HDA - Musée D'art Moderne André Malraux

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Musée d’art moderne André Malraux

Guy Lagneau, Jean Dimitrijevc et Michel Weill, musée d’art moderne André Malraux ou MuMa, 1961, verre,
acier et béton pour les structures, aluminium, 4580m², Le Havre

1. Présentation de l’œuvre
Le musée d’art moderne du Havre est l’œuvre des architectes Guy Lagneau (1915-1996), Jean Dimitrijevc
(1926-2010) et Michel Weill (1914-2010), élèves d’Auguste Perret et qui sont travaillé au sein de l’atelier
LWD.
Il a été inauguré au mois de juin 1961 par André Malraux, alors ministre d’Etat chargé des affaires
culturelles.
Il est situé dans la ville du Havre sur le front de mer sud, à la pointe d’un ensemble d’habitations
représentatives de la reconstruction de la ville après la guerre.

2. Le contexte de création de l’œuvre


Un premier musée des Beaux-Arts existait dans la ville du Havre depuis 1845, détruit au mois de septembre
1944, lorsque le port et la partie basse de la ville furent presque entièrement rasés par des bombardements
aériens. La ville du Havre est l’une des plus détruite en France par le conflit. Le programme de
reconstruction est confié à l’atelier d’Auguste Perret.
En 1951, la ville décide de construire un nouveau bâtiment. C’est le premier grand musée construit en France
au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Les travaux de conception puis de construction durent de
1952 à 1961.
Le projet est de bâtir le premier musée moderne, éloigné du modèle du musée traditionnel, ouvert à de larges
publics, comportant de multiples espaces destinés à familiariser le public avec des formes artistiques variées,
par différents moyens. Cette ambitieuse entreprise est menée par Guy Lagneau et ses associés. Le lieu est
donc pensé, à une période où ce n’était pas encore commun, comme un lieu de création pour les artistes, un
lieu de transmission de la culture artistique au plus grand nombre, un centre culturel, lieu de spectacles, de
film, de concerts. Ainsi le projet comporte-t-il non seulement les espaces d’exposition, des ateliers, des
réserves, mais aussi des espaces dit d’accompagnement : salles de conférences, une photothèque, une
bibliothèque, une cafétéria.
C’est le premier musée-maison de la culture, chargé de permettre l’accès aux œuvres et aux manifestations
artistiques. Cette expérience d’une grande polyvalence ne va pas sans difficultés ; elle est de nouveau
défendue à l’heure actuelle, dans la politique de programmation et d’activités du musée.
Le musée des beaux-arts est rebaptisé musée Malraux en 1999, lors de sa restructuration par une nouvelle
équipe d’architectes. A l’occasion de son cinquantième anniversaire, en 2011, il prend le nom de musée
d’art moderne André Malraux, abrégé en « MuMa »

3. Description et caractéristiques
La description de l’œuvre
Situé face à la mer, le musée du Havre possède une des grandes collections françaises de peintures
impressionnistes. Il présente aux visiteurs des œuvres d’artistes tel que Claude Monet, Auguste Renoir,
Alfred Sisley, Camille Pissaro, Camille Corot, Edgar Degas ou Eugène Boudin, qui ont consacré plusieurs de
leurs tableaux à représenter précisément ce lieu : l’estuaire de la Seine, sous différentes lumières.
L’architecture du bâtiment laisse entrer la lumière naturelle, cherchant à produire un effet similaire à celui
qui avait séduit ces peintres. Elle fait ainsi écho aux propres recherches sur ce paysage maritime des artistes
exposés lors de son ouverture. Elle est conçue selon un dialogue permanent entre l’édifice, son
environnement et sa fonction.
De l’extérieur, le musée apparaît comme un grand bloc aux formes géométriques, un parallélépipède de verre
et de métal, posé sur une esplanade à l’entrée de la ville par la mer. Il apparaît comme un phare au format
gigantesque, massé sur le sol plutôt qu’élevé vers le ciel.
La transparence et la légèreté caractérisent cette architecture moderne fondée sur le rapport entre l’espace et
la lumière. La lumière entre tous les côtés, les différentes façades et la toiture de verre. Par là aussi, la
construction est en harmonie avec son environnement maritime.
De l’intérieur, les espaces évoquent les ponts d’un navire, les rampes, les balustres. Comme une figure de
proue, le musée est situé à l’entrée de la ville par le port. Tout devant, la sculpture monumentale appelée
« le signal » (Henri-Georges Adam, 1956, béton, 22 x 7 m) encadre de béton un morceau du paysage, à la
manière de plusieurs tableaux exposés dans le musée. Cette œuvre renforce le caractère singulier de
l’emplacement du musée au bord de la mer.

Les caractéristiques de l’œuvre


L’environnement et paysage maritime constituent pour ce musée une localisation exceptionnelle.
Une architecture minimale, simple et lisse. Le bâtiment est un cube de verre, d’acier et d’aluminium. C’est un
espace modulaire, fluide, constitué de cloisons mobiles, sans mur porteur, qui permettent la modification
aisée des agencements intérieurs. Ce concept de flexibilité, ici particulièrement développé, connaît un fort
succès dans l’architecture des années 1960.
Un espace ouvert, à l’intérieur et sur l’extérieur. Les vitres et la transparence contribuent à cet effet. Cet
autre concept, la transparence, est associé ici à celle de la flexibilité, marque les générations suivantes
d’architectes.
La lumière est un élément essentiel de la composition du musée. Deux types d’éclairage sont associés : un
éclairage zénithal traditionnel (retenu le plus souvent dans les musées au XIXème siècle) et un éclairage
latéral venu de chaque côté. Les parois et le plafond sont dotés de verres, de dalles et de stores qui
adoucissent et tamisent les rayons du soleil, ajustables selon son intensité.
Une conception nouvelle de l’exposition des œuvres et des collections au début des années 1960. Le musée
est célèbre pour ses collections de peintures de la fin du XIXème siècle et du XXème siècle : œuvres
impressionnistes, fauves, legs de plusieurs artistes.
4. Pistes d’exploitations et de transpositions didactiques
Dans la perspective d’un travail mené en histoire des arts en prenant pour œuvre de départ le musée, on
peut envisager les pistes d’exploitations suivantes, qui associent plusieurs disciplines.
L’enseignant doit choisir les documents qui vont permettre aux élèves de s’approprier l’œuvre qui leur est
proposé :
 Un plan de la ville avec le port et l’emplacement du musée
 Une coupe du bâtiment
 Des photographies de l’extérieur et de l’intérieur du bâtiment
 Des photographies d’une sélection d’œuvres exposées en relation avec leur espace d’exposition

L’étude du vocabulaire
On pourra proposer aux élèves :
Mots-clefs
 L’apprentissage d’un lexique nouveau, accessible à des élèves de  Estuaire
cours moyen  Zénithal
 Des activités en français pour réemployer ce vocabulaire afin de  Cimaise
décrire le musée et la circulation du visiteur à l’intérieur

L’étude des caractéristiques de l’œuvre


Les élèves peuvent repérer :
 Des formes géométriques, l’ampleur des espaces, la luminosité grâce aux cinq faces de verre, la
possibilité d’une circulation très libre
 L’assemblage de verre et d’acier, sur un socle de béton
 Le dialogue entre les éléments du paysage, le cadre du musée et les tableaux exposés

La mise en relation et la comparaison du musée


En proposant une sélection d’autres œuvres de même nature, mais d’époque ou de tradition différentes, les
élèves peuvent comparer le MuMa avec :
 Un musée traditionnel de grandes dimensions par exemple le musée du Louvre à Paris
 Un musée italien où les œuvres sont encore présentées dans les pièces d’un palais, accrochées
sur les murs jusqu’au plafond
 Le musée Guggenheim à Bilbao (Espagne), construit par l’architecte franco-canadien Franck
Gehry entre 1993 et 1997
 Le dernier grand musée construit en France, le Mucem de Marseille (Musée des civilisations de
l’Europe et de la Méditerranée) ouvert en 2013, il est l’œuvre des architectes Rudy Riccioti et
Roland Carta

L’étude de l’œuvre dans son rapport au contexte historique


Dans une optique historique, on peut exploiter les thèmes suivants :
 Les destructions lors de la Seconde Guerre mondiale
 La période de la reconstruction de la France
 Le choix d’une politique de développement d’un accès des différents publics à la culture
 La construction de nouveaux types de musées pour répondre à cette volonté de démocratisation
de la culture

Une activité de production


On peut proposer aux élèves de concevoir un musée imaginaire sous la forme d’un écrit, d’un dessin ou
d’une maquette. Cette activité peut être organisée de façon individuelle ou par petits groupes de deux ou
trois élèves (en particulier pour la maquette).

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