Corello U
Corello U
régulations et interactions
Florence Corellou
Florence CORELLOU
interactions
THESE
Présentée
DEVANT L’UNIVERSITE DE RENNES 1
Pour obtenir
le grade de : DOCTEUR DE L’UNIVERSITE DE RENNES 1
Mention : BIOLOGIE
PAR
Florence CORELLOU
TITRE DE LA THESE :
interactions
COMPOSITION DU JURY :
Abstract
The correct orchestration of cell cycle and differentiation is required for the development of all organisms. In plants, there
is little data on the molecular mechanisms involved in the coordination of both of these processes. The zygote of the brown
alga Fucus is a model to study plant early embryogenesis. Polarization of the Fucus zygote occurs after fertilization and is
concomitant with the first mitotic cell cycle. Little is known about cell cycle, and although molecular actors involved in
polarisation have been identified, transduction pathways controlling the establishment of polarity remain to be determined. In
this context, we are interested in the regulation of cell cycle and polarisation, as well as, in interconnection between these two
processes.
We have demonstrated, that the first cell cycle of Fucus zygotes encompasses four well-defined phases G1, G 2, S and M,
and is under the tight control of cell-cycle dependent kinase-related proteins (CDK). Usual functional checkpoints are found,
ensuring that mitosis will not occur in the presence of incomplete DNA replication or of mitotic spindle defects. Two CDKs
containing the hallmark PSTAIRE, p32 and p34, are translated from maternal mRNAs, after fertilization, and their
progressive synthesis correlates with an increase in CDK activity until G2 phase, where the transcription of a positive
regulator is further required to achieve CDK activation before mitosis. Both of these CDKs appear to be negatively regulated
by tyrosine phosphorylation, during normal cell cycle progression and following activation of the DNA replication
checkpoint. Since p34 is the major target of the CDK inhibitor purvalanol, it appears to play a major role in cell cycle control.
We have also demonstrated that, at the G1/S transition, p34 controls the formation of the embryonic axis, which is achieved
during S phase.
On the other hand, we have shown that axis formation is essential for embryo patterning and is under the control of
tyrosine-kinases-related proteins, whose inactivation delayed but do not hampered cell division. Thus, whereas axis
formation is cell-cycle dependent, a putative control of the cell-cycle control by polarisation events remains to be shown.
SOMMAIRE
INTRODUCTION
• B.1. LA POLARISATION CELLULAIRE, EST UN PREREQUIS POUR LA MORPHOGENESEERREUR! SIGNET NON DÉFI
B.6. La germination....................................................................................................................
B.7. La division...........................................................................................................................
B.7.1. La mitose ..........................................................................................................................
Séparation des centrosomes et rotation nucléaire...................................................................
Division nucléaire ......................................................................................................................
B.7.2. La cytodiérèse ..................................................................................................................
II LE CYCLE CELLULAIRE..................................................................................................................
E.4. Les mécanismes de surveillance du cycle cellulaire chez les végétaux ....................
• A. GENERALITES ...........................................................................................................................
IV OBJECTIFS DE LA THESE.............................................................................................................
RESULTATS
ARTICLE 1 :
Le cycle cellulaire du zygote de Fucus présente des parallèles avec le cycle cellulaire des
cellules somatiques .......................................................................................................................
ARTICLE III :
ARTICLE IV :
CONCLUSION-PERSPECTIVES
CONCLUSION ET PERSPECTIVES....................................................................................................
A.1. Identité des CDK responsables de la progression au cours du cycle cellulaire .......
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
INTRODUCTION
EMBRYOGENESE PRECOCE DU FUCUS
A.1.1. Généralités
Les Fucales sont des algues brunes macrobenthiques qui occupent l’étage médio-littoral
supérieur des côtes rocheuses des zones tempérées. Elles se caractérisent par un cycle de vie
manipulation des gamètes et des zygotes. Les espèces dioïques (Fucus vesiculosus, Fucus
serratus) permettent un bon contrôle temporel de la fécondation car les gamètes, obtenus
séparément, peuvent être réunis au moment choisi par l’expérimentateur. Cependant, chez les
espèces monoïques (Fucus spiralis, Fucus distichus, Pelvetia compressa, Pelvetia canniculata),
la maturation des gamètes est simultanée et l’émission des anthérozoïdes et des oosphères
s’effectue dans des proportions idéales, ce qui conduit à l’obtention rapide d’un taux élevé de
hivernales, varient dans le temps et sont plus ou moins longues selon les espèces. Fucus
spiralis est une espèce monoïque dont la période de reproduction est relativement longue,
puisqu’elle s’étend généralement d’octobre à juin. Aussi, nous avons choisi d’utiliser
Les parties reproductrices des Fucales correpondent à des sacs renflés appelés
réceptacles, situés à l’extrémité des frondes chez les genres Fucus et Pelvetia (figure 1). Sous
gamètes, s’ouvrent sur l’extérieur par un petit orifice. A maturité, les réceptacles présentent une
1
-
Figure 1 : Cycle de vie de Fucus vesiculosus
réceptacle
gamète (oosphère)
poil
sporophyte
oogone
Méiose
conceptacle
paraphyse
Méiose
anthérocyste
anthérocyste
sporophyte
gamète
conceptacle (anthérozoïde)
plantule zygote
pronucleus
pronucleus
Fécondation
lumière, permet de distinguer les oogones bien individualisés. Un oogone contient, suivant les
genres, 2 à 8 oosphères dont le diamètre est d’environ 100 µm. Les anthérozoïdes, contenus
dans des anthéridies, possèdent un chloroplaste pourvu d’un stigma (à l’exception de chez F.
spiralis) qui leur confère une couleur orangée. Cette couleur permet une distinction aisée des
sexes chez les espèces dioïques. A marée basse, sous l’effet de la dessiccation, les gamètes
protectrices des gamètes, leur dispersion et l’activation des anthérozoïdes. Les oosphères
sédimentent en milieu calme et émettent une substance chimiotactrice, le fucoserratène, qui attire
les anthérozoïdes (Müller et Jaenicke, 1973). Le stigma dirige la nage des anthérozoïdes par
A.1.2. La Fécondation
En laboratoire, le relargage des gamètes peut être obtenu après quelques jours de
conditionnement des réceptacles à 4°C et à l’obscurité. Les réceptacles sont soumis à un choc
osmotique et lumineux (rinçage à l’eau douce, illumination puis immersion en eau de mer) qui
provoque l’émission plus ou moins rapide des gamètes, suivie en moyenne trente minutes plus
fécondation qui est initié par l’ouverture des canaux Na+ , puis des canaux Ca2+, ce qui permet
l’influx de ces ions, et s’achève par un efflux de K+ , qui rétablit le potentiel membranaire de base
(Brawley, 1991; Roberts et al., 1993; Taylor et Brownlee, 1993; Roberts et Brownlee, 1995).
La dépolarisation membranaire, de -60 mV à -20 mV, constitue une barrière électrique immédiate
et efficace à la polyspermie (Brawley, 1991), qui est renforcée par la mise en place rapide
fécondation est limité en comparaison de la vague calcique intervenant lors de l’activation des
oeufs animaux (Roberts et al., 1993). L’augmentation de calcium observée chez Fucus est
2
-
A.1.3. Du zygote à l’algue adulte
Les zygotes sédimentent, et adhèrent au substrat cinq à six heures après fécondation
morphologique de cette polarité se traduit par l’émergence d’une protubérance au pôle opposé à
sépare la cellule “rhizoïde” de la cellule “thalle” (figure 2). Dans nos conditions de culture (lumière
rapidement : le rhizoïde s’allonge par croissance apicale tandis que des divisions orientées de la
crampon et la fronde de l’algue adulte, qui ont respectivement pour origine les deux premières
de l’embryon de Fucus illustrée par la formation tardive d’embryons adventifs à partir de cellules
plusieurs rhizoïdes, qui sont issus de la cellule apicale rhizoïdienne et forment le crampon
embryonnaire. Au pôle apical du thalle se forme une dépression, à la base de laquelle est initiée
la croissance de poils apicaux qui atteignent des longueur de l’ordre de 2 cm et cassent au bout
de quelques jours. A la base de ces poils, se met en place une zone méristématique (Oltmanns,
1922). De ce fait, ces poils apicaux sont considérés comme des marqueurs morphologiques du
méristème apical embryonnaire. Il est difficile de garder les jeunes Fucus en culture au delà de ce
stade. En effet, leur croissance se ralentit et ils finissent par se nécroser. De nombreux essais
de culture en laboratoire furent réalisés et ne donnèrent, dans le meilleur des cas, que des
(McLachlan et al., 1971; Fries, 1977; Fries, 1982). Le thalle cylindrique de l’embryon âgé s’aplatit
et entame une croissance dichotomique de part et d’autre des cellules basales à l’origine des
poils. Dans la nature, le passage de la plantule à l’algue adulte semble se faire en quelques
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-
Figure 2 : Embryogenèse précoce de Fucus spiralis
Les zygotes restent sphériques durant toute leur polarisation (14-15 h AF) (A).
L’expression morphologique de la polarité s’effectue par l’émergence du rhizoïde (du
côté opposé à la lumière) (15-16 h AF B) et la première division asymétrique,
perpendiculaire à l’axe de polarité, sépare la cellule thalle de la cellule rhizoïdienne
(24 h AF C). Ces deux cellules donnent naissance, respectivement, à la fronde et au
crampon de l ’algue (H et I). Les divisions suivantes sont également très conservées.
Dans le rhizoïde, la deuxième division s’effectue transversalement comme la plupart
des divisions rhizoïdiennes qui suivront (32 h AF D et 48 h AF E). Dans le thalle, les
divisions se succèdent et sont alternativement parrallèles et perpendiculaires à l’axe
de polarité (E). AT, cellules apicale du thalle; BT, cellules basales du thalle; AR,
cellules apicales du rhizoïde, BR1 et BR2, cellules basales du rhizoïde. Après deux à
trois semaines, une région méristématique est mise en place à l’apex du thalle et
précède l ’émergence de poils apicaux (pa) (F). Chez certains embryons se
développent des embryons adventifs (tête de flèche) à partir de la partie rhizoïdienne
de l’algue (G). Après deux mois, la jeune algue s’est développée (H) et donnera, par
croissance, l’algue adulte (I). L’échelle représente en A-C 30 µm, en E 40 µm en F et
G 100 µm, en H 400 µm et en I 20 cm. D’après Bouget et al., 1998.
mois (2 à 4 mois environ), soit beaucoup plus rapidement que la durée de deux ans rapportée
la recherche sur l’embryogenèse végétale. L’embryon, de petite taille, est prisonnier des tissus
constitue une alternative, cependant les premiers stades de développement ne reflètent pas
des zygotes se réalise facilement en eau de mer et leur adhérence naturelle en permet la
manipulation aisée. De plus, leur taille relativement importante (80-100 µm) et l’absence de
par ailleurs difficiles chez les végétaux supérieurs. L’abondance de matériel disponible rend
suffisamment lentement pour pouvoir les étudier avec précision. Le zygote de Fucus est donc
4
-
semaines permet difficilement d’envisager la mise en place d’approches génétiques du
DEVELOPPEMENT
choix en biologie du développement. Ainsi, dès 1854, Gustave Thuret put observer et décrire la
Yamanouchi (1909) poursuivirent les études cytologiques de Thuret sur la gamétogenèse chez
le Fucus, ce qui les conduisit à étudier la mitose. Dans ce cadre, la mise en place et l’organisation
du fuseau mitotique ainsi que la condensation des chromosomes, dans le jeune zygote, fut
zygote pouvait être imposée par un gradient lumineux : la germination du rhizoïde s'effectue
toujours au pôle opposé à la source lumineuse. Il nota qu’à l’obscurité les zygotes en culture
dense ont tendance à germer les uns vers les autres. Ce phénomène sera qualifié plus tard
facteurs extérieurs suscita l’intérêt de nombreux biologistes. Des études descriptives sur
l’embryologie expérimentale chez les plantes. Au début du siècle (1907), Hans Kniep
s’interrogea sur le mode d’action des signaux cellulaires impliqués dans la formation du rhizoïde.
Il rechercha notamment, quel pouvait être l'effet de la lumière sur ces signaux et en discuta le
mode d'action putatif. Ses expériences constituent l’ébauche de nombreux travaux ultérieurs.
5
-
- la polarité zygotique peut être orientée à volonté par un vecteur lumineux pendant une
période définie, puis le zygote, toujours sphérique, devient réfractaire à l’orientation lumineuse et
germe selon la dernière orientation lumineuse qui lui a été imposée lors de sa période de
- chez l’embryon de deux cellules ou plus, à la suite de l’ablation sélective de la (ou des)
manquante, indépendamment de l’orientation du vecteur lumineux imposée. Quatre vingt dix ans
plus tard, des expériences similaires réalisées par microchirurgie laser démontrèrent l’existence
d’une information de position au sein de l’embryon (Berger et al., 1994; Bouget et al., 1998).
Hurd, en 1920, mit en évidence l’action prépondérante de la lumière bleue sur la polarisation des
zygotes et Lund (1923) découvrit qu’ils répondaient également à des champs électriques. Par la
polarisation des zygotes, tels que la température (Lowrance, 1937), la force gravitationnelle
photosensibilité est suivie de la formation d’un axe polaire dont l’expression morphologique
différée est la germination (Whitaker et Lowrance, 1936). En 1931, Knapp publia des résultats
zygote de Fucus avant d’être confirmés très récemment, chez Pelvetia (Hable et Kropf, 2000).
A partir des années 60, deux auteurs émergent et ont une influence considérable sur
l’orientation des recherches sur les mécanismes de polarisation du zygote de Fucus : L. F. Jaffe
polarité et met en évidence l’existence d’un courant transcellulaire associé à des transport de K+
processus biochimiques et moléculaires mis en jeu lors de la polarisation. Ceci le conduit à définir
6
-
plusieurs phases dans la polarisation et à élaborer un modèle de travail que nous détaillerons
ultérieurement. Au cours des dernières années, des efforts croissants ont été réalisés afin de
préciser les acteurs moléculaires et les voies de signalisation impliqués dans la polarisation. La
MORPHOGENESE
localisation polarisée de déterminants cytoplasmiques, qui est le plus souvent suivie par une
division asymétrique de la cellule. Chacune des cellules filles hérite ainsi d’un patrimoine
particulier, qui reflète et/ou spécifie son destin cellulaire (développement autonome). Le jeu des
tardive n’a pas été clairement établie car seuls les effets précoces de l’inhibition de la
polarisation ont été observés, et les répercussions sur le modelage tardif de l’embryon ne sont
jeune embryon. Ceci suggère que la localisation de déterminants morphogénétiques joue un rôle
important pour la différenciation des deux premières cellules de l’embryon (Quatrano, 1973;
Shaw et Quatrano, 1996a). Cependant, chacune des deux cellules de l’embryon est capable,
plus, au sein de l’embryon de trois cellules, la cellule apicale rhizoïdienne est capable, après
division, de compenser aussi bien l’ablation de la cellule thalle que celle de la cellule basale
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-
rhizoïdienne (figure 2) (Bouget et al., 1998). Ces résultats indiquent que le développement non-
différentes aux vecteurs environnementaux (revue par Quatrano, 1974). Le stimulus lumineux a
été de loin le plus étudié. Le zygote de F. spiralis est sensible à la lumière de 4/6 h à 10 h AF.
selon l’orientation de la lumière qui lui a été imposée. Durant cette période, l’expérimentateur peut
lumineux. Cette période pendant laquelle la polarité est dite labile, est appelée formation de
l’axe. Elle est suivie d’une période pré-germinatoire (10 à 14 heures), pendant laquelle le zygote
est réfractaire aux changements d’orientation de la lumière : c’est la période de fixation de l’axe.
vecteur imposé. Ce protocole expérimental a été largement utilisé pour définir les événements
B.3.1. La fécondation
mécanisme qui implique les microtubules, à une vitesse moyenne de 0,11 à 0,29 µm/mn
(Swope et Kropf, 1993). Chez Fucus et Pelvetia, la caryogamie a lieu entre 2 et 4 h AF, tandis
8
-
Figure 3 : Protocole expérimental de détermination des
périodes de formation et de fixation de l’axe de polarité
orientation de la germination:
1
A aléatoire
1 selon le vecteur
B
lumineux 1
1 2 selon le vecteur
C
lumineux 2
1 1 2 selon le vecteur
D
lumineux 1
l’oosphère (Brawley et al., 1976). Le pronucleus femelle est maintenu en position centrale par le
un milieu homogène (à faible densité et à l’obscurité), où ils ne sont soumis à aucun stimulus
suffisant pour les polariser, germent selon une orientation aléatoire et sont donc capables de se
polariser. Au début du siècle dernier, des études réalisées sur le zygote de Cystoseira barbata
les Fucales, mais ce n’est que très récemment qu’une localisation transitoire de l’actine corticale a
une étroite corrélation entre le taux de polyspermie et la formation d’embryons possédant deux
l’anthérozoïde provoque donc une asymétrie initiale, matérialisée par la localisation transitoire du
cytosquelette d’actine, qui serait suffisante pour induire et orienter la polarisation. Par la suite,
cette première orientation de la polarité est annulée par d’autres stimuli environnementaux plus
efficaces.
La période pendant laquelle aucune asymétrie n’est détectée, s’étend chez Fucus
spiralis jusqu’à 6 h AF et peut être conçue comme une période de potentialisation de la cellule à
répondre à son environnement. Les composants pariétaux (cellulose, alginates, fucanes peu
sulfatés et polyphénols) sont mis en place de façon uniforme et permettent au zygote d’adhérer
au substrat (Novotny et Forman, 1974; Vreeland et al., 1993). Simultanément, les synthèses
temps (Jaffe, 1968). La sensibilité au “voisin” (effet de groupe) interviendrait très tôt après la
fécondation, tandis que la photosensibilité n’apparaît que plus tard (vers 5 h AF pour F. spiralis)
9
-
(Berger et Brownlee, 1994). De plus, parmi ces facteurs, certains prédominent sur les autres.
Ainsi, l’attraction mutuelle des zygotes prévaut sur l’orientation par la lumière (Bentrup et Jaffe,
1968). La qualité d’un facteur donné est également très importante (par exemple, la lumière
bleue prédomine sur la lumière blanche). Dans la nature, tous ces facteurs agiraient en synergie
L’idée que ces facteurs n’agissent pas en réorientant un axe préformé mais sont à
semblait difficilement concevable que ces zygotes bipolaires résultent du dédoublement d’un
axe préformé, il était généralement accepté que l’axe de polarité du zygote est formé de novo.
Cette conception est remise en cause par le fait que l’anthérozoïde constitue un stimulus
suffisant pour induire la polarité (Hable et Kropf, 2000). De plus, quel que soit l’inducteur de la
même moment pour une espèce donnée (Hable et Kropf, 1998). Enfin, la réorientation de la
polarité, à la suite de la fécondation, requiert la mise en place de facteurs qui lui sont propres et
qui, plus tard, pourraient être utilisés rapidement lors d’un repositionnement de la polarité.
est fonction de l’intensité lumineuse (Hurd, 1920). Cependant, seules deux études nous
renseignent sur les mécanismes de perception du signal lumineux. Elles sont en profond
étude suggère que le zygote aurait la capacité de focaliser la lumière incidente au pôle rhizoïdien
au travers de son cytoplasme, qui servirait en quelque sorte de lentille convergente. Les
auteurs de cetravaux observent que la photopolarisation est inhibée par le ferricyanure qui est
préférentiellement réduit au pôle rhizoïdien. Ceci a conduit à l’hypothèse qu’une chaîne rédox
10
-
membranaire interviendrait en aval d’un photorécepteur localisé au pôle rhizoïdien (Berger et
Brownlee, 1994). La seconde étude démontre que les zygotes absorbent la lumière au pôle
thalle et soutient que la lumière ne peut pas être focalisée au pôle rhizoïdien (Robinson, 1996a).
Le fait que, chez les embryons âgés, les rhizoïdes s’orientent toujours en réponse à la lumière
malgré l’évolution des propriétés optiques due aux multiples cellules, est en faveur de la
dernière hypothèse. Des travaux plus récents indiquent qu’un gradient de GMPc est nécessaire
rétinal dans les zygotes a conduit Robinson à proposer un modèle faisant intervenir la
systèmes visuels de vertébrés (Robinson et al., 1998). Une des faiblesses de ce modèle
réside dans la lenteur de l’élévation du GMPc en réponse à la lumière (2 h). En effet, l’essence
rapide du signal lumineux grâce à une forte production de GMPc (1 photon déclenche la
Les premières asymétries observées dans le zygote sont peu marquées, ce qui rend
leur détection difficile. Elles ont principalement été observées en réponse au vecteur lumineux et
peuvent être repositionnées par un changement d’orientation de ce vecteur (figure 4). Aussi, je
propre à la formation n’a été identifié et les asymétries détectées sont amplifiées au cours de la
peut être mis en évidence par une plasmolyse marquée en milieu hypertonique.
11
-
Figure 4 : Changements physiologiques et structuraux au
cours de la polarisation des zygotes de fucales
Lumière
L’intégrité du cytosquelette d’actine, mais non celle des microtubules, est indispensable
à la formation de l’axe (Nelson et Jaffe, 1973; Quatrano, 1973; Brawley et Quatrano, 1979).
B) abolissent les sécrétions polarisées de matériel gélatineux amorphe (gelée) qui sont à
l’origine de la formation d’une zone claire située au pôle rhizoïdien (figure 4) (Hable et Kropf,
1998). La cytochalasine D diminue les courants électriques dans l’embryon germé et les
Malheureusement cette dernière observation ne porte que sur trois zygotes et nécessiterait une
confirmation expérimentale.
préférentielle chez le zygote et, de ce fait, les modifications des contacts plasmalemme-paroi au
pôle rhizoïdien présomptif apparaissent comme une conséquence du flux dirigé d’exocytose
(Hable et Kropf, 1998). De nouvelles molécules, dont la nature reste à préciser, seraient
plasmalemme-paroi. Chez Fucus, des modifications similaires semblent avoir lieu lors de la
formation de l’axe, car la plasmolyse a lieu au site présomptif de la germination (Whitaker 1941;
Reed et Whitaker, 1941). Cependant, le flux dirigé de vésicules d’exocytose n’interviendrait que
plus tard, au moment de la fixation de l’axe (Shaw et Quatrano, 1996a). Chez Fucus,
photopolarisation mais inhibe la fixation de l’axe (Shaw et Quatrano, 1996a), alors qu’un
1998). Il faut cependant remarquer que la durée d’incubation des zygotes de Fucus en BFA est
seulement d’une heure pour les expériences de photopolarisation contre 6 heures pour les
expériences de fixation, et il serait judicieux de vérifier qu’un traitement plus précoce et plus long
12
-
B.3.6. Le calcium libre
thalle ont été détectés avant toutes les autres asymétries. L’étude de ces courants dans des
milieux de différentes compositions ioniques, suggère qu’ils sont, en partie, attribuables aux ions
calcium (Nuccitelli, 1978). L’utilisation de 45Ca 2+ permit de mettre en évidence un influx de calcium
plus important au pôle rhizoïdien qu’au pôle thalle, 2 h après la stimulation des zygotes de
Pelvetia par la lumière, c’est à dire 6 h AF (Robinson et Jaffe, 1974). A ce stade, le calcium serait
majoritairement responsable du courant transcellulaire. Cet influx décroît par la suite mais se
stabilise en situation asymétrique au pôle rhizoïdien (revue par Robinson et al., 1999). Ces
Le rôle du calcium dans la croissance apicale du rhizoïde est actuellement bien établi et
un gradient de calcium a été visualisé dans le rhizoïde en croissance (Brownlee et Wood, 1986).
Il s’étend entre les valeurs extrêmes de 400 nM à la pointe rhizoïdienne et 100 nM, 20 à 30 µm
en deçà de cette région. Un plus faible gradient a pu être détecté par une sonde fluorescente
l’intervention des ions calcium lors de la formation de l’axe reste discutée. Les zygotes se
polarisent dans un gradient d’ionophores spécifiques du calcium et forment leur rhizoïde vers la
observe que les zygotes de Pelvetia ne peuvent se photopolariser lorsqu’ils sont en eau de
mer artificielle sans calcium, suggérant le rôle non négligeable du calcium extracellulaire pour
les zygotes de Fucus gardent la capacité à se photopolariser dans un milieu déplété en calcium
(Kropf et Quatrano, 1987; Love et al., 1997). Il apparaît même que le potassium seul suffit à
leur photopolarisation (Hurst et Kropf, 1991). Néanmoins, Love démontre que plusieurs agents
photopolarisation, ce qui renforce les résultats similaires obtenus par Robinson avec les agents
bloquants D600 et le Gd3+ (Love et al., 1997; Robinson, 1996). Love propose que le calcium
intracellulaire libre aurait un rôle majeur par rapport au calcium extracellulaire pour la
13
-
photopolarisation. Les différences observées entre Pelvetia et Fucus pourraient être dues à des
variations dans leurs capacités pariétales à chélater le calcium, ce qui rendrait la déplétion de
calcium plus difficile chez Fucus. En effet, la paroi des algues brunes contient des polymères
d’acide guluronique, qui chélatent le calcium, et constitue de ce fait un stock non négligeable de
l’illumination des zygotes mais ne permettent pas de déterminer si le calcium est nécessaire
récents travaux viennent combler cette lacune. En réponse à la lumière, un agent bloquant
fluorescent spécifique des canaux calciques, la dihydropyridine (DHP), se localise au pôle non
éclairé des zygotes, et peut être repositionné lorsque l’orientation lumineuse est inversée, ce qui
suggère que des canaux calciques sont relocalisés au pôle rhizoïdien durant la période de
de l’activité de canaux isolés ne révèlent aucune asymétrie dans la distribution des canaux
calciques dans l’embryon de deux cellules et la DHP n’inhibe l’activité d’aucun de ces canaux
après application du vecteur lumineux) une élévation de calcium aurait lieu au site présomptif
est indirecte (ratio-imaging à partir de deux sondes différentes) et d’autres expériences seraient
nécessaires pour affirmer avec certitude qu’il existe un gradient de calcium lors de la formation de
l’axe.
Quoiqu’il en soit, l’ensemble de ces résultats suggère que la calcium intra ou/et
les auteurs s’accordent pour attribuer au calcium un rôle d’amplificateur plutôt que d’initiateur de
la polarisation.
Une protéine apparentée à la calmoduline a été isolée chez Pelvetia et Fucus (Brawley
polarisation mais son rôle dans la formation proprement dite reste controversé. Selon les
14
-
travaux de Love, la microinjection de calmoduline accentue la photopolarisation des zygotes
Fucus tandis que les antagonistes de la calmoduline inhibent la photopolarisation (Love et al.,
photopolarisation mais inhibe la germination (Pu et Robinson, 1998). Il est donc trop tôt pour
cours de laquelle les phénomènes initiés lors de la formation (les courants transcellulaires,
gradient de calcium et les sécrétions polarisé) s’amplifient (figure 4). Lors de la fixation, le site
d’émergence du rhizoïde est déterminé, même si, plus tard, le rhizoïde en croissance continuera
de s’orienter selon un phototropisme négatif. Ceci laisse présumer que la fixation de l’axe résulte
photodésensibilisation.
B.4.1. Le cytosquelette
fixation de l’axe du fait que sa localisation au futur pôle rhizoïdien a été détectée initialement
l’axe chez des zygotes dont l’axe est déjà formé, de sorte que les zygotes continuent de
Love rapporte, d’ailleurs, que seule la fixation de l’axe serait empêchée par les inhibiteurs de la
plus longues lors des tests de fixation (7h) que lors des tests de formation (3h) (Love et al.,
1997). L’ensemble de ces résultats indique que le rôle essentiel des microfilaments d’actine pour
quant à eux, ne semblent pas intervenir au cours de la fixation de l’axe de polarité, puisque leur
15
-
B.4.2. La paroi
la fixation de l’axe. Les protoplastes sont capables d’enregistrer le signal lumineux et d’y
répondre une fois qu’ils ont régénéré une paroi, mais, tant que la paroi est absente la
réorientation de l’axe reste possible (Kropf et al., 1988). Des pseudoprotoplastes de cellule
thalle ou rhizoïdienne peuvent être obtenus par microchirurgie laser, à partir d’un embryon de
l’inverse, une cellule isolée dans sa paroi ne perd pas sa polarité, ce qui confirme le rôle de la
Quelles sont les molécules impliquées dans les interactions membrane-paroi et quels
sont leurs rôles? Ces questions firent l’objet de nombreuses investigations, qui conduisirent à
l’élaboration d’un modèle de travail. Ce modèle propose qu’un complexe de stabilisation de l’axe
1990) (figure 5). Ce modèle est inspiré des adhésions focales dans les cellules animales et du
complexe mis en place dans les levures lors des phénomènes de bourgeonnement et de
conjugaison (Craig et Jonhson, 1996; Cid et al., 1995). En effet, ces deux situations sont
Chez le zygote de Fucus, des fucanes très sulfatés sont incorporés dans la paroi
ces molécules furent considérées comme de bons candidats pour assumer le rôle d’ancrage de
la polarité (Goodner et Quatrano, 1993). En effet, lorsque la fixation de l’axe est inhibée par la
hypertonique permet leur localisation (Novotny et Forman, 1974). De plus, des zygotes cultivés
16
-
Figure 5 : Modèle de l’établissement de la polarité zygotique :
le complexe de stabilisation de l’axe
Lumière
Perception
et transduction
du signal Vésicules contenant
des canaux ioniques
Photorécepteur
Vésicules contenant
Paroi cellulaire
du matériel pariétal
Formation
de l’axe de polarité Protéines apparentées
aux intégrines
Microfilaments
d’actine
Déterminants
Fixation du site rhizoïdien
de l’axe de polarité
Composés pariétaux d’ancrage
du cytosquelette d’actine :
Protéine apparentée
à la vitronectine
Fucanes sulfatés
Croissance polarisée
(germination)
Sécrétions polarisées
Division cellulaire
Protéines impliquées
asymétrique dans la fusion des vésicules à la membrane
gardent un aspect sphérique mais se divisent. Cependant, ces zygotes adhèrent mal au
substrat, et de ce fait après retour en eau de mer normale, l’orientation de leur germination ne
renseigne pas sur leur capacité à se polariser durant le traitement. Shaw et Quatrano (1996a)
ont montré que, chez Fucus, l’inhibition des sécrétions par la BFA empêche la localisation des
des molécules sécrétées, dont les composés sulfatés, auraient un rôle important pour la fixation
de l’axe de polarité. L’ensemble de ces résultats a tout naturellement conduit à l’hypothèse que
les fucanes sulfatés localisés au pôle rhizoïdien, par une exocytose dirigée dépendante des
filaments d’actine, seraient des acteurs essentiels de la fixation de l’axe. Les composés sulfatés
sont de ce fait couramment utilisés comme marqueurs de la fixation de l’axe (figure 5).
Toutefois, Crayton et colaborateurs montrèrent, dans une étude isolée, que les zygotes
cultivés en eau de mer sans sulfate mais supplémentée en méthionine, manquent d’adhérence
mais peuvent se photopolariser et germer bien qu’ils ne contiennent pas de fucanes sulfatés
dans leur paroi (Crayton et al., 1974). Ces embryons ne “produisent pas de rhizoïde allongé
et al., 1992). Des expériences, que nous avons réalisées en collaboration avec C. Brownlee,
nuancent également le rôle essentiel attribué aux fucanes sulfatés lors de la fixation de l’axe
(résultats non publiés). Nous avons pu constater que des zygotes cultivés en eau de mer
sans sulfate, mais dont l’adhésion est favorisée par la polylysine, ne germent pas mais forment
et fixent un axe de polarité. La polarisation, bien que retardée, s’effectue donc en l’absence de
localisation de composés sulfatés au pôle rhizoïdien. Nous avons obtenu des résultats
pariétale des polyphénols, au cours du développement normal, est identique à celle des
composés sulfatés lors des différents traitements. Quelle que soit la nature des composés
sulfatés, il apparaît donc qu’ils joueraient un rôle dans la morphogenèse rhizoïdienne et non
dans la fixation de l’axe de polarité. L’inhibition de la fixation de l’axe par la BFA empêcherait
donc la mise en place d’autres molécules clé pour l’ancrage de la polarité, qui restent à identifier.
17
-
B.4.4. Les acteurs du continuum paroi-membrane-cytosquelette
D’autres tentatives pour isoler des molécules faisant partie du complexe-relais entre le
cytosquelette d’actine et la paroi ont été réalisées. Ainsi, des protéines reconnues par des
anticorps anti-vitronectine, anti-vinculine et anti-ß-intégrine ont été mises en évidence dans les
extraits d’embryons de deux cellules (figure 5) (Quatrano et al., 1991). L’anticorps anti-
vitronectine directement ajouté aux cultures de zygotes aurait un effet inhibiteur sur leur capacité
d’adhésion et sur le maintien de la polarité mais non sur son établissement. L’immuno-détection
in situ suggère que la protéine reconnue par cet anticorps serait localisée dans la paroi
rhizoïdienne de l’embryon de deux cellules (Wagner et al., 1992). Les tentatives d’identification
d’un gène codant la vitronectine ont échoué. Par la suite, Henry et collaborateurs (1996) mirent
en évidence que l’actine est localisée aux sites de fortes interactions entre le plasmalemme et la
paroi dans la pointe rhizoïdienne. Le nombre de ces interactions apparaît plus faible lorsque les
consensus de liaison des molécules, telle que la vitronectine, aux intégrines (Henry et al., 1996).
d’affirmer avec certitude que ce type d’interaction plasmalemme-paroi est essentiel à la fixation
reste mal comprise. Néanmoins, la localisation de l’actine apparaît être prépondérante (figure 4
orienter les sécrétions polarisées. Lors de la formation de l’axe, l’exocytose de vésicules au pôle
rhizoïdien pourrait être responsable de la mise en place localisée de canaux calcium. Il est
pôle rhizoïdien et participe à la création d’un courant transcellulaire entrant au pôle rhizoïdien et
sortant au pôle thalle. L’élévation de calcium favoriserait la polymérisation de l’actine ainsi que
18
-
protéines d’adhésion et de pontage, et de polyphénols sulfatés, permettrait d’ancrer les
rhizoïdien, serait à l’origine d’une modification des propriétés pariétales permettant l’émergence
ultérieure du rhizoïde.
Les synthèses d’ARNm et protéiques ont lieu avant la période photosensible ce qui
suggère que les phénomènes impliqués dans la polarisation sont régulés par voie post-
traductionnelle (Quatrano 1968; Kropf et al., 1989). Les ARNm sont localisés au pôle thalle dès
la fixation de l’axe mais la signification biologique de cette localisation, qui est dépendante des
B.6. LA GERMINATION
A son apex, les microfilaments d’actine et le gradient de calcium intracellulaire sont aisément
détectés (Brownlee et Wood, 1986; Kropf et Quatrano, 1987). Le gradient de calcium est
pollinique (Rathore et al., 1991; Miller et al., 1992). Le calcium stabilise la polymérisation des
pA (Nuccitelli et Jaffe, 1974). Ils résultent d’un influx de Ca2+, K + , Na + et d’un efflux de Cl - au
pôle rhizoïde ainsi que d’un efflux des même ions au pôle thalle (Jaffe et Nuccitelli, 1974;
Robinson et Jaffe, 1974). Dans l’embryon germé, ces courants sont dépendants de l’intégrité du
mise en place de nouveaux canaux ioniques par exocytose (Brawley et Robinson, 1985).
19
-
(Golgi et vésicules abondantes) alors que le pôle thalle présente de nombreux chloroplastes
(Quatrano, 1972; Brawley et al., 1977). La ségrégation artificielle des organites par
centrifugation avant la germination, montre que le pôle thalle se développe du côté où les
chloroplastes se sont accumulés (Beams, 1937; Whitaker, 1940). Néanmoins, la violence d’un
des organites au sein du zygotes, refléterait plutôt la spécification de deux pôles qui, à la suite
de la première division cellulaire, sont isolés l’un de l’autre. Chacune des cellules filles adopte un
mode de croissance et une physiologie propre aux fonctions des tissus auxquels elle donnera
naissance.
B.7. LA DIVISION
surtout celle du premier cycle cellulaire sur lequel il n’existe que très peu de données. Les
(Evans, 1962). Motomura soupçonne la nécessité d’un facteur localisé dans le pronucleus
femelle pour la réplication de l’ADN, et d’un facteur cytoplasmique de type MPF (M-phase
La mitose a lieu juste après la germination (16-20 h AF) alors que la cytodiérèse
s’effectue entre 20-24 h AF (revue par Kropf, 1992). Le moment de la première division est bien
mieux conservé, au sein d’une même espèce, entre des lots de zygotes dans des états
physiologiques différents et même entre les genres Fucus et Pelvetia, que ne le sont les
B.7.1. La mitose
20
-
Les centrioles des centrosomes proviennent des corpuscules basaux des flagelles de
1999). Les microtubules émanent à partir de la périphérie nucléaire et présentent une distribution
radiale homogène. Leur nombre s’accroît au fur et à mesure du développement (Kropf et al.,
deviennent les centres de nucléation des microtubules (centre organisateurs des microtubules
MtOC) (Allen et Kropf, 1992). Ils migrent lentement et de manière asynchrone pour se placer en
position diamétralement opposée autour du noyau selon une orientation aléatoire par rapport à
l’axe de polarité (figure 4) (Nagasato et al., 1999; Motomura, 1994). Les MtOC s’alignent alors
avec l’axe de polarité, par un mécanisme dépendant des microtubules et de l’actine, provoquant
une rotation du noyau (Kropf et al., 1990; Allen et Kropf, 1992; Bisgrove et Kropf, 1998). De ces
MtOC émanent des microtubules qui s’allongent vers le pôle rhizoïdien et fourniraient la force
motrice principale nécessaire à la rotation nucléaire (Allen et Kropf, 1992). L’actine corticale ne
servirait que de point d’ancrage des microtubules. La rotation nucléaire permet d’orienter le plan
(Allen et Kropf, 1992; revue par Quatrano et Shaw, 1997). Ceci suggère que l’organisation
polaire des microtubules au moment de la germination, qui est retrouvée à la pointe rhizoïdienne
Division nucléaire
Motomura (1994) décrit de manière très détaillée les événements de mitose observés en
et Williams, 1896; Yamanouchi 1909; Brawley et al., 1977). La mitose est semblable à celle des
autres algues brunes (Markey et Wilce, 1975; La Claire, 1982; Ktsaros et Galatis 1992). La
prophase est initiée par la condensation du matériel nucléaire et la nucléation des asters à
chaque pôle du futur fuseau. Une discontinuité dans la membrane nucléaire apparaît
21
-
tardivement, principalement aux pôles du fuseau et s’accentuera jusqu’en fin de métaphase.
Lors de la métaphase, les chromosomes s’alignent sur le plan équatorial du fuseau qui s’est
les deux pôles, (microtubules polaires) et d’autres se terminent sur des structures
séparation des chromatides soeurs vers chacun des pôles de la cellule, phénomène qui
télophase, la membrane nucléaire se reforme autour des nuclei dans lesquels la chromatine se
décondense et le nucléole apparaît. Ces nuclei sont pourvus chacun d’une paire de centrioles.
B.7.2. La cytodiérèse
l’actine que les microtubules. En effet, l’actine est localisée au plan de division alors que les
microtubules n’y sont pas détectés (Brawley et al., 1977). Cependant, le clivage n’est pas
1977). L’initiation du clivage centripète n’est pas bien comprise, mais la fusion de vésicules
endoplasmique rugueux et l’appareil de Golgi se développent entre les deux noyaux. L’actine,
sous forme de collier au plan de clivage, ne se contracte pas et persiste très longtemps après la
division. Les transcrits d’actine sont également localisés au niveau de ce collier et contribuent
très probablement à la localisation de l’actine à ce site (Bouget et al., 1996). Le rôle de l’actine
dans le clivage cellulaire reste à préciser. La cytodiérèse de Fucus diffère donc de la cytodiérèse
transitoirement un réseau dense (la bande préprophasique) qui marque le futur site de division
22
-
II. LE CYCLE CELLULAIRE
Le cycle de division cellulaire est le moyen fondamental par lequel les êtres vivants se
propagent : chez les espèces unicellulaires, chaque division produit un nouvel organisme,
tandis que chez les espèces pluricellulaires, des profils complexes de divisions permettent de
phases sont généralement précédées de phases préparatrices appelées “Gap” (G) pour
espace (figure 6). En G1, les facteurs environnementaux et physiologiques, qui sont intégrés
hormones, augmentation de masse cellulaire, lumière pour les cellules végétales). Ces facteurs
n’influencent la cellule que pendant une période définie de la phase G 1, de telle sorte que
lorsque les conditions sont favorables, la cellule s’engage irréversiblement dans le cycle de
division. Ainsi, au delà de cette transition appelé START (pour les levures) ou point de
restriction (R) chez les eucaryotes supérieurs, la cellule achève son cycle cellulaire
revanche, lorsque les conditions ne sont pas favorables à la division, les cellules somatiques
peuvent entrer réversiblement dans un état quiescent qui définit la phase G0. Durant la phase
S, les chromatides soeurs sont néo-synthétisées. Pendant la phase G2, la masse cellulaire peut
soeurs qui constitueront le support de l’information génétique des cellules filles. La mitose se
23
-
Figure 6 : Les différents complexes CDK/cyclines
intervenant lors de la progression
dans le cycle cellulaire
CDC28
Levure (S. Cerevisiae)
CLB1-2
Eucaryotes
CDC28 cdc2
Cycline B supérieurs
cdc2
CLN3
M Cycline D
CDC28
Cycline A Cdk4/6
cdc2 G2 G1
START
Cycline E CLN1-2
cdk2 CDC28
S
Cycline A
cdk2
CLB5-6
CDC28
Après la séparation des chromatides soeurs, les noyaux fils s’individualisent et la cytodiérèse a
lieu. La durée d’un cycle est très variable selon le type de cellule et l’organisme. Les variations
les plus importantes concernent la phase G1. La durée d’un cycle est de 8 minutes pour une
et Hunt, 1993).
B. L ES KI N A S E S D E P E N D A N T E S D E S C Y C L I N E S A S S U R E N T L A P R O G R E S S I O N
B.1. I DENTIFICATION
L’identification des premières kinase dépendantes des cyclines (CDK) et de leur fonction
respectivement sur l’oeuf de xénope et la levure. Des études cellulaires démontrèrent l’existence
d’un facteur capable de déclencher la maturation ovocytaire chez le xénope (Rao et Johnson,
1970; Masui et Markert, 1971). Ce facteur fut ultérieurement identifié comme étant responsable
de la phase M (méiose et mitose) dans toutes les cellules eucaryotes et baptisé "M phase
promoting factor" (MPF) (revue par Kishimoto, 1988). Parallèlement, l’approche génétique permit
d’isoler des mutants de levure cdc (pour “cell cycle division”) (Hartwell, 1974; Nurse et al., 1976;
Nasmyth et Nurse, 1981; Beach et al., 1982) et conduisit à l’identification du gène cdc2 chez
Les mutants cdc2- et CDC28 - sont arrêtés en G1 et en phase M, ce qui suggère que les CDK
sont impliquées tant dans l’entrée en phase S que dans la progression mitotique (Nurse et
d’une sous-unité catalytique de 34 kDa, qui est codée par le gène homologue cdc2 et possède
une activité kinasique spécifique des résidus serine et thréonine (S/T kinase) (Dunphy et al.,
24
-
1988; Gautier et al., 1988) et d’une protéine, dont la concentration fluctue au cours du cycle
(Evans et al., 1983; Murray, 1989; Gautier et al., 1990). Cette protéine, qui reçut le nom de
cycline, s’accumule en interphase pour atteindre un niveau maximum en mitose, puis décroît
rapidement en fin de mitose (revue par Hunt, 1989). L’activité du MPF est directement corrélée à
l’abondance de cette cycline qui représente donc une sous-unité régulatrice positive. Le MPF
est un des représentants d’une famille hétérodimérique de S/T kinases appelées Kinases
De nombreux gènes homologues de cdc2 furent identifiés par la suite chez les
eucaryotes supérieurs (Lehner et O’Farrell, 1990; Paris et al., 1991; Meyerson et al., 1992). Les
protéines codées par ces gènes sont des S/T kinases qui possèdent une masse moléculaire de
(Meyerson et al., 1992; Pines, 1995). Le site catalytique, de 300 acides aminés, contient un
motif conservé de liaison à la cycline “PSTAIRE” (cdk1, cdk2, cdk3) ou divergent (cdk4 :
PSTVRE, cdk 5 : PSSALRE). L’association à une cycline n’a pas été démontrée pour d’autres
protéines apparentées à cdc2, qui possèdent un motif PSTAIRE ou divergent, mais ces
laquelle s’associent des cyclines spécifiques, selon la phase du cycle, conférant ainsi à la
kinase sa spécificité (Stern et Nurse, 1996; Mendenhall et Hodge, 1998) (figure 6). On distingue
classiquement les cyclines de G1 (CLN) et les cyclines mitotiques (CLB). Chez les eucaryotes
superieurs, la multiplicité des cyclines s’ajoute à celle des kinases, mais les possibilités de
combinaison restent réduites car il existe une spécificité entre les sous-unités catalytiques et les
phase S précoce et ne peuvent s’associer avec cdk1 (homologue de cdc2) qui intervient en fin
25
-
phosphorylation, les différents complexes CDK/cyclines permettent la progression de la cellule
systèmes biologiques. Les CDK contrôlent au moins deux événements essentiels à la transition
G 1/S : elles activent la transcription de gènes nécessaires à la phase S ainsi que celle des
mise en place des complexes d’initiation de la réplication (revue par Heichman et Roberts, 1994;
protéines apparentées p107 et p130, ce qui permet la libération des facteurs de transcription
(E2F/ DP1) liés à ces protéines, facteurs qui contrôlent l’expression de protéines requises pour
transcription E2F/DP1, et contrôlent ainsi la durée de la phase S (Krek et al. 1994; Xu et al.,
1994).
Les CDK de phase S sont colocalisées aux sites de réplication avec les protéines de la
réplication comme RP-A (Cardoso et al., 1993). Elles activeraient le désenroulement de l’ADN
réplication aux origines de réplication contenant de l’ADN désenroulé (Roberts, 1993). En effet,
des expériences utilisant le virus oncogène SV40 montrent que les CDK activent la fonction
qui reconnaissent les origines de réplication (ARS pour Autonomous Replicative Sequence),
dont l’importance est fondamentale pour le déroulement correct de la phase S (revue par
Heichman et Roberts, 1994). Certaines sous-unités des ORC, ainsi que de nombreux produits
de gènes impliqués dans la régulation des ORC (dont CDC6) possèdent des sites de
26
-
protéines par les CDK ne sont toujours pas clairement établis. Récemment, il a été montré que
Les CDK assurent également que la réplication n’ait lieu qu’une seule fois par cycle.
Ainsi, chez Schizosaccharomyces pombe, certaines mutations de cdc2 ou cdc13 (qui code la
cycline mitotique), conduisent à une re-réplication de l’ADN sans qu’il n’y ait eu de mitose (Broek
et al., 1991; Hayles et al., 1994). L’ensemble des données actuelles indiquent que les CDK
1996).
L’activité des CDK mitotiques est essentielle à l’entrée en mitose. Elle est responsable
place du fuseau mitotique (revue par Kishimoto, 1994). Bien que de nombreux substrats de
cdc2 soient identifiés in vitro (Nigg, 1991), la complexité des événements et des inter-
régulations survenant in vivo rend la compréhension de la fonction directe des CDK dans les
événements mitotiques difficile. Je me cantonnerai donc à illustrer le rôle des CDK par des
exemples simples.
liaison à l’ADN, telles que l’histone H1 et les protéines HMG (High Mobility Group) (Roth et
Allis, 1992; Schwanbeck et Wisniewski, 1997), qui sont substrats de cdc2 en mitose (Arion et
al., 1988; Labbé et al., 1989; Meijer et al., 1991). In vivo, la phosphorylation de l’histone H1
permettrait l’accès à la chromatine des facteurs directement impliqués dans la condensation des
chromosomes (revue par Kishimoto, 1994). La topoisomérase II, qui est phosphorylée
directement par cdc2 et/ou par la caséine kinase II (CKII), elle-même substrat de cdc2, agit
27
-
La nucléation du fuseau mitotique au niveau des centrosomes et la réorganisation des
microtubules sont également régulées par cdc2 (Verde et al., 1990). La dynamique des
microtubules fait intervenir des phosphorylations inhibitrices des protéines associées aux
microtubules (MAP), auxquelles cdc2 participe. Les MAP sont des protéines qui stabilisent la
fuseau mitotique (Kishimoto, 1994). D’autre part, le complexe cdc2/cycline B régule, par lui-
unité régulatrice positive, la cycline B (revue par Morgan, 1999). La nécessité de cette
inactivation est illustrée par le fait que cdc2/cycline B régule négativement la protéine CENP-E,
apparentée à la kinésine, qui permet l’association des kinétochores aux microtubules et, par là-
même, la séparation des chromosomes en anaphase (Liao et al., 1994). Tant que cdc2/cycline
B est actif, la transition métaphase-anaphase ne peut donc pas avoir lieu. La diminution de
formation des nouvelles enveloppes nucléaires (King et al., 1996). Lors de la cytodiérèse des
un des mécanismes par lesquels la cytodiérèse serait retardée jusqu’à l’inactivation du MPF
La régulation de la synthèse des CDK constitue un moyen sûr, mais néanmoins lent,
pour contrôler l’activité CDK au cours d’événements rapides du cycle. Aussi, les CDK sont-elles
des CDK aux cyclines, constitue la base de la régulation des CDK, à laquelle s’ajoute une
régulation par phosphorylation (revue par Morgan, 1995). Ces phosphorylations, activatrices
permettent une amplification rapide des phénomènes. Enfin, l’intervention d’inhibiteurs de CDK
(CKI pour Cyclin-dependent Kinase Inhibitor) qui agissent principalement sur les CDK de G1,
28
-
Figure 7 : Régulation des complexes CDK/cycline
Cip/Kip Cycline
cdk p9
Ink4
T14 - Y15 T161
mik1 PP2A
myt1
Les CDK possèdent une structure tridimensionnelle très conservée qui permet de mieux
appréhender leur régulation. La poche catalytique de la kinase se situe entre deux lobes et
comprend le site de fixation de l’ATP et de liaison au substrat. Lorsque la CDK est sous forme
phosphate. L’accès de ce site est bloqué par une large boucle (T loop) (De Bondt et al., 1993;
Jeffrey et al., 1995). Les CDK possèdent des résidus très conservés qui peuvent constituer la
activatrices ont lieu, en fonction des CDK, sur des résidus thréonine ou serine placés dans la
boucle T, et les phosphorylations inhibitrices sur les résidus tyrosine et/ou thréonine, en
(ou équivalent dans les CDK non-PSTAIRE) entraîne un changement de configuration favorable
accessible et permet aux phosphorylations activatrices sur les résidus T-161 (ou équivalents) et
inhibitrices sur les résidus T-14 et Y-15 (ou équivalents) de certaines CDK, de s’effectuer
Des expériences in vitro suggèrent que les cyclines seraient impliquées dans la
fois plus efficacement la protéine p107 (apparentée à Rb) que les mêmes CDK associées à la
cycline B1. En revanche, l’activité du complexe cdc2/ cycline B sur la sous-unité p34 du facteur
de réplication et de réparation de l’ADN, RP-A, est cinq fois supérieure à celle du complexe
cdc2/cyclineA (Pan et al., 1993; Peeper et al., 1993). Les cyclines dirigeraient également la
localisation intracellulaire des complexes, ce qui limiterait l’accès spatial et temporel à leur
substrat. Par exemple, les cyclines de type B, au contraire de la cycline A, possède un domaine
CRS (Cytoplasmic Retention Signal) qui, en interphase, permet le maintien du complexe dans
le compartiment cytoplasmique avant que ce domaine ne soit clivée en fin de phase G2 (Pines
et Hunter, 1994).
29
-
Figure 8 : Régulations majeures des complexes
CDK/cycline lors de l’entrée en phase S et en phase M
Ink4
A
Cycline B cdc2
cdc25 cdc2 P
Cycline D
CAK
Cycline B M Rb Cdk 4-6
E2F
P cdc2 P
wee1 Cycline B
G2 G1 CIP/KIP
P
P
P cdc2 START Rb P
S E2F Cycline E
cdk2 P
Transcription
des gènes
de la phase S
Augmentation
B du taux
cdc25/wee1
cdc25 wee1
et est régulé par une dégradation périodique, rapide et programmée des cylines, qui est, dans
certains cas, accompagné d’une régulation transcriptionnelle. La formation des complexes actifs
dépend, en premier lieu, de l’accumulation périodique des cyclines qui s’effectue, le plus
souvent, pendant la phase dans laquelle les cyclines sont impliquées. Chez les animaux, la
transcription des cyclines E et A, en phase S, est assurée par le facteur E2F qui est régulé
positivement par les cyclines D de phase G1 (revue par Pines, 1995; Morgan, 1997). Chez S.
cerevisiae, les cyclines de G2 sont impliquées dans la dégradation des cyclines de G1 (Blondel
et Mann, 1996). D’une manière générale, les cyclines favorisent l’expression des cyclines de la
(Sherr et al., 1994). De plus, il existe également un rétrocontrôle des complexes cdk/cyclines qui
favorisent aussi bien leur activation que leur inactivation. Ainsi, chez la levure les cyclines de
G2 activent leur propre transcription (Amon et al., 1993) et chez les animaux il a été montré que
Reed, 1996; Hershko et al., 1994). La dégradation des cyclines s’opère par un phénomène
d’ubiquitination faisant intervenir un complexe ligase E3, qui permet la fixation des dernières
cycline par le complexe de dégradation proprement dit : le protéasome 26S. Le complexe ligase
(APC) dans le cas des cyclines mitotiques (revue par Hershko, 1997). Le système de
protéolyse par ubiquitination, qui assure la dégradation des cyclines mais également celles des
CKI, constitue un élément essentiel pour le contrôle du cycle cellulaire (Morgan, 1999).
Phosphorylations activatrices
l’activité des CDK chez l’humain et dans de nombreux autres organismes. Ainsi, la mutation du
résidu T-167 de cdc2 de levure inhibe l’activation du complexe mitotique (Gould et al., 1991).
30
-
progression en phase S, G2 et M (Gu et al., 1992; Gould et al., 1991). Cdk4 semble également
être activée par phosphorylation (Matsuoka et al., 1994). Du fait de la situation du résidu cible
dans la boucle T qui peut bloquer l’accès au site catalytique, il a été suggéré que la
l’interaction cycline-CDK dans certains complexes et pourrait constituer une stratégie plus
générale de contrôle de l’activité CDK (Ducommun et al., 1991; Desai et al., 1995). Inversement,
La kinase activatrice des CDK (CAK pour CDK Activating Kinase) a été identifiée chez
équivalent), dont la place dans les régulations des CDK reste cependant à préciser. Au cours
phosphorylation sur T 161 (ou équivalent) pourraient être régulés par la liaison de la cycline à la
CDK (revue par Morgan, 1995; Krek et Nigg, 1991a; Gu et al., 1992). L’activité CAK ne semble
donc pas limitante au cours de la progression normale, mais il n’est pas exclu que sa régulation
peut être réalisée, in vitro, par la S/T phosphatase 2-A (Gould et al., 1991; Lee et al., 1991). In
vivo, la phosphatase 2-A agirait indirectement sur la CAK ou sur les phosphatases
déphosphorylant les résidus activateurs, ce qui conduirait à une inactivation de cdc2, due à
l’absence de résidu T-161 phosphorylé (ou équivalent) (Lee et al., 1994). La KAP (CDK
Associated Phosphatase), identifiée par la technique du double hybride comme associée à cdc2
et cdk2, est un bon candidat pour assumer le rôle de phosphatase des CDK (Hannon et al.,
1994; Poon et Hunter, 1995). En sortie de mitose, la dégradation de la cycline B semble jouer le
rôle principal dans l’inactivation de cdc2 par rapport à sa déphosphorylation (revue par Morgan,
1995) mais la déphosphorylation inhibitrice du résidu T-161 pourrait permettre une inactivation
complète des CDK. Le rôle exact de cette déphosphorylation reste à préciser pour chacune des
CDK.
Phosphorylations inhibitrices
Le mécanisme par lequel les phosphorylations des résidus T-14 et/ou Y-15, situés dans
31
-
le site catalytique des CDK, inhibe l’activité kinase, reste discuté. Jeffrey (1995), en désaccord
avec De Bondt (1993), rapporte que la phosphorylation de la Y-15 interfère avec la fixation de
l’ATP.
Les CDK mitotiques sont inhibées par phosphorylation durant les phases S et G2 et
leur déphosphorylation, à l’entrée en mitose, correspond à leur activation (figure 8). La mutation
des sites inhibiteurs de cdc2 en résidus non phosphorylables, provoque l’entrée prématurée de
la cellule en mitose (Gould et Nurse, 1989; Krek et Nigg, 1991b). Dans les cellules humaines,
des expériences de mutations montrent que le résidu Y aurait un rôle fondamental dans la
régulation alors que le résidu T servirait de verrou supplémentaire, empêchant une activation
accidentelle de cdc2 par des tyrosines kinases non-spécifiques, au cours du cycle. En effet, la
mutation du résidu T-14 de cdc2 n’est pas suffisante pour induire des perturbations de la
progression du cycle mais augmente les effets de la mutation Y-15 (revue par Lew et Kornbluth,
cdc2. Chez S. pombe, la tyrosine-kinase pyp3 semble assister cdc25. L’approche génétique,
chez S. Pombe, a également permis d’identifier les kinases wee1 et myk1, qui inactivent cdc2 en
phosphorylant coopérativement le résidu Y-15. Chez S. pombe, le résidu T-14 ne semble pas
être phosphorylé au cours du cycle normal mais wee1 a la capacité de phosphoryler cdc2 sur
T-14 chez certains mutants (Den Haese et al., 1995). Chez les vertébrés, wee1 phosphoryle
membrane d’ovocytes de xénope, possède, quant à elle, une double spécificité T/Y pour cdc2
(Kornbluth et al., 1994; Mueller et al., 1995). Chez l’humain, cette kinase serait spécifique de
cdc2 (Booher et al., 1997). Cdc25 et wee1 sont les régulateurs principaux de l’activation de
cdc2 par phosphorylation, et engagent la cellule en mitose de manière irréversible tandis que les
autres enzymes (pyp3, myk1, myt1) n’interviendraient que lorsque l’activité des premières est
interphase est supposée déclencher l’entrée en mitose, après laquelle on observe une chute
importante du messager et de la protéine (revue par Coleman et Dunphy, 1994). Cdc25 est
32
-
activée par phosphorylation et est substrat de cdc2 in vitro, ce qui a conduit à proposer un
mécanisme d’amplification en boucle, par rétrocontrôle positif, dans l’activation de cdc2 à l’entrée
en mitose (figure 8). De manière similaire, l’activité de wee1, qui décroît en mitose, est inhibée
par phosphorylation. Wee1, comme cdc25, est substrat de cdc2 in vitro et pourrait également
été appréhendé lors des expériences de microinjection de cdc2 hétérologue dans des oeufs de
Markert, 1971; Masui, 1972; Wassermann et Masui, 1975; Wassermann et Masui, 1976).
Cependant cdc2 n’est pas le seul responsable de sa propre activation, et d’autres enzymes
Maller, 1995; Tang et al., 1993). Nim1 est une kinase inhibitrice de wee1 bien caractérisée chez
la levure fissipare, et les kinases de type polo sont également de bons candidats pour réguler
cdc25 et wee1 (Coleman et al., 1993; Kumagai et Dunphy, 1996). D’autre part, les complexes
CDK/cycline de G1/S apparaissent réguler l’activité mitotique de cdc2 via cdc25. Ainsi, chez le
xénope, il a été démontré que cdk2 est nécessaire à l’hyperphosphorylation de cdc25 et est
en mitose chez la plupart des organismes. Cependant, chez Saccharomyces cerevisiae, bien
que la phosphorylation de CDC28 fluctue au cours du cycle, les doubles mutants de CDC28,
chez qui les résidus T et Y ont été remplacés par des résidus non phosphorylables, possèdent
une activité CDK normale et présentent des cycles identiques à ceux des levures sauvages.
progression normale dans le cycle chez la levure bourgeonnante (Amon et al., 1992).
Le rôle des phosphorylations inhibitrices sur les complexes non mitotiques reste à
préciser (revue par Lew et Kornbluth, 1996). Chez les vértébrés, il existe trois types de cdc25.
Cdc25C est impliquée lors de la mitose, tandis que cdc25A présente un pic d’activité en G1 et
pourrait intervenir dans la transition G1/S (Jinno et al., 1994). Cependant, dans le cas de cdk2,
33
-
une corrélation directe entre la phosphorylation sur Y-15 et une inhibition de l’activité n’a pas été
Les CKI agissent principalement en phase G1. Ces inhibiteurs sont induits par des
bourgeonnantes. Ils permettent aussi l’arrêt du cycle lorsque les conditions ne sont pas
et Zipursky, 1997; Peter et Herkowitz, 1994). Ils sont également impliqués dans la régulation
Trois CKI ont été identifiées chez S. cerevisiae. FAR1 est activée en réponse aux
(revue par Lenburg et O’Shea, 1996). P40SIC1 est un inhibiteur dont l’activité ne dépend pas
des conditions extérieures mais est fonction du cycle. P40SIC1, activé en G1, se lie spécifiquement
et al., 1994). Chez S. pombe, rum1 empêche l’entrée prématurée de la cellule en mitose en
Chez les eucaryotes supérieurs, les CKI sont répartis en deux groupes : la famille Ink4
(“Inhibitors of cdk4”) et la famille Cip/Kip représentée par p21Cip, p27 Cip et p57 Kip2 qui lient et
Les inhibiteurs Ink4 auraient deux modes d’actions. Des études in vitro démontrent que
p19 Ink4d peut interagir avec le complexe hétérodimérique CDK/cycline et l’inhiber (Hirai et al.,
1995), tandis que p16Ink4 se lie à cdk4 monomérique et empêche ainsi la fixation de la cycline D
in vivo (Serrano et al., 1993; Serrano, 1997). Les complexes cdk4-6/cyclines D activent les
des facteurs E2F/DP1) (figure 8). Or, p16 n’est associé à cdk4 que dans des cellules mutantes
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-
n’exprimant pas Rb, ce qui suggère que la transcription de p16 est inhibée par Rb. Ceci a
rétrocontrôle négatif sur les complexes cdk4/cycline D (revue par Peter et Herskowitz, 1994).
Le gène codant la protéine p21 a été cloné indépendamment par différents groupes et
est donc connu sous divers noms : waf1, cip1, sdi1, cap20 ou encore mda. Alors que les
CDK/cycline contenant une seule molécule de p21 peuvent être actifs, l’addition d’une molécule
de p21 au complexe ternaire l’inactive (Harper et al., 1995). Bien que la saturation des
complexes par des molécules de p21 bloque leur activation par la CAK, p21 inhibe également
l’activité des CDK/cycline phosphorylées (Aprelikova et al., 1995). P21 inhibe les complexes
cdk/cycline D et, par là-même, la transcription des gènes nécessaires à la phase S, dont le gène
correct des complexes de réplication (Zhang et al., 1994). P21 intervient donc à deux niveaux
dans l’inhibition de l’entrée en phase S. De plus, p21 se lie directement à l’antigène nucléaire de
transcription selon un mécanisme indépendant des CDK (Luo et al., 1995). La transcription de
p21 est sous le contrôle de facteurs de différenciation et également sous celui du suppresseur
de tumeur p53, qui est activé en réponse à l’endommagement de l’ADN (voir ci-dessous) .
Le mécanisme d’inhibition des CDK par p27 est similaire à celui de p21. Cependant, p27
est induit par d’autres facteurs que p21 et agirait plus précocement dans le cycle. Le niveau de
p27 est notamment plus élevé dans les cellules à l’état quiescent. Sous l’action de facteurs
mitogènes, la transcription de cdk4 est favorisée alors que celle de p27 est réprimée, ce qui
conduit à la titration de p27 par cdk4 et permet à la cellule d’entrer dans le cycle de division
Des protéines de faible poids moléculaire, p13suc1, p18 CKS (chez les levures) et p9 cks
(chez les eucaryotes supérieurs) interagissent avec les sous-unités catalytiques des CDK, en
particulier cdc2 et cdk2. Des études génétique ont montré que suc1 est essentiel à la sortie de la
phase M (Moreno et al., 1989) et que CKS1 (S. cerevisiae) intervient en G1/S et en G 2/M (Tang
et Reed, 1993). Par ailleurs, les extraits acellulaires d’ovocytes de xénope en interphase ou en
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-
mitose cessent leur progression lorsqu’ils sont immuno-déplétés en p9 (Patra et Dunphy, 1996).
L’analyse de cdc2/cycline B dans ces extraits, montre que lorsqu’ils sont bloqués en interphase
dégradation de la cycline B n’a pas lieu. Il semblerait que les protéines p9 favorisent l’interaction
des CDK avec leurs substrats et régulateurs, à savoir, cdc25 et les molécules responsables de
la dégradation des cyclines (Patra et Dunphy, 1996). Les protéines p9 peuvent se dimériser et,
en formant des hexamères, sont capables de lier six molécules de CDK, suggérant que la p9
aurait également un rôle stabilisateur des complexes multimériques de CDK (Parge et al., 1993).
est un élément essentiel à la régulation de l’activité des CDK et donc à la progression du cycle
cellulaire. Chez les levures et les animaux, les régulations transcriptionnelles durant le cycle
cellulaire s’adressent uniquement aux cyclines (Durkacz et al., 1986; Mendenhall et Hodge,
1998). En revanche, il existe également une régulation transcriptionnelle des CDK dans les
cellules de mammifères. L’exemple le plus évident est le contrôle de la synthèse des CDK à la
sortie et à l’entrée des cellules somatiques dans le cycle cellulaire. Lorsque les cellules entrent
dans un état quiescent, l’expression des gènes du cycle cellulaire, dont ceux des CDK, est
réprimée et le niveau des protéines correspondantes diminue (Zwicker et al., 1995). Nous
avons précédemment mentionné que la stimulation des cellules par des mitogènes conduit à la
synthèse de cdk4 et qu’inversement, la synthèse de cdk4 est réprimée par des facteurs qui
stoppent le cycle cellulaire, tels que TGF-ß (Ewen et al., 1995). Dans les lymphocytes ré-
entrant dans le cycle cellulaire, la transcription de cdk4 précède celle de cdk2 selon un
mécanisme indépendant de l’interleukine 2, mais le rôle de cdk4 dans l’activation du gène cdk2
n’a pas été déterminé (Modiano et al., 1994). La stimulation des lymphocytes T par l’interleukine
2 active l’expression de cdk2 qui précède celle de cdc2 (Elledge et al., 1992). Cependant, à ma
connaissance, la rôle de cdk2 dans la régulation transcriptionnelle de cdc2 n’a pas été étudiée.
Dans les cellules humaines, l’expression du gène cdc2 est activée à la transition G 1/S et
réprimée à l’entrée en mitose (Furukawa et al., 1990; Dalton, 1992), mais le niveau de la protéine
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-
(Welch et Wang, 1992). Seules les protéines nouvellement synthétisées contrôlent l’entrée en
promotrice dont une constitue un site de fixation à E2F. Ceci laisse supposer que les CDK de
prolifération n’est pas compris. Cependant, les dérégulations de l’expression de cdc2 sont
(Furukawa et al., 1995; Tanimoto et al., 1998). Enfin, dans l’oeuf de xénope la traduction du
La progression de la cellule dans le cycle est soumise à des contrôle stricts qui
permettent de vérifier que tous les événements d’une étape sont réalisés avant le déroulement
de l’étape suivante (Russell, 1998; Rudner et Murray, 1996). Si tel n’est pas le cas, ces
contrôles empêchent ou retardent le passage à l’étape suivante en agissant sur l’activité des
CDK aux transitions G1/S et G 2/M. Ces deux points majeurs de contrôle, ou “checkpoints”, sont
chromosomes au fuseau défectueux (revue par Murray, 1994). Le terme de “checkpoint” est
également utilisé par certains auteurs pour désigner les contrôles qui empêchent la progression
cellule mère aux cellules filles, réside dans la conservation de cette information. Ainsi, les
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-
modifications de l’ADN (modification des bases ou du squelette carboné), dont les causes sont
l’ADN (revue par Paulovich et al., 1997). Il existe, cependant, quelques différences selon les
Russell, 1998). Ces blocages mitotiques s’opèrent également lorsque la réplication de l’ADN est
empêchée par des inhibiteurs d’ADN polymérase, tel que l’aphidicoline, ou du métabolisme des
acides nucléiques, comme l’hydroxyurée (Ikegami et al., 1978). Dans ce dernier cas, le point de
contrôle est appelé S/M en opposition avec le point de contrôle G 2/M, activé lors de
C.1.2.Voie de transduction
certains éléments de la voie de transduction diffèrent, bien que beaucoup d’entre eux soient
communs aux deux voies. Dans le premier cas, le signal émanerait directement des ADN
polymérases et/ou des fourches de réplication (Navas et al., 1995; D’Urso et al., 1995; D’Urso
et Nurse, 1997). Dans le second cas, les lésions de l’ADN (cassures simple ou double brin(s))
ou des variations biochimiques corrélées à ces lésions provoquent des arrêts spécifiques du
Les éléments des voies de transduction qui conduisent à l’arrêt du cycle sont
relativement bien conservés quelles que soient les phases du cycle concernées et les
organismes étudiés. Ces voies ont été bien caractérisées dans les levures, par approches
génétiques (Rhind et Russell, 1998) (figure 9). Les mutants de S. pombe rad1, rad3, rad9,
la réparation de l’ADN. Ces gènes, dont les homologues ont été identifiés chez l’humain, servent
de médiateurs entre les signaux initiaux et la machinerie cellulaire, et pourraient être directement
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-
Figure 9 : Mécanismes de surveillance de l’état de l’ADN
S. pombe
Chk1
-Y15
S. cerevisiae
similarités de séquence avec des exonucléases et des facteurs de réplication. Un acteur central
(homologue MEC1 chez S. cerevisiae). Elle est similaire aux “DNA-protein kinases” (DNA-PK),
protéines qui se lient aux cassures simple et double brin de l’ADN et seraient donc directement
En réponse à un endommagement de l’ADN, un des rôle des protéines rad est d’activer
par phosphorylation chk1, une S/T kinase spécifiquement impliquée dans le point de contrôle
G 2/M (Walworth et Bernards, 1996). La protéine kinase cds1 joue un rôle analogue à chk1 lors
de l’activation du point de contrôle S/M. Chez S. cerevisiae, lorsque l’ADN est endommagé, la
contrôle S/M pourrait également faire intervenir la protéine PDS1. Cependant ce contrôle reste
Les voies de transduction impliquées dans les points de contrôle ont été étudiées
principalement lors de blocages en mitose et il n’existe que peu de données sur le mode d’action
de ces points de contrôle sur les CDK de G1 et de phase S. Dans les cellules de mammifères,
p53, par stabilisation cette protéine qui active la transcription de la CKI, p21, et, par là-même,
inhibe les CDK de G 1 (Maltzman et Czyzyk, 1984; Lu and Lane, 1993; El-Deiry et al., 1993).
rôle majeur dans la régulation du cycle à l’entrée de mitose, lors de l’activation des points de
l’importance de cette phosphorylation est quelque peu nuancée en fonction des organismes
(figures 9 et 10). En effet, si la mutation du résidu Y en résidu non phosphorylable rend ces
points de contrôle non fonctionnels chez S. pombe (Rhind et al., 1997) en revanche, chez
Aspergillus nidulans et Homo sapiens, elle ne provoque d’altération du point de contrôle que
39
-
Figure 10 : Modèles de fonctionnement du point de contrôle
de réplication de l’ADN chez différentes espèces
1996; Ye et al., 1996). Dans les cellules humaines, le retard en mitose à la suite d’un
cerevisiae, pour qui la phosphorylation sur Y-19 de CDC28 fluctue au cours de la progression
normale dans le cycle, l’activation des points de contrôle de l’état de l’ADN ne dépendrait pas de
phosphorylation sur Y-19 augmente lorsque les cellules sont irradiées ou traitées par
l’hydroxyurée, les cellules surexprimant une forme de CDC28 non phosphorylable sur tyrosine
répondent comme les cellules sauvages lorsque l’état de l’ADN est modifié. CDC28 est
déphosphorylation sur Y-15 de cdc2 (Rhind et al., 1997; Rhind et Russell, 1998) et, en
cds1 in vitro. De plus, chez les doubles mutants wee1/myk1, la déphosphorylation de cdc2 est
amoindrie en réponse à l’endommagement de l’ADN, suggérant que cdc25 est aussi une cible de
ce contrôle in vivo. Cdc25, est également phosphorylée par chk1 et cds1 in vitro, ce qui la
désigne comme une cible potentielle de ces deux régulateurs in vivo (figure 9) (Furnari et al.,
1999). Des études récentes sur les extraits d’oeufs de xénope et sur des cellules de
intracellulaire. Les formes de cdc25 phosphorylée sur des résidus S-16 seraient maintenues
dans le cytoplasme par leur liaison aux protéines 14-3-3 et ne pourraient agir sur cdc2, localisé
dans le noyau au moment de la mitose. En effet, les mutants chez lesquels cdc25C est
incapable de lier les protéines 14-3-3, possèdent des points de contrôle défectueux (Kumagai
et Dunphy, 1999). Pourtant, les levures fissipares ne possédant ni wee1 ni cdc25, maintiennent
leur capacité à stopper le cycle lorsque l’ADN est répliqué de manière incomplète, suggérant que
ces deux régulateurs majeurs de la phosphorylation de cdc2 sur Y, ne sont pas les cibles
exclusives du point de contrôle (Enoch et al., 1992; Boddy et al., 1998). Les cellules traitées par
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-
l’hydroxyurée présentent un niveau élevé de la kinase mik1, dont l’accumulation dépend des
protéines rad3 et cds1, ce qui suggère que l’activation de mik1 pourrait être suffisante au
En résumé, chez la plupart des organismes, les points de contrôle G2/M et S/M agissent
sur l’activité de cdc2 en régulant les phosphorylations inhibitrices sur cette enzyme. Chez S.
pombe, la régulation des kinases, wee1 et myk1, et des phosphatases cdc25 et pyp3, dont
cdc2 est le substrat direct, serait réalisée par les effecteurs aval des voies de contrôle tels chk1
et cds1. Cependant, chez les cellules d’animaux, l’étude est d’autant plus complexe qu’il existe
L’attachement correct des chromosomes au fuseau est également une condition sine qua
non pour assurer une égale répartition de l’information génétique entre les cellules filles. Aussi,
des mécanismes de surveillance ont été développés pour permettre l’arrêt de la mitose, avant
l’anaphase, en réponse à des défauts, qui, s’ils n’étaient pas corrigés, aboutiraient à une
répartition anormale des chromosomes. Ainsi, la dépolymérisation des microtubules par des
minichromosomes, de chromosomes dicentriques, ainsi que les défectuosités dans les corps
polaires du fuseau (équivalent des centrosomes chez les levures), des protéines des
Les kinétochores, qui sont des structures protéiques permettant l’attachement des
chromosomes aux microtubules, paraissent jouer un rôle primordial dans la détection des
anomalies du fuseau (figure 11) (Nicklas, 1997). En effet, ces structures sont capables de
percevoir la tension entre le microtubule et le chromosome, de telle sorte que si l’attachement est
défectueux ou si le nombre de microtubules du fuseau est réduit (ce qui abaisse la tension au
point d’ancrage), la mitose est inhibée. Les protéines MAD2 (Mitotic arrest defective) et BUB1
(Budding uninhibited by benomyl), initialement identifiées chez les mutants de levures, sont
associées aux kinétochores non attachés, ce qui suggère leur implication dans la régulation de la
41
-
Figure 11 : Point de contrôle de l’assemblage du fuseau
mitotique
P
MAD1 MAD2
P
P
APC cdc2
Cycline B
cdc2
ASE1
PDS1
réponse à l’activation du point de contrôle dépend de plusieurs autres protéines, dont MAD2
avec laquelle MAD1 interagit. In vivo, la kinase de MAD1 pourrait être MPS1, (Monopolar
(Hardwick et al., 1996; Lauze et al., 1995). Chez les vertébrés, l’homologue du gène MAD2 est
également requis pour le point de contrôle. Chez le xénope et l’humain, MAD2 est localisée sur
3F3/2 se comportent de la même manière : ces protéines sont phosphorylées lorsque les
kinétochores ne sont pas attachés aux microtubules et l’application d’une tension sur les
kinétochores à l’aide d’une microaiguille, qui suffit à diminuer leur phosphorylation, permet l’entrée
en anaphase (Li et Nicklas, 1995). L’ensemble de ces résultats suggère qu’un complexe
défectuosités du fuseau chez les levures comme chez les vertébrés (figure 11). Le mécanisme
APC/cyclosome (revue par Hardwick, 1998). L’inhibition de son activité résulte en un retard ou
(PDS1/cut2) et dans le pontage des microtubules (ASE1) (figure 11) (Funabiki et al., 1996;
Cohen-Fix et al., 1996; Juang et al., 1997; Yamamoto et al., 1996a; Yamamoto et al., 1996b). De
surcroît, nous avons vu précédemment que l’APC est impliqué dans la dégradation de la cycline
mitose (figure 11). Le maintien d’une activité CDK élevée dans les cellules traitées par des
drogues des microtubules, illustre l’inhibition de l’APC par ce point de contrôle (Irniger et al.,
1995). Le fait que chez certains mutants de levure, la séparation des chromatides soeurs
42
-
certains de ses substrats serait régulée durant la mitose. Les protéines impliquées dans la
D ’ ANIMAUX
Chez les embryons animaux, les premières divisions, qui s’effectuent rapidement, de
petites cellules appelées blastomères (car elles constituent la blastula). L’ovocyte contient les
ARN messagers nécessaires au cycle cellulaire en quantité suffisante pour assurer les cycles
premiers cycles cellulaires sont caractérisés par l’alternance de phases S et de phases M (sans
ou MPF (figure 12). Ces cycles rapides ne sont pas soumis à toutes les régulations habituelles
et certains point de contrôle peuvent être absents. De plus, selon l’organisme considéré, les
complexes CDK/cycline n’auraient pas exactement les mêmes fonctions que celles qu’elles
assurent dans le cycle somatique. Nous illustrerons ces particularités par les connaissances
oscillatoire du MPF (haute en mitose et basse en phase S) suggère que ce complexe est
xénope résulte en un arrêt de la progression du cycle, qui peut être anihilé par addition d’ARNm
constitue la régulation principale du MPF chez le xénope, alors que la phosphorylation inhibitrice
sur tyrosine de cdc2 ne jouerait un rôle que lors du premier cycle (Ferrel et al., 1991; Hartley et
43
-
Figure 12 : Modèle de régulation de l’activité MPF dans les
embryons et dans les cellules somatiques
réactivation du MPF pour un nouveau cycle (figure 12) (revue par King et al., 1994). Le
tout comme chez la drosophile, où la dégradation des phosphatases cdc25 d’origine maternelle
revanche, chez l’oursin les deux types de régulation (phosphorylation sur tyrosine et
dégradation de la cycline B) sont conservés au moins pendant les deux premiers cycles
(Edgecombe et al., 1991; Meijer et al., 1991). Chez la drosophile, aucune oscillation de l’activité
du MPF ni aucune variation de la quantité de cyclines A ou B n’ont été détectées durant les sept
premiers cycles, et le mécanisme de contrôle de ces premiers cycles est mal compris.
que la dégradation d’un pool spécifique de cyclines jouerait un rôle essentiel dans la régulation
du cycle, par le biais de la ségrégation intracellulaire des complexes MPF-substrat, plus que par
Le rôle du complexe cdk2/cycline E est moins bien défini chez les embryons que dans
les cellules somatiques. Des expériences de déplétion de la cycline E, dans des extraits
cdk2/cycline E est nécessaire à la phase S (Knoblich et al., 1994; Rempel et al., 1995). De plus,
cours de chaque cycle, ce qui suggère un rôle pour ce complexe en phase S mais aussi en
mitose (Hartley et al., 1996). Au contraire, lors du premier cycle mitotique de l’oursin, ce
complexe ne semble pas être nécessaire à la réplication de l’ADN mais pourrait jouer un rôle
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D.3. LES POINTS DE CONTROLE DU CYCLE CELLULAIRE EMBRYONNAIRE
dans la plupart des cellules embryonnaires, ce qui assure le maintien du niveau de ploïdie (pour
mitose à la réplication de l’ADN est limité voire fait défaut. Ainsi, Genevière-Garrigues (1995)
montre que, chez l’oursin, la mitose dépend en partie de la réplication de l’ADN mais les cibles
du checkpoint ne semblent pas être des CDK. En effet, chez des embryons traités par
inhibées mais l’activité CDK, mesurée par la capacité des extraits à phosphoryler l’histone H1
équivalent, voire supérieur, à l’activité mitotique (Sluder et al., 1995; Genevière-Garrigues et al.,
1995). Les centrosomes se positionnent normalement autour du noyau, les microtubules astraux
se forment, et les asters adoptent une dynamique similaire à celle observée en anaphase et
télophase. Dans certains cas, le clivage a lieu et conduit à une répartition aberrante de l’ADN
lorsque la synthèse de l’ADN est inhibée avant le stade mid-blastula (Raff et Glover, 1988;
Dasso et Newport, 1990). De même, l’endommagement de l’ADN par irradiation n’altère pas les
divisions chez la drosophile et le xénope (revue par Hartwell et Weinert, 1989; Anderson et al.,
1997). Le point de contrôle de l’assemblage du fuseau fait également défaut chez l’embryon
(Clute et Masui, 1992). Chez l’oursin, l’anaphase se produit en dépit d’une absence
densité en noyaux dans l’embryon. Ainsi, tant que le rapport nucléoplasme/cytoplasme est
faible, ces points de contrôle seraient inopérants (Masui et Wang, 1998; Edgar et al., 1986).
Cependant, des études récentes suggèrent que c’est l’âge de l’embryon qui joue un rôle
prépondérant (Clute et Masui, 1997). L’absence de certains points de contrôle, avant le stade
mid-blastula, permet des divisions synchrones car la progression d’une cellule présentant une
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-
anomalie (au niveau réplicatif par exemple) n’est pas retardée par rapport aux cellules
normales. Cependant, ceci comporte l’inconvénient de générer des erreurs pendant les
premières divisions, qui, si aucun système de correction n’était mis en place, conduiraient au
syncitial, un mécanisme de contrôle particulier assure que les noyaux anormaux soient
regroupés au centre du syncitium, puis éliminés (revue par Edgar, 1995). Cette élimination a lieu
à la transition blastula-gastrula et il est raisonnable de penser que chez les autres embryons
des mécanismes de surveillance similaires, qui permettent l’élimination des cellules anormales
soient également enclenchés durant cette période, c’est à dire avant la morphogenèse.
qu’une protéine homologue de p34 cdc2 participait à la mitose chez l’algue unicellulaire
cellulaire, notamment des gènes homologues de CDK et de cyclines, furent identifiés mais les
efforts pour préciser leur rôle in planta n’ont été déployés que récemment et les données
Les CDK se répartissent en deux grands groupes : les CDK à motif PSTAIRE
Quelques CDK non PSTAIRE n’ont pas d’affiliation particulière et semblent être spécifiques de
certaines espèces (revue par Mironov et al., 1999). Les gènes de cyclines, quant à eux, ont été
classés et dénommés sur la base d’homologies avec les cyclines animales (conservation dans
Les neuf groupes qui ont été définis se répartissent en trois super-groupes A, B et D
(tableau 1).
46
-
E.2. ROLE DES CDK ET DES CYCLINES
plusieurs espèces suggère que les CDK seraient impliquées dans la transition G1/S et G 2/M
(Binarová et al., 1998; Glab et al., 1994). En particulier, chez Arabidopsis, l’expression de
cdc2aAt et cdc2bAt est limitée aux cellules en prolifération, ou ayant la capacité à proliférer, et
l’activité de ces enzymes correspond à des phases spécifiques du cycle (figure 13) (Martinez
et al., 1992; Hemerly et al., 1993; Segers et al., 1996). L’activité de cdc2aAt s’accroît lors des
deux transitions G1/S et G 2/M et son inhibition conduit à une diminution des divisions chez la
plante, sans que les durées relatives des phases G1 et G 2 ne soient affectées (Hemerly et al.,
1995). Ces résultats suggèrent que cdc2a interviendrait dans le contrôle des transitions G1/S et
G 2/M. La plupart des CDK de classe A, au contraire des CDK de classe B, peuvent
complémenter des mutants de levures CDC28-/cdc2- (tableau 1) (revue par Mironov et al.,
1999). Durant la mitose, les CDK de classe A sont associées à de nombreuses structures du
(Stals et al., 1997). De plus, l’inhibition des CDK empêche l’assemblage correct du fuseau
mitotique chez Vicia faba (Binarová et al., 1998). Il est donc raisonnable de supposer que les
CDK auraient une fonction régulatrice dans la réorganisation du cytosquelette lors de la mitose et
de la cytodiérèse.
mitotiques. En effet, leur niveau d’expression est maximal en mitose et l’expression ectopique
de cycline B1;1 favorise la prolifération cellulaire dans les racines d’Arabidopsis (figure 13)
(Doerner et al., 1996; Mironov et al., 1999) La localisation intracellulaire spécifique des cyclines
durant le cycle suggère qu’elles rempliraient des fonctions particulières et pourraient diriger les
CDK vers leurs substrats. Notamment, la cycline B1;2 est relocalisée dans le noyau lors de la
mitose, à l’image de la cycline B1 animale. Toutefois, les CDK partenaires de ces cyclines ne
La cycline A1, qui est localisée au niveau du fuseau mitotique et des microtubules
47
-
Figure 13 : Expression et activité des CDK et expression des
cyclines au cours du cycle cellulaire
chez Arabidopsis thaliana
Activité
Protéine
ARNm
Activité
Protéine
ARNm
ARNm
cellules de luzerne en phase S précoce, une kinase phosphorylant l’histone H1 et n’ayant pas
d’affinité pour p13 est immunoprécipitée par l’anticorps anti-cycline A, ce qui suggère que les
CDK des phases précoces pourraient s’associer à cette classe de cycline (Magyar et al.,
1993). Néanmoins, les kinases associées aux cyclines A ne sont actuellement pas identifiées.
D1;1 et D4;1 interagissent avec cdc2a (De Veylder et al., 1997; De Veylder et al., 1999). La
première interaction fonctionnelle cycline CDK n’a été que très récemment mise en évidence
rétinoblastome (Nakagami et al., 1999). Les cyclines D ont été identifiées par complémentation
peut être induite par des hormones ou les nutriments (figure 13) (Soni et al., 1995; Riou-
Khamlichi et al., 1999). Aussi, comme leurs homologues animales, les cyclines D de plantes sont
soupçonnées jouer le rôle de médiateur entre les signaux extracellulaire et le contrôle du cycle.
animales en interagissant avec EF-2 (revue par Gutierrez, 1998). La capacité du complexe
rétinoblastome chez les végétaux (Nakagami et al., 1999; Inzé et al., 1999).
cours du cycle suggèrent que ces molécules constituent des régulateurs fondamentaux des
CDK. De plus, les CDK monomériques n’ont qu’une très faible activité kinasique, alors que les
48
-
complexes immunoprécipités par des anticorps anti-cycline (A et B) possèdent une activité
conséquente (Bögre et al., 1997; Magyar et al., 1993; Magyar et al., 1997).
D’autres molécules régulatrices ont été isolées chez les plantes. L’utilisation du système
présentent des similarités de séquences réduites avec les CKI humaines, p21 et p27 (Wang et
al., 1997; Wang et al., 1998). Ces similitudes sont localisées dans la partie C-terminale de la
molécule qui est cruciale pour l’interaction d’ICK1 (apparenté à p27Kip1) avec cdc2aAt/cycline
D3;1. Des concentrations de ICK1 de l’ordre du namolaire sont suffisantes pour inhiber de 80%
l’activité H1 kinase chez Arabidopsis. La transcription de ICK1 peut être induite par l’acide
abcissique, ce qui suggère que ICK1 serait le médiateur de l’effet cytostatique de cette hormone.
L’ensemble de ces résultats indique que les CKI existent chez les plantes et jouent, à l’image de
leurs homologues animaux, un rôle dans l’intégration des signaux environnementaux pour la
cyclines et les CKI, constitue une clé de voûte de la régulation du cycle et est assuré par une
dégradation protéolytique dépendant de l’ubiquitine qui est conservé chez les plantes (Plesse
et al., 1998).
produit correspondant se lie aux CDK de classe A et B, est élevée dans les cellules en division
et dans les tissus polyploïdes. Néanmoins, s’il est probable que CKS1At soit nécessaire au
fonctionnement des CDK, son rôle est actuellement mal défini (De Veylder et al., 1997).
E.3.2.Phosphorylations
Les CDK de plantes possèdent les résidus conservés, qui sont les cibles des
phosphorylations régulatrices chez les autres eucaryotes (Dudits et al., 1998). Deux kinases,
présentant des homologies réduites avec la CAK humaine, ont été identifiées chez Arabidopsis
et le riz (tableau 1). Ces kinases peuvent phosphoryler la protéine humaine cdk2 mais leur rôle
n’a pas été démontré in planta (Umeda et al., 1998, Yamanuchi et al., 1998). De même, un
49
-
homologue de wee1 a été isolé chez le maïs et le produit de ce gène inhibe l’activité CDK de
maïs in vitro (Sun et al., 1999). Enfin, une lignée transgénique de tabac surexprimant cdc25 de
levure, possèdent des cellules de petite taille suggérant que l’expression de cdc25 favorise la
mitose avant que la cellule n’ait atteint la taille requise pour la division (Bell et al., 1993;
cytokinine, hormone de croissance, du milieu de culture (John, 1998). Cependant, il n’existe que
peu d’évidences directes du contrôle des CDK par phosphorylation. A ma connaissance, seul
Zhang et collaborateurs (1996) ont montré que, chez le tabac, la protéine reconnue par
l’anticorps anti-PSTAIRE est phosphorylée sur tyrosine lorsque les cellules BY-2, cultivées
dans un milieu dépourvu de cytokinine, sont arrêtés en G2. Les CDK purifiées à partir de ces
extraits sont activées par cdc25a de levure et, de plus, l’ajout de cytokinine au milieu diminue la
phosphorylation sur tyrosine de la CDK PSTAIRE, et permet l’activation des CDK. Ces
résultats suggèrent l’importance de la phosphorylation sur tyrosine dans la régulation des CDK
développent apparemment normalement. Il apparaît donc probable, qu’à l’instar de ce qui est
phosphorylations existe et soit suffisant au fonctionnement correct des CDK chez les plantes
mutantes.
E.4. LE S M E C A N I S M E S D E S U R V E I L L A N C E D U C Y C L E C E L L U L A I R E C H E Z L E S
VEGETAUX
La littérature sur le cycle cellulaire végétal ne fait pas directement état des mécanismes
de surveillance existant chez les plantes, à l’exception d’une étude récente qui montre que le
stress oxydatif diminue l’activité H1 kinase et stoppe le cycle cellulaire (Reichheld et al., 1999).
microtubules pour synchroniser les populations, indique implicitement que des mécanismes de
50
-
Figure 14 : Modèle du contrôle du cycle cellulaire végétal
CKI
Y-Phosphatase P
(Cytokinine-dépendante)
M A-CDK
G2 CycD
CycB
G1
S P
Rb
P
RIP
CycA
CKI CKI RIP
Ce modèle prend en considération les différentes connaissances acquises sur les gènes et
les protéines intervenant dans le cycle cellulaire végétal et s’appuit sur les fonctions qu’ont
ces protéines dans des systèmes hétérologues. La stimulation mitogénique entraîne la
synthèse des cyclines D, qui s’associent aux CDK de type A. Ces complexes phosphorylent
la protéines du rétinoblastome (Rb), ce qui conduit au relargage de protéines avec
lesquelles Rb interagit (RIP) et, en conséquence, à l’entrée en phase S. La synthèse des
cyclines A, lors de la phase S, permet la formation des complexes actifs CDK de type
A/cycline A. A la fin de la phase S, les complexes CDK/cycline sont inhibés par
phosphorylation. Les cyclines B sont synthétisées en G2. Les deux types de CDK A et B
sont actives à la transition G2/M et s’associeraient toutes deux, aux cyclines B. Leur
activation serait permise par la déphosphorylation du résidu inhibiteur tyrosine. Ce
processus a été montré être dépendant des cytokinines. La présence du facteur Cks1 serait
également nécessaire à la mitose. Les séquences spécifiques trouvées chez les cyclines A
et B, suggèrent qu’elles sont dégradées durant la phase M. L’arrêt du cycle serait provoqué
par association de CKI avec les cyclines de types A. D’après Mironov et al., 1999.
contrôle empêchant la mitose, lorsque la réplication est incomplète ou l’assemblage du fuseau
défectueux, sont présents (Planchais et al., 1997; Binarová et al., 1998). Les cibles et les
acteurs de ces mécanismes de contrôle ne sont, à ce jour, pas caractérisés. En ce qui concerne
le point de restriction R (START), chez les levures et les animaux, qui peut être considéré
comme un mécanisme de surveillance du cycle par rapport aux conditions extérieures, il est
important de remarquer que les cellules végétales peuvent sortir et ré-entrer dans le cycle en
phase G2. Ce phénomène, illustré par le blocage des cellules de tabac en G2 en l’absence de
cytokinine (Zhang et al., 1996) est spécifique des cellules végétales et sous-entend que des
51
-
III. DEVELOPPEMENT ET VOIES DE SIGNALISATION PAR
PHOSPHORYLATION
A. G ENERALITES
coordonnées de ses cellules. Pour ce faire, chaque cellule doit avoir la capacité d’intégrer
plantes à fleurs, utérus chez les mammifères) et des cellules embryonnaires voisines. La
réponse cellulaire consiste, le plus souvent, en l’activation de gènes spécifiques, mais réside
mécanismes universels et ubiquitaires qui sont retrouvés aussi lors de l’embryogenèse. Ainsi,
dans l’activation des lymphocytes T, la chaîne principale de transduction du signal est analogue
régule, ainsi, leur activité. Les cascades de phosphorylation reposent principalement sur
kinases (Y-kinase). Certaines MAP kinases (Mitogene Activated Protein) peuvent phosphoryler
les trois résidus (Hanks et Hunter, 1995, Schenk et Snaar-Jagalska, 1999). Plus rarement, les
résidus aspartyl, glutamyl ou histidyl peuvent également être phosphorylés par des kinases
52
-
1991; Hunter et Plowman, 1997) et une même cellule de mammifère peut contenir une centaine
de kinases différentes, dont la plupart sont des S/T-kinases. Chez les animaux, bien que les
protéines phosphorylées sur tyrosine représentent moins de 0,1% des phosphoprotéines, les
intervenir des récepteurs catalytiques (fonctionnant comme des enzymes ou associés à des
(Parsons et Parsons, 1997). Ainsi, les récepteurs aux facteurs de croissance (EGF, PDGF,
NGF pour Epidermal-, Platelet-Derived- et Nerve- Growth Factor) possèdent une activité
sont couplées à des PTK particulières, les FAK (pour Focal Adhesion Kinase), qui enclenchent
les réponses nécessaires à l’adhésion cellulaire. Les réponses sécrétoires font également
Chez les végétaux, aucun gène de PTK n’a pu être isolé, bien que des activités
tyrosine-kinases aient été caractérisées (Torruela et al., 1985; Duerr et al., 1993; Islas-Flores et
al., 1998). Parmi les quelques 650 séquences de kinases végétales répertoriées à ce jour (sur
distinguent des kinases eucaryotes classiques (Stone et Walker, 1995) : les CDPK, pour
activées. Elles différent, en cela, des kinases dépendantes des complexes calcium/calmoduline
(CaMK) et des protéines kinases C (PKC). Les RLK (Receptor Like Kinase) sont des
récepteurs transmembranaires catalytiques à activité S/T kinase mais ont une structure
analogue aux récepteurs tyrosine-kinase des animaux (revue par Becraft, 1998; Stone et
Walker, 1995).
53
-
C. L ES CASCADES DE PHOSPHORYLATION
subcellulaires particuliers, dont la localisation spécifique oriente des phénomènes cellulaires tels
que la croissance, ou encore la différenciation. La polarisation est donc d’une importance capitale
modèle classique d’étude de la polarisation (revue par Cid et al., 1995). Chez les animaux
cytosquelette d’actine et à l’activation des gènes, dont les produits amplifient le phénomène de
polarisée. Son cycle de vie et sa morphogenèse sont définis par les conditions nutritionnelles
du milieu (figure 15) (Cid et al., 1995). Dans des conditions favorables, les organismes
diploïdes se multiplient par bourgeonnement d’une cellule fille suivie d’une division asymétrique
(croissance végétative). En conditions limitantes, les levures peuvent soit entrer dans une
phase stationnaire, soit entamer une croissance pseudohyphale, où des chaînes de cellules
sont formées (ce qui facilite l’accès aux nutriments), ou encore sporuler pour donner des levures
54
-
Figure 15 : Cycle de vie et morphogenèse
de la levure bourgeonnante, Saccharomyces cerevisiae
A
Haploïde Diploïde
Conjugaison
Phase stationnaire Phase stationnaire
1n->2n
Croissance végétative Croissance végétative
(bourgeonnement axial) Sporulation (bourgeonnement bipolaire)
2n->1n
Croissance invasive Croissance pseudohyphale
Bourgeonnement
Conjugaison
Description dans le texte principal. D’après Kron et Gow, 1995 et d’après Chant, 1996.
lorsque les conditions redeviennent favorables, conjuguer pour générer un organisme diploïde
(figure 15). La croissance polarisée, qui intervient pour chacun de ces événements
oriente les sécrétions polarisées et permet l’émergence du bourgeon (figure 15 B). Seuls les
microfilaments d’actine (et non les microtubules) sont nécessaires à la croissance polarisée
protéine échangeuse GDP-GTP sur CDC42, et protéine à motif SH3 du cytosquelette) servent
pseudohyphale ou de la conjugaison, STE20 active des voies de MAP kinases (STE11, STE7,
FUS3 ou KSS1) qui activent, à leur tour, la transcription de gènes nécessaires aux événements
Chez les animaux, le contact des cellules avec la matrice extracellulaire (via les
qui comprend des molécules signalisatrices et des molécules du cytosquelette (figure 16 B). A la
taline et aux filaments d’actine qui se localisent précocement, s’ajoutent les molécules de
vinculine et d’autres protéines du cytosquelette. Un module GTPase, similaire à celui que nous
avons décrit chez la levure, active l’expression de gènes spécifiques par l’intermédiaire de la
kinase PAK et de la voie des MAP kinases. En revanche, à la différence de ce qui se passe
chez les levures, les adhésions focales contiennent de nombreuses tyrosine-kinases qui sont
nécessaires à la signalisation par le complexe. Les deux kinases principales, la FAK (Focale
Adhesion Kinase) et la protéine p60 c-Src, sont localisées aux adhésions et travaillent de concert
pour intégrer les signaux d’adhésion et de division cellulaire (Craig et Johnson, 1996).
55
-
Figure 16 : Exemples de cascades de phosphorylation
contrôlant la polarisation cellulaire
A B
Récepteur aux phéromones Ste2
ECM
P
P Protéines
de signalisation
Src
Rho (CDC42)
P PI3Kinase
P etc...
P
A
ct
P
in
e
Polarisation
du cytosquelette
Du fait de leur rôle dans l’adhésion et la migration cellulaire, les récepteurs tyrosine-
kinases (RTK) interviennent pour beaucoup dans l’embryogenèse animale, où ces deux
fonctions sont essentielles à l’embryogenèse (Tanaka et al., 1998; Partanen et al., 1998). Chez
la drosophile, le récepteur Toll, dont la structure extracellulaire est très similaire à celle des
récepteurs tyrosine-kinases, est couplé à une S/T kinase, Pelle, et se situe en amont de la voie
signalisation (Wnt) dont les acteurs sont bien caractérisés et qui semble intervenir
embryonnaires chez la souris (figure 17) (Miller et Moon, 1996; Moon et al., 1997; Brown et
Moon, 1998). Wnt-1 code une glycoprotéine sécrétée, qui permet par sa liaison au récepteur
caténine libre active alors l’expression de morphogènes. Les protéines de la famille Wnt sont
capables d’induire, à elles seules, la formation ectopique d’un axe dorso-ventral lorsqu’elles sont
injectées dans les embryons de xénope, ce qui démontre le rôle primordial de cette voie dans la
dans le domaine végétal que dans le domaine animal et il n’existe que très peu de données sur
l’embryon (Mayer et al., 1991; Meinke, 1995), les produits des gènes mutés restent souvent à
identifier et les régulations auxquelles ils prennent part restent mal comprises. Ainsi, la mutation
56
-
Figure 17 : Voie de signalisation par Wnt-1 lors de
l’établissement de la polarité embryonnaire
P
P
P
C
AP
P
P P
P
pourtant, les embryons dans leur région basale et centrale et, à un moindre degré, dans leur
région apicale, selon un mécanisme inconnu (Berleth et Jürgens, 1993; Hardtke et Berleth,
intervient dans le transport polarisé de l’auxine et est importante pour le modelage de l’embryon
car les mutants gnom ne présentent ni région centrale ni région basale (Mayer et al., 1991;
Inversement, des activités kinases ont été identifiées chez les embryons, mais
généralement les gènes et/ou les fonctions correspondants restent à préciser. En particulier,
bien qu’aucun gène de tyrosine-kinase classique n’ait été identifié, des activités tyrosine-
kinases ont été caractérisées dans l’embryon de noix de coco et fluctuent au cours du
développement (Islas-Flores et al., 1998). Des changements dans les profils de protéines
phosphorylées sur tyrosine s’opèrent également durant le développement, suggérant que les
coco. Une étude approfondie sur l’embryogenèse somatique de carotte, visant à identifier des
l’embryogenèse est corrélée à l’expression d’un gène codant un récepteur de type kinase
(RLK), plutôt qu’à la morphologie des cellules (Schmidt et al., 1997). Ce gène est exprimé
transitoirement et exclusivement jusqu’au stade globulaire, aussi bien chez les embryons
somatiques que chez les embryons zygotiques. De ce fait, il a été dénommé SERK pour
de la protéine SERK présente des homologies de structure avec celui de la protéine Toll, car il
possède des régions de répétition de leucine (LRR), tandis que le domaine catalytique est
analogue à celui de la S/T kinase Pelle. Ces homologies structurales avec des protéines
qui est capable de restaurer l’embryogenèse chez des mutants de carotte thermosensibles ts11
(revue par Schmidt et al., 1994), laisse supposer la présence de récepteurs à ces molécules.
57
-
Les protéines de type SERK constituent de bons candidats pour assumer ce rôle. L’expression
de gènes de RLK, clavata1 et clavata3 (qui serait le ligand de clavata1) débute plus
expression est essentielle à la mise en place des régions méristématiques (Clark et al., 1993;
Clark et al., 1995; Clark et al., 1997; Lenhard et Laux, 1999). De manière générale, les RLK,
dont l’identification est en plein essor, semblent être primordiales lors du développement des
végétaux mais les acteurs intervenant dans les voies de phosphorylations qu’elles enclenchent
morphogenèse correcte de tout organisme. Chaque cellule doit ajuster son rythme de division à
son état physiologique et inversement, afin de maintenir une taille et des interactions avec les
cellules voisines adaptées à son intégration dans l’organisme. Les données qui suivent
illustrent, en partie, les connaissances acquises sur les interactions qu’il existe entre les trois
grandes fonctions que sont la division, la croissance et la différenciation cellulaire chez les
à chaque organe une densité cellulaire appropriée et assure ainsi, en partie, sa morphologie.
Conceptuellement, cette coordination peut s’effectuer de trois manières différentes mais non
contrôler la progression au cours du cycle, ou ces deux événements peuvent être régulés, à un
niveau supérieur, par une voie de signalisation commune (revue par Neufeld et Edgar, 1998).
La différenciation cellulaire, quant à elle, est couplée, chez les animaux, à une sortie du cycle
58
-
cellulaire, ce qui implique une régulation du cycle par les facteurs de différenciation. Les
les cellules animales provoque la division précoce des cellules, ce qui conduit à la réduction du
volume cellulaire (Ohtsubo et Roberts, 1993; Quelle et al., 1993; Resnitzky et al., 1994). De
augmentation ou à une diminution des taux de divisions mais la taille des territoires occupés par
ces petites ou grosses cellules reste similaire. De plus, la surexpression du gène délété de
cdc2, dans les ailes de drosophiles, conduit à la formation d’ailes de forme et de taille normales
mais qui sont constituées de grosses cellules, dont le nombre est réduit par rapport à la normale
formation d’un animal avec plus de cellules, mais chez qui la plupart des aspects de la
cycle cellulaire.
que la croissance devienne autonome par rapport au cycle cellulaire, une taille minimale viable
doit être atteinte, ou que la croissance est limitée par le nombre de molécules d’ADN matriciel
(Weigmann et al., 1997; Neufeld et al., 1998). De plus, chez l’embryon de drosophile, la
mutation délétère du gène dacapo, qui code une CIP/KIP spécifique du complexe cdk2/cycline
E, est létale (Lane et al., 1996). L’importance de la CKI, p27, dans le développement de la
souris, vient également nuancer l’idée d’une autonomie totale de la morphogenèse vis à vis du
cycle cellulaire. En effet, la mutation p27-/- cause, en plus de multiples anomalies mineures, de
59
-
graves désordres dont une absence de différenciation des cellules lutéales, en partie
photoréceptrices (Nakayama et al., 1996). Ces anomalies ne peuvent être attribuées à une
incapacité des cellules à sortir du cycle cellulaire car les cellules de souris p27-/- répondent de la
même manière que les cellules normales, au facteur antiprolifératif TGF-ß et conservent leurs
propriétés d’inhibition de contact. P27 aurait donc un rôle spécifique dans le contrôle de la
différenciation.
quant à lui, la nécessité d’une régulation du cycle cellulaire pour la différenciation correcte des
maintien des cellules en phase G1. La mutation du gène roughex conduit les cellules à entrer
développement (Thomas et al., 1994). Il apparaît donc, que si dans la majorité des cas, le cycle
cellulaire ne contrôle pas directement la croissance cellulaire, les régulateurs du cycle cellulaire
régulant la synthèse de cdk4, des cyclines D et de p27 par un mécanisme similaire à celui
opérant sur la synthèse de la cycline CLN 3 de levure (voir ci-dessous). Chez les mammifères,
les hormones et les interactions cellulaires pourraient jouer un rôle de médiateur entre la
différenciation cellulaire, pourrait coordonner ces trois processus. Ras régule le facteur de
60
-
rétinoblastome. En effet, l’expression de dominants négatifs de ras, dans des cellules
quiescentes, abolit l’induction des cyclines D1, la dégradation de p27 ainsi que l’activation des
gènes sous le contrôle de E2F et, en conséquence, bloque l’entrée des cellules stimulées en
phase S (Aktas et al., 1997). La protéine du rétinoblastome apparaît être une cible clé de ras,
négatifs de ras ne bloque pas l’entrée en phase S (Peeper et al., 1997). Plus généralement, la
protéine du rétinoblastome semble être un bon candidat pour intégrer les différents signaux
les ARN polymérases I et III, qui assurent la synthèse des ribosomes et des ARN de transfert,
cellulaire (Bartek et al., 1996). De plus, l’interaction entre Rb et le facteur de transcription Myo-D,
qui contrôle l’expression de gènes requis pour la différenciation musculaire, est nécessaire à
Nous avons précédemment exposé le cas particulier des embryons précoces animaux,
chez lesquels la plupart des contrôles et des mécanismes de surveillance du cycle cellulaire
sont absents. Dans les embryons plus âgés, chez qui la différenciation s’opère, la coordination
cycle cellulaire-morphogenèse ne semble pas être aussi étroite que dans les cellules
somatiques. Ainsi, chez les embryons de xénope au stade neurula, le blocage de la réplication
par des inhibiteurs d’ADN polymérases inhibe la division, mais n’affecte pas le développement
pendant les 40 heures suivante (Rollins et Andrews, 1991). De manière analogue, l’embryon
d’oursin traité par l’aphidicoline au stade “vegetal-plate”, se développe jusqu’au stade pluteus
(Stephens et al., 1986). Chez la drosophile, les premiers cycles syncitials rapides sont
indépendants de la croissance, puis, après la cellularisation, une régulation plus affinée du cycle
cdc25 (string) (Edgar et Lehner, 1996). Ces cycles ne présentent pas de phase G 1, phase
61
-
croissance/morphogenèse, et conduisent à la formation de cellules de plus en plus petites. Par
la suite (cycle 17) la déplétion de la cycline E maternelle et l’expression d’une CKI (dacapo)
agissent de concert pour stopper le cycle en phase G 1 dans la plupart des cellules. Il est
E et de dacapo (CIP/KIP) est contrôlée par des facteurs de différenciation (Duronio et O’Farrel,
L’absence de migration cellulaire chez les végétaux a longtemps laissé présumer que la
division cellulaire. Cependant, les connaissances actuelles tendent à montrer que l’orientation et
la fréquence des divisions ne sont pas tant des déterminants de la morphogenèse végétal que
L’orientation transversale des plans de division par rapport à l’axe de croissance semble
être, plus souvent, la conséquence que la cause de la croissance polarisée (Green, 1976). En
effet, en l’absence de divisions cellulaires, les germes de blé effectuent correctement l’initiation
des primordia racinaires latéraux et la morphologie des jeunes feuilles est normale (revue par
Hemerly et al., 1999; Foard et al., 1965). L’indépendance entre la morphogenèse et l’orientation
des plans de division, est également illustrée par les mutants fass d’Arabidopsis et tangled de
maïs. Chez ces mutants, dans lesquels les divisions ne sont pas correctement orientées, la
des feuilles (tangled) sont apparemment normales (Torres-Ruiz et Jürgens, 1994; Smith et al.,
1996).
l’idée selon laquelle la morphogenèse végétale ne dépend pas du cycle cellulaire. En effet,
l’expression d’un allèle dominant négatif de cdc2a d’Arabidopsis (cdc2aAt) dans le tabac conduit
morphologie normale (Hemerly et al., 1995). A l’inverse, chez Arabidopsis, l’expression du gène
62
-
longues racines, qui contiennent un nombre accru de cellules, mais dont la morphologie globale
n’est pas affectée (Doerner et al., 1996). Les mutants de l’embryogenèse titan1, chez lesquels
la mitose est affectée, sont constitués de cellules géantes, mais possèdent une forme voisine
de celle des embryons normaux, ce qui suggère que la croissance et la morphogenèse seraient
également découplées du cycle cellulaire chez les embryons (Liu et Meinke, 1998).
Il faut cependant noter que les jeunes plantules de tabac exprimant le gène cdc2a muté
et al., 1995). Des résultats préliminaires indiquent que les embryons d’Arabidopsis qui
expriment ce même gène muté sous le contrôle d’un promoteur spécifique de l’embryogenèse ne
résultats reste difficile en l’absence d’une analyse détaillée de la morphologie des embryons
précoces (De Veylder et al., 1998). Une étude récente démontre le rôle de cdc2bAt dans la
de cdc2b est corrélée à l’élongation de l’hypocotyle et l’inhibition de cdc2b par des ARNm
ouverts. Ce phénotype correspond à celui que les plantules adoptent normalement en lumière
cdc2b est cantonnée aux cellules en prolifération et fluctue au cours du cycle (Segers et al.,
1996), ce qui suggère que cdc2b pourrait assurer un rôle de coordinateur entre la régulation du
du cycle cellulaire n’a, à ce jour, pas été clairement défini. Il reste donc à déterminer si cette
protéine, apparentée aux CDK, joue un rôle exclusivement lors du développement, à l’image de
cdk5 dans le développement neuronal animal, ou si elle intervient également dans la régulation
récemment illustré chez Medicago sativa. L’inhibiteur mitotique ccs52 est nécessaire à la
lors de la symbiose entre Rhizobium meliloti et Medicago sativa (Cebolla et al., 1999). Aussi, si
la plupart des résultats obtenus à ce jour indique que la morphogenèse serait indépendante du
63
-
cycle cellulaire, ces récentes découvertes incitent à la prudence quant à une conclusion
définitive.
des voies de signalisation en amont de la régulation du cycle cellulaire, capables d’intégrer les
multiples signaux extérieurs, auxquels les plantes répondent. En effet, le nombre anormalement
élevé de cellules dans les méristèmes floraux et apicaux des mutants clavata, chez lesquels
mécanismes de coordination entre cycle cellulaire et développement (Clark et al., 1993). Les
réduction des organes floraux et foliaires (Clark et al., 1996). Au sein de l’organisme, les
coordination. Ainsi, l’ablation de cellules spécifiques par faisceau laser, réalisée chez
Arabidopsis et dans l’embryon de Fucus, démontre que les cellules avoisinantes sont capables
manquantes, avec une efficacité variable selon leur position dans la plante ou l’embryon (Van
Les levures bourgeonnantes sont des organismes chez lesquels une étroite coordination
entre le cycle cellulaire et les événements morphogénétiques a été mise en évidence. Lors de la
conjugaison, l’arrêt du cycle cellulaire est rendu possible par l’activation transcriptionnelle de la
CKI FAR1, qui est directement enclenchée par la voie des MAP kinases, en réponse aux
intervient sur le niveau d’expression de la cycline CLN3, tandis que la croissance cellulaire
contrôle le niveau de traduction des ARNm de CLN3 (Polymenis et Schmidt, 1997; Parviz et
64
-
synchronisés chez la levure (figure 18 A) (revue par Cid et al., 1995). La sélection du site de
bourgeonnement a lieu en phase G1 tardive, l’émergence du bourgeon, qui est précédé par la
juste après le point de restriction “START”. La croissance du bourgeon s’étend sur les phases
l’entrée en phase G2, bien qu’elle autorise le déroulement des événements de division nucléaire.
kinase SWE1, sur le résidu tyrosine 19 (Lew et Reed, 1995). Une étude récente suggère que
les défauts dans l’organisation de l’actine sont à l’origine de l’activation de ce point de contrôle
l’absence de traduction, ce qui suggère que CDC28/CLN régule directement la mise en place du
site de pré-bourgeonnement (figure 18 B). Chez les levures en phase G2, l’activation de CDC28
allongés. CDC28/CLB, semble donc jouer un rôle dans la commutation de la croissance apicale à
la croissance isotrope du bourgeon. L’inactivation des complexes mitotiques serait, quant à elle,
cytodiérèse (sous forme de collier). Ces résultats démontrent le rôle essentiel de CDC28 dans la
événements morphogénétiques ne sont pas connus. Il faut cependant noter que la kinase
STE20 est phosphorylée par CDC28/CLN1-2 au site de bourgeonnement bien que cette
phosphorylation ne semble pas influer sur son activité. Cette phosphorylation est, cependant,
65
-
Figure 18 : Cycle cellulaire et morphogenèse chez S. cerevisiae
Croissance pseudohyphale
A
Conjugaison
de commutateur entre les réponses cellulaires mitotiques et celles de la conjugaison (Wu et al.,
1998).
commutations de croissance apicale vers une croissance par bourgeonnement ainsi qu’un
découplage entre la mitose et la septation dans certaines parties du conidiophore. Une étude
récente, démontre que NIMXcdc2, l’homologue de cdc2, joue un rôle primordial dans la formation des
conidiophores et des conidies. L’activité de NIMX cdc2 est requise pour la formation de conidies et
NIMXcdc2 par phosphorylation sur tyrosine est essentielle à la structuration correcte des
conidiophores et à la formation des conidies. Cette régulation par phosphorylation n’est pas
essentielle pour la progression au cours du cycle cellulaire mais intervient, en partie, lors de
66
-
IV. OBJECTIFS DE LA THESE
morphogénétique (la germination) se produisent au cours du premier cycle cellulaire (0-24 h). De
plus, la majorité des traitements inhibant la germination induisent un retard de la division. Ces
observations amènent naturellement à se poser la question quant aux liens potentiels existants
D’autre part, l’ensemble des résultats obtenus sur l’étude de la polarisation donnent une
zygote pour le modelage de l’embryon, bien qu’implicitement reconnue par les chercheurs
travaillant sur ce modèle, reste à préciser. Nous avons donc voulu savoir si des protéines
Nous nous sommes attachés dans un premier temps à caractériser les phases du cycle
avons évalué le rôle des CDK dans la progression du premier cycle cellulaire et les mécanismes
de surveillance intervenant dans ce cycle. Les deux premiers articles répondent donc à des
Quels événements du cycle cellulaire sont contrôlés par les CDK? (Chapitre I et II)
67
-
B. LE CYCLE CELLULAIRE REGULE - T - IL LA POLARISATION ZYGOTIQUE ?
Nous nous sommes intéressés aux liens entre le cycle cellulaire et le développement et
avons voulu savoir s’il existe un contrôle de la polarité par le cycle cellulaire. Pour ce faire, nous
avons défini la corrélation temporelle entre les phases du cycle cellulaire et les événements de
polarisation et avons plus particulièrement étudié l’influence de l’activité des CDK sur la
Le dernier chapitre relate une étude qui précise le rôle des kinases dans la polarisation
l’établissement d’un axe zygotique pour le modelage de l’embryon. Ces travaux, réalisés au
cours des premières années de ma thèse, précèdent dans le temps les études concernant la
interactions entre la polarisation et le cycle cellulaire y apparaît donc peu mais est plus
68
-
RESULTATS et DISCUSSIONS
ARTICLE 1 :
PRECOCES DE FUCALES
Cet article met en évidence les relations entre la réplication de l’ADN et la mitose dans les
zygotes de Fucales. Alors que dans les cellules somatiques et chez les levures, ces événements
sont étroitement dépendants, chez les embryons animaux, le couplage réplication/mitose fait
souvent défaut. Nous avons analysé les répercutions de l’inhibition de la réplication sur les
l’enveloppe nucléaire ainsi que la condensation des chromosomes n’ont pas lieu et la formation
du fuseau mitotique est inhibée. Nous avons voulu connaître les cibles moléculaires de ce point
de contrôle. Nous avons établi qu’il existe une corrélation entre l’état de phosphorylation sur
tyrosine des deux CDK à motif PSTAIRE de 32 et 34 kDa, qui sont liées par la protéine p9 CKS, et
l’activité CDK au cours de la progression normale dans le cycle. Les événements mitotiques, tels
l’augmentation de l’activité CDK qui coïncide avec la déphosphorylation sur tyrosine des deux
CDK mitotiques et en conséquence, la mitose. In vitro, la déphosphorylation par cdc25 des CDK
d’extraits de zygotes dont la réplication est bloquée, résulte en une augmentation de l’activité
kinasique jusqu’à un niveau mitotique, ce qui suggère, que la régulation de l’activité des CDK par
69
-
surcroît, l’alignement correct du fuseau mitotique avec l’axe de polarité du zygote selon un
RESUME
division cellulaire lorsque l’ADN n’est pas répliqué. Ce point de contrôle est particulièrement
efficace chez les levures et dans les cellules somatiques animales mais fait souvent, partiellement
ou totalement défaut aux embryons animaux. Du fait du peu de données sur le point de contrôle
S/M chez les cellules et les embryons végétaux, nous avons étudié l’effet de l’aphidicoline, un
des zygotes de Fucus et Pelvetia. La réplication et la division cellulaire sont, toutes deux
inhibées par l’aphidicoline, ce qui indique l’existence du point de contrôle S/M chez les zygotes
cytodiérèse mais n’a pas d’effet sur la germination et l’élongation du rhizoïde. Ce point de contrôle
kinases dépendantes des cyclines (CDK) lors de l’entrée en mitose. L’activité mitotique des
kinases de zygotes traités par l’aphidicoline, est restaurée par un traitement par la phosphatase
cdc25. Lorsque l’olomoucine, un inhibiteur spécifique des CDK, est ajouté aux zygotes en phase
S, il produit les mêmes effets que l’aphidicoline sur la division cellulaire mais l’axe des
centrosomes peut s’aligner avec l’axe de polarité. Nous proposons un modèle de fonctionnement
du point de contrôle S/M dans les zygotes et les embryons de Fucales, qui fait intervenir
70
-
ARTICLE II :
Dans cet article, nous avons étudié l’importance des CDK pour la réalisation des
l’activité des CDK. Des études similaires ont été réalisées chez les embryons animaux comme
l’oursin ou le xénope, en revanche il n’existe que peu de données biochimiques sur les
régulations des CDK dans les systèmes végétaux, et aucune en ce qui concerne les embryons
du cycle cellulaire embryonnaire chez les végétaux et vient compléter l’étude précédente
(chapitre I). Au contraire du cycle cellulaire embryonnaire des animaux, le cycle cellulaire du
zygote de Fucus présente les caractéristiques d’un cycle cellulaire de cellule somatique, à cette
particularité près, que les CDK sont synthétisées progressivement après la fécondation à partir
RESUME
d’événements cellulaires sont contrôlés par les kinases dépendantes des cyclines qui constituent
souvent les cibles moléculaires des points de contrôle. Nous avons précédemment caractérisé un
point de contrôle de la réplication de l’ADN, S/M, qui, par opposition à ce qui existe dans les
embryons animaux, est drastique dans les zygotes de Fucales. Dans cette étude, nous
déterminons, plus précisemment, l’implication des protéines kinases dépendantes des cyclines
71
-
(CDK) dans le contrôle du cycle cellulaire zygotique et leur régulation chez Fucus. La synthèse
des deux CDK à motif PSTAIRE, p32 et p34, ainsi que l’activité de phosphorylation de l’histone
caryogamie et sont régulées au niveau traductionnel. En revanche, l’activité mitotique des CDK
l’activité des protéines apparentées aux CDK, in vivo comme in vitro, induit des arrêts du cycle
cellulaire aux deux transitions, G1/S et G 2/M ainsi qu’en mitose et provoque la décondensation de
la chromatine chez des zygotes bloqués en mitose. Enfin, quels que soient les arrêts du cycle
cellulaire provoqués par l’olomoucine, la synthèse des CDK s’effectue normalement alors que la
déphosphorylation activatrice sur tyrosine des CDK est inhibée. In vitro, la déphosphorylation
par cdc25, des CDK provenant de zygotes bloqués à différents stades par l’olomoucine, conduit
à une activation des CDK jusqu’à un niveau comparable au niveau mitotique. L’ensemble des
ces résultats suggère, que, chez Fucus, le cycle cellulaire zygotique ressemble au cycle cellulaire
somatique, c’est à dire, que des CDK, elles-mêmes régulées au niveau de leur synthèse et par
72
-
ARTICLE III :
DE TYPE CDK.
développement des organismes est une question cruciale en biologie du développement. Les
connaissances actuelles acquises chez les animaux et les végétaux, indiquent que la régulation
s’effectuerait en amont des acteurs spécifiquement impliqués dans chacun de ces phénomènes et
que les interactions directes entre ces acteurs seraient réduites. En revanche, chez les levures,
les acteurs principaux du cycle cellulaire tels que CDC28 ou NIMXcdc2 interviennent directement
dans le contrôle des événements morphogénétiques, à savoir la formation des bourgeons ou des
conidies. Il n’existe que très peu de données sur les relations entre le cycle cellulaire et
l’embryogenèse des végétaux. Nous avons voulu connaître l’implication du cycle cellulaire dans
RESUME
Bien que le développement itératif puisse être découplé de la morphogenèse dans les
organes de plantes, la relation entre le cycle cellulaire et les événements du développement n’est
pas clairement établi chez les embryons. Les zygotes libres des algues de la classe des
Fucales, qui comportent les genres Fucus et Pelvetia, se prêtent bien à l’étude des interactions
73
-
entre la progression dans le cycle cellulaire et la morphogenèse précoce, car l’établissement de la
cycle cellulaire sont concomitants. Nous avons, récemment démontré que la progression au cours
du cycle cellulaire était sous le contrôle étroit de protéines de type CDK, dont deux CDK à motif
PSTAIRE, p34 et p32, qui sont synthétisées à la suite de la fécondation. Dans la présente
étude, nous montrons que l’inhibition spécifique des protéines de type CDK, soit par des
composés dérivés de purine tels que l’olomoucine et le purvalanol, soit par l’inhibiteur p21 Cip1
formation de l’axe de polarité et l’entrée en phase S, deux événements qui sont concomitants.
lorsqu’il est injecté précocement lors du cycle cellulaire et seule p34 présente une affinité pour le
purvalanol, ce qui suggère que cette protéine contrôle la polarisation et la morphogenèse. Nous
74
-
ARTICLE IV :
L’étude exposée ci-dessous, a été réalisée précédemment aux travaux sur le cycle
cellulaire. J’ai jugé opportun de l’insérer dans ce manuscrit pour plusieurs raisons. Tout d’abord
elle démontre l’importance de la polarisation précoce pour le modelage de l’embryon et peut être
mise en relation avec les résultats du troisième chapitre, qui montrent que la CDK p34 contrôle la
formation de l’axe de polarité. De plus, elle met en évidence que des kinases, différentes des
CDK, sont impliquées dans le contrôle de la formation de l’axe. En effet, l’inhibition de ces kinases
n’empêche pas la division cellulaire. En revanche, il faut souligner ici que l’inhibition de ces
cycle cellulaire en agissant sur l’activité de CDC28. A la lumière des données exposées
chez les zygotes de Fucus dont la polarisation est inhibée, soulève la question d’une régulation
du cycle cellulaire par les événements de polarisation. Cette question est discutée dans la
Ce travail fait l’objet d’un article sous presse dans la revue “Developmental Biology”.
RESUME
Les algues de la classe des Fucales, qui comprennent les genres Fucus et Pelvetia, sont
des modèles biologiques reconnus pour l’étude de l’embryogenèse végétale. En particulier, les
zygotes de Fucales sont très bien adaptés pour étudier l’établissement de la polarité ainsi que
75
-
l’importance de la polarisation pour l’embryogenèse. Cependant, les voies de transduction
impliquées dans le processus précoce de polarisation sont encore mal définies, et le lien entre la
polarisation précoce et le modelage de l’embryon à long terme n’a jamais été démontré de manière
protéine kinases que nous avons testés, un sous groupe d’inhibiteurs de protéines tyrosine-
kinases (PTK), incluant la génistéine, empêche la germination mais n’a aucun effet sur la
croissance rhizoïdienne chez des embryons germés. L’inhibition de la germination apparaît être
une conséquence directe de l’inhibition de la polarisation, car la génistéine ainsi que d’autres
cytosquelette d’actine au pôle rhizoïdien est également inhibé et les microfilaments d’actine se
polarisation est inhibé sur une période couvrant la formation de l’axe, récupèrent du traitement et
l’organisation spatiale de ces structures est profondément affectée, ce qui suggère que le
phosphorylation change au cours du développement et est perturbé chez des zygotes traités
la lumière de ces résultats, nous discutons de la nature des kinases sensibles à la génistéine, qui
76
-
CONCLUSION et PERSPECTIVES
CONCLUSION ET PERSPECTIVES
SURVEILLANCE
La progression de l’embryon de Fucus dans le premier cycle cellulaire est sous le contrôle
strict des CDK, dont l’activité est nécessaire à la réplication de l’ADN, la rupture de l’enveloppe
La figure 19 récapitule les différents arrêts du cycle cellulaire provoqués par les principaux
CYCLE CELLULAIRE
l’histone H1 comme substrat de ces CDK, est susceptible d’introduire un double biais. En effet,
et/ou phosphorylent mal l’histone H1 (Magyar et al., 1993; Azzi et al., 1994; Pines, 1996).
activité H1 kinase précoce, qui est indépendante de la transcription, de l’activité mitotique, qui est,
pour sa part, dépendante de la transcription d’un régulateur positif (chapitre II). La faible activité
phases précoces G1 et S, ce qui suggère que la protéine p9CKS lie certaines CDK de phases
77
-
Figure 19 : Schéma récapitulatif des différents
outils pharmacologiques et cellulaires utilisés pour
situer et déterminer les événements du cycle
cellulaire du zygote de Fucus spiralis.
22-24 h Oh
M
G1
Olomoucine 35 M
Rupture de l’enveloppe
nucléaire et condensation
CDK
des chromosomes CDK
Transcription des gènes
16-18 h d’histones
5-6 h
Olomoucine 100 M
Aphidicoline
G2
S
10-12h
sur la fonction des CDK précoces liées à p9CKS et permettre de dissocier les activités des phases
CDK à motif PSTAIRE de 34 kDa dans la transition G1/S. Le purvalanol, inhibiteur de la même
famille que l’olomoucine qui bloque la transition G1/S, lie la CDK PSTAIRE de 34 kDa, p34, et non
celle de 32 kDa, tout au long du développement, y compris en phase G1 et S, ce qui désigne p34
PSTAIRE comme une cible majoritaire de ce type d’inhibiteur. De plus, la microinjection précoce
précoce de purvalanol ou d’olomoucine (chapitre III). Il est donc probable que ces zygotes soient
stoppés en G 1, ce qui signifierait que la CDK PSTAIRE est essentielle à la transition G 1/S.
L’analyse du contenu en ADN des zygotes inhibés par l’anticorps anti-PSTAIRE, qui serait
Les questions énoncées ci-dessus concernent, dans une moindre mesure, les CDK
mitotiques. En effet, l’affinité de la protéine p9CKS pour les CDK mitotiques est connue dans la
plupart des systèmes biologiques (Brizuela et al., 1987; Hadwiger et al., 1989; Richardson et al.,
1990; Patra et Dunphy, 1996; De Veylder et al., 1997). Chez les végétaux, la liaison aux CDK
de l’homologue de la p9 CKS, CKS1, serait nécessaire au cycle mitotique et lors des cycles
d’endoréplication (Jacqmard et al., 1999). Chez Fucus, l’activité H1 kinase, liée à p9CKS, présente
une activité mitotique importante. D’autre part, l’affinité du purvalanol pour p34 dans les extraits
mitotiques (chapitre III), et la similitude de profil d’activité H1 kinase entre les extraits dépourvus
de p32 et les extraits témoins au moment de la mitose (chapitre II), laisse supposer que p34
remplirait un rôle majeur, également en mitose. Cette protéine, à l’image de CDC28 de levure et
de cdc2a d’Arabidopsis thaliana, serait donc essentielle aux deux transitions G1/S et G 2/M. Son
association avec des cyclines spécifiques de chaque phase lui confèrerait sa spécificité. La
fonction de la CDK PSTAIRE de 32 kDa, qui n’est pas liée in vitro par le purvalanol, reste à
élucider.
78
-
Il est possible que d’autres CDK non PSTAIRE puissent également participer à la
phosphorylation de l’histone H1. En effet, d’autres protéines sont liées par les billes de p9CKS.
Notamment, une bande à 31 kDa est visible sur le profil de protéines éluées à partir de billes de
phosphorylation sur tyrosine, qui sont étroitement corrélés aux variations de l’activité CDK
globale, sont observés sur les seules CDK PSTAIRE, pour des poids moléculaires compris entre
30 et 45 kDa (articles I et II). Ces données confortent l’idée que p34 serait la principale protéine
liée à p9 Cks impliquée dans le contrôle du cycle cellulaire. Néanmoins, nous ne pouvons pas
exclure l’existence éventuelle d’autres CDK non-PSTAIRE, sur lesquelles il n’y aurait pas de
phosphorylation sur tyrosine, et/ou de CDK PSTAIRE n’ayant d’affinité ni pour p9CKS ni pour le
purvalanol. Dans les deux cas, ces éventuelles CDK pourraient avoir un rôle dans la
PERSPECTIVES
Chez Fucus, les deux bandes reconnues par l’anticorps anti-PSTAIRE ne sont
protéines sont restés infructueux du fait de la faible quantité de matériel disponible et de la pureté
insuffisante des extraits protéiques élués à partir des billes de p9 CKS. Une analyse en gel
n’existe réellement que deux CDK PSTAIRE, mais à terme le clonage d’ADNc de Fucus serait
primordial pour l’identification des CDK PSTAIRE ainsi que d’éventuelles autres CDK. Le clonage
d’ADNc de CDK ouvrirait des champs d’investigation variés, dont l’un des plus intéressants
serait d’étudier les potentialités des ADNc des deux CDK PSTAIRE à complémenter les mutants
CDC28 -/cdc2- de levures en G1/S et G 2/M. Le suivi de la transcription des gènes de CDK, au
cours du développement, pourrait également nous renseigner sur l’implication des CDK au cours
Anthirrhinum, Zea), l’activation transcriptionnelle de certaines CDK précède les phases du cycle
cellulaire dans lesquelles elles sont impliquées (Segers et al., 1996; Fobert et al., 1996; Magyar
79
-
et al., 1997). Toutefois, les transcrits des CDK PSTAIRE de Fucus semblent être présents dans
l’oosphère et la nécessité d’une transcription pour la mitose paraît plutôt concerner un régulateur
CYTOPLASMIQUES DE LA DIVISION
La réplication est inhibée par de fortes concentration d’olomoucine (chapitre II). De plus,
p21 Cip, une CKI connue pour intervenir dans l’inhibition des complexes CDK/cycline en G1 et à
l’entrée en phase S, inhibe in vitro, l’activité des extraits bloqués en G1/S et in vivo la germination
qui dépend de cette transition (chapitre III). Ces résultats suggèrent fortement l’implication des
CDK dans la transition G1/S (figure 20). Dans la plupart des systèmes eucaryotes, le rôle majeur
des CDK à cette transition, consiste à phosphoryler la protéine du rétinoblastome pour permettre
mais non à l’activité précoce de CDK liés à p9CKS (chapitre II). L’oosphère contiendrait donc tous
les ARNm nécessaires à l’activité CDK au cours des phases précoces, tout comme la plupart
des embryons animaux, chez qui les ARNm de cyclines de G1 (cycline E) sont stockés dans
l’oeuf (revue par King et al., 1994). Par analogie à ce qui est observé dans d’autres systèmes,
contrôle de facteur de transcription liés à une protéine apparentée à la protéine Rb. Nous avons
d’ores et déjà montré que la transcription de l’histone H3 dépend de l’activité des kinases à cette
transition (chapitre II). Pour tester cette hypothèse plus en avant, il serait nécessaire de
déterminer l’état de l’ADN (2C ou 4C) d’embryons dont la transcription est inhibée en G 1, et
d’autre part, de connaître la capacité des CDK à phosphoryler la Rb et à libérer des facteurs de
transcription qui y sont liés. La quantification de l’ADN n’est réalisable que sur des embryons de
80
-
Figure 20 : Rôle et régulations des CDK au cours
du cycle cellulaire et fonctionnement des points
de contrôle
Y
CDK
? CDK
Y
CDK G1
M
CDK
Point de contrôle de
l’assemblage du fuseau
CDK
Cdc25
P Y Y
CDK CDK
Y
CDK
Transcription
Rotation des gènes
nucléaire d’histone H3
G2 S
Point de
P Y CDK contrôle de
réplication de
P Y Y
l’ADN
CDK CDK
Kinase
exemple, le nocodazole.
L’activation du point de contrôle S/M conduit à l’inhibition des CDK mitotiques qui
semblent réguler l’assemblage correct du fuseau (figure 20) (chapitre I). En effet, l’inhibition des
CDK mitotiques par l’olomoucine, tout comme l’inhibition directe de la réplication, empêche la
formation du fuseau. Il est probable que chez Fucus, comme c’est le cas dans d’autres systèmes,
certaines protéines moteurs, qui sont nécessaires aux pontages des microtubules polaires,
soient régulées par les CDK mitotiques (Sorger et al., 1997). L’absence de rupture de
l’enveloppe nucléaire, résultant de l’inhibition des CDK mitotiques par de fortes concentrations
fuseau mitotique porrait être défectueuse car l’organisation des chromosomes est altérée. Il n’est
pas exclu que le fuseau mitotique se forme à de faibles concentrations d’olomoucine, et dans tous
les cas le blocage provoqué par les faibles concentrations d’olomoucine est différent de celui
observé avec le nocodazole. En effet, une certaine dynamique est observée. Les asters se
s’organiser en plaque de métaphase, bien que certains d’entre eux puissent être dispersés. Par
la suite, ces chromosomes se dispersent ou sont disposés “en cercle” comme s’il existait une
contrôle de l’assemblage du fuseau et le rôle précis des CDK dans les interactions entre les
chromosomes et le fuseau. Il serait important de tester l’effet des traitements par de faibles doses
d’olomoucine sur la dynamique des microtubules. De plus, la localisation cellulaire des CDK de
Fucus apporterait des informations précieuses sur le rôle des CDK dans la dynamique du fuseau
mitotique.
et non des CDK mitotiques (chapitre I). Comme la réplication dépend elle-même des CDK de la
transition G1/S, il est fort probable que l’inhibition des CDK avant la phase S résulte en une
81
-
altération similaire de l’orientation du fuseau mitotique (chapitre II). Cependant cette hypothèse ne
peut être testée puisque les traitements qui inhibent la transition G 1/S inhibent également la
germination. En revanche, il serait intéressant d’étudier l’effet de tels traitements sur la séparation
L’activité CDK des zygotes bloqués en mitose par le nocodazole est très élevée et est
efficacement inhibée, in vitro, par l’olomoucine. Ces zygotes possèdent des chromosomes
métaphase altérée, ce qui suggère un arrêt en prémétaphase (figure 20). Ce blocage résulte très
provoque une décondensation des chromosomes, ce qui suggère que le maintien d’une activité
CDK élevée empêche la sortie de mitose. L’inhibition des CDK de Fucus serait donc un
l’assemblage du fuseau, l’inactivation des CDK serait inhibée. Dans les autres systèmes
1998).
Ces résultats impliquent que l’inactivation des CDK soit précisément localisée dans le
noyau ou dans son voisinage, car l’activité CDK semble être requise pour la cytodiérèse qui est
postérieure à la mitose (figure 20). En effet, l’olomoucine inhibe la division lorsqu’elle est ajoutée
22 h AF, alors que le pic d’activité mitotique se situe entre 16 et 20 h AF et que la mitose se
produit vers 18 h AF. Chez les végétaux, cdc2a est trouvée en association avec la bande
clivage avant la mitose (Colasanti et al., 1993). Chez Fucus, cette structure n’existe pas et le
mécanisme de clivage reste mal compris. L’immunolocalisation des CDK apporterait une
82
-
B. M ECANISMES DE REGULATION DES CDK
observée lors de la ré-entrée dans le cycle, observée chez les cellules végétales et animales
stimulées par des mitogènes. Cependant, chez Fucus, la régulation de la synthèse des CDK
s’effectue uniquement au niveau traductionnel tandis que, lors de la transition, G0/G 1, la régulation
Fucus après la fécondation, est une situation totalement différente de celle observée chez les
embryons animaux, chez qui la protéine cdc2 ayant servi à la maturation méiotique de l’ovocyte
est en quantité suffisante pour assurer les premiers cycles (Edgar, 1995; Hartley et al., 1996).
cycline B à partir d’ARNm maternels est nécessaire et suffisante pour la réalisation de cycles
MPF (Murray et al., 1989; Murray et Kirschner, 1989; Arion et Meijer, 1989; Meijer et al., 1989;
Hartley et al., 1996). Dans l’ovocyte de xénope, au cours de la maturation méiotique, le facteur de
deux protéines qui sont nécessaires à la maturation méiotique (Keiper et al., 1999), ce qui
Chez Fucus, le niveau des CDK augmente jusqu’à 12 heures après la fécondation. La
traductionnelles éventuelles n’est pas déterminée. Il est néanmoins concevable que la régulation
traductionnelle de la synthèse des CDK conduise à une accumulation de ces protéines jusqu’à un
niveau seuil où leur activité serait suffisante pour déclencher la transition G1/S. Des expériences
chez Fucus, et il serait intéressant d’étudier le rôle de ce facteur dans la régulation de la traduction
83
-
B.2. R EGULATION TRANSCRIPTIONNELLE DE L ’ ACTIVITE MITOTIQUE
synthèse des CDK PSTAIRE au cours du développement précoce, mais inhibe le pic mitotique
d’activité H1 kinase. Ce résultat suggère que l’activité mitotique dépendrait d’un régulateur positif
soumis à une régulation transcriptionnelle. Chez Fucus spiralis, la transcription est nécessaire
jusqu’à 10 heures pour que le premier clivage puisse s’effectuer (observation personnelle), ce
qui laisse supposer que le régulateur mitotique serait transcrit avant la phase G2, mais ne
pourrait être efficace qu’en mitose. Dans les cellules somatiques, les cyclines sont soumises à un
contrôle transcriptionnel, qui, de concert avec leur dégradation programmée, permet la formation de
traductionnel du complexe par phosphorylation. Il est concevable que des cyclines mitotiques
soient transcrites durant la phase G1 et/ou S chez le zygote de Fucus et qu’elles s’associent aux
CDK pour former des complexes mitotiques. L’inhibition de ces complexes par phosphorylation
sur tyrosine, en phase S, permettrait de retarder leur activation jusqu’en mitose (figure 20). Une
expérience très préliminaire laisse présager que des cyclines de Fucus sont reconnues par un
anticorps anti-cycline de large spécificité. Cet anticorps révèle une bande d’environ 60 kDa, dont
le niveau, faible jusqu’à 8 h AF, augmente fortement à 12 h AF (début de G2). Nous projetons de
l’immunodétection d’éventuelles CDK PSTAIRE liées à cette protéine de 60 kDa. Si le résultat est
Une autre possibilité, qui n’exclue pas l’hypothèse précédente, est que la phosphatase
transcriptionnelle à l’image des protéines phosphatases cdc25 (Jinno et al., 1994; Zwicker et al.,
1995).
84
-
B.3. R EGULATIONS PAR PHOSPHORYLATION
Les travaux de Zhang (1996) avaient permis de mettre en évidence que les
tyrosine. Chez Fucus, nous avons montré que les CDK PSTAIRE mitotiques sont soumises à
une régulation négative sur residu tyrosine en phase G2 et que leur déphosphorylation en mitose
est directement corrélée à une augmentation de leur activité. Ce résultat constitue la première
évidence d’une régulation par phosphorylation des CDK au cours de la progression normale
dans le cycle chez les végétaux. Nous avons également démontré que le point de contrôle de la
réplication de l’ADN utilise cette régulation pour inhiber l’entrée en mitose. Il semble probable que
les cibles de ce point de contrôle soient les CDK mitotiques et non les CDK de phase S. En effet,
in vitro, la déphosphorylation, par cdc25, des CDK d’extraits de zygotes bloqués par
l’aphidicoline, résulte en une augmentation de l’activité CDK jusqu’à un niveau mitotique (chapitre
I). Il est intéressant de noter que les zygotes bloqués en G1/S par l’olomoucine, contiennent des
CDK phosphorylées sur tyrosine, qui une fois déphosphorylées par cdc25, possèdent
également une activité comparable à celle observée en mitose. Il semble qu’in vivo l’inhibition
des CDK de G 1/S n’empêchent pas la formation des complexes mitotiques. L’alternative selon
laquelle des complexes de G 1/S possèdent potentiellement une activité aussi élevée que
l’activité mitotique mais sont, in vivo, partiellement inhibés par phosphorylation sur tyrosine
apparaît improbable mais ne peut être exclue. Afin de connaître l’état de phosphorylation des
CDK lors des phase précoces du cycle, nous envisageons d’employer la technique
d’isoélectrofocalisation en gel (IEF) qui nous permettrait de séparer les différentes formes
phosphorylées des CDK PSTAIRE et de les détecter avec l’anticorps anti-PSTAIRE qui donne
conduit également à une accumulation in vivo des CDK sous forme phosphorylée (chapitre II).
Ces résultats laissent supposer que l’activité des CDK mitotiques pourrait être nécessaire à leur
wee1 sont respectivement activée et inhibée par cdc2 (Lew et Kornbluth, 1996). De manière
générale, plus les zygotes sont bloqués tôt dans le cycle, plus l’activité in vitro des extraits
85
-
(débarrassés de l’inhibiteur) est faible, et plus leur activation par déphosphorylation est
importante. Ce phénomène est particulièrement net entre l’inhibition en phase G 2, par de fortes
(chapitre II). Ceci suggère, qu’in vivo, les CDK sont progressivement activées au fur et à mesure
déphosphorylation d’un résidu inhibiteur thréonine par une phosphatase coopérative de cdc25
comme la phosphatase 2A. Chez les ovocytes d’étoile de mer, la déphosphorylation séquentielle
forme intermédiaire déphosphorylée sur thréonine et phosphorylée sur tyrosine soit responsable
des CDK serait également conservée dans le règne végétal (Yamaguchi et al., 1998). De plus
une phosphorylation sur thréonine a été détectée sur une protéine de type CDK, chez l’algue
d’anticorps pourrait permettre de détecter, sur les CDK, des épitopes phosphorylés sur thréonine
C.1.I M P O R T A N C E D E L A D I V I S I O N C E L L U L A I R E P O U R L A P O L A R I S A T I O N E T
LA MORPHOGENESE
différenciation cellulaire peut intervenir à tout moment de la vie de l’organisme et peut être
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du cycle cellulaire dans la différenciation cellulaire, par rapport aux cellules animales qui quittent le
cycle, principalement en G 1. Ainsi, les inhibiteurs du cycle tels que ccs52 chez la luzerne,
peuvent-ils être considérés comme des acteurs du cycle qui sont nécessaires à la différenciation
cellulaire (Cebolla et al., 1999). Chez Arabidopsis, cdc2b agit plus directement sur la
croissance hypocotylaire, qui sont responsables d’un phénotype bien particulier adopté par la
plante en réponse aux contraintes environnementales (Yoshizumi et al., 1999). Cdc2b pourrait
donc être considéré comme un médiateur entre le cycle cellulaire et la différenciation, si son rôle
dans le cycle était défini au delà des fluctuations de son expression et de son activité.
conjugaison, qui nécessite, pour sa part, l’arrêt du cycle, et fait intervenir la CKI, FAR1. Chez
Aspergillus nidulans, NIMXcdc2 intervient également dans la différenciation des conidies. Ces deux
constituaient, jusqu’à ce jour, les seuls exemples où le contrôle direct de la morphogenèse par un
acteur du cycle cellulaire était clairement établi (revue par Mendenhall et Hodge, 1998; Ye et al.,
1999).
des deux premières cellules de l’embryon ainsi qu’au modelage de l’embryon et peut, de ce fait,
être considérée comme un événement très précoce de la morphogenèse (chapitre IV, voir ci-
dessous). Le fait que l’orientation altérée de la première division n’influence pas l’orientation de la
germination des embryons, indique que la polarisation a une importance fondamentale par rapport
à la position des clivages dans le modelage initial de l’embryon (revue par Quatrano et Shaw,
1997). Cependant, lorsque l’angle entre le plan de division et l’axe est supérieur à 45°, la
croissance apicale est nettement réduite, et des développements anormaux sont attribués à ces
des plans de division a peu d’effet sur le modelage. Un cas de figure similaire a été décrit chez les
mutants fass d’Arabidospis, chez qui l’orientation anormale des plans de divisions embryonnaires
a peu d’effet sur le modelage de l’embryon (Torrez-Ruiz et Jürgens, 1994). Chez Fucus, lors du
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-
développement normal, l’orientation des divisions initiales est très conservée (transversales
dans le rhizoïde et périclines dans le thalle) et permettraient l’organisation correcte des structures
différenciées telles que le crampon et la fronde. Ainsi, l’orientation des divisions n’est pas dénuée
polarisation zygotique. Cependant, à l’instar des études réalisées chez les plantes supérieures
qui s’intéressent au rôle de l’orientation des divisions pour le développement, les études chez
Fucus ne nous informent pas directement sur le rôle des acteurs du cycle cellulaire dans le
développement de l’organisme. Chez Fucus, nous avons pu directement montrer qu’il existe une
corrélation étroite et précoce entre la morphogenèse et le cycle cellulaire, qui est orchestrée par
les CDK. Ce cas de figure ne semble donc pas être l’apanage des levures et pourrait se
ZYGOTE
nous a permis de situer temporellement les phases du cycle cellulaire par rapport aux
événements de polarisation du zygote de Fucus (figure 21). La phase S est initiée au même
moment que la formation de l’axe de polarité qui s’achève avant la phase G2. La germination
kDa, p34. En effet, l’inhibition de la polarisation par les inhibiteurs de CDK tels que la roscovitine,
l’olomoucine et le purvalanol ainsi que par la CKI p21cip1 indiquent que les CDK contrôlent la
inhibe la polarisation et que l’olomoucine inhibe la germination seulement lorsqu’elle est ajoutée
avant ou pendant la formation de l’axe, précise que ce contrôle est assuré par une CDK
PSTAIRE et s’effectue au niveau de la formation de l’axe. La rétention spécifique de p34 sur les
billes de purvalanol, désigne cette CDK comme un régulateur potentiel de la formation de l’axe.
Ainsi, cette CDK qui serait le contrôleur principal des transitions G1/S et G 2/M, jouerait à l’image de
CDC28 de levure le rôle de contrôleur de la polarisation. Il est également possible que seule
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-
Figure 21 : Relations entre le cycle cellulaire
et la polarisation
22-24 h 0h
M
G1
Anticorps anti-PSTAIRE
(1 h AF)
Fécondation p21cip1
Olomoucine 100 M
Purvalanol
Roscovitine
Perception
du signal
lumineux
GERMINATION CDK
16-18 h 5-6 h
POLARISATION
G2
S
10-12h
ce cas, p34 contrôlerait plus spécifiquement le cycle cellulaire que la polarisation. Enfin, il est
concevable que le cycle cellulaire n’interagisse avec les phénomènes de polarisation que dans le
cas d’une progression anormale du zygote à la transition G1/S, et inhibe la formation de l’axe tant
que cette transition ne s’est pas effectuée (contrôle négatif) (chapitre III). La nature du contrôle de
Chez les végétaux, cdc2a intervient aux deux transitions G1/S et G 2/M mais son rôle pour
le développement embryonnaire n’est pas défini. De Veylder décrit que la surexpression du gène
muté non fonctionnel de cdc2aAt (cdc2aN147) sous le contrôle du promoteur du gène 2S2 (seed
storage albumin), promoteur qui permet une expression spécifique du gène au cours du
de germination, la fusion de cotylédons, ou des déformations des premières feuilles (De Veydler
et al., 1998). Une analyse microscopique des embryons surexprimant cdc2aN147, qui devrait
permettre de préciser les conséquences précoces de cette surexpression, n’a, pour l’instant, pas
expériences resterait, néanmoins, délicate. En effet, on peut concevoir par exemple que la
interagir avec cdc2b, ce qui ne permettrait pas de conclure quant au rôle de cdc2a dans le
développement.
primordial de connaître l’influence de p34 sur la polarisation des microfilaments d’actine au pôle
rhizoïdien. Les fenêtres temporelles de sensibilité aux inhibiteurs de PTK et aux inhibiteurs de
CDK sont similaires, et ces deux types de kinases (PTK et CDK) contrôlent toutes deux la
formation de l’axe de polarité. Il est donc concevable que les voies de transduction faisant
d’extraits de zygotes bloqués dans leur polarisation par des inhibiteurs de CDK, pourrait nous
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renseigner sur cette possibilité. Il est probable que les CDK se situent soit en parallèle soit en
amont des kinases de type PTK de Fucus dans la voie de signalisation aboutissant à la
polarisation car l’inhibition de la polarisation par les inhibiteurs de PTK retardent la division mais
ne l’empêchent pas.
Les zygotes dont la formation de l’axe est inhibée par des inhibiteurs de PTK présentent
un développement très perturbé. Des parties rhizoïdiennes et thalle peuvent se différencier mais
chez une proportion non négligeable des embryons, elles sont mises en place de manière
aléatoire par rapport à l’axe imposé par la lumière. Ces résultats mettent en avant l’importance de
L’influence des inhibiteurs de PTK sur l’établissement secondaire de cette polarité n’est pas
connue. Néanmoins, il faut noter que les zygotes ayant dépasser le stade précoce de formation
génistéine contrôle donc un événement propre à la formation précoce de l’axe de polarité. Comme
tous les phénomènes physiologiques détectés lors de la formation de l’axe sont amplifiés au
événements fassent intervenir des voies de signalisation différentes. Ainsi, la création initiale d’un
gradient de calcium pourrait faire intervenir des protéines de type PTK puis, la polarité
s’autoamplifierait par une activation des canaux calciques. Une relation entre la voie de
phosphorylation sur tyrosine et la voie calcique a été mise en évidence dans des lymphocytes T
protéines G, ce qui enclenche la voie calcique et les réponses dépendantes du calcium. L’effet de
l’inhibiteur de PLC (U-73122) sur le zygote de Fucus, a été initialement testé par C. Brownlee,
qui observa une inhibition de la germination, alors que son analogue inactif (U-73343) n’a aucun
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-
effet (résultats non publiés). Des test cellulaires, similaires à ceux réalisés avec la génistéine, ont
par la suite, été réalisé par F.-Y. Bouget dans notre laboratoire. La polarisation des zygotes est
inhibée par le U-73122 alors que la division cellulaire n’est pas retardée par l’inhibition. J’ai pu
observer qu’à long terme le développement des zygotes, initialement traités par l’inhibiteur de
phospholipase C, est très similaire à celui des zygotes traités par la génistéine. La mise au point
d’un test d’activité enzymatique pour la PLC, serait un bon moyen de confirmer l’existence d’une
activité phospholipase C chez Fucus et pourrait préciser les éventuelles interactions entre les
cellulaire.
D. E XISTE - T - I L U N C O N T R O L E D U C Y C L E C E L L U L A I R E P A R L E S A C T E U R S D E
LA POLARISATION ?
Tandis que les zygotes traités en continu par de faibles doses de cytochalasine B
(10 µg/ml) ne germent pas mais sont capables de se diviser, l’altération du cytosquelette
Nelson et Jaffe, 1973). Ceci a conduit à l’idée unanimement acceptée que la première division
est indépendante de la polarisation. Cependant, les fortes concentrations utilisées pour bloquer
la polarisation (100 µg/ml) inhibent aussi la division (Bouget et al., 1996). La bréféldine A, pour
dépendance de la division vis à vis de la polarisation, au regard de ces expériences. Le fait que
l’inhibiteur de la PLC inhibe la polarisation mais permette la division sans qu’aucun retard ne soit
Cette vue mérite, néanmoins, quelques nuances. Lors des traitements avec l’inhibiteur de PLC,
le découplage observé entre la polarisation et la division cellulaire pourrait être du au fait que la
PLC se situe en aval d’un embranchement d’une voie de transduction commune au contrôle du
cycle cellulaire et de la polarisation. Il est remarquable, que l’inhibition de la polarisation par les
inhibiteurs de PTK autorise, également, la division mais avec un retard conséquent (24 h). Chez
91
-
S. cerevisiae, le point de contrôle de la morphogenèse provoque, lui aussi, un retard de division
cellule à l’activation prolongée d’un point de contrôle, un mécanisme qui a été observé lors du
donner à la cellule une chance de survie alors que l’activation continue du point de contrôle
empêche la prolifération cellulaire et peut être létale (revue par Rudner et Murray, 1996). Chez
l’actine s’effectue correctement au site de bourgeonnement avant que la division n’ait lieu.
Lorsque le point de contrôle est activé, il inhibe CDC28 par phosphorylation sur tyrosine 19. Il
serait intéressant d’analyser l’état de phosphorylation des CDK dans des zygotes inhibés
dans leur polarisation par la génistéine ou encore par des inhibiteurs de la polymérisation de
l’actine. Il se peut que la phosphorylation sur tyrosine des CDK persiste en raison d’un retard
général du développement. Toutefois, les points de contrôle que nous avons caractérisés
jusqu’à présent, n’agissent pas sur la synthèse des CDK. Aussi, l’analyse de la synthèse des
CDK dans des zygotes dont la polarisation est inhibée par la génistéine, devrait nous permettre
chez S. cerevisiae.
comprendre les régulations du cycle cellulaire chez les végétaux par une approche biochimique
92
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