Rapport Record06-0225 1A
Rapport Record06-0225 1A
Rapport Record06-0225 1A
RAPPORT FINAL
janvier 2008
cadet international
Société du groupe Setec
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REseau COopératif de Recherche sur les Déchets et l’Environnement – est le fruit d’une triple
coopération entre industriels, pouvoirs publics et chercheurs. L’objectif principal de RECORD est le
financement et la réalisation d’études et de recherches dans le domaine des déchets et des pollutions
industrielles.
Les membres de ce réseau (groupes industriels et organismes publics) définissent collégialement des
programmes d’études et de recherche adaptés à leurs besoins. Ces programmes sont ensuite confiés
à des laboratoires publics ou privés.
Avertissement :
Les rapports ont été établis au vu des données scientifiques et techniques et d'un cadre réglementaire
et normatif en vigueur à la date de l'édition des documents.
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Pour toute reprise d’informations contenues dans ce document, l’utilisateur aura l’obligation de
citer le rapport sous la référence :
RECORD, Combustibles Solides de Récupération, état des lieux et perspectives, 2008, 186 p,
n°06-0225/1A.
© RECORD, 2008
Les combustibles solides résiduels ou CSR représentent une fraction à haut Pouvoir Calorifique
Inférieur, disposant de caractéristiques physico-chimiques leurs conférant la capacité de se substituer
à des combustibles usuels. Les applications semblent ces dernières années se développer en
Europe.
La présente étude s’attache donc à dresser un panorama de la situation européenne en 2007. Elle
développe le contexte règlementaire et normatif global dans lequel la filière doit s’inscrire, dans
l’attente de la présentation de la nouvelle directive cadre relative aux déchets courant 2008, et les
initiatives de certains pays précurseurs comme l’Italie, l’Allemagne et les Pays-Bas.
Un inventaire scientifique et technique est présenté s’appuyant sur des cas concrets identifiés au sein
du territoire communautaire. Un focus pour chacun des 11 pays observés (Allemagne, Autriche,
Belgique, Espagne, France, Italie, Pays-Bas, Finlande, Danemark, Suède et Royaume-Uni) rappelle le
contexte local, le gisement et les pratiques développées dans l’utilisation de cette fraction.
Enfin, l’étude tente de positionner le cas français dans le panorama européen et avance certaines
conditions (facteurs de réussite, freins) pouvant permettre le développement de la filière des CSR.
La filière des CSR s’est développée sans réel cadre règlementaire et normatif jusqu’à peu. La
diversité des appellations recensées à travers l’Europe témoigne de l’absence de cadre commun.
A ce jour, le terme CSR est complètement absent de la législation européenne. Seule la nomenclature
NAPFUE (support pour la déclaration des émissions dans atmosphère) identifie des combustibles qui
incluent les CSR. Le groupe de travail CEN TC 343 (Mandat M325) indiquent qu’il s’agit de déchets
solides, non constitués de biomasse uniquement, issus de déchets non dangereux et destinés à être
utilisés en incinération ou co-incinération.
Du point de vue des directives européennes existantes, il est néanmoins constaté une tendance
favorable au développement de la filière (gestion des déchets, énergie, environnement).
Ainsi, les objectifs de réduction des tonnages de déchets enfouis, d’augmentation des taux de
valorisation des déchets, de protection de l’environnement en réduisant les GES issus de
combustibles fossiles, sont en adéquation avec l’utilisation de CSR.
Il existe également un débat relatif au statut à donner à cette fraction, qui aujourd’hui est un
« déchet », et aux facilités de développement qu’un statut « produit » entrainerait. La règlementation
qui s’applique aux utilisateurs de déchets est celle de l’incinération. Bien que plus contraignante que
pour l’activité de combustion, elle fixe un cadre en terme de maîtrise des émissions atmosphériques.
En matière d’utilisation, les combustibles solides de récupération se trouvent dans les travaux
européens de normalisation en cours actuellement. Le Comité Technique 343 a élaboré des normes
expérimentales qui, bien que non appliquées par les utilisateurs actuels, devraient être transposées
en normes européennes afin de cadrer la filière et donner des bases communes aux producteurs et
aux utilisateurs en Europe.
Cependant, certains pays comme l’Italie, l’Allemagne et les Pays-Bas ont depuis longtemps défini leur
propre norme et disposent d’une règlementation incitative au développement de cette filière de
substitution énergétique. Ces pays sont d’ailleurs les plus importants producteurs européens.
Si plusieurs tentatives de recensement de gisement de CSR ont été effectuées, les données restent
difficilement accessibles, notamment au niveau du secteur privé où pourtant les gisements sont
importants et de bonne qualité (DIB mono-matériaux). Les données recueillies au niveau du secteur
public donnent des indications sur l’état et les facteurs de développement de la filière CSR.
Le développement des installations de Traitement Mécano Biologique dans le cadre des schémas
multi-filières de gestion des déchets va souvent de paire avec celui de la filière CSR.
L’Allemagne par exemple, connaît une forte évolution de cette filière et construit déjà des chaudières
destinées à utiliser des CSR, avec une demande en combustibles apparemment supérieure à la
production.
Cependant, dans la plupart des pays européens, les cimentiers utilisent des combustibles dérivés de
déchets et parfois des CSR. Quelques chaudières industrielles et chaudières destinées au chauffage
collectif se tournent vers les CSR dans les pays les plus initiateurs (Pays scandinaves, Allemagne).
Les utilisations de CSR dans les chaudières, s’adaptant plus difficilement techniquement que les fours
cimentiers, ont montré qu’un système de traitement des fumées performant est indispensable et qu’en
amont, les taux de chlore et de métaux lourds présents dans la composition des CSR utilisés doivent
être réduits au minimum.
En France, la filière des CSR n’est pas encore développée même si quelques cas sont recensés.
Hormis en utilisation cimentière, faute de débouché garanti, les producteurs potentiels restent encore
prudents. Les installations multi-filières porteuses du gisement de CSR sont aujourd’hui orientées vers
la valorisation organique, en accord avec la règlementation française qui met en avant le compostage
et la méthanisation, sans identifier l’existence et le devenir de la fraction à haut PCI constitutive
également du gisement. Les débats actuels sur la place de la valorisation énergétique à partir de
sources renouvelables, notamment la valorisation chaleur, pourraient repositionner cette fraction du
gisement des déchets.
MOTS CLES
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SUMMARY
The solid fuel residues, so called CSR, represent a fraction with high Lower Calorific value, with
physicochemical characteristics conferring them the capacity to replace usual fuels. These last years,
industrial applications seem to develop all over Europe.
The present study thus sticks to draw up a panorama of the European situation in 2007. It develops
the global regulation and normative context in which this waste processing channel must fit, while
waiting for the presentation of the new Framework Directive of Waste during 2008, and the initiatives
of certain precursory countries like Italy, Germany and the Netherlands.
A scientific and technical inventory is presented being based on concrete cases identified within the
Community territory. The study examines in particular a representative sample of 11 countries
observed (Germany, Austria, Belgium, Spain, France, Italy, Netherlands, Finland, Denmark, Sweden
and United Kingdom) and points out the local context, the layer and the practices developed in the use
of this fraction.
Finally, the study tries to position the French case in the European overview and highlights certain
conditions (success factors, obstacles) allowing the development of CSR channel.
Until few time, the CSR channel has increased without established regulation and normative
framework. The diversity of the trade names listed through Europe testifies to the absence of common
framework.
To date, term CSR doesn’t exist in European legislation. Only nomenclature NAPFUE (support for the
declaration of the emissions in atmosphere) identifies fuels including the CSR. The working group
CEN TC 343 (M325 Mandate) indicates that it only acts of solid waste, non made up of biomass,
resulting from waste non dangerous and intended to be used in incineration or co-incineration.
Regarding to existing European directives, a global tendency for the development of the channel is
identified (management of waste, energy, environment). Thus, the objectives of load reduction of
There is also a debate with the position in the regulation to be given to this fraction, which remains
today as a "waste" and not as a “product”, and to the facilities of development that this change could
involve. The regulation which applies to the users of waste is that of the incineration. Although more
constraining than for the activity of combustion, it fixes a framework in term of control of the
atmospheric emissions.
In term of application, the solid fuels of recovery are part of the European work of standardization
nowadays in progress. The Technical Committee 343 worked out experimental standards which,
although not yet applied by the current users, should be transposed in European standards in order to
give the basic guidelines of the processing channel to the producers and the users within Europe.
However, some countries like Italy, Germany and the Netherlands have defined for a long time their
own standard and take advantage of an inciting regulation for the development of this substitution
energy process. As follow, these countries are the most important European producers.
If several attempts at census of quantities of CSR produced were carried out, the data remain difficult
to reach, in particular inside the industrial sector where however the output is important and with a
good quality (industrial waste mono-materials). The data collected on the level of the public sector give
indications on the state and the factors of development of channel CSR.
The development of the installations of Biological Mechanic Treatment within the framework of the
multi-channel diagrams of waste occurring in management often is connected to that of CSR channel.
Germany as an example knows a strong evolution of this channel and already built boilers designed
for a use of CSR, the demand for these fuels apparently seems higher than the supply.
Other countries like Greece, Portugal or Spain did not have developed CSR channel yet, as well on
the level of the production as of the use.
However, in the majority of the European countries, the cement-manufacturers use to burn fuels
derived from waste and sometimes from the CSR. Few industrial boilers and boilers designed for the
collective heating turn to the CSR in the most initiating countries (Scandinavian Countries, Germany).
The experiments of CSR use in the boilers showing more difficulty to adapt, adapting technically with
more difficulty than the furnaces cement-manufacturers, proved that a powerful smoke system
treatment is essential and that upstream, the rates of chlorine and of heavy metals present in the
composition of the CSR must be reduced to its minimum.
In France, the CSR channel is not developed yet even if some cases are listed. Except the use in
cement industry, for lack of guaranteed outlet, the potential producers remain still careful. The multi-
channel installations carrying the CSR load are turned today towards organic valorization process, in
agreement with the French regulation which give favour to composting and methanisation, without
identifying the existence and also becoming of its fraction with high Lower Calorific value. The current
debates on the place of energy valorization starting from renewable sources, in particular heat
valorization, could reposition this fraction of the waste load.
KEY WORDS
La présente étude répond à un appel à projet dont les objectifs sont rappelés :
Le projet vise à réaliser une revue des connaissances scientifiques, techniques et environnementales,
permettant de contribuer à améliorer l’adéquation entre déchets et filières de traitement/valorisation.
Des filières CSR ayant déjà été mises en place en Europe (Allemagne, Benelux, Italie, Pays
Scandinaves, etc.), l’étude devra se centrer, dans un premier temps, sur un état des lieux au niveau
européen des filières mettant en œuvre des CSR.
Dans un deuxième temps, l’étude cherchera à définir dans quelle mesure les filières CSR
européennes sont transposables au contexte français.
Cette étude s’intègre pleinement dans l’évolution des pratiques en matière de gestion des déchets et
intervient par anticipation de la définition d’une norme européenne.
L’étude se focalise exclusivement sur les Combustibles solides de récupération (CSR) qui trouvent
leur origine dans la catégorie des déchets non dangereux.
Enfin, les deux derniers chapitres s’attardent à positionner le cas français et à identifier les
perspectives de la filière dans le contexte français.
En effet, des réglementations de plus en plus strictes, interdisant la mise en décharge d’un nombre
croissant de déchets, se mettent en place dans les différents pays européens. De plus, concernant le
réchauffement climatique, l’Europe a ratifié le protocole de Kyoto. Des objectifs de limitation des
émissions de gaz à effet de serre ont donc été établis, le secteur des déchets est concerné
notamment par les émissions issues du stockage en centre d’enfouissement.
Ainsi, le développement de la filière des combustibles solides de récupération apparaît comme une
solution à ces problèmes car il permettrait de réduire les quantités de déchets envoyés en centre de
stockage et de ce fait l’émission des gaz à effet de serre.
A contrario, la filière fait appel à des déchets qui peuvent trouver, plus ou moins aisément en fonction
des marchés en place, des débouchés dans la valorisation matière secondaire. De plus, la difficulté
croissante d’implantation des installations d’élimination et de traitement des déchets due à une
implication décisionnelle de plus en plus forte et une sensibilité croissante de l’opinion publique aux
problèmes environnementaux et sanitaires, engendre un risque de pénurie d’exutoire pour les
déchets.
La nécessité de créer une nouvelle filière dotée d’une image valorisante auprès des populations et
des politiques qui les représentent apparaît. En effet, l’implantation d’incinérateur est de plus en plus
mal acceptée.
L’énergie issue des CSR pourrait donc être considérée comme une énergie renouvelable au prorata
de la fraction biomasse contenu, répondant aux attentes de l’Europe. Considérés comme des
combustibles de substitution, les CSR réduiraient alors l’utilisation de combustibles fossiles.
Afin de comprendre et anticiper l’évolution de la filière des CSR, nous nous demanderons où est né le
CSR, qui porte la filière aujourd’hui et enfin quels sont les enjeux.
Les appellations pour les déchets utilisés comme combustibles sont variés. Dans la littérature et selon
les pays, de nombreux termes anglo-saxons sont employés : Refuse Derived Fuel (RDF), Fluff, Solid
Recovered Fuel, Substitute Fuel, Secondary Fuel….
On retrouve en Espagne le terme GDF, en Autriche et en Allemagne le terme Brennstoff aus Müll –
BRAM, en Italie CDR (Combustibili Derivato di Rifiuti), RDF pour les Pays-Bas, le Royaume-Uni utilise
les termes RDF ou « Fibre Fuel » et enfin REF en Finlande.
En France, si l'on retrouve les terminologies CSR pour Combustible Solides de Récupération et CDD
pour Combustibles Dérivés de Déchets, elles n'apparaissent pas encore comme formalisées
officiellement. Pour preuve, l'usage par le Ministère chargé de l’environnement de l'appellation anglo-
saxonne RDF dans son analyse thématique de juillet 2005.
Le CSR a pour vocation d'être une substance combustible présentant un pouvoir calorifique
"intéressant" pour la filière qui va l'utiliser et une composition chimique respectant les objectifs des
limites d’émissions imposées dans les applications concernées.
Le terme « Combustibles Solides de Récupération » n’est pas défini juridiquement. Il entre tout de
même dans la catégorie des Combustibles Dérivés de Déchets (que l’on retrouve dans la
nomenclature NAPFUE) qui dans les faits est une fraction de déchets distinguée par différentes
appellations qui connaissent déjà une évolution révélatrice d’un marché en devenir.
Cette part de déchets à haut pouvoir calorifique a des origines multiples. Elle provient par exemple de
refus des centres de tri ou de gisements identifiés à haut pouvoir calorifique tel que les pneus ou DIB.
De plus, une fraction de ces déchets est issue de résidus secondaires des centres de traitement
mécano-biologique des déchets ménagers. Ces diverses origines sont à la base des appellations
variées, dont les plus utilisés RDF (Refuse Derived Fuel), CDD (Combustible Dérivé de Déchets) et
combustibles de substitution (cimentiers).
A leurs débuts, ces combustibles avaient mauvaise réputation auprès des repreneurs due à leur
performance réduite résultant d’une filière peu développée engendrant un produit de qualité médiocre,
c'est-à-dire peu préparé. Cette qualité dépendait alors du gisement d’entrée, cette fraction de déchets
était une sortie secondaire.
La volonté d’une utilisation industrielle, dont les cimentiers font partie, a conduit à pousser le
conditionnement en fabriquant notamment des pellets, c'est-à-dire des granulés de déchets à haut
PCI compressés ou des flocons.
La valeur ajoutée des CSR est de fournir un déchet traité pour présenter des caractéristiques
semblables à un combustible, comme le fait d’être stockable, intégrable au processus industriel et de
Les fabricants ont donc alors utilisé d’autres appellations pour différencier leur production des anciens
produits.
On trouve ainsi les termes comme SRF (Solid Recovered Fuel) ou CSR pour cette fraction qui se veut
plus « calibrée, maitrisée et épurée » que l’ancienne. Le terme CSR est l’objet de cette étude est
aussi le terme choisi par la Commission Européenne comme point de départ d’un long processus de
normalisation de cette fraction combustible. Les CSR, objets de cette étude sont parmi les CDD, les
combustibles solides issus de déchets non dangereux.
L’origine du CSR reposerait donc sur un objectif de coût évité. La filière semble s’être structurée
d’elle-même de par l’Europe, sans cadre réglementaire ou technique commun jusqu’à peu.
Cependant la réglementation européenne relative à d’autres secteurs notamment sur la gestion des
déchets peut influencer le développement des Combustibles Solides de Récupération (CSR) tel
qu’évoqué en préambule.
- L’énergie
- La protection de l’environnement
- La gestion des déchets
- Le réchauffement climatique
Dans l’attente d’un cadre spécifique éventuel, il apparaît utile d’identifier les réglementations en
vigueur et d’évaluer leurs conséquences favorables ou défavorables sur la filière CSR.
restructurant le cadre d'énergie solaire, éolienne, marémotrice, les CSR peuvent être
communautaire de géothermique, ou issue de la « biomasse » exonérés de taxe
taxation des produits et des déchets. En effet, les CSR rentre suivant les
énergétiques et de dans le cadre des énergies sachant que la dispositions prisent
l'électricité. combustion des CSR permet de produire dans le pays.
de l’électricité et de la chaleur.
Favorable :
La commission européenne présente dans
le cadre de sa politique énergétique pour Après la
l’Europe, une proposition de Feuille de reconnaissance de
route à long terme pour le développement tout ou partie des
CSR comme source
Energie
Favorable : Donne un
Ainsi, des valeurs limites d'émissions
cadre structurant pour
atmosphériques pour les installations de
l’utilisation de CSR.
co-incinération sont indiquées à l'annexe II.
Des dispositions spéciales relatives aux
fours de cimenterie, à d'autres secteurs
industriels et aux installations de
combustion co-incinérant des déchets sont
aussi indiquées.
Favorable : Le
Gestion des déchets
développement de la
filière CSR aura pour
conséquence de
Directive 1999/31/CE Elle impose la réduction de la quantité (des
diminuer les flux
relative à la mise en déchets biodégradables) mise en décharge
entrant en décharge
décharge et l’interdiction des pneus usagés.
(possibilité de frein
présenté par les
exploitants de
décharge).
Gestion des déchets
En première approche, la législation, même si elle n’identifie pas clairement les CSR, semble donc
laisser les portes ouvertes au développement de la filière.
L’Agence Européenne de l’Environnement a établi une nomenclature pour les combustibles intégrant
divers déchets. Il s’agit du code NAPFUE (Nomenclature for air pollution of fuels) dont un échantillon
est présenté dans le tableau ci-dessous.
Cette nomenclature est utilisée pour l’estimation et la déclaration des émissions dans l’atmosphère.
Cependant cette nomenclature n’est pas utilisée pour la production, le transport ou l’utilisation des
CSR.
Lors du transport les CSR pourraient être soumis à l’ADR (Accord européen relatif au transport
international des marchandises Dangereuses par Route).
Chaque rubrique des différentes classes de cette nomenclature est affectée d'un numéro ONU à 4
chiffres.
La classification des CSR dans l’ADR pourrait correspondre à la classe 4.1 puis, par l’identification
des différentes matières les composant, classés par critère de danger énuméré dans la
réglementation. Cette classification peut parfois être difficile à établir dans le cadre de CSR d’origine
diverse et/ou de gisement multi-matériaux.
A ce jour, les combustibles dérivés de déchets non dangereux, parmi lesquels se trouvent les CSR,
ne font pas parti des déchets dangereux et ne sont pas non plus considérés comme des matières
dangereuses.
Toutefois le développement de la filière des CSR, avec des combustibles précisément défini rendrait
possible l’identification des caractéristiques des CSR (point éclair, …). Et de ce fait certains CSR
pourrait s’avérer être classés substance dangereuses ADR. Ce n’est pas le cas aujourd’hui.
La liste européenne des déchets (EURAL) remplace le catalogue européen des déchets. La liste
reprend 1000 types de déchets répartis en 20 grands chapitres, eux-mêmes subdivisés en différents
types de déchets, principalement en fonction du secteur d'activité. L'EURAL est en application depuis
le 1er janvier 2002
Le Décret n° 2002-540 du 18 avril 2002 établit une classification nationale des déchets basée sur la
liste européenne des déchets.
Les CSR pourraient être classés dans la rubrique 19 12 10 « déchets combustibles » mais les usages
en France sont autres.
Les CSR fabriqués pour l’industrie cimentière sont désignés sous la nomenclature du déchet
majoritaire.
Ex : Des CSR issus de pneu seront identifiés dans la nomenclature comme des pneus
hors d’usage 16 01 03. Les CSR ne sont donc pas considérés comme un produit
nouveau et ne changent pas de statut lors du traitement.
Les CSR ont une existence dans les nomenclatures relatives aux déchets même si elle est
naissante. Elle est notamment axée sur la dimension pollution environnementale (présence
dans le code NAPFUE).
Cependant le manque de classement constaté laisse place aux interprétations. Cette « liberté »
ne freine pas le développement de la filière mais a contrario ne l’oriente pas hormis sur le
critère environnemental.
Plusieurs règlements interviennent dans le transport des marchandises dangereuses (non applicable
aujourd’hui aux CSR) et des déchets en Europe.
Transport des déchets La directive 2006/12/CEE du 5 avril 2006 relative aux déchets
Ce règlement définit selon la liste à laquelle appartient le déchet (liste verte ou orange et de l’objet du
transfert : valorisation ou élimination) les conditions pour le transfert de déchets.
Ces listes sont annexées au règlement. Les CSR ne sont pas clairement définis dans cette liste. En
effet, les déchets sont identifiés par leur composition et leur nature. Il est alors plus difficile de classer
les CSR en mélange dans cette liste. Les transferts de déchets de la liste verte destinés à être
valorisés ne font pas l’objet de contrôle, ceux de la liste orange et rouge sont soit soumis à déclaration
préalable, soit à autorisation tacite, soit à autorisation écrite préalable.
Le règlement adopte les définitions des notions d'«élimination» et de «valorisation» utilisées dans la
directive relative aux déchets qui est en cours de révision aujourd’hui.
Des différences d’application de ce règlement sont à noter en Europe. Ainsi certains pays comme par
exemple le Royaume-Uni ont totalement interdit l’export de déchets destinés à l’élimination ou les
Pays-Bas qui souhaitent interdire l’export des déchets destinés à être incinérés.
De plus, de nombreux cas de jurisprudences ont été recensés du au conflit d’intérêt entre le principe
de libre circulation des marchandises et l’objectif de protection de l’environnement au sein de l’ordre
juridique européen.
Pourtant, les mises en œuvre de ces deux obligations s’avèrent concurrentes et conflictuelles, surtout
quand l’une constitue la pierre fondatrice et hégémonique de l’édifice européen : la libre circulation
des marchandises constitue l’un des 4 « piliers » du marché commun aux côtés de la libre prestation
de service, libre circulation de personnes et de capitaux.
Les CSR ont actuellement le statut de déchet. Leur utilisation ne peut donc avoir lieu que dans des
incinérateurs identifiés comme tel sous le régime des installations classés pour la protection de
l’environnement (rubrique 167C ou 322 en France).
La Commission Européenne et les acteurs du traitement thermique des déchets souhaitent voir
perdurer ce statut. En effet, la commission européenne de normalisation (CEN) a d’ailleurs annoncé
qu’elle ne financerait pas les travaux de type groupe de travail thématique (par exemple le Comité
Technique TC 343 dédié au CSR) si les CSR n’avaient plus le statut de déchets.
A cette opinion s’oppose celle de producteurs de CSR et de potentiels utilisateurs (type chaudière à
bois) pour qui l’intérêt de la filière CSR serait d’obtenir un statut de produit.
Ceci impliquerait la suppression de procédures visant au classement d’installations pour accueillir les
CSR et la suppression des investissements nécessaires pour l’adaptation des systèmes de traitement
des fumées (les limites d’émission pour l’incinération étant plus strictes que pour la combustion).
La directive cadre sur les déchets (directive 2006/12/CEE) est en cours de réforme afin d’apporter
entre autre, des précisions sur la définition du déchet, les notions de limites de fin de vie et la
distinction entre valorisation et élimination.
Déchets et produits
Le classement des CSR comme déchet ou bien comme produit dépend de la définition même de
déchet.
La définition du déchet fait débat depuis longtemps déjà. Cette définition n’est pas seulement
sémantique mais aussi économique et réglementaire.
Etude RECORD n° 06-0225/1A 24
Selon la directive 2006/12/CEE du Parlement européen et du Conseil du 5 avril 2006, doit être
considéré comme déchet « toute substance ou tout objet (…) dont le détenteur se défait ou dont il a
l’intention ou l’obligation de se défaire » et qui appartient à l’une des seize catégories définies par la
loi.
A la notion d’abandon que l’on retrouve à la fois dans la réglementation européenne et dans la
réglementation française, la Cour de justice Européenne ajoute les notions de valorisation et de
recyclage.
La directive cadre actuelle relative aux déchets n’indique pas quand un déchet perd sa propriété de
déchet à l’issue d’un traitement. Le besoin s’en fait pourtant ressentir car de nombreux cas sont traités
par la Cour de Justice Européenne.
Ainsi, la Commission Européenne avait proposé le 21 décembre 2005 d’établir des critères qui
permettraient de définir à quel moment un déchet devient une matière première secondaire ou un
produit. Malheureusement, l’article correspondant (article 11) reste flou et inapplicable.
De ce fait la Commission Européenne a sollicité un groupe de travail au sein du JRC (Joint Research
Centre) dont l’objectif est d’ici la fin du troisième trimestre 2008, de définir les critères permettant
d’établir la fin de vie d’un déchet.
En enquêtant auprès d’industriels, ce groupe de travail examine tout particulièrement le cas des
ferrailles, du compost et des granulats. A partir de ces prochains résultats, la Commission
Européenne décidera d’appliquer ou non ces critères à l’ensemble des déchets. Ces critères seraient
donc applicables au CSR.
Tous les industriels et les acteurs du secteur s’accordent à dire qu’une réglementation claire est
nécessaire pour pouvoir avancer, tout en reconnaissant que le problème est complexe et que donner
une définition précise du terme de déchet n’est pas chose aisée.
Des groupes et associations intervenant dans la filière CSR travaillent sur une proposition de décret
orientant la situation des CSR en leur accordant le statut de combustible et non plus de déchet.
Le statut de « produit » simplifierait ainsi les démarches relative au suivi de déchets intervenant au
moment du transport et de la vente des CSR et aussi de permettre à des installations n’étant pas
classées comme incinérateur, de pouvoir utiliser des CSR comme combustible. C’est le cas par
exemple des serres, des chaufferies collectives, des moyennes et petites chaudières.
Le statut « déchet » oblige à une traçabilité de filière, indispensable pour une bonne maîtrise des
pratiques et une bonne transparence et information du public.
Un flou est encore perceptible à ce niveau et les entreprises productrices de CSR contactées ne
désirent pas indiquer le système de classement utilisé pour la fabrication de CSR.
Actuellement, l’utilisation des CSR est qualifiée d’élimination. Le classement de l’emploi des CSR
comme valorisation faciliterait la mise en place de la filière grâce à la simplification des démarches
administratives.
En effet, la directive 2006/12/CE dans son article 11, dispense d’autorisation les entreprises qui
valorisent des déchets suivant des conditions particulières.
Dans deux arrêts du 13 février 2003, la Cour de Justice Européenne fournit les critères de distinction
entre une opération d’élimination ou une opération de valorisation dans le cas de l’incinération de
déchets avec récupération d’énergie ou dans les fours de l’industrie du ciment.
La combustion de déchets est une opération de valorisation lorsque son objectif principal est que les
déchets puissent remplir une fonction utile en tant que moyen de production d’énergie en se
substituant à l’usage d’une source d’énergie primaire qui aurait dû être utilisée pour remplir cette
fonction : ce qui permet de préserver les ressources naturelles.
Trois conditions doivent être remplies pour qu’il soit question de valorisation :
La Cour de Justice Européenne a considéré que dès lors que l’utilisation de déchets comme
combustible satisfait aux conditions mentionnées ci-dessus, elle relève de l’opération de valorisation
mentionnée au point R1 de l’annexe II B de la directive relative aux déchets n° 2006/12/CEE du 5 avril
2006.
Suivant cette décision et dans le cas où elle répondrait aux conditions précédentes, l’utilisation des
CSR serait aussi considérée comme valorisation énergétique.
La révision de la directive cadre relative aux déchets n° 2006/12/CEE du 5 avril 2006 pourrait faire
évoluer la situation.
Le Parlement Européen s’est prononcé sur la directive-cadre relative aux déchets le 13 février 2007.
Cela signifie que l’incinération peut être considérée comme valorisation énergétique si l’énergie qui
est produite par le processus est supérieure à l’énergie consommée.
Le Parlement a adopté le principe d'une hiérarchie à cinq niveaux qui permet de classer par ordre
préférentiel les actions à mettre en œuvre en termes de gestion des déchets ; d'abord la prévention,
puis la réutilisation, le recyclage, les autres opérations de valorisation et, en dernier recours,
l'élimination (mise en décharge et incinération).
Selon cette définition, le Parlement considère l’incinération comme une valorisation et non comme une
élimination. Dans ce contexte, l’utilisation des CSR est aussi considérée comme une valorisation.
Le 27 février 2007, la Commission Européenne a émis son avis sur le texte adopté par les
parlementaires le 13 février. La Commission n'a pas considéré favorablement l'avis des eurodéputés.
Comme le démontre les réflexions ci-dessus, le législateur est en cours de réflexion sur le terme de
valorisation. Aucune position n’a clairement été prise pour orienter l’axe de l’utilisation des CSR. A
l’heure actuelle, l’utilisation des CSR correspond à une filière d’élimination des déchets.
Ce qui est important de retenir, c’est qu’actuellement l’utilisation de CSR est une opération
d’élimination et se trouve en dernière position de la hiérarchie établie pour classer les
opérations de traitement. Un statut de valorisation permettra donc de donner plus
d’importance voire de priorité à l’utilisation des CSR.
De plus la valorisation de CSR peut devenir un outil de communication et donner une image
positive pour les installations utilisatrices.
Ainsi elle est soumise aux réglementations ainsi qu’à des exigences particulières d’émissions et de
fonctionnement.
Toutefois, cette activité pourrait être classée comme combustion dans le cas où le CSR changerait de
statut et n’aurait plus le statut de déchet. Dans ce cadre les exigences et réglementations s’appliquant
à cette activité varieraient.
A titre indicatif, le tableau ci-dessous présente les réglementations associées à chaque activité.
• Directives européennes
Les valeurs limites d’émissions sont aujourd’hui globalement plus contraignantes pour les installations
d’incinération que pour les installations de combustion. On observe donc une nouvelle fois l’influence
du statut de déchet du CSR sur la filière. Cependant, on peut supposer que l’avenir s’orientera vers
une harmonisation par le haut des contraintes environnementales gommant l’intérêt d’un statut de
produit pour les CSR.
Arrêté du 25 juillet 1997 relatif aux prescriptions générales applicables aux installations classées
pour la protection de l'environnement soumises à déclaration sous la rubrique n° 2910 :
Combustion. (Modifié par l'arrêté du 10 août 1998 et par l'arrêté du 15 août 2000)
Autriche Décret du ministère de l’environnement sur l’incinération des déchets dangereux : « Verordnung
über die Verbrennung von gefährlichen Abfällen » (1999)
Décret du ministère de l’économie sur l’incinération des déchets dangereux « Verordnung über
die Verbrennung von gefährlichen Abfällen in gewerblichen Betriebsanlagen »
« Besluit emissie eisen stookinstallaties – Bees » (Décret sur les seuils d’émission pour les
installations de combustion)
Résolution du conseil des ministres 92/2000 du 20 juillet 2000 favorisant la co-incinération dans
les cimenteries dans l’absence de possibilité de valorisation matière
Espagne Décret royal 1217/1997 du 18 juillet relatif à l’incinération des déchets industriels.
De manière générale, les normes représentent un outil de référence qui permet de canaliser les
marchés.
Par la définition des besoins des clients et la garantie d’une conformité de produit à des
caractéristiques techniques prédéfinies, la relation clients/fournisseurs est renforcée et les marchés
structurés et pérennisés.
Les normes européennes existantes liées aux CSR sont encore expérimentales. Ce sont les
organisations internationales EURITS (association européenne d’entreprises de traitement thermique
des déchets) et CEN (Comité Européen de Normalisation) qui travaillent sur ce projet.
Pour ces deux organisations, les principaux travaux liés aux CSR sont les suivants :
EURITS
EURITS a été crée en 1994, et son but est de favoriser les meilleures pratiques environnementales
dans le domaine de l'incinération. EURITS a édité des critères pour la co-incinération des déchets
dans les cimenteries comme combustible de substitution afin de donner un point de départ permettant
de cadrer les utilisations de ce nouveau type de combustibles.
Le tableau suivant présente les critères EURITS pour la co-incinération de déchets dans les fours à
ciment
Même si ces valeurs sont communes à l’ensemble des cimenteries, elles peuvent autoriser (ou
exiger), dans leur cahier des charges applicables aux déchets acceptés, des taux de métaux et de
cendres plus élevés, ou des taux de chlore moins élevés par exemple.
Le Comité de Travail créé pour les CSR est le « CEN/TC 343 Solid Recovered Fuels »
Ce Comité de Travail 343 (basé sur le Mandat M/325) est composé de cinq Groupes de Travail (Work
Group WG) :
Des experts de 14 états membres, plusieurs associations d’industriels, des ONG et le Comité
Européen participent activement au travail du comité technique 343, dont le secrétariat est tenu par
l'association finlandaise de normes.
L’objectif de ce comité est de produire des spécifications techniques qui seront après validation,
modifiées sous forme de normes européennes (EN).
Ces normes européennes seront utiles aux autorités et fourniront des procédures communes au sein
de l'Union Européenne ; par exemple, une méthode pour évaluer la part de biomasse dans les CSR
permettra d’intégrer ou non la directive sur "la promotion de l'électricité produite à partir des sources
d'énergie renouvelable sur le marché intérieur" (directive RES-E).
De plus, ces normes européennes seront utiles également au législateur de la Communauté quant à
la recherche d’une solution aux discussions « déchets ou produits ? » et « valorisation ou
élimination ? ».
- XP CEN/TS 15 359 permet la classification des CSR. Cette norme détermine 3 facteurs
primordiaux dans la classification des CSR : économique, technique et environnemental.
- XP CEN/TS 15 400 – 15 401- 15 402 -15 403 – 15 404 – 15 406 – 15 414 – 15 415 (normes
expérimentales techniques) fixent les méthodes pour déterminer le pouvoir calorifique, la
densité apparente, la teneur en matières volatiles, la teneur en cendres, la fusibilité de cendre
à l’aide de températures caractéristiques…, viennent en complément des normes générales.
- XP CEN/TS 14 980 est un rapport portant sur la différence relative entre les fractions
biodégradables et biogènes des CSR. Elle permet de détailler les notions de fraction
biodégradable et biogène, en vue de répondre aux obligations de la directive 1999/31/CE
relative aux déchets admis en décharge (cf. § La législation européenne).
- FD CEN/TR/15 508, récemment publiée, détermine les propriétés clés des CSR à utiliser pour
établir un système de classification. Son but n’est pas d’imposer des valeurs limites ou des
objectifs à atteindre afin d’attribuer le statut de CSR à un déchet traité mais plutôt permettre
de classer les CSR afin de cadrer leur utilisation
La norme CEN/TR/15 508 définit trois caractéristiques majeures pour la classification des CSR pour
leur utilisation :
Chaque CSR sera défini en fonction de son pouvoir calorifique. En effet, le pouvoir calorifique permet
de déterminer le potentiel énergétique d’un combustible. Plus le pouvoir calorifique est élevé, plus le
combustible produit de l’énergie lors de sa combustion et plus il sera rentable pour la filière.
Lors de l’utilisation la teneur en chlore joue un rôle non négligeable : le chlore présent dans les CSR
engendre lors de la combustion la production d’acide chlorhydrique qui peut entraîner des problèmes
de corrosion, d’encrassement et d’émissions de polluants (dioxines, furanes...) ou de pluies acides.
Dans la classification, la teneur en mercure est aussi importante. Effectivement, le mercure et tous les
métaux lourds présents dans les CSR se retrouvent dans les résidus solides et les fumées, impactant
sur les limites d’émissions que doivent respecter les installations de combustion.
[7 - Tableau récapitulatif des limites déterminé par le Groupe de Travail 2 (GT 2, Spécification et
classification)]
Il n’existe pas à l’heure actuelle de nomenclature officielle permettant de classer les CSR suivant leur
origine, leur procédé de fabrication, leur caractéristique et/ou leur débouché.
D’une façon générale, les CSR proviennent d’une large variété de déchets et présentent des
caractéristiques différentes. L’importance de ces caractéristiques est fonction des besoins des
utilisateurs de CSR.
Le projet de normes correspondant au Comité de Travail 343 relatif au CSR est récent. Certains pays
de l’Union Européenne utilisent déjà des normes Nationales relatives aux combustibles dérivés de
déchets en général.
Parmi ces pays figurent notamment l’Italie, l’Espagne, les Pays Bas, l’Allemagne et les pays
scandinaves.
La liste des normes et des projets, relatifs à ces pays est indiquée en annexe. Cette liste correspond
aux recherches basées sur les normes nationales, européennes et internationales de plus de 30
instituts, ainsi que les textes techniques les plus utilisés, soit plus d’un million de références.
On constate alors que les normes (expérimentales ou non) qui sont en vigueur aujourd’hui sont celles
correspondantes au Comité de Travail 343, auxquelles s’ajoutent des normes plus anciennes :
Ces normes étaient les premiers outils permettant, avant le travail du Comité de Travail 343, de
classer et déterminer les caractéristiques des combustibles secondaires issus de déchets en vue de
leur utilisation.
Les normes et pratiques de ces pays seront développées dans les fiches pays présentées dans la
suite de ce rapport.
Globalement, les normes antérieures à celles développées par le CEN TC 343 ont été établies pour
cadrer l’utilisation des CSR. Plutôt orienté du point de vue des utilisateurs, ces normes permettaient
de vérifier que le combustible de substitution était adapté ou pas aux équipements de combustion.
Depuis la signature, en 1992, de la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements
Climatiques, la France est résolument décidée à assurer le succès de la relève de ce défi planétaire
que constitue la lutte contre l’effet de serre.
Même si l’objectif qui a été fixé par le protocole de Kyoto n’est évidemment qu’un premier pas, il
nécessite des efforts de tous, industriels, État et collectivités territoriales, citoyens… Ces efforts sont
mis en action par le Plan Climat 2004 qui prévoit, avec ses 60 mesures, de réduire d’environ 72
millions de tonnes équivalent CO2 nos émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2010, soit plus
que l’effort exigé par le protocole.
L’Union européenne a demandé aux entreprises industrielles d’être les premières à réduire leurs
émissions de gaz carbonique.
er
Depuis le 1 janvier 2005, la directive sur l’échange des quotas d’émissions de CO2 s’applique aux 25
États membres de l’Union européenne. Ce texte prévoit que les États allouent aux entreprises de six
secteurs industriels intensifs en gaz à effet de serre (production d’énergie, ciment, verre, métaux
ferreux, industries minérales, pâtes à papier), des quotas d’émissions.
À la fin de chaque année, les entreprises devront restituer les quotas correspondant à autant de
tonnes équivalentes CO2 qu’elles ont été autorisées à rejeter.
Grâce entre autre à ce marché de quotas, l’Union européenne devrait parvenir à réduire vers 2010,
ses émissions de 8 %.
En France le système des quotas échangeables a pour ambition de diminuer de 2,43 %, d'ici à 2008,
les rejets de CO2 de 1 126 installations industrielles en activité sur le territoire.
SECTEUR DE L’ENERGIE
SECTEUR DE L’INDUSTRIE
- Industrie minérale : les unités de production de ciment ou de chaux, les verreries, y compris
celles destinées à la production de fibres de verre, les Installations destinées à la fabrication
par cuisson de produits céramiques.
Les enjeux
L'exploitant est tenu de restituer ses quotas chaque année au 30 avril. Si l'exploitant n'a pu pleinement
régulariser sa situation, le Préfet inflige une amende de 40 € par tonne de CO2 manquante.
Non libératoire, le paiement de l'amende ne dispense pas l'exploitant d'acheter les quotas qui lui font
défaut. Pour la période 2008-2012, cette amende passera à 100 euros.
Le rôle de la biomasse
L'avantage que présente l'utilisation de la biomasse tient au fait qu'il s'agit d'une source d'énergie
neutre du point de vue du C02, dans la mesure où le C02 libéré lors de la combustion a déjà été
prélevé dans l'atmosphère pendant la croissance des plantes. Le biogaz, le gaz d'épuration, le gaz de
décharge, le bois mais aussi les déchets organiques dans les ordures sont, entre autres, considérés
comme de la biomasse.
Le CO2 rejeté par la combustion de la biomasse est réabsorbé par les végétaux pour leur croissance
(photosynthèse). Faisant partie d’un véritable cycle, il ne s’ajoute pas à celui déjà contenu dans la
biosphère, contrairement au carbone issu des combustibles fossiles.
Dans ce cadre, le développement de la valorisation thermique des déchets semble être une solution
convenable.
Une des solutions pour réaliser la réduction de CO2 est de substituer les combustibles fossiles avec
des combustibles qui sont considérés comme neutre au niveau de la production de gaz à effet de
serre.
C’est le cas de la biomasse et donc des CSR contenant de la biomasse.
La combustion de tels combustibles dans les usines industrielles aurait pour impact la réduction
d'émission de CO2 ce qui serait satisfaisant du point de vue environnemental et maintenant aussi du
point de vue économique grâce à la mise en place des quotas de CO2.
Le principal objectif de cette directive est de doubler la part de la production globale d’énergie
renouvelable de 6% à 12% en 2010. La directive définit les sources d’énergies renouvelables
comme toute source d’énergie non fossile renouvelable, la biomasse en faisant partie.
La partie biodégradable des déchets est une biomasse. La part des CSR estimée comme étant
de la biomasse, entre dans la catégorie des sources d’énergie renouvelables.
La quantification de la part de biomasse dans les déchets n’est pas la même selon les états
membres. Dans ce contexte, l’utilisation de CSR pour se rapprocher des objectifs de cette
Ce travail est en cours au travers du comité TC343 qui défini le cadre normatif européen des
CSR.
La feuille de route pour les sources d’énergie renouvelable du 10 janvier 2007 est une proposition
de la Commission Européenne qui a pour finalité de permettre le développement des énergies
renouvelables. L’objectif est d’atteindre en 2020, 20% de la consommation intérieure brute
d’énergie à partir des sources d’énergie renouvelable.
Cette valorisation énergique des déchets permet de fournir de l’électricité à 27 millions de personnes
1
ou de la chaleur à 13 millions de personnes . Cela équivaut par exemple à la consommation
électrique des Pays-Bas, Danemark et Finlande réunis et en chaleur à la consommation de l’Autriche,
l’Irlande et l’Estonie pour une année.
D’autre part, en terme d’économie de ressource, cette valorisation énergétique permet de remplacer
3
7778 millions de m de gaz naturel ou 7 428 millions de litres de pétrole.
On estime la production de déchets en Europe à 1,3 milliards de tonnes par an ce qui correspond à un
potentiel énergétique électrique théorique de 702 millions de MWh/an (environ 60 Mtep/an) qui
dépasserait les besoins énergétiques européens.
A partir des données recueilles par différents organismes (chapitre 2.1.5) on estime que la
production de CSR en Europe représenterait entre 0,2 et 0,4% de la production de déchets à
l’heure actuelle, et entre 1,6 et 3% du potentiel énergétique disponible dans les déchets, soit 22
MWh/an (~1,8 Mtep/an).
Cette substitution équivaut à une économie de l’ordre de 4 M tonnes de CO2 annuelle.
1
Waste Management World, « The European position - Where is waste-to-energy, and where is it
going? », by Ella Stengler, November 2, 2005
Etude RECORD n° 06-0225/1A 38
Chapitre 2 Inventaire scientifique et technique
Un document de référence sur les meilleures techniques disponibles (BREF – Best available
techniques référence document) intitulé « industries de traitement des déchets » rend compte de
l’échange d’information mené en application de la directive 96/61/CE du Conseil du 24 septembre
1996 relative à la prévention et à la réduction intégrées de la pollution (directive IPPC).
On trouve dans cet ouvrage une partie relative aux combustibles dérivés de déchets.
Le BREF est un document intégralement en anglais dont certains extraits sont traduits dans
les langues des pays de l’Union Européenne.
L’ensemble des acteurs du traitement des déchets en Europe peut utiliser le BREF. Ce dernier a
une valeur juridique depuis peu (2004 en France). Sa fonction première est de mettre à disposition
des informations techniques et environnementales. Il est encore aujourd’hui principalement un
recueil d’expériences.
Ce document ne contient en général d’ailleurs pas de valeurs fixes mais des plages de valeurs
(pour les données de dimensionnement, les valeurs d’émissions,…). Le but n’est pas d’imposer
des techniques pour respecter la directive IPPC, mais de donner un véritable outil d’aide à la
décision en indiquant des exemples de procédé, de résultats, de gisements disponibles.
Même si aujourd’hui la valeur juridique des BREF est floue, la tendance veut que les
autorités (ayant pouvoir de décision au niveau des autorisations d’exploitation des
installations classées) se réfèrent de plus en plus à ces documents et l’impose
indirectement. De manière officielle, à partir d’octobre 2007, toutes les installations existantes en
Europe devront tenir compte des meilleures techniques disponibles contenues dans les BREF afin
de diminuer les impacts de leurs activités.
Par contre, en Allemagne, ce document est particulièrement important puisqu’il est transposé en
différentes « instructions techniques » qui sont des « sous » lois que les Allemands doivent
appliquer officiellement.
Une traduction d’un extrait du BREF, adoptée en août 2006, aborde la production de CSR à
partir de déchets non dangereux.
Pour la rédaction de cette partie, ERFO (European Recovered Fuel Organisation) a demandé à
l’institut IAR (Institute and Chair of Processing and Recycling of Solid Waste) de réaliser un
document décrivant les meilleures techniques disponibles pour la production des CSR.
Ce document intitulé « Solid Recovered Fuels - Contribution to BREF Waste Treatment » est paru
en 2004 et a servi de base à la rédaction du BREF (Waste treatment).
Ainsi, dans le BREF « Waste Treatement », des articles liés à la production de combustibles
à partir de déchets sont détaillés.
Une description des principales informations contenues dans ce document est faite dans les
paragraphes ci-après.
- les installations où l’on commence par séparer la matière organique et la fraction à haut
pouvoir calorifique. Ce procédé permet l’obtention d’un combustible avec un haut PCI,
contenant une part de matière organique moins importante que le gisement entrant.
- les installations où le premier objectif n’est pas de trier mais de stabiliser l’ensemble du
gisement (diminution du volume et du poids). Toutefois en fin de process la séparation des
matériaux est facilitée ; le combustible obtenu dispose alors d’un pouvoir calorifique moins
élevé que le cas précédent, et contient plus de matière organique. Il possède aussi la
propriété d’être plus facilement stockable et transportable car il est chimiquement stabilisé.
Les aspects normatifs et règlementaires sont abordés mais les données datent à ce jour de 2003 ou
2004. Différentes contraintes règlementaires imposant les seuils d’émission en fonction du process
choisi sont indiquées.
Mais cela reste des exemples, appliqués à des cas particuliers (déchets dangereux, déchets liquides)
qui notamment ne sont pas en relation avec la présente étude.
D’autre part, on trouve des exemples de liste de différents types de déchets entrant dans le process
de préparation de combustibles. On peut lire notamment :
Ce sont les principales catégories de déchets qui sont distinguées dans les procédés de production
de CSR.
Un volet énergie est développé dans ce document. Il indique la consommation moyenne d’énergie
pour la production de combustibles à partir de déchets. On peut ainsi s’attendre à des consommations
de l’ordre de 50 kWh par tonne de déchets entrant pour une installation de production de CSR à
partir de déchets municipaux. L’information n’est pas donnée pour d’autres types d’installations ou
d’autres types de déchets.
Les contraintes d’acceptation des combustibles sur les différentes installations capables de les utiliser
sont indiquées (de manière non exhaustive) et permettent d’avoir un ordre de grandeur des
contraintes demandées par les utilisateurs finaux.
Le BREF présente les principes de fonctionnement des différents procédés utilisés dans les
installations produisant des déchets en Europe avec leurs avantages et inconvénients respectifs.
Il indique les fourchettes de valeurs permettant de définir de telles installations (valeurs attendues en
émission, consommations, qualité des produits sortant,…) et peut ainsi servir de guide pour les
Maîtres d’ouvrages désirant réaliser un nouveau projet ou désirant réhabiliter une installation
existante.
Les enquêtes menées dans le cadre du BREF ont recensées 266 installations en Europe, tous
process confondus et tous déchets confondus, capable de produire un combustible à partir de
déchets. Ces installations représentent 1,9% de l’ensemble des installations de traitement de
déchets en Europe (selon les données de 2002-2004). Il y a peu de temps, l’activité de préparation
était encore marginale par rapport aux autres filières de traitement.
Dans le contexte actuel où la réglementation demande la réduction des quantités de déchets mis en
décharge (notamment la part biodégradable et les pneus usagés) et où le prix des carburants et de
l’énergie augmente régulièrement ; la filière des CSR semble pouvoir apporter des solutions.
Malgré le potentiel de la filière, celle-ci n’est pas encore bien établie aujourd'hui. Les CSR ne sont
toujours pas définis, ni de façon réglementaire, ni de façon technique même si des normes
commencent à apparaître (cf.§ Les normes relatives aux CSR en Europe).
Toutefois, il existe déjà des producteurs de combustibles issus de déchets et des utilisateurs. Chaque
cas est ainsi quasiment particulier et résulte d'un accord entre ces deux parties.
Dans le Mandat M325, la commission européenne donne une première définition des CSR comme
point départ du travail que doit réaliser le Comité de Travail 343.
« Le CSR est un « combustible solide préparé à partir de déchets non dangereux, utilisé pour
la valorisation énergétique dans des usines d’incinération et de co-incinération et conformes
aux exigences de classification et de spécification du CEN/TS 15359 (selon norme XP CENTS
15357)
Le terme «préparé» désigne ici traité, homogénéisé et amélioré pour atteindre une qualité pouvant
faire l’objet d’échanges commerciaux entre les producteurs et les utilisateurs.
Les caractéristiques des CSR étant fortement liées à leurs gisements d’origine, deux catégories sont
distinguées dans le présent chapitre :
- Pneus
- Plastiques
- Papier/carton
- Résidus d'animaux
- Sciure CSR issus de déchets industriels ou
- Bois (déchets) d’activités commerciales
- Boues (papier)
- Boues (STEP)
- Tissus, tapis
- Résidus de broyage (automobile et DEEE)
- Mélanges de catégories ci-dessus
La plus grande partie des CSR issus de des Déchets Municipaux ou CSR municipaux sont les
déchets traités en installations de Traitement Mécano-Biologique (voir chapitre 2.2.1.1.).
Une autre origine est le gisement des refus de centre de tri de collecte sélective et les résidus
carbonés des installations de thermolyse.
En Europe, on constate que le but d’une grande partie des d’installations de type Traitement Mécano-
Biologique (TMB) est tout d’abord de traiter les déchets afin de se rapprocher des objectifs fixés par la
Directive 1999/31/CE sur la réduction des tonnages mis en centre d’enfouissement. Ces installations
sont en effet conçues pour séparer les différentes fractions du gisement de déchets entrant en vue
de :
- traiter biologiquement la fraction organique (pour faire du compost et/ou du biogaz, ou encore
stabiliser les déchets),
- récupérer les matériaux recyclables (pour une valorisation matière),
Reste alors :
- une fraction à haut pouvoir calorifique sélectionnée avant ou après le traitement biologique
(qui peut être valorisée énergétiquement ou enfouis s’il n’y a pas de débouchés),
- une fraction d’inertes et fines (pour enfouissement).
Le tableau ci-dessous représente les caractéristiques des CSR issus des déchets municipaux dans
différents pays européens.
Cela est non seulement dû aux différents modes de consommation, mais aussi aux différents types de
collectes (collecte sélective de la fraction fermentescible plus ou moins développée, efficacité du tri
sélectif des ménages…) et différentes méthodes de caractérisation des déchets.
Les conséquences de cette disparité au niveau des compositions, impliquent une limitation
géographique de l’utilisation de ces CSR au niveau national.
En effet, les systèmes de combustion sont adaptés à la composition des combustibles : le système
d’alimentation, le dimensionnement du traitement des fumées, sont conçus pour une catégorie de
combustible.
D’autre part, les CSR municipaux subissent les effets de saisonnalité. Ces CSR ont donc le défaut
d’avoir des caractéristiques variables, et donc une qualité instable.
Les CSR issus des déchets municipaux représentent donc un fort potentiel en terme de
quantité de production.
Ces efforts auront des coûts et diminueront la rentabilité des installations productrices.
Ces CSR ne semblent donc pas être un atout pour le développement de la filière.
La diversité des déchets industriels existants représente un panel de CSR industriels large.
Ils sont généralement issus d’un processus industriel et ont donc une qualité constante. On retrouve
principalement les pneus, les déchets de bois non pollués, les déchets d’activités économiques tels
que les emballages cartons/plastiques, déchets de productions industrielles (chutes de bois, de
plastiques, de textiles, …), gâteaux de filtration.
Le tableau ci-dessous donne un aperçu des différents types d’utilisateurs de différents CSR en
fonction du pays en 2003.
Rapport final WRC Réf : CO5087-4 « REFUSE DERIVED FUEL, CURRENT PRACTICE AND
PERSPECTIVES (B4-3040/2000/306517/MAR/E3) » - Juillet 2003
[9 – Pays utilisateurs de CSR industriels en 2003]
Etude RECORD n° 06-0225/1A 44
En ce qui concerne la qualité des CSR issus de déchets Industriels, ils ont en général un pouvoir
calorifique plus élevé que les CSR municipaux. De Plus, les CSR d’origine industrielle peuvent
également présenter l’intérêt d’avoir une teneur en chlore et en souffre plus faible que les CSR
d’origine municipale.
Les CSR issus de déchets industriels, en comparaison avec les CSR issus de déchets
municipaux, présentent l’intérêt d’avoir une qualité supérieure, à la fois en terme de PCI, de
taux d’humidité et de teneur en polluants (métaux, chlore, soufre).
De plus, les gisements sont plus homogènes et régulier que les déchets ménagers, ce qui
confère à ces CSR des caractéristiques quasi constantes et une production régulière : autant
de contraintes nécessaires à leur utilisation.
Les CSR issus de déchets industriels sont donc plus enclin à favoriser le développement de la
filière.
PCI moyens
Le pouvoir calorifique ou chaleur de combustion d’un matériau combustible est l’énergie dégagée
sous forme de chaleur par la réaction de combustion par l’oxygène, exprimée en kJ/kg.
Le pouvoir calorifique inférieur (PCI) ne tient pas compte de l’énergie libérée par la condensation de
l’eau.
C’est la dimension physique qui caractérise le potentiel énergétique des combustibles en eux.
Les documentations et études récentes indiquent les valeurs de PCI pour les combustibles dérivés de
déchets les plus communément utilisés (en chaufferie dans le nord de l’Europe pour les bois et dans
les cimenteries dans toute l’Europe pour les autres) regroupées dans le tableau ci-après :
Combustibles MJ / kg
Granulés de bois* 15,80 - 16,20
Plaquettes* 11,90 - 14,00
Ecorces* 05,80 - 10,10
Combustibles issus des
Déchets Ménagers**
17 - 21
(moyenne en France
2005)
Pneus*** 26 à 30
RBA*** 14 à 20
Plastiques**** 28
(*source : ITEBE 04/2006, ** source : études Antea 2003 à 2006, ***source : LAFARGE, **** source : Sénat.fr)
Combustibles MJ / kg
Charbon 15 - 30
Coke 32 - 37
Lignite 14,6 – 18,8
Anthracite 32,6 – 34,9
Fioul lourd 40
Mais le PCI n’est pas la seule caractéristique influençant l’utilisation des CSR. La composition
chimique peut jouer un rôle bien plus important car c’est de celle-ci que dépendra le traitement des
fumées, investissement principal des installations utilisatrices.
L’obtention d’un PCI concurrentiel des combustibles usuels requiert une sélection fine de ses
composants à haut PCI.
La comparaison des données est difficile en raison des différentes méthodes employées pour le
prélèvement, la préparation des échantillons et l’analyse. En particulier, le prélèvement et la
préparation des échantillons peuvent avoir une influence importante sur les résultats d’analyse.
Le tableau ci-après résume les valeurs moyennes des principales caractéristiques des CSR produits
en Europe.
Les CSR décrits dans ce tableau ne sont pas des résidus secondaires d’installation de traitement,
mais des déchets traités avec le souci de respecter les plages de valeurs définies dans les normes
existantes suivant leur origine :
Déchets ménagers
13-16 0.3-1 25-35 0.1-0.2
et assimilés
(source : Rapport final WRC Réf : CO5087-4 « REFUSE DERIVED FUEL, CURRENT PRACTICE AND PERSPECTIVES
(B4-3040/2000/306517/MAR/E3) » - Juillet 2003)
[12 - Valeurs moyennes des principales caractéristiques des CSR produits en Europe]
En moyenne les CSR issus de DMA sont de qualité inférieure et semblent moins intéressant :
-Un PCI moins élevé et un taux d’humidité plus élevé que les autres CSR, ce qui implique que
l’énergie fournie lors de la combustion sera d’autant plus faible ;
-Des taux de chlore et de soufre plus élevés que les autres combustibles, ce qui entraîne des
contraintes de corrosion et de pollution plus important.
Pourtant, cela ne signifie pas que ces CSR ne seront pas utilisés. En effet, avec une utilisation en
mélange et des procédés de combustion et de traitement existant adaptés, comme dans l’industrie
cimentière, ces CSR peuvent très bien convenir.
Ces inconvénients vont limiter leur potentiel d’utilisation car en plus de traces dans les fumées, les
métaux peuvent se retrouver dans les cendres et contraindre l’utilisateur à les traiter avant leur
élimination.
Ces contraintes se traduisent, pour les utilisateurs finaux de ces combustibles, par des coûts.
[13 - Analyse de charbon allemand et de CSR avant et après préparation. Depuis « Wolski et al.,
IFRF Combustion Journal N°200203 »]
Cette composition influe fortement sur la qualité des CSR et par la même sur les critères de la
classification définis dans la norme FD CEN/TR/15 508. :
- facteur économique
Un taux d’humidité élevé et donc un pouvoir calorifique faible rend le CSR moins efficace.
- facteur technique
Les CSR municipaux présentent un taux de chlore entre 0,3 et 1%. Cette teneur en chlore
limite leurs utilisations dans les installations industrielles. Or, pour certaines cimenteries ou
fours thermiques, ce taux doit être inférieur ou égale à 0,3%.
De plus les effets de saisonnalité des déchets ménagers créent des variations dans le temps
des caractéristiques des combustibles produits.
- facteur écologique
Les métaux lourds tels que le cadmium et le mercure sont aussi très présents dans les CSR
municipaux ce qui engendre des nuisances environnementales nécessitant des
investissements supplémentaires pour traiter les fumées.
Ce constat justifie l’accent d’ordre environnemental que l’on retrouve dans la réglementation naissante
autour des CSR.
Ainsi la composition chimique influe fortement sur l'encrassement, la corrosion de la chaudière lors de
son utilisation, en particulier à la présence de certains composants tels que les métaux, le chlore et le
soufre. Ces composants peuvent donc avoir une grande influence sur la disponibilité de l'usine
utilisatrice (augmentation des temps d'arrêt).
Les CSR utilisés peuvent également affecter les caractéristiques des cendres, par exemple
phénomènes d’agglomération.
La composition des cendres peut être un facteur important pour les aspects économiques de l'usine
de combustion.
Les éléments polluants, tels que les métaux lourds, peuvent influencer négativement les débouchés
pour les cendres, ayant comme conséquence des coûts élevés pour l’élimination de ces dernières.
La forme physique sous laquelle le CSR est produit est également d'importance parce que les
systèmes d'alimentation doivent être capables de manipuler le CSR sans problèmes et les
combustibles doivent être assez petits pour permettre la combustion complète. Les granulés, les fluffs
(fractions légères), les briquettes et les balles sont les formes physiques le plus généralement
appliquées pour les CSR.
De plus, la présence de volatiles est un paramètre important en ce qui concerne la stabilité de flamme
et donc les réglages des brûleurs.
Généralement, les CSR se composent de bois, de papier et de plastiques qui contiennent plus
d’éléments volatiles que le charbon, et vont nécessiter de nouveaux réglages des brûleurs pendant
leur utilisation.
Enfin le mode de combustion des CSR influe directement sur la composition des fumées et des
résidus solides. Par exemple, les longs séjour dans le four et les hautes températures de flamme
favorisent la destruction des certains polluants.
Le choix de CSR pour un industriel ou un centre de production d’énergie n’est pas chose aisée
puisque les données sur les résidus de combustion de CSR ne sont pas nombreuses.
Pourtant les différences entre les quantités de résidus produites peuvent être importantes. Par
exemple, le tableau ci-après illustre les résultats d’une étude indiquant la relation entre le PCI, le taux
d’humidité et les cendres résiduelles pour certains CSR.
Pour un PCI constant par exemple de 13 MJ/kg, le taux de cendres résiduelles passe de 15% à 32%
pour une variation du taux d’humidité du CSR de 30% à 15%.
Donc pour un même PCI, plus un CSR sera sec, plus il produira de cendre. Cendres qu’il faudra
éliminer et qui auront un coût.
Le choix du CSR aura un impact financier pour l’utilisateur plus ou moins important en fonction des
ses caractéristiques. L’attente du retour d’expérience pour certains utilisateurs est justifiée de ce point
de vue.
L’estimation de la quantité des CSR produits en Europe à partie de déchets municipaux était d’environ
2
1,4 Mt/an en 2000 , avec en tête, l’Allemagne (environ 25%), atteignant en 2005 une valeur estimée
entre 2,4 et 4,5 Mt/an.
Si cette production devient de plus en plus significative, elle reste marginale à l’échelle de la
production totale de déchets non dangereux en Europe.
Dans le cadre du travail du Comité Technique TC 343 du CEN, un projet de recherche QUOVADIS a
notamment pour mission de donner les éléments concrets qui vont permettre de valider les normes
expérimentales élaborées par le CEN/TC 343 pour aboutir à de véritables normes européennes.
Dans le cadre de ce projet, une mise à jour des gisements de CSR produits en Europe est
programmée.
Les premiers résultats de cette étude sont résumés dans le tableau ci après.
Cependant les chiffres doivent être analysés avec précaution sachant que toutes les entreprises
contactées n’ont pas répondu, les chiffres indiqués ne représentent pas la totalité du gisement
• La deuxième phase de l’étude vise à analyser la qualité effective des CSR produits.
• La dernière étape validera les Spécification Technique du CEN/TC 343 sur les systèmes de
management de la qualité.
2
Solid Recovered Fuels - Contribution to BREF ”Waste Treatment” - IAR (Institute and Chair of Processing and Recycling of
Solid Waste, RWTH Aachen)
Une incertitude demeure au niveau des gisements indiqués par l’Italie pour la production nationale. Il
n’a pas été possible pour le CTI de vérifier que tous les tonnages indiqués correspondaient à des
CSR.
Selon les données recueillies en 2005, au moins 2,4 millions de tonnes de CSR ont été produites en
Europe à partir de tout type de déchets non dangereux. La capacité totale de production étant de plus
de 9,7 millions de tonnes par an.
Comme observé sur le tableau, un grand nombre de donnée est manquant, ce chiffre correspond
donc à un minima de production pour l’année 2005.
Ce tableau permet de recenser les installations productrices de CSR. Ainsi, plus le nombre
d’installation est important, plus le pays a le potentiel ou le souhait de développer la filière CSR.
L’Italie, les Pays-Bas, l’Allemagne, la Suède, la Finlande et la Belgique sont donc par ordre
décroissant, les pays producteurs.
L’Italie (67%), les Pays-Bas (14%) et l’Allemagne (6,5%) disposent à eux seuls de 87% de la
capacité de traitement.
Les Pays-Bas disposent vraisemblablement des installations dotées des plus grosses
capacités.
De plus, d’après les données obtenues, les capacités de traitement de ces unités, sont encore
loin d’avoir atteint leur maximum. La plupart n’atteignent pas les 50%.
Ceci peut être le reflet du manque actuel de filière d’utilisation des CSR.
En effet, actuellement, faute d’utilisateurs, une partie de gisement est stockée (provisoirement
ou définitivement) en centre d’enfouissement.
Des informations complémentaires peuvent être trouvées, donnant d’autres chiffres pour le gisement.
En effet le « BREF Waste Treatment Industries » indique les données recensées dans le tableau ci-
après.
La France, l’Espagne et le Luxembourg ne disposent pas de données, ce qui pourrait s’expliquer par
une volonté de non-participation au projet…
La capacité de production de combustibles dérivés de déchets serait de plus 4,4 millions de tonnes de
combustibles dérivés de déchets qui seraient produites par an en Europe dans la période 2000-2004,
à partir de tout type de déchets non dangereux.
D’une manière générale, on constate que les informations disponibles relatives aux gisements
et même à l’utilisation des CSR sont issues d’études réalisées par les organismes type
QUOVADIS, ERFO et ou des bureaux privés (Juniper consulting, …).
Les informations ne semblent pas être mises en commun et chaque projet de recensement
abouti à des estimations différentes. La difficulté est non seulement d’arriver à contacter les
acteurs publics et privés, mais aussi à les convaincre de répondre aux questionnaires
envoyés.
La disparité des résultats issus des études publiées souligne la difficulté à récupérer
l’information relative à la filière des CSR.
2.2.1. Le contexte
Les nouvelles réglementations, les contraintes écologiques et les technologies disponibles incitent de
plus en plus à considérer la gestion des déchets dans le cadre d'une approche multi filières.
Cette approche multi filières consiste, dans la mesure du possible et compte tenu de considérations
économiques, à mettre en œuvre différentes techniques adaptées à la récupération et/ou au
traitement des différentes fractions constitutives des déchets.
Ainsi le traitement des déchets se hiérarchise en vue d’une valorisation maximale et d’une mise en
décharge minimale.
- le recyclage de matériaux (en centre et plateformes de tri) réintroduits dans les circuits
industriels (verre, métaux, plastiques, une partie des papiers-cartons) favorisés,
- suivi de l'incinération avec récupération, autant que faire se peut, de l’énergie produite,
- puis en dernier recours la mise en décharge des matériaux non valorisables ou des résidus
ultimes des traitements précédents.
Les collectivités locales et territoriales sont les premières à avoir été incitées à développer et à mettre
en place des schémas de traitement multi filières au niveau des déchets des ménages.
Les administrations, les services publics et collectifs, publics ou privés ont également enclenchés des
démarches similaires, se rattachant, lorsque cela est possible, aux schémas multi filières développés
par les collectivités, augmentant la puissance de génération de gisements séparatifs.
Les secteurs industriels et tertiaires ont maintenant largement emboîté le pas et mis en place le tri à la
source, générant un gisement conséquent de papier-cartons, plastiques, bois (secteur des services,
transport, commerce de détail) et de métaux, caoutchouc, textile (secteur industriel)
Les schémas multi filières sont dans leurs cas, généralement ceux des prestataires privés.
L’ensemble de ces schémas multi filières, publics et privés, constitue la source du gisement principal
des CSR.
En effet, les CSR sont un combustible capable d’intéresser les grands consommateurs d'énergie
désireux d'augmenter les taux de substitution de leurs autres combustibles.
Les utilisations en métallurgie et en centrale électrique sont en phase initiatique alors que les
utilisations en cimenterie sont déjà des pratiques établies.
Les centrales, les cimentiers, les usines de gazéification, les chaudières polycarburants …, ont des
contraintes particulières liées à leur technologie de combustion, traitement des fumées et
spécifications concernant leur produit fini pour l’acceptation de CSR. Ces contraintes sont en générale
indiquées dans leur arrêté d’autorisation d’exploiter. Les fournisseurs de combustibles doivent alors se
plier à ces exigences.
La maîtrise du gisement source de CSR par les privés dans les pays présentant le plus fort taux de
développement de la filière (Italie, Pays-Bas, Allemagne, Pays Nordiques), pourrait faciliter
l’écoulement du combustible, lui-même réalisé dans des installations privées
Traitement Mécano
PRE -
Tri Pyrolyse
biologique Extrusion Thermolyse
Haut fourneau
Centrales thermiques :
Combustion dans des chaudières
dédiées à des multi combustibles Chauffage urbain
UTILISATION
- Production Directe
Les déchets que l’on retrouve dans ce mode de production et assimilables à des CSR sont :
les DIB de type plastiques (bâches par exemple), papiers, cartons, textiles ;
les déchets de bois (exceptés les déchets de bois contenant des polluants, de
type vernis/peintures, qui sont considérés comme des déchets dangereux et
les déchets de bois « propres » conditionnés qui ne sont plus considérés
comme des déchets mais comme des combustibles) ;
- un pouvoir calorifique suffisamment important pour pouvoir être utilisés comme combustibles
- des caractéristiques physiques compatibles avec les équipements des utilisateurs (systèmes
d’alimentation des fours, chambres de combustion,…) sans traitement préalable.
L’étape la plus importante pour ce gisement de combustibles est la collecte qui doit être correctement
réalisée afin de garantir une qualité constante des matériaux recueillis.
Peu d’informations sont disponibles sur ce gisement. En effet, cette filière s’est organisée entre
industriels.
Il est donc difficile de quantifier les flux car l’intervention du secteur privé en tant que source ou
utilisateur rend les informations relatives aux marchés (achats, ventes, coûts de reprise, quantités)
difficile d’accès ou confidentielles.
- Production Indirecte :
Il s’agit de déchets traités dans le but d’avoir une fraction en sortie dont les caractéristiques
sont proches de celles d’un combustible (ex : déchets ménagers résiduels traités dans une
installation de type Tri Mécano-Biologique).
Ce mode de production est détaillé dans les paragraphes suivants, le gisement de ce mode de
production étant plus facilement quantifiable puisque issu globalement des collectivités. De plus,
l’élimination des déchets de cette filière est la plus problématique de part sa qualité variable.
C’est donc le mode de production qui connaît le plus d’évolution car les enjeux en Europe sont très
importants. On compte 266 installations de préparation de combustibles à partir de déchets
(dangereux et non dangereux) recensés dans l’Union Européenne en 2007 selon « IPPC – Directive
an Best Available Techniques », Dipl.-Ing. Siegfried Kalmbach, International Symposium TMB 2007.
La fabrication des CSR issus de déchets ménagers non dangereux peut provenir des opérations de
pré-traitement qui vont être détaillés dans les paragraphes qui suivent :
1. Le Traitement-Mécano-Biologique (TMB),
2. La thermolyse
Les CSR d’origine municipale proviennent essentiellement des unités de traitement mécano
biologique sur ordures résiduelles (TMB).
A l’origine, le but recherché de cette installation est de diminuer le volume des déchets envoyés en
décharge. La génération d’un CSR n’est donc à priori pas le but premier mais une « porte de sortie »
plus valorisante que l’enfouissement.
Le traitement type TMB permet de séparer mécaniquement les matériaux recyclables et de produire :
La gamme des produits possibles est donc variée et les technologies TMB doivent donc être choisies
en fonction des produits que l’on souhaite obtenir au regard des débouchés retenus.
Le schéma page suivante permet d’identifier les différents produits issus de ce traitement.
MATERIAUX
RECYCLABLES
INERTES INCINERATION /
ENFOUISSEMENT
OM brutes Traitement
mécanique
COMBUSTIBLE DERIVE
DE DECHETS
Collecte +
sélectiv
e Compost
Amendement
organique
Traitement anaérobie
(méthanisation)
Biogaz
Enfouissement
+
Digestat
Compostage
Traitement
Pré-traitement Post-traitement
biologique
Déchets mécanique mécanique
(fermentation,
(ménagers (tri, séparation, (tri, séparation,
séchage,
et/ou DIB) broyage) broyage)
maturation…)
Les CSR issus de cette étape ont l’avantage d’être stabilisés du point de vu chimique donc
sans odeur, et facilement stockables.
Les CSR issus des TMB sont soit sous forme de granulés en éléments plus important (> 50 mm) ou
bien compactés en éléments plus dense de type pellets (bûchettes). Toutefois, le procédé de
conditionnement du CSR doit rester simple car les frais de fonctionnement (électricité, consommables,
employés) des installations peuvent être élevés.
En effet, à l’heure actuelle, les CSR ont des coûts de reprise, hormis s’ils sont directement traités au
sein du centre de production.
- Poudre,
- Eléments grossiers mis en balles (issus d’un premier tri en amont du traitement final).
L’analyse de la composition des différentes fractions que l’on peut trouver en sortie d’installation TMB,
pour des déchets de type Ordures Ménagères Résiduelles (OMR), met en avant un fort potentiel pour
la production de CSR.
Les TMB génèrent 3 fractions valorisables dont une est directement qualifiable de CSR et est appelée
« valorisation Haut PCI ».
Les composants possibles des CSR peuvent se retrouver néanmoins dans les autres fractions :
« Elimination » et « Valorisation biologique » émanant toujours une proportion de matériaux
combustibles qui ne peuvent être recyclés.
Ainsi, même si la fraction à haut PCI représente globalement 12% des sorties des TMB, ce sont
25 à 65% des déchets qui constituent en pratique un usage final en tant que combustibles.
43 usines sont en projet en Europe ce qui devrait porter la capacité de traitement à 13Mt/an.
Il est intéressant de comparer ce chiffre aux 219 installations productrices de CSR dotées d’une
capacité de traitement de 9,8 millions de tonnes par an (cf. 2.1.5. Les gisements).
L’Espagne, l’Italie et l’Allemagne sont de loin les pays de l’Union Européenne qui ont la plus grande
expérience des installations de traitement mécano-biologique.
Pour ces pays, les TMB sont considérés comme des solutions de gestion des déchets à long terme.
(cf. graphique ci-dessous).
Mechanical-Biological-Treatement : a Guide for Decision Makers Processes, Policies and Market, Juniper consultancy Services Ltd 2005
Le principal moteur du développement en Europe des TMB est la directive 99/31/CE qui impose
la diminution des volumes de déchets stockés en décharge tel que pour l’Allemagne et l’Autriche.
Les TMB sont en effet la solution la plus appropriée pour minimiser la part de fermentescible et les
fractions à haut PCI enfouies.
De même pour le Royaume-Uni où les installations de TMB sont moins nombreuses, l’intérêt principal
est de diminuer la fraction organique enfouie et de diminuer le gisement entrant en incinération qui
n’est pas considéré comme une solution à long terme pour gérer les déchets.
Pour l’Espagne, ce mode de traitement permet la production de compost afin de re-végétaliser les
régions arides. En parallèle, la production de biogaz est aussi largement développée.
En Italie, la tendance est à la valorisation énergétique des déchets hors incinération. C’est pourquoi
les italiens développent déjà depuis de nombreuses années la production de combustibles dérivés de
déchets pour une utilisation en co-incinération. L’Italie est dotée du plus grand parc européen
d’installations produisant des CSR.
De même pour la Suède, l’objectif principal est plus de valoriser énergétiquement les déchets.
Toutefois, le TMB y est peu développé (12 installations de production de CSR y sont référencées).
- La France, par exemple, ne dispose pas de cadre réglementaire précis susceptible de définir les
conditions de mise en œuvre des TMB (hormis le projet d’arrêté ministériel fixant les règles
techniques auxquelles doivent satisfaire les installations de compostage ou de stabilisation
biologiques aérobie).
Ainsi pour la France le champ d’application des TMB est beaucoup plus large car le compost à partir
de déchets en mélange est autorisé sous réserve du respect de la norme NFU 44-051, les critères
techniques d’acceptation en centre de stockage ne sont pas précisément définis et les objectifs de
performances ne sont pas imposés.
- En Allemagne par contre, la réglementation définit précisément les caractéristiques que doivent
avoir les gisements entrant dans les centres de stockage.
De plus, il est interdit de faire du compost et autre amendement organique à partir des déchets en
mélange. Seuls les déchets issus de collectes sélectives des bio déchets peuvent être la base de
produits permettant le retour au sol. Les TMB en Allemagne ont pour objectif de préparer des déchets
stables compatibles avec les exigences des installations de stockage et desquels sont extraites les
fractions pouvant faire l’objet d’une valorisation énergétique.
En Autriche et en Allemagne, il existe un seuil maximal de 6000 kJ/kg pour que les déchets puissent
être admissibles en centre de stockage. Pour ces deux pays, la réglementation impose aussi des
seuils d’émission de polluants pour les TMB.
Les installations de type TMB sont largement répandues en Allemagne (plus de 50 unités de
traitement en service ou en cours d’installation), en Autriche, Pays-Bas et en Italie, elles sont
émergentes en UK, Espagne et en France.
L’approche réglementaire dans les pays où les installations TMB sont les plus présentes est déjà
orientée « extraction de fraction énergétique ». Les mêmes pays disposent du parc principal
d’installations de production de CSR référencé.
Face à ces pays, la France positionne l’orientation des TMB comme productrice d’amendements
organiques.
- La filière est pilotée par «l’aval» : qualité produit organique, production thermique ou
électrique (CSR), minimisation du produit à mettre en décharge.
Du point de vue du développement des CSR la filière TMB est véritablement porteuse car certaines
installations déjà capables de produire des CSR, peuvent fonctionner en favorisant les autres fractions
(compost, biogaz, valorisation matière, enfouissement) dans l’attente du développement de la filière
des CSR. Cette flexibilité est un atout incontournable.
Dans ce cas, après un premier tri (métaux, indésirables), les déchets sont introduits dans une presse
qui comprime les déchets sous forte pression et sépare les « inertes combustibles » de la matière
organique sous forme de « pulpe ». Les inertes combustibles peuvent être utilisés comme
combustible de substitution, et la pulpe comme matière première pour la production de compost.
Ce procédé n’est pas encore très développé et ne semble pas séduire même s’il à l’avantage de
proposer un système compact permettant de séparer la matière fermentescible.
Ainsi pour avoir un combustible de type CSR, il sera de toute façon nécessaire d’investir dans des
équipements de tri amont et de broyage aval. L’intérêt de la presse à extrusion se trouve alors
minimisé puisque la séparation et le broyage sont les étapes principales pour la production de CSR, la
presse ne fait que séparer de la matière organique.
La thermolyse (thermos = chaleur) consiste à chauffer les déchets à température modérée (450 à
750°C) en absence d’air. Au cours de cette opératio n, les matières organiques sont décomposées en
une phase solide (coke de thermolyse) et en une phase gazeuse (gaz de thermolyse). C’est un
procédé de valorisation énergétique.
Dans certains procédés, une combustion partielle en défaut d’air conduit à une atmosphère réductrice
riche en CO et N2. On parle alors de pyrolyse (pyros = feu). A l'inverse de la thermolyse, la pyrolyse
produit des mâchefers.
Cette opération de thermolyse est donc un prétraitement du déchet, le coke devant être valorisé dans
une installation spécifique (cimenteries, sidérurgie, hauts-fourneaux…). On parle alors de "thermolyse
seule", par opposition à la "thermolyse intégrée" où la valorisation du coke est effectuée sur place, par
combustion ou par gazéification.
Dans le propos qui nous occupe, il ne sera question que de "thermolyse seule" où les cokes peuvent
être considérés comme des CSR et sont caractérisés par un pouvoir calorifique important et une
possibilité de stockage.
Le résidu de thermolyse
Le résidu carboné se présente sous la forme d'une poudre de charbon noire, homogène et constituée
d'éléments de quelques millimètres. Son pouvoir calorifique dépend évidemment des déchets
entrants.
Le résidu issu de déchets ménagers standard a un pouvoir calorifique de 18/20 MJ/kg, ce qui le situe
dans la catégorie des charbons cendreux maigres. Ce déchet peut être valorisé énergétiquement.
Ainsi, la thermolyse est parfois présentée comme une technique de prétraitement des déchets,
puisque la fabrication de ce résidu carboné doit normalement être complétée par son élimination,
généralement par incinération.
Plusieurs technologies ont ainsi testé les traitements des déchets suivants :
- ordures ménagères,
- pneus,
- plastiques,
- déchets spéciaux (peinture...),
- boues des stations d'épuration,
- boues des papeteries,
- boues de revalorisation des plastiques,
- fientes de volailles,
- résidus de broyage automobile,
- refus de compostage,
- refus de traitement mécano-biologique.
Le bilan matière et énergie varie cependant nettement selon la nature des déchets.
Avantages et inconvénients
Economique
Il existe vraisemblablement un marché privilégié pour la thermolyse qui est celui des petites unités,
pour des petits gisements, de faible tonnage.
En effet, en dessous d'un certain seuil, que l'on peut estimer à 50.000 tonnes/an, l'incinération
classique est moins performante et représente des coûts élevés. Certes, de nombreux modes
d'incinération à fours fluidisés permettent d'abaisser les seuils de rentabilité, mais ne vont
apparemment pas jusqu'aux unités de moins de 30.000 tonnes.
De plus, les CSR présentent les qualités d’être des combustibles de substitution renouvelable à l'infini,
au pouvoir calorifique important, avec des possibilités de consommation étalées dans le temps,
puisqu'il peut être stocké avant une utilisation future, correspondant à une pointe de consommation
(stations estivales...).
Technique
D’une part, la technique de la thermolyse se caractérise par une grande souplesse de fonctionnement
(multimatériaux, multicapacités...), et produit moins de résidus ultimes.
Cependant, le CSR produit étant un semi-coke ; Il faut des installations particulières qui puissent
utiliser ce type de charbons, de qualité moyenne de surcroît.
Juridique
Les installations qui brûlent le résidu carboné doivent donc respecter les normes des installations qui
traitent les déchets et les cendres provenant de sa combustion seraient aujourd'hui stockées en
décharges de classe I, et doivent être stabilisées pour pouvoir être stockées en décharge de classe II,
ce qui ajoute au coût.
Ecologique
Les températures de traitement étant faibles et la thermolyse étant réalisée sans oxygène, les métaux
lourds ne sont ni oxydés, ni volatilisés (à l'exception du mercure, du cadmium dont les émissions sont
inférieures aux normes), ce qui facilite leur récupération et leur élimination.
Etude RECORD n° 06-0225/1A 69
Tout d'abord, puisqu'il n'y a pas de combustion de déchets, mais seulement combustion de gaz, le
volume des fumées est réduit (baisse de 50 % environ par rapport à l'incinération). Mais, surtout, le
système permet une parfaite captation du chlore par lavage du solide carboné.
Pour fabriquer de la dioxine, il faut trois conditions : du chlore, de l'oxygène, une certaine température
(de l'ordre de 300 à 400° C). En thermolyse, les co nditions ne sont donc pas réunies, puisque, s'il y a
bien du chlore, il n'y a pas d'oxygène (c'est le principe même de la thermolyse).
La thermolyse n’est pas une technologie qui permettra directement le « décollage » de la filière
des CSR.
C’est plutôt le contraire qui pourrait se passer : le développement de la filière des CSR par
l’augmentation des possibilités de débouchés (voire achat des CSR) pourra stimuler le
développement de la thermolyse.
Cette dernière a besoin de diminuer ses coûts de reprise du résidu carboné pour pouvoir être
avantageuse du point de vue économique.
Actuellement, peu sont prêt à s'engager sur l'utilisation d'un combustible de second rang qui a peu de
retour d’expérience tant sur la compatibilité avec les installations qu’avec la régularité dans la qualité
du produit fourni.
Ainsi, en Allemagne, quelques usines stockent leurs résidus carbonés en décharge, faute d'avoir
trouvé des utilisateurs.
Deux types de filières peuvent être mis en évidence au niveau des CSR :
- Un combustible fait pour être utilisé par un industriel extérieur à l’activité de production du
CSR,
- Un combustible produit et utilisé dans des installations dédiées.
Dans le premier cas, les utilisateurs sont essentiellement l’industrie cimentière et les hauts fourneaux.
Dans le second cas, aujourd’hui plus rare, on retrouve principalement des installations mixtes qui ont
à la fois le rôle de producteur de CSR et d’utilisateur de CSR ou des installations expérimentales qui
ont pour but de démontrer la faisabilité technico-économique de l’utilisation de CSR. Deux exemples
sont donnés en annexe.
A l’heure actuelle, en Europe, une des principales destinations des CSR est la co-incinération en
cimenterie comme le montre le tableau suivant, représentant le nombre d’installations industrielles co-
incinérant des CSR d’origine industrielle.
De plus, l’utilisation en cimenteries présente comme autre intérêt de pouvoir évacuer dans la
préparation du ciment les résidus solides ultimes liés à la combustion des CSR.
En 2003, la commission européenne évalue à plus de 2,6Mt les quantités de CSR d’origine
industrielle co-incinérées en cimenteries. Il est intéressant de rapprocher ce chiffre de la production de
CSR évaluée en 2006 par le CEN/TC 343 à 2,4 millions de tonnes, mais qui n’identifie pas les
productions de certains pays notamment la Belgique et l’Autriche.
Malgré cela, la domination de la filière cimentière comme les débouchés des CSR est évidente.
Les informations ci-dessous sont issues du BREF « Ciment et chaux » de décembre 2001 qui aborde
l’utilisation de déchets comme combustible.
Ainsi, d’après le BREF, comme la température dans les fours est très élevée et que les temps de
séjour y sont longs, les fours ont une capacité de destruction des matières organiques considérable
ce qui permet d'utiliser toute une variété de combustibles moins chers et en particulier différents types
de déchets.
Les déchets et résidus qui alimentent le brûleur principal sont décomposés dans la zone de chauffe
primaire où la température de la flamme peut atteindre 2 000°C. Les déchets alimentant un brûleur
auxiliaire, un préchauffeur ou un précalcinateur brûlent à une température plus basse parfois
insuffisante pour détruire les matières organiques halogénées.
Les composés volatils présents dans les déchets introduits avec la matière ou les déchets solides
peuvent se vaporiser. Ils ne traversent pas la zone de chauffe primaire et peuvent ne pas être
décomposés ou ne pas s'intégrer chimiquement au clinker. L'incinération de déchets contenant des
métaux volatils (mercure, thallium) ou des composés organiques volatils peut donc entraîner une
augmentation des émissions de ces substances si leur mise en œuvre est inappropriée.
Le Tableau suivant indique les types de déchets actuellement les plus utilisés comme combustibles
en Europe.
[27 - Types de déchets les plus utilisés comme combustibles dans l'industrie européenne du
ciment]
Les déchets utilisés comme combustibles sont généralement préparés à l'extérieur de l'usine par le
fournisseur ou par les organismes spécialisés dans le traitement des déchets. Il suffit donc de les
stocker dans la cimenterie puis de les doser en respectant les proportions requises avant de les brûler
dans le four. Comme les approvisionnements en déchets pouvant servir de combustible sont variables
alors que les marchés des déchets se développent rapidement, il est recommandé de concevoir des
unités de stockage et de préparation polyvalentes. »
Ce BREF est en cours de révision. La révision portera sur l’utilisation des déchets en tant que
combustibles et matériaux de substitution et l’impact sur les émissions en cas d’utilisation de
déchets. Cette révision permettra donc de donner des exemples d’impacts environnementaux
des pratiques actuelles de la filière cimentière, relativement à l’utilisation de CSR.
En 2005 les taux de substitution dans l'industrie cimentière étaient les suivants :
- Forte substitution : D’une part, les Pays Bas, la Suisse, l’Autriche, la Norvège, la France, la
Belgique, l’Allemagne, la Suède, le Luxembourg et la République Tchèque,
Qui ont une proportion importante de combustibles substitués (de 24% à 83%). Notons tout de
même que les combustibles de substitution utilisés peuvent être des CSR (déchets non
dangereux) ou bien des déchets dangereux.
Qui ont un faible taux de substitution (10% et moins) de combustible dans l’industrie
cimentière.
Les combustibles de substitution les plus utilisés semblent être d’une part ceux dont le PCI est
le plus important (plastiques, huiles) et ceux dont l’intérêt est motivé pour des raisons d’intérêt
général.
C’est le cas (particulier) des déchets d’animaux pour qui, rappelons-le, l’élimination avait été
officiellement demandée par les gouvernements de certains pays d’Europe aux cimentiers.
L’industrie allemande du ciment a quadruplé son utilisation des combustibles de substitution entre
1995 et 2005, augmentant cette utilisation de 10,8 % à 48,8 %.
La Cimenterie belge
La destruction d'un déchet en cimenterie est soumise à autorisation administrative, ainsi
tous les déchets ne peuvent pas être utilisés.
Aujourd'hui, plus d'1/3 de l'énergie thermique nécessaire à la fabrication du ciment
provient de la combustion des déchets.
Aujourd’hui, 1/3 de l’énergie thermique nécessaire à la fabrication de ciment provient de
la combustion de déchets. Cette utilisation de déchets comme combustibles est une
valorisation économisant l’énergie (substitution de 576 000 tep) et réduisant l’émission
des gaz à effet de serre (car ces déchets sont utilisés au lieu d’être éliminés par
l’incinération classique dont le rendement est inférieur et dont l’émission de CO2
viendrait s’ajouter à celui de la fabrication du ciment).
Les cimenteries utilisent de nombreux combustibles de substitution en lieu et place des
combustibles fossiles classiques. On peut répartir ces combustibles de substitution en
deux catégories distinctes :
- La « biomasse » : boues séchées issues des stations d’épuration, vieux
papiers, sciures de bois non imprégnées, farines et graisses animales…
- Les déchets : pneus déchiquetés, bois de palettes, résidus de broyage
automobile, huiles usagées, plastiques, solvants, sciures imprégnées…
Le taux de substitution énergétique moyen dans l'industrie cimentière belge est de
29,5%.
La Cimenterie française
Aujourd’hui les cimentiers sont payés pour accepter les CSR. Cette situation peut paraître très
avantageuse puisque les cimentiers sont payés pour recevoir un combustible, et économisent au
niveau de l’achat de combustible traditionnel.
Globalement l’opération est rentable pour les cimentiers et permet en parallèle de communiquer sur
des aspects de protection de l’environnement liés à l’économie de combustibles fossile et aux
traitements de déchets. La filière cimentière ne constitue pas pour autant à l’heure actuelle, un
moteur pour le développement de la filière CSR car pour ce faire, le CSR devra avoir des coûts
de reprise inférieurs aux coûts d’élimination par les filières classiques.
Comme explicité auparavant, les principaux utilisateurs en Europe sont les cimentiers qui n’ont pas de
difficultés techniquement à utiliser ce combustible à partir du moment où celui-ci entre dans la
catégorie des combustibles prévu par l’arrêté d’exploitation.
Toutefois, la volonté des producteurs de CSR, est de pouvoir utiliser ces combustibles dans les
chaufferies collectives, les chaufferies industrielles et tout autre grand consommateur d’énergie
(papetier, hauts fourneaux …).
Avec un statut de combustible autorisé, normalisé, les domaines d’utilisation potentiels des CSR sont :
- Les serres,
- Les chaufferies collectives,
- Les moyennes et petites chaudières.
L’Allemagne compte quelques exemples de chaudières industrielles (autres que la cimenterie) qui
utilisent des CSR. Elles sont soumises à la directive relative à l’incinération.
Autre exemple d’utilisateur de CSR en Allemagne, la centrale UMVW près de Karlsruhe, qui utilise
des CSR pour produire de l’électricité.
En 2002, la capacité d’utilisation de CSR en Allemagne était de 400 000 t/an. A laquelle viendra
s’ajouter plus de 2,3 Mt/an issus principalement de déchets municipaux.
On constate donc qu’en Allemagne un véritable engouement est en train de se créer vis-à-vis
de l’utilisation de CSR dans l’industrie. La capacité d’utilisation de CSR dans les chaudières
industrielles passerait de 400 000 t/an en 2002, à 2,45 Mt/an aux alentours de 2010.
Ce pays, déjà en avance au niveau du développement et de l’optimisation d’installation de type
TMB produisant des CSR, semble devenir le premier pays où la demande de CSR sera plus
importante que l’offre.
Deux exemples d’installations joints en annexe illustrent des cas où des CSR sont utilisés comme
combustibles. Le premier exemple est en Norvège et le second en Allemagne.
Le CSR dispose d’un statut de déchet. Ce statut restreint donc son utilisation à des installations
classées et soumis à la réglementation sur l’incinération.
- La cimenterie,
- L’incinération,
- Les grosses chaudières industrielles.
Ces installations fonctionnent sous le coup d’un arrêté d’autorisation d’exploiter qui définissent
généralement le type de déchet, les limites de composition des déchets ainsi que les quantités
annuelles de déchets admissibles.
Ainsi, les CSR utilisés doivent répondre à la nomenclature des déchets fixés par l’arrêté.
Les données suivantes sont étudiées pour chaque CSR avant toute utilisation :
Les combustibles de substitution tels que pneus, bois, papier, résidus de broyage automobile, huiles
usagées, sciures de bois imprégnées, solvants, etc., sont utilisés en toute sécurité.
Tous les déchets ne peuvent être valorisés en cimenterie en Belgique. En effet, la destruction des
déchets est soumise à autorisation administrative. Les déchets doivent satisfaire à un cahier des
charges strictes et après une identification claire du processus générateur.
Les cimentiers font donc en sorte de pouvoir établir que les déchets sélectionnés ne présentent
aucun risque pour les employés, les riverains et les utilisateurs de ciments.
L’industrie cimentière effectue des mesures systématiques au niveau de la cheminée de ses fours
sous le contrôle de l’état et de laboratoire agréés.
La valorisation se développe entièrement dans le cadre d’une directive européenne, transposée par
l’arrêté du gouvernement wallon du 27/02/2003 portant sur les conditions sectorielles relatives aux
installations d’incinération et de co-incinération de déchets, traduite dans les permis et est soumise
à l’autorisation des autorités compétentes.
De plus l’injection de déchets dans les fours est règlementée de manière très précise afin que ces
combustibles soient utilisés dans des conditions optimales garantissant leur destruction.
Les émissions de poussières, de NOx, de dioxines, de furannes, de SO2, de HCl, de HF et de
métaux lourds sont strictement contrôlées.
Etude de l’arrêté d’autorisation d’exploiter de l’installation four-chaudière qui brûle des CSR issus
du TMB (tri, broyage, séchage biologique) pour faire de la vapeur (40bars) qui passé dans une
turbine produit de l’électricité et de la vapeur (12 bars).
La vapeur et l’électricité sont utilisées sur le site, l’excédent d’électricité est envoyé sur un réseau
externe.
Equipements
Four à lit de sable fluidisé où est injecté le combustible. Dimensionnement 4,25 t/h, 19,26 MJ/kg
Traitement des fumés : injection de chaux+filtre à manche
Conditions de combustion
L’exploitation doit permettre de respecter les points suivants :
- Carbone organique total dans les cendres et mâchefers < 3% du poids sec de ces matériaux
- Ou perte au feu < 5% de ce poids sec,
- 850°C pendant 2s.
Du point de vue technique, le système de combustion le plus utilisé pour les CSR est le type à lit
fluidisé. Les rendements énergétiques sont plus importants que pour un système à combustion par
grille, mais les lits fluidisés demandent une qualité de CSR plus importante (homogénéité du PCI, de
la granulométrie fine).
Au niveau du traitement des fumées, toute installation valorisant des CSR doit être dotée d’un
système de traitement des fumés capable de répondre aux exigences des règlementations sur
l’incinération.
Du point de vue règlementaire, les autorités limitent les quantités de CSR admissibles et imposent la
qualité ainsi que le suivi des flux entrants.
Les données recensées dans ce chapitre sont issues du Rapport final WRC Réf : CO5087-4
« REFUSE DERIVED FUEL, CURRENT PRACTICE AND PERSPECTIVES (B4-
3040/2000/306517/MAR/E3) » - Juillet 2003, des informations disponibles sur les sites internet de la
commission européenne (http://ec.europa.eu/) et de la conférence d’Hanovre « International
Symposium MBT 2007 », Mechanical biological treatment and automatic sorting of municipal solid
waste.
.
3.1 L’ALLEMAGNE
3.1.1 Contexte
En Allemagne, l’utilisation de CSR est, comme en France, considéré comme de l’incinération. Dans ce
contexte, une réglementation définit les valeurs limites d’émission polluantes pour les installations
effectuant de la co-incinération.
En Allemagne, les producteurs de combustibles issus de déchets ont créé, tout d’abord, le label RAL
dont le but est de donner une base permettant aux producteurs de garantir les taux de polluants
présents dans les CSR.
Ce label est attribué aux producteurs de CSR qui se conforment aux conditions en garantissant des
qualités constantes.
En conséquence, les CSR doivent respecter les critères donnés en annexes 1 et 2 du système de
garantie de la qualité.
L'annexe 1 contient une liste avec tous les déchets permis qui sont utilisables comme matière de
base.
L’annexe 2, indique des valeurs qui doivent être respectées.
Les systèmes de suivi qualité sont en deux phases. Ces systèmes indiquent les modes de
prélèvement, les méthodes pour calculer les valeurs moyennes, le suivi du procédé, le report
d’information automatisé.
En 2001, la norme RAL-GZ 724 Quality Assurance of Solid Recovered Fuels fut publiée donnant ainsi
plus de poids au label RAL.
3.1.2 Gisement
En Allemagne, la capacité de CSR produit par le biais du TMB, provenant donc des ordures
ménagères est de 1 Mt/an (rapport WRC 2003).
Un problème se pose quant à la collecte d’informations sur les CSR issus de déchets non ménagers
et non dangereux, ces déchets ne sont pas sous le contrôle des autorités, les informations sur cette
fraction sont donc rares. Une estimation a toutefois été faite dans le Rapport final WRC Réf : CO5087-
4 « REFUSE DERIVED FUEL, CURRENT PRACTICE AND PERSPECTIVES (B4-
3040/2000/306517/MAR/E3) » - Juillet 2003 : la production de CSR dans ce secteur serait entre 18 et
26 Mt/an constituée de boues, d’emballages, de plastique, de pneus, de papier, de résidus
d’animaux…
En Allemagne, la filière de production de CSR issue de TMB est encore en développement. La qualité
de ces combustibles doit encore être améliorée pour développer le marché selon l’Agence Fédérale
de l’Environnement.
Etude RECORD n° 06-0225/1A 83
D’un autre côté les experts estiment qu’à court terme, il y aura un manque de production de CSR en
Allemagne, même si aujourd’hui, la production de CSR est estimée à 6 Mt/an !
La production de CSR est aussi influencée par la réglementation relative à l’enfouissement qui impose
un seuil minimum de 6 000 kJ/kg pour les déchets enfouis.
3.1.3 Utilisation
Il existe 70 installations autorisées à accepter des CSR. L’utilisation principale des CSR en Allemagne
a lieu dans les cimenteries, au total 31 installations accueillent 1 Mt/an. Les principaux utilisateurs
sont les cimentiers.
Ces combustibles sont co-incinérés en plus petite quantité dans l’industrie du papier, de l’acier, dans
les fours à briques et les installations de production d’énergie.
En ce sens l’Allemagne semble être le pays le plus développé au niveau de l’utilisation de CSR en
Europe.
3.2.1 Contexte
Du point de vue règlementaire, les autrichiens sont soumis depuis 2002 à une directive nationale sur
les traitements mécano-biologique des déchets.
Cette directive donne un « état de l’art » de la technologie à respecter pour limiter les émissions de
polluants et le contrôle de ces derniers. Ce document succède aux normes ÖNORM S2202 et 2024
qui donnaient des normes de qualité pour les produits sortants des installations de TMB.
En Autriche, il existe des décrets qui réglementent la co-incinération et l’utilisation des CSR ; L’un
émis par le ministère de l’environnement et l’autre par le ministère des finances.
Les valeurs limites pour les émissions de polluants en co-incinération sont différentes pour l’industrie
cimentière et les autres utilisateurs. L’industrie cimentière se voit contrainte à respecter les valeurs
limites les plus rigoureuses.
La réalisation du document a commencé en mai 2001 et a été fini mai 2003. Le résultat sert de base à
une norme comme celle produite par l’Allemagne (RAL).
3.2.2 Gisement
er
Depuis le 1 janvier 2004, les déchets non traités sont interdits en décharge. Afin de répondre à cette
législation le tri mécano biologique s’est développé en parallèle de l’incinération.
Les installations de tri mécano biologique sont en général couplées avec une installation de
valorisation énergétique des CSR issus de ce pré-traitement, car la réglementation implique
notamment que les déchets enfouis doivent avoir un PCI < 6 000 kJ/kg.
En 2001, la répartition des produits sortant des TMB était la suivante : 45% recyclés, 40% enfouis,
15% incinérés.
Les cimenteries sont aussi de fortes consommatrices de CSR comme les huiles, les solvants, les
déchets de papier et de pneus.
En Autriche, 50% des déchets de pneus, sont utilisés par les cimenteries et en plus petite quantité
dans les industries de la chimie et de la métallurgie.
3.3.1 Contexte
En Belgique, la production et l’utilisation des CSR sont réalisées dans 2 régions uniquement (la
Wallonie et la Flandre). Selon les 2 régions, la réglementation diffère :
- En Flandre :
Les installations qui utilisent les CSR doivent respecter les normes d’émission établies par la
directive 2000/76/CE relative à l’incinération des déchets.
Les unités utilisant du bois ou du charbon sont uniquement autorisées à co-incinérer des déchets
de bois non traités et des déchets de bois similaires aux déchets de bois non traités.
- La Wallonie :
3.3.2 Gisement
La production de CSR en Flandre est présentée dans le tableau suivant :
3.3.3 Utilisation
Les CSR produits en Flandre sont envoyés dans des cimenteries en Wallonie, France et Allemagne
car il n’existe ni cimenteries, ni industries capables d’accepter les CSR en Flandre.
3.4.1 Contexte
Les limites d’émission des incinérateurs de déchets dangereux et non dangereux sont identiques.
D’après le plan national de gestion des déchets, les objectifs à l’horizon 2006 étaient d’atteindre
17,7% de valorisation énergétique. Un plan de promotion des énergies renouvelables a été élaboré
afin de respecter les objectifs du protocole de Kyoto.
L’objectif est que d’ici 2010, 12% de l’énergie primaire utilisée soit produite à partir d’énergie
renouvelable.
Les différentes énergies renouvelables sont développées dans ce plan (biomasse, solaire, valorisation
des déchets) sans jamais clairement introduire le terme de CSR. Ce qui pourrait laisser penser que
cette source n’est pas officiellement considérée comme une énergie renouvelable.
3.4.2 Gisement
En Espagne, même si les CSR ne sont pas identifiés comme éventuelle source d’énergie
renouvelable et ne sont dans pas intégrés dans les plans de gestion des déchets, leur utilisation existe
pour certains fours à ciment ou à brique. Ainsi, sans pouvoir parler de normes, une classification est
utilisée pour cadrer l’utilisation de ces combustibles.
Quatre catégories sont distinguées dont trois représentent des combustibles solides :
3.4.3 Utilisation
En Espagne, les CSR sont utilisées depuis un grand nombre d’année dans les cimenteries et les fours
à briques.
11 cimenteries ont l’autorisation d’intégrer des CSR à leur système de production. La majorité co-
incinère des huiles usagées.
3.5.1 Contexte
Les installations acceptant des déchets comme combustible sont régies par la réglementation des
installations classées pour la protection de l’environnement sous les rubriques 167C et 322 B4.
Cette réglementation établit les valeurs limites de rejets et d’émissions de ces installations ainsi que
les critères d’obtention de l’autorisation d’exploiter délivrée par le Préfet.
Des discussions sont en cours au niveau du ministère pour clarifier la réglementation relative à la
combustion de déchets de biomasse dans les installations de combustion.
3.5.2 Gisement
Il existe en France, 2 unités récentes de tri mécano biologique de déchets ménagers dont l’objet
principal est de stabiliser les déchets avant stockage. Ces unités conduisent également à la
production d’une fraction combustible qui est aujourd’hui enfouie par manque de débouché local.
On souligne l'intégration croissante dans les PDEDMA de projection de réalisation d'installation TMB.
Ces installations prennent généralement l'appellation de centre de valorisation organique ou encore
de centre de tri sélectif des déchets ménagers résiduels.
En France, la filière actuelle de fabrication et d’utilisation de CSR s’est surtout développée à partir des
gisements de déchets industriels à destination des cimentiers. Les principales sources sont les
déchets de bois et de pneumatiques.
En France, Il est difficile de trouver les entreprises commercialisant des CSR, même si des projets
sont en cours, ils restent confidentiels. Cela montre bien l’état d’esprit actuel où même si la législation
n’est pas encore définitivement formalisée en France, les acteurs des secteurs de l’énergie et des
déchets commencent à entrer dans le marché des CSR.
Leur initiative est poussée par le développement de cette filière dans le reste de l’Europe (Autriche,
Allemagne, Italie notamment).
Cependant, les CSR issus des déchets ménagers sont à ce jour plus considérés comme un sous
produit résiduel à éliminer qu’en tant que finalité de production.
3
Selon l’Association Technique de l’Industrie des Liants Hydrauliques (ATILH)
4
Selon (ATILH)
Etude RECORD n° 06-0225/1A 92
3.6 L’ITALIE
3.6.1 Contexte
La réglementation italienne a établi une procédure de simple notification (au lieu d’une demande
d’autorisation complète) aux autorités avant de débuter l’utilisation de CSR issus des déchets
ménagers. Cette activité étant définie comme une opération de valorisation comme exprimée dans la
directive 91/156/CE.
Ainsi des critères de qualité minimum des CSR, et une liste des déchets pouvant être utilisés comme
combustibles secondaires ont été établis. Les critères de qualité sont relatifs aux différents polluants
et au pouvoir calorifique des CSR.
En Italie, la norme UNI 9903 Non mineral refuse derived fuels RDF a été publiée en 1992.
Le tableau ci après reprend les valeurs limites des caractéristiques utilisées comme paramètres dans
cette norme.
Les CSR en Italie sont une composante importante de la stratégie de gestion des déchets du pays.
Ce mode de traitement évite ainsi l’investissement dans des incinérateurs de déchets de grandes
capacités.
3.6.2 Gisement
Il existe en Italie 41 installations TMB avec une capacité totale de 4.3Mt. Seulement 16 de ces
installations peuvent produire des CSR avec un pouvoir calorifique répondant aux exigences de la
nouvelle réglementation.
3.6.3 Utilisation
L’utilisation des CSR se fait majoritairement dans les cimenteries (5 cimenteries qui traitent 4.6Mt).
L’usage de CSR dans les centrales thermiques est peu commune en Italie, des expérimentations sont
en cours.
Un projet Seq Cure (décembre 2006 à février 2010) a pour but d’étudier le cycle du carbone depuis
l’utilisation de boues d’épuration pour produire de la biomasse qui servira de combustible de
substitution.
Ce projet doit montrer une diminution de la production de gaz à effet de serre dans le cycle
agriculture-production d’énergie-consommateur.
3.7.1 Contexte
La loi sur la protection de l’environnement régit la co-incinération des déchets et ses émissions.
Les restrictions relatives à la mise en décharge sont parmi les plus contraignantes au sein de l’Union
Européenne : la liste des déchets acceptés est réduite et la taxe d’enfouissement favorise
l’incinération.
Ce sont les provinces qui délivrent les permis de co-incinération et dans le cas des déchets
dangereux, ils doivent être demandés au niveau national.
3.7.2 Gisement
3.7.3 Utilisation
Comme l’indique le tableau ci-dessous, la capacité d’incinération des déchets aux Pays-Bas est
insuffisante. Il existe 30 installations industrielles acceptant les CSR dans le but de produire de
l’énergie. La majorité des combustibles de deuxième génération est utilisée dans des centrales
thermiques.
3.8.1 Contexte
Le plan national Finlandais prévoit 70% de valorisation pour les déchets ménagers. Cet objectif ne
peut être atteint sans la valorisation des déchets comme combustible.
- Déchets ménagers,
- Déchets des industries forestières,
- Déchets de construction/démolition,
- Pneus usagés.
En 2000, la norme SPS 5875 qui définit la qualité et le mode de production des CSR à été crée. Ainsi
des critères de qualité sont établis avec des valeurs limites en fonction des classes de CSR. Les
impuretés présentes dans les déchets ménagers représentent une barrière au développement des
déchets comme combustibles.
De même que pour la norme allemande, les annexes de la norme finlandaise définissent des seuils
pour la présence de métaux lourds mais aussi décrivent le cadre dans lequel les analyses et les
prélèvements doivent être réalisés.
Par rapport à la norme allemande, la norme finlandaise divise les déchets en trois classes de qualité.
Dans la caractérisation des CSR en Finlande, sept éléments sont analysés.
Rapport final WRc Réf : CO5087-4 « REFUSE DERIVED FUEL, CURRENTPRACTICE AND
PERSPECTIVES (B4-3040/2000/306517/MAR/E3) » - Juillet 2003 – Appendix B
[40 - Caractérisation des CSR en Finlande]
Les déchets ménagers sont en général classés II ou III. La co-combustion de cette classe requière
des investissements supplémentaires pour traiter les émissions.
En ce qui concerne les pneus, un objectif de valorisation à 90% a été fixé. Avec comme priorité, la
réutilisation, la valorisation matière et en dernier lieu la valorisation énergétique.
3.8.3 Utilisation
En Finlande, la norme SFS 5875 Solid et la classification REF classe I à III qui en résulte ont permis
de cadrer l’utilisation des combustibles issus de déchets pour des utilisations dans l’industrie
cimentière, l’industrie papetière, des installation de production d’énergie et des installations de
gazéification.
La Finlande possède peu d’installations d’incinération. A la suite du tri des déchets ménagers, la
partie sèche pourrait être utilisée comme CSR.
L’industrie du bois avec ses gros volumes de déchets, a récemment mis en place des installations
multi-fuel qui peuvent intégrer des déchets non recyclables en plus des déchets de bois. En Finlande,
le bois n’est pas classifié en tant que déchet.
De plus, certaines chaudières finlandaises avec un niveau technique élevé utilisent des CSR pour une
production qui se veut efficace et avec des niveaux d'émission bas. L’utilisation de CSR dans les
chaudières multi-carburant finlandaises est admise depuis de nombreuses années.
Ces dernières années les industries papetières ont utilisé de plus en plus de combustibles
secondaires. Ainsi, dans l’industrie du papier, 80% de l’énergie utilisée provient de CSR (bois et
papier principalement) classés REF.
3.9.1 Contexte
Le Danemark produit un peu moins de 13 millions de tonnes de déchets chaque année. La collecte et
les traitements (avec un maximum de recyclage) sont réalisés par des organismes publics. De même
que les autres pays membres de l’UE, le Danemark est bien avancé dans la gestion des déchets.
Cependant, le Danemark exploite une grande partie de l’énergie contenue dans les déchets par
l’incinération (32 incinérateurs en 2003), ce qui la distingue de beaucoup d’autres pays d’Europe.
Au Danemark, les limites d’émission des incinérateurs sont établies dans la réglementation Danoise et
s'appliquent aussi pour les installations co-incinérant les déchets comme combustibles.
L’objectif à venir du Danemark est de remplacer l'incinération par le recyclage. La politique danoise
favorise plus l’incinération à l’enfouissement mais l’objectif à long terme est de recycler encore plus.
Par exemple, le papier, le carton, les déchets organiques des ménages, et les déchets d’équipements
électroniques et électriques doivent être réutilisés. Il en sera de même pour les déchets industriels.
Le Danemark avait l'habitude de concentrer ses efforts principalement sur la limitation de la production
de déchets, l’augmentation de la part de recyclage et la diminution des tonnages enfouis. Ces aspects
sont encore importants mais le but est maintenant d’utiliser au mieux les ressources contenues dans
les déchets, d’accroitre la qualité des traitements, et de poursuivre les efforts pour respecter les
contraintes environnementales.
3.9.2 Gisement
La production de CSR à partir des déchets ménagers n’est pas développée au Danemark et ce dû à
l'importance des coûts de stockage et à l’important développement de l’incinération.
3.9.3 Utilisation
Les fractions de déchets à haut PCI sont utilisées dans des incinérateurs et les opérateurs ne sont
pas prêts à payer un tel combustible.
Les Hauts fourneaux, les cimenteries et quelques industries utilisent les Combustibles Dérivés de
Déchets en co-combustion, issus de leurs propres déchets.
3.10.1 Contexte
La réglementation concernant la co-incinération et ses émissions est celle de la directive européenne
sur l’incinération des déchets dangereux. Cependant les limites d’émissions sont spécifiées dans
chaque permis d’exploiter des installations. Elles sont ainsi adaptées au cas par cas. Dans le cas des
cimenteries, des limites plus strictes sont fixées pour les SO2 et les NOX.
3.10.2 Gisement
50% des déchets ménagers sont valorisés énergétiquement. La fraction avec la plus grande valeur
énergétique est prétraitée afin d’en produire un CSR dont le tonnage produit n’est pas connu. Au total
1,7Mt de déchets sont incinérés en vue d’une valorisation énergétique.
3.10.3 Utilisation
Les CSR sont utilisés dans différentes installations et plus particulièrement dans les cimenteries. Par
contre, aucune donnée n’est disponible sur l’industrie du papier ; ceux-ci brûlant leur propre déchets
de production.
Les centrales thermiques accueillent des CSR provenant de toute l’Europe. Leurs émissions sont
moins contrôlées que les incinérateurs de déchets. En Suède, il existe 3 cimenteries, toutes
autorisées à employer des combustibles alternatifs. Les CSR autorisés sont les pneus, les huiles
usagées, les solvants et les produits synthétiques.
D’une manière générale, le contexte énergétique suédois est favorable au développement des CSR.
En effet, d’ici 2010, la Suède prévoit de produire 60% d’électricité à partir de sources renouvelables.
Ce qui, en Europe, place ce pays en tête de la course à l’électricité verte, juste derrière l’Autriche,
dont l’ambition est d’atteindre 80% à la même date. La Suède se donne 15 ans pour abandonner
définitivement le pétrole. La ministre suédoise du Développement durable Mona Sahlin explique : «Le
gouvernement vient de charger un groupe composé d’industriels, de chercheurs, d’agriculteurs, de
constructeurs automobiles et autres spécialistes de mettre au point cette stratégie ambitieuse, qui
sera proposée au parlement dans quelques mois. Notre indépendance future vis-à-vis des énergies
fossiles nous procurera des avantages considérables, et pas seulement face aux fluctuations du prix
du pétrole qui a triplé depuis 1996» (Novethic, article de V. Smée, le 04/04/06).
Un projet nommé BIAGRO (janvier 2006 à Juin 2009) doit permettre de montrer l’efficacité de la
production et utilisation de bûchette (pellet) de grains, déchets de grains et d’herbes.
Le but est donc de montrer l’efficacité de ce combustible de substitution à petite échelle en termes de
réduction de gaz à effet de serre.
3.11.1 Contexte
La production de CSR à base de déchets ménagers est rare au Royaume-Uni, tandis que l’utilisation
des CSR à haut pouvoir calorifique issus des industries est plus commune. Actuellement la majorité
des déchets ménagers sont envoyés en décharge.
La co-incinération des déchets dans un procédé industriel est soumise à une autorisation d’après la
directive IPPC et contrôlée par l’agence de l’environnement. Les limites d’émission pour l’incinération
des déchets dangereux sont fixées par la directive 94/67/CE. Pour faciliter la co-incinération des CSR,
si leur taux d’utilisation est inférieur à 40%, les obligations liées aux installations d’incinération ne sont
pas de vigueur.
En 1999, l’agence de l’environnement a publié « le protocole d’utilisation des CSR dans les
cimenteries et les fours à chaux » établissant les procédures et obligations à respecter.
3.11.2 Gisement
Le terme de CSR au Royaume-Uni est utilisé pour les déchets de papier, carton, bois, plastique des
déchets des commerces et industries et des déchets ménagers. La composition est donc en général
de 84% de papier/carton, 11% de plastique et 5% de verre, bois, textiles et métaux.
Les 4 installations présentées dans le tableau ci-dessous produisent des CSR à partir des déchets
ménagers et de copeaux de bois. Les données sont issues de l’étude en cours du CTI dans le cadre
du projet QUAVADIS. Les renseignements relatifs à la production effective de CSR n’ont pas été
transmis lors de cette enquête.
Au Royaume-Uni, la filière des TMB est bien moins développée car les impacts environnementaux
sont encore à l’étude. Les autorités ne sont pas convaincues que la filière TMB soit du point de vue
environnemental plus avantageux que les traitements plus anciens (incinération, enfouissement).
3.11.3 Utilisation
Au Royaume-Uni, les CSR produits sont utilisés uniquement dans les cimenteries. L’utilisation dans
d’autres installations (production d’énergie, chaufferie,…) n’est pas encore développée. Ce contexte
semble dû à la qualité des CSR qui n’est pas encore maîtrisée.
Synthèse
D’une part les pays de l’Europe du nord (Pays scandinaves, Allemagne, Autriche) et l’Italie qui
ont été les premiers à adapter leurs installations à l’utilisation de combustibles dérivés de
déchets et qui de fait, sont leaders au niveau du développement des installations de
production et des travaux de normalisation qui doivent permettre de pérenniser la filière.
D’autre part, les pays plus au sud de l’Europe comme la France, le Portugal, la Grèce,
l’Espagne qui n’ont pas encore développés leurs installations vers une maîtrise de la qualité
des CSR. Dans la plus part de ces pays il existe des installations capable de produire des
combustibles dérivés de déchets, mais la qualité de ces derniers empêche leur utilisation. Au
niveau de l’utilisation, la seule principale filière utilisatrice est l’industrie cimentière.
L’appartenance à cette nomenclature nécessite alors l’obtention d’un Arrête Préfectoral d’Autorisation
d’Exploiter qui fixera les conditions d’exploitation.
Cet arrêté est obtenu par le biais d’un dossier de demande d’autorisation d’exploiter (DDAE) qui est
une procédure longue et très coûteuse.
La fabrication de CSR découle d’une succession d’étapes : Tri, broyage, séchage et conditionnement.
Ces activités, d’où proviennent les CSR, sont soumises à la réglementation ICPE sous les rubriques
suivantes :
Rubrique des
Activité du fabricant
ICPE
Unités de traitement qui produisent des CSR à partir de déchets ménagers
322 B
(Stockage et traitement des ordures ménagères et autres résidus urbains)
322 A Station de transit des ordures ménagères et autres résidus urbains
Unités de traitement qui produisent des CSR à partir de déchets industriels
167 C (Installations d’élimination de déchets industriels provenant d’installations
classées – traitement ou incinération)
167 A Station de transit de déchets industriels provenant d’installations classées
Dépôt ou triage de matières usagées combustibles à base de caoutchouc,
98 bis
élastomère, polymère.
[43 - Classement des unités de production des CSR]
Selon la Circulaire du 17 mars 2003 relative à la nomenclature des activités liées aux déchets, les
installations de transit de déchets situées dans l’enceinte même de l’établissement qui les produit ne
sont pas classées ICPE.
Pour les utilisateurs de CSR issu d’autres installations, le stockage ou l’entreposage peuvent être
soumis à la réglementation ICPE. La rubrique à laquelle ils sont soumis dépend d’une part de l’origine
des CSR (ménager, industriels, gisement mono matériaux…) et d’autre part de la quantité stockée.
Rubrique des
Activité du fabricant
ICPE
322 A Station de transit des ordures ménagères et autres résidus urbains
167 A Station de transit de déchets industriels provenant d’installations classées
Dépôt ou triage de matières usagées combustibles à base de caoutchouc,
98 bis
élastomère, polymère.
Stockage de matières, produits ou substances combustibles en quantité
1510
supérieure à 500t dans des entrepôts couverts
1530 Dépôt de bois, papier, carton ou matériaux combustibles analogues
La loi stipule que les installations utilisant ou réceptionnant des déchets sont soumises à la
réglementation des ICPE.
Les CSR ayant actuellement le statut de déchet, les installations de la filière relèvent donc des ICPE.
Cependant, comme l’indique le tableau ci-dessous, l’activité de combustion est aussi régie par la
nomenclature des ICPE, indépendamment du statut de déchet que peuvent avoir les CSR.
Ainsi le tableau ci-dessous recense les rubriques auxquelles peuvent être soumis les utilisateurs de
CSR :
La valorisation énergétique des déchets est réalisée depuis de nombreuses années dans différents
domaines industriels, dont :
- fonderies de fonte,
- fonderies de métaux tels que le plomb, le cuivre, le zinc, le laiton...,
- verreries,
- papeteries,
- cimenteries (apport de minerais, de cendres volantes, ...).
Ainsi, l’ensemble de la filière des CSR est soumis à un moment ou à un autre, à la réglementation des
ICPE ce qui n’est pas pour faciliter son développement.
En effet, tout industriel voulant intégrer des CSR comme substitut de combustible devra, s’il n’est pas
déjà répertorié sous les rubriques ci-dessus, réaliser une demande d’autorisation.
La note du 11 août 1994 laisse la possibilité d’utiliser la rubrique ICPE 2910 B (combustibles non
commerciaux assimilés) pour assimiler un déchet à un combustible.
Cette note indique la démarche générale à suivre sans qu’aucun protocole précis ne soit défini. Des
objectifs non quantifiés sont indiqués, libre au détenteur du déchet de tenter à ses frais d’atteindre ces
objectifs. Les cas d’utilisation restent très peu fréquents.
Selon l’Arrêté du 9 septembre 1997 relatif aux installations de stockage de déchets non dangereux et
selon la Circulaire du 17 mars 2003 relative à la nomenclature des activités liées aux déchets
(installations classées).
La durée d’entreposage d’un déchet doit rester inférieure à 1 an avant élimination et 3 ans avant
valorisation, sauf cas particuliers, dont l’entreposage des farines animales.
Au-delà, l’installation est à considérer comme une installation de stockage, conformément à l’arrêté
ministériel du 9 septembre 1997 modifié relatif aux installations de stockage de déchets ménagers.
Il est préférable de parler d’entreposage des CSR plutôt que de stockage pour éviter les confusions
avec les installations de stockage de déchets non dangereux.
De plus chaque rubrique des ICPE listée au paragraphe ci-dessus est couverte par une
réglementation associée incluant des prescriptions particulières pour le stockage des matériaux.
Le document de référence sur les meilleures techniques disponibles dans l’industrie du ciment
et de la chaux (BREF « Ciment et chaux ») fournit les préconisations suivantes pour le
stockage des combustibles dans les cimenteries :
« Le charbon brut et le coke de pétrole sont stockés dans les mêmes conditions que les
matières premières, c'est-à-dire le plus souvent à l'abri, dans un espace couvert. La
constitution à l'extérieur de stocks compactés et volumineux est réservée au stockage de
longue durée. Ces stockages de matières premières sont parfois semés d'herbe pour prévenir
l'érosion par la pluie et le vent. Leurs eaux de ruissellement posent un problème, mais elles
peuvent être recueillies et traitées grâce à la construction de radiers étanches en béton. Le
respect des règles normales relatives au compactage et à la hauteur des stocks de charbon à
teneur relativement élevée en matières volatiles permet d'éviter le risque d'une inflammation
spontanée en cas de stockage prolongé.
Le charbon et le coke de pétrole pulvérisés sont stockés uniquement en silos. Pour des
raisons de sécurité (danger d'explosion en cas de feu couvant ou de décharge d'électricité
statique) ces silos doivent être munis d'un système d'extraction de matière et être équipés des
systèmes de sécurité standard. »
En France, les CSR sont considérés en tant que déchets comme dans le reste de l’Europe.
Leur utilisation se fait exclusivement en cimenterie même si des constructeurs et certains grands
groupes liés à l’activité du déchet annonce que des projets sont en cours dans les secteurs privé et
public.
Le contexte règlementaire en France est favorable au développement de la filière des CSR. De même
que dans le reste de l’Europe, les objectifs de réduction de mise en centre d’enfouissement poussent
à la recherche de nouveaux débouchés pour les déchets en plus du recyclage, de la valorisation
organique et de l’incinération mise à mal par l’opinion publique.
- réduire de 3% par an les émissions de gaz à effet de serre pour atteindre une division par
quatre de ces émissions d'ici à 2050 (Plan Climat, 04)
Cependant le développement à court terme que l’on peut attendre en France ne pourra être similaire à
l’Allemagne ou à l’Autriche, où l’activité de production de CSR de qualité a pris de l’avance par rapport
au reste de l’Europe.
En France la filière OMR en mélange ne facilite pas la production de CSR « maîtrisés, calibrés
propres ». Le tri sélectif des fractions organiques (en Allemagne par exemple) est une étape facilitant
la reconnaissance des CSR. Le déchet source est moins pollué par la fraction organique, réduisant
les opérations permettant d’aboutir à des « déchets combustibles propres ».
Après l’acceptation de l’utilisation des CSR comme combustible de substitution, qui sera appuyée par
le travail du Comité de Travail 343 relatif aux normes, il faudra être capable de produire des CSR de
qualité sur le territoire national pour que les utilisateurs ne soient pas tentés de se procurer des CSR à
l’étranger.
Cette situation n’était pourtant pas jouée d’avance même si la France connaît un contexte
règlementaire autour des installations de Traitement Mécano Biologique moins contraignant qu’en
Allemagne ou en Autriche. On aurait pu croire que ce type d’installation susceptible de produire des
CSR aurait plus de facilité à se développer, mais ce n’est pas le cas. La quantité d’installation de ce
type reste plus importante en Allemagne.
Il est vrai que le risque financier est élevé pour les installations produisant essentiellement des CSR.
Faute de débouché, il faudra éliminer les CSR produit en incinération ou en centre d’enfouissement.
Le rôle joué par les cimentiers reste dans cette tendance de coûts supplémentaires pour la reprise de
CSR et ne rassure pas les potentiels producteurs.
Il n’est pas évident de décrire le pouvoir des cimentiers au niveau du développement de la filière, mais
ces derniers ayant déjà assumés les contraintes liées à l’utilisation des CSR, ne voudraient pas devoir
payer un combustible moins efficace que les combustibles traditionnels.
Sans intérêt financier, le seul avantage pour eux resterait l’aspect protection environnemental lié à la
production d’énergie à partir de CSR contenant de la biomasse.
La loi du 13 juillet 2005 relative au programme fixant les orientations de la politique énergétique est la
transcription de la directive européenne 2001/77/CE développée dans la partie énergie.
Comme le montre le tableau ci-dessus, cette loi instaure l’obligation d’économies d’énergies ou de
certificat d’économies d’énergie, à tout vendeur d’électricité, de gaz de chaleur ou de froid à des
consommateurs et dont la vente excède un seuil.
Dans le cas d’équipement permettant de remplacer une source d’énergie non renouvelable par une
source d’énergie renouvelable pour la production de chaleur dans un bâtiment, un certificat
d’économie d’énergie peut être délivré.
Toutefois, les économies d’énergies réalisées dans les installations classées ou celles qui résultent
exclusivement du respect de la réglementation en vigueur ne donnent pas lieu à délivrance de
certificats d’économies d’énergie.
Les énergies renouvelables sont définies dans cette loi comme « les énergies éolienne, solaire,
géothermique, houlomotrice, marémotrice et hydraulique ainsi que les énergies issues de la
biomasse, du gaz de décharge, du gaz de stations d’épuration d’eaux usées et du biogaz ».
De plus, la biomasse y est définie comme « la fraction biodégradable des produits, déchets et résidus
de l’agriculture, y compris les substances végétales et animales, de la sylviculture et des industries
connexes ainsi que la fraction biodégradable des déchets industriels et ménagers. » (Directive
européenne 2001/77/CE du 27 septembre 2001).
Ainsi, sous certaines conditions, les CSR peuvent être caractérisés d’énergie renouvelable et donner
lieu à un certificat d’économie d’énergie. Ce certificat pourrait devenir un moteur de la filière.
Le marché créé pour les quotas de CO2 devra aussi être un moteur du développement de la filière.
Pour les grands industriels, toute émission de C02 due à la production d’énergie à partir de biomasse
(CO2 « neutre ») ne sera pas comptabilisé dans le total annuel et permettra soit de ne pas dépasser
les quotas autorisés, soit dans le meilleur des cas permettre de revendre des crédits de C02 à
d’autres industriels.
Le paragraphe suivant s’atèle à estimer le gisement de déchets utilisable en qualité de CSR pour la
France.
Ces données non exhaustives montrent un gisement potentiel de plus de 3,5 Mt de déchets
susceptible d’être valorisés en tant que CSR en France.
Une partie de ces déchets, notamment pneus et bois, sont déjà valorisés en tant que combustibles de
substitution mais le reste du gisement n’est pas exploité en tant que tels.
En effet aujourd’hui, il est encore risqué d’investir dans une installation coûteuse (tri, broyage, …) pour
traiter ces déchets en vue d’une fabrication de CSR, sans avoir la garantie de trouver des débouchés
et de « coller » à la réglementation encore floue.
Le marché des CSR étant en train de se développer, entraînant avec lui le développement de la
législation, il est difficile d’entrer en contact avec les acteurs de cette filière et principalement en
amont, c'est-à-dire la production de CSR.
Pour des raisons de confidentialité, les personnes liées à la production de CSR (fabricants
d’équipements, exploitants…) ne veulent pas entrer dans les détails techniques, économiques, ni
dans l’aspect logistique.
La recherche d’information pour cette étude est donc doublement freinée à la fois par la difficulté de
cibler les acteurs, les termes employés, et par la difficulté de communication avec les acteurs
identifiés qui voient comme un atout pour le futur marché cette rétention d’information.
De plus, la confusion des termes rend les interprétations des données difficiles et ne permet pas
toujours de définir la juste vocation des produits composés.
Par exemple, certains constructeurs ne distinguent pas l’incinération dans un incinérateur et la co-
incinération dans les installations industrielles. Cette même confusion se retrouve dans les bilans
chiffrés où sont regroupés les tonnages de déchets incinérés avec et sans récupération d’énergie, co-
incinérés en tant que combustibles de substitution.
Afin de comprendre et anticiper l’évolution de la filière des CSR, il est intéressant d’identifier l’acte de
naissance des CSR et qui porte la filière aujourd’hui et enfin quels sont les enjeux.
L’origine du CSR reposerait initialement sur un objectif de coût évité. La filière semble s’être
structurée d’elle-même de par l’Europe, sans cadre règlementaire ou technique commun jusqu’à peu.
Le développement permanent de la filière CSR repose quant à lui sur la valeur ajoutée qu’apporte le
CSR vis-à-vis de l’incinération de déchets bruts. Le CSR est stockable, stable, possède les qualités
pour une substitution performante et est intégrable en processus industriel.
Les constructeurs qui fabriquent déjà des équipements dédiés à la production des CSR existent. Des
installations produisent déjà des CSR et principalement en Italie, Allemagne, Pays Bas, Autriche, et
pays Scandinaves. En Allemagne notamment on conçoit les systèmes de production de CSR de
seconde génération avec des techniques optimisées et un combustible prévu pour s’adapter aux
exigences des utilisateurs.
L’Italie (67%), les Pays-Bas (14%) et l’Allemagne (6,5%) disposent à eux seuls de 87% de la capacité
de traitement. Les Pays-Bas disposent vraisemblablement des installations dotées des plus grosses
capacités.
Un des freins techniques au développement des CSR est la non adaptation des CSR vis-à-vis des
systèmes de combustion existants (fours, chaudières…). Concrètement, le CSR doit être de bonne
qualité (PCI, composition chimique pauvre en chlore, faible teneur en métaux lourds, teneur en eau,
Etude RECORD n° 06-0225/1A 111
granulométrie, homogénéité), et produit en quantité suffisante pour assurer un approvisionnement
régulier aux utilisateurs, car eux-mêmes doivent assurer une production régulière.
L'obstacle principal à un développement important et à long terme d'un marché de CSR est lié aux
diverses qualités existantes de tels combustibles. En effet, principalement en raison de la diversité de
déchets bruts et de la grande variété de procédés de production de CSR, il est à peine possible de
décrire tous les combustibles dérivés de déchets produits. En plus, en raison de l'hétérogénéité
intrinsèque des déchets traités, les propriétés chimiques et physiques du combustible ne sont pas
constantes ce qui est un inconvénient majeur pour les utilisateurs finaux.
Une des solutions pour surmonter ces difficultés liées à la perception des CSR et donc pour
augmenter l'intérêt et la confiance de public est de normaliser la production à l’échelle européenne.
Ainsi, la réglementation et la normalisation autour des CSR doivent se développer pour permettre une
rationalisation de cette filière en donnant un cadre pour les échanges commerciaux en toute sécurité
aussi bien pour le fournisseur que pour l’utilisateur.
Actuellement, la nomenclature NAPFUE est la seule à reconnaitre comme premier atout le caractère
combustible des CSR et à identifier clairement les combustibles dérivés des déchets.
Les CSR ont donc une existence normative même si elle est naissante. Il est notable d’indiquer
qu’elle est axée sur la dimension « pollution environnementale ».
Cependant le manque de classement constaté laisse place aux interprétations. Cette « liberté » ne
freine pas le développement de la filière mais a contrario ne l’oriente pas hormis sur le critère
environnemental.
La notion de statut règlementaire des CSR, considérés comme un déchet, apparaît à ce jour un
élément essentiel. L’utilisation de CSR est une opération d’élimination et se trouve en dernière
position relativement à la hiérarchie établie pour classer les opérations de traitement.
Les nouvelles réglementations, les contraintes écologiques et les technologies disponibles incitent de
plus en plus à considérer la gestion des déchets dans le cadre d'une approche multi-filières.
Cette approche multi-filière consiste, dans la mesure du possible et compte tenu de considérations
économiques, à mettre en œuvre différentes techniques adaptées à la récupération et/ou au
traitement des différentes fractions constitutives des déchets.
Imposée aux collectivités locales et territoriales la mise en place des schémas de traitement multi
filières au niveau des déchets des ménages, suivi par les administrations, les services publics et
collectifs, publics ou privés a augmenté la puissance de génération de gisements séparatifs.
Les secteurs industriels et tertiaires ont maintenant largement emboîté le pas et mis en place le tri à la
source, générant un gisement conséquent de papier-cartons, plastiques, bois (secteur des services,
transport, commerce de détail) et de métaux, caoutchouc, textile (secteur industriel), et faisant appel
aux schémas multi-filières gérés par les prestataires privés.
L’ensemble de ces schémas multi-filière, publics et privés, constitue la source du gisement principal
des CSR.
Il est intéressant d’observer que la maîtrise du gisement source de CSR par les privés se retrouve au
niveau des pays présentant le plus fort taux de développement de la filière (Italie, Pays-Bas,
Allemagne, Pays Nordiques), ce qui pourrait faciliter l’écoulement du combustible, lui-même réalisé
dans des installations privées. Le gisement dans ce secteur présente l’avantage de pouvoir
efficacement séparer à la source les déchets.
Concernant le gisement d’origine public ou municipal, issus des schémas de collectivités, les
installations TMB sont les porteuses de la filière.
Il est intéressant de souligner que certains pays ont d’ors et déjà mis en place une réglementation qui
donne comme finalité la production d’un CSR, comme en Allemagne, alors que la France considère
les TMB comme producteurs de compost sans identifier une filière CSR.
Il apparaît intéressant de pousser l’étude vers une identification plus précise de ces schémas en
distinguant les porteurs, publics ou privés et les déchets gérés.
Réglementaires
Directive 1999/31/CE du conseil du 26/04/1999, relative à la mise en décharge.
Directive 2006/12/CEE du Parlement européen et du Conseil, du 5 avril 2006, relative aux déchets.
Directive 75/442/CEE du Conseil du 15 juillet 1975 relative aux déchets.
Directive 2000/76/CEE du Parlement européen et du Conseil du 4 Décembre 2000 sur l’incinération
des déchets.
Directive 2001/77/CEE du Parlement européen et du Conseil du 27 septembre 2001 relative à la
promotion de l'électricité produite à partir de sources d'énergie renouvelables sur le marché intérieur
de l'électricité.
Arrêté ministériel du 8 juillet 2003 relatif aux critères et méthodes d'évaluation des propriétés de
dangers d'un déchet.
Circulaire du 17 mars 2003 relative à la nomenclature des activités liées aux déchets.
Arrêté ministériel du 9 septembre 1997 relatif aux installations de stockage des déchets non
dangereux.
Décret n°2002-540 du 18 avril 2002 relatif à la cla ssification des déchets.
Décret n° 2005-635 du 30 mai 2005 relatif au contrô le des circuits de traitement des déchets
Nomenclatures et classements
Nomenclature européenne NAPFUE
Nomenclature ONU (ADR)
Liste européenne des déchets (EURAL)
Bibliographiques
BREF « Ciment et chaux » - 2001
BREF « industries de traitement des déchets » - 2006
« Solid Recovered Fuels-Contribution to BREF Waste Treatment » Th. Pretz, A. Khoury, R. Uepping,
Th. Glorius, J. van Tubergen (ERFO „European Recovered Fuel Organisation“); 92 Seiten; 2004
Rapport final WRC Ref: CO5087-4 « REFUSE DERIVED FUEL, CURRENT PRACTICE AND
PERSPECTIVES (B4-3040/2000/306517/MAR/E3) » - Juillet 2003
CEMBUREAU – Rapport d’activité 2005
Résolution législative du Parlement européen sur la proposition de directive du Parlement européen et
du Conseil relative aux déchets.
Arrêts de la Cour de Justice Européenne du 13 février 2003
« International Symposium MBT 2007 », Mechanical biological treatment and automatic sorting of
municipal solid waste.
Mechanical-Biological-Treatment : a Guide for Decision Makers Processes, Policies and Markets,
Juniper Consultancy Services Ltd, 2005.
Guidelines for the Selection and Use of Fuels and Raw Materials in the Cement Manufacturing
Process december 2005, Word Business Council for Sustainable Development.
Sites Internet
CEN : http://www.cen.eu/
EURITS : http://www.eurits.org/
QUOVADIS : http://quovadis.cesi.it/
ERFO : http://www.erfo.info/
CEMBUREAU : http://www.cembureau.be/
EUCOPRO : http://www.eucopro.org/
FEAD : http://www.fead.be/
ISWA : http://www.iswa.org/
CEWEP : http://www.cewep.com/
AFNOR : http://www.afor.fr/
SENAT : http://www.senat.fr/
ITEBE(institut des bioénergies) : http://www.itebe.org/
Commission Européenne : http://ec.europa.eu/
Combustible Un combustible est une matière qui, en présence d'oxygène et d'énergie, peut
se combiner à l'oxygène (qui sert de comburant) dans une réaction chimique
générant de la chaleur : la combustion.
Installation de co- Installation fixe ou mobile dont l'objectif essentiel est de produire de l'énergie ou
incinération des produits matériels et :
- qui utilise des déchets comme combustible habituel ou d'appoint, ou
- dans laquelle les déchets sont soumis à un traitement thermique en vue de
leur élimination.
Si la co-incinération a lieu de telle manière que l'objectif essentiel de
l'installation n'est pas de produire de l'énergie ou des produits matériels, mais
plutôt d'appliquer aux déchets un traitement thermique, l'installation doit être
considérée comme une installation d'incinération au sens du point 4.
La présente définition couvre le site et l'ensemble de l'installation constitué par
les lignes de co-incinération, par les installations de réception, de stockage et
de traitement préalable sur le site même des déchets ; ses systèmes
d'alimentation en déchets, en combustible et en air ; la chaudière ; les
installations de traitement des gaz d'échappement ; sur le site, les installations
de traitement ou de stockage des résidus et des eaux usées ; la cheminée ; les
appareils et systèmes de commande des opérations d'incinération et
d'enregistrement et de surveillance des conditions d'incinération.
(Directive 2000/76/CEE du 4 décembre 2000)
Elimination Les opérations suivantes sont considérées comme des opérations d’élimination
selon la Directive 2006/12/CEE du 5 avril 2006 :
D 1 Dépôt sur ou dans le sol (par exemple, mise en décharge, etc.)
D 2 Traitement en milieu terrestre (par exemple, biodégradation de déchets
liquides ou de boues dans les sols, etc.)
D 3 Injection en profondeur (par exemple, injection des déchets pompables
Exploitant Toute personne physique ou morale qui exploite ou contrôle une installation de
traitement de déchets à l’origine de la fabrication de CSR.
Producteur Toute personne dont l’activité a produit des déchets (« producteur initial ») et/ou
toute personne qui a effectué des opérations de prétraitement, de mélange ou
autres conduisant à un changement de nature ou de composition de ces
déchets.
(Directive 2006/12/CEE du 5 avril 2006)
Utilisateur Industrie ou installation qui substitue des CSR aux combustibles fossiles utilisés
pour produire l’énergie nécessaire à l’activité de l’installation.
Exemple : cimenterie
Biomasse Définition selon l’Union Européenne dans le cadre du traitement des déchets.
Fraction biodégradable des produits, déchets et résidus des activités agricoles
(y compris substances végétales et animales), forestières et industrielles, de
même que la fraction biodégradable des déchets industriels et ménagers.
Normes à l'étude
Référence Titre Motif Publication
PRCEN/TR Solid recovered fuels - Determination of combustion mars 2008
15716 behaviour
FD CEN/TR Propriétés clés des combustibles solides de récupération Nouvelle février 2007
15508 à utiliser pour établir un système de classification
Les technical supports (CEN/TS), comme le précise les avant-propos européens, sont des "textes
pour application provisoire.
« La période de validité de ces CEN/TS est limitée initialement à trois ans. Après deux ans, les
membres du CEN seront invités à soumettre leurs commentaires, en particulier sur l'éventualité de la
conversion de la CEN/TS en Norme européenne.
« Il est demandé aux membres du CEN d'annoncer l'existence de cette CEN/TS de la même façon
que pour une EN et de rendre cette CEN/TS rapidement disponible. Il est admis de maintenir (en
parallèle avec la CEN/TS) des normes nationales en contradiction avec la CEN/TS en application
jusqu'à la décision finale de conversion possible de la CEN/TS en EN »
Projet de norme :
RAL-GZ 727
Titre (allemand) Bestimmung des biogenen Anteils in Sekundärbrennstoffen gemäß RAL-GZ 724 und
anderen festen Ersatzbrennstoffen - Gütesicherung
Pas d’analyse disponible
Projets de norme :
Projets de norme :
UNI 9903-1:2004
Titre (anglais) Non mineral refuse derived fuels - Specifications and classification
Titre (autres langues) Combustibili solidi non minerali ricavati da rifiuti (RDF) - Specifiche e
classificazione
Analyse (autres langues) La norma stabilisce la classificazione, le caratteristiche chimico-fisiche dei
combustibili solidi ricavati da rifiuti, indicati convenzionalmente come RDF (refuse derived fuels),
nonché le prescrizioni generali per il loro stoccaggio, movimentazione e trasporto.
UNI 9903-2:2004
Titre (anglais) Non mineral refuse derived fuels (RDF) - Terms and definitions
Titre (autres langues) Combustibili solidi non minerali ricavati da rifiuti (RDF) - Termini e
definizioni
Analyse (autres langues) La norma fornisce le definizioni per quanto riguarda i termini in uso nella
normativa tecnica relativa ai combustibili solidi non minerali ricavati da rifiuti (RDF).
UNI 9903-3:2004
Titre (anglais) Non mineral refuse derived fuels (RDF) - Sampling and sample reduction
UNI 9903-4:1992
Titre (anglais) Non mineral refuse derived fuels. Size determination.
Titre (autres langues) Combustibili solidi non minerali ricavati da rifiuti (RDF). Determinazione
della pezzatura.
Analyse (autres langues) Descrive il metodo per classificare l' RDF in funzione della pezzatura, per
l'utilizzo da parte dei consumatori e dei produttori. Si applica alla frazione leggera estratta dai rifiuti
solidi urbani o industriali, triturati ad una dimensione minore di 150 mm. Appendice A: Rapporto per
l'analisi della pezzatura di RDF (tutte le masse sono espresse in grammi). Appendice B: Attrezzatura
per stacciatura.
UNI 9903-5:1992
Titre (anglais) Non mineral refuse derived fuels. Determination of fuel calorific power.
Titre (autres langues) Combustibili solidi non minerali ricavati da rifiuti (RDF) . Determinazione
del potere calorifico del combustibile.
Analyse (autres langues) Descrive il metodo per determinare il potere calorifico superiore dell' RDF
mediante il calorimetro a bomba.
UNI 9903-6:1992
Titre (anglais) Non mineral refuse derived fuels. Determination of carbon and hydrogen contents in
fuel.
Titre (autres langues) Combustibili solidi non minerali ricavati da rifiuti (RDF). Determinazione
del carbonio e dell'idrogeno contenuti nel combustibile.
Analyse (autres langues) Descrive il metodo per determinare il carbonio e l'idrogeno totali in un
campione di RDF. Le due determinazioni si effettuano con un unico procedimento. I risultati non
comprendono soltanto il carbonio e l'idrogeno presenti nella sostanza organica, ma anche il carbonio
presente in carbonati minerali e l'idrogeno presente nell' umidita' libera che accompagna il campione,
come pure l'idrogeno presente come acqua di idratazione.
UNI 9903-7:1992
Titre (anglais) Non mineral refuse derived fuels. Total moisture measurement in fuel samples.
Titre (autres langues) Combustibili solidi non minerali ricavati da rifiuti (RDF). Misura
dell'umidità totale in un campione di combustibile.
Analyse (autres langues) Descrive un metodo per determinare la misura dell' umidita' di un campione
di RDF. E' utilizzabile sia dai produttori che dai venditori e utilizzatori di RDF. Data la natura empirica
del metodo si richiede nella sua applicazione una rigorosa osservanza delle metodiche di analisi.
Poiche' l' RDF ha un' umidita' estremamente variabile (da uno stato saturo d'acqua ad uno secco)
particolare accuratezza va usata nella fase di campionamento, nella preparazione del campione e
nella metodologia di analisi.
UNI 9903-8:1992
Titre (anglais) Non mineral refuse derived fuels. Determination of volatile substances.
Titre (autres langues) Combustibili solidi non minerali ricavati da rifiuti (RDF). Determinazione
delle sostanze volatili.
Etude RECORD n° 06-0225/1A 31
Analyse (autres langues) Descrive un metodo per determinare la percentuale dei prodotti allo stato
gassoso, con l'esclusione del vapore d'acqua, nei campioni di RDF. La quantita' di sostanze volatili,
determinata con questo procedimento, puo' essere utilizzata per valutare le caratteristiche della
combustione degli RDF.
UNI 9903-9:1992
Titre (anglais) Non mineral refuse derived fuels. Determination of ash content in fuel.
Titre (autres langues) Combustibili solidi non minerali ricavati da rifiuti (RDF). Determinazione
delle ceneri nel combustibile.
Analyse (autres langues) Descrive un metodo per determinare le ceneri negli RDF; i risultati ottenuti
possono essere utilizzati nell'analisi chimico-fisica ed elementare.
UNI 9903-10:1992
Titre (anglais) Non mineral refuse derived fuels. Determination of different chlorine substances in
fuel.
Titre (autres langues) Combustibili solidi non minerali ricavati da rifiuti (RDF). Determinazione
delle varie forme di cloro esistenti nel combustibile.
Analyse (autres langues) Descrive un metodo per determinare le varie forme di cloro nei combustibili
solidi non minerali ricavati da rifiuti urbani di seguito chiamati RDF: cloro totale; cloruri solubili in
acqua; cloro insolubile in acqua. Si applica a qualsiasi materiale ricavato dai rifiuti solidi urbani del
quale possa essere approntato un campione per l'analisi di laboratorio. Questo metodo deve essere
utilizzato dai produttori e dagli utilizzatori di RDF per la determinazione delle forme di cloro presenti
nell' RDF di tipo 1 e di tipo 2 secondo UNI 9903/1.
UNI 9903-11:1992
Titre (anglais) Non mineral refuse derived fuels. Determination of total nitrogen in fuel.
Titre (autres langues) Combustibili solidi non minerali ricavati da rifiuti (RDF). Determinazione
dell'azoto totale nel combustibile.
Analyse (autres langues) Definisce un metodo per determinare l'azoto contenuto come specie
chimiche diverse nell' RDF.
UNI 9903-12:1992
Titre (anglais) Non mineral refuse derived fuels. Preparation of fuel samples for metal analysis.
Titre (autres langues) Combustibili solidi non minerali ricavati da rifiuti (RDF). Preparazione
dei campioni di combustibile per l'analisi dei metalli.
Analyse (autres langues) Descrive 4 metodi per preparare un campione macinato di RDF per l'analisi
dei metalli a mezzo di spettrofotometria in assorbimento atomico. Questi metodi devono essere
utilizzati dai produttori e dagli utilizzatori di RDF tipo 1 e tipo 2 secondo UNI 9903/4, per la
preparazione di RDF tipo 1 e 2 da sottoporre alle analisi dei metalli. Questi metodi possono essere
applicati a qualsiasi materiale di rifiuto dal quale possa essere preparato un campione per l'analisi di
laboratorio. Appendice A: Campionamento. Appendice B: Considerazioni sulla scelta del metodo.
Appendice C: Proprieta' dell'acido perclorico.
UNI 9903-13:1999
Titre (anglais) Non mineral refuse derived fuels (RDF) - Determination of metals - Methods by atomic
absorption spectrophotometry
Titre (autres langues) Combustibili solidi non minerali ricavati da rifiuti (RDF) - Determinazione
dei metalli - Metodi per spettrofotometria ad assorbimento atomico
Analyse (autres langues) La norma prescrive i metodi per la determinazione dei metalli in soluzione,
mediante la spettrofotometria ad assorbimento atomico sia per approvazione diretta che mediante la
Etude RECORD n° 06-0225/1A 32
tecnica del forno. Sono pure utilizzati altri metodi particolari quali il metodo dell'idruro gassoso per
arsenico e selenio, la tecnica del freddo per il mercurio ed il procedimento di chelazione- estrazione
per determinati metalli.
UNI 9903-14:1997
Titre (anglais) Non mineral refuse derived fuels (RDF). Determination of glass content.
Titre (autres langues) Combustibili solidi non minerali ricavati da rifiuti. (RDF). Determinazione
del contenuto di vetro.
Analyse (autres langues) Descrive un metodo per determinare la massa di vetro di un campione di
combustibile solido non minerale ricavato da rifiuti.
UNI 10378:1994
Titre (anglais) Municipal and assimilable solid waste combustion systems. Rules for designings,
ordering, offering and testing.
Titre (autres langues) Sistemi di combustione per rifiuti solidi urbani es assimilabili. Regole
per la progettazione, l'offerta, l'ordinazione, la fornitura ed il collaudo.
Analyse (autres langues) Indica i criteri per la progettazione e specifica le istruzioni per la richiesta
d'offerta, l'offerta, l'ordinazione e la fornitura. Indica anche le regole per il collaudo. Si applica ai
sistemi di combustione per rifiuti solidi urbani; essa di applica anche ai rifiuti assimilabili a quelli
urbani quali, per esempio, rifiuti solidi speciali e rifiuti ospedalieri.
CEN/TR 14980:en Solid recovered fuels. Report on relative difference between biodegradable and
biogenic fractions of SRF
CEN/TS 15359:en Kierrätyspolttoaineet. Vaatimukset ja luokat Solid recovered fuels. Specifications and
classes
CEN/TS 15359:fi Kiinteät kierrätyspolttoaineet. Vaatimukset ja luokat Solid recovered fuels. Specifications
and classes
CEN/TS 15411:en Kierrätyspolttoaineet. Hivenalkuaineiden (As, Ba, Be, Cd, Co, Cr, Cu, Hg, Mo, Mn, Ni,
Pb, Sb, Se, V and Zn) pitoisuuksien määritysmenetelmät Solid recovered fuels. Methods for the
determination of the content of trace elements (As, Ba, Be, Cd, Co, Cr, Cu, Hg, Mo, Mn, Ni, Pb, Sb, Se, Tl,
V and Zn)
CEN/TS 15412:en Kierrätyspolttoaineet. Alumiinin määritysmenetelmät Solid recovered fuels. Methods for
the determination of metallic aluminium
CEN/TS 15590:en Solid recovered fuels. Determination of potential rate of microbial self heating using the
real dynamic respiration index
Belgique :
Il n’a pas été identifié de norme belge sur le sujet
Luxemourg :
Il n’a pas été identifié de norme luxembourgeoise sur le sujet
Constructeur d’équipements
PELLENC
HANTSCH
WEIMA
Producteurs
SCORI
VALORGA (Filiale de URBASER)
PENA (groupe AMENDOR)
TERIS
INGENING/CENTRIEX
SIBUET ENVIRONNEMENT
VALCO
Utilisateurs
HOLCIM
OTOR (papèterie de ROUEN)
Organismes
AFNOR
ADEME
Syndicat Français de l’Industrie Cimentière (SFIC)
WMRC (avocats)
CADET INTERNATIONAL (groupe SETEC) exerce plus de 20 ans une activité de conseil dans
l'ingénierie de la valorisation et du traitement des déchets.
Le questionnaire ci-dessous est réalisé dans le cadre de notre étude « Etat des lieux et
perspectives de la filière des Combustibles Solides de Récupération en Europe »
Pouvez-vous nous donner une description générale du procédé (tri manuel, tri automatisé, trommel, tri
densimétrique…) ?
Le type de CSR obtenu est-il unique ? Si non, comment sont caractérisés les différents types de
CSR ?
Les CSR obtenus répondent-ils à des exigences des repreneurs ? Si oui, lesquelles ?
Quels ont été les problèmes rencontrés pour mettre en place la fabrication des CSR et pour leur
commercialisation ?
Du point de vue administratif et réglementaire, quelles démarches ont été nécessaires pour la mise en
place de votre installation ?
Quelle est la qualification des CSR fabriqués ? Sont-ils considérés comme des déchets ou bien
comme des produits combustibles ?
Qui sont vos repreneurs ? Pouvez-vous préciser leur localisation, leurs activités ? S’agit-il
d’industriels, de collectivités ?
La fabrication des CSR est-elle soumise à des taxes particulières ? Si oui, lesquelles ?
La commercialisation des CSR est-elle soumise à des taxes particulières ? Si oui, lesquelles ?
Quelle est la quantité de CSR produite chaque année dans votre installation ?
Les noms des entreprises et des personnes ne seront pas cités dans notre étude et resteront
confidentiels
Si vous le souhaitez, nous vous ferons parvenir la synthèse des réponses obtenues à ce
questionnaire.
From which type of waste are manufactured the Refused Derived Fuel (RDF)?
Do you obtain one or several types of RDF? If you prepare several types of RDF, what is the
difference between them?
Which problems did you encountered to set up the manufacture of the RDF and the sale?
How is classified the RDF? Is the RDF considered as a waste or as a combustible product?
Who are your customers for the RDF? Can you specify their localization and their activities?
The names of the companies and the people will not be quoted in our study and will remain
confidential.
If you wish it, we will forward to you the synthesis of the answers obtained to this
questionnaire.
15 Moy. Jour
10 Journalier
Poussières mg/m3 50 30 30 min (100%) 40-50 journalier
30 Demi-heure
18 30 min (97%)
10 Journalier
TOC mg/m3 5 à 600 40 Demi-heure 20-50 journalier
20 Demi-heure
1 Journalier
HF mg/m3 5 1 Demi-heure 1 journalier
4 Demi-heure
50 Journalier
SO2 mg/m3 600 90 kg/h Moy. 10 jours 1200-1700 annuel
200 Demi-heure
1300 Journalier
300 ppm
NOx mg/m3 1800 2600 30 min (100%) Journalier 1200-1500 annuel
(616 mg/m3)
1560 30 min (97%)
Le traitement mécano-biologique vise à valoriser au maximum les déchets ménagers et les DIB et à
réduire le volume de ceux qui seront stockés. Ce traitement se fait en milieu confiné sous atmosphère
contrôlée. C’est un procédé qui existe depuis 10 ans en Allemagne. Il permet la production de
Combustibles Dérivé de Déchets (CDD) qui pourront être utilisé en chaufferies industrielles.
En attendant la rédaction d’une norme au niveau européen, le CDD est considéré et classé par la
réglementation comme un déchet.
Réception
Haldimann prend en charge et transforme les déchets de tous genres et procède à un recyclage par
un traitement matériel et thermique.
Les produits acceptés sont :
• Jantes usagées, vieux pneus
• Déchets de caoutchouc de tous genres et de toutes dimensions
• Matières plastiques de tous genres
• Textiles
• Papier
• Tous genres de matériaux à potentiel calorique élevé
• Déchets encombrants spéciaux de tous genres et de toutes dimensions
Les centres de tri sélectif des déchets ménagers résiduels du SYTRAD vont permettre de séparer
mécaniquement les ordures ménagères de composition variée en 3 flux
- les biodéchets, compostés sur place ;
- la fraction combustible, utilisée par des industriels ou enfouie ;
- les inertes, destinés à l'enfouissement en centre spécialisé.
La réception :
Les camions pénètrent dans un sas fermé et confiné, puis déversent leur chargement sur une aire de
réception. Les déchets sont immédiatement repris pour intégrer la chaîne de « tri/préparation ».
La chaîne de « tri/préparation »
Elle est composée d'un crible de (300 mm) et de un (St Barthélemy de Vals, Beauregard-Baret) ou
deux (Etoile sur Rhône) bioréacteurs de 48 m de long et 4,25 m de diamètre. Le crible permet d'ouvrir
les sacs d'Ordures Ménagères et de séparer les gros éléments qui peuvent être recyclés (ferrailles,
métaux non ferreux, grands cartons). Les éléments plus fins sont introduits dans le bio réacteur. Ils
vont y séjourner 2 jours en étant humidifiés et aérés régulièrement afin d'initier une fermentation des
composants organiques.
La chaîne d'affinage
Afin d'obtenir des biodéchets exempts de polluants, un tri poussé est réalisé avant la phase de
fermentation. Les éléments issus du bioréacteur vont donc être séparés grâce à :
- un nouveau crible (30 mm) qui va permettre de séparer la fraction combustible (supérieure à 30
mm) de la fraction organique ;
- la fraction la plus riche en éléments organiques va ensuite rejoindre une table inclinée tressautante
(un Liwell) percée de « trous » de 10 mm de diamètre. Les éléments organiques supérieurs à 10 mm
de diamètre seront considérés comme inertes et destinés à l'enfouissement, les éléments organiques
inférieurs à 10 mm de diamètre vont être dirigés vers la fermentation.
Suivent ensuite pour les éléments organiques les étapes de fermentation, maturation et stockage.
Les trois centres de tri conçus sur ces modèles sont ETOILE SUR RHÔNE, SAINT
BARTHÉLEMY DE VALS et BEAUREGARD BARET. Les résultats prévisionnels sont listés ci-
dessous.
BEAUREGARD BARET
A Beauregard Baret ce sont 30 000 tonnes d´ordures ménagères résiduelles qui seront traitées
chaque année (63 % de siccité).
En plus des métaux, 3 flux de déchets traités se retrouvent à la sortie du site : des CSR, une fraction
dédiée à l’incinération, une dernière fraction dédiée à l’enfouissement.
La qualité de ces trois flux est contrôlée pour répondre à la fois aux contraintes règlementaires
(critères d’acceptation des déchets en centre de stockage) et aux exigences techniques des
repreneurs pour l’incinération et les CSR.
La capacité de l’installation est de 70 000 t/an (encombrants, déchets ménager et déchets d’activités
économiques).
Après une première opération de « tri+broyage » dans le premier hall, les déchets entant sont dirigés
soit vers l’unité opérationnelle dédiée au compostage, soit vers l’unité opérationnelle dédiée aux CSR.
Les déchets stabilisés en sortie de compostage sont acheminés dans l’unité opérationnelle dédiée
aux CSR et sont mélangés aux papiers, cartons, plastiques et bois pré-trié dans le hall. Les déchets
sont alors séparés en trois fractions : faible PCI, haut PCI et métaux. La fraction à haut PCI est
ensuite conditionnée dans une presse à pellets.
La possibilité de produire différentes qualités de CSR avait été prévue dès le départ par l’utilisation de
by pass (densité de 150 kg/m3 à 350 kg/m3 avec une granulométrie de <25mm à 80mm). Cette
flexibilité a permis de s’adapter aux exigences des clients qui ont d’ailleurs rapidement évoluées en
2006 et en 2007.
Les clients utilisateurs de ces CSR sont des cimenteries, des incinérateurs et l’usine de chaleur et
d’énergie de Stavenhagen.
Un total de 230.000 tonnes de déchets est traité annuellement à VAGRON (papier, métal et matière
organique).
La fraction traversant les séparateurs rotatifs contient toujours une grande proportion de composants
facilement combustibles tels que le papier, le carton, le bois et le plastique.
Le PCI de cette fraction est trop important pour les incinérateurs existants, de sorte qu'elle doit être
traitée d'abord.
Le choix a été décidé de détourner les papiers et les plastiques actuels présents dans la fraction. Le
prélèvement de ces matériaux réduit la valeur du PCI et implique que le reste (nouveau RDF) peut
être brûlé dans les incinérateurs existants.
- en le raffinant pour produire des matières premières secondaires sous forme de pulpe de
papier et de granulés de plastique
Dès que le service de raffinage sera opérationnel sur le site, le mélange ne sera plus stocké comme
carburant mais sera raffiné afin de produire deux fractions de matières premières secondaires.
Informations générales :
Exemples d’utilisateurs :
Fort de cette expérience, une nouvelle installation est réalisée par REMONDIS à OPOLE en Pologne.
L’installation traitera 70 000 tonnes de déchets (OMR) par an et produira des CSR pour l’industrie
cimentière.
Après broyage et compression, les combustibles (papiers, cartons, plastiques) sont mis sous forme de
granulés.
4 Kahlenberg
Le site de Kahlenberg, au sud ouest de l’Allemagne, est une des installations de traitement mécano-
biologique d’OMR les plus récentes d’Allemagne. La collectivité en charge de la gestion des déchets a
voulu compléter le réseau de chaleur existant (valorisation du biogaz du centre de stockage) par la
production de CSR.
Dès 1996 une ligne de production de 1 t/h était installée dans le cadre d’un projet de Recherche et
Développement en interne (assistance technique de l’Université de Trèves) avec des subventions de
Land Bade-Wurtemberg, dans le cadre du projet LIFE-Environnement.
En 2002 la partie de l’usine consacrée à la production de CSR a été réalisée. Le CSR fut testé dans la
chaudière d’une papeterie.
En 2004 ces recherches ont permis de déboucher sur un nouveau procédé, le ZAK, breveté dans
toute l’Europe.
La technologie ZAK consiste en la production de CSR de haute qualité avec simultanément une
production d’énergie permettant l’autonomie de l’installation et l’alimentation en énergie thermique des
communes alentour.
Le site de Kahlenberg avec une capacité de 100 000 t/an fut mis en service en 2006 après deux ans
de travaux, avec un budget total de 40 millions d’euros.
Le gisement entrant est constitué d’ordures ménagères résiduelles sans collecte de biodéchets (rare
en Allemagne).
Un centre de tri de DIB est entrain de voir le jour à Istres (Bouches du Rhône). Equipé de 3 lignes de
20 t/h. Le centre est actuellement capable de sortir 30 à 40% en fractions valorisables. Le schéma
global actuel de l’installation est une succession d’étapes de broyage, de criblage puis de tri.
Cependant, l’objectif annoncé est à terme de devenir une unité pilote pour la valorisation énergétique
des DIB en tant que combustible de substitution, issus principalement de la fraction bois et plastique.
Cette volonté se retrouve dans la conception du centre qui a laissé la possibilité d’ajouter des
équipements. Ces derniers devant être des séparateurs « aéro-balistique » et à détection optique, ils
permettront de trier les fines.
Le site d’Haraldrud en Norvège à Oslo produit des CSR pour une chaudière alimentant un réseau de
chauffage urbain (société VIKEN Fjernvarme AS). Le four est un incinérateur à lit fluidisé circulant, de
30 MW, alimenté à 100 % en CSR et délivrant de la chaleur au réseau d’Oslo.
Informations générales :
Le tonnage de déchets industriels/commerciaux traités est de 50kt/a, pour une production de CSR
d’environ 30kt/a.
Le CSR produit est conditionné sous forme de fluff (fraction légère) et sous forme de balles.
Le contexte
Le site de Stadwerke Flensburg en Allemagne utilise trois fours à lit fluidisé circulant pour brûler du
charbon et produire à travers une chaudière de la chaleur distribuée dans le réseau communal.
Ces fours ont été réhabilités en 2003 pour pouvoir utiliser des CSR. Profitant des travaux imposés par
la directive allemande relative aux contrôles des émissions (13th BlmSchV), le site de Stadwerke
Flensburg a adapté son traitement des fumées pour pouvoir utiliser des CSR.
Une des motivations de ce choix de nouveau combustible était les effets de la réglementation sur la
réduction des flux de déchets mis en enfouissement qui avait pour conséquence directe de faire
émerger une fraction de déchets à au PCI.
La durée de la période de validation par les autorités légales de protection des émissions a été de
1 an et demi. Sur les 188 MW produit par chaque four, 25% maximum était autorisé avec la
valorisation des CSR.
Au départ l’idée était de se procurer des CSR uniquement à partir de CSR issus du commerce, mais
l’opportunité d’un partenariat avec des sociétés privées à conduit à une tout autre configuration.
En 2006, avec trois sociétés privées, les exploitants du site ont réalisé une installation de production
de CSR à partir de DIB. Production réservée exclusivement à Flensburg.
Après l’accord de l’organisme local de gestion des déchets, la conception (et plus tard l’exploitation) a
été confiée à la société MEISH, sur le site d’une ancienne installation de compostage datant de 1974.
Le contexte était idéal pour produire un CSR en contrôlant de près la qualité du gisement entrant issu
des trois partenaires privés et la qualité du CSR produit.
La qualité des CSR a alors été adaptée pour pouvoir respecter ces valeurs.
D’autre part les équipements du procédé de production de chaleur imposaient de réduire au minimum
le taux de chlore présent dans les CSR (<0,6%) pour éviter les problèmes de corrosion.
Le CSR a un taux d’humidité de 15%, une production de cendre résiduelle inférieure à 20% et un PCI
de 15 MJ/kg.
Même si les caractéristiques de ce CSR issu de DIB sont plus stables que celles des CSR issus de
DMA, il peut se produire des variations de qualité. Pour pallier à ce problème, les CSR sont
régulièrement mélangés dans l’entrepôt de stockage afin d’homogénéiser l’ensemble.
Le procédé de production
Les gisements d’entrée sont des refus de tri de déchets commerciaux, des déchets brut issus
d’activités commerciales.
Les objectifs principaux du process est de retirer tous les éléments métalliques, tous les PVC afin
d’obtenir une taille de 50 mm après broyage.
Les CSR sont ensuite stockés en conteneur dans un entrepôt intermédiaire avant d’être livrés au site
de Flensburg.
Un important système de traitement d’air a été réalisé afin de contrôler les émissions de gaz et de
poussières issus du procédé de préparation. Une attention particulière à été apporté à la sécurité
incendie.
Le budget investi s’éleve à 5 millions d’euros, pour une capacité de production qui n’est pas encore
définie.
Les principales difficultés ont été de séparer le chlore et les métaux des CSR. Des adaptations et des
ajouts d’équipements ont été nécessaires pour atteindre les objectifs.
Ce n’est qu’à la condition que les CSR soient de la qualité requise au départ qu’ils pourront être
valorisés dans les chaudières de Flensburg.
C’est le cas aujourd’hui, mais au prix d’un suivi très rigoureux du procédé de fabrication et de la
qualité du gisement entrant.
Cette opération qui est globalement un succès montre tout de même que le chemin vers la
valorisation des CSR est difficile.