L'énigme Des Lieux Magiques Et Sacrés - Carl Dorsan

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CARL DORSAN

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L’ENIGME DES LIEUX
MAGIQUES ET SACRES
Cari DORSAN

L’ENIGME DES LIEUX


MAGIQUES ET SACRES

Collection "Connaissance de rEtrange”

Editions Alain LEFEUVRE


La loi du 11 mars 1957 n’autorisant, aux termes des alinéas 2 et 3 de
l’article 41, d’une part, que les « copies ou reproductions strictement réser¬
vées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collecti¬
ve » et, d’autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but
d’exemple et d’illustration, « toute représentation ou reproduction intégrale
ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit
ou ayants cause, est illicite » (alinéa premier de l’article 40).
Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit,
constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et
suivants du Code pénal.

© Editions Alain LEFEUVRE 1980


INTRODUCTION

Le 13 avril 1972... Dans la propriété de monsieur B.,


industriel à la retraite affilié à la société initiatique “Le
Manteau Vert”, une dizaine de chercheurs achèvent les
préparatifs d’une expérience décisive au niveau des phé¬
nomènes du monde occulte.
Un astrologue a défini les coordonnées astrales de
cette expérience : le Soleil en Bélier conjoint à la Lune
reçoit les effluves d’Uranus, génératrice de magnétisme,
tandis que Neptune, favorable aux dons médiumniques,
transite le Soleil natal de l’expérimentateur. Cet astrolo¬
gue a également décrit le site le plus favorable : la pro¬
priété de monsieur B. se situe exactement au croisement
des axes Bourges-Mont-Saint-Michel (France) - Mount
Saint Michael (Grande-Bretagne) et Reims - Chartres -Le
Mans - Solesmes, l’un gouverné par Mercure, l’autre par
Jupiter.
Monsieur B. promu grand officiant à l’occasion de
cette mise en pratique des principes occultes étudiés par
cette secte, est un personnage d’allure conventionnelle ;

1
vêtu d’un costume gris de coupe classique sous la cape
blanche marquée du sigle de son ordre (une croix inscrite
dans une étoile à cinq branches), il inspire le respect sans
avoir l’air d’un illuminé ou d’un plaisantin. Ses “offi¬
ciers”, issus de toutes les classes de la société, tous revê¬
tus d’une cape verte bordée d’or, se révèlent être des gens
absolument normaux et probablement nantis d’une intel¬
ligence aiguisée, si l’on en juge par leur brillant passé
social.
Comme il est de coutume lors des tenues de loge au
Manteau Vert, une statue d’Isis a été placée au point
focal de la réunion. Visible de tous, elle est juchée sur
une petite estrade de bois. Une abondante quantité
d’encens se consume à ses pieds, entre deux chandeliers
de cuivre. Chaque officier a déposé une épée sur le sol,
pointe dirigée vers la déesse, dans les limites du cercle
protecteur tracé peu avant la cérémonie.
Il est vingt-deux heures et quarante-sept minutes très
précisément lorsque le Grand Officiant déclare ouverte
“l’heure de travail” du jour. Les officiers adoptent une
attitude figée jusqu’au moment où monsieur B. entame
la lecture d’un texte initiatique rédigé en grec archaïque.
Après la lecture, les initiés mettent un genou à terre, bais¬
sent la tête et invoquent leur protectrice Isis durant plu¬
sieurs minutes. Toujours debout, monsieur B. semble se
plonger dans un état de torpeur proche de la transe. Ses
bras levés vers le ciel décrivent d’indéchiffrables arabes¬
ques. Sans transition, il casse le mouvement rythmique
de ses membres, lève la tête et lance une invocation à voix
haute et ferme.
La statue d’Isis vibre, vacille légèrement, puis s’élève
d’une dizaine de centimètres, grâce à la présence d’un
champ magnétique amplifié par la seule volonté des offi¬
ciers de l’Ordre du Manteau Vert...

2
A l’aube de la civilisation, quand l’Humanité reçut de
la Nature ce don d’intelligence qui la différencia une fois
pour toutes du monde animal, quelques individus déjà
plus évolués que leurs congénères se préoccupèrent de
connaître les causes et les buts de leur promotion dans
l’échelle de l’évolution des espèces, et cherchèrent à
déterminer les caractéristiques de la force créatrice qui
les poussait à élargir encore et toujours l’horizon de cette
conscience fraîchement acquise...
Très rapidement, certains d’entre eux eurent la
conviction qu’un être supérieur, auquel ils attribuèrent
quelque peu hâtivement des réactions et un comporte¬
ment humains, et qu’ils nommèrent “dieu” après l’avoir
considéré comme étant leur créateur, qu’un être supé¬
rieur donc les dirigeait et réglait leur destin en fonction
d’une finalité qu’ils interprétèrent selon les critères
humains, c’est-à-dire sans jamais en entrevoir la réalité
essentielle et extra-humaine. Ils créèrent ensuite des reli¬
gions et soumirent leurs semblables aux dogmes et obli-
3
gâtions rituéliques sans lesquelles, affirmaient-ils, qui¬
conque perdait le bénéfice de la récente évolution et se
rabaissait au rang de la bête.
Moins nombreux sans doute mais certainement plus
subtils, ignorant les élucubrations de ces premiers prêtres
qui déjà désapprouvaient toute recherche spirituelle
effectuée en dehors de leurs théories, d’autres se lancè¬
rent à la conquête d’une réalité située au-delà des dogmes
pétris d’intolérance et des explications simplistes des phé¬
nomènes de la Vie. Rendue secrète à cause de la haine des
prêtres mais aussi compte tenu du danger qu’il y avait de
dévoiler sans préparation certaines découvertes capitales,
leur démarche prit le nom d’ésotérisme et donna nais¬
sance aux écoles initiatiques successives qui se transmi¬
rent, au fil des siècles, le flambeau de la Vraie Connais¬
sance des secrets de la Nature et du Cosmos accompa¬
gnée des Pouvoirs spirituels et magiques qui en décou¬
lent. Messagère de ces lois cosmiques qui régissent
l’Humanité et l’ensemble de l’Univers, la Tradition Ini¬
tiatique engagea un combat éternel contre les prêtres obs¬
curantistes et permit en outre, à elle seule, le développe¬
ment de la Morale et des Sciences Humaines dans le
monde.
Approche de la réalité essentielle de l’Univers, cette
Connaissance des Initiés, appelée donc ésotérisme, con¬
tient les germes puissants de la sublimation de l’être
humain tendant vers la perfection. Au contraire des reli¬
gions qui freinent cette évolution spirituelle indispensa¬
ble à l’accomplissement intégral de l’Homme (et quoique
en disent les prêtres !), les écoles initiatiques présentent à
leurs membres un savoir et des “techniques” sacrées pro¬
pres à induire des modifications spirituelles déterminan¬
tes et à accélérer le processus “alchimique” de transmu¬
tation des êtres humains. Le principe d’évolution spiri¬
tuelle de l’Humanité n’est aucunement le produit d’une
abstraction philosophique dénuée de base concrète. C’est
4
une réalité effective, et le moteur de cette évolution, c’est
le Nombre, sceau de la Conscience Créatrice (cette Cons¬
cience Créatrice que d’aucun ont mal nommée “dieu”)
imprimé dans la matière brute afin de lui donner forme
et vie ; le Nombre qui constitue la structure interne des
phénomènes visibles ou invisibles dans l’Univers, décelable
au niveau de toute la Création. En ses manifestations, la
Nature se conforme à un plan rigoureusement pré-établi,
et ce plan, que nous nommerons Plan Cosmique d’Evo-
lution, intègre les facteurs structurels que sont les Nom¬
bres dérivés de Un, c’est-à-dire la Conscience Créatrice.
Les Nombres sont rythmes, et le rythme provoque le mou¬
vement, l’évolution. C’est grâce à eux que les êtres et les
choses se répètent à l’infini sous les mêmes formes, sous
la maîtrise générale du Nombre d’Or qui permet ou non
qu’interviennent les modifications nécessaires, selon que
le temps soit venu ou non de passer à un stade supérieur
de l’évolution.
Le but de ce Plan Cosmique d’Evolution n’est autre
chose que la perpétuation d’un mouvement évolutif des¬
tiné à élever l’Homme, à lui permettre d’exploiter au
maximum ses potentialités latentes innombrables, à le
rendre égal à ces dieux qui hantent les mythologies et qui
sont la préfiguration littéraire de l’état humain trans¬
cendé... Ce dont les religions se gardent bien de parler !
Le Plan Cosmique d’Evolution est divisé en plusieurs
cycles ou périodes, expressions proprement rythmiques
des Nombres.

LE PLAN COSMIQUE D’EVOLUTION


ET LE NOMBRE D’OR

Il est un Nombre tout particulier qui prévaut au sein


du Plan Cosmique d’Evolution, qui est en quelque sorte
comme le Nombre-Clé des calculs du Grand Architecte

5
de rUnivers : le Nombre d’Or, expression mathématique
absolue de la Conscience Créatrice ! Ce Nombre sacré
entre tous, dont l’étude est réservée aux plus hauts grades
de l’initiation, se présente sous la forme fractionnaire
1,618 lorsqu’il représente une force créatrice positive ou
masculine, et sous la forme fractionnaire 1,666 lorsqu’il
représente une force créatrice négative ou féminine.
Présent dans la structure de cette étoile à cinq bran¬
ches utilisée par les initiés en tant que symbole majeur
depuis l’Antiquité, mais jusqu’alors gardé secret par ces
derniers, le Nombre d’Or fait l’objet d’une première
étude profane au XIIP siècle. A cette époque, le mathé¬
maticien Fibonacci met son influence à jour au niveau de
la prolifération des lapins, constatant que les nombres
successifs des naissances à chaque génération (1, 1, 2, 3,
5, 8, 13, 21, etc.) sont la résultante de l’action du Nom¬
bre d’Or. Ce qui peut se démontrer par une division de
proche en proche: en effet, 5/3 = 1,666; et ainsi de
suite.
Nous éviterons de multiplier les exemples de l’inci¬
dence de ce Nombre dans le développement des règnes
minéral, végétal et animal, priant le lecteur de se référer à
la documentation existante à ce sujet, notamment
l’ouvrage de Marius Cleyet-Michaud consacré au Nom¬
bre d’Or et paru dans l’excellente collection « Que
sais-je?”, ainsi que l’ouvrage du docteur René Allendy
traitant du Symbolisme des Nombres.
Ce Nombre sacré et magique qui a servi de base
mathématique universelle dans l’CEuvre de la Cons¬
cience Créatrice, a été utilisé abondamment par les initiés
et aussi par les bâtisseurs de temples et de cathédrales.
C’est ainsi qu’on le retrouve en Palestine au temps qui vit
les initiés hébreux construire l’Arche d’Alliance offerte à
l’adoration du peuple élu de Yahvé... “Betsaleel fit
l’arche de bois d’acacia ; sa longueur était de deux cou-

6
dées et demie, sa largeur d’une coudée et demie, et sa
hauteur d’une coudée et demie (Exode 37)”. Deux cou¬
dées et demie divisées par une coudée et demie égale
1,666 ! Les initiés égyptiens n’en firent pas moins, puis¬
que les proportions de la Chambre du Coffre dans la
pyramide de Khéops répondent également au rapport
1,666.
Les initiés inclurent le Nombre d’Or dans leurs réali¬
sations matérielles car ils savaient qu’en agissant de la
sorte, ils se conformaient strictement au Plan Cosmique
d’Evolution et donnaient à ces œuvres les proportions
harmonieuses qui sont la conséquence d’une utilisation
intelligente du rapport 1,618/1,666.
Nous aurons l’occasion de nous apercevoir tout au
long du présent ouvrage que le Nombre d’Or joue un rôle
prépondérant dans l’Histoire occulte, et qu’il est indisso¬
lublement lié à la présence des lieux magiques et sacrés de
France.

PELERINAGES, LIEUX SACRES


ET MAGNETISME TERRESTRE

En quelque sorte programmés par le Nombre d’Or,


ce reflet mathématique de la présence créatrice, les hom¬
mes, depuis l’Adam de la légende biblique, cherchent à
se rapprocher de l’Esprit qui les a fait naître...
Ce pèlerinage majeur de l’Humanité en quête d’une
identification avec la Conscience Créatrice, qui s’étale
sur plusieurs dizaines de milliers d’années, se retrouve à
une échelle mineure, mais non moins importante, au
niveau de ces voyages initiatiques entrepris de tous temps
par l’Homme sur le corps céleste qui le porte. Et c’est à
dessein que nous utilisons cette expression désignant la
Terre, car celle-ci est bel et bien un “corps” qui a reçu lui

7
aussi, tout comme le corps de l’homme, l’empreinte du
sceau numérique de la Conscience Créatrice.
Parcourue par des courants magnétiques puissants, la
Terre se comporte comme un gigantesque aimant doté d’un
pôle positif, le Pôle Nord, et d’un pôle négatif, le Pôle
Sud. Ces courants magnétiques, dont l’existence a été
prouvée scientifiquement, sont de deux ordres : les uns
voyagent constamment et de manière désordonnée sur la
surface terrestre et suivent les mouvements apparents du
Soleil et des planètes de notre système ; les autres, sujets
de notre ouvrage, circulent à travers un réseau de canaux
invisibles apparus dès l’origine à la naissance de la Terre.
Les canaux énergétiques résultant de l’organisation
géométrique du magnétisme terrestre portent le nom de
veines telluriques. Leur parcours est relativement
sinueux lorsqu’ils suivent les failles de la croûte terrestre,
les fleuves et les accidents de l’évolution géologique.
Nous les avons dénommés “axes magnétiques’’
lorsqu’ils suivent des tracés prévus à l’origine, c’est-à-
dire des LIGNES DROITES reliant entre elles les points
forts du magnétisme terrestre. Nous insistons bien... en
ligne droite !, en une multitude de lignes droites qui for¬
ment un réseau dont la structure géométrique et harmo¬
nieuse n’est aucunement due au hasard, ce que nous
allons tenter de démontrer tout au long de notre ouvrage.
Afin d’essayer de comprendre comment il est possible
que ces axes magnétiques se soient assemblés sous forme
de figures géométriques régulières à la surface de la Terre
(lignes droites, triangles, carrés, rectangles, etc.),
rappelons-nous que les cristaux de la matière minérale
prennent toujours la forme exacte de polyèdres, bien
connus des mathématiciens, lesquels sont des solides
limités de toutes parts par des portions de plans toutes
égales entre elles. Les cristaux apparaissent donc sous la
forme de cubes parfaits, d’octaèdres, de dodécaèdres, de
prismes à base hexagonale, etc., dont les arêtes sont bel
8
et bien des lignes parfaitement droites ! La Terre étant
elle-même matière minérale, il n’est donc pas étonnant
qu’elle ait suivi une évolution empreinte de symétrie au
niveau de la répartition de ses forces magnétiques.
Tout au long de ces axes qui véhiculent les courants
magnétiques terrestres, certains endroits se caractérisent
par un accroissement des vibrations qui forment un
champ magnétique puissant. C’est en ces points forts du
réseau magnétique, points de rencontre des vibrations
terrestres et des vibrations cosmiques, que les hommes
édifièrent leurs temples dédiés à la Conscience Créatrice,
et qui devinrent au cours des âges des lieux de pèlerinage
draînant les foules à la recherche d’un contact avec les
réalités supérieures.
En France, les lieux magiques et sacrés les plus
importants sont Cluny, Cîteaux, Clairvaux, Bourges,
Chartres, Reims, Paris, le Mont-Saint-Michel, Carnac,
Nantes, Bavay, Crozon, Toulouse, reliés dans le cadre de
notre étude à quelques lieux sacrés situés en Angleterre et
en Belgique: Stonehenge, Bruges, Léau, Wéris, Villers-
le-Temple. Nous n’en étudierons pas d’aütres, à quel¬
ques exceptions près. Une étude menée sur la base d’un
trop grand nombre de ces lieux n’aurait aucune valeur de
preuve et la critique ne manquerait pas de nous reprocher
d’avoir joué la carte de la facilité !
Ces lieux que nous venons d’évoquer déterminent à
eux seuls les mouvements occultes de l’Histoire, qu’ils
modèlent en fonction des phases cycliques auxquels ils
sont soumis. Chartres, Reims, Paris, Carnac, Bourges, le
Mont-Saint-Michel, les sites abbatiaux de Cluny, de
Cîteaux et de Clairvaux d’où émane l’Ordre du
Temple... autant de noms qui représentent la jonction
entre le monde profane et le monde occulte révélé par
une troublante géographie que l’on se garde bien d’ensei¬
gner tant elle bousculerait les prérogatives de bon nom-

9
bre d’historiens, de penseurs, de sociologues, voire de
politiciens ! Depuis l’aube des temps, les initiés n’ont
jamais négligé l’influence bénéfique de ces effluves
magnétiques concentrées en ces lieux sacrés. Ils y érigè¬
rent tout d’abord des dolmens et des menhirs, puis de
petites chapelles et enfin d’orgueilleuses cathédrales, édi¬
fices qui servirent et servent encore de condensateurs du
magnétisme terrestre et des ondes du Cosmos.
On peut se poser la question de savoir comment les
initiés furent à même de localiser avec précision les
points forts du réseau magnétique, alors qu’ils ne possé¬
daient pas les instruments de mesure apparemment indis¬
pensables à cette recherche... En fait, l’appareil de détec¬
tion perfectionné dont ils disposaient, c’était leur propre
corps et leur esprit encore vierge des conditionnements
psychologiques qui empêchent la libre communication
avec les forces de la Nature. Grâce à une extrême récepti¬
vité accentuée par les épreuves rituelles qu’ils s’impo¬
saient, ces êtres hors du commun réussirent à capter les
émanations de la Terre et à les situer avec exactitude.
Nos modernes sourciers et radiesthésistes utilisent encore
cette faculté de perception extra-sensorielle, à un degré
moindre cependant, et il est bien connu que les oiseaux,
au cours de leurs vols migratoires, se guident grâce à ces
mêmes courants telluriques qu’ils enregistrent et analy¬
sent avec une précision exceptionnelle.
Dans le contexte de ce Plan Cosmique d’Evolution
dont nous savons déjà qu’il est lié à l’action des Nom¬
bres, reconsidérons une fois encore les axes magnétiques
qui sillonnent la surface de la Terre. Lorsque intervient le
Nombre Un, nous nous trouvons en présence d’un lieu
sacré, point de rencontre avec la Conscience Créatrice.
Lorsque intervient le Nombre Deux, nous nous trouvons
en présence de la ligne droite, axe magnétique propre¬
ment dit. Lorsque intervient le Nombre Trois, nous
reconnaissons un triangle... formé par trois axes magné-

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tiques constituant une figure géométrique triangulaire
aux côtés égaux ; il en est de même pour le Nombre Qua¬
tre, révélé par un carré ou un rectangle, ensemble de qua¬
tre axes magnétiques formant entre eux des angles de
quatre-vingt-dix degrés. Ces figures magnétiques et géo¬
métriques existent sans nul doute au sein du réseau
d’axes, et sont responsables de phénomènes particuliers
que nous étudierons au cours des chapitres à venir.
Mais avant d’aborder cette étude dans le détail, nous
nous devons de dire encore quelques mots au sujet de ces
initiés qui détiennent le secret, depuis toujours, des lieux
magiques et sacrés, et de leur importance capitale au plan
de la Quête Spirituelle.

LES INITIES

Généralement regroupés au sein de société archi-


secrètes, d’ordres chevaleresques ou religieux (la religion
servant alors de “couverture” à leurs activités ésotéri¬
ques), les initiés dirigent le Monde, ou plutôt, inspirés
par la Conscience Créatrice et le Plan Cosmique d’Evo-
lution, transmettent aux hommes les directives supérieu¬
res. Une lutte sans merci les oppose aux forces des ténè¬
bres, et leur indispensable présence permet d’éviter que
l’Humanité ne bascule dans le camp de celles-ci, qui est
aussi le camp de la Contre-Initiation.
Qu’est-ce qui distingue un initié du commun des mor¬
tels? C’est principalement cette volonté consciente
d’accélérer et de parfaire l’évolution spirituelle à la limite
du possible en dépassant l’état humain, cela grâce à des
rites initiatiques appropriés et par l’étude approfondie
du savoir transmis par ses prédécesseurs. Outre le fait
qu’il acquiert la Connaissance au sens le plus complet du
terme, il développe alors ses potentialités latentes et
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devient enfin un Sur-homme doté des Pouvoirs Sacrés
indispensables à son rôle de médiateur entre le Ciel et la
Terre et de guide de l’Humanité. Dépositaire des secrets
et des buts du Plan Cosmique d’Evolution, il assume
également la responsabilité de former et d’éduquer les
êtres privilégiés qui lui succéderont après sa mort corpo¬
relle.
Les rites initiatiques qui permettent à l’initié d’accé¬
der aux plans supérieurs de la conscience consistent en
une pratique visant à la communication directe avec la
Conscience Créatrice par l’intermédiaire des symboles
sacrés. Ces symboles, fruits de la Révélation faite aux
premiers initiés par la Conscience Créatrice, provoquent
de subtiles modifications sur le plan spirituel lorsqu’ils
sont utilisés de manière correcte ; le langage convention¬
nel imaginé par l’homme pour communiquer avec ses
semblables s’efface alors momentanément, qui se trans¬
forme en un langage divin et sacré (symbolique) seul sus¬
ceptible d’assurer la communication avec la Conscience
Créatrice.
L’on constatera le parallélisme saisissant qui existe
entre la démarche ésotérique des initiés et la démarche
dite exotérique des religions pour ce qui est de l’usage des
symboles sacrés, similitude qui découle du fait d’une
Révélation unique prodiguée aux hommes ; mais alors
que les initiés ont gardé intacte la science des symboles,
les prêtres, pour leur part, l’ont abâtardie et déviée de
son sens primitif lorsqu’ils ont cru bon de l’utiliser aux
seules fins d’asseoir et de renforcer leur pouvoir temporel.
Les symboles, notamment l’étoile à cinq branches
connue sous le nom de Pentagramme (... et d’autres
encore), sont donc des moyens indispensables à la réali¬
sation de l’initiation mais ils ne sauraient être pleinement
efficaces si l’apport actif de certaines forces magiques
n’était recherché.

12
Ces forces magiques, ce sont les courants magnéti¬
ques de la Terre, considérés dans les lieux où ils effec¬
tuent leur jonction avec les effluves cosmisques, c’est-à-
dire dans ces lieux sacrés qui font l’objet de la présente
etude.
Et nous touchons ici à la Pierre Angulaire de la Quête
Spirituelle de l’Humanité...

13
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L’étoile de Nantes
et le rectangle magnétique
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I

\
CHAPITRE I

Le soleil se lève
à Stonehenge

Depuis quelques années déjà, suite aux recherches


menées par plusieurs équipes d’historiens et d’astrono¬
mes anglo-saxons, le site de Stonehenge est en passe de
devenir l’événement archéologique le plus important du
siècle. Témoin à peine altéré par le temps d’une civilisa¬
tion dont le savoir scientifique laisse plus d’un historien
perplexe, ce monument érigé à la gloire de l’astre diurne
attire chaque année un nombre considérable de touristes
désireux d’en savoir plus long sur ces fameuses coordon¬
nées astronomiques décelées dans les mesures du gigantes¬
que cromlech, lesquelles obligent à reconsidérer de fond
en comble les données historiques relatives aux capacités
de nos ancêtres leveurs de pierres.
Beaucoup de touristes donc, mais aussi des initiés,
membres de groupes ésotériques qui ne manquent pas
de se réunir chaque année au pied des arches majestueu¬
ses afin de célébrer le début du nouvel an celte. Ces
modernes druides ne manquent pas de justifier le choix
de ce site en évoquant la situation centrale de Stone-

17
henge, qu’ils comparent volontiers à un “soleil magnéti¬
que’’ dont dépend l’ensemble du réseau tellurique
d’Europe Occidentale. Et il est vrai que Stonehenge
occupe une position privilégiée à cet égard, quand l’on
considère que la majorité des indices d’une Géométrie
Sacrée en Europe de l’Ouest sont liés plus ou moins
directement au plus fabuleux observatoire astronomique
de l’Antiquité !
Les initiés contemporains renouent à juste titre avec
une Tradition ésotérique immuable dans le temps,
comme le prouvent la continuité et la transmission d’un
Savoir légué par les Atlantes à l’aube de l’Histoire, repris
par les Druides et les Templiers ensuite, et que d’autres
ordres moins connus se chargent toujours de diffuser à
de trop rares élus... Mais avant d’accéder aux
secrets de l’Initiation, retournons un instant dans le
passé à la recherche du fil conducteur laissé par Thésée
au cœur du Labyrinthe.
Stonehenge, janvier 1308... Un convoi de chariots
soigneusement bâchés, escorté par une trentaine de Che¬
valiers du Temple, approche de l’ensemble mégalithique
encore éclairé par les rayons du soleil couchant. Après la
fuite de Provins, siège de leur commanderie, après une
traversée de la Manche rendue possible grâce à l’aide
d’un marin dévoué à leur cause, ces chevaliers traqués
par les hommes d’armes de Philippe le Bel se dirigent
vers l’Ecosse, qu’ils rejoindront sitôt effectuée une très
secrète cérémonie dont un extraordinaire document nous
a révélé l’existence.
Quand le roi de France décide de s’approprier les
biens du Temple, inquiet de la puissance croissante de cet
état dans son état, le Grand Maître du Temple, Jacques
de Molay, consacre ses dernières heures de liberté à orga¬
niser le départ vers l’étranger des précieux trésors amas¬
sés par ses prédécesseurs.

18
Trésors matériels, bien sûr, puisque l’Ordre a régné sur le
commerce dans le monde chrétien, mais aussi trésors spi¬
rituels considérables, les plus importants peut-être. Non
content de développer un vaste réseau de “bureaux de
banque” à travers l’Europe, de réorganiser le commerce
tant par voie de terre que par voie de mer, les Templiers
approfondissent les Sciences Occultes à un degré jamais
égalé. Depuis la fondation de l’Ordre en 1118, date à
laquelle huit nobles seigneurs groupés autour de Hugues
de Payns (le premier Grand Maître de l’Ordre) décident
de se consacrer à la protection des pèlerins en Terre
Sainte, l’étude des lois occultes de l’Univers polarise
l’attention de plusieurs générations de chercheurs et per¬
met d’établir la toute puissance des Chevaliers dans le
domaine chrétien.
Car ils sont tout puissants ces Templiers, dont vingt-
deux Grands Maîtres étendent successivement leur
influence sur un monde féodal pourtant divisé. L’enclos
du Temple à Paris ne comprend-t-il pas le tiers de la ville,
constituant un asile inviolable dont bénéficieront nom¬
bre de réfugiés politiques ou “fiscaux” révoltés par les
excès de la royauté? Les princes et seigneurs, et divers
ordres monastiques, de même que les marchands dési¬
reux d’effectuer les indispensables transferts de fonds en
toute sécurité par le canal des banques templières ne leur
avaient-ils pas confié la garde de leurs biens ? Et la puis¬
sante marine du Temple, les forges, les mines d’or et
d’argent, les fermes modèles, les manufactures, les
importants marchés organisés dans le but de contrer la
famine endémique qui régnait à cette époque ? Autant dé
facteurs d’une politique dynamique et humaine qui assu¬
rent le succès de l’Ordre, qui contribuent à relever une
chrétienté malade proche de l’anarchie.
Philippe le Bel, prince d’envergure certes mais aussi
sans scrupules, confronté à de graves problèmes de tréso¬
rerie et jaloux du pouvoir templier, se résoudra sans trop
19
d’hésitation à dissoudre cet empire parallèle, encouragé
dans cette voie par ses conseillers, Enguerrand de
Marigny et Guillaume de Nogaret. Après s’être assuré de
l’appui du pape, il organise un magistral coup de filet à
travers toute la France, et le 13 octobre 1307, la garde
royale emprisonne la presque totalité des effectifs de
l’Ordre. Opération habile mais sans gloire, puisque la
Règle du Temple interdit aux Chevaliers de prendre les
armes contre des soldats chrétiens, ce que Philippe le Bel
n’ignorait pas. Le minutage précis de la capture n’avait
dès lors d’autre but que d’empêcher la fuite de ses victi¬
mes.
Commencera alors un procès odieux au cours duquel
les accusations les plus infâmes se succéderont, étayées
d’“aveux” fournis par les Chevaliers eux-mêmes... sou¬
mis à d’atroces tortures ! Dans de telles conditions, ce
procès truqué tournera rapidement à l’avantage du roi,
qui confisquera les biens du Temple et achèvera de
l’abattre en envoyant le Grand Maître au bûcher.
Sur le bûcher de l’Ile des Juifs (actuelle place Dau¬
phine à Paris), le 18 mars 1314, Jacques de Molay pro¬
nonce un anathème contre le pape Clément V et contre le
roi de France, les ajournant à comparaître devant le tri¬
bunal du Souverain Juge dans les délais de quarante
jours et d’un an. Clément V rend l’âme le 20 avril 1314,
et le 29 novembre de la même année, Philippe le Bel
meurt des suites d’un accident de chasse. L’on sait que la
lignée du roi maudit s’éteindra en 1328, et que la Révolu¬
tion de 1789 mènera Louis XVI à la prison du Temple...
juste retour des choses en somme.
Malgré le luxe des précautions déployées par Philippe
le Bel à l’occasion de la capture des Templiers, le butin
récolté se réduira à peu de choses : petites sommes
d’argent destinées à couvrir les dépenses courantes des
commanderies, quelques papiers sans importance... En
20
fait, il y a beau temps que les richesses de l’Ordre ont été
réunies et envoyées en lieu sûr sous bonne garde. Dès
avant le 13 octobre 1307, plusieurs convois ont franchi
les frontières de l’Allemagne, du Portugal... et de
l’Angleterre !

CEREMONIE TEMPLIERE A STONEHENGE

A la tête des Chevaliers rescapés se dirigeant vers Sto-


nehenge, il y a Hugues de Brisson, dignitaire secret de
l’Ordre. Dans l’un des chariots placés sous sa responsa¬
bilité se trouve un coffre bourré de documents chiffrés de
la plus haute importance. Et Hugues de Brisson est le
seul à savoir que ces parchemins contiennent la réparti¬
tion géographique exacte des points-clés du magnétisme
terrestre, ainsi que la façon de les utiliser.
Et l’un de ces textes dit : “L’Etoile de Nantes faiblit,
l’Ordre disparaît, puis reparaît sous le Ghimel
étincelant”.
Cette phrase énigmatique explique en partie le
dénouement tragique de l’aventure templière, en ce sens
que l’étoile dont il est fait mention existe bel et bien, et
constitue un complexe d’axes magnétiques dont le Tem¬
ple a subi l’influence tout au long de ses deux siècles
d’existence. Fait surprenant, mais néanmoins réalité tan¬
gible, cette étoile à six branches, ou hexagramme, ou
encore Sceau de Salomon, est un producteur de courants
magnétiques considérables et l’Ordre du Temple dépen¬
dait des variations d’intensité de ces courants. A tel point
qu’un jour, l’intensité magnétique de l’Etoile devenant
tellement faible, l’Ordre du Temple fut amené tout sim¬
plement à disparaître (voir figure I).
Chartres, et sa merveilleuse cathédrale ésotérique,
constitue le point-charnière de cet ensemble magnétique.

21
• Saragosse
point de jonction entre l’Etoile de Nantes et d’autres
figures géométriques majeures.
Puis reparaît sous le Ghimel étincelant” ! Claire
indication de la prompte renaissance de l’Ordre, et expli¬
cation de la présence de Brisson à Stonehenge. Car le
Temple ne peut disparaître ! Tout au plus peut-il s’effa¬
cer quelque temps, dans l’attente d’une opportunité
favorable à son retour... mais sous un autre nom, ainsi
que l’indique le ‘‘Ghimel étincelant”.

Charles d’Aurival, gentilhomme ardennais, chevau¬


chant au côté d’Hugues de Brisson, n’est certes pas l’élé¬
ment de moindre valeur pour ce qui est de la réussite de
cette expédition. Sa présence dans le convoi a été requise
par les instances de Jacques de Molay qui le considère
comme étant l’initié par excellence. Cet homme étrange
dont personne ne sait les origines est un parfait adepte du
Grand Œuvre, et excelle donc dans l’art de transmuter
les métaux. Mais l’Alchimie est aussi un état'd’âme, et ce
disciple d’Hermès pratique un ascétisme mental qui le
distingue de cette multitude de “souffleurs” avides des
seules richesses temporelles qui ont si bien terni l’image
de l’Alchimie au Moyen-Age.
Corps et esprit sont sains chez cet homme habitué de
longue date à une frugalité soigneusement étudiée.
Autant de qualités qui le désignent pour diriger un rituel
très particulier au centre du cromlech solaire de Stone¬
henge.
Aurival et Brisson, initiés au cours de “stages” dans
les abbayes de Clairvaux et de Cîteaux, régentes spirituel¬
les de l’Ordre du Temple, savent que Stonehenge est situé
sur un axe, lequel axe relie ce lieu au Mont-Saint-Michel,
puis à Saragosse, divisant l’Etoile de Nantes en deux
23
parts égales. Ils savent aussi que le Mont-Saint-Michel et
Saragosse sont situés par rapport à Stonehenge, à des
distances proportionnelles aux orbites de Mercure et dé
Mars par rapport au Soleil (1).
Un cercle ayant Saragosse pour centre, passant par la
pointe nord-ouest de l’Etoile de Nantes (cromlech de la
prequ’île de Crozon), puis par le Mont-Saint-Michel et
par la pointe nord-est de l’Etoile de Nantes (soit Char¬
tres), passe également par Cîteaux. Fait qui démontre
une relation occulte existant entre l’Etoile Magnétique de
Nantes et l’Ordre du Temple !
Et si l’on prolonge l’axe unissant le Mont-Saint-
Michel à Chartres, l’on aboutit très exactement à
l’abbaye de Clairvaux (au sud de Bar-sur-Aube) !
(Figure I).
Stonehenge : lieu solaire propice aux transferts
magnétiques, ainsi que l’ont conçu les dignitaires de
l’Ordre. Nantes cède le pas à Stonehenge, car l’œuvre
des Templiers ne peut en aucun cas être anéantie ; la fin
d’un cycle annonce le début d’un nouveau cycle... et le
Ghimel étincelant est le présage de la réorganisation
d une force extraordinaire et occulte dont le nouveau
dieu (ou plutôt sa nouvelle apparence), successeur du
symbolique Baphomet, se nommera “Grand Architecte
de l’Univers’’...

La cérémonie rituelle débute au moment précis où la


Lune rejoint le Soleil dans le zodiaque. Les chevaliers ont
apporté un bouclier d’argent dans leurs bagages, sur
lequel sont gravés des cercles, diverses formes géométri¬
ques, et des caractères de l’alphabet templier sur le pour¬
tour. Par sa présence en un lieu de culte solaire, cette
représentation symbolique de la Lune va permettre,
magiquement, la jonction du Macrocosme et du Micro¬
cosme, de la Terre et du Ciel. Le bouclier est disposé à
même le sol, au centre du cromlech.
24
D’après les archives secrètes que nous avons eu le
bonheur de consulter, des phénomènes incroyables
auraient eu lieu au cours de la cérémonie rituelle dirigée
par Charles d’Aurival. Le texte affirme que l’alchimiste,
après avoir ceint un tablier orné d’une rose brodée à
l’aide de fils d’or, provoqua un vent violent qui fut suivi de
l’apparition d’une nuée brillante au-dessus de la campa¬
gne environnante. Qu’une voix fortement amplifiée mais
déformée par les remous d’air, répéta une dizaine de fois
un bref message dans une langue semblable à l’hébreu.
Ces faits qui semblent relever de la plus haute fantaisie
méritent plus que le scepticisme ou l’indifférence,
comme nous allons nous en apercevoir.
Nul ne sait avec exactitude quel fut le destin de ces
chevaliers après leur passage à Stonehenge. On peut tout
au plus présumer qu’ils continuèrent leur route vers
l’Ecosse, comme d’autres membres de l’Ordre le firent,
pour y être accueillis dans quelque commanderie à partir
de laquelle ils réorganisèrent, en grand secret, un réseau
occulte destiné à couvrir l’Europe. C’est là l’une des
hypothèses vraisemblables. Ce que l’on sait'avec certi¬
tude, par contre, c’est qu’il existe une série d’éléments
historiques apportant la preuve de la réalité de l’événe¬
ment...

LES FANTOMES DE STONEHENGE

Tout d’abord, il y a le journal d’un marchand d’étof¬


fes londonien, Alfred Scarborough, obligé par l’exer¬
cice de sa profession à effectuer de nombreux déplace¬
ments à travers le sud de l’Angleterre. A la date du 17
avril 1617, Scarborough note qu’il a été témoin “d’un
fort étrange assemblement d’étrangers vêtus de man¬
teaux blancs ornés d’une croix rouge, menant grand
tumulte en un lieu qui frappe de frayeur dès l’abord à

25
telle enseigne que les chevaux refusent toute avance
quand il ne s’agit de contourner l’objet de cette
frayeur”... Il précise également que ce lieu se nomme
Stonehenge et décrit les pierres levées, assure que malgré
son courage et sa grande foi en Dieu, il n’ose s’approcher
de ces esprits, qui finissent d’ailleurs par s’évaporer sans
laisser de traces.
Description étonnante qui corrobore le texte extrait
de nos fameuses archives. Mais l’affaire ne s’arrête pas
là : une cérémonie templière a marqué le lieu, un enregis¬
trement “magnétique” semble pouvoir être restitué à
certaines occasions, et en 1943...
... Un aviateur de la Royal Air Force survole les
abords du site dolménique à bord de son Spitfire, au
retour d’une mission effectuée dans l’espace aérien de
l’Allemagne nazie. Sans aucune raison apparente,
l’appareil perd tout à coup de la vitesse. Le pilote pousse
le moteur à fond : peine perdue ! Le Spitfire se rapproche
encore du sol, puis soudainement pique du nez et se met
en vrille. Le pilote tente alors de s’éjecter, mais sans y
parvenir. Le cockpit paraît être soudé à la carlingue du
chasseur. Aû moment où le sol ne se trouve plus guère
qu’à une centaine de mètre, désespérément, l’aviateur
tire vers lui le “manche à balai”, ... et sent l’appareil se
redresser ! Le ronflement du moteur s’amplifie, les com¬
mandes répondent à nouveau de manière normale aux
sollicitations du pilote, le sol et le cromlech de Stone¬
henge s’éloignent enfin.
Consignée dans le carnet de vol de l’aviateur en
reprd des renseignements techniques déclarant l’appa¬
reil en parfait état, cette mésaventure a eu pour témoins
une dizaine de campeurs installés à proximité du site, les¬
quels disent avoir vu un nuage brillant flotter au-dessus
du cromlech une fraction de seconde avant que l’avion
ne se redresse. D’après eux, le nuage a littéralement

26
amorti la chute vertigineuse du Spitfire, avant de se
désintégrer aussi vite qu’il était apparu.

STONEHENGE, POINT DE RUPTURE


DANS L’ESPACE-TEMPS TRIDIMENSIONNEL

Qui dit manifestation d’esprits, dit introduction dans


le monde à trois dimensions qui est le nôtre d’une distor¬
sion susceptible d’engendrer une modification spatio-
temporelle. Nous en arrivons ainsi à évoquer le principe
d’une quatrième dimension qui s’ajoute à la longueur, la
largeur et la profondeur du système habituel. En fait,
cette quatrième dimension, le Temps, est incluse d’office
dans notre monde à trois dimensions, étant évident que
l’espace (longueur, largeur, profondeur) est indissociable
du Temps.
Parler d’un monde tridimensionnel ou d’un monde
quadridimensionnel reviendrait donc à parler de la même
chose... En réalité, le terme “quadridimensionnel” sera
utilisé de préférence lorsqu’une des quatres composantes
de notre monde (le Temps en l’occurence) cesse de se
comporter en fonction des critères connus ; le Temps se
dédouble en quelque sorte à cette occasion, et ses deux
aspects simultanés mais animés chacun d’une “vitesse”
différente se juxtaposent en créant une distorsion de
l’espace-temps conventionnel.
L’exemple que nous avons choisi afin d’illustrer ce
principe est le rêve. Le monde scientifique est en effet
arrivé à la conclusion qu’un rêve dont l’action s’étalerait
sur plusieurs minutes de temps conventionnel défile en
quelques secondes à peine dans l’esprit du rêveur !
Raconter un rêve prend donc plus de temps que de le
vivre ! Nous ne nous étonnerons pas dès lors dè constater
que les traditions ésotériques de différentes civilisations
accordent au rêve un statut très privilégié.
27
Fantômes et nuées aperçus à Stonehenge sont la
résultante de la distorsion du Temps. La force extraordi¬
naire du champ magnétique de Stonehenge crée en per¬
manence un point de rupture dans la continuité spatio-
temporelle et permet le “glissement”, ou la juxtaposition
d’un temps historique sur un autre. Et voici, l’année
1308 se superpose à l’année 1617 !
L’esprit universel qu’est la Conscience Créatrice per¬
met effectivement ces superpositions de temps différents.
La Conscience Créatrice “enregistre” la totalité des évé¬
nements qui se déroulent à travers le Cosmos, et restitue
ces enregistrements à certaines occasions, sous certaines
conditions, aux “récepteurs” qui sont les voyants extra¬
lucides, les fontaines magnétiques (Stonehenge, Carnac,
etc.), et parfois même de simples appareils de radio ou de
télévision (quelques cas étranges de captation de “pro¬
grammes” en provenance du passé ont défrayé la chroni¬
que vers les années 50) !
Ces “enregistrements” sont connus des ésotéristes,
qui les nomment “archives akhashiques”, ou encore
“enregistrements de l’histoire complète de l’humanité”.
Sous forme de vibrations spirituelles, ces enregistrements
sont disponibles par tous et à tout moment... sous
réserve d’une parfaite connaissance du mécanisme
occulte permettant leur concrétisation dans notre espace-
temps traditionnel.
Stonehenge n’est rien d’autre que l’un des points de
passage qui permettent cette concrétisation, cette maté¬
rialisation devrions nous dire, car les “fantômes” ne se
contentent pas de l’immatérialité.
Mais les mégalithes, dolmens, menhirs ou cromlechs,
qu’ils soient situés à Stonehenge ou ailleurs encore, pos¬
sèdent d’autres propriétés fort intéressantes. S’ils peu¬
vent engendrer la manifestation concrète des archives
akhashiques, ils peuvent également engendrer grâce à

28
leur champ magnétique des phénomènes dont les
humains ressentent les effets bénéfiques ou maléfiques,
selon les cas. Depuis des temps immémoriaux, la tradi¬
tion populaire, le folklore, reconnaissent l’influence
occulte des pierres levées du terroir. Tel menhir est
réputé pour son action bénéfique sur les maladies des
yeux, tel autre est jugé favorable pour la fécondité des
jeunes couples, etc. Les légendes abondent (mais sont-ce
bien des légendes ?) qui décrivent les propriétés miracu¬
leuses des mégalithes, et ce n’est pas pour rien sans doute
qu’ils servirent de point de repère pour l’édification des
églises et des cathédrales chrétiennes : la foule n’a jamais
cessé d’aller prier aux endroits, toujours les mêmes,
qu’elle savait d’instinct bénéfiques. Il y a eu des miracles
à Stonehenge et à Carnac dans les temps les plus reculés,
tout comme il y en eut à Lourdes et à Lisieux à notre épo¬
que, mais la “force” qui permet le miracle est toujours la
même.
En d’autres termes, les mégalithes et les lieux de culte
chrétiens qui leur succédèrent sont de véritables sources
de vie, dont l’être humain peut profiter en diverses cir¬
constances. Sources de vie disposées à la croisée d’axes
magnétiques, points-clés des courants telluriques et lieu
de rencontre des énergies cosmiques.
Récupérée par l’Eglise après le procès des Templiers
entre 1307 et 1314, la Science des Mégalithes a été occul¬
tée par un clergé bien décidé à dominer les masses, lais¬
sées dans l’ignorance de leur Destin et de leurs potentiali¬
tés. Occultée également, mais à leur corps défendant, par
les héritiers du Savoir templier, traqués par les inquisi¬
tions successives et muselés par le carcan intellectuel éla¬
boré dans les loges vaticanes. Le renouveau spirituel
prôné par les moines de Cîteaux et de Clairvaux, ainsi
que par leurs frères Templiers qui bâtirent les cathédrales
dédiées aux vraies lois cosmiques, semble s’être éteint en
29
même temps que le bûcher où périt Jacques de Molay et
ses compagnons.
Afin que justice puisse être rendue, afin que les
idéaux templiers hérités des Druides et des Atlantes puis¬
sent reprendre vigueur pour le plus grand profit de
l’Humanité, il nous faudra maintenant redécouvrir la
Géographie ésotérique de notre planète. C’est à cette
seule condition qu’il deviendra possible d’assumer notre
destinée en toute liberté face aux pressions et aux condi¬
tionnements de la vie sociale, de la maladie et de la mort.

(1) Outre Saragosse, ville d’élection des mages et alchimistes arabes et espagnols au Moyen-Age,
Saint-Jacques-de-Compostelle se situe dans la même orbite martienne par rapport à Stonehenge.
On sait que le voyage à Saint-Jacques à été de tous temps le pèlerinage de prédilection des alchimis¬
tes médiévaux.
Quant à l’orbite mercurienne par rapport à Stonehenge, sur laquelle se situe donc le mont de
l’archange Michel qui n’est autré que mercure, signalons qu’elle passe également à l’extrémité
Ouest des Cornouailles britanniques, par une abbaye érigée sur un mont ceinturé par la mer en
temps de marée haute, et qui se nomme Mont-Saint-Michel ! Nous pouvons afffirmer que cette
“coïncidence”n’est nullement due au hasard.

30
CHAPITRE II

L’étoile magnétique
de Nantes

1944, quelques temps après le débarquement des


Alliés en Normandie... Les armées allemandes refluent
en désordre sous la pression des divisions blindées améri¬
caines. Les lignes de défense du Troisième Reich ont été
enfoncées en plusieurs points. Caen vient de tomber aux
mains des troupes anglo-saxonnes.
A quelques kilomètres à l’est d’Alençon, un convoi
motorisé allemand tente de rallier le gros des troupes en
déroute. Composé d’une cinquantaine d’hommes, ce
convoi emporte dans sa fuite le produit du pillage d’égli¬
ses bretonnes et normandes, de châteaux et de musées. Au
sein de cet effectif réduit, un homme aspire tout particu¬
lièrement à regagner l’Allemagne. Le SS Dietrich von
Brenann, membre du très secret Groupe Thulé, a effec¬
tué une expérience exceptionnelle pour le compte du
Reich, et il lui tarde de communiquer son rapport à ses
supérieurs à Berlin.
Son collaborateur direct en cette affaire, qui vit

31
encore actuellement dans un petit village de Bavière, le
décrit comme étant un personnage hors du commun.
Sujet exceptionnellement doué, von Brenann connaît 17
langues, et au cours de ses voyages en Extrême-Orient, a
acquis un solide bagage ésotérique. Il a vécu l’initiation
chamanique au Thibet, l’une des plus dures qui soit ; a
rencontré des sorciers, des mages, des ermites, des fakirs,
et affirme être membre d’une société occulte dont
l’action aurait déterminé en d’autres temps la chute de
l’Empire des Fils du Ciel. Beaucoup pour un seul
homme, mais le personnage est à la hauteur de sa réputa¬
tion dans cette Allemagne nazie qu’il a retrouvée après
un périple de neuf ans en Asie. Rapidement remarqué
par les chefs du Groupe Thulé, il gravit les degrés de la
hiérarchie de ce mouvement occulte et finit par obtenir
un poste-clé au Comité des Recherches du Saint-Graal.
Il visite le Sud de la France en 1937, où il suit les tra¬
ces des Cathares. On le retrouve au Luxembourg un an
plus tard, puis dans l’Est de la France. Après l’invasion
du sol français en 1940, le Groupe Thulé l’envoie étudier
les vestiges du druidisme en Bretagne. Mission dont il
s’acquitte avec tant de conscience et de savoir-faire
qu’on le charge bientôt d’organiser un culte solaire à
proximité de... Nantes !
Si Bourges, ville alchimique par excellence et cœur de.
la France, Chartres, Reims et Paris sont bien les “chefs-
lieux” magnétiques de l’Hexagone, Nantes pour sa part
figure au rang des lieux ésotériques d’importance inter¬
nationale. Le centre de l’Etoile Magnétique situé à quel¬
que distance de cette ville détermine en effet des phéno¬
mènes occultes dans l’Europe entière. Ce que les Alle¬
mands n’ignoraient plus après l’étude menée par Dietrich
von Brenann !
Tout au plus ignoraient-ils encore les modalités de la
mise en branle de ces forces occultes... Von Brenann, lui

32
affirme avoir reconstitué le rituel approprié qui permet¬
tra l’exploitation des forces de l’Etoile, tout au moins au
niveau des principes essentiels.
Nous sommes en 1943, et la situation militaire du
Troisième Reich se dégrade de jour en jour. A Berlin, on
presse von Brenann d’agir au plus vite sous l’effet de la
menace sérieuse qui pointe à l’ouest.
Sans plus tarder donc, le SS prépare sa nouvelle mis¬
sion. Il fouille les archives, décode les textes hermétiques
gravés sur les édifices de l’Histoire Occulte, contacte en
grand secret d’éminents occultistes allemands... et
découvre enfin l’une des phases essentielles de ce rituel
qui remonte à l’aube des temps : le parcours initiatique
dans le Labyrinthe ! Grâce à de savants calculs basés sur
les propriétés du Nombre d’Or, mystérieuse entité
mathématique utilisée depuis la plus haute Antiquité par
les corporations de maçons, d’architectes, de statuaires
et par les ésotéristes soumis à la Règle de l’Ecole pytha¬
goricienne, il définit avec exactitude le tracé de ce par¬
cours initiatique.

LE LABYRINTHE,
CHEMIN DE LA CONNAISSANCE

Version moderne du Labyrinthe, le Jeu de l’Oie


oblige chaque joueur à suivre un itinéraire semé d’embû¬
ches avant de parvenir au centre du jeu, et à la victoire.
Ce qui est devenu un amusement d’enfants était autrefois
affaire d’initiés, ainsi que l’attestent les Labyrinthes tra¬
cés sur le dallage de nombreuses églises : cathédrale
Saint-Pierre à Poitiers, basilique Saint-Quentin à Saint-
Quentin, abbatiale Saint-Bertin à Saint-Omer, cathé¬
drale Notre-Dame à Bayeux, abbatiale Saint-Etienne à
Caen, cathédrales de Chartres et de Reims...

33
La Vérité cachée au centre du Labyrinthe est accessi¬
ble après un cheminement qu’effectue l’aspirant tout au
long d’un parcours rendu hasardeux par la présence de
nombreux arrêts discriminatoires. A la fin de son périple
symbolique, l’aspirant pénètre dans la “Loge Invisible”,
qui figure un plan différent de l’existence, plan de l’Illu¬
mination et surtout de la découverte du Moi profond de
l’Etre. Atteindre le centre du Labyrinthe signifie égale¬
ment accéder à un plan magique, aux pouvoirs théurgi¬
ques que confère la connaissance de la relation intime
existant entre l’individu et le monde qui l’entoure...
Quête initiatique qui s’identifie à la Quête du Graal, à la
Conquête de la Toison d’Or !
Les Labyrinthes représentent de manière schématique
le parcours des fluides magnétiques à la surface du globe.
Ils indiquent, de par leur situation dans l’église, le point
d’intensité maximale de la veine tellurique passant à cet
endroit. Le parcours initiatique entrepris sur le dessin du
Labyrinthe est donc tout indiqué pour les pèlerins qui
cherchent à équilibrer leur propre circuit fluidique.
L’action bénéfique de ce parcours sera renforcé par
l’effet de “condensation” magnétique provoqué par
l’édifice religieux même, dont l’architecture est fonction
des règles sacrées dérivant du nombre d’Or.
La Tradition Occulte conserve le souvenir de ces
voyages cosmiques, et les mystérieux dallages des églises
templières le démontrent assez, mais le monde profane se
contente de n’y voir que fantaisie ornementale... bien à
tort, soulignons-le !
Von Brenann, servi par une intelligence aiguisée et
par une intuition formée au contact des plus strictes dis¬
ciplines initiatiques, a tôt fait de saisir l’importance de
ces mystérieux parcours. Mais il se rend bien compte que
le parcours dans le Labyrinthe ne peut s’accomplir sans
une condition préalable, laquelle consiste à effectuer un

34
pèlerinage dont l’itinéraire regroupe les fontaines magné¬
tiques de première importance: Bourges, Chartres,
Reims dans ce cas précis.
A force de compulser les textes anciens, il parvient à
élaborer un plan précis qui lui permettra de profiter plei¬
nement de la puissance du Jeu Initiatique. Avant d’effec¬
tuer son voyage dans l’Autre Temps, il lui faudra expo¬
ser corps et âme aux vibrations adéquates et propres à le
fortifier en vue du moment qui le verra pénétrer dans le
Sanctuaire Secret. Le SS se fait pèlerin, ôtant l’uni¬
forme noir pour revêtir la cape ornée de la coquille de
Saint Jacques.

LE PELERIN DE L’ORDRE NOIR

Le point de départ du pèlerinage se trouve à Bourges,


sur le parvis de la cathédrale Saint-Etienne. Après s’être
recueilli un instant devant l’ensemble allégorique situé
dans les soubassements du portail central sur la façade
occidentale de la cathédrale, (ensemble représentant Eve
tentée par un serpent à tête de chien), von Brenann se
dirige vers le palais de l’alchimiste Jacques Cœur, puis
vers l’hôtel de Jean Lallemant, un autre alchimiste. En ce
dernier lieu, il contemple le plafond alchimique, ensem¬
ble symbolique et hermétique de trente caissons sculptés.
L’un de ces caissons retient tout particulièrement son
attention : il s’agit d’une sphère armillaire au-dessus
d’un brasier et surmontée d’un phylactère muet. Les
armilles représentent les courants magnétiques parcou¬
rant la surface du globe. Quant au brasier, il est l’image
même de ce magnétisme dont les vibrations s’apparen¬
tent aux flammes vives. Le phylactère muet représente
l’entité mathématique nommée Nombre d’Or.
Nombre remarquable entre tous, le Nombre d’Or a

35
permis à von Brenann de situer la dernière et la plus
importante étape de son périple.
Von Brenann sait avec certitude que la première étape
est Bourges, et la seconde Chartres. Quant à la troi¬
sième ? Cela pourrait tout aussi bien être Bavay, ou Car-
nac, ou le Mont-Saint-Michel, ou Paris... Les textes le
renseignent qui préconisent l’utilisation du Nombre
d’Or. Il calcule la distance séparant Bourges de Chartres,
puis la multiplie par 1,618... et obtient la distance sépa¬
rant Bourges de Reims ! Cette “coïncidence” étant jugée
insuffisante, il étudie les rapports géométriques existant
entre ces trois villes sacrées. Et il constate l’existence
d’un “Rectangle Magnétique” dont la structure se
trouve être régie par le Nombre d’Or... une fois de plus !
Fait remarquable, l’un des côtés de ce Rectangle passe
par... Clairvaux ! (Figure II)

Reims est à présent considérée comme étant l’ultime


étape, et cela d’autant plus que les documents font men¬
tion de réunions druidiques, le 21 avril, simultanées, à
Bourges, à Chartres, à Recey (quatrième angle du Rec¬
tangle) et à Reims. Tradition reprise par l’Ordre des Che¬
valiers de la Table Ronde de Bourges, auquel appartint
l’alchimiste Jean Lallemant cité plus avant. Les faits se
recoupent donc, qui attestent de la solidité du raisonne¬
ment de von Brenann.
Après Bourges, l’itinéraire à suivre passe par
Orléans, également située sur le périmètre du Rectangle
Magnétique. Von Brenann y effectue une brève cérémo¬
nie destinée a marquer la liaison magique nécessaire
entre le Rectangle et l’Etoile de Nantes. Ensuite, il se
dirige vers Chartres, la seconde étape du pèlerinage.
Point de ralliement de la chrétienté après la dispari¬
tion de la religion celte qui en avait fait l’aire sacrée des
rassemblements secrets des druides aux plus hauts degrés
de l’initiation, Chartres s’est développée à la croisée
36
37
d’importantes veines magnétiques, ainsi qu’en témoigne
la tradition populaire qui les identifie au “Serpent caché
sous la Terre”, la Wouivre. Une Vierge Noire dans la
cathédrale signe de manière visible la manifestation de ce
magnétisme, représentation symbolique de la Terre
Vibrante proche des Hommes qu’elle secourt et soigne.
Et il est vrai que la Vierge Noire de Chartres a attiré au
cours des siècles bon nombre de pèlerins, de malades, de
pauvres hères à la recherche d’un réconfort toujours pro¬
digué en ce lieu.
Sous la cathédrale mêrrie gît un dolmen, découvert il
y a peu, qui justifie le choix des Templiers d’un site pro¬
pice à l’érection du plus noble vaisseau mystique de
France. Qui plus est, ce dolmen est situé à l’endroit du
jaillissement de la fontaine magnétique provoquée par le
croisement des veines telluriques, endroit qui n’est autre
d’ailleurs que le point de jonction entre le Rectangle
découvert par von Brenann et l’Etoile de Nantes. C’est là
que s’effectuent les transferts d’énergie dont l’Allemand
va tenter de bénéficier, non sans risques d’ailleurs.
Lorsqu’il aura atteint le centre du Labyrinthe de
Chartres, von Brenann ressentira très vivement l’inten¬
sité de ces effluves qui le renseigneront sur le degré
acquis d’initiation. ^

Mais avant de passer aux détails de cette halte haute¬


ment symbolique dans le cœur de la cathédrale de Char¬
tres, jetons un coup d’œil sur les coordonnées géométri¬
ques du réseau magnétique. Nous allons ainsi nous aper¬
cevoir que d’étroits liens occultes existent entre les lieux
évoqués tout au long du pèlerinage de von Brenann, jus¬
tification du principe de la répartition “dirigée” de ces
lieux. Une Intelligence Supérieure a bel et bien présidé à
l’élaboration du réseau magnétique, disposant dolmens,
cathédrales ou villes selon un Plan concerté qui ne laisse
absolument aucune place au hasard.
38
Notons tout d’abord que la distance Bourges-
Chartres est le rayon d’un cercle dont Bourges est le cen¬
tre, cercle passant par l’abbaye de Cluny, l’un des quatre
pôles de la culture et des arts au Moyen-Age (ces autres
“pôles” sont Bourges, Avignon et Dijon).
La prolongation de l’axe Cluny-Reims aboutit à
Bavay, la capitale de l’ancien empire celte. Bavay, lieu de
départ de sept routes rectilignes construites avant César
et dédiées aux Sept Planètes (ce sont les Chaussées Bru-
nehaut), se singularise par le rôle éminent qu’elle tient
dans le concert magnétique de l’Europe de l’Ouest. En
effet, la distance Bavay-Chartres, multipliée par 1, 618,
égale la distance Bavay-Cluny et Bavay-Mont-Saint-
Michel.
Tandis que la distance Bavay-Stonehenge multipliée
par 1,618 est égale à la distance Bavay-Mount Saint
Michael en Grande-Bretagne !
Puisqu’apparaît maintenant le Mont-Saint-Michel,
l’un des lieux de pèlerinage de première importance au
Moyen-Age, multiplions par le Nombre d’Or la distance
Bourges-Clairvaux... Nous obtenons ainsi la distance
Bourges-Mont-Saint-Michel (1) ! Et l’on sait déjà que
l’axe Clairvaux-Chartres aboutit... au Mont-Saint-
Michel.
Et Reims? Soit la distance Reims-Clairvaux multi¬
pliée par 1,618... le résultat obtenu est égal à la distance
Reims-Chartres ! (Figure III)

Les initiés atlantes et celtes connaissaient bien la puis¬


sance organisatrice du Nombre d’Or au sein de l’évolu¬
tion cosmique. Ils élevèrent des monuments et bâtirent
des villes sur les points forts de la planète afin de permet¬
tre à l’Humanité de disposer de repères aisément identi¬
fiables lorsque se ferait sentir la menace d’une imminente

39
40
apocalypse. Dans l’attente de ces temps, une élite de plus
en plus large d’initiés organise le retour aux sources. Les
fontaines magnétiques sortiront des oubliettes de l’His¬
toire et l’Humanité enfin éclairée bénéficiera de leurs
effluves bienfaisantes.

(1) Et l’axe Bourges-Mont-Saint-Michel se prolonge vers... Mount-Saint-Michael en Cornouailles

anglaises !
CHAPITRE III

Croix gammée
contre sceau de Salomon

Isolé dans un monde fantastique où les routes sont


remplacées par des lignes droites, les axes magnétiques,
disposées les unes par rapport aux autres comme sont
disposées les arêtes des cristaux et les formes symétriques
des flocons de neige, où les villes deviennent sanctuaires
aux emplacements enrichis par le magnétisme terrestre,
von Brenann suit pas à pas les traces des premiers initia¬
teurs, les Atlantes sans doute, dont il redécouvre la
Science Sacrée au profit de l’Ordre Noir de Hitler. Trop
sûr de lui, il croit être à même de dompter une énergie
occulte antinomique des forces déployées par les cercles
ésotériques nazis, oublieux de l’empreinte druidique et
templière, essentiellement bénéfique, formée au cours
des siècles de pratiques magiques actives au profit d’un
idéal humanitaire...
L’assoupissement des flux énergétiques de l’Etoile de
Nantes provoqua en d’autre temps l’effondrement du
Temple, cela même malgré l’étroite “collaboration” de
ces énergies avec leurs “victimes”. Or, voici un ennemi
qui tente de s’imposer, qui tente de nuire en définitive...
43
La réaction du Sceau de Salomon sera particulièrement
dure.

LA MORT DANS LE LABYRINTHE

Mystérieux concours de circonstances, le bref séjour du


pèlerin à Chartres est marqué par un attentat dont il
n’échappe que de justesse.
A bord de la voiture dont il dispose depuis le début de
sa mission, en compagnie de son collaborateur, von Bre-
nann profite de quelques heures de liberté qu’il occupe à
rechercher la fameuse “assemblée secrète de tous les
druides de Gaule située au cœur de la Forêt des Carnu-
tes’’, à proximité de la ville. Sur une route secondaire, il
tombe dans une embuscade menée par deux membres de
la Résistance contre un camion de la Wehrmacht. Sou¬
cieux avant tout d’accomplir sa mission, il tente de se
dégager, de fuir, mais très vite, essuye le feu des armes
automatiques des assaillants. Contraint de se rendre, il est
amené dans un champ, poussé brutalement par les Fran¬
çais. Ceux-ci fouillent les rescapés de l’embuscade, con¬
fisquent papiers et objets personnels, interrogent, puis
mettent en joue, abattant deux soldats allemands d’une
première rafale.
A ce moment précis, le fusil-mitrailleur de l’un des
Résistants explose. Mettant à profit la surprise causée
par cette explosion, von Brenann et son subordonné
désarment leurs adversaires qui cherchent aussitôt le
salut dans la fuite. Réflexe malheureux qui les soumet
bientôt au tir meurtrier d’une patrouille allemande aler¬
tée par le bruit du combat.
Peu après, von Brenann apprend de la bouche du
chef de la patrouille que les Résistants, deux frères nom¬
més Sauveur, se réfugiaient, jusqu’à son tout récent inves¬
tissement, dans un souterrain aux nombreux couloirs en

44
cul-de-sac. “Ein echt Labyrinth”, précise l’Oberleut-
nant !
Le SS ne doutera pas un instant qu’il s’agit de tout
autre chose que d’une coïncidence. Le patronyme des
deux frères, le “labyrinthe”, et aussi le médaillon décou¬
vert sur le corps de l’un des cadavres français, en forme
de rose dont une partie interne comporte une représenta¬
tion de la Croix tenue par saint Jean... autant d’éléments
qui l’incitent à croire à l’irruption d’une volonté destruc¬
trice dans le déroulement de sa mission.
Dorénavant, il assumera ses fonctions de pèlerin offi¬
ciel du Reich avec une prudence accrue, désireux d’éviter
de nouvelles interférences fatales.

L’INITIATION ET LES POUVOIRS

Avant d’accomplir le parcours du premier Labyrin¬


the dans la cathédrale de Chartres, von Brenann consa¬
cre trois heures à la méditation, et une autre heure à la
purification symbolique de son corps.
Dans la cathédrale close, il ressent l’impact magnéti¬
que du Rectangle sans défaillir, signe certain d’une pro¬
gression positive. Le vaisseau de pierre, dont les murs
rappellent très exactement la structure de la gamme
musicale, constitue une chambre vibratoire idéale. Excel¬
lents maîtres d’œuvre, les Templiers ont conçu une arme
redoutable qui n’a rien perdu de son efficacité au cours
des siècles.
Quittant Chartres le lendemain de la cérémonie, von
Brenann prend la route de Reims sous la protection
d’une solide escorte. Sa récente mésaventure l’a incité à
plus de circonspection, et il estime que la sécurité prime
maintenant sur la discrétion.
Une halte est prévue à Villeneuve-Saint-Georges,

45
siège de l’Ordre Rose + Croix AMORC (actuellement
l’Ordre mystique et initiatique le plus important de
France), située exactement sur l’axe Chartres-Reims,
donc sur l’un des côtés du Rectangle Magnétique. Nul
contact n’est cependant établi avec les dignitaires de cet
Ordre, l’Allemand songeant uniquement à bénéficier des
effluves magnétiques particulières qui arrosent la capi¬
tale rosicrucienne.
Quelques heures plus tard, Dietrich von Brenann et
son escorte entrent dans Reims, et se dirigent derechef
vers la cathédrale Notre-Dame.
Proclamée “noble entre toutes les églises du
royaume” par une lettre de Charles VIII en 1484, la
cathédrale constitue un point culminant de l’art médié¬
val. Selon l’expression de Viollet-le-Duc, “il y a réunion
en cet édifice des véritables conditions de la beauté dans
les arts, la puissance et la grâce”. Tout comme à Char¬
tres, l’architecture religieuse se plie à des impératifs à la
fois exotériques et ésotériques. Plus que partout ailleurs,
le profane s’introduisant dans cette cathédrale frôle à
tous moments la fragile barrière qui sépare le monde
quotidien de l’Autre-Monde. C’est dans cette ambiance
quasi-surnaturelle que les rois de France vécurent la céré¬
monie du Sacre... à l’exception cependant de Henry IV,
qui fut sacré à Chartres !
L’ancienne capitale de la Gaule Belgique, devenue
ville du Sacre le 25 décembre 496, jour du baptême de
Clovis, jouit d’un statut très particulier dans l’Histoire
occulte de France. Placée sous la domination de Jupiter,
ainsi qu’en témoigne la représentation du Père Eternel
sous les traits de cette divinité olympienne dans la cathé¬
drale, la ville était jusqu’à la Révolution de 1789 le point
de rencontre du monde occulte et du monde temporel
représenté par son symbole le plus expressif, le roi, au
sommet de la pyramide sociale. Et pour que cette rencon-

46
tre ait lieu dans les conditions les plus favorables, un évê¬
que dirigeait un rituel exceptionnel dont la teneur secrète
déterminait un mouvement énergétique de grande enver¬
gure à travers tout le royaume. En voici d’ailleurs un bref
aperçu...
“Lorsque le roi a enlevé ses vêtements, à l’exception
d’une tunique de soie et d’une chemise ouverte sur la,poi¬
trine et entre les épaules ; lorsqu’il a été chaussé de san¬
dales de pourpres parsemées de lys d’or ; qu’il a reçu du
duc de Bourgogne les éperons d’or et de l’archevêque de
Reims une épée consacrant sa volonté d’action... vient
alors le moment capital du Sacre : l’apparition de la
Sainte Ampoule, suivie de l’onction du roi. Cette Sainte
Ampoule, “apportée par une colombe descendue des
deux et contenant un chrême avec lequel Clovis fut
oint’’, est alors ouverte par l’archevêque qui retire une
petite quantité de la substance contenue en elle, subs¬
tance aussitôt mélangée à l’huile sacrée dont le roi sera
oint à la tête, au cœur, entre les épaules et aux jointures
des bras.

LE MYSTERE DU RECTANGLE MAGNETIQUE


DE VON BRENANN

La ville du Sacre, dernière étape du pèlerinage, excite


tout particulièrement l’imagination de von Brenann. Il a
pris connaissance des détails du Sacre, et ses lectures
l’incitent à croire que le liquide contenu dans la Sainte
Ampoule peut être identifié à la Pierre Philosophale des
Alchimistes, connue pour ses vertus tçansmutatoires.
Malheureusement, le précieux récipient n’existe plus,
détruit pendant la Révolution. Pressé par le temps et
confronté à un problème pratique à première vue irréso¬
luble, le pèlerin ne s’attarde pas à échafauder des hypo¬
thèses.
47
Ce problème, c’est le Labyrinthe, qui n’existe plus
depuis 1779 grâce à l’initiative (!) d’un chanoine nommé
Jacquemart. Tout au long de son voyage, von Brenann a
tenté de résoudre la difficulté, mais c’est son collabora¬
teur qui lui suggère de reproduire le Labyrinthe et de pla¬
cer la copie à l’endroit adéquat, en agissant comme si
l’on était en présence de l’original. L’idée séduit von Bre-
nannn, mais il prend le parti d’utiliser, non pas une copie
sur papier, mais bien une copie en pierre, que l’on super¬
posera au dallage de Notre-Dame de Reims.
Le pèlerin dispose des pleins pouvoirs, et ce qui sem¬
blerait impossible à réaliser au premier venu, devient
relativement simple lorsque le Troisième Reich et sa
réserve d’hommes et de matériel prête son concours à
l’expérience. En peu de temps donc, le Labyrinthe est
reconstitué par des experts nazis, qui le détruiront la
cérémonie aussitôt terminée.
Von Brenann effectue le “parcours dans le Labyrin¬
the” de la cathédrale de Reims. Il croit que sont enfin
réunies les conditions d’un succès absolu, et quitte Reims
dans l’euphorie.
Avant de regagner Nantes, von Brenann se dispose à
effectuer une brève visite à Sens, le centre géométrique
du Rectangle Magnétique. En cette ville, une cathédrale
dédiée à saint Etienne, la plus ancienne cathédrale gothi¬
que conservée à notre époque (érigée vers 1145), rappelle
le passage des maître d’œuvres du Temple. Lesquels,
comme par hasard, s’ingénièrent à parsemer la cathédra¬
le d’allusions au Grand Œuvre alchimique, dont on re¬
trouve un écho puissant dans l’Office de la Circoncision
célébrée en ce lieu, dite “Messe des Fous” et riche de
sens au niveau des termes “élixir de vie” et “immorta¬
lité” utilisés dans un contexte nettement hermétique.
Outre cela, la cathédrale contient un reliquaire en or
qui enchâsse un important fragment de la Vraie Croix,

48
don de Charlemagne. Saint Bernard lui-même, le fonda¬
teur spirituel de l’Ordre du Temple, dirigea un concile
célèbre en cette ville qui, jusqu’au XVII® siècle, en tant
qu’archevêché principal, garda sous tutelle Troyes,
Nevers, Orléans, Paris, Meaux, Auxerre et Chartres !
C’est dire à quel point le noyau du Rectangle Magnétique
bénéficie d’une situation privilégiée.
Au fait, ce Rectangle, quel message apporte-t-il ? Que
contient-il en définitive ?
En son aire est située la zone de plus forte concentra¬
tion, immédiatement après la région de Bretagne et Nor¬
mandie, de menhirs et de dolmens druidiques !
Sur son périmètre et én son centre, Bourges, Reims et
Sens font office de pôles alchimiques, réunis par l’axe-
diagonale du Rectangle. Depuis toujours, l’Alchimie
figure au premier rang des occupations majeures des
ordres initiatiques, religieux ou mystiques. Or, il est clair
que la fine fleur de l’ésotérisme français a développé ses
racines à l’intérieur du Rectangle Magnétique.
Un exemple ? Les Templiers d’abord, dont le point de
départ spirituel est l’abbaye de Clairvaux située sur l’un
des côtés du Rectangle, Templiers dont la consécration
officielle, le 13 janvier 1128, se déroule à Troyes, ville
située à l’intérieur du Rectangle. Ces mystérieux cheva¬
liers aux manteaux ornés d’une croix et frappés d’une
invisible rose (ces deux symboles sont réunis dans le
manuscrit de l’Office de la Circoncision à Sens) une fois
disparus, il s’établit une filiation secrète se divisant en
trois rameaux principaux : l’un de ceux-ci n’est autre que
l’Ordre Rosicrucien AMORC, à Villeneuve-Saint-
Georges (jusqu’en 1973), sur un autre côté du Rectangle,
l’axe Chartres-Reims !
Afin de démontrer l’existence d’un lieu occulte
authentique entre l’Alchimie, les Templiers et les
Rose + Croix modernes, traçons une droite reliant Clair-

49
vaux à Villeneuve-Saint-Georges, et prolongeons là vers
la Normandie... Nous la verrons aboutir très exactement
sur le Château d’Omonville (sous le Neubourg), le nou¬
veau siège de l’Ordre Rosicrucien AMORCÜ! (Figure
IV)
Au sujet d’une telle coïncidence, peut-on décemment
évoquer l’action du hasard ? En dehors du fait magnéti¬
que, un autre argument plaide en faveur d’une filiation
entre ces deux ordres. En effet l’enseignement initiatique
proposé par la Rose-f Croix AMORC est directement
inspiré des antiques mystères égyptiens. Or, les récentes
études consacrées aux cathédrales templières ont démon¬
tré sans équivoque que les principes d’architecture appli¬
qués lors de leur construction, sont ceux qu’élaborèrent
les initiés égyptiens lors de l’édification des Pyramides.
Nous parlons ici de principes d’architecture ésotérique,
soit l’étude de la relation entre les volumes, leurs propor¬
tions calculées sur base d’indices mathématiques d’ordre
cosmique, et de leur ordonnance très particulière visant à
la concentration maximale d’effluves magnétiques “utili¬
sées” à l’occasion des cérémonies religieuses et initiati¬
ques.
A cet égard, il est sans doute utile de rappeler à quel
point il s’avère exact que les pyramides égyptiennes sont
catalyseurs d’une énergie magnétique considérable. Nous
en tenons la preuve dans la liste des innombrables expé-
rieiices de momification réalisées à l’aide de simples
pyramides en carton. L’étude de ces phénomènes magné¬
tiques amena un ingénieur tchèque nommé Karel Derbal
à faire enregistrer, sous le n° 91304, un brevet concer¬
nant un aiguiseur de lames... qui n’est autre qu’une répli¬
que exacte de la Pyramide de Khéops aux dimensions
réduites (1).
Les Templiers reprirent à leur compte les enseigne¬
ments égyptiens, ce que firent avant eux les initiés

50
Figure IV

Cluny

51
hébreux qui bâtirent le Temple de Jérusalem (2). N’est-ce
pas Moïse qui, après un long séjour en Egypte, traça les
plans de l’Arche d’Alliance et de son enceinte sacrée,
laquelle Arche était occasionnellement entourée d’une
“nuée” aux pouvoirs miraculeux? Il suffit d’ouvrir la
Bible! Les mesures de l’Arche d’Alliance et de son
enceinte y sont consignées, explicites pour qui sait effec¬
tuer les opérations arithmétiques les plus simples. Le
Nombre d’Or réapparaît une fois encore !
Intrigués par le mystère de l’Arche d’Alliance, quel¬
ques chercheurs américains reconstituèrent, il y a peu, le
symbole offert par Moïse à son peuple... et détruisirent
aussitôt la maquette réalisée, incommodés très sérieuse¬
ment par le dégagement fluidique en provenance du
“condensateur” décrit dans la Bible !
C’est donc cette Arche d’Alliance que les Templiers
cherchèrent à Jérusalem en meme temps que les secrets
des bâtisseurs égyptiens, qu’ils découvrirent et adaptè¬
rent aux besoins de leurs contemporains. Pour ces nou¬
veaux temples initiatiques (on ne peut que s’inquiéter de
la puissance de ces condensateurs magnétiques que sont
les cathédrales templieres, lorsqu’on songe aux effets
induits par de simples pyramides en carton), il était
nécessaire de localiser une aire géographique adaptée aux
projets à long terme des Chevaliers du Christ à la Rose.

Le Rectangle Magnétique découvert par von Brenann


recélait les caractéristiques occultes propres à assurer la
pérennité de la Tradition Initiatique issue d’Egypte, cet
indispensable complément à l’ésotérisme celte. Les deux
branches de l’antique Connaissance atlante, la celte et
1 égyptienne, allaient enfin pouvoir être réunies, immorta¬
lisées pour longtemps par d’imposants édifices religieux.
Au sein de ce Rectangle Magnétique, que les Templiers
n utilisèrent jamais pour leur compte personnel, une
aura magnétique d’une essence toute spéciale fut renfor-
52
cée et dirigée dans le sens voulu des initiés. Le flambeau
allumé à Jérusalem en 1118 était dès lors susceptible de
traverser les siècles grâce au formidable réservoir énergé¬
tique constitué dans le Rectangle.
Balisé par les joyaux de l’architecture templière
(Chartres, Reims, Sens, Bourges), le Rectangle Magnéti¬
que fut le berceau des ordres initiatiques succédant à
l’Ordre du Temple. Tout cela malgré la surveillance ren¬
forcée de Rome, d’où les papes tentaient toujours
d’étouffer les audacieuses tentatives spirituelles des vrais
hommes de foi...

LE CHOC EN RETOUR ET LE POINT FINAL


DU PELERINAGE

Au cours de la nuit du 21 au 22 mars 1944, à proxi¬


mité de la rive nord de la Loire, en amont de Nantes, le
SS Dietrich von Brenann tente de modifier le cours de
l’Histoire en canalisant les fluides de l’Etoile Magnéti¬
que au profit d’une Allemagne en déclin.
A-t-il commis une erreur majeure ? L’Etoile Magnéti¬
que de Nantes est-elle une fois pour toutes réfractaire
aux manipulations “noires” ? Etait-il tout simplement
trop tard ? Toujours est-il que deux mois plus tard, les
Alliés débarquent en Normandie et enfoncent les défen¬
ses allemandes.
Von Brenann craint des représailles de la part de ce
monde occulte dont il a cru se rendre maître. Bien sur, il
a pris les précautions d’usage pour un tel cas, ne négli¬
geant ni les rituels de purification qu’il répète jour après
jour, ni le régime végétarien très strict conseillé par les
grands maîtres de l’art théurgique, ni les moyens dont
usent généralement les mages : talismans, encens, priè¬
res, méditations, etc.
53
Le convoi qui l’emmène vers l’Allemagne a dépassé
Alençon, et roule maintenant en rase campagne. Si ce
n’est le grondement ininterrompu des canons allemands
qui tentent d’enrayer l’avance des chars américains, le
pays semble oalme, aussi calme que plat. Mais soudain,
un ronflement de moteurs se superpose au bruit de fond
familier. Une vague de chasseurs-bombardiers de
rus AF apparaît au-dessus de la colonne, au sortir des
nuages. De façon systématique, ces appareils vont
s’acharner sur le convoi, bombardant et mitraillant
jusqu’à épuisement des munitions.

La risposte allemande est faible, faute d’armement


lourd. A bord de leur voiture personnelle, von Brenann
et son collaborateur fuient vers un bosquet, l’atteignent,
constatent l’existence d’une nappe de brouillard légère¬
ment scintillante. Ils abandonnent l’automobile et se
cachent dans une ornière. Le brouillard s’épaissit, étran¬
gement limité dans son expansion à la lisière du bosquet.
L’émetteur-radio ne fonctionne plus, de même que la
boussole qui tourne en tous sens, sans raison apparente.
Dix minutes après le début de l’attaque, les avions enne¬
mis s’éloignent enfin. Von Brenann se redresse, porte la
main au cou et retombe, foudroyé par la morsure d’un
serpent tropical dont la présence en ce lieu demeurera
inexpliquée...
Ainsi s’achève l’une des, plus extraordinaires expé¬
riences occultes tentées par les nazis. Expérience ratée,
certes, et dont on ne peut dire qu’elle eut jamais réussi en
de meilleures circonstances, mais qui a permis la révélation
d’un secret utile aux générations futures. Les données
mathématiques relatives aux étapes de ce fabuleux pèleri¬
nage démontrent à suffisance que notre planète est bel et
bien quadrillée par un important réseau d’axes magnéti¬
ques tout comme le corps humain peut l’être, ainsi que le
prouve la pratique de l’Acupuncture. Von Brenann s’est
54
en quelque sorte identifié au praticien de cette discipline
traditionnelle des énergies Yin et Yang et, à l’aide de son
épée de mage, a recherché les points stratégiques du
réseau magnétique de la Terre afin d’en redistribuer la
répartition des fluides positifs et négatifs. Un authenti¬
que acupuncteur ne procéderait pas autrement au niveau
du patient humain.
La comparaison que nous venons d’établir entre
l’Acupuncture et la Magie des fluides magnétiques du sol
n’est cependant pas totalement explicite quand l’on
prend en considération les phénomènes à caractère para-
normal survenus au cours du voyage de l’initié von Bre-
nann. Aucun manuel d’Acupuncture ne mentionne
l’apparition de nuées scintillantes lors d’une manipula¬
tion d’aiguilles ! Mais il n’est point absurde d’affirmer
que de très subtils phénomènes ont lieu à cette occasion,
dont l’observateur ne peut enregistrer la manifestation
compte tenu de l’infime intensité des courants magnéti¬
ques dans le corps humain. Il en va tout autrement à
l’échelle d’un corps vibrant tel que la Terre, qui est
animé de courants d’une intensité autrement consé¬
quente. Tellement conséquente qu’en tout point du
globe, l’aiguille d’une boussole réagit immédiatement à
l’attraction magnétique du Pôle, par exemple, alors
qu’elle ne réagira en aucune façon à l’attraction du pôle
magnétique d’un être humain. Tout est question de pro¬
portions.
Que s’est-il passé dès lors dans le bosquet normand,
lorsque l’aiguille de la boussole s’affola et que cessa
d’émettre la radio des deux allemands ? Un tel phéno¬
mène n’est pas inconnu des météorologues, qui consta¬
tent de telles perturbations à proximité d’une aurore
boréale dans les régions polaires. L’aurore boréale (ou
“aurore polaire” pour être précis ; les termes “boréal”
et “austral” s’appliquant au phénomène selon qu’il se
55
manifeste au Pôle Nord ou au Pôle Sud) est constituée de
bandes lumineuses formées de rayons plus ou moins lar¬
ges, dirigées suivant les lignes de force magnétiques du
champ terrestre, et limitées au voisinage du pôle magné¬
tique. Autrement dit, limitées à la région du globe qui
possède le champ magnétique le plus intense qui soit. Ce
qui nous amène à penser qu’une fantastique concentra¬
tion magnétique eut lieu dans le fameux bosquet, qui
attira irrésistiblement von Brenann et qui le mit en pré¬
sence de la Mort sous la forme du très symbolique ser-
pert ! Et la concentration magnétique permit l’apparition
du brouillard scintillant apparenté à l’aurore polaire...
Et cela à l’endroit exact où se croisent les axes
Chartres-Crozon de l’Etoile de Nantes et Carnac-Notre
Dame de Paris du Triangle Rose + Croix dont nous
allons évoquer les caractéristiques dans la seconde partie
de cet ouvrage...

(1) Une lame de rasoir au tranchant émoussé, placée sous une pyramide convenablement orientée,
et ceci sans autre appareillage d’appoint, se réaffute au bout de quelques heures ! L’action de la
Pyramide sur les êtres vivants se présente sous différentes formes : accroissement de la production
d’ondes alpha dans le cerveau (détente-méditation), régénérescence des cellules, lutte contre la
maladie et les troubles psychiques, harmonisation de la sexualité, etc.

(2) N’oublions cependant pas le courant d’influence essénien, le plus formel sans doute, qui relie le
Temple à la démarche ésotérique du Christ en droite ligne, depuis le 12 juin de l’an 35, date de la
descente de l’Esprit Saint sur les Apôtres réunis dans l’affliction, jusqu’au 12 juin 1118, date pré¬
cise de la fondation de l’Ordre du Temple au château d’Arginy.
Esséniens : secte juive de l’Antiquité, fondée au II' ou I" siècle avant le Christ, et dont le Maître
Jean baptisa Jésus sur les bords du Jourdain. Ce petit groupe de sectateurs vivant en marge de la
société, mis en valeur par la récente découverte de manuscrits d’importance primordiale au niveau
religieux et initiatique (les “Manuscrits de la Mer Morte’’, découverts à Qumrân), était constitué
de moines juifs soumis à une stricte discipline et formant à la fois une secte et un ordre. Récusant le
Judaïsme officiel, ils se considéraient comme les véritables “purs”, et sous la conduite de leurs
prêtres, constituaient une “milice de Dieu” dont les Templiers ne manquèrent pas de s’inspirer
lorsqu’ils s’installèrent, dès la fondation de leur Ordre, à l’ombre du Temple de Jérusalem, à la
recherche des sources mystiques transmises par les Atlantes aux Egyptiens, qui eux-mêmes les
transmirent à Moïse.
La doctrine essénienne, selon les manuscrits apocalyptiques retrouvés à Qumrân, implique la
venue de deux Messies : le premier étant le Christ, le second à venir étant celui qu’attendaient les
Templiers, le Paraclet, à la semblance du Christ, issu d’un père et d’une mère “revêtus” (c’est-à-
dire appartenant au Temple, ce qui nous fait porter toute notre attention vers la résurgence tem-
plière contemporaine dont on sait qu’elle transcende les rapports entre époux). Ceci nous éclaire
donc sur les motivations profondes des Templiers du Moyen-Age, dont la mission primordiale
était de préparer la venue de la seconde incarnation divine augurant le début d’un nouveau Cycle
sous la protection du Saint-Esprit et suivant la démarche des disciples esséniens de Jésus qui, eux-
seuls, insistèrent sur la notion de “liberté inconditionnelle de l’Etre Humain” et qui transformè¬
rent la formule “oeil pour œil...” en “aimez-vous les uns les autres”.

56
CHAPITRE IV

L’Etoile de Nantes,
Janus Bifrons magnétique

Au cours du printemps de l’année 1^34, on voit à


Prague une famille de modeste condition quitter le pays
sans espoir de retour. Bien décidé à faire fortune dans la
lointaine Amérique, le chef de famille a délaissé un
emploi de petit fonctionnaire des postes et vendu ses mai¬
gres biens pour tenter la grande aventure avec sa femme
et ses six enfants. Après avoir fait leurs adieux, les nou¬
veaux émigrants montent sur un train en partance pour
la France. Ils vont y passer quelques jours, chez un oncle
fortuné dont ils attendent, outre les conseils, une avance
sur héritage qui leur permettrait d’ouvrir un commerce
aux Etats-Unis.
Le voyage se déroule sans problème et ils débarquent
enfin à Rennes, où les attend l’oncle. L’effervescence des
retrouvailles quelque peu estompée, le bonhomnie les
invite à profiter de sa vaste demeure le temps qui leur
plaira. Ils acceptent avec joie, sachant fort bien qu’ils ne
57
reverront pas l’Europe avant longtemps, mais fixent la
date de leur départ définitif au terme de deux semaines.
Pendant cette courte période de détente, l’oncle leur
fait visiter la Bretagne, cette contrée légendaire qui défile
sous leurs yeux émerveillés. L’épouse de l’ancien postier
ne reste pas insensible au charme quelque peu mélancoli¬
que du pays d’élection des elfes et des fées qui résonne
comme un écho familier dans l’âme tchèque tout impré¬
gnée de fantastique. A tel point d’ailleurs qu’elle éprouve
un jour le véritable coup de foudre pour une fermette
déserte rencontrée au hasard de la promenade. L’Améri¬
que lui semble tout à coup lointaine et hostile...
La jeune femme fait part à son entourage de ses dou¬
tes et de ses appréhensions, argumente en faveur de ce
projet de vie campagnarde qu’elle a senti naître en elle...
et contre toute attente, le miracle se réalise ! L’oncle est
disposé à avancer une grosse somme d’argent, destinée à
couvrir les frais d’achat et d’aménagement de la ferme
convoitée. Il propose même de pourvoir financièrement
au lancement de l’exploitation pendant les deux ou trois
premières années. Après quelques hésitations, le mari
accepte. Pourquoi traverser l’Océan à la recherche d’une
hypothétique réussite alors que les conditions de succès
se trouvent réunies en France grâce à la bienveillance de
l’oncle?
Les formalités expédiées, les Tchèques s’installent
dans la ferme et connaissent très vite un début de prospé¬
rité.
Tout se passe pour le mieux pendant les quatre
années qui suivent l’installation en Bretagne. Mais en
août 1938, un drame atroce survient sur l’un des champs
de cette exploitation implantée à proximité du centre de
la branche nord-ouest de notre fameuse Etoile de Nan¬
tes.
Le plus jeune enfant du couple, une fillette de trois

58
ans, tombe dans une crevasse et meurt des suites de sa
chute. Désespérée, la mère entre dans un état de prostra¬
tion dont elle n’émergera plus qu’en de rares occasions.
C’est à cette époque que se perçoivent chez elle les
symptômes alarmants du délire hallucinatoire. Mais les
jours passent...
Au cours des travaux de remblaiement de la crevasse
fatale, l’infortuné père exhume une importante quantité
d’ossements et de bijoux. En fouillant soigneusement ce
site funéraire, il met également à jour une petite urne
contenant, outre une dizaine de pièces d’or, un médail¬
lon frappé du Sceau de Salomon. Après inventaire du
produit de sa découverte, il décide de monnayer les piè¬
ces et de garder les autres objets.
Dans les semaines qui suivent, les troubles psychiques
de sa femme empirent de façon inquiétante. Egalement
sujette à de fortes crises d’angoisse, elle “voit” défiler en
son esprit des images effrayantes : hommes en uniforme
encadrant des foules d’êtres squelettiques, meurtres
d’enfants en bas-âge, et d’autres scènes de violence qui
menacent de faire chanceler définitivement sa raison déjà
fort ébranlée. Les médecins ne peuvent que diagnosti¬
quer une faiblesse nerveuse, mais les calmants et recons¬
tituants prescrits par eux ne changent rien à l’état de la
malheureuse.
La Fatalité choisit cette triste période pour ôter au
couple son unique soutien dans la nouvelle patrie. En
effet, l’oncle meurt dans un accident d’automobile, et,
comble de malchance, l’héritage passe aux mains d’un
lointain cousin, le défunt ayant omis de modifier les
clauses de son testament. L’exploitation commence alors
à péricliter, écrasée par de lourdes charges financières.
Peu de temps après, l’aîné des enfants, à son tour,
perd la vie, victime d’une méningite incurable. Terrassés
par la douleur, les parents songent à quitter ce lieu mau-
59
dit. La menace d’une guerre imminente les encourage
plus encore à gagner leur but initial, mais ils sont à peu près
ruinés et la santé de la femme est plus chancelante que
jamais. Impossible de partir, dès lors...
Les hallucinations reprennent de plus belle, et une
image très précise prend tournure d’obsession : la malade
est hantée par la vision de la mort prochaine de sa
famille, événement à survenir, d’après elle, pendant une
visite “d’hommes en noir foulant au pied une étoile” !
Survient alors la déclaration de guerre de l’Allema¬
gne, la “drôle de guerre”, puis le déferlement des hordes
nazies sur le sol français. L’ancien postier envisage de
participer avec les siens à l’exode massif des populations,
en direction du Sud, mais il rencontre la résistance obsti¬
née de sa femme qui juge ce projet sans espoir.
Contraint de rester sur place sous peine de l’abandon¬
ner à son sort, il se résigne et attend passivement la suite
des événements. Jusqu’au jour où la troupe allemande
investit la ferme...
Les envahisseurs font d’abord montre de correction,
voire de courtoisie, mais l’un deux aperçoit le médaillon
marqué de l’étoile à six branches au cou de la proprié¬
taire de la ferme. Il invective la jeune femme, la met en
joue et fait feu ! Le mari tente de s’interposer, ce qui a
pour effet de déclencher une fusillade générale. Il suc¬
combe à son tour, ainsi que trois de ses enfants : le dernier a
réussi à se cacher, puis à fuir chez des voisins, qui le
recueilleront et l’élèveront.
Etrange malédiction en ce lieu tout proche de
l’ensemble mégalithique de Carnac ! Doit-on en conclure
que l’Etoile de Nantes soumet les terres qu’elle recouvre
à une irradiation fluidique nocive ? En quelque sorte, il en
est bien ainsi, mais il convient ici de nuancer l’apprécia¬
tion du phénomène. En fait, l’Etoile de Nantes, en tant
que régulateur du réseau magnétique de l’Europe Occi-

60
dentale, reçoit alternativement les énergies positives et
négatives des autre figures magnétiques qu’elle régit,
lorsque ces dernières subissent un “trop-plein énergéti¬
que’’ dont la permanence risquerait d’entraver l’harmo¬
nisation du système. L’équilibre des énergies de polarité
différente étant perpétuellement remis en question par
l’apport continu d’énergies “fraîches’’ en provenance du
Pôle Nord ou du Pôle Sud, un agencement spécial d’axes
magnétiques (l’Etoile de Nantes en l’occurence) tient le
rôle de soupape de sécurité, de vase d’expansion, au sein
du réseau, soupape dont la fonction primordiale consiste
en l’évacuation dans l’atmosphère de ce trop-plein
magnétique. Mais avant que ce trop-plein ne soit entière¬
ment résorbé, les axes de l’Etoile sont soumis à une ten¬
sion magnétique intense ; si cette tension est provoquée
par des influx positifs, les conséquences au niveau
humain seront bénéfiques, mais s’ils sont négatifs, les
pires catastrophes peuvent se produire... encore que la
tendance négative soit heureusement, et très souvent,
contrebalancée par le Triangle Rose-l-Croix en partie
superposé à l’Etoile !
D’autre part, les courants magnétiques de l’une ou
l’autre polarité ne circulent pas à travers l’Etoile de
manière anarchique. En effet, une moitié de l’Etoile
reçoit de préférence les courants positifs, tandis que
l’autre moitié emmagasine les courants négatifs, et c’est
au point de rencontre de ces deux moitiés qu’ont lieu les
résorptions libératrices du système (à Chartres !).
La moitié négative de l’Etoile est constituée par les
branches nord-ouest, sud-ouest et sud ; la moitié positive
est constituée par les branches nord, nord-est et sud-est.
Et la tragique aventure des émigrés tchèques s’est
déroulée au point focal d’influence de la branche nord-
ouest de l’Etoile !
Le point focal d’une branche de l’Etoile de Nantes se

61
situe au cinquième de la distance séparant la pointe du
triangle qui la constitue au milieu de sa base. Nous con¬
naissons déjà le point focal de la branche négative nord-
ouest. Le point focal de la branche négative sud-ouest se
situe dans l’Atlantique, en un endroit que les marins évi¬
tent avec soin depuis l’aube des temps. Le point focal
de la troisième branche négative, orientée vers le sud, est
localisé à quelque distance de l.’île d’Oléron, lieu tradi¬
tionnel de sabbats et d’apparitions diaboliques.
En ce qui concerne la moitié positive de l’Etoile, nous
constaterons l’heureuse influence des fluides bénéfiques
qui y circulent. Le point focal de la branche positive nord
s’identifie au Mont-Saint-Michel. Le Mont-Saint-
Michel, succédant à Fécamp, devint au Moyen-Age un
lieu de pèlerinage fort fréquenté, et à juste titre si l’on en
juge par les relations nombreuses de miracles survenus
sous les auspices du saint Archange. Miracle déjà que la
résistance obstinée de cette partie nord de l’abbaye du
Mont, dénommée la Merveille, qui subit depuis sa fonda¬
tion douze incendies provoqués par la foudre. Notons
également que l’axe Mount-Saint-Michael (GB) au
Mont-Saint-Michel de France, rejoint le Mans puis Bour¬
ges.
Au point focal de la branche positive nord-est, nous
trouvons le Mans, haut-lieu de l’activité templière au
XIIP siècle. La parenté existant entre la cathédrale Saint-
Julien du Mans et la cathédrale de Chartres est indénia¬
ble. La ville est également un lieu de pèlerinage pour les
alchimistes, ainsi que l’atteste la Maison d’Adam et Eve
dont la façade comporte des bas-reliefs relatifs au Grand
Œuvre. Au point de vue des axes magnétiques, signalons
une relation qui met particulièrement en valeur le cin¬
quième point focal de notre Etoile : l’axe Chartres-
Reims, soit un côté du Rectangle Magnétique, se pro¬
longe et aboutit exactement au Mans !

62
Le point focal de la troisième branche positive, au
sud-est, est occupé par la ville de Poitiers, dont on sait
qu’elle fut le point de rencontre de deux armées luttant
en vue de s’assurer la suprématie sur le plan militaire en
Europe de l’Ouest. Symbole de la résistance française à
l’oppression islamique, Poitiers se vit attribuer le rôle de
capitale provisoire du royaume quelques siècles plus
tard, lorsque Charles VII y installa son Parlement ; à la
même époque, Jeanne d’Arc y fut interrogée par ordre
du roi, et d’éminents théologiens se chargèrent d’établir
le bien-fondé de la démarche de la Pucelle. C’est donc à
Poitiers que Jeanne reçut le “feu vert’’ pour bouter
l’envahisseur anglais hors de France.
Chaque figure magnétique contient donc ces points
focaux disposés selon un schéma cohérent qui est fonc¬
tion de la forme propre de la figure. Au sein de l’Etoile à
six branches, les points focaux diffusent leurs vibrations
au cinquième de la hauteur des branches et la présence
d’un agglomérat humain révèle en ce lieu l’activité de la
figure magnétique.
Les liens existant entre les points focaux d’une même
figure sont révélateurs, et permettent d’établir des modu¬
les relationnels entre les différentes figures du réseau
entier. Ainsi, le tronçon d’axe le Mans-Chartre de
l’Etoile de Nantes n’est rien d’autre que la prolongation
d’un axe du Rectangle Magnétique de von Brenann évo¬
qué plus avant, l’axe Reims-Chartres. Chartres est donc
bien la “charnière” magnétique, ou “centre de triage”
du réseau d’Europe occidentale.
Retenons Chartres pour l’exemple suivant : l’axe
Mont-Saint-Michel-Chartres aboutit à... Clairvaux, nou¬
velle liaison entre les deux figures connues. Et l’axe
Mont-Saint-Michel-Le Mans aboutit à Bourges, liaison
supplémentaire !
La figure géométrique basée sur le nombre six,
63
l’Etoile de Nantes en l’occurrence, est la structure la plus
élaborée que nous puissions trouver au sein du système
magnétique terrestre. Toute autre figure élaborée sur la
base d’un nombre inférieur à six se subordonne d’office
à la figure étoilée, ce qui revient à dire que le moindre
mouvement magnétique de l’Etoile est immédiatement
répercuté dans les figures voisines, qui à leur tour trans¬
mettent l’onde aux figures plus lointaines et ainsi de
suite. Outre son rôle de “vase d’expansion’’, l’Etoile de
Nantes fait également fonction de chef d’orchestre vis-à-
vis du réseau magnétique, mais de manière discrète
cependant.
C’est à l’occasion de l’étude de l’Etoile de Nantes que
nous allons prendre conscience de l’étroite relation qui
existe entre le magnétisme terrestre et les cours d’eau.
Ces derniers en effet, également producteurs de magné¬
tisme (l’écoulement de l’eau sur la terre agit à l’instar
d’une dynamo), dépendent étroitement des figures
magnétiques et collaborent à l’action constante de
celles-ci. Le plus grand fleuve de France, la Loire, entre
dans l’Etoile de Nantes par une intersection d’axes et
divise la figure en deux parties égales. Cette “coïnci¬
dence” nous permet d’affirmer que les fleuves et rivières
jaillissent à leur source en des points forts de magné¬
tisme, de même qu’ils se jettent à la mer selon une pro¬
grammation magnétique pré-établie. Ce qui se vérifie
dans les faits. Prenons l’axe qui réunit la source de la
Loire, (au mont Gerbier de Jonc) à son embouchure à
Saint-Nazaire... nous constaterons que cet axe prolongé
aboutit à Carnac !
Encore un exemple de la relation entre magnétisme
terrestre et fleuves : l’axe “source de la Loire” - “source
de la Seine” rencontre très précisément Clairvaux dans
sa prolongation vers le nord ! Preuve indubitable de cette
relation, mais aussi démonstration éclatante du caractère
éminement sacré de l’abbaye de Clairvaux.
64
Dès à présent, nous comprendrons mieux la prédilec¬
tion qu’ont manifestée les druides pour les sources, où ils
célébraient les cultes magiques dont étaient exclus les
profanes. Et l’abbaye de Clairvaux, érigée au confluent
de l’Aube, affluent de la Seine, et de l’Aujon, berceau du
plus important et du plus mystérieux courant ésotérique
du Moyen-Age, s’inscrit en lettres d’or dans le livre de
l’histoire secrète de France, ce lieu de rencontre d’influx
magnétiques puissants restant actif jusqu’à nos jours...
L’axe Clairvaux-Reims (soit la prolongation d’un côté
du Rectangle Magnétique) rejoint Lille, et un grand
homme né dans cette ville n’avait-il pas coutume de pas¬
ser quelques jours de détente à Colombey-les-Deux-
Eglises, à dix kilomètres de la fameuse abbaye? Est-ce
un hasard ?
Si les chapitres consacrés à l’Etoile de Nantes et à son
prolongement direct, le Rectangle Magnétique de von
Brenann, se terminent par une brève évocation de Clair-
vaux, c’est que nous avons voulu insister tout particuliè¬
rement sur le fait qu’aucun autre lieu au monde n’était
plus à même d’induire une révolution magistrale au
niveau historique telle que nous l’avons' connue dès
l’apparition des Templiers. Investi des pouvoirs suprê¬
mes conférés par l’Etoile et le Rectangle, saint Bernard,
l’héritier spirituel des initiés atlantes, est le maître
d’œuvre d’un courant civilisateur souvent mal compris
certes, mais générateur de ces germes de profond huma¬
nisme qui n’en ont pas fini de fleurir au sein de nos socié¬
tés contemporaines et à venir.

65
Le Triangle Rose + Croix
CHAPITRE V

L’héritage du Temple

Superposé à la partie septentrionale de l’Etoile de


Nantes, recouvrant l’est de la Bretagne, la Normandie, la
Manche et les comtés anglais de Dorset et de Hampshire,
le Triangle Rose + Croix prend place au troisième rang
des figures magnétiques majeures d’Europe occidentale.
Les axes magnétiques qui constituent les côtés du Trian¬
gle Rose -t- Croix créent par leur interaction un champ de
force d’une puissance peu commune dont les manifesta¬
tions, généralement bénéfiques, sont à relever principale¬
ment au niveau de l’histoire nationale.
Les angles de ce Triangle se situent respectivement à
Stonehenge, à Carnac et à Notre-Dame de Paris.
(Figure V).
Tout comme l’Etoile de Nantes présidait en d’autres
temps à la destinée de l’Ordre du Temple, le Triangle
Rose + Croix s’identifie à la communauté rosicrucienne
établie à Villeneuve-Saint-Georges au début du siècle
après une longue période de semi-clandestinité. Cet ordre
68
69
initiatique et fraternel qui a compté dans ses rangs
d’illustres personnages (Newton, Descartes, Benjamin
Franklin, etc.) regroupe aujourd’hui près de cinquante
mille membres pour les seules régions de langue française
à travers le monde.
En 1973, le siège de l’ordre fut transféré au château
d’Omonville, au sud du Neubourg en Normandie (neu
bourg ou ville neuve !), c’est-à-dire dans le Triangle
Rose-h Croix, après que Villeneuve-Saint-Georges eût
assumé son rôle de médiateur entre le Rectangle Magné¬
tique et le Triangle.
A proximité de Notre-Dame de Paris, Villeneuve-
Saint-Georges est donc situé sur l’axe Clairvaux-le Neu¬
bourg, lequel axe permet l’échange des courants magné¬
tiques entre le Rectangle et le Triangle. Tout comme cela
se produisait à Stonehenge et à Carnac à la même épo¬
que, Villeneuve-Saint-Georges accueillait les partici¬
pants de la fête dédiée à Bénélos, le dieu solaire des cel¬
tes. Lieu sacré s’il en est, Villeneuve-Saint-Georges parti¬
cipe de manière très concrète au concert magnétique.
Que l’on en juge plutôt : située donc sur l’un des côtés du
Rectangle Magnétique ainsi que sur Taxe Clairvaux-le
Neubourg, Villeneuve est le centre d’un cercle qui passe à
Clairvaux et à Bourges ; le rayon de ce cercle multiplié
par le Nombre d’Or donne naissance à un nouveau cercle
qui pour sa part, passe à Cluny et à l’énigmatique Léau
en Belgique (voir la quatrième partie de cet ouvrage) ;
d’autre part, Villeneuve est aussi le centre d’un cercle qui
passe à Chartres, et dont le rayon multiplié par le Nom¬
bre d’Or donne la distance de Villeneuve à Reims et
Troyes. (Figure VI)
Démonstration qui se passe de commentaires !
Examinons à présent le Triangle Rose + Croix pro¬
prement dit. L’axe Stonehenge-Notre-Dame de Paris se
signale tout spécialement à l’attention, en ce sens que sa

70
Figure YI

Léau

Cluny

Villeneuve-Saint-Creorges,
centre magnétique.

71
prolongation nous amène... à Cîteaux ! Cîteaux,
l’abbaye-mère de Clairvaux, elle-même issue de Cluny...
Nous retrouvons à nouveau le lien étroit qui unit le passé
et le présent. Que les Templiers aient bâti Notre-Dame de
Paris sur cet axe hautement symbolique, nous ne pou¬
vons plus nous en étonner !

LE TRIANGLE HISTORIQUE

Vers la fin du premier millénaire, les drakkars vikings


remontent la Seine en direction de Paris. Après s’être
livrés aux pires exactions, les envahisseurs nordiques
s’implantent dans la Normandie dévastée et fondent un
puissant duché... En 1429, les Anglais sont maîtres de la
Bretagne et de la Normandie. Sous l’impulsion irrésisti¬
ble de Jehanne d’Arc, les armées françaises entament à
cette date la reconquête des territoires occupés, avec le
succès que l’on sait... En 1944, les troupes alliées débar¬
quent sur la côte normande, à proximité du centre du
Triangle Rose + Croix, et enfoncent les défenses alleman¬
des...

Tel un gigantesque reflet magnétique, le triangle né de la


prolongation, à partir de Paris, des axes Stonehenge-
Paris et Carnac-Paris, complète la vision historique
développée plus haut. Ce triangle Est est donc le lieu de
passage des grandes invasions, le champ de bataille de la
France héroïque face aux marées humaines attirées par
les richesses du pays. Se succèdent là les tentatives
d’invasions germaniques, des Huns, des Allemands en 14
et en 39... sans parler de la menace bourguignonne au
XV® siècle, maîtrisée de justesse devant Nancy en 1477.
Ce triangle dédoublé explique bien l’importance de son
jumeau à l’ouest de Paris, quoique ses caractéristiques
soient nettement moins marquées. (Figure VII)

72
Figure VII

Reims

Domrémy

Le Triangle Rose+Croix
et son double magnétique

73
Revenons cependant à notre Triangle Rose + Croix.
Cette figure magnétique détient plusieurs records dans
différents domaines : la plus grande concentration de
mégalithes au kilomètre carré, par exemple. Record de
sécurité sur les routes ; dans le Triangle, on meurt moins
que partout ailleurs en France des accidents de la circula¬
tion. Record dans le domaine de la natalité, record
curieux mais record quand même que ces nouveaux-nés
qui pèsent plus lourd à la naissance que les autres bébés
français. Record atmosphérique : les précipitations
annuelles sont plus abondantes qu’ailleurs dans le Trian¬
gle, ce qui n’empêche pas la moyenne d’ensoleillement
d’atteindre un degré appréciable, avec les conséquences
heureuses que l’on imagine au niveau de l’agriculture...
Il est vrai que le champ magnétique est intense, si l’on en
croit les appareils scientifiques destinés à évaluer ce
champ. Plus nombreux aussi sont les miracles, puisque
les guérisons spontanées se produisent plus souvent à
Lisieux qu’à Lourdes. En fait, la bonne sainte Thérèse
mérite bien la médaille d’or du miracle français ! Et au
temps de sa splendeur, le pèlerinage au Mont-Saint-
Michel procurait une nouvelle santé à plus de monde
encore.

LA REALITE ROSICRUCIENNE

Pour qu’il y ait manifestation active d’une figure géo¬


métrique au profit de l’être humain, il est nécessaire que
soit réalisée une union intime entre la structure magnéti¬
que et l’esprit humain. Et la qualité de cette relation
dépend pour l’essentiel de l’intensité des vibrations spiri¬
tuelles émises par les êtres. Afin d’intensifier au maxi¬
mum ces vibrations et l’échange bénéfique qui s’ensuit,
les hommes ont eu l’excellente idée de se grouper au sein
de “sociétés occultes”, créant ainsi un eggrégore (pensée

74
collective et magique) susceptible de vibrer en suffisance
pour que s’effectue l’indispensable union avec la figure.
L’expérience magnétique n’est certes pas l’ultime raison
d’être de ces groupements, mais elle y joue un rôle fon¬
damental dans la mesure où l’initiation qu’ils offrent est
indissociable du principe d’harmonie entre l’homme et le
corps sur lequel il vit, c’est-à-dire la Terre.
Dès lors, les lieux mégalithiques, les temples et les
cathédrales ne sont rien d’autre que des centrales d’ini¬
tiation à la mesure de l’humain, dont l’emplacement fut
étudié avec soin pour permettre la communion totale des
initiés avec les influx magnétiques de la figure géométri¬
que. A cet égard, les membres de l’ordre rosicrucien ne
peuvent concevoir d’évolution spirituelle en dehors de
l’influence du Triangle Rose-l-Croix, la dite influence
pouvant d’ailleurs être captée à grande distance par le
truchement des axes magnétiques prolongés depuis le
Triangle.

LES GROGNARDS DE LA FORET DE CERISY

A l’instar de l’Etoile de Nantes et ^du Rectangle


Magnétique, le Triangle Rose -F Croix possède un point
focal, ou centre magnétique qui collecte une importante
quantité de courants telluriques et fait figure de cerveau
du corps triangulaire. Ce centre magnétique est situé
dans la forêt de Cerisy, entre Bayeux et Saint-Lô, où se
croisent les bissectrices des angles du Triangle. A égale
distance de ce point central (une dizaine de kms), trois
endroits remarquables rappellent la vocation ésotérique
du lieu : le hameau de la Croix Rouge, un bâtiment
nommé la Commanderie et la commune du Molay pro¬
che du Bois de Molay. Le symbolisme évoqué est on ne
peut plus flagrant ! la croix rouge sur le manteau des
Templiers, ou rose-croix ; le nom donné aux fermes forti-
75
fiées abritant les chevaliers ; le patronyme du dernier
Grand Maître de l’Ordre du Temple...
C’est dans cette forêt qu’ont lieu de temps à autre de
bien étranges phénomènes. Plutôt qu’étrange, nous
devrions dire fantastiques, tant les événements dont nous
avons pris connaissance dépassent la norme du quotidien
banal.
En 1889, un cultivateur de Balleroy se rendant à
Saint-Clair traverse la Forêt de Cerisy. Une brume tenace
l’oblige à mener sa monture au pas sur un sol détrempé et
parsemé d’ornières. Arrivé au milieu de la forêt, notre
homme décèle une présence humaine, renseigné par la
lueur d’un feu et le son d’une voix étouffée. Désireux
d’en savoir plus long sur cette présence, il s’approche de
la lueur, un solide bâton à la main.
Trois hommes sont assis autour du feu, qui fixent les
flammes d’un air hébété. L’un de ces hommes tient un
discours confus auquel ses compagnons ne paraissent pas
prêter la moindre attention. Les vêtements militaires de
ces inconnus mettent le cultivateur en confiance, et pous¬
sant sa monture vers le feu, il salue le trio, engage la con¬
versation, bien que surpris par un détail insolite : ayant
effectué son service militaire quelques années aupara¬
vant, il se souvient fort bien du modèle des uniformes
portés dans l’armée à cette époque, or ces hommes sont
revêtus d’uniformes inconnus de lui, quoique la coupe en
soit familière. Il remarque également ces bonnets à poils
caractéristiques que les soldats ont déposés à même le
sol. Tout à coup méfiant, craignant la présence de sol¬
dats étrangers peut-être hostiles malgré la réponse faite à
son salut dénuée d’accent, il leur demande le nom de leur
ville de casernement. Il lui est répondu que le régiment est
en rase campagne, et l’un des soldats ajoute : “Savez-
vous si les Anglais sont battus?”
Le cultivateur effaré s’exclame qu’il n’est pas au fait
76
d’un conflit entre la France et l’Angleterre, à moins bien
sûr que les Anglais aient débarqué par surprise dans le
courant de la nuit ! Et pourquoi, d’ailleurs, puisque une
paix sans nuage règne entre les deux pays depuis 1815...
C’est maintenant au tour des soldats de s’étonner. Ils
sont convaincus que leur interlocuteur se moque d’eux,
ou essaye de se jouer d’eux, qui sait ?, afin de les livrer à
l’ennemi. En vue de prévenir une éventuelle traîtrise, ils
empoignent leurs armes et couchent le cavalier en joue.
Cris d’indignation de celui-ci, dont l’évidente sincérité ne
manque pas de frapper les soldats. D’autant plus que le
brouillard se lève, qui leur révèle l’anomalie flagrante de
leur situation. Le paysage qui se découvre peu à peu au
travers des arbres ne ressemble en rien à la plaine braban¬
çonne où ils croient encore se trouver ; la mosaïque des
cultures parsemée de bosquets respire le calme le plus
absolu... alors qu’il y a peu, résonnait le grondement du
canon et le fracas des armes, tandis que les restes de
l’Armée Impériale en déroute tentaient de résister aux
coups de butoir assénés par les troupes de Wellington !
Un dialogue confus s’ensuit, au cours duquel chacun
tente d’émettre une opinion. Les questions fusent, mais
les réponses ne contribuent pas à éclaircir le mystère. Au
fait, si ! Mais personne ne veut admettre l’invraisembla¬
ble ; les trois grognards de l’Empereur, participant à la
dernière bataille contre la coalition anglo-prussienne,
assommés par la déflagration d’un boulet de canon, ont été
“transportés” à travers le temps et l’espace, projetés
depuis-Waterloo en 1815 jusqu’à la Forêt de Cerisy en
1889!
‘ On peut aisément concevoir le sentiment de stupeur
qui a frappé ces hommes ! Car cette téléportation dans
l’espace-temps dépassait tout ce que la science de l’épo¬
que eut été capable d’imaginer. Et il faut dire que nos

77
contemporains ressentent la même incompréhension face
à un tel phénomène...
Toujours est-il que notre cultivateur réussit à con¬
vaincre les trois voyageurs du temps. Il les invite à le sui¬
vre, bien décidé à tirer au clair cette affaire dont il ne
mesure pas encore toute l’envergure. Sa conviction quant
à l’authenticité du récit des grognards est loin d’être éta¬
blie, mais il soupçonne quelque mystère susceptible de
lui rapporter un quelconque profit. C’est donc poussé
par l’appat du gain qu’il joue la carte de la confiance,
plutôt que de fuir ces possibles aliénés.
Très excité par sa découverte, il décide d’accompa¬
gner les trois hommes à Saint-Lô. Mais la première con¬
frontation avec la réalité de 1889 se présente rapidement,
sous les traits de deux gendarmes. Notre homme explique
aussitôt la situation aux gens de la maréchaussée, dont le
réflexe est de demander leurs pièces d’identité aux étran¬
ges militaires... Et à ce moment précis, les rescapés de
Waterloo sont victimes d’une première altération au
niveau de l’apparence physique ! Incapables de donner
suite à la requête des gendarmes, ils s’allongent tous trois
contre le talus de la route, leurs membres subitement
paralysés refusant tout service. Puis surviennent les
modifications de l’épiderme, tandis que l’on s’affaire
fébrilement autour d’eux : les visages se parcheminent à
vue d’œil, ainsi que les mains ; les cheveux virent au gris ;
les voix deviennent inaudibles... En quelques minutes,
les grognards vieillissent de plusieurs dizaines d’années...
et meurent ! De leurs corps ne subsiste plus qu’une car¬
casse momifiée sans aucune trace de putréfaction. Ces
extraordinaires cadavres sont prêts à tomber en pous¬
sière !
Dans les poches de leurs uniformes, on trouve quel¬
ques pièces de monnaie, toutes antérieures à 1815, des
lettres aussi, sans grand intérêt, et d’autres objets usuels
tels que pipes, boutons, canifs.

78
Les gendarmes ne transporteront pas les corps à la
caserne. Dès les premières manipulations, les dépouilles
se sont effritées, transformées en poudre impalpable.
Seuls les uniformes constitueront les pièces à conviction
d’une affaire dont le dossier ne verra pas souvent la
lumière du jour, c’est le moins qu’on puisse dire !
Les représentants de l’ordre établissent un rapport,
certes, mais ils n’en reçoivent pas moins l’ordre formel
de garder le secret le plus absolu au sujet de son contenu.
La même semaine, une mutation de service les oblige à
prendre la route de la Provence, et pendant le voyage, un
malencontreux “accident de chasse’’ met un terme à leur
carrière. Le cultivateur n’est pas plus heureux, qui après
avoir reçu le prix de son silence, reçoit un soir la visite
d’un “braconnier” à la gâchette trop rapide... Une fois
disparus les témoins de l’affaire, l’histoire des trois gro¬
gnards ne fait bientôt plus l’objet de commentaires. A la
disparition probablement opportune pour certains des
témoins directs, succède une réorganisation des cadres de
la gendarmerie locale. Des avancements et des augmenta¬
tions de soldes profitent à certains, tandis que d’autres
sont dispersés à travers la métropole. Du dossier de
l’affaire, plus aucune trace ne subsiste.
En 1932 cependant, un heureux concours de circons¬
tances permet à une organisation occulte, le Manteau
Vert, de récupérer une copie du fameux dossier. D autres
documents, joints ultérieurement au dossier, établissent
la preuve du rôle déterminant joué par un groupement
secret dans la manœuvre d’étouffement de l’affaire. La
célèbre Synarchie est évoquée à cette occasion.
Regroupant en son sein politiciens, financiers, ésoté-
ristes aux tendances fascistes avouées, cette mystérieuse
organisation tendrait à s’assurer la doniination du
monde, et cela depuis de nombreuses décennies. Certains
auteurs n’hésitent pas à faire état d’une liaison entre la
Synarchie et le nazisme, sans toutefois avancer de preu-
79
ves définitives. Mais l’influence de cette organisation est
cependant incontestable dans la France de l’entre-deux
guerres, ce qui s’est révélé à l’occasion du scandale de la
Cagoule, complot fasciste mettant en cause de nombreu¬
ses personnalités de l’avant-scène politique française et
internationale. Il faut bien avouer que tout n’est pas rose
dans le monde très secret des sociétés ésotériques. Si
quelques personnalités mènent un combat acharné pour
la sauvegarde de l’humanité, dans les coulisses de l’His¬
toire, il en est d’autres qui n’hésitent pas à sacrifier
l’intérêt des peuples à leur ambition forcenée, voire à
leur folie des grandeurs, sous l’étendard maléfique du
Prince des Ténèbres. Quand les Templiers, les
Rose-I-Croix, et d’autres, luttent pour établir justice et
équité dans un humanité dont l’évolution reste tumul¬
tueuse, des associations d’êtres sans scrupules tentent
d’asservir, de brimer les peuples à quelque prix que ce
soit, et la violence qu’engendre leur action permet ces
paroxysmes d’hystérie collective canalisés par un Hitler
ou un Mussolini, ou encore un Staline, de triste
mémoire.

LES AVENTURIERS DE L’ESPACE-TEMPS

La teneur du dossier récupéré par le Manteau Vert,


bientôt communiqué à un nombre restreint de dignitaires
dans divers ordres initiatiques, suscite un intérêt considé¬
rable et entraîne la mise au point d’un programme
d’étude destiné à approfondir le mystère du Triangle
Rose-f-Croix. Quelques initiés, en relation sans doute
avec le Collège Suprême des Supérieurs Inconnus (1),
révèlent à cette occasion de précieux renseignements par
bribes et morceaux. Survolant par la toute puissance de
leur savoir les ordres initiatiques traditionnels, ils ne se
livrent pas sans quelque hésitation, mais les Officiers du

80
Manteau Vert ne tardent pas à lever un coin du voile.
Une prise de contact directe avec le processus de télépor¬
tation dont les grognards furent les victimes involontai¬
res est réalisée dans le courant de l’année 1934. A deux
reprises, une statuette de bronze se dématérialise à proxi¬
mité de Waterloo, en Belgique, puis réapparaît quelques
instants plus tard, intacte, dans la Forêt de Cerisy.
Mais l’expérience est rapidement interrompue. Quoi¬
que fructueuse en tous points, elle n’en demeure pas
moins dangereuse si l’on en juge par les nombreux acci¬
dents survenus au cours de son déroulement.
L’Officier chargé de diriger le rituel du transfert à
Waterloo meurt à la suite d’une attaque cardiaque à
l’instant précis de la seconde tentative de téléportation de
la statuette. Coïncidence fortuite? Rien n’est moins
sûr !... Un étrange tatouage en forme de croix ansée est
apparu sur le front du cadavre : rides consécutives aux
convulsions, affirment les médecins. Mais le vieux
symbole de la tradition égyptienne est trop nettement
dessiné, et seuls ces doctes savants croient encore à leur
affirmation.
Quant à l’épouse de ce malheureux dignitaire du
Manteau Vert, une crise d’épilepsie la frappe à jamais du
sceau d’une folie incurable. Deux Officiers affectés à la
“réception” des statues en Normandie sont victimes de
la foudre, au même instant mais éloignés l’un de l’autre
d’une centaine de kilomètre...
On comprendra aisément que devant une telle héca¬
tombe, le Manteau Vert préférera désormais se limiter
aux expériences traditionnelles, se contentant de l’acquit
théorique en matière de transport dans l’espace-temps.
L’expérience est néanmoins renouvelée aux Etats-Unis
quelques années plus tard, mais la marine américaine
paiera également un lourd tribut aux forces mystérieuses
de la Quatrième Dimension.
81
Doté de moyens autrement conséquents en fait
d’hommes et de matériel, le gouvernement des Etats-
Unis n’hésita pas à téléporter... un croiseur de guerre et
son équipage au grand complet. L’expérience eut lieu à
Philadelphie, dans le plus grand secret comme l’on s’en
doute. Basée sur le principe d’action des fontaines
magnétiques et de cette curiosité scientifique qui a nom
“ruban de Moebius’’, elle fut effectivement couronnée
de succès dans la mesure où le croiseur se dématérialisa
bel et bien pendant un certain laps de temps... Mais au
retour de ce voyage dans l’espace-temps, la moitié de
l’équipage avait disparu corps et biens, tandis que les
survivants étaient atteints de lésions cérébrales irréversi¬
bles. Tel fut le bilan catastrophique du projet de Phila¬
delphie.
Le Manteau Vert pour sa part évita toute ingérence
volontaire dans les circuits quadridimensionnels et axa
ses recherches dans le sens d’un approfondissement des
techniques occultes “simples’’ : lévitation, action à dis¬
tance par l’esprit, développement des facultés psi (initia¬
tion), télépathie, etc. suivant ainsi à nouveau les lignes de
conduite fondamentales de l’Ordre après une brève
reconnaissance dans un monde parallèle encore trop neuf
pour être parfaitement colonisé. Il n’est pas toujours bon
de vouloir devancer le plan d’évolution mis au point par
la Sur-nature !

L’AXE INITIATIQUE
CERISY-CHARTRES-CITEAUX

L’Ordre du Manteau Vert, agent de liaison entre les


divers ordres initiatiques du monde et groupement
d’expérimentation pratique, a mis au point un procédé
d’initiation fort efficace réservé à quelques heureux pri-
82
vilégiés destinés à détenir des postes-clés dans la hiérar¬
chie du monde occulte.
Certaines techniques mettant en branle les facultés
psi, ou paranormales, ne sont pas à la portée du premier
venu, et il faut avant tout que l’initié possède à fond la
connaissance occulte qui permettra le développement de
ces redoutables facultés. Mais ce savoir ne s’acquiert pas
par la seule lecture de traités, aussi précis soient-ils. Plus
que de nourriture intellectuelle, l’initié a besoin de nour¬
riture spirituelle et mystique pour réaliser la vocation
supranormale. Aussi, à l’instar des druides recherchant
l’union avec les forces occultes qui régissent le monde,
doit-il établir un contact ferme avec cette Quatrième
Dimension que certains nomment Dieu, Diable, Isis ou
Jupiter. Les fontaines magnétiques qui constellent la
Terre deviendront les catalyseurs indispensables, et,
tout comme le croyant pratique l’initiation (mais à un
degré inférieur) au cours de ses visites des lieux sacrés,
l’initié se rendra en un lieu secret où les effluves magnéti¬
ques de la Terre et du Ciel s’harmonisent en provoquant
un effet vibratoire propice à l’éveil des facultés occultes.
La majorité des initiations a lieu dans le périmètre
du Triangle Rose-t-Croix. Après avoir déterminé le
moment idéal grâce à l’astrologie, le Grand Maître de
l’Ordre indique au futur initié l’endroit exact qui con¬
tient les courants magnétiques les plus favorables. En
possession de ces renseignements, le futur initié se rendra
seul à l’endroit convenu après avoir effectué un pèleri¬
nage dont les étapes sont fonction de coordonnées astra¬
les et magnétiques. Là, le Grand Maître en personne et
deux aides prendront en charge le pèlerin, qui n’aura
plus qu’à obéir scrupuleusement aux directives supérieu¬
res.
Un axe magnétique particulier est réservé à ces initia¬
tions de haute valeur. Et cet axe, nous n’hésiterons pas à
83
le qualifier d’épine dorsale du réseau magnétique en
Europe! Qu’on en juge plutôt... Reliant la Forêt de
Cerisy à Chartres, il se prolonge vers le sud-est et passe
exactement par l’abbaye de Cîteaux, où il croise l’impor¬
tant axe Stonehenge-Paris, file vers l’Italie, traverse le
Péloponèse et aboutit en Egypte, non loin des pyramides
initiatiques de Guizeh ! (Figure VIII)
Quand l’on connaît le rapport étroit existant entre la
cathédrale de Chartres et la grande pyramide de Khéops
(cf. “Les mystères de la cathédrale de Chartres”, par
Louis Charpentier), l’on devine l’importance primor¬
diale de cet axe consacré à l’initiation suprême.
Notons en outre que la prolongation vers le nord-
ouest de cet axe Chartres-Cîteaux frôle la pointe supé¬
rieure de l’Etoile de Nantes ; et qu’il croise à Cîteaux le
très important axe Stonehenge-Notre-Dame de Paris,
nous le répétons et y insistons tout particulièrement.
Le futur initié se rend donc à cet endroit situé sur
l’axe Chartres-Cîteaux-Cerisy. Vers minuit, il est enterré
jusqu’au cou, nu et à jeun, dans une terre additionnée
d’huile, d’encens et de sel.
Passé un délai approximatif de trente minutes, pen¬
dant lequel le Grand Maître et ses aides récitent les textes
sacrés, un globe empli de cristaux de pyrite est placé à
quelques centimètres du visage de l’homme enterré. Ces
cristaux de forme pyramidale attireront un maximum de
vibrations, lesquelles une fois condensées en suffisance
provoqueront une décharge magnétique captée aussitôt
par les centres nerveux du “patient”. Celui-ci ne recevra
pas le choc sans quelques dommages puisqu’on
l’emmène alors privé de conscience et partiellement
paralysé, traumatismes dont les séquelles subsisteront
quelques jours encore. Après plusieurs heures de récupé¬
ration, le nouvel initié dirige lui-même la cérémonie
symbolisant son passage dans l’Autre Monde : dès cet

84
Figure VIII

Paris

Clteaux

L’Axe Initiatique

85
instant, il est reconnu “Frère de la Rose + Croix” et
rejoint le cercle restreint de ces super-initiés dont les pou¬
voirs occultes permettent de réaliser maints prodiges.
Durant les mois qui suivent, il se voit confié une pre-
mière tâche de surveillance des périodes d’activité d’un
axe-clé, axe régulateur entre plusieurs figures magnéti¬
ques qui n’est autre que l’un des composants de l’Etoile
de Nantes, soit l’axe Crozon-Chartres prolongé vers
l’Est, vers Domrémy très précisément.
Tout comme l’acupuncteur répartit de manière
rationnelle les énergies vitales dans le corps de son
patient grâce aux points régulateurs qui subissent l’exci¬
tation de l’aiguille d’or ou d’argent, l’initié veille au
dosage précis des courants telluriques dans le corps ter¬
restre.

(1) Le Collège Suprême des Supérieurs Inconnus regroupe une centaine d’initiés à tra¬
vers le monde, dont l’action occulte détermine l’aspect de la démarche historique des
peuples en relation avec les fluctuations des courants magnétiques de la Terre. Cer¬
tains auteurs situent leur base secrète dans l’Agartha, monde souterrain dont les
entrées seraient à découvrir sur un haut-plateau des massifs montagneux du Tibet.

86
CHAPITRE VI

Prodiges dans le Triangle


Rose + Croix

Ainsi donc, les initiés s’évertuent à maîtriser les


vibrations de la Terre pour le plus grand bien de l’Huma¬
nité. Véritables électroniciens de l’occulte, ils s’occupent
à régler constamment une gigantesque centrale d’énergie.
Ils dressent des menhirs, érigent dolmens et cathédrales,
canalisent ces courants qui, laissés aux seules forces
aveugles de la Nature, entraveraient l’évolution des
sociétés. Mais la stabilisation totale de ce réseau est loin
d’être atteinte, et si les manifestations de cette énergie
non encore domptée ne sont pas toujours dramatiques,
elles n’en sont pas moins spectaculaires, voire inquiétan¬
tes.
Les phénomènes étranges qui troublent l’espace-
temps du Triangle Rose -t- Croix ne présentent générale¬
ment aucun caractère négatif, quoique quelques excep¬
tions à cette règle puissent être relevées. On peut dire que
les personnes vivant une rencontre avec les forces conte¬
nues dans le Triangle gardent toute leur vie une
87
empreinte de l’expérience. Soit que leur vie change fon¬
damentalement d’orientation, soit que leur façon de pen¬
ser se modifie, ces personnes ressentent les effets positifs
de la figure de manière durable et concrète. Nous pou¬
vons dire qu’une brève incursion dans les mondes paral¬
lèles du Triangle équivaut à un pèlerinage à Lourdes,
Lisieux, ou Saint-Jacques de Compostelle effectué selon
les règles de l’art. Le bénéficiaire de l’expérience magné¬
tique au sein du Triangle voit donc ses accus psychiques
et physiques se recharger à un niveau optimal, à tel point
qu’on peut affirmer sans crainte que se produit une véri¬
table renaissance.
Les exemples abondent à cet égard, et nous en choisi¬
rons quelques uns qui ne sont peut-être pas les plus repré¬
sentatifs : certains faits sont par trop fantastiques et ne
peuvent être dévoilés sans risque. La relation qui suit
permettra cependant d’apprécier à sa juste valeur
l’extraordinaire Triangle Rose-h Croix et ses fluides
magnétiques exceptionnels...

LE PHOTOGRAPHE DE L’IMPOSSIBLE

A bord de son véhicule, iiKjnsieur V. traverse la Forêt


de Cerisy à la tombée de la nuit... Photographe profes¬
sionnel, il vient d’achever un reportage sur les plages du
débarquement allié à quelques kilomètres au nord de la
Forêt de Cerisy. Accablé de fatigue, il conduit dans un
état de somnolence tel qu’il parvient difficilement à gar¬
der la maîtrise de la direction. Il décide bientôt de s’arrê¬
ter, à bout de force. Après avoir garé l’auto à l’entrée
d’un chemin forestier, il s’allonge sur la banquette
arrière et s’endort...
... Presque aussitôt réveillé par une vibration sourde
mais harmonieuse. Ce bruit de fond incongru dans la
forêt excite la curiosité du photographe. Il ne ressent plus
88
la fatigue, son instinct professionnel prend le pas sur le
sommeil. Il se lève, avance de quelques pas dans le sen¬
tier, s’arrête enfin, tous les sens aux aguets. Il scrute
l’obscurité puis revient sur la route, attiré par un halo de
lumière orangée flottant au-dessus de la cime des arbres.
Malgré la nuit d’encre, il aperçoit alors dans le ciel un
paysage vivement illuminé ainsi qu’une ville, dont les
perspectives déformées dans un plan oblique lui semblent
familières. Pris de vertiges, il chancelle et fait un effort
pour retrouver son équilibre. Le contact froid de la car¬
rosserie lui procure un choc salutaire, et il retrouve assez
de présence d’esprit pour prendre son appareil photogra¬
phique, qu’il charge avec un film ultra-sensible avant de
retourner au milieu de la route.
Le paysage est toujours présent, dont la transparence
laisse apparaître le scintillement des étoiles. Les perspec¬
tives du panorama ne cessent pas de se déformer, tandis
que l’intensité lumineuse du phénomène augmente et
décroît alternativement. Familiarisé avec les conditions
de prise de vue les plus défavorables, le photographe a
tôt fait de cadrer et d’effectuer la mise au point de
l’appareil. Il actionne l’obturateur, réarme pour une
seconde prise de vue... quand disparaît le paysage, rem¬
placé par un visage humain tout aussi gigantesque. Passé
le premier moment de stupeur, il mitraille la scène sans
pour autant perdre de vue les détails de l’apparition.
Cette tête chevelue et barbue est particulièrement
expressive. Les lèvres bougent... néanmoins, le son des
paroles reste inaudible. Monsieur V. cesse un instant de
se comporter en professionnel seulement préoccupé par
la “mise en boîte” de l’événement. Il parle à son tour, et
demande à l’apparition de lui révéler son identité. Le
personnage céleste interrompt son monologue, et fixe
monsieur V. avec intensité. Puis ses lèvres remuent à
nouveau, délivrant un nouveau message, que le photo¬
graphe ne comprend toujours pas.
89
La vibration sourde qui n’a cessé de résonner depuis
le début du phénomène s’amplifie tout à coup, et décroît
aussi vite avant de disparaître. Le visage s’efface, la forêt
redevenue silencieuse est à nouveau absorbée par la nuit.
Monsieur V. s’attarde encore quelques minutes et essaye
de recueillir un indice, lorsque la fatigue survient une fois
encore qui l’oblige à dormir d’un sommeil profond. Il
repart à l’aube avec le film de son étrange rencontre.
Ce film, développé le jour même, révèle une particularité
pour le moins curieuse. Les images enregistrées sur la
pellicule sont nettes, mais dépourvues de couleurs ! Mon¬
sieur V. croit tout d’abord avoir chargé l’appareil avec
un film noir et blanc par erreur, mais la boîte vide de la
cartouche utilisée permet d’établir avec certitude qu’il
s’agit bien d’un film pour diapositives couleurs.
Par un concours de circonstances assez extraordi¬
naire, monsieur V. est alors mis en contact avec un mem¬
bre de ce même ordre du Manteau Vert, qui lui conseille
de projeter les diapositives sur une feuille de papier
enduite d’une fine couche de pyrite réduite en poussière.
Et c’est le miracle ! La pellicule “noir et blanc” restitue
une image colorée dans les tons orangés tels que les a vus
monsieur V. lors de la manifestation supra-normale de la
Forêt de Cerisy.
Est-ce l’exposition répétée des diapositives à l’intense
chaleur de la lampe du projecteur, ou quelque cause
inconnue qui provoqua la rapide altération de la pelli¬
cule ? Les prises de vue originales du phénomène de la
Forêt de Cerisy se sont dégradées jusqu’à en devenir inu¬
tilisables, et les copies tirées à partir de ces deriiières con¬
naissent bientôt le même sort. Ce qu’aucune théorie chi¬
mique ou photographique ne justifie par ailleurs !
Pour ce qui est de la suite de ces événements, voyons
à quel point les courants magnétiques ont favorisé mon¬
sieur V... Au cours des mois qui suivent, monsieur V.

90
connaît une période d’intense activité onirique. Chaque
nuit, un rêve toujours identique traverse son sommeil :
un château en ruine, un sentier envahi par les ronces, une
porte basse qui donne accès à une salle remplie d’objets
précieux... Intrigué par la persistance du rêve, le photo¬
graphe se documente et finit par retrouver “son” châ¬
teau dans la réalité. En effet, au fond d’une forêt ven¬
déenne s’élèvent les ruines d’une forteresse médiévale qui
ressemble à s’y méprendre au sujet principal du rêve de
V. Encouragé par cette “coïncidence”, V. se procure un
détecteur de métaux et se rend sur place afin de fouiller le
moindre recoin aux alentours des ruines. Après une
semaine de recherches, le détecteur émet un signal révéla¬
teur d’une importante masse métallique enfouie dans le
sol. V. commence à creuser... et met à jour un fabuleux
trésor composé de statuettes d’or massif, de pièces de
monnaie en quantité, de bijoux et d’objets usuels réalisés
en cuivre ou en argent !

OBJETS VOLANTS NON IDENTIFIES ?

La confrontation de l’homme avec le mystère peut


prendre les formes les plus diverses, de la manifestation
quasi-impalpable à l’intrusion dans le champ de cons¬
cience d’entités dont nous n’oserions dire qu’elles relè¬
vent purement et simplement du délire imaginatif. Les
apparitions, diaboliques ou angéliques, font partie inté¬
grante de notre évolution, sur le plan personnel et parfois
même sur le plan historique. Qu’aurait été Jeanne d Arc
sans ses visions, et qu’aurait été la France sans Jeanne
d’Arc ? Nous savons que les “visiteurs” de la Quatrième
Dimension arrivent à nous par le canal des points forts
du réseau magnétique. L’énergie bouillonnante des fon¬
taines magnétiques y pourvoit a suffisance, les visionnai¬
res en ont maintes fois fait l’expérience. Mais que penser
91
lorsque s’immiscent en notre galerie du fantastique,
insaisissables, ces extraordinaires objets volants non
identifiés dont la presse rapporte les apparitions périodi¬
ques? “Soucoupes volantes” qui n’hésitent pas à suivre
les parcours initiatiques des druides...
Il y a quelques années, l’on eut l’occasion d’établir
avec précision l’itinéraire de l’un de ces visiteurs du ciel,
dans l’espace aérien français. Apparu à Crozon, soit
l’extrémité nord-ouest de l’Etoile de Nantes, l’ovni se
dirigea vers Cîteaux, et là, obliquant à 60°, rallia Reims
avant de disparaître. La coïncidence est trop singulière
pour que l’on puisse parler de hasard dans le choix de
cette trajectoire. Trois lieux sacrés parmi les plus impor¬
tants, reliés entre eux par un angle de 60° (les axes se
croisant à 60° sont également présents au sein de l’Etoile
de Nantes)... voilà qui laisse rêveur quant aux motiva¬
tions des occupants de cette nef cosmique ! Dans quel but
les extra-terrestres ont-ils suivi ce tracé magnétique?
Ont-ils connaissance des particularités magnétiques de
notre planète ? Des réponses définitives à ces questions
n’existent pas encore, malheureusement. Mais en atten¬
dant que le mystère soit révélé, passons en revue quel¬
ques cas singuliers dans le cadre de notre étude du
Triangle Rose-l-Croix.

En 1956, trois ovnis survolent à grande vitesse l’axe


Forêt de Cerisy-Chartres-Cîteaux. Au passage de Char¬
tres, ils croisent une autre formation en provenance de
Crozon, dans l’axe Crozon-Chartres-Domrémy. Les
deux groupes de soucoupes s’arrêtent respectivement au-
dessus de Cîteaux et au-dessus de Domrémy, pendant un
laps de temps assez court, et disparaissent. Après leur
disparition, les animaux domestiques des deux régions
concernées commettent tout à coup des agissements con¬
traires au bon sens. Les chiens hurlent à la mort trois
jours d’affilée, refusent toute nourriture, deviennent
92
dangereux même. Les vaches laitières refusent de se lais¬
ser approcher à l’heure de la traite, malgré la douleur
qu’engendre leur pis hypertrophié. Tant chez les ani¬
maux que chez les humains, plusieurs naissances avant
terme mettent de nombreuses vies en danger, sans
qu’aucune explication scientifique plausible en établisse
la cause. Enfin, de nombreuses personnes rapportent en
quantité anormale des témoignages relatifs aux phéno¬
mènes de hantises... Une dame prétend avoir reçu la
visite du Christ au moment même du passage des ovnis.
Coïncidence extraordinaire, cette brave femme gagne
une petite fortune au tiercé dès le lendemain, “grâce aux
conseils de son saint visiteur’’ affirme-t-elle.
En période d’intense activité magnétique, les reve¬
nants hantent plus volontiers les vivants, semble-t-il. Les
prémonitions, accompagnées ou non d’hallucinations à
caractère mystique, sont tout aussi fréquentes pendant
ces mêmes périodes. Quel rapport existe-t-il entre ces
phénomènes et l’entrée en scène des ovnis ?
La réponse est simple, croyons-nous. Les. phénomè¬
nes de hantise, les prémonitions et autres manifestations
du surnaturel dépendent de l’intensité du magnétisme
terrestre les ovnis, ou du moins leurs occupants, recher¬
chent la proximité des fontaines magnétiques au cours de
leur période de pleine activité (pour une raison qui nous
échappe toutefois)... Il en résulte une superposition dans
le temps et dans l’espace de deux catégories distinctes
d’événements, le surnaturel et les ovnis, dont on ne peut
dire qu’ils influent l’un sur l’autre malgré les apparences.
Ce qui n’empêche pas d’ailleurs l’influence propre du
champ magnétique dégagé par l’ovni, qui provoquera
évidemment quelques perturbations supplémentaires à la
surface de la Terre.
Nous ne nous étonnerons pas de savoir que les ovni-
nautes” recherchent volontiers la proximité des effluves
93
magnétiques positives. Nos congénères terrestres en ont
fait de même pendant des millénaires sans discontinuer !
Et ces étranges visiteurs connaissent bien les particu¬
larités du réseau magnétique terrestre...
En 1953, trois ovnis s’immobilisent dans un ciel sans
nuages. Deux d’entre eux stationnent au-dessus de la
Manche, tandis que le troisième se place à la verticale de
Poitiers. Les trois appareils forment ainsi un magnifique
triangle qui, se superposant au Triangle Rose-l-Croix, le
complètent et le transforment en une étoile à six bran¬
ches : l’un des triangles de l’étoile étant au sol, (Carnac-
Stonehenge-Paris), l’autre étant dans les airs. Deux côtés
du triangle aérien se rejoignent à proximité de Poitiers
donc, où ils croisent l’axe Stonehenge-Forêt de Cerisy-
Toulouse. L’un de ces deux côtés passe également par le
Neubourg.

Après une immobilisation de quelques minutes, les


ovnis se mettent en mouvement et, à une vitesse vertigi¬
neuse, se dirigent tous trois vers le centre du Triangle
Rose + Croix. A la verticale de la Forêt de Cerisy, ils
effectuent un changement de direction à 90° et grimpent
à une allure folle vers l’immensité stellaire. Dans les
jours qui suivent, et toujours dans le périmètre du Trian¬
gle Rose + Croix, quatorze enfants atteints de poliomyé¬
lite retrouvent l’usage de leurs membres ; trois cancers du
sein, deux cancers de la matrice, six cancers des poumons
frappant des personnes d’âges divers se résorbent totale¬
ment et définitivement ; deux chutes de plusieurs dizaines
de mètres provoquent... de banales écorchures aux
genoux ; Lisieux connait une dizaine de cas miraculeux ; etc.

Un mois plus tard, trois ovnis exécutent un ballet


aérien identique au précédent, qu’ils agrémentent cette
fois d’un véritable spectacle de son et lumière au-dessus
de la Forêt de Cerisy : clignotements multicolores, vibra-
94
lions sonores, traînées lumineuses spiraloïdes, etc. Ce
soir-là, le Christ “apparait” à une trentaine de person¬
nes, à la même minute. Un radiesthésiste découvre un
trésor romain dont la valeur est estimée à trois milliards
d’anciens francs... à proximité du lieu dit la Rue Dorée,
dans la Forêt de Cerisy !

LES BOULES DE FEU DU TEMPS JADIS...

Les observations d’objets volants non identifiés ne


datent pas d’hier, loin s’en faut. Avant que ne se répande
la nouvelle du vol historique des frères Whrigt à bord de
leur “coucou” de fortune, les gens peu préparés à l’idée
du voyage aérien refusaient sans doute de croire à une vie
extra-terrestre, mais enregistraient néanmoins d’étranges
phénomènes célestes nommés par eux “boules de feu”,
etc., dont la parenté avec nos modernes ovnis est indé¬
niable. Et le passage de ces “boules de feu” coïncidait
fort souvent avec une recrudescence du magnétisme
local, et par là-même des phénomènes paranormaux.
Un soir d’automne de l’an 1723, un jeune berger
aperçoit à l’horizon une boule de feu qu’il prend tout
d’abord pour un lever 'de soleil ! Effaré, soupçonnant
quelque sortilège démoniaque, il rassemble en hâte les
bêtes de son troupeau et réitère signes de croix et prières
afin d’écarter la mauvaise influence du signe diabolique.
Avant qu’il n’ait eu la possibilité de se sauver, la boule
incandescente atteint maintenant de telles proportions
qu’elle contiendrait aisément l’église du village voisin.
Cloué sur place, le berger voit l’objet volant le survoler et
disparaître à l’horizon en un éclair. Les bêtes excitees
s’égaillent en tous sens, se perdent dans la nature, et leur
gardien stupéfait et en état quasi somnambulique retourne
seul vers la ferme de son patron. Il y raconte son aventure.
95
mais le fermier soupçonne une supercherie montée dans
le but de se faire pardonner la perte du troupeau.
Toujours est-il que dans le courant de la nuit, le jeune
homme est pris de malaises ; son état s’aggrave rapide¬
ment et il s’évanouit plusieurs fois malgré les soins prodi¬
gués par sa patronne. Plongé tout d’abord dans une
prostration totale, il passe au délire incohérent, répète
des mots sans suite, gesticule, se roule sur le sol, et ni les
prières ni l’eau bénite (car on finit par le croire possédé)
ne suffisent à lui faire retrouver ses esprits. Tous les soins
se révélant vains, on décide de faire appel au médecin,
lequel se rend au chevet du malade à l’aube.
L’homme de science fait alors ingurgiter du lauda¬
num au malheureux, qui se calme enfin. Une saignée est
pratiquée, ce qui a évidemment pour effet d’affaiblir
encore le malade, mais aussi de le rendre docile et de
réduire la crise. Sous l’influence du narcotique, le délire en¬
fin canalisé devient cohérent. Un flot de paroles sort encore
de la bouche du berger, mais il est tout à coup compré¬
hensible... pour le médecin tout au moins, le seul à
reconnaître les mots latins qu’articule son patient. Sur¬
prise totale pour la petite assemblée réunie autour du lit
après la révélation que fait le médecin ! On ne pratique
guère en ce coin de campagne cette langue réservée aux
savants et au clergé, et il est à peu près inconcevable que
ce berger ignorant manie avec une telle aisance un voca¬
bulaire dont il n’entendait rien quelques heures aupara¬
vant. Et plus, ne voilà-t-il pas qu’après avoir étonné
grâce à un savoir linguistique inattendu, le berger évoque
des faits historiques auxquels il se prétend mêlé? Faits
antérieurs à sa naissance !
Le souvenir de l’Inquisition est encore vivace, et le
fermier s’inquiète fort de la présence sous son toit de cet
être manifestement possédé par quelque influence téné¬
breuse. On parle de faire appel à un exorciseur, mais le
médecin, frappé par la précisions des renseignements

96
fournis par le malade, parvient à rassurer et à convaincre
du caractère bénin de la crise. Il presse de questions le
berger, en latin donc puisque cette langue semble bien
être momentanément l’unique véhicule de la pensée du
jeune homme. L’interrogatoire se poursuit pendant près
d’une heure, jusqu’au moment où le corps du berger est
animé d’inquiétants soubresauts. Une nouvelle dose de
laudanum est administrée sans grand effet. Les convul¬
sions s’amplifient, atteignent un paroxysme, décroissent
tout à coup jusqu’à l’immobilisation totale des membres.
Le médecin constate alors le décès du berger, tandis que
l’assistance horrifiée mais aussi soulagée continue à prier
de toutes ses forces. Et l’affaire s’arrête là, car l’avisé
praticien sait le danger qu’il y a de répandre certaines his¬
toires. Les fumées des bûchers ne sont pas encore tout à
fait dissipées en ce début du XIIL siècle, et les affaires de
sorcellerie émeuvent toujours une population sensible à
l’idée des tourments de l’enfer dont la menace le clergé.
Le médecin réussit à faire observer un secret absolu sur
cette affaire, qu’il confie cependant à sa descendance
grâce à un cahier de notes bien détaillées. Ces notes qui
nous sont parvenues révèlent le lien existant entre le plus
fabuleux cas de la carrière de leur auteur et une affaire
dont l’histoire a enregistré le triste souvenir : le procès
d’Urbain Grandier, cüré de Loudun, accusé d’avoir jete
dans la possession démoniaque les religieuses de Lou¬
dun, et brûlé vif en 1634.
Avant de poursuivre notre récit, ouvrons une paren¬
thèse et situons les lieux qui virent se dérouler les événe¬
ments relatés. La ferme où mourut le jeune berger, dis¬
parue depuis, se situait sur l’axe Stonehenge-Foret de
Cerisy, à quelques kilomètres à l’est de Mayenne. Cet axe
qui partage le Triangle Rose + Croix en deux parties éga¬
les se prolonge vers la célèbre abbaye bénédictine de
Solesmes, puis vers Poitiers où il opère une jonction avec
l’Etoile de Nantes. Or ce maître-axe passe également,
97
entre Solesmes et Poitiers, à Loudun... au croisement
de l’axe Cîteaux-Bourges ! Toujours les mêmes noms
sacrés, qui reviennent avec entêtement oserions-nous
dire, pour signaler aux hommes les rapports occultes qui
les lient entre eux. Une douzaine de noms, toujours les
mêmes, dont la disposition occulte démontre bien
l’absence du hasard... (Figure IX)
Or donc, un procès retentissant eut lieu en cette ville
de Loudun, procès mettant en cause un membre du
clergé accusé de sorcellerie. Qu’Urbain Grandier ait réel¬
lement tenté d’envoûter quelques unes de ses sœurs en
Jésus Christ, personne ne peut le prétendre de manière
formelle. Qu’il y ait eu, par contre, manifestations sur¬
naturelles, nous ne pouvons en douter : des religieuses
s’exprimant tout à coup en langue étrangère qu’elles ne
sont pas sensées connaître, et manifestant des attitudes
qui démontrent la présence de pouvoirs paranormaux,
voilà des faits qui parlent d’eux-mêmes. Certains d’avoir
décelé l’influence maléfique de Grandier, les docteurs de
l’université de Montpellier quéris en cette affaire,
appuyant leur verdict d’un passage du Rituel Romain qui
déclare “signe de possession démoniaque le fait de parler
ou de comprendre une langue qu’on ne connaît point”
(ignosta lingua loqui plurimis verbis vel loquentem intel-
ligere) ; n’hésitèrent pas à envoyer le malheureux curé de
Loudun au bûcher ! Bel exemple d’un manque de discer¬
nement fatal au condamné.
Grandier s’était-il livré à des actes patents de sorcelle¬
rie? Ou doit-on plutôt chercher la solution de l’énigme
au niveau d’une manifestation du réseau magnétique,
auquel cas les religieuses, dotées d’une hypersensibilité
collective accentuée, auraient été branchées sur une pous¬
sée du magnétisme d’autant plus active que Loudun est
situé au croisement de deux axes importants, la consé¬
quence étant la naissance d’un halo psychique, un eggré-
gore en somme, dont la force dynamique contribua à exa-
98
99
cerber les obsessions des possédées dirigées vers leur
curé? La Très Sainte Inquisition ne s’embarrassa pas
néanmoins de ces subtiles nuances, préférant mettre à
jour quelque diablerie et assouvir son besoin d’expia¬
tions forcées et de destruction sous la protection de
Rome.
Mais ce que les moines chargés de démontrer la cul¬
pabilité de Grandier ne pouvaient prévoir, dans leur hâte
d’extirper au plus profond les racines du Mal, c’est que
l’âme de leur victime échapperait à leur justice aveugle. A
défaut de choir dans les abîmes infernaux, ce qui eut
d’ailleurs été fort injuste, l’âme d’Urbain Grandier
trouva refuge, si l’on puit dire, dans le corps d’un
modeste berger vivant dans les environs de Mayenne ! Du
moins, tout porte à le croire. Comment expliquer autre¬
ment l’hallucinante précision des détails du procès dans
la narration faite au médecin par le moribond victime lui
aussi d’un fabuleux court-circuit magnétique? Non con¬
tent de se prétendre Urbain Grandier en personne, le ber¬
ger cite des épisodes de la vie du curé dont il ne pouvait
en aucun cas avoir connaissance ! On comprendra aisé¬
ment la prudence du médecin refusant toute divulgation
prématurée de cette affaire, malgré l’attitude moins
intransigeante du clergé à cette époque.
Sommes-nous en présence d’un cas de réincarnation
pur et simple en relation avec l’activité magnétique ter¬
restre? Hypothèse séduisante, certes, mais dans la
mesure où nous l’admettrions, il serait nécessaire d’en
nuancer la conclusion.
Il existe en effet une corrélation évidente entre ce cas
de réincarnation et la vision de Scarborough à Stone-
henge. Ainsi que nous 1 avions laisse entendre à ce pro¬
pos, il est certain que les vibrations provoquées par les
fontaines et axes magnétiques sont à même de capter,
d’enregistrer et de restituer les événements de l’histoire
humaine, constituant ainsi les chapitres de ces fameuses
100
archives akhashiques mentionnées par les Rose + Croix.
La proximité d’une fontaine magnétique n’est pas indis¬
pensable pour que se manifeste un souvenir de l’Histoire,
mais il est aussi vrai que le souvenir en question se mani¬
festera avec d’autant plus de vigueur que la source des
vibrations sera proche et marquée par des coordonnées
occultes révélatrices. Et dans le cas qui nous occupe, les
conditions requises pour une amplification maximale du
phénomène sont présentes : axe Stonehenge-Forêt de
Cerisy-Solesmes-Poitiers, axe Cîteaux-Bourges-Nantes...
. Le passage des ovnis-boules de feu signala donc la subite
effervescence magnétique aux conséquences que l’on
sait.

101
/
CHAPITRE VII

L’eau, le feu,
l’air et la terre...

Vers la fin de la première moitié du XVL siècle, le site


historique et religieux de Carnac est le siège de sabbats
“agrémentés” de sacrifices humains. Dans le plus grand
secret, les adeptes de Satan se réunissent afin de convier
leur Maître Suprême à assister à l’exécution rituelle de
jeunes enfants rachetés à prix d’or à des bohémiens de
passage, à des familles pauvres ou aux pirates trafi¬
quants d’esclaves.
A l’occasion d’une telle cérémonie, alors que le sacri¬
ficateur est prêt à plonger une lame dans la gorge de sa
victime, un violent orage se déchaîne qui oblige sorciers
et sorcières à surseoir provisoirement à leurs projets
odieux. Profitant de la retraite désordonnée de ses bour¬
reaux, l’enfant réussit à s’échapper et à se réfugier dans
la cure d’un village voisin.
Grâce aux renseignements très précis qu’il fournit
aux gardes du roy, la plupart des participants du sabbat
sont bientôt identifiés et arrêtés. Cinq d’entre eux péris-
103
sent sous la torture et les survivants, condamnés au
bûcher, sont emmenés sous bonne garde à la prison de
Vannes pour y attendre l’heure du supplice. Mais chemin
faisant, l’apparition de deux boules de feu “tout droit
surgies de l’Enfer’’ permet aux prisonniers de fausser
compagnie à leur escorte. Malgré les battues organisées
à travers le pays, les fugitifs demeurent introuvables, et
les autorités doivent se contenter de faire pratiquer un
exorcisme symbolique sur les lieux du sabbat.
Mais au moment même où l’exorciseur prononce la
prière destinée à chasser l’Esprit du Mal, les fidèles réu¬
nis autour de lui assistent à l’embrasement d’une ferme
toute proche, qui n’est autre que le domicile de l’un des
sorciers. Incendie inexplicable, à moins que l’un des sol¬
dats chargés de la garde de cette bâtisse ait pris l’initia¬
tive de faire justice d’une manière bien personnelle,
hypothèse peu concluante sommes toutes.
L’exorciseur et ses assistants entendent alors des cris et
des gémissements dont la provenance n’est point dou¬
teuse : le brasier ardent recèle quelque vie en bref sursis...
non point celle d’un garde, mais sans doute celle d’un ou
de plusieurs sorciers ! Quelques instants plus tard, l’on
vient annoncer aux villageois la découverte sur la plage
de corps carbonisés et de diverses amulettes maudites
confirmant l’identité de leurs propriétaires.

ETRANGES EXPLOSIONS MARINES

Plus près de nous, en 1956, quatre vacanciers font la


connaissance à leur corps défendant des particularités
magnétiques du Triangle Rose 4 Croix. Au retour d’une
-

longue promenade en mer à bord d’un petit voilier


dépourvu de moteur, ces amateurs de voile et marins de
fortune jugeant que le temps devient incertain, décident
de se rapprocher de la côte afin de débarquer dans une
104
anse proche de Saint-Brieuc. A quelque distance de cette
anse, le côté ou axe Stonehenge-Carnac du Triangle
Rose + Croix quitte l’océan et entre en terre bretonne, et
le point de passage entre terre et eau occasionne générale¬
ment de violents tourbillons magnétiques dont nos
vacanciers vont bientôt connaître les effets.
Le vent se lève et la mer devient houleuse, à tel point
que l’esquif manque de chavirer à maintes reprises.
Déroutés par ce brusque déferlement des éléments en
colère, les quatres hommes maintiennent vaille que vaille
cap sur terre tandis qu’un rideau de pluie rend la visibi¬
lité quasi-nulle. Aveuglés par ce gigantesque mur d’eau
tombant du ciel, ils n’ont bientôt plus d’autre ressource
que de se diriger à la boussole. Le barreur réussit un
temps à naviguer vers le sud, jusqu’au moment où
l’aiguille de la boussole s’affole et devient inutilisable. A
ce moment précis, le voilier pénètre dans une zone de
calme plat ! Au-dessus d’une mer d’huile, un pâle soleil
perce une couche nuageuse presque dissipée, et cette
étrangeté météorologique ne manque pas de surprendre
les navigateurs.
Mais il y a plus étonnant encore. La zone de calme est
limitée par un cercle de deux ou trois cents mètres de dia¬
mètre, et au-delà de cette limite, la tempête continue de
faire rage ! Privé de vent, le voilier s’immobilise, déri¬
vant ensuite vers le centre de la zone d’accalmie. Puis,
une vibration sourde éveille l’attention des quatre hom¬
mes, et subitement, la mer se soulève et une explosion
assourdissante précède la formation d’une trombe d eau
colossale. Une bulle de gaz démesurée vient d’éclater à la
surface de la mer, qui provoque aussitôt un raz-de-marée
dont les occupants du voilier ne réchappent que par
miracle. Puis, tout redevient comme avant : pluie, vent
violent, vagues énormes qui dirigent le voilier vers la
côte.
105
Ce mystérieux phénomène qui se manifeste en
d’autres endroits dans le monde mérite bien que l’on s’y
attarde...
Récemment, les autorités maritimes américaines se
sont inquiétées d’une série d’explosions signalées au
large des côtes des Etats-Unis. Soit par manque d’infor¬
mations, soit par manœuvre économique et politique, les
Américains mirent ces explosions sur le compte de l’avion
Concorde dont l’on sait que la vitesse élevée provoque
des ondes sonores considérables. Mais les premières
explosions enregistrées étant antérieures à la mise en ser¬
vice du Concorde, ainsi que l’on s’en rendit bientôt
compte, l’on dut chercher ailleurs les causes du phéno¬
mène. Une publication relativement ancienne puisque
datée de la fin du XIX^ siècle contribua de façon notable
à l’éclaircissement du mystère.
Sous le titre “Les hoquets de mer, ou mist-poufs’’
(Librairie Militaire de L. Baudouin - 1897, extrait de la
Revue Maritime - décembre 1896), une étude détaillée
réalisée par deux savants belges, MM. Van den Broeck et
van Mierlo, précise entre autre que le phénomène
dépasse largement les limites des côtes américaines. En
effet (nous reprenons maintenant les termes de l’article),
“plusieurs personnes ont remarqué, tant au bord de la mer
du Nord que dans les plaines de la partie orientale de la
Basse Belgique, des détonations sourdes, lointaines, brèves
et sans roulement, se produisant isolément ou par séries
répétées...’’. Plus loin, le texte nous apprend que le
chancelier Bacon (1561-1626) avait déjà remarqué le
mystérieux phénomène et celui-ci était connu en Lor¬
raine. Et... “c’est dans le Golfe du Bengale que les ana¬
logies les plus frappantes se produisent avec les détona¬
tions...” Un savant indigène hindou attira l’attention en
1867 sur les bruits appelés “Barisal Guns” et, après exa¬
men attentif des régions du Gange et du Brahmapoutre,
on conclut, à la Société du Bengale à Calcutta, que ces
106
bruits pouvaient être dus à des causes souterraines trou¬
vant leur origine dans des tassements infiniment petits
des couches sédimentaires les unes sur les autres ou dans
des micro-séismes”.
“Hoquets de mer” dus à des tassements géologiques,
à des micro-séismes ou à l’explosion de grandes bulles de
méthane (théorie moderne), ou les trois simultanément...
il n’en demeure pas moins qu’ils sont circonscrits dans
certaines zones bien délimitées, autrement dit, dans des
triangles magnétiques similaires au Triangle
Rose-I-Croix. Dans le Golfe du Bengale, en Belgique et
ailleurs, de tels triangles existent à l’intérieur desquels se
produisent ces mystérieuses explosions. Et qu’elles soient
marines où même terrestres, ces explosions sont toujours
la résultante d’une modification vibratoire importante
dans le réseau magnétique. Nous avons vérifié un ensem¬
ble de cas et les résultats de notre recherche s averent
probants, démontrant sans nul doute la validité de cette
affirmation.
Le célèbre Triangle des Bermudes lui-meme
n’échappe pas à cette règle !
Le Triangle Rose + Croix, pour sa part, vient
en tête de liste pour ce qui est de la fréquence de ces
explosions dans l’aire géographique européenne Nous
nous abstiendrons cependant d’établir un releve detail e
à ce sujet sous peine d’y consacrer une trop importante
part de cet ouvrage.

VOYAGE DANS LE TEMPS


AU CENTRE ROSICRUCIEN AMORC

En visite au château d’Omonville (le Neubourg),


siège actuel de l’Ordre Rosicrucien AMORC, monsieur
Z photographie sous différents angles le majestueux édi¬
fice qui abrite les secrets mystiques dont bénéficient les
membres de l’Ordre. En présence de la pellicule develop-
107
pée, Z. a la surprise de constater que la totalité des vues,
excellentes au demeurant, comportent une surimpression
chaque fois identique. En effet, sur les murs du château
se détache l’image transparente d’un personnage vêtu
d’une ample robe blanche, le front ceint d’un bandeau de
couleur pourpre. Sur l’une des photos, le personnage
tient à la main une serpe qu’il semble élever vers quelque
arbre invisible.

Habitué aux manifestations paranormales, Z. ne se


trouble guère et entreprend aussitôt de consulter divers
ouvrages historiques peu répandus dans le public. Sa con¬
viction est vite établie que le “druide” reproduit sur tou¬
tes les photos du château a réellement existé, et qu’il offi¬
ciait aux alentours de l’an 100 avant Jésus-Christ dans le
voisinage immédiat du site d’Omonville. Fort de cet
acquit, Z. prépare un rituel destiné à capter l’essence ani-
mique du mage par le truchement des “archives akhashi-
ques ’. Opération qui réussit au-delà de toute espérance
puisqu’il reçoit bientôt la visite nocturne du druide. Un
cycle de rêves très précis, dont l’acteur principal est tou¬
jours ce druide, lui apporte l’approfondissement sou¬
haité de l’énigme des mystérieuses surimpressions.
Il apprend ainsi, et ce fait est confirmé par les digni¬
taires des ordres druidiques contemporains (voir les
ouvrages de Paul Bouchet), que le Christ aurait effectué
un “stage” initiatique en Gaule, accueilli par les druides
comme le Messie annoncé par la Tradition Celte ; car il
faut savoir que l’annonce de la venue d’un Sauveur divin
incarné constituait également la Pierre Angulaire des
théories mystiques de l’Occident celtique ! Et cette visite
du Christ en nos contrées explique assez la rapide abdica¬
tion du celticisme devant le christianisme dès le début de
notre ère. C’est que les druides avaient conscience de la
nécessité de faire place au Nouveau Message de Jésus,
nouvelle étape indispensable du processus d’initiation
108
des populations européennes. Le monachisme issu des
premières congrégations mystiques réunies autour des
ermites du désert s’employa alors à répandre la Nouvelle
Doctrine, synthèse admirable des Paroles Bibliques et de
la tradition orale des druides, créant ces monastères célè¬
bres qui, en dehors de l’influence déjà pernicieuse des
pontifes romains, constitueront les pôles d’une philoso¬
phie d’avant-garde en Europe.
Sous l’impulsion de saint Benoît d’abord, de saint
Bernard ensuite, ces moines, véritables fils spirituels des
druides et des Frères Esséniens de Jésus, garantiront la
mise en place d’une structure initiatique valable, jusqu’à
ce que Philippe le Bel et le pape maudit Clément V met¬
tent un terme momentané à la Queste de ces Apôtres
Eternels. Les Templiers, bafoués et pourchassés, confiè¬
rent à ce moment leur Savoir aux loges rosicrusiennes
récemment créées en vue du grand bouleversement de
1314. Comme l’on peut s’en apercevoir, la Providence
avait assuré la filiation entre l’Ordre du Temple, ses
prédécesseurs qui sont les druides, le Christ et plus loin
encore les Atlantes.
Il va sans dire que nous déconsidérons l’Eglise Catho¬
lique Romaine en tant que dépositaires des traditions ini¬
tiatiques et religieuses authentiques ! Moines et clergé
séculier ne sont pas pareils.
Ainsi donc, la filiation initiatique celte et chrétienne
fut assurée par ces loges rosicruciennes qui, après une
longue période d’absolue discrétion, donneront nais¬
sance à l’Ordre Rosicrucien AMORC, et l’axe magnéti¬
que Clairvaux-Villeneuve Saint Georges-le Neubourg
(Omonville) y apporte éclatante confirmation !
Soit dit par parenthèses, l’Ordre Rosicrucien
AMORC ne détient pas à lui-seul l’apanage de la con¬
naissance initiatique léguée par les Templiers. Sans pren¬
dre en considération les divers pseudo-ordres du Temple

109
qui ont vu le jour au hasard des besoins matériels de
quelques charlatans dépourvus de scrupules, nous cite¬
rons une résurgence templière digne de ce nom regrou¬
pant un nombre restreint d’élus qui obéissent toujours à
la dure Règle promulguée par saint Bernard : l’Ordre
Souverain du Temple Solaire, créé le 12 juin 1952 au châ¬
teau d’Arginy (là-même où fut fondé l’Ordre du Temple
en 1118), et perpétuant la grande tradition templière sous
la haute protection du prince de Monaco. La maison-
mère de cet Ordre se trouve à Villié-Morgon, dans le
Rhône, tenue à la Commanderie de Saint-Jean-le-
Baptiste.
Le druide apparu à monsieur Z. annonce donc un
symbolisme particulièrement évident, qui relie de
manière très exacte les divers courants mystiques dont est
issu l’Ordre Rosicrucien contemporain.
Et pour prouver une fois de plus, s’il en était encore
besoin, l’existence d’une relation occulte authentique
entre les diverses émanations de la Tradition Initiatique,
relation qui démontrerait leur valeur et leur importance,
introduisons maintenant un .axe magnétique hautement
révélateur puisqu’il associe celtisme, rosicrucianisme et
templiérisme : l’axe Stonehenge-Le Neubourg-Arginy !
La capitale religieuse du celtisme, le siège de la
Rose-h Croix contemporaine et le lieu de fondation de
l’Ordre du Temple !!!
Sur une même ligne droite !... Mais quittons mainte¬
nant l’histoire souterraine des peuples et revenons au
fantastique quotidien de notre planète.

AUTOMOBILISTE MIRACULE
SUR LA DEPARTEMENTALE 911

Au croisement de l’axe Stonehenge-Forêt de Cerisy et


de l’axe Mont Saint Michel-le Neubourg, sur la départe-
110
mentale 911 reliant Tinchebray à Condé-sur-Noireau,
une famille de Bordeaux au retour d’un pèlerinage à
Lisieux est victime d’un accident de la route. En effet, le
verglas provoque la perte de direction du véhicule des
H., lequel quitte la bande de droite et se dirige vers le
côté gauche de la départementale. Malgré les efforts
désespérés du conducteur, le véhicule entre en contact, à
près de cent kilomètres heure, avec un poids lourd arri¬
vant en sens inverse. Le choc est fantastique. L’automo¬
bile rebondit sur plusieurs dizaines de mètres, tandis que
le camion prend feu.
De l’amas de ferrailles d’où les sauveteurs s’attendent
à extirper les corps broyés et disloqués des occupants, on
retirera, non sans mal d’ailleurs, tous les membres de
cette famille sains et saufs ! Le routier, quant à lui, est
également indemne, échappé des flammes de justesse
après un bref évanouissement. Et, curieuse coïncidence,
les plaques minéralogiques des deux engins accidentés
comportent chacune le chiffre 777, les noms de famille
des deux conducteurs comportent les mêmes lettres, dans
un ordre différent ; tout deux ont en poche un billet de
loterie dont le numéro se termine par 77 ; tous deux sont
nés le même jour de la même année ; tous deux enfin se
sont mariés le même jour, la même année, et ont été père
au même instant !

OU REAPPARAIT LE CHIFFRE 777...

A l’endroit où le côté sud du Triangle Rose-(-Croix,


soit Taxe Carnac-Notre Dame de Paris, est traversé par
Taxe Stonehenge-Mont Saint Michel, se croisent les
départementales 463 et 777.
Le lieu dont nous venons de décrire les coordonnées a
été à plusieurs reprises le théâtre de manifestations pour
le moins étranges. A ce titre, et étant donné que la numé-
111
rotation des départementales n’est certainement pas le
résultat d’une étude ésotérique consciente, nous estimons
que quelque influence occulte supérieure a présidé, invi¬
siblement, au choix de ce numéro d’ordre : le 777, chiffre
magique par excellence (Est-ce la même influence qui a
fait que le total numérologique de la devise gravée sur la
tiare du pape, “Vicarius Filii Dei”, soit égal à 666?
Résultat que l’on obtient en additionnant les lettres-
chiffres de cette phrase latine : I = 1, V = 5, X = 10, L
= 50, C = 100, D = 500).
Un soir d’été en 1961... Une colonne lumineuse sem¬
ble jaillir de la route, large de plusieurs mètres et attei¬
gnant une hauteur telle qu’elle se perd dans un ciel
dégagé. L’un des témoins oculaires du phénomène
déclare : “C’était comme si l’on avait allumé un projec¬
teur d’une puissance inouïe, et la clarté était cependant
limitée au seul faisceau lumineux. En dehors de celui-ci,
nous distinguions à peine les mains et les visages de nos
compagnons...’’
Le rayon de lumière, que certains alors croient être
une quelconque publicité, change plusieurs fois de cou¬
leur tout en restant parfaitement immobile. Personne
n’ose cependant l’approcher ; cloués sur place par une
crainte sourde et inexprimable. Le seul que l’audace, ou
l’inconscience en l’occurrence, pousse à traverser la
colonne irisée se trouve être un chat ! Et sous les regards
stupéfaits de la demi-douzaine de témoins, l’animal dis¬
paraît brusquement, en pleine lumière, pour réapparaître
à l’autre bout de la base de la colonne, terrorisé et déta¬
lant comme s’il avait aperçu tous les diables de l’enfer
des félins réunis.
Après le passage de l’animal, l’opinion générale tend
à préconiser un prudent retrait vers un poste d’observa¬
tion d’autant plus sûr qu’il sera éloigné. Dès que
s’amorce donc le mouvement de recul, le diamètre de la
colonne se réduit ! On recule encore... et la “paroi imma-
112
térielle” en fait autant dans le sens opposé. Surmontant
une frayeur bien compréhensible, un adolescent effectue
quelques pas vers le phénomène, et aussitôt, le cercle
lumineux réagit en conséquence et s’élargit. Le “volon¬
taire” sacrifie alors une pièce de monnaie qu’il jette vers
le centre de la colonne. La pièce pénètre l’enceinte sus¬
pecte, mais avant même d’avoir touché le sol, commence
à rebondir frénétiquement en tous sens pour terminer
enfin sa course aérienne aux pieds de son propriétaire.
L’expérience réitérée, à l’aide de cailloux cette fois,
donne le même résultat.
Encouragé par la relative innocence des réactions du
faisceau lumineux, le jeune homme risque le bout de
l’index à la limite de la clarté. Un choc violent le projette
aussitôt en arrière, tandis que disparaît à jamais l’objet
de sa trop vive curiosité. Etendu en hâte sur la ban¬
quette d’une automobile, il se remet assez vite, puis
entreprend de décrire diverses sensations ressenties pen¬
dant le choc. A la surprise générale, il décrit différentes
visions relatives à des faits du passé ; qu’il soit question
de faits historiques ou de faits évoquant la vie de certai¬
nes personnes présentes autour de lui — et ces dernières
visions résoudront de manière positive la question posée
de l’authenticité de ses dires —, le jeune homme décrit les
scènes qu’il vient de vivre, en quelques dixièmes de
secondes, avec une précision hallucinante. Enfin, il
décrit les péripéties d’un voyage qu’il aurait effectué par
la pensée au sein d’un empire extra-galactique peuplé
d’êtres assez semblables aux terriens, quoique possédant
une morphologie telle que l’on devrait plutôt les compa¬
rer aux lémuriens, cette espèce de singes nyctalopes aux
caractéristiques très particulières.
Ces extra-terrestres aux grands yeux ronds ne lui ont
pas révélé le but de leur visite. En fait, sans livrer le
moindre renseignement susceptible de rendre leur monde
compréhensible, ils ont abondamment interrogé leur

113
cobaye, lequel a répondu aux questions posées
avec une aisance verbale étonnante compte tenu de son
niveau d’éducation. Le jeune ouvrier-chaudronnier dont
les connaissances scientifiques et littéraires étaient fonc¬
tion d’un temps de scolarité minimal, affirme avoir dis¬
couru de maîtresse façon sur de nombreux sujets totale¬
ment inconnus de lui auparavant.
Le jour suivant, il subit un examen médical appro¬
fondi qui révèle un bouleversement total de son métabo¬
lisme. Le rythme cardiaque est passé de plus ou moins
soixante-douze pulsations/minutes à quarante-cinq ; les
réflexes moteurs se manifestent de manière anormale ; la
quantité des globules rouges dans le sang a diminué de
moitié, à tel point que l’on craint une anémie fou¬
droyante; les différents composants chimiques de son
corps se répartissent maintenant dans des proportions
absolument extravagantes : une abondante quantité de
sels d’or par exemple, dont la présence ne se justifie pas,
se trouve en suspension dans le liquide sanguin ; des
bourdonnements d’oreilles et des maux de tête continus,
de même qu’un affaiblissement considérable du tonus
musculaire, laissent l’adolescent dans un état de prostra¬
tion avancé. On craint pour sa vie, et le médecin lui fait
injection sur injection, lorsque tout à coup, les symptô¬
mes inquiétants disparaissent. Les pulsations cardiaques
reviennent à un rythme normal, le métabolisme s’harmo¬
nise, tout rentre dans l’ordre en somme...
Les conséquences ultérieures de l’expérience, ces
visions surtout qui au fait n’auront duré que l’espace de
quelques dixièmes de secondes, répétons-le, seront lour¬
des de sens pour les spécialistes en parapsychologie. Peu
de temps après l’apparition de la colonne lumineuse sur
la départementale 777, l’adolescent se découvre une pas¬
sion irrésistible pour les jeux de hasard. Alors, il joue.
Aux cartes, à la roulette, aux dés, bref, à tous les jeux où
le hasard plus que les facultés intellectuelles induit un
114
résultat. Et de manière générale, il gagne ! De petites
sommes d’argent tout d’abord, puis de plus grosses...
Envoûté par l’ambiance parfois démentielle des salles de
jeux, il se met à risquer des sommes de plus en plus
importantes... et gagne encore et encore. Bientôt à la tête
d’un capital plus que confortable, il quitte son modeste
emploi, achète une maison qu’il meuble d’objets
luxueux, et fait l’acquisition d’une automobile de grand
standing.
Manifestement il possède au plus haut degré une
faculté qui lui permet de prévoir dans une certaine
mesure les méandres sinueux de la Destinée. Un don
limité sans doute, puisqu’il ne peut prévoir l’avenir qu’à
échéance de quelques minutes, mais néanmoins assez
complet en soi pour lui permettre d’en tirer profit et d’en
vivre très largement. Si sa perception du futur lui permet
de prévoir le point de chute de la bille de la roulette, il ne
s’en plaint aucunement et ne cherche d’ailleurs pas à
élargir ce champ restreint d’extra-lucidité. Quant à ses
facultés intellectuelles, transcendées un bref instant grâce
à la colonne lumineuse, rien ne laisse supposer qu’elles se
soient améliorées par rapport à ce qu’elles étaient avant
la “rencontre”, lout au plus est-il maintenant capable
de manier avec une relative aisance certains concepts
mathématiques approchés par le biais du calcul des pro¬
babilités dont il a étudié les principes au début de sa nou¬
velle carrière de joueur.
Influencé par ses proches, il étudie un moment deux
ou trois langues étrangères, mais incapable de se plier à
une discipline dont il ne perçoit pas l’intérêt — ne
ramasse-t-il pas l’argent à la pelle sans grand effort ? —,
il se désintéresse très vite de cet apprentissage linguisti¬
que.
Ses seules passions restent le jeu et les voitures rapi¬
des. Il parcourt la France, de casino en maison de jeux, à
une allure démente, jusqu’au jour où son étrange faculté
115
semble perdre en acuité : sa chance tourne, les gains se
font plus rares, les prévisions deviennent inefficaces...
Au retour d’une “expédition” dans une maison de
jeux de la côte normande, il décide pour la première fois
depuis son contact avec la réalité extra-terrestre,
d’emprunter cette départementale 777 où a commencé sa
nouvelle vie, et cela dans l’espoir que le passage au lieu
de l’apparition du phénomène puisse permettre une
recharge de sa chance. Malgré un temps orageux et la
menace de la pluie, il s’arrête à l’endroit de l’apparition
du rayon, descend de son véhicule, et, abandonnant son
passager qui préfère rester à l’abri, entreprend d’investi¬
guer les alentours de la route. A peine a-t-il fait quelques
mètres que la foudre le frappe de plein fouet, sous les
yeux de son ami qui ne peut rien tenter pour le sauver...
Ainsi donc, à côté d’une majorité de cas d’influence
bénéfique du Triangle Rose-I-Croix, il en est quelques
uns qui se présentent comme étant la concrétisation d’un
changement de polarité; l’histoire que nous venons de
citer, de même que celle du jeune berger en sont des
exemples. Et il était important que nous en parlions,
dans la mesure où ces exceptions à la règle permettent de
mieux discerner le mode d’action des fluides magnéti¬
ques de la Terre.

LES INFLUENCES COSMIQUES

Quoique nous ignorions encore beaucoup de choses au


sujet du mécanisme d’action très complexe de ces flui¬
des, nous sommes néanmoins à même d’affirmer que ces
courants telluriques susceptibles de subir des modifica¬
tions qualitatives et quantitatives importantes sont régis
entre autre par les flux et reflux des énergies cosmiques,
ou astrales. Ces influences, essentiellement cycliques,
dépendent de ce que les astrologues nomment “opposi-

116
lions planétaires”. Lorsque Jupiter et Saturne, par
exemple, occupent une telle position dans le zodiaque,
les champs magnétiques terrestres changent purement et
simplement de polarité.
Quelques chercheurs audacieux ont démontré, peu
avant la Seconde Guerre Mondiale, que les aspects for¬
més par les planètes concourent à perturber, à accélérer
ou à ralentir le métabolisme des plantes, des animaux,
ainsi que certaines réactions chimiques. Plus tard,-
d’autres chercheurs ont mis au point des expériences per¬
mettant de rendre évidente l’action des astres au niveau
des phénomènes magnétiques terrestres et humains (les
théoriciens de l’Acupuncture ont décelé des variations
importantes des fluides vitaux liées au mouvement des
astres).
Est-il nécessaire de rappeler la récente découverte
d’une corrélation entre les cycles d’activité solaire, liée à
l’apparition des fameuses “taches”, et l’extension des
maladies à caractère épidémique dans le rhonde, ou
encore le parallélisme existant entre ces cycles et la
courbe ascendante ou descendante de la criminalité ?
Il est donc des moments au cours desquels il ne fait
pas bon d’effectuer un pèlerinage vers l’un ou l’autre lieu
sacré, ce que les initiés des premiers temps ont fort bien
compris et appliqué jusqu’à ce que l’incompétence des
autorités pontificales, ces derniers siècles, ne parvienne à
troubler l’harmonie des relations existant entre l’homme
et le cosmos. Nous nous abstiendrons par pudeur de
signaler les cas nombreux de pèlerinages dont l’issue
fatale, à Lourdes, à Lisieux, à Saint-Jacques de Compos-
telle ou ailleurs, prouve à suffisance la validité de notre
assertion.
Influencés par les mouvements des astres lents (Jupi¬
ter, Saturne, Uranus, Neptune et Pluton), les fluides ter¬
restres le sont également par les astres plus rapides, et

117
notamment par la Lune. Cette dernière en effet, dont le
cycle de rotation par rapport à la Terre est de vingt-huit
jours, détermine de plus ou moins importantes fluctua¬
tions dans le débit des fluides magnétiques. A cet égard,
on considérera comme bénéfiques les fluides circulant
pendant la période de Nouvelle Lune, jusqu’au moment
de la Pleine Lune qui voit le réseau magnétique s’inverser
légèrement, pour reprendre toute sa vigueur au début du
cycle suivant. Mais, compte tenu de la rapidité des évolu¬
tions de la Lune, ces influences sont essentiellement pas¬
sagères et ne déterminent guère que des phénomènes
mineurs dont seuls les sujets sensibles ressentiront les
effets.
Il en va tout autrement du rapport Soleil-Terre.
Compte tenu du rôle important joué par le Soleil en tant
qu’astre régulateur de la vie sur notre planète, les cou¬
rants telluriques se manifesteront avec d’autant plus
d’intensité que l’on approchera des solstices et des équi¬
noxes. Le début du printemps, de l’été, de l’automne et
de l’hiver sont traditionnellement des époques cruciales
en ce qui concerne la liaison entre l’homme et le cosmos.
Les grandes écoles initiatiques, par exemple, préconisent
de renouveler le cycle solaire annuel au premier jour du
printemps,.et profitent d’ailleurs de cette occasion pour
effectuer les cérémonies rituelles qui permettent aux ini¬
tiés de retremper les forces vitales déclinantes au sortir de
l’hiver.
Le début de l’été, symbolisé par la Saint-Jean du 24
juin, voit se réaliser les premières opérations initiatiques
et magiques d’envergure, après la préparation des mois
du printemps. Et à ces occasions, les “adeptes” choisis¬
sent avec soin les lieux sacrés qui conviennent le mieux à
l’accomplissement de leurs projets. Les uns iront à Char¬
tres, à Carnac ou encore à Stonehenge pour y puiser les
forces nécessaires aux œuvres de magie blanche ; les
autres se rendront de préférence dans le Triangle du Dra-

118
gon afin d’y contacter les esprits du Mal et produire les
envoûtements contre nature.
La manipulation des fluides terrestres, qui s’appa¬
rente à la théurgie ou magie blanche, est rendue possible
par la connaissance précise des cycles planétaires et leur
incidence sur le réseau magnétique ; par la connaissance
de soi, au sens occulte du terme ; mais aussi surtout, et
cela va de soi, par la connaissance des lieux sacrés eux-
mêmes, de leur qualité et de leurs effets. Or, ce dernier
point est sujet à équivoque, car des puissances occultes
vouées à l’asservissement de l’humanité ne permettent
pas, ou peu, la révélation de cette ultime connaissance, et
s’ils dévoilent tant soit peu le mystère, c’est dans le but
calculé de jeter de la poudre aux yeux et de répandre un
“message publicitaire’’ propre à leur assurer l’adhésion
des croyants trop crédules. On n’attrape pas les mouches
avec du vinaigre !
Les pèlerinages “organisés’’ existent donc, mais le
profit que l’on peut en tirer est dérisoire en rapport des
potentialités magnétiques soigneusement cachées. On
fait apparaître la Vierge à Lourdes, à Fatima, on lui fait
dire à peu près n’importe quoi qui puisse servir la cause
des “organisateurs’’ du “pèlerinage dirigé”, on attire les
foules et on leur fait bien sûr oublier le sens profond du
voyage qu’ils entreprennent de confiance. Et au lieu de
bénéficier de l’ambiance magique qui règne de fait en ces
lieux, les pèlerins trop confiants remplissent les poches
de certains et s’enfoncent, et ce n’est pas le moins dange¬
reux, dans un conditionnement savamment mis au point
qui leur enlève toute envie de discerner la véritable Initia¬
tion...

LES CENTRALES DE CONTRE-VERITES

Les initiés rosicruciens affirment que le Triangle qui

119
porte leur nom constitue l’aire de rencontre idéale des
multiples adeptes en quête d’une morale ésotérique posi¬
tive. Nous cautionnons d’emblée cette affirmation, car
les recherches menées par nous indépendamment des
pressions et de l’inévitable publicité des sectes, nous
mènent à penser qu’il en est bien ainsi. Selon toute évi¬
dence, le Triangle Rose -I- Croix recèle en abondance ces
effluves telluriques dont l’humanité trop souvent aveu¬
glée peut tirer un profit incalculable, pour autant bien
sûr que les Centrales de Contre-Vérités ne réussissent une
fois de plus à étouffer le processus de mutation en cours.
Rien n’est encore fait dans ce domaine, et le chemin
initiatique qui reste à parcourir par les êtres humains est
toujours semé d’embûches. Se souviendra-t-on assez du
récent pontificat de régression inquisitrice inauguré par
le pape Paul VI, lequel n’a pas hésité à affirmer, entre
autres que “le chemin de la sensualité mène à la
drogue’’, phrase en parfait désaccord avec la Tradition
initiatique ?
Il est des mouvements secrets à travers l’Histoire qui
tentent de barrer l’accès aux sources vivifiantes de l’Ini¬
tiation, et le moins important de ces mouvements n’est
certes pas l’Eglise Catholique Romaine, “maîtresse ès
contre-vérités” s’il en fut, nous regrettons de devoir le
dire. En effet, nous ne sommes en rien redevables des
progrès de notre civilisation à l’autorité de Rome, qui n’a
cessé de brimer la bonne volonté des véritables humanis¬
tes agissant dans l’ombre depuis l’aube des temps : ces
initiés réunis au sein de sociétés plus ou moins secrètes,
ces Templiers, ces Rose-h Croix, ces Francs-Maçons, et
aussi ces moines chrétiens (disciples spirituels des Essé-
niens victimes du conformisme idéologique de l’époque)
œuvrant dans la plus grande discrétion à contre-courant
des principes de leurs supérieurs hiérarchiques (car il ne
faut pas oublier que le monachisme constitue à l’extrême
une “dissidence tolérée” au sein de l’Eglise de Rome, et

120
ce depuis le début du Moyen-Age, époque à laquelle les
papes sombrent dans le matérialisme le plus outrancier, à
quelques exceptions près).
Bref, nous n’aurions aucune peine à trouver la clé de
l’énigme des axes magnétiques dans les archives Secrètes
contenues au fond des caves du Vatican, l’Église s’étant
empressée en d’autres temps de faire main basse sur la
majorité des documents initiatiques hérités des Atlantes,
des Celtes, des Esséniens, des Templiers, etc. Mais tous
ceux qui s’attachent à déchiffrer l’énigme s’exposent à de
sérieux ennuis, la Vérité Lumineuse blessant trop cruelle¬
ment les yeux de certains grands de ce monde...
Et puisqu’il est ici question de ces Centrales de
Contre-Vérités auxquelles se heurtent quotidiennement
les tenants de la Lumière Révélatrice, citons un exemple
qui en dit long sur la collusion perceptible entre l’Eglise
de Rome et les courants occultes les plus ténébreux qu’ait
connu notre planète... Lorsque le soleil se mit à danser
devant les yeux émerveillés de milliers de croyants à
Fatima (ce “miracle” eut bel et bien lieu au début du siè¬
cle, authentifié grâce aux témoignages de personnalités
dignes de foi), l’on crut fermement à travers le monde
que le Seigneur Dieu se manifestait et appelait à Lui la
foi sincère de ses enfants. Or la réalité est que, profitant
d’une recrudescence fort opportune du magnétisme au
lieu-Fatima, des membres du Groupe Thulé provoquè¬
rent un phénomène d’hallucination collective avec
l’accord tacite du Clergé Romain qui ne voyait là que
profit et gain pour sa propre cause. Dans quel but le
Groupe Thulé manœuvra-t-il la foule des chrétiens abu¬
sés, nous l’ignorons encore. Mais ce que nous savons par
contre, avec certitude, c’est que le Groupe Thulé a
compté dans ses rangs les plus hauts dignitaires de l’Alle¬
magne de l’entre-deux guerres, et qu’il est véritablement
le créateur secret du nazisme !... Entraînement ou répéti¬
tion générale avant les grandes manipulations de masses
organisées par Hitler ! Toujours est-il que les loups
s’entredévorèrent, après avoir traqué le bouc émissaire
rendu responsable de leurs échecs 0)-
Les Centrales de Contre-Vérités s’ingénient donc à
interdire l’accès aux informations propres à permettre
l’épanouissement véritable de l’être humain sur les trois
plans essentiels : animique, spirituel et physique. Car il
est bien certain, et la Tradition Secrète des Initiés con¬
firme ce fait, que la Quête de la Vérité, autrement dit
l’Initiation, basée sur le rejet des dogmes et des interdits,
mène l’Homme à une prise de conscience qui lui permet
de S’IDENTIFIER à la Force Créatrice de l’Univers...
c’est-à-dire, entre autre, à se passer purement et simple¬
ment de l’intermédiaire des directeurs de conscience que
se veulent être les membres du clergé.
Le véritable processus initiatique, quant à lui, qui
admet toutefois l’apprentissage spirituel sous la férule
d’un maître, renie fondamentalement le maintien d’une
hiérarchie entre le Tout (Dieu, la Force Créatrice...) et
l’un de ses composants. Cela signifie concrètement que le
futur initié cessera un jour de suivre son guide spirituel
et, avec le complet accord de celui-ci poursuivra seul et
en toute indépendance le chemin qui conduit à la
Lumière. Il va sans dire que les détenteurs d’un pouvoir
religieux quelqu’il soit, rejettent cette option de manière
catégorique, puisqu’il est vrai que le pouvoir leur
importe plus que l’avènement d’une société d’hommes
libres !
Avec le temps et grâce à l’approbation des peuples
trop souvent hypnotisés par les hochets ridicules que l’on
agite sous leur nez, une conjuration du silence a pu s’éta¬
blir qui scelle l’accès étroit de la Connaissance. Le Trian¬
gle Rose-(-Croix, notamment, a fait jusqu’à présent
l’objet d’un interdit promulgué par les Centrales de
Contre-Vérités, mais l’édifice totalitaire se lézardant de

122
toutes parts, il n’est pas interdit de penser que cette pro¬
vince élue du Monde de l’Esprit puisse retrouver sous
peu le statut privilégié qu’elle mérite...

(1) Il est en effet curieux de constater que l’Europe Catholique organisa les premiers
pogroms destinés à déporter ou à anéantir les Juifs, entreprise d’une veulerie et d’une
lâcheté sans pareille reprise en compte par les Nazis, ces Grands Inquisiteurs des
Temps Modernes !

123
Le Triangle du Dragon

125
i'/jifyi
CHAPITRE VIII

La géométrie des ténèbres

Les groupements occultes favorables à l’asservisse¬


ment de l’espèce humaine, ou toutefois à son condition¬
nement spirituel, doivent, tout comme les sociétés initia¬
tiques honorables, disposer d’une aire sacrée bien définie
qui leur permette d’utiliser l’appui magnétique indispen¬
sable à la réalisation de leurs œuvres. Depuis l’aube des
temps, une région de la Provence accueille les adeptes de
Satan et fait figure, en Europe occidentale, de pôle magné¬
tique de première importance pour ce qui est du dévelop¬
pement de ces groupements. Le Triangle du Dragon,
dont les angles se situent respectivement à Montpellier, à
Aix-en-Provence et à Teil remplit trop bien cette fonc¬
tion détestable de catalyseur des forces des ténèbres...
Au cœur d’Avignon, dans une ruelle qui évoque
l’ambiance d’un roman d’Eugène Sue, des hommes et
des femmes de conditions sociales diverses pénètrent cha¬
que jeudi dans un immeuble vétuste, donnent un mot de
passe au “gardien des lieux’’, laissent vêtements et effets
personnels pour revêtir une robe de soie rouge, se munis-

127
sent d’une courte épée et d’un livre relié de peau noire et
frappé d’une étoile à cinq branches inversée, puis enfin
se réunissent dans une grande pièce où les attend un per¬
sonnage d’aspect sinistre assis entre deux jeunes femmes
nues.
D’emblée, le “grand maître’’ entame lé cérémonial
de la soirée en entonnant d’une voix forte une litanie des¬
tinée à convoquer les forces des ténèbres. A chaque arrêt
du monologue, l’assistance répond en cœur le mot amen
inversé, tandis que les deux jeunes femmes agitent les
cassolettes d’encens vers les quatre points cardinaux.
Lorsque l’invocation infernale est terminée, le “grand
maître’’ expose en quelque mots le but recherché dans le
rituel qui va suivre, et pose les questions
traditionnelles... “Etes-vous avec ou contre moi,
frères?’’. Après une réponse positive, il entreprend de
nommer les entités diaboliques qui sont censées faire leur
apparition dans l’heure à suivre.
Après une brève période de méditation collective, les
membres de la secte satanique “Soleil Noir’’ ouvrent leur
étrange missel afin de suivre la non moins étrange messe
que va diriger le “grand maître’’.
Les invocations se succèdent, symbolisées par une ges¬
tuelle dont la signification échappe au spectateur non
averti. Après avoir psalmodié pendant près d’une heure,
les frères et sœurs en Satan observent tout à coup un pro¬
fond silence. Dans quelques instants, le “grand maître”
va procéder au sacrifice attendu par le Prince des Ténè¬
bres en échange d’une parcelle de sa toute-puissance
maléfique. Couchées de part et d’autre du cercle magi¬
que, les deux jeunes femmes désignent dans l’assistance les
deux frères qui auront pour tâche de pratiquer avec elles
un coït ininterrompu pendant la durée du sacrifice.
L’épée consacrée, dans le prolongement du bras
tendu, décrit de faibles circonvolutions qui agitent les

128
fumées d’encens. Le bouclier, ou denier, figurant l’élé¬
ment Terre à ses pieds, le mage immobile respire profon¬
dément. Tout à sa concentration, il ignore les mouve¬
ments rythmiques qui animent peu à peu l’assistance.
Bientôt, il ouvre la caisse contenant un poulain dont les
pattes sont entravées à l’aide de chaînes passées à la suie.
Il échange alors l’épée pour une courte dague qu’il brandit
au-dessus de l’animal. Le silence règne, seulement trou¬
blé par les halètements des deux couples étroitement
enlacés.
Sans hésitation, la lame descend vers la gorge du pou¬
lain, qu’elle pénètre très lentement. Lorsque la lame est
enfoncée jusqu’à la garde dans les chairs palpitantes de
la victime, l’officiant entreprend de séparer la tête du
reste du corps. Puis, le sang recueilli dans un calice
d’argent est offert à boire à chacun, tandis que le “grand
maître” promène le cadavre exsangue sur les deux cou¬
ples nus...”
Cette scène authentique, qui est loin de constituer un
cas isolé, a eu lieu tout récemment et se répète sans dis¬
continuer d’ailleurs. Phénomène sociologique dont la
raison finale échappe encore, et quoiqu’ils en disent, aux
sociologues et autres analystes rationalistes, le rituel
satanique excerce son attrait à la limite de la perversion
sur les couches les plus diverses de la société sans
qu’aucune instance morale ou religieuse puisse y mettre
le moindre frein. De tous temps, et ce pour des raisons
qui, bien souvent, ne s’accordent pas avec les principes
d’initiation au sens noble du terme, certaines personnes
ont ressenti le besoin de se mettre en communication
directe avec un monde supra-naturel susceptible de
modifier la répartition des “chances” au cours d’une vie
trop souvent banale, contraignante et pénible pour des
gens dont la veulerie et la lâcheté tristement “sublimées”
demandent réparation par le biais du sadisme du plus
mauvais aloi.
129
En fait, il nous importe moins de connaître les moti¬
vations profondes de cette démarche, recherche que nous
laisserons aux spécialistes en la matière, que d’appréhen¬
der la manière opératoire dont nous savons qu’elle est en
rapport étroit avec le sujet de notre étude. Les principes
que nous allons exposer à présent sont à la fois valables
au niveau des opérations de magie noire, introduite par
le récit qui précède, et au niveau des opérations de magie
blanche. Notre commentaire au sujet de ces principes a
été inséré à dessein dans le présent chapitre consacré aux
forces des ténèbres pour mieux faire valoir encore l’iden¬
tité des démarches “noires” et “blanches”.
La communication que tente d’établir le mage avec
les puissances de l’Au-delà dépend essentiellement de
trois énergies que nous définirons globalement comme
étant :

1) L’énergie cosmique, ou essentielle, qui est réputée


coopérer à la direction générale de l’Univers, et dont
participe les influences astrales.
2) L’énergie vitale, principalement humaine, qui est celle
que le mage peut tirer de lui-même et de ses sem¬
blables.
3) Le fluide magnétique et purement terrestre, ou. cou¬
rant tellurique, axes ou figures géométriques.
Pour arriver au but qu’il se propose d’atteindre, le
mage est obligé de faire appel à ces trois formes énergéti¬
ques dans les proportions requises par la théorie de la
Magie. L’utilisation de l’énergie cosmique est fonction
d’une étude approfondie de la course des astres et de leur
positionnement dans le zodiaque. L’énergie vitale, elle,
est utilisée en rapport avec les plus ou moins grandes dis¬
positions personnelles du mage à l’ascèse physique et
psychique. Le profit que l’on peut en tirer en la circons¬
tance des fluides terrestres, et c’est bien en dernier ressort
le plus important, dépendra de la connaissance précise de

130
la géographie occulte et des mouvements énergétiques
souterrains.
Peu connus des non-initiés, les fluides terrestres ont
été de tous temps largement utilisés par les sociétés occul¬
tes, bénéfiques autant que maléfiques. Un exemple?
L’Ordre du Manteau Vert, déjà évoqué, qui se consacre
exclusivement à une utilisation bénéfique de ces fluides
au profit de l’humanité. Certains groupements occultes,
par contre, n’hésitent pas à exploiter cette source d’éner¬
gie dans un but essentiellement maléfique: le “Soleil
Noir” fait partie de ces derniers, dont l’action perverse
enfreint de manière constante les lois d’Harmonie Cos¬
mique.
Etant donné que le Bien et le Mal, pour parler en ter¬
mes généraux, sont distribués en parts égales dans le Cos¬
mos, ceci en vue de provoquer un état d’Equilibre qui
est synonyme de Sérénité Cosmique (l’excès du Bien ou
du Mal induisant le déséquilibre et le désordre), il appa-
rait que le réseau magnétique de la Terre est divisé en
courants positifs et en courants négatifs. Les effets con¬
traires de ces deux polarités tendent de manière générale
à s’annuler, mais rien n’est cependant plus précaire que
cet équilibre remis sans cesse en question par un excès de
l’une ou l’autre de ces polarités.
Pour que les sectes du type “Soleil Noir” puissent
réussir à perturber le très délicat système de balance entre
les deux forces antagonistes, leur base d’action doit être
située dans une région où les manifestations de l’énergie
terrestre se caractérisent par une tendance nettement
négative. De tels lieux, à l’instar des champs d’énergies
positives sont disséminés aux quatre coins de la planète,
et le fameux Triangle des Bermudes, pour ne citer que
lui, en démontre assez la terrible réalité. En France et en
Belgique, limites territoriales de notre étude, plusieurs
triangles réputés maléfiques modifiant de façon inquié¬
tante les niveaux moyens des statistiques relatives aux
131
accidents de tous genres, fourniraient abondante matière
aux amateurs d’un fantastique satanique. Les exorcistes,
pour ne citer qu’eux, redoutent par-dessus tout les
exploits du Diable en des lieux tels que le Triangle Cam-
pinois (en Belgique), les Ardennes françaises ou encore le
Triangle du Dragon...

LE DIABLE EN PROVENCE

Délimité par les axes magnétiques reliant Montpel¬


lier, Aix-en-Provence et Teil, le Triangle du Dragon
l’emporte de loin sur ses rivaux directs pour ce qui est de
la fréquence des événements néfastes à l’intérieur de son
périmètre. Terre d’élection des sorciers et envoûteurs de
tous poils, le Triangle du Dragon se signale au chercheur
de l’occulte par les relations remarquables existant entre
les trois axes qui le constituent et les points-clés du réseau
magnétique d’Europe Occidentale. (Figure X)
L’approche de ces relations nous permettra d’intro¬
duire les axes magnétiques issus d’angles de 60°, les¬
quels, bien qu’apparentés à l’Etoile à six branches (puis¬
que les angles de cette étoile valent 60°), n’en demeurent
pas moins l’exemple type de l’inversion magique des
pouvoirs sacrés.

Examinons en premier lieu l’axe Montpellier-Aix :


1) Un axe formant un angle de 60° avec l’axe Montpel¬
lier-Aix, en partance de Montpellier, aboutit à la
Forêt de Cerisy.
2) Un axe levé à 60° sur l’axe précédent (dont l’axe
Montpellier-Forêt de Cerisy) à partir de la Forêt de
Cerisy, aboutit à Reims.
3) A Reims, la perpendiculaire à l’axe Forêt de Cerisy-
Reims aboutit à... Montpellier.

132
Plgxtre X

ChEirtres

Le Teil

Le Triangle du Dragon Montpellier

133
Passons à l’axe Teil-Aix. Celui-ci se prolonge et
aboutit à Chartres. Là, il donne naissance à un nouvel
axe, à 60° ; qui n’est autre que l’axe Chartres-Crozon,
déjà connu puisqu’il fait partie des axes constituant
l’Etoile de Nantes ! Et la perpendiculaire à l’axe Aix-
Teil-Chartres passe par Nantes.
Et si l’on imagine de tracer sur une carte le voisin
immédiat de l’axe Aix-Teil-Chartres, l’on aboutit à...
Stonehenge! Ce voisin magnétique n’étant autre que
l’axe Aix-Bourges.
Continuant sur notre lancée avec l’axe Aix-Bourges,
nous traçons une droite à 60° à partir de Bourges...
laquelle se prolongera jusqu’à Reims ! Et l’angle cons¬
truit vers l’est, toujours de 60° et à partir de Bourges,
révèle une droite aboutissant à Cîteaux. Signalons par
ailleurs que ce dernier axe Bourges-Cîteaux doit nous
être familier, puisque sa prolongation vers l’ouest passe
très exactement à Loudun, ville du procès d’Urbain
Grandier.

Le Triangle du Dragon s’insère de manière logique


dans le complexe magnétique que nous avons mis en évi¬
dence tout au long des pages précédentes de cet ouvrage.

Un dernier exemple permettra d’en prendre cons¬


cience plus encore : l’axe Aix-Avignon (ancienne capitale
pontificale et haut-lieu de la sorcellerie en France) abou¬
tit à Poitiers, deux axes à 60° aboutissent respective¬
ment... au Neubourg et à Bourges.

Comme l’on peut le voir, ce nouveau triangle recèle


des éléments occultes non négligeables au même titre que
le Triangle Rose-i-Croix. Les phénomènes paranormaux
relevés dans son périmètre prennent donc une significa¬
tion toute particulière, d’autant plus que leur fréquence
élevée constitue un paramètre unique dans le contexte
global d’une statistique couvrant la totalité de la France.

134
Nulle part ailleurs en France, on ne rencontre une telle
influence maléfique. Autant règne la sécurité dans le
Triangle Rose + Croix, autant elle est peu évidente dans
le Triangle du Dragon.
En étudiant Fhistoire de cette région maudite, on
constate deux faits lourds de signification. Première¬
ment : la tradition celte, dérivée de la tradition atlante,
ne s’est pas implantée comme elle l’a fait partout ailleurs
dans la Gaule d’avant César. L’absence systématique des
menhirs, dolmens, cromlechs et autres pierres levées
dans la région en est la preuve ; pourquoi les initiés celtes
ont-ils délaissé cette région alors qu’ils établissent par¬
tout ailleurs leur message lithique avec un acharnement
digne d’éloges ?
Une légende celte issue de la nuit des temps par le tru¬
chement des archives détenues dans un couvent irlandais
livre peut-être l’explication de cette indifférence manifes¬
tée par les druides. Le texte en question rapporte en effet
que la “terre de Gwerdred”, soit notre Triangle du Dra¬
gon, reçut un jour la visite de l’Esprit du Mal qui en fit
aussitôt sa terre d’élection, enchanté sans doute d’y trou¬
ver une telle abondance de vibrations en accord avec sa
personnalité démoniaque. Depuis ce jour, les habitants
de cette terre courent le risque de se voir précipités dans
le Néant de Gwerdred s’ils passent, par malheur, à proxi¬
mité des “Portes de Cuivre”, c’est-à-dire l’issue donnant
accès aux souterrains que l’Esprit du Mal fit aménager à
son usage. Il s’agit bien là d’une légende, mais les allégo¬
ries qu’elle contient ne sont-elles pas révélatrices ? Les
“souterrains”, par exemple, ne peuvent-ils être identifiés
aux veines telluriques, dont le “locataire” donne le ton à
l’ambiance du lieu ?
Mais la légende rejoint parfois la réalité, et l’on est
alors amené à penser que l’Esprit du Mal est bien proche
de nous... Au centre du Triangle du Dragon, Avignon
accueille en 1309 (soit deux ans après l’arrestation des
135
Chevaliers de l’Ordre du Temple) la cour pontificale du
pape Clément V, le comparse maudit de Philippe le Bel.
Et Clément V, “enchanté sans doute d’y trouver une telle
abondance de vibrations en accord avec sa personnalité
démoniaque’’, fit d’Avignon le siège de la papauté après
avoir éliminé ses adversaires directs, les Templiers ! De
1309 à 1376, date de la fin de la papauté d’Avignon,
l’impulsion primitive donnée par le pape maudit induit
une cristallisation, un rassemblement des forces destruc¬
tives contenues dans le Triangle, et donne naissance à un
mouvement occulte qui mobilise encore de nos jours,
sous la forme d’un gouvernement secret, un certain nom¬
bre de personnes entièrement dévouées au Mal. Formée
sous le règne de Clément V, cette forme dissimulée de
pouvoir tentaculaire permit à nombre d’émules de Satan
de regrouper leurs forces malgré la lutte menée à leur
encontre par les sociétés d’initiés inquiets de cet état de
fait. Soleil Noir, Fils de la Louve, Princes de Sang, etc.,
sont autant de sectes venimeuses constituant les émana¬
tions directes de ce gouvernement secret. Et la “terre de
Gwerdred’’ connut un essor considérable de la magie
noire, sans pour autant que les fauteurs de troubles du
monde occulte soient inquiétés...

MAGIE NOIRE PROTEGEE

A Beaucaire, en 1534, un certain Hugues Lefort se


voit accusé du crime détestable entre tous d’infanticide.
Originaire de Rouen, ville qu’il quitte en 1528 pour
échapper à la justice qui le soupçonne de fraude sur les
impôts, il s installe dans le sud du pays et ouvre un com¬
merce de tissus dont l’immédiate prospérité ne manque
pas d’étonner ses nouveaux concitoyens. Et de les rendre
quelque peu méfiants...
Cette méfiance que l’on pourrait mettre sur le compte
136
de la plus banale des jalousies se fonde en fait sur une
série de coïncidences assez troublantes. En effet, à partir
de 1528, date à laquelle Lefort s’installe à Beaucaire, plu¬
sieurs enfants disparaissent mystérieusement, sans laisser
aucune trace. On soupçonne tour à tour une bande de
coupe-jarrets qui sévit dans la région, puis les loups ou
peut-être quelque animal fabuleux apparenté à la célèbre
Tarasque, les bohémiens aussi qui effectuent le pèleri¬
nage à Saintes-Maries-de-la-Mer. Les recherches n’abou¬
tissant pas, on finit par conclure que la cause des dispari¬
tions n’est peut-être pas étrangère aux étranges activités
nocturnes du sieur Lefort.
A plusieurs reprises, les voisins du commerçant ont
observé des allées et venues d’individus étrangers au
domicile de Lefort, et cela, principalement pendant la
période de pleine lune. Tard dans la nuit, des bruits
étouffés animent l’arrière-boutique, signalant une acti¬
vité fébrile qui ne se termine qu’aux petites heures du
jour. Ce qui éveille rapidement les soupçons de l’Inquisi¬
tion dont les envoyés, fort opportunément pour une fois,
ne tardent pas à forcer la porte du suspect. Ils surpren¬
nent à cette occasion une peu reluisante assemblée
d’adeptes de Satan fort occupés à trancher la gorge d’un
adolescent disparu depuis peu, dans le but de se concilier
les bonnes grâces du Prince des Ténèbres qui devrait bien
les rendre immensément riches pour la peine.
Dix-sept sorciers et sorcières sont aussitôt arrêtés,
mis sous les verrous, soumis à la question et jugés. Con¬
damnés au bûcher, ils ne manifestent aucune crainte, et
présentent les signes d’une évidente satisfaction à
l’énoncé du verdict. Hugues Lefort, dont la superbe ne
manque pas d’exacerber la haine de la population, clame
à qui veut l’entendre que Satan le protège malgré les juges
et le détachement militaire requis pour le garder lui et ses
comparses. Au jour fixé pour l’exécution, alors que les
bonnes gens de Beaucaire se sont réunis en grand nombre

137
sur la place publique au pied du bûcher, les condamnés
sortent de la ville escortés par les hommes d’armes, reçoi¬
vent chevaux et vivres et s’évanouissent dans la
nature... ! Apprenant la nouvelle, les Beaucairois fous de
rage doivent se contenter de détruire de fond en comble
la maison de Lefort, à défaut d’une plus juste vengeance
sur son propriétaire. Malgré la colère du peuple, l’affaire
est rapidement étouffée à coups de dédommagements
conséquents et de vagues promesses jamais tenues.
Hugues Lefort et ses amis ont, selon toute vraisem¬
blance, bénéficié de complicités de poids. On n’expli¬
quera pas autrement l’aisance dérisoire de leur évasion,
et cela d’autant plus que cette affaire ne constitue pas un
cas isolé, loin s’en faut. A plusieurs reprises en effet,
jusqu’au moment où la loi fera montre d’une totale
indifférence à l’égard des sorciers, le Triangle du Dragon
est le théâtre de scènes identiques, alors que la France
entière subit sans discontinuer l’atroce répression que
l’on sait. Des complicités, certes, mais à quel niveau ? Il
n’est pas impossible que certains membres de l’Ordre des
Dominicains, véritables maîtres de l’Inquisition, aient
été complices d’un collège occulte dont le but aurait con¬
sisté à l’établissement d’une procédure plus ou moins
légale visant à libérer les sorciers promis au supplice.
Mais nous avons toutes raisons de croire que les compli¬
cités à ce niveau étaient assez rares, tant il est vrai que le
fanatisme des Dominicains n’est point une simple vue de
l’esprit. A vrai dire, les complicités devaient exister à dif¬
férents niveaux : noblesse, bourgeoisie, peuple, ceux-là
tous étaient susceptibles de servir la cause du diable,
parce que l’on avait oeuvré à la cour pontificale dans le
sens d’une planification des forces occultes à tous les
échelons de la société de l’époque.
Par la menace, le chantage ou grâce au pouvoir de
l’or, les hauts membres du clergé en liaison étroite avec
les héritiers des sectes antiques toujours puissants en
138
cette contrée, ont donc constitué une sorte d’armée de
l’ombre aux ramifications multiples et aux buts inavoua¬
bles. Quoique l’existence de ce gouvernement occulte ne
soit pas officiellement reconnu par les sociétés initiati¬
ques traditionnelles, celles-ci en admettent cependant le
principe... avec une grande prudence verbale !
Sans doute est-ce un indice probant que cette discré¬
tion perceptible dans les propos tenus par les initiés à cet
égard... ? Les documents authentiques, ou tout au moins
les preuves indiscutables font encore défaut qui établi¬
raient avec la plus totale certitude l’existence de ce gou¬
vernement-occulte dans le Triangle du Dragon, mais les
indices historiques de l’établissement d’une tradition
“noire” laissent à penser que tout a été mis en place pour
que se perpétue la filiation maudite...

139
\

LI -rré^
CHAPITRE IX

L’évangile selon Satan

Citée par Strabon comme comptoir sur le “Trajectus


Rhodani” des Romains, Avignon a été un point de rallie¬
ment important pour les commerçants phéniciens avant
l’invasion des Gaules par les légions de César. Au quar¬
tier de Chamfleury, dans les terres alluviales du Rhône,
on a trouvé à quarante mètres de profondeur une inscrip¬
tion punique qui dit: “Tombeau de Zayqebat, la prê¬
tresse de la Grande Dame... fille de Abdechmoun, fils de
Baaljaton, fils de Abdechmoun, femme de Baalhanno,
fonctionnaire des dieux, fils d’Abdelmeqart, fils de
Himilcat, fils de Abdechmoun. Ne pas (ouvrir ce tom¬
beau)”... (Traduction de Mayer-Lambert).
Que sait-on de. ces Phéniciens qui pourrait avoir un
rapport avec l’ambiance particulière du Triangle du Dra¬
gon? Qu’ils adoraient un dieu nommé Baal, par exem¬
ple, divinité cruelle et exigeante à laquelle furent offerts
en sacrifice, jetés vifs dans les entrailles incandescentes
des représentations matérielles du dieu, une impression¬
nante quantité d’enfants, de jeunes gens et de jeunes fil-

141
les. La religion des Phéniciens, basée sur les rapports
magiques existant entre l’Homme et le Cosmos, établissait
la croyance de la valeur des sacrifices humains en tant que
moyen d’intercession auprès des multiples divinités de son
panthéon, et notamment du dieu Baal qui était censé
assurer à son peuple la manne quotidienne et les divers
avantages politiques et militaires nécessaires à l’expan¬
sion des fils de Tyr et de Carthage dans le bassin méditer¬
ranéen, On devine sans peine qu’une magie religieuse
secrétée par une telle conception des relations entre la
Terre et le Ciel n’est en aucune manière pacifique ou
bienveillante, bien au contraire, et la ressemblance entre
les coutumes magiques des Phéniciens et les rituels abo¬
minables de nos sorciers locaux est trop frappante pour
que l’on évoque le simple effet du hasard.
D’autant plus que les comptoirs commerciaux des
Phéniciens étaient strictement localisés et sommes toutes
peu nombreux, ce qui obligeait les prêtres de Baal à choi¬
sir des lieux de culte en premier lieu sur les terrains les
plus riches en magnétisme tellurique... et ils choisirent le
Triangle du Dragon, “enchantés sans doute d’y trouver
une telle abondance de vibrations en accord avec la per¬
sonnalité démoniaque de leur dieu’’ !
Existe-t-il.une filiation directe entre les adeptes du
culte de Baal et le mouvement noir encouragé par la cour
pontificale d’Avignon? C’est fort peu probable, car les
guerres et les invasions ont dû suffire à disperser à main¬
tes reprises les écoles sataniques créées immédiatement
après le départ des Phéniciens. Mais il est aussi vrai que
les fameuses “archives akhashiques”, qui enregistrent le
Bon et le Mauvais sans établir de distinction, ont contri¬
bué au maintien d’un eggrégore (pensée magique collec¬
tive) apte à regrouper les fanatiques du diable à travers
les siècles. Et la pierre angulaire de cet édifice magique
qui assure une filiation “spirituelle” entre les fils de
l’ombre à toutes époques, c’est la ville d’Avignon.

142
AVIGNON, OU LE PALAIS DU DIABLE

Nous avons recensé une trentaine d’endroits dans


cette ville dont la simple approche provoque chez les
sujets sensibles une sorte d’angoisse accompagnée d’hal¬
lucinations auditives et visuelles !. Ces fontaines magné¬
tiques génératrices de sensations désagréables existent en
d’autres endroits du Triangle, mais aucune ne révèle une
puissance comparable à celles d’Avignon. La répartition
de ces fontaines magnétiques dans le Triangle est égale¬
ment significative, puisque cette ville compte à elle seule
près de la moitié du nombre total des fontaines en ques¬
tion.
Il est une rue à Avignon, dont nous tairons le nom
par respect pour les personnes qui y vivent, où l’on ne
compte pas moins de quatre maisons hantées recélant des
esprits frappeurs aux manifestations tellement incommo¬
dantes que la plupart des locataires ont été obligés de les
déserter. Cette rue, d’autre part, bat tous les records en
matière d’incidents mécaniques survenant aux véhicules
qui la parcourent, le cas le plus significatif étant une série
noire de huit explosions de moteurs qui ont toutes eu lieu
à hauteur de l’une de ces maisons hantées, cela en
l’espace de cinq ans. Nous ajouterons à ce “tableau” la
fréquence élevée de la criminalité dans cette artère de la
ville, en relevant pas moins de vingt-sept homicides
volontaires étalés sur une dizaine d’années. Coïncidence
étrange, personne ne semble vouloir reconnaître cet état
de fait ; la loi du silence empêche bel et bien la diffusion
de ces événements troublants, et il faut disposer de soli¬
des introductions au sein de certains milieux occultes
pour en être avisé !
Signalons enfin que la secte du Soleil Noir tient ses
assises dans une rue parallèle, à hauteur précisément de
cette maison hantée fatale aux engins motorisés. Et
l’orientation de cette rue suit un axe rejoignant Carnac et
143
le cromlech de la presqu’île de Crozon (l’une des pointes
de l’Etoile Magnétique de Nantes).
Ce nouvel axe Avignon-Carnac-Crozon permet la
découverte d’un autre axe, distant de 60° et à partir
d’Avignon, qui se dirige vers Cîteaux puis vers Orval,
l’abbaye située à la frontière belge et lieu d’établissement
de moines cisterciens. (Figure XI).
Pôle magnétique par excellence d’un territoire malé-
ficié, Avignon n’échappe cependant pas à la règle cosmi¬
que qui ordonne la subsistance d’une petite part de Bien
dans une grande quantité de Mal, principe inéluctable
symbolisé par la représentation graphique du Yin et du
Yan de la philosophie chinoise : un cercle divisé en deux
parties, l’une noire et l’autre blanche qui contiennent
chacune un point de la couleur opposée, soit un point
noir dans la plage de blanc et un point blanc dans la
plage de noir, symbolisme qui exprime d’une part l’idée
d’un travail commun des deux forces “antagonistes”, et
d’autre part le caractère relatif du règne du Bien ou du
Mal...
Ville étrange entre toutes, pôle d’attirance pour les
occultistes en quête de lieux propices à l’épanouissement
de leurs dons, Avignon recèle bien des mystères dont les
diverses sectes qui l’occupent détiennent peut-être la clé.
Sectes maléfiques majoritaires au milieu desquelles quel¬
ques initiés de haute valeur tentent de renverser la situa¬
tion et deviennent les pions consentants du Jeu Cosmi¬
que d’ambivalence et d’alternance présenté ci-avant. Au
4 et 6 de la rue de Taulignan s’élève l’hôtel de Carichon-
Montpezat, qui devint au XVIIE siècle le rendez-vous
des membres de la secte théosophique des Illuminés
d’Avignon. Un personnage étrange en était alors le pro¬
priétaire, Jacques-Timothée de Tertullis de Trémolet de
Bucelli, maquis de Montpezat, pratiquant l’occultisme
sous ses formes les plus singulières. Les Illuminés propre-

144
145
ment dits commencent leurs activités sous l’impulsion de
Dom Pernety (mort à Avignon en l’hôtel de Gasqui, au
16 de la place des Trois-Pilats).
Philosophe ésotériste auquel l’on doit un fameux
“Dictionnaire de l’Alchimie”, Dom Pernety avait réuni
les membres de sociétés magiques et mystiques et, à
l’aide du marquis de Vaucroze qui mit à leur disposition
sa maison de Bedarrides — que Pernety baptisa Mont-
Thabor —, entama l’étude de l’alchimie et des sciences
occultes, en liaison étroite avec la loge maçonnique de
Saint Jean d’Ecosse d’Avignon. Au terme de plusieurs
années de recherches, il parvint, semble-t-il, à mettre au
point un élixir de jouvence. Puis il mourut soudaine¬
ment, frappé d’apoplexie. Les adeptes formés par Dom
Pernety usèrent-ils de la faculté de rajeunissement ren¬
due possible par cette découverte ? Nul ne le sait avec cer¬
titude, car la Révolution dispersa la secte des Illuminés et
les résultats de leurs travaux.
Quoiqu’il en soit, certaines personnes n’hésitent
cependant pas à affirmer que le brillant adepte vit encore
en quelque demeure cachée de la ville, et que sous un
nom d’emprunt, dirige activement la lutte éternelle des
Illuminés d’Avignon contre les sorciers du Triangle...

LES OMBRES DU POUVOIR OCCULTE

A proximité d’Avignon, Montfavet abrite la congré¬


gation créée par Georges Roux, mieux connu sous le nom
de “Christ de Montfavet”. Accusé en 1954 d’être res¬
ponsable de la mort du petit Yves Payan de Gap, et de
Joëlle Debray de Toulon, cet homme étrange qui refusait
tous soins médicaux à ses disciples sous prétexte que la
prière seule doit avoir raison des forces du Mal qui inves¬
tissent le corps humain, cet homme donc a vécu en ermite
entre les murs de son château la Préfète, à 1 km du vil-
146
lage. Or, ce lieu de pèlerinage pour les derniers adeptes
d’une “religion qui relève presque du folklore local,
attire depuis quelques années d’éminents maîtres ès-
sorcellerie tous affiliés aux sectes noires qui peuplent le
Triangle du Dragon. Sans qu’il soit à proprement parler
question de réunions formelles en ces lieux, on observe
cependant les fréquents passages, fort discrets et rapi¬
des, de ces énigmatiques personnages.

Ces touristes peu conventionnels n’ont ni caméras, ni


guides touristiques ni cartes routières. Circulant à bord
de grosses berlines immatriculées dans le Vaucluse, le
Gard ou les Bouches-du-Rhône, ils passent et repassent
dans le village, parfois s’arrêtent et font quelques pas le
long de la route sans but apparent. Selon toute évidence,
ils cherchent quelque chose, et le bruit court dans les
milieux occultes de la région que le siège secret d’un cer¬
tain “ordre de supérieurs inconnus’’ doit être bientôt
déplacé, ce qui expliquerait assez les allées et venues des
dignitaires de cet “ordre” en quête d’un lieu propice à
leur nouvel établissement. Mais les langues ne se délient
pas façilement, et personne ne semble connaître, une fois
de plus, les détails de la rumeur colportée dans la plus
grande discrétion.
Grâce à l’influence des penseurs rationnalistes et
autres “esprits forts”, les sorciers peuvent maintenant
agir en toute quiétude, et c’est sans rencontrer le moindre
obstacle que les dits sorciers, organisés et réunis dans les
sociétés du monde parallèle, se rencontrent, oeuvrent de
concert et continuent d’étendre leurs filets sur la “Terre
de Gwerdred”. Les “pistons” et pots-de-vin ne sont pas
les éléments caractéristiques du seul monde politique:
ces hommes dénués de scrupules font en sorte de placer
leurs compagnons aux postes-clés de la vie sociale, et
nous savons de source bien informée que cet ordre
supérieur” de la magie noire s’infiltre dangereusement
147
dans les administrations des villes importantes du Trian¬
gle. Pour arriver à leurs fins, ils se font politiciens ou
louent les services d’hommes de paille à coups de mil¬
lions. Rien ne semble pouvoir les arrêter, et ils auront tôt
fait de se déculpabiliser, les complicités aidant, si l’un ou
l’autre journaliste réussissait à collecter les preuves de
leur malveillance. Quel crédit en effet ces journalistes
peuvent-ils espérer auprès des populations qui ne croient
plus au monde ténébreux des cérémonials et rites issus
d’un autre âge ? La mode est à la science, aux machines, à
l’électronique, aux fusées qui vont sur la Lune, aux gad¬
gets futiles et aux idéologies matérialistes... Qui oserait
donc souscrire aux accusations de sorcellerie lancées con¬
tre les personnalités en vue portées au pouvoir par ces
mêmes populations ?
Patiemment, le gouvernement occulte du Triangle du
Dragon tisse sa toile meutrière, dans l’attente des grands
bouleversements promis par les prophéties qui leur per¬
mettront enfin de se hisser au Pouvoir Intégral, en colla¬
boration avec leurs comparses disséminés dans le monde.
En 1933, un certain Adolf Hitler, redistribuant les rôles
dans une' Allemagne chaotique, entama une procédure
occulte dont les peuples libres ont presque oublié, à
l’heure qu’il est, le tragique exemple. Il suffirait de peu
de choses pour qu’un nouveau disciple de Satan réédite
la tentative du dictateur allemand, mais cette fois à l’aide
de moyens militaires et techniques autrement considéra¬
bles. Les Initiés réunis en plus ou moins vastes confréries
actives et solidaires s’employent jour après jour à préve¬
nir la Rechute fatale, mais l’emprise du Mal est telle que
les populations aveuglées risquent d’ignorer le message
pressant qui leur est délivré et d’accélérer par ignorance
ou par lâcheté la venue de l’Ere Noire...

148
CHAPITRE X

Les voies maléfiques


du Dragon

Traversant de part en part le département du Gard, la


route départementale n° 999 tient une place de choix
dans notre relevé de l’insolite et du paranormal en
France. Cette route, elle aussi, s’est vue attribuée un
numéro d’ordre singulier du point de vue de la Science
des Nombres, et nous ne pouvons croire que ce fait soit le
fruit du hasard...
La première singularité que nous relevons au sujet de
cet axe routier, c’est bien la présence répétée des créatu¬
res mythologiques, toutes apparentées au dragon, qui
peuplent les légendes des villes rencontrées sur son par¬
cours. Ne voit-on pas en effet apparaître un crocodile
dans les armoiries de Nîmes, la première étape impor¬
tante sur la départementale 999? Que cet animal soit
selon les uns monstre traditionnel de l’espèce dragon ou,
selon les autres l’insigne totémique de la Légion Afri¬
caine à qui Auguste donna la région en partage, il n’en
demeure pas moins que le crocodile en question
149
s’accorde parfaitement avec “l’ambiance” du
Triangle... réconforté par ailleurs en son exil par la pré¬
sence de son cousin de Beaucaire, seconde étape de la
départementale. Ce dernier, connu sous le nom de Drac,
anime une légende qui relate l’aventure survenue à une
jeune femme le rencontrant et vivant sept années en son
palais aquatique.
La troisième étape n’est autre que Tarascon, célèbre
par son Tartarin mais aussi par un fabuleux animal qui
hantait le Rhône, autrefois : la Tarasque. Ecoutons
Louis Dumont qui dans son ouvrage sur la Tarasque a
retranscrit ce texte évocateur : “Il y avait alors au bord
du Rhône, à côté d’un grand rocher dans un bois, entre
Arles et Avignon, vers l’ouest, un énorme dragon, mi-
animal, mi-poisson, qui tuait beaucoup de gens passant
et traversant, y compris les ânes et chevaux, et retournait
les bateaux sur le Rhône. On avait beau venir en grand
nombre et en armes, impossible de le tuer, car il quittait
le bois et se cachait dans le fleuve. Plus gros qu’un bœuf,
plus long qu’un cheval, il avait la face et la tête d’un lion,
des dents aigües comme des épées, une crinière de cheval,
le dos tranchant comme une hache, des écailles hérissées
et coupantes comme des tarières, six pattes aux griffes
d’ours, une queue de serpent, un double bouclier comme
une tortue de chaque côté...”
Quoi de plus proche du diable et de ses diableries que
ces animaux terrifiants qui sèment la mort et la désola¬
tion ? Fait curieux, les Chinois identifient précisément le
dragon aux veines telluriques maléfiques qui sillonnent
l’Extrême-Orient. Mais venons-en aux faits, car une
légende, pour significative qu’elle soit, n’en demeure pas
moins aux yeux des gens, œuvre jugée d’imagination et
partant peu crédible !
Le premier indice contemporain d’une influence
néfaste de la D. 999 peut être relevé aux environs des

150
années ’30, époque à laquelle une automobile prend feu
spontanément entre Nîmes et Beaucaire ; le conducteur
réussit à sortir du brasier, de même que ses passagers.
Tous confirmeront la soudaineté de l’accident, lequel
restera néanmoins inexpliqué. Peu de temps après, le
même automobiliste est victime d’un accident similaire
au kilomètre 17 sur le tronçon de 999 entre Nîmes et
Quissac... Une malédiction particulière semble peser sur
la tête de cet homme puisque la même année, quatre
membres de sa famille perdent la vie dans un accrochage
survenant sur la départementale... 999 !
Trente ans plus tard, un carambolage monstre occa¬
sionne la mort de neuf personnes... au kilomètre 17 entre
Nîmes et Quissac. Cause officieuse : l’occupant du véhi¬
cule dont le freinage brutal a provoqué le tamponnement
d’une douzaine de voitures prétend avoir vu une “guim¬
barde” en feu foncer vers lui. Enregistrement fluidique
restitué de l’accident survenu en 1933 ? Tout porte à le
croire !

SURPRISES ET PIEGES DU DRAGON DE FEU

Peu après la Seconde Guerre Mondiale, un officier de


la Marine française de passage dans la région est arrêté
par deux gendarmes à la sortie de Nîmes. Après les cons¬
tatations d’usage, les gendarmes recommandent à l’offi¬
cier de faire remplacer les ampoules de phares, celles-ci
se révélant inopérantes. Quelques kilomètres plus loin,
c’est un motard qui, cette fois, intime à l’officier l’ordre
de s’arrêter... pour le prier de bien vouloir couper ses
phares qui émettent d’incompréhensibles clignotements
de lumière. Ce à quoi le voyageur rétorque que le bouton
de contact des phares n’est pas tourné en position de
fonctionnement.
151
Néanmoins, les phares se remettent à clignoter, de
même que les feux arrière maintenant, pendant deux ou
trois minutes. Après l’arrêt du phénomène, l’automobi¬
liste redémarre, parcourt quelques centaines de mètres et
s’arrête à nouveau, le moteur n’étant plus alimenté en
carburant malgré que le réservoir ait été récemment rem¬
pli. Et après plusieurs tentatives infructueuses, l’alimen¬
tation s’effectue à nouveau de manière normale : le véhi¬
cule s’ébranle... jusqu’à ce que se bloque l’accélérateur !
L’officier réussit à grand peine à maîtriser la situation,
puis décide de se ranger sur le bas-côté de la route afin
d’examiner la mécanique capricieuse. Il constate alors
qu’un pneu vient de crever et que l’huile du moteur fuit
en abondance. Le radiateur de cette voiture pourtant
neuve, quant à lui, présente une fêlure qui laisse s’échap¬
per goutte à goutte l’eau du circuit de refroidissement...
Sur ces entrefaites, le motard arrive à hauteur du véhi¬
cule en panne, immobilise sa machine et entreprend
d’examiner à son tour les dégâts que lui annonce l’offi¬
cier. C’est alors que sans raison apparente, le carburant
s’enflamme spontanément et provoque une explosion qui
projette les deux hommes sur le sol. A ce moment précis,
un camion lancé à toute allure dans le virage qui le mas¬
quait jusqu’alors, ne peut éviter le motard étendu sur la
chaussée et broyé littéralement le malheureux...
Les défaillances mécaniques, suivies souvent de mort
d’homme, semblent fréquentes et indiscutablement mar¬
quées du sceau de l’étrange sur cette départementale. Et
cette explosion, feu soudain qui se déclare contre toute
attente ? Problème d’autant plus inquiétant que les habi¬
tués de la 999, riverains ou automobilistes de passage,
sont coutumiers de ces manifestations désastreuses de
l’élément igné : le feu règne en maître tout au long de la
départementale 999, qui provoque les incendies les plus
inexplicables. Et quand il ne se manifeste pas sous sa
forme habituelle qui est celle des flammes dévastatrices.
152
le feu se loge dans le corps de l’homme et l’on enregistre
alors des poussées de fièvre extrêmes, des coups de soleil
aux suites toujours fort douloureuses, des éruptions
cutanées à caractère inflammatoire, des brûlures graves
entraînant la mort, tout cela dans des proportions sans
commune mesure avec les relevés statistiques moyens du
reste de la métropole. Et nous ne pourrions être complet
sans évoquer le climat de meurtre, d’adultère et de viol
qui règne aux abords de cette mince bande d’asphalte qui
traverse le Gard de part en part !
Evoquons également les attaques d’insectes, plus
dangereuses que partout ailleurs. A titre d’exemple,
citons le cas de cette famille de Parisiens attaqués par un
essaim de guêpes d’une taille démesurée, lesquelles laisse¬
ront après leur passage trois cadavres boursouflés et
méconnaissables, et deux survivants paralysés depuis à
90 %.

CHAMPS MAGNETIQUES
ET PHENOMENES “PSI”

Nous avons effectué quelques expériences pratiques


“sur le terrain”, puisque cette départementale 999
annonce incontestablement la présence d’un champ
magnétique intense, susceptible de provoquer une activa¬
tion des phénomènes dénommés “psi” par les parapsy¬
chologues. Inspirés par l’exemple des écoles de parapsy¬
chologie russes et américaines, nous avons réalisé les
tests désormais classiques dont les résultats démontrent
sans risque d’erreur la présence ou l’absence d’une acti¬
vité paranormale, selon les résultats obtenus.
Les expériences de télépathie élaborées par le profes¬
seur Rhine de l’université de Duke (Etats-Unis) ont été
rééditées par nos soins dès le début de l’expérimentation.
Deux “opérateurs”, un “émetteur” et un “récepteur”.

153
se sont rendus chacun aux extrémités de la 999; l’un
deux, l’émetteur, a été pourvu d’un jeu de cartes de Zen-
ner représentant cinq symboles distincts en plusieurs
exemplaires. Après avoir battu les cartes de ce jeu,
l’émetteur a tiré celles-ci au hasard et a tenté de transmet¬
tre par voie télépathique les symboles qu’elles suggé¬
raient (un rond, une étoile, un carré, etc.).

Or, dans le contexte de cette expérience centrée sur les


manifestations paranormales dans le Triangle du Dra¬
gon, les résultats de la tentative d’émission télépathique
sont à proprement parler stupéfiants ! Sur cent cartes
tirées et “projetées”, quatre-vingt-sept ont été identifiées
de manière correcte par le “récepteur” à l’autre bout de
la 999 ! Alors que le calcul des probabilités annonce un
score théorique de vingt cartes sur cent lorsque le hasard
agit seul!!! Inutile d’insister sur les implications qui
découlent d’un tel résultat. Une énergie magnétique agit
bel et bien aux alentours de ce ruban d’asphalte d’appa¬
rence anodine, énergie d’une intensité extraordinaire
sans doute puisque les expériences menées partout dans
le monde au niveau de la télépathie sont loin de présenter
un tel indice de succès.
Malgré cette confirmation éclatante qui aurait* bien
suffit à étayer nos suppositions de manière définitive,
nous sommes allés plus loin encore.
Quelques objets métalliques, barres de fer, petites
cuillers et pièces de monnaie ont servi alors dans une
expérience de psychokinésie, et un sujet choisi au hasard
dans notre entourage a été désigné pour jouer le rôle
d’opérateur. Cette personne n’avait jamais jusqu’alors
manifesté quelque aptitude particulière en matière
d’effets “psi”...
Notre équipe composée d’une demi-douzaine de per¬
sonnes s’est donc rendue un matin sur le talus d’une por¬
tion de la 999 choisie au hasard, entre Beaucaire et

154
i
Vierge à double visage
foulant aux pieds le
Dragon en l’église
Saint-Léonard à Léau.


Saint-Léonard.
i
Tour du Sacrement
symbolisant les sept
étapes du Grand Œuvre
(église Saint-Léonard).

J
Eglise de f
Villers-le-Temple et
bâtiments restaurés
de la Commanderie.
Armoiries de Laure k
de Breteuil, f
commandeur de Villers-
le-tempie (sur le mur
arrière de l’église).

Perron de l’hôtel de ville


de Léau et armoiries
de la ville.
Tours de l’enceinte extérieure de la Commanderie de Villers-le-Temple

Commanderle
de Villers-le-Temple
(cour intérieure).

La Tour de l’Apocalypse
à Eben-Ezer.

Le Lion et l’Aigle
au sommet de la Tour
de l’Apocalypse.
Tarascon, alors que la Lune en phase décroissante n’était
en relation directe avec aucune planète du champ zodia¬
cal ; nous désirions éviter l’incidence de tout influx astral
susceptible d’accentuer les éventuelles facultés latentes
de notre expérimentateur, toute énergie perçue devant
obligatoirement être d’origine terrestre afin de préserver
le but de l’expérience. Les objets métalliques censés ser¬
vir de révélateurs des nouveaux pouvoirs transmis à
notre opérateur par le champ magnétique ont alors été
disposés à même le sol. La main gauche posée sur une
barre de fer, l’opérateur s’est concentré quelques ins¬
tants...
A la surprise générale, la barre ne tarde pas à se tor¬
dre ! Et simultanément, les cuillers se plient, les pièces de
monnaie s’incurvent, la monture métallique même des
lunettes de l’un des assistants se déforme et éjecte les ver¬
res correcteurs. Il semble bien évident que la volonté de
l’opérateur subit une amplification considérable. Cha¬
cun essaye à tour de rôle de modifier la forme des objets
métalliques : quatre personnes sur cinq y parviennent
sans difficulté !
Dans la même journée, à bonne distance de la 999,
nous tentons de rééditer cet exploit. En vain d’ailleurs,
car aucun de nous n’est à même de faire s’infléchir si peu
que ce soit le plus ténu des fils de cuivre malgré les frotte¬
ments répétés et une concentration soutenue. Mais au
retour sur la 999, les métaux obéissent à nouveau aux
moindres “pressions” de nos volontés, tant et si bien que
nous nous retrouvons bientôt à la tête d’une impression¬
nante collection d’objets tordus et inutilisables puisque
ceux-ci refusent obstinément de reprendre leur forme pri¬
mitive après la déformation.
Comme nous l’avions prévu, la départementale 999
suit exactement le parcours d’un sillon magnétique d’une
amplitude peu commune. Mais comment concevoir le
155
fait que les habitants de la région aient en quelque sorte
“repéré” ce sillon pour y juxtaposer ensuite un chemin,
puis une route, et cela en dépit du caractère négatif des
phénomènes engendrés par le champ magnétique ? A cet
égard, nous ne pouvons sousestimer l’influence de ce col¬
lège occulte qui s’ingénie à marquer “son” territoire en
vue d’une utilisation rationnelle des énergies nocives aux
dépens de victimes propitiatoires ainsi offertes aux enti¬
tés sataniques. Le sacrifice rituel d’innocentes victimes
humaines devient donc réalisable par départementale 999
interposée (ou d’autres lieux peut-être) ! Sans qu’il sub¬
siste le moindre risque pour les sorciers d’être inquiétés
par la justice...

LA LEGENDE DE LA ROUTE MAUDITE

Une très vieille légende du pays d’Arles, connue


encpre des seuls anciens, rapporte des faits directement
liés à la présence de cette route maudite que nous venons
d’évoquer. L’histoire, qui remonte à la nuit des temps,
nous apprend en effet qu’à une époque non précisée, un
pauvre homme courait la campagne en quête de quelque
nourriture pour ses enfants malades. Au détour d’un
chemin, il rencontre une vieille femme à l’aspect repous¬
sant et accompagnée d’un lézard rouge. A tout hasard, le
bonhomme demande à la vieille dame un morceau de
pain ou de viande, en échange de quoi, car l’homme était
honnête et appréciait la valeur d’un don, il lui offrirait
bras et sueur pendant le temps d’une révolution lunaire.
Or, ne voilà-t-il pas que contre toute attente, la vieille
exhibe un succulent cochon de lait rôti à point, en plus
d’un pain énorme et d’une corbeille de fruits plus appé¬
tissants les uns que les autres ? Le pauvre homme ébahi
s’entend alors proposer un marché pour le moins singu¬
lier : la vieille promet de prodiguer en abondance vic-

156
tuailles savoureuses et boissons exquises pendant vingt-
huit jours en échange... d’une route ! Route dont elle a
besoin pour rentrer chez elle, affirme-t-elle, et qui lui évi¬
tera de se meurtrir les pieds sur les rocailles de la plaine.
Trop heureux de profiter de ces prodigalités inespérées,
l’homme consent à accomplir sa part du marché, bien
décidé cependant à se ménager de longues poses répara¬
trices ; après tout, le lézard chargé par sa maîtresse de la
surveillance des travaux devait être bien incapable de sur¬
veiller autre chose que la course du soleil dont les rayons
le laisseraient somnolent et béat jusqu’à la tombée de la
nuit !
Le premier jour, notre cantonnier de fortune abat un
travail considérable dans le but de s’éloigner le plus pos¬
sible de la petite vieille. Hors du champ de vision de celle-
ci, il compte bien poser pelle et pioche et se reposer à
l’ombre d’un olivier chaque fois que la chaleur trop
intense rendrait tout effort pénible. Le soir du premier
jour, il demande des nouvelles de sa famille et apprend
que la vieille tient bien sa promesse. Nourriture et bois¬
sons en abondance couvrent la table dans la pauvre hutte
de terre du bonhomme. Tout est pour le mieux et le rusé
se rit déjà de la naïveté de la vieille. Le second jour, il
ralentit la cadence, vérifie que la vieille ne peut le voir et
creuse de faibles sillons pour donner l’illusion que
l’œuvre progresse néanmoins. Et comme prévu, le lézard
fidèlement attaché à ses pas somnole sur les pierres plates
qui bordent le “chemin”.
A l’aube du troisième jour, plus question de feindre
le moins du monde. L’homme se couche au pied d’un
arbre et attend la fin de la journée sans plus se préoccu¬
per de la route. Mais aussitôt, le lézard rouge se mani¬
feste, et mort cruellement son “protégé”, jusqu’à ce que
ce dernier se lève et pioche. Très contrarié, l’homme fait
mine d’obéir puis assène un coup violent sur la tête de
l’animal, lequel disparaît instantanément à la vue. Le bon-

157
homme reprend alors sa sieste interrompue, qu’il pro¬
longe sans autre inquiétude jusqu’au soir du vingt-
huitième jour, lorsqu’il se lève au terme de cette dernière
journée du marché, quelle n’est pas sa surprise de consta¬
ter que, malgré lui, la route est terminée !
Sur l’instant, il comprend que la petite vieille n’est
autre que le Diable en personne. Il tombe à genoux,
implore le ciel, mais en vain. L’Esprit du Mal révèle sa
véritable identité et, le visage convulsé par la haine et le
dépit, annonce à sa victime le châtiment qu’il lui réserve
pour n’avoir point observé les règles du marché. Trans¬
formé en statue de pierre, le “rusé” est condamné à
demeurer éternellement au bord de la route, tandis que
sa femme et ses enfants sont précipités dans les flammes
de l’Enfer. Et la légende ajoute que l’âme du lézard s’est
confondue avec la route, lui conférant une mauvaise
influence propre à épouvanter les imprudents qui s’y ris¬
queraient...
Cette légende est significative à bien des égards, une
fois de plus. Relevons principalement le rôle joué par ce
lézard ensorcelé, tellement apparenté aux monstres dont
le souvenir hante encore le Triangle du Dragon... Que ce
soit au niveau des légendes, que ce soit au niveau des
découvertes archéologiques, les dragons pullulent en
effet dans le Triangle ! Beaucaire possède son Drac,
Tarascon est hantée par la Tarasque, et il nous faut éga¬
lement évoquer Bagnols-sur-Cèse et son dragon à sept
queues et à sept têtes nommé Coulobre, Cavaillon et son
dragon mis à mal par saint Véran (et ce nom Véran n’est-
il pas proche du mot “varan” ?), Mandagout qui en pos¬
sède un dans ses armoiries, Aix-en-Provence dont le dra¬
gon fut abattu par saint Jacques, Mondragon au nord
d’Orange et Draguignan dont l’étymologie se passe bien
de commentaires ! Parlons aussi de Cucuron, où l’on
trouva le squelette d’une tortue géante mesurant un
mètre cinquante ; de Dions et ses grottes Sainte Anasta-

158
sie, refuge du légendaire Esquicho-Grapaou (ou Cra¬
paud Volant) ; du Plan-d’Aups, dont le sous-sol a livré
une impressionnante collection d’œufs de dinosaures ; de
Saint-Saturnin-lès-Apts et ses squelettes de dinosaures...
Dans toutes les traditions occultes, les veines telluri¬
ques sont identifiées à un animal reptilien, symbole biva¬
lent de la double polarité magnétique. C’est le serpent
qui est l’instigateur du premier péché commis par
l’espèce humaine, mais c’est également lui qui s’enroule
autour du Caducée symbolique représentant la Méde¬
cine. Sous la forme d’un animal inoffensif, la couleuvre
par exemple, et sous le nom de “Vouivre”, il signale les
veines positives du réseau magnétique. Sous la forme
abjecte du dragon, du lézard venimeux ou du crapaud, il
annonce les veines nocives et devient le symbole des
“magiciens noirs’’.
Descendant direct des féroces reptiles du Crétacée et
du Jurassique, le dragon appartient bien à la famille rep¬
tilienne, légende mise en cause ou non. Ses pouvoirs
maléfiques sont certains, et sa présence constante à tra¬
vers le Triangle désigne à l’attention un paramètre
“démoniaque’’ incontestable. Tout historien ou ethnolo¬
gue quelque peu débarrassé des préjugés communs en
cette matière aurait déjà soupçonné le mystère dont nous
dévoilons ici l’existence, mais comment faire compren¬
dre à ces “ânes chargés de médailles et de parchemins’’
qui sévissent encore en nos écoles que les faits et rien que
les faits suffisent amplement, et nécessairement à renver¬
ser les vieilles théories empreintes d’un rationalisme
éculé? Espérons que la présente accumulation de faits
suffise à ouvrir les yeux d’un public qui comprendra
enfin que cette époque de “l’histoire en chambre” est
révolue. Sur le terrain, des constatations autrement inté¬
ressantes nous attendent encore...

159
CHAPITRE XI

Soucoupes volantes
et autres surprises...

Trois touristes allemands disparaissent sans laisser de


traces dans la région de Miramas... A proximité de leur
voiture, un cercle d’herbe roussie ravive les convictions
des soucoupomanes du cru ; on aurait observé au cours
de la nuit précédente le passage d’une vague d’objets
volants non identifiés à la perpendiculaire de la départe¬
mentale 5, suivie de l’apparition d’un phénomène atmos¬
phérique proche des aurores boréales. Plusieurs jours
après ces événements, un curieux qui s’est rendu sur les
lieux disparait à son tour, “happé” par un tourbillon de
poussière dorée aux dires d’un témoin oculaire. Ce meme
témoin constate la désintégration, quelques heures plus
tard, des objets métalliques dont il était porteur à l’ins¬
tant de la disparition: boucle de ceinture, alliance,
montre-bracelet, pièces de monnaie, des plombages den¬
taires mêmes se volatilisent en un clin d’œil.
Un radiesthésiste “tâte” le terrain en question à
l’aide de son pendule, conclut à l’existence d’ondes néga-

161
tives denses, et propose de mettre sur pied une cérémonie
à caractère magique en vue de retrouver les quatre dispa¬
rus ! Idée pour le moins saugrenue en la circonstance
puisque l’enlèvement semble bien être le fait d’êtres
extra-terrestres et non d’entités issues des mondes occul¬
tes ... mais le principe d’une cérémonie incantatoire est
néanmoins retenu faute de propositions plus constructi¬
ves. Le radiesthésiste confectionne un carré magique
(figure arithmétique utilisée à l’occasion de cérémonies
rituelles), procède à une purification du lieu, entame un
rituel... et meurt quelques dix minutes plus tard, victime
d’une attaque cardiaque.
Une délégation parisienne d’une secte mystique bran¬
chée sur l’étude des phénomènes extra-terrestres tente à
son tour d’élucider le mystère. L’enquête se solde par
deux chutes mortelles, un cas d’asphyxie par piqûre
d’insecte, un divorce suivi de suicide survenu dans de
curieuses circonstances et une noyade. Bilan d’autant
plus négatif que le mystère demeure entier. Mais le plus
surprenant de l’affaire est bien l’incroyable pression
occulte mise en œuvre en vue d’étouffer les bruits et les
rumeurs qui commencent à se répandre.
Venus de l’on ne sait trop où, des ordres impératifs
lient subitement les langues. Un beau jour arrive qui voit
se fermer les visages, et les témoins les plus diserts sont
soudain accablés d’un mutisme complet. Plusieurs
années s’étant écoulées depuis les faits, nous avons eu
toutes les peines du monde à suivré une filière qui nous a
permis de localiser enfin le lieu des disparitions, avec une
précision toute relative cependant puisque nous ne pou¬
vons en établir qu’une estimation approximative : à
l’ouest de Miramas, sur la départementale 5.
Doit-on conclure de cette conspiration du silence
qu’elle est l’œuvre, une fois encore, de ce “gouverne¬
ment occulte’’ ? A moins que seule soit engagée la res¬
ponsabilité des autorités légales, lesquelles, afin d’éviter

162
toute panique dans la population, s’est trouvée dans
l’obligation d’interdire la diffusion de ces faits extraordi¬
naires...

LES OVNIS DANS LE TRIANGLE DU DRAGON

D’après les statistiques officieuses, les visiteurs extra¬


terrestres sillonnent le ciel du Triangle de préférence à
toute autre région de France. Il ne se passe pas de nuit
sans que soit observée la course caractéristique d’un
objet volant non identifié, ou soucoupe volante. Vitesse
ultra-rapide, changements de direction brusques selon
des angles “impensables”, auras de teintes diverses, jets
de lumière courbe vers l’horizon, perturbations des
ondes radio et des appareils électriques, impressions de
malaise physique et psychique chez les humains, pertes
de mémoire... tels sont les indices fournis par les témoins
qui permettent d’identifier à coup sûr les soucoupes
volantes.
En provenance du Golfe du Lion, les vagues de sou¬
coupes se succèdent en direction du nord à peu près sans
interruption tout au long de l’année, à une exception près
cependant : le mois de février, pendant lequel la fré¬
quence des passages subit une baisse notable. A cette
époque de l’année, en effet, les engins célestes évitent le
Triangle, remontant vers le nord à l’extérieur du péri¬
mètre Montpellier-Aix-Teil. Cet état de fait n’a pas
encore reçu d’explication définitive, mais certains res¬
ponsables de la recherche de phénomènes extra-terrestres
estiment que cette particularité serait à mettre en relation
avec le fait statistique suivant : la majorité des décès dans
le monde a lieu au cours du mois de février, de même que
la majorité des naissances a lieu au cours du mois d’août.
On peut dès lors supposer que lorsque le Soleil entre dans
le signe astrologique du Verseau (qui couvre le mois de
163
février), le magnétisme de l’entièreté du globe entre lui-
même dans une phase éminemment négative, phénomène
encore plus accentué et perceptible dans les zones maudi¬
tes du globe ; ces ovnis qui semblent rechercher le voisi¬
nage des ondes nocives de manière générale craignent
cependant la période de saturation magnétique du Trian¬
gle, et évitent ce dernier dans le but probable de prévenir
une surcharge de leurs “appareils capteurs d’ondes”.
Tout cela est par ailleurs en parfaite conformité avec la
symbolique astrologique, qui nous apprend que le Ver¬
seau est antinomique du principe solaire ; le Soleil, astre
de vie, symbole de l’ordre dans la société, connaît donc
une période “d’atièdissement” à l’occasion de son
passage dans le signe de l’anarchie, de la révolution et
des troubles sociaux en général.

HERCULES AU XX« SIECLE

Le Triangle du Dragon est riche en surprises de poids.


Et c’est bien ici le cas de le dire... lorsque certaines per¬
sonnes réussissent à soulever à bout de bras un rocher
pesant plusieurs centaines de kilos, sans le moindre
effort ! Il est un lieu dans le Triangle qui nous occupe, le
seul lieu bénéfique sans doute qui puisse être décelé, où
les vibrations de la Terre procurent à leurs bénéficiaires
de substantiels avantages, psychiques bien sûr mais sur¬
tout physiques.
A une dizaine de kilomètres à l’ouest de Roque-
maure, dans la région boisée qui borde la Nationale 86,
un endroit privilégié attire chaque année un nombre res¬
treint de pèlerins dont les préoccupations ne relèvent pas
précisément du domaine religieux. Initiés ou simples
amateurs de l’Occulte fortuitement renseignés sur les
propriétés remarquables du lieu, ils se plient tous avec
une évidente bonne volonté aux règles rituéliques en

164
usage qui leur permettront, peut-être, de devenir un bref
instant l’égal des dieux... du dieu Hercule pour être pré¬
cis !
Dépourvus d’objets métalliques, à l’exception cepen¬
dant d’une rondelle de cuivre gravée de signes kabbalisti-
ques, ces amateurs de sensations fortes se rendent seuls
ou en groupe au pied d’une “colonne” de pierre brute
dont la forme rappelle assez un menhir. Après une brève
concentration, c’est-à-dire le temps de réciter une prière
adéquate, toujours la même d’ailleurs, le volontaire
place les mains de part et d’autre de la “colonne” et aus¬
sitôt la soulève vers le ciel ; et ce sont près de huit cents
kilos alors suspendus au-dessus d’un visage à peine con¬
tracté par l’effort !
La réussite Oe ce tour de force n’est pas constante.
Tel qui parvient à soulever le rocher à la première tenta¬
tive s’essayera en vain une vie entière à rééditer l’exploit.
D’autres n’y réussiront jamais; d’autres encore, plus
rares il est vrai, se joueront de la difficulté avec une
aisance dérisoire, à chaque essai.
La discrétion la plus absolue subsiste au sujet de cette
pierre “levée”. Afin de respecter la promesse faite aux
Maîtres de la Pierre de ne pas révéler avec précision la
situation de la “colonne” lévitante, nous nous abstien¬
drons de fournir des renseignements susceptibles de pro¬
voquer des rassemblements de foules inopportuns. Il est
certain que la manipulation des forces terrestres, à ce
degré, entraîne sinon un accroissement de responsabilité
vis-à-vis des entités des mondes parallèles, du moins une
menace réelle pour les curieux en quête de fantastique.
Nous laisserons donc aux chercheurs réellement moti¬
vés, aux seuls êtres possédant une spiritualité assez déve¬
loppée pour supporter les conséquences d’une telle expé¬
rience, le plaisir de découvrir un lieu de pèlerinage qui est
peut-être l’un des plus importants de France.
165
En vue de préparer les personnes désireuses de tenter
cette expérience de Imitation pure, nous proposons ici un
exercice d’exécution aisée qui permet une approche
directe et sans danger du phénomène.
Cinq personnes étant réunies soit en plein air, soit
dans une pièce close — mais pas à l’étage —, l’une
d’elles prend place sur une chaise tandis que les autres
l’entourent. La première personne pose la main sur la
tête de la personne assise ; la deuxième personne en fait
autant, de même que la troisième et la quatrième ; puis
on répète la manœuvre avec la main restée libre
jusqu’alors. La “pyramide” des mains étant constituée,
l’une des quatre personnes debout compte jusqu’à vingt,
à haute voix et sans se hâter. A la fin du compte, on
défait la pyramide et l’on joint les mains en croisant les
doigts, de telle sorte cependant que les index joints
demeurent tendus. On place ensuite les index joints et
tendus en-dessous des.genoux et en-dessous des épaules
de la personne assise, et on la soulève ainsi sans effort.
A moins que les expérimentateurs n’y mettent pas le
sérieux nécessaire, cette expérience réussit neuf fois sur
dix ! Si l’on considère que le poids moyen d’un individu
se situe aux environs des soixante-dix kilos, il est assez
remarquable de constater que chaque paire d’index sup¬
portera un poids plus ou moins équivalent à dix-huit
kilos et qu’elle le projettera vers le ciel comme s’il s’agis¬
sait d’un sac de plumes ! Dans son essence, le procédé
n’est pas différent de celui.mis en œuvre par le sportif
qui, peu avant l’engagement physique, se concentre en
vue de “rassembler” ses forces, ce qui lui permettra tou¬
jours de réaliser une performance supérieure à celle qu’il
aurait réalisée sans concentration préalable. Mais dans le
cas de notre expérience, la concentration s’accompagne
d’une captation supplémentaire d’énergie dans la mesure
où la “pyramide” de mains et la personne assise forment
un condensateur magnétique dont la fonction est

166
d’emmagasiner les fluides terrestres “attirés” par le
potentiel énergétique propre des quatre expérimenta¬
teurs. Et c’est si vrai que l’expérience sera vouée à l’échec
lorsqu’elle est effectuée dans un local situé à l’étage,
étant bien connu qu’une maison, à partir du premier
étage, réagit de la même façon qu’une cage de Faraday
sur le plan électro-magnétique (la cage de Faraday est
connue en physique pour ses propriétés isolantes).
La légende, mais toute légende ne contient-elle pas un
fond de vérité en définitive?, se présente à nouveau à
nous pour nous apprendre que certains faits historiques
sont liés à ces phénomènes de lévitation des pierres. Le
fameux pont d’Avignon, rendu célèbre par une chanson
populaire chère aux enfants, rappelle qu’en des temps
reculés certains êtres connaissaient encore les secrets
aujourd’hui oubliés qui permirent aux initiés atlantes,
celtes ou égyptiens d’ériger les impérissables monuments
que sont les pyramides, les gigantesques cromlechs, le
temple de Baalbek, etc.

Le pont d’Avignon, ou pont Saint-Bénezet, doit son


origine à un jeune pâtre qu’un ange conduisit un jour au
bord du fleuve, à l’endroit où l’envoyé céleste jugeait
bon d’élever un passage sur le Rhône. Désireux d’obéir
en tous points aux ordres de son guide, Bénezet se rendit
chez les édiles de la ville afin de leur faire partager son
point de vue et surtout, de recevoir l’aide matérielle
indispensable à l’exécution de son projet. Jugée trop
téméraire et inopportune, l’idée de Bénezet fut accueillie
par les rires et les sarcasmes ; ulcéré, mais toujours con¬
vaincu de la validité de sa démarche et très conscient de
sa responsabilité vis-à-vis de l’Ange, le jeune pâtre
décida de s’atteler seul à cette tâche gigantesque... et
sous les regards incrédules de la population, remua des
pierres de plusieurs tonnes qu’il empila très correctement
de manière à pour-'oir le futur pont d’une assise solide.
167
Encouragés par l’exemple de ce frêle jeune homme dont
la foi “soulevait bien les montagnes”, les gens d’Avi¬
gnon mirent aussitôt la main à la pâte et achevèrent tous
ensemble le pont dans la joie et en grande liesse. Le
“miracle” valut à Bénezet de passer à la postérité et le
pont conserva son nom.
Cette légende n’est pas sans rappeler ces étranges
druides qui, dit-on procédaient à l’érection des pierres
sacrées grâce à une force invisible mise en action par la
récitation d’une phrase magique adaptée à la circons¬
tance. Les bâtisseurs des pyramides en Egypte n’agirent
pas autrement, sans nul doute, lorsqu’il fut question de
déplacer les énormes blocs de pierre que l’on sait. Et il
n’est plus invraisemblable de soutenir que les pesantes
statues de l’Ile de Pâques furent levées par des initiés utili¬
sateurs du “mana”, nom local servant à désigner les cou¬
rants telluriques.

LA MALADIE ET LA MORT EN LEUR TERRE


D’ELECTION

Nous avons évoqué plus avant les fontaines magnéti¬


ques qui engendrent divers troubles de la perception et
des malaises plus ou moins prononcés. Mais il existe en
outre des endroits de cette sorte autrement dangereux :
les fontaines de mort, heureusement plus rares... mais
combien meurtrières !
Puisqu’il sera question dans cet article de santé physi¬
que, il n’est nput-être pas inutile de revenir, très succinte-
ment, sur le problème des mégalithes en liaison avec
l’Acupuncture. Nous pouvons conclure de nos observa¬
tions précédentes que .a présence de “pierres levées”
dans une région est liée à la “bonne santé” de celle-ci, de
même que la disposition des aiguilles sur le corps d’un
être humain présage un regain de vitalité et une mise en

168
ordre effective des fonctions biologiques. Mais il est des
cas qui ne sont plus du ressort de ces habiles “guéris¬
seurs” qui soulagent la Terre et les hommes grâce à leur
connaissance des fluides magnétiques. Lorsqu’un
organe atteint un stade de dégénérescence trop avancé,
les “guérisseurs” ne peuvent plus rien et doivent se con¬
tenter d’éviter que la maladie se propage et infecte les
organes demeurés sains, lesquels, à cet effet, reçoivent
l’application constante d’aiguilles préservatrices. On
peut donc dire que la présence des pierres levées permet à
certaines régions “saines” de résister à la contamination
induite par les régions “malades”...
Dans une liste statistique de quatre-vingt-un départe¬
ments, relative à la répartition d’un total approximatif
de 2.200 menhirs (les “aiguilles” de l’Acupuncture ter¬
restre), nous trouvons le département des Bouches-du-
Rhône en 79^ position (1 menhir); le département du
Vaucluse se trouve en 8L position, avec 1 menhir égale-
merit ; le département du Gard en compte pour sa part
45, dont la majeure partie est cependant située en dehors
du périmètre du Triangle. Il ressort clairement de cette
analyse que les leveurs de pierres, druides ou initiés atlan¬
tes, ont évité avec soin une région susceptible de rompre
l’harmonie du système mégalithique bienfaisant struc¬
turé par eux (à moins que les habituels pourfendeurs de
l’irrationnel ne considèrent qu’il s’agit là d’une coïnci¬
dence ?).
Selon toute évidence, il devait en être ainsi. Le Trian¬
gle du Dragon contient en trop grand nombre ces fontai¬
nes magnétiques maudites qui produisent des effets dia¬
métralement opposés à ceux des lieux de pèlerinages
habituels. Voyons plutôt entre autre, le cas de cette dame
d’Orléans, madame P., qui, de passage à Avignon, se
sent soudainement prise de malaise à hauteur du n° 17 de
la rue H. A ce moment, le talon de sa chaussure casse
net, ce qui l’oblige à stationner un long moment à hau-
169
teur de cette maison. Et la douleur s’installe à nouveau,
insoutenable cette fois. Prise de nausées, agitée de spas¬
mes, elle réussit à se traîner vers une pharmacie toute
proche, tandis que la crise s’atténue peu à peu. Madame
P. fait appeler un taxi, qui l’amène aussitôt à son hôtel.
Elle fait quérir un médecin qui l’examine et lui prodigue
les soins nécessaires. Le jour suivant, se sentant en bonne
forme malgré une nuit sans sommeil, elle décide de
reprendre la promenade interrompue de la veille.
Suivant un itinéraire identique, elle longe la rue H. et à
hauteur du n° fatidique, s’écroule sur le sol, victime
d’une hémorragie interne.
Il s’ensuit une intervention chirurgicale dont la
malade ne se remet qu’avec peine. De longs mois de
patience sont nécessaires avant que ne s’achève une con¬
valescence anormalement pénible. Puis de manière inat¬
tendue, un nouvel ulcère se déclare, provoquant une
autre hémorragie, presque fatale celle-là. Madame P.
guérit néanmoins, non sans subir pendant de longues
années encore les effets affaiblissants de la maladie.
Des amis de cette personne, intrigués par la coïnci¬
dence ont décidé sur ces entrefaites de tenter une expé¬
rience. Pendant plusieurs heures, deux volontaires dans
une automobile garée en face du n° 17 attendent un signe
révélateur. Au terme d’une demi-journée d’attente, l’un
deux, un solide quadragénaire peu influençable tombe en
syncope. Hospitalisé d’urgence, il entre dans une phase
de délire accompagné de forte fièvre. L’expérience en
restera là, mais d’autres faits semblables continueront à
alourdir le triste bilan des victimes de la maison maudite :
une assistante sociale rendant visite à l’un des locataires
de cet immeuble, un ivrogne invétéré en proie à de fré¬
quentes crises de délirium tremens, connaîtra un sort
bien moins enviable. A l’occasion de sa première visite,
qui sera aussi la dernière, la jeune femme est attaquée et

170
mordue par un chien enragé dans l’escalier même de
l’immeuble. Quoique secourue dans les plus brefs délais,
elle succombe après avoir elle-même tenté de mettre fin à
ses jours dans un accès de démence.

LES GITES DU DRAGON

Aux environs de Vau vert, une source d’eau claire


semble jaillir pour le plus grand malheur des promeneurs
inconscients du danger qui les guette. En 1967, quatre
jeunes gens découvrent la source au cours d’une randon¬
née. Harassés par une longue marche sous un soleil de
plomb, ils décident de se ménager un instant de repos et
se couchent à proximité du ruisseau naissant. En très peu
de temps, un amas nuageux de sinistre augure recouvre la
région, tandis qu’éclatent les premiers éclairs d’un-formi-
dable orage. Curieusement, les grondements du tonnerre
ne réussissent pas à troubler le sommeil des quatre pro¬
meneurs. Et ce n’est que quand la foudre aura frappé,
tuant net ses trois compagnons, que l’un d’eux s’éveil¬
lera, en hurlant de frayeur.
La petite histoire du pays nous apprend qu’une vingtaine
de personnes, sur un laps de temps réduit, furent les vic¬
times de la foudre dans un rayon de dix mètres autour de
la source ; que sept autres s’y rendirent dans l’intention
de se suicider, et concrétisèrent d’ailleurs leur projet
morbide ; que plusieurs autres encore en revinrent dans
un état dépressif accentué dont peu se remirent ; qu’une
femme y noya son enfant sans motif apparent, puis fut
découverte errante et à moitié folle dans la campagne
environnante...
A Lunel, à une vingtaine de kilomètres à l’ouest de
Vauvert, une maison en ruine subsistait jusqu’à ce que
l’on trace la route A9. A quelques dizaines de mètres de
cette bâtisse, un puits fournissait une eau claire et lim-
171
pide dont la fraîcheur et la pureté apparente masquaient un
venin immatériel d’une force prodigieuse. Sans que l’on
en connaisse la raison, celui qui en consommait ne fut-ce
que quelques gouttes voyait s’abattre sur sa tête les cala¬
mités les plus invraisemblables... Jusqu’au jour où un
exorciste mandé par les locataires de la maison se risqua
à défier les esprits du lieu ! A l’occasion d’une nuit de pleine
lune, il entama un rituel destiné à purifier une fois pour
toutes l’eau du puits. Mal lui en pris cependant, car une
explosion formidable, et tout à fait inexplicable, le pul¬
vérisa purement et simplement alors qu’il récitait la
prière majeure de l’exorcisme. Les témoins de la scène,
heureusement indemnes, ne retrouvèrent de l’infortuné
qu’une chaussure et quelques lambeaux de chair brûlée...

172
CHAPITRE XII

Le pèlerinage aux enfers

Nous terminerons notre étude du Triangle du Dragon


par l’exposé du cas très spécial d’un moine défroqué
d’origine belge dont les “aventures occultes’’ valent à
coup sûr, au niveau du sensationnel, la démarche entre¬
prise pendant la Seconde Guerre mondiale par le SS Die-
trich von Brenann. Initié aux mystères du magnétisme
terrestre par un concours de circonstances fortuites, un
certain Ludo Bollaerts allait connaître en Provence une
destinée hors du commun, bien à la mesure de son tem¬
pérament extravagant et inquiétant.
Démobilisé peu après l’armistice de 1918, un jeune
homme né aux environs de Gand, en Flandre, regagne la
demeure familiale... et ne trouve que ruines, deuil et lar¬
mes au lieu des joyeuses retrouvailles espérées. Accablé
de douleur par la perte des êtres chers, totalement
démuni et incapable de se réinsérer dans la vie civile
active, le Flamand se tourne vers les réconforts de la reli¬
gion, et entre dans les ordres à la fin de l’année 1919.
173
La vie monacale est bien faite pour apaiser le tour¬
ment intérieur encore aggravé par les séquelles de l’expé¬
rience démoralisante des champs de bataille. Trois ans
plus tard, Ludo Bollaerts a retrouvé un équilibre, et plus
même, une force de caractère peu commune forgée par la
pratique assidue de l’ascèse physique et psychique. La
résignation des premiers temps fait place à la volonté
farouche de vivre, et cet enclos spirituel qu’est le couvent
ne peut plus contenir bien longtemps le besoin d’action
du jeune homme.
Trois années d’éducation religieuse ont dégrossi ce
fils de menuisier, certes, mais les ambitions de celui-ci se
limitent encore à la volonté d’accomplissement d’actes
simples : travailler dans un atelier de menuiserie par
exemple, comme son père. Noble motivation s’il en est,
mais qui ne correspond pas aux besoins de ce tempéra¬
ment exalté et empreint d’un mysticisme très actif à la
recherche constante de l’impossible et du surnaturel.
Alors que nombre de religieux s’incrustent de manière
définitive dans la paix de la vie contemplative, le jeune
homme entend un appel intérieur qui le pousse à recher¬
cher l’action insolite en dehors des sentiers battus. La
menuiserie devient bientôt une motivation accessoire,
prétexte idéal qui permet de préparer en douceur un
retour à la vie civile.
A l’aube de l’année 1923 survient un élément détermi¬
nant quant à ce besoin d’action. En compulsant de vieil¬
les archives, Bollaerts découvre un manuscrit à peine lisi¬
ble dont le contenu suscite en lui un prodigieux intérêt.
Dans ces pages calligraphiées avec soin par un copiste
anonyme à la fin du moyen-âge, il découvre un monde
insoupçonné, envoûtant, digne sans doute de son ambi¬
tion et de sa soif de connaissance : il y est question de tré¬
sors, de pouvoirs occultes, et surtout... d’un territoire
sillonné d’étranges veines telluriques, dont la découverte
ne pourrait manquer de mener le chercheur assez auda-

174
cieux à de fantastiques découvertes. Bollaerts est littérale¬
ment emballé par le texte. Il se documente, et pour
approfondir l’étude du manuscrit, étudie la cryptogra¬
phie qui lui permettra de percevoir le sens caché des
phrases codées. Il réussit enfin à dresser un plan d’action
qui devrait lui permettre de tirer profit de cet enseigne¬
ment tombé du ciel.
Quelques mois plus tard, il revient à la vie laïque et
loue une chambre à Anvers. Il assure sa subsistance grâce
à de petits travaux d’écriture et de comptabilité, et une
vieille tante lui envoie de temps à autre de quoi arrondir
le maigre pécule. Fiévreusement, il prépare son expédi¬
tion. Il dévore les traités de sciences occultes, de géolo¬
gie, de géographie, d’histoire. Les rituels de magie lui
deviennent familiers, la course des astres à travers le
zodiaque n’a plus de secrets pour lui, l’art du pendule
enfin est perfectionné jour après jour. Car il compte bien
repérer avec exactitude ces fameuses veines telluriques
qui vont lui ouvrir les portes d’un monde au-delà de
l’imaginable.
Peu à peu, son expérience théorique s’enrichit. Et
après quelques mois d’intense activité intellectuelle,
ayant amassé une somme d’argent suffisante pour entre¬
prendre le voyage, il quitte définitivement la Belgique.
Dès son arrivée dans le Triangle du Dragon, il entre
en contact avec un radiesthésiste auquel il s’associe. Une
jeune femme les accompagne, qui ne les quittera plus
tout au long de l’aventure. A la Saint-Jean de l’année
1924, Bollaerts et ses compagnons entament le périple
initiatique qui doit les mener, pensent-ils, à la découverte
d’inestimables richesses tant spirituelles que matérielles.
Le manuscrit de l’abbaye flandrienne est formel à ce
sujet, et la conviction de Bollaerts est partagée sans
réserve par ses deux associés mis au fait de son contenu.
Bollaerts a reconnu et estimé le Triangle du Dragon.

175

i
Il en connaît les limites précises, sait que Montpellier,
Aix-en-Provence et Teil en sont les villes-clés. Reste bien
sûr à interpréter le rébus ésotérique... Après une visite
toute symbolique d’Avignon et de Salon-de-Provence
(lieu de naissance de Nostradamus), le trio se rend à Teil,
première étape du parcours initiatique d’après Bollaerts.
Et partant de là, ils font route à pied vers Aix-en-
Provence; les 130 kilomètres de ce premiers parcours
s’effectuent à marche forcée en sept jours. A la fin de
chaque journée, un rituel est réalisé en vue d’invoquer les
entités dominantes de la planète gouvernant le jour en'
question. Le samedi soir, un rituel spécial est dédié à
Saturne, planète en liaison analogique avec le sol et la
terre noire, maîtresse des ondes telluriques et des trésors
enfouis. A cet effet, Bollaerts a emporté dans ses bagages
un vêtement de cérémonie et quelques objets appropriés
tels que calice, talismans, lames consacrées, un disque de
plomb représentant la Terre, des encens et les récipients
destinés à les contenir... Les moindres faits et gestes de
Bollaerts et ses compagnons sont réglés d’après les indi¬
ces cosmiques. Ils appliquent avec soin la phrase célèbre
contenue dans la Table d’Emeraude d’Hermès Trismé-
giste, “Tout ce qui est comme en haut est comme ce qui
est en bas’’. La communion de l’Homme avec le Cosmos
doit être totale pour que prières et invocations atteignent
leur but.
Absorbés par leur mission, ils ignorent les contingen¬
ces du quotidien vulgaire, et c’est alors un fermier qui les
chasse de la propriété traversée sans autorisation, un
autre qui les surprend la nuit dans un champ transformé
en lieu d’incantation pour les besoins de la cause, la
police enfin qui dresse procès-verbal pour tapage noc¬
turne lorsqu’ils sillonnent les rues d’un village jugé par
eux lieu sacré. Néanmoins, ils entrent dans Aix au début
de l’après midi du dimanche. Le jour suivant, la seconde
étape est entamée qui les mènera à Montpellier...

176
Entre ces deux villes prend place un épisode impor¬
tant de cette quête fantastique : une apparition “fantô-
male” doit déterminer la marche à suivre pour la suite du
parcours initiatique. Très exactement à la moitié de Taxe
Aix-Montpellier, au point de passage de la bissectrice de
l’angle “Teil” qui rejoint Clairvaux vers le nord, et où
passent également Taxe Chartres-Bourges, l’esprit
d’un chevalier du Temple est évoqué à l’aide de formules
incantatoires contenues dans le manuscrit. Bollaerts note
dans son journal que la tentative échoue à quatre repri¬
ses, pôur être enfin couronnée de succès. Le chevalier
défunt leur apparaît et leur enjoint de confectionner un
talisman en argent ayant la forme d’une étoile à six bran¬
ches, et sur lequel seront gravés divers signes... dont Bol¬
laerts connaît bien la signification puisqu’ils figurent
aussi dans le manuscrit. Le talisman doit en outre être
chargé pendant la pleine lune à moitié de la distance
séparant Montpellier de Teil. A ce moment, il deviendra
actif et permettra à son détenteur de frôler au plus près,
voire de pénétrer, la quatrième dimension et les mondes
parallèles qu’elle englobe (Figure XII ).
Quoique imprévue et partant peu aisément réalisable
compte tenu surtout des moyens techniques qu’elle
requiert, la confection de ce talisman est menée sans trop
de difficultés. Tandis que le radiesthésiste et sa compa¬
gne demeurent au point de rencontre des axes cités et du
côté du Triangle, Bollaerts se rend en Arles et découvre
bientôt un artisan qui lui laisse disposer de son
atelier contre forte rémunération. Réalisant en quelques
heures une forme creuse aux proportions parfaites, le
Flamand peut bientôt faire fondre un lingot d’argent
dans le four prêté par l’artisan. Il coule alors le métal en
fusion dans la forme, attend le complet refroidissement
de la matière, démoule l’Hexagramme, le polit avec soin,
et quitte Arles en hâte afin de respecter l’horaire strict
qu’il s’est imparti.
177
178
A marche forcée, le trio rattrape son retard et réussit
à joindre Montpellier dans les délais prévus.
L’effort physique qu’ils ont fournis au cours des
semaines écoulées se fait durement ressentir, d’autant
plus que les effluves nocives dégagées par le réseau
magnétique du Triangle, qui se “défend” contre l’intru¬
sion du trio, sont devenues très manifestes et provoquent
déjà quelques phénomènes hallucinatoires chez la jeune
femme, plus réceptive que ses compagnons. Sans hésiter
Bollaerts effectue un exorcisme de faible intensité, en
attendant les manifestations plus importantes pour réali¬
ser un exorcisme de choc dont le résultat devrait permet¬
tre d’échapper de manière définitive à l’influence néfaste
du Triangle. Il s’est en effet préparé avec soin à cette
éventualité dès avant le départ de Belgique, le manuscrit
étant assez explicite quant aux dangers encourus à l’occa¬
sion d’un tel pèlerinage.
A Montpellier, les premiers indices de la transforma¬
tion psychique attendue se manifestent enfin. Au cours
de la soirée du dimanche suivant, Bollaerts entre en con¬
tact, à trois reprises, avec des entités des mondes occul¬
tes. Peu après, il réussit à léviter le talisman confectionné
en Arles, sans le désirer consciemment toutefois, et sous
les regards stupéfaits de l’hôtelier qui les héberge. Pour
calmer ce brave homme qui n’est pas loin de crier au
miracle et d’ameuter clients et personnel de son établisse¬
ment, Bollaerts se présente comme illusionniste en tour¬
née et l’affaire en reste là. Vers minuit, en dehors de la
présence de témoins gênants, il répète son exploit en
toute conscience cette fois, mais l’envol du talisman vers
le plafond de la chambre est aussitôt suivi de craque¬
ments et de vibrations qui secouent l’hôtel... Intrigué par
le vacarme de la chambre de son étrange locataire,
l’hôtelier téléphone à la police. Sur ces entrefaites, divers
objets ont été projetés sur le sol avec grand fracas et des
canalisations d’eau se sont rompues en plusieurs endroits.
179
Rendus sur les lieux, les agents de l’ordre public frap¬
pent à la porte de Bollaerts. N’obtenant pas dé réponse,
ils pénètrent de force dans la chambre et découvrent les
corps inanimés des trois pèlerins. Le talisman immobile
émet encore une faible radiation verte qui s’estompe
définitivement lorsque l’un des agents y porte la main.
Bollaerts réussit encore à produire une explication
qui rassure les policiers et l’hôtelier. Le précédent état
cataleptique du trio, explique-t-il, résulte d’une expé¬
rience d’hypnotisme qui a mal tournée, et les émanations
lumineuses de l’étoile d’argent sont dues à un produit
chimique introduit dans le métal en fusion lors du cou¬
lage ! Trop peu subtils pour envisager la trop impres¬
sionnante vérité, les policiers se contentent de cette expli¬
cation et se retirent.
Le mercredi suivant, Bollaerts et ses compagnons ins¬
tallent un campement de fortune à une vingtaine de kilo¬
mètres de Alès, dans la forêt qui s’étend à l’est de cette
ville. C’est-à-dire, à la moitié de la distance séparant
Montpellier de Teil, et au croisement de ce côté du Trian¬
gle du Dragon avec l’axe magnétique Le Neubourg-
Bourges ! Qui plus est, la distance comprise entre ce
point “stratégique” et Bourges multipliée par le Nombre
d’Or, soit 1.618, donne comme résultat la distance sépa¬
rant le point en question de Chartres ! Et pour les spécia¬
listes en Numérologie kabbalistique, citons encore l’axe
en provenance de Stonehenge sur ce point, qui forme un
angle de 60° avec le côté Montpellier-Teil ; l’axe en pro¬
venance du Mont Saint Michel, qui forme un angle de
72° avec ce même côté; l’axe de Bavay, rencontrant le
côté du Triangle selon un angle de 36°... !
Le rituel assurant la mise en action des potentialités
contenues dans le talisman en forme d’étoile est effectué
en ce lieu de croisements d’axes. Mis a part un couple
d’amoureux qui s’enfuit épouvanté, le trio n’est pas
inquiété au cours des manipulations du magnétisme ter-
180
restre. A présent, Bollaerts ne craint plus rien : le talis¬
man étant chargé et en quelque sorte “opérationnel”,
aucun obstacle ne peut en théorie entraver les recherches.
Les indications obscures du manuscrit sont devenues lim¬
pides et assurent un indiscutable succès. Dès l’aube du
jour suivant, le trio reprend la route, en direction de Teil.
La fin de cette dernière semaine est marquée par une
série d’événements qui laisse à penser que le Triangle du
Dragon tente une fois encore de perturber, à défaut de
pouvoir l’empêcher, le pèlerinage qui touche à sa fin. A
quatorze reprises, pas moins, les gendarmes procèdent à
des vérifications d’identité et à des fouilles dans les baga¬
ges du trio ! Une telle vigilance policière à l’encontre de
personnes qui, sommes toutes, n’ont rien à se reprocher
à un strict point de vue légal, est bien incompréhensible.
Quatorze interpellations sur une distance approximative
de soixante kilomètres, c’est là un record absolu !... Mais
il y a eu mieux encore ; sur une distance de soixante kilo¬
mètres, le trio essuye six décharges de chevrotines, dont
l’une blesse d’ailleurs, légèrement, la jeune femme. Les
chasseurs “maladroits” s’évanouissent dans la nature
après chaque incident de ce genre, si tant est qu’il se soit
agi de chasseurs authentiques !
Dans la soirée du troisième dimanche après le départ
de Teil, Bollaerts et ses amis reviennent enfin à leur point
de départ. Teil aboutissement de leurs efforts, ultime
étape d’un pèlerinage connu de rares initiés, se signale à
l’attention par une disposition toute spéciale au sein du
réseau magnétique terrestre de la France. Située au som¬
met du Triangle du Dragon, comme on le sait déjà, cette
ville est également située sur un axe magnétique
Stonehenge-Bourges. D’autre part, l’axe Le Neubourg-
Chartres aboutit à Teil selon un angle de 60° par rapport
au côté Montpellier-Teil du Triangle. Cet axe Le
Neubourg-Chartres-Teil dit assez l’importance de la liai¬
son occulte existant entre le Triangle du Dragon, le Rec-
181
tangle Magnétique découvert par Dietrich von Brenann
et le Triangle Rose + Croix !
C’est à Teil que Bollaerts met le cap au sud, armé
d’une pelle, d’une pioche, d’un jeu de cartes militaires...
et du talisman. Et c’est entre Bourg Saint-Andéol et Pier¬
relatte qu’il découvre une dizaine de jarres contenant au
total une centaine de kilos de pièces d’or et d’argent frap¬
pées au début de notre ère. D’ores et déjà, il peut se dis¬
penser de poursuivre ses recherches. Le voilà riche au-
delà de toutes mesures !
Mais la soif de savoir le pousse à jouer à fond sur la
puissance du talisman. Il veut se rendre compte, et cette
curiosité est bien naturelle chez lui, de l’étendue des pou¬
voirs conférés par la défaite du Triangle. Le monde
occulte fascine ce chercheur dans l’âme. Alors, il reprend
la route... et exhume bientôt une statue d’or massif,
haute de 50 cm, à proximité du Pont du Gard ; puis c’est
au tour d’un coffre bourré de Louis d’or d’être amené
par lui à la lumière, dans une cave de maison abandon¬
née à Nîmes. Quelle est la technique que Bollaerts utilise
en vue d’effectuer ces extraordinaires découvertes ? C’est
très simple : il s’assied en tailleur dans un endroit isolé,
ferme les yeux, se concentre pendant quelques minutes,
porte le talisman au front et l’y presse fortement, puis il
étale une carte géographique au-dessus de laquelle il
laisse osciller un pendule, selon la méthode enseignée par
son collaborateur, et le lieu des prochaines fouilles ne
manque pas d’être rapidement révélé.
Au fur et à mesure de ses découvertes, Bollaerts
entrepose son or dans un coffre de banque. Tous les
soirs, ses amis et lui mènent la grande vie dans les établis¬
sements les plus luxueux de la région. Ils achètent, sur un
caprice, la somptueuse Mercédès d’un touriste allemand
pour un montant dix fois supérieur à la valeur d’achat
réelle, y entassent leur matériel et du champagne en

182
quantité et, sillonnant les routes du Triangle, amassent
plus d’or encore.
Jusqu’au jour où, saturé de richesses matérielles,
Bollaerts décide d’explorer les mondes invisibles pour en
reculer les frontières à la limite du possible. Toujours
motivé par cette soif insatiable de connaissance, par rage
aussi de vaincre la difficulté à quel que prix que ce soit, il
veut se surpasser pour aussitôt oublier la récolte dure¬
ment acquise au profit d’un nouveau péril.
En l’espace de cinq semaines, il perfectionne le don
de faire mouvoir les objets et réussit bientôt à déplacer,
sans autre aide que sa puissance de concentration, des
objets de plus en plus lourds et de plus en plus volumi¬
neux, sur des distances de plus en plus grandes. Et un
matin, il sent le moment venu de prêter son propre corps
à une expérience de lévitation... Compte tenu des résis¬
tances psychiques qui, inévitablement, risquent d’entra¬
ver le bon déroulement de l’expérience, il se prépare pen¬
dant sept jours grâce à un jeûne intensif et des rituels de
longue durée. Nourrit exclusivement de riz et de quelques
légumes cuits à l’eau, son système nerveux et son méta¬
bolisme en général sont fortifiés et purifiés en vue de sup¬
porter le formidable choc magnétique à venir. Débar¬
rassé de toutes scories perturbatrices, son esprit est main¬
tenant prêt à affronter la transmutation magnétique pro¬
pre à anihiler les effets de l’attraction terrestre.
Il choisit tout d’abord un lieu dont les effluves
magnétiques ambiantes seront assez puissantes pour
le seconder de manière efficace. Se basant une fois
encore sur les données du manuscrit, il estime que le
point médian de Taxe magnétique Môntpellier-Aix, là-
même où lui est apparue l’image du templier médiéval,
répond aux critères de l’expérience. Situé en outre au
croisement de l’axe Crozon-Carnac et de Taxe Chartres-
Bourges, et aussi sommet d’un angle dont la bissectrice

183
se prolonge vers le Mont-Saint-Michel, ce lieu est selon
toute évidence l’un des points forts du réseau magnétique
de l’Europe occidentale. Il est de plus situé au centre
d’un cercle qui unit Carnac, la forêt de Cerisy, Bavay et
l’ensemble mégalithique de Wéris en Belgique.
Débarquant au sud d’Arles peu avant midi, Bollaerts
procède immédiatement à une mise en condition préala¬
ble. Il s’assied sur un carré d’étoffe verte à l’abri des
regards indiscrets, se concentre, presse le talisman contre
son plexus solaire et, plus vite qu’il ne l’eut espéré, ne
tarde pas à s’élever de quelques centimètres, puis plus
haut encore !
Jusqu’alors, il n’a jamais réussi à garder le secret
total sur ses faits et gestes occultes, la moindre tentative
de pénétration dans les sphères des mondes supérieurs
s’étant toujours accompagnée d’une présence inoppor¬
tune. Ici encore, curieux effet du sort, une dizaine de
scouts l’aperçoivent flottant entre ciel et terre... Les ado¬
lescents prennent leurs jambes à leur cou et avertissent la
population d’un village voisin. Une trentaine de minutes
plus tard, quelques villageois convaincus par les dires des
jeunes gens se dirigent vers le champ de rocailles au-
dessus duquel Bollaerts entame à présent un timide “vol
plané”. A la vue de cette populace ahurie qui avance
prudemment vers lui, Bollaerts se laisse tomber sur le sol
et saute dans sa Mercédès sans attendre le moment péni¬
ble des explications.
Encouragé par le succès de son “exercice” de lévita¬
tion, Bollaerts met au point un rituel destiné à tester ses
dons sur le plan de la bilocation. Le développement de ce
don qui permet de se mouvoir simultanément en deux
endroits différents constitue le “nec plus ultra” de l’état
d’initié; sans grand effort, il parvient aussitôt à se
dédoubler dans un périmètre restreint, puis décide de
faire franchir à son “double” la distance qui le sépare de
son pays natal tout en restant lui-même à l’intérieur du

184
Triangle. Une semaine plus tard, la vieille tante de Flan¬
dre reçoit la “visite” d’un corps transparent et flou qui
se meut, parle, et en lequel elle reconnaît de façon for¬
melle son neveu. Effrayée par l’apparition et rongée par
le doute, elle avise les autorités de son aventure et
apprend que Bollaerts ne demeure plus en Belgique
depuis plusieurs semaines.
Pendant ce temps, le Flamand reste enfermé dans sa
chambre d’hôtel, s’efforçant de garder le contact avec
l’ombre voyageuse. Mais au cours de la première journée
de l’expérience de dédoublement du corps, on vient lui
annoncer la mort accidentelle de ses deux compagnons !
La Mercédès n’est plus qu’un enchevêtrement de tôles
ravagées par les flammes au fond d’un ravin. Un mem¬
bre du personnel de l’hôtel a reconnu les amis de Bol¬
laerts avant que la voiture ne s’écrase à la suite d’un
dérapage... dans une ligne droite de la route ! Accident
inexplicable si l’on considère que le revêtement de la
route est sec au moment de ce dérapage ; les pneus neufs,
la mécanique en parfait état, autant d’éléments qui ne
contribuent pas moins à épaissir le mystère. Quoiqu’il en
soit, cette perte constitue un rude choc pour le survivant
du trio, et cela d’autant plus qu’il sent faiblir sa maîtrise
sur le double extériorisé. Il conçoit de cet événement une
crainte telle que son équilibre est perturbé de façon nota¬
ble, ce qui l’expose plus que jamais à subir un “choc en
retour” conséquent de la part des entités occultes qu’il a
invoqué tout au long de ce pèlerinage. Le jour même, il
reçoit la visite d’un inconnu qui l’entretient sans préam¬
bule de sa mission dans le Triangle : surprise de Bol¬
laerts, qui n’imagine pas que le secret de son entreprise
puisse être percé à jour ! L’entretien ne dure guère plus
de quelques minutes, l’inconnu se contentant de faire
part à son interlocuteur stupéfait de sa parfaite connais¬
sance de l’itinéraire du pèlerinage et des événements sur¬
venus à l’occasion de son accomplissement. Puis

185
l’étrange personnage se retire, non sans avoir conclu son
discours par une mise en garde formelle dont la teneur
exacte ne sera pas rapportée dans le journal tenu par
l’aventurier belge.
Et à partir de cet instant, le comportement de Bol-
laerts devient tout à fait incompréhensible. Moyennant
une forte rétribution, il prie l’hôtelier de l’accompagner
et de l’aider à transporter vers un “lieu sûr” ses biens
déposés dans les coffres d’une banque. Le retrait du
dépôt une fois effectué, il se rend à la gare, entasse son
trésor dans d’énormes malles qu’il scelle sans grand soin,
puis envoie le tout par chemin de fer à une adresse en
Belgique. Ensuite, il fait l’acquisition d’un fusil de
chasse, en omettant par ailleurs d’acheter des munitions.
Enfin, il poste un paquet volumineux, son journal,
adressé à sa tante de Flandre.
Toujours flanqué de l’hôtelier, il déambule dans les
rues d’Avignon, son arme inutilisable à la main. Il
avance comme un automate, ne se soucie pas des gens
qu’il bouscule et qui l’invectivent. Lorsqu’un agent de
l’ordre s’approche de lui et l’interpelle, il se met à courir.
Et après quelques dizaines de mètres de course folle, il est
rattrapé par une automobile dont les occupants le
mitraillent à bout portant. Fauché par le déluge de
plomb, Bollaerts s’écroule et rend l’âme aussitôt. Par
une curieuse coïncidence, un glas funèbre en provenance
d’une église toute proche résonne quelques instants plus
tard, alors qu’un attroupement de badauds effarés
entoure le cadavre de l’infortuné...
De cette fantastique quête des pouvoirs occultes, rien
ne subsistera à l’exception du journal et des témoignages
qui permettront d’établir les recoupements utiles à la
reconstitution des faits. L’or et le manuscrit demeurent
introuvables.
Bollaerts a-t-il été victime de ce comité occulte qui

186
semble diriger la destinée du Triangle, jugé trop dange¬
reux dans la mesure où sa quête lui avait permis de frôler
quelque secret d’importance dont les membres de ce
“comité” ne désiraient en aucün cas la divulgation? La
visite-éclair de cet inconnu dont nous perdons la trace est
sans doute liée à la mort de Bollaerts ; tout porte à le
croire, à moins qu’il ne s’agisse d’une invraisemblable
coïncidence.
Quant au talisman marqué du Sceau de Salomon,
récupéré tout d’abord par l’hôtelier, il est volé la nuit
même qui suit le meurtre de Bollaerts par des inconnus
qui forcent le coffre de l’hôtel et disparaissent sans lais¬
ser de traces. Bollaerts avait donc largement profité
des principes de la Géométrie Sacrée, mais il avait com¬
mis un erreur lourde de conséquences funestes, comme
l’on s’en est aperçu. Négligeant les avertissements conte¬
nus dans le manuscrit, il n’avait pas jugé utile de s’entou¬
rer de certaines précautions élémentaires avant de s’atta¬
quer au Triangle. La Tradition enseigne aux aspirants-
mages à se prémunir contre les mauvaises influences par
l’utilisation du Pentagramme (ou étoile à cinq branches),
cette figure géométrique étant seule susceptible d’élever
une barrière de protection, si l’on peut dire, entre l’opé¬
rateur et les fluides “destructeurs” dont la quantité est
au moins égale à celle des fluides “constructeurs” induits
par l’étoile à six branches. S’aventurer dans le domaine
des fluides magnétiques sans protection équivaut à un
suicide psychique, voire physique. Or, pas un instant
Bollaerts n’utilise le Pentagramme, manifestement
inconscient du fait que le Sceau de Salomon, s’il est sus¬
ceptible de développer les courants magnétiques et de les
amplifier, n’en demeure pas moins impuissants à en
exclure les manifestations nocives.

187
La Bourgogne des Initiés
i.

' h
CHAPITRE XIII

La Bourgogne des Initiés


et le Triangle Alchimique

Le 10 janvier 1979, une équipe d’archéologues belges


met à jour les tombes de Marie de Bourgogne et de Char¬
les le Téméraire, le père et la fille, en l’église Notre-Dame
à Bruges (capitale des possessions septentrionales des
ducs de Bourgogne). Ces sépultures princières conte¬
naient les restes des derniers représentants de l’illustre
Maison de Bourgogne, lignée dont on connait fort bien
l’apparence historique et extérieure, prodigieuse s’il en
fut, mais dont on ignore trop l’importance au niveau de
l’ésotérisme occidental.
Issue de ces fameux Niebelungen, ou Burgondes, qui
se taillèrent un empire englobant les régions du Rhin et
du Rhône au début de notre ère (et dont Richard Wagner
s’inspira lorsqu’il composa son cycle d’opéras consacrés
à la légende de Siegfrid), la Maison de Bourgogne consti¬
tue le chaînon principal, à cette époque, de la filiation
initiatique qui relie de façon ininterrompue les écoles
191
d’initiés atlantes, égyptiens, esséniens, celtes, templiers,
aux écoles d’initiés contemporains.
Le 10 janvier 1429, Philippe de Bourgogne, dit le
Bon, crée à Bruges en Belgique l’Ordre de la Toison
d’Or, qui réunit trente chevaliers tous dévoués aux prin¬
cipes initiatiques et alchimiques légués par les Templiers.
A l’instar de Jason et de ses compagnons partis sur la nef
Argo à la recherche d’une mirifique toison dont la pos¬
session confère de manière inéluctable le privilège de
l’initiation suprême, Philippe le Bon et ses compagnons
se lancent à la conquête de cette Toison d’Or devenue
Graal au moyen-âge sous la forme d’un vase d’émeraude
contenant quelques gouttes du sang du Christ...
... Ce Saint Sang que les Templiers eux-mêmes
avaient escorté de Palestine à Bruges en 1149, cadeau du
Patriarche de Jérusalem à Thierry, comte de Flandres !
Et cette précieuse relique existe toujours, protégée par les
murs de la Chapelle du Saint-Sang à Bruges.
Bruges ! Elle possède une rue de Jérusalem, dont
l’axe se prolonge effectivement jusqu’à... Jérusalem !, en
passant par l’important site dolménique de Wéris (“pla¬
que tournante” du druidisme en Gaule Belgique), et
aussi par cette région d’Asie Mineure qui recèle les Sept
Eglises auxquelles l’apôtre Jean adresse les lettres conte¬
nues dans P Apocalypse. Troublante confirmation de la
liaison occulte entre la Tradition bourguignonne, la Tra¬
dition celte et la Tradition essénienne ou templière. Mais
il en est une autre, qui unit de manière incontestable la
Toison d’Or aux lieux sacrés d’Egypte : l’axe Bruges-
Guizeh, en effet, survole la Thessalie, c’est-à-dire la
patrie des Argonautes ! Les symboles sacrés des Pyrami¬
des vibrent à l’unisson avec l’Or du Bélier, alors qu’un
axe primordial, agent de synthèse par excellence, relie
Jérusalem à Carnac via l’île de Pathmos (là où fut rédi¬
gée l’Apocalypse) et la Thessalie... N’oublions pas pour

192
autant les indices magnétiques locaux, qui font de Bruges
le centre de deux cercles sacrés, à savoir : un cercle sur
lequel sont situés Carnac et le Mount-Saint-Michael de
Cornouailles ; un autre cercle sur lequel sont situés Sto-
nehenge, Clairvaux... et Nancy, lieu de chute de la puis¬
sance bourguignonne en 1477. (Figure XIII)
Ce n’est donc pas un hasard si Bruges, en conformité
avec le plan d’évolution terrestre qui organise le déroule¬
ment de l’histoire dans l’espace et dans le temps, devint
la capitale des possessions septentrionales de la Bourgo¬
gne, car les princes qui gouvernèrent successivement le
duché connaissaient l’importance du message apporté
par les Templiers en Occident en 1139 : en terre bourgui¬
gnonne, nous trouvons à l’époque de Philippe le Bon,
l’abbaye de Cîteaux, au sud de Dijon ; à l’extrême sud du
fief, dans une terre cédée en 1435 à Philippe le Bon, à
l’occasion du Traité d’Arras, se situe l’abbaye de Cluny
et le château d’Arginy où les neuf premiers Chevaliers du
Christ fondèrent officiellement leur Ordre avant de faire
route vers le Tombeau du Messie ; plus au nord, à la
limite du duché de Bourgogne et de la Champagne, une
terre également cédée à l’occasion du Traité d’Arras con¬
tenait l’abbaye de Clairvaux ; enfin, Bruges dans la
Bourgogne du Nord, ville sacrée choisie par les Tem¬
pliers pour y préparer l’avènement d’une nouveau cycle
traditionnel. C’est en 1139 que saint Bernard en per¬
sonne vint confier au brugeois Robert de Gruuthuse le
double de sa correspondance et une copie de la Règle du
Temple, copie qui demeure à ce jour le plus vieil exem¬
plaire connu de ce fameux ensemble de lois et d’obli¬
gations remis aux Templiers lors du concile de Troyes en
l’an de grâce 1128.
C’est donc en cette ville qui détient à la fois le
symbole matériel du Graal christique et alchimique et
celui de l’influence spirituelle de l’Ordre du Temple que
Philippe le Bon pose la pierre de l’édifice occulte ralliant
193
Figure XIII

194
les initiés en quête d’une “base” ésotérique après la dis¬
solution du chaînon précédant un siècle plus tôt. Placés
sous la bienveillante protection de saint André, patron de
cette Ecosse qui accueilli les Templiers fugitifs de 1314
(et patron de l’Achaïe, terre voisine de la Thessalie !), les
nobles Chevaliers de la Toison d’Or vont perpétuer pen¬
dant quelques décennies encore, mais en grand secret, le
souvenir et les traditions initiatiques léguées par leurs
illustres prédécesseurs, avant de céder eux-mêmes la
place à un nouveau chaînon de la chaîne initiatique. Ce
dernier viendra d’ailleurs lui aussi d’Ecosse...
Au nombre de trente, comme le nombre de jours
dans un mois, les premiers chevaliers de la Toison d’Or
vont symboliser le voyage du soleil à travers le zodiaque
initiatique, voyage tout spécialement important dans la
période de l’année comprise entre le 29 juin, date de la
fête de saint Pierre, fondateur de l’Eglise Romaine et
frère de saint André, et le 30 novembre, date de la fête du
même saint André. En effet, et comprenne qui pourra,
les mois inclus dans cette période sont Juillet, Août, Sep¬
tembre, Octobre, Novembre... !
Nous avons commencé notre voyage dans la Bourgogne
ésotérique à Bruges, au point ultime en quelque sorte de
la Tradition Initiatique développée par les initiés de
Cluny. Mais pour mieux comprendre les liens secrets qui
relient la Bourgogne, véritable terre d’élection de cette
Tradition Initiatique battue en brèche par les courants
contre-initiatiques favorisés par le Saint-Siège de Rome
et les rois de France, et la chaîne initiatique dont les
Atlantes, les Egyptiens, les Druides et les Templiers sont
les chaînons les plus marquants, nous devons maintenant
nous tourner vers un lieu sacré qui, très secrètement, a
repris le flambeau des initiés après la victoire à Nancy des
troupes du roi Louis sur celle de Charles le Téméraire. Ce
lieu sacré, également situé en Bourgogne septentrionale,
à la limite du fief bourguignon et de la principauté de
195
Liège, constituera le point de départ du développement
des données historiques et occultes propres à expliciter le
caractère hautement traditionnel du premier “empire” à
visage réellement humain, c’est-à-dire christique et
authentiquement initiatique, de l’Occident...

LEAU, VILLE DES ALCHIMISTES

Le trente novembre de chaque année, reprenant la


tradition établie par Philippe le Bon en 1429, trente per¬
sonnes dont l’identité n’est jamais mise à jour se réunis¬
sent au premier étage d’une maison sise en la ville de
Léau, entre Liège et Bruxelles, et que l’on retrouve sur
les cartes géographiques sous son appellation récente de
Zoutleeuw (en néerlandais: Sel et Lion). Cette très
secrète réunion commence généralement par un dîner fin
arrosé d’excellents crus de Bourgogne, comme il se doit
en la circonstance, et agrémenté de toasts portés à la
mémoire de diverses personnalités présentes et passées.
Le choix des sujets de conversation en cette assemblée
est fort éclectique et démontre assez le haut niveau moral
et intellectuel des convives. Mais au fur et à mesure
qu’avance l’heure, un thème privilégié devient le centre
d’intérêt général, thème dont on ne cessera d’aborder les
multiples facettes jusqu’aux petites heures de la nuit. On
ne se contentera pas, d’ailleurs, d’échanger des idées et
de commenter le résultat d’expériences personnelles ; une
large place sera accordée à une cérémonie commémorative
et rituélique, sous la bénédiction de saint André qui pro¬
tège encore ces modernes Chevaliers de la Toison d’Or.
Malgré les apparences, malgré l’aspect parfois anach¬
ronique de leur démarche, ces gens ne sont nullement des
nostalgiques dont les motivations seraient mûes par le
goût du folklore moyenâgeux. Chez eux, pas de capes

196
blanches marquées de croix, pas d’épées ou d’objets
magiques, comme l’on en retrouve très souvent au sein
des groupements ésotériques plus attachés à la conserva¬
tion de la Tradition au détriment du présent et du futur
immédiat dans lesquels ils n’aperçoivent que signes d’une
dégénérescence peu susceptible d’attention. Quoique
digne de respect, cette attitude n’est en aucun cas le fait
de ces successeurs de Philippe le Bon ; s’il est vrai que les
ordres initiatiques traditionnels contemporains (groupes
néo-templiers. Manteau Vert, etc.) préparent l’humanité
à franchir une nouvelle étape de l’Histoire, il n’en
demeure pas moins que leur perspective du futur est
essentiellement pessimiste : au contraire de ceux-ci,
l’Ordre Moderne des Chevaliers de la Toison d’Or garde
toute sa confiance en l’Homme, et ne considère pas que
la Catastrophe Apocalyptique est inéluctable.
Mais il ne suffit pas de croire en la possibilité de con¬
trer le mouvement accentué — qui est cependant un fait
indiscutable — nous menant à la déchéance ultime. Il faut
nécessairement être maître d’une technique opératoire
capable de pallier en force à la très nette insuffisance de
la seule bonne volonté empreinte d’un optimisme béat.
Est-ce à dire que les membres de cet ordre archi-secret
détiennent un savoir dont les applications pratiques sont
à même d’éliminer les fâcheuses conséquences des erre¬
ments de l’Humanité ? Affirmer cela constituerait sans
doute une exagération, mais il est incontestable, néan¬
moins, qu’ils réussissent souvent, grâce à certaines de
leurs techniques opératoires, à réduire de manière consi¬
dérable les “déviations de civilisation’’ qui nous guet¬
tent.
Notre propos n’est pas ici de dévoiler les modalités
d’action de cette haute confrérie chevaleresque, ni les
implications de celles-ci dans notre monde profane. Par
contre, il nous a été permis de faire le point, en quelque
sorte, sur l’une de ces techniques opératoires en liaison
197
étroite avec notre sujet. Ce qui nous permettra de mieux
comprendre, par ailleurs, l’importance du lieu Céau au
sein du réseau magnétique occidental.

LE GRAND ŒUVRE

Les alchimistes de Léau, issus de divers pays euro¬


péens, pratiquent un art que l’on qualifie à juste titre de
“royal”, dont beaucoup d’ésotéristes ou soit-disant tels
parlent en abondance souvent sans en connaître son vrai
visage et ses implications. Les alchimistes de Léau pré¬
tendent bien ne rien ignorer de la transmutation des
métaux, certes, mais au contraire des nombreux profanes
qui se contentent d’envisager le problème alchimique
sous ce seul angle, ils s’attachent tout spécialement, et
c’est là qu’ils se distinguent en tant que véritables initiés,
à réaliser la transmutation du corps et de l’esprit de
l’Etre Humain. Nous n’envisagerons cependant pas, du
moins présentement, cet aspect ultime du Grand Œu¬
vre ; nous nous intéresserons tout d’abord à la transmuta¬
tion des métaux vulgaires en or, étape secondaire mais
obligatoire de la Quête du Graal alchimique.
Au premier abord, l’hypothèse qui envisage la possi¬
bilité d’une transmutation des métaux relève de la plus
haute fantaisie. C’est tout au moins l’opinion du grand
public... mal informé sans doute des découvertes scienti¬
fiques faites à ce jour en ce domaine. Depuis plusieurs
années déjà, des chercheurs russes ont mis au point un
procédé permettant de réaliser cette transmutation.
Grâce à ce procédé, peu rentable en définitive puisque la
somme d’énergie utilisée à cet effet et le coût des appa¬
reillages rendent l’opération nettement déficitaire, ces
chercheurs sont parvenus à transformer d’infimes quan¬
tités de plomb en or pur. Il faut d’ailleurs ajouter que
cette réussite de la physique moderne n’est pas une nou-

198
veauté en soi, puisque lord Rutheford, physicien anglais,
prix Nobel en 1908, connu pour ses travaux sur la radio¬
activité et sur l’ionisation des gaz, réalisa la première
transmutation d’atome en 1909. Comme l’on peut s’en
apercevoir, la science “officielle” ne rejette aucunement
l’hypothèse fantastique, et mieux, elle en démontre la
validité de manière définitive. Mais, quoique cette
science “officielle” rende plausible la démarche alchimi¬
que, nous ne pouvons en aucun cas perdre de vue le fossé
gigantesque qui sépare le travail des scientifiques et celui
des Adeptes de l’Art Royal. Car là où le scientifique
s’ingénie à analyser les processus transmutatoires en les
séparant d’un contexte global que l’on peut très certaine¬
ment qualifier de divin, l’alchimiste pour sa part trans¬
pose l’expérience alchimique sur un plan cosmique et
tente d’élucider, en dernier ressort, le mystère de sa desti¬
née avant de la transmuter comme l’on transmute le
métal vil en or spirituel.
Et là où le scientifique investira des sommes d’argent
considérables et utilisera des appareils sophistiqués qui
l’empêcheront de vivre l’expérience en cours, vécu indis¬
pensable cependant, l’alchimiste pour sa part se conten¬
tera de suivre l’exemple de la Nature qui se manifeste
autant extérieurement à lui qu’intérieurement...' et cela
pour quelques dizaines de francs par mois !
Afin de mieux faire ressortir encore l’extraordinaire
disproportion des moyens mis en oeuvre de part et
d’autre, du “côté” scientifique et du “côté” alchimique,
ainsi que la différence fondamentale existant au niveau
de l’approche de la réalité transmutatoire d’un scientifi¬
que et d’un adepte, nous allons maintenant présenter un
exemple par ailleurs susceptible de lever un coin du voile
qui recouvre le secret alchimique...
Dans certaines contrées désertiques, des plantes pous¬
sent vaille que vaille malgré l’aridité du soi et 1 absence
des minéraux indispensables à la vie. Lorsque l’on
199
s’inquiète de savoir comment ces plantes subsistent en
des circonstances contraires à leur épanouissement, l’on
constate avec stupéfaction qu’elles contiennent en quan¬
tité suffisante ces mêmes minéraux dont l’absence dans
l’environnement immédiat avait été mis en évidence ! Et
l’on peut alors conclure que ces plantes ont réalisé un
véritable travail de transmutation, nul autre argument
n’étant à même d’expliquer l’étrange phénomène.
Mais restons en là pour ce qui est du processus d’éla¬
boration de cette fameuse Pierre Philosophale censée
procurer l’or, la santé et la longue vie à quelques rares
élus. Quoiqu’il en soit, le commun des mortels se gardera
de s’atteler à une tâche requérant certaine forme
d’ascèse, tant spirituelle que physique, qui implique des
privations auxquelles notre mode de vie et nos condition¬
nements psychologiques opposent une ferme résistance.

LEAU, VILLE ALCHIMIQUE ET INITIATIQUE

La première transmutation alchimique à laquelle il


nous fut donné d’assister, grâce au Savoir d’un Adepte
luxembourgeois membre de cet Ordre Moderne de la
Toison d’Or, nous a mis en contact direct avec la réalité
magnétique de Léau. Alors même que nous ignorions
tout de l’importance de cette ville au plan des réseaux tel¬
luriques, l’expérience réalisée par cet Adepte et Initié
nous permit littéralement de “visionner” le rayonnement
magnétique de ce lieu sacré.
... Ce qui nous fit par ailleurs prendre conscience du
fait que l’alchimie ne saurait se concevoir sans une inci¬
dence magnétique !
“A l’instant précis où le plomb se transforme en or,
la matière en pleine transmutation créant un champ de
force d’une intensité incomparable, nous avons la con-

200
naissance intuitive et immédiate d’une cristallisation
magnétique de la croûte terrestre, dont Léau est le cen¬
tre. Et nous savons, sans l’ombre d’un doute, que
l’emplacement de ce lieu sacré était prédestiné depuis
l’aube des temps, comme étaient prédestinés les emplace¬
ments de Chartres, de Clairvaux, de Carnac, des Pyrami¬
des, bornes magnétiques reliées entre elles par des fais¬
ceaux d’axes et des figures géométriques dont la présence
met en évidence le plan cosmique d’évolution voulu par
les dieux. Nous apprenons de la bouche de l’Adepte que
le succès d’une transmutation dépend de différents fac¬
teurs, dont, entre autres, la qualité de la nourriture
absorbée par l’alchimiste au cours des semaines qui pré¬
cèdent l’expérience, son équilibre nerveux, et surtout le
lieu choisi en fonction des paramètres magnétiques”.
Plus tard, nous avons essayé d’étayer cette “vision”
par des éléments concrets... et l’étude d’une carte géo¬
graphique livre les coordonnées occultes de Léau, en
accord avec la vision provoquée par le champ de force
transmutatoire.
Léau étant ville alchimique, ce que nous nous appli¬
querons à démontrer plus précisément encore lorsque
nous aborderons l’étude de son église Saint-Léonard, il
nous a semblé tout naturel d’établir un premier rapport
occulte avec Reims, dont on sait à présent qu’elle recelait
une parcelle de la Pierre Philosophale destinée aux rois
de France. Considérant donc la distance qui sépare Léau
de Reims, nous avons une fois de plus fait appel au Nom¬
bre d’Or. En multipliant cette distance par 1,618 nous
avons obtenu la distance séparant Léau de Clairvaux !

Indice d’une liaison directe entre l’Ordre du Temple


et les Chevaliers de la Toison d’Or ? Sans doute ! Et dans
le même ordre d’idee, nous avons relie Leau a la Com^
manderie templière de Villers-le-Temple tout proche,
l’une des quatre commanderies principales en Belgique et
201
dépendant directement de la Commanderie-Mère de
Paris... et nous avons constaté que cette droite prolongée
aboutit très exactement sur le site dolménique de Wéris,
déjà cité en tant qu’étape sur l’important axe Bruges-
Jérusalem. Qui plus est, la distance séparant Léau de
Villers-le-Temple, multipliée par 1,618, est égale à la dis¬
tance Léau-Wéris !
Nous avons donc découvert un lien qui unit la Tradi¬
tion templière et la Tradition des initiés bourguignons, et
nous en ajouterons un autre : Taxe magnétique Léau-
Clairvaux-Cluny ! (Figure XIV).
Qui oserait encore expliquer ces “coïncidences” en se
référant au seul hasard ?
Nous avons évoqué les Traditions templière et bour¬
guignonne, mais il est bien évident que les autres chaî¬
nons de la filière initiatique ne demeurent pas à l’arrière-
plan, et participent de manière effective à l’action com¬
mune engendrée par le plan cosmique d’évolution. En
effet, Clairvaux est le centre d’un cercle reliant Léau au
siège rosicrucien du Neubourg, en Normandie... (Figure
XIV)
Et reprenons maintenant les coordonnées magnéti¬
ques, précédemment citées, reliant Léau à Reims et à
Clairvaux. Soit la distance Léau-Reims multiplié par
1,618 égale la distance Léau-Clairvaux... et cette distance
Léau-Clairvaux multipliée à son tour par 1,618 égale la
distance séparant Léau de... Stonehenge et de Cluny !
(Figure XV).
Reprenons également l’axe Léau-Villers-le-Temple-
Wéris. Soit la distance Léau-Wéris... et cette distance
Léau-Wéris multiplié à son tour par 1,618 égale la dis¬
tance séparant Léau de Bavay, l’ancienne capitale celte !
Deux spirales magnétiques ayant chacune Léau pour
centre relient donc une série de hauts lieux sacrés, ce qui
ne manque pas de confirmer l’importance de cette ville

202
203
204
au point de vue de l’histoire occulte de l’Occident. Nous
ouvrirons ici une parenthèse pour signaler que les lieux
sacrés dont il est question tout au long de notre étude,
sont toujours limités à un nombre restreint. Ce sont bien
les plus importants de l’histoire occulte, et leur utilisa¬
tion systématique et exclusive dans le cadre de nos
recherches sur le magnétisme terrestre élimine stricte¬
ment l’influence du hasard au niveau des résultats enre¬
gistrés. De même, il serait aisé de rendre ces résultats
caducs en invoquant la loi du grand nombre, c’est-à-dire
que si nous utilisons plusieurs dizaines de lieux sacrés, on
pourrait arguer du fait qu’un axe ou un cercle aurait
beaucoup de chances de rencontrer, traversant le “grand
nombre” de ces lieux, plusieurs étapes magnétiques inté¬
ressantes. Ce n’est nullement le cas. Refermons ici la
parenthèse.

L’EGLISE SAINT-LEONARD DE LEAU

Passé l’ouragan révolutionnaire de 1789, les ancien¬


nes provinces septentrionales du duché de Bourgogne,
qui étaient successivement placées sous les dominations
espagnoles et autrichiennes (les deux maisons princières
qui héritèrent d’ailleurs de la Toison d’Or des ducs de
Bourgogne !), inaugurent une monarchie indépendante
des influences extérieures: la Belgique naît en 1830.
Située sur la route commerciale importante qui reliait, au
Moyen-âge, Bruges et Aix-la-Chapelle, Léau prend alors
la succession de Bruges, sans heurts ni déclarations fra¬
cassantes, changement insensible qui hausse la petite ville
brabançonne et anciennement bourguignonne au rang de
capitale ésotérique et alchimique.
Dans un passé récent, et sans explication détermi¬
nante, Léau prend le nom de Zoutleeuw. Ce nom fla-

205
mand signifie “sel” et “lion”. Or, la symbolique alchi¬
mique fait état de ces deux termes ; on y parle en effet de
“lion vert”, matière première du Grand Œuvre se pré¬
sentant sous la forme d’un “sel”. Les armoiries de Léau
reprennent également ce lion, mais nous éviterons là
d’établir une correspondance dans la mesure où ce
symbole léonin est commun à la plupart des villes et pro¬
vinces de Belgique. Ce qui, par contre, constitue une
coïncidence frappante — si tant est que l’on puisse parler
de coïncidence ! —, c’est le nom du saint patron de Léau,
Léonard, dont nous signalerons par parenthèses qu’il fut
baptisé par saint Rémi, à Reims ! Outre la correspon¬
dance étymologique existant entre Léau, lion et Léonard,
on voit apparaître dans le nom du saint une constante
arithmétique non dépourvue d’intérêt : le nombre sept.
Car il y a sept lettres dans le nom du saint, tout comme il
y a sept opérations successives au sein du Grand
Œuvre alchimique, sept opérations dont l’aboutisse¬
ment induit l’apparition de la Pierre Philosophale.
A vrai dire, cette “coïncidence” pourrait paraître
bien anodine..., n’était-ce que l’église Saint-Léonard de
Léau fourmille littéralement d’allusions au nombre sept !
Suspendue à la voûte par une chaîne formée de sept
sphères d’or, une vierge à double visage, entourée de six
anges — donc sept personnages — figure l’introduction
au parcours initiatique qu’effectuera le visiteur de
l’étrange édifice. Lequel visiteur dénombrera sept travées
à la nef et les sept autels comprenant chacun un tryptique
divisé en sept scènes allégoriques essentielles à la compré¬
hension des sept étapes du processus alchimique. Il con¬
templera alors la Tour du Sacrement, taillée dans de la
pierre d’Avesnes et haute d’une dizaine de mètres, qui
décrit une fois de plus les étapes du Grand Œuvre : les
sept étages de cette tour présentent des sculptures allégo¬
riques et symboliques dont l’Adepte en quête de lumière
tirera le plus grand profit.

206
Il semble bien que rien n’ait été laissé au hasard dans
l’élaboration de ce “complexe alchimique’’ qu’est
l’église Saint-Léonard. Un détail parmi d’autres nous
permettra de mieux nous en rendre compte : une droite
issue de Léau filant en direction d’Avesnes, lieu d’origine
donc du matériau ayant servi à l’édification de la Tour
du Sacrement, cette droite donc reliant Léau à Avesnes,
prolongée, aboutit... à Chartres !
Nous n’omettrons certes pas d’également mention¬
ner, au cours de ce parcours initiatique, un motif en
relief sculpté sur bois, contenu dans l’une des
“chapelles” de la nef centrale, et représentant un pélican
dont les entrailles sanglantes sont offertes à la progéni¬
ture affamée, représentation symbolique du sacrifice du
Christ et de la Rose -t- Croix en tant que degré de l’initia¬
tion alchimique, et qu’une devise latine: “Pascha Nos-
trum Immolatus Est”, complète fort opportunément
pour le chercheur avisé et quelque peu versé dans la
science cryptographique. En faCe de ce symbole majeur,
il en est un autre, taillé dans le même bois et dans les
mêmes dimensions, qui représente l’Agneau — autre
symbole du sacrifice christique — surmontant une coupe
qui n’est autre que le Saint Graal, autrement dit la Toi¬
son d’Or, ou encore la Pierre Philosophale. Et tous ces
éléments sont bien confirmés, au niveau alchimique, par
une statue de saint Roch, à proximité, qui se découvre le
bas de la janibe jusqu’au genou, signe de reconnaissance
universel des initiés.
Les reliques de saint Léonard, visibles au pied de la
statue du saint dans le transept à droite du cœur, certi¬
fiées authentiques et but d’innombrables pèlerinages,
nous rappellent une fois de plus les fantastiques “coïnci¬
dences” géométriques et géographiques qui font de Léau
un lieu tout spécialement privilégié. Léonard, après avoir
reçu le baptême à Reims, s’en alla vivre en ermite à Micy,
aux environs d’Orléans. Puis, fuyant les honneurs et les
207
foules accourues au bruit de ses innombrables miracles et
de sa grande réputation de sainteté, il partit évangéliser
une région encore peuplée de païens à quatre milles de
Limoges. En cet endroit, qui portera plus tard le nom de
Saint-Léonard-en-Noblat, il fit jaillir une source miracu¬
leuse qui ne contribua pas peu à élargir sa renommée.
Or, et nous voici à nouveau confrontés avec d’extraordi¬
naires “coïncidences” magnétiques, l’axe Léau-Bourges
(ces deux lieux sacrés étant les “points forts” alchimi¬
ques les plus importants de la France et de la Bourgogne)
se prolonge très exactement vers Saint-Léonard-en-
Noblat ! Et ce n’est pas tout... Car cet axe-Léau-
Bourges-Saint-Léonard passe également à quelques kilo¬
mètres de Reims, notre troisième point de repère alchimi¬
que, de même qu’il passe par Sens... Dès lors, cet axe se
distingue tout particulièrement, puisqu’il divise en deux
parties pour ainsi dire égales le RECTANGLE MAGNE¬
TIQUE découvert par Dietrich von Brenann ! ! ! (Figure
(XVI).
Et quand nous constaterons que Bourges est situé à
égale distance de Bruges et de Léau, c’est-à-dire qu’elle
est le centre d’un cercle magnétique reliant les deux lieux
sacrés et traditionnels des Chevaliers de la Toison d’Or,
nous serons obligés d’admettre, une fois pour toutes, que
la filière de transmission spirituelle entre les initiés à tra¬
vers les temps se double d’une “filière” géographique et
historique on ne peut plus concrète, on ne peut plus tan¬
gible, on ne peut plus indiscutable !...
... Ce que confirmera encore une dernière coordon¬
née, qui est la suivante : Léau est le centre d’un cercle
magnétique reliant Bourges à la Forêt de Cerisy, centre
elle-même du Triangle Rose + Croix! Ainsi donc, ces
axes, ces cercles magnétiques qui rappellent les vibra¬
tions circulaires engendrées par la chute d’une pierre à la
surface de l’eau, concourent par leur action commune et
réciproque à signaler l’existence d’un Plan d’Evolution
208
Bourges, centre magnét:^ue
et l’euce Léau-Saint Lenard

209
historique et ésotérique dont les initiés, et eux seuls
jusqu’à présent, connaissaient l’importance et en utili¬
saient les manifestations concrètes sans que jamais le
monde profane n’en ait conscience.
Léau (1) et son église baignent littéralement dans l’un
des courants telluriques les plus puissants de la
planète, tout comme Chartres, Carnac, le Mont-Saint-
Michel et d’autres lieux sacrés encore. Jusqu’à présent
ignoré du grand public, les manifestations extérieures du
magnétisme terrestre représentent le substrat occulte
d’une région appelée à connaître un essor considérable
au plan de la re-création des idéaux et des principes de
l’initiation, ainsi qu’en témoigne d’ailleurs la Vierge à
double visage de Léau, qui foule aux pieds le Dragon
symbolisant les veines magnétiques de la Terre. Essor
considérable pour la Bourgogne septentrionale, mais
aussi pour la Bourgogne méridionale dont le rôle ésotéri¬
que au sein du concert historique est loin d’être achevé,
relancé qu’il sera lorsque seront connus les nouveaux
pôles magnétiques qui remplacent Cluny, Cîteaux, Clair-
vaux pour le temps d’un nouveau cyle. Malgré la sépara¬
tion infligéé par les circonstances de l’Histoire, les pro-
. vinces méridionales et septentrionales du vieux duché de
Bourgogne connaîtront encore leur heure de gloire,
avant de céder le pas, dans un avenir plus ou moins éloi¬
gné, à la prochaine entité territoriale dont l’élévation est
prévue dans le parcours initiatique des nations.

LE TRIANGLE ALCHIMIQUE

Cette série de liaisons occultes dont nous venons de


révéler l’existence, qui classe Léau en tête de liste des
lieux sacrés primordiaux d’Occident, nous mène à la
découverte d’une nouvelle figure magnétique digne de
retenir toute notre attention. Non seulement située à la
210
croisée d’axes et de cercles caractéristiques, Léau occupe
en outre une position privilégiée sur la pointe d’un trian¬
gle dont l’existence conditionne la réussite du Grand
Œuvre alchimique ! Les deux autres pointes ou sommets
de ce triangle aux côtés égaux étant Teil et Carnac ; et
nous savons déjà que Teil, d’une part, occupe l’un des
sommets du Triangle du Dragon, et que Carnac, d’autre
part, occupe l’un des sommets du Triangle Rose -l- Croix.
Comme l’on peut s’en apercevoir une fois encore, les
diverses figures sacrées mentionnées dans cet ouvrage
sont directement reliées les unes aux autres, et il n’y a là
rien que de très normal, ainsi que nous l’avons démontré
dans un chapitre antérieur. (Figure XVII)
Ainsi donc, le Triangle Alchimique Léau-Teil-Carnac
effectue sa jonction avec le Triangle Rose -l- Croix à Car¬
nac ; avec le Triangle du Dragon à Teil ; avec le Rectangle
Magnétique de von Brenann très exactement sur l’un des
coins situé dans la forêt au nord de Recey. Nous évite¬
rons de reprendre la liste des axes et cercles qui intervien¬
nent et complètent cette vision synthétique du réseau
magnétique.
Ce nouveau triangle que nous venons de découvrir,
plus mystérieux encore que ses semblables et voisins,
s’identifie avec le concept même d’alchimie, et son action
est strictement limitée au cadre du Grand Œuvre.
C’est dire qu’en son enceinte, les Adeptes de l’Art Royal
réussiront mieux que partout ailleurs à accorder le Sou¬
fre et le Mercure décrits dans les vieux traités, et dont
l’heureuse réunion, première mutation du “lion vert”,
permet effectivement de parvenir à l’obtention de la
Pierre Philosophale. Qui plus est, cette magnifique
“chambre d’écho” qu’est le Triangle Alchimique pos¬
sède une particularité que nous qualifierons de magistrale,
et dont l’étude nous permettra d’effectuer une synthèse
de l’histoire occulte, après avoir réalisé celle des indices
magnétiques de la géographie occulte...
211
Figure XVII

Léau

Carnao
«s Clairvaux

Le Triangle Alchimique

l'axe Stonehenge

212
A savoir que le centre du Triangle Alchimique se con¬
fond avec la commune de Saint-Benoît-sur-Loire, que les
historiens unanimes s’accordent à reconnaître comme le
centre des Gaules, égal de Chartres au plan des manifes¬
tations religieuses et ésotériques avant la venue de
César... !

(1) Notons, que tout comme Bourges — capitale alchimique — est situee au centre
géographique de la France, Léau est située au centre géographique de la Belgique.

213
CHAPITRE XIV

Cluny, perle de l’occident...

Saint-Benoît-sur-Loire, au centre du Triangle Alchi¬


mique, détient les restes de cet illustre moine dont
l’œuvre colossale, à la première moitié du premier millé¬
naire, servit de base à l’établissement en Europe d’un
foyer Initiatique après la chute de l’empire égyptien et la
dispersion des Juifs à travers le monde. Saint-Benoît
fonde en 529 le célèbre monastère du Mont-Cassin en
Italie, qui abrite une élite regroupant en ses rangs de
nombreux savants, lettrés ou mathématiciens. Et cette
élite s’applique à ressusciter en Occident, outre les cultu¬
res grecques et romaines, l’héritage ésotérique des initiés
égyptiens et hébreux, sans pour autant ignorer le courant
traditionnel celte encore vivace malgré les persécutions
naissantes organisées par les fanatiques de Rome. Les
pontifes romains s’inquiètent déjà, en effet, de la survi¬
vance de ces cultes qu’ils disent païens et qui constituent
une menace pour leurs visées impérialistes et leur dogma¬
tisme intolérant. Les congrégations de moines sont tolé-
215
rées cependant (malgré leurs origines souvent “extérieu¬
res” à l’Eglise Romaine), car leur travail secret ne
dépasse pas les limites des murs des monastères ; ce n’est
que bien plus tard que ces moines, les seuls véritables
chrétiens selon les Evangiles (à l’exception cependant de
certains ordres monastiques secrétés par le Saint-Siège en
vue de contrer l’influence des ordres indépendants), déci¬
dent de propager les idéaux christiques authentiques en
créant l’Ordre du Temple, fer de lance spirituel enfoncé
dans un monde de débauches et de compromissions dou¬
teuses.
Les moines bénédictins du Mont-Cassin réussissent
très vite à promouvoir à travers toute l’Europe un cou¬
rant culturel empreint de l’humanisme des Initiés. Une
réforme de leur Ordre, en 910, rendue inévitable compte
tenu des nombreuses infiltrations et des sabotages des
catholiques de Rome aboutit à la fondation de l’abbaye
de Cluny, cette dernière devenant bientôt la plaque tour¬
nante de la civilisation occidentale, célèbre dans toute
l’Europe moyenâgeuse. S’ensuit alors une nouvelle
réforme: une tendance “dure” de l’ordre, représentée
par Robert de Molesmes, préside à l’édification en 1098
de l’abbaye de Cîteaux, d’où émanera l’Ordre des Cister¬
ciens. Et en 1115, un cistercien célèbre, saint Bernard,
fonde l’abbaye de Clairvaux et jette les fondations de
l’Ordre du Temple...
Or, depuis la première réforme de la règle bénédic¬
tine, le foyer initiatique déplacé d’Italie se fixe et prend
racine... en Bourgogne ! Bernard de Clairvaux est bour¬
guignon lui aussi, ne l’oublions pas, et les liens qui le ren¬
dent proche de la Maison de Bourgogne ne sont pas de
simple convenance. Et puis, Henri de Bourgogne, et sa
veuve Thérèse plus tard, n’ont-ils pas offert châteaux et
terres en leurs fiefs portugais à la Milice Templière, et
notamment à Huges de Payns, premier Grand Maître de
l’Ordre? L’appui moral et financier de la Maison de
216
Bourgogne en faveur des visées de l’Ordre Templier est
sommes toutes on ne peut plus normal, puisque les prin¬
ces de cette dynastie détiennent eux-mêmes une part de
cette Tradition Celte recueillie par leurs ancêtres burgon-
des. Une relation très nette s’établit donc entre les Béné¬
dictins, les Cisterciens de saint Bernard, les Templiers et
l’Ordre de la Toison d’Or à Bruges et à Léau.
On ne s’étonnera plus dès lors de l’attitude de l’Eglise
Catholique Romaine, vieille adversaire de l’ésotérisme et
de la Tradition Initiatique, qui, pour contrer l’influence
grandissante des initiés de Bourgogne, appuie les menées
répressives du roi de France Philippe le Bel à l’encontre
des Templiers ; la défaite et la mort de Charles le Témé¬
raire face aux armées françaises, en 1477 à Nancy, puis
l’annexion du duché de Bourgogne à la couronne de
France parachèveront la victoire des obscurantistes de
Rome.

ET L’EUROPE COMMENÇA A CLUNY...

Malgré les apparences de l’Histoire, et nous pensons


notamment aux déclarations de saint Bernard en per¬
sonne qui désirait mettre les Chevaliers du Temple au
service du pouvoir pontifical, l’Ordre du Temple et les
ordres monastiques puis Cisterciens, ne se soumirent
jamais qu’en théorie aux diktats de Rome. Et le premier
acte d’indépendance de ce clergé “parallèle” consiste,
dès la fin du premier millénaire, à échapper à la juridic¬
tion épiscopale, c’est-à-dire au contrôle des évêques,
pour se placer sous les ordres directs du pape. Ce qui a
pour effet immédiat de supprimer le poids d’une hiérar¬
chie dont les membres tout proches ne ratent pas une
occasion de soumettre les moines à leur volonté et à leur
dogmatisme intolérant, les directives viennent donc alors
de Rome... Mais Rome est fort éloignée des monastères
217
bourguignons, et cet éloignement même est propice à la
liberté d’action des moines. Afin de préserver plus
encore cette liberté d’action nécessaire à l’accomplisse¬
ment de leur œuvre secrète, les moines de Cluny réussis¬
sent à maintes reprises à placer l’un des leurs sur le trône
de saint Pierre, malgré la résistance hostile d’un clergé
obstinément attaché à sauvegarder ses prérogatives et
ses biens matériels. Mais la réforme cistercienne indique
assez quelles pressions les initiés eurent malgré tout à
subir, qui les obligèrent à fuir un lieu désormais gagné
par l’arnbiance délétère de la Curie Romaine plus encline
à la vie de luxe qu’à la vie d’ascèse et de méditation prô¬
née par le Christ. Avant de sombrer, avant de se détour¬
ner de la Tradition Initiatique, Cluny produit encore
quelques hommes de valeur qui iront perpétuer les
idéaux ésotériques en l’abbaye de Cîteaux, avec les suites
que l’on sait.
Avant la chute, Cluny rayonne sur la France entière,
sur l’Europe entière... L’àrt roman se développe,
d’innombrables manuscrits sont sauvés de l’oubli ou de
la destruction grâce au travail inlassable des moines
copistes, l’agriculture et l’économie se redressent et con¬
naissent un essor qui favorise la remise sur pied de cet
Occident ravagé par les invasions barbares et pressuré
par ses rois.
Et Cluny prépare l’avènement d’une nouvelle race
d’hommes, que seront tout d’abord les Templiers:
ardents propagateurs d’un nouvel humanisme en une
époque qui voit les pauvres bafoués par les riches et les
puissants, ces véritables fils de Dieu ne se contentent pas
d’ériger leurs majestueux vaisseaux de pierres, mais con¬
tribuent encore à développer le commerce (vital pour
cette Europe affamée du début du second millénaire) et
amorcent le développement d’un plan mûri dans les
monastères bénédictins et cisterciens, l’unification de
l’Europe ! -

218
Cluny rayonne... Et si cela est exact sur le plan histo¬
rique et profane, cela est tout aussi exact sur le plan de la
réalité occulte, et plus précisément sur le plan de la géo¬
graphie sacrée. Ce rayonnement “sur le terrain”, nous
allons le découvrir ici, qui nous permettra de mieux con¬
cevoir encore l’importance capitale de ce haut lieu sacré,
plus important sans doute que Chartres,. Bourges ou
Reims à l’époque de sa splendeur...
Cluny est le centre ! Et autour de ce centre, l’on peut
apercevoir les indices concrets d’un rayonnement : ce
sont plusieurs cercles magnétiques et vibratoires dont
l’existence conditionne le développement spirituel de
l’Europe ! Nous nous limiterons à examiner les deux cer¬
cles qui agissent de manière occulte sur la France, sous
peine de dépasser le cadre de notre propos.
Le premier cercle, cercle intérieur dont l’influence se
fait sentir plus précisément sur le plan de l’histoire
occulte (Initiés alchimistes. Templiers, etc.), passe par
Bourges et par Clairvaux. Le second cercle, cercle exté¬
rieur influençant l’histoire profane et le sens religieux des
foules, que l’on peut retrouver en multipliant le rayon du
premier cercle par le Nombre d’Or, passe successivement
par... Reims, Paris, Chartres, Tours, Poitiers, Montpel¬
lier et Aix-en-Provence ! (Figure XVIII)
Et nous venons de découvrir le “POINT SYNTHE¬
TIQUE”, ou point de ralliement des figures géométri¬
ques sacrées en France ! ! !
C’est donc à Cluny qu’eurent lieu les premières opé¬
rations rituéliques destinées à remodeler un Occident
exsangue ; opérations qui, faut-il le préciser, ne ressortis¬
sent pas du domaine de la religion, pas plus que du
domaine de la magie, étant bien supérieures à ces deux
formes d’action spirituelle. A Cluny, les initiés entrèrent
en contact direct avec l’essence même du Monde, et de ce
contact naquit une onde vibratoire d’une qualité et d’une
219
220
amplitude extraordinaires entraînant une révolution sans
précédent en de nombreux domaines. Mais il faut bien
être conscient du fait que rien n’eut été possible si quel¬
que autre lieu avait été choisi à cette occasion : le lieu
Cluny était en quelque sorte prédestiné depuis l’aube des
temps, et attendait l’heure de la venue d’un chaînon de la
filiation divine avant de libérer une réserve magnétique
considérable, accumulée au cours des millénaires en con¬
formité avec le Plan Cosmique d’Evolution.
Certes, d’autres lieux sacrés, mieux connus d’ailleurs,
étaient agissants avant l’entrée en scène de Cluny, et l’on
pourrait se poser la question de savoir pourquoi l’abbaye
bourguignonne à bénéficier du rôle de premier plan que
nous venons de lui découvrir... Comme nous l’avons
déjà expliqué, Cluny rayonne à un certain moment de
l’Histoire à cause de son imbrication toute particulière
dans le puzzle magnétique. Mais, au contraire de ces
lieux sacrés célèbres bien avant le début du second millé¬
naire, tels Chartres, Reims ou Carnac, la borne magnéti¬
que qu’est Cluny a une action essentiellement passagère,
destinée à “relancer” l’action magnétique faiblissante à
la fin d’un cycle des bornes-guides éternelles de l’His¬
toire. Ainsi Chartres, ou Reims, ou Carnac, ou le Neu-
bourg seront les phares spirituels de l’Humanité jusqu’à
la fin des temps, mais il sera utile, à certaines époques,
qu’un “condensateur” magnétique modifie et propage
les courants telluriques en fonction de l’orientation spiri¬
tuelle des nouveaux cycles historiques et occultes.

Le positionnement des lieux sacrés, dirigé par une


influence supérieure et divine, s’apparente à la mise en
place des pions sur un échiquier, dans l’attente du coup
d’envoi, de l’impulsion nécessaire à la mise en marche du
Jeu donnée par un joueur de première force. Le jeu
d’échecs...? A moins qu’il ne soit question du Jeu de
l’Oie, et les cercles vibratoires issus de Cluny rappellent

221
assez les labyrinthes qui ornent le pavement des cathé¬
drales.
Le Plan Cosmique d’Evolution, dont l’un des cycles a
commencé à Cluny en l’an de grâce 910, prévoit, dans le
cadre d’un projet de perfectionnement de l’Homme,
l’unification des nations et l’abolissement des frontières
ethniques. C’est pourquoi, dans un premier temps, les
conceptions architecturales romanes puis gothiques
furent diffusées à travers l’Europe entière : l’affinement
des ondes magnétiques aux points forts du réseau, rendu
possible par l’application concrète de principes architec¬
turaux ésotériques, permit aux hommes de toutes les
nations moyenâgeuses de s’unir en un même essor à la
Conscience Cosmique et Universelle, malgré les dogmes
et les interdits des religions qui se contentent d’une défi¬
guration du dieu suprême. Et quand les bâtisseurs de
cathédrales eurent presque achevé leur Œuvre Sacrée,
vinrent les Templiers dont la mission était d’expliquer
aux êtres le sens des mystères occultes et de poursuivre le
travail d’unification. Ce qu’ils firent jusqu’en 1307,
relayés ensuite par la Maison de Bourgogne. N’est-il pas
curieux de constater, à ce propos, que l’actuelle capitale
de l’Europe, c’est-à-dire Bruxelles se trouve au centre
même des possessions septentrionales de l’ancien duché
de Bourgogne ?

LES INITIES DE LA MAISON DE BOURGOGNE

Dans l’Allemagne des années ’30, un homme accéda


au pouvoir avec l’idée, outre de purifier la race aryenne,
d’unifier les peuples du monde au sein d’un Reich Millé¬
naire. Nous n’apprenons rien ici à personne, bien sûr.
Mais si les gens connaissent parfaitement l’aspect exté¬
rieur de la sanglante épopée nazie, ils ignorent très sou¬
vent les tenants et les aboutissants de l’idéologie occulte

222
développée par Hitler et ses proches. Sans vouloir entrer
dans le détail de l’histoire occulte du nazisme, ce que
d’autres auteurs ont déjà fait avant nous et avec beau¬
coup de talent, nous épinglerons une “coïncidence”
significative en tête de ce paragraphe afin de mieux défi¬
nir encore le rôle primordial joué par cette terre de Bour¬
gogne dans le contexte de l’unification de l’Europe.
Dans l’amour immodéré que nourrissait Hitler à
l’égard de la musique de Richard Wagner, nous pouvons
discerner l’un des aspects cachés de l’idéologie occulte du
IIP Reich. En effet, les opéras que composa le Maître de
Bayreuth sont inspirés par les légendes des Niebelungen,
princes burgondes du premier millénaire qui régnèrent
sur les territoires du Rhin et du Rhône. Siegfried, le
héros principal de ces légendes, figure l’Initié défiant les
forces de la Terre symbolisées par le Dragon... Et cette
passion musicale de Hitler ne peut être un simple effet du
hasard, surtout quand l’on sait que Tun de ses lieute¬
nants favoris, le belge Léon Degrelle, prônait la réunifi¬
cation de son pays à la vieille Bourgogne... centre initia¬
tique par excellence, ce dont les nazis avaient très nette
conscience ! Et ce n’est pas ailleurs qu’en Bourgogne, à
Cluny et à Bruges, que les nazis cherchèrent le Graal
mystique qui devait leur permettre de mener à bonne fin
leurs projets de domination mondiale. Car le noyau éso¬
térique du IIP Reich, c’est bel et bien l’ancien empire
burgonde, de ces Burgondes venus des pays Scandinaves,
et surtout de cette île de Bornholm que certains ésotéris-
tes contemporains n’hésitent pas à identifier avec le point
de départ secret du Nazisme ! Ces Burgondes qui, dans le
Plan Cosmique d’Evolution, avaient pour mission de
favoriser la mise en place de structures occultes propres à
recevoir le Message venu d’Orient, et qui possédèrent à
cet effet des pouvoirs magiques tels que Hitler fut tenté
d’en retrouver les arcanes. Hitler avait cependant oublié un
détail : la mission des Burgondes n’était aucunement
223
placée sous le signe de Satan, et les dieux des mythologies
Scandinaves et germaniques étaient prêts à apporter aux
hommes un message de paix et d’amour. Hitler n’a rien
compris de tout cela et les forces magiques de la
Burgondie/Bourgogne se sont retournées contre lui !
Le rattachement des provinces du nord à la Maison
de Bourgogne, effectué, soit dit en passant, par un jeu
d’alliances successives et non par des guerres sanglantes,
ce rattachement donc devrait mener à la formation d’une
structure politique apte à sauvegarder et à propager les
idéaux traditionnels et initiatiques, selon les vues des
Maîtres Initiés, et au profit de l’Humanité. Et les options
politiques de Philippe le Bon, créateur de l’Ordre de la
Toison d’Or, ne démentent pas ce point de vue. Ce
prince que l’on a nommé “le Grand Duc d’Occident” est
partisan d’une monarchie forte garantissant le respect du
“bien commun’’, c’est-à-dire les intérêts de l’entièreté de
ses sujets. Il entre ainsi en conflit avec le système politi¬
que médiéval dont les traditions exclusivistes (privilèges,
monopoles, immunités, exemptions) sont largement
honorées par la classe dirigeante de l’époque. Non seule¬
ment respectueux des coutumes et Chartres provinciales,
Philippe le Bon favorise l’instauration de la démocratie
par la création des Etats Généraux, assemblées compo¬
sées des membres de la noblesse, du clergé, des représen¬
tants de la ville, et qui participent tous au pouvoir souve¬
rain. Les pouvoirs de cet assemblée sont étendus aux tra¬
vaux publics, emprunts, vote, de l’impôt, droit de péti¬
tion et de remontrance : une révolution à cette époque !
Afin de prévenir une trop grande influence de la noblesse
et du clergé au sein de ces Etats Généraux, influence qui
se ferait sentir au détriment du peuple, Philippe le Bon
restreint les prérogatives des seigneurs et des évêques !
Il va sans dire, et on le comprendra aisément, qu’une
telle orientation politique et sociale, manifestation exté¬
rieure d’une conscience annoblie par l’Initiation
224
Suprême, ne peut que contredire les conceptions féodales
rétrogrades des tenants de la contre-initiation, rois de
France et papes entre autres. Cette application pratique
des idéaux ésotériques constitue une menace précise pour
les tyrans qui ont adapté la Parole du Christ à leurs
besoins sordides, à tel point qu’en 1419, les partisans du
futur Charles VII (conduit plus tard au trône par Jeanne
d’Arc) assassinent le père de Philippe le Bon, Jean Sans
Peur qui fait montre d’un esprit de tolérance et d’avant-
garde bien peu commun en son temps. Ne le voit-on pas
supporter sans prendre de mesures de représailles
l’affront des milices flamandes refusant de le suivre dans
une expédition contre les Armagnacs ? L’attitude d’un
rof de France ou de tout autre prince de l’époque eut été
toute différente en pareille circonstance, n’en doutons
point !

Les ducs de Bourgogne furent donc des initiés de


haute valeur, n’oubliant jamais les principes ésotériques
inculqués lors de leurs “stages initiatiques” dans les
abbayes et lieux sacrés de leurs terres. Les cérémonies ini¬
tiatiques auxquelles ils assistèrent nous sont peu con¬
nues, mais nous pouvons néanmoins établir avec une
quasi-certitude que la déesse principale, et partant véné¬
rée plus que toute autre, n’était autre que Mélusine, la fée
de nos légendes anciennes. Les initiés bourguignons
n’imaginaient certes pas que Mélusine était susceptible
de leur apparaître au cours d’une vision mystique provo¬
quée par un excès de prières et de privations. Nous
l’avons déjà dit, les initiés authentiques ne sont pas des
mystiques sujets aux hallucinations coutumières du
monde chrétien. Mélusine n’est rien d’autre que la repré¬
sentation imagée des forces telluriques, de ces axes et
figures magnétiques que nous avons abondamment
décrits. Le physique même de cette fée célèbre ne permet
pas d’équivoque : tous les samedis, à la suite d’un pacte

225
conclu avec son père, Mélusine subissait une modifica¬
tion corporelle, et les jambes et le bassin de la belle jeune
femme se transformaient en une hideuse queue de dragon,
tandis que son visage était altéré par de profondes rides.
Cette modification, dont le premier époux de Mélusine,
Raymond d’Aix-en-Provence (... l’une des pointes du
Triangle du Dragon !), perça le secret malgré la défense
expresse d’en prendre connaissance, rappelait assez le
caractère tellurique du symbolisme de la légende. Les
dragons et les serpents représentant les veines magnéti¬
ques qui parcourent la Terre, et c’est sous le couvert de
légendes pittoresques que les initiés se transmettaient la
Science Sacrée, étant bien certains que le peuple profane
ne comprendrait pas la portée ésotérique de ces textes
d’apparence inoffensive.

La Mélusine des initiés représente les forces de la


Terre, et la parfaite compréhension de sa légende permet
d’utiliser les symboles sacrés qui sont en quelques sorte
les “modes d’emploi’’ des courants magnétiques. La reli¬
gion chrétienne, exotérique, connait également Mélu¬
sine, mais sous d’autres traits, et avec d’autres symboles,
moins puissants ceux-là. La Mélusine des profanes, c’est
la Vierge, et surtout la Vierge Noire que l’on retrouve
systématiquement dans les lieux forts destinés à attirer
les foules peu évoluées. Les initiés de tous temps connais¬
sent la double identité des forces qu’ils manipulent, mais
se gardent bien d’en faire part à leurs contemporains
profanes, par mesure de sécurité comme on le devine.
Tout comme son père Charles le Téméraire, et son
grand-père Philippe le Bon, Marie de Bourgogne fut ini¬
tiée aux mystères de Mélusine. Initiation empreinte de
positivisme, non-mystique, réalisée sur base de postulats
ésotériques régis par des lois précises et indiscutables :
véritable application concrète des principes cosmiques
par l’intervention des forces spirituelles et magnétiques

226
soigneusement dosées, tout le contraire en somme des
“états d’âmes tumultueux et indisciplinés’’ des adeptes
du mysticisme chrétien. A Bruges, le 10 janvier 1979, les
archéologues chargés d’ouvrir le tombeau de Marie de
Bourgogne constatèrent que le crâne de cette dernière
présentait des marques indiscutables d’une opération
chirurgicale... en fait trépanation rituelle qu’ont subie de
nombreux initiés, du Thibet aux Amériques, qui n’avait
d’autre but que de libérer les potentialités latentes conte¬
nues dans la glande pinéale, ou épiphyse, ou encore
“troisième œil’’ !
Technique parfaitement mise au point depuis des mil¬
lénaires, et par conséquent sans danger, la trépanation
rituelle visait à exalter les facultés paranormales d’un
sujet. On pratiquait l’opération à l’aide d’une pointe de
silex, et par un rapide mouvement de rotation, l’on for¬
mait un entonnoir d’un centimètre de profondeur au
sommet de l’occipital, de telle sorte que la glande pinéale
deviilt accessible. L’on fermait alors cette ouverture
avec un pansement imbibé d’une drogue préparée à cet
effet, dont l’action permettait de réveiller la glande en
question.
Connues en Egypte aussi bien qu’en Occident à l’épo¬
que mégalithique, les trépanations rituelles étaient ren¬
dues nécessaires par le fait que la glande pinéale, produc¬
trice d’une hormone plus puissante encore que l’adréna¬
line (la mélatonine) est en relation avec les formations
rhinencéphaliques dont on sait le rôle dans la motivation
des comportements. Cette glande donc que Descartes lui-
même supposait être le siège de l’âme, cesse d’évoluer dès
la puberté. Dès l’apparition des caractères sexuels secon¬
daires chez l’individu, la glande involue, et dégénère au
point de n’être plus, vers la quarantaine, qu’une petite
formation calcareuse bien incapable de participer encore
au métabolisme du corps. C’est donc pour éviter cette
involution que les initiés pratiquaient la trépanation
227
rituelle, assurant ainsi la continuité dans le développe¬
ment des facultés psychiques supérieures.
A l’heure actuelle, les initiés recourent de moins en
moins à cette technique opératoire, et c’est là une consé¬
quence du commencement d’un nouveau cycle historique
et occulte. Depuis le récent passage de l’ère des Poissons
à l’ère du Verseau, la Science des Points Magnétiques du
corps, ou Acupuncture, après avoir été longuement étu¬
diée et mis au point par les initiés de l’Orient, est mainte¬
nant prête à supplanter les anciennes techniques opéra¬
toires, en conformité avec le Plan Cosmique d’Evolu-
tion. Destinée jusqu’à présent à soulager les misères
psychiques et physiques des individus, l’Acupuncture
perfectionnée à la limite du possible devient le moteur de
l’initiation des temps à venir, et les initiés contempo¬
rains, lorsqu’ils effectueront le toujours indispensable
pèlerinage initiatique, laisseront là le silex taillé en forme
de pointe et emporteront les fines aiguilles d’or et
d’argent régulatrices des courants subtils de leurs corps.

228
CHAPITRE XV

La Bourgogne dans T ère


du Verseau

Après avoir effectué un bref survol de la Bourgogne


ésotérique, après avoir très succintement examiné les
racines occultes de la Tradition Initiatique de cette con¬
trée et l’incidence du réseau tellurique sur celle-ci, nous
allons maintenant reprendre l’étude des caractéristiques
les plus marquantes de l’activité magnétique en liaison
avec les êtres et les choses.
Léau est le dernier chaînon de la spirale magnétique,
au niveau de la Géographie Sacrée, amorcée à Cluny en
910 de notre ère, mais le premier chaînon d’une nouvelle
spirale qui se développera en parallèle avec le nouveau
cycle historique et occulte: le cycle ou ère du Verseau.
Léau est donc en passe d’atteindre un point d’activité
culminant après une longue préparation, avant de perdre
peu à peu cette puissance condensatrice qui permettra la
ré-activation des grands centres initiatiques et magiques
d’Occident. Charnière obligée entre deux mondes occul-
229
tes, entre deux cycles d’évolution de l’espèce humaine,
Léau subit depuis plusieurs siècles l’impact extraordi¬
naire d’une convergence de courants magnétiques induc¬
teurs de phénomènes et de faits à la limite du possible.
Un premier fait fantastique, que nous allons immédiate¬
ment examiner, confirme assez la validité de cette thèse.
Au cours de la première moitié du XX^ siècle, une
quarantaine de pièces d’or et une centaine de pièces
d’argent ont été découvertes à Léau. Trésor d’impor¬
tance tout à fait moyenne à première vue. Mais cet aspect
quantitatif perd toute son importance quand l’on sait
que chaque pièce a été découverte séparément des autres,
bien visible à la surface du sol ! Et dans une commune
qui ne compte pas plus de trois ou quatre mille habitants,
ces trouvailles fortuites font figure de véritable manne
céleste. Quant à l’origine de ce pactole, personne encore
ne semble à même d’en fournir une explication valable,
et les recherches à ce sujet sont d’autant plus ardues que
les heureux bénéficiaires taisent le plus souvent l’origine
de ce gain inespéré. La diversité même des pièces de mon¬
naies, dont les dates d’émission s’échelonnent entre les
XIIL et XX^ siècles, interdit de prendre en considération
l’hypothèse de l’existence d’un trésor unique peu à peu
dispersé dans la ville suite à l’une ou l’autre circonstance
fortuite. Ce qui par contre semble être plus plausible est
l’hypothèse impliquant l’existence de quelque mystérieux
personnage jonchant le sol de pièces d’or et d’argent de
manière délibérée dans un but fort mystérieux. (... tout
aussi mystérieux)... Nous aurons à y revenir à l’occasion
du chapitre consacré à “l’Immortel de Léau”.

LES OVNIS DANS LE TRIANGLE ALCHIMIQUE

L’apparition d’objets lumineux dans la nuit reste


l’une des expériences humaines les plus attachantes, et la
230
masse de témoignages enregistrés à ce sujet tendrait assez
à le démontrer. Qu’il soit question d’engins spatiaux
extra-terrestres ou de simples hallucinations, ces témoi¬
gnages méritent la considération la plus élémentaire lors¬
que les faisceaux de coïncidences particulières révèlent
des constantes objectives qui ne laissent aucunement
place au hasard.
Quand un nombre élevé d’individus aperçoit ce même
type d’objets qui traditionnellement est exclu de l’envi¬
ronnement quotidien, on peut cependant difficilement
évoquer le phénomène d’hallucination collective en pré¬
sence d’une continuité dans le temps (et ce temps est égal
à plusieurs siècles) de ces témoignages.
Le Triangle Alchimique considéré dans son entièreté
n’a jamais connu une fréquence de visites extra-terrestres
plus élevée que la moyenne générale dans le monde. Mais
les pointes de ce Triangle, par contre, ont été de tous
temps les plaques tournantes d’un trafic céleste ininter¬
rompu. Teil, Carnac et Léau, les trois bornes magnéti¬
ques principales du Triangle Alchimique, constituent en
effet les pôles d’attractions privilégiés à cet égard.
A Léau, les habituelles boules de feu, cigares lumi¬
neux et autres sphères argentées généralement décrites
par les observateurs à travers le monde entier, apparais¬
sent avec une telle persistance qu’il faut bien admettre
que nous nous trouvons en présence d’une situation
exceptionnelle. A Léau donc, les soucoupes volantes
apparaissent souvent, très souvent même, et ce n’est plus
la curieuse réticence des témoins du lieu à reconnaître
publiquement leurs observations qui empêche les statisti¬
ciens de discerner le surprenant phénomène et à le chif¬
frer et le comptabiliser avec des résultats non moins sur¬
prenants. Non moins étrange est le fait que les observa¬
tions effectuées dans les environs immédiats de Léau,
toutes sans exceptions, font état de la course orientée
nord-est de ces engins célestes. Ce qui nous incite à son-
231
ger à l’orientation des chapelles templières, orientation
qui, comme on le sait, était fonction d’une constante de
la structure magnétique de la Terre. De plus, la majeure
partie des témoignages est insistante sur le fait que ces
engins célestes disparaissent littéralement du champ de
vision lorsqu’ils forment un angle de 45° par rapport à
l’horizon, ce qui a pour effet d’exclure la possibilité pour
d’autres observateurs situés en-deçà de la région concer¬
née d’apercevoir le phénomène !
Vers la moitié du XIX^ siècle, une boule de lumière
orangée émettant à intervalles réguliers des lueurs vertes
et bleues stationna pendant près d’une heure au-dessus
de la demeure d’un étrange personnage qui, d’après les
dires de ses contemporains à Léau, s’adonnait à de fort
mystérieuses activités. Les voisins du bonhomme n’hési¬
taient pas à affirmer que ce dernier se livrait à des séan¬
ces de sorcellerie, l’accusant même d’avoir scellé.un
pacte avec le diable, ce qui lui permettait d’envoûter
bêtes et gens jusqu’à ce que mort s’ensuive. D’étranges
coïncidences semblèrent confirmer ce point de vue, puis¬
que plusieurs décès successifs eurent lieu dans l’entou¬
rage du supposé sorcier. L’opinion publique fut infor¬
mée du fait que les décès suspects étaient dus au choléra,
mais le bonhomme n’eut jamais l’occasion de se voir
réhabiliter de son vivant puisque, dans les semaines qui
suivirent, il périt lui-même dans les circonstances les plus
étranges.
Cet alchimiste, car telle était bien sa qualité, rêvait
comme tous ses “confrères” à la transmutation des
métaux et l’obtention par de savantes préparations d’un
élixir de longue vie. A cet effet, il installa un petit labora¬
toire dans une arrière-cuisine de sa demeure, étudia lon¬
guement les traités alchimiques, puis entama une série
d’expériences dont il consigna la teneur dans le cahier qui
lui tenait lieu de journal. A plusieurs reprises, de violen¬
tes explosions menacèrent sa vie, et contribuèrent sans
232
doute à accréditer la légende le dénonçant comme adepte
de Satan. Sans se décourager le moins du monde, l’alchi¬
miste reprit toujours le cours interrompu de ses expérien¬
ces, jusqu’au jour où la Matière Première de l’Œuvre,
travaillée heure après heure dans l’athanor, parut prête à
manifester des propriétés inhabituelles qui sont l’indice
certain de l’ultime transformation de l’Oeuf philosophal
avant le passage au Rouge, terme et couronnement de
l’expérience. Dans l’attente fébrile de cet instant fabu¬
leux, l’alchimiste consignait ses observations sans désem¬
parer... C’est au moment où une lueur aveuglante, d’un
rouge vif, commença d’illuminer le fourneau tout
d’abord, puis la pièce toute entière, que le trop heureux
chercheur prit conscience de l’anomalie.
Quoique à moitié paralysé, infirmité qu’il attribue
aux émanations de l’athanor, il parvient à se traîner vers
la fenêtre, ouvre celle-ci et aperçoit l’engin spatial immo¬
bile au-dessus de sa tête. Plus fort que la peur, le besoin
de rapporter l’événement le ramène à sa table de travail,
et il couche sur papier cette vision... peu avant l’explo¬
sion du fourneau ! Explosion qui le désintègre, laissant
curieusement intacts les objets contenus dans la pièce.
L’endroit restera inabordable pendant plusieurs heures,
et ce n’est que dans l’après-midi du jour suivant que des
voisins recueilleront les maigres biens de l’alchimiste. Le
fourneau, intact lui aussi, est vide ; seule subsiste une
fine couche de poussière rouge qui s’évapore au toucher.
Ces mêmes voisins ont été témoins des évolutions de
l’engin spatial, immédiatement après la déflagration.
Tous affirmeront avoir vu se produire une seconde
explosion, silencieuse celle-là, en-dessous de l’engin spa¬
tial et en provenance de la maison de l’alchimiste, explo¬
sion dont l’aveuglante clarté se concentrera puis dispa¬
raîtra dans l’appareil extra-terrestre, avant que celui-ci
ne s’élève tout à coup à grande vitesse et ne disparaisse
dans un halo éblouissant de lumières clignotantes.
233
RESERVOIRS ENERGETIQUES POUR OVNIS

Quelles sont donc les raisons qui poussent les voya¬


geurs de l’espace à hanter les lieux fréquentés par les
alchimistes terriens ? Si les visiteurs du cosmos éprouvent
la nécessité d’emmagasiner d’importantes quantités
d’énergie magnétique, pour des raisons qui ne nous sont
pas encore connues mais qui pourraient bien être liées au
problème des voyages intersidéraux, il est évident qu’il
préféreront s’aprovisionner là où le stock énergétique
disponible est le plus abondant. En un lieu, par exemple,
où de puissantes effluves magnétiques sont condensées et
“raffinées” grâce à l’action d’un alchimiste dont les
manipulations induisent un champ magnétique sans
commune mesure, quantitativement et qualitativement,
avec les bornes magnétiques communes.

Mais comment concevoir l’intérêt de ces visiteurs de


l’espace pour cette énergie magnétique à peine décelable
par nos modernes appareils de mesure ? Quoique d’une
même essence que l’énergie magnétique bien connue qui
attire la pointe d’une aiguille de boussole en direction du
Pôle, l’énergie magnétique que nous étudions, et qui
intéresse donc les extra-terrestres, est infiniment plus
subtile et agit plus sur l’esprit que sur la matière. N’agis¬
sant pas au même niveau de la boussole, elle ne pourrait
donc, a fortiori, agir au niveau d’une mécanique quel¬
conque, le moteur d’un engin spatial en l’occurrence.
Raisonnement on ne peut plus logique qui infirme d’ail¬
leurs les conclusions quelque peu hâtives tirées par les
ufologues, lesquels, constatant que les objets volants non
identifiés suivent les veines telluriques de la Terre, dédui¬
sent que le magnétisme terrestre à l’état pur est utilisé
aux fins de propulsion de ces objets volants. Raisonne-
234
ment qui n’est pas absolument inexact, mais qui pèche
par excès de simplification ! En fait, ce que les extra¬
terrestres recherchent, c’est une certaine quantité de
magnétisme terrestre “sublimé”, c’est-à-dire condensé et
rendu pondérable, donc emmagasinable, par la réaction
chimique de certains corps solides en des circonstances
très particulières.
Et ces circonstances très particulières sont par exem¬
ple l’accomplissement du Grand Œuvre alchimique !
Confrontés au problème de la transmutation des métaux,
pouvons-nous concevoir que le plomb se transforme en
or sans que naisse aussitôt un formidable champ énergé¬
tique produit par le bouleversement des atomes au sein
de la matière ? Jacques Bergier, scientifique de renom
féru d’alchimie, estime pour sa part que la “confection”
d’une bombe atomique à l’aide d’un matériel très rudi¬
mentaire et de solides notions d’alchimie, ne représente
pas la moindre difficulté. Affirmation qui vaut son
pesant d’or, si l’on puit dire, quand l’on sait que Jacques
Bergier est l’auteur de nombreuses découvertes en physi¬
que et en chimie (synthèse du polonium à partir du bis¬
muth et de l’hydrogène par exemple) qui lui ont valu une
renommée mondiale. Si Bergier, qui ne l’oublions pas
eut la chance de rencontrer le grand Adepte Fulcanelli,
dit que l’alchimie est susceptible dans ses applications
pratiques de permettre la fabrication d’une bombe ato¬
mique, il devient évident que l’alchimiste détenant les
secrets de la matière est capable d’exploiter à l’extrême
limite les richesses énergétiques de celle-ci, en concor¬
dance avec les postulats énoncés dans les anciens traités.
La déflagration d’énergie qu’entraîne la mise en présence
et le traitement spécial de certaines substances peut dès
lors avoir une répercussion fantastique sur l’environne¬
ment immédiat : sur l’alchimiste en premier lieu, bien
sûr, mais aussi sur le champ magnétique, ce dernier étant

235
d’autant plus intense qu’il aura été choisi en fonction des
critères que l’on sait (périmètre du Triangle Alchimique).
Ainsi modifié, condensé, sublimé par la réaction
alchimique, le champ magnétique peut faire figure de
réservoir énergétique à l’usage des vaisseaux spatiaux
extra-terrestres !

236
CHAPITRE XVI

La Bourgogne immortelle

Connue pour ses vertus transmutatoires, la Pierre


Philosophale l’est également pour ses vertus rajeunissan¬
tes, voire immortalisantes, dont les adeptes de l’Art
Royal peuvent bénéficier par absorption d’une infime
quantité de la fameuse poudre rouge. Si cette mystérieuse
substance existe assurément, elle n’en demeure pas moins
rarissime, souvent introuvable, tant les adeptes s’ingé¬
nient à dissimuler aux yeux du commun l’objet de leurs
recherches. Mais il advient cependant que ces memes
adeptes, à défaut de rendre public le résultat de leur
démarche, se livrent parfois sous le sceau du “secret pro¬
fessionnel” à leurs confrères alchimistes, et quelque
circonstance fortuite peut alors permettre au
“profane” d’enregistrer quelque indication dénuée de
signification en apparence... mais riche de sens si le dit
profane est assez avisé pour la soumettre au crible du rai¬
sonnement et à la logique de la pensée ésotérique.
En contact permanent avec le monde des ésotéristes et

237
des alchimistes, tolérés jusqu’à un certain point par les
adeptes de l’Art Royal qui respectent notre connaissance
approfondie du sujet qui les préoccupe, nous eûmes vent
d’un fait surprenant relatif à cette fameuse cure de jou¬
vence au hasard d’une conversation trop explicite. De
recoupements en suppositions, sur base des quelques
indices par nous recueillis, nous arrivâmes à la conclu¬
sion qu’une importante quantité de cette poudre rouge
connue sous le nom de Pierre Philosophale était enterrée
à proximité de l’église de Léau ! Désireux d’en savoir
davantage, mais toutefois freinés par un scrupule qui
nous interdisait de trahir la confiance des hôtes de ce
Temple occulte dans lequel nous évoluions en toute
liberté, nous nous confiâmes à ces gens susceptibles
d’éclaircir le mystère et surtout de nous permettre la
divulgation du résultat de nos investigations. Conscients
de la nécessité de laisser apercevoir au monde une par¬
celle de leur Science, les temps d’un bouleversement his¬
torique à l’échelle planétaire étant proches, les adeptes
consentirent à lever le voile du secret !

LA FONTAINE DE JOUVENCE A L’EAU

En compagnie d’un ésotériste de renom et d’un méde¬


cin, assistés par une voyante parisienne, nous conduisons
à quelque distance de l’église de Léau un malade mental
souffrant d’une psychose jugée irréversible par la Faculté.
Une fois sur place, nous enjoignons la voyante, qui
ignore tout de nos motivations, de nous communiquer
les moindres sensations parapsychiques ressenties dans
les minutes à suivre ; un appareil de mesure perfectionné
nous permet déjà d’établir l’existence d’un champ
magnétique intense au-dessus de cet endroit supposé être
la sépulture d’un alchimiste enterré avec la Pierre Philo¬
sophale, à plus de dix mètres de profondeur.

238
D’emblée, la voyante affirme ressentir l’impact flui-
dique d’un point situé sous la surface du sol, impact
auquel elle associe sans hésiter la couleur rouge. Affinant
ensuite sa perception extra-sensorielle, elle précise que la
radiation rouge, prédominante, contient deux autres
teintes : le noir et le blanc ! Or, le rouge, le noir et le
blanc sont les trois couleurs qui définissent les trois éta¬
pes du Grand Œuvre Alchimique ! ! !
La voyante ressent ensuite la présence de la mort.
Une vision lui révèle la présence d’un squelette, qu’elle
identifie aux restes d’un alchimiste médiéval décédé à la
suite d’un accident ou de violences... Et de fait, la vision
corrobore bel et bien les faits décrits par les initiés : à
quelques mètres de la surface du sol gisent les restes d’un
alchimiste tué par balles au cours d’une rixe ! La seule
erreur que commet la voyante se situe au niveau de l’éva¬
luation de l’époque de ce décès : trois cents ans de diffé¬
rence, qui ne mettent cependant pas en cause la valeur de
la vision.
Littéralement obnubilée par l’idée de la mort et la
couleur rouge, la voyante ne peut nous communiquer
d’autre renseignement. Elle avoue son incapacité à pour¬
suivre plus avant l’expérience, mais conclut encore que le
malade mental sera, dans un avenir tout proche, soulagé
de ses maux et recouvrera l’équilibre qui lui fait défaut
depuis près d’une vingtaine d’années.

Le malheureux psychotique est alors placé à la verti¬


cale de la tombe de l’alchimiste, où il demeure en posi¬
tion assise durant une dizaine de minutes, en contact
direct avec les fluides émanant de la Pierre Philosophale.
Et au terme de ce laps de temps dérisoire, notre incurable
recouvre spontanément l’entièreté de son bon sens !!!
Aussitôt soumis à des examens psychologiques com¬
plets, le cobaye humain se révèle être parfaitement équili-
239
bré. Son quotient intellectuel est normal, voire légère¬
ment supérieur à la moyenne ; ses réactions aux divers
tests démontrent une parfaite maîtrise de soi ; le système
nerveux réagit efficacement aux stimulis proposés par le
médecin. Seule persiste une amnésie partielle : le sujet,
âgé d’une trentaine d’années, a perdu le souvenir de la
période recouvrant les vingts dernières années de sa vie,
période correspondant par ailleurs à la naissance et à la
fixation des troubles psychiques.
Quelques jours plus tard, nous testons à nouveau la
puissance de la “fontaine de jouvence’’ de Léau... Une
femme atteinte de leucémie est présentée aux radiations
de la Pierre Philosophale pendant quelques minutes,
après quoi l’on procède à une analyse du sang dont le
résultat ne manque pas de nous laisser perplexes : le taux
excessif de globules blancs dans le liquide sanguin s’est
amenuisé dans des proportions extraordinaires ! Une
seconde exposition du sujet aux radiations de la Pierre a
pour effet de résorber totalement l’excès de globules
blancs, de même qu’elle provoque la disparition de l’alté¬
ration cellulaire de la rate et de la moelle épinière
(symptômes caractéristiques de la leucémie).

LE MIRACLE MAGNETIQUE ET ALCHIMIQUE

Nous avons appris que ce lieu miraculeux a été uti¬


lisé depuis des siècles par les alchimistes en tant que
“fontaine de jouvence’’ destinée à les préparer aux
modifications subtiles et dangereuses survenant pendant
le déroulement du Grand Œuvre. Modifications de
l’esprit, mais aussi modifications du corps, ou plutôt du
métabolisme qui n’est autre chose que l’ensemble des
transformations subies dans un organisme vivant par les
substances qui le constituent. Mais les irradiations de la
Pierre commençant à faiblir, les initiés ont décidé de

240
recréer en un autre lieu de la région, un centre d’énergie
similaire. C’est ce qui explique la permission qui nous fût
accordée d’exploiter pour notre compte le site de la
tombe alchimique de Léau. Vers 1985, nous affirme-t-
on, la Pierre Philosophale cessera d’être opérante...
Ainsi donc, cette fontaine de jouvence, et d’autres
encore réparties de par le monde, est utilisée à des fins
initiatiques et peut à l’occasion permettre des guérisons
rapides et définitives. Selon toute apparence, elle détient
un avantage qualitatif par rapport aux bornes magnéti¬
ques conventionnelles, et c’est cette différence que nous
allons tenter maintenant d’expliquer.
A l’origine, les bornes magnétiques conventionnelles
et les fontaines de jouvence initiatiques induisent des
effets subtils identiques. Elles ne se différencient donc
en aucune façon, puisque toutes régies par les mêmes lois
magnétiques ; la différenciation s’opère dès le moment
où les initiés, à la recherche de lieux sacrés destinés à
remplir la fonction de lieux-charnières entre deux cycles
historiques et occultes (Cluny, Léau, par ex.), arrêtent
leur choix sur l’une d’elles et la chargent de la manière
que nous connaissons, c’est-à-dire en y plaçant une cer¬
taine quantité de Pierre Philosophale. De ce fait, la fon¬
taine de jouvence acquiert la propriété d’émettre ses
radiations de manière continue, radiations qui sont dqnc
constituées d’un courant magnétique naturel amplifié et
sublimé par la poudre philosophale, alors que les bornes
magnétiques conventionnelles sont soumises en leur cycle
d’action aux mouvements planétaires et surtout à la posi¬
tion du Soleil par rapport a la Terre. Cela signifie, entre
autre, que certains pèlerinages menés en des lieux cepen¬
dant réputés restent pratiquement sans effets, compte
tenu d’une mauvaise disposition des planètes, tandis
qu’une visite rrienée à l’une ou 1 autre de ces fontaines
alchimiques apportera toujours un bienfait.
241
Signalons à cet égard que le grand parcours initiati¬
que, tel le pèlerinage à Saint-Jacques de Compostelle ou
le pèlerinage effectué par von Brenann dans le Rectangle
Magnétique, ne se justifie plus quand l’on sait où trouver
un centre énergétique activé par la Pierre Philosophale.
C est assez dire 1 importance de ces lieux préparés par et
pour les initiés grâce à des procédés hors du commun (les
mégalithes et les cathédrales condensent également les
fluides, mais en proportions bien moindre !).

LE CODE SECRET DES ALCHIMISTES

Avant que d’entamer l’entreprise magistrale qui les


mènera à la possession de la fabuleuse Pierre Philoso¬
phale, les adeptes de 1 Art Royal consacrent des journées
et des nuits entières à un travail d’approche théorique du
sujet qui les préoccupe en compulsant les vieux traités
d’alchimie rédigés par les plus grands initiés de la pla¬
nète. Les traités d’alchimie ne contiennent pas exclusive¬
ment, comme le croient communément les profanes, les
recettes infaillibles dont l’application garantirait la réus¬
site du Grand Œuvre. Du moins au niveau des textes
apparents et déchiffrables par le premier venu !...
... Car les mots et les phrases que l’on découvre en
lisant les traités d’alchimie n’ont bien souvent aucun sens
et aucune utilité lorsqu’ils sont considérés tels quels. A
l’exception de quelques indices généraux relatifs au
Grand Œuvre, et qui ouvrent la voie menant à la Pierre
Philosophale sans être pour autant suffisants en ce qui
concerne l’acheminement initiatique proprement dit, les
textes alchimiques n’ont de sens que si l’on y applique
une “grille de décodage” adéquate. A vrai dire, per¬
sonne n a jamais réussi, et personne ne réussira jamais à
obtenir la Pierre Philosophale par application des con¬
seils et recettes du texte apparent.
242
Le texte contenu dans un traité d’alchimie ne signifie
donc rien en soi, car un code hermétique a été utilisé en
vue de déformer et de rendre incompréhensible le texte
initiatique primitivement rédigé. Afin d’éviter tout tra¬
vail inutile, le chercheur doit tout d’abord décoder le
texte du traité, et une connaissance approfondie du grec
et de l’hébreu est alors indispensable. Le texte en clair est
en effet rédigé en l’une de ces deux langues par l’initié ;
ensuite, chaque mot-clé fait l’objet d’une première
déformation : on ajoute ou l’on retire une lettre de ce
mot, de façon à former un nouveau mot ; soit l’on joue
sur la ressemblance existant entre deux mots (ex. verre et
vert)...
Nous allons donner quelques exemples concrets de
ces déformations : sur base du mot grec “artos” (pain),
nous pouvons obtenir le mot “argos” (blanc) par rem¬
placement d’une lettre; pyros (blé) est identique à
“pyros” (flamme, feu); de “aleo” (moudre”, nous
tirons “leon” (lion); de “aleuron”, nous tirons “lei-
rions” (lys blanc); en déformant “staphis” (raisin sec),
nous obtenons “stephanos” (couronne), etc.
Lorsque le texte est assez déformé pour que le pro¬
fane ne puisse en retrouver le sens exact qu’avec grand
peine, l’initié retravaille le texte une fois de plus et le
transforme en de multiples rébus et jeux de mots qui
achèveront de dérouter le curieux. Et enfin, il traduit
l’imbroglio littéraire qu’il vient de mettre au point, en
français, en latin, en anglais, en allemand ou en espa¬
gnol. Seuls les initiés seront alors à même de déchiffrer le
texte codé... puisque l’initiation a pour but, entre autres
choses, d’étudier les règles de formations de l’argot
alchimique, aussi appelée “langue des Oiseaux”.
Ainsi que nous venons de le laisser entendre, certai¬
nes règles fort strictes président à l’élaboration du texte
codé, et ce n’est pas par hasard que les alchimistes rem¬
placent tel mot par un autre mot, toujours le même en la
243
circonstance. Le mot “artos” deviendra toujours
“argos”, par exemple, au premier stade du codage...
parce que les mots ont plus qu’une simple affinité au
niveau de l’euphonie! En réalité, s’il.existe une simili¬
tude sonore entre artos et argos, le pain et le blanc, c’est
que les réalités désignées par ces vocables sont reliées entre
elles par une affinité occulte qui échappe à nos sens. Nous
entrons là dans le domaine de l’Astrologie et de la Magie
kabbalistiques, dont l’étude laisse percevoir les liens exis¬
tants entre toutes choses dans l’Univers. Lorsque la
légende biblique nous apprend que Dieu créa sept
archanges pour le seconder, nous devons comprendre
que la Force Cosmique présidant à toute création se
manifeste en sept modalités d’action différentes, c’est-à-
dire que toute chose créée est composée de sept états
vibratoires, et en toute chose l’une de ces sept énergies de
la Force Cosmique est prépondérante par rapport aux
autres. Les “archanges”, identifiés par les Anciens aux
sept planètes traditionnelles, régissent chacun un ensem¬
ble de choses dans l’Univers, matière ou esprit, objets ou
êtres vivants, qui sont marquées à jamais d’une influence
subtile spécifique. Ainsi, le mage qui désire s’enrichir,
par exemple, invoquera l’archange Sachiel, gouverneur
de la planète Jupiter. Le symbolisme astrologique nous
apprend que Jupiter distribue la richesse aux hommes ;
grâce à une étude approfondie des mouvements astraux,
le mage se placera sous la protection de Jupiter, atten¬
dant que cette planète occupe une place de choix dans le
zodiaque avant d’effectuer le rituel. Il s’entourera alors
d’objets ou d’animaux dont les affinités avec la planète
choisie ne font plus de doute : l’étain, le saphir, la vio¬
lette, le safran, la couleur bleue ou le violet, le paon, etc.,
tout cela dans le but de renforcer encore l’action en sa
faveur qu’exercera l’archange par le biais de la planète
concernée.
Ces influences archangéliques et planétaires, dont

244
l’action se fait sentir à tous les échelons de la création,
ont également été sensibles au cours de l’élaboration des
premières langues parlées par les hommes de la Terre.
Nous savons peu de choses, hélas, au sujet de la première
langue des hommes, si ce n’est qu’elle cessa d’être utilisée
lorsque fut achevée la Tour de Babel (c’est du moins ce
que nous apprend la légende biblique). On peut tout au
plus supposer que sa structure était un reflet exact de la
hiérarchie archangélique et planétaire. Toujours est-il
que les langues qui dérivèrent de cette langue primitive et
unique furent structurées selon les mêmes principes
sacrés, mais à un degré moindre, dans la mesure où
s’était déjà amorcé un processus de dégénérescence qui
est la conséquence logique du détachement vis-à-vis des
valeurs sacrées et spirituelles (détachement qui atteint un
comble à notre époque empreinte de vil matérialisme).
L’une des langues dérivées de la Langue Primitive,
l’hébreu, miraculeusement inchangée depuis son origine,
véhicule encore à suffisance les indices de l’action divine,
et cette qualité en fit la Langue Sacrée de nombreux ini¬
tiés à travers les siècles. Il en fut de même pour le grec
archaïque, et ces deux langues devinrent le moteur du
Verbe alchimique annoncé par l’apôtre Jean de Patmos.
Donc, toutes choses sont reliées entre elles et produi¬
tes par la concrétisation d’une influence spécifique vou¬
lue par la Force Cosmique. En conséquence de quoi, cha¬
que lettre de l’alphabet d’une Langue Sacrée (l’hébreu et
le grec) se définit en tant que “serviteur” de l’influence
qui la gouverne et la crée. Et lorsque les créateurs
humains de la langue hébraïque ou grecque imaginèrent
les mots qui allaient signifier les réalités de leur environ¬
nement, ils ne firent rien d’autre que d’assembler entre
elles les lettres gouvernées par la même influence qui
gouvernait chaque objet concerné. Ainsi, la matière dont
est composé le pain est régie par une influence spécifique,
et les lettres, ou plutôt l’assemblage des lettres qui forme
245
le mot “artos” est régi par la même influence. De là vient
que la couleur blanche, “argos”, procède d’une nature
identique à celle du pain, sur le plan occulte s’entend,
puisque les lettres semblables d’un mot à l’autre, à une
exception près< révèlent la même influence créatrice !
Nous nous empressons d’ajouter que ces principes
sacrés ne sont déjà plus perceptibles dans les langues qui
succédèrent à l’hébreu et au grec archaïque, et cela
s’explique une fois de plus par l’alourdissement constant
de l’esprit humain, lequel déforme la Loi Cosmique et lui
préfère les lois de Satan, prince de la Matière brute.
Quand un alchimiste rend un texte hermétique, c’est-
à-dire inintelligible au commun des mortels, les nouvelles
formules, mots et phrases, qu’il crée ainsi ont donc en
fait très exactement la même signification que les formu¬
les dont elles dérivent ! Mais cette similitude n’est réelle
que sur un plan occulte et abstrait, en dehors de tout
intellectualisation du phénomène, de tout formalisme et
de rationalisme. La lecture d’un texte hermétique, si elle
ne peut apporter de solution en ce qui concerne la mise
en pratique des principes alchimiques, n’en demeure pas
moins propre à éveiller et à former l’esprit du chercheur
aux lois cosmiques qui régissent l’accomplissement du
Grand Œuvre... puisqu’il est vrai que les mots du texte
original et les mots du texte codé induisent un effet vibra¬
toire à peu près identique : il appert de cela que la lecture
du texte codé produit, à peu de chose près, le même effet
qu’une lecture du même texte non encore codé, et consti¬
tue donc une première étape de l’initiation.
Pour résumer ce qui précède, nous dirons que l’alchi¬
miste, dans un premier temps, rédige un texte à la fois
explicatif au niveau de l’œuvre alchimique pratique, et
initiatique au niveau des vibrations subtiles engendrées
par les mots qu’il choisit (le texte doit alors être lu à haute
voix). Dans un second temps, il modifie le sens de ce

246
texte, mais en se gardant bien d’altérer l’effet vibratoire
des mots, qu’il remplace par d’autres judicieusement
choisis en fonction des affinités occultes. Cette appa¬
rente “manie du secret” n’est absolument pas gratuite,
quand l’on sait que tout un chacun se risquant à entre¬
prendre la démarche alchimique sans passer par ces
indispensables préliminaires, s’expose, et expose son
entourage, à subir de réels dangers qui sont la consé¬
quence inéluctable d’une trop rapide assimilation de cer¬
tains principes initiatiques. L’initiation est affaire de
temps et de patience, sans lesquels toute démarche est
vouée à l’échec ; imaginerait-on que la digestion des ali¬
ments et leur assimilation par tous les organes du corps
puissent s’effectuer en quelques minutes après la fin d’un
repas ?

247
CHAPITRE XVII

L’immortel de Léau

Cette petite localité située dans l’une des provinces du


vieux duché de Bourgogne recèle plus d’un mystère dont
le moindre n’est certes pas celui qui s’attache à la person¬
nalité d’un être légendaire qui pourrait bien détenir le
secret de la filiation unissant les initiés atlantes, celtes,
égyptiens, les Chevaliers du Temple et ceux de la Toison
d’Or...
Apparaissant tantôt sous un nom, tantôt sous un
autre, mais présentant toujours une même apparence, cet
être d’âge indéfinissable s’installe pendant quelques
années dans une ville du Berry, disparaît, puis réapparaît
quelques cent kilomètres plus au nord, ouvre un com¬
merce d’articles religieux qui prospère très rapidement,
prend alors sa retraite au grand étonnement de ses conci¬
toyens qui lui connaissent depuis toujours un aspect
juvénile et ne conçoivent la vie de rentier qu’accompagnée
des rides de l’hiver humain, disparaît à nouveau sans
laisser de trace jusqu’au jour où un voyageur croit le
249
reconnaître, dans la capitale d’un pays voisin, sous les
traits d’un honorable médecin tout dévoué à sa clientèle
de vieillards et de miséreux...
Le fleuve du Temps coule sous les arches de l’His¬
toire, et le cortège humain constamment renouvelé, igno¬
rant les pauses aménagées par la Maladie et par la Mort,
agite les siècles de sa sève bouillonnante sous l’étendard
Blanc et Noir d’une alliance paradoxale mais justifiée
entre le Dieu de bonté et l’Ange du mal... Défiant les
rythmes cosmiques qui ramènent tôt ou tard l’être à son
point de départ, un initié, l’Immortel de Léau, déjoue les
pièges de la fatalité biologique qui ravit le souffle des
riches et des pauvres, des puissants et des opprimés,
indistinctement. Certains affirment qu’il s’agirait de Phi¬
lippe de Naplouse, sixième Grand Maître de l’Ordre du
Temple qui disparut après avoir abandonné la maîtrise
en 1171, sans que l’on sache ce qu’il advint de lui. Mais le
fil conducteur est bien ténu, et ne révèle jamais le fait his¬
torique confirmé dont on attend qu’il étaye les rumeurs
entourant d’un halo de mystère cet insaisissable person¬
nage.
Questionnés avec insistance, les initiés daignent enfin
révéler quelques indices relatifs aux activités de l’Immor¬
tel de Léau... Outre sa responsabilité dans l’affaire des
pièces d’or et d’argent découvertes dans les rues de la
ville, cet homme, ou plutôt ce surhomme, semble en
assumer d’autres qui en disent long sur le rôle joué par
lui dans le contexte de la Tradition Initiatique perpétuée
au cours des siècles en Europe ! Cet homme issu du fond
des temps cumulerait, depuis 1618, les charges du Grand
Maître de l’Ordre du Temple et de Grand Maître de la
Toison d’Or, superviserait en outre les activités de divers
ordres initiatiques parmi les plus secrets, et œuvrerait à
l’édification d’un gouvernement invisible à l’échelon
mondial dont il assurerait le commandement avec l’aide

250
d’un collège occulte composé de douze personnes ayant
atteint le plus haut degré de l’initiation !
Conscients d’avoir suscité par leurs déclarations plus
de doute que d’approbation, les initiés ont consenti à
nous ménager une entrevue avec un “homme de bonne
foi”, selon les termes qu’ils utilisent, afin de nous per¬
mettre de mieux apprécier l’authenticité des faits. Sur
l’identité de cet “homme de bonne foi”, il ne nous a été
fourni aucun renseignement préalable... mais le déroule¬
ment de cette entrevue nous laisse à penser qu’il s’agit bel
et bien de l’Immortel de Léau eii personne ! De quelle
faveur avons-nous bénéficié qui nous permette d’appro¬
cher l’être le plus mystérieux et le plus important, au
niveau de l’influence historique, des mondes occultes ?
Nous ne pouvons douter que cette faveur soit une consé¬
quence de la proximité des grands bouleversements histo¬
riques, voire des cataclysmes, qui vont modifier une fois
de plus le visage de la planète. En ces temps troublés, la
nécessité s’impose d’élever un étendard visible pour tous
ceux qui aspirent à préparer le futur sur de nouvelles
bases saines. Ce sont ceux-là qui comprendront mieux
l’intérêt prodigieux que présente la venue de l’Immortel
de Léau.

RENCONTRE AVEC L’HOMME


VENU DU DEBUT DE L’HISTOIRE

Nous avons donc rencontré cet “homme de bonne


foi” dans une chambre d’hôtel louée pour la circons¬
tance. La préparation de cette entrevue, nous la devions
aux membres de l’Ordre de la Toison d’Or contempo¬
rain, qui nous adjurèrent de ne poser aucune question et
de n’écrire par après que ce qui nous aurait été expressé¬
ment autorisé. Les conditions imposées n’étaient pas à
notre avantage, mais nous nous pliâmes de bon gré mal-

251
gré tout, conscients du fait que la moindre des révéla¬
tions de notre prochain interlocuteur compenserait large¬
ment l’insatisfaction provoquée par un commentaire
incomplet de cette entrevue...
Debout, accoudé à la tablette d’un feu ouvert, un
homme de grande taille et de mise élégante nous pria fort
civilement de prendre place dès que nous eûmes franchi
le seuil de la somptueuse suite meublée réservée en notre
honneur. Après nous avoir offert un rafraîchissement,
cet homme s’intalla dans une bergère disposée à proxi¬
mité d’une fenêtre, de telle sorte qu’un contre-jour nous
permit à peine de distinguer ses traits. Respectant la con¬
signe, nous nous abstenions de poser la moindre ques¬
tion, laissant à notre hôte le soin d’entamer un monolo¬
gue. Après s’être excusé de ne point révéler son identité,
que nous pensions malgré cela deviner, l’inconnu nous
fit part de sa volonté d’éviter l’approfondissement de
certains problèmes alchimiques, mais nous promit par
contre une démonstration de ce qu’il nomma le “don
alchimique’’.
Puis il nous parla des Templiers, de la Toison d’Or,
et nous invita à comparer deux dates historiques... le 10
janvier 1429 et le 13 janvier 1128 !
Le 13 janvier 1128, jour anniversaire du baptême du
Christ, les Templiers reçoivent des mains du pape Hono-
rius II la Règle rédigée par Bernard de Clairvaux. Cela se
passe dans la cathédrale Saints-Pierre-et-Paul, en pré¬
sence des archevêques de Reims et de Sens, de dix évê¬
ques, de huit abbés, d’un cardinal-légat, d’une nom¬
breuse assemblée composée de disciples de Bernard de
Clairvaux, et de ce dernier en personne. Cette Règle, qui
inclut soixante-douze articles, rend officielle aux yeux du
monde chrétien la démarche religieuse et militaire entre¬
prise en 1118 à Jérusalem par Hugues, gentilhomme
champenois né dans le fief de Payns en la Forêt d’Orient.

252
Le 10 janvier 1429, soit trois cent et un ans moins
trois Jours après la remise de la Règle aux Templiers (ce
décalage de trois jours ayant été prévu en fonction des
phases de la lune), Philippe le Bon, duc de Bourgogne,
“Grand Duc d’Occident”, crée l’Ordre des Chevaliers de
la Toison d’Or, placé sous le patronage de saint André
et de son frère saint Pierre.
C’est donc dans le signe du Capricorne, recouvrant le
mois de janvier, que les deux ordres initiatiques les plus
importants du second millénaire prennent naissance. Ce
signe du Capricorne qui évoque si bien la Terre Noire, ou
Al Kemia, des alchimistes ! Capricorne signifie “bouc
cornu’’, et l’on sait que le Baphomet des Templiers,
symbole très ésotérique de la Foi des Initiés, était
façonné à l’image de cet animal. Le Capricorne symbo¬
lise la Terre, la couleur noire et la planète Saturne qui est
l’astre dominant dans le ciel des alchimistes et des mages.
Il s’apparente en cela à l’Ermite, neuvième lame du
Tarot, placé lui aussi sous le gouvernement de Saturne,
porteur de la lanterne ou Lumière de la Connaissance qui
indique le chemin à suivre pour obtenir la Pierre Philoso¬
phale.
Trois cent et un ans séparent les deux dates citées plus
haut, qui constituent un cycle occulte relatif aux organi¬
sations initiatiques traditionnelles. Si nous désirons
renouveler ce cycle à partir du 10 janvier 1429, nous
aboutirions en l’an 1730... Or, que constatons-nous sur
le plan des organisations initiatiques à cette époque, en
France? Nous constatons l’installation des premières
Loges Maçonniques, constituées d’initiés qui se veulent
les descendants spirituels des bâtisseurs de cathédrales
médiévaux, c’est-à-dire des Templiers ! En 1721, la pre¬
mière Loge Maçonnique française, connue sous le nom
“Amitié et Fraternité’’, s’installe à Dunkerque ; en 1730,
soit au moment du renouvellement d’un cycle de trois
cent et un ans, est ouverte à Paris la Loge “Saints-Pierre-

253
et-Paul” (deux cycles auparavant, en 1128, les Templiers
recevaient leur Règle en la cathédrale Saints-Pierre-et-
Paul !) ; et quarante-trois ans plus tard (301 est égal à 7
fois 43...), en 1773, les Francs-Maçons français se réunis¬
sent au sein d’une nouvelle obédience strictement natio¬
nale, le Grand Orient de France, dont ils confient la
Grande-Maîtrise... au duc de Chartres !
Nous venons donc d’évoquer pour la première fois, le
troisième chaînon-clé de la filière initiatique dans le
second millénaire après le Christ. La Franc-Maçonnerie
est en effet l’étape contemporaine majeure, après celles
du Temple et de la Toison d’Or, du Pèlerinage Initiati¬
que à travers le temps et l’espace qu’entamèrent les
Atlantes, suivi des Egyptiens, des moines esséniens et
bénédictins jusqu’à l’apparition de Bernard de Clair-
vaux, Mais nous nous abstiendrons d’en rien dire qui
puisse dévoiler ses plans secrets, la mission qui lui est
dévolue étant loin d’être terminée. Cependant il s’avère à'
présent indispensable que nous établissions une hiérar¬
chie expliquant les rapports qui existent entre les divers
groupements initiatiques évoqués, et puisque nous
n’avons pas hésité à découvrir les aspects occultes de cer¬
taines sociétés dites secrètes contemporaines.
Rose-I-Croix et autres, il est sans doute utile que nous
expliquions notre discrétion à l’égard d’autres.

En fait, les organisations initiatiques traditionnelles


se répartissent dans trois niveaux de la pyramide initiati¬
que. A savoir : le premier niveau, ou niveau supérieur,
qui comprend un nombre restreint de ces groupements,
les plus secrets et les plus sévères quant à la sélection de
leurs membres, lesquels ne se découvrent qu’en de très
rares occasions et peuvent être considérés comme étant
les vrais Maîtres dont dépend l’évolution de l’Humanité.
L’Immortel de Léau fait partie de l’une de ces sociétés
archi-secrètes. Le second niveau comprend une série de

254
groupements qui, au contraire des sociétés du premier
niveau, sont limitées dans l’espace et dans le temps, c’est-
à-dire qu’elles apparaissent, évoluent et meurent au cours
d’un cycle de trois cent et un ans (quoique leur action
persiste de manière occulte au-delà de ce laps de temps,
et s’intégre alors à l’action spécifique du groupement res¬
ponsable dans le cycle suivant). Ces sociétés du second
niveau sont généralement connues du public, du moins
dans leur apparence extérieure, mais demeurent très fer¬
mées, n’admettant en leur sein qu’une élite jugée digne
d’accomplir de manière concrète les desseins très secrets
des Maîtres du premier niveau. Les nombreux livres ou
documents mis à la disposition du public, sensés le ren¬
seigner sur les plans et les buts des groupements du
second niveau, ne font que présenter les apparences exté¬
rieures de ces groupements, tant il est vrai que leur action
est importante et ne peut en aucun cas souffrir la moin¬
dre divulgation sous peine d’annulation pure et simple de
ses effets. Nous pouvons certes approfondir le rôle joué
par les Templiers ou par les Chevaliers de la Toison
d’Or, ceux-ci appartenant à un passé révolu, mais nous
ne pouvons en aucun cas lever le voile qui recouvre les
activités secrètes d’une Franc-Maçonnerie toujours opé¬
rationnelle.
Au troisième niveau de la pyramide initiatique, nous
rencontrons les organisations initiatiques les plus ouver¬
tes, les plus accessibles à tout un chacun, mais aussi dont le
rôle se limite strictement à la préparation, à la formation
initiatique, d’un nombre important de personnes qui
deviendront ultérieurement les propagateurs actifs et mili¬
tants de la pensée ésotérique (exemple : les Rose -t- Croix
contemporains déjà évoqués au début de cet ouvrage).
Nous pouvons comparer cette hiérarchie des trois
niveaux à un corps d’armée, étant entendu que cette
comparaison très grossière en révèle aucunement la sub¬
tilité des nombreuses interactions qui relient entre eux les
255
trois niveaux en question : au premier niveau, quelques
généraux établissent un plan d’action, le second niveau,
chargés d’organiser la mise en pratique du dit plan en
fonction des forces qu’ils savent être à leur disposition ;
cela étant fait, ils transmettent un ordre de marche à la
“troupe”, soit le troisième niveau, lequel s’appliquera à
concrétiser les directives du premier niveau... sans pour
autant en connaître le but ultime ! Nous insistons bien
sur le fait que cette comparaison est très approximative,
son intention relevant plus d’un caractère explicatif que
utilitaire.
Le commentaire que nous fit l’Immortel de Léau au
sujet de l’existence des cycles de trois cent et un ans dont
dépend la vie des ordres initiatiques du second niveau, ce
commentaire donc fqt mené à un aboutissement, à une
conclusion, pour le moins surprenant et digne du plus
haut intérêt. Un cycle de trois cent et un an peut être
réduit symboliquement aux trois cent et un premiers
degrés du zodiaque astrologique (le zodiaque astrologi¬
que étant divisé en 360°). Ces trois cent et un degré cou¬
vrent les dix premiers signes astrologiques : le Bélier, le
Taureau, les Gémeaux, le Cancer, le Lion, la Vierge, la
Balance, le Scorpion, le Sagittaire, et enfin le Capri¬
corne. Or, chaque signe est soumis à un mode d’action
spécifique des courants magnétiques terrestres et
astraux, et ces modes d’actions successifs influencent
tour à tour la démarche initiatique entamée au premier
jour du signe du Bélier (début du printemps). Ainsi donc,
l’initié entame le Grand Œuvre dans un climat magnéti¬
que de renouveau et l’achève OBLIGATOIREMENT au
moment cosmique où les forces vives de la Nature et de la
Matière atteignent leur point de déclin maximal,
moment qui voit s’accroître au contraire les forces vives
de l’Esprit et de la conscience humaine. Ce n’est donc
pas un hasard que cette complaisance des initiés à choisir
le mois de janvier, mois du Capricorne, pour inaugurer

256
un nouveau cycle et officialiser l’existence d’une nouvelle
organisation initiatique du second niveau. Et le Christ
lui-même n’a-t-il pas choisi le signe du Capricorne pour y
naître et y être baptisé ?
La révélation finale de l’Immortel de Léau tient en
quelques mots... “En dehors du Capricorne, rien qui soit
d’ordre initiatique ne peut être efficacement réalisé.
Magie, Alchimie, Haute Initiation Traditionnelle, pour
ce qui est de leur ultime consécration, dépendent étroite¬
ment du climat cosmique engendré par le passage du
Soleil dans le signe!’’ Toute dérogation à ce principe
induisant un processus de dégénérescence immédiate¬
ment ressenti dans toute démarche à caractère ésotéri¬
que, dégénérescence qui accélère le vieillissement des for¬
ces déployées, et par là-même leur rapide déperdition.

LE DON ALCHIMIQUE

Après nous avoir fait part de ces importantes consi¬


dérations ésotériques, notre hôte se leva et nous pria de
disposer un quelconque objet métallique sur la paume de
sa main droite. La petite clé que nous avions donc choisie
à cet effet fut recouverte par l’initié d’une poudre granu¬
leuse de teinte rougeâtre. L’Immortel de Léau ferma
alors les doigts sur la clé couverte de poudre, attendit
quelques minutes, ouvrit le poing ensuite, révélant à nos
regards stupéfaits une clé d’or pur, semblable en tout
points à celle que nous lui avions prêtée un instant aupa¬
ravant ! A l’aide d’une lime, nous prélevâmes un échan¬
tillon de cet or en vue de la soumettre ultérieurement à
l’analyse, avant que l’initié n’effectue la manœuvre
inverse, rendant alors à la clé sa nature métallique pre¬
mière.
Ensuite, il nous demanda de pratiquer une profonde
entaille sur son poignet. Contre toute attente, pas une

257
seule goutte de sang ne perla des commissures de la plaie,
bien que notre lame eut sérieusement entaillé les chairs !
L’Immortel de Léau saupoudra la blessure de cette
même poudre rouge, la recouvrit de sa main libre, et
après quelques minutes d’attente, nous fit constater sa
parfaite cicatrisation !
Après nous avoir remercié de notre scrupuleuse
observance des conventions établies avant l’entrevue, il
nous souhaita le bonjour et, sans ajouter un mot, sortit
de la pièce. Nous ne le revîmes plus et les initiés qui nous
avaient permis de le rencontrer se gardèrent soigneuse¬
ment de l’évoquer encore.
Le jour suivant, nous faisions analyser la poudre
jaune prélevée sur notre clé, qui se révéla être bien de
l’or, quoique de densité légèrement inférieure à la
matière aurifique habituelle, singularité que l’orfèvre
sollicité pour l’analyse fut incapable de nous expliquer...

258
CHAPITRE XVIII

La Tour de l’Apocalypse

Au cours des chapitres précédents, nous avons expli¬


cité le rôle occulte contemporain de cette ville, Léau,
située à la frontière de l’état ésotérique par excellence du
Moyen-Age. Mais nous ne saurions être complets si
nous n’expliquions les prolongements secrets qui unis¬
sent la Bourgogne du passé à l’action présente des der¬
niers détenteurs du Savoir Supérieur.
Léau constitue une plaque tournante des effluves tel¬
luriques pour le temps présent, mais il n’en demeure pas
moins que cette formidable concentration d’énergie
occulte doit suivre, afin d’être vraiment efficace, certains
chemins alentours lui permettant de se répartir et de
rayonner sur une grande échelle à travers l’Europe Occi¬
dentale. Jusqu’à présent, nous n’avions envisagé
l’importance de Léau que du seul point de vue de sa rela¬
tion avec le passé, mais à présent, il nous faut reprendre
la recherche du fil ténu de la transmission initiatique vers
le futur...
Deux lieux sacrés, chaînons authentiques de la filière
259
initiatique puisque reliés, l’un à l’étape templière, l’autre
à l’étape bourguignonne de cette filière, préfigurent la
perpétuation de l’Enseignement Esotérique: Villers-le-
Temple, principale commanderie templière pour les pro¬
vinces du nord, et Léau... Car de la conjugaison de ces
deux lieux naît, une fois de plus, l’effet magique de la
Terre. Et la Vierge enceinte que l’on peut voir dans
l’église de Villers-le-Temple, représentation rare dans
l’iconographie chrétienne, rappelle assez à quel point la
Terre est féconde et riche de potentialités d’ordre sacré.
L’axe magnétique qui relie Villers-le-Temple à Léau
est la base d’une nouvelle construction géométrique
dénommée par nous “Triangle du Septentrion’’. Ce
triangle, dont les trois côtés sont égaux à quelques cen¬
taines de mètres près, englobe une importante partie de
l’ancienne Principauté de Liège, tandis que son dernier
sommet se situe à la frontière de cette Principauté et
d’un petit territoire acquis par Philippe le Bon en 1430.
En ce troisième lieu sacré, à proximité de la vieille route
celte rectiligne issue de Bavay, se dresse une tour
extraordinaire qui est un véritable défi à l’imagination
humaine ! C’est la Tour d’Eben-Ezer, ou Tour de l’Apo¬
calypse, érigée par un homme seul en plein XX® siècle,
au mépris des préjugés, en dépit des forces de la pesan¬
teur.
Dominant la campagne environnante avec ses colos¬
sales représentations des quatres animaux de l’Apo¬
calypse taillées dans la pierre, cette tour haute d’une
trentaine de mètres laisse une impression profonde et
sans doute impérissable dans l’âme du voyageur qui
l’aperçoit au détour d’un chemin sinueux.Et nous n’exa¬
gérons rien en affirmant que cette vision, outre qu’elle
fait immédiatement enfourcher à l’imagination les che¬
vaux fougueux du fantastique à l’état pur, peut provo¬
quer un choc tel que l’esprit devient capable, un bref
moment, de percevoir les vibrations subtiles de ces mon-
260
des parallèles, occultes, qu’il faut encore traverser avant
de parvenir à l’état de sur-consciènce initiatique.
C’est à Eben-Ezer qu’un homme a décidé de marquer
le début de F ère nouvelle, F ère du Verseau succédant à
Fère des Poissons...
Terminée en 1964 après trente ans de labeur, l’érec¬
tion de cette tour donna lieux aux commentaires scepti¬
ques d’architectes affirmant qu’elle s’écroulerait au
terme de quelques semaines. C’était compter là sans le
génie du constructeur qui avait retrouvé la Science
Sacrée des bâtisseurs de pyramides et de cathédrales et
l’avait adaptée aux moyens dérisoires dont il disposait.
Car cette tour, ou plutôt cette “borne cyclique”, n’est
pas autre chose qu’une pyramide ou une cathédrale,
mais réalisée à la dimension de l’Homme. En effet, Fère
du Verseau annonce la prise de conscience des indivi¬
dus, ceux-ci se détachant enfin de cette foule dans
laquelle se noyaient leur individualité et leurs aspirations
légitimes. Le Verseau est, à proprement parler, l’Esprit
qui s’incarne en l’Homme et qui l’élève, le rend maître de
sa destinée, libre d’atteindre à son tour les plus hauts
niveaux de l’Initiation. La Tour de l’Apocalypse annonce
dès la fin de la conjuration du silence, la fin des dogmes
contraignants et contradictoires, la chute des œillères
morales et intellectuelles voulues par quelques tyrans et
dictateurs. Elle annonce en outre que les initiés, druides.
Templiers et autres, n’ont pas œuvré en vain pour la libé¬
ration des peuples opprimés et aveugles sur le plan spiri¬
tuel.
Mais qu’il ne soit pas question d’identifier les prémi¬
ces de Fère du Verseau avec une quelconque idéologie
de gauche ! Nous insistons bien sur le fait que cette ère
annonce le rejet des mots d’ordres sociaux et politiques
" quels qu’ils soient. Et ce n’est pas fortuitement, sans
doute, que le Plan Cosmique d’Evolution a choisi, pour
261
marquer la nouvelle étape, un solitaire dont la principale
fierté est de n’appartenir à aucune école, à aucun parti ;
et nulle obédience initiatique ne peut s’enorgueillir de le
compter dans ses rangs. C’est là un signe supplémen¬
taire.
Faite de moellons bruts qui furent extraits jours après
jour d’une carrière voisine, veillée par ses terrifiants gar¬
diens ailés qui semblent prêts à s’élancer de leur tour
d’angle, la Tour de l’Apocalypse est le symbole puissant
de l’avènement de la Lumière. Les aspérits de ses murs
écorchent à vif les préjugés et les dogmes, le confor¬
misme intellectuel et l’inertie mentale, les passions reli¬
gieuses et leur cortège de fausses vérités...

LES QUATRE ANIMAUX DE L’APOCALYPSE

C’est dans l’Ancien Testament que l’on rencontre


pour la première fois une mention relative au Sphinx
Tétramorphe, animal fabuleux possédant les flancs du
Taureau, les ailes de l’Aigle, la tête de l’Homme, les grif¬
fes et les membres du Lion. “Je vis la ressemblance de
quatre êtres vivants. Chacun avait quatre faces et quatre
ailes. Voici qu’elle était la ressemblance de leurs faces :
une face d’homme par devant, une face de Lion à droite,
une face de Taureau à gauche, et une face d’Aigle à tous
les quatre’’ (Ezéchiel 1, 5-14).
Sur le socle de granit qui portait le Sphinx Tétramor¬
phe, devant le portail des écoles d’initiation antiques,
figurait une devise dont chacun des termes s’accorde
avec la nature des éléments animaux qui composaient
cette mythique représentation des potentialités humai¬
nes. “Savoir, Vouloir, Oser, Se taire’’, telle était cette
devise. Savoir avec intelligence (Homme), Vouloir avec
ardeur (Lion), Oser avec audace (Aigle), Se taire avec
force (Taureau)... Représentation idéale de toute la créa-
262
tion vivante, le Taureau, l’Aigle, l’Homme et le Lion, tan¬
tôt représentés ensemble sous la forme du Sphinx, tan¬
tôt séparés, sont les quatre piliers du ciel et de la terre,
de l’esprit et de la matière. De leur concours naissent les
cycles cosmiques, les cycles terrestres, l’évolution de
chaque chose et de chaque être. Les quatre animaux
sont la représentation symbolique de quatre forces
issues de la Conscience Créatrice, dont le subtil dosage
agencé par celle-ci provoque la vie et ses diverses mani¬
festations à travers tout l’Univers. Tout symbole s’inter¬
prétant à divers niveaux (la force occulte représentée par
le symbole se manifestant sous plusieurs formes toutes
reliées entre elles, formes psychiques, spirituelles ou
matérielles), nous allons donner un aperçu succint des
correspondances existant entre les quatre animaux, ou
Sphinx, et les manifestations concrètes des forces occul¬
tes qu’ils définissent.
L’Aigle correspond à l’Air, à l’intelligence, à l’esprit, à
l’âme, au signe du Scorpion, à saint Jean. Le Lion cor¬
respond au Feu, à la Force, à l’action, au mouvement, au
signe du Lion, à saint Marc. Le Taureau correspond à la
Terre, au travail, à la résistance, à la forme, au signe du
Taureau, à saint Luc. L’Homme correspond à l’Eau, à la
connaissance, à la vie, à la lumière, au signe du Verseau,
à saint Matthieu. Nous noterons également que les qua¬
tre animaux correspondent à la Croix, et aussi au croise¬
ment de deux axes magnétiques : le centre de la Croix et
le point de croisement de deux axes magnétiques
deviennent alors les lieux privilégiés du Sphinx Tétramor-
phe, ce dernier symbole devenant la Rose après le pas¬
sage du Christ sur terre.
Les quatre fabuleux animaux de pierre placés aux
angles de la Tour de l’Apocalypse à Eben-Ezer sont la
concrétisation de l’idée-force développée par le Maître
d’Eben-Ezer. Dans le texte biblique de l’Apocalypse,
saint Jean décrit la vision qu’il a du trône divin, sur lequel
263
est assis un personnage ayant l’aspect d’une pierre de
jaspe et de sardoine et environné d’un arc-en-ciel ayant
l’aspect de l’émeraude... “Devant le trône, c’est comme
une mer de verre, semblable à du cristal. Au milieu du
trône et tout autour du trône, quatre animaux remplis
d’yeux devant et derrière. Le premier animal est sembla¬
ble à un lion, le deuxième animal est semblable à un
jeune taureau, le troisième animal a comme un visage
d’homme, et le quatrième animal est semblable à un aigle
en plein vol’’ (Apocalypse 4, 6-7). Cette description pré¬
cède immédiatement l’ouverture du Livre scellé de sept
sceaux, qui n’est autre que la description d’événements
précurseurs et annonciateurs de la fin des Temps.
Or, pour le Maître d’Eben-Ezer, nous sommes tous
proche de cette Fin des Temps décrite dans l’Apocalypse.
Mais, et ceci est très important et significatif, cette fin
des Temps ne peut en aucun cas se traduire par l’anéan¬
tissement total et définitif du monde ! La signification de
la Fin des Temps dans l’Apocalypse, c’est le passage de
l’ère des Poissons, qui se termine actuellement, à l’ère du
Verseau. Ere particulièrement importante dans l’Univers
puisqu’elle est rattachée directement à la symbolique du
Sphinx. Et si le contexte apocalyptique décrit avec force
détails horribles une succession d’événements catastro¬
phiques, c’est pour signaler la nécessité de grandes muta¬
tions avant l’accession de l’humanité à un nouvel Age
d’Or ! Le Maître d’Eben-Ezer n’est pas un prophète de
malheur ; son message est un encouragement aux hom¬
mes et non un aveu de défaite et de soumission face aux
ténèbres envahissantes.
Le message d’espoir et de renouveau est donc
annoncé, en quelque sorte, par les quatre animaux de la
Tour, qui sont le Lion, le Taureau, l’Aigle et l’Homme
représenté sous la forme d’une Chimère, tout comme
dans l’Apocalypse. Le Maître d’Eben-Ezer ne nous pro¬
met pas quelque hypothétique paradis céleste. Pour lui,
264
la Jérusalem de l’Apocalypse se trouve ici bas. C’est ce
qu’il a voulu symboliser en donnant une forme carrée à
sa Tour. C’est aussi, d’ailleurs, ce qu’indique le texte de
l’Apocalypse : “Il me transporte sur une grande et haute
montagne. Et il me montra la ville sainte, Jérusalem, qui
descendait du ciel...’’ (Apocalypse 21, 10).
Message enfin cohérent, qui cadre parfaitement avec
la théorie des cycles cosmiques, et qui ne nous soumet
pas au désarroi provoqué par ces annonces successives
d’une fin du monde toujours reportée parce qu’au fond
illusoire. En cette dernière moitié de XX® siècle qui voit
pulluler sectes et prophètes annonciateurs de terribles
catastrophes, lesquelles ne se produisent jamais en dépit
de l’enthousiasme morbide des prédicateurs, la Tour
d’Eben-Ezer représente le dernier rempart contre la
vague de mysticisme Ezer représente le dernier rempart
contre la vague de mysticisme hystérique soulevée par
divers mouvements religieux issus des derniers soubresauts
du catholiscisme agonisant. Mais si le message de la Tour
est résolument optimiste, il n’en demeure pas moins
lucide : des affrontements entre les nations ne sont pas à
exclure dans les temps à venir ; afin de les éviter, il nous
faut être vigilants. Il faut aussi savoir lire les signes,
dépasser notre conception et notre vision du monde étri¬
qués de profanes. Il faut enfin retrouver les sources du
sacré qui sont cachées en nous : le grand problème n’est
pas de revenir à la religion, mais de la dépasser, non pas
en fils soumis de la divinité mais en tant que ses égaux !
L’initiation ésotérique traditionnelle n’a pas d’autre but
que cette identification complète à l’essence divine de
l’âme.

LE MAITRE D’EBEN-EZER

L’homme qui a édifié ce monument condensateur des


fluides cosmiques et terrestres au sommet du Triangle du
265
Septentrion, est un être simple, personnage sans artifices
ne cherchant pas à imposer à tout prix un enseignement.
Il se contente de témoigner, d’expliquer les mythes et les
symboles à qui veut l’entendre. La réalité est qu’il ne doit
aucunement tenter d’imposer sa personnalité, car son
oeuvre à elle seule suffit à le faire respecter et à attirer
l’attention en provoquant la réflexion. Le Maître
d’Eben-Ezer ne se pose pas en initié, bien qu’il le soit
réellement. Il ne s’entoure pas d’une cour d’admirateurs
béats, ne recherche ni gloire ni honneurs, et nous savons
d’ailleurs qu’il refusera le titre de “maître” que nous lui
avons décerné dans cet ouvrage. En fait, la seule maîtrise
qu’il puisse concevoir, c’est bien la maîtrise de soi au
sens élevé du terme, c’est-à-dire le rejet des contraintes
qui nous empêchent d’extérioriser nos authentiques
potentialités. Etre maître du royaume qui dort en nous,
induire une harmonie entre le monde de l’esprit qui est en
nous et le monde de la matière qui nous entoure...
Individualiste, le Maître d’Eben-Ezer rejette toutes
les formes de pouvoir développé par l’homme contre
l’homme. Il ne croit ni aux paradis dorés et rassurants
promis par les religions, ni aux sociétés utopiques créées
sur papier par les théoriciens de la politique. Il ne sait
que trop que l’Eglise et les Pouvoirs successifs se sont
toujours donné la main pour imposer de force les acco-
modements très particuliers, et à leur seul bénéfice, de
leurs trop belles théories. Sa vision du monde, de son
passé, de son présent et de son avenir, le Maître d’Eben-
Ezer l’a consignée et développée dans un livre d’histoire,
l’Heptaméron, ouvrage non-conformiste qui retrace
l’évolution de l’humanité en relation avec les cycles cos¬
miques mis en évidence par certains passages de l’Apo¬
calypse.
A l’occasion d’une visite que nous lui rendons, le
Maître d’Eben-Ezer nous explique les détails de son

266
œuvre d’historien à l’aide d’une carte en relief qui
occupe l’un des murs de son atelier de recherches.
Ensuite, il nous fait visiter son musée. Conformément au
texte de l’apôtre Jean, nous retrouvons les quatre ani¬
maux de l’Apocalypse “au milieu du trône”, c’est-à-
dire, selon l’interprétation de notre guide, rassemblés
dos à dos et formant un magistral pilier au centre du
musée. Sur les murs, d’impressionnantes fresques en
relief évoquant la prophétie du Livre scellé de sept
sceaux. Une Bible taillée dans la pierre, haute de plus de
deux mètres, fait face aux animaux de la colonne cen¬
trale, présentant la première page de l’Evangile selon
Matthieu. Pourquoi Matthieu? Parce que les ésotéristes
ont, de tous temps, distingué Matthieu comme étant
l’Homme, le Verseau...
Mais il est encore bien d’autres richesses que contient
ce musée pour le moins insolite. Dans les couloirs souter¬
rains qui se croisent sous la Tour, le Maître d’Eben-Ezer
a retrouvé les squelettes de grands reptiles préhistori¬
ques, de ces “dragons” que décrivent les légendes, et
dont la présence en cet endroit n’est certes pas sans rap¬
port avec les courants magnétiques sillonnant la région
en provenance de Léau et de Villers-le-Temple. Dans le
musée de la Tour de l’Apocalypse, l’on peut admirer la
tête d’un mosasaure, longue de plus d’un mètre, patiem¬
ment reconstituée par l’infatigable chercheur. Et c’est là,
au niveau de ce travail minutieux de reconstitution, mené
à bien alors que tout autre eut abandonné l’espoir de réu¬
nir des débris d’ossements tellement dispersés et mélan¬
gés, que l’on conçoit le génie de cet homme. Car cette
tête de mosasaure, remarquable témoignage d’un monde
disparu, est toujours pourvue d’yeux et d’une langue !
Non point d’organes artificiels, mais bien des
organes propres du reptile, retrouvés en état de pétrifica¬
tion et aussitôt traités par injections afin de prévenir une
désagrégation qui eut été immédiate sans cela. Il faut
267
d’ailleurs noter que cet exploit est le fait d’un autodi¬
dacte en la matière. Et nous notons également à son actif
la découverte et le recensement de près de deux cents
espèces d’insectes microscopiques et de crustacés primi¬
tifs dont les savants ne soupçonnaient pas l’existence
jusqu’alors. Les dessins précis de ces organismes sont
visibles dans le musée de la Tour.

LES AXES MAGNETIQUES


DE LA TOUR DE L’APOCALYPSE

Il nous faut à présent décrire les particularités de


l’intégration de cette tour au sein du réseau magnétique.
Nous savons déjà qu’elle se rattache à Cluny, à Cîteaux,
à Clairvaux, à Villers-le-Temple, soit l’étape templière de
la filière initiatique, et aussi Léau, étape bourguignonne
de cette filière. Mais il y a plus encore, et nous serons
bientôt convaincus du fait de la présence des initiés au
XX« siècle...
La Tour de l’Apocalypse, rappelons-le, est donc
située sur l’une des pointes du Triangle du Septentrion
(Villers-le-Temple et Léau occupant les deux autres poin¬
tes). Les côtés de ce triangle sont des axes magnétiques se
prolongeant de part et d’autre des trois lieux cités qui les
délimitent...
L’axe Villers-le-Temple à Léau, prolongé vers les
Pays-Bas, passe très exactement à Montaigu (Scherpen-
heuvel en flamand), le lieu de pèlerinage le plus impor¬
tant de Belgique depuis la fin du Moyen-Age (notons que
le symbole-clé de ce pèlerinage est le Chêne, arbre dont
on sait qu’il était également le symbole-clé du druidisme :
symbole de force et de la divinité suprême, le Chêne joue
un rôle axial dans diverses traditions, rôle qui en fait
l’instrument d’une communication entre le Ciel et la
Terre ; la Toison d’Or était suspendue à un Chêne) !
268

«
L’axe Eben-Ezer (Tour de l’Apoe^lypse) à Viliers-le-
Temple, prolongé vers la France, traverse quant à lui le
Rectangle Magnétique, suivant à peu près le tracé de sa
diagonale et passant par Sens qui en est le centre. Nous
n’avons pas oublié que la plus vieille cathédrale gothique
connue dans le monde se trouve à Sens, et qu’elle recèle
bon nombre d’allusions relatives au symbolisme de
l’Alchimie.
Le Triangle du Septentrion est traversé par un axe
magnétique qui le partage en deux parties égales et abou¬
tit à Eben-Ezer. Cet axe, qui est donc l’une des bissectri¬
ces du Triangle, provient en droite ligne du Mont-Saint-
Michel, passant par Bavay et suivant, depuis cette der¬
nière ville, le tracé de l’ancienne route celte de Bavay à
Tongres.
Le dernier côté du Triangle du Septentrion, d’Eben-
Ezer à Léau, est sans doute le plus riche de signification
ésotérique. Sa prolongation vers l’Angleterre nous mène
tout d’abord à Louvain, ville jouissant d’une réputation
mondiale grâce à son université établie depuis le Moyen-
Age, et qui contient en ses murs, et c’est peut-être plus
important, une église dédiée à saint Pierre, la plus impor¬
tante de la ville, offrant à la vue des visiteurs quatre clés
de voûtes marquées chacune de l’un des animaux de
l’Apocalypse ! Et ces animaux fabuleux surplombent,
pour la plus grande joie de l’Adepte de l’Art Royal, une
série de décors alchimiques rappelant la phase du Grand
Œuvre dont l’hiéroglyphe synthétique est le Lion Vert,
ou Matière Première, qui ne nous est plus inconnu depuis
notre étude consacrée à l’église saint Léonard à Léau.
Après Louvain, l’axe Eben-Ezer à Léau nous mène à un
village des Flandres dont l’unique particularité, qui est
de taille néanmoins, est de se nommer Nazareth. Ensuite,
l’axe magnétique Eben-Ezer à Léau, Louvain et Naza¬
reth traverse la mer, entre en Angleterre, et aboutit... à
Stonehenge ! (Fig. XIX)
269
Figure XIX

Stonehenge

Hontaigu
Nazaret Léau
1-^ Eben
Louvain
\ Ezer
Bauay
Uillers
le Teraple

lont-St-riichel

Sens

Le Triangle du Septentrion

270
Nous conclurons cet examen du réseau magnétique
depuis la Tour d’Eben-Ezer par quelques mesures qui
convaindrons définitivement de l’importance de ce der¬
nier lieu magique et sacré du XX^ siècle.
En prenant la Tour de l’Apocalypse comme centre,
nous trouvons un cercle magnétique qui passa à Clair-
vaux. Si nous multiplions le rayon de ce cercle par le
Nombre d’Or, et gardant toujours la Tour comme cen¬
tre, nous découvrons un nouveau cercle magnétique qui
passe par l’abbaye de Cluny et par la Forêt de Cerisy
(noyau du Triangle Rose-f Croix).
Restons un moment dans la Forêt de Cerisy, pour y
découvrir que ce lieu est lui-même le centre d’un cercle
magnétique sur le parcours duquel sont situés Eben-Ezer
et Cîteaux.
Enfin, et au risque d’égarer le lecteur qui nous par¬
donnera sans doute notre insistance, nous mentionne¬
rons un dernier cercle magnétique, encore et toujours
centré sur Eben-Ezer, passant par Saint-Benoît-sur-Loire
(noyau du Triangle Alchimique) et par l’abbaye de
Cîteaux.

:p

271
CHAPITRE XIX

Les secrets millénaires


d’Eben-Ezer

Eben-Ezer, à la frontière d’une ancienne marche bour¬


guignonne, est aussi le nom d’un lieu biblique où les Phi¬
listins, d’abord victorieux et ayant pris possession de
l’Arche d’Alliance, subirent une défaite sanglante face
aux Hébreux. L’Ancien Testament nous apprend que
Samuel, juge et prophète du peuple hébraïque, dressa
une pierre sacrée à la gloire de l’Eternel et pour commé¬
morer la victoire de son peuple. Il la dressa en un lieu
nommé Eben-Ezer, à proximité de la ville de Sichem en
Palestine. Cela se passait en 1038 avant le Christ, trois
mille ans après la naissance symbolique d’Adam (nais¬
sance ayant eu lieu en - 4.108 selon la version rabbini-
que).
Trois mille ans plus tard, en l’an 1964 de notre ère, un
homme posait la dernière pierre d’une tour au lieu-dit
Eben-Ezer, à proximité d’un village nommé Zichen, en
Europe occidentale. Cette tour devait représenter symbo-

273
liquement la borne dressée par Samuel à trois mille ans
d’intervalle...
La Tour de l’Apocalypse et la Pierre dressée par
Samuel semblent bien être des bornes-témoins au niveau
des cycles de l’Histoire, de l’histoire générale des peu¬
ples, apparente et décrite dans les manuels, et de l’his¬
toire secrète et ésotérique que nous nous appliquons ici à
dévoiler. Bornes-témoins qui délimitent ces périodes de
grands bouleversements qui annoncent les nouvelles éta¬
pes indispensables à l’évolution de l’humanité. La Tour
de l’Apocalypse clôt une période historique longue de
plus ou moins deux cents ans pendant laquelle se sont
succédés divers événements déterminants : la Révolution
de 1789, l’apparition des sociétés initiatiques à l’échelon
mondial, la chute des monarchies absolutistes, l’appari¬
tion des machines dans l’industrie et le prodigieux essor
économique qui en découla, le Suffrage universel, et,
tout près de nous, la Grande Guerre, suivie par la montée
irrésistible des idéologies de gauche, puis la Seconde
Guerre Mondiale qui se termine dans l’enfer d’Hiros¬
hima. Nous évoquerons également l’apparition d’innom¬
brables sectes religieuses ou sataniques, et la recrudes¬
cence de l’occultisme à mettre en parallèle avec la défail¬
lance de plus en plus accentuée de l’Eglise Catholique
Romaine (ou du moins de son haut-clergé, auquel nous
n’assimilons pas les croyants sincères qui pratiquent
encore les préceptes christiques de charité et de
tolérance).
Trois mille ans plus tôt, une agitation semblable
remue les peuples du Moyen-Orient. Non pas tellement
au niveau des affrontements armés, lesquels sont de tous
temps et peuvent être provoqués sans raison détermi¬
nante. Mais surtout au niveau d’une certaine prise de
conscience individuelle englobant plusieurs plans, et
notamment le plan initiatique. Entre le 10^ et le 14^ siècle
avant le Christ, ou, pour être plus précis en reprenant les
274
dates-clés données par le Maître d’Eben-Ezer, entre
- 1 038 et — 1 440, une série d’événements marquent
l’établissement d’une nouvelle étape, l’ère du Bélier, tout
comme les événements contemporains cités plus haut
préfigureront l’arrivée de l’ère du Verseau.

EBEN-EZER, PORTE DU BELIER

Vers - 1440, un homme qui allait laisser une


empreinte considérable dans l’histoire de son peuple,
emmène les Hébreux hors d’Egypte en emportant des
secrets ésotériques jusqu’alors jalousement gardés par les
prêtres égyptiens, secrets que ces derniers avaient eux-
mêmes reçus des initiés atlantes. Parmi ces secrets se
trouvaient, outre certaines formules alchimiques (dont
on retrouve traces dans le Lévitique de l’Ancien Testa¬
ment et dans le texte de l’Apocalypse), les procédés
d’application pratique du Nombre d’Or et le repérage
préçis des lieux de convergence des grands courants tellu¬
riques du bassin méditerranéen. Cet homme, qui a pour
nom Moïse, fait construire une “Arche d’Alliance’’,
symbole d’union entre les Hébreux et l’Eternel Un, et
introduit des réformes conséquentes au sein de la reli¬
gion, en supprimant tout d’abord l’adoration au Veau
d’Or (c’est-à-dire le Taureau, signe antérieur au Bélier
dans la succession des ères zodiacales). Le but de Moïse
est de transformer la religion hébraïque encore teintée de
polythéisme et toujours sensible à l’influence du culte de
Baal (autre divinité taurine), en une religion centrée sur
un dieu unique.
Vers - 1 370, en Egypte, un pharaon audacieux
autant que profondément mystique, Akhénaton, décide
à l’encontre de l’opinion des prêtres de modifier radicale¬
ment la religion de ses ancêtres, essentiellement poly¬
théiste. Le pharaon hérétique balaye la multitude des
275
anciens dieux issus du Nil et les remplace par un dieu uni¬
que, le dieu Aton, symbole solaire par excellence. Pen¬
dant une vingtaine d’années, le culte d’Aton supplantera
le très populaire culte dédié traditionnellement au Bœuf
Apis, taureau sacré que les Egyptiens considéraient
comme l’expression la plus complète de la divinité sous la
forme animale. Dans sa relation avec le “nouveau” dieu
Aton, l’homme est alors présenté avec une tête de bélier,
en parfait accord avec le cycle cosmique entamé. Lors¬
que, après la mort d’Akhénaton, les prêtres entament
une contre-réforme en supprimant toute référence à
Aton, et que l’empire égyptien commence à chanceler
sous les coups de butoir des invasions successives de peu¬
plades barbares, le flambeau de l’initiation et le contenu
de la Science Sacrée se trouvent déjà en lieu sûr, momen¬
tanément aux mains des Hébreux.

Vers - 1 300 s’effondre l’empire crétois, dont les


sujets vouaient un culte fervent au Taureau (le Mino-
taure du mythe de Thésée). Simultanément, en Grèce où
la civilisation achéenne-mycénienne atteint son apogée,
apparaissent des demi-dieux dont les exploits enrichis¬
sent les récits mythologiques. L’on voit alors Thésée
s’attaquer au Minotaure et le vaincre. Dans le même
temps. Hercule dompte un taureau envoyé par Poséidon
au roi Minos de l’île de Crète, puis accomplit divers tra¬
vaux spectaculaires dont le plus significatif est sans doute
celui qui consistera à délivrer Prométhée, ce Prométhée
qui avait dérobé la Foudre de Jupiter afin de la donner
aux hommes, et que les dieux furieux avaient condamné
à un supplice horrible. L’on voit aussi Œdipe se jouer du
Sphinx, tandis qu’Orphée descend aux Enfers et trompe
la vigilance du dieu Pluton. Puis, l’on voit une poignée
de ces demi-dieux s’embarquant sur la nef Argo : Her¬
cule, Orphée et d’autres, sous le commandement de
Jason, s’en vont à la conquête de la Toison d’Or,

276
dépouille magique d’un bélier qui est censée conférer
l’immortalité à son possesseur... Sous le signe du Bélier,
des êtres dont l’appartenance à la race humaine est indé¬
niable, défient pour la première fois les dieux jusqu’alors
tout puissants, comme Akhénaton et Moïse avaient défié
les dieux du panthéon de leurs ancêtres.
En cette période donc, souffle un vent de ce que nous
nommerions “contestation” à l’heure actuelle. Car le
mystère des changements d’ère est aussi la clé de cette
agitation, mouvement de prise de conscience, de libéra¬
tion, d’affranchissement de la condition animale primi¬
tive.

Certains croient encore pour le présent que l’huma¬


nité suit le cours d’une dégénérescence inéluctable... Si
ceux-là mêmes observaient le contenu représentatif des
bouleversements cycliques, et s’ils en tenaient compte, ils
s’apercevraient du tout contraire de leur opinion. Certes,
les affrontements armés entre les nations semblent pren¬
dre une ampleur jamais égalée depuis l’aube de l’huma¬
nité, et le risque est grand de la possibilité d’un holo¬
causte généralisé et définitif. Mais l’on oublie trop sou¬
vent de compter avec l’évolution morale et spirituelle des
êtres, palliatif de tous les problèmes terrestres dans les
temps à venir. La filière des initiés à. travers les siècles n’a
pas pour but de nous préparer à la Mort, mais bien plutôt
à la Vie. C’est là le sens de la borne dressée par Samuel, de
la tour érigée par le Maître d’Eben-Ezer. Et n’est-ce pas
également le sens du message christique délivré au début
de l’ère des Poissons, entre l’ère du Bélier et l’ère du Ver¬
seau ?
En 1038 avant le Christ, après trois siècles de remise en
question de la relation existant entre l’homme et les for¬
ces qui l’entourent et le conditionnement, Samuel dresse
une Pierre dans le désert à la gloire de l’Eternel Sauveur
(et non plus Vengeur) qui a permis aux Hébreux de

277
reprendre l’Arche d’Alliance. Et il convient ici de bien
distinguer le sens de ces batailles successives opposant les
Hébreux aux Philistins en vue de la conquête de l’Arche.
Ces Philistins, dont la poussée fut définitivement arrêtée
par le roi David lors du combat de ce dernier avec le géant
Goliath, ces Philistins donc sont en réalité des réfugiés
ayant fui leur île après l’effondrement de l’empire cré-
tois ! Les Philistins sont issus de Crète, et c’est là un fait
historique avéré.
Que savons nous de ces Crétois? Qu’ils ont déve¬
loppé un empire maritime recouvrant une large partie de
la Méditerranée et établi une civilisation prestigieuse en
même temps que raffinée qu’ils transmirent aux Grecs
archaïques avant d’être renversés par ces derniers. Qu’ils
sont probablement les héritiers de la culture atlante,
voire même leurs descendants directs : en effet l’énigme
de leur origine pose un problème jusqu’à présent non
résolu aux historiens, mais de nombreux indices laissent
à penser que les rescapés de l’Atlantide auraient trouvé
refuge sur l’île, de même qu’ils auraient essaimé en Amé¬
rique du Sud, en Egypte et dans le pays de Sumer. Cette
hypothèse, développée par de nombreux auteurs, trouve¬
rait confirmation dans le fait du rapide essor de ces trois
civilisations, la sumérienne, l’égyptienne et la crétoise,
qui semblent bien être apparues comme “préfabriquées”
et en un stade déjà avancé de développement au milieu de
peuples sortant à peine de l’Age de pierre. Nantis des
connaissances scientifiques et techniques de l’Atlantide,
les Crétois, à l’instar des Egyptiens et des Sumériens,
n’auraient éprouvé aucune peine à recréer de toutes piè¬
ces des civilisations d’avant-garde pour l’époque. Tout
en accordant un relatif crédit à cette hypothèse, nous évi¬
terons de nous y référer de manière trop insistante, une
hypothèse n’étant pas forcément la vérité historique.
Ce qu’il est important de dire, par contre, et qui est
corroboré par les faits historiques, c’est que les Crétois

278
vouaient une adoration sans limite au dieu Taureau, et
que chassés de leur île, ils n’eurent pas le temps matériel
d’assumer la transition entre l’époque désormais révolue
de leur dieu et la nouvelle ère du Bélier. Coupé de leurs
racines et de leurs traditions, ces Philistins, descendants
des insulaires crétois, engagent une série de batailles avec
les Hébreux en vue de s’approprier ce flambeau de la
filière initiatique qui leur a échappé quelques années
auparavant. Mais la Roue de l’Histoire a tourné et, con¬
formément aux lois cycliques et magnétiques, un nou¬
veau peuple préparé à sa mission par ses contacts avec
Sumer et l’Egypte crée le royaume ésotérique des initiés
d’Israël.

L’ARCHE D’ALLIANCE, SYMBOLE TANGIBLE


DU SAVOIR SUPERIEUR

Les Hébreux conduits par Moïse ont donc réussi à


préserver l’héritage initiatique des Atlantes, après que
celui-ci soit passé entre les mains des Egyptiens, des Cré¬
tois, et aussi des initiés de ce pays de Sumer d’où émane
le peuple de Jahwé. Et cela est fort heureux, sommes tou¬
tes, puisque l’époque de la construction de l’Arche coïn¬
cide avec le déclin de Babylone (capitale du pays de
Sumer), de l’Egypte, et suit directement la chute de
l’empire crétois. Le Savoir Supérieur des Initiés se trouve
dès lors momentanément préservé, alors que les pays qui
en avaient été les dépositaires sont secoués par les vagues
d’invasions de peuplades barbares.
Ainsi que nous l’avons expliqué plus haut, l’Arche
d’Alliance, sous la forme d’un coffre contenant les
Tables de la Loi donnée par l’Eternel à Moïse (disons
plutôt dérobées par Moïse aux Egyptiens), est le symbole
tangible de la Science Sacrée, l’application pratique de la
connaissance du Nombre d’Or conjuguée aux forces
279
magnétiques de la terre. L’Arche d’Alliance est bien plus
que cela d’ailleurs, mais il nous paraît tout d’abord
opportun de liiniter son étude au cadre de notre ouvrage.
L’objet de la convoitise des Philistins, récupéré au
XIP siècle de notre ère par les Templiers et transmis aux
collèges initiatiques contemporains, se trouve être décrit
très précisément dans l’Ancien Testament : “... Ils feront
une arche de bois d’acacia, sa longueur sera de deux cou¬
dées et demie, sa largeur d’une coudée et demie. Tu la
couvriras d’or pur, tu la couvriras en dedans et en
dehors, et tu y feras une bordure d’or tout autour”
(Exode 25, 10-11). Un premier fait attire notre atten¬
tion : les mesures de l’Arche sont sacrées ! En effet, deux
coudées et demie divisées par une coudée et demie don¬
nent comme résultat 1,666, c’est-à-dire le Nombre d’Or !
L’Arche d’Alliance est disposée dans le Tabernacle,
ou tente d’assignation (tente constituée de planches, de
peaux de dauphins et de peaux de béliers teintes en
rouge). Cette tente a la forme d’un parallélépipède rec¬
tangle dont la face nord et la face sud sont des rectangles
structurés en fonction du Nombre d’Or : ce genre de rec¬
tangle “contient” un triangle dont la base divisée par
l’un des côtés égale 1,666 (voir “Le Nombre d’Or” par
Marins Cleyet-Michaud, page 52, collection “Que sais-
je?”, Presses Universitaires de France). Sur l’Arche,
c’est-à-dire sur le coffre en bois d’acacia contenant les
Tables de la Loi “données par l’Eternel à Moïse”, est
placé un Propitiatoire, ou table d’or dont la longueur est
de deux coudées et demie et la largeur d’une coudée et
demie, donc les mesures sacrées de l’Arche elle-même.
Ce Propitiatoire supporte deux chérubins qui se font
face, et entre lesquels retentit la voix de l’Eternel s’adres¬
sant à ses prêtres. D’un côté de l’Arche, au sud, se trouve
un chandelier à sept branches, et de l’autre côté, au nord,
se trouve une table sur laquelle sont placés les coupes, les
calices et les pains destinés aux libations. Et, encore une
280
fois, toutes les faces rectangulaires de cette table sont
structurées en fonction du Nombre d’Or ?
A l’est de l’Arche, un autel en or hérissé de quatre cornes
est destine à recevoir les parfums qui brûleront à l’occa¬
sion des cérémonies sacrées. La base de cet autel est car¬
rée, et les quatre faces verticales sont toujours fonction
du Nombre d’Or !
Toujours à l’est de l’Arche, mais en dehors du Taber¬
nacle, se trouve une cuve d’airain qui sert aux ablutions
des prêtres. Immédiatement après la cuve est placé l’autel
des holocaustes, dont les mesures sont, une fois encore,
sacrées : “Tu feras l’autel de bois d’acacia ; sa longueur
sera de cinq coudées, et sa largeur de cinq coudées.
L’autel sera carré et sa hauteur sera de trois coudées...’’
(Exode 27, 1). Cinq coudées divisées par trois coudées
donnent 1,666 ! L’autel des holocaustes est pourvu, tout
comme l’autel des parfums, de cornes disposées aux qua¬
tre coins. L’autel lui-même est recouvert d’airain, et
entouré, dans le bas et jusqu’à la moitié de sa hauteur,
d’une grille d’airain en forme de treillis.
Lorsque Moïse ordonne que l’on dresse le Tabernacle
et que l’on dispose l’Arche en son sein de même que
l’autel des parfums, la table et le chandelier, et à l’exté¬
rieur la cuve et l’autel des holocaustes... “Alors la nuée
couvrit la tente d’assignation, et la gloire de l’Eternel
remplit le Tabernacle. Moïse ne pouvait pas entrer dans
la tente d’assignation, parce que la nuée restait dessus, et
que la gloire de l’Etemel remplissait le Tabernacle. Aussi
longtemps que durèrent leurs marches, les enfants
d’Israël partaient, quand la nuée s’élevait de dessus le
Tabernacle. Et quand la nuée ne s’élevait pas, ils ne par¬
taient pas, jusqu’à ce qu’elle s’élevât. La nuée de l’Eter-
nel était de jour sur le Tabernacle ; et de nuit, il y avait un
feu, aux yeux de toute la maison d’Israël, pendant toutes
leurs marches”. (Exode 40, 34 à 38).
Nul doute que les Philistins aient eu à cœur d’entrer
281
en possession de l’un des plus formidables condensateurs
d’énergie cosmique et terrestre de l’Antiquité ! Car c’est
bien de cela qu’il s’agit. L’Arche d’Alliance, ensemble
complexe d’éléments conducteurs et d’éléments isolants,
structurés en fonction du Nombre d’Or et contenant les
secrets connus sous le nom de Tables de la Loi, cette
Arche donc n’est vraisemblablement rien d’autre qu’un
amplificateur de champs magnétiques, tout comme le
sont la Pyramide de Khéops, les Ziggurats babylonien¬
nes, les dolmens, les menhirs, les cathédrales templières,
et enfin la Tour de l’Apocalypse à Eben-Ezer, tous ces édi¬
fices sacrés possédant un point commun qui est l’intégra¬
tion du Nombre d’Or dans leurs mesures.
C’est grâce à cette Arche d’Alliance que la Science
Sacrée des Formes, des Nombres et des Fluides a été pré¬
servée ; c’est grâce à elle que la perpétuation de la filière
initiatique a été assurée par ces Templiers qui, après
s’être établis en Palestine dès 1118, la ramenèrent en
Occident sous le nom de Graal. Arche d’Alliance dont un
premier “prototype” avait été inauguré lors du Déluge,
quand Noé prit le parti de sauver l’essentiel de la vie sur
terre et du savoir reçu de ses ancêtres : “Alors Dieu dit à
Noé : Fais-toi une arche de bois de gopher ; tu disposeras
cette arche en cellules, et tu l’enduiras de poix en dedans
et en dehors. Voici comment tu la feras : l’arche aura
trois cents coudées de longueur, cinquante coudées de
largeur et trende coudées de hauteur” (Genèse 6, 14-15).
nous notons que le rapport de la longueur et de la largeur
de l’Arche vaut Six, et celui de la longueur et sa hauteur
vaut Dix... Dix divisé par Six égale 1,666 !

LES VAISSEAUX SACRES


DU SAVOIR SUPERIEUR

Amplificateur d’énergie tellurique adapté au noma¬


disme des Hébreux, l’Arche d’Alliance est aussi un accu-
282
mulateur, véritable batterie susceptible de foudroyer ins¬
tantanément l’imprudent qui ose y porter la main.
L’exemple nous en est donné lorsque, pendant la marche
triomphale du roi David vers Jérusalem après la victoire
remportée sur les Philistins, un homme appelé Uzza
voyant l’Arche perdre l’équilibre se précipite pour la
redresser, et meurt dès qu’il y porte la main. C’est aussi
la fameuse nuée qui empêche quiconque d’entrer dans le
Tabernacle, et dont l’apparition opportune au cours du
déroulement d’une bataille favorise les Hébreux en pro¬
voquant un indescriptible désordre dans les rangs des
Philistins.
Les formidables énergies condensées par l’Arche per¬
mirent aux initiés hébreux, et à leur peuple dans une
mesure moindre, de bénéficier de l’effet des champs
magnétiques de la Terre, et de franchir ainsi plus rapide¬
ment et plus efficacement les étapes de l’initiation se réu¬
nissant alors dans la Chambre centrale de la Grande
Pyramide. Identique dans les cathédrales templières, à
l’occasion de la danse rituelle dans le Labyrinthe (quoi¬
que abatârdi, ce rituel de la danse qui n’a d’autre but que
d’emmagasiner un potentiel magnétique, est toujours
présent dans nos modernes “dancings”, et nous croyons
volontiers que la musique souvent débile que l’on peut y
entendre n’est qu’un prétexte à l’extériorisation du con¬
tenu sacré de l’âme humaine toujours vivace au sein de
l’inconscient collectif).
Plusieurs années après l’épisode d’Eben-Ezer, Salo¬
mon, fils du roi David, décide de fixer l’Arche et entre¬
prend la construction du Temple de Jérusalem destiné à
la contenir. L’Ancien Testament fait mention de l’appa¬
rence extérieure et intérieure de ce temple. Or, nouvel
indice de la perpétuation de l’enseignement ésotérique, le
plan des loges maçonniques contemporaines est fidèle¬
ment calqué sur le plan du Temple de Jérusalem. Le tem¬
ple maçonnique est dit “carré long”, puisqu’il emprunte
283
sa forme à un rectangle dont la longueur et la largeur
sont dans un rapport de deux à un (rectangle identique à
celui de la Table placée au nord de l’Arche d’Alliance), et
qui permet aisément de construire le Pentagramme, ou
Etoile à cinq branches, symbole majeur de toutes les
grandes sociétés initiatiques et canon idéal du Nombre
d’Or.
Après Salomon, la Bible demeure muette au sujet de
l’Arche. Objet de trop de convoitises, l’Arche allait être
soigneusement dissimulée pendant plusieurs siècles, évi¬
tant ainsi de tomber aux mains des Chaldéens lors de la
prise de Jérusalem par Nabuchodonosor en 586 avant le
Christ. Sous le nom de Graal, et symboliquement repré¬
senté sous la forme d’une coupe d’émeraude contenant
quelques gouttes du sang du Christ, le précieux contenu
de l’Arche allait ensuite suivre la filière initiatique pour
aboutir enfin en Europe Occidentale, où il alimenta les
récits et légendes épiques avant de provoquer l’intérêt
d’Adolf Hitler et des membres du Groupe Thulé.
Ainsi, après trois mille ans, la Tour de l’Apocalypse
est devenue le nouveau témoin, et de la borne dressée par
Samuel, et du contenu sacré de l’Arche d’Alliance, et
par-dessus tout de l’engagement qu’ont pris des hommes
de transmettre l’enseignement initiatique.
Tout au long de cet ouvrage consacré à une approche
sans doute encore superficielle de la Science Sacrée (et
nous nous ménagerons le loisir d’y apporter ultérieure¬
ment une suite plus approfondie), nous avons largement
pressenti l’existence de cette filière initiatique à travers
les âges, qui relie diverses civilisations tout en permettant
leur avènement et en préservant, après leur chute, la
transmission vers le futur de la dite Science Sacrée. Les
symboles tangibles, concrets, matériels de la filière initia¬
tique sont les tours, les temples, les pyramides, les dol¬
mens, les cathédrales se distinguant de toute autre cons-

284
truction profane par leurs mesures sacrées et par leur
situation à la croisée de grands axes et cercles magnéti¬
ques. Authentiques vaisseaux sacrés lancés sur les vagues
de l’Histoire, ces édifices ont permis aux initiés de fran¬
chir les étapes successives menant à la connaissance
suprême des mécanismes les plus secrets de l’Univers et
des desseins les plus intimes de la Conscience Créatrice.
Mais cette connaissance suprême, cependant accessi¬
ble à tous, a fait de tous temps l’objet d’un tabou que
notre pauvre psychanalyse se garde bien d’attaquer tant
elle-même est liée aux contraintes de la société profane.
Parce que trop souvent empêchée d’accéder au Savoir
Supérieur, parce que les Initiés eux-mêmes ne peuvent
que trop rarement se montrer à visage découvert, parce
qu’enfin existe une conjuration du silence organisée
par quelques hommes avant tout soucieux de préserver
leur propre pouvoir matériel ou spirituel, les Humains
subissent depuis des millénaires la contrainte d’éléments
qui les dépassent. Les pèlerinages initiatiques subsistent,
réunissant des foules énormes dans ces lieux magiques et
sacrés, mais ont été récupérés, abâtardis, coupés de leur
sens réel... Nous formons le vœu que cet ouvrage per¬
mette au plus grand nombre de retrouver le sens réel de
ces pèlerinages.

Le 24 juin 1979 à Léau

285
Présence du Nombre d'Or dans l'Arche d'Alliance

286
TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION . 1
L’ÉTOILE DE NANTES
ET LE RECTANGLE MAGNÉTIQUE
— CHAPITRE l:LESOLEILSELÈVEASTONEHENGE 17
— CHAPITRE II: L’ÉTOILE MAGNÉTIQUE
DE NANTES . 31
— CHAPITRE III : CROIX GAMMÉE CONTRE SCEAU
DE SALOMON . 43
— CHAPITRE IV: L’ÉTOILE DE NANTES, JANUS
BIFRONS MAGNÉTIQUE . 57
LE TRIANGLE ROSE+CROIX
— CHAPITRE V: L’HÉRITAGE DU TEMPLE . 68
— CHAPITRE VI: PRODIGES DANS LE TRIANGLE
ROSE+CROIX . 87
— CHAPITRE VII: L’EAU, LE FEU, L’AIR
ET LA TERRE . 103
LE TRIANGLE DU DRAGON
— CHAPITRE VIII : LA GÉOMÉTRIE DES TÉNÈBRES 127
— CHAPITRE IX: L’ÉVANGILE SELON SATAN .... 141
— CHAPITRE X: LES VOIX MALÉFIQUES
DU DRAGON . 149
— CHAPITRE XI: SOUCOUPES VOLANTES
ET AUTRES SURPRISES ....'.. 161
— CHAPITRE XII: LE PÈLERINAGE AUX ENFERS . 173
LA BOURGOGNE DES INITIÉS
— CHAPITRE XIII: LA BOURGOGNE DES INITIÉS
ET LE TRIANGLE ALCHIMIQUE . 191
— CHAPITRE XIV: CLUNY, PERLE DE L’OCCIDENT 215
— CHAPITRE XV : LA BOURGOGNE DANS L’ÈRE DU
VERSEAU . 229
— CHAPITRE XVI: LA BOURGOGNE IMMORTELLE 237
— CHAPITRE XVII: L’IMMORTEL DE LÉAU . 249
— CHAPITRE XVIII: LA TOUR DE L’APOCALYPSE 259
- CHAPITRE XIX: LES SECRETS MILLÉNAIRES
D’EBEN-EZER 273
PARUS DANS LA MEME COLLECTION

Collection : “Connaissance de l’Etrange”

J’AI ETE LE COBAYE DES EXTRA-TERRESTRES / Jean


MIGUERES.
LES INTRA TERRESTRES / M.-T. GUINCHARD et
P. PAOLANTONI.
J’AI DECOUVERT L’INCONCEVABLE SECRET DU MASQUE
DE FER / Camille BARTOLL
ILS ONT RENCONTRE DES EXTRA-TERRESTRES / René
PACAUT.
LE CULTE DU VAMPIRE AUJOURD’HUI / Jean-Paul
BOURRE.
LES EXTRA-TERRESTRES DES ANDES (135 photos) / Christine
DEQUERLOR
QUAND L’ATLANTIDE RESURGIRA / Roger FAÇON
LES EXTRA-TERRESTRES M’ONT DIT / Pierre MONNET.
LES CRIMES DE LA PLEINE LUNE / Renée-Paule GUILLOT.
LA NUIT DES INITIES / Michel SAINT-AILME.
LE CULTE DU PHALLUS / Jacques MARCIREAU.
LE SUAIRE DE TURIN : LA SCIENCE DIT OUI / Pierre
CARNAC.
EXTRA-TERRESTRES OU VOYAGEURS DU TEMPS / Hervé
LARONDE.
LE DICTIONNAIRE DE VOS REVES / Jean-Louis BERNARD.
LE GRAND SECRET DES ROSE-CROIX / Roger FAÇON.
OVNI : LE PREMIER DOSSIER DES RENCONTRES
RAPPROCHEES EN FRANCE / J.-L. RUCHON / M. FIGUET.
LE TRESOR DU TRIANGLE D’OR / Jean-Luc CHAUMEIL.
L’ETRANGE DOSSIER DES STIGMATISES / Jean-Louis
RUCHON.
TU TROUVERAS LA PIERRE CACHEE / Jacques de SAINT-
ANDRE.
APPARITIONS D’HUMANOÏDES / Eric ZURCHER.
MYSTERIEUSES CIVILISATIONS DANS LES ENTRAILLES
DE LA TERRE (140 photos) / Michel SIFFRE.
LE COBAYE DES EXTRA-TERRESTRES FACE AUX
SCIENTIFIQUES FRANÇAIS / Jean MIGUERES.
SECTES ET SOCIETES SECRETES AUJOURD’HUI / Roger
FAÇON.
OVNI - TERRE - PLANETE SOUS CONTROLE / Guy TARADE.
LES DOSSIERS SECRETS DE L’ALCHIMIE / Michel SAINT-
AILME.
LES MARCHANDS DE PEUR / Robert STEFINGER.
MESSES ROUGES ET ROMANTISME NOIR / Jean-Paul
BOURRE.

A PARAITRE DANS LA MEME COLLECTION


LE PACTE AVEC SATAN / Pierre CARNAC.
ENCYCLOPEDIE DES SECTES DANS LE MONDE / Christian
PLUME et Xavier PASQUINI.
LES LIEUX QUI GUERISSENT / Jean-Louis RUCHON.

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Œuvre originale de Gaston BOGAERT ‘‘La Maison


de Cerbère” (huile sur panneau).
Imprimé en Italie
Achevé d’imprimer le 10 juin MCMLXXX
Petrilli - Tipo-litografia Ligure
Via Sottoconvento, 28/B - Tel. (0184) 32.483 - 32.484
18039 Ventimiglia
Dépôt légal: 2° Trimestre 1980.
N° d’Editeur; 750
N° Imprimeur: 8438

I.S.B.N. : 2.902639.45.7.
l.S.S.N. : 0182.2977

395
Sur les lieux telluriques:
Des expériences i/écues
FANTASTIQUES!
Il est toujours difficile, pour le lecteur passionné d’ésoté¬
risme, d’accorder son attention à des textes hermétiques ou
compilatoires.
Aussi, est-ce à une tout autre queste que Cari Dorsan,
grand voyageur devant l’éternel (en Europe Occidentale
notamment), nous convie.
Peu soucieux de se ménager des amitiés dans le cénacle
du conformisme inteliectuel, “L’énigme des lieux magiques
et sacrés” présente des relations d’expériences vécues qui
restent parmi les plus fantastiques à ce jour.
Des hommes et des femmes, aux prises avec les forces
occultes du ciel et de la terre, témoignent.
Cet ouvrage démontre, à travers des récits authentiques
inédits, que les grandes migrations humaines, les révolutions
politiques et spirituelles, sont indissociables des lieux
magnétiques, magiques et sacrés, qui constituent les points
forts du réseau tellurique mondial.
Sur ces zones d’influences cosmiques, ont été érigés,
tout au long des âges, les temples, les villes et les cathé¬
drales.
Lorsqu’on sait les maîtriser, ces influences conduisent à
une régénération du corps et de l’esprit, ainsi que le prouvent
des rapports mathématiques très précis.
En France, Belgique et Suisse, notamment, des expé¬
riences hors de l’entendement rationaliste, sont et peuvent
être vécues par chacun et chacune d’entre nous, car le nou¬
vel âge d’or a commencé.

Maquette de couverture: ANDRÉ BOUDET

ISBN 2.902639.45.7

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