D'une Vie de Boy INTROD

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Introduction

Introduction
Le conflit entre père et enfants est le pivot autour duquel s’articulent les
événements d’une vie de boy (1956) d’Oyono. Aussi bien dans les milieux
traditionnels que dans l’univers citadin colonisé, ce conflit vertical structure le
roman et en devient le « kerncomplex » freudien. Même les motifs contractés du
soir (mort de Toundi après le dîner) et du matin (l’aube de l’évasion de Toundi),
représentant respectivement la vieillesse et l’enfance dans la culture bantoue, qui
marque le début et la fin du récit et offrent un arrière -plan symbolique pour
apprécier la tension entre pères et enfants.
Si la plupart des événements se déroulent dans la clarté du soleil révélateur,
certaines transformations cruciales, tels les rites du passage microcosmiques, se
font dans l’obscurité. Ces transformations incluent l’abandon des initiations
ancestrales au profit d’une vie chez le père Gilbert, donc l’adhésion à la fois
chrétienne, le recrutement de Toundi par le Commandant, la confirmation de
castration symbolique de Toundi au lit avec Sophie et l’incarcération injuste de
Toundi.
La rudesse des rapports père-fils au village préfigure la verticalité des relations
entre maîtres colonisateurs et Africains infantilisés surtout en ville. On assiste
donc dans Une de Boy au passage du garçon meurtri, Toundi, d’une forme de
violence paternelle à une autre forme, certes beaucoup plus brutale, celle du
colonialisme paternaliste.
Les deux types de rapports père-enfants constituent le thème structuration du
roman et permettent de mieux apprécier le sujet anticolonial du roman ceci
revient à dire que le conflit père-enfants dans Une Vie de Boy mérite beaucoup
plus d’intérêt qu’il ne lui en a été accordé jusqu’ici. Notre travail, axé sur le
patriarcat traditionnel et le paternalisme colonial, essayera Une Vie de Boy sous
un nouvel éclairage.

I. Présentation de l’auteur
1. Biographie de l’auteur
Né en 1929 à Ebolowa dans la province du Sud au Cameroun, Ferdinand
Oyono poursuit au lycée de Provins en France des études commencées au lycée
de Yaoundé. Il réussit des études supérieures de droit à la SO
RBONE avant d’entrer à l’Ecole National d’Administration (ENA) de Paris en
section diplomatique.
Il débute en 1959 une brillante carrière de haut fonctionnaire avant de devenir
ambassadeur du Cameroun dans divers pays (à New York, en Algérie, en
Libye, en Grande-Bretagne et en Scandinavie).A partir de 1987 il participe à de
nombreux gouvernements de son pays et assure la charge de différents
ministères comme les Affaires Etrangères et la culture.

2. Bibliographie de l’auteur
A la fin des années 50, Ferdinand Oyono publie en langue française 3 romans
qui ont trait à la vie quotidienne en Afrique à l’époque coloniale.
Ces trois romans sont :
- Une vie de boy publié en 1956
- Le vieux nègre et la médaille publiée en 1956
- Chemin d’Europe publié en 1960

Ferdinand Oyono n’a pas exploré d’autres sujets en cessant d’écrire depuis
1960.

PRESENTATION DE L’ŒUVRE

Le roman est composé de 185 pages et est divisé en deux parties dont la
première qui s’intitule « 1er cahier de Toundi » va de la page 15 à la page 106 et
la 2ème intitulée « 2ème cahier de Toundi » va de la page 107 à 185.

II. Résumé des parties


Cette œuvre est un roman écrit sous forme de journal. Elle compte 185 pages et
divisée en 2 parties appelées cahiers :
· Premier Cahier de Toundi :
C’est la première partie de l’œuvre. Elle va de la page 15 à la page 106.
Elle évolue ainsi :
- Présentation de Toundi
- Refuge chez le père Gilbert et mort de celui-ci
- Sa vie à la mission catholique de Dangan
- Sa nouvelle vie de Boy du Commandant
· Deuxième Cahier de Toundi :
C’est la deuxième partie de l’œuvre. Elle est étroitement liée de l’œuvre à la
première et constitue la suite logique de l’œuvre. Elle va de la page 107 à la fin
c'est-à-dire page 185.
Elle évolue ainsi :
- Suite de l’adultère d’entre la femme du Commandant et M. Moreau
- Prise de conscience de Toundi
- Arrestation de Toundi
Elle comporte aussi une phase préparatoire qui serait sensiblement la fin de
l’œuvre.
Cependant nous notons aussi une richesse de proverbes et de citations dans la
rédaction de l’œuvre. Parmi ceux-ci, nous pouvons citer :
· « On n’enterre pas le bouc jusqu’aux cornes, on l’enterre tout entier »
· « Un roi a toujours la plus belle femme du royaume »
· « La sagesse recommande à chacun de garder sa place »
· « La rivière ne remonte pas à sa source »
· « La vérité existe au-delà des montagnes, pour la connaître il faut
voyager »
· « L’œil va plus loin et plus vite que la bouche, rien ne l’arrête dans son
voyage »
· « Le pot de terre ne se frotte pas contre les gourdins »
· « Il n’y a rien de pire que les pensées »
· « Pour atteindre le fruit de l’arbre, on n’attend pas qu’il tombe »
· « La femme est un épi de maïs à la portée de toute bouche, pourvu
qu’elle ne soit pas édentée »
· « Hors de son trou, la souris ne défie pas le chat »
· « L’oiseau revient au sol après s’être fatigué dans les airs »
· « Il faut savoir se sauver lorsque l’eau n’arrive encore qu’aux genoux »

III. Etude des personnages et du milieu


Toundi Ondoua : Personnage principal de l’œuvre, il s’enfuit de son père et fut
adopté par le révérend Père Gilbert qui l’apprit à lire et à écrire. Il devient
ensuite le Boy du Commandant Robert. Il vivait en ce temps-là chez sa sœur. Il
était aimé de tous
Le Commandant : De son vrai nom Robert Décazy, il fut le deuxième maître
de Toundi et l’appréciait beaucoup. Il a été victime d’infidélité de la part de sa
femme qui l’a trahie avec M. Moreau-le Régisseur de Prison.
La femme du Commandant : Elle se nomme Suzanne ou Suzy Décazy. Elle
était la plus belle de toutes les femmes blanches de Dangan. Elle était gentille
avec ses boys durant ses premiers jours en Afrique. Mais la situation s’inverse
lorsqu’elle commença à tromper son mari avec M.Moreau
Elle devint méchante et fut contente de l’arrestation de Toundi.
Père Gilbert : C’est le prêtre de l’église catholique saint pierre de Dangan. Il
adopta Toundi et le fit quitter de son village. Il fut ainsi le premier maître de
celui qu’il nommera Joseph. Celui-ci l’admirait aussi beaucoup. Il mourut lors
d’un accident. En effet il fut ensanglanté par l’une des branches du fromager.
Père Vandermayer : Il fut l’adjoint du père Gilbert et le succéda après sa mort.
Il était méchant envers Toundi et les autres indigènes. C’est ainsi qu’il renvoya
Toundi aux services du Commandant.
Gosier d’Oiseau : C’est le commissaire de Police de Dangan. Il fut craint par
tous les indigènes de Dangan. Il dirigeait les rafales.
M.Moreau : C’est le régisseur de prison. Il était très méchant. Il torturait les
prisonniers à mort. Il fut l’amant de la femme du Commandant.
Sophie : Elle était la maîtresse de l’ingénieur agricole. Elle se plaignait toujours
car ce dernier ne la considérait pas et était aussi un incirconcis. C’est ainsi
qu’elle lui vola beaucoup d’argent et s’enfuit vers la guinée Espagnole.
L’ingénieur agricole : De son vrai nom M. Magnol, c’était l’amant de sophie
M. Salvain : C’était le directeur de l’école de Dangan. Il était le défenseur des
indigènes. Sa femme était Mme Salvain
M. Janopoulos : C’était le patron du cercle européen de Dangan. Il était le plus
riche des blancs de Dangan
Les Autres Personnages : La Sœur de Toundi et son mari, Les parents de
Toundi, Le chef des catéchistes (Martin), le Docteur, Le Blanc qui désinfecte
Dangan, Mengueme, Mendim Me Tit, Baklu, Le Boy-Cuisinier, Le Garde,
Kalisia, Ondoua etc.

IV. Thèmes et Illustrations


A. Thème
Dans cette œuvre, plusieurs thèmes sont développés. Parmi les thèmes les plus
récurrents, nous pouvons citer le racisme, l’injustice et l’infidélité

B. L’illustration

1. Le Racisme
Dans cette œuvre les noirs étaient souvent victimes de discrimination raciale. Leur
cohabitation avec les blancs était difficile. Cela se manifestait dans les églises, dans les places
publiques et même dans le cercle européen où ceux-ci se moquaient des noirs en jugeant être
supérieurs à eux. Ainsi des expressions comme « Il n’y a pas de moralité dans ce pays » ou
encore « Le nègre n’est qu’un enfant ou un couillon » se faisaient entendre

2. L’injustice
Les indigènes vivaient dans une parfaite injustice. Ils sont emprisonnés avec ou sans preuve
de culpabilité, torturés puis maltraités avant d’être transférés à l’hôpital où ils vont mourir
sitôt. Ensuite ils vont être enterrés tous nus au « Cimetières des prisonniers ». C’est pourquoi
Mr Moreau, le régisseur de prison représentait la terreur des noirs.

3. L’infidélité

C’était l’attitude majeure des blancs. Cela s’est montré à plusieurs reprises au Cercle
Européen notamment avec Mme Salvain qui s’approchait beaucoup du Commandant ou
encore M. Janopoulos qui voulut accompagner la femme du Commandant au marché.
Cependant l’exemple clé qui va illustrer le thème est celui de M. Moreau avec Mme Décazy.
Ces derniers trompèrent leurs conjoints (Mme Moreau et le Commandant).
V. Les citations marquantes
- Le lion aurait-il attendu le départ du berger pour venir dévorer la brebis ?
- Le chien du roi est le roi des chiens
- On n’enterre pas le bouc jusqu’aux cornes, on l’enterre tout entier
- Un roi a toujours la plus belle femme du royaume
- La sagesse recommande à chacun de garder sa place
- La rivière ne remonte pas à sa source
- La vérité existe au-delà des montagnes, pour la connaître il faut voyager
- L’œil va plus loin et plus vite que la bouche, rien ne l’arrête dans son voyage
- Le pot de terre ne se frotte pas contre les gourdins
- Il n’y a rien de pire que les pensées
- Pour atteindre le fruit de l’arbre, on n’attend pas qu’il tombe
- La femme est un épi de maïs à la portée de toute bouche, pourvu qu’elle ne soit pas édentée
- Hors de son trou, la souris ne défie pas le chat
- L’oiseau revient au sol après s’être fatigué dans les airs
- Il faut savoir se sauver lorsque l’eau n’arrive encore qu’aux genoux

VI. Lexique
Cette œuvre a un sens historique important. Elle convoque une prise de conscience du lecteur
Africain et lui invite à prendre acte de la situation. Le noir qui ignorait le vécu quotidien de
ses antécédents à l’époque coloniale s’y trouve facilement. On peut dire donc qu’étudier cette
œuvre, c’est étudier son passé. De ce fait sa portée est historique car elle repose
essentiellement sur les conséquences du Colonialisme dans le continent africain.

Conclusion
En guise de conclusion, nous notons qu’à travers ce roman, nous apercevons clairement le
visage de l’Afrique à l’époque coloniale. L’Auteur a, de manière irrécusable, montré la
domination des européens sur les noirs.
Cette œuvre qui est aujourd’hui plus que jamais importante sur l’étude du passé africain devra
jouer un rôle de dénonciateur et fait appel, non pas seulement à la révolte mais aussi à la prise
de mesures préventives contre les occidentaux pour les générations actuelles et futures

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