre 2002,
disponible en ligne sur : www.ombuds.org/center/adr2002-11-schultz.html, n.1059. ; G.
KAUFMANN-KOHLER et Th. SCHULTZ, Online Dispute Resolution : Challenges for
Contemporary Justice, op. cit. n. 936, p. 153 et s.
422
T.SCHULTZ, thèse précitée, p.187. Il doit être sur ce point distingué de sa forme non obligatoire
dont l’élément constitutif est que c’est le recours à l’arbitrage et non la décision au moment de son
communication aux parties qui n’est pas obligatoire pour les parties. Laquelle forme d’arbitrage
(arbitrage non obligatoire) se concrétise en une clause unilatéralement contraignante, généralement
du coté du professionnel. Voir sur ces clauses unilatéralement contraignantes, O.CACHARD,
op.cit., p. 353 et s.; L.IDOT, « Arbitrage et droit communautaire » in RDAI, 1996, vol. 7, p. 561 et
s., spéc. p. 582 ; Ph. FOUCHARD, « Clauses abusives en matière d’arbitrage » in Rev. Arb., 1995,
p. 147 et s., spéc. pp. 148–149 ; L-A. NIDDAM, « Unilateral Arbitration Clauses in Commercial
Arbitration » in ADRLJ, 1996, vol. 5 p. 147 et s.; W.W. PARK, « Making Sense of Financial
Arbitration » in ICC Bull. (numéro spécial sur l’arbitrage, la finance et les assurances), 2000, vol. 7,
p. 12 et s.
93
Deuxième partie : L’incidence de l’internet sur le règlement du contentieux
électronique
1- Le magistrat virtuel :
94
Deuxième partie : L’incidence de l’internet sur le règlement du contentieux
électronique
2 - Le cybertribunal
424
A.ROUSSO, « La résolution des différends », article précité, p. 10.
425
E-L.OWENGA ODINGA, article précité, p.5.
426
Il n’existe pas de règles procédurales précises. Il suffit que le magistrat conduise la procédure de
façon équitable et rende la sentence dans le délai imparti. N’étant pas nécessairement et absolument
fondées sur le droit applicable à une juridiction donnée, les décisions sont prises en considération de
l’information disponible, de l’éthique du réseau, du contrat et des prétentions des parties quant aux
principes applicables à la solution envisagée. Voir à ce propos : C. CHASSIGNEUX, « Nouvelles
voies offertes pour la résolution des conflits en ligne », Lex Electronica volume 5, numéro 1, p.5,
disponible en ligne sur : http://www.lex-electronica.org/articles/v5-1/ chassigneux.htm ;
S.KALLEL, article précité, p. 27.
427
S.KALLEL, article précité, p. 27.
428
S.KALLEL, article précité, p. 24.
429
E-A CAPRIOLI, « Arbitrages et médiation dans le commerce électronique, l’expérience du
cybertribunal », Rev. Arb., 2002 n°1, p. 231.
430
K.BENYEKHLEF, V.GAUTRAIS et P.TRUDEL. « Les limites apprivoisées de l’arbitrage
cybernétique : l’analyse de ces questions à travers l’exemple du cybertribunal », RJT 1999, p. 542.
431
F. HORCHENI et R. BEN KHALIFA, article précité, p.427 ; A.ROUSSO, article précité, p.6 ; E-
L.OWENGA ODINGA, article précité, p.5
95
Deuxième partie : L’incidence de l’internet sur le règlement du contentieux
électronique
3- L’E-résolution
432
Ibid., loc.cit
433
F. HORCHENI et R. BEN KHALIFA, article précité, p.427.
434
Ibid., loc.cit; E-L.OWENGA ODINGA, article précité, p.5 ;
435
E-A.CAPRIOLI, « Arbitrages et médiation dans le commerce électronique, l’expérience du
cybertribunal », article précité, p. 232.
436
F. HORCHENI et R. BEN KHALIFA, article précité, p.427
96
Deuxième partie : L’incidence de l’internet sur le règlement du contentieux
électronique
du site. En outre, les preuves peuvent être envoyées par voie électronique.
Cependant, le cas échéant, le secrétariat du tribunal arbitral peut demander,
à tout moment de la procédure, l’original des documents envoyés par forme
électronique, sur papier 437 . Le témoignage d’une partie ou d’un témoin
s’effectue par communication à distance, sauf décision contraire du
tribunal, mais une audience physique peut également avoir lieu. Le tribunal
arbitral applique au litige les règles qu’il juge appropriées au vu des
circonstances de l’affaire, tout en prenant compte les pratiques usuelles en
matière de commerce électronique. La sentence serait rendue après la
clôture de la procédure dans un délai de 35 jours438. Elle sera affichée sur le
« case site » et restera confidentielle, sauf si les parties en décident
autrement.
97
Deuxième partie : L’incidence de l’internet sur le règlement du contentieux
électronique
443
A.ROUSSO, « La résolution des différends », article précité, p. 12.
444
C. CHASSIGNEUX, « Nouvelles voies offertes pour la résolution des conflits en ligne », article
précité, p. 5.
445
Voir sur la visioconférence : J.CHAMPARE et Y. TOURNEDOUET, « La visioconférence sur
Internet »1995/1996, en ligne http://poseidon.artemis.jussieu.fr/visioconf/intro.html#present
446
Ces deux textes émanent d’une proposition de la commission européenne émise le 29 novembre
2011. Voir à juste titre : Commission Européenne, proposition de règlement du parlement européen
et du conseil relatif au règlement en ligne des litiges de consommation (règlement relatif au RLLC),
Bruxelles, le 29.11.2011 COM(2011) 794 final, 2011/0374 (COD),
ec.europa.eu/consumers/redress_cons/docs/odr_regulation_fr.pdf. Voir également : Commentaires
du CCBE sur la proposition de la Commission pour une directive relative au règlement
extrajudiciaire des litiges de consommation (RELC) et sur la proposition de règlement en ligne des
litiges de consommation (RLLC), disponible en ligne sur :
www.ccbe.eu/fileadmin/.../FR_03072012_CCBE_com2_1341381772.pdf.
98
Deuxième partie : L’incidence de l’internet sur le règlement du contentieux
électronique
447
Directive 2013/11/UE du Parlement européen et du Conseil du 21 mai 2013 relative au règlement
extrajudiciaire des litiges de consommation et modifiant le règlement (CE) n° 2006/2004 et la
directive 2009/22/CE : J.O.U.E du 18 juin 2013 (L 165, pp. 63 et s.). La directive devra être
transposée par les Etats membres de l'Union européenne dans leur droit national d'ici le 9 juillet
2015.
448
Règlement (UE) n° 524/2013 du Parlement européen et du Conseil du 21 mai 2013 relatif au
règlement en ligne des litiges de consommation (règlement relatif au RLLC)448 et modifiant le
règlement (CE) n° 2006/2004 et la directive 2009/22/CE : J.O.U.E du 18 juin 2013 (L 165, pp. 1 et
s.).
449
Considérant 6 de la directive relative au RELC.
450
16ème considérant du règlement relatif au RLLC.
451
12ème considérant de la directive relative au RELC.
452
Art. 2 al.1er de la directive relative au RELC.
453
Art. 2. al.2.g) de la directive relative au RELC.
99
Deuxième partie : L’incidence de l’internet sur le règlement du contentieux
électronique
100
Deuxième partie : L’incidence de l’internet sur le règlement du contentieux
électronique
REL à laquelle les parties ont convenu de recourir (art. 9) et, finalement, le
règlement du litige (art. 10). Pour le reste, le litige faisant l’objet du
règlement extrajudiciaire doit faire intervenir une entité de REL figurant
sur la liste établie conformément à l’article 20 (2) de la directive relative au
RELC, au moyen de la plateforme de RLL gérée par la Commission.
101
Deuxième partie : L’incidence de l’internet sur le règlement du contentieux
électronique
461
O.CACHARD, « Les modes électroniques de règlement des litiges », article précité, p.24
462
O.CACHARD, op.cit., p. 358.
463
Recommandation 98/257/CE de la commission du 30 mars 1998 concernant les principes
applicables aux organes responsables pour la résolution extrajudiciaire des litiges de consommation,
JOCE, n° L 115 du 17 avril 1998, p.31
464
Recommandation 2001/310/CE du 4 avril 2001relative aux principes applicables aux organes
extrajudiciaires chargés de la résolution consensuelle des litiges de consommation, JOCE, n° L 109
du 19 avril 2001, p.56.
465
A.BENCHENEB, article précité, p. 37; I.DE LAMBERTERIE, « Le règlement en ligne des petits
litiges de consommation », article précité, p. 633.
102
Deuxième partie : L’incidence de l’internet sur le règlement du contentieux
électronique
466
A.CRUQUENAIRE et F. DE PATOUL, « Le développement des modes alternatifs de règlement des
litiges de consommation : Quelques réflexions inspirées par l’expérience ECODIR », Lex
Electronica, vol. 8, n°1, Automne / Fall 2002, p.8, disponible sur : http://www.lex-
electronica.org/articles/v8-1/cruquenaire-patoul.htm
467
L’art.11 de la directive relative au RELL.
468
A.CRUQUENAIRE et F. DE PATOUL, « Le développement des modes alternatifs de règlement des
litiges de consommation : Quelques réflexions inspirées par l’expérience ECODIR », article précité,
p.8.
469
O.CACHARD, op.cit., p.360.
470
Le principe de légalité semble contraindre l’arbitre ou le médiateur à respecter l’application stricte
de la loi. Or ces derniers sont appelés à donner une solution en équité qui ne peut pas être
exactement une solution fondée en droit. I.DE LAMBERTERIE, « Le règlement en ligne des petits
litiges de consommation », article précité, p. 633.
471
« Ce principe du contradictoire qui se prête mal à la médiation et à la conciliation dans leur forme
traditionnelle, parait incompatible avec la mission du médiateur ou celle du conciliateur du litige
électronique qui rencontre séparément et immatériellement les deux parties du
conflit » :C.GHAZOUANI, op.cit., p.418. Pour ces deux modes alternatifs de règlement, là où il n’y
a pas de procès au sens juridique, le terme procédure ne devrait pas être employé. Ch.
JARROSSON, « Les modes alternatifs des conflits : présentation générale », article précité, p. 340.
En pratique, « les procédures » extrajudiciaires sont régies par le principe de l’autonomie
procédurale. La médiation est organisée conformément au règlement institué par l’organisme et
accepté par les parties qui pourrait contenir les principes de procédures équitables. Ces derniers
seraient ainsi d’une valeur contractuelle. O.CACHARD, op.cit., p.360.
103
Deuxième partie : L’incidence de l’internet sur le règlement du contentieux
électronique
472
O.CACHARD, « Les modes électroniques de règlement des litiges », article précité, p.24.
473
O.CACHARD, op.cit., p.360.
474
Art.17-1 dispose que : « Les Etats membres veillent à ce que, en cas de désaccord entre un
prestataire de services de la société de l’information et le destinataire du service, leur législation ne
fasse pas obstacle à l’utilisation des mécanismes de règlement extrajudiciaire pour le règlement des
différends, disponibles dans le droit national, y compris par des moyens électroniques appropriés ».
475
Art.17.al.2 de la directive 2000/31/CE.
476
F.JACQUET et B.WEITZEL, « chapitre 11- Le règlement des litiges » in « Le guide juridique du
commerce électronique », p 205-206, disponible en ligne sur :
http://www.yumpu.com/fr/document/view/12860790/chapitre-11-le-reglement-des-litiges-
introduction-juris-international
104
Deuxième partie : L’incidence de l’internet sur le règlement du contentieux
électronique
105
Deuxième partie : L’incidence de l’internet sur le règlement du contentieux
électronique
482
B. OPPETIT, « Arbitrage, médiation et conciliation », Rev. Arb., 1984, p. 307 et s., spéc. p.322 ; B.
OPPETIT, « Philosophie de l’arbitrage commercial international » , J.D.I., 1993, p. 811 et s.
483
S. GUINCHARD, « L’évitement du juge civil », in Les transformations de la régulation juridique, s.
dir. J. Clam et G. Martin, Paris, LGDJ, 1998, n. 848, p. 226.
484
T.SCHULTZ, thèse précitée, p. 272.
485
Ph. FOUCHARD, « Alternative dispute resolution et arbitrage », article précité, n. 577, p.112. Voir
aussi, Ph. FOUCHARD « Où va l’arbitrage international ? », article précité, p. 435 et s., spéc. p. 450
et s.
486
M. DELMAS-MARTY, « Le mou, le doux et le flou sont-ils des garde-fous ? Introduction aux
nouveaux lieux et aux nouvelles formes de régulation des conflits » in Les transformations de la
régulation juridique, s. dir. J.Clam et G. Martin, Paris, LGDJ, 1998, p. 209 et s., spéc. p.212.
106
Deuxième partie : L’incidence de l’internet sur le règlement du contentieux
électronique
487
Th. J. STIPANOWICH, « Rethinking American Arbitration » in Ind. L.J, 1988, vol. 63, p. 425 et s..,
spéc. p. 445
488
A.S. RAU, « Contracting out of the arbitration act » in Am. Rev. Int. Arb., 1997, vol. 8, p. 225 et s.,
spéc. p. 259.
489
Ch. JARROSSON, « Les modes alternatifs de règlements des conflits : présentation générale »,
article précité, p.336.
490
O.CACHARD, « Les modes électroniques de règlement des litiges », article précité, p. 24.
491
O.CACHARD, op.cit., p. 358
107
Deuxième partie : L’incidence de l’internet sur le règlement du contentieux
électronique
492
E. KATSH, « Adding Trust Systems to Transaction Systems : The Role of Online Dispute
Resolution » in actes du Premier Forum sur la résolution des litiges en ligne de la Commission
Économique pour l’Europe des Nations Unis (UNECE), Genève, 6–7 juin 2002, p. 4, disponible en
ligne sur : www.-ombuds.org/un/unece_june2002.doc.
493
T.SCHULTZ, thèse précitée, p. 248.
494
Voir sur la notion de confiance : A. GUIMOND, « La notion de confiance et le droit du commerce
électronique », disponible en ligne sur : http://www.lex-electronica.org/articles/v12-3/guimond.pdf
495
« La problématique de la confiance comporte ici une nouvelle question, que nous évoquerons
simplement en guise de perspective : le problème de la confiance dans le commerce électronique
peut être, en partie à tout le moins, résolu par les ODR » : T.SCHULTZ, thèse précitée, p.248 ; 2ème,
3ème ,6ème, 7ème et 8èmeconsidérants du Règlement relatif au RLLC ; 4ème, 9ème considérant ; 11ème ;
15ème et 16ème considérants de la directive relative au RELC.
496
T. FENOULHET, « The Policies and Activities of the European Union in the Field of Online
Dispute Resolution (ODR) » in actes du Premier Forum sur la résolution des litiges en ligne de la
Commission Économique pour l’Europe des Nations Unis (UNECE), Genève, 6–7 juin 2002.
497
E. KATSH, « Adding Trust Systems to Transaction Systems : The Role of Online Dispute
Resolution », article précité, n. 649, p.3 : « the systems that bring buyers and sellers together so that
it is possible for transactions to occur need to be joined by systems that allow buyers to feel
108
Deuxième partie : L’incidence de l’internet sur le règlement du contentieux
électronique
comfortable and confident in engaging in the transaction. For this to occur, transaction systems
must be joined by trust systems ».
498
Art.5 de la directive2000/31/CE qui impose un socle minimal d’informations à donner à tous les
prestataires de service (ici les colitigants) et dont l’accès doit être facile, direct et permanent.
499
L’art.7 de la directive relative au RELC. De même, l’art. 19 de ladite directive prévoit certaines
informations dont la notification aux autorités compétentes incombe aux entités de règlements des
litiges.
500
L’art. 5 de la directive relative au RELC.
501
M.S.A. WAHAB, « La technologie sape-t-elle la confiance ? La confidentialité et la sécurité dans
l’arbitrage en ligne », article précité, p.53.
109
Deuxième partie : L’incidence de l’internet sur le règlement du contentieux
électronique
502
F.HORCHENI et R.BEN KHLIFA, article précité, p.429.
503
E.TRAKMAN, « Confidentiality in international commercial arbitration », Arbitration International,
vol.18, issue 1, 2002, pp.1-18, p. 5 et s.; H.SMIT, « Confidentiality in arbitration », Arbitration
International, vol. 11, issue 11, 1995, pp. 337-340.
504
Voir dans ce sens : F.DELY, M.FRIEDMAN et L.RADICAT DI BROZOLO, « International Law
association international commercial arbitration committee’s report and recommendation » on
« Confidentiality in international arbitration », Arbitration International, Kluwer law International,
2012, vol.28, issue 3, pp. 355-396 ; M.HAWANG S.C and N.THIO, « A proposed model procedural
order on confidentiality in international arbitration, a comprehensive and self-governing code », J.
Int. Arb., Kluwer law international, 2012, vol.29, issue 2, pp. 137-139.
505
H.VERBIEST et CH.IMHOOS, « L’arbitrage, les télécommunications et le commerce
électronique », Bull. CCI, vol.10, n°2, 2ème semestre, 1999, , p.24
110
Deuxième partie : L’incidence de l’internet sur le règlement du contentieux
électronique
plus vulnérables que les documents papiers car ils peuvent être copiés,
piratés et divulgués facilement 506 . L’élan vers le recours au support
électronique en matière de communication et de stockage d’information
crée à tout le moins certains risques. L’intrusion de ‘pirates’ dans le
système informatique peut conduire à ce que des données soient
interceptées, surveillées, modifiées, téléchargées voir même détruites.
506
E.KATSH, « The Online Ombuds Office: Adapting dispute resolution to cyberspace», 21janvier
1999, disponible en ligne sur: http://www.conflict-resolution.net/articles/index.cfm.
507
M.S.A.WAHAB, « La technologie sape-t-elle la confiance ? La confidentialité et la sécurité dans
l’arbitrage en ligne » in « la technologie au service du règlement des différends commerciaux »,
Bull. CCI, Supp. spéc. 2004, pp. 45-54, p. 50.
508
F.HORCHENI et R.BEN KHLIFA, article précité, p. 429.
509
Voir dans ce sens : J.PAULSSON et N.RAWDING, « The trouble with confidentiality », Arbitration
International issue 3, 1995, pp.303-320, TH.SCHULTZ, V.BONNET, R.BOUDAOUD,
G.KAUFMANNN-KPHLER, J.HARMS and D.LANGER, « Electronic communication issues
related to online dispute resolution systems », Proc.www 2002-The Eleventh International World
Wide conference-Alternate track CFP : web Engineering, Honolulu , hawii, conference on 7-11 May
2002, p.6, http://www2002.org/blobltrack.html. Voir aussi: M.HWANG S.C and N.THIO, « A
contextual approach to the obligation of confidentiality in arbitration in Singapore : An Analysis of
the direction of the Singapore High Court in AAY and others V.AZ», Arbitration International,
Kluwer law International, 2012, vol. 28, issue 2, pp. 225-242
510
Dans la continuité de cette disposition, les articles 11 et 12 dudit règlement sont consacrés à la
question du traitement des données à caractère personnel qui leur a limité au seul objectif du
fonctionnement et de la maintenance de la plateforme de RLL.
111
Deuxième partie : L’incidence de l’internet sur le règlement du contentieux
électronique
511
Voir également le 27ème considérant.
512
M.S.ABDEL WAHAB, « La technologie sape-t-elle la confiance ? La confidentialité et la sécurité
dans l’arbitrage en ligne », article précité, p.50.Voir l’art.34 de l’AAA, l’art.22 al 3 du nouveau
Règlement d’arbitrage de la CCI, l’art.30 du Règlement d’arbitrage de la London Court of
International Arbitration, l’art.37 bis du Règlement du Centre Régional d’arbitrage Commercial
International du Caire et les articles 73 à 76 du Règlement d’arbitrage de l’OMPI.
513
M.S.A.WAHAB, « La technologie sape-t-elle la confiance ? La confidentialité et la sécurité dans
l’arbitrage en ligne », article précité, p.50.
514
T.SCHULTZ, thèse précitée, p. 203.
515
« La situation dans laquelle il s’avère difficile de déceler l’identité réelle de son cocontractant ou de
démontrer qu’une communication a bien eu lieu et qu’elle avait une certaine teneur » :
T.SCHULTZ, thèse précitée, p. 203.
112
Deuxième partie : L’incidence de l’internet sur le règlement du contentieux
électronique
516
Ibid., loc.cit
517
L. LESSIG, Code and Other Laws of Cyberspace, New York, Basic Books, 1999. n. 653, p. 40.
518
A.CRUQUENAIRE et F. DE PATOUL, article précité, p. 11.
519
Ibid., loc.cit
520
L’art. 6 de la directive 2000/31/CE qui exige que la communication faisant partie du service de la
société d’information soit identifiée en tant que telle et doit indiquer la personne physique ou morale
pour le compte de laquelle elle est faite.
521
47ème considérant de la directive relative au RELC.
522
L’art.13 de la directive relative au RELC.
113
Deuxième partie : L’incidence de l’internet sur le règlement du contentieux
électronique
523
E-A.CAPRIOLI, op.cit, p.145, n.191.
524
Voir sur le certificat électronique : S.MEDDEB, »Le certificat électronique », Infos Juridiques,
n°20/21, mars 2007, p.9 ; l’article 2 de la loi du 9 aout 2000 relative aux échanges et au commerce
électronique qui le définit comme étant « le document électronique sécurisé par la signature
électronique de la personne qui l’a émis et qui atteste après constat la véracité de son contenu ».
525
E-A.CAPRIOLI, « Arbitrage et médiation dans le commerce électronique, l’expérience du
cybertribunal », article précité, p.242-243
114
Deuxième partie : L’incidence de l’internet sur le règlement du contentieux
électronique
526
M.S.A.WAHAB, « La technologie sape-t-elle la confiance ? La confidentialité et la sécurité dans
l’arbitrage en ligne », article précité, p. 52.
527
Voir : E-A.CAPRIOLI, « Sécurité technique et cryptologie dans le commerce électronique en droit
français », disponible en ligne sur: www.lex-electronica.org/articles/v3-1/caprio.html ; A.BRAHMI,
article précité, p.15-18.
528
Voir supra les expériences.
529
M.S.A.WAHAB, « La technologie sape-t-elle la confiance ? La confidentialité et la sécurité dans
l’arbitrage en ligne », article précité, p. 51.
115
Deuxième partie : L’incidence de l’internet sur le règlement du contentieux
électronique
530
O.CACHARD, « Electronic arbitration », module 5.9 du cours de la CNUCED sur la résolution des
litiges dans le commerce international, l’investissement et la propriété intellectuelle,
UNCTAD/EDM/Misc.232/Add.20, New York et Genève, Publ. Nations unies, 2003,
www.unctad.org/en/docs/edmmisc232add20_en.pdf , p.37-38.
531
Ibid., loc.cit.
532
O.CACHARD, « Les modes électroniques de règlement des litiges », article précité, p. 24.
533
Voir sur la conservation du document électronique l’art.10 de la loi type CNUDCI sur le commerce
électronique, l’art.4 de la loi relative aux échanges et au commerce électronique, l’art.471 al.3 du
COC ; l’art. 19 de la loi ontarienne ; l’art.803de l’US Federal Rules of Evidence ; l’article 1316-4 du
C.C.F, L’art.5 de la loi québécoise concernant le cadre juridique des technologies de l’information,
du 21 juin 2001, L.Q., 2001, c. 32 disponible à :
http://www.autoroute.gouv.qc.ca/loi_en_ligne/index.html ; les articles 2838 et 2839 nouveaux du
C.C.Q
534
Voir sur l’archivage : E.A.CAPRIOLI, « Variations sur le thème du droit de l’archivage dans le
commerce électronique (1ère partie) », P.aff., 18 août 1999, n° 164, pp.4-12 ; E.A.CAPRIOLI,
« Variations sur le thème du droit de l’archivage dans le commerce électronique (suite et fin) », P.
116
Deuxième partie : L’incidence de l’internet sur le règlement du contentieux
électronique
aff., 18 août 1999, n°165, pp.7-11 ; Y.KINDA, « Archivage légal électronique : définition d’un
nouveau paradigme ? », Université d’Auvergne-Clermont Ferrand I-Master II recherche en droit des
affaires et de la banque 2007, disponible en ligne sur :
http://www.memoireonline.com/12/09/2918/m_Archivage-legal-electronique--definition-dun-
nouveau-pardigme-html; TH.PIETTE COUDOL, « Conservation et archivage de l’écrit sous forme
électronique », Comm. Com. Electr., mai 2002, p. 10 et s. ; TH.PIETTE COUDOL, « Conservation
et archivage de l’écrit sous forme électronique (2ème partie) », Comm. Com. Electr., juin 2002, p. 13
et s.
535
R. ESSID, article précité, p. 35.
536
Même si Le langage courant utilise fréquemment le terme archivage entant que synonyme du mot
conservation, il faut cependant distinguer les deux termes. Lorsqu’on emploie le verbe « conserver »
ou le mot conservation, l’idée sous-jacente est de conférer une dimension juridique au simple fait
d’archiver. Voir à ce propos : R. ESSID, article précité, p.22 ; E-A.CAPRIOLI, « Variations sur le
thème du droit de l’archivage dans le commerce électronique (1ère partie), article précité, p.5 ; É-
A.CAPRIOLI, Les incertitudes du droit, Montréal, « Les tiers de confiance dans l’archivage
électronique : une institution juridique en voie de formation », Montréal, Les Éditions Thémis, 1999.
537
Au niveau de la doctrine, plusieurs auteurs ont tenté de définir précisément le terme « tiers archiveur
», voir notam. : É. A. CAPRIOLI, « Les tiers de confiance dans l’archivage électronique : une
institution juridique en voie de formation », article précité, n.307.
538
Sur la contribution du tiers archiviste dans l’instauration de la confiance quant à la fiabilité et la
véracité des enregistrements informatiques conservés voir : R.ESSID, article précité, p.40 ; S.
CAÏDI, mémoire précité, p.149 et s.
117
Deuxième partie : L’incidence de l’internet sur le règlement du contentieux
électronique
Chapitre deuxième:
La nécessaire adaptation du système judiciaire
118
Deuxième partie : L’incidence de l’internet sur le règlement du contentieux
électronique
541
Voir T. SCHULTZ, sous le titre : section I- L’inadéquation des tribunaux étatiques, pp.253-257.
542
Le rapport traditionnel est celui de sujet autonome à sujet autonome, et il est spécifique, il ne se
répète pas tel quel. Quand il donne lieu à un procès, il s'agit d'un procès individualisé, n'intéressant
que les parties (d'où l'autorité relative de la chose jugée).
543
J.CARBONNIER, Flexible droit, chap. IV vers le degré de zéro du droit : de minimis, LGDJ, 10e
éd., 2001, p. 75.
119
Deuxième partie : L’incidence de l’internet sur le règlement du contentieux
électronique
544
En effet, comme l’on a déjà mentionné ci dessus, le recours aux MARL, surtout lorsqu’ils sont gérés
électroniquement, peut efficacement trancher le problème. Ajoutons que les Class Arbitrations
électroniques, sont désormais introduites. Voir à ce propos : S.ELLEUCH, Le règlement des litiges
de commerce international par l’arbitrage électronique, mémoire pour l’obtention du mastère de
recherche en Droit privé, Faculté de droit de Sfax, 2011-2012, p.83 et s.
545
http://www.actiondegroupe.com/questions-de-terminologie/
546
Elle désigne « des demandes présentées individuellement et conjointement par des consommateurs,
le cas échéant par voie d’intervention volontaire » : http://www.actiondegroupe.com/questions-de-
terminologie
547
C’est une action par laquelle « une personne (ou une entité) est habilitée à représenter en justice un
groupe de personnes sans avoir obtenu préalablement leur accord exprès » : L.BORE, « L’action en
représentation conjointe: class action ou action mort-née », Dalloz 1995 Chr. p. 267 et s.
548
Sur la distinction entre les deux actions, voir H. TEMPLE, « Modes d’action et résultats en
France », Revue Lamy de la concurrence, juillet-septembre, 2001, n ° 28, p. 147et s.
549
Les documents de travail du sénat, série législation comparée n° LC 206 mai 2010, p. 5.
550
En réalité c’est en 1938 que la règle 23 de la procédure civile fédérale (Rule 23 du Federal Rules of
Civil Procedure) a introduit la procédure de class action en droit américain. Révisée en 1966, la
règle 23 a connu à partir de cette date une importante expansion. L’originalité du système américain
de la class action réside dans le fait qu’il en connait, outre l’action ‘’op in’’, la forme la plus
audacieuse : l’action de groupe ‘’op out ‘’ qui intègre par défaut toutes les victimes potentielles d’un
comportement identifié, à l’exception des celles qui manifestent la volonté de s’exclure du groupe.
551
L’art. 13 du décret-loi n°88-2011 relatif à l’organisation des associations, l’art. 1003 du code de la
procédure civile québécois, le Group Proceeding Act (suédé) du 1er janvier 2003, l’art. 1469 sexies
120
Deuxième partie : L’incidence de l’internet sur le règlement du contentieux
électronique
du Code civil italien, le ‘’ley 1/2000, de 7 de enero de Enjuiciamiento Civil’’ (espagnol), la Lei da
Ação Popular (1977), Lei de Ação Civil Publica (1985) et le Code de Défense du Consommateur
(1990) brésiliens. Envisagées de longue date en France , les « class actions » sont enfin inscrites
dans le projet de loi "Consommation" présenté en mai dernier au Conseil des ministres, par Benoît
Hamon, après plusieurs années de fortes résistances. Voir à ce propos : M- L.Combes, « Les "class
action" sur les rails », disponible en ligne sur: http://www.europe1.fr/Economie/Les-class-action-sur-
les-rails-1503819/; « Les "class actions" à la française déçoivent les avocats », disponible en ligne
sur : http://www.lepoint.fr/societe/les-class-actions-a-la-francaise-decoivent-les-avocats-02-05-
2013-1662062_23.php.
552
P.FOUCHER, « L’action de groupe : vers une consécration? Premier volet (parties I et II) », INC
document étude juridique, INC Hebdo N° 1348, 20-26 juin 2005, publié sur le site :
www.incpro.conso.net.
553
Interrogé par la chancellerie sur l’action de groupe, le Conseil national des barreaux a créé un
groupe de travail transversal “class action”. Son rapport du 6 janvier 2005, intitulé “La ‘class action’
à la française, faut-il étendre ‘l’action collective’, ou ‘action de groupe’ ?”, est disponible sur le site :
www.cnb.avocat.fr. Réuni en assemblée générale le 13 janvier 2005, le CNB a adopté à l’unanimité
le principe d’introduire une telle action en droit français
121
Deuxième partie : L’incidence de l’internet sur le règlement du contentieux
électronique
554
Conseil national du barreau, « La class action » à la française : Group de travail transversal, Rapport
précité.
555
C.MUSSO, « Recours collectifs et droits des consommateurs : des possibilités d’une action de
groupe efficace et encadrée », Rev. LAMY de la concurrence, juillet-septembre 2011, n °28, p.163 ;
Avis du conseil national de la consommation sur l’action de groupe, 4 décembre 2012, p.2,
disponible en ligne sur : www.conseil-concurrence.fr/doc/classaction.pdf
556
Na DESSINATEUR, « Les "class actions" débarquent : les moutons peuvent (enfin) chasser le loup,
dessin de presse et d'humour », disponible en ligne sur :
http://leplus.nouvelobs.com/contribution/851201-dessin-les-class-actions-debarquent-les-moutons-
peuvent-enfin-chasser-le-loup.html
557
Conseil national du barreau, « La class action » à la française, Rapport précité.
558
A.MASSON, « Les stratégies de réduction du risque de class action dans un cadre international »,
Rev. LAMY de la concurrence, juillet-septembre, 2011, n ° 2 8, p.171 et s.
559
O.CACHARD, op.cit., p. 399.
122
Deuxième partie : L’incidence de l’internet sur le règlement du contentieux
électronique
560
J.T.WESTMEIER, How can arbitration clauses help avoid class damages, Multimedia AND Web
Strategist, august 1997, Lexis; J.R.STRENLIGHT, Panacea or Corporate Tool? Debunking the
supreme Court’s Preference for Binding ARBITRATION, 74 Wash.U.L.Q.,637,647-38, 1996
561
H.HAENEL et J.ARTHUIS, justice sinistrée, démocratie en danger, Economica, 1991, p.11.
562
R.PERROT, « L’évolution du référé », in mélanges P.HEBRAUD, TOULOUSE, 1981, p.645 ; voir
aussi, P. HEBRAUD, « Observations sur la notion du temps dans le droit civil », in mélanges
P.KAYSER, PUF, 1979, t II, p. 1, spec. p. 14.
563
R.PERROT, Droit judicaire privé, les cours de droit, 1981, p. 440.
564
O.CACHARD, op.cit., p. 406.
123
Deuxième partie : L’incidence de l’internet sur le règlement du contentieux
électronique
565
C.GHAZOUANI, op.cit., p. 502.
566
Entretien avec J.-J.GOMEZ, le premier vice-président du TGI de Paris, le référé internet : de la
pertinence, dans l’urgence et sans évidence, Expertises, novembre 1998, p. 335.
567
P. De VAREILLES-SOMMIERES, « La compétence internationale des tribunaux français en
matière de mesures provisoires », Rev. Crit. DIP., 1996, p. 399.
568
O.CACHARD, op.cit., p.409.
124
Deuxième partie : L’incidence de l’internet sur le règlement du contentieux
électronique
125
Deuxième partie : L’incidence de l’internet sur le règlement du contentieux
électronique
573
O.CACHARD, op.cit., p. 410.
574
J.HERON, Droit judiciaire privé, Paris, Montchrestien, 1991, p.140 et s..
575
T.SCHULTZ, thèse précitée, p. 191.
576
On mentionne surtout dans ce contexte, le projet du Michigan, qui prévoit de mettre en œuvre une
procédure judiciaire complètement en ligne, ou encore le projet de cybertribunal qu’a connu la
Malaisie connaît depuis 1997 et qui est à ce jour resté lettre morte. Voir à ce propos : T.SCHULTZ,
thèse précitée, p. 193.
126
Deuxième partie : L’incidence de l’internet sur le règlement du contentieux
électronique
577
Entre autres les articles 417, 453, 453 bis du COC, l’arrêté du ministre de la technologie de la
communication du 19 juillet 2001 fixant les caractéristiques techniques du dispositif de création de
la signature électronique.
578
Notam. le décret n°2001-2727 du 20 novembre 2001 fixant les conditions et les procédures
d’utilisation des moyennes ou des services de cryptages à travers les réseaux des
télécommunications, ainsi que l’exercice des activités y afférentes.
579
Notam. L’arrêté du ministre des technologies de la communication du 19 juillet 2001 fixant les
données techniques relatives aux certificats électroniques et leur fiabilité.
580
Tels que l’art. 9 de la Loi n°2003-15 du 15 février 2003 portant création de l’institution du juge de la
sécurité sociale permettant la saisine du juge de la sécurité sociale par requête écrite envoyée par
document électronique ; les articles 67 al.3, 67 al.6, 68 et 70 du Code de télécommunications,
promulgué par la loi n°2001-1 du 15 janvier 2001, qui admettent le document électronique conservé
dans sa forme définitive de manière fiable et authentique par une signature électronique, pour la
requête présentée auprès de l’instance nationale des télécommunications.
581
La première procédure judiciaire en ligne (de médiation), dénommée e@dr, a été développée en
2000 par les tribunaux de première instance de Singapour. Sur ce programme de médiation en ligne
voir : C.M. GANELES « Cybermediation : A New Twist on an Old Concept » in Albany Law
Journal Science & Technologie, 2002, vol. 12, p. 715 et s., spéc. p. 733; Y.S. THIAN, « Singapore »
in IT Support of the Judiciary in Australia, Singapore, Venezuela, Norway, The Netherlands, and
Italy, s. dir. A. Oskamp et al., Cambridge Univ. Press, 2004, p. 45.
582
Voir pour une définition du dépôt électronique: J-J.FLEURY, « Le dépôt électronique pour les cours
au Canada : une idée qui arrive à plaint nommé », lex Electronica, vol 8, n°2, printemps 2003, p.4,
disponible en ligne sur : www.lexelectronica.org/docs/article_120.pdf.
127
Deuxième partie : L’incidence de l’internet sur le règlement du contentieux
électronique
583
JO 29 décembre 2005 ; JCP G 2006, act.443 ; JCP G 2006, I, 146.
584
Il est mentionner ensuite que le législateur français est allé plus loin en adoptant le principe de l’acte
authentique dématérialisé, pour les notaires comme pour les huissiers de justice. Dans ce but, les
deux décrets n°2005-972 et 2005-973 du 10 août 2005 ont complété le cadre juridique de l’acte
authentique électronique établi par les huissiers et les notaires.
585
G.SABATER, « Nouvelles technologies et système judiciaire : le déploiement de la communication
dans les juridictions judiciaires », J.C.P.G. n°51-52, 17 décembre 2008, Doctrine Etude, p.17 et s.
586
Pour plus de détails sur la procédure judiciaire en ligne développée en France, voir : J-L.VALLENS,
« La dématérialisation des décisions judiciaires : une évolution nécessaire », J.C.P.G, n°11, 14 mars
2007, Doctrine Etude, p.24 et s.. G.SABATER, « Nouvelles technologies et système judiciaire : le
déploiement de la communication dans les juridictions judiciaires », article précité, p.17 et s. ;
P.CHEVALIER, « Expériences de téléprocédure dans les juridictions françaises », Droit et
patrimoine, avril 2002, n°103, p.69 et s. ; O.DUFOUR, « Procédure on the web », P.aff., 21 octobre
2003, n°210, p.3 et s. ; O.DUFOUR, « Les greffiers des tribunaux de commerce préparant la
révolution numérique » entretient avec M.LECINE-BARAT (président du conseil national des
greffiers des tribunaux de commerce, Greffier du Tribunal de commerce de Toulouse), P.Aff., 3
décembre 2003, n°241, p.3 et s.
128
Deuxième partie : L’incidence de l’internet sur le règlement du contentieux
électronique
587
Voir à ce propos : J-J.FLEURY, article précité, p.4 ; D.POULIN, « Le dépôt électronique au
Canada : commentaires sur le modèle de fournisseurs de services de dépôt électronique », lex
Electronica, vol 8, n°2, 2003, disponible en ligne sur : www.lexelectronica.
org/docs/articles_124.pdf ; J.-C.MIDDLEMIS, « Les tribunaux à l’ère numérique : création du
marché canadien de dépôt électronique », mars 2002, Lex Electronica, http://www.lex-
electronica.org.
588
W-A. MURRAY et G. PINDER, Document de travail : Modèle de fournisseur de services de dépôt
électronique copyright 2003, Lex Electronica, http://www.lex-electronica.org, p.3.
589
Ibid., p. 4.
590
Voir sur les bénéfices d’une procédure judiciaire en ligne : M. LEGRAS, « Les technologies de
l’information et de la communication, la justice et le droit Contribution à la réflexion sur l’incidence
de la technique sur le droit », http://www.lex-electronica.org/articles/v7-2/legras.htm, p. 9
129
Deuxième partie : L’incidence de l’internet sur le règlement du contentieux
électronique
faire assez vite pour que l’initiative révèle toute son utilité. L’énigme du
papier constitue ainsi un obstacle majeur .En effet bien que le concept
d’une société sans papier est attrayant, le papier est en réalité partout.
Beaucoup de personnes préfèrent encore imprimer les documents et les lire
en version papier591, se contentant ainsi de se rendre au comptoir de service
du tribunal et de déposer leurs documents en version imprimée. De son
côté, l’institution judiciaire est-elle prête à répondre à cette nouvelle forme
d’exigence démocratique ? Accepte-t-elle de mettre à plat ses modes de
faire et d’en proposer de nouveaux, intégrant le meilleur de ce que la
technique lui offre ?592 Pour les magistrats, les outils merveilleux dont ils
réclament le bénéfice ne doivent être que ce qu’ils sont : des auxiliaires qui
les libèrent et non des contraintes qui les musèlent593.
Ajoutons que certains Etas n’ont pas accès aux ressources ni aux
économies d’échelle qui justifient la conception de pareils systèmes à leur
niveau. Bien qu’il puisse réduire les coûts globaux supportés par les parties
en litige, le dépôt électronique exige des tribunaux qu’ils accroissent les
fonds de fonctionnement ou réaffectent les ressources à l’édification et à la
gestion d’un double système : le maintien du service au comptoir et le
591
Cette dernière est particulièrement utile quand il s’agit de textes législatifs ou de contrats complexes
surtout qu’il est probable que les parties ne maîtrisent pas les tactiques et les instruments de
l’écriture pour un public en ligne.
592
M.LEGRAS, « Les technologies de l’information et de la communication, la justice et le droit
Contribution à la réflexion sur l’incidence de la technique sur le droit », article précité, p.3
593
Ibid., p. 19.
594
Ibid., p. 13.
130
Deuxième partie : L’incidence de l’internet sur le règlement du contentieux
électronique
595
J-C. MIDDLEMISS, « Les tribunaux à l’ère numérique: Création du marché canadien du dépôt
électronique », article précité, p.3,
596
Dans la mesure où la plupart des droits nationaux et internationaux reconnaissent, comme l’on a déjà
évoqué ci-dessus, la valeur juridique de l’écrit électronique et de la signature électronique. Certaines
législations vont même jusqu’ à la révision des textes spéciaux relatifs à l’arbitrage pour les adapter
à l’utilisation de cette technique dans l’arbitrage. C’est le cas de l’Uniforme Arbitration Act des
Etats Unis qui a été révisé le 16 mars 2000. Désormais, son article 33 autorise l’utilisation de la
signature électronique par les arbitres quand la sentence est transmise aux parties par l’internet. Voir
O.CACHARD, op.cit., n.593, p.365
597
L’art. 75 al 1er du CAT, l’art. 31§1er de la loi type CNUDCI sur l’arbitrage commercial international,
l’art. 1471 du N.C.P.C français dans sa rédaction ancienne (cette exigence fait défaut dans l’art.
1482 N.C.P.C).
131
Deuxième partie : L’incidence de l’internet sur le règlement du contentieux
électronique
598
Par exemple l’art.15 (d) des règles d’application de l’UDRP.
599
En en effet, la date de réception de ladite sentence fait courir plusieurs délais, par exemple, celui des
demandes en rectification et en interprétation de la sentence. Elle fait ouvrir aussi les délais de
recours en annulation de la sentence.
600
Ch. JARROSSON, « Réflexions sur l’impérium » in Études Offertes à Pierre BELLET, Paris,
LITEC, 1991, p.249-250.
601
On vise ici les contrats de transaction issus de la médiation en ligne et les décisions d’un arbitrage
non contraignant
132
Deuxième partie : L’incidence de l’internet sur le règlement du contentieux
électronique
602
F. RIGAUX, « Les situations juridiques individuelles dans un système de relativité générale », in
Rec. Cours La Haye, 1989, vol. 213, n° 953, pp. 46–48.
603
T.SCHULTZ, thèse précitée, p.326.
604
Ibid., sous le titre : - Les trois principaux modèles de régulation du cyberespace, pp. 87-150.
605
C’est en partant de cette idée que Marie-Anne Frison-Roche a pu écrire que « si la contrainte n’est
pas ce qui s’ajoute au droit mais ce qui le caractérise, et si la contrainte ne peut ultimement qu’être
de nature étatique, alors le droit est violemment remis en cause par Internet » : J.-M. CHEVALIER,
I. EKELAND, M.-A. FRISON-ROCHE et M. KALIKA, Internet et nos fondamentaux, Paris, PUF,
2000, p. 46.
133
Deuxième partie : L’incidence de l’internet sur le règlement du contentieux
électronique
606
Y. POULLET, « La technologie et le droit : du défi à l’alliance », in Liber amicorum Guy
Horsmans, Bruxelles, Bruylant, 2004, n. 88, pp. 946–947.
607
S. BIEGEL, Beyond our control ?, Confronting The Limits of Our Legal System in the Age of
Cyberspace, Londres, MIT Press, 2001, n. 37, p. 4 et s., évoquant l’image du cyberespace comme un
territoire semblable aux prairies d’apparence infinie des westerns.
608
T.SCHULTZ, thèse précitée, p.64 et spéc. p.170 et s. Comme l’écrit le politologue Stephen Kobrin :
« nous ne sommes pas en présence de la fin de l’État, mais plutôt en face d’une efficacité réduite de
la gouvernance politique et économique enracinée dans la souveraineté géographique » : S.J.
KOBRIN, « Electronic Cash and the End of National Markets » in Global Issues, 1997, vol. 2, n°4,
p. 38 et s., spéc. pp. 42–43. Quant à Michel Vivant, il conclut au terme d’une analyse remarquée des
divers modèles de régulation du cyberespace qu’« au final, c’est bien de régulations – au pluriel –
qu’il convient de parler, de modes de régulation qu’il convient d’articuler au mieux, de combiner en
raison » : M. VIVANT, « Internet et modes de régulation », in Internet face au droit, s. dir. É.
Montero, Bruxelles, Story Scientia, 1997, n.306, p. 229.
609
T.SCHULTZ, thèse précitée, p.524.
134
Deuxième partie : L’incidence de l’internet sur le règlement du contentieux
électronique
610
L.M. PONTE, « Throwing Bad Money After Bad : Can Online Dispute Resolution (ODR) Really
Deliver the Goods for the Unhappy Internet Shopper ? » in Tul. J. Tech. & Intell. Prop., 2001, vol. 3,
p. 55 et s., spéc. p. 69.
611
T.SCHULTZ, thèse précitée, p. 353.
135
Deuxième partie : L’incidence de l’internet sur le règlement du contentieux
électronique
612
Elle consiste en « la mise en place d’une procédure de vérification de la réalité d’un fait ou la
conformité d’une activité aux exigences d’un standard prédéfini » : O.CACHARD, op.cit., p.274.
613
Voir sur la labellisation, O.GOBERT et A.SALAUN, « La labellisation des sites web, classification,
stratégies de recommandations », in DAOR 1999, vol 51, p 83 et s. S. LOUVEAUX, A. SALAÜN
et Y. POULLET, « Protection in Cyberspace, Some Recommendations » in Info, 1999, vol. 1, p. 521
et s. spéc. pp. 532–534 ; STUURMAN K., « Legal aspects of standardization and certification in
information technology and telecommunication : an overview » in Amongst friends in computers
and law, a collection of essays in remembrance of Guy Vandenberghe, Deventer, Kluwer, 1991, p.
80 et s, n. 1003; Th. VERBIEST et É. WÉRY, Le droit de l’internet et de la société de l’information.
Droits européen, belge et français, Bruxelles, Larcier, 2001, p. 557 et s.
614
La disponibilité d’une procédure de résolution en ligne est en ce sens un outil de marketing. Square
Trade, par exemple, affirme que l’affichage de son label sur le site web d’un marchand, attestant de
l’acceptation du marchand de se soumettre à une procédure ODR, conduit à un accroissement des
ventes d’environ 15 %. Voir S. ABERNETHY, « Building Large-Scale Online Dispute Resolution
& Trustmark Systems » in Online Dispute Resolution (ODR) : Technology as the “Fourth Party”,
Amherst, Mass., Publ. des Nations unies et de l’Université de Massachusetts, 2003, p. 70 et s., spéc.
p. 85.
615
A.CRUQUENAIRE et F.DE PATOUL : article précité, p. 7.
616
En ce sens que ce label ait une valeur suffisante de façon que son retrait ait un impact négatif sur
l’entreprise. F.HORCHENI et R.BEN KHALIFA, article précité, p. 442 ; O.CACHARD, «Les
modes électroniques de règlement des litiges », article précité, p. 24.
136
Deuxième partie : L’incidence de l’internet sur le règlement du contentieux
électronique
Les listes noires, qui correspondent à des rapports indiquant les noms
des cybermarchands n’ayant pas exécuté le résultat d’une procédure en
ligne, se conçoivent essentiellement comme un complément au label. Elles
permettent une réaction plus graduelle que le retrait pur et simple du label.
Inversement, il est préféré que telles listes seraient liées un label afin de
faciliter leur accessibilité aux internautes envisageant passer un contrat
avec un cybermarchand donné. De cette accessibilité dépendra le degré de
la contrainte.
617
Voir par exemple: L.J. GIBBONS, « Private Law, Public ‘Justice’ : Another Look at Privacy,
Arbitration, and Global E-Commerce » in Ohio Sate Journal on Dispute Resolution., 2000, vol. 15,
p. 769 et s, n. 821; L.M. PONTE, « Boosting Consumer Confidence in E-Business :
Recommendations For Establishing Fair and Effective Dispute Resolution Programs for B2C Online
Transactions » in Albany Law Journal Science. & Technologie, 2002, vol. 12, p. 441 et s., spéc. pp.
488–489; O. RABINOVICH-EINY, « Going Public: Diminishing Privacy in Dispute Resolution in
the Internet Age » in Virginia Journal of Law and Technology, 2002, vol. 7, art. 4, § 165.
137
Deuxième partie : L’incidence de l’internet sur le règlement du contentieux
électronique
618
En ce sens par exemple J.-B. RACINE, « Les dérives procédurales de l’arbitrage », article précité, p.
229 et s., spéc. p. 246.
619
Sur la transparence et la publication, d’un côté, et la confidentialité et la sécurité, de l’autre, voir par
exemple M.S.A. WAHAB, « La technologie sape-t-elle la confiance ? La confidentialité et la
sécurité dans l’arbitrage en ligne », article précité, pp. 48–52.
620
O.CACHARD, « Les modes électroniques de règlement des litiges », article précité, p. 24
621
Sur les différentes modalités de cette production du droit par les mécanismes de résolution des
litiges en ligne, voir T.SCHELTZ, thèse précitée, Sous-section I. — Formes de régulation par la
résolution des litiges en ligne, p. 513 et s.
622
American Bar Association Task Force on Electronic Commerce and Alternative Dispute Resolution
and Shidler Center for Law, Commerce and Technology, University of Washington, «
Recommended Best Practices by Online Dispute Resolution Providers » in Bus. Law, 2002, vol. 58,
p. 458 et s., spéc. p. 460–461 et Global Business Dialogue on electronic commerce (GBDe) et
Organisation internationale des consommateurs (Consumers International), « Alternative Dispute
Resolution Guidelines », Agreement reached between Consumers International and the Global
Business Dialogue on Electronic Commerce », novembre 2003, n° 876, p. 58. Voir aussi les articles
II al. 2 et art. II, B, al. 5 consécutivement de la Recommandation 98/257 de la Commission, du 30
mars 1998 précitée et la Recommandation 2001/310 de la Commission, du 4 avril 2001 précitée.
138
Deuxième partie : L’incidence de l’internet sur le règlement du contentieux
électronique
résultats de toutes les procédures avec indication des noms des parties,
pourrait participer à assurer une certaine contrainte. En effet, le colitigant
débiteur, soucieux de préserver sa réputation en ligne, essaye d’éviter
qu’une publicité négative du résultat d’une procédure à laquelle il a été
partie, soit faite. Reste que, certaines hésitations ont été éprouvées à propos
de la mise en œuvre de tel moyen de pression. La raison en est que la
pratique de publication nominative peut avoir un effet rebutant quant au
recours aux ODR en ce sens qu’elle décourage les professionnels à
participer à telles procédures débouchant le cas échéant la divulgation du
résultat qui serait préjudiciable à leur réputation. Néanmoins, peut-on
espérer une acceptation plus fréquente par les professionnels de cette forme
de publication, selon le principe que seules les entreprises coupables de
pratiques commerciales réellement inacceptables ont intérêt de s’y opposer.
On notera également que, d’un point de vue idéal, centré sur les intérêts de
la collectivité, l’anonymisation n’est légitime que pour les relations entre
professionnels, dont on concevra qu’elles n’impliquent en général que des
intérêts privés. Elle ne semble par contre pas légitime pour les relations
entre un professionnel et un consommateur, celles-ci mettant en jeu des
intérêts publics fondés sur la protection de la partie faible, facilitée par la
révélation nominative de pratiques commerciales abusives. Cependant
autres arguments convaincants dont la confidentialité, principe fondamental
régissant les modes alternatifs de règlement des litiges, paraissent
s’opposer à cette sanction623.
623
O.CACHARD, « Les modes électroniques de règlement des litiges », article précité, p. 25.
139
Deuxième partie : L’incidence de l’internet sur le règlement du contentieux
électronique
A- La formalité de l’original
624
Ibid., loc.cit
625
Ibid., loc.cit
626
L’hypothèse de non-exécution du contrat de transaction est rare. Et s’il est le cas, elle commande
son homologation par le juge étatique. Ce dernier serait confronté à des difficultés dont traitent O.
CACHARD et T.SCHULTZ en en avançant les solutions. Voir alors O. CACHARD, « Les modes
électroniques de règlement des litiges », article précité, p.25 et T.SCHULTZ, thèse précitée, p.416 et
s.
140
Deuxième partie : L’incidence de l’internet sur le règlement du contentieux
électronique
627
Voir l’art. 80 al 2 CAT ; l’art. IV de la C.N.Y; l’art. 1515 al 1er du C.P.C. français, l’al.2 de l’art.
814 du C.P.C. libanais. C’est également le cas de l’art. 35 de la loi type CNUDCI d’avant 2006. Ce
dernier a été modifié en 2006 pour assouplir les conditions de forme et prendre en compte la
modification de l’article 7. Désormais, il n’exige pas l’original ou une copie de la convention
d’arbitrage. Voir dans ce sens, loi type CNUDCI sur l’arbitrage commercial international 1985 avec
les amendements en 2006, p. 40.
628
N.GARRA, article précité, p.39.
629
F.HORCHENI et R.BEN KHALIFA, article précité, p. 431.
630
M.H.M.SCHELLEKENS, « Les collèges d’arbitrage et le commerce électronique », article précité,
p. 625.
631
J. HUET et S.VALMACHINO, article précité, p. 113
632
Dictionnaire lexique des termes juridiques, Dalloz, 13ème édition, 2001, p. 396
633
Pour reprendre les expressions d’E-A.CAPRIOLI, « sauf à créer une nouvelle fiction juridique, la
notion d’original dans son acception classique ne peut se concevoir dans un environnement
électronique ». E-ACAPRIOLI, Règlement des litiges international et droit applicable dans le
commerce électronique, op.cit., p.117.
634
Telles que la révision des textes fondamentaux de l’arbitrage international afin de permettre le
développement de l’arbitrage en ligne et la nécessité d’une interprétation souple des termes de ces
textes de manière à reconnaitre l’original de l’électronique.
635
L’art. 8 de la loi CNUDCI sur le commerce électronique dispose que « lorsque la loi exige qu’une
information soit présentée ou conservée sous forme originale, un message de données satisfait à
cette exigence : a / s’il existe une garantie de fiable quant à l’intégrité de l’information à compter
141
Deuxième partie : L’incidence de l’internet sur le règlement du contentieux
électronique
du moment où elle a été créée pour la première fois sous forme définitive en tant que message de
données ou autre. b/ si lorsqu’ ‘il est exigé qu’une information soit présentée, cette information peut
être montrée à la personne à laquelle elle doit être présentée »
636
Loi n°2004-575 du 21 juin 2004 pour la confiance dans l’économie numérique, J.O.R.F n°143 du 22
juin 2004, p.11168.
637
A.ELLOUMI, Le formalisme électronique, thèse précitée, p.116. Le sens commun donné au terme «
intégrité » est l’état d’une chose qui est demeurée intact. Cette situation qui devra régner au cours du
« cycle vie » du document, écarte tous les hypothèses où l’information contenue dans un document
transmis, copié ou conservé peut faire l’objet d’altérations.
638
D’ailleurs, elle est mise en exergue par l’art. 8 al 3 de la loi type CNUDCI sur le commerce
électronique, par l’art. 9-5 de la convention des nations Unies sur l’utilisation de communications
électroniques dans les contrats internationaux et l’article 6 de la loi du Québec n°161 du 21 juin
2001.
639
HARRIS v.BOCKBUSTER,Inc, 15 avril 2009, affaire citée par A.OUERFELLI, », l’arbitrage en
ligne », RJL, mai 2011, p.12
142
Deuxième partie : L’incidence de l’internet sur le règlement du contentieux
électronique
640
P-Y.GAUTIER, « Arbitrage et internet », Droit et patrimoine, n°105, juin 2002, p. 91.
641
Ibid. loc.cit.
642
T.SCHULTZ, thèse précitée, p. 423.
143
Deuxième partie : L’incidence de l’internet sur le règlement du contentieux
électronique
643
TH.CLAY, « Le siège de l’arbitrage international entre ‘ordem’ et progresso’ », cahiers de
l’arbitrage, volume V, 2010, pp. 21-35.
644
C’est la loi du siège de l’arbitrage qui s’applique à la procédure en cas d’absence de choix par les
parties. De même, la détermination du lieu de l’arbitrage sert comme critère déterminant du juge
d’appui dans l’hypothèse de problèmes sur la constitution du tribunal arbitral ; voir dans ce sens les
art. 47§2 et 56 §3 du CAT et les art. 1452, 1505 et 1506 du C.P.C français. En outre, certaines
législations, comme c’est le cas du C.C.P français, traitent différemment de la question des voies du
recours en matière d’arbitrage selon que la sentence est rendue ou non sur le territoire national. Voir,
L.CHEDLY, « Incidence du siège sur le contentieux post-arbitral : l’incohérence du code tunisien »,
RJL, avril 2002, pp-71-98.
645
L’art. 79 du CAT ; la loi du 10avril 1967 portant ratification de la convention de New York du 10
juin 1958.
646
La condition signifie que l’Etat s’engage à donner l’exéquatur aux sentences arbitrales rendues sur le
territoire des Etats qui prennent un engagement similaire en vers les sentences rendues sur son
territoire.
647
J-F. POUDRET et S.BESSON, Droit comparé de l’arbitrage international, Bruylant-LGDJ-
Schulthess, 2002, p.101.
648
A.OUERFELLI, « L’arbitrage en ligne », article précité, p.18
144
Deuxième partie : L’incidence de l’internet sur le règlement du contentieux
électronique
649
F.HORCHENI et R.BEN KHALIFA, article précité, p. 436.
650
G.KAUFMANN-KOHLER, «Le lieu de l’arbitrage à l’aune de la mondialisation », Rev. Arb., 1998,
n°3, p. 517.
651
Voir sur l’arbitrage ad’ hoc : P. LALIVE, « Avantages et inconvénients de l’arbitrage ad hoc ) »
disponible en ligne sur : www.lalive.ch/files/pla_Avantages-inconvenients_1991.pdf
652
L’une des solutions traditionnelles pour résoudre le problème de la détermination du lieu de
l’arbitrage en ligne consiste dans la référence au lieu où se trouve l’arbitre : la théorie de la lex loci
arbitri. Une autre solution se ramène à la prise en compte du lieu du serveur par lequel se déroule
l’arbitrage : théorie de lex loci serveur. Il ait fait recours à la théorie de la délocalisation qui permet
de détacher l’arbitrage virtuel de tout contrôle imposé par la lex fori, de toute emprise étatique. Voir
pour plus de détails : J. HUET et S.VALMACHINO, article précité, p.108 ; F.HORCHENI et
R.BEN KHALIFA, article précité, p. 437 ; G.KAUFMANN-KOHLER, «Le lieu de l’arbitrage à
l’aune de la mondialisation », article précité, p 535.
653
Ibid., loc.cit.
654
A.MONCAYO VON HASE, « Litiges relatifs au commerce électroniques et à l’arbitrage, obstacles
juridiques et enjeux », dans Le droit international de l'Internet : actes du colloque organisé à Paris,
les 19 et 20 novembre 2001 par le Ministère de la Justice, Georges CHANTILLON, s.dir.,
l'Université Paris I Panthéon Sorbonne et l'Association Arpège, Bruxelles, Bruylant, 2002, p. 608.
145
Deuxième partie : L’incidence de l’internet sur le règlement du contentieux
électronique
Etant donné que la dissociation entre le lieu d’arbitrage tel que choisi
par les parties et celui où les auditions, les délibérations et la signature de la
sentence ont effectivement eu lieu, est pratiquement affirmée dans un
arbitrage traditionnel, les tribunaux devraient l’accepter à propos de
l’arbitrage en ligne. « Le lieu de l’arbitrage doit simplement être indiqué
dans la sentence, de la même façon qu’il l’est dans l’arbitrage traditionnel.
Il n’y a aucune raison que la sentence soit considérée comme plus
655
G.KAUFMANN-KOHLER, «Le lieu de l’arbitrage à l’aune de la mondialisation », article précité, p.
608 ; voir également : Cass., 28 octobre 1997, Rev. Arb., 1998, n° 2, pp. 399-407, note
B.LEURENT ; L’art. 3 de l’UK Arbitration Act de 1996. Dans le même sens, la jurisprudence
anglaise a relevé : “ the distinction between the legal localisation of an arbitration on the one hand
and the appropriate or convenient locality of hearings of arbitration on the other hand” : Naviera
Amazonica Peruana SAC/Compania International de Seguros de l Per, cour d’appel, 10 novembre
1987, yeabook, note 6, XIII (1998), p.157 cité par G.KAUFMANN-KOHLER, « le lieu de
l’arbitrage à l’aune de la mondialisation », article précité, p.522-523.
656
J. HUET et S.VALMACHINO, article précité, p.109.
657
Ph. FOUCHARD, E. GAILLARD, et B. GOLDMAN, op.cit., p.652
658
« Everywhere if anywhere and hence no place in particular »: L.LESSING, «The zones of
cyberspace», in Stan. L. Rev., 1996, vol. 48, p. 1403.
146
Deuxième partie : L’incidence de l’internet sur le règlement du contentieux
électronique
659
M.PHILIPPE, « Où en est la résolution de litiges en ligne », R.D.A.I, n°2, 2002, p.172-173
660
Voir par exemple de l’art. 81. I. b du CAT.
661
Voir art.1039 al. 2 WBR et J.-F. POUDRET et S. BESSON, Droit comparé de l’arbitrage
international, op.cit., n.1095, p. 500.
662
P. BERNARDINI, Rapport national pour l’Italie, in International Handbook on Commercial
Arbitration, s. dir. J. Paulsson, suppl. du 31 septembre 2000, La Haye, Kluwer, ICCA Series, p. 23.
663
Tels que par exemple le cas de l’art. 24 al.1 de la loi modèle CNUDCI sur l’arbitrage commercial
international, des droits allemand (art. 1057 ZPO), belge (art. 1694 Cj).et suédois (art. 24 al. 1 SU).
147
Deuxième partie : L’incidence de l’internet sur le règlement du contentieux
électronique
664
L’art. 64 du CAT donne une liberté de choix aux parties si non au tribunal arbitral quant à la
procédure à suivre.
665
Sect. 34 al. 2, lit. h Arb. Act.
666
ATF 117 II 346 (U. c. Époux G.), in Bull.. ASA, 1991, vol. 9, p. 415 et s. Voir aussi J.-F.
POUDRET et S. BESSON, op. cit., n.1095, pp. 500,780–781 et J.-F. POUDRET, « Expertise et
droit d’être entendu dans l’arbitrage international » in Études de droit international en l’honneur de
Pierre Lalive, Bâle, Helbing & Lichtenhahn, 1993, p. 607 et s.
667
G. MÖLLER, Rapport national pour la Finlande, in International Handbook on Commercial
Arbitration, s. dir. J. Paulsson, suppl. d’octobre 1995, La Haye, Kluwer, ICCA Series, p. 13.
668
Il est à signaler si que l’art. 1510 du C.p.c français relatif à l’arbitrage international est explicite
quant à l’exigence de tel principe, les articles 13 et 64 du CAT semblent le faire indirectement à
travers d’autres principes généraux. Voir sur le principe de contradictoire : S.GUINCHARD,
« L’arbitrage et le respect du principe du contradictoire », Rev. Arb., 1997, issue 2, pp.185-198, p.
185-186.
669
G.CORNU, « Les principes directeurs du procès civil par eux -mêmes (fragments d’un état de
question), in Etudes offertes à Pierre BELLET, Paris, LITEC, 1991, p.83 ; C.KESSEDIJAN,
« Principes de la contradiction et arbitrage », Rev. Arb. , 1995, n°3, pp 381-426
670
Ph. FOUCHARD, E. GAILLARD et B. GOLDMAN, op.cit., n.1095, § 1638 et J.-F. POUDRET et
S. BESSON, op.cit., n°1095, p. 780 et s.
671
J. HUET et S.VALMACHINO, article précité, p.112
148
Deuxième partie : L’incidence de l’internet sur le règlement du contentieux
électronique
672
Voir D. GIRSBERGER et D. SCHRAMM, « Cyber Arbitration und prozessuale Fairness » in
Geschäftsplattform Internet IV. Open Source – Multimedia – Online Arbitration, s. dir. R.H. Weber,
M. Berger et R. auf der Maur, Zurich, etc., Schulthess, 2003, p. 189 et s., spéc.198.
673
G. KAUFMANN-KOHLER et Th. SCHULTZ, Online Dispute Resolution : Challenges for
Contemporary Justice, op. cit., n.936, p. 204 et seq., D. GIRSBERGER et D. SCHRAMM, « Cyber-
Arbitration » in EBOR, 2002, vol. 3, p. 605 et s., spéc. pp. 613–614 et s.; SCHIAVETTA, « The
Relationship Between e-ADR and Article 6 of the European Convention of Human Rights pursuant
to the Case Law of the European Court of Human Rights » in JILT, 2004, no 1, elj.-
warwick.ac.uk/jilt/04-1/schiavetta.html.
674
Voir l’art. 63 du CAT.
675
Voir sur ceci J. HÖRNLE, « Online Dispute Resolution », in Bernstein’s Handbook of Arbitration
and Dispute Resolution Practice, s. dir. J. Tackaberry et A. Marriott, 4ème éd., Londres, Sweet &
Maxwell, 2002, p. 779 et s, . n.1178, §§ 11/59 et 11/74–11/77 ; O. CACHARD, « Electronic
Arbitration », article précité, p.36.
676
G.LASPRAGOTA, Virtual arbitration law and alternative dispute resolution Meet in cyberespace ,
19J.Legal Studies Education 1.7, 2001, disponible sur le site www.seattleu.edu/asbe/igbi/, cité par
F.HORCHENI et R.BEN KHALIFA, article précité, p.443.
149
Deuxième partie : L’incidence de l’internet sur le règlement du contentieux
électronique
677
M.S.A. WAHAB, « La technologie sape-t-elle la confiance ? La confidentialité et la sécurité dans
l’arbitrage en ligne », article précité, p.52
678
F.HORCHENI et R.BEN KHALIFA, article précité, p. 444.
150
Deuxième partie : L’incidence de l’internet sur le règlement du contentieux
électronique
679
Voir supra les expériences de cyberjustice, pp.94-100.
680
Voir par exemple : E. KATSH et J. RIFKIN, Online Dispute Resolution. Resolving Disputes in
Cyberspace, San Francisco, Jossey-Bass, 2001, n°764, p. 93 et s., E. KATSH et D. CHOI (éd.),
Online Dispute Resolution (ODR) : Technology as the “Fourth Party”, Genève et Amherst, Mass.,
Publ. des Nations Unies et de l’Université de Massachusetts, 2003, E. KATSH, « Online Dispute
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2/katsh.htm , § 16 et s.; E. KATSH « Bringing Online Dispute Resolution to Virtual Worlds:
Creating Processes Through Code » in New York Law School Law Review., 2004, vol. 49, p.271 et
s.
151
Deuxième partie : L’incidence de l’internet sur le règlement du contentieux
électronique
681
T.SCHULTZ, thèse précitée, p. 250.
152
Deuxième partie : L’incidence de l’internet sur le règlement du contentieux
électronique
153
Conclusion générale
Conclusion générale
154
Conclusion générale
682
E.C. LIDE, « ADR and Cyberspace : The Role of Alternative Dispute Resolution in Online
Commerce, Intellectual Property and Defamation » in Ohio St. J. on Disp. Res., 1996, vol. 12, p.
193 et s., spéc. p. 218 (trad. par l’auteur).
155
Conclusion générale
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Alpenhof, C-585 /08 et C-144/09, Rec.2010 p-l-12527 point 53
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- Cass., 28 octobre 1997, Rev. Arb., 1998, n° 2, pp. 399-407, note B.LEURENT
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cour d’appel, 10 novembre 1987, yeabook, note 6, XIII (1998), p.157
188
Table des matières
Introduction ..................................................................................................................... 2
Partie première : L’impact de l’internet sur le fondement de la compétence du juge du
contrat électronique international ............................................................................... 27
Chapitre premier : La désignation du juge du contrat électronique international par la liberté
contractuelle ................................................................................................................ 15
Section première : L’admissibilité de la forme électronique de la clause de juridiction
................................................................................................................................. 16
Paragraphe premier : La clause attributive de compétence sous forme électronique
............................................................................................................................. 19
A- La souplesse des droits nationaux ............................................................. 19
B- La pertinence du droit communautaire....................................................... 21
Paragraphe deuxième : La convention d’arbitrage électronique ......................... 23
A- La reconnaissance de la forme électronique de la convention d’arbitrage au regard
du droit international ....................................................................................... 23
1-La loi type de la CNUDCI sur l’arbitrage commercial ............................ 24
2 -La convention de New York ................................................................... 25
B- La reconnaissance de la forme électronique de la convention d’arbitrage au regard
du droit national .............................................................................................. 28
Section deuxième : Le consentement électronique à une clause de juridiction ...... 31
Paragraphe premier : Manifestations pratiques du consentement libre et éclairé sur
Internet ................................................................................................................ 32
A- Problèmes liés au cadre électronique du consentement ............................ 33
B- Les solutions proposées pour un consentement réel et éclairé ................... 36
Paragraphe deuxième : Le consentement éclairé et la clause par référence........ 40
A- La clause par référence : un mécanisme imposé par la nature électronique du contrat
......................................................................................................................... 40
B - La clause par référence : une technique entourée de certaines défiances . 42
1- Une admission légale flexible ................................................................. 42
2- Une nécessaire prise de précautions ....................................................... 44
Chapitre deuxième : La détermination objective du juge du contrat électronique international
..................................................................................................................................... 48
Section première : La prédilection des critères de compétence liés aux personnes 49
Paragraphe I : Le sequitor forum rei : compétence classique en adéquation avec les
spécificités du monde électronique ..................................................................... 49
189
A- Les difficultés ............................................................................................. 50
B- Les solutions envisageables ....................................................................... 51
Paragraphe deuxième: Le forum actoris : un for protecteur du cyberconsommateur
............................................................................................................................. 54
A- Le forum actoris : une protection affichée ................................................. 55
1- La consécration du forum actoris ............................................................ 55
2- Le problème de la connaissance de la qualité du cyberconsommateur : 57
B- Le forum actoris : une protection à portée limitée ..................................... 58
1- Des Critères dépassés .............................................................................. 59
2- Critère d’ « activité dirigée vers » : une tentative d’adéquation ............. 61
a- « Activité dirigée » : notion essentielle ............................................... 61
b- Activité dirigée : source d’ambigüité .................................................. 62
i-La divergence des interprétations ......................................................... 63
ii- La subjectivité de la mise en œuvre .................................................... 66
Section deuxième : La stérilité du critère lié à l’opération contractuelle ................ 68
Paragraphe premier : La consécration de la compétence du juge du lieu de l’exécution du
contrat ou de l’obligation contractuelle ............................................................... 68
A- La diversité des droits nationaux ............................................................... 69
B- Les spécificités du droit communautaire:................................................... 70
Paragraphe deuxième : Compétence soulevant de sérieuses difficultés inhérentes à
l’électronique ....................................................................................................... 73
A- La détermination du lieu d’exécution ........................................................ 73
B- La qualification préalable du contrat électronique litigieux : .................... 78
Conclusion de la première partie ................................................................................. 81
Deuxième partie : L’incidence de l’internet sur le règlement du contentieux électronique
......................................................................................................................................... 84
Chapitre premier : La recherche d’une justice appropriée aux litiges cybernétiques : la
cyberjustice.................................................................................................................. 85
Section première : la cyberjustice alternative, la forme privilégiée ........................ 87
Paragraphe premier : Un panorama de modes alternatifs électroniques ............. 87
A- Les modes véritablement alternatifs .......................................................... 88
1- La négociation en ligne ........................................................................... 88
a- La négociation automatisée ................................................................. 88
b- La négociation en ligne assistée par ordinateur .................................. 89
190
2- La médiation en ligne.............................................................................. 90
B- L’arbitrage en ligne .................................................................................... 91
Paragraphe deuxième : Richesse d’expériences de cyberjustice ......................... 94
A- Les initiatives primaires ............................................................................. 94
1- Le magistrat virtuel ................................................................................. 94
2 - Le cybertribunal ..................................................................................... 95
3- L’E-résolution ......................................................................................... 96
4 - L’Online ombuds office ......................................................................... 97
B- Les projets récents : l’exemple de l’initiative de l’Union Européenne ...... 98
Section deuxième: La processualisation des MERL pour une justice idéale ........ 101
Paragraphe premier : La processualisation, conséquence de la reproduction des principes
essentiels d’un procès judiciaire ........................................................................ 101
A- La reproduction des principes essentiels du procès : une exigence encouragée
....................................................................................................................... 102
B- La reproduction des principes essentiels du procès : une exigence justifiée105
Paragraphe deuxième : La processualisation, une nécessité animée d’un souci d’ériger la
cyberjustice en un environnement de confiance ............................................... 107
A- Le renforcement de certaines garanties pour le règlement en ligne des litiges
....................................................................................................................... 109
1- La généralisation de l’obligation de confidentialité.............................. 110
2- Une meilleure identification des acteurs ............................................... 112
B- La mise en place de mesures techniques de sécurité................................ 114
Chapitre deuxième: La nécessaire adaptation du système judiciaire ...................... 118
Section première : Le rétablissement de l’efficacité du recours étatique .............. 118
Paragraphe premier : Des mesures accommodantes aux spécificités des litiges
cybernétiques ..................................................................................................... 118
A- Les actions de groupe, un palliatif au faible enjeu financier des litiges électroniques
....................................................................................................................... 119
B- La compétence du juge des référés, un remède à la célérité des transactions
électroniques.................................................................................................. 123
Paragraphe deuxième : Le déploiement des nouvelles technologies dans le système
judicaire ............................................................................................................. 126
A- Un contexte juridique favorable ............................................................... 127
B -Une rentabilité réservée ............................................................................ 129
Section deuxième : Le remaniement du pouvoir coercitif .................................... 131
191
Paragraphe premier : l’avènement de la contrainte électronique ...................... 132
A- Les fondements de la contrainte électronique .......................................... 133
1- L’affaiblissement du pouvoir coercitif de l’Etat ................................... 133
2- L’affermissement du rôle régulateur de la technologie ........................ 134
B- Les formes de la contrainte électronique.................................................. 135
1- Le retrait du label associé à une liste noire ........................................... 136
2-La publication des résultats des procédures de résolution des litiges en ligne
................................................................................................................... 137
Paragraphe deuxième : La comparution du contrôle étatique à de nouvelles complications
........................................................................................................................... 140
A- La formalité de l’original ......................................................................... 140
B- Les conditions d’ordre procédural............................................................ 144
1- La condition de réciprocité et lieu de l’arbitrage .................................. 144
2- Le respect des principes fondamentaux et la procédure en ligne.......... 147
Conclusion de la deuxième partie ............................................................................. 151
Conclusion générale .................................................................................................... 154
Bibliographie................................................................................................................ 157
Table des matières ....................................................................................................... 189
192