Cours Analyse

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Table des matières

1 Intégrales et calcul des primitives 1


1.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
1.2 Les primitives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
1.3 Techniques de calcul des primitives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.4 Compléments sur le calcul des primitives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.5 Intégrale définie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
1.6 Exercices sur Intégrales et calcul des primitives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14

2 Equations différentielles 15
2.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
2.2 Généralités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
2.3 Equations différentielles du premier ordre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
2.4 Equations différentielles linéaires du second ordre à coefficients constants . . . . . 28
2.5 Exercices sur les équations différentielles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40

3 Fonctions de plusieurs variables 42


3.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
3.2 Limite, continuité et dérivées partielles d’une fonction. . . . . . . . . . . . . . . . 42
3.3 Extrema d’une fonction de deux variables . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
3.4 Différentiabilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
3.5 Exercices sur les fonctions de plusieurs variables . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58

4 Intégrales multiples 63
4.1 Intégrales doubles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63
4.2 Changement de variables . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64
4.3 Intégrales triples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65
4.4 Exercices sur les intégrales multiples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67

i
Chapitre 1

Intégrales et calcul des primitives

1.1 Introduction

L’objectif de ce chapitre est purement technique, le but est d’exposer les principales techniques
de calcul des primitives et des intégrales.
Les fonctions de ce chapitre sont des fonctions d’une variable réelle à valeurs réelles.

1.2 Les primitives

Définition 1.2.1. Soit f : I → R une fonction, I est un intervalle quelconque de R. On appelle


"primitive" de f sur I toute fonction F : I → R dérivable sur I telle que : F 0 (x) = f (x) ∀x ∈ I.
Une primitive d’une fonction f, représentée par f (x)dx s’appelle aussi une intégrale indéfinie
R

de f. L’ensemble de toutes les primitives de f s’écrit f (x)dx = F (x) + c, c ∈ R.


R

Exemple 1. La fonction x 7−→ x2 −4x2 +2x est la primitive de la fonction : x 7−→ 3x2 −8x+2 sur
R, et toutes les primitives de la fonction : x 7−→ 3x2 −8x+2 sur R x 7−→ x2 −4x2 +2x+c, c ∈ R.
On écrit :
Z  
3x2 − 8x + 2 dx = x3 − 4x2 + 2x + c, c ∈ R.

La primitive de la fonction : x 7−→ cos 2x est x 7−→ 1


2 sin 2x sur R et toutes les primitives de la
fonction : x 7−→ cos 2x sur R sont

1
Z
(cos 2x)dx = sin 2x + c, c ∈ R.
2

Remarque 1. La primitive d’une fonction n’est pas unique.

Exemple 2. Soit la fonction f (x) = 4x + 3.

1
Intégrales et calcul des primitives, Prof. Kumwimba Didier 2

On a :
F (x) = 2x2 + 3x, G(x) = 2x2 + 3x + 1, H(x) = 2x2 + 3x + 2, . . .

sont des primitives de la fonction f sur R.

Conclusion
Si on connaît une primitive F de f , toutes les autres primitives de f sont de la forme F + c où
c est une constante.
Propriétés fondamentales :
Soient F et G des primitives respectivement de f et g sur un intervalle I de R. Alors :

1. (f + g)(x)dx = F (x) + G(x) ∀x ∈ I.


R

2. (λf )(x)dx = λF (x) ∀x ∈ I.


R

3. (f G + F g)(x)dx = (F.G)(x) ∀x ∈ I.
R

fG − Fg F
   
4. (x)dx = (x)∀x ∈ I, (avec G(x) 6= 0∀x ∈ I).
R
G2 G
Primitives des fonctions usuelles :
λdx = λx + c, λ ∈ R, sin(ax + b)dx = −1
cos(ax + b) + c, a 6= 0,
R R
a
xα+1
xα dx = + c, α ∈ R − {−1}, cos(ax + b)dx = 1
sin(ax + b) + c, a 6= 0,
R R
α+1 a

2 dx = ln |x| + c, = arcsin x + c, |x| < 1,


R 1
√ 1
R
1−x2
dx
où c est une constante dans R.

1.3 Techniques de calcul des primitives

1.3.1 Intégration par parties

La première méthode de calcul des primitives est donnée par la formule dite "intégration par
parties". Elle est basée sur la formule de dérivation d’un produit.

Proposition 1.3.1. Soient U, V : [a, b] −→ R deux fonctions de classe C 1 sur [a, b]. Alors

Z Z
0
U (x)V (x)dx = U (x)V (x) − U 0 (x)V (x)dx.

Preuve. On a :
(U (x)V (x))0 = U 0 (x)V (x) + U (x)V 0 (x),

donc,
Z Z Z
0 0
U (x)V (x)dx = (U (x)V (x)) dx − U 0 (x)V (x)dx.
Intégrales et calcul des primitives, Prof. Kumwimba Didier 3

D’où
Z Z
U (x)V 0 (x)dx = U (x)V (x) − U 0 (x)V (x)dx.
Z
Exemple 3. Calculer xex dx.
Posons :  
 U (x) = x,
  U 0 (x) = 1,


 V 0 (x) = ex ,
  V (x) = ex .

Donc

Z Z
xe dx = xe −
x x
1ex dx

= (x − 1)ex + c, c ∈ R.

Remarque 2. La méthode de l’intégration par parties s’emploie fréquemment dans le calcul des
intégrales de la forme xk (sin x)dx, xk (cos x)dx, xk eαx dx, xk (ln x)dx.
R R R R

1.3.2 Intégration par changement de variable

Voici une seconde méthode de calcul de primitives. Elle s’appuie sur la formule de dérivation
d’une fonction composée.
Formules de changement de variable :
Si le calcul de f (x)dx s’avère difficile, on remplace x par g(t) dérivable et donc dx = g 0 (t)dt et
R

on aura :
Z Z
f (g(t))g 0 (t)dt = f (x)dx.

Remarque 3. Le succès de l’intégration dépend de notre habilité à choisir le changement de


variable approprié qui simplifiera les calculs.
Un changement de variable comporte trois étapes :

1. Choisir la fonction g(t) (c’est la seule partie où il faut faire preuve d’imagination et d’ex-
périence).

2. écrire dx = g 0 (t)dt pour préparer le changement de variable.

3. Appliquer la formule du changement de variable (ne pas oublier de changer les bornes
quand il s’agit d’une intégrale définie).

1
Z
Exemple 4. Calculer dx.
(x − 1)5
On pose : t = x − 1, donc dt = dx.
Intégrales et calcul des primitives, Prof. Kumwimba Didier 4

Alors

1 1
Z Z
dx = dt
(x − 1)5 t5
Z
= t−5 dt
−1 −4
= t + c, c ∈ R
4
−1
= + c, c ∈ R.
4(x − 1)4
Z
Exemple 5. Calculer sin 3x cos xdx.
−1
On pose : t = cos x, donc dt = −(sin x)dx, d’où dx = dt.
sin x
Alors
−1
Z Z  
sin3 x cos xdx = sin3 x t dt
Z 
sin x

=− sin2 x tdt
Z  
=− 1 − cos2 x tdt
Z  
=− 1 − t2 tdt
1 1
= − t2 + t4 + c, c ∈ R
2 4
1 1
= − cos x + cos4 x + c, c ∈ R
2
2 4

1.4 Compléments sur le calcul des primitives

1- Intégration des fractions rationnelles :


Une intégrale d’une fonction rationnelle peut toujours, à l’aide de la décomposition d’une fonction
rationnelle en éléments simples, se ramener à une combinaison linéaire d’intégrales de la forme
1 ax + b
dx, 2 dx où a, b, p, q, λ ∈ R et n ∈ Z. Donc il su¢ t de connaître les valeurs
(x + λ) n (x + px + q)
des intégrales de ces types pour en déduire celles des intégrales de fonctions rationnelles.
Z
a) Intégrale du type : P (x)dx.
Dans le cas où P est un polynôme, on intègre terme à terme :

P (x) = an xn + an−1 xn−1 + . . . + a1 x + a0 ,

alors Z Z  
P (x)dx = an xn + an−1 xn−1 + . . . + a1 x + a0 dx
Z Z Z Z
= an xn dx + an−1 xn−1 dx + a1 xdx + a0 dx
an n+1 an−1 n a1
= x + x + . . . + x2 + a0 x + c, c ∈ R
n+1 n 2
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1
Z
b) Intégrale du type : dx, λ ∈ R.
x+λ

1
Z
dx = ln |x + λ| + c, c ∈ R.
x+λ
1
Z
c) Intégrale du type : dx, n > 1.
(x + λ)n

1 1 1
Z
dx = + c, c ∈ R.
(x + λ)n 1 − n (x + λ)n−1
ax + b
Z
c) Intégrale du type : dx où a, b, p et q ∈ R.
x2 + px + q
Si x2 + px + q possède deux racines réelles α et
β, donc :
ax + b A B
= +
x2 + px + q x−α x−β

Par suite on a :

ax + b A B
Z Z Z
dx = dx + dx
x + px + q
2 x−α x−β
= A ln |x − α| + B ln |x − β| + c, c ∈ R

1
Z
Exemple 6. Calculer dx.
x2 −1
On a :
1 1 1
= − .
x2 −1 2(x − 1) 2(x + 1)

Par suite on a :
1 1 1
Z Z Z
dx = dx − dx
x −1
2 2(x − 1) 2(x + 1)
1 1
= ln |x − 1| − ln |x + 1| + c, c ∈ R.
2 2
Si x2 + px + q n’a pas de racines réelles, écrivons :

2
p p2

x2 + px + q = x + +q− .
2 4

p2
En posant : α = − p2 et β 2 = q − 4 , on obtient :

x2 + px + q = (x − α)2 + β 2 .

On fait maintenant le changement de variable x − α = βt et donc dx = βdt et


Intégrales et calcul des primitives, Prof. Kumwimba Didier 6

(x − α)2 + β 2 = β 2 (t2 + 1).

ax + b ax + b
Z Z
dx = dx
x + px + q
2 (x − α)2 + β 2
Mt + N
Z
= dt
t2 + 1
M t2 N
Z Z
= dt + dt
t +1
2 t +1
2
M 2 
= ln t + 1 + N arctan t + c, c ∈ R
2

x−α
Puis on remplace t par .
β
x+4
Z
Exemple 7. Calculer dx.
x2 + 2x + 5
On a :
x2 + 2x + 5 = (x + 1)2 + 4.

En posant : x + 1 = 2t (et donc dx = 2dt), on obtient :

x+4 2t + 3
Z Z
dx = 2dt
x2 + 2x + 5 4 (t2 + 1)
1 2t 3 1
Z Z
= dt + dt
2 t2 + 1 2 t2 + 1
1   3
= ln t2 + 1 + arctan t + c
2 2 !
1 x + 2x + 5
2 3 x+1
 
= ln + arctan + c, c ∈ R
2 4 2 2

e) Intégration des fractions rationnelles en : ex :


On utilise le changement de variable t = ex et donc : dt = ex dx où dx = 1/tdt

dx
Z
Exemple 8. Calculer .
3 − 2ex
On a :
dx dt
Z Z
=
3 − 2ex t(3 − 2t)
1 dt 1 (−2)dt
Z Z
= −
3 t 3 3 − 2t
1 1
= ln |t| − ln |3 − 2t| + c, c ∈ R
3 3
1 1
= x − ln |3 − 2ex | + c, c ∈ R
3 3
Z
2- Intégrale du type : P (x)eλx dx où P est un polynôme et λ ∈ R∗ .
On peut effectuer des intégrations par parties successives selon le degré de P ; mais on doit
réserver cette méthode au cas où deg P est petit. Il est souvent préférable d’utiliser une méthode
de coefficients indéterminés, et de chercher une primitive P (x)eλx sous la forme Q(x)eλx ,
Intégrales et calcul des primitives, Prof. Kumwimba Didier 7

avec deg P = deg Q.


Z
Exemple 9. Calculer (5x2 + 3x − 1)e−x dx.
Z
On sait que : (5x2 + 3x − 1)e−x dx = (ax2 + bx + c)e−x ,
et on obtient : a, b, c de la formule suivante :

[(ax2 + bx + c)e−x ]0 = [−ax2 + (2a − b)x + b − c]e−x

= (5x2 + 3x − 1)e−x .

Par identification on a :
  



 −a = 5, 


 a = −5, 


 a = −5
  
 2a − b = 3, ⇒  b = 2a − 3, donc :  b = −13
  
 b − c = −1.  c=b+1  c = −12

 
 

Ainsi
Z    
5x2 + 3x − 1 e−x dx = −5x2 − 13x − 12 e−x + k, k ∈ R
Z
Exemple 10. Calculer (x4 − 1)e2x dx.
Z  
On pose : x4 − 1 e2x dx = Q(x)e2x avec Q(x) = ax4 + bx3 + cx2 + dx + λ
où a, b, c, d et λ ∈ R.
Donc
h i0    
Q(x)e2x = 4ax3 + 3bx2 + 2cx + d e2x + 2 ax4 + bx3 + cx2 + dx + λ e2x
h i
= 2ax4 + (4a + 2b)x3 + (3b + 2c)x2 + (2c + 2d)x + (2λ + d) e2x
 
= x4 − 1 e2x

Par identification on a :
  



 2a = 1, 


 a = 21 , 


 a = 12

 
 

4a + 2b = 0, b = −2a, b = −1

 
 


 
 


 
 

 3b + 2c = 0, ⇒  c = − 32 b,  c = 32
  
2c + 2d = 0, d = −c d = − 32

 
 


 
 


 
 

  
 2λ + d = −1  λ = −1−d ,  λ= 1

 
 

2 4

Alors
1 3 3 1
Q(x) = x4 − x3 + x2 − x +
2 2 2 4
Intégrales et calcul des primitives, Prof. Kumwimba Didier 8

Ainsi
1 4 3 3 1 2x
Z    
x − 1 e dx =
4 2x
x − x3 + x2 − x + e + k, k ∈ R
2 2 2 4

3- Intégration de certaines fonctions trigonométriques :


a) Transformation en une intégrale de fonctions rationnelles :
Soit une intégrale de la forme f (sin x, cos x)dx. En effectuant le change- ment da variable :
R

t = tan x2 , les fonctions sin x et cos x s’expriment alors sous formes de fonctions rationnelles.
En effet,
x x
 
sin x = sin +
2 2
x x
= 2 sin cos
2 2
2 sin x2 cos x2
=
sin2 x2 + cos2 x2
2 tan x2
=
1 + tan2 x2
2t
=
1 + t2
x x
 
cos x = cos +
2 2
x x
= cos2 − sin2
2 2
cos2 x2 − sin2 x2
=
2
cos 2 + sin2 x2
2 x
=
cos2 x2
1 − tan2 x
= 2
1 + tan2 x
2
1 − t2
=
1 + t2
et
x x
t = tan ⇒ = arctan t
2 2
=⇒ x = 2 arctan t
2
=⇒ dx = dt
1 + t2
Intégrales et calcul des primitives, Prof. Kumwimba Didier 9

Donc on a :
x 2
t = tan ⇒ dx = dt
2 1 + t2
2t
sin x =
1 + t2
1 − t2
cos x =
1 − t2
1 − t2
tan x =
1 − t2
1 − t2
cot x =
2t
1
Z
Exemple 11. Calculer dx.
cos x
On a :

1 1 + t2 2
Z Z
dx = dt
cos x 1 − t2 1 + t2
1 − t2
Z
= dt
1 − t2
1 − t2 1
Z Z
= dt + dt
1+t 1−t
= ln |1 + t| − ln |1 − t| + c, c ∈ R
1+t
= ln + c, c ∈ R
1−t
1 + tan x2
= ln + c, c ∈ R
1 − tan x2

Remarque 4. Le changement de variable t = tan x2 , appelé changement de variable universel


pour l’intégration des fonctions trigonométriques résout le problème d’intégration de toute ex-
pression de la forme f (sin x, cos x) mais conduit fréquemment à des fonctions trop compliquées.
Pour cette raison, il est parfois préférable d’utiliser d’autres changements de variables menant
plus rapidement au but.
Z
b) Intégrale de type : cosp x sinq xdx, p et q ∈ N.
Premier cas : p est impair.
Soit p = 2k + 1, k ∈ N
Z Z
cos x sin xdx =
p q
cos2k+1 x sinq xdx
Z  k
= 1 − sin2 x sinq x cos xdx

Le changement de variable t = sin x, (dt = (cos x)dx) ramène le calcul de la dernière intégrale
k q
au calcul de 1 − t2 t dt, c’est à dire à la détermination de la primitive d’un polynôme.
R
Intégrales et calcul des primitives, Prof. Kumwimba Didier 10

Exemple 12. Calculer cos5 x sin2 xdx


R

on a : Z Z
cos x sin xdx =
5 2
cos4 x sin2 x cos xdx
Z  2
= 1 − sin2 x sin2 x cos xdx
Z  2
= 1 − t2 t2 dt
Z  
= t6 − 2t4 + t2 dt
1 2 1
= t7 − t5 + t3 + c, c ∈ R
7 5 3
1 2 1
= sin7 x − sin5 x + sin3 x + c, c ∈ R.
7 5 3
Deuxième cas : q est impair Soit q = 2k + 1, k ∈ N
Z Z
cos x sin xdx =
p q
cosp x sin2k+1 xdx
Z  k
= cosp x 1 − cos2 x sin xdx

Le changement de variable t = cos x, (dt = −(sin x)dx) ramène le calcul de la dernière intégrale
Z  k
au calcul de − tp 1 − t2 dt, c’est à dire à la détermination de la primitive d’un polynôme.

Exemple 13. Calculer cos6 x sin3 xdx


R

on
Z a Z  
cos6 x sin3 xdx = cos6 x 1 − cos2 x sin xdx
Z  
=− t6 1 − t2 dt
Z  
= t8 − t6 dt
1 1
= t9 − t7 + c, c ∈ R
9 7
1 1
= cos x − cos7 x + c, c ∈ R.
9
9 7
Troisième cas : Si p et q sont tous les deux pairs, le changement de variable t = tan x2 ramène
le calcul de cosp x sinq xdx à la recherche de la primitive d’une fraction rationnelle.
R
Z
c) Intégrale de type : (cos αx)(cos βx)dx, α et β ∈ R∗ .
On utilise la formule suivante :

1
(cos αx)(cos βx) = [cos(α + β)x + cos(α − β)x]
2
Intégrales et calcul des primitives, Prof. Kumwimba Didier 11

Donc on a :

1 1
Z Z Z
(cos αx)(cos βx)dx = cos[(α + β)x]dx + cos[(α − β)x]dx
2 2
1 1
= sin(α + β)x + sin(α − β)x + c, c ∈ R
2(α + β) 2(α − β)

(tel que α 6= β et α 6= −β).


Z
Exemple 14. Calculer (cos 5x)(cos x)dx
on a
1 1
Z Z Z
(cos 5x)(cos x)dx = (cos 6x)dx + (cos 4x)dx
2 2
1 1 1 1
 
= sin 6x + sin 4x + c, c ∈ R
2 6 2 4
1 1
= sin 6x + sin 4x + c, c ∈ R
12 8
Z
d) Intégrale de type : (sin αx)(cos βx)dx, α et β ∈ R∗ .
On utilise la formule suivante :

1
(sin αx)(cos βx) = [sin(α + β)x + sin(α − β)x]
2

Donc on a :

1 1
Z Z Z
(sin αx)(cos βx)dx = sin[(α + β)x]dx + sin[(α − β)x]dx
2 2
−1 1
= cos(α + β)x − cos(α − β)x + c, c ∈ R
2(α + β) 2(α − β)
(tel que α 6= β et α 6= −β)
Z
Exemple 15. Calculer (sin 4x)(cos 6x)dx
On a
1 1
Z Z Z
(sin 4x)(cos 6x)dx = sin(10x)dx + sin(−2x)dx
2 2 
1 −1 1 −1
 
= cos 10x + cos(−2x) + c, c ∈ R
2 10 2 −2
−1 1
= cos 10x + cos 2x + c, c ∈ R
20 4
Z
e) Intégrale de type : (sin αx)(sin βx)dx, α et β ∈ R∗ .
On utilise la formule suivante :

1
(sin αx)(sin βx) = [− cos(α + β)x + cos(α − β)x]
2
Intégrales et calcul des primitives, Prof. Kumwimba Didier 12

Donc on a :

−1 1
Z Z Z
(sin αx)(sin βx)dx = cos[(α + β)x]dx + cos[(α − β)x]dx
2 2
−1 1
= sin(α + β)x + sin(α − β)x + c, c ∈ R
2(α + β) 2(α − β)

(tel que α 6= β et α 6= −β).


Z
Exemple 16. Calculer (sin 3x)(sin 2x)dx
On a
1
Z Z
(sin 3x)(sin 2x)dx = [− cos 5x + cos x]dx
2
1 −1

= sin 5x + sin x + c, c ∈ R
2 5
1 1
= sin 5x + sin x + c, c ∈ R
10 2
4- Intégrales des fonctions contenant des radicaux :
 q 
Fonction de la forme f x, n ax+b
cx+d où f est soit un polynôme, soit une fraction rationnelle.
On suppose que ad − cb 6= 0 et ax+b
cx+d > 0, dans ce cas le changement de variable adéquat est
q
t= n ax+b
cx+d , il permet de ramener le calcul de l’intégrale à celui de l’intégrale d’un polynôme ou
d’une fraction rationnelle.
Expliquons cela sur un exemple.

1 x+2
Z r
Exemple 17. I = dx
x+1 x
q
On pose t = x+2
x , c’est ȧ dire t2 = x+2
x et par suite x = 2
t2 −1
et dx = −4t
(t2 −1)2
dt.
d’où
t+1
I = ln − 2 arctan t + c, c ∈ R,
t−1
q
puis on remplace t par x+2
x

1.5 Intégrale définie

Proposition 1.5.1. Si F est une primitive de la fonction continue f sur [a; b] ; alors :

Z b
f (x)dx = [F (x)]ba = F (b) − F (a)
a

Cette proposition montre toute l’importance que représente la connaissance des primitives des
fonctions continues dans le calcul des intégrales.

Remarque 5. Il y a une différence entre l’intégrale définie et l’intégrale indéfinie d’une fonction
(il ne faut pas confondre les deux).
Intégrales et calcul des primitives, Prof. Kumwimba Didier 13

f (x)dx s’appelle une intégrale indéfinie de f , c’est une fonction primitive de f .


R

Rb
a f (x)dx s’appelle une intégrale définie de f, c’est un nombre réel.

Remarque 6.
Z b
f 0 (x)dx = [f (t)]ba = f (b) − f (a)
a

Exemple 18.
1 1
Z 1  1
x dx = x3
2
=
0 3 0 3

Proposition 1.5.2 (opérations élémentaires). Soient f et g deux fonctions intégrables sur l’in-
tervalle [a, b] et λ ∈ R. Alors on a :

1) f + g, f g, λf et |f | sont des fonctions intégrables sur [a, b].


Z b Z b Z b
2) [f (x) + g(x)]dx = f (x)dx + g(x)dx.
a a a
Z b Z a
3) f (x)dx = − f (x)dx.
a b
Z b Z b
4) λf (x)dx = λ f (x)dx.
a a
Z b Z b
5) f (x)dx ≤ |f (x)|dx.
a a
Z b
6) Si f (x) = 0∀x ∈ [a, b] alors f (x)dx = 0.
a
Z b Z b
7) Si f (x) ≤ g(x)∀x ∈ [a, b], alors : f (x)dx ≤ g(x)dx.
a a
8) Si n ≤ f (x) ≤ m, ∀x ∈ [a, b] (tels que n, m ∈ R), alors n(b − a) ≤

Z b
f (x)dx ≤ m(b − a)
a

9) Si n ≤ f (x) ≤ m et g(x) ≥ 0 ∀x ∈ [a, b] (tels que n, m ∈ R), alors

Z b Z b Z b
n g(x)dx ≤ f (x)g(x)dx ≤ m g(x)dx
a a a

10) Si n ≤ f (x) ≤ m et g(x) ≥ 0 ∀x ∈ [a, b] (tels que n, m ∈ R), alors

Z b Z b Z b
n g(x)dx ≤ f (x)g(x)dx ≤ m g(x)dx
a a a

Proposition 1.5.3 (Inégalité de Cauchy-Schwartz). Soient f et g deux fonctions intégrables sur


l’intervalle [a,b] et λ ∈ R. alors on a :

Z b !2 Z b ! Z !
b
f (x)g(x)dx ≤ f (x)dx
2
g (x)dx
2
a a a
Intégrales et calcul des primitives, Prof. Kumwimba Didier 14

1.6 Exercices sur Intégrales et calcul des primitives

Exercice 1. Calculer les intégrales et les primitives suivantes :


x2 + 2 3 x2 + 2
Z Z
dx, dx
x+1 x+1
Z01
1 1
Z
dx, dx
x + 2x − 3
2 x + 2x − 3
2
Z01
1 1
Z
dx, dx
x −4
2
−1 x − 4
2

Exercice 2. Calculer les intégrales et les primitives suivantes :


Z   Z 1 
x + 2 e dx,
3 x
x3 + 2 ex dx
Z Z02
(x ln x)dx, (x ln x)dx
Z14
R 1 1
x ln x dx x ln x
dx
2

Exercice 3. Calculer les intégrales et les primitives suivantes :


e2x 3 e2x
Z Z
x+1
dx, x+1
dx
Z e 1
Z π e
(sin x)3 dx, (sin x)3 dx
0 √
R 1+√x 1+ x
Z 1
√ dx, √ dx
0 1+
1+ 3 x 3
x
Exercice 4. Soit n ∈ N − {0}, on pose : Soit n ∈ N − {0}, on pose :

Z π
In = x(sin x)n dx
0

a) Trouver une relation entre In et In−1 .


b) Déduire la valeur de In .

Exercice 5. Soient

π π
sin x cos x
Z Z
4 4
I= dx et J= dx
0 sin x + cos x 0 sin x + cos x

a) Calculer I − J et I + J
b) Déduire les valeurs de I et J
Chapitre 2

Equations différentielles

2.1 Introduction

Les lois de la physique et de la mécaniques ainsi que de nombreux phénomènes chimiques ,


biologiques ou économiques se ramènent à la recherche de fonctions dont les dérivées vérifient
certaines relations.

2.2 Généralités

Définition 2.2.1. On appelle "équation différentielle" toute équation dans laquelle figurent une
fonction inconnue y d’une variable x et ses dérivées de différents ordres

F (x, y, y 0 , . . . , y (k) ) = 0, (2.1)

où F est une relations liant x à la fonction y et ses dérivés y 0 , . . . , y (k) .


On appelle "ordre" de l’équation différentielle, l’ordre de la dérivée la plus élevée, figurant dans
l’équation.
Une telle équation différentielle (2.1) est dite équation différentielle ordinaire (EDO) car la
fonction inconnue est une fonction d’une seule variable.

Exemple 19.
y 00 + (y 0 )3 + 2y = 0 est une équation différentielle d’ordre 2.
x
y 0 + xy + = 0 est une équation différentielle d’ordre 1.
x+1
x2 y 00 + xy 0 + 2y 4 = 0 est une équation différentielle d’ordre 2.
xy 000 + 2y + xex = 0 est une équation différentielle d’ordre 3.
y 000 + 2y (8) = xex y 0 est une équation différentielle d’ordre 8.

15
Equations différentielles, Prof. Kumwimba Didier 16

Définition 2.2.2. On appelle "solution" (ou intégrale) de l’équation différentielle (2.1) tout
couple (I, f ) formé d’un intervalle I de R et d’une fonction , vérifiant les conditions suivantes
1) f est k− fois dérivable sur I.
 
2) ∀x ∈ I, F x, f (x), f 0 (x), f 00 (x), . . . , f (k) (x) = 0
Si f est une solution de l’équation différentielle (2.1), alors le graphe de f est appelé courbe
intégrale de cette équation.

Définition 2.2.3. Si la seule solution prolongeant f , est f elle même, on dira alors que f est
une "solution maximale".

Exemple 20. y = ex est une solution définie sur R de l’équation différentielle y 00 − y = 0.


(y = ex est une solution maximale )

Remarque 7. Résoudre (ou intégrer) une équation différentielle, c’est en trouver toutes les
solutions quand elles existent.

2.3 Equations différentielles du premier ordre

Définition 2.3.1. La forme générale d’une équation différentielle du premier ordre est :

F (x, y, y 0 ) = 0

où F est une relations liant x à la fonction y et sa dérivée y 0 . Le plus souvent, les équations
différentielles du premier ordre sont étudiées sous leurs formes résolues en y 0 = f (x, y),
où f : I × R → R

Exemple 21.
xy 0 + 2y 4 + ln x = 0 est une équation différentielle d’ordre 1.
xy 0 + 2y + xex = 0 est une équation différentielle d’ordre 1.
x (y 0 )3 + 2y = 0 est une équation différentielle d’ordre 1.
y 0 = xy 3 + x
x+1 est une équation différentielle d’ordre 1.

Problème de Cauchy :

Soit I un intervalle de R. Le problème de Cauchy



 y 0 = f (x, y)

 y (x0 ) = y0

relatif à l’équation y 0 = f (x, y) et à la condition y0 = y (x0 ) , x0 ∈ I, consiste à chercher la


solution maximale de l’équation y 0 = f (x, y) telle que y0 = y (x0 )
Equations différentielles, Prof. Kumwimba Didier 17

2.3.1 Equations différentielles à variables séparées

Définition 2.3.2. On appelle "équation différentielle à variables séparées" toute équation de la


forme :
f (y)y 0 = g(x)

soit f et g sont deux fonctions réelles définies et continues respectivement sur les intervalles I
et J de R.intervalles I et J de R.
dy
On a : y 0 = , donc l’équation peut s ’écrire aussi comme :
dx

f (y)dy = g(x)dx

Résolution d’une équations différentielles à variables séparées :

Une telle équation différentielle à variables séparées se résout par calcul de primitives de f et g
comme suit :
On a :
f (y)y 0 = g(x) ⇒ f (y)dy = g(x)dx
Z Z
⇒ f (y)dy = g(x)dx ⇒ F (y) = G(x) + c/c ∈ R

où F est une primitive de f sur I et G est une primitive de g sur J.


Enfin, on va résoudre cette équation (algébrique) : F (y) = G(x) + c de l’inconnu y.
Voici des exemples concrets :

Exemple 22. Résoudre l’équation différentielle suivante :

xy 0 + ey = 0 (2.2)

On commence par séparer les variables : x d’un côté et y de l’autre côté. On a :

(1.2) ⇒ xy 0 = −ey
dy
⇒x = −ey
dx
1
⇒ − e−y dy = dx, ( en supposant x 6= 0)
x Z
1
Z
−e−y dy =

⇒ dx
x
⇒ e−y = ln |x| + c/c ∈ R

⇒ − y = ln(ln |x| + c)/c ∈ R (en supposant ln |x| + c > 0)

⇒ y(x) = − ln(ln |x| + c)/c ∈ R.


Equations différentielles, Prof. Kumwimba Didier 18

Alors
y(x) = − ln(ln |x| + c)/c ∈ R

est la solution générale de l’équation différentielle 2.2

Exemple 23. Résoudre l’équation différentielle suivante :

(1 + x2 )y 0 − xy = 0. (2.3)

On a : y = 0 est une solution triviale (évidente) de (2.3). On suppose que y 6= 0,et on commence
à séparer les variables : x d’un côté et y de l’autre côté. On a :
  dy
(2.3) ⇒ 1 + x2 = xy
dx
 
⇒ 1 + x2 dy = xydx
dy x
⇒ = dx
y 1 + x2
dy x
Z Z
⇒ = dx
y 1 + x2
1  
⇒ ln |y| = ln 1 + x2 + c/ c ∈ R
2

1+x2 )
⇒ |y| = eln(k / k ∈ R, où (c = ln k)

1+x2 )
⇒ |y| = eln(k /k∈R
p
⇒ |y| = k 1 + x2 / k ∈ R
p
⇒ y = ±k 1 + x2 / k ∈ R
p
⇒ y = λ 1 + x2 /λ ∈ R, où (λ = ±k)
Finalement, les solutions de l’équation (2.3) sont :

p
y(x) = λ 1 + x2 / λ ∈ R.

Elles sont définies sur R.

2.3.2 Equations différentielles homogènes en x et y.

Définition 2.3.3. On appelle "équations différentielles homogènes en x et y” toute équation de


la forme :
y
 
y0 = f
x

où f : I −→ R est une fonction définie et continue sur un intervalle I de R.


Equations différentielles, Prof. Kumwimba Didier 19

Résolution d’une équations différentielles homogènes :

On utilise ce changement d’inconnue u = xy (y = xu) qui donne y 0 = u + xu0 .


Par suite on a :
y
 
y0 = f ⇒ u + xu0 = f (u)
x
du du
 
⇒x = f (u) − u, u0 =
dx dx
du dx
⇒ =
f (u) − u x
du dx
Z Z
⇒ =
f (u) − u x
du
Z
⇒ = ln |x| + c/ c ∈ R.
f (u) − u
On détermine u puis y, on obtient la solution générale grâce à la relation y = xu
Voici des exemples concrets :

Exemple 24. Résoudre l’équation différentielle suivante :

xyy 0 − y 2 + x2 = 0. (2.4)

Si on suppose que xy 6= 0, on a :

y x
(2.4) ⇒ y 0 = − ,
x y
y 1
 
⇒ y0 = − y ,
x x

c’est une équation différentielle homogène.


y
On pose le changement de variable : u = qui donne y 0 = u + xu0 , en remplace dans (2.4)
x
1
⇒ u + xu = u −
0
u
du −1
⇒ x =
dx u
dx
⇒ udu = −
Zx
dx
Z
⇒ udu = −
x
1 2
⇒ u = − ln |x| + c/ c ∈ R
2
⇒ u = ± −2 ln |x| + 2c/ c ∈ R
p

Mais : y = xu, d’ou


q
y(x) = ±x −2 ln |x| + 2c/c ∈ R

c’est la solution générale de l’équation différentielle (2.4)


Equations différentielles, Prof. Kumwimba Didier 20

Exemple 25. Résoudre l’équation différentielle suivante :

x2 y 0 − xy + y 2 = 0. (2.5)

Si on suppose que x 6= 0, on a :

xy y 2
(2.5) ⇒ y 0 = − 2
x2 x
   2
y y
⇒ y0 = −
x x

c’est une équation différentielle homogène.


y
On pose le changement de variable : u = x qui donne y 0 = u + xu0 , on remplace dans 2.5 :

(2.5) : u + xu0 = u − u2
du
⇒x = −u2
dx
−du dx
⇒ 2
=
u x
Z u2
−du dx
Z
⇒ 2
=
0 u x
1
⇒ = ln |x| + c/c ∈ R
u
1
⇒ u= /c ∈ R
c + ln |x|

Mais : y = xu, d’où


x
y(x) = /c∈R
c + ln |x|

c’est la solution générale de l’équation différentielle (2.5)

2.3.3 Equations différentielles linéaires du premier ordre

Définition 2.3.4. On appelle "équation différentielle linéaire du premier ordre" toute équation
de la forme :
y 0 = a(x)y + b(x); (2.6)

où a et b sont deux fonctions réelles définies et continues sur un intervalle ouvert I de R.


On lui associe l’équation sans second membre :

y 0 = a(x)y (2.7)
Equations différentielles, Prof. Kumwimba Didier 21

L’équation (2.7) est dite équation différentielle homogène associée à l’équation (2.7) (ou l’équa-
tion sans second membre).

Résolution d’une équation différentielle linéaire du premier ordre :

a. Résolution de l’équation homogène (2.7) :


Soit l’équation (2.7)
y 0 = a(x)y

Si y 6= 0, on a :
dy
(2.7) ⇒ = a(x)dx
y
dy
Z Z
⇒ = a(x)dx
y
Z
⇒ ln |y| = a(x)dx + k/k ∈ R
Z 
⇒ |y| = exp a(x)dx + k /k ∈ R
Z 
⇒ y = c exp a(x)dx /c ∈ R

D’où
yh (x) = ce( a(x)dx)
R
/c∈R

est la solution générale de (2.6)


Résolution de l’équation avec second membre

Proposition 2.3.1. La solution générale y de (2.7) est la somme de la solution générale yh


de (2.7) et d’une solution particulière de (2.6) :

y = yp + yh = yp + ce( a(x)dx)
R
/c∈R

b. Recherche d’une solution particulière (Méthode de la variation de la constante) :


C’est une méthode générale pour trouver une solution particulière en se ra- menant à un
calcul de primitives.
On a : y (x) = ce( a(x)dx)
R
h / c ∈ R, est la solution générale de ( 2.7) avec c une constante.
La méthode de la variation de la constante consiste chercher une solution particulière sous la
forme y(x) = c(x)e( a(x)dx) où c est maintenant une fonction de la variable x à déterminer.
R

On pose :

Z 
y(x) = c(x) exp a(x)dx
Equations différentielles, Prof. Kumwimba Didier 22

donc
Z  Z 
0 0
y (x) = c (x) exp a(x)dx + a(x)c(x) exp a(x)dx

En remplaçant y et y 0 dans (2.7) on obtient :


c0 (x) exp ( a(x)dx) + a(x)c(x) exp ( a(x)dx) = a(x)c(x) exp ( a(x)dx) + b(x)
R R R
Z 
0
⇒c (x) exp a(x)dx = b(x)
 Z 
0
⇒c (x) = b(x) exp − a(x)dx
par conséquent
Z   Z 
c(x) = b(x) exp − a(x)dx dx + λ, λ ∈ R

Finalement la solution générale de (2.6) est

Z   Z   Z 
y(x) = b(x) exp − a(x)dx dx + λ exp a(x)dx , λ ∈ R

Exemple 26. Résoudre l’équation différentielle suivante :

y 0 = 3y + 1 − 2ex (2.8)

puis résoudre le problème de Cauchy suivant :



 y 0 = 3y + 1 − 2ex

(2.9)
 y(0) = 2

L’équation homogène associée est


y 0 = 3y (2.10)

Remarquons que : y = 0 est une solution évidente de (2.10).


On suppose que y 6= 0
y0 dy
Z Z
=3⇒ = 3dx
y y
⇒ ln |y| = 3x + k, k∈R

⇒ y = ±ek e3x , k ∈ R
 
⇒ y = ce3x , c ∈ R c = ±ek
Alors

yh (x) = ce3x , c ∈ R

est la solution générale de (2.10).


Equations différentielles, Prof. Kumwimba Didier 23

On utilise la méthode de variation de la constante :


On pose : y(x) = c(x)e3x ⇒ y 0 (x) = c0 (x)e3x + 3c(x)e3x .
En remplaçant y et y 0 dans (2.8) on obtient :

(E) ⇒ c0 (x)e3x + 3c(x)e3x = 3c(x)e3x + 1 − 2ex

⇒ c0 (x)e3x = 1 − 2ex

⇒ c0 (x) = e−3x − 2e−2x


−1 −3x
⇒ c(x) = e + e−2x + λ, λ∈R
3

Donc
−1 −3x −1
 
y(x) = e + e−2x + λ e3x = + ex + λe3x , λ ∈ R
3 3

Alors
1
y(x) = λe3x + ex − , λ ∈ R
3

est la solution générale de (2.8).


Pour le problème de Cauchy (2.9) on a :
1
y(0) = 2 ⇒ λ + 1 − = 2
3
4
⇒λ=
3
Donc
4 1
y(x) = e3x + ex −
3 3

est la solution du problème de Cauchy (2.9)

2.3.4 Equation différentielle de Bernoulli

Définition 2.3.5. On appelle "équation différentielle de Bernoulli" toute équation de la forme

y 0 + a(x)y + b(x)y α = 0 (2.11)

où α ∈ R − {0, 1} et a, b sont deux fonctions réelles définies et continues sur un intervalle ouvert
I de R.

Remarque 8. On sait déjà traiter les cas α = 0 et α = 1, car (2.11) est alors une équation
différentielle linéaire du premier ordre.

Pour chercher les solutions de l’équation différentielle de Bernoulli ( 2.11) on divise par y α

y0 y
 
(2.11) ⇔ α + a(x) α + b(x) = 0
y y
Equations différentielles, Prof. Kumwimba Didier 24

y
puis on pose : z = yα = y 1−α comme un changement de variable, et par conséquent :
yα 0
z 0 = (1 − α)y −α y 0 , d’où y 0 = 1−α z .

En remplaçant y et y 0 dans (2.11) on obtient :

z0
(2.11) ⇔ + a(x)z + b(x) = 0
1−α

qui est une équation différentielle linéaire du premier ordre d’inconnue z.

Exemple 27. Résoudre l’équation différentielle suivante :

xy 0 + y + x2 y 2 = 0 (2.12)

Cette équation (2.12) est de Bernoulli.

y0 1 1
 
(2.12) ⇐⇒ 2 + + x = 0, pour xy 6= 0
y x y

En posant z = y1 , on aura : z 0 = −1 0
y2
y ⇒ y 0 = −y 2 z 0 .
En remplaçant y et y 0 dans (2.12) on obtient :

1
z0 = z+x (2.13)
x

l’équation ( 2.13) est une équation différentielle linéaire du premier ordre inconnue z. L’équation
homogène associée ȧ(2.13) est
1
z0 = z (2.14)
x

Résolution de l’équation (2.14) :


z0 1
(2.14) ⇒ =
z x
⇒ ln |z| = ln |x| + k, k ∈ R

⇒ |z| = eln |x|+k , k ∈ R

⇒ |z| = eln |x|+k , k ∈ R

⇒ z = ±ek x, k ∈ R

⇒ z = ±ek x, k ∈ R

⇒ z = cx, c ∈ R

D0 ou̇
zh (x) = cx, c ∈ R

est la solution générale de ( 2.14).


Equations différentielles, Prof. Kumwimba Didier 25

On utilise la méthode de variation de la constante :


On pose : z(x) = c(x)x, donc : z 0 (x) = c0 (x)x + c(x).
En remplaçant z et z 0 dans (2.13) on obtient :

⇒ c(x) = 1
Z
⇒ c(x) = 1dx

⇒ c(x) = x + λ, λ ∈ R

D’où
z(x) = x(x + λ), λ ∈ R

est la solution générale de (2.13).


Par conséquent : z = 1
y = x(x + λ), λ ∈ R. C’est à dire :

1
y(x) =
x(x + λ)

où λ ∈ R est la solution générale de l’équation différentielle de Bernoulli (2.12).

2.3.5 Equation de Riccati

Définition 2.3.6. On appelle "équation différentielle de Riccati" toute équation de la forme :

y 0 = a(x)y 2 + b(x)y + c(x) (2.15)

où a, b et c sont trois fonctions réelles définies et continues sur un intervalle ouvert I de R.

Ce type d’équations différentielles n’est pas toujours résoluble de façon élémentaire. Mais si une
solution particulière yp pouvait être trouvée, on pourrait alors ramener la résolution de l’équation
de Riccati à celle d’une équation différentielle linéaire. En effet, en posant le changement de
variable : y = yp + z, donc y 0 = yp0 + z 0 , En remplaçant y et y 0 dans (2.15) on obtient :
(E) ⇔ yp0 + z 0 = a(x) (yp + z)2 + b(x) (yp + z) + c(x)

⇔ yp0 + z 0 = a(x)yp2 + 2a(x)yp z + a(x)z 2 + b(x)yp + b(x)z + c(x)


 
⇔ yp0 + z 0 = a(x) yp2 + 2yp z + z 2 + b(x) (yp + z) + c(x)
h  i
⇔ yp0 − a(x)yp2 + b(x)yp + c(x) + z 0 = (2a(x)yp + b(x)) z + a(x)z 2
 
on a : yp0 − a(x)yp2 + b(x)yp + c(x) = 0 car yp est une solution (2.15)
Equations différentielles, Prof. Kumwimba Didier 26

Donc on aura :
z 0 = (2a(x)yp + b(x)) z + a(x)z 2

qui est une équation de Bernoulli, comme on l’a vu plus haut.

Exemple 28. Résoudre l’équation différentielle suivante :

1 1
y 0 = −y 2 + y− 2 (2.16)
x x

(Indication : yp = 1
x est une solution particulière de (2.16))
On a : (2.16) est une équation différentielle de Riccati. Donc on pose le changement de variable :
y= 1
x + z, alors : y 0 = − x12 + z 0 , En remplaçant y et y 0 dans (2.16) on obtient :

1 1 1 1 1
 2  
(2.16) ⇔ − 2 + z 0 = − +z + +z − 2
x x x x x
1
⇔ z0 + z + z2 = 0
x

d’où
z0 1 1
 
2
+ + 1 = 0, (2.17)
z x x

l’équation (2.17) est une équation de Bernoulli avec α = 2


1 −1
En posant u = , on aura u0 = 2 z 0 , d’où z 0 = −z 2 u0 .
z z
En remplaçant z et z dans (2.17) on obtient :
0

−z 2 u0 1
(2.17) ⇔ 2
+ u + 1 = 0,
z x
0 1
⇔ − u + u + 1 = 0,
x
d’où
1
u0 = u + 1, (2.18)
x

l’équation (2.18) est une équation différentielle linéaire du premier ordre d’inconnue u : L’équa-
tion homogène associée à (2.18) est
1
u0 = u, (2.19)
x
Equations différentielles, Prof. Kumwimba Didier 27

On a :
1
(4.19) ⇒ u0 = u
x Z
du 1 du
Z  
⇒ = dx, u0 =
u x x
⇒ ln |u| = ln |x| + k ou k ∈ R

⇒ |u| = eln |x|+k oi k ∈ R

⇒ |u| = ek |x| ou k ∈ R
 
⇒ u = cx, c∈R c = ±ek

Alors
u(x) = c(x)x, c ∈ R

est la solution générale de (2.19) On utilise la méthode de variation de la constante :


On pose : u(x) = xc(x), donc : u0 (x) = c0 (x)x + c(x). En remplaçant u et u0 dans (2.18),
on obtient :
1
(2.18) ⇒ c0 (x)x + c(x) = xc(x) + 1
x
⇒ c0 (x)x = 1
1
Z
⇒ c(x) = dx
x
⇒ c(x) = ln |x| + λ, λ∈R

⇒ c(x) = ln |x| + λ, λ∈R

Donc
u(x) = x ln |x| + λx, λ ∈ R.

Alors
u(x) = x ln |x| + λx, λ∈R

est la solution générale de (2.18).


On a u = z1 , donc z = u1 , d’où

1
z= , λ∈R
x ln |x| + λx

est la solution générale de (2.17).

Mais y = 1
x + z, donc
y= 1
x + 1
x ln |x|+λx , λ∈R

est la solution générale de (2.16).


Equations différentielles, Prof. Kumwimba Didier 28

2.4 Equations différentielles linéaires du second ordre à coeffi-


cients constants

Dans cette partie, on va étudier la résolution des équations différentielles linéaires du second
ordre à coefficients constants.

Définition 2.4.1. On appelle équation différentielle linéaire du second ordre à coefficients


constants toute équation de la forme :

y 00 + ay 0 + by = f (x) (2.20)

où a, b sont deux constantes réelles et f : I → R une fonction continue sur l’intervalle I de R.


On lui associe l’équation sans second membre :

y 00 + ay 0 + by = 0 (2.21)

Problème de Cauchy :
Soit I un intervalle de R.
Le problème de Cauchy 



 y 00 + ay 0 + by = f (x)

 y (x0 ) = y0 , où x0 ∈ I

 y 0 (x ) = z


0 0

relatif à l’équation (2.20) et aux deux conditions y0 = y (x0 ) et y00 = y 0 (x0 ) , x0 ∈ I consiste à
chercher la solution maximale de l’équation (2.20) telle que : y0 = y (x0 ) et z0 = y 0 (x0 ) .

2.4.1 Résolution de l’équation linéaire homogène associée

On cherche des solutions du type y = erx où r ∈ R ou C. Si y = erx , alors y 0 = rerx et y 00 = r2 erx


en remplace dans (2.21) on obtient :

 
r2 + ar + b erx = 0, ∀x ∈ R.

On a l’équation suivante :
r2 + ar + b = 0 (2.22)

L’équation (2.22) est appelée "équation caractéristique" de l’équation différentielle (2.20).


Dans l’étude de l’équation caractéristique (2.22), trois cas peuvent se présenter selon le signe de
discriminant ∆ = a2 − 4b
Equations différentielles, Prof. Kumwimba Didier 29

Premier cas : Si ∆ > 0, l’équation (2.22) admet deux racines réelles distinctes r1 et r2 , alors
la solution générale de (2.21) est de la forme

y0 = Aer1 x + Ber2 x

où A, B sont deux constantes réelles.


Deuxième cas : Si ∆ = 0, l’équation (2.22) admet une racine réelle double r, alors la solution
générale de (2.21) est de la forme
y0 = (A + Bx)erx

où A, B sont deux constantes réelles.


Troisième cas : Si ∆ < 0, l’équation (2.22) admet deux racines complexes conjuguées r1 =
α + iβ et r2 = α − iβ, alors la solution générale de (2.21) est de la forme

y0 = (A cos βx + B sin βx)eαx

où A, B sont deux constantes réelles.

Exemple 29. Résoudre l’équation différentielle suivante :

y 00 − 3y 0 + 2y = 0 (2.23)

L’équation caractéristique est


r2 − 3r + 2 = 0

cette équation admet deux racines réelles distinctes r1 = 1 et r2 = 2.


Ainsi, la solution générale de (2.23) est

y0 = Aex + Be2x , A et B ∈ R.

Exemple 30. Résoudre l’équation différentielle suivante :

y 00 − 10y 0 + 25y = 0 (2.24)

équation caractéristique est

r2 − 10r + 25 = 0

cette équation admet la racine réelle double r = 5.


Equations différentielles, Prof. Kumwimba Didier 30

Ainsi, la solution générale de (2.24) est

y0 = (A + Bx)e5x , A et B ∈ R.

Exemple 31. Résoudre l’équation différentielle suivante :

y 00 + 9y = 0 (2.25)

L’équation caractéristique est


r2 + 9 = 0

cette équation admet deux racines complexes conjuguées r1 = 3i et r2 = −3i.


Ainsi, la solution générale de ( 2.25) est

y0 = (A cos 3x + B sin 3x)e0x

= A cos 3x + B sin 3x, A et B ∈ R

2.4.2 Résolution de l’équation linéaire non homogène

Théorème 2.4.1. La solution générale maximale Y de l’équation linéaire non homogène (2.20)
est la somme d’une solution maximale particulière yp de l’équation (2.20) et de la solution
générale y de l’équation homogène associée (2.21) c’est à dire :

Y = y + yp

où y est la solution générale de l’équation homogène associée (2.21) et yp est une solution par-
ticulière de l’équation avec second membre (2.20).

Recherche de la solution particulière yp de (2.20)


— Si le second membre est du type eαx P(x) :
Si f (x) = eαx P (x), avec α ∈ R et P (x) ∈ R[x], alors on cherche une solution particulière
sous la forme yp = xm eαx Q(x), où Q est un polynôme de même degré que P avec :
• On pose : yp = eαx Q(x), (m = 0), si α n’est pas une racine de l’équation caractéristique
(2.22).
• On pose : yp = xeαx Q(x), (m = 1), si α est une racine simple de l’équation caractéristique
(2.22).
• On pose : yp = x2 eαx Q(x), (m = 2), si α est une racine double de l’équation caractéristique
(2.22).
Equations différentielles, Prof. Kumwimba Didier 31

Exemple 32. Résoudre l’équation différentielle suivante :

2y 00 + y 0 − 3y = −3x3 + 2x − 1 (2.26)

Puis résoudre le problème de Cauchy suivant :






 2y 00 + y 0 − 3y = −3x3 + 2x − 1

y(0) = 0 (2.27)


 y 0 (0) = 4

On a :
1 3 3 1
(2.26) ⇔ y 00 + y 0 − y = − x3 + x −
2 2 2 2

L’équation homogène associée est


1 3
y 00 + y 0 − y = 0
2 2

l’équation caractéristique est


1 3
r2 + r − = 0 (2.28)
2 2
 2  
On a : ∆ = 1
2 − 4 − 32 = 4 ,
25
les racines de l’équation (2.28) sont : r1 = − 32 , r2 = 1.
Alors la solution générale de l’équation homogène associée (2.26) est

3
y(x) = Ae− 2 x + Bex , A et B ∈ R.

Recherche de la solution particulière yp de (2.26)


On a :
3 1 3 1 0x
 
f (x) = − x3 + x − = − x3 + x − e
2 2 2 2

Comme 0 n’est pas une racine de l’équation caractéristique (2.28), donc on cherche la solution
particulière de (2.26) sous la forme :

 
yp (x) = ax3 + bx2 + cx + d e0x = ax3 + bx2 + cx + d

où a, b, c, d ∈ R, alors yp0 (x) = c + 2bx + 3ax2 et yp00 (x) = 2b + 6ax.


On remplace yp , yp0 et yp00 dans l’équation (2.27) on a :
1  3  3 1
(2.26) ⇒ (2b + 6ax) + c + 2bx + 3ax2 − ax3 + bx2 + cx + d = − x3 + x −
2 2 2 2
3 3 3 3 1 3 3 1
     
⇒ − ax3 + a − b x2 + 6a + b − c x + 2b + c − d = − x3 + x −
2 2 2 2 2 2 2 2
Equations différentielles, Prof. Kumwimba Didier 32

Par identification on obtient le système suivant :


 


 − 3
2 a = − 3
2 , 

 a=1

 

 3 a − 3 b = 0,  b=1

 

2 2

 6a + b − 2 c = 1 c=4

 3 

 


 

 2b + 1 c − 3 d = − 1
  d=3

2 2 2

donc la solution particulière yp de (2.26) est

yp (x) = x3 + x2 + 4x + 3

3
Y (x) = yp (x) + y(x) = x3 + x2 + 4x + 3 + Aex + Be− 2 x , A et B ∈ R

est la solution générale de l0 équation (2.26).


Pour le problème de Cauchy (2.27).
on a :
y(0) = 0, doù : 3 + A + B = 0
et 0
3

y 0 (0) = 4 ⇒ x3 + x2 + 4x + 3 + Aex + Be− 2 x
3
 
3
⇒ 3x + 2x + 4 + Ae − Be− 2 x
2 x
=4
2 x=0
3
⇒4+A− B =4
2
3
⇒A− B =0
2
Donc on a :  
 3 + A + B = 0,
  A = −9

5
d’où :
 A − 3B = 0
  B = −6

2 5

Alors
9 6 3
Y (x) = x3 + x2 + 4x + 3 − ex − e− 2 x
5 5

est la solution de problème du Cauchy (2.27).

Exemple 33. Résoudre l’équation différentielle suivante :

y 00 − 4y 0 + 4y = e2x (2.29)

L’équation homogène associée est


y 00 − 4y 0 + 4y = 0 (2.30)
Equations différentielles, Prof. Kumwimba Didier 33

l’équation caractéristique est


r2 − 4r + 4 = 0 (2.31)

On a : ∆ = (−4)2 − 4(4) = 0, la racine double de l’équation (2.31) est r1 = r2 = 2. Alors la


solution générale de l’équation homogène associée (2.30) est

y(x) = (Ax + B)e2x , A et B ∈ R.

Recherche de la solution particulière yp de (2.29) :


On a : f (x) = e2x = 1e2x .
Comme 2 est une racine double de l’équation caractéristique (2.31), nous devons chercher une
solution particulière de l’équation (2.29) sous la forme :

yp (x) = kx2 e2x , k ∈ R,

donc
 
yp0 (x) = 2kx2 + 2kx e2x

et
yp00 (x) = (4kx2 + 8kx + 2k)e2x ,

on remplace yp , yp0 et yp00 dans (2.29) on a :

     
4kx2 + 8kx + 2k e2x − 4 2kx2 + 2kx e2x | + 4 kx2 e2x = e2x

on obtient : 2ke2x = e2x d’où k = 21 .


Donc la solution particulière yp de l’équation (2.29) est

1
yp (x) = x2 e2x
2

Alors
1
Y (x) = y(x) + yp (x) = (Ax + B)e2x + x2 e2x , A et B ∈ R
2

est la solution générale de l’équation (2.29)


Equations différentielles, Prof. Kumwimba Didier 34

Exemple 34. Résoudre l’équation différentielle suivante :

y 00 − 2y 0 + y = (x + 2)ex (2.32)

L’équation homogène associée est


y 00 − 2y 0 + y = 0, (2.33)

l’équation caractéristique est


r2 − 2r + 1 = 0. (2.34)

On a : ∆ = (−2)2 − 4(1) = 0, la racine double de l’équation (2.34) est r1 = r2 = 1.


Alors la solution générale de l’équation homogène associée à l’équation (2.33) est

y(x) = (Ax + B)ex , A et B ∈ R

Recherche de la solution particulière yp de l’équation (2.32).


On a : f (x) = (x + 2)e1x
Comme 1 est une racine double de l’équation caractéristique (2.34), nous devons chercher une
solution particulière yp de (2.32) sous la forme :

 
yp (x) = x2 (ax + b)ex = ax3 + bx2 ex

où a et b ∈ R.
 
yp0 (x) = ax3 + (3a + b)x2 + 2bx ex

et
 
yp00 (x) = ax3 + (6a + b)x2 + (6a + 4b)x + 2b ex

on remplace yp , yp0 et yp00 dans l’équation (2.32) on a :

(2.32) ⇒ (6ax + 2b)ex = (x + 2)ex

Par identification on obtient le système suivant :


 
 6a = 1,
  a= 1

6

 2b = 2
  b=1

Equations différentielles, Prof. Kumwimba Didier 35

Donc la solution particulière yp de l’équation ( 4.32) est

1 3
 
yp (x) = x + x2 e x
6

Alors
1 3
 
Y (x) = y(x) + yp (x) = (Ax + B)ex + x + x2 ex , A et B ∈ R
6

est une solution générale de (2.32)

— Si le second membre est du type : (P1 (x) cos βx + P2 (x) sin βx) eαx .
Si f (x) = eαx (P1 (x) cos βx + P2 (x) sin βx) , où α ∈ R et P1 (x), P2 (x) ∈ R[x], on cherche
une solution particulière sous la forme :
• On pose : yp = eαx (Q1 (x) cos βx + Q2 (x) sin βx), si α + iβ n’est pas une racine de l’équa-
tion caractéristique (2.22)
• On pose : yp = xeαx (Q1 (x) cos βx + Q2 (x) sin βx), si α + iβ est une racine de l’équation
caractéristique (2.22).
Dans les deux cas, Q1 et Q2 sont deux polynômes de degré n et

n = max {deg P1 , deg P2 }

Exemple 35. Résoudre l’équation différentielle suivante :

y 00 + 4y = cos x. (2.35)

L’équation homogène associée est


y 00 + 4y = 0, (2.36)

l’équation caractéristique est


r2 + 4 = 0. (2.37)

On a : ∆ = (0)2 − 4(4) = −16 < 0, l’équation (2.37) admet deux racines complexes conjuguées
qui sont : r = 2i, r̄ = −2i.
Alors la solution générale de l’équation homogène associée (2.36) est

y(x) = A cos 2x + B sin 2x, A et B ∈ R.

Recherche de la solution particulière yp de (2.35) :


Equations différentielles, Prof. Kumwimba Didier 36

On a :
f (x) = cos x.

Comme i n’est pas une racine de l’équation caractéristique (2.37), donc on cherche la solution
particulière yp de (2.35) sous la forme :

yp (x) = h cos x + k sin x, h et k ∈ R,

alors
yp0 (x) = −h sin x + k cos x,

et
yp00 (x) = −hcosx − k sin x,

On remplace yp , yp0 et yp00 dans l’équation (2.35) on a :

(2.35) ⇒(−hcosx − k sin x) + 4(cos x + k sin x) = cos x,

⇒3h cos x + 3k sin x = cos x

Par identification on obtient le système suivant :


 
 3h = 1
  h= 1

3

 3k = 0
  k=0

Donc la solution particulière yp de l’équation (2.35) est

1
yp (x) = cos x
3

Alors
1
Y (x) = y(x) + yp (x) = A cos 2x + B sin 2x + cos x, A et B ∈ R.
3

est la solution générale de l’équation (2.35)

Exemple 36. Résoudre l’équation différentielle suivante :

y 00 + 9y = sin x. (2.38)

L’équation homogène associée est


y 00 + 9y = 0, (2.39)
Equations différentielles, Prof. Kumwimba Didier 37

l’équation caractéristique est


r2 + 9 = 0. (2.40)

On a : ∆ = (0)2 − 4(9) = −36 < 0, l’équation (2.40) admet deux racines complexes conjuguées
qui sont : r = 3i, r̄ = −3i.
Alors la solution générale de l’équation homogène associée (2.39) est

y(x) = A cos 3x + B sin 3x, A et B ∈ R.

Recherche de la solution particulière yp de (2.38) :


On a :
f (x) = sin x.

Comme i n’est pas une racine de l’équation caractéristique (2.40), donc on cherche la solution
particulière yp de (2.38) sous la forme :

yp (x) = x(h cos 3x + k sin 3x)e0x = hx cos 3x + kx sin 3x, h et k ∈ R,

Donc
yp0 (x) = (3kx + h) cos 3x + (k − 3hx) sin 3x,

et
yp00 (x) = (−9kx + 6h) cos 3x + (−6k − 9hx) sin 3x,

On remplace yp , yp0 et yp00 dans l’équation (2.38) on a :

(b) ⇒ (−9kx + 6h) cos 3x + (−6k − 9hx) sin 3x + 9(hx cos 3x + kx sin 3x) = sin 3x,

⇒ 6k cos 3x + (−6h) sin 3x = sin 3x.

Par identification on obtient le système suivant :


 
 6k = 0,
  k = 0,


 −6h = 1.
  h = −1 .

6

Donc la solution particulière yp de l’équation (2.38) est

−1
yp (x) = x cos 3x
6
Equations différentielles, Prof. Kumwimba Didier 38

Alors
1
Y (x) = y(x) + yp (x) = A cos 3x + B sin 3x + x cos 3x, A et B ∈ R.
6

est la solution générale de l’équation (2.38)

Principe de superposition :

Si f (x) = f1 (x) + f2 (x), une solution particulière yp est donnée par :

yp = yp1 + yp2

où yp1 est une solution particulière de l’équation :

y 00 + ay 0 + by = f1 (x)

et yp2 est une solution particulière de l’équation :

y 00 + ay 0 + by = f2 (x)

Exemple 37. Résoudre l’équation différentielle suivante :

y 00 + 5y 0 + 6y = 2e3x + e4x . (2.41)

L’équation homogène associée est


y 00 + 5y 0 + 6y = 0, (2.42)

l’équation caractéristique est


r2 − 5r + 6 = 0. (2.43)

On a : ∆ = (−5)2 − 4(6) = 1, les racines de l’équation (2.43) sont : r1 = 2, r2 = 3.


Alors la solution générale de l’équation homogène associée (2.42) est :

y(x) = Ae2x + Be3x , A et B ∈ R.

Recherche de la solution particulière yp de (2.41) :


On a :
f (x) = sin x.

D’après le principe de superposition des solutions, pour trouver une solution particulière de
l’équation (2.41), il nous suffira de trouver une solution particulière de chacune des équations
Equations différentielles, Prof. Kumwimba Didier 39

suivantes :
y 00 − 5y 0 + 6y = 2e3x , (2.44)

y 00 − 5y 0 + 6y = e4x , (2.45)

Recherche d’une solution particulière yp1 de l’équation (2.44) :


On a : f1 (x) = 2e3x .
Comme 3 est une racine de multiplicité 1 (racine simple) de l’équation caractéristique (2.43),
on cherche une solution particulière de l’équation (2.43) sous la forme :

yp1 (x) = λxe3x , λ ∈ R.

Donc
0
yp1 (x) = λe3x + 3λxe3x ,

et
00
yp1 (x) = 6λe3x + 9λxe3x ,

On remplace yp , yp0 et yp00 dans l’équation (2.44), on obtient :

(2.44) ⇒ y 00 − 5y 0 + 6y = 2e3x

⇒ λe3x = 2e3x ,

d’où λ = 2. Donc la solution particulière de l’équation (2.44) est

yp1 (x) = 2xe3x .

Recherche d’une solution particulière yp2 de l’équation (2.45) :


On a : f2 (x) = e4x .
Comme 4 n’est pas une racine de l’équation caractéristique (2.43), on cherche une solution
particulière de l’équation (2.45) sous la forme :

yp2 (x) = ke4x , k ∈ R.

D’où
0
yp2 (x) = 4ke4x ,
Equations différentielles, Prof. Kumwimba Didier 40

et
00
yp2 (x) = 16ke4x

on remplace yp2 , yp2


0 et y 00 dans l’équation (2.45), on obtient :
p2

(2.45) ⇒ 16ke4x − 20ke4x + 6ke4x = e4x

⇒ 2ke4x = e4x ,

d’où k = 12 . Donc yp2 la solution particulière de l’équation (2.45) est

1
yp2 (x) = e4x .
2

Alors

Y (x) = y(x) + yp1 (x) + yp2 (x)


1
= Ae2x + Be3x + 2xe3x + e4x , A et B ∈ R,
2

est la solution générale de l’équation (2.41)

2.5 Exercices sur les équations différentielles

Exercice 6. Résoudre les équations différentielles suivantes :

xy 0 − y − 3 = 0.

yy 0 − (sin x − cos x)y = 0.

Exercice 7. Résoudre les équations différentielles suivantes :

x2 y 0 − xy − y 2 = 0.

q
xy 0 − y − y 2 − x2 = 0.

Exercice 8. Résoudre les équations différentielles suivantes :

xy 0 − x − y = 0.

xy 0 − y − (x + 1)ex = 0.
Equations différentielles, Prof. Kumwimba Didier 41

Exercice 9. Résoudre les équations différentielles suivantes :

y 0 − xy − xy 3 = 0.

y 0 − xy − ex y 2 = 0.

Exercice 10. Résoudre les équations différentielles suivantes :

xy 0 − y 2 + (2x + 1)y − x2 − 2x = 0.

avec : yp = x est une solution particulière.

y 0 + y 2 − 2y sin x + sin2 x − cos x = 0.

avec : yp = sin x est une solution particulière.

Exercice 11. Résoudre les équations différentielles suivantes :

y 00 + 4y 0 + 3y = 3x2 + 3.

y 00 − 3y 0 + 2y = (1 − 2x)ex .

y 00 + 4y = (cos 2x)e3x .

−1
4y 00 + 4y 0 + 5y = (sin x)e 2
x
.

y 00 − 3y 0 + 2y = 10 sin x + 4e3 .

Exercice 12. Résoudre le problème de Cauchy suivant :



 y 00 + 2y 0 + 4y = xex ,

 y(0) = 1 et y 0 (0) = 2.

Chapitre 3

Fonctions de plusieurs variables

3.1 Introduction

Dans ce chapitre on va présenter les concepts fondamentaux de l’Analyse des fonctions de plu-
sieurs variables. On va généraliser les notions de limite et dérivabilité, bien connues dans le
cas des fonctions d’une seule variable. Nous rechercherons dans ce chapitre une formalisation
mathématique théorique de ces concepts.

3.2 Limite, continuité et dérivées partielles d’une fonction.

3.2.1 Produit scalaire, norme euclidienne et distance dans Rn

Définition 3.2.1. Si X = (x1 , x2 , . . . , xn ) et Y = (y1 , y2 , . . . , yn ) sont deux vecteurs de Rn , on


définit leur produit scalaire par :

< x, y >= x1 y1 + x2 y2 + · · · + xn yn .

Définition 3.2.2. On appelle norme euclidienne de X (ou longueur de X)

1 1
kXk =< x, y > 2 = (x21 + x22 + · · · + x2n ) 2 ,

et on appelle la distance entre deux vecteurs

d(X, Y ) = kX − Y k.

42
Fonctions de plusieurs variables, Prof. Kumwimba Didier 43

Théorème 3.2.1. La norme vérifie :

1) kXk = 0 si et seulement X = 0.

2) kXk > 0 si et seulement X 6= 0.

3) kλXk = |λ| · kXk, λ ∈ R.

4) kX + Y k ≤ kXk + kY k (inégalité triangulaire).

Propriété :
∀X ∈ Rn , ∀Y ∈ Rn |kXk − kY k| ≤ kXk + kY k.

Normes usuelles sur Rn :

Les trois normes usuelles sur Rn définies pour X = (x1 ; x2 ; . . . ; xn ) sont :

1) kXk∞ = sup |x1 |, |x1 |, . . . , |xn |.


n
2) kXk1 =
X
|xi |.
i=1
v
u n
3) kXk2 = t x2i .
uX

i=1

Définition 3.2.3. X et Y de Rn sont dits orthogonaux lorsque :

< X, Y >= 0.

Définition 3.2.4. Soient a ∈ Rn et r > 0 :


B(a, r) = {x ∈ Rn |kx − ak < r} : est appelé la boule ouverte de centre a et de rayon r.
B(a, r) = {x ∈ Rn |kx − ak ≤ r} : est appelé la boule fermée de centre a et de rayon r.
S(a, r) = {x ∈ Rn |kx − ak = r} : est appelé la sphère de centre a et de rayon r.
On dit qu’une partie D de Rn est bornée si : ∀X, Y ∈ D, l’ensemble des réels kX − Y k est borné.

Remarque 9. Dans le cas où a = 0 ∈ Rn et r = 1 on a ce qu’on appelle les boules ou sphères


unités.

3.2.2 Fonctions de plusieurs variables

Définition 3.2.5. Une fonction f définie sur un sous-ensemble D de Rn à valeurs dans R,


s’appelle fonction de n variables.

g : D ⊂ Rn → R,

(x1 , x2 , . . . , xn ) 7→ z = f (x1 , x2 , . . . , xn ),
Fonctions de plusieurs variables, Prof. Kumwimba Didier 44

où D est l’ensemble de définition de f.


{f (x)|x ∈ D} est appelé l’image de f.
{(x, f (x))|x ∈ D} ⊆ Rn × R est appelé le graphe de f.

Exemple 38. La fonction f suivante :

f : R2 → R,
x2 + xy + y 2 + 2
(x, y) 7→ (x, y) = ,
1 + x2 + y 2

est définie sur D = R2 .

Exemple 39. La fonction g suivante :

g : D ⊂ R2 → R,
q
(x, y) 7→ g(x, y) = 1 − x2 − y 2 ,

est définie sur le disque Dg = {(x, y) ∈ R2 |x2 + y 2 ≤ 1}.

Définition 3.2.6. Soit f une fonction définie sur D ⊂ R2 à valeurs dans R et A = (a1 ; a2 ) ∈ D.
On appelle fonctions partielles associées à f au point A les fonctions :

x1 7−→ f (x1 ; a1 ) et x2 7−→ f (a2 ; x2 )

définies sur un intervalle ouvert contenant respectivement a1 et a2 .

Remarque 10. Pour simplifier, les énoncés seront donnés dans le cas de deux variables.
(les notions se généralisent sans difficultés aux espaces de dimensions supérieures à deux).

3.2.3 Limites d’une fonction

Définissons la notion d’une limite d’une fonction f (x; y) de deux variables.


Supposons que la fonction est définie en tout point M (x; y) suffisamment proche de M0 (a; b) :

Définition 3.2.7. Soient


f : Df ⊂ R2 → R,

(x, y) 7→ z = f (x, y),

où Df est l’ensemble de définition de f et M0 (x0 , y0 ) ∈ Df .


On dit que f admet la limite L quand M (x; y) tend vers M0 (x0 , y0 ) si f (x; y) est aussi voisin
Fonctions de plusieurs variables, Prof. Kumwimba Didier 45

que l’on veut de L dès que le point M est dans un voisinage convenable de M0 . On écrit :

lim f (x, y) = L ou lim f (x, y) = L,


x→x0 ,y→y0 M →M0

si pour tout  positif donné il existe un δ positif tel que :

|f (x, y) − L| <  si k(x, y) − (x0 , y0 )k < δ.

Remarque 11. Les propriétés des limites des fonctions de plusieurs variables sont les mêmes
que celles des limites des fonctions d’une variable pour les sommes, produits, quotients et com-
posées.

3.2.4 Fonction continue

Définition 3.2.8. Soient


f : Df ⊂ R2 → R,

(x, y) 7→ z = f (x, y),

où Df est l’ensemble de définition de f et M0 (x0 , y0 ) ∈ Df .


On dit que f admet la limite L quand M (x; y) tend vers M0 (x0 , y0 ) si

lim f (x, y) = f (x0 , y0 ) ou lim f (x, y) = f (x0 , y0 ).


x→x0 ,y→y0 M →M0

On dit que la fonction f est continue sur Df si f est continue en tout point de Df .
Si f est continue sur Df , alors les fonctions partielles associées à f en un point sont continues
sur Df .

Exemple 40. Soit la fonction suivante :

f : R2 → R,

(x, y) 7→ f (x, y) = x + y.

On a : Df = R2 et f est continue en tout point de R2 car :

|f (x, y) − f (x0 , y0 )| =|x + y − x0 − y0 |

=|(x + −x0 ) + (y − y0 )|

≤|x − x0 | + |y − y0 |

|x − x0 | tend vers 0 dès que x tend vers x0 et |y − y0 | tend vers 0 dès que y tend vers y0 .
Fonctions de plusieurs variables, Prof. Kumwimba Didier 46

Exemple 41. Soit la fonction suivante :

f : R3 → R,
(1 + x2 + z 2 + y) sin y
(x, y, z) 7→ f (x, y, z) =
x2 + xz + y

On a :

(1 + x2 + z 2 + y) sin y
!
lim f (x, y, z) = lim
x→0,y→0,z→0 x→0,y→0,z→0 x2 + xz + y
sin y
 
= lim =1
y→0 y

Opérations :
Soient f et g deux fonctions continues en M0 (x0 , y0 ) de R2 et λ ∈ R, alors
on a : f + g, f, gλf, fg (si g(x0 , y0 ) 6= 0) sont continues.
De même la composée de fonctions continues est continue.

3.2.5 Dérivées partielles

Définition 3.2.9. Soient


f : Df ⊂ R2 → R,

(x, y) 7→ z = f (x, y)

une fonction de deux variables x, y où Df est l’ensemble de définition de f et M0 (x0 , y0 ) ∈ Df .


Supposons la fonction partielle fx : x 7→ f (x, y0 ) définie sur un voisinage de x0
Si fx admet une dérivée au point x0, on dit que cette dérivée est la "dérivée partielle" de f par
∂f
rapport à x au point (x0 , y0 ). On note fx0 ou cette dérivée et l’on a :
∂x

∂f f (x, y0 ) − f (x0 , y0 )
fx0 (x0 , y0 ) = (x0 , y0 ) = lim .
∂x x→x0 x − x0

De même, la dérivée de la fonction fy est la dérivée partielle de f par rapport à y au point


(x0 ; y0 ), et on la note :

∂f f (x0 , y) − f (x0 , y0 )
fy0 (x0 , y0 ) = (x0 , y0 ) = lim .
∂x x→x0 y − y0

Si fx0 et fy0 existent au point (x0 ; y0 ), on dit que f est dérivable au point (x0 ; y0 ).
∂f ∂f
On dit que f est de classe C 1 sur Df si et sont continues sur D f .
∂x ∂y
Fonctions de plusieurs variables, Prof. Kumwimba Didier 47

Définition 3.2.10. Soient


f : Df ⊂ R2 → R,

(x, y) 7→ z = f (x, y),

une fonction des deux variables x, y où Df est l’ensemble de définition de f et M0 (x0 ; y0 ) ∈ Df .


On appelle gradient de f en (x0 ; y0 ), le vecteur noté

∂f ∂f
 
∇f (x0 ; y0 ) = (x0 ; y0 ), (x0 ; y0 )
∂x ∂y
∂f ∂f
= (x0 ; y0 )~i + (x0 ; y0 )~j
∂x ∂y

Exemple 42. Soit


f : R2 → R,

(x, y) 7→ f (x, y) = x2 + xy 2 + y − 3,

une fonction de deux variables x, y :


Pour déterminer une dérivée partielle de f, il suffit de dériver l’expression de f par rapport à la
variable considérée, les autres étant considérées comme des constantes.

∂f ∂f
(x, y) = 3x2 + y 2 , (4, 5) = 73
∂x ∂x

∂f ∂f
(x, y) = 2xy + 1, (4, 5) = 41
∂y ∂y

Exemple 43. Soit


g : R2 − {(0, 0)} → R,
x−y
(x, y) 7→ g(x, y) = ,
x2 + y 2
une fonction de deux variables x, y :

∂g −x2 + y 2 + 2xy ∂g −1
(x, y) = , (1, −1) =
∂x (x2 + y 2 )2 ∂x 2

∂g −x2 + y 2 − 2xy ∂g 1
(x, y) = , (1, −1) =
∂y (x2 + y 2 )2 ∂y 2

3.2.6 Dérivées successives

Définition 3.2.11. On définit ensuite les dérivées partielles secondes, si elles existent par dé-
rivation des dérivées premières, on les note :

∂  0  ∂2
fx00i xj = fxj = f.
∂xi ∂xi ∂xj
Fonctions de plusieurs variables, Prof. Kumwimba Didier 48

Dans le cas de deux variables x, y on a :

∂2f
 
∂f
∂x2
(x, y) = ∂
∂x ∂x (x, y),
∂2f
 
∂f
∂y 2
(x, y) = ∂
∂y ∂y (x, y),
∂2f
 
∂f
∂x∂y (x, y) = ∂y (x, y),

∂x
∂2f
 
∂f
∂y∂x (x, y) = ∂x (x, y).

∂y

De façon analogue, on peut définir les dérivées partielles d’ordre supérieur à 2 par récurrence.
On dit que f est de classe C k sur Df si les dérivées partielles d’ordre k sont continues sur Df .
On dit que f est de classe C 1 sur Df si les dérivées partielles de tous ordres existent et sont
continues sur Df .

Théorème 3.2.2 (Théorème de Schwarz).


∂2f ∂2f
Si f admet dans un voisinage de (x0 , y0 ) des dérivées partielles secondes et continues,
∂x∂y ∂y∂x
alors
∂2f ∂2f
= .
∂x∂y ∂y∂x

Exemple 44. Soit


f : R2 → R,

(x, y) 7→ f (x, y) = x4 y 4 ,

une fonction de deux variables x, y :


On a :
∂2f ∂  3 2
(x, y) = 4x y = 12x2 y 2
∂x2 ∂x
∂2f ∂  4 
(x, y) = 2x y = 2x4
∂y 2 ∂y
∂2f ∂  4 
(x, y) = 2x y = 8x3 y
∂x∂y ∂x
∂2f ∂  3 2
(x, y) = 4x y = 8x3 y
∂y∂x ∂y

3.3 Extrema d’une fonction de deux variables

Nous savons trouver et étudier le maximum et le minimum d’une fonction d’une variable. Nous
utilisons pour cela la dérivée. Nous allons voir dans ce chapitre comment trouver le maximum
ou le minimum d’une fonction de plusieurs variables.

3.3.1 Rappel dans le cas d’une seule variable

Définition 3.3.1. Soit f une fonction définie sur un intervalle I et x0 ∈ I.


Fonctions de plusieurs variables, Prof. Kumwimba Didier 49

1. f (x0 ) est un maximum global de f si :

f (x) ≤ f (x0 ), pour tout x ∈ I.

2. f (x0 ) est un maximum local de f s’il existe un intervalle ]a, b[⊂ I contenant x0 tel que :

f (x) ≤ f (x0 ), pour tout x ∈]a, b[.

3. f (x0 ) est un minimum global de f si :

f (x) ≥ f (x0 ), pour tout x ∈ I.

4. f (x0 ) est un minimum local de f s’il existe un intervalle ]a, b[⊂ I contenant x0 tel que :

f (x) ≥ f (x0 ), pour tout x ∈]a, b[.

Un extremum (extrema au pluriel) désigne soit un maximum soit un minimum.

Exercice 13. Graphiquement, donner les extrema locaux et globaux de la fonction suivante f
définie sur [0; 3, 5] :

Figure 3.1 – Représentation graphique de la fonction f

Solution :

Sur le graphique nous constatons qu’en x = 0 et x = 2 nous avons un maximum local, qu’en
x = 1 nous avons un minimum local, qu’en x = 3 nous avons un minimum gobal et qu’en
x = 3, 5 nous avons un maximum global.

Pour détecter les extrema locaux nous avons la propriété suivante :

Proposition 3.3.1. Si f possède un extremum relatif en x = x0 alors soit f 0 (x0 ) = 0 soit f 0 (x0 )
n’existe pas.
Fonctions de plusieurs variables, Prof. Kumwimba Didier 50

Exemple 45.

1. Montrer que la fonction f (x) = x2 + 7 a un minimum global en x = 0.

2. Montrer que la fonction f (x) = x2 définie sur [−1; 1] admet un maximum global en x = −1.

3. Montrer que la fonction f (x) = |x| + 2 admet un minimum global en x = 0.


Fonctions de plusieurs variables, Prof. Kumwimba Didier 51

Solution :

1. Nous avons f 0 (x) = 2x. La fonction f 0 est définie sur R et s’annule lorsque x = 0. Donc
si f admet un extremum local alors celui-ci se trouve en x = 0. Comme, nous avons
f (0) = 7 ≤ x2 + 7 = f (x), nous en déduisons que nous avons un minimum global.

2. Si −1 ≤ x ≤ 1 alors x2 ≤ 1. Nous avons donc f (x) ≤ f (1) pour x ∈ [−1; 1].


Donc la fonction étudiée admet un maximum en x = 1. Nous remarquons qu’en x = 1 la
dérivée de la fonction étudiée n’existe pas. En effet, par définition

f (1 − h) − f (1)
f 0 (x) = lim .
h→0 h

Cela suppose donc que f (1 + h) existe lorsque h > 0, or ici f est définie uniquement sur
[−1; 1], donc f 0 (1) n’existe pas.

3. Voici la représentation graphique de f.

Figure 3.2 – Représentation graphique de f (x) = |x| + 2.

Nous avons f 0 (x) = −1 lorsque x < 0 et f 0 (x) = 1 lorsque x > 0. La fonction f 0 n’est pas
définie lorsque x = 0. Donc si f admet un extremum local alors celui-ci se trouve en
x = 0. Comme, nous avons f (0) = 2 ≤ |x| + 2 = f (x), nous en déduisons que nous avons
un minimum global.

Exercice 14. Soit f la fonction définie sur R par f (x) = x3 .


Cette fonction admet-elle un extremum ?

Solution :

Nous avons f 0 (x) = 3x2 . La dérivée est définie sur R et f 0 (x) = 0 lorsque x = 0.
Ainsi, si nous avons un extremum alors celui-ci se trouve en x = 0. Or, f (x) = x3 ≤ 0 = f (0)
pour x ≤ 0 et f (x) = x3 ≥ 0 = f (0) pour x ≥ 0 donc f ne possède pas d’extremum.
Fonctions de plusieurs variables, Prof. Kumwimba Didier 52

Figure 3.3 – Représentation graphique de f (x) = x3 .

Nous venons de voir que f 0 (x) = 0 ne suffit pas à garantir l’existence d’un extremum. La propriété
suivante utilisant la dérivée seconde complète cette lacune. En effet, en étudiant la concavité ou
la convexité de la fonction on peut déterminer si un point est un extremum local.

Proposition 3.3.2. Soit f une fonction définie sur un intervalle I et x0 ∈ I. Soit ]a, b[ un
intervalle contenant x0 .
On suppose que f 0 (x0) = 0 et que f 00 existe sur ]a, b[⊂ I dans ce cas :

1. si f 00 (x0) > 0, alors f (x0 ) est un minimum local.

2. si f 00 (x0) < 0, alors f (x0 ) est un maximum local.

Exercice 15. Montrer qu’en x = 3 la fonction f (x) = −x2 + 6x − 8 admet un maximum local.

Solution :

Nous avons f 0 (x) = −2x + 6, on en déduit f 0 (x) = 0 lorsque x = 3.


D’autre part f 00 (x) = −2. Donc f 00 (3) = −2 < 0. Ainsi f admet un maximum local en x = 3.

Figure 3.4 – Représentation graphique de f (x) = −x2 + 6x − 8.

3.3.2 Extrémum local d’une fonction de plusieurs variables

Nous souhaitons étudier les extrema d’une fonction de plusieurs variables. Nous allons pour cela
généraliser ce que nous savons faire ‘a une une seule variable. Nous nous contenterons dans ce
cours d’étudier les fonctions de deux variables.
Fonctions de plusieurs variables, Prof. Kumwimba Didier 53

Afin d’alléger les définitions de maximum et de minimum dans le cadre des fonctions de deux
variables nous introduisons la notion suivante de voisinage :

Définition 3.3.2. On appelle voisinage d’un point (x0 , y0 ) ∈ R2 toute partie du plan contenant
un disque de centre (x0 , y0 ) et de rayon strictement positif.

Figure 3.5 – Un exemple de voisinage d’un point.

On peut remarquer qu’une partie du plan est un voisinage d’un point lorsque ce point se trouve
á l’intérieur de cette partie. Autrement dit, un ensemble n’est pas un voisinage d’un point
lorsque le point ne se trouve pas dans cet ensemble ou bien lorsque le point se situe sur le bord
de l’ensemble considéré.

Définition 3.3.3. Soit f une fonction de deux variables x, y définie sur une partie D ⊂ R2 et
(x0 , y0 ) ∈ D.

1. f (x0 , y0 ) est un maximum global de f si :

f (x, y) ≤ f (x0 , y0 ), pour tout (x, y) ∈ D.

2. f (x0 , y0 ) est un maximum local de f s’il existe un voisinage V ⊂ D de (x0 , y0 ) tel que :

f (x, y) ≤ f (x0 , y0 ), pour tout (x, y) ∈ V.

3. f (x0 , y0 ) est un minimum global de f si :

f (x, y) ≥ f (x0 , y0 ), pour tout (x, y) ∈ D.

4. f (x0 , y0 ) est un minimum local de f s’il existe un voisinage V ⊂ D de (x0 , y0 ) tel que :

f (x, y) ≥ f (x0 , y0 ), pour tout (x, y) ∈ V.

Pour détecter les extremum locaux nous avons la propriété suivante :


Fonctions de plusieurs variables, Prof. Kumwimba Didier 54

Proposition 3.3.3. Si f possède un extremum relatif en (x0 , y0 ) alors :


∂f ∂f
— soit (x0 , y0 ) = 0 et (x0 , y0 ) = 0.
∂x ∂y
∂f ∂f
— soit l’une des dérivées partielles (x0 , y0 ) = 0 et (x0 , y0 ) = 0 n’existe pas.
∂x ∂y
Un point (x0 , y0 ) vérifiant l’une de ces conditions s’appelle un point critique.

Exercice 16.

1. Montrer que la fonction f (x, y) = x2 + y 2 a un minimum local en (0; 0).

2. Montrer que la fonction f (x, y) = x2 + y 2 a un minimum local en (0; 0).


p

Solution :
∂f ∂f
1. Nous avons (x, y) = 2x, (x, y) = 2y.
∂x ∂y
Nous avons 2x = 0 et 2y = 0 si et seulement si x = 0 et y = 0.
Donc, si f admet un extremum local alors celui-ci se trouve en (0; 0).
Nous avons f (0, 0) = 0 ≤ x2 + y2 = f (x, y), car un carré est positif.
On en déduit que (0; 0) est un minimum local (même global).
La figure suivante, voir Figure 3.6, donne la représentation graphique de f .

Figure 3.6 – Représentation graphique de f (x, y) = x2 + y 2 .

∂f ∂f
2. Nous avons (x, y) = √ 2x2 2 , (x, y) = √ 2y2 2 .
∂x 2 x +y ∂x 2 x +y
∂f ∂f
Nous avons (x, y) et (x, y) qui ne sont pas définies en (0, 0) (division par
∂x ∂y
zéro)..
De plus une fraction est nulle si et seulement si son numérateur est nul. Donc pour obtenir
∂f ∂f
(x, y) = 0 et (x, y) = 0 il faut avoir x = 0 et y = 0. Or cela nous donne la valeur
∂x ∂y
interdite obtenue précédemment.
Ainsi, si f admet un extremum local alors celui-ci se trouve en (0; 0). Nous avons f (0, 0) =
0≤ x2 + y 2 = f (x, y), car une racine carrée est positive. On en déduit que f (0; 0) est
p

un minimum local (même global).


Voici la représentation graphique de f :
Fonctions de plusieurs variables, Prof. Kumwimba Didier 55

Figure 3.7 – Représentation graphique de f (x, y) = x2 + y 2 .


p

Exercice 17. Soit f la fonction définie sur R par f (x, y) = x2 − y 2 .


Cette fonction admet-elle un extremum ?

Solution :
∂f ∂f
Nous avons (x, y) = 2x et (x, y) = −2y. Ces deux dérivées partielles sont définies sur R2 .
∂x ∂y
∂f ∂f
De plus, (x, y) = 0 lorsque x = 0 et (x, y) = 0 lorsque y = 0.
∂x ∂y
Ainsi, si nous avons un extremum alors celui-ci se trouve en (0; 0).
Or,
• f (0; 0) = 0 ≤ x2 = f (x, 0). Donc tous les points de coordonnées (x; 0) ont une image se
trouvant au dessus de f (0; 0).
• f (0; 0) = 0 ≥ −y2 = f (0, y). Donc tous les points de coordonnées (0; y) ont une image se
trouvant au dessus de f (0; 0).
Conclusion : La fonction f n’admet pas d’extremum.

Dans une telle situation, on dit que le point (0; 0; f (0, 0)) est un point selle. Cette dénomination
se comprend à l’aide de la représentation graphique de cette fonction.

Figure 3.8 – Représentation graphique de f (x, y) = x2 − y 2 .


p

∂f ∂f
Nous venons de voir que la condition (x0 , y0 ) = 0 et (x0 , y0 ) = 0 ne suffit pas à garantir
∂x ∂y
l’existence d’un extremum. Comme dans le cas des fonctions à une variable, nous pouvons
combler cette lacune en étudiant les dérivées secondes.
Fonctions de plusieurs variables, Prof. Kumwimba Didier 56

Théorème 3.3.1. Soit f une fonction de deux variables x, y définie sur une partie D ∈ R2 et
∂f ∂f
(x0 , y0 ) ∈ D vérifiant (x0 , y0 ) = 0 et (x0 , y0 ) = 0. On pose
∂x ∂y

!2
∂2f ∂2f ∂2f
h(x0 , y0 ) = (x 0 , y0 ) · (x0 , y0 ) − (x0 , y0 ) .
∂x2 ∂y 2 ∂x∂y

∂2f
1. si h(x0 , y0 ) > 0, et (x0 , y0 ) > 0 alors f (x0 , y0 ) est un minimum local.
∂x2
∂2f
2. si h(x0 , y0 ) > 0, et (x0 , y0 ) < 0 alors f (x0 , y0 ) est un maximum local.
∂x2
3. si h(x0 , y0 ) < 0 alors (x0 , y0 , f (x0 , y0 )) est un point selle, donc f (x0 , y0 ) n’est pas un
extremum.

Exemple 46. Trouver les extrema et les points selles de la fonction f (x, y) = xy − 41 x4 − 41 y 4 .

Solution :

Voici la représentation graphique de f .

Figure 3.9 – Représentation graphique de f (x, y) = xy − 14 x4 − 41 y 4 .

Tout d’abord recherchons les points critiques de f .


∂f ∂f
Nous avons (x, y) = y − x3 et (x, y) = x − y 3 .
∂x ∂y
Ces deux fonctions sont définies dans R2 . Nous cherchons alors à résoudre :

 y − x3 = 0

 x − y 3 = 0.

  
 y − x3 = 0
  y = x3
  y = x3

Cela donne : ⇒ ⇒
 x − y3 = 0
  x = (x3 )3
  x = x9 − x = x(x8 − 1) = 0.

La dernière équation nous donne comme valeur possible pour x, x = 0 et les racines huitièmes de
l’unité. Or nous ne cherchons que des racines réelles donc les valeurs possibles de x sont x = 0,
x = 1 et x = −1. Cela donne comme solutions réelles du système (0; 0), (1; 1) et (−1; −1).
Fonctions de plusieurs variables, Prof. Kumwimba Didier 57

D’autre part, nous avons :

∂2f ∂f ∂f
2
(x, y) = −3x2 2
(x, y) = −3y 2 (x, y) = 1.
∂x ∂y ∂x∂y

On obtient alors :
∂2f
• En (−1; −1), nous avons h(−1; −1) = (−3).(−3) − 1 = 8 > 0 et (−1, −1) = −3 < 0,
∂x2
donc f (−1; −1) est un maximum local.
• En (0; 0), nous avons h(0; 0) = 0 − 1 = −1 < 0, donc (0; 0; f (0; 0)) est un point selle.
∂2f
• En (1; 1), nous avons h(1; 1) = (−3).(−3) − 1 = 8 > 0 et (−1, −1) = −3 < 0, donc
∂x2
f (−1; −1) est un maximum local.
Sujet de méditation :
Soit (X; Y ) une série statistique de dimension 2. On note (xi ; yi ) les valeurs prises par cette
série. On considère alors la fonction suivante :

f : R2 −→ R
n
(a, b) 7−→ (yi − (axi + b))2
X

i=1

A l’aide d’une étude de f , pouvez vous retrouver la pente et l’ordonnée à l’origine de la droite
des moindres carrés.
La droite des moindres carrés est la droite dont le carré des écarts verticaux entre les points
(xi ; yi ) et celle-ci est minimal.

3.4 Différentiabilité

Définition 3.4.1. Soit


f : R2 → R,

(x, y) 7→ f (x, y),

une fonction de deux variables x, y :


On dit que f est différentiable au point (a; b) ∈ R2 , si il existe deux constantes réelles α, λ telles
que :
f (a + h1 , b + h2 ) − f (a, b) = αh1 + λh2 + k(h1 , h2 )k ∈ (h1 , h2 ),

avec lim (h1 , h2 ) = 0.


k(h1 ,h2 )k→0

Exemple 47. Soit


f : R2 → R,

(x, y) 7→ f (x, y) = x4 + 3x2 y,


Fonctions de plusieurs variables, Prof. Kumwimba Didier 58

une fonction de deux variables x, y :


Plaçons nous au point (1,-1) :

f (1 + h1 , −1 + h2 ) − f (1, −1) = (1 + h1 )4 + 3 (1 + h1 )2 (−1 + h2 ) − (−2)


 
= −2h1 + 3h2 + 6h1 h2 + 3h21 + 4h31 + h41 + 3h21 h2

= −2h1 + 3h2 + k(h1 , h2 )k  (h1 , h2 )

6h1 h2 + 3h21 + h41 + 3h21 h2


On a : lim  (h1 , h2 ) = 0 où  (h1 , h2 ) =
k(h1 , h2 )k
Donc : f est différentiable au point (1,-1) et sa différentielle est l’application linéaire :

df (1, −1) : (h1 , h2 ) → −2h1 + 3h2

On remarque que :

∂f ∂f
(x, y) = 4x3 + 6xy, (1, −1) = −2
∂x ∂x
∂f ∂f
(x, y) = 3x2 , (1, −1) = 3
∂y ∂y

ce qui correspond aux coefficients trouvés précédemment.

Remarque 12. On note la différentielle de f de la manière suivante :

∂f ∂f
df : (h1 , h2 ) → h1 + h2
∂x ∂y

On note aussi plus simplement :


∂f ∂f
df = dx + dy.
∂x ∂y

3.5 Exercices sur les fonctions de plusieurs variables

Exemple 48.
∂2f ∂2f
1. Peut on remplacer dans le théorème du cours la condition ∂x2
> 0 par ∂y 2
> 0?
∂2f ∂2f
2. Peut on remplacer dans le théorème du cours la condition ∂x2
< 0 par ∂y 2
< 0?

Exercice 18. Déterminer les extrema locaux des fonctions suivantes ainsi que les points selles :

1. f (x, y) = 2x2 + 2xy + y 2 + 2x − 3

2. f (x, y) = −5x2 + 4xy − y 2 + 16x + 10

3. f (x, y) = x2 − y 2 + 4x − 4y − 8

4. f (x, y) = y 2 − 6y + 13 x3 − 29 x2 + 20x
Fonctions de plusieurs variables, Prof. Kumwimba Didier 59

2 −y 2
5. f (x, y) = x · e−x
1/3
6. f (x, y) = x2 + y 2 +1

7. f (x, y) = x2 + y 4

Exercice 19. En étudiant les extrema, associer à chaque figure la formule correspondante :
2 −y 2
1. f1 (x, y) = 3.e−x

2. f2 (x, y) = x + y + 2xy − x2 − y 2

3. f3 (x, y) = 4exy

Exercice 20. Une boite en carton rectangulaire (plus rigoureusement parallélépipédique) ouverte
sur le dessus a un volume de 32 cm3 . Quelles doivent être ses dimensions pour que surface totale
soit minimale ?
(Autrement dit, quelles doivent être les dimensions pour obtenir une boite de 32cm3 en utilisant
le moins de carton possible ?)

Exercice 21. Afin de traiter une infection bactérienne, l’utilisation conjointe de deux composés
chimiques est utilisée. Des études ont montré qu’en laboratoire la durée de l’infection pouvait
être modélise par
D(x, y) = x2 + 2y 2 − 18x − 24y + 2xy + 120

où x est le dosage en mg du premier composé et y le dosage en mg du second.


Comment minimiser la durée de l’infection ?

Exercice 22. Une entreprise de construction utilise les matières premières m1 et m2 dans le
processus de fabrication d’un de ses produits. On note x la quantité de matière première m1
Fonctions de plusieurs variables, Prof. Kumwimba Didier 60

utilisée (en milliers de kg) et y la quantité de matière première ma utilisée m1 utilisée en


milliers de kg ) pour ce produit.La quantité de produit fabriquée (en milliers de kg) en fonction
des quantités de matières premières utilisées a l’expression suivante :

q(x, y) = 20x − x2 + 16y − y 2 + 300.

Le produit se vend 10 euros le kilogramme et l’entreprise vend toute sa production. Les matières
premières m1 et m2 coûtent respectivement 40 euros et 60 euros le kilogramme.
1. Déterminer la fonction f (x, y) correspondant au bénéfice réalisé par l’entreprise
2. Calculer les quantités de matières premières qui maximisent le bénéfice réalisé par l’entreprise.

Exercice 23. A quelle condition sur α et β la fonction f (x, y) = αx2 + βy 2 admet elle un
maximum local ?

Exercice 24. Une idée de la preuve


L’objectif de cet exercice est de donner une idée de la preuve du théorème du cours. Nous allons
étudier la fonction f (x, y) = ax2 + 2bxy + cy 2 , où a, b, c sont des nombres réels.
∂f ∂f
1. Calculer , et en déduire que (0; 0) est le seul point critique de la fonction f lorsque
! ∂x ∂y
b2
c− 6= 0.
a
!
b2
Dans la suite nous supposerons que a 6= 0 et c − 6= 0
a
!
b 2 b2
 
2. Montrer que f (x, y) = a x + y + c − y 2 3. Sous quelles conditions sur a, b, c a-t-on
a a
un minimum local pour f ?
∂2f ∂2f ∂2f
4. Calculer , ,
∂x2 ∂y 2 ∂x∂y
5. Retrouver le théorème du cours dans le cas d’un minimum local. (Vous devrez montrer en
  
b2
particulier que 4a. c− a = h.
6. Même chose avec le maximum local.
7. Que signifie h < 0 pour la fonction f ?

Exercice 25. Droite des moindres carrées


L’objectif de cet exercice est de donner une méthode permettant d’obtenir l’´équation de la droite
des moindres carrées.
1. On considère trois points dans le plan. Les coordonnées de ces points sont (1; 0), (4; 2) et (5; 3).
Placer ces points dans un repére et tracer la droite passant le plus prés de ceux-ci, puis donner
l’équation de la droite obtenue.
2. L’objectif de ce qui suit est de donner l’équation de la droite passant le plus prés des points
Fonctions de plusieurs variables, Prof. Kumwimba Didier 61

précédents de la manière suivante : nous allons minimiser la somme des carrés des écarts verti-
caux entre les points et la droite. La droite a pour équation y = ax + b, nous cherchons donc a
et b.
(a) Montrer que l’écart vertical entre le point de coordonnées (4; 2) et la droite d’équation
y = ax + b est donné par : a × 4 + b − 2.
(b) Montrer que nous voulons minimiser :

f (a, b) = (a + b)2 + (4a + b − 2)2 + (5a + b − 3)2

(c) Trouver le point critique de cette fonction et montrer que c’est un minimum.
En déduire l’équation de ”la droite des moindres carrées” pour les points (1; 0), (4; 2) et (5; 3).
Comparer avec votre résultat obtenu graphiquement.

Exercice 26. Soient les fonctions suivantes :

f : R2 → R,
x2 + y
(x, y) 7→ f (x, y) = .
x2 + y 2 − 1

g : R2 → R,
x2 + y 2
(x, y) 7→ g(x, y) = .
x

h : R2 → R,
sin x − sin y
(x, y) 7→ h(x, y) = .
x−y
1) Déterminer l’ensemble de définition de chacune des fonctions f ; g et h.

2) Calculer les dérivées partielles de chacune des fonctions f ; g et h.

3) Calculer la différentielle de chacune des fonctions sur le domaine de définition f ; g et h.

Exercice 27. Soit la fonction f définie comme suit :

f : R3 → R,
z−x
(x, y, z) 7→ f (x, y, z) =
y−x

1) Déterminer Df l’ensemble de définition de f et le représenter dans un repère orthonormé.

2) Calculer les dérivées partielle de cette fonction.

3) Calculer la différentielle de f en (x, y, z).


Fonctions de plusieurs variables, Prof. Kumwimba Didier 62

Exercice 28. On considère la fonction f définie par :

 2
x − y2

si (x, y) 6= (0, 0),
x2 + y 2

f (x, y) =
0 si (x, y) = (0, 0).

1) Montrer que f est continue sur R2 .

2) Calculer les dérivées partielles de la fonction f en (0, 0).


Chapitre 4

Intégrales multiples

4.1 Intégrales doubles

Dans ce chapitre, on donnera uniquement quelques éléments relatifs aux calculs d’intégrales
double et triple.

Théorème 4.1.1 (Théorème de Fubini).


Soient h et k deux fonctions continues sur l’intervalle [a; b] ; telle que ∀x ∈ [a, b] : h(x) ≤ k(x).
Soit Ω le domaine de R2 défini par Ω = (x, y) ∈ R2 /a ≤ x ≤ b et h(x) ≤ y ≤ k(x)}. Si


f : Ω → R,

(x, y) 7→ f (x, y),

est une fonction continue, alors f est intégrable sur Ω et on a

ZZ Z b Z k(x) !
f (x, y)dxdy = f (x, y)dy dx,
Ω a h(x)

ce théorème définit l’intégrale double à l’aide de deux intégrales simples.


ZZ
Remarque 13. Si f (x; y) = 1, l’intégrale double dxdy est l’aire de Ω.

Exemple 49. Soient


f : R2 → R

(x, y) 7→ f (x, y) = x2 + xy + y 2 + 2,

une fonction et Ω = (x, y) ∈ R2 /1 ≤ x ≤ 2 et 0 ≤ y ≤ 3} un rectangle.




On va commencer par intégrer cette fonction par rapport à y, puis continuons le calcul en inté-

63
Intégrales multiples, Prof. Kumwimba Didier 64

grant par rapport à x, on obtient :


ZZ Z 2 Z 3   
f (x, y)dxdy = x + xy + y + 2 dy dx
2 2
Ω 1 0
1 1
Z 2  3 !
= x y + xy 2 + y 3 + 2y
2
dx
1 2 3 0
9
Z 2 
= 3x + x + 15 dx
2
1 2
9 2
 2
= x + x + 15x
3
4 1
115
=
4

Ou bien on va commencer par intégrer cette fonction par rapport à x, puis continuons le calcul
en intégrant par rapport à y, on obtient aussi :
ZZ Z 3 Z 2   
f (x, y)dxdy = x + xy + y + 2 dx dy
2 2
Ω 0 1
1 3 1 2
Z 3  2 !
= x + x y + xy 2 + 2x dy
0 3 2 1
3 13
Z 3 
= y+y + dy 2
0 2 3
3 1 13 3
 
= y2 + y3 + y
4 3 3 0
115
=
4

4.2 Changement de variables

Proposition 4.2.1. Soient


f : Ω ⊂ V → R,

(x, y) 7→ f (x, y),

une fonction continue sur un compact inclus dans un ouvert V de R2 et soient D un compact
inclus dans un ouvert U de R2 et Ψ : U → V est une application bijective et de classe C 1 telle
que Ψ(D) = Ω.
On note :
(u, v) → Ψ(u, v) = (x(u, v), y(u, v))

le changement de variables.
D(x,y)
Soit J(u, v) = D(u,v) le jacobien de Ψ en un point quelconque de U.
Alors on a l’égalité :

ZZ ZZ
f (x, y)dxdy = f (x(u, v), y(u, v))|J(u, v)|dudv,
Ω D
Intégrales multiples, Prof. Kumwimba Didier 65

Passage en coordonnées polaires :


x = ρ cos θ et y = ρ sin θ
La formule s’écrit :
ZZ ZZ
f (x, y)dxdy = f (ρ cos θ, ρ sin θ)ρdρdθ
Ω D

4.3 Intégrales triples

Théorème 4.3.1 (Théorème de Fubini).


Soient D un compact de R2 et h,k deux applications continues de D dans R. et

Ω = {(x, y, z) ∈ R3 |(x, y) ∈ D, h(x, y) ≤ z ≤ k(x, y)},

un compact de R3 , et soit
f : Ω ⊂ R3 → R

(x, y, z) 7→ f (x, y, z)

Alors on a : !
ZZ ZZ Z k(x,y)
f (x, y, z)dxdydz = f (x, y, z)dz dxdy.
Ω D h(x,y)

Remarque 14 (cas particulier). Si Ω est défini par :

Ω = {(x, y, z) ∈ R3 |a ≤ x ≤ b, c ≤ y ≤ d, n ≤ z ≤ m},

alors on a : ! !
ZZZ Z m Z d Z b
f (x, y, z)dxdydz = f (x, y, z)dx dy dz.
Ω n c a

Exemple 50. Soient


f : R3 → R,

(x, y, z) 7→ f (x, y, z) = x2 + yz,

une fonction et
Ω = {(x, y, z) ∈ R3 |x ≥ 0, y ≥ 0 et x + y + 2y ≤ 1}.
ZZZ
Calculer f (x, y, z)dxdydz sur le domaine Ω.

Intégrales multiples, Prof. Kumwimba Didier 66

On a :

ZZZ Z 1 Z 1−2z Z 1−x−2z    


2
f (x, y, z)dxdydz = x2 + yz dy dx dz
D 0 0 0
1
3 1
Z Z 1−2z    
  
2
= −x3 + 1 − z x2 + 2z 2 − z x + z(1 − 2z)2 dx dz
0 0 2 2
1
1 2 1
Z  
2
= z2 − z − z2 + dz
0 2 3 12
1
1 1 1 1 1

2
= − z4 + z3 − z2 + z =
6 3 4 12 0 96

4.3.1 Changement de variables

Proposition 4.3.1. Soient


f : Ω ⊂ V → R,

(x, y, z) 7→ f (x, y, z),

une fonction continue sur un compact inclus dans un ouvert V de R3 et soient D un compact
inclus dans un ouvert U de R3 et Ψ : U → V est une application bijective et de classe C 1 telle
que Ψ(D) = Ω. On note :

(u, v, w) → Ψ(u, v, w) = (x(u, v, w), y(u, v, w), z(u, v, w)),

le changement de variables.
D(x,y,z)
Soit J(u, v, w) = D(u,v,w) le jacobien de Ψ en un point quelconque de U.
Alors on a :

ZZZ ZZZ
f (x, y, z)dxdydz = f (x(u, v, w), y(u, v, w), z(u, v, w))|J(u, v, w)|dudvdw.
Ω D

Passage en coordonnées cylindriques :


x = ρ cos θ et y = ρ sin θ, z = z.
La formule s’écrit :

ZZZ ZZZ
f (x, y, z)dxdydz = f (ρ cos θ, ρ sin θ, z)ρdρdθdz.
Ω D

Passage en coordonnées sphériques :


x = ρ cos θ sin ϕ et y = ρ sin θ sin ϕ, z = ρ cos ϕ.
Intégrales multiples, Prof. Kumwimba Didier 67

La formule s’écrit :

ZZZ ZZZ
f (x, y, z)dxdydz = g(ρ, θ, ϕ)ρ2 sin ϕdρdθdϕ,
Ω D

où g(ρ, θ, ϕ) = f (x, y, z)

4.4 Exercices sur les intégrales multiples


ZZ
Exercice 29. Calculer I = f (x, y)dxdy
D
où D est le rectangle de sommets O, A(π, 0), B(0, 1), C(π, 1) et

f (x, y) = 2y sin x.

ZZ
Exercice 30. Calculer I = f (x, y)dxdy où D = {(x, y)||x| ≤ a, |y| ≤ b}, et
D

f (x, y) = (x + y)ex−y .

ZZ
Exercice 31. Calculer I = f (x, y)dxdy
D
où D est le triangle de sommets O, A(2, 0), B(0, 2) et

f (x, y) = xex sin y.

ZZ
Exercice 32. Calculer I = f (x, y)dxdy
D
où D est le carré de sommets O, A(π, 0), B(0, π), C(π, π) et

f (x, y) = (x + y) sin x sin y.

ZZ
Exercice 33. Calculer I = f (x, y)dxdy
D
où D est le triangle de sommets O, A(1, 0), B(0, 1) et

f (x, y) = ln(x + y + 1).

ZZ
Exercice 34. Calculer I = f (x, y)dxdy
D
où D est le trapèze limité par par les droites d’équation y = 0, y = 1, y = 2 − x
et y = 1 + x2 , et
f (x, y) = xy.
Intégrales multiples, Prof. Kumwimba Didier 68

ZZ
Exercice 35. Calculer I = f (x, y)dxdy
D
où D est l’ensemble des points du plan limité par les courbes d’équation

1
y= et y = −4x + 5,
x

et
f (x, y) = x2 y.
ZZ
Exercice 36. Calculer I = f (x, y)dxdy où D = {(x, y)|x ≥ 1, y ≥ 1, x + y ≤ 3}, et
D

f (x, y) = (x + y)−n (n ∈ Z).

ZZ
y2
n o
Exercice 37. Calculer I = f (x, y)dxdy où D = (x, y) | 0 ≤ x ≤ 1 − 4 , et
D

f (x, y) = x2 + y 2 .

ZZ
Exercice 38. Calculer I = f (x, y)dxdy
D
où D est le triangle de sommets O, A(1, 1), B(2, −1) et

f (x, y) = (x + 2y)2 .

ZZ
Exercice 39. Calculer I = f (x, y)dxdy où D = [0, a] × [0, b] (a > b), et
D

f (x, y) = |x + y|.

ZZ
Exercice 40. Calculer I = f (x, y)dxdy
D √
où D est l’ensemble des points du disque de centre O et de rayon 1 tels que x + 3y ≤ 1 et

f (x, y) = xy.

ZZ
Exercice 41. Calculer I = f (x, y)dxdy
D
où D est le triangle de sommets A(1, 0), B(0, 1), C(0, −1) et

f (x, y) = x2 y 2 .

ZZ
Exercice 42. Calculer I = f (x, y)dxdy où D = (x, y)|x + y ≤ 1, x2 + y 2 ≤ 1 , et

D

f (x, y) = xy 2 .
Intégrales multiples, Prof. Kumwimba Didier 69

ZZ
Exercice 43. Calculer I = f (x, y)dxdy
D
où D est le domaine limité par les paraboles d’équation

y 2 = 2px et x2 = 2py,

et
f (x, y) = x2 + y 2 .
ZZ
Exercice 44. Calculer I = f (x, y)dxdy où D = (x, y)|x ≥ 0, y ≥ 0, x2 + y 2 ≤ 1 , et

D

q
f (x, y) = x y 2 2
1 − x3 − y 3 .

ZZ
Exercice 45. Calculer I = f (x, y)dxdy
où D est le domaine limité par les paraboles d’équation

y 2 = 2px et x2 = 2py

et
f (x, y) = x2 + y 2
ZZ
Exercice 46. Calculer I = f (x, y)dxdy où D = f (x, y)|x ≥ 0, y ≥ 0, x3 + y 3 ≤ 1 , et

D

q
f (x, y) = x2 y 2 1 − x3 − y 3

ZZ
Exercice 47. Calculer I = f (x, y)dxdy où D = (x, y)||x| ≤ 1, 0 ≤ y ≤ 1 − x2 , et

D

f (x, y) = x2 y

ZZ
Exercice 48. Calculer I = f (x, y)dxdy où D est le cercle de centre (−1, 0) et de rayon 1,
D
et
f (x, y) = x
ZZZ
Exercice 49. Calculer I = f (x, y, z)dxdydz
D
où D est le domaine limité par les les plans d’équation x = 0, y = 0, z = 0, x + y + z = 1 et

f (x, y, z) = (x + y + z)2 .

ZZZ
Exercice 50. Calculer I = f (x, y, z)dxdydz où D = (x, y, z)|0 ≤ z ≤ x2 + y 2 , 0 ≤ y ≤ x ≤ 1 ,

D
Intégrales multiples, Prof. Kumwimba Didier 70

et
f (x, y, z) = x + y + z.
ZZZ
Exercice 51. Calculer I = f (x, y, z)dxdydz où D = (x, y, z)|0 ≤ y ≤ 1 − x2 , |x + y + z| ≤ 1 ,

D
et
f (x, y, z) = x2 y.

Exercice 52. Soit D une partie du demi-plan xOy d’ordonnées positives, d’aire A(D) et de
centre de gravité G, et soit

D = {(x, y, z)|0 ≤ z ≤ λy + µ, (x, y) ∈ D}

(cylindre tronqué), où λ et µ sont des nombres positifs. Montrer que

V(D) = (λyG + µ)A(D).

Application : D est limité par l’ellipse d’équation

x2 (y − c)2
+ =1
a2 b2

où c > b > 0 et a > 0.


ZZZ
Exercice 53. Calculer I = f (x, y, z)dxdydz
D

D = {(x, y, z)|x ≥ 0, y ≥ ‘, z ≥ 2y} ,

et
1
f (x, y, z) = .
(x + y + z)4
ZZZ
Exercice 54. Calculer I = f (x, y)dxdydz où D = (x, y, z)|z ≥ 0, x2 + y 2 + z 2 ≤ 1 , et

D

 
f (x, y, z) = z cos x2 + y 2 .

ZZZ
Exercice 55. Calculer I = f (x, y)dxdydz
où D est le tore engendré en faisant tourner autour de Oz, le disque limité par le cercle d’équation
(x − a)2 + z 2 = R2 (0 < R ≤ a), et

f (x, y, z) = x2 + y 2
Intégrales multiples, Prof. Kumwimba Didier 71

ZZZ
Exercice 56. Calculer le volume V = dxdydz de la partie de la sphère de centre O et de
rayon R,comprise entre les plans d’équation z = h1 et z = h2 (R ≥ h1 > h2 ≥ −R)
ZZZ
Exercice 57. Calculer le volume V = dxdydz de la partie limitée par le cylindre d’équation
x2 + y 2 = a2 et l’hyperboloïde d’équation x2 + y 2 − z 2 = −a2 (a > 0)
ZZZ
Exercice 58. Calculer le volume V = dxdydz du domaine D limité par le cône de révo-
D
lution d’équation
x2 + y 2 z2
=
a2 c2

I’hyperboloïde d’équation
x2 + y 2 z 2
− 2 = −1
a2 c

et le plan d’équation z = h où h > c > 0 et a > 0.


ZZZ
Exercice 59. Calculer le volume V = dxdydz de la partie limitée par la sphère de centre
O et de rayon 1 et le cylindre d’équation x2 + y 2 − y = 0 (Fenêtre de Viviani).
ZZZ
Exercice 60. Calculer I = f (x, y)dxdydz où D = (x, y, z)|0 < z ≤ b, 0 < x2 + y 2 ≤ 2ax ,

D
où a > 0, et
z
f (x, y, z) = p
x2 + y2
ZZZ
Exercice 61. Calculer I = f (x, y, z)dxdydz où D est la sphère de centre O et de rayon
D
R, et
f (x, y, z) = x2 + y 2 + z 2
ZZZ
Exercice 62. Calculer I = f (x, y, z)dxdydz où D est la sphère de centre O et de rayon
D
R, et
f (x, y, z) = (ax + by + cz)2

Exercice 63. Calculer I = f (x, y, z)dxdydz où D = (x, y, z)|z > 0, x2 + y 2 + z 2 < R2


RRR 
D

où R > 0, et
z
f (x, y, z) = p
x2 + y2
ZZZ
Exercice 64. Calculer I = f (x, y, z)dxdydz où D est le domaine intérieur à la sphère de
D
centre O et de rayon 1, et extérieur au cône de révolution d’axe Oz et de demi-angle au sommet
π/3, et
x2 + y 2
f (x, y, z) =
x2 + y 2 + z 2

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