Rapport Pointe Des Reguers 2015

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Littoral du Languedoc-Roussillon
Collioure
(Pyrénées-Orientales)

Site des Reguers - épandage de tegulae


Opération de sondages 2015
OA 2632

Franck BRECHON - Emmanuel NANTET

ARESMAR
Association pour les recherches Sous-Marines en Roussillon
Université de Perpignan-Via Domitia
Centre de recherches Historiques sur les Sociétés Méditerranéennes
bat Y - 52, avenue Paul Alduy - 66860 Perpignan cedex

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Remerciements :
Nos remerciements vont à :
- la commune de Port-Vendres et à son Maire Jean-Pierre Romero qui fournit toutes facilités à l’ARESMAR pour
développer ses activités ;
- la commune de Collioure et à son Maire Jacques Manya qui suit avec attention les recherches conduites par
l’ARESMAR ;
- au Parc Marin du Golfe du Lion, à son Président, Michel Molly et à Victoria Magenti, chargée de mission, qui
portent une attention toute particulière à l’archéologie sous-marine ;
- à la ville de Perpignan, et à son Maire Marc Pujol, qui soutient les activités de l’ARESMAR par l’octroi d’une
subvention ;
- au DRASSM et à Marie-Pierre Jézégou en particulier qui suit avec attention nos travaux sur le littoral
languedocien ;
- A Josep-Mari Nolla, de l’Université de Girona, à Àngela Martí, du Museo del Suro de Palafrugell, avec qui nous
avons échangé sur les ateliers catalans de productions de tuiles ;
- A Jérôme Kotarba, de l’INRAP, qui nous a permis d’accéder à la documentation archéologique de la fouille du
Petit Clos à Perpignan ;
- A Yves Chevalier, ancien responsable de la DRASM avec qui nous avons échangé sur les sondages réalisés en
1986 sur l’épave de Port-Vendres 6 ;
- à l’équipe de fouille et aux membres de l’ARESMAR qui se sont investis pour la réussite de cette opération, en
mer et à terre : Andriès Dominique, Barousse Julien, Bouchet Eric, Camillieri Charlie, Capet Elodie, Castellvi
Georges, Chambon Benjamin, Garro Thomas, Kastelnik Jocelyne, Mauduech Pascal, Policand Marie-Héloise,
Rauzier Michèle, Romestant Séverine, Salvat Michel, Sicre Jean, Teston Annick.

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Sommaire
Introduction 7
I. Etat des connaissances préalables à l’opération 8
- Connaissance du site
- Problématique générale
- Problématiques spécifiques liées à un transport de tuiles
- Problématiques spécifiques liées aux tuiles antiques et à leur commerce
- Stratégie générale de l’opération
II. Description du site 15
- Localisation
- Topographie
- Description des fonds
- Courants, vents et navigation
III. Bilan des sondages 19
A. Sondage n°1
B. Sondage n°2
C. Sondage n°3
D. Sondage n°4
E. Sondage n°5
F. Sondage n°6
IV. Étude du mobilier 31
A. Les caractéristiques des tuiles des Reguers 32
- Préambule méthodologique
- Tegulae
- Tegulae « d’angle »
- Imbrices

B. Le rattachement des tuiles à un atelier de production ? 47


- Préambule méthodologique
- Les ateliers de référence
 L’atelier des Sallèles-d’Aude
 L’atelier du Petit Clos à Perpignan
 L’atelier de l’Avenue Kennedy à Perpignan
 L’atelier de Llafranc à Palafrugell
 L’atelier d’Empuriès
 L’atelier de Fenals à Lloret-de-Mar
- Vers une analyse de pâtes
V. Synthèse générale 57
- Nature du site
- Un lot de tuiles de l’Antiquité tardive ?
- Un transport de matériaux de construction ?
Conclusion 61
Annexes 63
- Annexe 1 : autorisation de sondages
- Annexe 2 : liste des épaves avec un chargement de tuiles
- Annexe 3 : inventaire du mobilier mis au jour lors de la campagne de sondages
- Annexe 4 : relevés métrologiques et tegulae et des imbrices
- Annexe 5 : première approche des tuiles découvertes à Port-Vendres en contexte sous-marin
Bibliographie 97
Table des figures 103

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6
Introduction

L’épandage de tuiles (1) des Reguers (2), situé au débouché de l’anse des Reguers, à
Collioure, est connu depuis 1998 mais il n’avait encore jamais fait l’objet d’investigations
spécifiques autres que les plongées de repérage réalisées ces dernières années. Il a alors été
constaté que des pillages importants avaient lieu et que les tegulae pouvant apparaître étaient
presque systématiquement prélevées par des plongeurs indélicats.
Pourtant, les épaves antiques chargées de tuiles ne sont pas fréquentes, et le littoral
languedocien n’en a même jamais livrés. De nombreuses questions demeurent donc quant à ces
navires, tant en ce qui concerne la cargaison elle-même (composition, poids...) que son
organisation sur le bateau (mode de chargement, arrimage...).
L’attention des archéologues s’est surtout focalisée sur les chargements d’amphores,
délaissant relativement les autres transports, ou encore sur les navires effectuant des parcours
moyens ou longs. Dans ce contexte, la découverte potentielle d’une épave chargée de tuiles
permettrait de mettre au jour une cargaison représentative d’un autre type de transport, sans
doute pratiqué à une échelle beaucoup plus locale et ainsi s’apporter un éclairage nouveau sur
un segment méconnu du transport maritime antique.
Parallèlement à ces interrogations propres à l’histoire et à l’archéologie navale et des
transports maritimes, depuis quelques années, les terres cuites architecturales en général, et de
couverture en particulier, sont devenues un objet de recherche à part entière. Pourtant,
l’archéologie terrestre peine à constituer un corpus important de tegulae et autres formes
associées, dans la mesure où les découvertes de tuiles entières ou peu fragmentées sont rares
hors contexte funéraire. L’étude d’un lot de tuiles potentiellement homogène constituant une
cargaison permettrait donc de retracer plus finement l’histoire des matériaux de construction.
L’objet des sondages de l’année 2015 consistait par conséquent à confirmer la présence
d’une épave, en appréhender l’état de conservation éventuel et fournir des éléments de datation,
tout en apportant des éléments de connaissance préliminaires sur les tuiles, qu’il s’agisse d’une
cargaison en place ou d’un épandage.

1) Nous avons pris le parti dans les lignes qui suivent d’employer le terme de « tuiles » de manière générique, pour
désigner les tegulae elles-mêmes, mais aussi les imbrices, eux aussi épandus sur le site. Lorsque la distinction
est nécessaire, le terme précis sera substitué à celui de « tuile ».
2) Cet épandage a abusivement été nommé « site des Batteries », en référence au lieu-dit situé plus au sud.
Néanmoins, le toponyme précis figurant sur les cartes IGN comme sur le cadastre est bien « Anse des Reguers »
ou « Pointe des Reguers ». Nous utiliserons donc ce dernier en lieu et place de celui des Batteries.

7
8
I. Etat des connaissances préalable à l’opération et problématiques :
Plusieurs éléments ont motivé la réalisation de cette campagne de sondages, qui visait à
répondre à des questions sur le site lui-même, très mal connu, sur les tuiles elles-mêmes, sur le
transport des terres cuites architecturales antiques, ou encore sur le commerce des matériaux de
construction et la navigation de cabotage.

- Connaissance du site :
Le site a fait l’objet d’une déclaration aux Affaires maritimes et au DRASSM en 1992
par Monsieur Jean-François Coudert (3). Cette déclaration n’a pas été reprise par la suite (4).
Aucune plongée de reconnaissance ayant donné lieu à un compte-rendu ou un rapport ne
semble avoir ensuite été effectuée sur le site jusqu’en 2014. Il a alors été recherché sans succès
en 2013. Mais il fut finalement retrouvé en 2014 (5). Les connaissances sur le site
préalablement à l’opération étaient donc très limitées.

- Problématique générale :
L’opération archéologique engagée en 2015 visait dans un premier temps à acquérir une
meilleure connaissance de ce site, et en particulier à répondre à plusieurs questions liées à sa
nature, sa datation, et son état de conservation.
- déterminer la nature du gisement : la localisation du gisement, situé à 40 à 50 m du rivage,
à l’entrée d’une petite crique plaiderait pour la présence d’une épave, ou pour un rejet de
bord, ce que des sondages devaient permettre de confirmer ;
- expertiser l’état de conservation du gisement : en cas de présence d’une épave, la faible
profondeur du site permet d’avoir des doutes sur son état de conservation qui devait être
évalué. Situé sur 5 à 8 mètres de profondeur seulement, il est en proie à un pillage régulier
des tegulae non enfouies, tandis que les mouillages des plaisanciers, assez nombreux en
été, labourent quotidiennement les fonds marins ;
- dater le gisement : il s’agit de s’assurer du caractère romain des tuiles ou d’envisager un
autre contexte de production. En effet, on a souvent tendance à associer systématiquement
les cargaisons de tuiles à l’époque romaine. Même si la forte proportion d’épaves de ce
type date en effet de l’époque romaine, l’hypothèse qu’il puisse s’agir d’une épave
antérieure (6) ou postérieure ne devait pas être exclue. Il existe en effet des épaves à
chargement de tuiles qui datent du Moyen-Âge, comme celle de Zdrijac (7), ou même
modernes, comme celle d’Épagnette (8). Quand bien même ces tuiles seraient romaines, il

3) n° DRASSM : 07/92 ; n° Affaires Maritimes : 01/92.


4) KOTARBA J. (dir.), CASTELLVI G., MAZIERE F., Carte archéologique de la Gaule Romaine, Les Pyrénées
Orientales - 66, Paris, 2007, p. 622 et ss.
5) BRECHON F., BOUCHET E., CASTELLVI G., CASTELLVI G., SALVAT M., SICRE J., Littoral du Languedoc-
Roussillon, Port-Vendres - Collioure (Pyrénées-Orientales), bilan des plongées de repérage 2013, rapport
dactylographié des activités de l’Aresmar ; BRECHON F., Littoral du Languedoc-Roussillon, Port-Vendres -
Collioure (Pyrénées-Orientales), bilan des plongées de repérage, 2014, rapport dactylographié des activités de
l’Aresmar.
6) Le transport maritime de tuiles est aussi attestée dans le monde grec, cf. BILLOT M.-F., « Centres de production
et diffusion des tuiles dans le monde grec », dans BLONDE F., MÜLLER A. (éd.), L’artisanat en Grèce ancienne.
Les productions, les diffusions, Lille, Université Charles de Gaulle – Lille 3, 2000, p. 195-239, sp. 234-235.
7) L’épave de Zdrijac, qui gît par 3 à 4 m de fond au large des côtes croates, est chargée d’amphores byzantines et
de tuiles. Le naufrage aurait eu lieu au cours des IXe et Xe siècles. Cf. BRUSIC Z., « Byzantine amphorae (9th
to 12th century) from eastern Adriatic underwater sites », Archaeologia Iugoslavica 17, 1976, p. 37-49.
8) L’épave, fouillée récemment sous la direction d’Éric Rieth, est en cours de publication.

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faudrait encore tenter de préciser la période de production, sachant que l’usage de la tegula
dès les IIè siècles est désormais bien attesté (9) et qu’il se poursuit encore parfois jusqu’à
une période avancée du haut Moyen Age, voire jusqu’au Moyen-Âge central (10).
- déterminer l’extension du gisement : la question paraît essentielle afin de pouvoir comparer
celui-ci avec les épaves romaines contenant des tuiles, qui correspondent en général à de
très petits navires (11).

- Problématiques spécifiques liées à un transport de tuiles :


Outre les questions d’ordre général soulevées lors de l’expertise d’un gisement comme
celle réalisée en 2015, d’autres interrogations sont directement liées à la présence de tuiles,
pouvant constituer la cargaison d’un navire, et ont contribué à nourrir la réflexion sur cette
opération.
Ces interrogations auraient été susceptibles de trouver des éléments de réponse si l’épave
avait été conservée et sa cargaison correctement préservée. Il y aurait alors eu lieu, dans cette
perspective, d’envisager lors de cette première campagne et lors de campagnes suivantes de :
- déterminer la fonction des tuiles dans l’épave : la première question à se poser est celle de
l’appartenance des tuiles à la cargaison de l’épave, dans la mesure où elles peuvent ne pas
correspondre nécessairement à cette dernière. Elles peuvent constituer les vestiges d’une
superstructure du navire (cambuse ou cuisine). Leur nombre et leur localisation par rapport
au matériel de bord constituent des indices relativement pertinents permettant de confirmer
leur attribution à une éventuelle superstructure ou à la cargaison.
- étudier l’arrimage des tuiles sur le navire : vérifier que le nombre de tegulae et d’imbrices
est bien équivalent, comme cela a été suggéré pour les autres épaves de tuiles, et confirmer
les schémas d’arrimage des tuiles suggérés par Anne Joncheray. La fragilité de ces
marchandises en terre cuite, surtout les tuiles, constituait une contrainte très importante (12),
même si elles ne sont guère encombrantes en elles-mêmes (13). Les couches sur lesquelles
on pouvait superposer le chargement paraissent en effet limitées. Éventuellement, il
faudrait pouvoir préciser l’interstice précis entre chaque tuile, qui devait être comblé par
des matériaux, certainement périssables, servant à protéger les marchandises. Ce sont ces
contraintes d’arrimage, plus qu’une absence de débouchés, qui pourraient expliquer que le

9) CLEMENT B., « La typologie des tuiles de terre cuite au deuxième Age du Fer en Gaule méridionale : nouvelles
données » in Actes des Congrès de la SFECAG, Arles, 2011, p. 597-608 ; DESBAT A., « Les tuiles en
céramique », in : POUX M., SAVAY-GUERRAZ H. dir, Lyon avant Lugdunum, Lyon, 2003 p. 136-137.
10) FERDIERE A., « La production de terres cuites architecturales en Gaule et dans l’Occident romain, à la lumière
de l’exemple de la Lyonnaise et des cités du nord-est de l’Aquitaine : un artisanat rural de caractère
domanial ? », Revue archéologique du Centre de la France, tome 51, 2012, p. 59 et ss. ;LAUBENHEIMER F., LE
NY F., « Les matériaux de construction en Narbonnaise », In sous la direction de RICO C., BENDALA GALAN
M., ROLDAN GOMEZ L. (dir.), El ladrillo y sus derivados en laépoca romana, Monografías de Arquitectura
romana 4, 1999, Madrid.
11) NANTET E., Phortia. Le Tonnage des navires de commerce en Méditerranée du VIIIe siècle av. l’è. chr. au
VIIe siècle de l’è. chr., Rennes, Presses Universitaires, 2016.
12) Au XXè siècle, les tuiles pouvaient être chargées à nu ou emballées. Comme pour les briques, les tuiles devaient
être posées sur champ avec de la paille. Les extrémités du tas étaient soutenues par des étais. Pierre Garoche
précise pour les tuiles : « Voir briques. Fragile. Ne pas surcharger. » Cf. GAROCHE P., Arrimage, manutention
et transport des marchandises à bord des navires de commerce, Paris, Société d’éditions géographiques,
maritimes et coloniales, 1960 (4e éd.), p. 200, 223.
13) Le traité de Pierre Garoche cite pour le XXe siècle un facteur d’arrimage de 1 m3/t (à nu) ou de 2,1 m3/t
(emballées) pour les tuiles. Cf. GAROCHE P., op. cit., 1960, p. 200, 223. Les imbrices et les tegulae de l’épave
Barthélemy B possédaient un poids moyen respectif de 4 et 17,5 kg. Le poids moyen des imbrices et des tegulae
de l’épave Lardier 4 était respectivement de 3 et 13 kg environ.

10
transport des tuiles ne devait constituer qu’un faible volume, circonscrit à de courtes
distances.
- étudier le mode de chargement des navires : examiner la morphologie des tuiles, en
particulier leurs dimensions, puis déterminer le degré de standardisation (14). Il semblerait
que le poids des marchandises n’excédait guère en général la quarantaine de kilogrammes,
ce qui aurait pu correspondre au poids pouvant être porté par un seul individu. Au-delà de
ce poids, il fallait certainement avoir recours à des machines de levage.
- évaluer le tonnage du navire : tenter une évaluation du poids du chargement. D’abord, il
conviendra de déterminer le nombre de couches de tuiles superposées et la quantité de tuiles
chargées sur 1 m2. Ensuite, il faudrait identifier les limites du gisement, ce qui permettrait
d’avoir une idée de l’étendue de la cargaison. En extrapolant le nombre de tuiles sur 1 m2
à l’étendue du gisement, on pourrait ainsi évaluer le poids de la cargaison, suivant l’une
des trois méthodes préconnisées par Patrice Pomey (15) et reprises par Emmanuel
Nantet (16). Il ne s’agirait naturellement que d’un ordre de grandeur.
- étudier l’architecture de la coque : en effet, les épaves à chargement de tuiles ont rarement
livré une coque en bon état, hormis celle de Barthélemy B. Il se trouve que les membrures
de cette épaves sont assemblées par ligatures, ce qui l’inscrit vraisemblablement dans une
tradition de construction attestée uniquement dans le sud de la Gaule à l’époque impériale.
L’appartenance de cette épave à cette tradition architecturale pourrait s’expliquer par ses
très petites dimensions et le caractère très limité du commerce auquel il se livrait. Dans le
cas où le gisement de Collioure livrerait quelques vestiges de coque, il faudrait s’efforcer
de vérifier si cette observation peut être généralisée à l’ensemble des épaves à chargement
de tuiles.

- Problématiques spécifiques liées aux tuiles antiques et à leur commerce :


L’étude des terres cuites architecturales antiques prend un essor important depuis une
décennie environ, et des problématiques spécifiques à ces matériaux se posent, justifiant à
elles seules de mettre au jour un corpus a priori homogène de tuiles. Cela permettra de :
- travailler sur les tuiles elles-mêmes dans la mesure où les tuiles découvertes en contexte
subaquatique sont souvent mieux conservées que celles découvertes en milieu terrestre,
très fragmentées.
- étudier l’organisation du commerce des terres cuites architecturales, ce qui impliquera de
déterminer la provenance des tuiles et de les rattacher à un atelier de production.
- préciser le rôle de Collioure dans le commerce maritime : de même que l’on a insisté sur
le commerce à moyenne distance, on a beaucoup évoqué les grands ports. Les travaux de
Xavier Nieto (17) ont montré l’importance de ces ports dans la redistribution des
marchandises. Cependant, les ports secondaires et les mouillages, parfois difficiles à
distinguer, pouvaient jouer un rôle important. Il est ainsi avéré que le navire de La

14) La question de la standardisation des tuiles a été évoquée pour l’épave Barthélemy B par Anne et Jean-Pierre
Joncheray, ce qui donnerait l’opportunité d’effectuer une comparaison. Pour tout ce qui touche à la
standardisation des amphores échangées par mer, cf. la thèse en cours de Cydrisse Cateloy (essentiellement
pour l’Âge du Bronze).
15) POMEY P., RIETH É., L’Archéologie navale, Paris, Errance, 2005.
16) NANTET E., Phortia. Le Tonnage des navires de commerce en Méditerranée du VIIIe siècle av. l’ère chrétienne.
au VIIe siècle de l’è. chr., Rennes, Presses Universitaires, 2015.
17) NIETO X., « Cargamento principal y cargamento secundario », Navires et commerces de la Méditerranée
antique. Hommage à Jean Rougé, Cahiers d’Histoire 33 (1988), p. 379-395 ; NIETO X., « Le commerce de
cabotage et de redistribution », dans POMEY P. (dir.), La Navigation dans l’Antiquité, Aix-en-Provence,
Edisud, 1997, p. 146-159.

11
Madrague de Giens, d’un tonnage pourtant considérable, est parti d’un simple
débarcadère. La « tyrannie du tirant d’eau », qui rendait certains grands ports inadaptés,
peut aussi expliquer le recours à de simples mouillages qui jouent le rôle d’avant-ports.
Mais l’étude de ces petits ports et mouillages est rendue difficile par la faible quantité de
vestiges. Comme l’a montré Benjamin Chambon dans son mémoire de Master sur les
ports du Languedoc-Roussillon (18), on est donc bien souvent réduit à étudier les
« potentialités » de certaines zones pour abriter un port ou un mouillage, qui dépend des
vents, des courants, du dynamisme de l’arrière-pays. Ainsi, il est très utile de confronter
les données sous-marines et terrestres, suivant une tendance historiographique que nous
avons soulignée (19), afin de préciser la hiérarchie portuaire.
Quand il s’agit d’un transport très local, la question du choix de la voie maritime
plus que d’une route terrestre se pose. Dans le cas spécifique d’un transport circonscrit à
la côte rocheuse catalane entre la plaine du Roussillon au nord et la plaine de Roses au
sud, on cherchait sans doute de contourner le massif montagneux des Albères,
difficilement franchissable par voie de terre jusqu’aux XVIIIè et XIXè siècle. La route
principale se poursuivait alors par la côte jusqu’à Port-Vendres avant de gagner l’Emporda
par le Col de Banyuls (20), délaissant ainsi Banyuls, Cerbère et au-delà Port-Bou et Llança.
Il semblerait que la situation antique et médiévale ait été semblable (21). Dans le cas d’un
transport très local, le choix de la voie maritime ne peut être dissocié de l’état du réseau
viaire terrestre. Si cette dualité entre la voie terrestre et la voie d’eau a été étudiée depuis
longtemps pour le transport fluvial (22), il n’en est rien en ce qui concerne une voie
maritime côtière qui doublerait pour un trafic local une voie terrestre difficile.
En ce qui concerne les ports et abris de la côte rocheuse catalane, l’attention a
porté depuis quatre décennies sur Port-Vendres, laissant Collioure dans un état de jachère
relatif. Les opérations archéologiques subaquatiques y ont été rares, ainsi que les
opérations terrestres (23), alors même que l’on pressent une occupation laténienne, antique
et alti-médiévale. En 2012, les travaux d’Ingrid Dunyach (24) ont porté sur l’inventaire et
l’étude des objets et tessons antiques (VIè-IIè siècles av. J.-C.) mis au jour par Pierre
Ponsich en 1963-65 lors de fouilles de sauvetages terrestres à l’emplacement de l’actuel
parking du glacis. Son analyse souligne alors l’importance des importations grecques et
emporitaines. Collioure semble avoir une importance relative de l’Antiquité classique
jusqu’aux premiers siècles du Moyen-Âge, avec la mention d’un siège épiscopal aux Vè

18) CHAMBON B., Potentialités archéologiques en termes de ports, de mouillages et d’abris nautrels des Pyrénées
à la zone rhodanienne, durant l’Antiquité et le haut Moyen-Âge, mémoire de Master, sous la direction d’Eric
Rieth, Marie-Pierre Jézégou et Danielle Arribet-Deroin, Université Paris 1, 2013.
19) NANTET E., Phortia, 2015.
20) POUSTHOMIS N., CAUCANAS S., ROSSET Ph., Les routes en Roussillon, milieu XVIIè siècle - milieu XIXè siècle,
Perpignan, 1986, p.55.
21) CASTELLVI G., PEZIN A., KOTARBA J., COMPS J.-P., Voies romaines du Rhône à l'Ebre, Via Domitia et via
Augusta, DAF 61, Paris, 1997, 307 p. ; COMPS J.-P., « Stratae et stradae : Les grands axes de circulation des
Pyrénées-Orientales dans les textes médiévaux », Domitia n°3, pp.127-156.
22) BAUTIER R.-H. : « La circulation fluviale dans la France médiévale », in Recherches sur l’économie de la
France médiévale (actes du 112è congrès du C.T.H.S., Lyon, 1987), Paris, 1989, p. 7-36.
23) CHELE A., « Collioure », in Bulletin de l'Association Archéologique des Pyrénées Orientales, 1991, p. 40-41 et
CHELE A., « Baie de Collioure » in Bilan scientifique D.R.A.S.M. 1991, p. 33 ; CHEVALIER Y., « Céramique
chrétienne antique du port de Collioure », in GRAU M., POISSON O. (dir), Études roussillonnaises offertes à
Pierre Ponsich. Mélanges d'archéologie d'histoire et d'histoire de l'art du Roussillon et de la Cerdagne,
Perpignan, 1987, p. 133-136.
24) DUNYACH I., « La collection de P. Ponsich : étude du mobilier céramique des fouilles de Collioure réalisées
entre 1963-1965 (VIè-IIè siècle avant J.-C.) », in Archéo 66, bulletin de l’AAPO, n° 27, Perpignan, 2012, p. 63-
68.

12
et VIè siècles, ainsi que d’un castrum au VIIè siècle (25).

- Stratégie générale de l’opération :


Plusieurs plongées de reconnaissance ont eu lieu sur le site en 2014 afin d’acquérir une
bonne connaissance de lieux. Elles ont révélé un épandage important de tuiles, dont certaines
encore représentées par des fragments significatifs : bords, encoches avant et arrière, tracés
digités, etc.
L’objectif de la campagne de sondage 2015 consistait à identifier la nature du site,
confirmer ou infirmer la présence d’une épave, et apporter des éléments sur son éventuelle
conservation, ainsi que des éléments de datation. C’est pourquoi les opérations ont débuté par
de nouvelles reconnaissances du site. Ces plongées ont permis de localiser avec précision le
secteur sur lequel les tuiles étaient épandues. Il faut noter que la perception que nous avons du
site aujourd’hui doit tenir compte des pillages répétés. Or, ces méfaits ont fait disparaître les
tegulae entières épandues en surface. L’aide de Jean-François Coudert, inventeur du site, a été
précieuse pour localiser le secteur où, par le passé, il a vu la concentration la plus forte de tuiles,
dans la partie nord de la zone étudiée.
Ensuite, des sondages de surfaces limitées ont été ouverts avec pour objectif d’étudier
le sous-sol jusqu’à la mise au jour d’éventuels niveaux archéologiques en place, dont la fouille
n’était pas à l’ordre du jour. Ils ont été implantés sur les secteurs les plus denses en fragments
de tuiles, en portant une attention particulière aux emplacements où elles semblaient
relativement enchâssées dans le substrat.
Parallèlement à la réalisation de ces sondages, une collecte systématique des tuiles et
fragments de tuiles épandus en surface, après relevé du périmètre de l’épandage, a été conduite
afin de constituer un corpus de terres cuites architecturales de nature à apporter des éléments
sur ces dernières.

25) SCHNEIDER L., « Aux marges méditerranéennes de la Gaule mérovingienne. Les cadres politiques et
ecclésiastiques de l'ancienne Narbonnaise Ière entre Antiquité et Moyen Age (Vè-IXè siécles) », in MAZEL F.,
L'espace du diocèse. Genèse d'un territoire dans l'occident médiéval (V è-XIIIè siècles), Rennes, 2008, pp.69-
95.

13
14
II. Description du site :
Le site se présente sous la forme d’un épandage de tuiles dont la concentration varie
selon les secteurs. Toutefois, de nombreuses personnes nous ont signalé des prélèvements non
autorisés par des baigneurs et des plongeurs, concernant bien entendu les tuiles entières ou
presque entières, et les fragments significatifs. Le site et sa perception – ont donc été dégradés
au fil des années.
Une prospection attentive a permis de cerner une zone d’épandage de 45 m de
longueur dans le sens nord-sud (parallèle à la côte) et d’une trentaine de mètres dans le sens
est-ouest. Cet épandage couvre une zone de 700 à 800 m² environ.
En raison de leur forme, il se trouve que les tegulae présentent une sensibilité
hydrodynamique forte. Par conséquent, leur rapport poids/surface de prise à l’eau est très
favorable à leur déplacement par la mer.

fig. 1 - tegulae entière et fragments parfois enchâssés dans la matte


- Localisation :
Cet épandage se situe à une quarantaine de mètres de la côte, non loin du débouché en
pleine mer de l’Anse des Reguers, dite aussi Anse des Batteries en référence à une batterie
d’artillerie qui fut installée sur la colline qui la domine au sud. Le site se développe autour des
coordonnées suivantes (centre de la zone) :
X = 42.523993 ; Y = 3.090137 ; Z = -6,5 m

SITE DES REGUERS


COLLIOURE

PORT-VENDRES

fig. 2 - localisation de l’Anse des Reguers entre Collioure et Port-Vendres

15
fig. 3 - localisation de l’épandage de tuiles dans l’Anse des Reguers
(photo Google Maps et bathymétrie DOCOB natura 2000 « herbiers de la Côte des Albères)

fig. 4 - localisation de l’épandage de tuiles


(le site est situé à l’aplomb de la bouée rouge au centre de la photographie - vue vers le nord-est)

16
- Topographie :
Cette zone d’épandage se concentre entre 5 mètres de profondeur au point le plus haut
(à l’est) et 7 à 8 mètres de profondeur environ au point le plus bas (à l’ouest). Le terrain est
donc marqué par un pendage assez fort d’est en ouest.

fig. 5 - coupe ouest/est au niveau des sondages n°2 et 3

Au nord de la zone d’épandage, un replat assez marqué, qui culmine entre 4,5 m et 5 m
de fond, prolonge sous l’eau le cap qui ferme l’Anse à l’est. Il peut même par endroits
s’apparenter à un petit tertre et sépare l’anse des Reguers proprement dite de la pleine mer.

fig. 6 - coupe nord-ouest/sud-est au niveau du sondage n°5

- Description des fonds :


Le site est sur le flanc est d’une anse formée par l’ennoiement de la partie basse de deux
talwegs locaux convergeants. L’échine qui ferme le talweg sur son flanc est se prolonge sous
l’eau en direction du nord constituant une succession d’écueils.
En immédiat bord de mer, le substrat de schiste des Albères se présente sous une forme
érodée par l’action marine, alternant pointements vifs et entailles. L’ensemble est marqué par
la présence de filon de quartz d'exsudation, de puissance centimétrique, dégagés par l’érosion.
Ce faciès très agressif pour un navire se prolonge sous l’eau jusqu’à une profondeur de 2 à 3 m.
Le versant du talweg sur lequel se situe le gisement des Reguers alterne éboulis de
calibre variable mais le plus souvent moyen (5 à 20 cm de module), plaquettes de schiste

17
décomposé de quelques centimètres de module et bandes de sables. Ce secteur est
ponctuellement couvert par des herbiers de posidonies peu denses.
Ce faciès s’étend de 2 à 3 m de profondeur jusqu’à 8 ou 9 m au niveau du site.
A partir de 8 à 9 m de profondeur, le fond du talweg est comblé de sédiments détritiques
grossiers et de vase.

fig. 7 - les fonds alternent schiste dénudé de la surface - 2/3 m (à gauche), puis, sable, gravier et placettes de
posidonies de -2/3 m à -8 m (au centre) et fond vaseux et sableux au-delà de -8 m (à droite)

- Courants, vents et navigation :


Au niveau de l’Anse des Reguers, la côte est fortement inhospitalière. Immédiatement
face au site, les barres de schistes acérées interdisant tout accostage, et leur prolongement sous
l’eau à faible profondeur représente un danger réel. Seul le fond de la baie des Reguers peut
constituer un point d’accostage au niveau de la plage.
L’anse des Reguers ne constitue qu’un abri très relatif en cas de forte mer. Si elle est
bien protégée sur vent du sud, elle ne l’est absolument pas du vent du nord, la Tramontane, ni
du vente d’est. Si le vent d’est, qui survient surtout en plein hiver, concerne peu la navigation
antique, la Tramontane est plus problématique. Elle peut se lever en quelques minutes durant
tout l’été, et drosser alors rapidement un navire à la côte s’il n’est pas très manœuvrant. Dans
ce contexte, les lames de schiste formant écueil à l’entrée nord-est de l’anse constituent un
danger majeur.

fig. 8 - l’anse des Reguers.


Seule la plage constitue un point d’accostage possible (à gauche), tandis que
la baie n’est pas protégée du vent du nord (à droite). Le site est au niveau du point rouge.
Outre le vent, nous avons pu constater lors de notre présence sur le site qu’un courant
nord-sud entrant dans l’anse s’établit assez rapidement dès que le vent du nord se lève. Il
contribue aussi à rendre incertaine la navigation à la voile à proximité immédiate de la côte.

18
III. Bilan des sondages :

fig. 9 - localisation des sondages de 1 à 6 et des coupes A-A’ et B-B’

19
Etant donné la nature parfois peu stable du terrain, les sondages ont été ouverts au départ
sur une surface de 2 x 2 m, réduite dès que possible à une surface de 1 x 2 m, et conduits jusqu’à
une profondeur variant selon les cas de 1 m à 1,5 m afin de s’assurer d’avoir identifié toute
couche archéologique potentielle, en atteignant autant que possible le substrat rocheux initial.
Au total, six sondages ont été ouverts et répartis sur l’ensemble de la zone d’épandage,
ce qui constitue une surface totale de 10 m² de sondages.

A. Sondage n° 1 :
- Localisation :
Le sondage n° 1 a été implanté à cheval sur un petit talus de matte morte à la base duquel
émergeaient une tegula, qui s’est avérée entière, ainsi qu’un gros fragment de tuile. En
outre, lors des prospections, ses abords immédiats se sont révélés assez riches en
fragments de tegulae épandus au sol.
La présence de posidonie vivante immédiatement sur le dessus du talus pouvait laisser
penser à une bonne préservation des niveaux archéologiques éventuels. En outre, bien
qu’en limite de l’herbier de posidonie, il était possible de réaliser le sondage sans porter
atteinte à ce dernier.
Il est situé à une bathymétrie moyenne de 7,20 mètres.
- Description :
Le sondage n° 1 couvre une surface de 4 m² (2 m x 2 m).
Il a été fouillé sur une profondeur de 50 cm sur la partie est, tandis que la partie ouest a
été fouillée sur 1,30 / 1,40 mètre de profondeur sur une surface de 2 mètres par 1 mètre.
La très faible visibilité liée à la mise en suspension de sédiments fins dans le sondage
profond et l’absence de courant n’a pas permis de réaliser des photographies correctes du
fond du sondage, stérile au demeurant.
- Stratigraphie :
Le sondage n° 1 présente une stratigraphie simple :
US 1 : une couche mêlant matte morte, rhizomes de posidonie vivante éparse, cailloutis
de schiste de faible granulométrie et sable, couvre l’ensemble de la surface du
sondage sur une puissance de 20 à 25 centimètres d’épaisseur.
C’est dans cette première couche très superficielle que l’ensemble des rares
artefacts ont été retrouvés. Elle peut s’interpréter comme une couche constituée
de la matte de posidonie qui a couvert le site.
US 2 : couche très sableuse mêlant des galets de schiste roulés d’un module de 3 à 5 cm
de diamètre environ, homogène, de couleur dominante gris/brun. Son épaisseur
est au moins de 1,20 m et sa base n’a pas été atteinte. On peut remarquer une
augmentation progressive de la granulométrie des galets en approchant du fond du
sondage.
Cette US n’a livré aucun mobilier.
- Artefacts :
US 1 : cette US a livré une tegula entière (T5), et deux fragments de tegulae (T1 et T8).
Tout ce mobilier est assez concrétionné, mais ne semble pas avoir été fortement
roulé par les flots. Ces tuiles étaient positionnées à plat pratiquement à la surface
du sondage.
US 2 : stérile.
- Interprétation :
Le sondage n° 1 n’a livré aucun mobilier en place, mais quelques fragments de dimensions
conséquentes de tegulae. Le fait que ces tuiles soient concrétionnées et roulées, même

20
légèrement, et qu’elles se concentrent dans l’US 1 superficielle permet de penser qu’il
s’agit de mobilier charrié par la mer, mais cependant enfoui depuis de nombreuses années.
Dans le contexte, l’US 1 peut être interprétée comme un épandage ancien, avec
enfouissement assez rapide du mobilier dans la matte de posidonie qui recouvre le site et
qui constitue la matrice de l’US. L’US 2, totalement stérile, semble correspondre au
substrat en place antérieurement au développement de la posidonie et à l’immersion des
tuiles.
- Illustrations :

fig. 10 - état initial fig. 11 - fin de fouille


Sondage 1

fig. 12 : sondage 1 : plan

21
fig. 13 : sondage 1 : coupe est-ouest.

B. Sondage n° 2 :
- Localisation :
Le sondage n° 2 a été implanté sur la pente dans un secteur où les tuiles étaient davantage
concentrées.
La présence de posidonie clairsemée pouvait là aussi laisser penser à une bonne
préservation des niveaux archéologiques éventuels.
Il est situé à une bathymétrie moyenne de 7,60 mètres.
- Description :
Le sondage n° 2 couvre une surface de 4 m (2 m x 2 m).
Il a été fouillé sur une profondeur de 55 à 60 cm sur la partie est, tandis que la partie ouest
a été fouillée sur 1,30 mètre de profondeur sur une surface de 2 mètres par 1 mètre.
La très faible visibilité liée à la mise en suspension de sédiments fins dans le sondage
profond et l’absence de courant n’a pas permis de réaliser des photographies correctes du
fond du sondage, stérile au demeurant.
- Stratigraphie :
Le sondage n° 2 présente une stratigraphie simple, identique à celle du sondage n°1 :
US 1 : couche de matte morte et de racines de posidonie vivante très clairsemée prises
dans une matrice de fin cailloutis de schiste et de sable sur 30 à 35 centimètres
d’épaisseur.
Comme dans le sondage n° 1, c’est dans cette première couche très superficielle
que l’ensemble des rares artefacts ont été retrouvés. Elle peut s’interpréter comme
une couche constituée de la matte de posidonie qui a couvert le site.
US 2 : couche très sableuse, mêlant des galets de schiste roulés d’un module de 3 à 5 cm
de diamètre environ, homogène, de couleur dominante gris/brun. Elle semble
contenir plus de cailloutis que le sondage n° 1. Son épaisseur est supérieur à
1,20 m et sa base n’a pas été atteinte.
Cette US n’a livré aucun mobilier.
- Artefacts :

22
US 1 : cette US a livré deux fragments de tegulae (T6 et T7). Tout ce mobilier est assez
concrétionné, mais ne semble pas avoir été fortement roulé par les flots. Ces tuiles
étaient positionnées à plat pratiquement à la surface du sondage.
US 2 : stérile.
- Interprétation :
Le sondage n° 2 a livré quelques fragments de dimensions importantes de tegulae. Ces
tuiles sont concrétionnées et roulées, même légèrement, ce qui indique qu’elles ont été
charrié un temps par la mer avant leur enfouissement. Dans ce contexte, l’US 1 peut être
interprétée comme un épandage ancien, avec enfouissement assez rapide du mobilier dans
la matte de posidonie qui recouvre le site et qui constitue la matrice de l’US. L’US2,
totalement stérile, semble correspondre au substrat en place antérieurement au
développement de la posidonie et à l’immersion des tuiles.
- Illustrations :

fig. 14 : état initial sondage 2 fig. 15 fin de fouille sondage 2

fig. 16 : sondage 2 - plan.

23
fig. 17 : sondage 2 - coupe est-ouest.

C. Sondage n° 3 :
- Localisation :
Le sondage n° 3 a été implanté au bas de la pente, en limite de la zone où les tuiles sont
abondantes. L’objectif était de délimiter la partie inférieure de l’épandage. Le sondage a
été ouvert sur un substrat de sable dans un secteur où quelques tuiles ont été repérées.
Il est situé à une bathymétrie moyenne de 8,10 mètres.
- Description :
Le sondage n° 3 couvre une surface de 4 m (2 m x 2 m).
Il a été fouillé sur une profondeur de 40 cm dans sa partie sud, tandis que la partie nord a
été fouillée sur 1,20 mètre de profondeur et sur une surface de 2 mètres par 1 mètre.
Le substrat très sableux n’a pas permis de conserver des bermes propres pour ce sondage
tant les matériaux meubles étaient instables.
- Stratigraphie :
Le sondage n° 3 présente une stratigraphie simple :
US 1 : couche sableuse sans aucune cohésion, incluant des fragments de matte de
posidonie, des blocs de schistes de modules variables en faible nombre. Cette
couche constitue l’essentiel de la puissance sédimentaire fouillée.
La présence de polluants très contemporains sur une partie importante de son
épaisseur (fragments de rail en acier, cordage en nylon...) montre qu’il s’agit
probablement d’une couche sédimentaire et détritique fréquemment remaniée.
US 2 : une seconde US a été distinguée en fond de fouille, à partir de la côte - 90 cm
environ, dans laquelle les cailloux deviennent progressivement plus nombreux,
pour devenir dominants. La fouille s’est arrêtée sur cette US totalement stérile.
- Artefacts :
US 1 : Cette US a livré un fragment d’imbrex (T9), et deux fragments d’amphores (A105
- pointe de Dressel ? et A106 - fragment de panse et d’épaule avec départ d’anse).
US 2 : stérile.

24
- Interprétation :
Etant donné le caractère remanié de l’ensemble de l’US 1 et le fait que le sondage n° 3
n’ait livré qu’un seul fragment de tuile associé à des déchets contemporains, on peut
penser qu’il est implanté hors de la zone d’épandage des tuiles, et que seul un
colluvionnement très limité a eu lieu.

D. Sondage n° 4 :
- Localisation :
Le sondage n° 4 a été implanté au pied d’un talus de posidonie dans le secteur où
l’inventeur du site disait avoir repéré le plus grand nombre de tuiles avant que le site ne
fût pillé ces dernières années. De plus, deux tegulae encore fortement enchâssées dans le
substrat émergeaient faiblement.
Le sondage est situé à une bathymétrie moyenne de 5,20 m.
- Description :
Le sondage n° 4 couvre une surface de 1,5 m (1,5 m x 1,5 m). En raison de la dureté de la
matte de posidonie et des galets qui constituaient l’US superficielle, la surface du sondage
a été restreinte afin de limiter le temps passé sur ce sondage. Comme les bermes
présentaient du bonne tenue, le sondage a permis d’avoir une vision correcte de sa
stratigraphie.
Il a été fouillé sur une profondeur de 115 cm.
- Stratigraphie :
Le sondage n° 4 présente une stratigraphie simple, quoique légèrement différente de celles
des sondages 1 et 2.
US 1 : couche très compacte de matte morte et de racines de posidonie vivante assez dense
prises dans une matrice de cailloutis de schiste et de sable sur 30 à 35 cm
d’épaisseur.
US 2 : couche de galets et de sable pratiquement sans matte de posidonie et présentant
une cohésion plus faible que l’US 1. La couche reste homogène, de couleur
dominante gris/brun. Son épaisseur est de plus ou moins 35 cm.
US 3 : couche de blocs de schiste assez gros (jusqu’à 22/25 cm de section) très enchâssés
entre eux. Les blocs sont pris dans une matrice de sable gris. Cette US a été
reconnue sur une épaisseur de 30 cm approximativement.
- Artefacts :
US 1 : l’US1 a livré cinq fragments de tegulae et d’imbrices (T17 à T21).
US 2 : l’US2 a livré neufs fragments de tegulae et d’imbrices (T22 à T27 et T29 à T31),
ainsi qu’un fragment d’amphore (A107 - panse indéterminée)
US 3 : stérile.
- Interprétation :
Le sondage n° 4 a livré plusieurs fragments de tegulae et d’imbrices. L’ensemble de ce
mobilier est concentré dans les deux US supérieures.
Même si le mobilier du sondage n° 4 est concrétionné, il l’est moins, de même qu’il est
moins roulé et moins fragmenté, que celui provenant des autres sondages. Même si les
tuiles fournies par le sondage n° 4 ne sont pas en place, leur enfouissement a dû être assez
rapide après leur immersion.
Le nombre de tuiles est aussi sensiblement plus abondant que sur les sondages n° 1 et 2.
Sans doute ce sondage est-il situé à proximité de l’épicentre de l’épandage.
- Illustrations :

25
fig. 18 : sondage 4 - état initial.

fig. 19 : sondage 4 : état initial - tegula affleurant sous de la matte.

26
fig. 20 : sondage 4 - plan.

fig. 21 : sondage 4 - coupe est-ouest.

E. Sondage n° 5 :
- Localisation :
Le sondage n° 5 a été implanté sur un replat de quelques mètres carrés formant un petit
tertre sur lequel les fragments de tuiles étaient relativement nombreux.
L’espace était couvert de posidonie clairsemée et de cailloutis.
Il est situé à une bathymétrie de 5 m.
- Description :

27
Le sondage n° 5 couvre une surface de 3 m² (1,5 x 2 m).
Il a été fouillé sur une profondeur de 1,10 m.
- Stratigraphie :
Le sondage n° 5 présente une stratigraphie globalement similaire à celle du sondage n° 4.
US 1 : d’une épaisseur de 20 à 30 cm environ, elle est composée de cailloutis assez
réguliers de schiste roulé (de 2 à 5 cm), mêlés à de la matte compacte, parfois
vivante, mais le plus souvent morte, le tout pris dans une matrice de sable gris
compact.
US 2 : elle présente la même matrice sableuse que l’US 1 incluant des cailloutis de schiste,
mais elle s’en différencie par l’absence de matte. Elle présente aussi une puissance
de 20 à 30 cm selon les secteurs du sondage.
US 3 : elle est composée de gros galets et de blocs de schiste enchâssés dans un cailloutis
plus fin et dans du sable. Elle a été fouillée sur 10 cm en moyenne. Elle apparaît
être composée du substrat de cailloutis de schiste fortement imbriqués et bloqués
par un sable grossier.
- Artefacts :
US 1 : l’US1 a livré 6 fragments conséquents de tegulae (T10 à T12 et T32 à T34).
US 2 : l’US2 a livré 24 fragments de tegulae et d’imbrices (T13 à T16 et T35 à T55) et
un fragment d’amphore (A115), probablement d’origine espagnole en raison de la
concentration de quartz dans le dégraissant.
US 3 : US stérile.
- Interprétation :
Le sondage n° 5 a livré plusieurs fragments de tegulae et d’imbrices assez conséquents,
tous concentrés dans les deux US supérieures.
Comme c’est le cas pour le sondage n° 4, le mobilier du sondage n° 5 est relativement peu
concrétionné. Il est en outre moins roulé et moins fragmenté que celui provenant des
sondages n° 1, 2 et 3. Même si les tuiles fournies par le sondage n° 5 ne sont pas en place,
leur enfouissement fut probablement assez rapide après leur immersion.
Comme le sondage n° 4, le sondage n° 5 n’est sans doute pas très éloigné de l’épicentre
de l’épandage.
- Illustrations :

fig. 22 : sondage 5 - état initial fig. 23 : sondage 5 - fin de fouille

28
fig. 24 : sondage 5 - plan

fig. 25 : sondage 5 - stratigraphie

F. Sondage n°6 :
- Localisation :
Le sondage n° 6 a été implanté sur le même replat que le sondage n° 5, formant par
endroits un petit tertre. L’espace était couvert de posidonie clairsemée et de cailloutis.
Il est situé à une bathymétrie de 5 m.
- Description :
Le sondage n° 6 couvre une surface de 1,5 m² (1 m x 1,5 m).
Il a été fouillé sur une profondeur de 50 cm. Parvenu sur le niveau de gros blocs et de
sable qui se rencontre au fond de tous les sondages, il n’a pas été poursuivi plus bas.
- Stratigraphie :
Le sondage n° 6 présente une stratigraphie à deux US.
US 1 : elle se compose de matte morte et de cailloutis schisteux pris dans une matrice
sableuse de couleur grise. Elle est peu compacte. Sa puissance est de 25 à 35 cm
selon les secteurs du sondage.

29
US 2 : elle se compose d’un blocage de blocs moyens d’une vingtaine de centimètres de
section au plus, fortement enchâssés dans du sable. Cette US est semblable dans
sa composition à celle qui se rencontre au fond des sondages n° 1, 2, 4 et 5. Elle a
été fouillée sur une épaisseur de 20 cm.
- Artefacts :
Toutes les US du sondage n° 6 sont stériles et n’ont livré aucun mobilier archéologique.
- Interprétation :
Comme le sondage n° 6 n’a livré aucun mobilier, on peut envisager qu’il soit situé hors
de la zone d’épandage des tuiles, qui prendrait donc sa source dans le secteur des sondages
n° 4 et 5.

30
IV. Étude du mobilier :
L’essentiel du mobilier archéologique est constitué de tuiles, tegulae et imbrices, ce qui
permet d’apporter des éléments sur leur type, leur production et leur commerce, alors même
que les recherches portant sur les terres cuites architecturales se multiplient ces dernières
années (26). Plusieurs épaves fouillées à Port-Vendres ont ainsi livré quelques tegulae, sans que
leur étude n’ait été engagée. Elles ont été associées à notre corpus dans une perspective
comparative à l’échelle locale.
Si plusieurs chargements de tuiles antiques ont été découverts (27), aucun n’a fait l’objet
d’une étude métrologique et morphologique des tuiles elles-mêmes, à l’image des travaux qui
peuvent se développer lors de découvertes terrestres. C’est pourtant un aspect essentiel pour
comprendre la nature du chargement et dépasser le constat initial de la simple présence de tuiles.
La démarche suivie lors de l’opération menée aux Reguers consiste à conduire une analyse
métrologique globale sur une cargaison, c’est-à-dire donnant lieu à un relevé précis et
systématique non seulement des dimensions, mais aussi des contenances et surtout des poids et
du facteur d’arrimage. Ces études visent à s’interroger sur le degré de standardisation (et
d’incertitude) et les contraintes d’arrimage. Cette approche a déjà été plus ou moins appliquée
à certaines cargaisons de métal ou de marbre. Elle fait actuellement l’objet de la thèse de
Cydrisse Cateloy sur les amphores de l’épave d’Ulu Burun. Quant aux pierres de lest, elles ont
suscité l’attention d’Emmanuel Nantet (28). Toutefois, certaines marchandises, comme les tuiles,
n’ont pas encore donné lieu à une étude de ce type. Plus globalement, ces recherches permettent
de renouveler l’étude des cargaisons. Elles montrent en outre que le commerce maritime antique
ne concernait pas que les amphores, mais bien d’autres marchandises.
Les vestiges sous-marins se prêtent particulièrement à cette approche. Les tuiles découvertes
en bon état de conservation en milieu terrestre sont rares et leur fragmentation souvent poussée
ne permet pas nécessairement une étude précise de leurs caractéristiques sur des lots
numériquement conséquents, sauf découverte d’un atelier sur lequel une concentration est
demeurée en place (29). A l’inverse, les découvertes subaquatiques procurent généralement un
corpus en meilleur état de conservation, donc susceptible d’une étude instructive.
Il serait ainsi possible a priori d’identifier l’existence éventuelle de tuiles faîtières, voire
de tuiles avec une cheminée et avec une lucarne (ronde ou quadrangulaire), ce qui renseignerait
sur la couverture des maisons romaines. Cela permettrait d’identifier plus précisément le type

26) On citera par exemple : BONTROND R., « Étude typo-chronologique des terres cuites architecturales antiques
de Châteaubleau (Seine-et-Marne) et de ses environs », Revue archéologique du Centre de la France, Tome
52, 2013, p. 263-331. ; CLEMENT B., Les couvertures de tuiles en terre cuite en Gaule du Centre-Est (IIè s. av.
- IIIè s. ap. J.-C.), 2013, 350 p. ; FERDIERE A., « La production de terres cuites architecturales en Gaule et dans
l’Occident romain, à la lumière de l’exemple de la Lyonnaise et des cités du nord-est de l’Aquitaine : un
artisanat rural de caractère domanial ? », Revue archéologique du Centre de la France, t. 51, 2012, p. 17-187.
27) Cf. annexe 2.
28) NANTET E., « Les activités de lestage dans le monde antique : l’exemple de la corporation des lesteurs à Ostie
(2e moitié du IIe siècle ap. J.-C. - début du IIIe siècle ap. J.-C.) », dans NAPOLI J. (éd.), Ressources et activités
maritimes des peuples de l’Antiquité. Actes du Colloque International de Boulogne-sur-Mer (12, 13 et 14 mai
2005), Les Cahiers du Littoral 2/6, 2008, p. 515-520 ; CASTELLVI G., NANTET E., SALVAT M., « La corniche
romaine dans l’épave Port-Vendres 9.4 (Pyrénées-Orientales) », dans WATEAU F. (éd.), Profils d'objets.
Approches d'anthropologues et d'archéologues. VII è Colloque annuel, international et interdisciplinaire de la
Maison René-Ginouvès, Archéologie et Ethnologie (16-18 juin 2010), Paris, MAE, p. 201-207).
29) Pour le Midi, on pensera à DURAND B., « Les tegulae de l’atelier de potiers de Saint-Bézard (Aspiran, Hérault)
et la typologie des tuiles en Gaule Narbonnaise », Revue Archéologique de Narbonnaise, tome 45, 2012, p. 75-
110.

31
de construction (privée ou publique ?) auquel ces tuiles étaient destinées. On pourrait ainsi
déterminer si ce commerce s’inscrivait dans le cadre d’une commande privée ou d’État.
Dans le cas d’une standardisation des tuiles, ce qui est très probable si elles étaient toutes
destinées au même édifice, il faudrait tenter d’identifier un module qui pourrait révéler des
indices pertinents en métrologie, comme l’a évoqué Emmanuel Nantet (30). En effet, il serait
intéressant de déterminer si ce module correspond à une unité de mesure publique bien connue
(comme le pied romain) ou s’il appartient à un autre système, moins connu, voire complètement
inconnu des chercheurs, ce qui ne serait pas nécessairement surprenant dans le cas d’une maison
privée.
Les tuiles apparaissent aussi comme le seul élément permettant éventuellement de proposer une
datation pour ce naufrage ou ce rejet en mer, en l’absence de tout élément amphorique conservé
en lien assuré avec ce navire.

A. Les caractéristiques des tuiles des Reguers :


Au total, le site a livré 104 tegulae, imbrices ou fragments plus ou moins conséquents,
mais toujours significatifs. Ils ont été systématiquement enregistrés et mesurés afin de tenter
une étude morphologique et métrologique.
Il apparaît que l’ensemble de ces tuiles n’a pas été posé et scellé sur une toiture, ainsi
qu’en témoigne l’absence totale de mortier de chaux sur tous les morceaux retrouvés.
Rappelons qu’afin de résister aux intempéries et pour améliorer l’étanchéité de la toiture,
toutes les tuiles étaient fixées entre elles par un cordon de mortier, de même que les imbrices
qui surmontaient leurs jointures (31). Dans ce cas, les traces de mortier sont encore nettement
visibles et leur absence ou leur présence se remarque aisément.

fig. 26 : exemple de traces de mortier de scellement sur une tegula


(site du dépotoir de Port-Vendres 1 - dépôt DRASSM Port-Vendres, non inventorié)
Il ne peut donc s’agir de matériaux de démolition rejetés en mer depuis le bord, mais
au contraire, cela évoque un lot de tuiles encore non utilisées et perdues lors d’un transport
commercial ou de livraison.
- Préambule méthodologique :
Depuis plusieurs années, les terres cuites architecturales sont devenues un objet
d’intérêt archéologique pour elles-mêmes, apportant des informations sur les conditions

30) NANTET E., ibidem.


31) NAULEAU J.-F., « Les matériaux de construction en terre cuite d’époque romaine dans l’ouest des Pays de la
Loire – Premier bilan », Revue archéologique de l’Ouest, 2013, p. 223-259.

32
de leur fabrication (organisation technique des ateliers, organisation sociale de leur
production, etc). Si les dimensions des tuiles ont retenu l’attention depuis quelques années,
avec la perspective d’y voir un marqueur chronologique (32), d’autres éléments restent dans
l’ombre, ou sont signalés avec un manque de précision trop important. Il en va ainsi des
encoches avant qui sont souvent ignorées dans les descriptifs, et des tracés digitaux, dont
aucun dessin n’est reproduit, sauf pour les plus originaux d’entre eux (33). Ces imprécisions
limitent les études comparatives et imposent de vérifier les données sur les objets eux-
mêmes, ce qui n’est pas facilité par le caractère transfrontalier de notre corpus de
référence.
Progressivement, le vocabulaire et les pratiques descriptives des terres cuites
architecturales se sont normalisés. Une première mise au point a été publiée en 2012 (34),
et une synthèse méthodologique complète intégrant toutes les données, tant en ce qui
concerne les tegulae que les imbrices, a été éditée en 2013 (35). Pour les mesures et les
descriptions des tuiles qui vont suivre, nous nous baserons sur la normalisation lexicale et
métrologique développée par Arnaud Coutelas et Benjamin Clément.
Toutes les tuiles et tous les fragments découverts ont fait l’objet de relevés métrologiques
systématiques permettant de documenter une série de points de mesures tous identiques
d’une tuile à l’autre, à la réserve près de leur état de conservation qui a parfois interdit de
prendre différentes mesures (36).

32) FEUGERE M., « La longueur des tegulae comme indice chronologique ? », Instrumentum, n°11, 2000, pp. 324-
25.
33) Par exemple, pratiquement aucune figure n’y illustre FEDIERE G. et P., « Marques et autres empreintes sur
matériaux de construction en terre cuite du Roussillon (Antiquité romaine) », dans Roches ornées, roches
dressées. Actes du colloque en hommage à J. Abélanet, Perpignan 24-25 mai 2001, Perpignan, Presses
Universitaires, 2005, p. 393-415. Elles auraient pourtant été essentielles.
34) COUTELAS A., « Les méthodes de travail pour l’étude des terres cuites architecturales retrouvées à
Cassinomagus (Chassenon, Charente) », in SFECAG, Actes du congrès de Poitiers, 2012, p. 711-717.
35) CLEMENT B., Les couvertures de tuiles en terre cuite en Gaule du Centre-Est (IIè s. av. - IIIè s. ap. J.-C.), op.
cit., pp. 22-25.
36) Les données métrologiques complètes figurent sur le CD Rom joint au rapport.

33
fig. 27 : vocabulaire employé pour la description des tegulae et des imbrices,
d’après Coutelas 2012 et Clément 2013.

fig. 28 : points de mesure des imbrices.

34
fig. 29 : points de mesure des tegulae.
Pour ce qui est de la description des tracés digités figurant sur les tegulae, nous
reprendrons l’esquisse de vocabulaire normalisé de Goulpeau et Le Ny (37).
- Tegulae :
Seules deux tuiles (T5 et T69) sont presque entièrement conservées, les autres étant
constituées de fragments allant du modeste tesson à la demi-tuile environ.

37) La seule étude détaillée des tracés digités visant à établir une typologie et un vocabulaire descriptif normalisé
est géographiquement éloignée et n’a pas été reprise par les différents auteurs par la suite. GOULPEAU L., LE
NY F., « Les marques digitées apposées sur les matériaux de construction gallo-romains en argile cuite », Revue
Archéologique de l’Ouest, t. 6, 1989, pp. 105-137.

35
fig. 30 : tegula T5

fig. 31 : tegula T69


- poids :
Le poids des deux tuiles quasiment complètes est de 11,1 kg pour T5 et de 9,5
kg pour T69. T66 qui n’est conservée que sur une moitié de sa surface pèse 6, soit un
poids global estimé à 11/12 kg. Il en est de même pour T17, conservée un peu plus que
la moitié et qui pèse 6,5 kg, soit toujours 11 à 12 kg entière.

36
- dimensions :
La longueur des tegulae est de 540 mm et leur largeur de 405 mm, avec un écart
de 5 mm sur une tuile uniquement.
T5 T 66 T 69 T 73
Tuiles conservées sur toute
leur longueur 540 540 535 540
mm mm mm mm
T5 T 17 T 66 T 68 T69 T 72
Tuiles conservées sur toute
leur largeur 405 405 405 405 405 405
mm mm mm mm mm mm
Nous évoquerons plus loin les éléments de typo-chronologie qui peuvent être
suggérés par ces dimensions. Toutefois, indépendamment de l’approche
chronologique, les tuiles peuvent faire l’objet de remarques métrologiques, à
commencer par l’étude du rapport longueur/largeur (L/l). Il est ici systématiquement
et précisément d’un facteur 4/3, soit un coefficient multiplicateur de 1,333 entre les
deux dimensions (38).
Ces dimensions de 540 mm par 405 mm ne semblent correspondre à aucune
mesure romain, et en particulier par au pied romain.
La hauteur arrière du rebord (d) et la hauteur avant du rebord (e) sont en revanche
nettement moins régulières. Elle est comprise entre 44 et 57 mm, c’est-à-dire autour
de 50 mm. La hauteur du rebord à l’avant est toujours supérieure ou égale à sa hauteur
vers l’arrière.
Sélection de tuiles conservées sur T 5 T7 T17 T60 T66 T67 T 68 T69
toute leur hauteur
Hauteur arrière du rebord (droit) 46 50 45 45 45 50
Hauteur arrière du rebord 49 ± 50 44 50 50
(gauche)
Hauteur avant du rebord (droit) 53 55 54 50 54 50
Hauteur avant du rebord (gauche) 57 48 48 54
Les dimensions sont établies avec une certitude suffisante pour nous permettre
d’estimer le volume d’encombrement d’une tuile :
- Volume d’encombrement = Longueur x largeur x hauteur
- Volume d’encombrement = 540 x 405 x 50
- Volume d’encombrement = 10 935 cm3, soit 0,010935 m3
Le volume d’encombrement d’une tuile était donc proche de 0,011 m3. On
pourrait ainsi transporter 100 tuiles par mètre cube. Mais il ne faut pas oublier les
interstices entre les tuiles, ainsi que le volume occupé par l’emballage dans le cas où
la cargaison n’était pas chargée à nue (39). Dans ce cas, il conviendrait de considérer un
volume d’encombrement de 0,020 ou 0,025 m3, qui correspondrait à une charge de
plusieurs dizaines de tuiles par mètre cube. Avec un poids unitaire de 11 à 12 kg, c’est-

38) GOULPEAU L., « Introduction à une étude métrologique des briques et tuiles gallo-romaines », Revue
Archéologique de l’Ouest, t. 5, 1988, pp. 97-107.
39) NANTET E., Phortia. Le Tonnage des navires de commerce en Méditerranée du VIIIe siècle av. l’è. chr. au
VIIe siècle de l’è. chr., Rennes, Presses Universitaires, 2016.

37
à-dire plutôt 12 kg en comptant l’emballage, on retrouve le facteur d’arrimage livré
par Pierre Garoche, soit 1 m3/t à nu ou 2,1 m3/t pour des tuiles emballées (40).
L’épaisseur des tegulae est très variable sur l’ensemble de la surface de la tuile
qui présente parfois de fortes irrégularités, principalement sur sa face inférieure.
L’épaisseur à l’avant est comprise entre 18 et 43 mm pour les mesures extrêmes, et
plus généralement entre 27/28 mm et 36/37 mm environ. L’épaisseur au centre fluctue
14 mm à 37 mm, avec une moyenne entre 24 et 31 mm. A l’arrière, l’épaisseur varie
de 16 mm à 38 mm avec une forte occurrence des épaisseurs de 20 à 25 mm. Il apparaît
donc que les tegulae présentent une épaisseur légèrement plus importante à l’avant
qu’à l’arrière et sur les bords qu’au centre (41).
Les variations d’épaisseur entre les bords et le centre de la tuile peuvent sans
doute s’expliquer par le geste du tuilier qui aplatit l’argile dans un moule et la lisse en
la tirant vers les bords et vers lui, le poids du corps étant plus important lorsqu’il la
pousse vers l’arrière de la tuile que lorsqu’il la tire vers l’avant. La face inférieure des
tuiles témoigne d’ailleurs de ce mode de façonnage qui permet de lisser la face
supérieure mais laisse subsister de nombreuses imperfections sous la tuile.

fig. 32 : face inférieure d’une tegula (T5)

40) Cf. GAROCHE P., Arrimage, manutention et transport des marchandises à bord des navires de commerce,
Paris, Société d’éditions géographiques, maritimes et coloniales, 1960 (4e éd.), p. 200, 223.

41) Différence d’épaisseur est particulièrement visible sur les tuiles n° T 66, T 69 ou T 73.

38
- rebords :
Les rebords des tuiles découvertes
sont tous de type « carré ». La largeur
supérieure du rebord est alors globalement
équivalente à la largeur de sa base, et son
sommet est relativement plat. Toutefois, il
arrive fréquemment que la base soit plus
large que le sommet, conférant un profil fig. 33 : profil des rebords
évasé au rebord. Dans le cas de T70 ou T71, d’après Clément 2013.
la base se trouve même être deux fois plus
large que le sommet du rebord.

fig. 34 : profil des rebords, à gauche T57, à droite T7.


Comme pour de très nombreux types de tegulae (42), la largeur du rebord
s’amincit de l’avant vers l’arrière de la tuile. Elle mesure ainsi généralement de 35 à
38 mm à l’avant pour seulement 20 à 24 mm à l’arrière. Le caractère quasi
systématique de cet amincissement du bord exclut qu’il s’agisse d’une imprécision du
geste du tuilier : sans doute cette différence de largeur, voulue, était-elle nécessaire
afin de faciliter l’encastrement des tuiles les unes sur les autres.

fig. 35 : tegula T32, rebord gauche, s’amincissant de l’avant (à droite) vers l’arrière (à gauche).
- encoches :
Les tegulae présentent toutes des encoches à l’avant et à l’arrière, aux angles,
afin de faciliter leur emboitement les unes sur les autres lors de leur mise en œuvre.

42) CLEMENT B., Les couvertures de tuiles en terre cuite en Gaule…, op. cit., p. 207 et ss.

39
fig. 36 : assemblage des tegulae par chevauchement des
encoches arrière (tuiles inférieures) et avant (tuile supérieure)
Les encoches arrière, très simples, sont constituées d’une découpe dans le rebord
de la tuile, qui s’arrête ainsi à 7 ou 8 cm du bord. Cette encoche est systématiquement
la même sur toutes les tegulae (43) et n’a donc pas retenu notre attention en ce qui
concerne sa morphologie, mais uniquement sa longueur qui varie avec le temps. En ce
qui concerne les tuiles des Reguers, elle est très stable autour de 6 cm.

fig. 37 : encoche arrière gauche (T67)

43) CLEMENT B., Les couvertures de tuiles en terre cuite…, op. cit., pp. 55-56.

40
En revanche, l’encoche
avant, destinée à couvrir le
rebord de la tuile inférieure,
présente des différences
morphologiques. Une
typologie générale en trois
types peut être esquissée,
différenciant les encoches
droites, les encoches fig. 38 : profil des encoches avant d’après Clément 2013.
triangulaires ou les encoches
carrées.
Celles des tuiles des Reguers, dont 17 exemplaires sont conservés qu’il s’agisse
des encoches avant droit ou avant gauche, sont toutes de type carré. Leur volume global
s’inscrit dans un hexaèdre. La longueur au sommet varie de 70 à 80 mm avec des
extrêmes de 60 mm seulement pour la moins longue (T5) à 90 mm pour la plus longue
(T7).
Les traces de fabrication de ces encoches sont parfaitement visibles sur plusieurs
tuiles et témoignent dans un premier temps d’une découpe au couteau dont la lame a
laissé une trace nette, parfois complétée par un modelage final au doigt de la périphérie
de l’encoche.

fig. 39 : encoche avant gauche d’une tegula, vue de dessous (T65) faisant apparaître la forme
générale de l’encoche ainsi que la facture au couteau.

Si le profil des encoches reste identique,


leurs dimensions transversales varient
sensiblement. Les traces de lames, nettement
visibles, révèlent cependant que leur façon
relève du même geste de découpe au couteau.
Cette assez grande variabilité ne semble
toutefois pas s’opposer à l’usage de toutes ces
tuiles entre elles dans le même assemblage.
Elles devaient toutes être compatibles. De
même type malgré des différences de
dimensions et de profil, il n’est pas non plus
possible de déterminer de groupes de profils fig. 40 : superposition des différents profils
qui permettraient d’individualiser un artisan transversaux
ou un moule.

41
fig. 41 : profils transversaux des encoches « carrées » des tegulae des Reguers
- gorge :
Les tegulae du site des Reguers se caractérisent par la rareté des gorges : sur 52
échantillons de bords, 18 seulement présentent une gorge. Lorsqu’elles sont présentes,
elles sont souvent à peine esquissées : leur profondeur varie alors entre une simple
trace et 2 mm de profondeur. Même sur les échantillons les plus marqués (T5, T34),
elle ne dépasse jamais 4 mm.
Les gorges présentent une largeur variant de 10 à 16 mm, avec un cas de doubles
gorges parallèles plus ou moins confondues mesurant 24 mm de largeur (T36) et
donnant l’impression d’une reprise du tracé. Il faut noter que la gorge peut parfois être
marquée non sur le plat de la tuile mais à la base du rebord.
Comme cela a été constaté par ailleurs, le tracé de la gorge est légèrement plus
marqué à l’avant de la tuile, là où finit le geste du tuilier.

fig. 42 : gorge marquée à cheval sur le plat et le rebord (T6)

42
- tracés et marques digitées :
Aucune des tuiles découvertes ne porte d’estampilles, quelles qu’elles soient.
Des marques digitées sont par contre systématiquement présentes sur toutes les
tegulae et sur tous les fragments de partie avant de tegulae (T1, T2, T5, T17, T18, T32,
T33, T36, T67, T69). La possibilité d’étudier un lot homogène de tuiles probablement
issues d’un même atelier permet dans ce cas d’apporter une réponse à la question du
nombre de tuiles marquées sur l’ensemble d’une production, qui fait débat et ne peut
être perçue à partir de lots hétérogènes (44) : les tuiles des Reguers sont manifestement
toutes marquées.
Présents sur toutes les tuiles dont la partie avant est conservée, ces tracés sont
tous identiques, à quelques variations de geste près. Ils se présentent sous la forme de
demi-cercles complets en appui par leurs deux extrémités sur l’extrémité avant de la
tuile (correspondant aux marques de type « B » de la typologie Goulpeau et Le Ny
1989). Le plus souvent, trois cercles sont bien marqués tandis que le quatrième est juste
esquissé, les doigts effleurant seulement l’argile. Sur les tracés complets (T5, T17 et
T69), l’appui des doigts est plus fort à droite et s’estompe en allant vers la gauche. Le
mouvement fut donc probablement effectué systématiquement dans ce sens, à l’aide
de la main gauche.
Ces trois ou quatre demi-cercles concentriques sont aussi parfois associés à un
point qui marque approximativement le centre de ces cercles et peut correspondre au
tracé laissé par le pouce, ce dernier étant alors utilisé comme appui pour la main afin
de tracer des cercles assez réguliers, à l’image d’un compas (T5, T69).
Aucun autre tracé digité n’est visible sur les tegulae conservées, à l’exception
d’un signe « V » dont la pointe est en appui sur le milieu du bord avant, qui se rencontre
à deux reprises seulement (T5 et T69). La fonction de tels tracés reste à préciser. Mais
il est probable qu’il s’agisse d’une marque numérale servant au décompte des lots de
tuiles, qui se retrouvent donc uniquement sur certaines tuiles correspondant à une
occurrence précise dans la série produite. Un tracé similaire en « V » a été découvert
en 1967 sur une tuile de l’atelier de l’Avenue Kennedy à Perpignan (45).
En terme chronologique, les productions républicaines n’en font a priori jamais
apparaître de tracés digités (46). En revanche, ils deviennent fréquents sur les tegulae
antiques à partir de l’époque augustéenne.

44) GOULPEAU L., LE NY F., « Les marques digitées apposées sur les matériaux de construction gallo-romains en
argile cuite », Revue Archéologique de l’Ouest, t. 6, 1989, p. 111.
45) FEDIERE G. ET P., « Marques et autres empreintes sur matériaux de construction en terre cuite du Roussillon
(Antiquité romaine) », dans Roches ornées, roches dressées. Actes du colloque en hommage à J. Abélanet,
Perpignan 24-25 mai 2001, Perpignan, Presses Universitaires, 2005, p. 408.
46) ibidem.

43
quatre tracé digités
concentriques en appui
sur le bord de la tuile

points digités
(appui du pouce lors de
la réalisation du tracé ?)

bord inférieur de la tuile

fig. 43 : quatre tracés digités concentriques formant un quadruple arc de cercle


en appui sur le bord avant (T69 en haut et T17 en bas).

- Tegulae spécifiques :
À ce jour, les sondages n’ont livré aucune tuile spécifique correspondant à un
modèle connu (opaïon, lucarne, faîtière) à l’exception d’une tegula en quart de cercle.
Cette tuile (T8) présente un bord inférieur en quart de cercle, dont la régularité interdit de
penser qu’il s’agit d’une tegula qui se serait brisée « proprement » selon cette forme très
régulière.
Elle ne présente qu’un seul bord à droite et une encoche arrière. Ses dimensions sont de
280 mm par 260 mm, pour une épaisseur similaire aux autres tuiles du site. Son rebord est
tout à fait comparable aux autres exemplaires mis au jour.
Elle ne présente non plus aucun tracé digité ni aucune marque.

44
Bord supérieur

Bord inférieur

fig. 44 : tegula en quart de cercle


La fonction de cette tegula reste encore à déterminer mais, elle semble pouvoir être
utilisée pour couvrir une toiture circulaire (tour ?) en prenant place à la périphérie
inférieure du toit. Dans ces conditions, il est probable que les dimensions de la tuile
devaient être parfaitement adaptées aux dimensions de la toiture, et en particulier à la
courbure du rebord du toit. Une telle découverte, bien qu’isolée, semble confirmer que la
cargaison des Reguers correspondrait à une toiture globale, ou pour le moins à une
commande réalisée par un atelier à la demande d’un client donné pour un besoin
spécifique.

- Imbrices :
Le site des Reguers a livré plusieurs fragments d’imbrices plus ou moins
conséquents, dont deux permettant une approche métrologique. Cependant, les fragments
d’imbrices retrouvés en fouilles sont habituellement beaucoup moins nombreux. Ils sont
en effet nécessaires sur un toit, mais en nombre plus réduit que les tegulae. Par ailleurs, ils
présentent une fragilité accrue par rapport à ces dernières en raison de leur plus faible
épaisseur et de leur forme convexe. C’est pourquoi ils sont généralement mal conservés.
Il est d’ailleurs remarquable que les imbrices retrouvés soient presque tous cassés dans le
sens longitudinal en leur sommet, la fracture les partageant en deux dans le sens de la
longueur.
L’imbrex T10, quasiment entier, mesure 485 mm de longueur pour 165 mm
d’ouverture à l’avant et 94 mm seulement à l’arrière. L’imbrex T9 n’est pas conservé sur
toute sa longueur, mais sa largeur et sa hauteur peuvent être mesurées ou restituées. La
largeur avant est de 173 mm, pour 145 mm à l’arrière. Il apparaît donc que l’ouverture des
imbrices augmente d’arrière vers l’avant, ce qui est nécessaire afin de permettre leur
emboîtement correct lors de leur mise en œuvre. Dans les deux cas, la hauteur utile des
imbrices est de 30 à 40 mm, correspondant à celle des rebords de tegulae à couvrir.
L’épaisseur des imbrices semble identique à l’arrière, au centre et à l’avant, mais
varie entre le centre et les bords latéraux. D’une épaisseur de 14 à 16 mm au sommet, ils
mesurent de 20 à 23 mm au bord. Un bourrelet peu marqué mais présent sur tous les bords
forme une surépaisseur, permettant sans doute une meilleure solidité par le renfort de pâte
ainsi formé (T9, T10, T22).

45
a

b c

d
fig. 45 : imbrex T10
(a- vue zénithale ; b - profil droit à l’extrémité avant ; c- coupe à l’extrémité avant ; d - vue en perspective)

46
Il faut noter que sa longueur est adaptée à la couverture des tegulae découvertes sur
le site, puisqu’elle correspond à la longueur du rebord à couvrir, augmentée de 4 à 5 cm.
Cette surlongueur permet le recouvrement de l’imbrex inférieur afin d’assurer l’étanchéité
de l’assemblage. De même, bien que présentant des variations de largeur assez fortes, les
différents imbrices retrouvés s’assemblent tous en eux et peuvent être mis en œuvre sur la
même toiture.

- pâtes
L’ensemble des tuiles des Reguers sont fabriquées avec une pâte globalement
identique, qu’il s’agisse des tegulae et des imbrices.
Elle présente toutefois des variations ponctuelles de couleur entre le rouge, l’orangé/rose
et le jaune. L’argile rouge orangée domine, avec parfois des inclusions d’argile plus jaune
sous forme de nodules ou des feuilles. Quelques tuiles prennent une couleur dominante
jaune avec inclusions de nodules ou de feuillets rouges mais il ne semble pas que la pâte
soit différente (par exemple T38). Seul son malaxage varie, associant des argiles plus jaune
ou d’autres plus rouges.

fig. 46 : selon le mélange d’argile, la pâte évolue du jaune (à gauche, rare T34), à rouge
(à droite, fréquent, T18) en passant par des mélanges peu homogènes (au centre T19).
Cette pâte est fine et moyennement compacte, mais elle demeure sensiblement
moins serrée que celle de nombreuses amphores. Elle comprend un dégraissant de
quartz blanc pouvant suggérer une provenance tarraconnaise par analogie avec les
pâtes amphoriques. L’étude pétrographique des tuiles découvertes à Llafranc met en
évidence la présence de dégraissant de quartz de 1 à 2 mm de section, potentiellement
analogue à celui des tuiles découvertes sur le site des Reguers. Les pâtes rougeâtres ou
rosées présentent aussi les mêmes nuances (47). Seule une étude de ces dernières
permettra cependant de caractériser précisément ces différentes argiles et leur origine.
En revanche, si l’argile semble être la même pour l’ensemble du lot découvert,
la dureté des tuiles est variable d’un échantillon à l’autre, révélant une nette différence
entre les cuissons.

B. Le rattachement des tuiles à un atelier de production ?

47) ROCAS X., ROQUÉ C., PALLÍ L., « Caracterització arqueològica i geològica de les produccions de rajoleria
d'época romana de Llafranc (baix empordà) », Estudis del Baix Empordà, Sant-Feliu-de-Guíxols, 2003, t. 22.
pp. 84 et ss..

47
Le rattachement des tuiles de Collioure à un ou plusieurs ateliers de production
connus, en Narbonnaise (48) ou en Emporda (49) est essentiel pour comprendre les structures
du commerce maritime des terres cuites architecturales. On pourrait ainsi déterminer la
provenance des tuiles et confirmer si l’on est dans le cas d’un commerce de courte distance,
comme c’est le cas pour les autres épaves à tuiles, ou si cet échange s’inscrit à une autre
échelle, ce qui serait singulier.
Outre les données sur le commerce des tuiles lui-même, le rattachement d’une
cargaison à un atelier indiquerait que cette production de tuiles serait tournée vers
l’exportation. Il faudrait aussi comparer la composition du gisement sous-marin de
Collioure et la production de ces ateliers afin de déterminer si ces tuiles faisaient l’objet
d’un commerce spécialisé ou si elles étaient exportées conjointement avec d’autres produits,
comme c’est le cas des tuiles fabriquées dans le Var (50).
Il semblerait que les épaves à chargement de tuiles, découvertes dans le Var,
témoignent d’un commerce sur une courte distance. Le gisement de Collioure, si son état
de conservation est confirmé, permettrait ainsi de vérifier si cette observation vaut pour
d’autres zones de la Narbonnaise. On peut se demander si les Anciens évitaient d’avoir
recours au transport maritime pour les tuiles, du moins sur de longues distances. Sans doute
devaient-ils préférer fabriquer les tuiles sur place, à proximité du chantier de construction,
ce qui leur épargnait le transport. Cette activité requérait de toute façon de l’argile, une
matière première que l’on pouvait extraire n’importe où.
Par ailleurs, il faudrait pouvoir préciser si la cargaison était uniquement constituée
de tuiles ou si elle incluait également d’autres marchandises. La question se pose d’autant
plus que les cargaisons de tuiles retrouvées au large du Var semblaient être très souvent
associées à des chargements d’amphores et de céramiques communes. Il faudrait pouvoir
déterminer si la composition du chargement retrouvé à Collioure présente une association
de marchandises de même nature, ce qu’il faudrait alors expliquer, soit par des raisons
techniques (ces marchandises seraient faciles à arrimer ensemble), soit par des raisons
commerciales (ces denrées seraient en général transportées sur les mêmes navires, parce
que ceux-ci sont souvent d’un tonnage très modeste).
Surtout, il serait intéressant de préciser si ces marchandises provenaient toutes de la
même région (chargement homogène) ou si les provenances étaient diverses (chargement
hétérogène). Dans le premier cas, on aurait un commerce en ligne directe ; dans le second
cas, ce serait un commerce de redistribution. Habituellement, on associe le commerce en
ligne directe à de forts tonnages. Mais comme nous l’avons montré (51), cette distinction

48) LAUBENHEIMER F., Sallèles-d’Aude. Un complexe de potiers gallo-romains : le quartier artisanal, DAF 26,
Paris, 1990, 157 p. ; GENTY P.-Y., FICHES J.-L., « L’atelier de potier gallo-romain d’Aspiran (Hérault),
synthèse des travaux de 1971 à 1978 ». Figlina 3, 1978, p. 71-92 ; DURAND B., « Les tegulae de l’atelier de
potiers de Saint-Bézard (Aspiran, Hérault) et la typologie des tuiles en Gaule Narbonnaise », art. cité. ;
KOTARBA J. et alii, Perpignan, Le Petit Clos I, nouvelle campagne sur un vaste établissement du Haut empire,
rapport dactylographié de l’opération AFAN 1999/2000.
49) ROCAS X., ROQUE C., PALLI L., « Caracterització arqueològica i geològica de les produccions de rajoleria
d'època romana de Llafranc (baix empordà) », Estudis del Baix Empordà, Sant-Feliu-de-Guíxols, 2003, t. 22.
pp. 55 à 100 ; NOLLA J.-M ., CANESI J.-M, ROCAS X., « Un forn roma de terrissa a Llafranc (Palafrugeli,Baix
Ernporda). Excavacions de 1980-1981 », Ampurias, t. 44, 1982, pp. 147- 183.
50) RICO C., « La diffusion par mer des matériaux de construction en terre cuite : un aspect mal connu du
commerce antique en Méditerranée occidentale », MEFRA 107 (1995), p. 767-800. On pourra aussi consulter :
HATLEY K. F., « La diffusion des mortiers, tuiles et autres produits en provenance des fabriques italiennes »,
CAS 2 (1973), p. 49-60 ; FEDIERE G., « Tuiles et briques romaines estampillées de Fréjus et de sa région (Puget
sur Argens, St Raphaël) », Annales du Sud-Est varois 6 (1981), p. 7-13.
51) NANTET E., Phortia, op. cit.

48
n’est pas systématique. Jusqu’à présent, les épaves à chargement de tuiles constituent un
exemple de commerce en ligne directe, de très faible volume, sur une courte distance. Les
contraintes d’arrimage expliquent certainement que le transport de cette marchandise fut
effectué uniquement dans ce cadre-là. La présence de cette cargaison de tuiles dans des eaux
où l’on n’en a recensée aucune jusqu’à présent pose la question du poids des contraintes
techniques dans le développement du commerce maritime.

- Préambule méthodologique :
La démarche, qui consiste à confronter les timbres découverts en contexte terrestre
et sous-marin, a déjà été mise en œuvre pour le Var (52) afin de rattacher les tuiles
découvertes en contexte subaquatique avec un atelier de production. Toutefois, l’absence
de timbre sur les tuiles découvertes aux Reguers interdit de procéder de la sorte.
Le rattachement éventuel des tuiles à un atelier de production doit donc se faire dans
un premier temps sur la base de critères morphologiques : longueur et largeur, épaisseur,
poids, mais surtout à partir d’une comparaison de points plus précis. Les encoches avant,
ou encore le profil du rebord, mais aussi les différents tracés digités doivent permettre
d’esquisser une orientation à affiner avec une analyse des pâtes. Pour cela, il est nécessaire
d’établir la liste des ateliers potentiellement en jeu, tout en gardant à l’esprit la grande
standardisation des terres cuites architecturales qui limite le travail en la matière et laisse
subsister une incertitude importante.
Dans un second temps, une analyse des pâtes permettant une comparaison entre les
argiles employées par les ateliers potentiellement identifiés comme producteur des tuiles
des Reguers et ces dernières permettra d’apporter un élément de confirmation plus assuré
sur leur origine.
Cette démarche demeure toutefois complexe et incertaine, tant les éléments de
comparaison sont ténus, tout comme l’absence de corpus de référence et la relative
méconnaissance des productions de terres cuites architecturales comparativement aux
productions amphoriques.

- Les ateliers de référence :


Etant donné ce que l’on sait du transport des terres cuites architecturales, il y a lieu
de privilégier une production localisée dans les Pyrénées-Orientales ou l’Emporda, même
si quelques exemples attestent des transports plus lointains, comme celui des tuiles de
Fréjus qui était prioritairement limité à l’échelle locale, mais qui pouvait aussi s’étendre
jusqu’à la Tarraconaise (53). Dans la même logique, une attention particulière doit être
portée aux productions littorales ou peu éloignées de ce dernier.
La plupart des fours recensés produisent tout à la fois des terres cuites
architecturales, de la céramique culinaire ou de table, et des amphores, dans un
« catalogue » assez complet. Cependant, tous ne témoignent pas d’une production
importante de TCA de sorte que quelques-uns peuvent quand même être considérés
comme spécialisés en la matière. Hormis ces fours « spécialisés », il demeure difficile,

52) RICO C., « La diffusion par mer des matériaux de construction en terre cuite : un aspect mal connu du
commerce antique en Méditerranée occidentale », MEFRA 107 (1995), p. 767-800. On pourra aussi consulter :
HATLEY K. F., « La diffusion des mortiers, tuiles et autres produits en provenance des fabriques italiennes »,
CAS 2 (1973), p. 49-60 ; FEDIERE G., « Tuiles et briques romaines estampillées de Fréjus et de sa région (Puget
sur Argens, St Raphaël) », Annales du Sud-Est varois 6 (1981), p. 7-13.
53) RICO C., op. cit., 1995, sp. 778-783. À partir d’une étude statistique sur les timbres retrouvés en fouille,
Christian Rico date l’apogée de ce commerce entre les années 120 et 150 de l’è. chr. RICO C., id., sp. 790.

49
voire impossible, au travers de la seule bibliographie de connaître les caractéristiques des
tuiles produites en petites quantités par de nombreux ateliers, dans la mesure où elles n’ont
pas fait l’objet d’une attention soutenue et ne sont généralement pas décrites dans les
présentations de ces différents sites. Par exemple, la synthèse de Joachim Tremoleda i
Trilla sur la production céramique du nord-est de Catalogne ne consacre que 8 pages sur
367 aux terres cuites architecturales (54).
En outre, et c’est là une difficulté supplémentaire, les ateliers de poterie sont
nombreux en Tarraconaise, puisque plus de 100 ont été recensés sur l’ensemble de la
région (55), dont 11 ayant livré des productions des terres cuites architecturales (56). En
Roussillon, des ateliers ont été recensés à Elne (Correch d’en Jorda et Chemin de Saint-
Cyprien), Saint-Génis-des-Fontaines (Mas Frères) (57). Si la plupart sont bien connus au
travers de leur production d’amphores vinaires, tous ne témoignent pas de production de
terres cuites architecturales.
Les principaux ateliers tuiliers recensés dans un rayon de 80 à 100 km autour de
Collioure sont bien entendu l’atelier des Sallèles-d’Aude, mais aussi l’atelier du Petit Clos
et l’atelier de l’Avenue Kennedy à Perpignan, l’atelier de Llafranc à Palafrugell, celui de
Fenals, à Lorret-de-Mar, et dans une moindre mesure, Empuriès. Concernant les ateliers
de l’Emporda, leur nombre ne permet pas une étude exhaustive malgré l’inventaire qui en
a été réalisé (58). Aussi avons-nous limité notre recherche aux principaux, en privilégiant
un contexte littoral proche permettant potentiellement, en ce qui nous concerne, un
écoulement éventuel plus aisé et direct des produits par la mer.

54) TREMOLEDA I TRILLA J., Industria y artesanado cerámico de época romana en el nordeste de Cataluña (Época
augústea y altoimperial), BAR International Series 835, Oxford, 2000, 367 p.
55) TREMOLEDA I TRILLA J., « Les installacions productives d’àmfores tarraconenses » ; in Monografiès 8,
Barcelone, 2006, p. 116 ; REVILLA-CALVO V., « Producción artesanal, viticultura y propiedad rural en la
Hispania Tarraconense », Gerión, t. XIII, 1995, p. 310 et 338.
56) TREMOLEDA I TRILLA J., Industria y artesanado cerámico de época romana…, op. cit., p. 187
57) KOTARBA J., CASTELLVI G., MAZIERE F. (dir.), Les Pyrénées-Orientales, Carte archéologique de la Gaule 66,
op. cit., voir notices communales correspondantes.
58) TREMOLEDA TRILLA Q., Industria y artesanado cerámico de época romana en el nordeste de Catalunya.
(Época augústea y altoimperial), Oxford, 2000, 367 p.

50
fig. 47 : les ateliers de tuiliers antiques pris comme référence potentielle

 L’atelier des Sallèles-d’Aude.


L’atelier des Sallèles-d’Aude est sans doute le plus connu et le mieux étudié
des ateliers céramiques produisant aussi des terres cuites architecturales dans
l’ensemble de la Narbonnaise (59). Sa localisation non loin de Narbonne, à une dizaine
de kilomètres du port au plus, en fait en outre un atelier jouissant d’un débouché
maritime potentiel. Son fonctionnement s’étend du Ier siècle de notre ère jusqu’au IIIè
siècle, en alternant des périodes de production et des périodes de pause. Au total, les
2,5 ha de cet atelier se décomposaient en onze fours accompagnés de zones de stockage
des produits, mais aussi une carrière d'argile.
Ses productions, abondantes et bien documentées, ont fait l’objet d’une
description détaillée (60). Leur longueur varie au fil des trois siècles qu’ont duré les
productions entre 58,4 cm et 43,6 cm pour les plus tardives, tandis que leur largeur se
réduit de 44,4 cm à 41,7 cm. Elles présentent des encoches avant triangulaires variant
de 62 à 75 mm de longueur. Les rebords sont constamment de section carrée, le plus
souvent accompagnés d’une gorge assez marquée. Enfin, une multitude de tracés digités
différents a été mise en évidence, avec des arcs, des entrelacs, des cercles, qu’ils soient
simples, double ou triples. Aucune estampille n’a été mise au jour.
Les éléments de comparaison entre les tuiles produites aux Sallèles-d’Aude et
celles découvertes à Collioure permettent d’affirmer qu’elles ne présentent que de rares
similitudes (rebords carrés), mais surtout des points de divergence, tels que leurs
caractéristiques dimensionnelles, la forme des encoches, ou encore les tracés digités.
 L’atelier du Petit Clos à Perpignan.
Une étude épigraphique a été menée sur les timbres du Roussillon (61) et sur
ceux de Catalogne (62). Plusieurs timbres ont en effet été recensés dans le département
des Pyrénées Orientales (63). Les tuiles estampillées Fabriciae Quietae semblaient les
plus diffusées dans les environs. On trouve aussi des tuiles estampillées Nivalis (en
quantité non négligeable), BI ou BL, Iuli, QIA, 1 de CLP, 4 de C. Val. R., 1 de S…R et
L.Va.M.. Les tuiles estampillées se retrouvent essentiellement sur des sites non éloignés
de la côte.
Les fouilles menées au Petit Clos, à Perpignan, ont livré les vestiges de deux
ateliers, où certaines de ces tuiles pourraient avoir été fabriquées (64). Ainsi, la ferme du
Petit Clos I (65), au cours de la phase IV (de +80/+100 à +150/+170), aurait produit des
tuiles, notamment estampillées Nivalis, ainsi que des amphores Gauloise 4. En fait,
avant le IIe siècle, la ferme était vraisemblablement orientée vers l’agriculture
extensive. La production de tuiles n’aurait commencé qu’à partir du milieu du Ier siècle

59) LAUBENHEIMER F., Sallèles-d’Aude. Un complexe de potiers gallo-romains : le quartier artisanal, DAF 26,
Paris, 1990, 157 p.
60) Ibidem, p. 94-152.
61) FEDIERE G. et P., « Marques et autres empreintes sur matériaux de construction en terre cuite du Roussillon
(Antiquité romaine) », dans Roches ornées, roches dressées. Actes du colloque en hommage à J. Abélanet,
Perpignan 24-25 mai 2001, Perpignan, Presses Universitaires, 2005, p. 393-415.
62) RICO Ch., « Índex de les marques epigràfiques sobre tegulae romanes de Catalunya i el País Valencià (antiga
Tarraconensis) », Saguntum, 1995, pp. 197-215.
63) Sur ces sites, cf. KOTARBA J., CASTELLVI G., MAZIERE F. (dir.), Les Pyrénées-Orientales, Carte
archéologique de la Gaule 66 (2007), n° 65, 134, 164, 190, 208.
64) Sur ces sites, cf. KOTARBA J., CASTELLVI G., MAZIERE F. (dir.), op. cit., 2007, n° 136.
65) KOTARBA J. et alii, Perpignan, Le Petit Clos I, nouvelle campagne sur un vaste établissement du Haut empire,
rapport dactylographié de l’opération AFAN 1999/2000.

51
de l’ère chrétienne. À la fin du Ier siècle et dans le courant du IIème siècle, l’atelier aurait
produit en outre des récipients variés et des amphores.
L’atelier du Petit Clos II, actif entre la fin du Ier siècle et la première moitié du
II siècle de l’è. chr., témoigne également d’une production concernant des
e

amphores Gauloise 4, des céramiques fines et semi-fines et des tuiles, marquées Nivalis
et Fabriciae Quietae. Les vestiges comprennent notamment quatre fours de production
potière et un chai d’une centaine de dolia au moins, ainsi qu’une structure servant au
vieillissement du vin.
L’atelier du Petit Clos a livré des tegulae d’un module de 54,5 cm de longueur
et de 42 à 42,5 cm de largeur. Leur description n’est toutefois pas assez précise pour en
définir les caractéristiques typologiques (66). Le caractère très fragmenté des éléments
découverts laisse toutefois subsister un doute sur la possibilité d’établir des typologies
sur ces tuiles.
 L’atelier de l’Avenue Kennedy à Perpignan.
L'existence de l'atelier du boulevard Kennedy à Perpignan est connue depuis la
fin des années 1960, date à laquelle il a fait l'objet d'une première opération de
sauvetage. G. Claustre a ainsi mis en évidence l’existence de cet atelier qui outre des
fours a révélé des dépôts de briques et de tuiles, ainsi que cinq dolia en place.
L’ensemble est à placer chronologiquement à la fin du Ier siècle av. l’è. chr. et le milieu
du Ier siècle de l’è. chr. (67). Parmi l'abondant matériel recueilli, l’auteur signale la
présence de tuiles estampillées : FABRIQIAE QVIETAE, NIVALIS, Q.I.A., L.
APONI/ PLACIDI/, L.A.P. Cependant, aucune information sur les tegulae elles-mêmes
n’est apportée et elles n’ont alors pas fait l’objet d’une attention particulière.
Deux opérations complémentaires conduites dans les années 1987, puis en
2001, 2006 et 2009 ont permis d’identifier une seconde phase d’occupation du site,
située entre le Ier siècle et le début du IIè siècle de l’è. chr. Elles n’ont toutefois pas
permis d’apporter des éléments plus précis sur les productions de terres cuites
architecturales (68).
L’étude des tegulae découvertes lors des différentes opérations sur l’atelier de
l’Avenue Kennedy devra être reprise ex nihilo faute d’éléments descriptifs de ces
dernières en bibliographie.
 L’atelier de Llafranc à Palafrugell.
L’atelier de Llafranc à Palafrugell a fait l’objet de fouilles dans les années 1980,
d’abord dans le cadre d’un sauvetage (69), puis d’une opération programmée de plus
grande ampleur, avec une étude spécifique de la céramique, dont les terres cuites

66) KOTARBA J. et alii, Perpignan, Le Petit Clos I, nouvelle campagne sur un vaste établissement du Haut empire,
rapport dactylographié de l’opération AFAN 1999/2000., p. 152.
67) CLAUSTRE G., « Perpignan gallo-romaine », in Fédération historique du Languedoc méditerranéen et du
Roussillon, XLIIè congrès, Perpignan, 1969, Montpellier 1970, pp. 11-24 ; BARRUOL G., “Chronique des
fouilles - Languedoc-Roussillon”, Gallia, T. XXVII, 1969. p. 381.
68) GENTY P.-Y., KOTARBA J., PEZIN A., rapport de révision de l’inventaire des sites archéologiques de Pyréenées
Orientales, octobre 1983 à mai 1984, Service Régional de l’Archéologie Languedoc Roussillon, Montpellier ;
KOTARBA J., Perpignan, Avenue Kennedy - Rapport de prospection pédestre, Service Régional de
l’Archéologie Languedoc Roussillon, Montpellier, 1986 ; MARICHAL R., Perpignan, boulevard Kennedy,
garage volvo-Savic, rapport de fouille et de sauvetage urgent, Service Régional de l’Archéologie Languedoc
Roussillon, Montpellier, 1987 ; COUTOIS J ., « Perpignan, Boulevard Kennedy,Rue Henry Le Chatelier –
Fouille », in DIRECTION REGIONALE DES AFFAIRES CULTURELLES, Bilan scientifique de la région Languedoc-
Roussillon - 2009, Paris, 2010, p. 207-209.
69) NOLLA J.-M ., CANESI J.-M , ROCAS X., « Un forn roma de terrissa a Llafranc (Palafrugeli,Baix Ernporda).
Excavacions de 1980-1981 », Ampurias, t. 44, 1982, pp. 147- 183.

52
architecturales (70). Un four y a été mis au jour en 1981/82 et trois dans les années
1988/1990. Le four découvert en 1981 a livré un lot de 78 tuiles crues, non encore
passées au four, située sur un séchoir, ainsi que de nombreux fragments de tuiles cuites.
Si l’atelier de Llafranc a livré son cortège de productions amphoriques, de
vaisselle de table ou de cuisson, la production de terres cuites architecturales (briques,
tegulae et imbrices), représente un volume important des productions de l’atelier. Ces
terres cuites architecturales sont associées à des productions de dolia et d’amphores
Dressel 2/4, Dressel 7/11, Dressel 30 et Pascual 1 ou de céramique de table locale ou
d’imitations locales de céramiques africaines de cuisson. L’ensemble témoigne d’une
assez grande diversité de production sur une période à situer durant la seconde moitié
du Ier siècle av. l’è. chr. et le IVème siècle de l’è. chr., la production de tuiles en
particulier s’étendant jusqu’à l’Antiquité tardive ainsi qu’en témoigne le séchoir.
Toutefois, le secteur artisanal sur lequel se situait le cœur de l’activité tuilière est
marqué par la très forte présence de Dressel 2/4, laissant penser qu’il a connu une
activité plus importante au début de l’ère chrétienne et au Ier siècle.
Le contexte de fonctionnement de ces fours ne semble pas lié à un domaine
foncier, mais à un pôle urbain secondaire, sans doute un vicus. Cela implique une
perspective de commercialisation autonome de leurs produits, des entrepôts assez
vastes ayant d’ailleurs manifestement été associés aux différents fours. Outre les
productions du vicus même, Llafranc est au
débouché d’un bassin viticole important (71) qui
justifie la présence d’un « port ».
Le « port », sans que la nature de ce point
de contact avec la mer soit précisé, jouerait ici un
rôle afin d’écouler les productions de Llafranc,
probable vicus, ayant des fonctions d’entreposage
et de commercialisation sur la voie maritime (72).
L’intérêt majeur de cet atelier tuilier dans la
perspective d’un transport maritime est sa
localisation, en bordure immédiate de mer, au
centre d’une baie utilisée comme « port » dès la
période préromaine (73). Dans cette perspective,
l’éventuel écoulement de terres cuites
architecturales par la mer prend un relief
particulier.
Les tuiles de Llafranc sont d’un module
régulier de 60 cm de longueur et de 40 à 44 cm de fig. 48 : tegula découverte à Llafranc
largeur, pour 2,5 cm d’épaisseur , soit une
(74) Muséo del Suro - Palafrugell - In ROCAS X., ROQUE
C., PALLI L., Caracterització arqueològica...

70) ROCAS X., ROQUE C., PALLI L., « Caracterització arqueològica i geològica de les produccions de rajoleria
d'época romana de Llafranc (baix empordà) », Estudis del Baix Empordà, Sant-Feliu-de-Guíxols, 2003, t. 22.
pp. 55 à 100.
71) CHRISTOL M., PLANA MALLART R., « Els negotiatores de Narbona i el vi català », Faventia, t. 19/2, 1997, p.
75-95.
72) BARTI-CATALA A., PLANA-MALLART R., « La terrisseria d'època romana de Llafranc (Palafrugell, Girona) »,
Cypsela, t. 10, 1993, Girona, pp. 95-98.
73) BARTI-CATALA A., PLANA-MALLART R., «Noves aportacions a l’estudi del jaciment romà de Llafranc»,
Cypsela, t. VII, 1989, p. 137-146; BARTI-CATALA A., PLANA-MALLART R., «Sant Sebastià i Llafranc: dos
exemples del poblament antic al terme de Palafrugell», Palacio Frugelli Miscel·lània, Palafrugell, 1989, p. 36-
44.
74) ROCAS X., ROQUE C., PALLI L., « Caracterització arqueològica i geològica de les produccions de rajoleria

53
longueur un peu supérieure à celles des tegulae de Collioure, mais les exemples mesurés
seraient éventuellement plus anciens. Le bord latéral n’est pas décrit avec précision
dans les publications disponibles, mais il s’agit manifestement d’un rebord de section
carrée, dont la base à l’intérieur de la tuile est souvent doublée d’une gorge.
Ces points correspondent globalement aux tegulae découvertes à Collioure,
mais celles de Llafranc, un peu plus longues toutefois, peuvent s’en distinguer au niveau
des encoches avant pour lesquelles les données précises manquent dans la
bibliographie.
Au sujet des marques et des tracés, les tegulae de Llafranc présentent
fréquemment un tracé digité en demi-cercle appuyé sur le bord inférieur de la tuile,
semblables à ceux figurant sur les tuiles de Collioure.
Sept marques estampillées différentes ont été repérés sur ces tegulae et leur répartition
témoigne d’une diffusion littorale vers le nord jusqu’à une cinquantaine de kilomètre
de l’atelier de production (75).
 L’atelier d’Empuriès.
L’atelier d’Empuriès n’est pas le mieux connu de Tarraconaise et les exemples
de tuiles en provenant, sont peu nombreux. Toutefois, sa position littorale, de même
que son lien avec une cité portuaire, impose de s’arrêter sur ses productions lorsqu’il
s’agit d’étudier une potentielle commercialisation par la voie maritime.
L’existence d’un atelier propre à Empuriès transparaît au travers des marques
sur les terres cuites architecturales découvertes sur le site, et les tegulae en particulier,
qui ont fait l’objet d’une étude spécifique (76). Il s’agit d’estampilles en grec.
L’ensemble du corpus, de six fragments estampillés, outre les tuiles non marquées,
provient de Néapolis. Il doit être placer dans le Ier siècle av. l’è. chr. Cet atelier, dont on
ne sait que très peu de chose pourrait être un atelier « collectif », communautaire,
militaire ou religieux.
Les tuiles entières manquent, et il demeure difficile de savoir quelles sont les
caractéristiques des tegulae sur lesquelles ces marques sont apposées. Il est néanmoins
possible de restituer une largeur de 44 cm pour 60 cm de longueur environ. Les
encoches avant sont aussi connues (77). Elles sont de type droit, ce qui ne correspond
pas avec celle découvertes à Collioure et ne pouvaient donc sans doute pas être posées
sur le même toit. Pour leur part, les rebords d’Empuriès sont en quart-de-rond, alors que
les rebords colliourencs sont de section carrée.

d'época romana de Llafranc (baix empordà) », art. cité, p. 60 et 61.


75) TREMOLEDA I TRILLA J., Industria y artesanado cerámico de época romana…, op. cit., p. 188.
76) TREMOLEDA I TRILLA J., « Una terrisseria de la comunitat ciutadana a Empòrion », AIEE, 1997, pp. 91-105.
77) Museu d’Arqueologia de Catalunya - Girona - n°. 2687.

54
fig. 49 : tuiles de l’atelier tardo-républicain d’Empuriès
A droite : encoches avant de type droit (Museu d’Arqueologia de Catalunya - Girona - n°. 2687)
A gauche : rebord en quart-de-rond
Si les tuiles d’époque républicaine d’Empuriès et celles de Collioure sont très
différentes, il n’en est pas nécessairement de même pour des productions plus tardives.
Des tegulae encore visibles sur le site de la ville romaine, dans les installations
thermales où elles forment un caniveau, présentent, pour autant que l’on puisse en juger,
des similitudes avec celles de Collioure. Leur encoche est en particulier similaire à
celles des tuiles de Reguers. Elles n’ont toutefois pas fait l’objet d’une étude spécifique.

fig. 50 : tegulae de période augustéenne à Empuriès.

 L’atelier de Pla de Fenals à Lloret-de-Mar.


L’atelier des Pla de Fenals, à Lloret-de-Mar, est un atelier tuilier majeur de
Tarraconnaise (78). Découvert dans les années 1980, il a fait l’objet d’une fouille large
dans les années 2000. Bien qu’incomplet, c’est sans doute le mieux connu de la région
de Gironà. Il a fonctionné de 30/20 av. l’è. chr. jusqu’en 80/85 de l’è. chr.
Les tuiles produites par cet atelier sont d’un module relativement grand, qui
mesure 60 cm par 45 cm, ce qui correspond tout à fait à sa datation alti-impériale. La
forme des encoches avant, de type droit, est aussi en adéquation avec cette datation,
tout en étant très différente de celles des tuiles des Reguers (79).

Nous avons pris le parti ici d’esquisser une comparaison entre les tuiles découvertes
à Collioure et celles provenant des principaux ateliers régionaux, en nous limitant à ceux
situés à moins de 100 km, en tenant compte du fait que le commerce maritime des tuiles
est le plus souvent local.

78) BUXO I CAPDEVILA R., TREMOLEDA I TRILLA J., La bobila romana de Fenals (Lloret de Mar), Lloret, 2002.
79) Ibidem, p. 213.

55
Dans tous les cas, la comparaison est rendue complexe et aléatoire par le manque
d’attention généralement accordée aux terres cuites architecturales de couverture sur les
chantiers de fouille et dans les rapports retraçant ces opérations.
A l’issue de ce tour d’horizon des principaux ateliers tuiliers catalans, il ressort que
les tegulae mises au jour à Collioure présentent des similitudes fortes avec celles produites
à Llafranc jusqu’au IVème siècle de l’è. chr. : même module, même rebord, même tracé
digité linéaire à la jonction du rebord et du corps de la tegula. Elles présentent aussi les
mêmes tracés digités en arc de cercle sur le plat de la tegula.
Par contre, elles ne présentent aucune similitude avec les tuiles tardo-républicaines
de l’atelier d’Empuriès : les rebords et les encoches sont totalement différents, mais elles
peuvent présenter des similitudes avec les tuiles plus tardives, mises en œuvre sur les
thermes romains du IIIème siècle. Elles sont aussi bien différentes des tuiles produites
quasiment sur la plage à l’atelier des Fenals à Lloret, qui présentent des caractéristiques
globalement autres. De même, elles semblent assez différentes des tuiles produites à
Perpignan, sous réserve de l’imprécision des données disponibles sur ces dernières. Elles
sont aussi bien différentes par leur module et par la forme des encoches de celles produites
aux Sallèles-d’Aude.

- Vers une analyse de pâtes :


Une analyse de pâtes paraît indispensable afin de confirmer ou d’infirmer le
rattachement à l’un ou l’autre des ateliers de production connu, ou encore de déterminer
que les tuiles proviennent d’un atelier encore non découvert.
Il n’est pas ici question de confronter la pâte des tuiles des Reguers avec des
échantillons d’argiles prélevés dans le milieu naturel hors de tout contexte archéologique,
ainsi que cela a justement été fait pour l’atelier de Llafranc (80). Ce travail pour intéressant
qu’il soit, ouvrirait sur un nombre d’échantillons bien trop vaste et notre objet n’est pas de
caractériser la provenance des argiles elles-mêmes, mais des produits manufacturés. Nous
privilégions donc un rapprochement entre les pâtes des tuiles provenant des différents
ateliers connus et celle des Reguers.
A ce stade du travail et pour le présent rapport, les résultats de ces analyses ne
sont pas encore connus et feront l’objet d’un rapport complémentaire.

80) ROCAS X., ROQUE C., PALLI L., « Caracterització arqueològica i geològica de les produccions de rajoleria
d'época romana de Llafranc (baix empordà) », art. cité, p. 93.

56
V. Synthèse générale :

- Nature du site :
Les sondages n’ont pas permis de mettre en évidence la présence d’une épave
conservée, même très partiellement. Aucun élément de cargaison n’a été retrouvé en place et
l’ensemble du mobilier archéologique mis au jour, rares fragments d’amphores et tuiles, porte
des traces plus ou moins marquées de concrétionnement et d’érosion liée au charriage par la
mer.
Il faut donc postuler à ce stade de nos travaux que nous sommes en présence d’un
épandage dont l’origine n’est pas connue et peut résulter d’un naufrage ou d’un rejet de bord
en mer (81). En effet, la faible profondeur et la proximité d’une côte rocheuse agressive laissent
penser qu’une épave aurait été particulièrement disloquée par les flots avant d’être enfouie
sous les sédiments. Nous ne saurions donc déterminer avec assurance l’origine de cet
épandage et l’attribuer à un rejet de bord par la seule absence de coque conservée. En raison
du caractère très limité des sondages, il ne faudrait pas non plus interpréter l’absence de tout
matériel de bord du navire (vaisselle, objets divers, etc) ou d’équipement (ancres, pièces de
gréement, etc) comme un indice qui plaiderait en faveur d’un rejet de bord.
La répartition du mobilier découvert entre les sondages et son état de conservation
permettent de proposer que l’immersion des tuiles, volontaire (rejet de bord) ou accidentel
(naufrage), a eu lieu dans le secteur des sondages n° 4 et 5. En effet, le mobilier mis au jour
dans les sondages n° 1 et 2 est nettement plus concrétionné et roulé que celui découvert dans
les sondages n° 4 et 5 : il est possible d’envisager qu’il ait alors été plus déplacé par la mer
dans le cas des deux premiers sondages, et moins dans le cas des deux seconds. Deux
sondages se sont avérés négatifs ou quasiment négatifs (3 et 6). Le sondage n° 6 semble à
l’extérieur de la zone d’épandage des tuiles, alors que le sondage n° 3, situé au point bas de
la pente, a piégé quelques fragments de tuiles entraînés par le colluvionnement.
Cette répartition des tuiles qui pourraient provenir d’un point situé vers les sondages
4 et 5 doit être sans doute liée aux courants qui parcourent l’anse, largement ouverte, vers le
nord et l’est. Cette zone est donc exposée à des coups de mer « rentrants » qui ont pu rabattre
des tuiles vers l’intérieur de la baie en direction du sud (82). La forme de l’épandage, longue
de 45 m environ parallèlement à la pente, pour une petite trentaine de mètres de largeur dans
le sens de la pente, semble confirmer ce fait. Brassées et charriées par la mer, des tuiles se
sont enfouies assez rapidement dans le secteur du naufrage/rejet, notamment grâce à la
formation d’un herbier de posidonie. En revanche, une partie des tuiles ont pu se déplacer et
rester en surface plus longuement au sud de ce point, voire ne pas être enfouies jusqu’à nos
jours.
De la sorte, les vestiges découverts ne permettent bien évidemment pas d’apporter de
connaissances sur le chargement, l’arrimage ou plus généralement sur les techniques de
transport de tuiles.

81) Malgré la proximité relative de la côte, nous écartons l’hypothèse d’un rejet terrestre effectué depuis la côte.
D’une part les tuiles n’ont jamais été utilisées, comme en témoigne l’absence de mortier de scellement, et ne
proviennent donc pas de la démolition d’une construction. D’autre part, la côte présente ici un caractère
accidenté qui empêche de s’approcher du bord de l’eau à moins d’escalader des rochers accidentés, ce qui ne
constitue pas un lieu envisageable pour se débarrasser de gravats de démolition.
82) Cf. supra p. 17.

57
- Eléments de datation :
Les seuls éléments de datation disponibles sont les tuiles elles-mêmes, avec toutes les
incertitudes qui peuvent subsister autour des chrono-typologies établies. En effet, même si les
données ont été affinées depuis les travaux précurseurs de Jean Chauffin (83), les chrono-
typologies manquent globalement pour la Narbonnaise et se concentrent surtout dans le centre
est de la France.
Le premier élément typologique datant est constitué des dimensions générales des
tuiles, dont on sait que la longueur et la largeur ont tendance à diminuer au fil de l’Antiquité
et du très haut Moyen-Âge. De même, il semble que leur forme évolue : les tuiles
rectangulaires laissent ainsi progressivement la place aux tuiles trapézoïdales à l’extrême fin
de l’Antiquité (84).
En ce qui concerne les dimensions des tuiles des Reguers, leur longueur est comprise
entre 535 et 540 mm. Ce critère de longueur pourrait être lu comme le marqueur d’une
datation tardive (IIIè-Vè siècles).
Mais leur forme, parfaitement rectangulaire, avec une largeur identique à l’avant et à l’arrière,
plaiderait pour une datation un peu plus haute.
Le rapport longueur/largeur, de 4/3, soit un coefficient de 1,3333, pourrait paraître postérieur
au début du IIème siècle. Les tuiles antérieures sont en effet moins larges, avec un rapport L/l
autour de 1,5 (85).
La combinaison des deux critères évoquent une datation tournant autour d’un large IIIè siècle,
et éventuellement du IVè siècle. Toutefois, ces éléments doivent être maniés avec beaucoup
de précaution, car les travaux d’établissement des chrono-typologies sont en cours. Il faudrait
aussi tenir compte des évolutions propres à chaque région.
La forme du rebord, carrée, correspond manifestement à des tegulae tardives,
s’apparentant au type « G » des chrono-typologies disponibles, certes hors de la région (86).
Le module des rebords, variant de deux à trois centimètres environs est aussi en cohérence
avec les mesures constatées sur les tuiles de Collioure (87).
A cette forme de rebord et à ces dimensions, il faut associer une encoche avant qui est
« couverte », c’est-à-dire qui n’entaille pas le bord de manière droite sur toute sa hauteur,
caractéristique du type « G ». Dans le centre-est de la France, cette encoche est de type
triangulaire. Elle forme ainsi une coupe en biais de la face inférieure du bord, tandis qu’elle
est de type carré à Collioure. Néanmoins, dans les deux cas, il ne s’agit pas d’une coupe droite,
qui disparaît dans le courant du IIIè siècle (88).
Ce type « G » doit être placé au cours des IIIè et IVè siècles. Toutefois, la forme carrée de
l’encoche avant pourrait sembler plus précoce et, en tout cas, largement plus répandue sur le
littoral méditerranéen (89).

83) CHAUFFIN J., « Les tuiles gallo-romaines du Bas-Dauphiné », Gallia, 1956, pp. 81-88.
84) FEUGERE M., « La longueur des tegulae comme indice chronologique ? », Instrumentum, n°11, 2000, pp. 324-
25.
85 ) CLEMENT B., Les couvertures de tuiles en terre cuite en Gaule du Centre-Est (IIè s. av. - IIIè s. ap. J.-C.), op.
cit., p. 63.
86) Les typologies de rebords et des encoches proviennent de CLEMENT B., Les couvertures de tuiles en terre cuite
en Gaule, op. cit., pp. 90-91.
87) Sur les différents types de rebords, confère p. 39.
88) CLEMENT B., Les couvertures de tuiles en terre cuite en Gaule, op. cit., p. 57.
89) CLEMENT B., « La typologie des tuiles de terre cuite au deuxième Age du Fer en Gaule méridionale : nouvelles
données » art. cité, p. 600-601.

58
L’encoche arrière ne varie pas dans sa forme au fil des siècles et demeure une simple
découpe droite dans le rebord. Toutefois, sa profondeur serait un indicateur chronologique net
dans le centre-est de la Gaule. Sans référentiel équivalent en Narbonnaise, il est difficile de
considérer ce critère avec certitude, mais une longueur de 6 cm ou plus nous placerait après
le IIème siècle (90).
Les données métrologiques et typologiques sont toujours délicates à manipuler pour en
extraire une chronologie, tout particulièrement en l’absence de références locales nombreuses,
ce qui est le cas présentement. Il n’en demeure pas moins que les indicateurs de dimensions,
de forme de rebords et de forme d’encoches semblent concorder pour suggérer une datation
assez basse dans l’Antiquité, sans doute aux IIIè ou IVè siècles. Mais comme nous l’avons dit,
la prudence s’impose ici particulièrement. Il faudrait notamment pouvoir attribuer avec plus
d’assurance la production à un atelier précis afin de pouvoir inscrire ces tuiles dans une
typologie locale dont les évolutions seraient mieux datées.

- Un transport de matériaux de construction ?


Il apparaît que l’ensemble des tegulae mises au jour appartient à un même lot, ainsi
qu’en témoignent leurs caractéristiques dimensionnelles et morphologiques. Au-delà des
variations liées au mode de production, la compatibilité des terres cuites architecturales
permettent un bon assemblage, malgré des incertitudes mineures de facture. Les longueurs et
les largeurs sont toutes identiques. Quant aux poids, aux rebords et aux encoches, ils ne
semblent présenter que de faibles variations. L’absence de mortier de scellement indique pour
sa part qu’il s’agit d’un ensemble de tuiles jamais mises en œuvre.
Ce chargement interroge sur sa finalité.
Il pourrait s’agir du chargement d’un lot homogène de tuiles, transporté en vue d’une
construction spécifique. Mais le caractère incomplet de la cargaison mise au jour empêche de
confirmer pour le moment cette hypothèse. Car seule la proportion entre le nombre de tegulae,
d’imbrices et de tuiles spécifiques (faîtage) permettrait de confirmer qu’il s’agit des éléments
d’un toit complet. La présence d’une tegulae spécifiques pour former le bord d’un toit
circulaire plaiderait toutefois en faveur d’une production adaptée à une construction donnée.
Dans ce cas, il est nécessaire de s’interroger sur le rôle du transport maritime, qui pourrait
s’apparenter à une livraison pour un affréteur ayant fait l’acquisition d’un lot de tuiles.
La cargaison de tuiles constituait certainement des matériaux de construction d’un
usage très courant. L’affréteur savait pouvoir vendre ces tuiles à destination dans le cadre de
circuits d’échanges développés et animés, qui témoigneraient de l’existence d’un « marché ».
L’éventualité que ces tuiles proviennent de Llafranc est à ce titre intéressante. L’atelier qui
les aurait produites n’est pas un atelier domanial, mais un atelier « urbain » implanté en
bordure d’un vicus, à la limite de la plage. Cette localisation devait sans doute être très
favorable à l’écoulement des productions par la voie maritime.
Le chargement aurait alors été un objet de commerce à proprement parler. Il aurait été
embarqué afin d’être vendu sur le marché, une fois arrivé à destination. Quelle serait dans ce
cas l’ampleur de ce commerce ? Son origine et sa destination ? Constituait-il la totalité de la
cargaison ou était-il associé à d’autres productions? (91) Les terres cuites architecturales
constituaient-elles l’objet premier du voyage où remplissaient-elles le rôle de fret de retour ?

90) CLEMENT B., Les couvertures de tuiles en terre cuite en Gaule…, op. cit., p. 56-57.
91) La présence de tessons d’amphores, certes très érodés, dans les sondages à proximité des tuiles interroge :
S’agit-il de mobilier d’une autre provenance, charié par la mer jusqu’au site ? S’agit-il de vestiges d’une
cargaison complémentaire ?

59
Faute de constituer une cargaison en place, les tuiles mises au jour ne permettent pas
de répondre à ces nombreuses questions. Seule la détermination de la provenance des terres
cuites, si elle peut être précisée à l’issue des analyses de pâtes, permettrait d’apporter quelques
éléments complémentaires.

60
Conclusion

L’opération engagée en 2015 sur le site de l’Anse des Reguers visait avant tout à
réaliser une expertise des vestiges, à en proposer une datation et à en analyser l’état de
conservation. Au-delà de ces questions initiales qui ont justifié l’intérêt pour ce gisement, les
opérations ont conduit à repenser un certain nombre de problématiques liées au transport
maritime des tuiles.
En ce qui concerne les interrogations premières, l’opération confirme la forte
probabilité que le site se limite aujourd’hui à un épandages de tuiles antiques d’une surface de
45 m par 35 m situé au nord-est de l’Anse des Reguers par 5 à 8 m de fond. Nous n’avons pas
pu déterminer l’origine de cet épandage, lié soit au rejet en mer d’une cargaison de tuiles, soit
au naufrage d’un navire dont il ne subsisterait aucun élément de coque.
Les tuiles ne peuvent pas être associées à d’autres éléments amphoriques qui
permettraient d’esquisser une datation fine. Aussi, seule l’étude chrono-typologique des tegulae
permet de proposer une datation assez tardive et large, entre les IIIè et Vè siècles. Cependant, la
datation que nous soumettons doit être considérée avec une grande prudence, car elle repose
sur des chronotypes extérieurs à la région et assez rares.
Les sondages n’ont livré ni cargaison en place, ni vestige de coque. En l’état des
données à notre disposition, il ne semble plus subsister d’épave. Cependant, il ne faut pas
exclure la possibilité que de futures explorations puissent révéler quelques restes en place.
L’essentiel des vestiges est donc constitué d’un lot de 104 tuiles et fragments de tuiles très
homogène, provenant du même atelier et présentant des caratéristiques remarquables regulières
d’un individu à l’autre. On peut donc affirmer qu’il s’agit bien d’une cargaison unique chargée
dans le même atelier.
Le travail s’est poursuivi avec la recherche de l’atelier qui aurait pu produire ces
tuiles. En l’attente d’une analyse de pâtes, un travail d’inventaire des ateliers ayant livré des
productions de terre cuites architecturales a été réalisé. Dans la mesure où les publications
disponibles le permettaient par leur degré de précision, les caractéristiques de leur production
tegulaire ont été étudiées et, pour l’heure, il semble qu’une provenance emporitaine soit la plus
probable. En effet, l’atelier littoral de Llafranc correspond manifestement le plus largement aux
tuiles découvertes. Seule l’analyse des pâtes permettra sans doute de confirmer ou d’infirmer
cette orientation géographique.
Etant donné l’absence de cargaison en place, aucune étude approfondie des transports
de tuiles ne peut être engagée sur le site. Néanmoins, les éléments livrés sont intéressants et
cette opération a aussi permis de réinterroger les collections du dépôt archéologique de Port-
Vendres où quelques tuiles provenant de trois autres sites sont conservées (annexe n° 5). Ces
dernières avaient été délaissées lors des précédentes études archéologiques. Elles attestent
pourtant que la présence de tuiles sur les sites subaquatiques antiques n’est pas rare, qu’il
s’agisse d’éléments de navire ou de vestiges de cargaisons.
Une nouvelle campagne de sondages archéologiques permettrait sans doute
d’apporter un lot complémentaire conséquent de tuiles et de mettre au jour éventuellement des
formes spécifiques ou des tuiles marquées. Il est toutefois peu probable qu’elle permette de
découvrir l’épave conservée d’un navire. Ce dernier, s’il a coulé sur les lieux, n’a sans doute
pas pu se conserver à une aussi faible profondeur et à quelques mètres d’une cote rocheuse au
relief acéré.
Dans ces conditions, une autre opération ne saurait être engagée dans l’immédiat.
L’apport scientifique serait sans doute relativement limité. L’analyse des pâtes de tuiles déjà
découvertes constitue la voie privilégiée afin de poursuivre l’étude du gisement.

61
62
Annexe 1 : autorisation de sondages

63
64
65
66
Annexe 2 : liste des épaves avec un chargement de tuiles,
par ordre chronologique de naufrage
Références
Datation du
Nom Pays Composition de la cargaison bibliographiques
naufrage
succinctes
100 à 300 tegulae ? pâte très particulière.
quelques détails qui distinguent cette
cargaison des autres (ni traces, ni
estampilles ; parois des encoches de
Début du second recouvrement présentent des parois
Grand Joncheray 1996,
siècle av. France perpendiculaires entre elles, et non
Rouveau B 2004.
l’è. chr. ? inclinées ; rebords de section constante,
alors qu’habituellement, ils sont nettement
plus épais dans la partie inférieure de la
tuile). Quelques amphores Bertucchi 4 et 5,
ainsi que des céramiques.
Une ou deux 1000 ou 1500 tuiles ? Estimation peu
Joncheray 1987,
Sécanion décennies av. France précise. Soit entre 12 et 18 tonnes. Ajouter
1996, 2004.
l’è. chr. la céramique commune.
Joncheray 1996,
1er quart du Ier
Barthélemy B France 200 tuiles, soit un poids de 2,1 tonnes. 2004 ; Nantet,
siècle de l’è. chr.
2016, n° 41.
Épave avec une cargaison composée
Zucca 1987 : 666,
Capo exclusivement de tuiles de deux dimensions
30-70 de l’è. chr. Italie 673 et 676 ;
Carbonara C différentes et des tuyaux. timbres : M
Parker 1992, 221.
PROCILI MELEAGR.
Coque partiellement conservée.
Céramique de la vallée de l’Argens.
Amphores G4. Une balance.
400 tegulae (de 12,5 à 13,5 kg), soit Joncheray 1996,
Lardier 4 50-75 de l’è. chr. France 6 tonnes. Peut-être autant d’imbrices (3 kg). 2004 ; Nantet,
Soit 800 tuiles. 4 tegulae particulières (à 2016, n° 53.
lucarne). 25 anneaux de cargue, servant
peut-être de fret ? ou anneaux de rechange ?
En tout, 6,4 tonnes.
Une cinquantaine d’amphores G2 et G5
posées sur les tuiles. Présence de
céramiques communes dans la partie
centrale. 160 tegulae. Dimensions : 55 cm
en longueur, 42 cm en largeur, 3 cm en
Joncheray 1987,
Roches épaisseur. Une tegula avec cheminée. Une
60-80 de l’è. chr. France 1996, 2004 ;
d’Aurelle cinquantaine d’imbrices, longues de 50 cm,
Pollino 1987.
et larges de 13 à 20 cm (selon l’extrémité).
Pâte proche de celle des céramiques
fabriquées à Fréjus. Confirme le travail
épigraphique de Fédière sur la diffusion des
tuiles le long du Var.
100 ou 200 tuiles ? 4 rangées de 40 tuiles
plates. 200 à 300 kg pour les petites
céramiques. Petit lot de céramiques sigillées
(plus de 40 individus) de type
Fin de l’ép. julio- Dragendorff 18 et Ritterling 8, avec Joncheray 1987,
Dramont G France
claudienne quelques estampilles. Lot de céramique 1996, 2004.
commune faisant partie de la cargaison
(plats, urnes, jarres, coupe conique, lampe à
huile), provenant de la vallée de l’Argens.
Outils en fer. Pas plus de 11 m de long.

67
Cargaison de tuiles. Timbres : Kapitän 1970 ;
Punta 1er siècle de TI.CL.FELIC. EX OFFICIN(A). Tuiles de Purpura 1986 :
Italie
Scario A l’è. chr. (?) sol, tegulae et imbrices, rangées en piles. 152, n° 75 ;
Apparemment une grosse épave. Parker 1992.
Benoit 1962,
1er siècle de Cargaison de tuiles, peut-être associée avec 169 ; Dumas
Les Mèdes B France
l’è. chr. des amphores Dressel 2-4. 1972, 148 ; Parker
1992, n° 687.
Ximenès-
Moerman 1994 ;
Tuiles, mais quantité inconnue. Coque en Ximenès-
Calanque de 75-110 de partie conservée. Port en lourd estimé entre Moerman 1998a ;
France
l’Âne l’è. chr. 50 et 80 tonnes. Cargaison en partie Ximenès-
constituée de matériaux périssables ? Moerman 1998b ;
Nantet, 2016,
n° 59.
règne d’Hadrien
Pointe de la Joncheray 1987,
(117-138 de France Gisement apparemment important.
Luque A 1996, 2004.
l’è. chr.)
Frost 1963, 214-
217 ; Dumas
Antiquité 5 000 tuiles, avec des amphores et de la 1972, 148 ; Bass,
Kerme Gulf Turquie
tardive/Byzantine céramique de dates variées. 1974, note to site
1 ; Parker 1992,
543.
Cargaison de tuiles cassées. Datation
400 à 650 de
Capo Passero Italie fournie par quelques fragments Parker 1992, 245.
l’è. chr. ?
d’une amphore.
Brusic 1980 : 162
Peu de détails. Cargaison de tegulae et
Grebeni ép. romaine Croatie et 166 ; Parker
d’imbrices.
1992, 484.
Green 1970,
Cape
ép. romaine Chypre Pillée 1971, 1973 ;
Andreas F
Parker 1992, 207.
Le Lion de Joncheray 1987,
NC France Plusieurs centaines de tegulae.
Mer 1996, 2004.
Nord- Joncheray 1987,
NC France Quelques tuiles.
Camarat 1996, 2004.
Tuiles estampillées, Joncheray 1987,
Sud-Camarat NC France
mais estampilles peu lisibles. 1996, 2004.

À cette liste, nous ajoutons deux gisements inédits, dont l’existence nous a été signalé
oralement (celui de Dor, en Israël, mentionné par Assaf Yasur-Landau, et celui de Stella 1, en
Italie, signalé par Massimo Capulli).

68
Annexe 3 : inventaire du mobilier mis au jour lors de la campagne de sondages
- Traitement et conservation du mobilier remonté :
L’ensemble du mobilier remonté (fragments d’amphores et tuiles) a fait l’objet d’un
dessalage complet (92), suivi d’une intégration au dépôt archéologique de Port-Vendres sous les
numéros d’inventaire de chantier allant de REG15-T1 à REG15-T104 pour les tuiles et de
REG15-A105 à REG15-A117 pour les amphores.
Aucun mobilier organique n’a été mis au jour, ni aucun mobilier métallique.
- Terres cuites architecturales :
n° L. l. Tegulae (T) Eléments
n° Photographie
sondage (mm) (mm) Imbrex (I) remarquables

fragment de
T1 S1 230 160 T bord gauche,
avec encoche

fragment de
T2 Ep. 305 188 T bord gauche,
avec encoche

fragment de
T3 Ep. 280 151 T bord droit, avec
encoche

fragment de
T4 Ep. 153 195 T bord gauche,
avec encoche

T5 Ep. 540 405 t entière,


concrétionnée

fragment de
bord gauche,
avec début
d'encoche,
T6 S2 336 146 T peut-être
complète
jusqu’à
l’extrémité
avant

fragment de
T7 S2 288 86 T bord droit, avec
encoche.

92) Nous remercions Michel Salvat, responsable du dépôt archéologique de Port-Vendres, pour avoir suivi cette
opération.

69
T8 S1 280 260 T ruile entière,
semi circulaire

fragment entier
T9 S3 280 177 I sur la largeur.
manque l’avant.

T10 S5 485 165 I imbrex presque


complet.

T11 S5 86 98 I fragment

T12 S5 127 87 I fragment

fragment de
T13 S5 116 90 I bord, bord non
identifié

fragment de
T14 S5 133 86 I bord, bord non
identifié, roulé

fragment de
T15 S5 95 66 I bord, bord non
identifié

fragment de
T16 S5 109 81 I bord, bord non
identifié

conservée à
T17 S4 50 % (dans sa
470 405 T
partie
inférieure)

18 S4 fragment de
218 235 T
bord avant

fragment de
rebord droit,
T19 S4 188 76 T
esquisse de
l'encoche

70
fragment non
T20 S4 63 60 T
identifié

fragment de
T21 S4 322 263 T bord, angle
arrière droit

fragment de
T22 S4 124 87 I
bord

fragment de
T23 S4 149 86 I
bord

fragment de
T24 S4 132 71 I
bord

fragment, angle
arrière gauche
T25 S4 213 78 T conservé sur la
longueur de
l'encoche
fragment, angle
arrière gauche
T26 S4 192 163 T conservé sur la
longueur de
l'encoche

fragment non
T27 S4 150 102 T
identifié

fragment non
T28 Ep 90 60 I
identifié

fragment non
T29 S4 94 64 I
identifié

T30
fragment non
S4 70 40 I
identifié
30

fragment non
T31 S4 93 68 T
identifié

71
fragment de
bord gauche,
T32 S5 466 210 T
avec l'angle
arrière gauche

fragment de
rebord gauche,
T33 S5 172 148 T début de
l'encoche
gauche

fragment
T34 S5 182 156 T d'angle arrière
droit

fragment de
T35 S5 150 124 T bord, plutôt
droit ?

fragment avant
T36 S5 196 82 T gauche, avec
encoche

fragment de
T37 S5 139 153 T
bord droit

fragment angle
T38 S5 226 125 T
arrière gauche

fragment centre
T39 S5 203 125 T
arrière.

fragment angle
T40 S5 215 16 T
arrière gauche

fragment de
T41 S5 54 82 T bord, bord
indéterminé

fragment tiers
T42 S5 95 93 T
avant

fragment de
T43 S5 153 68 T
plat indétermé

72
fragment de
T44 S5 83 36 T bord
indéterminé

fragment de
T45 S5 73 61 T plat deux tiers
avant

fragment plat
T46 S5 135 81 T deux tiers
arrière

fragment
T47 S5 54 68 I
informe

fragment plat
indéterminé,
T48 S5 166 97 T
deux tiers
arrières

Fragment avec
T49 S5 68 51 T bord
indéterminé

T50 Fragment plat


S5 82 61 T
indéterminé

T51 Fragment plat


S5 97 88 T
indéterminé

T52 fragment
S5 75 52 I
indéterminé

fragment de
T53 bord,
S5 70 55 I
indéterminé,
très roulé

fragment de
T54 S5 57 45 I bord,
indéterminé

T55 fragment de
S5 114 86 I
bord, interminé

73
fragment plat
T56 Ep 243 240 T tiers arrière,
bord supérieur

Fragment
T57 Ep 229 164 T d’angle arrière
gauche

Fragment
T58 Ep 260 227 T d’angle arrière
gauche

Fragment de
T59 pklat bord
Ep 220 205 T
inférieur, tiers
avant

T60 Fragment de
Ep 350 135 T
bosd droit

fragment angle
T61 Eo 218 215 T arrière droit,
bord supérieur

fragment plat
T62 indéterminé,
Ep 230 227 T
bord inférieur,
tiers avant

fragment plat
T63 indéterminé,
Ep 210 188 T
bord arrière,
tiers arrière

fragment de
T64 Ep 204 158 T bord,
indéterminé

fragment angle
T65 Ep 232 226 T avant gauche,
avec encoche

fragment de
bord droit,
conservé sur
T66 Ep 540 405 T toute sa
longueur et sa
largeur, manque
l'angle inférieur
gauche

74
T67 fragment de
Ep 405 308 T
bord gauche

fragment tiers
T68 arrère, conservé
Ep 535 405 T
sur toute sa
largeur

presque
T69 Ep 535 405 T entièrement
conservée

T70 Ep 310 200 T fragment du


bord droit

T71 Ep fragment du
355 205 T
bord droit

fragment du
bord droit, tiers
T72 Ep 355 405 T arrière,
conservé sur
toute sa largeur
fragment de
bord gauche,
T73 Ep avec encoche,
540 234 T
conservée sur
toute sa
longueur

fragment de
T74 Ep 174 105 I bord, bord
indéterminé

fragment de
bord latéral,
bord
T75 Ep 130 130 I indéterminé,
avec extrémité,
extrémité
indéterminée

fragment de
T76 Ep 175 90 I bord, bord
indéterminé

75
fragment de
T77 Ep bord et
210 100 I
d'extrémité,
indéterminés

fragment de
T78 Ep 135 89 I bord, bord
indéterminé

fragment de
T79 Ep bord et
185 147 I
d'extrémité,
indéterminés

fragment de
T80 Ep 130 80 I bord et
d'extrémité

fragment de
T81 Ep 158 110 I bord et
d'extrémité

T82 Ep fragment
72 50 I
indéterminé

T83 Ep fragment
89 48 I
indéterminé

fragment de
T84 Ep bord et
192 130 I
d'extrémité,
indéterminés

T85 Ep 286 118 T Fragment de


bord gauche

Fragment de
T86 Ep 205 121 T bord
indéterminé

fragment de
T87 Ep 236 90 T bord droit, avec
encoche

76
fragment de
T88 Ep bord droit,
205 129 T
extrémité
arrière

T89 Ep fragment de
126 85 T
bord gauche

fragment de
T90 Ep 240 180 T bord gauche
supérieur

fragment de
T91 Ep 350 270 T bord droit,
moitié arrière

fragment plat
T92 Ep 110 92 T
indéterminé

fragment plat
T93 Ep 83 79 T
indéterminé

fragment plat
T94 Ep 120 76 T
indéterminé

fragment plat
T95 Ep 54 43 T
indéterminé

fragment plat
T96 Ep 60 60 T
indéterminé

fragment plat
T97 Ep 122 72 T
indéterminé

fragment plat
T98 Ep 134 87 T
indéterminé

77
fragment de
T99 Ep 360 206 T bord droit, avec
encoche

fragment roulé
de rebord avant
T100 Ep 210 95 T
gauche, avec
encoche

fragment plat
T101 Ep 188 121 T
indéterminé

fragment plat,
T102 Ep 132 128 T
tiers avant

fragment de
T103 Ep 120 135 T bord arrière
gauche

fragment de
T104 Ep 156 145 T bord arrière
gauche

- Amphores :
N° Localisation L L Ep Pâte Observations
A105 S3 330 240 25 Gris/beige-ocre/gris. Fragment de panse et d’épaule avec
départ d’anse.
Dressel ?
A106 S3 215 135 Rouge-orange. Pointe.
Dressel 1
A107 S4 215 148 20 Fine très homogène, Panse indéterminée.
brun-rosé, quelques Dressel ?
grains de quartz
A108 Epandage 92 94 10 Pâte rouge-orangée, Panse indéterminée.
avec dégraissant de Tarraconnaise ?
quartz blanc.
A109 Epandage 204 105 10 à Pâte rouge. Fragment de carène avec départ d’anse.
18 Dressel 2-4 (Tarraconnaise ?)

A110 Epandage 200 134 10 à Beige à gris, Fragment de panse indéterminée.


15 indéterminée avec Plutôt espagnol du fait de la présence de
forte présence e quartz ?
quartz.
A111 Epandage 180 140 10 Gris-noir-brun. Fragment de panse indéterminée.
Plutôt espagnol du fait de la présence de
quartz ?
A112 Epandage 170 155 10 Ocre-beige, avec fragment de panse indéterminée.
inclusions de quartz.

78
A113 Epandage 190 120 10 Ocre-beige, avec Fragment de panse indéterminée.
quartz. Plutôt espagnol du fait de la présence de
quartz ?
A114 Epandage 84 110 8 Gris/brun-rouge/gris, Fragment de panse indéterminée.
avec inclusions de Plutôt espagnol du fait de la présence de
quartz. quartz ?
A115 S5 260 111 10- Ocre-beige, quelques Fragment de panse indéterminée.
15 grains de quartz. Plutôt espagnol du fait de la présence de
quartz ?
A116 Epandage 140 90 12 à Grise, avec quelques Fragment de panse indéterminée.
15 inclusions quartz. Plutôt espagnol du fait de la présence de
quartz ?
A117 Epandage 95 45 10 Pâte gris/beige-ocre, Fragment de panse indéterminée.
avec beaucoup de Plutôt espagnol du fait de la présence de
quartz. quartz ?

79
Annexe 4 : relevés métrologiques des tegulae et des imbrices.

N° tuile 1 2 3 4 5 6 7
Type Tegula Tegula Tegula Tegula Tegula Tegula Tegula
Localisation S1 ép ép ép ép S2 S2

Fragment de bord
Fragment de bord fragment de bord Fragment de bord gauche, avec début
Fragment de bord Entière, Fragment de bord
Identification gauche, avec gauche, avec gauche, avec d'encoche, peut-
droit, avec encoche concrétionnée droit, avec encoche
encoche encoche encoche être extrémité
avant atteinte

Dimensions
Longueur maximale 230 305 280 153 540 336 288
Largeur maximale 160 188 151 195 405 146 86

30 à gauche, 28 au 27 à gauche, 24 au
Épaisseur avant 28 27 à droite 36 28 à gauche 43
milieu milieu

22 à gauche, 20 au 19 à gauche, 22 au
Épaisseur centre 19 à droite 24 30 15 à gauche 25
milieu milieu

Épaisseur arrière 28

marquée sur le
marquée sur le
côté droit
esquissée à cheval rebord, traces de
(esquissée à esquissée entre la
Gorge aucune sur le rebord et le aucune aucune deux doigts
l'arrière et au tuile et le rebord
plat de la tuile visibles parallèles
milieu, marquée à
à la gorge
l'avant)
Longueur gorge conservée 270 485 330 210
Largeur gorge 13 15 18 12
2 dans le rebord et
Profondeur gorge 1 2 ou 3 (4 à l'avant) 1
1 dans la tuile

Rebord droit carré carré


hauteur au niveau de
57 53 55
l'encoche
hauteur à l'arrière 46 50
largeur supérieure avant au
31 48 35
niveau de l'encoche

largeur supérieure arrière 25 29

largeur inférieure avant à la


30 54 42
base
largeur inférieure arrière à la
26 38
base
Rebord gauche carré carré carré carré
hauteur au niveau de
54 58 52 57 57
l'encoche
hauteur à l'arrière 49 46 au centre
largeur supérieure avant au
36 32 32 42 (conservée) 37
niveau de l'encoche
largeur supérieure arrière 20 35 au centre
largeur inférieure avant à la
42 39 60 47 46
base
largeur inférieure arrière à la
24 35 au centre
base
retravaillée au
Encoche avant droite type Reguers type Reguers couteau et
retouchée au doigt
longueur supérieure 70 74 80 60
longueur inférieure 85 88 95 80
largeur supérieure avant 19 18 20 (cons) 24
largeur supérieure arrière 24 20 20 (cons) 22
largeur inférieure avant 45 25 44 34

largeur inférieure arrière 51 24 36 33


type Reguers,
Encoche avant gauche type Reguers type Reguers
cassée
longueur supérieure 76 67 82 90 (cons) NC
longueur inférieure 90 75 87 78 NC
largeur supérieure avant 22 NC 22 15 NC
largeur supérieure arrière 25 20 25 15 23
largeur inférieure avant 35 NC 38 35 NC

largeur inférieure arrière 28 28 34 30 24

Poids (en kg) 11,1


2 demi-cercles
Traces digitées en appui
3 demi-cercles 4 1 demi-cercle 4 demi-cercles 4 (tracés après la aucun
sur le bord avant
gorge)

80
N° tuile 8 17 18 19 20 21 25
Type Tegula Tegula Tegula Tegula Tegula ? Tegula Tegula
Localisation S1 S4 S4 S4 S4 S4 S4
Entière, circulaire ; fragment, angle
Fragment de
R= 24 au milieu ; Conservée à 50 % Fragment de bord, arrière gauche
Fragment de bord rebord droit, Fragment non
Identification 25 à l'extrémité (dans sa partie bord arrière droit conservé sur la
avant esquisse de identifié, roulé
arrière ; 26 sur le inférieure) angle longueur de
l'encoche
rebord l'encoche
Dimensions
Longueur maximale 280 470 218 188 60 322 213
Largeur maximale 260 405 235 76 63 263 78

30 au centre, 25 au
30 à gauche, 28 au bord conservé 30 au bord avant
Épaisseur avant 18 (avant gauche)
milieu, 34 à droite droit ; 28 au bord droit
conservé gauche
21 au milieu ; 26 26 au milieu, 25 à
Épaisseur centre 24 16
au milieu à gauche droite
16 (au milieu) ; 18 23 à l'arrière 24 au milieu, 23 à 22 à gauche ; 23 au
Épaisseur arrière
(arrière droit) gauche droite centre
marquée et décalée
à droite (décalage
Gorge à peine esquissée de 25 mm), tracée esquissée à peine visible aucune
à l'ongle ; non
marquée à gauche
Longueur gorge conservée 160 14 70 180
Largeur gorge 10 10 11 10

Profondeur gorge 0 3 0 0

Rebord droit
hauteur au niveau de
50 (à l'avant) 54 50
l'encoche
hauteur à l'arrière 45 46
largeur supérieure avant au
25 (à l'avant) 38 38
niveau de l'encoche

largeur supérieure arrière 20 24

largeur inférieure avant à la


32 (à l'avant) 50 40
base
largeur inférieure arrière à la
22 30
base
Rebord gauche
hauteur au niveau de
48
l'encoche
50 (à 480 mm de
hauteur à l'arrière
l'avant)
largeur supérieure avant au
40
niveau de l'encoche
34 (à 460 mm de
largeur supérieure arrière
l'avant)
largeur inférieure avant à la
52
base
largeur inférieure arrière à la 34 (à 460 mm de
26
base l'avant)

Encoche avant droite bien conservée esquisse

longueur supérieure 70
longueur inférieure 82
largeur supérieure avant 28
largeur supérieure arrière 20
largeur inférieure avant 50

largeur inférieure arrière 42

Encoche avant gauche sommet cassé


longueur supérieure 70 (restit)
longueur inférieure 80
largeur supérieure avant 27 (restit)
largeur supérieure arrière 25
largeur inférieure avant 45 (restit)

largeur inférieure arrière 34

Poids (en kg) 2,8 6,5


V sur le bord ; 3
Traces digitées en appui demi-cercles 3 complets + 1
sur le bord avant complets + 1 quatrième esquissé
quatrième esquissé

81
N° tuile 26 27 31 32 33 34 35
Type Tegula Tegula Tegula Tegula Tegula Tegula Tegula
Localisation S4 S4 S4 S5 S5 S5 S5

fragment de bord
fragment informe, fragment de rebord
gauche, avec fragment d'angle fragment de bord,
Identification très roulé, peut-être fragment informe fragment informe gauche, début de
l'angle arrière arrière droit plutôt droit ?
bord arrière l'encoche gauche
gauche

Dimensions
Longueur maximale 192 150 93 466 172 182 150
Largeur maximale 163 102 68 210 148 156 124

Épaisseur avant 21 à gauche

18 au milieu, 23 à
Épaisseur centre entre 30 et 34 entre 22 et 24 24 22 à droite
gauche
28 à droite, 26 au
Épaisseur arrière 23 à gauche
milieu

Gorge aucune aucune très marquée marquée

Longueur gorge conservée 182 118


Largeur gorge 16 13

Profondeur gorge 4 2

Rebord droit carré carré massif


hauteur au niveau de
44
l'encoche
hauteur à l'arrière 46 au milieu
largeur supérieure avant au
niveau de l'encoche
48 vers l'avant ; 44
largeur supérieure arrière 24
vers l'arrière
largeur inférieure avant à la
base
largeur inférieure arrière à la 56 vers l'avant ; 53
28
base vers l'arrière
Rebord gauche en quart de rond
hauteur au niveau de
54
l'encoche
hauteur à l'arrière 43
largeur supérieure avant au 36 près de
30
niveau de l'encoche l'encoche
largeur supérieure arrière 20
largeur inférieure avant à la
40 35
base
largeur inférieure arrière à la
24
base

Encoche avant droite

longueur supérieure
longueur inférieure
largeur supérieure avant
largeur supérieure arrière
largeur inférieure avant

largeur inférieure arrière

Encoche avant gauche non conservée début de l'encoche


longueur supérieure
longueur inférieure
largeur supérieure avant
largeur supérieure arrière
largeur inférieure avant

largeur inférieure arrière

Poids (en kg)

Traces digitées en appui 1 esquisse de deux


2 demi-cercles
sur le bord avant demi-cercles

rétrécissement
Remarque apparent vers
l'arrière

82
N° tuile 36 37 38 39 40 41 42
Type Tegula Tegula Tegula Tegula Tegula Tegula Tegula
Localisation S5 S5 S5 S5 S5 S5 S5

fragment avant fragment bord


fragment angle fragment centre fragment de bord, fragment tiers
Identification gauche, avec fragment bord droit gauche avec début
arrière gauche arrière bord indéterminé avant
encoche d'encoche

Dimensions
Longueur maximale 196 139 226 203 215 54 95
Largeur maximale 82 153 125 132 46 82 93

Épaisseur avant 30 à gauche 23 à gauche 25

24 à gauche, 24 au
Épaisseur centre 20 à gauche 24 au milieu 24 à 25 33
milieu
21 à gauche, 22 au
Épaisseur arrière
centre

Gorge marquée, double aucune esquissée aucune aucune

Longueur gorge conservée 170 146


Largeur gorge 24 12

Profondeur gorge 3 1

Rebord droit carré


hauteur au niveau de
l'encoche
hauteur à l'arrière 49 au milieu
largeur supérieure avant au
niveau de l'encoche
34 vers l'avant ; 32
largeur supérieure arrière
vers l'arrière
largeur inférieure avant à
la base
largeur inférieure arrière à 38 vers l'avant ; 38
la base vers l'arrière

Rebord gauche carré massif carré carré carré


hauteur au niveau de
55 48
l'encoche
hauteur à l'arrière 42 57
largeur supérieure avant au
44 38
niveau de l'encoche
largeur supérieure arrière 22 23
largeur inférieure avant à
47 42
la base
largeur inférieure arrière à
22 30
la base

Encoche avant droite

longueur supérieure
longueur inférieure
largeur supérieure avant
largeur supérieure arrière
largeur inférieure avant

largeur inférieure arrière


encoche Regers,
Encoche avant gauche type Regers
cassée
longueur supérieure 60
longueur inférieure 75
largeur supérieure avant 22
largeur supérieure arrière 20
largeur inférieure avant 22

largeur inférieure arrière 22

Poids (en kg)

Traces digitées en appui esquisse de 1 demi- 2 demi-cercles


aucune
sur le bord avant cercle dans l'angle

Remarque

83
N° tuile 43 44 45 46 56 57 58

Type Tegula Tegula Tegula Tegula Tegula Tegula Tegula

Localisation S5 S5 S5 S5 ép ép ép

fragment plat tiers


fragment plat fragment de bord fragment plat tiers fragment plat deux fragment angle fragment angle
Identification arrière, bord
indéterminé indéterminé avant tiers arrière arrière gauche avant gauche
supérieur

Dimensions

Longueur maximale 153 83 73 135 243 164 260

Largeur maximale 68 36 61 81 240 229 227

28 à gauche, 28 au
Épaisseur avant 27
centre

28 à gauche, 26 au
Épaisseur centre de 28 à 30 30 14 29 26
centre

29 à gauche, 29 au
Épaisseur arrière 35
centre

Gorge aucune aucune aucune aucune

Longueur gorge
conservée
Largeur gorge

Profondeur gorge

Rebord droit carré


hauteur au niveau de
l'encoche
hauteur à l'arrière 55
largeur supérieure
avant au niveau de
l'encoche
largeur supérieure
36
arrière
largeur inférieure avant
à la base
largeur inférieure
36
arrière à la base
Rebord gauche carré carré
hauteur au niveau de
55
l'encoche
hauteur à l'arrière 43
largeur supérieure
avant au niveau de 40
l'encoche
largeur supérieure
25
arrière
largeur inférieure avant
46
à la base
largeur inférieure
27
arrière à la base

Encoche avant droite

longueur supérieure

longueur inférieure
largeur supérieure
avant
largeur supérieure
arrière
largeur inférieure avant
largeur inférieure
arrière
bien conservée,
Encoche avant gauche mais hâtivement
travaillée
longueur supérieure 70

longueur inférieure 79
largeur supérieure
19
avant
largeur supérieure
24
arrière
largeur inférieure avant 38
largeur inférieure
arrière
Poids (en kg)
Traces digitées en
1 demi-cercle
appui sur le bord aucune 3 demi-cercles
esquissé
avant
Remarque assez peu épaisse

84
N° tuile 59 60 61 62 63 64 65

Type Tegula Tegula Tegula Tegula Tegula Tegula Tegula

Localisation ép ép ép ép ép ép ép

fragment angle fragment plat fragment plat fragment angle


fragment plat, bord fragment de bord fragment de bord,
Identification arrière droit, bord indéterminé, bord indéterminé, bord avant gauche, avec
inférieur, tiers avant droit indéterminé
supérieur inférieur, tiers avant arrière, tiers arrière encoche

Dimensions

Longueur maximale 220 350 218 230 210 204 232

Largeur maximale 205 135 215 227 188 158 226


35 à gauche, 34 au
Épaisseur avant 27 31 à droite 28
milieu

Épaisseur centre 26 27 à droite 37 à droite 26 33 27 28 à gauche

34 à droite, 33 au
Épaisseur arrière 33
mileu

Gorge aucune sur le rebord esquissée bien marquée

Longueur gorge
120 204 220
conservée
Largeur gorge 11 14 11

Profondeur gorge 2 1 2

Rebord droit carré carré carré


hauteur au niveau de
50
l'encoche
hauteur à l'arrière 45 53 44
largeur supérieure
avant au niveau de 38
l'encoche
largeur supérieure
25 20 27
arrière
largeur inférieure avant
45
à la base
largeur inférieure
38 25 27
arrière à la base
Rebord gauche carré
hauteur au niveau de
53
l'encoche
hauteur à l'arrière
largeur supérieure
avant au niveau de 45
l'encoche
largeur supérieure
arrière
largeur inférieure avant
50
à la base
largeur inférieure
arrière à la base

Encoche avant droite

longueur supérieure

longueur inférieure
largeur supérieure
avant
largeur supérieure
arrière
largeur inférieure avant
largeur inférieure
arrière
Encoche avant
type Reguers
gauche
longueur supérieure 68

longueur inférieure 83
largeur supérieure
18
avant
largeur supérieure
24
arrière
largeur inférieure avant 43
largeur inférieure
43
arrière
Poids (en kg)
Traces digitées en
3 demi-cerles avec
appui sur le bord 3 demi-cercles aucune 3 demi-cercles
point central
avant
Remarque

85
N° tuile 66 67 68 69 70 71 72

Type Tegula Tegula Tegula Tegula Tegula Tegula Tegula

Localisation ép ép ép ép ép ép ép

fragment de bord
droit, conservé sur fragment du bord
fragment tiers presque
toute sa longueur fragment de bord fragment du bord fragment de bord droit, tiers arrière,
Identification arrère, conservé entièrement
et sa largeur, gauche droit droit conservé sur toute
sur toute sa largeur conservée
manque l'angle sa largeur
inférieur gauche

Dimensions

Longueur maximale 540 460 380 535 310 355 355

Largeur maximale 405 270 405 405 200 205 405

28 à gauche, 25 au
Épaisseur avant 28 à droite
milieu, 26 à droite
27 à droite ; 20 au 24 à gauche, 26 au 30 à gauche, 25 au 28 à gauche, 30 au 28 à droite, 30 au 23 au milieu, 34 à 18 au milieu, 22 à
Épaisseur centre
milieu milieu milieu, 28 à droite milieu, 28 à droite milieu droite droite
25 à droite, 20 au 24 à gauche, 22 au
20 à gauche, 22 au 20 à gauche, 22 au 22 au milieu, 20 à 20 à gauche, 26 au
Épaisseur arrière milieu, 24 à milieu, 22 au
milieu milieu, 23 à droite droite milieu, 38 à droite
gauche milieu
esquissée à
très légèrement
Gorge aucune aucune aucune gauche, aucune à aucune aucune
esquissée
droite
Longueur gorge conservée 535 12

Largeur gorge 12 12

Profondeur gorge 2 0

Rebord droit carré carré carré carré carré carré


hauteur au niveau de
54 50 48 vers l'avant 50 vers l'avant 55 vers l'avant
l'encoche
hauteur à l'arrière 45 45 50 48 45 60

largeur supérieure avant au


44 43 36 38 vers l'avant 30 vers l'avant
niveau de l'encoche

largeur supérieure arrière 23 20 22 20 16 22


largeur inférieure avant à la
52 50 48 vers l'avant 42 vers l'avant 38 vers l'avant
base
largeur inférieure arrière à la
30 26 30 25 18 24
base
Rebord gauche carré carré carré
hauteur au niveau de
48 50 au centre 54
l'encoche
hauteur à l'arrière 44 50 50

largeur supérieure avant au


32 30
niveau de l'encoche

largeur supérieure arrière 24 20 20


largeur inférieure avant à la
40 40
base
largeur inférieure arrière à la
25 23 28
base

Encoche avant droite type Reguers type Reguers

longueur supérieure 70 80

longueur inférieure 74 90

largeur supérieure avant 23 30

largeur supérieure arrière 23 22

largeur inférieure avant 30 46

largeur inférieure arrière 30 42

Encoche avant gauche type Reguers

longueur supérieure 87 (restit)

longueur inférieure 90

largeur supérieure avant

largeur supérieure arrière 25 ?

largeur inférieure avant

largeur inférieure arrière 32

Poids (en kg) 6,5 6,5 10,5 5

Traces digitées en appui 4 demi-cercles, pas


4 demi-cercles 4 demi-cercles aucune aucune aucune aucune
sur le bord avant de point central

Remarque

86
N° tuile 73 85 86 87 88 89 90
Type Tegula Tegula Tegula Tegula Tegula Tegula Tegula
Localisation ép ép ép ép ép ép ép
fragment de bord
gauche, avec fragment de bord
fragment de bord fragment de bord, fragment de bord fragment de bord fragment de bord
Identification encoche, conservée droit, extrémité
gauche indéterminé droit, avec encoche gauche gauche supérieur
sur toute sa arrière
longueur
Dimensions
Longueur maximale 540 286 205 236 205 126 180
Largeur maximale 234 118 121 90 129 85 240

Épaisseur avant 32 à gauche 28 à droite

31 à gauche, 26 au 25 à gauche, 21 au
Épaisseur centre 24 à gauche 24 sur le côté 28 à droite 30 à gauche
milieu milieu
30 à gauche, 24 au 20 à gauche, 20 au
Épaisseur arrière 16
milieu milieu

Gorge aucune aucune aucune aucune aucune aucune bien marquée

Longueur gorge conservée 110


Largeur gorge 10

Profondeur gorge 2

Rebord droit carré carré


hauteur au niveau de
60
l'encoche
hauteur à l'arrière 46
largeur supérieure avant au
36
niveau de l'encoche
largeur supérieure arrière 28
largeur inférieure avant à la
46
base
largeur inférieure arrière à la
38
base
Rebord gauche carré carré carré massif, roulé carré carré
hauteur au niveau de
53 vers l'avant 48 vers l'avant 45 au milieu 53 au milieu
l'encoche
hauteur à l'arrière 48 50 vers l'arrière 50
largeur supérieure avant au
40 vers l'avant 35 vers l'avant 30 au milieu 30
niveau de l'encoche
largeur supérieure arrière 22 30 vers l'arrière 30 au milieu 20
largeur inférieure avant à la
44 vers l'avant 39 vers l'avant 45 au milieu
base
largeur inférieure arrière à la
25 30 vers l'arrière 36 22
base
type Reguers, mal
Encoche avant droite
conservée
longueur supérieure
longueur inférieure
largeur supérieure avant
largeur supérieure arrière
largeur inférieure avant

largeur inférieure arrière


type Reguers, à
Encoche avant gauche
peine conservée
longueur supérieure
longueur inférieure 80
largeur supérieure avant
largeur supérieure arrière
largeur inférieure avant

largeur inférieure arrière

Poids (en kg)

Traces digitées en appui oui, nombre non


aucune aucune aucune aucune aucune aucune
sur le bord avant identifié

Remarque très concrétionnée

87
N° tuile 91 92 93 94 95 96 97
Type Tegula Tegula Tegula Tegula Tegula Tegula Tegula
Localisation ép ép ép ép ép ép ép

fragment de bord fragment plat


fragment plat fragment plat fragment plat fragment plat fragment plat
Identification droit, moitié inderminé, très
indéterminé indéterminé indéterminé indéterminé indéterminé
arrière roulé

Dimensions
Longueur maximale 350 110 83 120 54 60 122
Largeur maximale 270 92 79 76 43 60 72
Épaisseur avant
24 au milieu, 28 à
Épaisseur centre 25 20 20 26 24 23
droite
Épaisseur arrière 23 au milieu

Gorge aucune
Longueur gorge conservée
Largeur gorge

Profondeur gorge

Rebord droit carré


hauteur au niveau de
l'encoche
hauteur à l'arrière 50
largeur supérieure avant au
niveau de l'encoche
largeur supérieure arrière 25
largeur inférieure avant à la
base
largeur inférieure arrière à la
42
base
Rebord gauche
hauteur au niveau de
l'encoche
hauteur à l'arrière
largeur supérieure avant au
niveau de l'encoche
largeur supérieure arrière
largeur inférieure avant à la
base
largeur inférieure arrière à la
base
Encoche avant droite
longueur supérieure
longueur inférieure
largeur supérieure avant
largeur supérieure arrière
largeur inférieure avant

largeur inférieure arrière

Encoche avant gauche


longueur supérieure
longueur inférieure
largeur supérieure avant
largeur supérieure arrière
largeur inférieure avant

largeur inférieure arrière

Poids (en kg)

Traces digitées en appui


aucune aucune aucune aucune aucune aucune
sur le bord avant

Remarque

88
N° tuile 98 99 100 101 102 103 104
Type Tegula Tegula Tegula Tegula Tegula Tegula Tegula
Localisation ép ép ép ép ép ép ép

fragment roulé de
fragment plat fragment de bord rebord avant fragment plat fragment plat, tiers fragment plat fragment de bord
Identification
indéterminé droit, avec encoche gauche, avec indéterminé avant indéterminé arrière gauche
encoche

Dimensions
Longueur maximale 134 360 210 188 132 120 156
Largeur maximale 87 206 95 121 128 135 145
Épaisseur avant 29 à droite 23 à gauche 30 21
20 au milieu, 22 à
Épaisseur centre 22 18
droite
Épaisseur arrière 25 à gauche

Gorge aucune aucune esquissée aucune


Longueur gorge conservée 60
Largeur gorge 10

Profondeur gorge 1

Rebord droit carré


hauteur au niveau de
50
l'encoche
hauteur à l'arrière 50 vers le centre
largeur supérieure avant au
36
niveau de l'encoche
largeur supérieure arrière 30 vers le centre
largeur inférieure avant à la
43
base
largeur inférieure arrière à la
30 vers le centre
base
Rebord gauche carré carré
hauteur au niveau de
53
l'encoche
hauteur à l'arrière 50
largeur supérieure avant au
40
niveau de l'encoche
largeur supérieure arrière 25
largeur inférieure avant à la
45
base
largeur inférieure arrière à la
32
base

Encoche avant droite type Reguers

longueur supérieure 60
longueur inférieure 75
largeur supérieure avant 25
largeur supérieure arrière 24
largeur inférieure avant 35

largeur inférieure arrière 34

Encoche avant gauche type Reguers, roulé

longueur supérieure
longueur inférieure
largeur supérieure avant
largeur supérieure arrière
largeur inférieure avant

largeur inférieure arrière

Poids (en kg)

Traces digitées en appui


aucune 2 conservée aucune aucune 4 demi-cercles
sur le bord avant

89
N° tuile 9 10 11 12 13 14 15 16 22 23 24
Type Imbrex Imbrex Imbrex Imbrex Imbrex Imbrex Imbrex Imbrex Imbrex Imbrex Imbrex
Localisation S3 S5 S5 S5 S5 S5 S5 S5 S4 S4 S4

Fragment Fragment
Fragment Fragment Fragment Fragment Fragment
(entière sur Fragment de bord, Fragment
de bord, de bord, de bord, de bord, de bord,
Conservation sa largeur, Fragment non bord non non
bord non bord non bord bord bord
manque identifié identifié, identifié
identifié identifié inconnu inconnu inconnu
l'avant) roulé

Longueur maximale 280 (cons) 485 86 127 116 133 95 109 124 149 132
Largeur maximale 177 165 98 87 90 86 66 81 87 86 71
30 au bord ; 20 au bord ; 20 au bord ; 23 au bord ; 23 au bord, 23 au bord ;
16 max ; 14
Épaisseur maximale 18 22 16 14 au 15 au 15 16 au 13 au 14 au 14 au
min
milieu milieu milieu centre milieu milieu
125
(manque
Ouverture avant 146
peut-être
5 mm)
Largeur avant 173 165
Hauteur avant 41 45
22 au bord
avant
gauche ; 14
Épaisseur 18
au milieu ;
20 au bord
avant droit
95 (cons) -
Ouverture milieu
94 (restit)
123 (cons) -
Largeur milieu
144 (restit)
Hauteur milieu 42
19 (au
milieu) ; 20
au bord
Épaisseur milieu droit
; lacune au
bord milieu
gauche
Ouverture arrière 115 94
Largeur arrière 145 131
Hauteur arrière 33 40
18 à droite ;
20 au
Épaisseur arrière 18
centre ; 19
à gauche
stries
longitudinal
es très
Bourrelet
marquées,
assez
Pâte bourrelet
marqué
sur
sous le bord
l'extrémité
arrière (lié
au geste).

Remarques

90
N° tuile 28 29 30 47 52 53 54 55 74 75 76
Type Imbrex Imbrex Imbrex Imbrex Imbrex Imbrex Imbrex Imbrex Imbrex Imbrex Imbrex
Localisation ép S4 S4 S5 S5 S5 S5 S5 ép ép ép
fragment de
bord latéral,
bord
fragment de
fragment de fragment de fragment de indéterminé, fragment de
fragment fragment fragment fragment fragment bord,
Conservation bord, bord, bord, bord avec bord, bord
indéterminé informe informe informe indéterminé indéterminé,
indéterminé interminé indéterminé extrémité, indéterminé
très roulé
extrémité
indéterminé
e
Longueur
90 94 70 54 75 70 57 86 174 130 175
maximale
Largeur
60 64 40 68 52 55 45 114 105 130 90
maximale
26 au bord ; 24 au bord ; 23-24 au
Épaisseur 22 au bord ; 24 au bord : 22 au bord ;
de 14 à 20 de 16 à 24 14 14 13 14-15 au 14-15 au bord ; 15 au
maximale 14 au milieu 15 au milieu 15 au milieu
milieu milieu milieu
Ouverture
avant
Largeur
avant
Hauteur
avant
Épaisseur
Ouverture
milieu
Largeur
milieu
Hauteur
milieu
Épaisseur
Ouverture
arrière
Largeur
arrière
Hauteur
arrière
Épaisseur
arrière
pâte beige- pâte rouge,
rouge, a brun rouge pâte ocre- pâte apparemme
rouge, avec beige rouge
priori sans ocre beige, homogène, orangée, orangée, nt sans
inclusions inclusions quelques homogène, homogène,
Pâte inclusions sans sans avec des avec inclusions
jaunes jaunes inclusions sans sans
(très inclusions inclusions inclusions inclusions (très
jaunes inclusions inclusions
concrétionn jaunes jaunes ocre-jaunes concrétionn
é) ée)

Remarques

91
N° tuile 77 78 79 80 81 82 83 84
Type Imbrex Imbrex Imbrex Imbrex Imbrex Imbrex Imbrex Imbrex
Localisation ép ép ép ép ép ép ép ép
fragment de bord fragment de fragment de bord fragment de fragment de bord
fragment de bord fragment fragment
Conservation et d'extrémité, bord, bord et d'extrémité, bord, et d'extrémité,
et d'extrémité indéterminé indéterminé
indéterminés indéterminé indéterminés indéterminé indéterminés
Longueur maximale 210 135 185 130 158 72 89 192
Largeur maximale 100 89 147 80 110 50 48 130
21 au bord ; 15
22 au bord ; 15- 20 au bord ; 12 22 au bord ; 15 25 au bord ; 17 21 au bord, 13 au
Épaisseur maximale au milieu ; 17 de 14 12
16 au milieu au centre au milieu au milieu milieu
l'autre côté
Ouverture avant
Largeur avant
Hauteur avant
Épaisseur
Ouverture milieu
Largeur milieu
Hauteur milieu
Épaisseur
Ouverture arrière
Largeur arrière
Hauteur arrière
Épaisseur arrière
pâte orangée- pâte rouge- pâte rouge, sans
pâte orangée, pâte brun-rouge,
pâte orangée, rouge, sans orangée, sans inclusions pâte rouge, avec
avec beaucoup pâte rouge, avec sans inclusions
Pâte sans inclusions inclusions inclusions, avec jaunes, avec de gros grains de
d'inclusions grains de quartz jaunes, avec du
jaunes jaunes, avec des grains de gros grains de quartz
jaunes quartz
quartz quartz quartz
Identification
comme imbrex
Remarques
non certaine,
panse possible

92
Annexe 5 : première approche des tuiles découvertes à Port-Vendres
en contexte sous-marin.

L’étude des tuiles menées à l’occasion des sondages sur le site des Reguers a conduit à examiner
celles qui étaient conservées au dépôt de fouille de Port-vendres et qui étaient issues de
précédentes opérations conduites dans le secteur.
Sur l’ensemble des épaves et gisements fouillés à Port-Vendres, aucun ne semble avoir livré de
tuiles, excepté les sites de Port-Vendres 1 (« Anse Gerbal »), de Port-Vendres 5 (« La
Mirande ») et de l’Anse Béar. Dans les cas de Port-Vendres 1 et de l’Anse Béar, les tuiles
découvertes ne peuvent être attribuées à une épave, mais semblent être liées à des épandages,
qu’il s’agisse de rejets ou de dépotoirs. En ce qui concerne les tuiles mises au jour sur le site de
Port-Vendres 5, elles proviennent assurément de l’épave (93).

- Anse Béar 2005


Une seule tegula a été découverte sur le site de l’Anse Béar en 2005 (Dépôt Drassm
Port-Vendres n°AB.05.22-15). Elle mesure 440 mm de largeur par 456 mm de longueur pour
le fragment conservé. Le bord gauche et l’arrière de la tuile sont conservés.
Une largeur totale de 515 mm peut être estimée par symétrie au niveau des gorges, mais sa
longueur complète demeure inconnue. Son épaisseur est assez régulière et varie de 19 mm à
l’arrière pour 22 à 24 mm au centre, l’avant n’étant pas conservé.
Le bord gauche conservé est de type quart de rond légèrement déprimé, qui suit le
segment d’un cercle de 7 cm de diamètre environ. Il est d’une hauteur de 54 mm au milieu et
de 45 mm à l’arrière. La largeur du rebord à la base varie de 37 à 48 mm.
Le fait morphologique le plus marquant est la présence, sur la partie gauche de la tuile, de
quatre gorges parallèles, larges de 14 mm environ. Elles forment ainsi une bande large de
57 mm au total. Les traces de deux gorges sont conservées sur la partie droite de la tuile. La
seconde gorge n’est marquée qu’à son extrémité. On note aussi la présence d’une gorge
transversale large de 15 mm et profonde de 2,5 mm à 18 mm du bord arrière.
Sa pâte, assez fine, est de couleur rose-orangé. Elle ne présente aucune trace de mortier
de scellement sur les gorges et les rebords.
L’état de la tuile sur sa face supérieure et surtout sur sa face inférieure présente une
finition nettement meilleure que sur les tuiles des Reguers.
Il apparaît donc que cette tuile est totalement différente de celle découverte à Collioure.

- Port-Vendres 1 - dépotoir Anse Gerbal ?


Un ensemble de 19 fragments de tegulae a été découvert sur le site de Port-Vendres 1.
Ces derniers sont manifestement liés au dépotoir situé à proximité de l’épave de l’Anse
Gerbal. Mais la connexion avec l’épave de l’Anse Gerbal n’est pas assurée (94). L’ensemble
s’intègre dans un contexte stratigraphique incertain, mais tardif.
Seuls des fragments de rebords de tegulae, sans imbrex, sont conservés. Ce lot de
tegulae regroupe des individus appartenant à au moins douze types de tuiles différents. Un
seul fragment présente des nodules de mortier de scellement sur le rebord. Les autres tuiles
n’ont donc pas été utilisées et appartiennent probablement à diverses cargaisons.

93) POMEY P., « Recherches sous-marines », Gallia information, préhistoire et histoire, 1987-1988, p.2.
94) A ce jour, ces tuiles ne possèdent pas de n° d’inventaire au dépôt de Port-Vendres.

93
A l’examen de ce lot de tegulae et devant la diversité des types de tuiles, on peut
s’interroger sur la relative fréquence du transport maritime de ces matériaux à Port-Vendres
à cette époque. Toutefois, l’absence de données quantitatives et de précisions recueillies lors
de la fouille interdit d’aller plus avant dans l’étude et l’interprétation de ce lot de tuiles.
Aucune ne présente toutefois de caractéristiques comparables à celles découvertes sur
le site de Reguers.

- Port-Vendres 5 - La Mirande
L’épave de La Mirande a livré des tuiles lors de la toute première campagne de sondages
exploratoires conduits en 1986. De cette expertise réalisée en 1986 par Yves Chevalier, il ne
reste apparemment ni mobilier, ni rapport d’opération. La mention allusive de tegulae et
d’imbrices, découverts lors de ces sondages, a ensuite été reprise sans autre précision ni
détails sur le nombre de tuiles, leur morphologie et leur état (95).
Il n’est donc pas possible de préciser la nature de ces dernières ni leur fonction
éventuelle à bord du navire. Il semblerait seulement qu’elles se trouvaient à bord d’un navire
chargé d’amphores provenant de Tarraconaise et qui contenait aussi quelques matériaux de
construction, à savoir cinq plaques de marbre de Carrare (96).
Un second lot de tegulae a été découvert en petit nombre sur ce qui semble être la poupe
du navire. Elles ont été attribuées à une probable couverture de cambuse, dans la mesure où
elles sont associées à de la vaisselle de bord et surtout à des restes alimentaires (faunes,
noix...) (97). Ces dernières sont conservées au dépôt DRASSM de Port-Vendres sous les
numéros d’inventaire fouille suivants :
- 2 fragments de bord avec gorge : PV.VI.86.11 et PV.VI.86.12 (98) ;
- 6 fragments de bord avec gorge : portent le même numéro PV V 87 ;
- 2 fragments de bord avec gorge : PV V 89 et PV5 89 ;
- 4 fragments de bord sans gorge : PV V 89 ;
- 1 fragment plat : PV V 89 ;
- 1 fragment de bord avec gorge porte un numéro pas très lisible PV5 92 3 ;
- 1 fragment de bord sans gorge : PV5 92 317 ;
- 1 fragment de bord émoussé : sans numéro.
Ce lot comporte 18 fragments de bords gauches et droits, ainsi que deux bords avec des
encoches avant. L’absence de plats, représentant la partie centrale de la tegula interroge et
s’explique probablement par des choix effectués lors de la fouille. Très fragmentées, ces tuiles
ne présentent aucun élément permettant de déterminer leurs dimensions totales. Les bords
sont de profils globalement carrés, plus ou moins précisément réalisés. Les deux encoches
avant sont de type « droit », donc totalement différentes de celles découvertes dans l’anse de
Reguers. Même si elles sont différentes, il apparaît que ces tuiles peuvent s’assembler, à
condition que les dimensions correspondent. L’étanchéité du montage était en effet assurée
par le mortier et l’imbrex. Les différentes formes d’encoches avant qui auraient pu être une
limite à leur assemblage ne constituaient donc pas un facteur empêchant leur interopérabilité.

95) DESCAMPS C., « L’épave antique de la Mirande à Port-Vendres », dans CHOLVY G., RIEUCAU J., Le
Languedoc, le Roussillon et la mer, des origines à la fin du XXè siècle, t. 1 Paris, 1990, p. 80.
96) Nantet E., Phortia…, op. cit.
97) Ibidem, p. 85.
98) Le site de Port-Vendres 5 (La Mirande) portait initialement le numéro 6. Le numéro 5 fut attribué aux premiers
sondages de 1986 sur ce qui devint plus tard le site Redoute Béar/Port-Vendres 9.

94
fig. 51 : fragments de tegulae découverts à la poupe de l’épave de Port-Vendres 5

fig. 52 assemblage des tegulae découvertes dans l’anse de Reguers


et des tegulae découvertes sur l’épave de Port-Vendres 5.

95
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Table des figures

fig. 1 : tegula entière et fragments parfois enchâssés dans la matte


fig. 2 : localisation de l’Anse des Reguers entre Collioure et Port-Vendres
fig. 3 : localisation de l’épandage de tuiles dans l’Anse des Reguers
fig. 4 : localisation de l’épandage de tuiles
fig. 5 : coupe ouest/est au niveau des sondages n°2 et 3
fig. 6 : coupe nord-ouest/sud-est au niveau du sondage n°5
fig. 7 : les fonds de l’anse des Reguers
fig. 8 : l’anse des Reguers
fig. 9 : localisation des sondages de 1 à 6
fig. 10 : sondage 1 - état initial
fig. 11 : sondage 1 - fin de fouille
fig. 12 : sondage 1 - plan
fig. 13 : sondage 1 - coupe est-ouest.
fig. 14 : sondage 2 - état initial
fig. 15 sondage 2 - fin de fouille
fig. 16 : sondage 2 - plan.
fig. 17 : sondage 2 - coupe est-ouest.
fig. 18 : sondage 4 - état initial
fig. 19 : sondage 4 - état initial - tegula affleurant sous de la matte
fig. 20 : sondage 4 - plan.
fig. 21 : sondage 4 - coupe est-ouest.
fig. 22 : sondage 5 - état initial
fig. 23 : sondage 5 - fin de fouille
fig. 24 : sondage 5 - plan
fig. 25 : sondage 5 - stratigraphie
fig. 26 : exemple de traces de mortier de scellement sur une tegula
fig. 27 : vocabulaire employé pour la description des tegulae et des imbrices
fig. 28 : points de mesure des imbrices.
fig. 29 : points de mesure des tegulae.
fig. 30 : tegula T5
fig. 31 : tegula T69
fig. 32 : face inférieure d’une tegula (T5)
fig. 33 : profil des rebords
fig. 34 : profil des rebords, à gauche T57, à droite T7.
fig. 35 : tegula T32, rebord gauche.
fig. 36 : assemblage des tegulae par chevauchement des encoches arrières et avant.
fig. 37 : encoche arrière gauche (T67)
fig. 38 : profil des encoches avant d’après Clément 2013.
fig. 39 : encoche avant gauche d’une tegula, vue de dessous (T65) faisant apparaître la forme générale de
l’encoche ainsi que la facture au couteau.
fig. 40 : superposition des différents profils transversaux
fig. 41 : profils transversaux des encoches « carrées » des tegulae des Reguers
fig. 42 : gorge marquée à cheval sur le plat et le rebord (T6)
fig. 43 : quatre tracés digités concentriques formant un quadruple arc de cercle en appui sur le bord avant (T69
en haut et T17 en bas).
fig. 44 : tegula en quart de cercle
fig. 45 : imbrex T10
fig. 46 : les pâtes constitutives de tuiles
fig. 47 : les ateliers de tuiliers antiques en Catalogne
fig. 48 : tegula découverte à Llafranc
fig. 49 : tuiles de l’atelier tardo-républicain d’Empuriès
fig. 50 : tegulae de période augustéenne à Empuriès.
fig. 51 : fragments de tegulae découverts à la poupe de l’épave de Port-Vendres 5
fig. 52 : assemblage des tegulae découvertes dans l’anse de Reguers et des tegulae découvertes sur l’épave de
Port-Vendres 5.

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