Physique Nucleaire

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PHYSIQUE NUCLEAIRE

I- NOYAU ATOMIQUE
Le noyau d’un atome est constitué de A nucléons dont Z protons et N neutrons.
A=Z+N s’appelle nombre de masse du noyau.
Z : nombre de charge (nombre de protons ou numéro atomique)
N=A-Z: nombre de neutrons
1. Classification des noyaux
· Les noyaux ayant le même nombre Z de protons s’appellent des isotopes : 168𝑂, 178𝑂
· Les noyaux ayant le même nombre N de neutrons s’appellent des isotones : 178𝑁, 167𝑁
· Les noyaux ayant le même nombre A de nucléons s’appellent des isobares: 40 40
18𝐴𝑟 , 20𝐶𝑎
2. Unité de masse atomique
La masse d’un noyau atomique étant infiniment petite, il est nécessaire de définir une unité de
masse mieux adapté que le kg, c’est l’unité de masse atomique de symbole u (ou u.m.a)
L’unité de masse atomique se définie comme le douzième (1/12) de la masse du carbone 12.
𝑚( 126𝐶) 𝑀( 126𝐶)
1𝑢 = 12
= 12∗𝑁
M( 126𝐶) =12 g.mol-1 (masse molaire de carbone)
N=6,02.1023 mol-1 (nombre d’Avogadro)
Ainsi, on a : mp=1,0072 u , mn=1,0086 u, mp= mn, Mnoyau=A.u
C’est pour cette raison que A s’appelle nombre de masse.
II - CONCEPT DE MASSE-ENERGIE
1. Défaut de masse d’un noyau
On a remarqué que la masse d’un nucléide est toujours inférieure à la somme de masse de ses
nucléons pris séparément. Mnoyau (Z.mp+N.mn)
On appelle défaut de masse d’un noyau la différence :
Δm = [Zmp + (A – Z)mn]- Mnoyau
Exemple :
Calculer le défaut de masse du noyau d’hélium 42𝐻𝑒 sachant que sa masse mesurée par le spectromètre
de masse est m=4,0015 u.
Pour on a : Z=2 et A=4
Δm = [2. 1, 0012 + (4 – 2).1, 0086]- 4, 0015
Δm = 0, 0301 u
2. Relation d’Einstein
En 1905, Albert Einstein, fondateur de la mécanique relativiste postule que « toute particule de masse
m, même au repos possède une énergie » 𝐸 = 𝑚 𝐶 2
E : en joule (J), m : en kg, C : en m.s-1
C=3.108 m.s-1 étant la célérité (vitesse) de C’est le principe de dualité masse-énergie.
3. Unité d’énergie nucléaire
1 Wh=3 600 J
1 kWh=1 000 Wh= 3,6.106 J
𝐸 = 𝑚 𝐶2

Si m en kg et C en m.s-1 alors E en joule. Si m en MeV.c-2, E en MeV L’électronvolt de


symbole eV est une unité d’énergie utilisée en physique nucléaire.
1 eV=1,6.10-19 J, 1 MeV= 106 eV = 1,6.10-13 J
MeV : mégaélectronvolt
Le MeV.c-2est une unité de masse utilisé en physique nucléaire.
1 u.m.a.=1 u=931,5 MeV.c-2 = 1,6605.10-27 kg

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4. Energie de liaison atomique
On appelle « énergie de liaison ou de cohésion » d’un noyau, l’énergie minimale nécessaire à la
destruction de ce noyau en ses éléments constitutifs.
On montre que cette énergie de liaison est égale à l’énergie correspondant au défaut de masse du
noyau.
On note 𝐸 = 𝑚 𝐶 2
Soit 𝐸𝑙 = {[𝑍𝑚𝑝 + (𝐴 − 𝑍)𝑚𝑛 ] − 𝑀𝑛𝑜𝑦𝑎𝑢 } . 𝐶 2
Exemple : Calculer l’énergie de liaison (en MeV)du noyau d’hélium sachant que m=0,0301 u et
1u=931,5 MeV.c-2.
𝐸1 = ∆𝑚 ∗ 𝑐 2 = 0.0181 × 931.5 𝑀𝑒𝑉. 𝑐 −2
∆𝑚 = 16.86 𝑀𝑒𝑉. 𝑐 −2
Alors 𝐸1 = 15.86 𝑀𝑒𝑣 . 𝑐 −2 . 𝑐 2 , 𝐸1 = 15.86 𝑀𝑒𝑉

5. Energie de liaison par nucléon


C’est le rapport de l’énergie de liaison El d’un noyau par son nombre de nucléons A.
𝐸𝑙
𝐸𝐴 = 𝐴

El s’exprime en MeV/nucléon
On peut comparer la stabilité de deux noyaux par les valeurs de leur énergie de liaison par nucléon.
Pour deux noyaux à comparer, le plus stable est celui qui possède l’énergie de liaison par nucléon la
plus grande.
Exemple :
𝑴𝒆𝑽
Pour 𝟏𝟐𝟔𝑪, 𝑬𝑨𝟏 = 𝟕. 𝟒𝟐 𝒏𝒖𝒄𝒍é𝒐𝒏 ; 𝟏𝟒
𝟔𝑪
𝐸𝐴2 = 7.30 𝑀𝑒𝑉/ nucléon , le C-12 est plus stable que le C-14 (𝐸𝐴1 > 𝐸𝐴2 )

III. RADIOACTIVITE
1. Réactions nucléaires spontanées
Un noyau radioactif est instable et se désintègre spontanément en donnant un autre noyau.
Les noyaux radioactifs se désintègrent spontanément en émettant d’une part des particules et d’autre
part un rayonnement électromagnétique très pénétrant très énergétiques : le rayonnement gamma (ɣ).
Les particules émises ont été identifiées par l’étude de leurs déviations dans un champ électriques
𝐸⃗ et dans un champ magnétique 𝐵 ⃗ . Selon le noyau émetteur, on distingue trois catégories de particule
:
- Les particules α identifié à des noyaux d’hélium, il s’agit de l’ion 42𝐻𝑒 2+
- Les particules β-qui sont des électrons notés −10𝑒
- Les particules β+qui sont des électrons positifs notée 01𝑒

2. Les différents types de radioactivité naturelle


2.1.Radioactivité α
C’est l’émission de l’hélium 42𝐻𝑒 (α). Elle concerne la désintégration des noyaux lourds (Z˃83).
L’équation de la réaction s’écrit :
𝑨 𝑨−𝟒 𝟒
𝒁𝑿 → 𝒁−𝟐𝒀 + 𝟐𝑯𝒆

𝐴 𝐴−4
: s’appelle noyau père.
𝑍𝑋 𝑍−2𝑋 : s’appelle noyau fils.
Exemple :
𝟐𝟏𝟎 𝟐𝟏𝟎−𝟒 𝟒
𝟖𝟒𝑷𝒐 → 𝟖𝟒−𝟐𝑷𝒃 + 𝟐𝑯𝒆

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2.2. Radioactivité β- :
C’est l’émission d’un électron négatif (électron) et une particule sans masse et sans charge appelé
antineutrino ( ).
L’équation de la réaction s’écrit :
𝟎
𝑨
𝒁𝑿 → 𝑨
𝒁+𝟏𝒀 + −𝟏𝒆 + 𝟎𝟎𝜸
Exemple :
𝟎
𝟏𝟒
𝟔𝑪 → 𝟏𝟒
𝟕𝑵 + −𝟏𝒆 + 𝟎𝟎𝜸
2.3. Radioactivitéβ+ :
C’est l’émission d’un électron positif (positon) et une particule sans masse et sans charge appelé
neutrino ( ).
L’équation de la réaction s’écrit :
𝟎
𝑨
𝒁𝑿 → 𝑨
𝒁−𝟏𝒀 + 𝟏𝒆 + 𝟎𝟎𝜸
Exemple :
𝟒𝟎 𝟒𝟎 𝟎
𝟏𝟗𝑲 → 𝟏𝟖𝒀 + 𝟏𝒆 + 𝟎𝟎𝜸

Remarque : Toutes réactions nucléaires doit obéir aux lois de Soddy :


- Loi de conservation de charge (L.C.C.)
Le nombre de charge des particules détruites est égal à la somme des nombres de charges de particules
formées.
- Loi de conservation de masse (L.C.M.)
Le nombre de masse des particules détruites est égal à la somme des nombres de masse des particules
formées.
3. Loi de décroissance radioactive
La détermination de l’instant de désintégration d’un seul noyau radioactif est impossible. Mais une
expérience montre qu’une certaine quantité de radionucléides se trouve réduite de moitié au bout d’une
durée T caractéristique du radionucléide et indépendante de la quantité considérée initialement.

On appelle période radioactif d’un radionucléide la durée T au bout de laquelle la moitié de la


quantité donnée de ce radionucléide s’est désintégrée.
T s’exprime en s, min, h, j, ou année selon le radionucléide considéré.
Si on note NO la quantité initiale (à t=0), alors la quantité restante au bout d’une période (t=T) est

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Courbe de décroissance radioactive

3.1. Etablissement de la loi de décroissance radioactive


Soit N0 la quantité initiale.
N : la quantité restante à un instant t quelconque.
N’=N+dN : la quantité restante à un instant t’=t+dt
Le nombre de noyau désintégré pendant la durée dt=t’-t est N-N’=N-(N+dN)=-dN car N˃N’.
Le nombre de noyau désintégré –dN pendant la durée dt est proportionnelle à la durée de
désintégration dt et le nombre de noyau restant à l’instant t c-à-d –dN=λNdt.
Le coefficient de proportionnalité λ est appelé constante radioactive du radionucléide.
–dN=λNdt

N : nombre de noyaux radioactifs restant à l’instant t


N0 : nombre de noyaux initial (t=0)
3.2. Période radioactive :
La période T est le temps au bout duquel le nombre de noyaux initialement présent a été divisé
par un facteur 2.

Si T en s, λ en s-1
Si T en h, λ en h-1

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4. Activité d’une source radioactive
L’activité radioactive d’un échantillon radioactif est le nombre de désintégration qu’il produit par
unité de temps.

A s’exprime en Becquerel (Bq)


1Bq=1 désintégration/s
5. Applications et dangers de la radioactivité
5.1. Radiothérapie
En traversant la matière, le rayonnement gamma issu d’une source radioactive ionise les molécules et les
atomes qui le rencontrent. Cette propriété est utilisée au traitement d’une tumeur cancéreuse. En bombardant la
tumeur les rayonnements gamma émis par le 𝟔𝟎 𝟐𝟕𝑪𝒐 on détruit les cellules cancéreuses.

5.2.Datation par 𝟏𝟒𝟔𝑪


Soit A0 l’activité du 14C dans les organismes vivants. L’activité est fixe car le 14C est renouvelé
constamment dans l’organisme. A la mort il n’y a plus de renouvellement du 14C, donc le nombre
de 14C dans cet organisme diminue et l’activité aussi. La mesure de A permet de déterminer t par la
relation

5.3. Dangers de la radioactivité


Ils dépendent de l’activité, de la nature du rayonnement, de la proximité et de la durée de
l’exposition au rayonnement radioactif. La nocivité ɣ˃β˃α L’homme vit dans un milieu radioactif : le
lait 80 Bq.L-1, l’homme 130 Bq.kg-1, les engrais au phosphates 105 Bq par sac de 50 kg.
- A forte dose : trouble digestif, nausée, chute de cheveux, stérilité, …
- A faible dose : trouble génétique probable
6. Réactions nucléaires provoquées
La réaction nucléaire provoquée résulte du bombardement d’un noyau stable (noyau cible) par des
particules issues d’une source radioactive. Il y a deux sortes de réaction nucléaire provoquée.
6.1. Réaction de fission
C’est l’éclatement en 2 noyaux plus légers d’un noyau lourd sous l’impact d’un neutron.
Exemple :
𝟐𝟑𝟓 𝟏 𝟏𝟒𝟖 𝟖𝟓 𝟏
𝟗𝟐𝑼 + 𝟎𝒏 → 𝟓𝟕𝑳𝒂 + 𝟑𝟓𝑩𝒓 + 𝟑. 𝟎𝒏

La perte de masse libère de l’énergie :

Dans la fission non contrôlée (réaction en chaine), l’énergie est libérée instantanément. Elle provoque
un effet de souffle : c’est la bombe A.

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Dans la fission contrôlée l’énergie est libérée lentement. La chaleur est récupérée dans le réacteur
nucléaire pour chauffer de la vapeur d’eau qui permet de faire tourner les turbines des centrales
électriques.
6.2. Réaction de fusion
C’est la formation d’un noyau plus lourd à partir de deux très légers sous l’effet d’un choc très violent
à très haute température (T > 108K ).
Exemple :
𝟑 𝟐 𝟒 𝟏
𝟏𝑯 + 𝟏𝑯 → 𝟐𝑯𝒆 + 𝟎𝒏 + 𝟏𝟕 𝑴𝒆𝑽

La réaction de fusion est exothermique.


La perte de masse libère l’énergie

La fusion non contrôlée forme la bombe H amorcée par une petite bombe A, la fusion contrôlée est au
stade de la recherche.

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