Politique Nationale de Developpement Agricole Pnda
Politique Nationale de Developpement Agricole Pnda
Politique Nationale de Developpement Agricole Pnda
Travail-Justice-Solidarité
Décembre 2017
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Table des matières
SIGLES ET ABREVIATIONS ................................................................................................................................. 2
1. INTRODUCTION ................................................................................................................................... 4
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4.3 SUIVI EVALUATION : ORIENTATIONS VERS UNE STRATEGIE DE GESTION AXEE SUR LES RESULTATS (GAR) ..........................53
6. ANNEXES ........................................................................................................................................... 56
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Sigles et Abréviations
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1. Introduction
La République de Guinée s’est dotée d’une vision "Guinée 2040" qui se décline comme suit : « un pays émergeant
et prospère en 2040, maître de son destin, assurant un niveau élevé de bien-être à ses populations et garantissant
l’avenir des générations futures ».
Cette vision repose d’abord sur une situation nationale de paix et de prospérité sous-tendue par une justice et une
solidarité entre les différentes composantes de la nation guinéenne, avec une administration publique au service
du développement parce que caractérisée par des valeurs de bonne gouvernance, un capital humain porteur de
l’émergence, une richesse nationale équitablement partagée entre les différentes couches socioprofessionnelles
et entre les territoires, un cadre de vie durablement favorable aux générations actuelles et celles futures et une
contribution significative et unanimement reconnue à la transformation positive de l’Afrique et du monde.
Dans la perspective de la réalisation effective de cette vision, l’Etat guinéen a élaboré un Plan National de
Développement Economique et Social (PNDES) qui vise : « Une Guinée prospère, plus inclusive et au capital
naturel géré de façon durable » dont l’objectif est : « de promouvoir une croissance forte et de qualité pour améliorer
le bien-être des guinéens, opérer la transformation structurelle de l’économie, tout en mettant le pays sur la
trajectoire du développement durable ».
Pour participer à la réalisation de cette vision 2040, à travers une contribution à l’atteinte de l’objectif du PNDES,
le gouvernement a entrepris une revue de la Politique Nationale de Développement Agricole (PNDA), traduit dans
le présent document. Cette revue de la PNDA a mobilisé les groupes d’acteurs concernés dans la mise en œuvre
d’un processus structuré autour de deux principales phases : i) élaboration du bilan-diagnostic des politiques
agricoles et ii) définition de nouvelles orientations de développement agricole.
Cadre de mise en œuvre de la PNDA, qui formule : i) les modalités d’exécution, ii) le cadre de
financement ; et iii) le système de suivi évaluation.
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1.1 Contexte national
La République de Guinée couvre une superficie de 245 857 Km² pour une population estimée à environ 11 555 061
habitants en 2017 dont 51,61% de femmes et 48,39% d’hommes1. La proportion rurale de la population, estimée
à 64,41%, tire l’essentiel de ses revenus (79%) des activités Agricoles.
Le pays comprend quatre régions naturelles qui sont : la Guinée Maritime (ou Basse Guinée), la Moyenne Guinée
(ou Fouta-Djalon), la Haute Guinée et la Guinée Forestière. Sur le plan administratif, la Guinée est organisée en
sept (7) régions administratives (Kindia, Boké, Mamou, Labé, Faranah, Kankan et N’Zérékoré) et la zone spéciale
de Conakry. Elle est comprend trente-trois (33) préfectures qui comptent au total trente-huit (38) communes
urbaines et trois cent trois (303) communes rurales (CR).
Les performances économiques de la Guinée sont restées structurellement très faibles. En effet, le taux de
croissance économique de la Guinée durant la dernière décennie est resté relativement très bas. Selon les données
du World Development Indicators, il a enregistré une moyenne annuelle de 2.4% entre 2005 et 2007, puis de 2.2%
entre 2008 et 2010 (correspondant à la période de crises énergétique, financière et alimentaire) et de 3.4% entre
2011 et 2013. Sur la même période, le taux d’inflation a été respectivement de 26.0%, 13.7% et 13.0%.
Cette situation économique du pays contraste avec son potentiel naturel. En effet, la Guinée dispose des
ressources naturelles considérables au niveau de l’ensemble des régions éco-géographiques. Il est le pays qui
engorge les réserves minières les plus importantes d’Afrique occidentale. Ses atouts agro climatiques sont aussi
importants, avec des pluies abondantes (isohyètes situés entre 1 100 et 4 000 mm), des disponibilités foncières et
des températures douces, autant de facteurs qui offrent d’importantes possibilités pour le développement d’une
gamme variée d’activités agro-sylvo-pastorales et halieutiques.
Considérée en effet comme un « scandale géologique », la Guinée a occupé depuis de nombreuses années le
rang de premier producteur mondial de bauxite, alors que ses réserves d’or, de diamant et de fer sont des plus
importantes au monde.
Egalement, la Guinée est le château d’eau de l’Afrique occidentale, avec un réseau hydrographique de 6 500 km,
un plateau continental de 43 000 km2 (le plus vaste de l’Afrique de l’ouest) dont 72% sont d’une profondeur de
moins de 40 m. Les ressources en eau de surface sont très importantes (188 km3) et 72 km3 d’eau souterraine. Le
potentiel en terres arables est évalué à 6,2 millions d’hectares dont 25% sont cultivés annuellement. Les pâturages
naturels sont riches et variés, avec une superficie évaluée en 1993 à 70.000 km², composée de près de 350
espèces fourragères. Le pays dispose d’environ 300 km de côte maritime, offrant d’importantes potentialités à la
pratique de pêches artisanale et industrielle.
Ces ressources naturelles restent globalement peu valorisées du fait de plusieurs facteurs combinés. Les terres
cultivées en pluvial et les forêts sont menacées par la pression démographique, les pratiques agricoles inadéquates
et les activités minières. Les espaces agropastoraux se réduisent donc au fil du temps à cause du changement
climatique, du développement des activités agricoles, des concessions minières et de l’urbanisation.
1
Institut National des Statistiques, analyse des données du RGPH3, 2014.
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1.2 Contexte international
La situation mondiale est aujourd’hui caractérisée par des bouleversements socio-économiques dont personne ne
peut prédire avec exactitude le développement et les implications dans les conditions de vie apaisées des
populations. Les économies des différents pays restent précaires, les conflits socio-politiques et socioreligieux sont
au niveau le plus élevé de leur histoire. Les grands ensembles économiques se recomposent et de nouveaux
rapports de force voient le jour du fait notamment de l’émergence de nouveaux pôles de croissance ou la
consolidation d’autres existants, notamment au niveau des pays du Sud.
Dans cette configuration, l’Afrique se situe au cœur de l’agenda international, car son attractivité s’est renforcée,
avec notamment le maintien des performances remarquées durant plusieurs années, aussi bien sur le plan
économique que politique, d’une part et l’augmentation de l’effectif et du pouvoir d’achat de la classe moyenne du
continent, d’autre part.
L’économie de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), a enregistré un taux de
croissance en moyenne annuelle de 6,4% sur la période 2008-2012. En même temps, celui de l’Union économique
et monétaire ouest africaine (UEMOA), à laquelle la Guinée n’appartient pas encore mais avec qui elle entretient
d’importantes relations diverses, tout en partageant un espace économique qui est la CEDEAO, se situait à 3,8%.
Les perspectives annoncent une croissance de l’ordre de 6,4% dans l’UEMOA et de 7,4% au niveau de la
CEDEAO. Par ailleurs, l’intégration économique régionale s’est renforcée avec l’entrée en vigueur duTarif Extérieur
Commun (TEC) depuis janvier 2016.
L’évolution internationale est marquée par la définition de nouveaux objectifs de développement. En effet, après
une mise en œuvre des OMD sanctionnée par des résultats mitigés, la communauté internationale a défini un
nouveau cadre d’orientation des initiatives de développement de l’ensemble des pays. Ce nouveau cadre de
référence du développement international est articulé autour de 17 Objectifs de Développement Durable (ODD)
Au niveau continental africain, on a noté un nouveau dessein du développement agricole. En effet, en 2014 (un an
avant la fin de la mise des PNIA de 1ère génération et onze années après l’historique conférence de Maputo en
2003), les chefs d’Etat et de Gouvernement se sont retrouvé à Malabo, pour renouveler leurs engagements tout
en les enrichissant de nouvelles orientations, marquant ainsi la volonté des dirigeants du continent à transformer
le secteur agricole en Afrique pour en faire le principal moteur du développement économique et social de
l’ensemble des pays. Déclinés dans un document intitulé la Déclaration de Malabo, ces engagements de 2014
instruisent les Etats et régions du continent sur la voie de « la croissance et la transformation accélérée de
l’agriculture africaine pour une prospérité partagée et pour l’amélioration des moyens d’existence ».
Cette déclaration appelle, ainsi, à faire du développement Agricole, le principal levier de l’amélioration des
conditions de vie des populations en Afrique. Par conséquent, l'un des défis majeurs de l’ECOWAP/PDDAA
(politique agricole régionale de la CEDEAO axée sur les engagements de Malabo), est de rendre le secteur agro-
sylvo-pastoral et halieutique apte à nourrir convenablement une population sans cesse croissante et de plus en
plus urbanisée.
Ainsi, la dynamique de Malabo est favorable au renforcement des initiatives de développement humain durable en
cours, tant au niveau international qu'à l'échelle régionale. Elle est en congruence avec les Objectifs du
Développement Durable (ODD) qui, à la suite des OMD, engagent la communauté internationale dans une stratégie
d'intensification de la lutte contre l’insécurité alimentaire et la pauvreté dans le monde, en général, et, dans les
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pays en développement, en particulier. En Afrique de l'Ouest, la déclaration de Malabo est un catalyseur d'initiatives
régionales aussi importantes que celles touchant aux objectifs de l’Alliance Globale pour les Initiatives de
Résilience Pays (AGIR-Sahel et Afrique de l’Ouest), à l’objectif "Faim Zéro" (sur une période de 25 ans) et à l'AIC
à l'horizon 2025.
L'ensemble de ces initiatives interpellent directement les pays dans leurs capacités à éradiquer la faim, réduire la
pauvreté et améliorer leur résilience face aux risques sociaux et climatiques.
Les pays et la région Afrique de l’ouest font, ainsi, globalement face au défi de la transformation du secteur agro-
sylvo-pastoral et halieutique pour le renforcement de ses fonctions économiques de création d'emplois,
d'augmentation de la productivité des spéculations stratégiques et d'accroissement des revenus monétaires des
actifs des différentes filières et chaînes de valeur. La réponse à ces défis procède de la poursuite et de
l'intensification des efforts entrepris depuis l'adoption de l'ECOWAP/PDDAA, en 2005.
Le bilan de cette première décennie, réalisé par les acteurs à la fin de l'année 2015, met en relief de nombreux
acquis, tant au point de vue de l’efficacité interne (amélioration de la gouvernance du secteur) qu’externe
(augmentation de la production de certaines spéculations, avec, parfois, une amélioration de la productivité).
Cependant, de nombreuses faiblesses persistent, en matière institutionnelle, notamment.
Ainsi, sept enjeux majeurs ont été identifiés en Afrique de l'Ouest, à savoir (i) assurer la sécurité et la souveraineté
alimentaire, (ii) mieux intégrer la dimension nutritionnelle, (iii) affirmer et développer la complémentarité /
spécialisation des agricultures dans l’espace régional, (iv) promouvoir des modèles d’intensification durable,
réduire les impacts sur le climat et s’adapter aux changements climatiques, (v) accroitre la résilience des
exploitations familiales, (vi) mieux hiérarchiser les priorités au niveau régional, (vii) gouverner l’intersectoriel. En
outre, le bilan en appelle à la promotion de chaines de valeur, à une plus large prise en compte de l’élevage et des
sous-produits animaux ainsi qu'à accorder une plus forte priorité à l’emploi des jeunes.
Repenser et accélérer la mise en œuvre des instruments régionaux d’intensification, de régulation des
marchés et d’amélioration de l’accès des populations vulnérables à l’alimentation ;
Bâtir de véritables politiques de financement du secteur agricole et concevoir des instruments innovants
prenant en compte la multiplicité des instruments disponibles (budgets publics, ressources privées fonds
de garantie, fonds d’investissements, transferts des revenus des migrants, etc.) pour répondre à la
diversité des besoins au niveau des investissements structurants, des services (recherche, appui-conseil,
etc.), du financement des exploitations et des acteurs des chaines de valeur ;
Renforcer les dispositifs de suivi-évaluation, de gestion des connaissances et de revue des politiques de
la mise d'un système d'information fiable, pérenne et complet (statistiques agricoles, informations sur les
marchés (prix, flux), alerte précoce, suivi des moyens d’existence des ménages, pour etc.) selon les
besoins de pilotage et de coordination des politiques et programmes.
Ces nouvelles orientations et stratégies seront mises en œuvre à travers les deux catégories de plans
d’investissement que sont le Plan Régional d’Investissement Agricole, de Sécurité Alimentaire et de Nutrition
(PRIASAN) et le Plan National d’Investissement Agricole, de Sécurité Alimentaire et de Nutrition (PNIASAN).
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1.3 Cadre d’analyse et approche méthodologique
En Guinée, le secteur agricole met en œuvre depuis plusieurs années des politiques agricoles à travers différents
documents dont le dernier est intitulé Politique Nationale de Développement Agricole (PNDA Guinée Vision 2015).
La PNDA vision 2015 constitue le premier cadre d’analyse du présent document de PNDA qui en constitue une
version révisée en fonction de l’évolution du contexte et des performances des dix dernières années.
Le second élément du cadre d’analyse repose sur les principales leçons tirées de la revue des politiques de
développement agricole des pays engagés dans une dynamique d’émergence. De ce point de vue, on note que
les enjeux de la croissance inclusive agricole sont : i) l’adoption d’une approche intégrant la sécurité alimentaire et
nutritionnelle aux stratégies sectorielles agricoles ; ii) la promotion d’un juste équilibre entre les investissements
publics catalyseurs et ceux privés centrés sur la production et les différents segments des chaines de valeurs; iii)
la mise en œuvre de réformes dans la gouvernance impliquant une bonne planification et un système approprié de
suivi évaluation axés sur les résultats, avec une coordination soutenue des différentes interventions impliquant la
participation de tous les groupes d’acteurs concernées ; iv) l’importance d’adresser la question du statut du
producteur, notamment celui de l’exploitant familial afin de le sortir du confinement dans ce qui est dit informel pour
le projeter définitivement dans une reconnaissance socioéconomique avérée et irréversible tel que prévu par la
LOA ; v) le recentrage des interventions autour de programmes cohérents pour réduire la dispersion occasionnée
par la mise en œuvre de projets satellites, avec une couverture insignifiante, des résultats limités, des systèmes
administratifs inadéquats et coûteux, des chevauchements et une coordination insuffisante ; vi) l’érection du secteur
Agricole au rang de priorité des dépenses nationales, assortie d’une allocation de ressources conséquentes dans
une logique d’intégration avec les autres secteurs de développement ; vii) un portage politique fort ; et ix) une
progressivité́ des phases dans la construction et le déploiement des politiques.
Il s’ajoute que les pays font des choix de produits stratégiques sur lesquels repose la concentration des efforts
d’investissement et de gouvernance.
Ainsi, l’approche retenue dans la présente actualisation de la PNDA, consiste à structurer la politique de
développement agricole autour de la satisfaction des besoins de sécurité alimentaire, d’amélioration de l’état de la
nutrition et de réduction de la pauvreté. Cette approche présente plusieurs avantages, notamment ceux relatifs à
l’orientation du système de production et de gestion du secteur vers des résultats tangibles.
En outre, au-delà du cadre de planification et de mise en œuvre de la PNDA Guinée vision 2015, le cadre d’analyse
retenu ici se réfère à l’approche basée sur la promotion de productions agricoles croisée à une grille d’analyse
autour des concepts de sécurité alimentaire, de nutrition et de pauvreté. Ce qui vise à corriger les clivages et
disparités en combinant l’investissement public à celui privé, l’exploitation familiale à celle dite d’agrobusiness le
marché national à celui africain et mondial.
Le diagnostic de l’agriculture guinéenne est ici abordé autour de deux (2) points : 1) les problèmes de l’Agriculture
guinéenne et 2) l’environnement de l’Agriculture guinéenne. Le premier point porte sur la description des principaux
handicaps dont souffre le secteur agricole (comment se manifestent-ils ?) et sur leur analyse causale (comment sont-
ils inter-liés ?). Alors que le second met en relief les implications relatives à l’environnement tant interne qu’externe,
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qui entretient des liens d’influence aggravante ou atténuante avec les problèmes de l’Agriculture du pays. En effet,
la caractérisation et l’identification des déterminants d’un problème ne suffisant pas à envisager des stratégies et
actions efficaces pour son éradication, l’approche ici a été de prendre en compte, dès le diagnostic, les autres
facteurs qui interagissent avec la structure de l’agriculture guinéenne afin d’en tirer le meilleur profit dans la
planification, la mise en œuvre et l’évaluation des changements.
Cette performance du secteur agricole durant la mise en œuvre du PNIA serait tributaire « d’abord de la croissance
démographique (2,7% en milieu rural et 4,1% en milieu urbain), et dans une certaine mesure de l’amélioration de
la productivité de la main d’œuvre ». Le sous-secteur élevage « a enregistré une progression de production plus
importante, environ 3,5 % de croissance additionnelle en moyenne par an entre les périodes Pré- et Post PNIA
contre 2,6 % pour le sous-secteur agriculture ».
Mais, les analyses prospectives réalisées par IFPRI montrent que pour contribuer à l’obtention des cibles de la
Déclaration de Malabo sur la réduction de la pauvreté et l’éradication de la faim, la valeur ajoutée de l’Agriculture
guinéenne devra produire une croissance moyenne annuelle de 7% entre 2016 et 2025. Ce qui implique une
augmentation de 2 à 3 % en moyenne annuelle sur cette période.
Aussi, peut-on accepter la perception des représentants des différents groupes d’acteurs (gouvernement, secteur
privé et société civile) issue des échanges des groupes thématiques et selon laquelle la contribution de
l’Agriculture guinéenne au développement national demeure faible.
En effet, cette croissance annuelle de 4,5 à 5,5% de la production agricole, après déduction des pertes post-récolte
(22% pour le riz), est insuffisante pour combler les besoins alimentaires croissants de la population. Ce qui entraine
une hausse du déficit agro-alimentaire, avec le recours aux importations alimentaires dont le volume reste élevé.
L’Agriculture guinéenne est largement dominée par des exploitations de type familial qui constituent la quasi-totalité
des unités d’activités agricoles villageoises. Ces exploitations concernent environ 60% de la population nationale
2
Rapport du bilan du PNIASA, élaboré par le gouvernement de la Guinée avec le soutien d’IFPRI et d’Africa Lead
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et occupent environ 95% des terres agricoles ou surfaces cultivées annuellement dans le pays. Ce type
d’exploitation, généralement de taille modeste (0,30 à 0,50 ha), revêt en réalité des formes très variées,
déterminées par leur situation agricole et la disponibilité des facteurs de production.
Le cheptel national est quasiment composé de races locales très rustiques, mais adaptées à leur environnement.
Les effectifs sont estimés en 2012 à 5,5 millions de bovins, 1,8 millions d’ovins, 2,2 millions de caprins, 105 000
porcins et 24 millions de volaille. Par ailleurs, une filière apicole se développe de plus en plus sur l’ensemble du
territoire.
La tension sur les ressources forestières, y compris les formations de palétuviers, est marquée par des activités
du secteur informel constitué de près de 85 % des ménages qui dépendent essentiellement des combustibles
ligneux pour satisfaire leurs besoins en énergie domestique. A titre d’exemple, la superficie totale des forêts est
passée de 2,4 millions d’hectares en 1964 à 1,14 millions d’hectares 2001 (soit une baisse de la moitié en mois de
40 ans).
Dans le sous-secteur de la pêche, le pays a été marqué par une baisse drastique de ses réserves le long de ses
côtes, tandis que les fleuves et autres cours d’eau intérieurs se sont vidés de leur population halieutique. Ce qui a
comme conséquence une chute des prises et des mises à terres donc une insuffisance de l’approvisionnement du
marché par l’activité nationale de pêche.
Cette agriculture, ne profitant pas assez du potentiel offert par les ressources naturelles, reste très vulnérable. En
effet, elle demeure dépendante des aléas climatiques du fait de l’absence d’un système de maîtrise de l’eau.
Egalement, les équilibres écologiques qui permettaient de maintenir la fertilité et autres stabilités des sols sont
rompus dans de multiples situations, du fait notamment de la pression démographique.
Toutefois, ce tableau peu reluisant de l’agriculture guinéen n’est pas irréversible. Car, le secteur dispose de forces
certaines grâce à un référentiel technique important qui pourrait être diffusé, mais aussi du fait de l’existence
d’opportunités offertes à la fois par l’amélioration de l’environnement sociopolitique national et des dispositions
internationales favorables.
1) Le déficit de la productivité ;
3) Le déficit de gouvernance.
Chacun de ces trois déterminants a fait l’objet d’une analyse causale, à travers une approche qui a combiné l’étude
des évidences à la concertation sur les perceptions et les ressentis des groupes d’acteurs. Ce qui a permis de
situer les causes immédiates, celles sous-jacentes et celles plus profondes de la faible contribution de l’agriculture
guinéenne au développement du pays.
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2.2.1 Les déterminants du déficit de la productivité
Selon les statistiques des différentes sources combinées (CN, WDI et ASA), le rendement moyen annuel céréalier
est resté constant à 1,5 tonne à l’hectare entre 2005 et 2013, alors que l’arachide n’atteint pas 1tonne/ha. Ces
rendements se situent largement en deçà de leur potentiel. Dans plusieurs pays de la sous-région, ils se situent
entre 3 et 5 tonnes voir plus. Par ailleurs, aucune des cinq principales cultures céréalières du pays n’atteint 1,5
tonnes/hectare (voir figure 1 ci-dessous). Le rendement du manioc est resté également constant sur les trois
périodes (environ 8 tonnes/hectare). Il est également très faible, au regard du potentiel de la spéculation qui
dépasse 30 tonnes à l’hectare (selon la FAO).
1,30
1,20
1,20
1,40
1,10
1,00
1,00
1,20
0,80
0,80
0,80
0,80
0,80
0,80
1,00
0,80
0,60
0,40
0,20
-
Riz Mais Fonio Arachide
En ce qui concerne les productions animales, la quantité de viande par unité de bovin, ovin, caprin et volaille se
situe à un niveau très bas, alors que les vaches ne peuvent produire que 0,4 à 0,8 litre de lait par jour (hors
consommation du veau).
Dans le sous-secteur de la pêche, une baisse des prises par unité d’effort est observée pour tous les stocks, autres
que les petits pélagiques. Les indices d'abondance montrent une tendance commune à la surexploitation dont le
niveau d’intensité varie d’un stock à un autre. Pour des espèces à longue durée de vie comme les sélaciens (raies
et requins), ces indices sont encore plus alarmants à cause de leur faible fécondité, de leur croissance lente et de
l'importance des captures accessoires par des pêcheries ciblant d'autres espèces.
Enfin, les rendements des essences forestières enregistrent des baisses significatives traduites par la faiblesse
des volumes de cueillettes et autres formes de productions journalières.
Trois facteurs sont identifiés comme ayant induit le déficit de productivité : i) l’inadéquation des pratiques agricoles ;
ii) la prolifération des maladies et ennemies des productions agricoles ; et iii) l’insuffisance d’aménagement des
bassins de production.
La faible mécanisation : les façons culturales, l’entretien des cultures, l’irrigation et les récoltes se font
avec du matériel inadapté ne permettant pas un travail rapide et soigné, entrainant des efforts importants
pour peu de résultat.
Le non-respect du calendrier agricole : lié à l’insuffisance de la main d’œuvre pour une diversité
d’activités à réaliser aux mêmes périodes, au déficit d’une planification rigoureuse et à une faible prise en
compte des risques agricoles liés notamment aux changements climatiques.
Sous-secteur élevage
Les principaux déterminants de l’inadéquation des pratiques agricoles dans le sous-secteur élevage sont :
La faible utilisation de races à haut potentiel de production : La quasi-totalité du cheptel national est
constitué de races locales qui, malgré leur rusticité et pouvoir d’adaptation, présentent des paramètres de
production et de reproduction encore faibles (0,4 à 0,8 litres de lait par vache par jour, hors consommation
du veau) et un déficit d’amélioration génétique, basé sur le croisement des races locales à celles à haut
potentiel de production (insémination artificielle, transfert d’embryons, etc.).
Sous-secteur pêche
Les principaux déterminants de l’inadéquation des pratiques agricoles dans le sous-secteur pêche sont :
La pratique de la pêche illicite, non déclarée et non réglementée – INN : autant en pêche
industrielle qu’en pêche artisanale ; utilisation continue du monofilament, d’explosifs et de poisons
naturels en pêche continentale et de filets à maillages non réglementaires) ;
Le faible taux de motorisation : une importante proportion des embarquements sont encore
rudimentaire, avec un fonctionnement basé sur la motricité humaine ;
Le déficit d’utilisation des intrants adéquats de pêche : la plus part des pêcheurs artisanaux ne
font pas recours intrants de qualité, du fait d’un coût élevé qui est hors de portée de leur bourse.
Sous-secteur forestier
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L’inadéquation des pratiques dans le sous-secteur forestier est sous-tendue par :
Une exploitation irrationnelle : traduite par l’utilisation des ressources naturelles pour différents
usages (exploitation agricole, forestière et minière, croissance démographique, chasse etc.) exercée
sur les ressources forestières (selon la FAO, près de 80 % de l’énergie utilisée dans le pays est
fournie par la biomasse, occasionnant la disparition de près de 37.000 ha de forêts par an)3 ;
une méconnaissance des volumes et valeurs des produits forestiers non ligneux : il n’existe
pas un répertoire fourni sur les ressources disponibles et les prélèvements possibles annuellement ;
une méthode inappropriée de récolte et de chasse : ii) Absence d’une exploitation sélective et
de pérennisation des ressources ; ii) utilisation de techniques destructrices de collecte.
3
FAO - Document de stratégie pays, 2012
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de ces productions dont l’existence est du fait de la nature. Toutefois, on peut considérer les feux de brousse, le
braconnage et autres activités anthropiques comme étant les principaux nuisibles des spéculations forestières.
Au total, l’investissement public et privé dans le secteur agricole demeure très faible. Le premier, en plus de sa
faiblesse, est insuffisamment orienté sur le structurant ne permettant pas ainsi d’entrainer le second qui en est
tributaire. Ce qui s’explique par une baisse de la part des dépenses agricoles gouvernementales sur les dépenses
globales gouvernementales de 2,1 % entre la période 2005-2007 et 2011-2013.
Sous-secteur agriculture
Le potentiel en terres irrigables de la Guinée et la situation des superficies effectivement irriguées ne sont pas
connues de façon précise du fait de l’absence de données fiables (sauf pour la Guinée forestière où la FAO a
réalisé une étude spécifique). Toutefois, selon les données de la Direction Nationale du Génie Rurale, le potentiel
des terres où un contrôle total ou partiel de l’eau est possible, est évalué à 751.563 Hectares dont seulement
69.868 ha ont fait l’objet d’aménagement (soit 9,3 %) dont 3.764 hectares avec maitrise totale de l’eau et 66.104
hectares avec maitrise partielle de l’eau comme l’indique le tableau ci-dessous.
Tableau 1 : Situation des superficies aménagées en Guinée
Cette faible maîtrise de l’eau par des aménagements adaptés et appropriés constitue une contrainte majeure à
l’intensification agricole et s’explique principalement par deux faits :
Un faible taux d’aménagement (9,3%) par rapport au potentiel existant comme l’indique le tableau ci-
dessus.
Une grande partie des périmètres de mangrove endiguée, des périmètres en submersion contrôlée du
bassin du Niger, les petits bas-fonds aménagés de la Guinée forestière et les vallées aménagées de la
Moyenne Guinée sont très dégradés, faute d’entretien adéquat. Cette situation ne permet pas de parer à
la perturbation pluviométrique due aux changements climatiques causés par des actions néfastes de
l’homme sur la nature (déforestation, feux de brousse etc.).
Il convient également de noter que l’irrigation reste perçue et analysée par rapport aux terres situées dans l’emprise
immédiate des bassins versants plus ou moins grands et les basfonds. Les terres agricoles hors zones des cours
d’eau ne sont pas pris en compte, alors que les ressources sous-terraines sont importantes et que le transfert des
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eaux de surface vers des territoires non pourvues, quoi que perçue comme couteuse, reste une possibilité qui peut
être réalisée et rentabilisée.
Sous-secteur élevage
On note très peu d’unités pastorales aménagées, les infrastructures telles que les forages pastoraux les enclos de
vaccination sont quasi inexistants. Egalement, les espaces de pâturages ne sont pas dotées de structures, tandis
que les unités pour un élevage sédentaire souffrent de l’inadéquation des aménagements pour la reproduction et
l’entretien des sujets. Cette situation est tributaire d’un manque d’investissement structurant de la part de l’Etat. De
nos jours, il n’existe pas de sites aménagés dédiés à l’activité d’élevage permettant à des porteurs de projet de
s’installer. En plus de ce déficit d’investissements structurants, on note le faible intérêt du secteur privé dont les
éleveurs traditionnels qui n’appréhendent pas l’importance de se doter d’aménagements pastoraux individuels ou
collectifs pour booster la productivité de leur activité.
Sous-secteur pêche
Les pêcheries aménagées sont rares et l’aquaculture est faiblement dotée en étangs de production. Les initiatives
de construction d’étangs aquacoles en cours ne répondent pas aux normes et standards requis, ne favorisant pas
ainsi une productivité conséquente. Ici également, la situation est tributaire de la défaillance combinée
d’infrastructures structurantes et d’initiatives privées d’aménagements d’espaces individuels ou collectifs de pêche
et d’aquaculture. Le constat est valable tant dans la zone côtière que dans l’intérieur du pays. De fait, l’important
potentiel offert par la nature n’est que très faiblement exploité.
En plus de la productivité des spéculations agricoles, les études menées notamment par IFPRI montre que la terre
et la main d’œuvre sont faiblement productives. En effet, entre 2005-2007 et 2011-2013, la valeur ajoutée par
travailleur agricole a baissé de 12,5 points de pourcentage, alors que celle de l’hectare de terre arable a chuté de
7,6 points de pourcentage.
Au total, la faible productivité agricole est tributaire à la fois de la faiblesse des rendements des principales
spéculations, mais aussi de celle du travail et de la terre.
Elevage : volaille, oiseaux vivants, oiseaux dressés, œufs, petits ruminants, bovins et agouti
domestique (rat de canne : un substitut à la viande de brousse) ;
P a g e 15 | 69
Cultures pérennes : huile de palme.
Les conditions de mise en marché des productions agro-sylvo-pastorales et halieutiques sont globalement
précaires. En effet, le processus participatif et inclusif combiné aux évidences issues de l’analyse des statistiques
et de la modélisation économique permet de relever des problèmes quasi identiques qui gangrènent le système de
commercialisation dans les quatre (4) sous-secteurs. Il ressort de ces analyses que le déficit de l’accès aux
marchés porteurs dans les quatre (4) sous-secteurs est induit par trois causes : i) Une faible connaissance des
marchés des produits agricoles ; ii) Un déficit d’infrastructures d’accès aux marchés ; et iii) Une faible structuration
des chaines de valeurs.
Dans le sous-secteur de la pêche, des données de capture de la pêche industrielle sont fournies
hebdomadairement pour un suivi de la disponibilité des stocks dans les entrepôts frigorifiques. Cependant, il
n’existe pas un système d’information fiable sur les marchés, permettant de mettre à la disposition des acteurs des
données nécessaires à une bonne commercialisation des produits du sous-secteur.
Le sous-secteur des eaux et forêts, ne dispose pas non plus d’un système de collecte et de diffusion d’informations
sur les marchés des produits du sous-secteur. Il en est de même en ce qui concerne la production d’un répertoire
des acteurs des filières par spéculation, les statistiques sur l’offre et la demande et sur les opportunités diverses.
Pour les produits issus de certaines cultures de rente, les transactions sont exclusives entre les sociétés
spécialisées et producteurs spécialisés. On note toutefois l’existence, en Guinée Forestière, d’un marché aménagé
pour chacune des spéculations suivantes : fèves de cacao, huile de palme et café. Des infrastructures sommaires
de collecte, de séchage et de stockage existent également.
16 | P a g e
Dans un second temps, les d’infrastructures de transformation et de conservation sont quasi inexistantes. Il n’y a
que des unités artisanales, telles que les plateformes multifonctionnelles (PMF) qui sont installées dans bon
nombre de collectivités locales. Les PMF dont la fonction principale est la fourniture d’énergie, sont combinées à
des décortiqueuses de céréales (riz, maïs), des moulins (arachide, manioc), des concasseurs de noix de palme et
bien d’autres équipements. Cette transformation artisanale ne couvre que le quart (1/4) de la production agricole ;
ce qui permet de situer l’ampleur du besoin de l’élargissement de leur implantation et de l’amélioration des
prestations existantes. Par ailleurs, on note un début d’installation de mini-rizeries dans les grands bassins rizicoles.
Il n’existe pas encore d’unités industrielles modernes de taille plus importante, à l’exception de la Société
Guinéenne de Palmier à Huile et Hévéa (SOGUIPAH) et l’huilerie de Dabola pour l’arachide. On note aussi des
expériences de transformation artisanale sur lesquelles il est nécessaire de capitaliser avant d’envisager leur
démultiplication.
Dans le cas des légumes, seule la pomme de terre bénéficie d’une infrastructure de conservation de grande
capacité (chambre froide). Toutefois, l’on peut signaler l’existence de petites unités de transformation de type
associatif (par exemple GIE – Kaniya Nema, Association des Femmes Technologues et Techniciennes – AFTT de
Kankan), et familial de produits divers (gingembre, oseille de Guinée, pain de singe, etc.).
Au total, les capacités des infrastructures de transformation et de conditionnement existantes sont infimes et
largement insuffisantes pour satisfaire aux besoins du sous-secteur.
Sous-secteur élevage
On note la présence de quelques marchés à bétail, environ une quinzaine de type primaires sur le plan national.
Certains d’entre eux sont sommairement aménagés mais la plupart est vétuste. Les conditions d’hygiène y sont
précaires du fait de l’absence d’un système d’assainissement. En plus de ces marchés, il existe des points de vente
plus ou moins importants dans la plupart des villes et des marchés forains dans les sous-préfectures à vocation
pastorale. On note une absence quasi-totale d’aménagements dans ces marchés forains et points de vente. Les
marchés existant ne couvrent pas suffisamment la volaille, les petits ruminants et les porcs.
Du point de vue de la promotion du commerce transfrontalier de bétail et de produits animaux, un marché régional
a été récemment construit à Gaoual (Kounsitel). Mais ce marché n’est pas encore très opérationnel du point de
vue des échanges transfrontaliers. Toutefois, des transactions de bétail et de produits animaux se font entre la
Guinée et certains pays frontaliers comme la Sierra Leone, le Liberia et le Mali. Ces flux sont informels et non suivis
du côté de la Sierra Leone et du Libéria.
En ce qui concerne la transformation, le traitement et la conservation des produits animaux et d’origine animale,
les infrastructures existantes sont essentiellement des abattoirs et boucheries (au niveau des chefs-lieux de
préfectures et de certaines sous-préfectures), ainsi que quelques mini laiteries. Ces infrastructures sont pour la
plupart vétustes et ne sont pas dotées de chaine de froid ni de sources d’énergie. Les unités industrielles de
transformation des produits animaux sont peu développées. Elles sont généralement de petite taille et de type semi
industrielles. Elles produisent du yaourt ou conditionnent et transforment le lait en poudre à partir de matières
premières importées. Par rapport à l’apiculture, les dix mielleries installées à travers le pays pour le traitement et
le conditionnement du miel n’offrent pas de capacités convenables au potentiel du pays.
Sous-secteur pêche
Pour les produits halieutiques et d’origine halieutiques, il existe un seul marché de poissons à Kénien dans la ville
de Conakry doté de chambres frigorifiques, de fabrique de glaces, d’aires de manipulation et de négoces, de halles
P a g e 17 | 69
de vente au détail, de magasins et d’infrastructures d’assainissement. Cependant, des transactions journalières se
font à la criée dans tous les débarcadères.
Quant à la transformation des produits halieutiques, elle se fait principalement par le fumage (poisson), mais aussi
par le séchage et le salage. Une vingtaine de débarcadères disposent de chambres frigorifiques pour la
conservation des produits issus de la pêche artisanale. Alors que les produits de la pêche industrielle sont stockés
dans des entrepôts frigorifiques de grande capacité dotés, pour certains, de tunnel de congélation. Environ cinq
sociétés de pêche industrielle sont dotées d’infrastructures de conservation, de conditionnement et de distribution
des produits halieutiques.
Il n’existe pas d’unités industrielles ni semi industrielles de transformation des produits halieutiques et d’origine
halieutique sur l’ensemble du territoire national guinéen.
Sous-secteur forestiers
Il n’existe pas d’espaces spécifiques dédiés pour la commercialisation des produits forestiers, sauf le bois qui
dispose de plusieurs marchés. Toutefois, on identifie, au sein de certains marchés, des points de vente notamment
pour le karité, le miel, la viande de brousse, etc.
La situation est identique en ce qui concerne les infrastructures de transformation des produits forestiers. Toutefois,
des transformations artisanales, notamment de produits forestiers non ligneux, se font à l’échelle familiale ou
associative dont la qualité et la quantité ne favorisent pas un meilleur accès au marché international et ne satisfont
pas les besoins nationaux. Il n’existe pas de système moderne de conservation longue durée de ces produits
forestiers non ligneux, outre la réfrigération dont la durée n’excède pas deux jours et subit les aléas des dessertes
en énergie. Egalement, la transformation industrielle des produits forestiers non ligneux est nulle.
En plus de ces spécificités sous-sectorielles, le déficit d’infrastructures de mise en marché est caractérisé
par une dégradation globale du réseau routier du pays, combiné à la vétusté du parc de véhicule de
transport des produits agricoles.
18 | P a g e
Environnements national et international (Acteurs du niveau macro)
Réglementation et
régulation : Carent
Différents services privés et associatifs Appui / Conseil
(Acteurs du niveau méso) : Déficient
Consommation
valeur (Acteurs du niveau micro)
Locale
Approvisionnement en
Services de transitaire
Commercialisation
Services de Fret
Transformation
Production
intrants
Consommation
internationale
Exportation
Asymétrie et iniquité
Organisations
professionnelles agricoles
Recherches fondamentale
I nfrastructures et appliquée :
structurantes : Rares Faible
Figure 1 : Schéma de la situation actuelle des chaines de valeurs agroindustrielles et agro-commerciales en Guinée
Sous ce rapport, on peut relever une absence de stratégie de promotion et/ou d’appui de/à la structuration des
chaines de valeurs agro-industrielles et agro-commerciales. La régulation des rapports entre les acteurs ne s’en
porte que très mal, ne favorisant pas une distribution équilibrée et équitable des revenues d’une chaine de valeur
entre les opérateurs des différents segments. De même, on note une carence d’initiative en matière de
normalisation et de labellisation pour hisser les produits agricoles ou d’origine agricole à un niveau de compétitivité
acceptable.
En définitif, il n’existe pas un environnement suffisamment favorable à la structuration des chaines de valeurs du
fait de : i) un appui institutionnel faible, un dispositif de conseil insuffisamment formé et informé sur l’approche
chaine de valeur, une législation inadaptée, des instruments de promotion inexistants.
P a g e 19 | 69
En plus d’un environnement défavorable dû aux défaillances au niveau de l’Etat et des prestataires de services
privés et associatifs, le défaut de structuration des chaines de valeurs reste tributaire de la faiblesse du rôle et de
la qualité des rapports entre les cinq (5) segments d’acteurs du cœur de fonctionnement : approvisionnement,
production, transformation, commercialisation et consommation.
Segment approvisionnement : pour l’ensemble des sous-secteurs, la production locale d’intrants, d’équipements
et de matériels est quasi insignifiante au regard des besoins. Ainsi, l’essentiel de l’approvisionnement du marché
se fait à travers l’importation entrainant un renchérissement des coûts du fait des sorties significatives de devises.
Au final, pour générer une valeur ou un revenu conséquent, les opérateurs cèdent ces intrants, équipements et
matériels à des prix non compétitifs et voire même usuriers dans certains cas.
Segment de la production : on relève que le principal acteur est l’exploitant familial (agriculteur, éleveur, pécheur
et exploitant forestier) dont l’activité dépend en amont de la disponibilité d’intrants, d’équipements et des services
publics ou privés d’appui conseil ou de prestations diverses. Dans le contexte de la Guinée, l’exploitant familial a
peu ou pas d’accès à ces facteurs dans les qualités requises.
Par ailleurs, le rôle de l’exploitant familial dans la structuration des chaines de valeurs souffre de i) l’insuffisance
d’organisation et de professionnalisation des acteurs ; ii) la déficience de l’approche marketing commerciale des
entreprises qui la composent ; iii) l’insuffisance d’initiatives groupées aussi bien pour la conquête des marchés
intérieurs qu’internationaux et iv) le déficit de sites de commercialisation spécialisés.
La part de la valeur qui revient aux producteurs dans les différentes filières agro-sylvo-pastorales et halieutiques
reste globalement faible du fait qu’ils subissent plus les prix qu’ils ne les influencent.
Segment de la transformation : dans les quatre sous-secteurs, on distingue deux systèmes : i) transformation
artisanale et ii) la transformation industrielle. Cette dernière qui concerne certains sous-secteurs et certaines
filières, est portée par des unités modernes avec des capacités de production plus ou moins élevées, alors que le
premier repose sur des installations de faible aptitude avec des matériels sommaires de fabrication locale pour la
plupart. Pour la majeure partie des transformateurs industriels, l’approvisionnement en matières premières est
extraverti. Ceci ne traduit pas un manque d’intérêt mais plutôt des difficultés de collecte en quantité et en qualité
de manière continue et stable. Les initiatives d’approvisionnement à partir de la production locale sont souvent
éphémères. La transformation artisanale quant à elle est essentiellement alimentée par la production locale de
proximité. Mais, son offre reste saisonnière, tributaire de la saisonnalité des productions agricoles, ne permettant
pas une progression significative de l’activité. Au total, les deux systèmes de transformation restent confrontés à
la même contrainte : la collecte pour un approvisionnement régulier en produits de qualité, en quantité prévisible à
des coûts raisonnables.
20 | P a g e
Segment de la consommation : les consommateurs qui constituent le dernier maillon de la chaine ont un rôle
d’autant plus déterminant dans la génération de la valeur que leurs préférences sont orientées par leurs pouvoirs
d’achat ou la qualité des produits et non par leurs influences sur la structure des prix.
Tableau 2 : Consommations des différents produits agricoles en Guinée.
Années
Paramètres
2003 2007 2012
1. Dépense de consommation finale des ménages (milliard GNF) 3’479 11’783 34’086
2. Proportion de la dépense de consommation finale des ménages ruraux (%) 53,0 47,4 57,2
3. Part budgétaire alimentaire, Guinée (%) 52,8 71,0 75,6
4. Part budgétaire alimentaire, milieu rural (%) 59,5 77,9 83,5
5. Part budgétaire alimentaire, milieu urbain (%) 45,4 64,8 65,1
6. Part budgétaire Céréales, Guinée (%) 16,1 23,1 26,6
7. Part budgétaire Autres produits végétaux, Guinée (%) 11,2 14,9 15,6
8. Part budgétaire Viandes et poissons, Guinée (%) 8,1 10,3 11,2
9. Part budgétaire Produits agroindustriels, Guinée (%) 13,7 15,1 15,8
10. Part budgétaire Services alimentaires, Guinée (%) 1,0 3,4 3,8
11. Part budgétaire Boissons et tabac, Guinée (%) 1,3 2,0 1,7
Source : Synopsis de la structure et l’évolution de la consommation finale des ménages en Guinée (IFPRI)
Ces problèmes sont accentués par un engorgement des circuits de commercialisation (multiplicité défavorable
des intermédiaires agissant de façon informelle ; déficit de « l’aménagement commercial du territoire » : complexes
commerciaux mal répartis dans l’espace national et selon le type de marchandises.
En ce qui concerne le commerce à l’export, il convient de relever que la principale limite est liée à l’insuffisance de
mise en œuvre de la stratégie de développement ou de promotion des exportations.
De manière spécifique et selon les secteurs, le déficit des capacités de compétitivité constitue un handicap
de taille : i) inadaptation aux exigences de la concurrence induite par la libéralisation et l’ouverture de l’économie ;
ii) déficit d’accès à des services d’appui/conseil de qualité, notamment en matière d’intégration des exigences des
marchés dans les processus de production et de conditionnement, de management des unités de production et de
commercialisation ; et iii) faiblesses des paramètres opérationnels par rapport aux standards internationaux en
matière de compétitivité, de productivité du travail, de qualité et de protection de l’environnement). Par ailleurs, on
peut citer comme problème de commercialisation la faible diversification des activités des entreprises agricoles et
l’insuffisance d’articulation entre leur vocation et les besoins des marchés.
Les principales causes du déficit de gouvernance sont : i) faiblesse de coordination, de financement et de suivi
évaluation de la PNDA ; ii) Faible capacité de mobilisation et de gestion des ressources ; iii) Faible harmonisation
des actions de développement du secteur ; iv) Absence d’un système harmonisé de suivi évaluation ; v) Déficit du
capital humain dans le secteur agricole ; vi) Déficit de résilience du secteur agricole ; et vii) Déficit de sensibilité
alimentaire et nutritionnelle des productions agricoles.
Au regard de ce qui précède, la situation actuelle de l’arsenal juridique ne favorise pas une attractivité du secteur
ni pour les investisseurs privés nationaux et internationaux, ni pour les jeunes.
Le déficit en ressources humaines, lui-même tributaire de : i) absence d’un plan de recrutement ; ii)
insuffisance du statut, de la formation et du plan de carrière du personnel ; iii) environnement de
travail peu favorable (locaux dégradés et sous équipés, moyens logistiques inadaptés voire
inexistants) ; iv) gestion cloisonnée de l’information ; v) faiblesse du cadre législatif et réglementaire
pour certaines missions notamment celles qui concernent le contrôle. Dans l’ensemble, les employés
du secteur agricole sont peu motivés dans l’exécution de leur mission et les jeunes diplômés ne sont
pas suffisamment attirés par un emploi dans l’administration agricole, hypothéquant le
renouvellement du personnel, alors que d’ici à 2020 environ 80% des effectifs actuellement en
services auront atteint l’âge de la retraite.
Une faible capacité de mobilisation et de gestion des ressources financières : La période post-PNIA est
marquée par des efforts additionnels en faveur du financement du secteur agricole. Ainsi, la progression annuelle
moyenne des dépenses publiques agricoles au cours de cette période est supérieure à la période pré-PNIA.
Toutefois, la part moyenne de 7,3% du budget public allouée au secteur agricole durant ladite période post-PNIA
(2011-2013) reste inférieure à l’objectif de 10% de Malabo. Elle est légèrement en recul par rapport à la valeur
moyenne de 8,3% au cours de la période pré-PNIA.
Par ailleurs, la répartition de cette allocation budgétaire entre les quatre sous-secteurs n’est pas basée sur leurs
besoins spécifiques. Ce qui s’explique par une faiblesse structurelle du taux de couverture de la programmation
financière initiale par la dotation finale. Mais, plus fondamentalement, on note une iniquité dans la répartition
fonctionnelle et économique des dépenses publiques. Les dotations budgétaires ne sont pas fondées sur une
priorisation proportionnelle aux résultats ou contributions attendus ou effectifs des différents secteurs au
développement économique et social du pays.
La faible capacité de mobilisation et de gestion des ressources est également tributaire d’une faible aptitude du
secteur à absorber les financements alloués. Le taux d’absorption d’environ 70% en 2015 des financements alloués
au secteur agricole demeure faible. Ici, on relève deux problèmes à résoudre : i) la lourdeur des procédures du
code des marchés publics ; ii) la lourdeur administrative dans le processus de passation des marchés ; et iii) rupture
dans la disponibilité des ressources allouées.
Une faible harmonisation des actions de développement du secteur : malgré les avancées significatives en
termes de formulation de documents et instruments de politique agricole, les interventions dans le secteur
22 | P a g e
demeurent peu intégrées, réduisant ainsi l’efficacité des activités et l’efficience dans l’utilisation des ressources.
Cette faible harmonisation est tributaire d’une insuffisance de l’alignement des intervenants au cadre d’orientation
du secteur. Aussi, si la PNDA et le PNIASA constituent des instruments d’harmonisation stratégique, le secteur ne
dispose pas d’instrument opérationnel annuel et/ou triennal qui consolide l’ensemble des actions programmées
pour le secteur.
Une absence d’un système harmonisé de suivi évaluation : en dépit de la présence d’une unité de suivi
évaluation dans différentes structures des ministères, le secteur ne dispose pas d’un système intégré nécessaire
au renseignement des indicateurs des résultats escomptés et à la prise de décisions. Par ailleurs, la faible
connaissance de certains paramètres des systèmes de production et des dynamiques d’acteurs, constitue un
handicap pour la planification et l’évaluation des résultats du secteur.
Le déficit de l’emploi des jeunes (filles et garçons) dans le secteur agricole : entre 2002/2003 et 2012, le taux
de chômage en milieu rural est passé de 0,4% (selon l’EIBEP) à plus de 11% (enquête spécifique sur l’emploi et
le travail décent de 2012).
Cette situation de faible emploi des jeunes dans le secteur agricole résulte d’une baisse de leur intérêt vis-à-vis de
l’entrepreneuriat agricole, consécutive à son manque d’attractivité, surtout vis-à-vis de ceux ayant bénéficié de
formation. Il s’y ajoute un déficit de soutien à l’installation de ceux parmi ces jeunes qui sont désireux de s’engager
dans l’Agriculture du fait de l’absence de structures spécialisées d’accompagnement. Une autre cause du faible
emploi des jeunes dans le secteur agricole réside dans l’inadéquation entre la formation et les emplois agricoles et
ruraux, consécutive de l’insuffisance des productions scientifiques et technologiques, de la désuétude des curricula
et de la faible ouverture des entreprises agricoles aux nouveaux métiers. Egalement, la perception négative du
métier d’agriculteur constitue un handicap pour l’emploi des jeunes dans le secteur.
La faiblesse de l’autonomie des femmes dans le secteur agricole : Selon la FAO, « en Afrique sub-saharienne,
les femmes représentent près de la moitié de la main d’œuvre agricole. Mais, compte tenu des discriminations
qu’elles subissent sur les plans social, culturel, etc., elles n’ont souvent pas accès aux connaissances, aux biens
de production, aux intrants, aux technologies et aux instances décisionnelles nécessaires pour accroître la
productivité agricole et les revenus4 ».
La faiblesse de l’autonomisation des femmes relève de diverses discriminations défavorables à leur meilleur
épanouissement.
Il y a également le déficit de la sécurité foncière des entreprises agricoles des femmes qui constitue un phénomène
global, mais dont elles subissent le plus les effets néfastes.
La faiblesse du système de formation agricole : Il existe un système de formation agricole allant des écoles
nationales (d’agriculture, d’élevage et eaux et forêts) aux instituts universitaires Agronomiques. Les formations
4
Source : http://www.fao.org/agriculture/ippm/programme/gender-empowerment/fr).
P a g e 23 | 69
diplômantes qui y sont données mettent plus l’accent sur les aspects théoriques que pratiques (à l’exception des
écoles des eaux et forêts), et bien souvent en déconnection totale avec les besoins de l’Agriculture guinéenne.
La faiblesse de ce système est principalement tributaire de : i) l’inadéquation des curricula et ii) la faible diversité
de l’offre de formation agricole.
La dégradation des ressources naturelles réside dans la destruction des écosystèmes due principalement à la
déforestation et aux mauvaises pratiques de production. Il s’agit en l’occurrence de l’agriculture sur brûlis, de
l’utilisation inappropriée des engrais et des pesticides, du surpâturage, des mauvaises pratiques de pêche,
d’exploitation forestière et minière. La faible diffusion de bonnes pratiques de production et l’analphabétisme des
producteurs expliquent ces mauvaises pratiques.
L’absence de protection sociale constitue la seconde cause principale de la vulnérabilité du secteur agricole. A
l’instar des autres secteurs économiques du pays, le secteur agricole qui occupe près de 80% de la population ne
bénéficie d’aucun système de protection sociale, excepté la solidarité traditionnelle liée aux valeurs et normes
culturelles du pays. Les déterminants qui caractérisent cette forme de solidarité ne sont pas reconnus des
processus formels de protection sociale.
Par ailleurs, en Guinée les quatre principales fonctions de la protection sociale ne sont pas assurées : i) la
prévention souffre de beaucoup de contraintes d’ordre institutionnel qui expose le pays à tous les risques
alimentaires, nutritionnels et sanitaire ; ii) la protection ne bénéficie que de mesures très réduites et souvent grâce
à des apports financiers et des dons en nature venant de l’extérieur ; iii) la promotion est inexistante ; et iv) la
transformation, en dépit des avancées notables enregistrées, beaucoup reste à faire dans le cadre du nombre et
de la qualité des lois qui garantissent la protection des couches vulnérables et des pauvres en Guinée
Ce constat peu reluisant sur la problématique de la protection sociale en Guinée explique à suffisance l’état de
vulnérabilité extrême d’une frange importante de la population notamment en zone rurale. En effet, le seul
document formel de politique nationale de protection sociale élaboré et validé en Guinée, date du mois de
décembre 20165. Il en découle le faible taux de couverture des populations tant rurales qu’urbaines en matière de
protection sociale. Ce fait illustre le besoin évident de combler ce déficit, nonobstant l’existence de quelques
structures formelles de protection qui couvre à peine 6% des besoins nationaux en matière d’assurance et
d’assistance sociale.
Le document de la Politique Nationale de Protection Sociale a le mérite d’avoir une vue holistique et inclusive des
enjeux qui s’y attachent et celui d’avoir fait un état des lieux approprié, et formulé des axes stratégiques qui intègrent
harmonieusement les deux principaux systèmes de la protection sociale à savoir :
Système contributif lié aux différentes formes d’assurances dédiées aux travailleurs du secteur formel
24 | P a g e
Système non contributif marqué par les différentes formes d’assistance sociale ciblant le secteur informel
et en priorité les couches vulnérables et pauvres ayant besoin de programmes spéciaux de protection
comme les filets sociaux.
La seconde cause est liée au déficit dans les pratiques de protection sanitaires des productions. Elle-même
tributaire du déficit de la réglementation dans l'utilisation des produits chimiques dans les processus de production
et de transformation agricole, ii) de l’insuffisance des connaissances des producteurs sur les techniques et
exigences dans l'utilisation des produits chimiques et iii) du déficit d’un dispositif de surveillance et de veille sur une
bonne utilisation des produits chimiques de protection des cultures.
La troisième cause est relative à la persistance de pratiques nuisibles liées aux us et coutumes induite par i) le
déficit de connaissances précises sur ces pratiques, ii) la faible ouverture des producteurs au changement de ces
pratiques.
2.3 Environnement
2.3.1 Analyse de l’environnement de l’Agriculture guinéenne
En plus des problèmes liés à la structure de l’Agriculture guinéenne, l’analyse environnementale a permis de
déterminer : 1) des Atouts, qui traduisent les différents acquis constituant des forces sur lesquels les initiatives futures
devront s’appuyer ; ii) des Faiblesses, qui constituent des contraintes internes pour la levée desquelles, il faut intégrer
des solutions dans toutes les stratégies à venir ; iii) des Opportunités, qui sont des conditions favorables offertes par
l’environnement extérieur et dont il faut profiter ; et iv) des Menaces, qui traduisent des situations ayant un potentiel
d’influence négative plus ou moins importante qui implique la prise en compte de mesures de gestion (prévention
et/ou de réponse) dans les orientations de la présente politique.
Sans faire une revue exhaustive des initiatives mises en œuvre, quelques éléments permettent de mettre en relief
l’expérience capitalisée de tout point de vue. Cependant, dans la perspective de la mise en œuvre du présent
document de politique, il serait intéressant et nécessaire de procéder à une revue complète de ces initiatives
antérieures.
P a g e 25 | 69
Administration publique en charge de l’Agriculture : Une organisation
gouvernementale intéressante
L’administration en charge du développement agricole est organisée, autour de quatre (4) Ministères, ayant chacun
un plein pouvoir et une indépendance dans l’exercice de ses fonctions :
Ministère de l’Agriculture ;
Cette organisation gouvernementale présente des avantages réels, notamment en ce qui concerne l’autonomie
des ministères dans la gouvernance des sous-secteurs qui peut favoriser plus d’efficacité dans la réalisation des
activités et plus d’efficience dans la gestion des ressources financières.
Egalement la République de Guinée, à travers la Politique Nationale de Développement Agricole (PNDA) et le Plan
National d’Investissement Agricole et de Sécurité Alimentaire (PNIASA), a conçu des documents de cohérence,
intégrant la programmation des interventions de l’ensemble des quatre sous-secteurs autour d’objectifs globaux de
développement agricole.
L’organisation interne des ministères à travers des services divers dont les responsabilités sont plus ou moins bien
définis constituent également un embryon favorable à la construction d’une administration agricole performante.
En effet, on note une répartition relativement intelligente des fonctions et responsabilités techniques et celles
stratégiques entre différentes directions.
Fédération des
Fédérations des Fédération des Fédération des
groupements groupem ents
groupements de groupem ents de
d'éleveurs d'exploitants
c ultivateurs pêc heurs
forestiers
26 | P a g e
La base légale de ces organisations des producteurs est régie par la loi 014. Ce fondement légal assez original
offre des possibilités certaines pour construire de véritables institutions des producteurs. Dans leur situation
actuelle, les OP sont porteuses d’un potentiel intéressant de structuration de la contribution des producteurs aux
processus politiques. Elles offrent également des opportunités pour développer des services pertinents pour la
croissance des activités de leurs membres. Certaines d’entre elles ont développé des initiatives intéressantes de
conservations des récoltes (exemple de la chambre froide pour la pomme de terre) et d’organisation d’opérations
groupées pour l’approvisionnement en intrants et pour la commercialisation des récoltes.
Par ailleurs, on note la création au sein des OP de structures techniques dotées d’un personnel plus ou moins
compétent. Ces structures techniques travaillent à concevoir les stratégies qui traduisent les orientations des
différentes instances politiques des OP en actions concrètes pour satisfaire les besoins des membres.
Les autres structures d’acteurs non étatiques sont constituées des ONG et des organisations patronales qui
fédèrent différentes organisations de corporation.
Les ONG sont regroupées en plusieurs plateformes (Conseil National des Organisations de la Société Civile de
Guinée – CNOSCG, Coalition Nationale des organisations de la société civile – CONASOC, Génération pour l’Unité
et la Relance de la Guinée – GURG, etc.).
Quant au secteur privé, on note l’existence d’une Plateforme de Concertation du Secteur Privé (PCSP) qui intègre
les organisations professionnelles des producteurs qui sont affiliées à la CN. Cette plateforme constitue un cadre
particulièrement inspiré et porteur d’une dynamique de renforcement des capacités techniques et institutionnelles
du secteur privé par la promotion d’une meilleure structuration et organisation des entités qui la composent, mais
également de contribution au dialogue politique dans la conception et le suivi évaluation des stratégies ,nationales
globales et sectorielles de développement.
C’est dans ce cadre qu’elle a développé, en collaboration avec ses homologues de la société civile, un effort
remarquable de participation à la conception du PNIASAN.
Les PTF disposent : i) d’une bonne connaissance des politiques internationales et des situations nationales ; ii) de
ressources financières plus ou moins importantes ; iii) de dispositifs techniques d’un niveau plus ou moins élevé ;
et iv) d’une crédibilité auprès des organisations internationales, leur offrant une bonne capacité de persuasion.
Les PTF du secteur agricole, de la sécurité alimentaire et de la Nutrition ont mis en place, en collaboration avec le
gouvernement, un groupe de concertation avec un système de présidence alternée. Ce cadre offre une opportunité
pour l’alignement des interventions des PTF aux politiques et priorités de la Guinée.
De manière globale, l’ensemble des PTF ont été impliqué dans le processus de révision de la PNDA. Ils sont
particulièrement motivés par cette révision de la PNDA qui leur permettra d’avoir un cadre de référence pour
l’orientation de leurs interventions.
Des technologies agricoles produites par la recherche : plusieurs produits mis au point par la
recherche offrent des solutions aux problèmes liés aux paquets techniques dans les différents
écosystèmes de production.
Des référentiels pour la construction d’infrastructures agricoles : les travaux de la Direction du Génie
Rural et d’autres directions en charge des structures dans les autres sous-secteurs ont mis au point des
référentiels pour les différents aménagements agricoles dans les différents sous-secteurs.
Une collaboration entre les BSD des quatre (4) ministères en charge de l’Agriculture : on relève ici
un modèle de collaboration qui repose sur une solide complicité entre les quatre (4) directeurs et traduite
par une concertation systématique dans le traitement et la mise en œuvre des principaux dossiers.
Ces quatre leçons serviront de point d’appui important dans la mise en œuvre de la présente PNDA qui constitue
déjà le premier pilier de leur valorisation.
De fait, la coordination de l’action gouvernementale dans la mise en œuvre des initiatives de développement
agricoles, de sécurité alimentaires et de la Nutrition souffre d’un déficit de formalisation. Les concertations
existantes n’obéissent pas à un cadre structuré, mais répondent plus à des besoins ponctuels et se font selon la
volonté des uns et des autres.
Par ailleurs, on note un chevauchement entre les missions de certaines institutions ou structures et celles des
ministères en charge du secteur agricole. De fait, il se produit des processus parallèles potentiellement conflictuels
dans la mise en œuvre des politiques nationales, avec des risques élevés de réduction de l’efficacité et de
l’efficience dans la mise en œuvre de l’action gouvernementale et par conséquent un affaiblissement des capacités
du secteur agricole à produire des résultats contributifs au développement du pays.
Aussi, peut-on souligner la nécessité d’opérer des réajustements pour renforcer les fonctions des différentes
institutions, tout en les positionnant dans un rôle essentiel de facilitation de la prise en charge effective de la vision
globale du Président de la République et du gouvernement dans la conception et la mise en œuvre des documents
de politiques, de programmes et de projets de développement agricole.
28 | P a g e
Les organisations des producteurs existantes, quoi que structurées, manquent de stratégies internes de
développement de services à leurs membres soutenant la croissance des activités de ceux-ci. Elles restent ainsi
plus orientées sur un rôle d’interface entre leurs membres et les intervenants extérieurs (gouvernement et bailleurs
de fonds). Elles ne disposent pas de stratégies consistantes de génération ressources financières internes,
fragilisant ainsi leur autonomie et la viabilité de certaines de leurs initiatives.
Au total, si la promotion de l’agriculture guinéenne, implique la nécessité de réétudier la somme des repères
culturels et même de transformer profondément certains d’entre eux, il serait approximatif de s’en limiter à cela au
risque d’en omettre les valeurs fortement contributives l’évolution des habitudes de consommation. Les formes de
solidarités dites « mécaniques » traduites au sein des dynamiques féminines par différentes pratiques telles que
les tontines ; la mutualisation de la main d’œuvre en milieu rural « Kilé en Pular », constituent autant de supports
dont la valeur contributive à la réussite des entreprises commerciales ne saurait être négligée ou ignorée.
Aussi, l’articulation entre fondements socioculturels et stratégie de promotion de l’agriculture guinéenne devrait-
elle se traduire par une meilleure caractérisation et une promotion adéquate des rapports mutuellement bénéfiques.
Autrement, l’incompréhension subsistera aussi longtemps que les positions dureront et resteront figées au grand
détriment du progrès recherché.
P a g e 29 | 69
Mais, c’est dans la dimension opérationnelle de ces instruments de politiques globale que l’agriculture guinéenne
devrait trouver des opportunités intéressantes. Sous ce rapport, on peut citer les initiatives en cours dans
l’agriculture avec l’élaboration du Programme Accéléré de Sécurité Alimentaire de Nutrition et de Développement
Agricole Durable (PASANDAD).
Des initiatives internationales encourageantes existent également à travers des mécanismes incitateurs comme le
Crédit carbone ou financements verts, le Millenium Challenge Account (MCA), l’AGOA, le PAA, les accords de la
Déclaration de Paris instruisant les bailleurs à s’aligner aux priorités des Etats partenaires, le Commerce équitable
et les réorientations des investissements vers les secteurs de production suite à la crise financière.
Sur le plan régional et sous régional, au-delà du PDDAA dont la présente PNDA constitue la déclinaison
nationale, il existe une réelle prise de conscience collective de la nécessité de politiques agricoles et alimentaires
responsables. Aussi, dans le cadre de l’intégration sous régionale, la Guinée est partie prenante de plusieurs
initiatives dans le cadre du CILSS, de la CEDEAO, de l’OMVS, de l’OMVG et du NEPAD, etc. Le plan d’actions
de sécurité alimentaire du Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique (NEPAD), comprend,
entre autres : (i). la lutte contre la dégradation des sols, la sécheresse et la désertification ; (ii) la conservation et
l’utilisation durable des ressources forestières ; (ii) la lutte contre les changements climatiques et, (iv) la
conservation et la gestion transfrontalières des ressources naturelles. Ce plan d’actions traite aussi des questions
transversales (renforcement des capacités, population, santé et population, commerce et environnement, transfert
de technologies environnementales durables, évaluation et alerte précoce pour les désastres, banque de données
environnemental du NEPAD).
Ces politiques sous régionales et régionales favorables, offrent non seulement un facile accès au Marché, mais
également des opportunités de financements à travers la commission de l’UA et la CEDEAO. Elles constituent
également une plateforme d’harmonisation des cadres réglementaires avec des Politiques Communes dans
plusieurs secteurs sous régional et africain. En outre, ces politiques d’intégration régionale et sous régionale
permettent d’établir une passerelle avec le Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique – NEPAD. Il
convient de saisir également les opportunités de levée de fonds que pourraient offrir des organisations telles que
l’OMVG et l’OMVS dans le cadre de la mise en œuvre de la PNDA.
Dans le cadre des politiques globales de l’amélioration de l’environnement des affaires, l’ouverture aux
investissements étrangers se traduit entre autres par l’accroissement et l’agressivité de la spoliation foncière et
particulièrement autour des points d’eau. Il s’y ajoute que les investisseurs étrangers sont à priori dotés de
capacités d’investissements et d’influence hautement élevés.
Dans le cadre des politiques sectorielles de créations de richesses, la menace repose essentiellement sur la
persistance du déséquilibre dans la répartition thématique et géographique des ressources financières. Les
dynamiques observées continuent à reléguer au second plan les secteurs défavorisés tels que l’Agriculture ainsi
que les zones rurales qui concentrent plus de populations pauvres et agricoles.
Mais au-delà de ces aspects, les principales menaces reposent sur le rapport de force entre les initiatives de
promotion de l’Agriculture guinéenne et les croyances socioculturelles. En effet, le poids des logiques internes sur
le l’agriculture est imputable à la fois aux pesanteurs socioculturelles et aux approches quelque fois bancales des
structures d’appui au développement. Ces rapports de forces ou tensions entre les deux induisent plus d’incidences
doublement négatives contrairement à certaines conclusions d’études qui imputent l’échec des actions de
promotion agricole aux seuls effets des formes d’organisations socioculturelles des communautés. C’est ainsi que
des exigences inflexibles d’interventions externes trouvent comme réponse, au sein des communautés, une
attitude réfractaire refusant toute sorte de changement si pertinente et si bénéfique soit elle. Au mieux, les
communautés s’ajustent temporairement, le temps de capter les ressources externes avant de se replier sur leurs
propres logiques d’organisation et de fonctionnement.
P a g e 31 | 69
Ces menaces peuvent influer négativement sur la PNDA, si des mesures ne sont pas prises pour à la fois renforcer
la compétitivité des PME de producteurs, d’artisans, d’industries et de commerce.
Egalement, l’analyse croisée des opportunités et menaces, dénote que si des conditions favorables au
développement agricole de la Guinée existent tant au plan national qu’international, les risques sur la réussite de la
mise en œuvre de la PNDA demeurent importants.
En ce qui concerne les opportunités, on peut retenir qu’au niveau national, l’environnement des affaires a connu
des améliorations significatives avec des prédispositions favorables. Par ailleurs, les progrès spécifiques dans la
mise en œuvre des différentes politiques économiques, sociales et de bonne gouvernance ont créé les bases d’un
meilleur épanouissement des actions pouvant profiter au secteur agricole. Sur le plan international, les politiques
communautaires et régionales ainsi que les différentes initiatives des partenaires au développement, les
Financements Verts, les Crédits Carbone constituent des opportunités tangibles.
Les menaces mises en exergue par l’analyse AFOM subsistent tant au niveau national qu’international. Au plan
national, les mécanismes de répartition des ressources demeurent déséquilibrés, car n’intégrant pas assez les
besoins des zones et plus défavorisées et les secteurs porteurs comme l’agriculture. Au niveau international, la faible
efficacité des politiques communautaires et le déséquilibre des échanges internationaux défavorables aux pays
comme la Guinée ainsi que l’inefficacité de l’aide publique au développement traduisent également des menaces
évidentes.
3.1.1 Enjeux
Les mises que le pays risque de perdre si la situation actuelle de l’agriculture perdure sont :
La Sécurité alimentaire : i) disponibilité (production) et ii) accessibilité (revenus) ; iii) stabilité ; et iv)
utilisation ;
32 | P a g e
L’Equilibre de la balance commerciale agroalimentaire : i) exportation de produits manufacturés et
ii) exportation de produits en frais ;
La Résilience du système de production : i) Gestion des risques climatiques et ii) Prévention des
chocs des marchés des produits agricoles ; iii) Protection des moyens d’existence.
3.1.2 Défis
Au regard des trois enjeux ci-dessus déclinés, trois défis sont à relever dans les dix prochaines années : un accès
accru aux marchés porteurs, une productivité élevé du secteur agricole et une gouvernance efficace.
3.1.2.1 Défi N°1 : un accès accru aux marchés porteurs, notamment ceux de la sous-région
et du continent (balance commerciale agroalimentaire excédentaire : riz et autres
produits stratégiques) :
Développement des chaines de valeurs (transformation des produits agricoles et qualité de l’offre) ;
Mise en valeur des aménagements (Promotion d’initiatives fortes et synergiques de valorisation des
exploitations agricoles)
Cohérence des politiques et programmes (couverture des objectifs des politiques et programmes) ;
Gestion des connaissances : i) Génération de savoirs (technologies, statistiques) ; ii) Capitalisation des
acquis ; iii) Généralisation des bonnes pratiques ; etc. ;
Cette vision traduit une Guinée où les exploitants agricoles et autres entrepreneurs connexes, notamment ceux de
type familial ou ceux souhaitant le devenir, hommes et femmes, jeunes et adultes, tant en milieu rural qu’urbain,
créent, gèrent et développent des affaires dans les différentes chaines de valeurs agroindustrielles et agro-
commerciales selon les normes et standards internationaux en tenant compte des objectifs nationaux de
développement déclinés dans la vision Guinée 2040 et le Plan National de Développement Economique et Social
P a g e 33 | 69
(PNDES) et intégrant les orientations du cadre stratégique régional de développement agricole et partant ceux du
PDDAA et des ODD.
Elle se fonde sur un paradigme qui intègre d’abord la prise en compte des disparités de genre et de capacités entre
les différents groupes d’acteurs, mais aussi des spécificités sous-sectorielles et territoriales. Elle implique ainsi une
combinaison des approches scientifiques et techniques aux logiques internes aux acteurs à chaque niveau pour
réduire les écarts entre les offres des politiques et stratégies agricoles et les besoins endogènes des exploitants et
entrepreneurs agricoles.
Dans un second temps, le paradigme qui sous-tend la vision de développement agricole en Guinée se fonde sur
la nécessité d’intégrer le fait que les initiatives d’exploitation agricole et de développement des affaires dans les
chaines de valeurs agroindustrielles et agro-commerciales sont à des niveaux d’efflorescence et/ou de maturation
variables. C’est en ce sens qu’elle considère de façon dissociée les exploitants agricoles et autres entrepreneurs
connexes, notamment ceux de type familial ou ceux souhaitant le devenir.
Ensuite, la vision s’inscrit dans le sens d’une dynamique de progrès durable et résilient, en l’ajustant à la vision
Guinée 2040, au PNDES, à l’ECOWAP, au PDDAA et aux ODD. La prise en compte des normes et des standards
internationaux traduit très clairement ce fondement.
Enfin, le paradigme qui sous-tend la vision du développement de l’agriculture guinéenne se veut porteuse d’une
visibilité de la résilience et de la participation durable du secteur au développement national. C’est en ce sens
qu’elle intègre les notions d’émergence et de viabilité.
34 | P a g e
Dans le cadre de l’augmentation de la productivité, il s’agira de porter les rendements des principales spéculations
agro-sylvo-pastorales et halieutiques à des niveaux des pays africains les plus performants, pour induire ainsi une
baisse des coûts de production, tout en améliorant la qualité et obtenir des gains de compétitivité.
En ce qui concerne l’amélioration de l’accès aux marchés porteurs, il sera mis en œuvre une stratégie intégrée qui
combine le développement de systèmes d’information performants sur les marchés incluant l’intelligence
économique, le développement des infrastructures de mise en marché et la structuration des chaines de valeur.
Enfin, en vue d’un meilleur pilotage sectoriel, l’Etat mettra en œuvre des réformes et des mesures politiques
centrées sur : i) une efficacité de la coordination et du suivi évaluation, reposant sur un développement institutionnel
des structures étatiques et non étatiques et ii) la promotion d’un environnement favorable au développement et à
l’épanouissement des affaires dans le secteur agricole. Ce qui permettra de favoriser une synergie des
interventions des différentes catégories d’acteurs, une attractivité du secteur et une résilience des exploitations
agricoles et entreprises connexes.
De manière plus précise, dans les dix (10) prochaines années, il est attendu une augmentation de 30% de la
contribution du secteur agricole à l’économie nationale (formation du PIB), sous-tendue par une croissance
moyenne annuelle de 7% de la valeur ajoutée agricole, avec une hausse de 50% du commerce agricole dont 75%
en direction des pays de la région. Cette évolution sera variable selon les sous-secteurs, dans la mesure où les
opportunités ne sont pas partout identiques.
Ces résultats macro reposeront sur des transformations du secteur traduites par : l’augmentation de 75% des
infrastructures agricoles dans les différents segments des chaines de valeurs, la fondation de 75% de la
commercialisation sur des contrats d’achat et un relèvement de 80% des compétences et capacités des
producteurs et de leurs organisations.
Enfin, la part du budget national allouée au secteur devra se situer à au moins 12,5% en moyenne annuelle sur la
période.
Promotion de l’utilisation d’intrants agricoles de qualité et de matériel végétal performant et sain : des
initiatives en cours sur la recherche, l’appui/conseil et la formation des producteurs seront renforcées. De nouvelles
approches innovantes, articulant parfaitement les agendas de recherche, de formation et d’appui/conseil aux
besoins préalablement bien déterminés des acteurs des chaines de valeurs, avec une orientation basée sur les
résultats (particulièrement sur les effets et impact) seront promues. Cela signifie que chaque projet de recherche,
d’appui/conseil et de formation devra être structuré et orienté sur le changement attendu au niveau de la production.
De ce fait, les résultats ne seront plus appréciés sur l’obtention du produit technologique, mais sur son utilisation
effective par les acteurs des chaines de valeurs. Dans le cadre de la production de semences et des fertilisants et
produits phytosanitaires, l’Etat mettra en œuvre des dispositions qui faciliteront la création et le développement
d’entreprises spécialisées, tout en assignant à la recherche un rôle fondamental.
P a g e 35 | 69
Promotion de la mécanisation (accès aux équipements et outillages agricoles modernes) et de l’ajustement
du calendrier agricole : l’Etat développera des instruments et mettra en œuvre des mesures pour permettre aux
différents acteurs des chaines de valeurs d’acquérir des équipements agricoles à des conditions favorables. Ces
mesures porteront à la fois sur les facilités d’importations et sur l’encouragement d’initiatives locales de production
d’équipements et d’outillage agricoles. La mécanisation sera fondée sur l’application d’un calendrier agricole
rigoureux permettant de réaliser au moins trois cycles de production par an.
Amélioration de la productivité des races locales : L’amélioration des productions et de la productivité animales,
passe nécessairement par la mise en œuvre de programmes adaptés d’amélioration génétique des races locales.
Vu que l’adaptation des races étrangères est souvent incertaine et coûteuse à maints égards, l’amélioration
génétique des races locales (croisement et sélection) doit constituer un axe prioritaire pour augmenter la
productivité de l’élevage guinéen.
A cet effet, l’amélioration génétique sera envisagée dans le double but d’augmenter la productivité des races
locales à travers des croisements entre celles-ci et des races étrangères plus productives et de conserver en
« races pures » les races endémiques rustiques et trypanotolérantes (bovins et petits ruminants).
Une telle orientation est précédée logiquement, de l’élaboration de stratégies nationales d’amélioration génétique
selon les spéculations.
Application des bonnes pratiques d’élevage : La productivité animale est aussi influencée par la gestion
rationnelle de la base productive et des moyens techniques d’élevage. En effet, les fondements de l’amélioration
de la productivité de l’élevage sont constitués par (i) l’usage de techniques modernes de reproduction animale telle
que l’insémination artificielle, (ii) la pratique d’itinéraires techniques modernes d’élevage, (iii) l’amélioration du taux
d’exploitation des troupeaux et (iv) la gestion de la base alimentaire.
Développement des élevages semi-intensifs : Les actions porteront alors sur : (i) le renforcement de la lutte
contre les épizooties majeures ; (ii) le renforcement de l’approvisionnement en intrants et équipements d’élevage,
(iii) la mise en place de lignes de crédit adapté ; (iv) le développement d’itinéraires techniques améliorés pour
intensifier les productions à cycle court (ateliers de démonstration d'embouche de petits ruminants, formation des
emboucheurs, formation des encadreurs des fermes avicoles, création de centres d'appui et formation aux
différentes filières de l'élevage, formation d’agents communautaires de santé animale et d’élevage ; (v) la mise en
œuvre de programmes de recherche et de transfert des innovations sur les filières concernées.
Concernant le développement des élevages de bovins, il s’agira de : (i) renforcer la lutte contre les épizooties
majeures, (ii) renforcer l’approvisionnement en intrants et équipements d’élevage (lignes de crédits, acquisition de
chaines de froid et matériels de vaccination, amélioration du contrôle de qualité des intrants), (iii) renforcer les
capacités des acteurs en leur fournissant des itinéraires techniques adaptés, (iv) développer des itinéraires
techniques améliorés pour intensifier les systèmes de production (ateliers de démonstration d'embouche, formation
d’emboucheurs, promotion de l’habitat amélioré), (v) institutionnaliser l’approche « gestion de terroirs villageois »
pour une gestion participative et équitable de l’espace rural en vue de réduire les conflits entre agriculteurs et
éleveurs, (vi) promouvoir le système amélioré de production laitière (production de métis par croisement, mise en
place de mini-laiteries et laiteries), (vii) ) mettre en œuvre des programmes de recherche et de transfert des
innovations sur la filière.
36 | P a g e
En ce qui concerne le développement de la filière apicole, il passera par (i) la vulgarisation de matériels et
équipements apicoles modernes ; (ii) la structuration et la formation acteurs de la filière (apiculteurs, artisans et
opérateurs commerciaux) ; et (iii) la mise en œuvre de programmes de recherche et de transfert des innovations
sur la filière.
Amélioration des services offerts aux éleveurs : L’augmentation de la productivité passe également par
l’amélioration de l’offre de services à l’élevage consistera à : (i) renforcer les capacités des structures composant
le dispositif d’appui-conseils, (ii) développer la recherche zootechnique sur la base des contraintes réelles
identifiées dans les exploitations d’élevage, (iii) renforcer le système d’information de l’élevage et (iv) renforcer le
dispositif de santé animale.
Promotion de techniques appropriées de pêche : il s’agit d’un ensemble d’actions, collective ou individuelle, qui
va au-delà du cadre réglementaire et qui contribue à faire progresser au moins l’un des axes du développement
durable – l’économie, l’environnement et le social - sans compromettre les autres. Elle vise essentiellement à
pratiquer la pêche dans le respect de la réglementation en vigueur, du temps de pêche, des normes autorisées
pour les engins de pêche, de la taille minimale autorisée des captures, le respect des conditions d’accès à la
ressource. Plus spécifiquement, il s’agira de : i) Interdiction du monofilament et autres engins prohibés ; ii)
Utilisation d’intrants et équipements de pêche appropriés ; iii) Développement de la « rizipisciculture » et de
l’aquaculture
Renforcement des capacités des OP de pêche : Le renforcement des capacités des OP de pêche vise
l’amélioration durable de leurs conditions de vie à travers la performance des objectifs et actions spécifiques,
l’adaptation à leur environnement dynamique, le développement des compétences individuelles et collectives pour
le bon fonctionnement de leur organisation.
Cela prend en compte l’alphabétisation, l’accès aux ressources financières et aux technologies et la
responsabilisation environnementale et sociale.
La promotion de la bonne gouvernance forestière à travers les principes et les règles de l’exploitation
rationnelle, rentable et durable ;
Promotion de l’investissement privé dans l’irrigation des parcelles agricoles : avec des dispositions
particulièrement favorables pour inciter les producteurs familiaux, mais aussi les autres privés intervenant
déjà ou pas dans l’agriculture à investir dans la réalisation de système d’irrigation au sein de leurs
exploitations.
Ces deux grandes orientations seront sous-tendue par une stratégie nationale de maitrise de l’eau adaptée et plus
diversifiée, qui constituera le cadre de référence pour : i) la construction et la réhabilitation des aménagements ; ii)
la mise en place, au profit des exploitants agricoles, d’un cadre opérationnel de gestion durable de l’eau et de
maintenance des ouvrages.
aménagements de complexes avicoles modernes, (iv) la mise en place de couvoirs en vue d’accroître la
capacité de production de poussins d’1 jour
mielleries et de centres de traitement et de contrôle de qualité des produits de la ruche pour les
organisations professionnelles d’apiculteurs ; (iii)
38 | P a g e
Aménagement des infrastructures de pêche : Les actions à entreprendre dans ce cadre sont : i) La construction
d’un port de pêche industrielle et d’entrepôts frigorifiques ; ii) La mise en place d’une flotte nationale de pêche
industrielle ; iii) La mise en place d’une centrale d’avitaillement en intrants de pêche ; iv) L’aménagement des aires
de débarquement et de traitement du poisson en pêche continentale ; v) Aménagement d’étangs piscicoles ; vi)
Valorisation des retenues d’eau et des barrages ; vii) Aménagement des sites de débarquements et construction
d’infrastructures d’accueil et d’avitaillement en pêche artisanale.
Aménagement de sites dédiés aux exploitations agricoles dans le sous-secteur eaux et forêts
Aménagement d’espaces forestières : il s’agira d’entreprendre, en urgence un renforcement des mesures de
restauration suivantes :
reboisement des zones dégradées (en particulier des zones minières), des têtes de sources, des berges
des cours et les bassins versants;
promotion d’aires protégées, y compris les aires du patrimoine autochtone et communautaire (APAC)
l’édification d’infrastructures de récolte conformes aux normes standards (layons de débardage, pistes et
moyens de transport, aires de dépôt…) ;
l’élaboration des plans d’aménagement des forêts et aires protégées en vue de leur gestion durable.
3.4.2 Axe 2 : Amélioration de l’accès aux marchés porteurs des produits agricoles
3.4.2.1 Amélioration de la connaissance des marchés porteurs
L’amélioration de la connaissance des marchés porteurs se fera essentiellement à travers le renforcement et la
mise en place de systèmes d’informations sur les marchés dans chacun des sous-secteurs.
Renforcer les capacités opérationnelles du SIPAG et étendre la collecte des données sur l’ensemble du
territoire et sur une large gamme de spéculations agricoles particulièrement les produits stratégiques
retenus dans la politique agricole. Le SIPAG mettra à la disposition des acteurs des informations fiables
et actualisées sur les marchés nationaux et internationaux en termes de volumes disponibles, de prix
moyens pratiqués, de tendance mensuelle, de besoins faiblement satisfaits. La collecte et la diffusion des
informations devront s’appuyer sur des innovations en matière de dispositifs et de canaux.
Relancer le SIM-bétail et l’étendre à l’ensemble des volets ciblés et aux divers produits animaux sur les
marchés forains, ainsi qu’aux produits à l’importation et à l’exportation. Le SIM-bétail doit permettre une
meilleure connaissance des termes de l’échange à travers une alerte précoce et la transparence des prix.
Il devra constituer spécifiquement pour les éleveurs un outil d’information sur la dynamique des marchés
afin de leur permettre de saisir les opportunités, de se positionner par rapport à la demande et d'avoir les
moyens de négocier face à leurs partenaires, intermédiaires et commerçants qui disposent de réseaux
P a g e 39 | 69
performants en la matière. Finalement, il devra permettre d’engager ces acteurs dans une voie de
normalisation des circuits de commercialisation en vue de leur évolution vers des systèmes régionaux. Il
fournira aux opérateurs de commercialisation, des informations sur les volumes, les prix des produits
animaux, ainsi que les flux commerciaux intérieurs et extérieurs.
Le sous-secteur de la pêche dont le système d’information sera basé sur : i) la maitrise de la collecte des
données et la production des statistiques ; ii) l’amélioration de la qualité des données et leur disponibilité ;
iii) la fluidité des circuits d’informations. Il sera l’unique source d’information sur les filières de la pêche
nationale, les besoins en ressources halieutiques, les opportunités et autres informations utiles.
Le sous-secteur des produits forestiers non ligneux, avec un système d’information intégrant les
différentes spéculations et leurs produits dérivés et les informations relatives aux acteurs de chacune des
filières.
Pour mettre en œuvre ces mesures relatives à l’amélioration ou la mise en place de ces systèmes d’informations,
une étude d’envergure sera réalisée sous l’égide des ministères en charge du secteur rural. Celle-ci devra faire un
diagnostic exhaustif et fournir des orientations appropriées pour le développement d’un système fiable et durable
d’information sur les marchés.
40 | P a g e
f. la construction d’infrastructures de contrôle de qualité des produits.
Sous-secteur des produits forestiers non ligneux, les réalisations attendues tiendront sur :
a. la construction des infrastructures d’extraction des sous-produits des produits forestiers non ligneux ;
En plus de ces infrastructures spécifiques aux sous-secteurs, des plateformes intégrées d’échanges seront créées
en fonction des besoins et des spécificités zonales notamment dans les régions frontalières. Ces plateformes
serviront au développement du commerce entre la Guinée et ses voisins. Egalement, le réseau routier sera
densifié, avec un accent particulier sur la construction de piste de désenclavement des zones de production et de
commercialisation.
La stratégie de promotion des infrastructures d’accès aux marchés sera basée sur le partenariat public/privé en
synergie avec les processus en cours de l’APIP. Cette stratégie constituera un outil d’attraction de l’investissement
privé tant national qu’international et un mécanisme d’intégration des exploitants familiaux dans les chaines de
valeurs agro-industrielles et agro-commerciales.
Réglem entation et
régulation : Normales Différents services privés et associatifs Appui / Conseil
(Acteurs du niveau méso) : Performant
Commercialisation
Services de Fret
Transformation
Production
intrants
Consommation
internationale
Exportation
Symétrie et Equité
Organisations
professionnelles agricoles
Recherches fondamentale
Infrastructures et appliquée :
structurantes : Denses Performantes
P a g e 41 | 69
Renforcement de la structuration du segment approvisionnement en intrants, équipements et matériels :
en fonction des sous-secteurs, il s’agira d’encourager les initiatives locales de production et/ou d’importations
d’intrants, d’équipements et de matériels de qualité adaptée en vue de réduire les coûts d’accès tout en améliorant
le niveau de revenu des opérateurs de ce segment.
Renforcement du segment production : les actions à entreprendre porteront sur l’amélioration du statut des
producteurs et le renforcement de leurs organisations professionnelles. Il s’agira de mettre en adéquation la
réglementation nationale et l’acte uniforme de l’OHADA : i) le statut d’exploitation familiale de la Loi d’orientation
Agricole (LOA) et celui d’entreprenant de l’OHADA; ii) le statut d’organisation des producteurs de la LOA et celui
de la coopérative et de société coopérative de l’OHADA. Cette amélioration des statuts des producteurs et de leurs
organisations professionnelles s’inscrit dans le sens de renforcer leur influence sur la structure des prix agricoles
et la répartition de la valeur ajoutée agricole. Dans ce cadre, différentes actions de renforcement des capacités
seront réalisées.
Renforcement du segment transformation : en fonction des sous-secteurs, il s’agira de renforcer les capacités
de transformation par le biais de technologies appropriées et innovantes ; d’outiller les transformateurs en
techniques commerciales et marketing de leurs produits, de développer les capacités organisationnelles,
professionnelles et la structuration des transformateurs artisanaux ainsi que leur interaction avec les unités
industrielles et semi-industrielles ; de promouvoir la certification et la labellisation. Dans le cadre de l’intégration
des petits transformateurs aux moyennes et grandes industries, l’Etat mettra en œuvre des mesures et/ou
mécanismes de facilitation et d’incitation.
Renforcement du segment commercialisation : il s’agira de créer des espaces de concertation des parties
prenantes autour de l’ensemble des questions d’intérêts partagés basé sur leur organisation en amont. Egalement,
l’Etat devra prendre les dispositions appropriées pour réglementer les rapports et les mesures d’arbitrage entre les
parties prenantes de la commercialisation. Pour encourager et créer la synergie entre les groupes d’acteurs de la
commercialisation, l’Etat devra disposer de mécanismes spécifiques d’incitation, telles que la réduction de taxes et
la facilitation de l’accès à des financements. En outre, des statuts d’entreprises agricoles franches d’exportation
seront promus pour développer les échanges intra régionaux.
Renforcement du segment de la consommation : pour faciliter l’accès des consommateurs au juste prix et à la
qualité optimale des produits mis sur les marchés, l’Etat soutiendra les initiatives de promotion et de défense des
droits des consommateurs.
Renforcement du dialogue inter-segments : deux orientations majeures sont retenues : i) développement des
organisations interprofessionnelles par produits stratégiques ; ii) promotion de tables filières pour promouvoir un
dialogue permanent entre les acteurs au sein du cœur de fonctionnement des chaines de valeurs mais aussi entre
ces acteurs et ceux des niveaux macro et méso.
Globalement des études de référence seront réalisées pour créer une base de connaissances sur les
principales chaines de valeurs du secteur agricole, ayant un haut potentiel de contribution à la croissance
du secteur.
42 | P a g e
3.4.3 Axe 3 : Amélioration de la gouvernance du secteur agricole
La réalisation des objectifs en matière de bonne gouvernance est importante pour accompagner le progrès en
matière de développement durable. C’est ainsi que le renforcement de la gouvernance dans le secteur agricole est
inscrit comme un axe stratégique de la PNDA.
S’appuyant sur les cinq principes de la Déclaration de Paris, elle devra favoriser la mise en commun des efforts
dans (i) le développement progressif d'une politique ou stratégie sectorielle globale et cohérente, (ii) la formulation
de programmes d’investissement cohérents, (iii) le cadre de dépenses publiques unifié pour les ressources
internes et externes et (iv) la gestion, la planification et le cadre de suivi évaluation commun.
Au niveau du secteur agricole, l’harmonisation des actions de développement est déjà entamée à travers des
concertations régulières entre les ministères du secteur agricole. Ces concertations qui ont été renforcées par le
PASAG seront institutionnalisées afin qu’elles constituent une véritable plateforme d’opérationnalisation de la
PNDA.
L’unité d’action au sein du secteur agricole nécessite égalerment l’opérationnalisation du Conseil National de
Sécurité Alimentaire (CNSA) en y intégrant la dimension nutritionnelle pour en faire le CNSAN, ce, tant au niveau
national, régional que préfectoral. ainsi que des systèmes d’information sur le secteur (GTP/SAP, ECOAGRIS,
Analyse de l’économie des ménages, SIM, Cadre harmonisé…).
Prendre en compte les accords multilatéraux et régionaux et les conventions (changement climatique,
diversité biologique, lutte contre la dégradation des terres …) dans la mise en œuvre de la PNDA ;
Renforcer la législation-réglementation du secteur à travers (i) la relecture des lois, codes et textes
d’application, notamment le code de l’Elevage et des produits animaux », et du « code pastoral »,
l’élaboration du code du foncier rural, le code de l’environnement, le code de l’eau, les codes de la pêche
maritime, continentale et de l’aquaculture, le code des collectivités et veiller à leur mise en application ;
P a g e 43 | 69
Renforcer les capacités des acteurs du secteur par leur formation, leur équipement et la mise en place
d’infrastructure tant au niveau central que déconcentré ;
Renforcer la structuration des opérateurs du secteur en privilégiant l’approche filière et la chaîne de valeur.
De même, des dipositions seront mises en œuvre pour adopter une programmation budgétaire pluriannuelle du
secteur agricole, à l’image de nombreux pays de la sous région. Il s’agira de programmer les dépenses relatives
au secteur sur au moins trois ans. Cela permettra, d’une part, de sécuriser le financement du secteur, condition
indispensable à l’atteinte de ses objectifs de contribution au développement économique et social du pays, et
d’autre part, de réaliser un gain en terme d’efficacité, car l’irrégularité et l’imprévisibilité des financements réduisent
l’efficacité dans la mise en œuvre des programmes.
En dépit du contexte économique international difficile, la PNDA s’attèlera à mobiliser des fonds innovants tels que
le fonds vert pour l’environnement, pour combler les gaps de financement. Dans cette perspective, il s’agira (i)
d’élaborer et mettre en œuvre des stratégies de mobilisation des ressources en vue de renforcer le financement
du secteur, (ii) de réaliser des études pour mettre en évidence l’importance du secteur dans l’économie nationale
afin de soutenir des actions de plaidoyer.
L’allégement du code des marchés publics devrait permettre d’améliorer significativement la capacité d’absorption
des ressources financières allouées au secteur agricole.
Ainsi, les contraintes identifiées dans le diagnostic seront adressées à travers la mise en œuvre de mesures
d’envergure.
44 | P a g e
C’est dans ce sens que des réformes sont en cours dans le secteur agricole à travers l’audit organisationnel,
l’élaboration des schémas directeurs (agriculture irriguée, pistes rurales et espaces pastoraux), l’étude sur le foncier
rural et la loi d’orientation agricole. Toutes ces réformes visent à qualifier les services fournis et attendus du secteur.
En tenant compte des défis liés à la performance des services agricoles, la PNDA accentuera les efforts sur : (i)
l’accélération de la mise en œuvre des réformes en cours dans le secteur, (ii) le renforcement des services de
recherche et d’appui conseil, (iii) le renouvellement et la qualification des ressources humaines, (iv) le renforcement
des services de programmation et de suivi évaluation, (v) le renforcement des systèmes d’information, (vi)
l’harmonisation, l’application et le suivi de l’application des textes légaux et réglementaires.
A partir des leçons apprises de l’ECOWAP 10 et la déclaration de Malabo sur la transformation de l’agriculture
africaine, les Chefs d’Etat ont pris des décisions visant à renforcer l’éducation agricole, le développement des
compétences et l’appui aux connaissances.
La Guinée, au regard des constats faits plus haut (inadéquation de la formation professionnelle avec les exigences
du développement agricole avec pour corollaire la désaffection des jeunes diplômés ou pas du secteur) s’approprie
ces décisions dans le cadre de sa Politique Nationale de Développement Agricole. Ainsi, à l’image du Cadre
stratégique pour la formation agricole et le renforcement des compétences (AESIF) élaboré par l’Union Africaine
suite à la Déclaration de Malabo sur le PDDAA, la PNDA 2016-2025 s’appuiera sur une Stratégie de transformation
conséquente de l’Education et de la Formation Agricole dans le but de rehausser en nombre et en qualité la main
d’œuvre nécessaire pour la modernisation de son secteur agricole. Pour évoluer vers cet objectif, le dispositif
national de formation professionnelle actuel du pays sera mis à contribution.
De ce point de vue, deux leviers seront promu, la PNDA 2016-2025, en plus du renforcement de la formation,
s’emploiera à rendre attractif le secteur au moyen d’un certain nombre de mesures d’accompagnement :
Elaboration d’une stratégie pour l’emploi des jeunes dans le secteur agricole ;
Développement d’une synergie avec le secteur privé pour la définition de la stratégie et des d’emploi des
jeunes en fonction notamment des besoins des entreprises évoluant dans le secteur agricole ;
P a g e 45 | 69
Promotion d’espaces agricoles au sein des agropoles dédiés aux jeunes entrepreneurs agricoles,
intégrant des infrastructures de loisir et l’écotourisme.
46 | P a g e
Pour améliorer la résilience des écosystèmes et des communautés, l’Etat s’engage à travers la PNDA à
accompagner certaines actions comme les systèmes d’information, le système de protection sociale et la
structuration de tous les acteurs de la chaîne de valeur des principales spéculations du secteur.
Une attention particulière sera accordée à la transition énergétique, pour réduire de manière drastique l’utilisation
du bois de chauffe et du charbon pour freiner la déforestation qui en résulte et son impact négatif sur
l’environnement. Il s’agira d’assurer la promotion des énergies renouvelables comme la méthanisation (biogaz) et
les foyers améliorés.
Le renforcement de la résilience des populations face aux crises alimentaires et nutritionnelles à travers
l’analyse diagnostique des causes structurelles et conjoncturelles de la vulnérabilité des populations afin
de repérer les zones à risques et les groupes cibles et l’institutionnalisation des plans de contingence et
des plans nationaux de réponse (PNR) notamment pour faire face aux éventuelles menaces d’insécurité
alimentaire et nutritionnelle
L’élaboration et la mise en œuvre d’une stratégie de filets sociaux de sécurité alimentaire et nutritionnelle
en faveur des couches vulnérables pour, d’une part garantir le seuil de survie pour les très pauvres et
assurer ainsi leur intégration dans le système productif et d’autre part garantir le seuil de protection pour
les pauvres par le renforcement de leur résilience, en protégeant leurs moyens de production et en
favorisant leur promotion sociale et économique.
La création et /ou la promotion de systèmes d’assurance pour la sécurisation des actifs agricoles et des
agriculteurs prenant en compte les différents maillons de la chaîne des valeurs, afin d’atténuer les chocs
dus aux risques et catastrophes.
P a g e 47 | 69
dans un premier temps, sur lappui à l’internalisation en cours auprès des acteurs nationaux et des partenaires de
terrain pour l’éradication de la faim, de la malnutrition et de la pauvreté. D’autres actions complémentaires seront
également mises en œuvre pour consolider ces expériences.
Déjà, cette volonté de structurer les acteurs agricoles a permis l’adoption de nombreux textes juridiques dont la
Loi N°025/…/ /20 en particulier, qui régit le mode de création, d’organisation et de fonctionnement des
organisations associatives (coopératives, unions, fédérations etc. à but lucratif ou social.
Néanmoins, malgré les avancées notables enregistrées dans ce domaine, de nombreuses contraintes d’ordre
institutionnel, socioculturel voire économique ont engendré plusieurs types d’organisation de base et de faîtières
souvent mal structurés et dont le dysfonctionnement dessert la vision optimiste sur le rôle des OP dans le
développement du secteur agricole.
La PNDA procédera à un audit exhaustif de l’ensemble des dysfonctionnements observés en vue de mettre en
place des stratégies idoines de réorganisation des acteurs du secteur.
En raison du caractère multisectoriel de la nutrition, la PNDA intègre la dimension nutritionnelle dans ses stratégies
afin de contribuer à la prévention et à la réduction de la malnutrition.
48 | P a g e
alimentaire et l’utilité de ces nutriments pour le bonne croissance des enfants, le bon fonctionnement de
l’organisme et pour mener une vie active et saine.
Favoriser l’adoption des bonnes pratiques alimentaires et nutritionnelles : Au regard de ce qui précède, la
PNDA s’emploiera à favoriser l’adoption de bonnes pratiques alimentaires et nutritionnelles par des campagnes
d’information, d’éducation et de communication (IEC) à destination des groupes vulnérables.
Ce dispositif dont l’organisation, la structuration et le fonctionnement (y compris son articulation avec le cadre global
de pilotage du développement existant à l’époque) avaient été bien décrits dans le document PNDA (Vision 2015)
n’a malheureusement pas été mis en place. Entretemps, l’organisation gouvernementale a changé, faisant passer
le nombre de ministères en charge du secteur agricole de 2 à 4. De fait, la PNDA a été mise en œuvre par les
P a g e 49 | 69
ministères sous-sectoriels sans un cadre formel de pilotage, quand bien même, des concertations régulières ont
été opérées, particulièrement au niveau technique entre les quatre BSD.
Cohérence avec les dispositifs des politiques globales et stratégies multisectorielles de l’Etat,
notamment celui du PNDES : il s’agit de veiller à ce que le secteur Agricole joue pleinement le rôle
dans la construction du développement socioéconomique national. Mais également, le défi lié à la
cohérence prend en charge la nécessité de mobilisation effective des ressources programmées à la fois
pour des réalisations dans le secteur agricole que dans les autres secteurs (notamment celles
complémentaires ou à effets catalyseurs des actions de développement agricole).
Reddition des comptes : elle concerne à la fois une information des acteurs nationaux, notamment les
bénéficiaires et les décideurs, mais également un compte rendu régulier selon les prescriptions des
engagements de Malabo, notamment celles relatives à la revue biennale.
Cette réorganisation porte essentiellement sur la construction d’un cadre inclusif de dialogue politique sur le
développement du secteur agricole. Ce cadre implique trois niveaux : i) un dialogue sous-sectoriel ; ii) un dialogue
sectoriel (entre les acteurs des quatre sous-secteurs) ; et iii) un dialogue intersectoriel (entre le secteur agricole et
les autres secteurs). Dans les trois niveaux, l’inclusion du dialogue reposera sur la participation effective des
principaux groupes d’acteurs : i) Gouvernement (tous les services techniques de l’état, y compris ceux
décentralisés et déconcentrés) ; ii) Société Civile (y compris les associations des producteurs à but non lucratif) ;
et iii) Secteur Privé (y compris les organisations professionnelles agricoles, notamment les fédérations structurées
autour de la chambre nationale d’agriculture).
Un Conseil interministériel semestriel sur la mise en œuvre de la PNDA, sous l’égide du Premier
Ministre, qui sera un cadre de préparation de la Revue Conjointe Annuelle du Secteur Agricole ;
Une Communication conjointe trimestrielle des ministres en charge du secteur agricole à la réunion du
Groupe thématique développement rural une fois par semestre;
Ce cadre de dialogue de haut niveau sera complété par un dispositif opérationnel de mise en œuvre de la PNDA
qui se fera à travers le PNIASAN. Sous ce rapport, le cadre d’arrangement institutionnel retenu dans le bilan du
PNIASA sera mis en place (voir schéma ci-après).
Mise en œuvre effective des dispositions de la Loi d’orientation agricole : i) Fonds de développement
agricole ; ii) Sécurisation foncière et de l’investissement agricole ;
P a g e 51 | 69
TVA agricole ;
Nouveau Format des services agricoles : amélioration des statuts des dispositifs et des agents ;
Promotion d’un Système de protection sociale adaptative pour les acteurs du secteur agricole (y compris
l’assurance agricole et une stratégie de filets sociaux productif) ;
En plus de ces thématiques clairement identifiées lors du processus d’élaboration du présent document, toutes
autres réformes jugées pertinentes pour le développement du secteur, notamment pour le rendre attractif vis à vis
des investisseurs et des jeunes seront mises en œuvre.
Toutefois, la territorialisation de la PNDA passera par la promotion des agropoles. Leur aménagement reposera
sur des avantages comparatifs basés sur la combinaison des facteurs agronomiques, socioéconomiques et
géographiques. Dans chaque agropole, une ou plusieurs des spéculations prioritaires sera/seront promue(s) et y
servira/serviront de locomotive(s) du développement agro-sylvo-pastoral et halieutique. L’agropole intègre, au-delà
des aménagements de production, des installations de services (y compris des services de loisirs et de tourisme).
Dans cette perspective, l’écotourisme deviendra un instrument central de promotion du développement agricole,
notamment pour l’attractivité du secteur vis-à-vis des jeunes et des investisseurs.
52 | P a g e
pour un changement de comportement de tous les acteurs (y compris les autorités étatiques et les Partenaires
techniques et financiers).
Ces différentes responsabilités attendues des ANE impliquent leur participation effective à tous les échelons du
dialogue politique et de gouvernance sectorielle et multisectorielle des politiques de développement agricole, de la
sécurité alimentaire et de nutrition.
Cette enveloppe sera répartie aux différents sous-secteurs et programmes en se basant sur leur contribution
respective à l’obtention des résultats attendus de la PNDA.
Mais, la stratégie de financement et le plan de mobilisation des ressources porteront des innovations en matière
de sources de financement mais également en matière d’efficacité dans l’absorption des ressources allouées aux
sous-secteurs.
Dans ce cadre, l’état mettra en place une matrice de respect des engagements financiers qui sera renseignée tous
les semestres et présentée lors du Conseil national annuel pour l’agriculture, la sécurité alimentaire et la nutrition.
4.3 Suivi Evaluation : Orientations vers une stratégie de gestion axèe sur les
résultats (GAR)
Le suivi évaluation de la PNDA fera l’objet d’une conception qui prendra en compte les questions suivantes :
Un cadre de résultats ;
La conception de ces outils prendra en compte les principales recommandations issues du bilan de la PNDA vision
2015 et du PNIASA. Il fera aussi une analyse du contexte pour évaluer la capacité des structures des différents
groupes d’acteurs particulièrement ceux de l’état à renseigner à temps et de manière satisfaisante les indicateurs
qui seront retenus dans le cadre de résultats. De même, des indications seront fournies aux groupes d’acteurs
pour leur engagement dans l’instauration d’un dialogue axé sur les résultats pour une compréhension commune et
P a g e 53 | 69
pour des consensus sur les contenus, les rôles et responsabilités dans la collecte et l’analyse des données ainsi
que la coordination.
Le suivi évaluation de la PNDA se fera à travers une chaine de résultats à trois niveaux :
En se basant sur une approche GAR, des indicateurs sont identifiés pour chacun de ces trois niveaux et des cibles
annuelles seront fixées pour chaque indicateur. Le processus de S & E sera mis en œuvre pour renseigner
périodiquement (selon le plan de suivi retenu pour les indicateurs) l’évolution des cibles.
1. Le tableau ci-après présente une synthèse des principaux risques identifiés par les groupes thématiques et
des mesures d’atténuation envisagées.
Tableau 1 : présentation des risques et mesures d’atténuation
54 | P a g e
Risques Mesures d’atténuation
Intoxication liée à l’utilisation des produits Promotion de bonnes pratiques agricoles, notamment pour une utilisation intelligente des
chimiques produits chimiques et de contrôle post récolte (vérification des résidus)
P a g e 55 | 69
6. Annexes
56 | P a g e
OBJECTIF RESULTATS INDICATEURS MESURES CIBLES SOURCE
Prévalence de l’insuffisance
Déclaration
1.2.7.11 pondérale (% des enfants de moins 5%
de Malabo
de 5ans)
Réduction de la malnutrition
1.2.7 Prévalence du retard de croissance Déclaration
infantile 1.2.7.12 10%
(% des enfants de moins de 5ans) de Malabo
P a g e 57 | 69
OBJECTIF RESULTATS INDICATEURS MESURES CIBLES SOURCE
Taux de croissance de la valeur
ajoutée agricole, (constant 2010 US
Déclaration
2.1.1.1 $), et de ses sous-secteurs 6% annuel
de Malabo
(production végétale, élevage,
Taux de croissance de la pêche, et sylviculture)
2.1.1
valeur ajouté agricole Taux de croissance de la valeur
2.1.1.2 ajoutée agricole par tête, (constant - -
2010 US $)
Contribution de l'agriculture a la Déclaration
2.1.1.3 50%
réduction de la pauvreté de Malabo
2.1 Accroissement de la 2.1.2.3 Indice de production agricole - -
production et de la productivité Taux de croissance de la
2.1.2 Niveau de Production des
agricole production agricole 2.1.2.4 - -
principaux produits de base
Valeur ajoutée agricole (constant
Déclaration
2. Augmenter 2.1.3.5 2010 US $) par travailleurs agricole 100%
de Malabo
durablement la (%)
croissance et le Valeur ajoutée agricole (constant
commerce agricoles Augmenter la productivité Déclaration
2.1.3 2.1.3.6 2010 US $) par hectare de terres 100%
agricole de Malabo
arable (%)
Taux de croissance du rendement
Déclaration
2.1.3.7 pour, au moins, cinq produits 100%
de Malabo
prioritaires
Valeur $ US 2010 constante des
produits agricoles et des services Déclaration
2.2.5.8 200%
échangés au sein de l’Afrique de Malabo
2.2 Accroissement du Accroissement du commerce (variation en %)
commerce régional intra- 2.2.4 intra – africain
africain et de meilleurs Valeur $ US 2010 constante des
marchés nationaux et produits agricoles et des services
2.2.5.9 - -
régionaux fonctionnels échangés au sein de l’Afrique (%
total des échangés)
Accroissement de la valeur Taux de croissance de la valeur des
2.2.5 2.2.6.10 - -
des exportations agricoles exportations agricoles (%)
58 | P a g e
OBJECTIF RESULTATS INDICATEURS MESURES CIBLES SOURCE
Part des produits agricoles
2.2.6.11 transformés dans les exportations - -
agricoles totales (%)
Ratio des exportations aux
importations, toutes les matières
premières, produits Vision
2.2.6.12 100%
agroalimentaires, principaux sectorielle
produits agroalimentaires
individuels y compris le riz
Réduction de la volatilité des 2.2.7.13 Indice de volatilité des prix des Déclaration
7.5%
2.2.6 prix des produits alimentaires aliments domestiques de Malabo
locaux 2.2.7.14 Barrières non tarifaires - -
Réduction des marges de prix
des produits locaux et des Marge des prix locaux et d’export-
2.2.7 2.2.8.15 - -
produits exportés par import par principaux produits
principaux produits de base
P a g e 59 | 69
OBJECTIF RESULTATS INDICATEURS MESURES CIBLES SOURCE
Augmentation de la part de la
2.4 Gestion améliorée des Part de la superficie agricole sous
superficie agricole sous les Déclaration
ressources naturelles pour une 2.4.10 2.3.11.20 les pratiques de gestion durable des 30%
pratiques de gestion durable de Malabo
agriculture durable terres (%)
de la terre
Nombre cumulé de chaines Nombre de chaines de valeurs
3.1 Expansion de l’agro- 3.1.1 valeur inclusives développées 3.1.1.1 inclusives opérationnelles et - -
industrie locale et et opérationnelles nouvelles.
3 Développer l’accès aux
développement de la chaîne de Taux décroissant des pertes
marchés porteurs Pertes post production pour (au
valeur incluant les femmes et post-récoltes pour (au moins) Déclaration
les jeunes 3.1.2 3.1.2.2 moins) les cinq produits agricoles 50%
les cinq produits agricoles de de Malabo
de base prioritaires
base prioritaires
60 | P a g e
OBJECTIF RESULTATS INDICATEURS MESURES CIBLES SOURCE
Pourcentage de jeunes qui s’offre
Augmentation de l’emploi des de nouvelles possibilités d’emploi Déclaration
3.1.3 3.1.3.3 30%
jeunes dans l’agriculture dans les chaînes de valeur de de Malabo
l’agriculture
Augmentation de la Proportion des femmes rurales
Déclaration
3.1.4 participation des femmes 3.1.4.4 habilitées dans le secteur agricole 90%
de Malabo
dans l’agro-business (%)
Existence d’un organe de Organe de coordination
Déclaration
3.2.5 coordination fonctionnel 3.2.5.5 multisectorielle et multi-acteur Oui
de Malabo
multisectoriel et multi-acteur fonctionnelle
P a g e 61 | 69
OBJECTIF RESULTATS INDICATEURS MESURES CIBLES SOURCE
Amélioration des
La contribution des partenaires de
contributions des partenaires
développement national (local) aux
3.2.9 nationaux (locaux) au 3.2.9.10 100% ECOWAP
le PNIA/MF par rapport aux
développement aux PNIA et
montants prévus
aux MF
Amélioration des
Contribution des donateurs
contributions des donateurs
(partenaires publics et privés
(partenaires publics et privés
3.2.10 3.2.10.11 internationaux au développement) 100% ECOWAP
internationaux au
au PNIA/MFP par rapport aux
développement) aux PNIA et
montants prévus.
aux MFP
Amélioration de Étapes d’adoption/mise en œuvre
l’harmonisation des politiques vers l’harmonisation des politiques
3.2.11 3.2.11.12 100% ECOWAP
agricoles nationales (par agricoles nationales, de politique
politique spécifique) spécifique
Statut du pays dans le
Statut du pays dans le renforcement
renforcement des instruments
des instruments politiques
politiques convenus pour
3.2.12 3.2.12.13 convenus pour l’intégration et 100% ECOWAP
l’intégration et l’harmonisation
l’harmonisation régionale, par
régionale (par politique
politique spécifique
spécifique)
Superficie sous fertilisation (% total
4.1.14.14 - -
de terres arable)
Quantité d’Engrais utilisée
Déclaration
4.3 Accroissement de la Croissance de la superficie ou 4.1.14.15 (kilogramme de nutriment) par 50Kg
de Malabo
4. Augmenter la hectare de terre arable
production et de la productivité 4.1.13 des ménages utilisant les
productivité
agricole nouvelles technologies 100%
Superficie irriguée (terres arables (valeur Déclaration
4.1.14.16
%) année de Malabo
2000)
62 | P a g e
OBJECTIF RESULTATS INDICATEURS MESURES CIBLES SOURCE
CIBLES
OBJECTIF RESULTATS INDICATEURS MESURES SOURCE
2025
Dépenses agricoles du
5.5.17.21 Gouvernement (% variation - -
annuelle)
P a g e 63 | 69
OBJECTIF RESULTATS INDICATEURS MESURES CIBLES SOURCE
Déboursement de l’ODA à
5.5.18.25 l’agriculture (% part dans les - -
dépenses totales de l’ODA)
Déboursement de l’ODA à
Déclaration
5.5.18.26 l’agriculture (% par rapport aux 100%
de Malabo
engagements)
Investissements directes de
l’étranger dans l’agriculture (% ratio
5.5.19.31 - -
par rapport aux investissements
publics dans l’agriculture)
64 | P a g e
OBJECTIF RESULTATS INDICATEURS MESURES CIBLES SOURCE
Investissements directes de
5.5.19.32 l’étranger dans l’agriculture (% par 100% ECOWAP
rapport aux engagements)
Existence d’un nouveau
PNIA/NAFSIP développé à Indice de processus de mise en Déclaration
5.6.19 5.6.20.33 100%
travers un processus inclusif œuvre du PDDAA de Malabo
5.6 Amélioration de l’efficacité et participatif
et inclusivité dans la conception
Composition du Comité de pilotage Déclaration
des politiques et la mise en Effectivité du comité de 5.6.21.34 100%
pour la mise en œuvre PNIA/NAFSIP de Malabo
œuvre des processus pilotage pour la mise en
5.6.20
œuvre du PNIA/NAFSIP
(composition et proactivité) Activités du Comité de pilotage pour Déclaration
5.6.21.35 100%
la mise en œuvre PNIA/NAFSIP de Malabo
Renforcement de la capacité à
Indice de capacité de générer et
5.8 Accroissement de la 5.8.24 générer et de l’utilisation des Déclaration
5.8.25.39 d’utiliser les données statistiques et 63
capacité à générer, analyser et données statistiques et des de Malabo
des informations
utiliser les données, les informations
informations et les innovations
Existence d’un SAKSS national Déclaration
5.8.25 5.8.26.40 SAKSS national opérationnel 100%
opérationnel de Malabo
P a g e 65 | 69
OBJECTIF RESULTATS INDICATEURS MESURES CIBLES SOURCE
Dépenses en R&D agricole en
Augmentation des dépenses 1% (Ag. Déclaration
5.8.26 5.8.27.41 pourcentage de la valeur ajoutée
dans la R&D agricole GDP) de Malabo
agricole
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