Généralités Sur La Biomasse 22025

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CHAPITRE I.

GÉNÉRALITÉS SUR LA BIOMASSE


I.0. Introduction
Dans ce chapitre intitulé Généralité sur la biomasse nous allons parlé d’une manière
générale de tout ce qui concerne la biomasse en commençant par une définition du
concept biomasse suivi de son origine, du type et des propriétés physico-chimiques
et pour clore le différente voie de valorisation et des impacts environnementale que
peu causé la biomasse dans la nature.

I.1. Définition et origine


Etymologiquement parlant, le terme biomasse est composé du préfixe grec bios qui
signifie vivant (bios=vivants) et du suffixe latin massa qui indique la matière
(massa=matière)1.

La biomasse est la fraction biodégradable des produits, déchets et résidus d’origine


biologique provenant de l’agriculture, y compris les substances végétales et
animales, issues de la terre et de la mer, de la sylviculture et des industries
connexes ainsi que la fraction biodégradable des déchets industriels et ménagers
utilisable comme source d'énergie (bioénergies). C’est aussi l’ensemble des
énergies provenant de la dégradation de la matière organique. Les produits
composés d'une matière végétale agricole ou forestière susceptible d'être employée
comme combustible en vue d'utiliser son contenu énergétique ; les déchets ci-
après : déchets végétaux agricoles et forestiers ; déchets végétaux provenant du
secteur industriel de la transformation alimentaire, si la chaleur produite est
valorisée ; déchets végétaux fibreux issus de la production de pâte vierge et de la
production de papier à partir de pâte, s'ils sont Co-incinérés sur le lieu de
production et si la chaleur produite est valorisée ; déchets de liège ; déchets de bois,
à l'exception des déchets de bois qui sont susceptibles de contenir des composés
organiques halogénés ou des métaux lourds à la suite d'un traitement avec des

1 ADEME(1996)-Déchets industriels banals :quel tonnage ?Rapport d’étude. Paris,Agence de l’environnement


et de la maîtrise de l’énergie,84p. + Annexes.
conservateurs du bois ou du placement d'un revêtement, y compris notamment les
déchets de bois de ce type provenant de déchets de construction ou de démolition ».

Dans le domaine énergétique, le terme de biomasse regroupe l'ensemble des


matières organiques pouvant devenir des sources d'énergie2.

La biomasse est la matière qui compose les organismes vivants ou qui en est issue.
Elle se distingue des trois matières qui sont: la matière végétale (sous l’effet du
rayonnement solaire) ; puis animal (par la consommation de végétaux et d’autres
animaux), ou encore par la dégradation de ces deux formes.

Dans le domaine de l'énergie, le terme de biomasse regroupe l'ensemble des


matières organiques pouvant devenir des sources d'énergie. Elles peuvent être
utilisées soit directement (bois énergie), soit après une méthanisation de la matière
organique (biogaz) ou de nouvelles transformations chimiques (biocarburant). Elles
peuvent aussi être utilisées pour le compostage. Issue des forêts et/ou de
l'agriculture la biomasse représente un potentiel énergétique important et donc une
alternative réaliste aux énergies fossiles. L'énergie tirée de la biomasse peut dans la
plupart des cas être considérée comme une énergie renouvelable3

Selon son origine, sa production, son transport et sa combustion ont des coûts
environnementaux plus ou moins élevés, mais son utilisation pour produire chaleur
et électricité peut créer ou entretenir des emplois locaux et pérennes, de l’amont
(approvisionnement) à l'aval de la filière (exploitation énergétique).

La biomasse provient de l’énergie solaire par photosynthèse. Deux sources


principales peuvent être utilisées :

 Les déchets organiques provenant de la consommation domestique, de


l’industrie ou de l’agriculture ;

 Les plantes énergétiques dédiées (agricoles ou forestières) pour produire de


l’énergie.

2 VAN LOO S. AND KOPPEJAN J. (2002)- Handbook of Biomass ,combustion And coFiring, Twente université
press 3 ADEME (1999) – Bois-énergie. Chaufferies à alimentation automatique. Paris, Agence de
l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie, 155 p.
I.2. Historique 3
La biomasse peut se vanter d’être l’une des premières formes d’énergie utilisées par
l’homme, ses premières utilisations remontent aux débuts de nos origines, à la
préhistoire : nos ancêtres utilisaient déjà la biomasse par le feu pour se chauffer,
s’éclairer ou pour cuire leurs aliments.

Au 18ème siècle, le bois est la principale combustion utilisée dans les maisons et les
entreprises pour les chauffages et la cuisson.

Il sera aussi utilisé de manière intensive jusqu’à la première révolution industrielle,


notamment pour alimenter les machines à vapeur et les aérostats.

C’est en 1876, que Nicolaus August Otto imagina le premier un moteur à


combustion utilisant de l’éthanol.

Il sera suivi de près en 1900, lorsque Rudolf Diesel conçoit le premier moteur à
l’huile végétale avec de l’huile d’arachide.

Ainsi sont nés les premiers biocarburants.


Dès 1890, le charbon commence à remplacer le bois pour la production de vapeur,
jusqu’à se faire une place dans les habitations.

Toutefois, c’est réellement après 1945, lorsque le prix du pétrole est au plus bas,
que la biomasse sera vraiment délaissée au profit d’énergies moins coûteuses telles
que le pétrole et le charbon4.

Fort heureusement, la tendance s’inverse dès 1970 avec une prise de conscience
quant à la pollution des énergies fossiles : la biomasse fait son grand retour.

L'énergie issue de la biomasse est une source d'énergie renouvelable qui dépend du
cycle de la matière vivante végétale et animale :

3 Babu B.V., Sheth P N.. Modeling and simulation of reduction zone of downdraft biomass gasifier: Effect of
char reactivity factor. Energy Conversion and Management, 2006, 47.2602– 2611.
4 AD-NETT (2000)–Anaerobic digestion: making energy and solving modern waste problems. Ed. H. Ortenblad,
Herning Municipal Utilities AD-Nett- A network on anaerobic digestion of agro-industrial wastes. pp. 195
L'énergie biomasse est la forme d'énergie la plus ancienne utilisée par l'homme
depuis la découverte du feu à la préhistoire. Cette énergie permet de fabriquer de
l'électricité grâce à la chaleur dégagée par la combustion de ces matières (bois,
végétaux, déchets agricoles, ordures ménagères organiques) ou du biogaz issu de la
fermentation de ces matières, dans des centrales biomasses.

I.3. Types de biomasse


La biomasse compte deux grandes familles dont la première est la biomasse sèche
ou lignocellulosique (le bois, les pailles et etc…) et la deuxième qui est la
biomasse humide ou fermentable (fumier et les déchets végétale ou animales).

Nous pouvons citer5:6


 La biomasse agricole avec les cultures annuelles, produisant les éléments de
base utilisés tels les sucres, l’amidon, les acides gras et leurs coproduits
(paille, rafles, cannes, fanes, coques...) ;

 La biomasse lignocellulosique d’origine agricole ou forestière tels le bois,


les déchets de bois, les cultures pérennes (taillis à courte rotation TCR, taillis
à très courte rotation TTCR, miscanthus, fétuque...), les cultures annuelles
(triticale, sorgho...) et les coproduits ligneux des cultures ;

 Les déchets organiques avec les effluents des élevages tel le lisier, les boues
des stations d’épuration, les déchets verts ou animaux... et les sous-produits
organiques ou fermentescibles des activités industrielles, agroalimentaires,
papetières ou de transformation du bois ;

 La biomasse issue des algues marines ou aquatiques et des micro-


organismes.
I.4. Composition7

5 Bruno GAGNEPAIN , Bioprocédé dans les domaines de l’énergie et de l’environnement (Réf.internet


6 ),Biocarburant, éd. Technique de l’ingénieur,BE8550,Avril 2016, page 12
7 Syndicat des énergies renouvelables / 2007 : SIDDTS – MIG/biomasse
La biomasse est principalement composée de matière organique d'origine végétale
ou animale. Elle peut inclure des déchets agricoles, des résidus forestiers, des
cultures énergétiques, des déchets alimentaires, des boues d'épuration, des déchets
de l'industrie agroalimentaire, des déchets verts, etc. La composition exacte de la
biomasse dépend du type de biomasse en question, mais en général, elle est riche en
carbone, en hydrogène et en oxygène. Elle peut également contenir d'autres
éléments tels que l'azote, le soufre et des minéraux.

I.5. Propriété physico-chimique8


Il peut quelques fois sembler assez simple de qualifier la biomasse forestière. Mais
plusieurs pièges est présent et pourront éventuellement nous compliquer si on ne
tient pas en compte certains de ces principaux facteurs.

Les propriétés de la biomasse sont aussi diverses que les sources dont elle est issue.
Les principales propriétés sont9 :

 La densité,
 La teneur en humidité,
 La teneur en cendre,
 Le pouvoir calorifique,
 Les proportions en carbone fixe et en matières volatiles.
 La teneur en minéraux,
 Les teneurs et composition en cellulose, lignine et hémicelluloses. I.5.1.
Densité

La biomasse, en particulier provenant de l'agriculture, présente une faible densité


apparente. Ainsi, le coût de transport constitue une préoccupation lorsque la
biomasse doit être récoltée loin de l’unité de valorisation. Les résidus forestiers
(feuilles et branchages) présente le même problème. La densité apparente de la
biomasse montre une variation extrême, d'un minimum de 150 à 200 kg/m3 pour
les pailles de céréales et de copeaux à des maximums de 600 à 900 kg/m3 pour le

8 Aspen PlusTM, physical proprety methods and models Software version, Aspen Technology Inc., USA 1988.
bois massif. La masse volumique apparente du bois dépend également beaucoup de
son humidité et de sa granulométrie.

La densité peut être augmentée par la densification de la biomasse ou les processus


de compactage dans lesquels de petites particules de biomasse (par exemple de la
paille, de la sciure, les copeaux, les brindilles) sont pressés en granulés ou
briquettes. La commercialisation du bois se faisant parfois en masse, parfois en
volume, il est très important de définir clairement le mode d’expression des
quantités de matière, d’autant plus que l’humidité des matières ligneuses, donc leur
masse, varie au cours du temps. Ce facteur aura, de plus, une influence très
importante sur les coûts de transport et sur les conditions de stockage.

I.5.2. La teneur en humidité


La teneur en humidité de la biomasse est la quantité d'eau dans le matériau,
exprimée en pourcentage du poids du matériau. Ce poids peut être calculé sur une
base humide, sur une base sèche, et sur une base sèche et sans cendres. Lorsque la
biomasse est coupée, la respiration se poursuit pendant un certain temps avec
échauffement (si stockage en tas) et réduction de l'humidité. Ainsi, la biomasse
coupée peut être laissée sur le sol pendant un certain temps pour réduire sa teneur
en eau. Puisque la teneur en humidité affecte la qualité de la biomasse comme
combustible, la base sur laquelle la teneur en humidité est mesurée doit toujours
être mentionnée. Ceci est particulièrement important parce que les matériaux de la
biomasse présentent un large éventail de teneur en humidité (sur une base humide),
allant de moins de 10% de la paille de céréales à 5070% pour les résidus forestiers.

I.5.3. Teneur en cendre


La décomposition d’une biomasse par un processus thermochimique ou un
processus biologique produit un résidu solide. Lorsqu’il est produit par la
combustion à l’air, ce résidu s’appelle « cendre » et est utilisé comme paramètre de
référence pour les combustibles solides et liquides. La teneur ainsi que la
composition des cendres ont une importance primordiale. Les minéraux présents
dans la biomasse catalysent des réactions de pyrolyse ou de gazéification du
charbon. De plus, les minéraux après oxydation (cendres) peuvent entraîner des
problèmes d’agglomération dans les réacteurs de combustion ou de gazéification de
la biomasse. Les principaux éléments présents dans la matière minérale des
biomasses sont généralement à base de calcium (Ca), de silicium (Si) et de
potassium (K). La teneur en cendres dépend du type de plante et de ses conditions
de croissance. Le contenu en cendres des bois dur et tendre sont d'environ 0,45 et
0,3% en masse, respectivement. La teneur en cendres influence directement le
contenu énergétique disponible de la biomasse.

Le PC inférieur (PCI) est calculé en soustrayant la chaleur latente contenue dans la


vapeur d'eau du PCS. Ainsi l’énergie réellement disponible est fournie par le PCI,
qui peut être évalué à partir du PCS et la chaleur de vaporisation de l’eau. En
pratique, la chaleur latente de la vapeur d’eau est difficilement récupérable dans les
unités de combustion de la biomasse. Par conséquent, les rendements sont le plus
souvent calculés sur une base « PCI ».

I.5.4. Pouvoir calorifique


Pour les applications énergétiques le pouvoir calorifique (PC) est le facteur le plus
important. Le PC d’un matériau est l’expression du contenu énergétique d’une
quantité spécifique de matériau ou encore la quantité de chaleur libérée lors de la
combustion dans l’air de ce matériau. Le PC supérieur (PCS) inclut la chaleur
latente de condensation de la vapeur d'eau. La valeur du PCS se détermine dans une
bombe calorimétrique qui mesure la quantité de chaleur libérée par une quantité
précise de matière. Demirbas et al. (1997) ont développé une formule d'estimation
des PCS (en MJ / kg) basé sur la formule établie par Dulong :

PCS = 0,335 C + 1,423H - 0,154O-0,145N


Les PC des composants typiques de la biomasse (la cellulose, les hémicelluloses et
la lignine) sont respectivement 18,6, 18,6 et 25 MJ/kg.

Le PC inférieur (PCI) est calculé en soustrayant la chaleur latente contenue dans la


vapeur d'eau du PCS. Ainsi l’énergie réellement disponible est fournie par le PCI,
qui peut être évalué à partir du PCS et la chaleur de vaporisation de l’eau. En
pratique, la chaleur latente de la vapeur d’eau est difficilement récupérable dans les
unités de combustion de la biomasse. Par conséquent, les rendements sont le plus
souvent calculés sur une base « PCI ».

I.5.5. Les proportions en carbone fixe et en matière


volatiles ?

I.5.6.La teneur en minéraux


I.5.7.Les teneurs et compositions en cellulose, liquide et hemizellulose

A. . Compositions élémentaires
Les proportions en carbone, hydrogène et oxygène varient d’un type de biomasse à
l’autre mais restent relativement semblables : environ 50 % de C, 40 % de O et 6 %
de H. Les biomasses contiennent très peu de N (de 0,4 à 1,2 % environ).

B. compositions en matières
Les analyses de combustibles ont historiquement été développées sur la base des
combustibles solides, tel que le charbon, qui se compose d’énergie chimique
stockée sous deux formes : le « carbone fixe » et les matières volatiles.

La matière volatile (MV) est définie comme étant la partie dégagée par un matériau
sous forme de gaz ou de vapeur, alors que le carbone fixe (CF) est la masse restante
après la libération des substances volatiles (excluant l'humidité et les cendres). La
biomasse a typiquement une teneur élevée en matières volatiles (jusqu'à 80 pour
cent), alors que le charbon fossile a une plus faible teneur en matières volatiles.
Figure I.1 Composition de la biomasse

I.6. Voies De Valorisation De Biomasse9


La biomasse est un combustible difficilement exploitable dans son état brut. Sa
transformation permet d'obtenir des combustibles plus intéressants sous forme :

 Solide comme les granulés, les plaquettes, le charbon de bois, etc. ;


 Liquide comme l'éthanol, le biodiesel, les bio-huiles de pyrolyse ;
 Gazeuse comme les gaz de décharge, le biogaz, le gaz de bois ou d'autres
résidus utilisables dans des moteurs, chaudières ou turbines.

La conversion énergétique de la biomasse repose essentiellement sur deux familles


de procédés de conversion à savoir :

 Voie thermochimique ou voie sèche (combustion, gazéification, pyrolyse,


etc.) ;  Voie biochimique ou voie humide (digestion, fermentation, etc.).

Chaque voie de valorisation possède des caractéristiques spécifiques, y compris la


gamme de matières premières et des produits, coproduits, coûts, l'échelle et le stade
de développement de la technologie. Le choix dépendra du type et de la quantité de

9 A.I.T. (1983)–Valorisation de la biomasse dans les procédés thermochimiques. Bangkok.


biomasse disponible, du type d’énergie finale souhaitée, des conditions
économiques, environnementales et d’autres facteurs.

Figure I.2 Voies de valorisation de la biomasse

I.9. Impact Environnementale


La biomasse participe à la lutte contre le réchauffement climatique dans la mesure
où le CO2 dégagé par la combustion des bioénergies est compensé par le CO 2
absorbé par les végétaux lors de leur croissance.

Cependant si le bois énergie présente des atouts indéniables en termes d'émissions


de gaz à effet de serre, sa combustion génère des émissions atmosphériques pour
lesquelles des valeurs limites sont imposées par la réglementation.
Il est à noter que les principaux fabricants d'appareils domestiques se sont engagés
au travers du Label Flamme Verte dans une démarche de qualité qui vise à
promouvoir des appareils de chauffage au bois performants.

La conception des équipements labellisés répond à une charte exigeante en termes


de rendements et d'émissions polluantes, sur la base de normes européennes10.

10 AMAHROUCHE A., ACHAB A., WAUTHELET M. (1996)–Construction and use of biogas installations, , 58
pages, GTZ-SEP Morocco/CDER,09.1996.

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