Architecture de La matière-MOLECULES ET SOLVANTS (25-11-2023)

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Université de SAN-PEDRO Année académique: 2023-2024

Niveau Licence 1
MPSI

ARCHITECTURE DE LA MATIÈRE
MOLÉCULES ET SOLVANTS

1875-1946

O C N O C N

1
Dr YAYA COULIBALY
Email: [email protected]
Contact: 00225 07 08 43 80 93
BIBLIOGRAPHIE
-ZIAO Nahossé, Cours d’Atomistique et de Liaison chimique, Licence 1
, Abidjan, 2021
-DONGUI B.K. , Cours d’Atomistique – Licence1 , Daloa.

-J. Mesplède, J.-L. Queyrel, Atomistique et Structures, Précis de


Chimie, Cours et exercices résolus, Bréal,1996

-R. Didier, Chimie générale, Cours avec exercices, Tec. et Doc.-


Lavoisier, 1993

-P. Arnaud, Cours de Chimie physique, édit. Dunod, 1993

-Stéphane MATHE, Chimie des solutions, DUNOD, Paris, 2017

-André DURUPTHY, Jacques ESTIENNE, Magali GIACINO, Alain


JAUBERT, Claude MESNIL, Chimie, H PREPA Tout-en-un PCSI 1ière
année

-Bruno FOSSET, Jean-Bernard BAUDIN, Frédéric LAHITETE, Chimie,


2
DUNOD, 2021
INTRODUCTION
▪ Les assemblages polyatomiques résultent d’un
équilibre entre divers facteurs : nombre et taille des
atomes ou des ions constituant l’entité de base,
liaisons chimiques qui les associent entre eux.
▪ Pour expliquer la liaison chimique dans les composés
moléculaires G. Lewis propose le modèle de la liaison
covalente et de la règle de l’octet.
▪ Pour prévoir la structure géométrique des molécules,
le concept de répulsion des paires électroniques de la
couche de valence, la méthode V.S.E.P.R. a été
proposée par R.J. Gillespie.
▪ L’interprétation des propriétés physiques des
molécules et solvants nécessite l’étude des
interactions intermoléculaires et intramoléculaires.
3
OBJECTIF GÉNÉRAL

Comprendre les interactions intramoléculaires et


intermoléculaires

OBJECTIFS SPÉCIFIQUES

▪ Décrire les entités chimiques moléculaires à l’aide du


schéma de Lewis

▪ Citer les forces intermoléculaires pour la prévision des


propriétés physiques de corps purs

▪ Interpréter la miscibilité ou la non-miscibilité de deux


solvants moléculaires

4
PLAN DU COURS
1-Description des entités chimiques moléculaires
1-1-Liaison covalente localisée
1-2-Caractéristiques d’une liaison covalente
a) Longueur de liaison
b) Énergie d’une liaison covalente
1-3- Schéma de Lewis d’une molécule ou d’un ion polyatomique
a) Molécule
b) Ion polyatomique
c) Schéma de Lewis
1-4-Liaison covalente délocalisée
1-5-Liaison polarisée et moment dipolaire
2-Forces intermoléculaires ou forces de Van der Waals; liaison hydrogène
2-1 Types d’interactions de Van der Waals
2-2 Liaison hydrogène
2-3 Ordres de grandeur énergétiques
3-Solvants moléculaires
3-1 Rôle et caractéristiques d’un solvant
3-2 Miscibilité ou la non-miscibilité de deux solvants
3-3-Dissolution d’un composé, solvatation
3-4-Choix d’un solvant, chimie verte 5
1-Description des entités chimiques
moléculaires

1-1-Liaison covalente localisée

La liaison covalente est la liaison réalisée entre


deux atomes par la mise en commun d'un
doublet d’électrons.

6
- Quand chaque atome apporte un électron
pour former la liaison, elle est dite covalente
normale.

A + B A B A B

Atome A

ou
Atome B
- Si un atome (par exemple B) apporte deux
électrons et les partage avec un atome (A)
déficitaire, la liaison est covalente dative (ou
covalente dirigée).

A + B A B A B
Atome A

ou
Atome B
Notation de la liaison multiple

Liaison double Liaison triple


A=B A≡B

Exemple: Exemple:

C=O C ≡N

9
1-2-Caractéristiques d’une liaison covalente

a) Longueur de liaison

La longueur d’une liaison A – B est la distance


internucléaire, c’est-à-dire la distance dAB
séparant les noyaux correspondants à l’équilibre.
Elle dépend de la taille des atomes isolés.

10
Quelques valeurs de longueur de liaisons

Liaison H2 O2 N2 F2 Cl2 HF HCl HBr

Longueur de
liaison en
75 121 110 142 199 92 127 141
pm dAB

Remarque
Picomètre ( pm) : 1 pm = 10–12 m

11
b) Énergie d’une liaison covalente

L’énergie de liaison EAB, caractérise l’énergie


à fournir pour dissocier la molécule AB à l’état
gazeux en deux radicaux A• et B•, tous deux
gazeux, selon l’équation :

L’énergie d’une liaison AB est d’autant plus


forte que la distance internucléaire dAB est
courte.
12
Quelques valeurs d’énergie de liaison de
molécules diatomiques simples

Liaison H2 O2 N2 F2 Cl2 HF HCl HBr

Energie en
432 494 942 155 240 565 428 362
kJ·mol−1

13
1-3- Schéma de Lewis d’une molécule ou d’un
ion polyatomique

a) Molécule

Selon Linus Pauling, une liaison chimique lie


deux atomes, lorsqu’il existe entre eux une force
qui les rassemble avec une stabilité suffisante
pour qu’on puisse les considérer comme des
espèces indépendantes.
Une telle structure indépendante (pouvant
contenir plus de deux atomes) constitue une
molécule lorsqu’elle est stable et se conserve au
cours des changements d’états physiques.
14
b) Ion polyatomique

Un ion polyatomique est un groupe


d’atomes unis par des liaisons covalentes ,
portant une charge.

Exemples
NH4 + : ion ammonium

SO42- : ion sulfate

15
c) Schéma de Lewis

Le modèle de la liaison chimique le plus


simple a été proposé par l’américain Gilbert
Newton Lewis en 1916, bien avant
l’introduction de la mécanique quantique.
La représentation de Lewis donne la
connexion entre les atomes et précise la
place de tous les électrons de valence.
16
Combien de doublets un atome peut-il mettre
en commun ?
Règle de l'octet
« Les atomes partagent autant d’électrons qu’il
faut pour s’entourer chacun de quatre doublets
d’électrons, c’est-à-dire d’un octet
(configuration des gaz rares ns2 np6 ), sauf
l’atome d’hydrogène qui s’entoure d’un seul
doublet (pour réaliser la configuration 1s2 de
l’hélium He) ».

17
Exemple

Nombre d’électrons à capter pour acquérir


la structure stable de gaz rares ?

Carbone 6C : 1s2 2s2 2p2 4 électrons

Azote 7N : 1s2 2s2 2p3 3 électrons

Oxygène 8O : 1s2 2s2 2p4 2 électrons


18
La stabilité d’un composé de Lewis est
grande quand deux règles sont vérifiées :
- la règle de l’octet
- la neutralité électrique

Entre deux structures de Lewis vérifiant la


règle de l’octet, la plus stable est celle qui
est la moins chargée.

Dans les molécules, les doublets


s’organisent autour d’un atome dit central.

19
Exemple: La règle de l’octet permet
d’expliquer la formation du fluorure
d’hydrogène HF de l’eau H2O

Fluorure d’hydrogène HF

2 5
9F: 2s 2p
H F

1
1H: 1s

20
Eau H2O

2 4
8O: 2s 2p
H O H
1
1H: 1s (2 fois)

21
Notions de valence et d’excitation des
atomes

Les schémas de Lewis sont déduits de la


configuration électronique des atomes
obtenue par application des règles de
Klechkowski et de Hund. La
représentation obtenue correspond à
l'état fondamental.
22
Valence d'un atome
La valence d'un atome indique
simplement le nombre de liaisons que cet
atome est susceptible de faire.

La valence de l’atome est le nombre


d'électrons célibataires présents sur la
couche de valence de l'élément étudié.
23
Le fluor F est monovalent.

L’oxygène O est divalent.

L’azote N est trivalent.

Le carbone C est tétravalent.

24
L’état fondamental ne permet pas
toujours d'obtenir simplement les
liaisons désirées.

Il faut donc modifier certains


schémas de Lewis atomiques pour
obtenir des états excités.
25
Ces derniers sont obtenus par
mouvement d’électrons de valence
entre cases quantiques. Ce
mouvement appelé promotion de
valence.

Cette promotion de valence ne doit


toutefois, s’effectuer qu’entre les
sous-couches s, p et d d’une même
couche.
26
s2 p2 Valence 2 s1 p3 Valence 4

Exemple des alcalino-terreux (ns2)

s2 p0 Valence 0 s1 p1 Valence 2

A partir de la troisième période, les


niveaux d vont pouvoir eux aussi
intervenir et permettre d'augmenter la
valence des atomes concernés.
27
Exemple des halogènes (ns2np5)
(excepté le fluor)
X

Valence 1

X*

Valence 3

X**

Valence 5

X***
Valence 7

Valences possibles : 1, 3 , 5 et 7
28
Un composé dont un atome
engage plus de quatre liaisons
simples est dit hypervalent.

29
Exemple de l’atome d’oxygène

O O*
Valence 2 Valence 0

Liaison
dative

30
Quelques représentations de Lewis

Exemple de NO2

On peut en donner un schéma


8O*: simplifié:

7N :

7N :
O* O

8O :
O N O

31
Lorsqu’une structure dispose d’au
moins un électron célibataire, elle
est dite paramagnétique; une telle
molécule est attirée dans un champ
magnétique hétérogène.

Dans le cas contraire, elle est


diamagnétique; la molécule est
repoussée par les zones à champ
magnétique fort.
32
Remarque:
Les molécules paramagnétiques sont
souvent très instables et tendent à se
dimériser.
Exemple de NO2
O O O O
Dimérisation
N N N N

O O O O

2 radicaux instables 1 dimère stable


NO2 N2O4
33
Exemple de HNO3
8O*: 2s22p4
H O N O

O
2 3
7N: 2s 2p

O O

Dans la représentation de Lewis, il faut


prioritairement relier les atomes
d’hydrogène aux atomes d’oxygène
lorsque les deux types d’atomes sont
présents.
34
Exemple de ClO4-
O -
-
Cl
O Cl O
O* O* O* O*
O

Dans la représentation de Lewis des


espèces ioniques, la perte ou le gain
d’électrons peuvent être attribués à
n’importe lequel des atomes de la
molécule. En conséquence, la charge
globale peut être affectée à l’ensemble
de la structure
35
Le modèle de Lewis d’une structure
ne donne pas un mode réel de
formation de cette molécule, mais
un schéma de formation de sa
structure.

En conséquence, pour une même


structure, on peut souvent donner
plusieurs schémas correspondant
à une ou plusieurs représentations.
36
La règle de l’octet est quelquefois prise
à défaut
Utilisation de la sous-couche 3d
Exemple de ClO4-
Cl-

O* O* O* O

O -

O Cl O

37
En excitant l’ion chlorure deux, trois
ou quatre fois, on obtient trois
autres représentations de Lewis de
l’ion ClO4- :
O -

O Cl O

O - O -

O Cl O O Cl O

O O
38
Exemple de PCl5

1 3 1
15P*: 3s 3p 3d

Cl Cl Cl Cl Cl

Cl Cl
Cl P Cl

Cl

39
Notion de charge formelle
La charge formelle (c.f) indique le
nombre d’électrons que l’atome a
gagnés ou perdus lors de la formation
des liaisons covalentes.

 1 
c. f = N V −  N L + N P 
 2 
NV = nbre d' électrons de valence de l' atome initial
N L = nbre d' électrons libres
N p = nbre d' électrons partagés
40
La somme des charges formelles
individuelles est égale à la charge
globale de l’ion, elle est nulle pour
une molécule.
Exemple : Ion nitrate NO3-

c.f (O) = 6 – (6 + 1) = - 1
O N O
c.f (N) = 5 – (0 + 4) = +1

O c.f (O) = 6 – (4 + 2) = 0

41
La molécule la plus stable est, en
général, celle avec les plus petites
charges formelles sur les atomes.

2
O N O O N O

O O

La plus stable

42
La charge formelle négative est
portée par l’atome le plus
électronégatif.

O C N O C N

La plus stable

43
Dans certains cas, le modèle de
Lewis ne permet pas une description
correcte des liaisons.

La mésomérie ou résonance va
intervenir.

44
1-4-Liaison covalente délocalisée

La mésomérie ou résonance
permet de mieux décrire certaines
molécules.
Elle rend compte d’une
délocalisation des liaisons.

45
Exemple de l’ion méthanoate HCOO-

O
C* H C

O - O
H O

La théorie prévoit 2 liaisons CO de


longueurs différentes:

CO simple: 1, 46 Ǻ et CO double : 1,25 Ǻ


La valeur expérimentale est unique et vaut
1,27 Ǻ 46
O O

H C H C

O O

Forme 1 Forme 2

Les structures (1) et (2) sont dites


formes limites ou formes mésomères
ou encore structures de résonance .
47
On passe simplement d'une forme à
l'autre par déplacement de doublets
électroniques.
Aucune forme mésomère n’a de
sens physique, elles doivent être
envisagées ensemble.
La structure réelle est, en quelque
sorte, une moyenne pondérée des
formes mésomères appelée
hybride de résonance.
48
Hybride de résonnance de l’ion HCOO-

-1/2
O

H C

O
-1/2
49
Exemple de BF3
F B F

Le respect de la règle de l’octet est


particulièrement important pour les
atomes de la 2ème période. On peut
améliorer la représentation par
déplacement d’un doublet libre du fluor
pour faire une liaison supplémentaire
50
F B F F B F

(A) (B)
F F

La forme B existe sous 3 formes


mésomères équivalentes :

F B F F B F F B F

F F F

51
Le modèle de Lewis présente
quelques insuffisances dans la
description des liaisons chimiques:

-Molécule O2 paramagnétique au lieu


de diamagnétique: O O

-Géométrie des molécules non prévue.

-Réactivité des gaz nobles non prévue


(découverte dans les années 1960)
52
Le modèle quantique de la liaison
covalente, basé sur la théorie des
orbitales moléculaires, vient pallier
ces insuffisances.
Cette théorie ne sera pas abordée
ici.

53
Les charges présentes dans les milieux
matériels n’occupent pas les mêmes
régions de l’espace. Cette distribution
inhomogène des charges permet de
rendre compte des interactions entre deux
molécules, ou entre un ion et une ou
plusieurs molécules.

Cela est essentiel pour expliquer les


forces intermoléculaires, la cohésion des
phases liquides, certaines propriétés des
solvants et la solvatation des ions.
54
1-5-Liaison polarisée et moment
dipolaire
+de -de
A B A B
XA < XB

Si l’électronégativité des deux atomes est


très différente la liaison va être polarisée.
L ’atome le plus électronégatif va attirer le
doublet de liaison vers lui.
Des charges partielles vont apparaître.
D’où la création d’un dipôle électrique.
55
Un dipôle électrique est caractérisé par son
moment dipolaire
+q -q +q -q
d
A B A B
m = q.d

Il en va de même pour une liaison polarisée

+de -de +de -de


A B A B
d m = d. e.d

56
Le moment dipolaire est une grandeur vectorielle
Direction : celle de la liaison
Sens : en convention chimiste,
du pôle + vers le pôle -
Module ou intensité : m = d. e.d
m = d. e.d
m = d. e.d +de -de
C.m A B
m d
C
Unité légale : le C.m (coulomb.mètre)
Unité usuelle: le Debye : 1 D = 3,33 10-30 C.m
57
Molécules polyatomiques
Les moments dipolaires de chaque liaison
s ’ajoutent vectoriellement.
mAB
A B

mABC
a
mAC

C A'

Leur résultante est le moment dipolaire


global de la molécule.
58
Moment dipolaire global
mAB
A B
a
mABC cos ( 180 -a ) = - cos a
mAC
180 - a
C A'
mAB
a
Théorème de Pythagore généralisé dans le
triangle ACA ’
mABC2 = mAB2 + mAC2 - 2 mAB mAC cos (180 - a)

mABC2 = mAB2 + mAC2 + 2 mAB mAC cos a

mg2 = 2m2 (1 + cos a) , si 2 liaisons sont identiques


59
Influence de la géométrie moléculaire sur
les moments dipolaires globaux

La présence de liaisons polarisées n'implique pas


l'existence d'un moment dipolaire global de la
molécule, en effet les moments dipolaires des
liaisons peuvent s'annuler les uns les autres pour
des raisons géométriques.

Exemple
Les molécules linéaires symétriques de type AX2
ne posséderont pas de moment dipolaire puisque
les moments des liaisons s'annulent
mutuellement.
60
Il en sera de même pour les molécules
symétriques de type AX3 ou AX4
La valeur nulle du moment dipolaire
peut assez facilement se voir
graphiquement.
On peut aussi la vérifier par le calcul.

X A X

AX2
AX3
AX4
61
Si le moment dipolaire total est nul, la
molécule est dite apolaire, dans le cas
contraire, elle est dite polaire.

62
Forme géométrique des molécules :
théorie de Gillespie

Cette théorie est développée dans


les années 1960 par le Canadien
Gillespie.

Elle donne la forme spatiale des


molécules.

63
Pour un atome A donné, toutes
les paires électroniques liantes
ou non liantes (et éventuellement
les électrons célibataires)
s’arrangent à la surface d’une
sphère centrée sur A, de telle
sorte qu’elles occupent des
positions qui minimisent les
répulsions électrostatiques
mutuelles.
64
Théorie VSEPR ( Valence Shell
Electron Pair Repulsion )

Théorie RPECV (Répulsion des Paires


Electroniques de la Couche
de Valence )

65
Formule VSEPR d’un composé
𝐴𝑋𝑚 𝐸𝑛
m = nombre d’atomes X liés à l’atome
central A
n = nombre d’entités non liantes E
(doublet libre ou électron célibataire)
situés sur l’atome central.
A un couple de valeurs (m, n), correspond
une forme moléculaire bien précise.
La détermination des nombres m et n se
fait à partir des représentations de Lewis.
66
Type Géométrie moléculaire
AX1 Linéaire

AX2E0 (AX2) Linéaire


AX2E1 Coudée (ou en V)
AX2E2 Coudée (ou en V)
AX2E3 Linéaire
AX3E0 (AX3) Triangle (plan)
AX3E1 Pyramide trigonale
AX3E2 Forme en T
AX4E0 (AX4) Tétraèdre
AX4E1 Balançoire (ou tétraèdre irrégulier)
AX4E2 Carré (plan)
AX5E0 (AX5) Bipyramide trigonale

AX5E1 Pyramide à base carrée

AX6E0 (AX6) Octaèdre 67


Exemples
On donne les composés suivants:
H2O ; CO2 ; ClO4-
1-Déterminer les formes géométriques
des composés.
2-Préciser pour chaque composé s’il
possède un moment dipolaire.
68
ionicité des liaisons

La détermination de l’ionicité nécessite la


connaissance du moment dipolaire de
liaison et de la longueur de celle-ci.

+de m = d. e.d -de


A B
d

m = d . e. d soit d = m / e.d

69
-Si 0 < d < 1, alors la liaison est dite
polarisée (ou partiellement ionique)
et le moment dipolaire est
expérimental : μexp = d e d
-Si d = 1, la liaison est purement
ionique et le moment dipolaire est
théorique : μth = e d

- Si d = 0, la liaison est purement


covalente et μ = 0.
70
La mesure du moment dipolaire
expérimental permet de calculer
l’ionicité de la liaison :

L’ionicité exprimée en pourcentage


est appelée pourcentage ionique ou
degré d’ionicité.
71
2-Forces intermoléculaires ou forces
de Van der Waals; liaison hydrogène
2-1-Types d’interactions de Van der
Waals
Les forces intermoléculaires ou forces de Van
der Waals sont les forces qui agissent entre
les molécules ou les atomes et les
maintiennent rapprochés les uns des autres.
Ces forces sont responsables de la cohésion
des liquides et des solides.
Elles sont de différentes natures et peuvent
être classées en trois groupes. 72
▪ Interactions entre dipôles
instantanés ou forces de
dispersion de London

Ce sont des forces d’attraction de


courte durée dues au mouvement
constant des électrons au sein des
molécules.

73
▪ Interactions entre dipôles permanents
ou forces de Keesom

Ce sont les forces d’attraction entre les


pôles positifs et négatifs des molécules
qui présentent un moment dipolaire
permanent (molécules polaires)

74
Par exemple :

le butane (CH3 - CH2 - CH2 - CH3) et l'acétone (CH3-CO-CH3) ont


des masses molaires identiques mais des points d'ébullition et
de fusion très différents.

Butane : Tf = - 138 °C et Teb = - 0,5 °C ;

Acétone : Tf = - 95°C et Teb = + 56 °C


Comment expliquer ces différences ?
75
Schématisation des forces de Keesom dans l’acétone
Il faut fournir plus d’énergie (chaleur) pour passer du solide au
liquide dans l’acétone car il faut rompre les interactions de Keesom
76
▪ Interactions dipôle permanent - dipôle
induit : forces de Debye

Ce sont les interactions entre des


molécules possédant un moment
dipolaire permanent et des molécules
non polaires
Les molécules polaires peuvent
provoquer l’apparition d’un moment
dipolaire au sein d’une molécule
naturellement apolaire
77
La molécule apolaire qui voit sa
distribution électronique perturbée est
dite polarisable.

Le nuage électronique des molécules,


sensible à la présence d'un champ
électrique externe est dit polarisable.

78
2-2-La liaison hydrogène
C’est la force d’attraction entre un atome
d’hydrogène lié à un atome électronégatif et un
autre atome électronégatif voisin.
La liaison hydrogène (ou pont hydrogène)
est un type particulier d’interaction dipôle-
dipôle.
Elle se manifeste essentiellement dans les
molécules comportant des atomes d’hydrogène
liés à des atomes très électronégatifs F, O ,N
Les liaisons O-H, N-H et F-H sont très polaires. Il
en résulte des attractions remarquablement
fortes
79
H H H

O O
O

H H H H H H

O O O

H H H H H H

O O O

H H H

Réprésentation schématique des liaisons hydrogène


dans l'eau

80
Liaisons hydrogènes intramoléculaires

- Se produit si la géométrie moléculaire est favorable.


- Se fait entre deux atomes appartenant à la même
molécule.

O H

Cl
O

H
O

Exemple de liaisons hydrogènes intramoléculaires :


Aldéhyde salicylique et orthochlorophénol
81
2-3-Ordres de grandeur énergétiques
Energies de Keesom Ek, Debye ED et
London EL en kJ/mole pour quelques
espèces à température ambiante

82
Dans les molécules très polaires
comme H2O, les interactions de
Keesom sont prépondérantes.
Dans les molécules non polaires ainsi
que dans les gaz rares, c’est la
dispersion seule qui assure la
cohésion des molécules.

83
L’énergie de la liaison hydrogène
varie entre 10 à 50 kJ.mol-1 .
Elle est nettement plus faible que
l’énergie d’une liaison covalente
usuelle, mais beaucoup plus
importante que celle des interactions
de Van der Waals.

84
3-Solvants moléculaires
Un solvant est une substance, le plus
souvent liquide, qui a le pouvoir de
dissoudre d'autres substances. Les
molécules de solvant exercent leur action
en interagissant avec les molécules de
soluté et en les entourant. C'est
la solvatation.
85
3-1 Rôle et caractéristiques d’un
solvant

Le rôle du solvant:
- dissoudre les réactifs intervenant
dans une réaction chimique et à
permettre la rencontre des molécules
réagissantes;
-être utilisé dans un objectif de
purification et d’isolement d’un
produit. 86
Les caractéristiques physiques du
solvant pour une solvatation
efficace:

• la permittivité relative εr

• le moment dipolaire

• l’aptitude à établir des liaisons


hydrogène.
87
Permittivité relative
Plus la permittivité relative εr
est élevée, plus l’interaction d’attraction
mutuelle entre deux ions de signe opposé
est faible, et plus il est probable de
rencontrer dans le solvant considéré des
ions libérés de leur contre-ion.

Les solvants pour lesquels les ions ont


gagné leur autonomie compte tenu de la
faible interaction d’attraction mutuelle sont
dits dissociants
88
Dans les solvants de faible constante εr
, les ions sont rencontrés sous forme
de paires d’ions de type Am+Bm− en
raison d’une importante interaction
d’attraction mutuelle.

Les solvants dans lesquels existent des


paires d’ions non séparées sont dits
non dissociants.

89
Moment dipolaire

Dans certaines molécules, la présence de


liaisons polarisées et la géométrie des
molécules peuvent faire apparaitre une
différence de localisation des
barycentres des charges : la molécule
présente alors un moment dipolaire.
C’est une caractéristique importante de la
molécule, intervenant dans les
interactions.

90
Solvants protiques

Un solvant protique est un solvant


constitué par des molécules
potentiellement donneuses de protons
H+ (possédant un atome d’hydrogène H
polarisé positivement).

Un solvant aprotique ne possède pas


cette propriété.

91
Ainsi, l’eau, les alcools ou les acides
carboxyliques sont des solvants
protiques.

Les solvants protiques établissent des


liaisons hydrogène, notamment avec
les anions éventuellement présents
dans le milieu, leur assurant une bonne
solvatation

92
3-2- Miscibilité ou non-miscibilité de
deux solvants
Solubilisation et miscibilité

Plus les molécules d’un soluté peuvent


donner d’interactions avec celles d’un
solvant et plus grande sera la solubilité
dans ce solvant.
Il en est de même pour la miscibilité
entre deux liquides.

93
On regroupe les solvants en 3 familles :
les protiques polaires, les aprotiques
polaires et les aprotiques apolaires.

Exemples
Solvants protiques polaires
eau; méthanol
Solvants aprotiques polaires
acétone; diméthylformamide
Solvants aprotiques apolaires
hexane; toluène
94
Deux solvants de la même famille
sont miscibles, deux solvants de
famille différentes sont
partiellement miscibles s’ils
partagent une propriété, non
miscibles sinon.

95
3-3-Dissolution d’un composé, solvatation

Dissolution dans le solvant eau,


hydratation

La mise en solution aqueuse de composés


possédant des liaisons partiellement
ioniques (par exemple H–Cl possédant un
fort caractère + d sur l’atome d’hydrogène
et un fort caractère − d sur l’atome de
chlore) s’effectue en trois étapes
successives:
96
• étape d’ionisation : création d’une paire
d’ions ;

• étape de dissociation : séparation de la


paire d’ions ;

• étape de solvatation : établissement


d’interactions attractives stabilisantes
entre les ions et le solvant (hydratation
dans le cas de l’eau).

97
98
3-4-Choix d’un solvant, chimie verte

Le concept de chimie verte a été développé


au début des années 1990. Il s’agit d’une
chimie soucieuse de l’environnement et du
développement durable.

Ses principes consistent à économiser au


maximum les ressources, à minimiser les
rejets, et à bannir les substances toxiques
ou potentiellement néfastes pour
l’environnement.
99
La chimie verte propose de réaliser
un maximum de réactions dans le
solvant eau ou en absence de
solvant.

100
Exemple:
Le 2-méthyltétrahydrofurane combine
les propriétés chimiques du THF
(tétrahydrofurane) et du toluène. Il est
issu de sources renouvelables (sucre de
canne) mais présente une alternative au
THF qui est un dérivé pétrochimique.

101
CONCLUSION
▪ Le modèle de Lewis a permis de décrire les entités
chimiques moléculaires.
▪ Par la suite, leur forme géométrique a été prévue à
l’aide de la méthode V.S.E.P.R. proposée par R.J.
Gillespie.
▪ Cette forme géométrique est importante dans la
détermination du moment dipolaire d’une
molécule ( mesure de polarité).
▪ La polarité ou la non polarité d’une molécule est
une notion essentielle dans l’interprétation des
propriétés physiques des molécules et solvants,
basées sur les interactions intermoléculaires et
intramoléculaires.
▪ L’utilisation des solvants doit se faire dans le cadre
de la chimie verte.
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