Histoire Seconde

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HISTOIRE SECONDE

Leçon 8: LA CIVILISATION EGYPTIENNE


Introduction
Autour de la vallée du Nil, s'est épanouie, il y a 5000 ans, l'une des plus brillantes
civilisations de l'humanité: celle de l'Egypte pharaonique. L'histoire de l'Egypte n'en n'est
pas moins mouvementée (révolutions, invasions étrangères). La richesse de la civilisation
égyptienne repose sur la forte personnalité de ses pharaons, sur sa solide organisation
administrative, sur les apports féconds du Nil et sur le dévouement et la créativité du peuple.
I. Le pays, les hommes et les grandes périodes de l'histoire de l'Egypte pharaonique
1) Le pays et les hommes
Située au nord-est de l'Afrique, entre les déserts de Libye et d'Arabie, l'Egypte est une bande
de terre large de quelques dizaines de kilomètres, qui s'étire sur plus de 1 000 km. Le delta
du Nil, élargi en éventail, constitue la Basse-Egypte; au sud de Memphis située la pointe du
delta du Nil se trouve la Haute-Egypte. Le fleuve Nil, qui traverse le pays du nord au sud, joue
un rôle important dans la vie des populations; c'est pourquoi l'historien grec Hérodote dit
que « l'Egypte est un don du Nil ».
Les Egyptiens, qui vivaient dans une société hiérarchisée, étaient des Noirs, comme le
prouvent les textes des auteurs anciens et les travaux du savant sénégalais Cheikh Anta Diop
et de ses continuateurs. Hérodote, par exemple, affirme dans ses Histoires ou Enquêtes que
les anciens Egyptiens étaient des Noirs car « ils avaient la peau noire et les cheveux crépus
et pratiquaient la circoncision ».
2) Les grandes périodes de l'histoire de l'Egypte pharaonique
L'histoire égyptienne nous est connue grâce à de nombreuses inscriptions sur les
monuments, aux textes et à l'archéologie. Grâce au prêtre égyptien Manéthon, on connaît la
classification des pharaons en 30 dynasties. Les savants qui accompagnaient Bonaparte lors
de l'expédition d'Egypte, en 1798, ont également publié une description du pays qui marque
le point de départ de l'égyptologie moderne. Le plus illustre des égyptologues reste le
Français Jean-François Champollion, qui réussit à percer le secret des hiéroglyphes, après la
découverte de la pierre de Rosette, conservée au British Museum de Londres.
Aux alentours de l'an 3000 av. J.-C., l'Egypte entre dans l'histoire. Les Egyptiens
connaissent déjà l'architecture, le travail du cuivre, l'agriculture irriguée, l'écriture, le
calendrier, etc. Mais ils sont toujours divisés en petits groupes indépendants appelés nomes.
Ces nomes vont par la suite se regrouper en deux ensembles : les royaumes de Haute-Egypte
et de Basse-Egypte. On a coutume de diviser l'histoire de l'Egypte pharaonique en quatre
périodes (l'Ancien Empire, le Moyen Empire, le Nouvel Empire et la Basse Epoque, séparées
par des phases de déclin dites périodes intermédiaires, correspondant à un affaiblissement.

a) L'Ancien Empire (3200 - 2160 av. J.-C.)


Vers 3200 av J.-C., un prince Haute-Egypte, Narmer (ou Ménès) unifie l'Egypte et installe sa
capitale à Memphis. C'est à ce moment que les rois sont appelés pharaons. Les pharaons de
l'Ancien Empire sont des guerriers (Snefrou, Djoser) et des bâtisseurs (Kheops, imité par
Khephren et Mykérinos élèvent sur le plateau de Gizeh trois grandes pyramides). L'Ancien
Empire se termine avec la IV° dynastie, quand la fin du règne de Pépi I°r (94 ans) est
marquée par une véritable et la terreur.
b) Le Moyen Empire (2160 - 1580 av. J.-C.)
Les souverains thébains de la XI® dynastie rétablissent l'unité de l'Egypte. Ils réalisent
l'aménagement de la grande oasis du Fayoum (sud-ouest du Caire actuel). Sous les XIII® et
XIV° dynasties, l'Egypte connaît une nouvelle période de troubles et de confusion marquée
par des invasions étrangères (Nubiens et Hyksôs).
c) Le Nouvel Empire (1580-1070 av. J.-C.)
Il commence lorsque les Hyksôs sont chassés du pays. Aménophis IV venu du Sud s'installe à
Thèbes et instaure la paix et la prospérité pour deux siècles. L'Egypte a été conquérante au
Nouvel Empire grâce à l'action de pharaons puissants: Haschepsout, Thoutmosis III,
Aménophis IV, Ramsès 11, etc.
d) La Basse Epoque (1070-32 av. J.-C.)
Elle dura plusieurs siècles. A partir de 1070 av. J.-C., l'Egypte est affaiblie par les troubles et
les invasions. Elle change cinq fois de maîtres: les Assyriens (en 664 av. J.-C.), les Kouchites
(en 715 av. J.-C.), les Perses (en 525 av. J.-C.), les Grecs (en 332 av. J.-C.) et les Romains
(en 32 av. J.-C.).
II. La civilisation égyptienne
1) L'organisation politique et administrative
Le pharaon, « maître des deux terres », est le souverain absolu. Considéré comme un dieu, il
a le droit de vie et de mort sur ses sujets. Le régime politique est celui du droit divin. C'est
aussi un régime basé sur le matriarcat. Pour assurer la pureté de sa descendance, le pharaon
prend comme épouse principale sa sœur utérine et le fils aîné issu de ce mariage est
l'héritier légitime. Le pharaon, chef suprême des armées, est aidé dans ses multiples
fonctions par un vizir (sorte de Premier ministre) qui est en même temps conseiller du roi. Le
vizir est également le ministre de la justice et des finances. Avec l'aide de nombreux
fonctionnaires épaulés par les scribes (secrétaires), le vizir centralise la collecte des impôts.
2) Une société hiérarchisée
a) Le pharaon

Au sommet de la pyramide sociale, il y a le pharaon et sa famille. Le pharaon est le garant de


la régularité des crues du Nil et le détenteur des biens de l'Egypte. Il fait généralement
preuve de générosité et de grandes largesses à l'endroit des hauts fonctionnaires de
l'administration.
b) Une catégorie de privilégiés: les hauts fonctionnaires
Les plus importants sont les membres de la famille du pharaon. On peut citer parmi ceux-ci le
vizir, les ministres du pharaon, les gouverneurs des 42 provinces ou nomes, les prêtres, les
officiers supérieurs de l'armée, etc. Ils bénéficient souvent de cadeaux du pharaon (terres,
bétail, esclaves, etc.). Les plus respectés et les plus craints étaient les prêtres.
c) Les fonctionnaires, les scribes et les ouvriers spécialisés.
Les scribes jouissent d'un grand prestige. Ils sont les experts en mathématique et en
linguistique hiéroglyphique. Ils tiennent les comptes du pharaon, rédigent le courrier et
dirigent les travaux.
d) Les masses laborieuses
Les paysans sont pauvres et dépendent de la crue du Nil. Ils doivent verser au double grenier
une bonne partie de leur récolte (parfois plus de la moitié). Les artisans sont dans les villes à
proximité des temples: orfèvres, ébénistes, tailleurs de pierre, embaumeurs, sculpteurs,
parfumeurs, etc. Dans ce « peuple de la vallée » figurent aussi les marins et les soldats.
e) Les esclaves et les captifs étrangers
Ils sont misérables et contraints aux travaux les plus pénibles
3) La religion et l'art
a) Les divinités
Même s'il y a un monothéisme de fond dans leur religion, les Egyptiens adorent des dieux
innombrables. Hérodote affirme que « les Egyptiens sont les plus religieux de tous les
hommes ». Chaque village, chaque ville avait son dieu. Certains dieux sont représentés
avec :
– une tête d'animal (Râ et Horus ont une tête de faucon, Anubis une tête de chacal,
Thot une tête d'ibis, Hathor une tête de vache, etc.) ;
– une forme humaine (Osiris, Isis, Maât, etc.) ;
– d'autres dieux représentent les éléments naturels (Geb, la Terre; Nout, le Ciel, Hapy,
le
– Nil, etc.).
Les dieux les plus important sont Râ (le Soleil), dieu d'Héliopolis associé souvent à Amon,
dieu bélier de Thèbes pour donner Amon-Râ ; Ptah dieu de Memphis, Osiris et sa sœur Isis,
Horus, Hathor, Aton, etc. Au Nouvel Empire, les prêtres d'Amon sont si puissants qu'ils
menacent le pouvoir royal. Pour les combattre, le pharaon Aménophis IV (qui prend le nom
d'Akhnaton) impose un dieu unique, Aton, le disque solaire.
b) Les croyances et les pratiques religieuses
Les Egyptiens croient à la vie future, à l'immortalité de l'âme. Le lieu de la survie est le
tombeau puisque l'âme a besoin d'un corps pour subsister. Dès lors, les morts sont momifiés
et conservés dans des sarcophages. Les pharaons se faisaient construire des tombeaux
splendides: de simples caveaux (mastabas), puis des pyramides et, enfin, des tombes
souterraines (hypogées). Les prêtres, choisis parmi les familles honorables du pays,
assurent le culte à la place du pharaon. Les temples sont les maisons des dieux.
c) L'art égyptien
Dans la sculpture, les pharaons et les dieux sont statufiés (bois, bronze, pierre, etc.). Les
Egyptiens sont aussi de très grands peintres avec comme représentations des scènes
religieuses, agricoles et certaines expéditions militaires. Les Egyptiens nous ont laissé un
fabuleux trésor archéologique et une architecture qui a défié les siècles.
Les sciences (astronomie et médecine) se développent: nous devons aux astronomes de
Memphis le calendrier solaire fondé sur une année de 365 jours.
La période du Moyen Empire est celle d'une renaissance intellectuelle et culturelle,
qu'exprime le développement de genres littéraires variés — romans merveilleux, analyses
psychologiques (telle l'Histoire de Sinouhé), poèmes lyriques et traités scientifiques écrits
sur papyrus. L'architecture, l'art et les bijoux révèlent une extraordinaire délicatesse de
conception.
Conclusion
La civilisation égyptienne est particulièrement brillante. Mais elle s'est réalisée sur la base de
l'exploitation forcenée des masses laborieuses. Cette civilisation a beaucoup influencé les
autres civilisations, notamment celles de l'Afrique noire et de la Grèce antique.

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