Manuel His To Rique 02 Grue

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aBiMcigraptiique,

Jx&matrorôeïfftuTté
MANUEL
HISTORIQUE ET BIBLIOGRAPHIQUE
DE

L’AMATEUR DE RELIURES
CETTE SECONDE PARTIE A ÉTÉ TIRÉE A SEPT CENTS EXEMPLAIRES
TOUS NUMÉROTÉS

j£aumr :

N os
i à 5o. — Cinquante exemplaires sur papier du Japon
des Manufactures Impériales.

N ÜS
5 1 à ioo .
— Cinquante exemplaires sur beau papier des Vosges
à la forme.

Nos
ioi à y oo. — Six cents exemplaires sur beau papier Vélin de Rives
fabriqué spécialement pour cet ouvrage.

N- 523
RICHESSE

CONCILIEE AVEC
LE LONHEUR ET LA
TRANQUILLITE DES
ïàL Peuples. ujÊ

Reliure en Porcelaine de Sèvres


Aux Armes de Louis xvi

Paris. — lmp. R. Engelmann.


MANUEL
HISTORIQUE ET ‘BIBLIOGRAPHIQUE
DE

L'AMATEUR DE RELIURES
Léon GRUEL, Relieur

DEUXIÈME PARTIE

PARIS
Léon GRUEL Henri LECLERC
418, rue Saint-Honoré 219, rue Saint-Honoré
MDCCCCV
PRÉFACE

'accueil fait à mon premier travail Manuel historique et


bibliographique de l’amateur de reliures, paru en 188 7, m’au-
torise à mettre au jour une nouvelle série de documents inté-

ressants, recueillis depuis celle époque.


,

C'est donc une suite ,


un complément que je présente aux
chercheurs et aux curieux.
Le plan que j'avais adopté n'a pas varié ; et c'est encore en suivant l'ordre
alphabétique que les amateurs pourront connaître ce que j'ai pu découvrir
,

sur certains artisans.


Il ne m'est pas permis de dire qu’il n'y a plus rien à trouver maintenant;
car, en matière de recherches historiques y a toujours du nouveau : et la
,
il

voie reste constamment ouverte aux travailleurs ; mais, je mets au jour beau -

coup de documents encore inédits, et d'une authenticité indiscutable.


Pour les relieurs du moyen âge, qui ont produit ces estampages à froid
d'un si grand caractère, j'ai beaucoup glané dans /' inventaire historique
et archéologique de Gand; quant aux reliures fabriquées dans des couvents
ou dans des abbayes, j'aurais pu les classer sous l' appellation générale de
Reliures monastiques, mais j'ai pensé, chaque fois qu’il m’a été possible de
découvrir des noms de praticiens (ce qu'on rencontre rarement à cette époque),
ou bien des détails curieux sur le monastère où le travail avait été exécuté,
que je devais faire profiter mes découvertes.
le lecteur de

Je dois aussi beaucoup à l'ouvrage si sérieusement documenté de M. Ph. Re-


i
2

nouard. J'y ai trouvé quantité de noms, qui fournissent un complément


précieux à mon travail. J'ai pu constater, grâce à lui, que la plupart des
libraires étaient en même temps relieurs, tandis que c'est à peine s'il se trouve
mentionné un seul imprimeur [non libraire), qui se soit adjoint un atelier de
reliure.
La Bibliographie Lyonnaise de Baudrier ma aussi procuré beaucoup de
renseignements utiles et inédits.

Je donne plusieurs tableaux de corporation, des listes de Confréries et

d' associations religieuses du xvm e


siècle : mais la plupart des noms de relieurs
que ces livres contiennent ne m'ont pas semblé mériter une mention spéciale.
Enfin, je fais précéder ce supplément au Manuel d'une étude sur les

reliures de forme bizarre et irrégulière.

L. G.
RELIURES DE FORME BIZARRE
ET IRRÉGULIÈRE
RELIURES DE FORME BIZARRE

ET IRRÉGULIÈRE

e tout temps, il s’est trouvé des esprits rêveurs et inventifs,


qui ont cherché à produire, aussi bien en reliure que dans
d’autres industries, des objets pouvant frapper le regard par
leur originalité, et attirer l’attention sur ceux qui en étaient les

auteurs.

J’ai rencontré dans cet ordre d’idées, à différentes époques,

des reliures auxquelles je donnerai le nom de Reliures de forme bizarre, parce


qu’elles constituent de véritables objets de curiosité, sans rapport avec les cou-

tumes et les habitudes du temps où elles ont paru. Elles pouvaient alors sembler
étranges, puisque le plus souvent elles ne se recommandent ni par l’utilité, ni

par le bon goût. Celui qui les a créées ne faisait qu’obéir aux caprices de son

imagination.
Une considération importante milite en leur faveur, c’est qu’elles ne se sont
jamais écartées des règles fondamentales du métier. Si leur aspect était criti-
6

quable, le fond ne manquait pas; car elles étaient établies avec toute la con-

science qu’un ouvrier capable peut apporter dans son travail.


On pourrait établir dans cette étude trois catégories :

i° Les reliures exécutées pour l’usage et la commodité de la personne à


laquelle elles étaient destinées ;
il en existe fort peu.

2° Celles qui s’inspirent plus spécialement d’une idée, comme la reliure en

forme de fleur de lys, qui était destinée à l’usage du roi de France; celle que

nous donnons en forme de triangle, qui est l’emblème de la Franc-Maçonnerie;

ou bien encore celle en forme de cœur, qui peut représenter l’hommage d’un
gentilhomme à son amie. Elles constituent toutes les trois la seule catégorie

curieuse.
3° Celles qui restent simplement bizarres et qui n’offrent que très peu
d’intérêt.

Il nous est passé sous les yeux un certain nombre de ces objets; et nous
adopterons, pour les détailler, l’ordre chronologique.
Un des plus anciens que nous connaissions est un petit calendrier de marin,
e
manuscrit en latin, sur vélin du xrv siècle. Lorsque toutes ses feuilles étaient

pliées, ainsi qu’on peut s’en rendre compte dans la planche A, il était porté

suspendu à la ceinture, attaché par une chaîne ou une lanière à la partie en cuir
qui retient tous les feuillets et sert de véritable dos à ce volume.
La reproduction est la grandeur exacte de l’original (*); il est couvert en

peau de mouton parcheminée brune. On peut juger du service qu’il a fait, par
l’usure de la couverture et la détérioration des coins des premiers feuillets.

Il fait partie de la collection de la Bibliothèque Nationale au département des


Manuscrits (*).

Le fac-similé A" représente dépliée la page de décembre de ce manuscrit.


Ce genre d’assemblage et de pliage des feuillets nous met par exception en
face d’une idée pratique. Puisqu’il s’agissait de renfermer, dans un très petit

i. Bibi. Nat., Nouv. acq.. Latin n“375 (réserve).


CALENDRIER DU MARIN
(RELIURE DU XIV? SIECLE)
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ÜCÜ03. 8c Imp.E.ChaOTcyre

CALENDRIER DU MARIN (TEXTE)


<XTV E SIECLE)
MANUSCRIT FLAMAND
(XVe SIÈCLE)
volume, un texte indispensable au marin, lui donnant en détail la division du
temps, les mouvements de la lune, du soleil, etc., il fallait qu’il fût le moins
encombrant possible.
La planche B nous montre le fac-similé d’une reliure de forme presque ronde.

Le dos est resté forcément droit pour permettre la couture des feuillets; mais
on n’a pris que le strict nécessaire pour que la solidité fût suffisante.

Cette reliure, à deux nerfs seulement, est couverte en peau de mouton parche-
minée, décorée de doubles filets à froid, formant quatre rectangles assemblés et

traversés chacun par de mêmes filets, en forme de croix de Saint-André. Elle


e
recouvre un très précieux manuscrit (‘) sur vélin, du commencement du xiv siècle,

que l’on croit être un livre d’heures composé pour une religieuse allemande. Le
calendrier porte à chaque mois les signes du Zodiaque et le texte est enrichi de
très jolies lettres capitales ornées.

Dans le cas présent, pourquoi cette forme ronde, si peu pratique, qui ne
pouvait se tenir droite sur les rayons d’une bibliothèque, dont le dos trop exigu
diminuait la solidité et devait amener une prompte détérioration? On peut faire

remonter ce manuscrit, et la reliure elle-même, aux environs de 1420.


Nous ne quitterons pas cette étrange invention, sans mentionner le spécimen
que reproduit la planche C; cette reliure, de forme analogue à la précédente,
e
recouvre un petit manuscrit flamand, livre d’heures du xv siècle; la rondeur
en est moins complète, car on a pris pour le dos plus de longueur.
Les marges intérieures, épousant la forme du livre, sont ornées de fleurs,

de rinceaux, d’animaux avec miniatures. La reliure en maroquin brun est

décorée d’un semis de fleurs de lys en or, dans des compartiments losangés
de même.
Voici maintenant un spécimen de livre en forme de cœur. C’est un recueil

de chansons notées, italiennes et françaises, qui figurait, sous le n° 900, dans la

dernière vente du baron Jérôme Pichon, i


re
partie, au mois de mai 1897.

1. Bibl. Nat., Latin, io52 ô, Exp. Gall. Mazarine.


8 —
La reliure en velours rouge ne nous offrant malheureusement aucun intérêt,
afin qu’on se rende un compte exact des contours de ce volume, nous le repro-

duisons ouvert ainsi que nous le montre la planche D.


C’est un manuscrit précieux sur vélin de la fin du xv e
siècle. Chaque page est

ornée de lettres, d’arabesques et de petites miniatures. Deux grandes compo-


sitions, dont une figure à la planche ci-jointe, enrichissent ce livre de romances
notées.

Au recto du quatrième feuillet, la miniature représente une femme vêtue


d’une robe noire, dont le bas est garni de rouge, et qui se promène dans un
jardin. Elle est percée d’une flèche, que vient de lui décocher un petit Amour
placé dans le ciel; dans le haut, à gauche, une autre femme, appuyée sur une
épée, se regarde dans un miroir. Au-dessous de cette femme sont les armoiries
d’un évêque italien. La seconde grande miniature, celle que nous donnons ici,

nous montre un seigneur vêtu de rouge et une dame vêtue de noir, qui se pro-

mènent en se donnant le bras.

On voit, par cette description, que la reliure en forme de cœur correspondait


à une idée déterminée, et que le tout constituait le présent d’un amoureux. Il est

bien regrettable que, sur un tel livre, il ne se soit pas trouvé une reliure plus en
rapport avec la valeur du texte.
La reliure reproduite ici (pl. E ),
quoique n’ayant rien d’irrégulier, est d’une
facture et d’une nuscrit du Co-
ornementation ran, quipeut re-

assez intéres- monter à i 520 .

santes, pour La décora-


figurer dans tion, sur veau
cette étude. brun, est com-
Son format est posée d’un petit
oblong. Elle re- dessin courant
couvre un ma- formant bor-
dure, exécuté en or. Le centre est en creux, avec des ornements en relief, sur
SIECLE

e
XV

DU

MANUSCRIT
I
BREVIAIRE ITALIEN, MANUSCRIT
e
(XIII SIECLE)
—9—
fond or. L’intérieur est doublé de gardes en maroquin brun très poli, sans aucuns
filets ni fers(').

La planche En nous montre une autre reliure, de forme oblongue, en veau


estampé à froid, à l’aide d’une plaque répétée deux fois, accompagnée d’une bande
sur laquelle on lit le mot Gruenendale. La reliure tourne autour du livre et vient

se rabattre en portefeuille sur le second côté, dont elle couvre plus d’un tiers.

L’intérieur est un manuscrit : Recueil à l’usage des prédicateurs, écrit sur


vélin, en caractères gothiques. 11 contient des extraits de saint Bernard, de saint
Grégoire, de saint Jérome, etc., etc. 11 fait partie du fonds de la bibliothèque
de l’Arsenal (4 5 T. L, n°
, 1 182 du catalogue Martin).
La planche F nous fait voir une reliure qui a quelque analogie avec le petit

Calendrier de marin, que nous avons signalé plus haut.


Le principe de fabrication et aussi l’idée pratique sont les mêmes, avec ces
différences que l’appareil qui assemble et retient les feuilles est une armature en
métal et non en cuir; et pour se servir de ce volume, on n’est pas obligé d’en
déplier les feuillets. Ceux qui l’ont ainsi habillé ne se sont pas mis en frais d’ima-
gination, au point de vue décoratif; car il est simplement couvert d’un débris de
cuir brun estampé à froid, qui n’est qu’un fragment de couverture d’un livre plus
grand, ne laissant apercevoir qu’une partie de la décoration (commencement du
xvi
e
siècle). Cette reliure n’est certainement pas du même temps que le manus-
s
crit, car elle recouvre un bréviaire ( ),
que l’on croit avoir été écrit en Italie ou
dans le Midi de la France, à la fin du xm e
siècle. On peut supposer que ce
livre liturgique, étant très fréquemment utilisé, la première couverture n’a pu
résister aux injures du temps et a été remplacée par celle que nous reprodui-
sons ici. Au haut de cette reliure est un anneau, servant à attacher le livre à la

ceinture.

Le spécimen reproduit planche G est un des plus beaux et des plus inté-

1. Bibl. Nat., Supplément arabe, n° 114.


2 . Bibl. Nat., Latin, n° 10479, n° 285 de l'Exposition Mazarine.
2 .
10

ressants de notre étude. Il est curieux par sa forme qui représente une fleur de
lys, lorsque le volume est ouvert, et aussi par sa décoration, au filet soigneuse-
ment exécuté, en magnifique style Renaissance.

Il faisait partie de la bibliothèque de M. le comte Charles de l’Escalo-


pier, qui fut offerte tout entière, par sa veuve, à la bibliothèque de la ville

d’Amiens (
l

), deux ans après la mort de son mari, survenue le n octobre 1861.


M. Henri Michel, conservateur de la bibliothèque de cette ville, a décrit cet

objet, avec une compétence toute spéciale, dans le journal La Curiosité univer-
selle ,
du 7 mai 1894; c’est à lui que nous empruntons nos documents.
Ce manuscrit, sur vélin, est écrit en lettres romaines et orné d’initiales or

et couleur de plus enrichi de vingt-trois petites miniatures, y compris


: il est

celles des douze mois du calendrier. Le feuillet 3 au recto, porte le titre suivant ,
:

CES PRESENTES HEVRES SONT A l’vSAIGE DE R0MIV1E AVECQVES LES ORAISONS QVE DICT
le roy qvant il tovche des escroelles ;
et le verso du même feuillet est décoré
des armes de France, sur fond rouge, entourées du collier de Saint-Michel; et

dans un semis d’étoiles et de fleurs de lys, sont placés les H couronnés de


Henri II, le double D et les croissants de Diane de Poitiers. Les armes de ce
roi, ainsi que son chiffre, et le calendrier qui commence à l’année 1 555 portent
à croire que ce volume a été donné par Diane à Henri II, des mains duquel
il a passé à ses successeurs jusqu’à Louis XIII, puisqu’on voit au recto du
quatrième feuillet, sur fond bleu, les armes de France et de Navarre, entourées
des colliers de Saint-Michel et du Saint-Esprit et accompagnées, dans un semis
d’étoiles et de fleurs de lys, du double lambda et l’L couronné de Louis XIII.
On remarque du reste que l’exécution de la peinture diffère complètement de
celle de la page précédente.
Nous voici maintenant en face d’un livre qui, sans valeur exceptionnelle, est
d’une originalité curieuse. Sa forme losangée, mesurant 1 5 millimètres sur les
quatre côtés, non compris le dos, n’a certainement pas été adoptée dans un but

1 . Fonds l’Escalopier, n* 5oi.


LIBER AMICORUM
( 1600 )
I

RELIURE JUMELLE A DEUX PARTIES


( 1628 )
H'-liog & lmp. E.Charrc/rc

RELIURE JUMELLE A TROIS PARTIES


fl658)
pratique, car il est très difficile à manier. Lorsqu’il est ouvert, en effet, on a
dans la main une forme en pointe qui tend toujours à vous échapper (pl. H).
Cette reliure est en veau brun, ornée de filets, d’une bordure à dessin courant, et

d’une double bordure de filets avec inscription en caractères romains sur chaque

plat; le tout en or avec milieu et fleurons de même. Le premier plat porte le nom
du propriétaire : ieremie le comte 1600; au deuxième côté on lit : rervm mors
vltima linea. C’est un Liber amicorum, manuscrit sur papier, ayant appar-
tenu à Jérémie Le Comte, étudiant en théologie protestante; les insertions
qu’il contient commencent en 1601 et finissent en i636.

Ce manuscrit fait partie de la réserve de la Bibliothèque de l'histoire du


protestantisme français, et c’est à l’obligeance de M. le baron Fernand de
Schikler et de M. Weiss que nous en devons la communication.
Les planches / et / reproduisent des types de reliures auxquelles on a
donné le nom de Reliures jumelles, parce que, accouplées les unes aux autres
en intervertissant les dos et les gouttières, elles ne forment qu’un seul et même
objet. Nous en connaissons de deux sortes : celles qui sont composées de deux
volumes (pl. 1) et celles qui sont composées de trois parties (pl. J). Quelques
bibliographes, qui avaient rarement rencontré des curiosités de ce genre, ont
prétendu que ces reliures avaient été adoptées par les protestants, pour leurs
livres liturgiques.

Le fac-similé de la planche 1 semble justifier cette affirmation, car il recouvre


le Nouveau Testament et les Psaumes en anglais ; The new Testament of our
Lord and Saviour Jesus-Christ, prinled ai Cambridge by the Printers lo

lhe universitie and The Whole hooke of Psalms. London imprinied


1628 (')

for the company stationers, i63o. La reliure est ornée d’une plaque dorée,
composée de filets et de fers Alvins. Dans ce travail il n’existe qu’un seul carton,
pour accoupler les deux ouvrages.
La même originalité se retrouve sur la planche J, avec cette différence, que

1. Collection Léon Cruel.


12

cette reliure jumelle ne renferme qu’un seul ouvrage, divisé en trois parties

coupant le texte. C’est un : Heures et Offices de la Sainte Vierge, dédié à


S. A. S. Madame la princesse de Conti. Paris, 1 658 (‘).

La première partie qui prend le commencement de l’ouvrage jusqu’à la

page 60, est celle qui se présente immédiatement à la vue; le premier plat seul
est couvert en maroquin rouge orné de filets, de feuillages et de fers au pointillé.

Pour trouver la seconde qui va de la page 61 à la page 264, il faut faire tourner

horizontalement le volume dans les mains, jusqu’à ce qu’on se trouve en face de


la partie du milieu, dont le dos seul est en maroquin lavallière. Enfin, pour le

dernier tiers, il faut de nouveau faire tourner le volume comme précédemment :

il contient le texte, de la page 205 à la fin; il n’a que le second plat couvert en
maroquin bleu et décoré comme celui de la première partie. En somme c’est

un ouvrage relié d’une manière plutôt baroque que pratique, les trois parties n’ont

que quatre cartons; les trois dos sont ornés pareillement: mais la décoration de
la reliure, ainsi que nous l’avons décrite, ne prend que le commencement et la

fin de l’ouvrage, tandis que les cartons du milieu ne reçoivent que les bordures.
11 est certain que ce genre de reliure a été surtout adopté pour les livres reli-

gieux. Cependant nous possédons un petit almanach format in-32 : Étrennes


patriotiques ou Recueil anniversaire d’allégories, sur les époques du règne de
Louis XVI, Paris, 1785; charmant petit volume gravé, dont les feuillets ont été
raboutés les uns aux autres dans leur longueur et pliés en forme de paravent,
puis divisés en fractions égales et mis en reliures jumelles à trois parties, comme
celle que nous venons de décrire. D’après mes recherches ce genre de reliure
fut en faveur aux xvn e et xvm e siècles.

La Franc-Maçonnerie nous fournit aussi, pour cette étude, une note person-
nelle et originale; le spécimen reproduit par la planche K est, tant par sa forme

triangulaire que par la richesse décorative de l’ornementation, un objet de haute


curiosité.

i. Collection Léon Gruel.


RELIURE MAÇONNIQUE
(XVII]? SIECLE)
4
Cette reliure est intéressante à plus d’un titre : elle recouvre un manuscrit,
Slatuls de la Loge de la Bonne foi (*), sur papier, en écriture bâtarde, à l’excep-
tion de deux copies de l’Evangile de saint Jean (en latin), dont l’une est en petite
ronde et l’autre en caractères minuscules d’imprimerie.
Ce manuscrit (') est couvert en maroquin gros bleu, décoré d’une dentelle
du xvm e
siècle exécutée aux petits fers, dans lesquels sont mêlés des emblèmes
de franc-maçon tels que, le niveau, l’équerre, le soleil, la lune, l’étoile rayonnante

avec la lettre G au centre; au milieu, un triangle formé de quatre filets en or,


épousant la forme générale, où se trouvent deux mains enlacées tenant ensemble
un rameau de paix et surmontées de ces mots : fidelitate jungimur. Le dos, égale-

ment orné de petits fers et des mêmes emblèmes, porte au bas cette inscription :

3
donné par monnier et plumet ( ), ce qui ajoute encore à l’intérêt de cette reliure;

car elle nous fait savoir que Monnier, ce relieur d’esprit inventif à qui l’on doit

ces mosaïques pastorales, chinoises, emblématiques et autres tant recherchées

des amateurs, était franc-maçon ainsi que son confrère Plumet. On peut encore
déduire de l’inscription, que les frères en franc-maçonnerie ayant voulu parti-
ciper tous deux au don qu’ils faisaient, l’un. Plumet, fut le relieur, et l’autre,

Monnier, fut le doreur décorateur.


Sur la planche L figure un petit livre allemand Christlichs Kleinot von
Geschmeid zur Andachl und Gebet zu Slrassburg i6i3( l ), , , qui, par sa forme
octogonale, doit prendre place dans cette étude.
La reliure est recouverte de satin jaune, et les tranches sont dorées sur sept
faces, la huitième constituant le fond des cahiers destinés à recevoir la couture
Nous donnons le livre ouvert, la reliure n’ayant aucun intérêt au point de

vue décoratif.

1. La Loge de la Bonne foi fut fondée en 1778 à Saint-Germain-en-Laye.


2. Collection Léon Grue).
Voir ces noms à la première partie du Manuel historique et bibliographique, paru en 1889.
9. Collection de M. le baron de Bethmann.
t
MANUEL ALPHABÉTIQUE
MANUEL ALPHABÉTIQUE

A
CCARD (Simon) de Chauny. — Le Catalogue des Archives du baron de
Joursanvault, sous le n° 852 , mentionne le nom de Simon Accard, relieur
à Chauny : Le signe de l’homme ou le signe du quidam , relié pour la duchesse
d’Orléans, par Simon Accard de Chauny, en 1475.

ADAM (Jehan) ('). — Ce relieur du xv° siècle était établi dans la ville de Troyes, où il

exécuta, en 1416, divers ouvrages pour l’église Saint-Étienne de cette ville.

ADAM (Gabriel). — Gabriel Adam en compagnie de Hugues le Bœuf, Guillaume


Barbier et Pierre Turpin, tous relieurs et habitant rue des Amandiers, sont taxés chacun à

40 sols, au don gratuit de 3 ooooo livres imposé à la Ville de Paris, à l’occasion des entrées
2
solennelles du Roi Charles IX et d’Élisabeth d’Autriche, sa femme, 1 5y 1 ( ).

AIS ou Plats de Reliure. — On appelle aïs les deux plateaux qui se trouvent au commence-
ment et à la fin d’une reliure, et qui y ont été placés pour la préserver des injures du temps.

1 . A. Bérard. —
Dictionnaire biographique des Artistes français du xu* au xvir siècle un vol. in-8*.
2. Ph. Renouard. —
Documents sur les Imprimeurs, Libraires, Relieurs, Doreurs de livres, etc., ayant exercé a Paris, de i-j 5o
à 1600, un vol. in-8*. Paris, 1901. (Bibl. Nat., ms. fr. 11692, f. 758.)

3 .
Io
T O
A
J’ai déjà parlé dans mon premier travail (’) des livres pliants adoptés par les anciens, et qui,

pour toute reliure, n’avaient que deux plateaux de chaque côté.


Ces plateaux n’assurant pas une solidité suffisante au livre qu’ils recouvraient, parce qu’ils
y
étaient à peine fixés, firent par la suite corps avec

le travail, lorsqu’on reconnut l’avantage et la

nécessité de coudre les cahiers des livres.

Ils furent alors attachés aux nerfs dissimulés

dans l’épaisseur du bois, ainsi qu’on le verra par


la figure ci-contre. (Figure A.
On s’aperçut à la longue que ces aïs ou pla-

teaux de bois qui étaient destinés à préserver de

toute détérioration le livre qu’ils contenaient,


amenaient parfois une destruction plus rapide;
car les insectes ou les vers s’y installaient, comme
le rat dans un fromage, et finissaient par tra-

verser en plusieurs endroits le texte d’ouvrages,

souvent précieux et tort rares.

C’est alors qu’on remplaça les aïs de bois


par des feuilles de papier, collées les unes sur les

autres, unies et amincies par une forte pression.

J’ai vu de ces plateaux qui se composaient


Fig. A.
de quinze à dix-huit feuilles de papier superposées.
Il est fort difficile de préciser l’époque où le carton prit la place des aïs de bois, mais on peut,
sans trop s’avancer, soutenir que, avant l’invention de l’imprimerie, tous les manuscrits étaient

reliés à aïs de bois; et nos recherches personnelles nous prouvent que, longtemps encore après la

découverte de Gutenberg, la plupart des reliures étaient à aïs de bois.


Ce n’est qu’aux environs de l’an i 5 oo, qu’on peut taire remonter l’usage du carton dans
la fabrication des reliures.

Mentionnons une particularité très rare, que je n’ai rencontrée qu’une fois. (Figure B .)
2
C’est une reliure de 149g ( ), estampée de petits fers à froid. Les cartons en sont formés
d’une infinité de lamelles de papier imbriquées les unes sur les autres dans le sens de la largeur

1. Manuel hist.'et bibliog. de VAm.it. de reliures. Paris, 1887.


2. Un petit in-8" : Epistohe illuslrium virorum 1499. Collection Léon Cruel.
,
Hcliog.ôc ïmp.E,ChaJTeyre

RELIURE A FERS COMPOSES DE CLÉMENT ALYANDRE


A *9

du volume. Chacune d’elles est recouverte, sur le bord, par le bord de sa voisine, et le tout

est disposé comme le sont les tuiles d’un toit. Elles sont ensuite maintenues entre elles par

de larges bandes de papier collées dans le sens inverse.

Il est évident que l’artisan qui a imaginé ce


genre de cartons, cherchait à obtenir un plat à la

fois plus léger et plus souple que ceux qui étaient

formés de feuilles de papier entièrement collées les

unes sur les autres.

Ces lamelles de papier, disposées comme on


vient de le dire, étaient en outre retenues, de
chaque côté du plat, par des feuilles de papier en-
tières.

^iA[ AHlGll.<l|ll Ul'^ "#1'- illu .i'iphi)


' ' IU >••••! ihi'Klil'.'

ALY ANDRE (Clément). — En 1887, j’ai ^rr~. ttttT' t nq


I 1 ; I !
! . )j

donné, d’après Lempertz, le fac-similé d’une reliure ;i


f|l|,h • 1H , Lu^\\'ui! .
'•
'

! 1 uü

estampée à froid, avec figurines (') représentant la


iî?nttTr !i-
Maurice, accompagnées du mono-
vie de saint
I myi bf 4*
gramme c. A. I!!

C’est ce monogramme qui m’a permis d’identifier Fig. B.

la curieuse reliure à petits fers, que je reproduis ici.

0
Elle recouvre un petit in-4 : Les cet nouvelles contenant cent bystoires : ou nouveaulx contes

plaisons a deviser en toutes compagnies par ioyeusete. — Paris s. d.

Cette reliure en veau brun est ornée d’un fer ornemental à lignes sinueuses, dont

la répétition forme une succession de losanges à contours arrondis. Elle présente au


milieu un ornement palmé qu’on rencontre déjà à la fin du xv c siècle. Le tout est d’un
2
effet singulièrement gracieux ( ).

Un titre placé au bas d’un livre de Jehan de Bourdigné : Hystoire agrégative des annales et

cronicques danjou... etc., etc., nous apprend que Clément Alyandre était associé en librairie

à Angers, en 1629, avec un siéur Charles de Boingxe.

ARTAUD. — La manière dont ce relieur signait ses œuvres est assez spéciale, pour que

1 . Manuel hist. et bibliog. de l’Amat. de reliures, p. 41. Paris, 1887.


2. Collection Léon Gruel.
20 A
je donne ici le fac-similé d’un dos de reliure sortant de son atelier. Les entre-nerfs sont remplis

de petits fers; et en bas, mêlé dans des rinceaux floraux, on lit relié par Artaud. Lyon.
Cette reliure, en veau marbré avec filets or, n’a aucune prétention,

mais est consciencieusement faite, elle recouvre un petit in- 12 : De la

Sagesse par Pierre

Charron Leide che ç

Jean Elzevier (*).

Je n’ai pas trou-


DELA SAGESS vé le nom d’ARTAUD
dans la Bibliogra -
PAR
phie de M. Bau-
CHARRON. drier.

GILET: S. AN-
GELIER . — Je
trouve sur la reliure
0
d’un petit in-4 : Le
Guidon en français

avecque les addicions.

recueillies et assem-

blées par Maistre

Simphorien Chain -

2
pier. Lyon i 5 o 3 ( ),

une décoration com-


e
posée au 2 plat

d’une plaque avec

l’image de saint
Christophe, au-dessous de laquelle on lit : Gilet: S. Angelier. Le premier plat reçoit au centre
un sujet représentant le Christ et Marie-Magdeleine.

Ces deux motifs sont encadrés par des roulettes, composées de rinceaux ornés de fleurs et

de fruits.

1. Collection Léon Gruel.


2. Collection Léon Gruel.
A 21

ANGIER (Michel). — Le Catalogue de M. Claudin, du mois de décembre 1900,


mentionnait un volume in-f° : Ouinciiplex Psalterium Gallicum Romanum Hebraïcum vêtus

conciliatum, imprimé pour Michel Angier, libraire et relieur à Rouen et à Caen, de i 5 oa à i 53 o.


Ed. Frère (') le mentionne comme relieur de l’Université de Caen, paroisse Saint-Pierre,

en i 5 o8 .

Sa marque représentait saint Michel terrassant le diable; deux anges tiennent un écusson
qui porte une croix et les initiales M. A.
Sa devise était : Bonüe* sperare in Dno.
L’ouvrage dont il est question était, dans sa reliure originale, à ais de bois, recouverts

de veau seulement à l’endroit du dos, et n’offrait aucune particularité intéressante. A la fin

du volume se trouvait l’inscription suivante :

Huic operi extrema manus apposita est die quinta décima mensis Martii anno a natali Christi
Domini 1313 arte et industria. M. Pétri Olivier impressoris œrc et expensis Michaelis Angier,
Universiiatis Cadonensis librarii et legatoris bene meriti in Parrocbia St-Petri, juxta Pontem
degentis. Deo Gratias.

D’ANGOULÊME (Jean). — j’emprunte à l’essai de bibliographie Limousine, par


2
M. P. Poyet ( ), les renseignements suivants : Ce libraire , ou peut-être seulement relieur, travaillait

en 1 33 1 et 1582 ou 138 3 d'après les mélanges de Legros ( tome III, f'” y et 22 ) dont les deux passages
suivants ont provoqué le doute, s’il subsiste encore, à l’égard de la véritable profession de cet artiste :

« Item avons faict faire les tro'13 grands livres de parchemin, et avons faict achepter à Fonteney à la

foire de la grand Saint-Jean en iyyi quinze douzaines de grand veslin de Bretaigne, qui a cousté 30 sous
tournois la douzaine, ci 22 livres 10 sous — pour le port et voyture dudit veslin, S sous, 4 deniers;
— Item nous avons payé a Jean d’Angoulesme, livrayre, pour la fasson desdits troys livres, 3 livres
3 sous.

« 2° Dépenses extraordinaires de cette Baylie en 13S2-13S3 Plus avons payé pour un lyvre que
nous avons faict faire, où sont les Estât ut3 qui doibvent être gardés (
observés ) par les Bayles, ce qui s’en

suyt : Premièrement, pour le parchemin, 20 sous; — à Jean d’ Angoullesme pour la Relheure,

10 sous.., etc... donc... ».

Je ne partage pas le doute de M. Poyet : et ces deux citations prouvent suffisamment que
Jean d’Angoulême, tout en étant réellement relieur, était aussi libraire-papetier; du reste.

1 . Une plaquette in-8° carré. —


Ed. Frère. De l’Imprimerie et de la Librairie à Rouen dans les xv' et xvi* siècles et de Martin
Morin ,
célèbreimprimeur rouennais. Rouen, i8q3. —
Collection Léon Gruel.
2. Une plaquette in-8”. Limoges, 1862.
A
ces deux professions de libraire et de relieur allaient toujours ensemble; et, à de très rares

exceptions près, le relieur était et devait être du corps de la librairie.

Dans le même ouvrage, M. Poyet dit qu’il se trouve à la Bibliothèque de Limoges


(hist. page 284 du Catalogue) un in-f° Livre de la llecepte et mise pour la Confrérie du

Saint-Sacrement de Saint-Pierre du Queyroix 1 55 1 , manuscrit sur velin recouvert d’une reliure

antique avec cuivres, faite par Jean d’Angoulême.

ANGUERRAND (Estienne). — Dans la première partie de cet ouvrage ('), j’ai donné au
sujet des Anguerrand, des documents sur lesquels il n’y a pas lieu de revenir. Estienne Anguer-

rand, qui fait l’objet de la présente étude, était le fils de Pierre Anguerrand, reçu relieur ordi-

naire du roi en 1 746 Q, et le petit-fils de Jacques Anguerrand, qui était garde de sa commu-
nauté, en 1 725.

Le 28 juin 1767, il fut reçu membre de la Confrérie royale du Saint-Sacrement et de Notre-

Dame-de-Grâce, érigée en l’église paroissiale de Saint-Hilaire-du-Mont : et il figure sur les

tableaux de cette confrérie de 1772 à 1790.

Je le retrouve sur l’annuaire Valade (année 1789), comme n’ayant pas payé le droit de

réunion.
3
En 1770, il demeurait rue d’Ecosse; en 1 775 , rue du Mont-Saint-Hilaire ( ); en 1789, rue
4
des Amandiers ( ).

Il reçut, le 23 juillet 1767, un brevet de relieur du roi, en survivance de son père Pierre

Anguerrand. Je donne ici la copie de ce brevet, que j’ai trouvé aux Archives Nationales ( 5 ).
Survivance de Relieur du Roy pour Anguerrand (fils').

à Coinpiêgne le 23 juillet 1767.


Aujourd’hui 23 juillet 1767. Le roi étant à Compiègne, sur le compte qui lui a été rendu de la

bonne conduite, de la capacité et expérience D’Étienne Anguerrand, fils de Pierre Anguerrand,


relieur ordinaire de Sa Majesté, voulant le traiter favorablement, l’a agréé pour remplir en survi-

vance de son père lad. charge de Relieur ordinaire de Sa Majesté pour par lui l’avoir et exercer en

l’absence et survivance de son Père, et en jouir, en user aux honneurs, autorités, privilèges, franchises,

libertés, et après le décès de son père, des gages, droits, fruits, profits, revenus, émoluments accoutumés.

1. Manuel hist. et bibliog. de l'Amat. de reliures. Paris, 1887.


2. Arch. Nal. Oi n°9o.
3 . Liste des Maîtres Relieurs et Doreurs en l’Université de Paris.
4. Annuaire Valade, année 1789.
5 . Arch. Nat. Registre du Secrétariat d’État de la Maison du Roi. 0‘ n° 112.
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24 A
et
y appartenant ,
tels et semblables qu’en a joui ou dû jouir led. Anguerrand Père, et ce tant qu’il plaira

à Sa Majesté sans qu avenant le décès de l’un ou de l’autre lad. charge puisse être réputée vacante ni

impétrable sur le survivant, attendu le don que Sa Majesté en fait dès à présent, laquelle pour assu-
rance de sa volonté m’a recommandé d’en expédier le présent Brevet aud. Anguerrand fils, quelle a

voulu signer de sa main et être contresigné par moi son Conseiller secrétaire d’Etat, et de ses commande-
3

ments de Finances.

D’après divers comptes de reliures, exécutées pour le roi, tant sous les ordres de M. Amelot,
que sous ceux du baron de Breteuil, certifiés exacts par M. Anisson Duperron, nous voyons que,

en 1782, il relia pour le roi 35 q volumes, pour la somme de 1768 livres; et en 1783,
3 q 3 volumes, pour la somme de 1890 livres. Je donne ici en fac-similé une partie d’un de ces
mémoires (*). On verra par le deuxième, sixième et neuvième articles qu’il reliait égale-

ment pour la reine Marie-Antoinette.

J’ai remarqué que les mémoires dont je viens de parler se trouvent, en majeure partie,

composés d’in-quarto et d’in-folio couverts en maroquin.

ARRÊT du conseil d’État, rendu le 6 octobre 1 667, qui porte défense aux monastères et

collèges de tenir presses ou imprimeries, de débiter des livres, de recevoir aucuns maîtres impri-
meurs, libraires et relieurs Qj.

AUBERGE de la Rose d’Or. — Je donne ici quelques extraits d’une plaquette ( ) (parue
en 1894), concernant une auberge d’ouvriers relieurs, établie en Allemagne au commencement
du xvm e siècle.

A cette époque, il s’était formé dans la petite ville de Calw, en Wurtemberg, comme dans
d’autres localités du reste, une sorte d’association de secours mutuels pour les ouvriers relieurs,
qui étaient obligés de passer dans cette ville, en allant chercher des travaux hors de
chez eux.
Le document (*) que nous avons entre les mains, très précieux pour l’histoire de la reliure

en général, mais particulièrement remarquable au point de vue des moeurs et de l’histoire biblio-

1. Léon Gruel.
Collection
2. De la corporation des Imprimeurs, Libraires et Relieurs de la ville de Met:, par Maurice de Chanteau. Metz, 1867. — Col-
lection Léon Gruel.
3 Léon Gruel. — La Rose d'Or. Une auberge d'ouvriers relieurs au xviii* siècle. Calw, 1714-1780. — Paris, Techener,
.
1894.
4. Livre d'auberge des ouvriers relieurs, à l'enseigne de la Rose d'Or, à Calw Wurtemberg de
( ), 1714 à 1780. Manuscrit. — Col-
lection particulière.
(

REGISTRE DE L’AUBERGE DE LA ROSE D’OR


CALW. 1714-1780.
2Ô A
L’an 1714, le 16 octobre

Moi, Jean-Tobie Rf.inhardt, natif de Schmalkalden, je suis venu de Stuttgart à Cahu, et selon

l'usage traditionnel dans les corporations ouvrières, je me suis présenté che z le Maître Jean-Georges
Beller, che^ lequel j’M reÇ u lu meilleure hospitalité. J'y ai aussi trouvé du travail; et après y être

resté six années consécutives, en 1720 j'ai pris en main ce livre d’ouvrier, pour y faire le 1 y septembre

de la même année, la présente inscription ; puis j’ai quitté la ville le


y octobre suivant. Je prie donc ceux
qui s'inscriront dans ce livre d’ouvriers, de se contenter de mon mauvais travail et de mon peu
de savoir.

Sur la demande des deux Maîtres de la ville qui sont : Maîtres Jean-Georges Beller et Jean-
Jacques Bommers, de concert avec mon compagnon d'atelier Jean-Georges Treinreich Han de

Tubinge, j'ai aidé à la fondation de l'Auberge des Ouvriers relieurs à l’enseigne de La Rose d’Or.
Que Dieu veuille conserver noire cher Patron ainsi que les bons usages de la corporation, pendant de

nombreuses années encore, afin que beaucoup d'ouvriers puissent encore jouir du bon cadeau traditionnel

de 7 batyen (42 marks environ ).


Dans cet espoir je me remets en route après avoir fait mes meilleurs remerciements.

Devise : Triste est ce temps, et méchants sont les gens.


L’escroquerie et l'exploitation sont pratiquées sans gêne. Ce que je pense en moi-même fait trembler
ma plume. Je ne me fie pas à la plume parce que c'est trop dangereux.

L'an 1717, le S août,

Moi, Jean-Georges Treinreich Han, natif de Tubinge, suis venu de Bulach à Cahu et je

me suis présenté chez h Patron Jean-Georges Beller, qui m'a donné du travail; et selon l’usage

professionnel , j'ai reçu de lui tous les témoignages d'amabilité et de bonté, ce dont je le remercie, en

toute sincérité.

Devise : Per dei Gratiam Manet averditur (sic) in omne malum.

Georges Spesser, 6 juin 1724,


Gai, de bonne humeur et courageux, la pierre à battre est notre champ, le couteau notre charrue, et

avec cela on gagne suffisamment d'argent.

Guillaume Hœrth, 27 mai 1770.


Les vrais ouvriers relieurs ne craignent pas d’aller de l’avant par vents et marées.

Jules Forber, 4 février 1744.


J’aime le métier de relieur, pour cela je ne me suis point fait tailleur.
B o—

Antoine Hum, 6 septembre 1764.

De belles demoiselles et du vin rouge doivent être la pierre à remouler des ouvriers relieurs.

Le i 3 novembre 1740, la direction passe dans les mains de Mme veuve Beller, qui
continue le métier de son mari.
A partir du 29 juillet 1749, l’auberge appartient à M. Salomon Minzing, maître relieur,

et, après sa mort, le 1 3 août 1 780, elle reste aux mains de sa veuve qui la recède, le 2 1 mai
1781, à M. Kohlenberger, également maître relieur à Calw. Les inscriptions de notre recueil
finissent le 14 janvier 1788.

AUBERT (') (Pierre). — Pierre Aubert, relieur de livres, âgé de 29 ans, comparait comme
témoin le 12 mai ijy6, devant la juridiction de Saint-Germain-des-Prcs, en faveur de Catherine Thou-

roude, femme de Jean Champetyer (Arch. Nat. Z/2.3329.)

Nous voyons encore :

Le 12 juillet ijSj, le contrat de mariage, à Saint-Germain-des-Prés, de ce Pierre Aubert,


relieur, rue Charpentier, avec Marie Cornu, veuve de Marin Aubin, maître-tisserand en toile, rue

Saint-Sulpice.

AUGER (Guillaume). — Ce personnage est mentionné par Ph. Renouard (’), à la date du

5 novembre 1604, comme relieur de la Chambre des Comptes. Il fait appel au Parlement d’une

sentence de la Prévôté de Paris (Arch. Nat. Y 5233 .)

ADIÈRE (Pierre-François). — J’ai trouvé aux Archives de la Seine le testa-

ment ("') de Pierre Badière, maître relieur, établi à Paris, rue Saint-Jean
de-Beauvais, paroisse Saint-Étienne-du-Mont, le 18 novembre 1766, époque

à laquelle il déposa ce testament chez M° Miller, notaire. Un codicille, en

date du 24 novembre 1768, y a été ajouté.

Nous extrayons de ces actes les passages suivants :

1 . Pli. Renouard. — Documents sur les Imprimeurs, Libraires et Relieurs ayant exercé à Paris de 1450 à 1600, un vol. in- 3 ", p. 3 .

2. Documents sur Imprimeurs, Libraires et Relieurs ayant exercé à Paris de 1450 à 1600, un vol. in- 3 ”.
les

3 . Arch. de la Seine, Reg. 254.


28 B
« Je donne et lègue à Pierre-Louis Chardon, mon petit neveu, M e
relieur-doreur de livres 2à Paris,

« la moitié apartenante dans 122 livres 2 sols 7 deniers de rente, sur les aides et gabelles en trois parties :

« l’une de 46 1. faisant moitié de 5


12 /., constituée par contrat
« ...Et quant au surplus des biens et effets qui se trouveront mapartenir au jour de mon décès, sans

« réserve, je le donne et lègue à Marie-Jeanne Chardon,/" de Jean-Charles-Henry le Monnier ('),

« M c
relieur, que je fais et institue ma légataire universelle. »

Ce Le Monnier dont il est question ici doit, sans nul doute, être Jean-Charles-Henry Le
Monnier, dit le Jeune, le grand mosaïqueur du xvm e
siècle, relieur attitré du duc d’Orléans, qui
fut reçu maître le 9 mai 1767, et élu garde de sa communauté en 1769.
Les Archives de la Seine nous ont aussi appris que, le même jour, chez le même notaire, la

femme de François Badière, née Marguerite Gray, déposa pareillement son testament ( ), dont
les dispositions sont identiques à celles prises par son mari, en ce qui regarde Pierre-Louis

Chardon et Marie-Jeanne Chardon, épouse du S Le Monnier. 1


'

BARBIER (Guillaume). (Voir Adam Gabriel.)

BARBIER (Louis-François) .
— L’étiquette reproduite ici est celle d’un relieur établi à Arras
au xvm e
siècle ;
je l’ai rencontrée plusieurs

X $£
fois sur la garde du premier plat de reliures
X OUIS FRAN COIS BARBIER, demeurant
X L X exécutées en veau marbré très ordinaire,
X entre les deux places, à Arras, vend coures
X
X fortes d’Heures’ reliées en Chagrin Maroquin , X entre autres sur un volume in- 1 2 : Confé-
X rouge 8c noir Livres de Théologie de Morale,
: , X
« de Pieté, de Jurifprudence , d'Hiltoires , de Mé- X rences familières par le R. P. de la Borde,
» X
X moires, de Voyages 8c de Littérature.
X Paris, 1758 ( 0 et aussi sur un exemplaire
X X ,

X On trouvera tous les mois chez ledit BARBIER , X de l’Histoire des Variations protestantes.
X les Mercures de Paris, Journaux de Verdun
les , X
X autres Curiolitez, du temps.
X 2 vol. in- 12. Liège, 1710
4
( ).
X d’Hollande, 8c
X
x X Louis-François Barbier était un de ces
x Il vend auflî toutes fortes de beaux Papiers à X
vt écrire, pour la Mulîque 8c à deffiner: Fait toutes relieurs papetiers comme il s’en est tou-
y* neuf 8c vieux:
x fortes de Regiftres , relie Livres
X jours trouvé, établis en province et à qui le
x le tout à jufte prix.
X
X X métier seul de la reliure ne suffisait pas

pour vivre.

T. Manuel hist et bibliog


. . de l'Amateur de reliures Paris, 1887, p. . u3 .

\rch. de la Seine. Reg. 25 o.


3 . Collection Léon Cruel.
.4. Collection Léon Grue!.
B 29

Quoiqu’il ne fût qu’un petit artisan, il était mieux qu’un simple cartonnier; car toutes les

reliures sur lesquelles j’ai trouvé son étiquette étaient en veau marbré plein et souvent avec filets

or sur les plats et petits fers au dos.

BARBIER (Barbe). — D’après le livre de la Communauté des relieurs à Metz, découvert

par M. Maurice de Chanteau, on voit que Barbe Barbier, fille de Pierre Barbier, fut reçue,

en la qualité de libraire -relieur, le 10 janvier

1766 («).
Relié chez BARGEAS , Libraire 8t
Relieur , vis-à-vis la Paroiffe à Berge-

BARGEAS. — Ce relieur était établi à Bergerac


rac, où l’on trouve routes fortes de Li-
vres fur toutes les matières ; ony trou-

juge par reliure dans laquelle ve aufli toutes fortes de Papiers, cire à
en 1777. Si j’en la
cacheter. Plumes, Encre, 8cc. àjufte
j’ai trouvé l’étiquette ci-jointe, il rentrait dans la prix.

catégorie des praticiens ordinaires. Cette reliure,

grossièrement exécutée en basane marbrée, a cepen-

dant le dos orné de petits fers soigneusement dorés. Elle recouvre un volume in- 12 : Uami
2
des catholiques. Bergerac, 1777 ( ).

BATAILLE. — Si je reviens sur ce nom de Bataille, qui n’a laissé dans l'histoire de notre
métier qu’un souvenir tout à fait secon-
daire, c’est pour donner ici le fac-similé de
aïallie 3
l’étiquette ( ), avec laquelle il signa la très

‘ÆeOt 'eur 5?o rearc)e Xuo re s mauvaise reliure d’un manuscrit : Anti-
phon et graduale Meldense, exécutée à la
^emeccranl R.CLe c) esCarnte
fin du xvm e
siècle.

Vroche Jotlc
sCLLre L’étiquette, en écriture bâtarde impri-

mée en typographie, qu’il a collée au bas

de la dernière page de cet ouvrage, n’est qu’un fragment d’une liste quelconque, sur laquelle

son nom et son adresse figuraient. Ce sont les mêmes que ceux que j’ai indiqués dans mon
;
premier travail ( ).

1 . De la Corporation des Imprimeurs Libraires,


et Relieurs de la ville de Metz : Metz, 1867, une plaquette in-8".
2 . Collection Léon Gruel.
'. Collection Léon Gruel.
q- Manuel hist. et bibliog. de l'Amat. de reliures. Paris, 1887, p. 48.
SO B
3

BEAUGENDRE DE TRÉFOSSÉ (Jean-François). — J’ai trouvé dans le registre du secré-

tariat d’Etat (*) de la maison du Roi, pour l’année 1686, qu’un Brevet de retenue de relieur du
Roi fut expédié en faveur de cet artisan. Le voici tel qu’il est mentionné : « Retenu de relieur,

servant en la garderobbe pour Jean-François Beaugendre de Tréfossé, par le décei de Jacques

Royer à Fontainebleau, le 30 octobre 1686.

BERNACHE (Bernard). — J’ai eu occasion de parler de ce relieur dans mon premier travail ( ).
2

Je reviendrai cependant sur son compte, pour mentionner certaines dispositions de


son testa-

ment que j’ai trouvé aux Archives de la Seine ( ).


e
On remarquera qu’au xvn et au
e
xvm siècle, en général, dans la reliure, les maîtres étaient

assez pieux. Ils avaient formé des confréries ('*), toujours religieuses, mais qui, au point de

vue professionnel, étaient de vraies associations d’affaires.

Par son testament en date du 6 mars 1721, Bernard Bernache donne au prestre qui l'assistera à

la mort la somme de yo livres, une fois payée ; donne et lègue aux pauvres de Villiers-le-Bel, la même
somme.
La dernière partie de ce paragraphe nous ferait croire qu’il avait une maison de campagne
dans cette localité.
Il lègue ensuite : A la confrérie du Saint-Sacrement et à celle de la Vierge érigées à St-Hilaire,

chacune 10 livres.

A l'œuvre et fabrique de St-Hilaire 1000 livres

...donne et lègue le fonds et la propriété desd. So livres de rente, après la mort desd. Aubert et Ber-

nache, aux pauvres relieurs de livres et à leurs veuves, qui demeureront sur lad. paroisse de St-Hilaire.

Ce dernier article témoigne de la sollicitude que ce maître avait pour sa corporation.

Une mention, apposée sur l’acte, postérieurement à la rédaction du présent testament, nous

apprend que Bernard Bernache mourut le 26 mai 1721.

BERNACHE Bernard (Marguerite Mercier, femme de). — L’extrait du testament de cette

dame (") nous donne à penser qu’à cette époque certains relieurs avaient quelque fortune; car
nous y relevons un legs de 25 oo livres aux curés et marguilliers de la paroisse Saint-Hilaire, pour

1. Arch. Nationales. O' 3o.


2. Man. hisl. cl bibliog. de l’Amat. de reliures, p. 52.
3.Registre 2i5, folio 272.
4. Voir Confrérie Royale du Saint-Sacrement et de la Sainte-Vierge, érigée en l'église Saint-Hilaire-du-.Mont, à Paris ;
et le
tableau des Curé et .Marguilliers de la paroisse Saint-Hilaire.
5. Arch. de la Seine. Registre 2 5, folio 272. 1
B 3 i

une fondation de Messes; un autre de ioo livres en faveur de Jean Anguerand, et un troisième
de 1000 livres une fois payées, à Jacques Estienne, libraire. La testatrice institue son neveu,
Guillaume Mercier, libraire à Paris, son légataire universel.
Par une mention apposée postérieurement au testament, nous voyons que la dame Bernache
est morte en 1715, c’est-à-dire six ans avant son mari.

BERTIER (Jean). — Ce relieur exerçait à Metz de 1696 à 1727 ('). D’après le livre de la

communauté des Relieurs découvert par M. Maurice de Chanteau, il eut quelque peine à se faire

recevoir dans cette société : et, comme Jean la Gardette


2

( ), son contemporain, il ne put entrer


effectivement dans la corporation, qu’en vertu de sentences du Lieutenant-général, en date du

1S octobre 1 696
Le 18 juillet de la même année, il avait été tenu une réunion dans laquelle on avait décidé

de le poursuivre, pour l’empêcher de s’établir relieur à Metz.


er 3
Le I octobre 1699, Jean Bertier déclare prendre en apprentissage Jean de Gouy ( ); les
5 mai 1
7 o 3 et 1704, il fut élu syndic; il fut renommé en cette charge le 5 mai 1710 et le 4 mai
1720, et fut ensuite choisi comme adjoint les 5 mai 1705, 5 mai 1711, 5 mai 1725-26 et 27.

BERTRAND. — Bertrand, relieur de la fin du xvm e


siècle,
et 2?orc par ^Bertrand
Coztr tst F^iius
demeurait, comme nous le montre l’étiquette ci-contre, cour d’Albret .

à Paris.

BINET (Jean-Joseph). — Dans


'VS'&UVIL-' 6^^-czi/L-- une reliure très ordinaire, j’ai trouvé
l’étiquette manuscrite ci-jointe.

Jean-Joseph Binet fut reçu maître


le 28 novembre 1777, et, à cette épo-

que, il demeurait rue du Petit Repo-


soir.

Il faisait partie des maîtres, ayant


;

payé le droit de réunion ( ).

1. Ve la Corporation des Imprimeurs Libraires ,


et Relieurs de la ville de Metz, par Maurice de Chanteau. .Metz, 186p. une pla-
quette in-8".

a. Voir Jean la Gardette.


3 . Voir Jean de Gouy.
-1- Annuaire Valade ipG;. ,
02 B
BISIAUX (Pierre-Joseph). — Bisiaux, dont j’ai déjà parlé (*), était relieur ordinaire de la

comtesse du Barry. Il exerça à la fin du xvm e


siècle et au commencement du xix .

Il faisait partie de cette assez nombreuse catégorie de relieurs, qui n’étaient maîtres que de

nom, et qui travaillaient à une époque de décadence où les traditions du métier et l’art semblaient

avoir complètement et pour toujours disparu.

Si nous reparlons aujourd’hui de Bisiaux, c’est que nous avons trouvé une reliure sortant de

ses mains, où se révèle un soin qui ne lui était pas habituel.

Cette reliure, d’une extrême richesse extérieure aussi bien qu’intérieure, est fort curieuse, car

elle fut exécutée en pleine époque révolutionnaire; elle mérite d’être décrite et mise en lumière.

Elle recouvre un in-folio (0,46 X o, 3 o), Callimaco greco Italiano ora Publicato Parma
H9 2 C)> couvert en maroquin gros bleu avec bordure de mosaïque rouge, décorée d’une grecque
courante, arrêtée dans les angles par une composition de petifs fers et de cornes d’abondance. Le

dos est à doubles nerfs très légers et les entre-nerfs garnis de petits fers reçoivent au centre, sur

un fond de mosaïque rouge, un ovale composé de deux branches palmées et d’un sabre surmonté du
bonnet phrygien. L’intérieur en moire rouge est très soigneusement décoré d’une réunion de dix
roulettes à ornements palmés, qui semblent annoncer qu’on emploiera ces motifs
Relie par Ràiauee
Rue au Rom S* sous l’Empire. Au bas du dos, on lit, en chiffres romains, la date de 1792 :

Jaecfu&) , // f 3 2 ,

et à l’intérieur de la première garde en papier blanc, on voit la signature

étiquette ci-jointe.

Je tiens aussi à reproduire ici l’opinion émise par Bisiaux sur le battage des livres, opinion

intéressante et juste dans certains détails, mais d’une autorité limitée.

La voici :

Avis sur les avantages de satiner le papier des livres, le tort qu’on lui ferait de le battre,

et sur la reliure sans fil, par M. Bisiaux, relieur

J’ai appris, avec le plus grand étonnement, que plusieurs de mes confrères prétendent que la belle inven-

tion du satinage du papier ne peut pas suppléer entièrement à l’opération du marteau. En conséquence,

dit-on, ils battent, avant de les relier, les livres satinés ; mais, qu’ils les battent ou non, plusieurs font

payer le battage; et c’est ce mal ou cette erreur qu’il est important de détruire. Je pose en fait, Messieurs,

qu’en reliure le papier satiné est au papier battu ce que la perfection est au grossier essai. Les livres les

/dus difficiles à battre qui existent dans la Librairie sont, sans contredit, l’ouvrage de M. de Bujfon sur
les oiseaux, grand in-folio, et la description des Ponts et Chaussées par M. Perronet, in-folio, sur papier

2. Manuel hist. et bibliog. de l'Amat. de reliures. Paris, 1887, p. 54.


2. Collection Léon Gruel.
RELIURE REVOLUTIONNAIRE EXECUTEE PARBISIAUX
(1792 )
B 33

dit grand colombier. Je les ai vus sortir du salinage unis comme des glaces, et jeddfie le plus habile relient

d'y mettre le marteau sans les défigurer. J'en dis autant de beaucoup d'autres livres : „ x

je ne doute pas que le satinage ne fiasse tomber l’usage du marteau, supportable au


plus lorsqu’on n'avait rien de mieux ; mais, non content de prédire cette révolution,

je désirerais l'accélérer ; c’est pourquoi je vous prie, Messieurs, de vouloir bien donner

à ma lettre une place dans votre journal.

Le 2 J octobre i/Sj, vous me permîtes d’y annoncer que je possédais la méthode

nouvellement inventée, en Angleterre, de relier les livres sans fil et sans aiguille; je

déposerai, le 5 du mois prochain, au Salon des Arts, une Iliade de trois volumes

in-S° ainsi reliée. J’invite MM. les amateurs des belles reliures à examiner ces

volumes, où je vais déployer tout ce que puis-je avoir acquis d’habileté dans mon
art ('). »

Nous reproduirons aussi un document technique très intéressant du


travail ordinaire de Bisiaux.
La dorure du dos ci-contre, très grossièrement faite, nous montre qu’il

était loin d’être un artiste.

Le bas du dos reçoit les armes et la devise de la comtesse du Barry : Boule

en avant.

Cette reliure en veau marbré recouvre un exemplaire en deux volumes de


2
Y Histoire des Révolutions de Suède. Paris, 1768 ( ).

BLANCHARD (Gaspard). — La bibliographie lyonnaise du président


Baudrier
r>

( ) nous apprend que Gaspard Blanchard, relieur à Lyon, est

témoin, le 10 avril 1 y /y , d’une obligation souscrite par Claude Verne, M l


Mercier,

fréquentant les foires de Lyon, à Balthasard Lundi, m d


vénitien. ( A . N.)

BLANCHART. — Cité par Ph. Renouard (’*). Colin Blanchart, relieur,

demeurant à Paris près Saint-Martin-des-Champs, est écroué au Châtelet, le

5 janvier 1489, sous l’inculpation de vol, et est mis en liberté le même jour.

(Arch. Nat. V 5206 ).

1 . Collection Léon Gruel.


2 . Collection Léon Gruel.
v Cinq vol. in-8". Lyon, iîçS-içoi.
Documents sur tes Imprimeurs Libraires , et Relieurs avant exercé à Paris de iq5o à i6oo, un vol. in-B".
34 B
LE BŒUF (Hugues). Voir Adam Gabriel.

BOLLEBEC (Gillet de). — Ce relieur est cité dans un compte reproduit par M. Richard,
dans sa notice sur l’ancienne Bibliothèque des échevins de la ville de Rouen ('). Le registre

des délibérations, en date du 3 i août 1455, au sujet de la reliure d’un manuscrit des Ethiques et

Politiques d’Aristote, porte :

« Le derrain jour du dit mois d’Aoust 1455, fu semblablement ordonné, par mesdits seigneurs,

de livrer à Gillet de Bollebec, pour la couverture du livre de Etiques, Politiques et Yconomiques,

vingt-cinq sols tournois. »

Cette reliure, dit Richard, existe encore; elle est préservée sur chaque plat par cinq cabochons

en cuivre, sur lesquels sont gravées les armes de Rouen; de plus, elle était enchaînée, ainsi qu’on
avait coutume de le faire à cette époque, dans les bibliothèques, pour les livres précieux.

BONNET (Jacques-Augustin). — Cette famille a fourni plusieurs relieurs au xvm e


siècle.

On lit, sur le titre des Statuts et Réglements de 1 75 o, qu’ils furent entrepris et rédigés du
temps et par les soins des sieurs Jacques- Augustin Bonnet et

autres maîtres.

Nous avons tout lieu de croire que l’étiquette ci-contre,


trouvée sur la garde intérieure d’une reliure, est celle de cet
artiste.

Jacques-Augustin Bonnet fut reçu maître le 10 mai 1747,


avec Alexis-Nicolas Ducastin.

Il fut, en compagnie de Alexis-Nicolas Ducastin, Pierre


Anguerand et Antoine-Joseph Monvoisin, autorisé par la Communauté des Relieurs assemblés
les 14, 1 5 , 16 et 17 janvier 1749, à obtenir les lettres patentes des Statuts de 1750 et à en

poursuivre l’enregistrement.
Le 10 mai 1751, J. -A. Bonnet fit partie de l’Assemblée qui décida qu’il serait interdit à tout

compagnon de faire de la reliure.


Parmi les relieurs qui, le 2 1 mars 1 75 1 , ont arrêté qu’il ne serait pas fait d’apprentis pendant

dix années, je trouve les noms de Bonnet père et d’AuGUSTiN Bonnet.


Michel Bonnet père fut reçu maître avec Jean Baillet le 23 juin 1702.

1 • Une plaquette in-C”, i8q5.


PATENTE DE
DÉPARTEMENT DE LA SEINE, Canton de Paris.

;
/ J Commune de Paris, »
dont la population
r r
est au - dessus de
1 fyjx |«,a cent mille âmes.

Bon pour l'an sixième de


— i.a République.

N». 6 /
jN o u s Commissaires des Contributions directes de la Commune de Paris, Dépar-
Arrondissement.
Ahrondisse.
/jo tement
Lcnicm uc
de la
ixi Seine,
ocuit ^sjar, la pre'sentation et remise à.nous faites. par UoCitoyen
Sactlon d éc — -,
, — ayant soruprr
-ayant sorupiincipal domicile .

/ dans la Commune
Co de Paris, de la quittance à 'délivrée le. ÇyPj/2 -

Roe /, )ù^ e-/


./fsAizr . €S par le Citoyen
Receveur au BureaitJe l'enregistrement
rde laquelle
son Registre de recette~dtf il

C. (îïTRÔle £?$ résulte que Ll. dit ^.Citoyen “a déclaré

vouloir exer cer^— '


y
et q u cffL a payé

la somme de
Bureau Je l'enregistrent. --savoir: celle dfe / rZi
^
pour le droit fixe, et celle de__
pour le dixième de la valeur locative de

N°. de

6//
U Quittance. _
B, “ 7-"^
c “
1
,
c’ p
'

^<
suivant le tarif des lois des 6 Fructidor
^ , an ’

tmm
4v <fTructidor
y'
\
,

’.-f
an 7 ,

et 7
'

Lui avons en conséquence .délivré la présente Patente , au moyen de laquelle pourra


rnr/4if -p=l ^Jt V" — ——
/*y V ) cOv PYPrrpr
eyercer r'i£>nrî-rnt
pendant l*ar»
l’an civto o
sixième rt-s .
:
1
1 •susdit
.

T^ng/Jÿ t - -

^I Sans trou ^' e n empêchement, ep^se> conformant aux lois et réglemens de police,

P|^
>

Et a Wî dit Cito^ signe tant an

Registre sous le N°.


J
/
/r /'ci-dessus que sur la présente.
^ J ,

Fait et délivré à Paris y


le Z^A/2 Z .
—N c.n\ 2/ZyZN >
[a

République Française ,
une et tndivisiMe.

Vu par le Commissaire du Directoire


«*** près ie Bu au
pfà da
f issaiVe , Fol. Canton de Parts, le
.
^
ÿ ^ac'tmZ-/ y-’C. V‘//h?
"M ,
Fr “ îa .

'

fyaMszz,

C x du Directoire Exécutif.
36 B
BONNEMÈRE. — Ordre du Parlement de Paris à 4 Hervé de Kerquifinem, receveur des
exploits et amendes, de payer à Antoine Bonnemère 32 s. par., pour avoir relié un registre

du Parlement commençant à la Saint-Martin 1 525 (Arch. Nat. X/i


.
A 1629) (‘).

BOTTIER (François). — Le fac-similé de patente reproduit à la page précédente m’a amené


2
à faire des recherches sur cette famille de relieurs ( ).
er
François Bottier fut reçu maître le I mai 1745.
Il demeurait rue des Carmes.
Il fut élu administrateur de la Confrérie royale du Saint-Sacrement et de la Sainte-Vierge

le 28 juin 1788
3
( ), et
nommé garde en charge, en 1761 ( ).

Il figure comme marguillier de la paroisse Saint-Hilaire, depuis le i 3 juin 1762, sur toutes

les listes ( )
6
de cette confrérie jusqu’en 1790, où il est porté comme ancien.

La patente est celle de Louis-François Bottier, fils du précédent; elle est datée du 7 prai-

rial an VI.
Il figure comme comptable, administrateur en charge de la Confrérie du Saint-Sacrement

et de la Sainte-Vierge en l’année 1790


6
( ); et en 1792 ( ),
7
comme marguillier de l’église de

Sainte-Geneviève formée des trois paroisses de Saint-Etienne, Saint-Benoist et Saint-Hilaire


réunies.

BOUCHARD (Claude). - D’après Maurice de Chanteau, ce relieur exerçait à Metz de


8
1 656 à 1 665 ( ).
Il nous apprend que : « Claude Bouchard fut appelé à comparaître le 28 décembre 165 y, eu

compagnie de Jean Antoine, Pierre Collignon, et Claude Antoine, imprimeurs , à l’effet de délibérer sur

les mesures à prendre contre le commerce des livres prohibés et défendus, placards ou libelles diffamatoires

contre des personnes constituées en dignité ou la religion, qui arrivaient du dehors. Il fut décidé que les

ordonnances , arrêts ou règlements faits par les imprimeurs et relieurs de Paris, seraient a l’avenir suivis

1 . Pli. Renouard. — Documents sur les Imprimeurs Libraires


,
et Relieurs ayant exercé à Paris de 1450 à 1600, un vol. in-8",
p. 23 .

2. Collection Léon Gruel.


3 . MM. les Administrateurs de la Confrérie du Saint- Sacrement et de la Sainte-Vierge, érigée en
Tableau de l’église parois-
siale de Saint-LIilaire-du-Mont. —
Collection Léon Gruel.
4. Listes des Maitres Relieurs et Doreurs en l'Université de Paris. Collection Léon Gruel. —
5 . Collection Léon Gruel.
6. Collection Léon Gruel.
7. Collection Léon Gruel.
8. Maurice de Chanteau. — De la Corporation des Imprimeurs Libraires ,
et Relieurs de la ville de Meta, 1867, une pi. in-8".
B 37

et observés par ceux de Met\ et il fut dressé des statuts pour cette nouvelle communauté à la date du

2Ç) mai 1656. »

A la première élection qui eut lieu à cette époque, Claude Bouchard fut nommé syndic

de la communauté, et resta dans cette charge jusqu’en 1659.


Plus tard,
4 il fut réélu dans la même qualité de 1 663 à 1 665 .

Nous voyons, dans un ouvrage de M. Charles Bosquet ('), que Claude Bouchard était aussi

imprimeur en taille douce, et qu’il travaillait pour Sébastien Le Clerc. Il demeurait alors près
de la grande église.

BOUCHARD (Pierre). — Ce relieur était établi à Metz de 1720 à 1761. Comme on le

voit par les différentes charges qu’il eut à remplir, il fut un des plus importants de son temps.
Reçu le 1 1 août 1720 en la qualité de libraire et relieur, il fut élu syndic de la Communauté
le 5 mars 1733; les 5 mai 1740-1746-1747 et 1760; il fut aussi nommé adjoint les 5 mai 1 734-

1735-1 736- 741- 742, 1 1


le 3 mai 1748 et le 6 mai 1761 Q.

BOUCQUET (Pierre) 5
( ).
— Relieur-libraire, à Paris, en 1604. (Voir Dauvergne).

BOULANGER. — A titre de curiosité, je reproduis ici une inscription prise sur un


mémoire ( ) de Boulanger, relieur-doreur de la fin du xviif siècle. J’ai parlé de lui dans mon
:i

premier travail ( ).

1. La Typographie à Met: 1828, un vol. in-8°.


,

2. De la Corpor. des Imprimeurs, Libraires et Relieurs de la ville de Metz, par Maurice de Chanteau. Metz, 1867, 1 pl. in- 0

3 . Ph. Renouard. — Documents sur les Imprimeurs, Libraires et Relieurs ayant exercé à Pans de 1450 à 1600, un vol. in-8°.

4. Collection I.éon Gruel.


5 . Manuel liist. et bibliog. de l'Amateur de reliures. Paris, 1887, p. 58 .
38 B
La traduction de ce texte à peine compréhensible fait voir que Boulanger, l’auteur de ces

charmantes petites reliures d’Almanachs, était loin d’être lettré :

Je certifie les la dessus sincère et véritable sauf erreur ou omission.

à Paris, ce 1 6 janvier iySS.


Boulanger.

BOULE (Pierre). — Ph. Renouard (') mentionne, à la date du 2 août i 5 o6 , un libraire-

relieur du4 nom de Pierre Boule, demeurant rue Saint-Jacques, qui reçoit 28 s. par. de la fabrique

de Y église Saint-Étienne-du-Mont, pour avoir « remis appoint Y un des livres de ladite église. »

Et le i 5 octobre i 5o8, il reçoit de la même fabrique 24 s. par. pour avoir « recollé et remis

appoint les livres de ladite église. » (Arch. Nat. H 4847.)


Ce document n’indique pas si ce Pierre Boule était parent d’André Boule, dont j’ai parlé dans
2
mon premier travail ( ).

BOULLANGER. — Aymé ou Émèe Boullanger, libraire et relieur rue Saint-Jacques,

paroisse de Saint-Benoît, né à Monchâlons, près Laon, fils de Guillaume Boullanger, vigneron


et de Nicole Febre, est cité par Ph. Renouard
3
( ), comme ayant, le 22 décembre 1896, passé
contrat de mariage avec Madeleine Arnoul, servante de Robert Nivelle, marchand libraire en
l’Université de Paris. (Arch. Nat., Y 1 36 .) De 1097 à 1698, il paie la taxe d’ouverture de

boutique. (Bibl. Nat., ms. fr. 21872.)

BOURCQ (Dominique). — Dominique Bourcq. était établi à Metz au commencement du


xvm e siècle. Le 12 juillet 1718, il présenta à la Communauté son Brevet d’apprentissage de
relieur, passé par Le Geay Amant; et le 22 mars 1728, il fut reçu en la qualité de marchand
libraire ( ).

BOURGES (')• — 2 août 1 442, Baptême à l’église Saint-Landry, de Gilles, fils de Jean de
Bourges, Heur de livres et de Jeanne Poutrel, demeurant h la Souche; parrains : maître Gilles Darcbes,

prêtre, demeurant au Palais ; Guillaume Rose, maréchal, de Saint-Séverin, et Henriette Salentin,

1 . Documents sur les Imprimeurs Libraires et Relieurs ayant exercé à Paris de


,
i^ 5 o à 1600, un vol. iti- 3 “.
2. Manuel hist. et bibliog. de l’Amateur de reliures. Paris, 1887.
3. Documents sur les Imprimeurs Libraires et Relieurs ayant exercé à Paris de
, 1450 à 1600.
4. De la corporation des Imprimeurs, Libraires et Relieurs de la ville de Met:, par Maurice de Chanteau. Metz, 1867, 11110 pl.

in-0”.

5. Ph. Renouard. — Documents sur les Imprimeurs, Libraires et Relieurs ayant exercé à Paris de 1460 a 1600, un vol. in 8”.
üèliog.Btlmp.E. Charreyre

RELIURE EXECUTEE DANS L'ATELIER DE MADELEINE B OURSETTE


( 154 5
-
)
femme de Christophe Sy, Heur de livres, à la Souche, de Saint-Landry. (Arcli. Nat. L 670,
n° 1, f° 3 v°.)

BOURSETTE (Madeleine). — J’ai eu maintes fois occasion de citer le nom de Madeleine


Boursette, libraire-relieur à Paris, de 1 55 1 à 1 556 . Elle était veuve de François Régnault, dont
elle continua les affaires.

Je donne ici une reliure sortant de ses mains : elle recouvre un gros in-8°, Bible de Robert
Étienne 1646 ('), couverte en veau. Elle est ornée de filets à froid et en or, avec légende reli-

gieuse, et marquée au centre d’un petit ovale renfermant l’éléphant et la tour adoptés comme
marque par François Régnault.
Le chiffre F. r., qui se trouvait habituellement dans un petit cartouche placé sur le dos de
l’éléphant, a été supprimé.

y mai 1 S40. — Titre nouvel passé par Madeleine Boursette, veuve de François Régnault, libraire,

pour le Cens dû à la ville par la maison ou pend pour enseigne Le Lefant autrefois le Barillet, dont
elle est défenderesse et propriétaire, en vertu d’un bail à rente du 17 juillet 1522, passé par Guillaume
2
Roullant papetier et libraire, pour 120 l. t. raçhetables par y 600 1. t. décapitai ( ).

BOYET (Luc- Antoine). — J’ai eu occasion de parler, dans la première partie de cet
ouvrage
3
( ), de Luc- Antoine Boyet; mais son importance fut telle aux xvn° et xvm ü siècles,

qu’il est indispensable de compléter ce que j’ai dit de lui.

Luc-Antoine Boyet fut un des maîtres qui occupèrent le plus longtemps la charge de relieur

du Roy. Le Brevet qui fut expédié en sa faveur le 20 novembre 1698, l’installa dans cette charge,
qu’il conserva pendant l’espace de trente-cinq ans. S’il ne fut pas, et rien ne le prouve, un
des plus fins artisans de son temps, il fut au moins le plus considérable; car c’est à lui que furent

confiés, en grande partie, les travaux de reliures pour le Roi et les services publics. On retrouve
aussi plus spécialement des marques de son talent sur les livres provenant de la bibliothèque de
Mme la Marquise de Chamillard ;
de celles de Colbert, de la Reynie, de Phelypeaux de la

Vrillière, de Maurepas, du comte d’Hoym; et ces livres sont aujourd’hui pour nous des joyaux
précieux.

Boyet, s’il n’en fut pas l’inventeur, employa plus que personne, pour la décoration de ses

1 CollectionLéon Gruel.
Ph. Renouard. — Documents sur les Imprimeurs Libraires et Relieurs qui ont exercé
,
à Paris de i^So à 1600.
3 . Manuel hist. et bibliog. de V Amateur de reliures, pages 60, 61.
4o
B
reliures, ce genre de petits fers tant à la mode au xvn c siècle, dont le dessin, au lieu d’être formé

de lignes ou de rinceaux en filets, est rendu par de petits points placés les uns à côté des autres,

et qui ont pris le nom de fers au pointillé.

Ce que nous savons de ce maître était jusqu’ici assez vague : voici cependant un brevet qui

va jeter un peu plus de jour sur une des personnalités les plus marquantes de l’art de

la reliure.

Aujourd’huy 2 y novembre J 6y S, le Roy estant à Versailles , bien informé de la capacité et expérience

de Luc-Antoine Boyet, relieur à Paris et de sa fidélité et affection au service de Sa Majesté. Elle Va


retenu et retient en V Estât et charge de l'un de ses relieurs de livres, vacante par le déceds de Claude
Le Mire ('), dernier possesseur d'icelle, pour en jouir aux honneurs, fonctions, prérogatives, privilèges

et autres avantages qui y appartiennent tels et semblables qu'en a jouy ou deub jouir led. Le Mire, et ce

tant qu'il plaira a Sa Majesté, laquelle m'a à cet effet commandé d'expédier and. Boyf.t le prt. brevet

qu'elle a signé de sa main et fait contresigner par moi,... etc. (’).

Boyet mourut en 1733 , ainsi que le montre le Brevet de relieur du Roi expédié, le 23 août

de la même année, en faveur du sieur Padeloup ('), qui lui succéda dans cette charge.

J’ai trouvé aux archives de la Seine le testament (') mutuel de Luc-Antoine Boyet, relieur

.ordinaire du Roy, et d’Elisabeth Cochon sa femme de luy autant que besoin serait autorisée à l’effet que
Te
suit demeurant à Paris rue des Sept Voyes parroisse Saint Estienne du Mont reçu par Billeheu, not à

Paris, le 2 y février iyi y et codicile ensuite a été extrait ce qui suit.

Lesd. Testateurs donnent et lèguent à Estienne Boyet, leur fils unique, la part et portion

qui pourra luy appartenir dans chacune de leurs successions,... etc.


Une mention portée en marge indique que la dame Boyet mourut en 1722.

BOYSSE (Jacques). — M. P. Poyet, dans son Essai de Bibliographie Limousine ( ), dit que
5

ce relieur figure, en iSoq, dans des documents conservés aux archives du département.

BRADEL (Marin). — J’ai dit que la famille des Bradel était une de celles qui avaient

fourni le plus de relieurs; nous voyons dans Ph. Renouard( 6 ) que Marin Bradel était libraire-

1 . Voir ce nom.
2. Arch. Nat. Registre du Secrétariat de la Maison du Roy, annee 1698, vol. O 1
n" 42, p. 240.
3 . Manuel hisl. et bibliog. de l’Amateur de reliures, t. I, P- 140 et 141.
4. Arch. de la Seine. Reg. 221, fol. 2.
5 . Une plaquette in-8“. Limoges, 1862.
0. Documents sur les Imprimeurs Libraires
, et Relieurs ayant exerce à Paris de >45o à 1600. un vol. in-ii".
1

B 4

Relieur à Paris, et qu’il a payé la taxe d’ouverture de boutique, en i 586 .


(Bibl. Nat.
ms. fr. 21872.)

BRADEL (Marie-Louise.) — Testament(') olographe de Marif.-Louise Bradel, fille

majeure, ouvrière en reliure, déposé le 10 mai 1765, chez M c


Deyeux, notaire à Paris.

Une mention écrite en marge porte qu’elle est décédée le i 3 juin 1


768.

BRADELLE pour Bradel (Catherine Perette). — Je donne ici, sans y rien changer, un
passage du testament (') de cette demoiselle, fille majeure, ouvrière relieuse de livres, demeurant

à Paris, rue et Paroisse Saint-Paul , en date du 19 avril 1768. Il ne nous a pas été possible de
découvrir de quel Bradel elle était la fille. Mais comme elle faisait partie de cette très

importante famille de relieurs, qui ont exercé pendant presque tout le xvnf siècle, elle

mérite d’être mentionnée ici. Il ne faut pas attacher d’importance à l’orthographe du nom porté

dans cet acte, car il n’est pas rare, à cette époque, de trouver un même nom écrit de façons
différentes.

Il
y est dit : En vue de la mort, et craignant d’en être surprise avant de pouvoir donner à ma saur
Marie-Louise Bradelle, des marques de reconnaissance de l’amitié cl des soins qu’elle a eus pour moi, je
déclare que je lui donne et lègue 28 livres de rente, provenant de mes gains et épargne.

BRADEL (Louis-Pierre). — « Testament(


r>

) de Louis-Pierre Bradel, ouvrier relieur,


déposé le I
er
décembre 1788, chez M c
Deyeux, notaire à Paris. »

Ce Bradel institue pour ses légataires universelles Henriette et Angélique Bradel, ses

sœurs.

BRADEL (fils aîné). — L’étiquette


4
) reproduite
ici est celle d’un Bradel, Relieur qui

pendant la Révolution, exerçait rue du Foin Saint-Jacques.


BRADEL, rii/S aîné,
Je crois pouvoir avancer qu’il était le fils aîné de Fran-
Relieur rue du Foin- ,

çois-Paul Bradel et de Catherine-Jeanne Derome ('), sa


Jacques N 0 296. a Paris.
,
.

femme.

1. Arch. de la Seine. Reg. 279.


2. Arch. de la Seine. Reg. 249.
3. Arch. de la Seine. Reg. 281.
4. Collection Léon Gruel.
5. Voir ce nom.
6 .
42 B
La carte de sûreté (') et le signalement du môme Bradel, que nous reproduisons ci-contre,
sont deux curiosités bibliographiques, dont nous n’avons pas voulu priver le lecteur.

BRANY (Gabriel). — Voir Charles Pillehotte.

BRESCHE (Pierre de). -


— Le monogramme reproduit ici n’est autre qu’un fer û dorer, que

j’ai trouvé sur une très mauvaise reliure en veau, du xvif siècle.

Elle recouvre un in-12 : Régime de Vie spirituelle. Lyon 1680.


Au bas du titre, on lit, surmonté du chiffre P. d. b. enlacés, la suscription

suivante :

Et se vendent h Paris , chez Pierre de Bresche, rue Saint-Jacques, à l’image

Saint-Joseph (').

C’est la première fois que je rencontre la marque de ce Libraire-Relieur; elle

est placée quatre fois sur le dos de la reliure, entre chaque nerf, ainsi que faisaient les

Elzévirs.

BREUILLEQ (Raoullet de). — Le I


er
septembre 1642, Raoullet de Breuille, relieur, com-
parut et fut admonesté devant la Cour de Parlement pour. Quelques livres et papier escript, trouvés

en sa possession.

BRUNEAU (Jean). — Ph. Renouard( 4


) nous apprend que le 20 octobre i5vo, y eut une
il

saisie de livres défendus, chez Jean Bruneau, Relieur au Mont Saint-Hilaire, à la Maison Blanche
des appartements du Collège des Lombards, rue des Carmes; et également chez François
Trepeau, Relieur-Libraire, à l’Homme Sauvage, près l’enseigne de la Trinité, rue des Carmes;

et chez Laurens Heurtelet, Libraire et Relieur, au Cerceau, rue Saint-Jean-de-Beauvais.

Jean Bruneau en i 5 m, était taxé au don de 40 sols.

1 . Collection Léon Gruel.


2. Collection Léon Gruel.
3. Ph. Renouant. — Documents sur les Imprimeurs, Libraires et Relieurs ayant exercé à Paris de i_po à 1600, un vol. in 8‘.

4- Idem. — idem.
B 4°
44 c
ABOT (Fils). — La ville de Lyon a toujours occupé la seconde place après
c
Paris, pour ce qui concerne la reliure; et elle a produit, au xvi siècle, des

décorations à entrelacs mosaïqués, d’une grande richesse.

C’est le souvenir de cette ancienne splendeur qui me fait mentionner ici

le nom de Cabot fils, établi relieur, rue Mercière. Je le trouve indiqué dans
l’almanach de la ville de Lyon, pour 1760.

CARON (Pierre). — J’emprunte à M. Paul Bergmans, l’érudit secrétaire de la Société

d’Histoire et d’Archéologie de Gand, ce que l’on sait de ce relieur de nom français, qui exerçait
c
à Gand, au commencement du xvi siècle.

Un spécimen de son travail est conservé à la bibliothèque de la Ville et de l’Université de

Gand. Il est exécuté en veau brun estampé à froid et recouvre un petit in-8° : Rupert us. De

voluntate et omnipotentia Dei; imprimé à Nuremberg, chez Jean Pctreius, en 1524. Il provient du
couvent des Augustins de Termonde.
Dans un encadrement de filets est placée l’Annonciation. Elle est accompagnée d’un
écusson en losange répété en haut et en bas, qui porte un lion entouré du nom : Petrus Caron,
entrecoupé de quatre fleurs de lys.

Voici quelques documents recueillis par M. A. von Werveke, conservateur des musées

archéologiques et extraits des Archives de la Chambre des Comptes.


Archives du Royaume à Bruxelles, Chambre des Comptes, n° 21896; Compte du Receveur
e1
des Exploits du Conseil de Flandre, du I
'

août i 52 q au 3 juillet 1 525 :

Folio 52 verso. A Pierre Caron, aussi librarier en Jadicle ville ( de Garnit), pour avoir

loyé et renouvelle de cuier trois vieulx registres estons péril d’aller en perte et ruine, par tauxe et

quictance iiij Ib iiij s. parisis.

er
Registre 21 897, du I août 1 5 25 au 3 l juillet 1 5 26 :

Folio 67. A Pierre Caron, pour avoir livré samblable registre (nng gratuit registre de volume de
iroie) pour enregistrer les sentences prononchie% ceste année en ladicte court. . . . viij Ib parisis etc.

Folio 67 verso. A luij pour avoir loyé ou fijn d’aulcuns vielç registres, ungne main de pappier
volume de troic ensemble pour ledict pappier x s. par.
A lui), pour avoir renouvelle des couvertures de cuier, et reloié deux registres de ladite court de

l’année xinp et xc. . iiij lh. xvj r.


c 43

La reliure, dont il est question plus haut, est donc bien d’origine flamande, malgré le nom
très français de l’artiste qui l’a exécutée.

CÉSAR (Pierre de). — (Petrus Cesaris). — (Pieter de Keysère). — J’ai déjà parlé de ce
relieur en 1887 ('), m’appuyant sur le remarquable ouvrage de M. A. Claudin ("), et aussi sur

les recherches si savantes publiées par M. Bergmans, dans l’Inventaire Archéologique de Gand
Je donne ici quelques documents supplémentaires intéressants.

M. A. Claudin nous dit que Pierre César (second du nom), était d’une famille originaire
d’Allemagne. Le premier qui porta le prénom de Pierre, était le fondateur du second atelier

typographique établi à Paris, qu’il exploita avec Jean Stoll en 1474. Il était né à Schwebus,
aujourd’hui petite ville de la province de Brandebourg, sur la frontière de la Silésie. En 1478, il

demeurait rue Saint-Jacques; et le 18 octobre 1487 : il prenait par bail à vie moyennant un loyer

annuel de 12 livres parisis, une maison, courcelle et petit jardin derrière en la grant rue Sainct-Jacques . .

où pend pour enseigne le Chevalier au Cygne, tenant d’une part à l’ostel du Gril, d’autre part à l’oslel

du Treteau. Il vécut jusqu’en 1 jO).

Chevillier, dit de son côté, que Pierre de Keysère appartenait à la famille d’ARNAUD de
Keysère, imprimeur à Audenarde et à Gand au xv" siècle; que son vrai nom était Wacener,
et que celui de César n’était qu’un surnom, ainsi que le montre cette suscription : Discretus

vir Magister Petrus Wagener dictas Cesaris. Cette dernière origine paraît être celle qu’il con-
viendrait d’attribuer au Pierre de Keysère, qui se trouve à la Bibliothèque de cette ville.

(Rés. 789).

Le plat de la reliure, en veau brun estampé, recouvre un opuscule de Saint Jean Chrysostôme
publié à Anvers en i 536 Le
. sujet est le même des deux côtés : il représente la Pucelle de Gand;
au fond, une petite vue des clochers de la ville.

Au bas, se trouve la signature Petrus Cesaris. Comme entourage, une devise latine en

caractères gothiques.

CHAMOT. — Pendant la seconde moitié du xvm e


siècle, plusieurs artistes de ce nom
exercèrent la reliure.

1 . Manuel histor. et bibliog. de l'Amateur de reliures. Paris, p. 65 .


Histoire de l'Imprimerie en France aux xv* et xvi" siècles, t. I. Paris, Imprimerie Nationale, 1900.
5 Catalogue descriptif et illustre des Monuments, Œuvres d’art et documents anterieurs à 83 o, publié par i la Société d histoire
et d’archéologie de Gand.
46 c
Louis Chamot fut reçu maître (') le io avril 1760, et Charles Chamot, rue Saint-Jacques, fut
2
également reçu maître ( ) le i 5 février 1762.

J’ai eu la bonne fortune de trouver un recueil de comptes de reliures, exécutées de 1763 à


1 781 par un nommé Chamot, pour les Archives.

Ces reliures étaient commandées par M. de Senac, qui en était chargé

par M. Letronne garde-général des Archives du Royaume.


Je ne sais si ce relieur était un de ceux mentionnés plus haut, car

malheureusement aucun prénom n’accompagne la signature apposée au bas

de chacun de ses reçus.


La plupart des reliures décrites sur ces comptes sont couvertes en par-
chemin vert ou en veau brun : celles en maroquin rouge sont beaucoup plus
rares, surtout dans les dernières années.

A titre de curiosité, je reproduis ici une lettre de M. de Senac récla-

mant ses reliures et la réponse de Chamot qui a tout l’air d’être depuis

un certain temps créancier de l’État, et de ne vouloir faire une livraison


à M. de Senac qu’après paiement de ce qui lui est dû.

Ce relieur, en 1779, demeurait en face le collège Cambrai à Paris.

CHENU (Louis). — Louis Chenu était maître relieur-doreur de

livres, établi à Paris, rue Chartière, paroisse Saint-Hilaire. Il était ancien

garde de sa communauté lorsqu’il déposa son testament ( r>

), le

14 mai 1765, chez Maître Miller, notaire à Paris; ce testament ne


contient aucun nom intéressant.

Le fac-similé de dentelle, reproduit

ici, est celui d’une reliure faite par

Chenu. On remarquera qu’il a signé

son oeuvre, en mettant son nom en


dorure, au milieu des petits fers de

la décoration. Cette décoration n’est


pas finement composée; le fond de la reliure est solidement établi, mais sans goût; elle recouvre

1 . Liste des Maitres Relieurs et Doreurs de livres de la Ville de Paris, dressée par Pierre Alexis Michel Bradel.
Idem.
S. Arch. de la Seine. Reg\ 240.
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'IT&US3
48 c
entourée d’une légende en caractères gothiques, sur laquelle on lit :
jacobus-clerce-de-ghf.le-

SERVUS-TUUS-SUM-EGO-DA-MICHI-INTELLECTUM-UT-SCIAM-TESTIMONIA-TUA PS. TIS. ('). Les deux autres

plaques, posées de chaque Il est très difficile

côté de celle que nous d’attribuer une origine

venons de décrire, sont précise à cette reliure,

pareillement 2
obtenues car nous n’avons comme
avec un même fer, com- éléments d’appréciation

posé d’un entourage go- que le lieu d’impression

thique, au milieu duquel et une ornementation


on trouve deux rangées déjà rencontrée aussi bien

de glands, issant vers le sur des éditions alle-

centre des filets en forme mandes, que sur des édi-

d’arcature, et posés alter- tions françaises ou ita-

nativement en sens in- liennes.

verse. On remarquera Par la disposition et

que cette disposition est le style de ses dessins, la

identiquement semblable plaque du centre a beau-

à celle qui décore la re- coup d’analogie avec les

liure de Jehan Noms décorations des reliures

décrite dans mon premier exécutées par des artistes

travail ( ). Gantois.

COMPAGNONS. — - Pour compléter le passage relatif aux compagnons, donné dans la

première partie de cet ouvrage (’), et aussi pour faire bien ressortir la rigueur des règlements,
je donne ici un document intéressant.

Statuts de la Communauté de Met% en i~ii. — Il est décidé que les Maîtres ne pourront donner h
leurs compagnons un travail hors de che% eux, si ce n’est des coutures et des pliures. Si l’on trouve cheç
ces compagnons des presses, affûts ou autres outils de la profession, ces objets seront confisqués au profit

de la Communauté (‘), ainsi que les ouvrages imprimés.

1. Collection Léon Gruel.


2. Page 137. Des recherches plus récentes nous ont convaincu que le nom inscrit au bas de cette plaque devait être celui de
Jehan Norvis.
8. Manuel hisl. et bibliog. de l'Amateur de reliures. Paris, 1887,
p. 70.
4. Extrait de la Corporation des Imprimeurs Libraires et Relieurs de la
, Vitle de Met c, par Maurice de Chanteau. Metz. 1767.
1 plaquette in- 3 ”. Collection Léon Gruel.
2
c 49

CORDIER (Nicolle Cristelle, veuve de Jean François). — Le testament (') déposé le

14 février 1768 par cette dame, chez M e


Belime, notaire .à Paris, nous apprend que Jean
François Cordier était établi maître relieur-doreur dans cette ville. Cet acte ne contient aucune
clause digne d’être mentionnée.

CORDIEU (Guillaume). — Le 2 août 1688, à Versailles, il fut expédié en faveur de


Guillaume Cordieu un brevet de retenue de T un des relieurs de livres de la garde-robe de Sa Majesté,
en remplacement de Jacques Royer décédé ( ).

CORNU (François). — Ce relieur qui, d’après Y Annuaire Valade, fut reçu maître le

i 3 décembre 1776, est mentionné dans l’Almanach Dauphin de 1777, comme relieur ordinaire

de M. le Lieutenant général de Police.

Il demeurait rue des Amandiers.


Il figure, à ce même Annuaire Valade de 1782, parmi les maîtres qui ont payé le droit de

réunion.

COURTEVAL. — Pour compléter ce que nous avons dit au sujet de Courteval (’), nous
donnons ici la reproduction d’une charmante reliure exécutée par ce Maître, sur un petit in-8° :

Procè^ et Amples examinations sur la vie de Caresme-Prenant. Traduit d'italien en françois.


l
Paris, 160 ( ).
Cette reliure en maroquin rouge à grain allongé est ornée d’un encadrement de filets, avec
une succession de petits fers les uns au bout des autres. Le milieu, réservé, en forme losangée,
est composé de fers formant une étoile, aux quatre angles de laquelle, après un examen
minutieux, on observe que les fleurons de ces angles remplacent une fleur de lys placée antérieu-

rement et sur laquelle ils sont superposés. Nous avons fait la même remarque pour les coins

de l’encadrement, où un petit vase cache également une fleur de lys.

Cela fait supposer que cette reliure ayant été primitivement exécutée sous Louis XVI, il a

fallu, au temps de la Révolution, opérer ce changement de fers, pour que la reliure pût être
utilisée.

1 . Arch. de la Seine. Rég. 257.


Arch. nat. Registre du Secrétariat d'État de la Maison du Roy, année 1688, CR n° 32 .

. Manuel hist. et bibliog. de l'Amateur de reliures Paris,


,
i 83-, p. y 3 .

4. Collection Léon Cruel.


5o C
L’espace, compris entre le losange et l’encadrement du bord, est rempli de milliers de points

et d’étoiles frappés en or.


Courteval ne rentre pas absolument dans le cadre que je me suis tracé, puisqu’il est à cheval

sur xvm et sur le xix° siècle, et


le
e
qu’il exerçait encore en 1821 (').
2

Mais, comme il est un des très rares relieurs qui, à l’époque de la Révolution, aient conservé

courteval §°’-lt ^ eur m étier et l’ardeur de bien faire, j’ai pensé que je pou-
r b zi eü r ,
vais donner ici la reproduction de cette reliure, dont toutes les parties sont
eve ses carmes, n?. i J’ un remarquable.

L’étiquette ci-jointe est collée comme signature, en haut de la garde intérieure du


premier plat.

CRESPIN (Nicolas). — - Nicolas Crespin en 1 5 19 paie au Collège de Beauvais 17 1 .


par.

pour le loyer de la maison à l’image Sainte-Catherine, rue du Mont-Saint-Hilaire.


En i 528 , le collège de Beauvais lui paie 41 l. et 4 d. par. pour avoir relié, réparé et mis à point
plusieurs livres de la chapelle, le Missel de parchemin , un pseautier, le livre des Evangiles, un petit

bréviaire en parchemin, et pour avoir mis des fermoirs et clous à d’autres livres ( ).

CRESSONNET (Jacques). — Je trouve dans l’ouvrage de M. Herluison : Les Imprimeurs


e
et Libraires d’Orléans depuis le xvi siècle jusqu’à nos jours, 1 vol. in-8°, Orléans, 1868, que
Jacques Cressonnet était libraire-relieur à Orléans. Il était né le 4 décembre i 633 , et mourut le

22 janvier 1706.
Son fils, Jacques Cressonnet, curé de Brion, le qualifie de relieur
Relie/par Crizcifioù
dans son acte de décès?
Af Relieur rue <S.

Jearv de/ Heauvaid


CRUCIFIX (Pierre-Claude). — Pierre-Claude Crucifix figure
prea fEylse,
à la date du 28 mars 1764, sur la liste des Maîtres Relieurs et
Doreurs de livres en l’Université de Paris, de l’année 1770 5 yPariô
( ).
La reliure qui renferme l’étiquette ci-jointe est en veau porphyre,
avec filets or et fleurons dans le genre de Padeloup; elle est lourde, et le fini en laisse à désirer,

comme pour la plupart de celles qui ont été faites à cette époque. Elle recouvre 6 volumes

1. Annuaire de l'Imprimerie et de la Librairie françaises, 1821, in-12. 1

2. Pli. Renouard. —
Documents sur les Imprimeurs, Libraires et Relieurs ayant exercé à Paris de 1450 à 1600.
3. Dressé par Pierre-Alexis-Michel Bradel, clerc de Communauté.
RELIURE EXÉCUTÉE PAR COURTEYAL
l)

H
4

y
Reliure en or basané
aux Armes de Michel Le Tellier
(
xvii e siècle)

Paris. — lmp. R. Engelmanx.


C 5i

in- 8 °, L’Europe illustre, par Dreux du Radier, portraits gravés par Odieuvre, Paris, 1775 (').

CUIR DORÉ (Reliures en). — C’est la première fois que je rencontre une reliure en cuir

doré (vulgairement appelé or basané), dont l’ornementation correspond exactement au format


d’un volume.
Toutes les reliures de ce genre que j’ai vues jusqu’ici étaient recouvertes avec un débris de
cuir pris dans une tenture quelconque.
Dans un carré occupant le centre, se trouvent les armoiries de Le Tellier, entourées des

colliers des ordres de Saint-Michel et du Saint-Esprit, et surmontées d’une couronne de marquis.

Au-dessous, est placée la première partie de la devise : Singulis adsum.


Au milieu de la partie supérieure du plat, formant champ, on voit un soleil, emblème de
Louis XIV, placé dans un semis d’étoiles et accompagné de deux anges.
La partie inférieure est occupée par le reste de la devise : Ubiq.ue levamen.

Les deux côtés sont décorés d’étoiles et de lézards, motifs dont sont composées les armoiries.

Le tout exécuté en relief.

Cette reliure a été faite pour le père de François-Michel Le Tellier, marquis de Louvois et de

Courtanvault, Michel Le Tellier, chancelier de France, secrétaire d’État au département de la

guerre, né à Paris le 19 avril iôo 3 , mort le 3 o octobre 1 685 .

Il portait d’azur à trois lézards d’argent, posés en pal; au chef cousu de gueules, chargé de
trois étoiles d’or.

Les quatre mots de la devise inscrite sur ce livre peuvent se traduire ainsi : A chacun je suis

partout assistance.

Ce procédé de fabrication nous vient de l’Italie qui le tenait elle-même de l’Orient.


La façon dont on obtenait ce cuir doré mérite d’être mentionnée. Le cuir était d’abord

recouvert d’une feuille d’argent ou d’étain, sur laquelle on estampait les ornements à reproduire;

l’on passait sur l’ensemble une couche de solution safranée qui, prenant le ton d’or, recevait une
transparence métallique de la matière sur laquelle elle était posée.

Si nous en croyons M. de La Quérière ( ),


2
on fabriquait ce cuir, au xvf et au xvii e siècle,

un peu partout, principalement à Lyon et à Avignon.


L’usage de cet or basané remonte assez haut puisque le même auteur nous dit que les jésuites

1 . Catalogue de la Librairie Rouquette décembre 1887.


,

2. Une plaquette in-8°. Recherches sur le cuir doré, par E. de La Quérière. Rouen, i 83 o.
52 c
de Bruxelles montraient parmi les curiosités de leur bibliothèque le fauteuil d’or basané, dans lequel

Charles V reposait ses membres goutteux, pendant la cérémonie de son abdication.

Il nous dit encore, d’après Dulaure, que lorsque sous le règne de François F v
,
on démolit

l’ancienne église de Saint-Merri, à Paris, construite en 8S4 aux frais d’un nommé Eudes Fauconnier, on
découvrit le tombeau et le corps du fondateur, dont les jambes étaient revêtues de bottines de cuir doré.

Nous donnons ici le fac-similé de cette reliure (*) grandeur originale.

CUIR GRAVÉ (Reliure en). — En 1887 (


2
), j’ai donné une reliure allemande en cuir ciselé

du xv
e
siècle, et j’ai dit en même temps, que l’Italie, au xvi
e
siècle, avait produit quantité

d’objets en cuir travaillé d’une extrême richesse.


J’apporte aujourd’hui la preuve de cette assertion, avec le spécimen ci-contre.
C’est une reliure qui recouvre un exemplaire sur vélin : I salmi di David. Tradotti dalla

Lingua Hebrea nella Italiana — in Parigi i5ô2 ( ). Elle est


3
en veau brun doré en plein, décoré
sur les deux plats et sur le dos de riches compositions exécutées en gravure au burin.
Le premier côté est divisé en deux parties : celle du bas représente une Minerve sur un
piédestal, accompagnée de flammes et de trophées; celle du haut est ornée de deux satyres,
tenant une torche et adossés sur des rinceaux de feuillage.

Le second côté représente la scène traditionnelle du roi David, en prières devant l’ange qui lui

présente les trois flèches.

Le dos est rempli d’entrelacs savamment disposés.


Le travail de cette décoration diffère de celui donné par nous, en 1887, en ce que le premier
était en cuir ciselé avec de légers reliefs, tandis que celui-ci est simplement gravé.

CUSTODE (Reliure). — Je donne ici le fac-similé d’un petit almanach ( )


4
in-32

(0,097 X 0,064) relié en 1 786, et qui au moment de la Révolution fut utilisé par un prêtre,

pour y mettre une custode, lorsqu’il allait administrer les sacrements.

La transformation a été ainsi effectuée : toutes les feuilles sont collées ensemble, au centre,
dans les deux tiers de la longueur, de façon que cet endroit forme un bloc solide dans lequel
on a découpé en rond l’épaisseur entière des feuilles pour y loger une custode en argent; on a

1 . Un volume in-8". Compendium d'Ostéologie. Collection Léon Gruel.


2. Manuel hist. et bibliog. de l’Amateur de reliures.
3 . Collection Léon Gruel.
4. Collection Léon Gruel.
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D 53

ensuite fixé sur la garde du premier plat tout le volume, de sorte que l’ouverture se fait par le

second côté, ainsi que l’indique le dessin ci-joint (pl. B).

La décoration de cette reliure en maroquin rouge, obtenue par une plaque, représente un
vase d’où sortent des fleurs, encadré par une ornementation épousant la forme des
contours (pl. A).

De cette façon, au moment où la Terreur sévissait contre les nobles et les prêtres, celui qui a

imaginé cet ingénieux appareil pouvait porter constamment sur lui, sans craindre d’être inquiété,
tout ce qui lui était nécessaire pour s’acquitter de son ministère sacré.

D
AUVERGNE (Nicolas-Remi). — Nicolas-Remi Dauvergne était un relieur

de la seconde moitié du xvm e


siècle, qui eut une certaine importance, dans

sa corporation.

Il fut reçu maître le 5 février 1 743 ;


il demeurait rue des Carmes.
Il figure sur le second tableau des maîtres qui n’ont pas payé le droit de

réunion, indiqué à l'Annuaire Valade de 1782.

Nous le retrouvons parmi ceux qui, le 7 décembre 1760, se sont réunis pour confirmer la

délibération du i 3 avril 1741, arrêtant qu’il 11e sera plus fait d’apprentis, pendant l’espace de
dix années.

En compagnie de Charles le Rond, Joseph-Melchior Begué et Nicolas Blachet, tous


maîtres relieurs et doreurs de livres et gardes en charge de leur communauté, le 8 mars 1 740, il

présente une requête (‘) à M. le Lieutenant général de Police, à l’effet qu’il veuille bien

homologuer la délibération du g février de la même année, pour être exécutée selon sa forme et

teneur. Cette délibération interdisait qu’il fût fait aucun achat de peau de veau dite d’alun, par

les maîtres de la Communauté, sans la présence de l’un des gardes en charge de ladite Commu-
nauté. C’est là l’une des nombreuses réglementations qui régissaient alors le commerce,
précisaient la qualité et le prix de la marchandise, et fixaient le prix des amendes imputables
aux contrevenants.

1 • Statuts de 1750.
54
D
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A?^4
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Il fut un de ceux qui donnèrent leur consentement à l’enregistrement des nouveaux statuts

en i 75 o.
Le fac-similé d’un de ses comptes (‘) que je donne ici, reproduit une fourniture de reliure

qu’il fit pour M. de la Borde, musicien et valet de chambre du Roi.

Il était administrateur de la Confrérie royale du Saint Sacrement et de Notre-Dame de Grâce,

érigée à Paris en la paroisse Saint-Hilaire du Mont; il fut nommé marguillier le 8 juin 1760.

Il était décédé en 1789; car nous voyons sa veuve mentionnée sur 1’ Annuaire Valade, de

cette même année.

Il eut un fils qui exerça en même temps que lui; nous trouvons son nom dans l’arrêt de la

cour du Parlement, qui interdit de faire des apprentis pendant dix années.

DELATRE. — La curieuse étiquette ( ) ci-contre est celle de Noel-Pierre-Louis Delatre,


2

marchand Cartier, comme maître re-

qui fut aussi papetier monterait au 24 sep-

relieur, rue Saint- tembre 1769.

Jacques, à la fin du Il faisait partie du


e
xvm siècle. tableau comprenant
Il est mentionné les maîtreâ qui ont
J\yU ROI SALOMON payé droit de ré-
à Y Annuaire Valade
NOËL PTEKRE LOUIS PELATPE
le

de 1 789 ,
comme Mm? car lier papetier relieur rue union.

ancien syndic de la
TE
% S Lutte SLrochatt coin de
Anne D’après cette éti-
larue iheresse vend Tout ce qui
Communauté; d’a- concerne Lecriture Jk PAKIS. quette, il est suppo-
près ce même an- sable que ce Delatre
nuaire, sa réception était surtout cartier-

papetier; et qu’il fit partie des nombreux artisans qui, réunis par l’Édit de 1776, formèrent
une nouvelle corporation, composée de cartiers-papetiers colleurs et en meubles et des relieurs
3
doreurs ( ).

DELORME (Pierre). — Pierre Delorme exerçait à Paris à la fin du xvm


c
siècle, ainsi que
nous l’indique la liste des Maîtres relieurs et doreurs de livres en l’Université de Paris, présentée
par Pierre- Alexis-Michel Bradel pour l’année 1770.

1. Collection Leon Gruel.


2. Collection Léon Gruel.
3. Manuel hist. et bibliog. de l'Amateur de reliures. Paris, 1887, p. 50.
56 D
Nous y voyons qu’il avait été reçu maître, le 29 août 1763.
Sur un tableau (') gravé portant les noms, armes, blasons de Nos Seigneurs les Archevêques
et Évêques qui composent le clergé de France, et ceux des généraux des ordres et

Grands Prieurs de France pour l’année 1769, mise à jour par P. P. Dubuisson,
généalogiste et doreur du Roy, on lit cette suscription : Corrigés par P. Delorme,

son successeur rue Saint-Jacques vis-à-vis Saint-Benoît, ce qui nous montre que ce

Pierre Delorme était graveur ainsi que Dubuisson.


2
Nous possédons de lui une reliure ( ) bien faite, finement décorée d’une den-

telle sur les plats. Le fac-similé que nous donnons ici est la signature qui est mise

en dorure, dans le coin de gauche de la bordure inté-

rieure. Elle est, comme on voit, composée de trois rou-

lettes posées les unes à côté


des autres, ce qui dénote un
soin auquel on n’était pas ha-

bitué à l’époque.

L’almanach Dauphin de
1777 le mentionne ainsi : « Un des plus renommés pour la dorure sur cuir et les reliures

précieuses d’Étrennes mignonnes et Colombats ».

DEROME (J. -A.). — J’ai mentionné dans mon premier travail ( ) le


3
nom de Jacques-
Antoine Derome, élu garde le 1 1 septembre 1737, en compagnie de Louis Douceur. Il demeurait
rue Saint-Jacques. Il mourut le 22 novembre 1761.
Jusqu’ici on avait eu peine à trouver quelque pièce importante sortant de ses mains. La
reliure dont le fac-similé est ci-contre, de grandeur originale, recouvre un manuscrit sur papier

en écriture bâtarde, calligraphié par Doré en 1747, pour être offert à M. de Boullongne, conseiller

d'Etat ordinaire, intendant des finances et des ordres du Roy, conseiller ordinaire au Parlement de Met<_,

dont on voit les armes sur le milieu des plats de la reliure.

Cette décoration est d’une combinaison toute particulière et peu usitée chez les Derome, qui
n’employaient pas habituellement de compartiments à deux filets avec leurs dentelles à

petits fers.

Très élégante et faite spécialement pour l’amateur à qui elle était destinée, cette reliure

i . Collection Léon Gruel.


0. Collection Léon Gruel.
3 . Manuel liist. et kibliog. de l’Amateur de reliures. Paris, 1887.
RELIURE AUXARMES DE MONSIEURDE BOULLONGNE EXECUTEE PAR J.A.DEROME
(17W)
8 .
58 D
du dos, une petite tour, le principal
comporte, dans les angles des plats et dans les entre-nerfs

meuble de l’écu. Le travail en est très soigné.

L’étiquette reproduite ici est collée dans l’angle supé-


2
du premier plat de la reliure, et tient
rieur de la garde

lieu de signature.

que l’on voit ici est celui d’une reliure simple mais
Le dos à petits fers

excessivement soignée, et que je n hésité pas à attribuer a J acQlUes- Antoine

de Rome.
Cette reliure recouvre un exemplaire en quatre volumes des Epitres

et Évangiles de Nicole. Paris, i p5 1


(').

Cet artiste a doré son nom en entier en bas du dos, après le dernier
6
entre-nerfs. j’ai rarement rencontré chez les relieurs du xviii siècle cette

façon de signer leurs travaux.

DEROME (Fils aîné). — L’étiquette que je reproduis ici est celle de

Charles Derome dont j’ai déjà parlé ( ), qui

Relié fut reçu maître le 24 octobre 1 740.

ÜjC par DE ROME, Il était le fils aîné de Jean-Baptiste Derome,


Fils aîné ,
et le frère de Nicolas-Denis Derome dit le

je rue Saint Jacgues , Jeune, celui de tous qui eut le plus de vogue.

N®. i£>3* Cette étiquette est collée sur la garde in-

térieure d’un petit in-8° : Instructions pastorales

de Monseigneur V Archevêque de Lyon. Paris et Lyon, ( ) 1776.

DEROME (Marie-Anne). — Par le testament dont je vais donner les

principaux dispositifs, nous nous trouvons en face de cette famille nom-


breuse des Derome; et il nous est absolument impossible de préciser la

parenté de ceux qui y sont mentionnés, à l’exception toutefois de Nicolas-

Denis Derome, institué légataire universel, celui dont j’ai parlé précédem-
4
ment ( ).

1 . Collection Léon Gruel.


2. Manuel hisl. et bibliog. de l'Amateur de reliures. Paris, 1887, p. 77.
3. Collection Léon Gruel.
4. Manuel hist. et bibliogr. de l'Amateur de reliures, p. 77,
Service
Citoyen

Catherine-

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6o D
Voici cette pièce, dans son exactitude littérale (') : Du testament de Marie Anne de Rome,
majeure, fille ouvrière pour relier les livres, demeurant à Paris, rue Saint-Jacques, paroisse Saint-Benoist

reçu par M e
Davier, le 2p mars 1770, il a été extrait ce qui suit :

Je Jais et institue pour mes légataires universels de tous les biens que je laisserai à mon décès,
!
Nicolas Denis de Rome, et Marie Thérèse de Rome, femme du sieur Jean Henry Fournier ( )
er
libraire suivant la cour (il était également relieur. Voir ce nom dans le tome I de cet ouvrage),

mes frère et sœur, auxquels je recommande cette cordialité dans laquelle nous vivons si étroitement, pour

par eux jouir du legs Je nomme pour exécuter mon présent testament M. de la Chause, avocat

au Parlement, demeurant rue des Marmousets à Paris, que je prie de prendre cette peine et d'accepter en

cette considération un diamant de la somme de 700 livres une fois payée dont je lui fais don et legs.

Cette dernière disposition nous prouve que, contrairement à ce qu’on a toujours pensé de

la situation pécuniaire des relieurs, ils n’étaient pas tous des malheureux.

DEROME (Veuve). — Avant de parler de la Veuve Derome, il me faut compléter ce que j’ai

dit en 1887 sur son mari,


en donnant la reproduc-

CHANGEMENT DE DOMICILE. tion d’une


3
annonce éti-

quette ( ) A, qu’il fit faire

Le Sieur DERO*ME, Relieur-Doreur, lorsqu’il reprit la maison


feuL de fa branche du nom de Derome , demeure pré- de son père.
sentement rue Saint-Jacques ,
Hôtel delà Couture, Je donne ici le fac-
avant le College de Pleiîis.
similé d’une étiquette ( ) b
4

Cet Hôtel eft la porte cochere en face de jon


ancienne maifon Rc/lo la. /cuvts
, au-deffus de S. Benoît, dans laquelle
Derome,
il a Succédé à Son pere en 1760. Rue SïJaocjUCS Ho Ici
c/e la.Coulure N? CS, </
Brade/ sonjtndrt '

a B

qui nous montre que la Veuve Derome, dont on a vu antérieurement une facture signée,

continua à tenir pendant quelque temps le fonds de commerce de son mari, en société avec son

gendre et neveu François-Paul Bradel.

1 . Arch. de la Seine. Registre n° 25 1

2. Manuel hist. et bibliogr. de l’Amateur de reliures, p. 100.


3 . Collection Léon Gruel.
-1- Un in-4°. — Laurentii Medicis magniflei vita Pisa, 1784, veau marbré, dos orné.
D 61

Ce dernier, à la mort de sa belle-mère, reprit seul la suite des affaires, ainsi qu’on le verra

Le S :
Bradai l’ai né, Relieur & Doreur de
par la

annonce C
petite

ci-
EFH irpiniiiM iiîüïïti innnii rnimn n
M
fucceiîeur du S Durons le Bradel Pere Reh eur Rue
r
livres ,
neveu &
qu il elt le contre, re-
jeune prévient les Amateurs
,
du Foin S*' Jacque •

(eul pofleffear du Fonds dudit S


r
Derome rue dans
, cueillie A Paris .

St- Jacques, Hôtel de la Couture ,N° 65 »


le journal de
C
Paris du 1

octobre 1790. Je donne également une étiquette d (') trouvée sur une

de ses reliures, alors qu’il était installé rue du Foin-Saint-Jacques.


La lettre de part d’enterrement f., reproduite d’autre part, est celle de

la femme de ce Bradel, décédée à Paris, en novembre 1792.

DEVERS (Claude fils aîné). — L’artisan dont on voit ici l’étiquette

exerçait à Lyon au milieu du xvm e


siècle.
s
La reliure d’un Almanach ( ) Royal pour 1741, qui renferme ce docu-
ment, est très bien réussie; la dentelle qui la décore est parfaitement dorée :

l’ensemble du tra-

vail n’est certes pas


PLAUDE
V_i Doreur fur tranche
DEVERS,
&
Fils aîné. Relieur,
fur cuir, qui demeuroit rué 1 au-dessous de ce qui
delà Monnove, à l’enfeigne du foufflet d’or , demeure
à prefent vis-a-vis Je Cloître de l’Hôtel-Dieu à l’entré
de la grande rue, à l’enfeigne de la Bonne nouvelle au
g se faisait à Paris, chez

troifieme étage à Lyon, rélie toutes fortes de bons Li- les maîtres de l’épo-
vres en maroquih,dantelles, cantonnieres comparti-
mens en découpures,8c y pouffe toutes fortes d’ Armes
& i que. Le milieu des
à peu de frais , en lui expliquant feulement la qualité
des Armes que l’on voudra,ou lui montrer l’empreinte
i plats est orné d’une
du Cachet de la perfonne , ayant fait graver exprès armoirie avec sup-
toutes fortes de fers que le Blafon peut fournir , pour
compofer toutes fortes d’ Armes de quelque qualité
i
ports.
qu’elles puiffent être , &
par ce moyen , il évite la dé-
i
penfe de les faire graver en cuivre aux perfonnes qui Nous donnons
en aurons envie , oc même changer de goût
É encore le fac-similé

du dos d’une re-


3
liure
( ) en maroquin ornée d’une dentelle à petits fers, exécutée par Claude
Devers, dont on verra la signature dans le dernier entre-nerfs. Le travail
de reliure et de dorure est aussi soigné que celui qui a été décrit plus haut.

1. l’n in-12. Amusements dramatiques ou répertoire des pièces de théâtre jouées en société à
l'rovins , 1747. — Collection Léon Gruel.
2. Collection Léon Gruel.
3 - Tullii Ciceroms opéra. — Collection Léon Gruel.
Ô2 D
DIFFÉREND ENTRE DIVERS RELIEURS AU SUJET DE LA VALIDITÉ DES
MAITRISES. — De tout temps, les relieurs ont été entre eux assez batailleurs. Il suffisait,

le plus souvent, d'un ralentissement dans les affaires des uns, pour que ceux-ci cherchassent

querelle aux autres, et se missent à fouiller dans les règlements et statuts, afin d’y découvrir

le moyen de supprimer quelques confrères.

L’édit de 1686 qui sépara les relieurs de la corporation des libraires, en érigeant les premiers

en communauté spéciale, avait paru régler tous les différends de ce genre. Il n’en fut rien ;
et

à ce sujet, il est intéressant de donner ici in extenso la copie d’une pièce de 1698. Elle fournira

au public un aperçu de toutes les tracasseries qui se pratiquaient à cette époque : et elle aura

l’avantage de mettre en lumière certains noms de maîtres, sur lesquels nous n’avons pas assez de

documents, pour en faire une étude spéciale.

MÉMOIRE ()
s
Pour Laurent le Comte, Valentin Pleumet ( ), Louis Charbonnier, Pierre et George
Iseq, Simon Notin, Jean Bardeau, Roger Aubert, Estienne Boyer Q, François Douceur,
Jean-Louis Gontier, Jacques Maillet, Jean Maret, Adrien Maréchal, tous Maistres Relieurs

et Doreurs de cette ville , Intervenons , Defendeurs et Demandeurs


Contre Michel Sauvage, Bernard Bernache et autres, aussi nouveaux Maistres et Gardes de la

Communauté, Defendeurs
Et encore contre Eloy le Vasseur, Guillaume Cavelier, Geofroy Nion, Marin Maugras,
anciens Maistres et Gardes de la Communauté, Defendeurs.
Les nouveaux Maistres et Gardes contestent l’état des Intervenons , et prétendent les dépouiller

des privilèges de leur Maîtrise, dont ils sont en possession depuis plusieurs années, bien quils en

ayenl les Lettres en bonne forme, signées des anciens Maistres et Gardes, qui seuls estaient en droit

d’en donner.

Les nouveaux Maistres et Gardes, prétextent du bien public la demande injuste qu’ils font aux

Intervenons, et sous des apparences si favorables veulent ruiner vingt-quatre ou vingt-cinq familles,

dont les gardes qui les ont précédés ont reçu les chefs Maistres, et qu’ils auroient reçus eux-mesmes
s’ils avaient eû en ce temps-là le caractère dont ils sont présentement revêtus.

Les Intervenons conviennent que par Arrest du Conseil d’Etat du 6 octobre i 66 y, il


y eut des

deffenses faites de recevoir aucuns Maistres Relieurs ; comme les Intervenons ne sont pas dans le cas

de ces deffenses, il est inutile de dire l’histoire de cet Arrest, ni quel en a esté le prétexte, il suffit que

1. Une plaquette in-q”. Collection Léon Gruel.


2. Voit ce nom.
3 . Pour Boyer, voir Luc-Antoine Boyet.
D 63

par un Reglement fait dans la Communauté le


7 septembre 1686, les deffenses ont esté levées, et il a
esté permis de recevoir des Maistres sous de certaines conditions.

La plupart de ceux dont les noms sont à la tête de ce Mémoire, ont fourny leurs Brevets d'appren-

tissage passés pardevant Biotaires aux anciens Gardes qui les ont reçï'ts, ont esté trois ans cheç leurs

Maistres, et avoient l'âge marqué pour estre reçiîs, quelques-uns plus favorables que les autres ont
épousé des filles de Maistres, et méritent par cette raison une considération particulière. Personne ne
doutera qu’ils n’ayent satisfait à la condition principalle pour estre reçus, qui est de donner les

deniers d’entrée et les sommes qui se payent ordinairement . Si les Intervenans n'avaient pas refusé de

faire quelques gratifications aux nouveaux Maistres et Gardes, ils n'auroient point de proceç, et ils

auroient toutes les qualité’g nécessaires pour demeurer en possession de la Maistrise.

Il faut voir présentement quelles sont les nullité


z que l’on oppose aux Intervenans; comme elles sont

différentes, il est nécessaire d’entrer dans le détail des Lettres de Maistrise de chacun d’eux, et de leur

titre de capacité.

Les nouveaux Maistres et Gardes mettent sous la mesme classe Maréchal, Charbonnier,
Gontier et Bardeau, qui a vingt ans d’établissement, et ils disent qu’il ne paroist aucunes pièces

qui justifient de leurs réceptions.

Ils rapportent cependant leurs Lettres de Maistrise en bonne forme, ce qui est à leur égard un titre

suffisant pour les maintenir dans leur droit, et si les anciens Maistres et Gardes ne rapportent pas
leur Brevet d’apprentissage et la Quittance des Maistres sous lesquels ils ont servy, c’est ou parce que les

anciens Gardes sont d’ intelligence avec les nouveaux, ou que les anciens ont égaré ces pièces, car les

Lettres de ces quatre particuliers portent précisément, et qu’ils ont esté reçus en conséquence des Brevets

d’apprentissage qui sont datteg et des Quittances des Maistres; il paroist encore par les Lettres de

Maistrise, que suivant l’usage de la Communauté et les Statuts, ils ont esté présente% par un ancien
Maistre, et certifié par un autre, leur Lettre bien et duëment signes des quatre Maistres et Gardes.

Il paroist encore que Jean Gontier n’a payé que la somme de trente livres, parce qu’il est gendre de

Maistre, et que les trois autres, qui n'ont pas ce mesme avantage, ont payé cent livres, qui ont dûs

estre employer pour les affaires de la Communauté.


Valentin Plumet gendre de Maistre, par conséquent très favorable , a aussi ses Lettres de Maistrise

qui rappellent la datte de son Brevet d’apprentissage, la Quittance que luy a donnée son Maistre qu’il

a esté présenté par deux anciens, et payé la somme de trente livres.

On ne luy oppose rien, sinon que la pièce que rapportent les anciens Gardes, pour établir la

validité de sa réception, cest un simple Alloué (') et non un Brevet d’apprentissage. A quoy il répond

1 . Voir Alloüé.— Manuel liist. et bibliog. de l'Amat. de reliures. Paris, 1887, p. ^o.
64 D
premièrement, que quand à luy, il a des Lettres de Maistrise qui portent qu'il a fourny son Brevet

d’apprentissage. En second lieu, quand il ne rapporterait qu’un Alloüé, sa cause n’en seroit pas moins

favorable, parce qu’en l'année 1682, il


y avoit des deffenses de recevoir des Maistres, ainsi on ne faisait

pas d'apprentifs, mais il


y avoit cependant des gens qui apprenaient le Mestier sous des Maistres, et

au lieu de Brevet d'apprentissage, on faisoit des AUoüe ('); et lors du Reglement de 1686 qui a levé les

deffences de recevoir des Maistres, on a reçû plusieurs de ceux qui avoient fait de cette maniéré leur

Apprentissage, et mesme T article du Reglement de 1686 est favorable.

Les ratures que l'on prétend se rencontrer sur le Brevet d’ apprentissage de Plumet, ne sont pas

de son fait, il l’a remis aux Jure^ en bon état, et il ne peut pas répondre de ce qui s’est passé sur une

piece dont il n’est plus le maistre dès l’année 1693.

Les nouveaux Maistres et Gardes opposent à Simon Notin : i° Que les anciens Maistres et Gardes

ne rapportent pour titre de sa Réception qu’une simple copie en forme d’ Alloüé qui n’est signé de

personne; ii° Que le nommé le Clerc qui paroist avoir obligé Notin, n’estoit pas Maistre luy-mesme;

ces deux moyens sont détruits par deux autres qui sont sans réponse : le premier, que sa Lettre de

Maistrise, qui est un Acte public fait par des anciens Maistres et Gardes qui avoient de leur temps
le mesme caractère qu’ont présentement les nouveaux, prouve invinciblement le Brevet d’apprentissage

de Notin en bonne forme, et que celuy qui V avoit che%_ luy en apprentissage avoit qualité pour luy

montrer ; le second moyen est que Michel Sauvage, qui est un des nouveaux Maistres et Gardes,

a présenté luy-mesme Notin comme capable et ayant les qualité ^ necessaires pour estre reçue, comment
peut-il présentement, devenu Garde de la Communauté, détruire les Lettres de Maistrise qui ont

esté accordées sous son aveu et avec son approbation.

François Douceur, Jean Maret, Pierre et George Isecq, Roger Aubert et Estienne
Boyer, à qui on oppose à peu près les niesmes nullité ^ qu’aux autres, se deffendent aussi par les

mesmes moyens, c’est-à-dire avec leurs Lettres de Maistrise, qui démentent les prétendues nullité

dont les nouveaux Maistres et Gardes se servent contre eux : D’ailleurs, Jean Maret, François
Douceur et Roger Aubert, sont tous trois gendres de Maistres, par conséquent très favorables;

et Michel le Comte a esté présenté par Michel Sauvage, qui est un des nouveaux Gardes qui
conteste sa Réception.

Reste Jacques Maillet, qui est aussi receu dans la forme ordinaire, par dessus cela gendre de

Maistre, et que l’on dit n’avoir point de Brevet d' apprentissage avec un Maistre de la Communauté,

quoy que ses Lettres disent le contraire, on prétend que son Brevet n’a point esté Enregistré non plus

que celuy de plusieurs des Intervenans, et que cela emporte la nullité de leur Réception.

1 . Voir Alloüé. — Manuel hist . et titliog . de l’Amateur de reliures . Paris, 1837.


D 65

Cette nécessité d’ Enregistrement que l’on oppose comme un moyen invincible, n’est écrit en aucun

endroit, les Statuts de 1686 n’en parlent en aucune façon, dans Communauté1 où y a une
et les il

Loy précisé pour I Enregistrement, ce n'est pas une nullité quand on y manque, mais il
y a une
peine contre le Maistre qui négligé de le faire; ce seroit une injustice de prononcer une peine contre un
Apprentif qui ne sçait pas les Réglés de la Communauté dans laquelle il veut entrer, la nullité de

son Brevet, parce qu’il n’a pas la formalité de F Enregistrement, et il n’y a de coupable que le Maistre,
qui n’ignorant pas la disposition de la Loy négligé de l’exécuter; mais dans la Communauté des

Relieurs il n’y a point de Loy écrite, par conséquent point de crime, ny de peine a appréhender
Reste quelques considérations particulières et importantes :

La première, que les nouveaux Maistres et Gardes qui accusent les Anciens de prévarication

pour avoir introduit, disent-ils, sans qualité plusieurs Maistres dans la Communauté, ne prennent

pas garde qu’ils blâment le Magistrat mesme, qui est leur Supérieur : Car il n’y a pas un de ceux
qu'ils prétendent exclure de la Maistrise qui n’ait presté le serment devant M. de la Reynie, et

mesme George Iseq. l'a presté devant M. d’Argenson; ces Magistrats qui sçavent si parfaitement

les Loys de chaque Communauté ont reçu le Serment de tous les Intervenons, ce qui met leur droit

hors de toute contestation.

En effet, ceux mesme qui n’avoient pas les qualité ç requises pour estre reçu Maistres, n’ont pas

laissé d’y estre admis par l’ordre de M. de la Reynie, en conséquence de ce que dans cette Communauté la

prétention des Aspirans avoit esté suspendue par le Reglement de i6yy, qui na esté levé que par

celtiy de i68y, et que dans ce long intervalle plusieurs s’estoient mis en estât de s’instruire de la

Profession ; c’est ce qui fit que le nommé Hugueville qui n avoit point de Brevet d’apprentissage,

et qui ne laissoit pas de travailler du Mestier de Relieur qu’il avoit appris pendant les deffenses, ayant

esté saisi, il offrit de se faire recevoir Maistre, et par Sentence qui est dans son dossier (M. Gentil

est son Procureur ) il fut ordonné qu’il se feroit recevoir Maistre; c’est ce qu’il a exécuté, et il est

un de ceux à qui les nouveaux Maistres et Gardes contestent la qualité de Maistre.

La seconde considération est que les Intervenants se contentent de faire leur profession, et se tiennent

dans les bornes de leurs Statuts et de leur serment, au lieu que les nouveaux Maistres et Gardes
méprisent eux-mêmes les Reglemens de la Communauté en reliant des Livres deffendus contraires

aux bonnes mœurs et aux Loys de l’ Estât ; c’est ce qui se voit par l’Ordonnance décernée contre eux
par M. le Lieutenant-général de Police le 21 février i6yS.
La troisième, que Luc Antoine Boyer,, qui est plus acharné que les autres contre les Intervenants

ne devroit pas leur envier une qualité qu’ils n’ont qu après avoir subi la rigueur de la Loy, puisqu’ils

ne luy envient pas la grâce qu’il a obtenu d’en haut d’estre receu Maistre sans jamais avoir esté

chez aucun Maistre, et sans avoir aucune des qualitéç necessaires par les Statuts de la Communauté.
9 -
66 D
Enfin quand les titres qui ont fait parvenir les Intervenants à la Maistrise manquement dans
quelque légère formalité, la régularité avec laquelle ils ont observé les Reglemens de leur profession

depuis qu’ils leur sont connus, ne répare-t-elle pas ce qu’ils peuvent avoir obmis dans un tems qu’ils

ne les connaissaient pas? la possession dans laquelle ils sont de leur estât depuis plusieurs années,

de l’aveu de ceux qui en estoient les Chefs, du consentement de tous les particuliers qui la composent

et de ceux mêmes qui les troublent aujourd'huy ; ne consacre-t-elle pas, pour ainsi dire, leur Lettre

de Maistrise, et ne les met-elle pas à couvert de toute contestation? Si par la disposition du droit

il estoit deffendu de contester à un esclave l’état de la liberté dans laquelle il auroit vécu de bonne

foy un petit nombre d’années, peut-on avec quelque raison anéantir la maistrise des Intervenants

qui en jouissent à juste titre depuis si long-temps? Quel trouble mettroit dans cette Communauté
la prétention des nouveaux Gardes si elle réûssissoit, ils détruiraient tout d’un coup vingt-quatre

ou vingt-cinq Maistres. Ces Maistres sont establis, sont marie et sont peres d’un grand nombre
d’enfans, ainsi ils osteroient peut-estre à plus de cent cinquante personnes les moyens de subsister, et

aux enfans les privilèges que leur donne dans la Communauté le droit de leur naissance. Quelle utilité

présente peut arriver à la Communauté qui balance une si grande injustice? Ce ne peut estre que

de réduire à un plus petit nombre les Relieurs qui sont en trop grande quantité, ce qui fait glisser dans le

public un trop grand nombre de mauvais Livres ; mais, encore une fois, pas un des Intervenants ne s’ est

~
trouvé dans ce cas, et ce sont les anciens Maistres, et mesmes les Gardes d’apresent, qui se sont trouve

en faute, suivant l’Ordonnance de M. le Lieutenant-général de police du mois de février 1698. Il y a

d’ailleurs un remede plus doux et plus naturel pour réduire les Relieurs, c’est de n’en plus recevoir

désormais qu’un certain nombre.

LE GRAS, Procureur.

DOS PRESERVATEUR. — J’appellerai ainsi certaines reliures qui se fabriquaient au


e c
xv et au xvi siècle, dont le dos était recouvert, sur la reliure originale même, d’une autre

peau destinée à préserver la première des injures du temps.


A cette époque, l’on n’employait presque exclusivement que des peaux de veau, sur
lesquelles les fers à froid venaient mieux que sur la peau de porc ou celle de cerf, mais qui
se fendillaient très vite à l’usage.

Le spécimen que je donne ici indique clairement la manière dont le travail était fait.

Cette petite reliure (grandeur originale o, 1 23 X 0,08) recouvre un livre imprimé en caractères

hébreux : « Canticum Canticorum » ('). Au bas du titre, se trouve la marque de Robert

1. Collection Léon Gruel.


Eëlioçi &. lmp E. Charreyre

RELIURE ADOS PRESERVATEUR


'XVI e SIECLEj
D 67

Estienne. La reliure est recouverte en veau estampé de roulettes à froid, et ornée aux angles
de coins en cuivre ciselé avec cabochons; ceux du côté du dos sont reliés entre eux par une

petite armature en cuivre, servant à retenir la peau préservatrice dont nous avons parlé plus
haut.

DROBET (Georges). — Malgré tous les détails que j’ai donnés dans mon premier travail (')

sur Georges Drobet, il m’a paru intéressant de revenir sur le compte de ce relieur, au sujet

de la société formée à Tours entre huit libraires et imprimeurs à la fin du xvi e siècle qui,

par suite des troubles de la dernière année du règne de Henri III, furent forcés de quitter

Paris.

L’acte constitutif de cette société, dû aux recherches du D 1

Giraudet, Tourangeau, a

été publié avec des notes très intéressantes, à Tours, en 1877. Dans cet acte, nous voyons,
parmi les huit libraires et imprimeurs asssociés pour la publication de divers ouvrages, figurer

deux noms de relieurs : Georges Drobet et Abel Langelier.


L’association a commencé le 6 octobre i 5 c)i, et a duré jusqu’au mois d’octobre ïSgq.
Georges Drobet quitta Tours, après avoir reçu de Henri IV le tirre de Maistre rellieur.

L’acte se termine par ce paragraphe : et a déclaré ledict de Robet ne savoir signer.

DROU François (Vassart Marie, veuve de). — D’un testament ( ) en date du


i 5 octobre 1717, il résulte que la veuve de François Drou, libraire-doreur à Paris, parmi
divers legs qu’elle fit à des cousines, à une filleule et à un filleul, donne et lègue à Agnès Cordier
l'usufruit d’une rente sur l’hôtel de ville, portée dans un contrat qui est commun entre elle et le

sieur Bailly, libraire-doreur.

Cet acte indiquerait qu’il a existé à cette époque des libraires faisant de la dorure, sans

être pour cela relieurs. Mais je n’ai pu jusqu’ici retrouver autre chose sur François Drou
ni sur son collègue Bailly qui ne doit pas être celui dont j’ai déjà parlé ("), ce dernier n’ayant

été reçu Maître que le i 3 novembre 1747; c’est-à-dire trente ans après l’établissement du
présent testament.

1 . Manuel liist. et bibling. de l’ Am.it. de reliures. Paris, îS’ç.

2. Arch. de la Seine, Reg. 214, folio 69.


3 . Manuel hist. et bibliog. de l'Amat. de reliures, p. 47.
68 D
DU BOIS (Étienne). — Ce relieur est cité par Chevillier ('), dans son Origine de

où est dit que, sur un ordre secret du Cardinal de Richelieu, Antoine


l’Imprimerie de Paris, il

compte du Roi et par l’entremise de Messire François Savary, seigneur


Vitré acheta pour le

Levant, plus de cent manuscrits en langue « syriaque,


de Brèves, ambassadeur du Roi au
arabe et persane ».

Cardinal les fit relier par Du Bois en maroquin du Levant avec ses armes,
Vers 1640, le

et transporter ensuite dans sa bibliothèque ( )•

DUBOIS (succession de Gilles). — J’ai relevé dans l’ouvrage de M. Guiffrey Q, « Comptes


à la succession de Gilles Dubois le
des bâtiments du Roi », une mention de payement fait

du 21 août 1671, Marguerite et Élisabeth Dubois, filles de deffunt


2i a0 ût 1671, ainsi conçue :

pour la Bibliothèque
pour plusieurs volumes de diverses grandeurs quil a
reliés
Gilles Dubois, relieur,
s
du Roy... i6y'io .

Roy se trouve confirmée dans le brevet donné à Louis Dubois,


Cette qualité de relieur du

son fils, auquel nous renvoyons le lecteur.

pour un traitement de cent livres sur 1 État général des officias


DUBOIS Gilles est inscrit

Maison du Roy, mis en ordre par le sieur de la Marinière ().


domestiques et commenceaux de la

Il est indiqué comme libraire et relieur.

DUBOIS (Louis). — Louis Dubois devait être en son temps une personnalité tres

reproduit,
considérée, si on en juge par la teneur du Brevet de Relieur du Roi ci-dessous

qui fut expédié en sa faveur le 6 septembre 1689.


de persécutions religieuses, il fallait avoir la quintessence
A cette époque d’intolérance et

pour qu’il vous fût octroyé des franchises et privilèges,


de toutes les qualités qu’exigeait le roi,
distingue
en des termes pareils. A ce point de vue, cette pièce est excessivement curieuse, et se
de toutes celles de même nature qu’on retrouve ordinairement.
du Roi le 6 septembre 1689, et occupa
Louis Dubois fut donc nommé relieur privilégié

avait succédé à sou père, Gilles Ddbois, durant l’espace de


cette charge, dans laquelle il

J
trente-neuf ans. En voici le Brevet ( ) :

1 . Chevillier. — L'Origine de l’Imprimerie de Paris. Paris, 1694, 1 vol. in-4 .

2. Idem. Id ., p. 298, 299, 3o8.


3. Page 5o3.

4. A de Langelier, i63o, 1 vol. in-8°.


Paris, en la boutique
Maison du Roi, poui 1609, vol. O' n
5. Arch. Nat. Registre du Secrétariat d'Etat de la
ECharpeyre

GRANDE PLAQUE DE RELIURE COMPOSÉE PAR DUBUISSON


( 1752 )
D 69

Provisions de Relieur de livres pour Louis Dubois. A Versailles le


6''
septembre i6Sy. Louis... etc.

A ions ceux qui ces pntes lettres verront, Salut. Sur le bon et loiiable rapport qui nous a este fait de la

personne de Louis Dubois, Relieur de livres, Et de ses sens, suffisance, fidélité et affection à me
service, a iceluy. Pour ces causes — avons donné et octroyé, donnons et octroyons par ces pntes, signées

de nre main V Estât et charge de l’un de nos relieurs ordinaires en me bonne ville de Paris vacante

par le dece % de feu Gilles Dubois son père, pour, doresnavant, nous servir en lad. qualité, et lad. charge

exercer, en jouir et user aux honneurs, privilèges, franch. liberté gages, droits fruits, profit£ revenus

et emolumens accoutume^ et
y appartenans, tels et semblables qu’en a jouy ou deu jouir led. Dubois

son père et ce tant qu’il nous plaira.

Si donnons en mendement à nre amé et féal le Prévost de Paris ou son Lient de police que luy estant
1

apparu des bonnes vie, mœurs, Religion Cath. Apost. et Romaine dud. Dubois. Et quil aura receu

de luy le serment en tel cas requis et accoutumé, il le mette et institue ou fasse mettre ou instituer de

par nous en possession et jouissance de lad. charge et d’icelle ensemble du contenu cy dessus le fasse
ra
jouir et user pleinement et paisiblement obéir et entendre de tous ceux et ainsy qu’il appar eg choses

qui la concernent. Car tel est nre plaisir. Donné à Versailles le... etc.

Louis Dubois fit partie des 46 libraires qui, lors de l’édit de 1686, abandonnèrent la librairie

pour se faire exclusivement Relieurs et fondèrent la première corporation. Il mourut en 1728,


date à laquelle Augustin du Seuil lui succéda en qualité de Relieur ordinaire du Roi (').

Voir à ce sujet le Brevet de ce dernier maître.

DUBUISSON. — Quoique j’aie suffisamment parlé, en 1887


2

( ), de Dubuisson le fils,

la reliure dont je donne ici la reproduction (pl. A) est si curieuse et si typique, qu’il me
faut aujourd’hui revenir encore sur ce maître.
Elle représente la grande plaque à laquelle son nom est resté attaché, et dont il se servait

pour décorer les almanachs royaux.


Elle recouvre, en maroquin citron, un Almanach royal en grand papier de 1762, aux
3
armes du Maréchal Duc de Richelieu ( ).
La garde intérieure reçoit la grande étiquette, dont j’ai déjà donné le fac-similé.

La composition de cette plaque d’une extrême richesse est l’œuvre de Dubuisson


lui-même; car il était réputé non seulement comme relieur, mais aussi comme dessinateur

de mérite.

1 . Arch. Nat. Registre du Secrétariat de la Maison du Roi. pour 1728, voi. Or n" 72.
2. Manuel liist. et bibliog. de l’Amat. de reliures. Paris, 1887.
3 . Collection Léon Gruel.
?o D
Je donne également la reproduction (pl. B) de la plaque qu’il employait pour les petits

formats et qu’il avait pareillement composée lui-même.


Elle recouvre sur un fond de maroquin rouge un in-12, Paris, 1743 (‘), Heures nouvelles
à l’usage des Laïcs et porte ordinaire du Roy, ce qui

au centre les armes de France ;


nous autorise à penser que
sur la garde intérieure est cette étiquette fut dessinée et

collée la petite étiquette re- employée seulement quand


produite au tome premier il fut en possession du Bre-
de cet ouvrage. vet royal.

La charmante vignette 0 Dubuisson était surtout

ci-jointe est un type diffé- un fin doreur dans ses com-


rent de celles dont je viens positions à la main. Il fut

de parler. La composition un des premiers parmi ceux

du dessin, aussi bien que qui firent entrer dans la dé-

l’exécution de la gravure coration de leurs reliures,


est d’une valeur artistique des armoiries ou des em-
incontestable, bien supé- blèmes peints sous mica.

rieure aux deux autres dont J’ai décrit précédemment la

j’ai donné le fac-similé anté- reliure aux armes de Mar-


rieurement. On remarquera tinville que possède la bi-

qu’ici Dubuisson est désigné bliothèque de R.ouen, et

comme Relieur et Doreur qui est un véritable chef-


:>

d’œuvre ( ). La forme gracieuse des petits fers, la précision avec laquelle ils sont appliqués,

dénotent un réel talent.

DUCASTIN (Alexis-Hubert). — Je reproduis en réduction une lettre de part 0 qui


:;

donne la date exacte du décès d’ALExis Ducastin, dont il a été parlé dans le tome premier ( )

de cet ouvrage.
Cette pièce est ici à titre de simple document, car elle ne nous apprend sur ce maître rien
de plus que ce que j’ai déjà dit.

1 . Collection Léon Gruel.


2. Collection Léon Gruel.
3. Manuel liist. et bibliog. de l'Amat. de reliures. Paris, 1887, p. 87.
4. Collection Léon Gruel.
5. Manuel liist. et bibliog. de l'Amat. de reliures. Paris, 1887.
B

PETITE PLAQUE DE RELIURE COMPOSEE PAR DUBUISSON


(17 W)
Fils.

fon

DUCASTIN

Monûeur

de

part

la

De
72 D
DUHAMEL (Jean). — Ce nom est mentionné dans Lacaille ('), où il est dit que :

« Jean Duhamel exerça la Librairie et Relieure dès Tan 1615, il fit imprimer les Vies des Saints

de T Ordre de Saint Jean de Jérusalem, traduites par Jean Baudouin in-octavo en 1631. Il a laissé

quelques enjans de son mariage avec Jeanne Rufifier , sçavoir Antoine, receu Libraire à Paris le

treisième juillet 1643, qui a laissé Jean receu Libraire le vingt-septième septembre 1663. »

DUPLANIL. — La famille des Duplanil a fourni toute une pléiade de relieurs, qui

exercèrent pendant environ un siècle et demi.


Le premier, Jean Duplanil, a dû naître à la fin du xvn c siècle, si on en juge par la date

Jlcu+o

^2r>u/CX)

de sa nomination comme Garde de sa Communauté, qui eut lieu en 1713, en même temps
que celle de Pierre Gamet.

Il mourut en 1 760.

Jean-Baptiste Duplanil (son fils ou son frère) exerçait en même temps que lui. Il fut

reçu maître le 19 décembre 1729, et élu Garde de sa Communauté le i 5 mai 1745, en


compagnie de Jean Hodié. Comme on le verra par la lettre de part reproduite ici, il demeurait
2
rue des Sept-Voyes ( ). (0,43x0,276).

1. Histoire de l’Imprimerie SJie la Librairie. Paris, i 6 fk;, p.


2. Collection Léon Gruel.
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J. -B.
Duplanil (fils du précédent?) fut également maître relieur. Il fut reçu le 18 septembre

1769, et élu garde le 14 mai 1770. Il demeurait rue Judas.

Le fac-similé de reçu (') ci-contre est signé de Pierre Duplanil, demeurant rue des
er
Sept-Voyes, reçu maître le I août 1768.

Nicolas Duplanil est marqué dans l’Annuaire Valade, comme n’ayant pas payé le

droit de réunion. Il était maître depuis le 28 septembre 1772, et demeurait, en 1789, rue du

Mont-Saint-Hilaire.

Le dernier relieur du nom de Duplanil a figuré à l’Exposition de 1844. Je ne donne


du reste, par ordre chronologique, que les noms des membres de cette famille qui ont exercé
e
pendant le xvm siècle.

Aucun des Duplanil ne fut ce qu’on peut appeler un artiste; aucun n’a atteint la perfection

des Derôme, des Lemonnier, etc., leurs contemporains; cependant leurs reliures étaient

consciencieusement faites et soignées.

DU PUYS (Jacclues). Jacclues du Puys était un de ces libraires qui, au xvi


e
siècle,

avaient un atelier de re- rains, les Angelier, les

liure. D’après Lottin, il Gryphe, les Bogard, et

exerça de 1649 à 1691. Le autres. Ce fer était frappé en

motif dont je donne ici le or, tel que nous le voyons


spécimen est une simplifi- au centre de chaque plat

cation de la marque qu’il d’une reliure en veau (*),

mettait à l’intérieur de ses qui n’est pas assez intéres-

ouvrages. sante pour être reproduite

Cette marque est par- en entier.


lante, car elle représente En haut de la marque,
un puits auprès duquel se on lit, frappé en lettres

tiennent Jésus et la Sama- d’or : sur le premier plat,

ritaine. Ce libraire-relieur « Gilles », et, sur le se-

l’employait à la fois comme cond, « de Saintyon » ;


ce

motif décoratif et comme sont les noms de la per-

signe de facture, ainsi que sonne, pour qui avait été

le faisaient ses contempo- faite la reliure.

1 . Collection Léon Gruel.


2. Collection Léon Gruel.
D 75

DURAND. — Nous possédons differents mémoires de reliures, importants par le détail des

ouvrages qui y sont désignés et qui nous apprennent que Durand travaillait pour la Ville de

Paris, sous les ordres de M. Bonamy son bibliothécaire.

Ces comptes embrassent une période de dix-sept mois, du 14 février 1767 au 20 juillet 1768,

et mentionnent un total de 556 reliures exécutées par Durand, toutes couvertes en veau plein, ce

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qui permet de croire que les ouvrages n’étaient pas insignifiants et qu’il n’était pas un artiste

sans valeur.

Je donne ici le fac-similé d’un de ses reçus (‘), avec son orthographe originale.

Durand Antoine faisait partie de la liste des maîtres qui avaient payé le droit de réunion et
2
sa réception de maîtrise date du 21 octobre 1765 ( ). Il demeurait rue du Mont-Saint-Hilaire.
Nous le trouvons mentionné sur l’Almanach Dauphin de 1777, comme relieur ordinaire

du Clergé.

DU SEUIL ou DE SEUIL (Augustin). — J’ai retrouvé sur Augustin Du Seuil des


documents authentiques d’une réelle importance, qui me permettent de compléter ici la
3
notice ( ) de cet artiste.

1. Collection Léon Gruel.


2. Annuaire Valade 1782-1789.
,

3 . Manuel histor. et bibliog. de l'Amateur de reliures. Paris, 1887, p. 92.


76 E)

S’il est un nom qui, à tort ou à raison, ait pris une place importante, dans l’histoire de la

reliure, c’est bien celui de Augustin Du Seuil.

Je dis à tort pour ma part; car on lui a toujours attribué faussement ces décorations à doubles

compartiments de trois filets, qui ornent une grande partie des reliures du xvn e siècle

et particulièrement celles qui recouvrent les ouvrages de petit format sortis des presses des
Elzévirs.

Mais, comment un maître qui naquit en 1673, et qui exerça surtout de 1700 à 1746, aurait-il

pu produire des travaux qui ont vu le jour de i 65 o à 1680?


Il ne devrait y avoir aucun doute à ce sujet; mais, peut-être pendant longtemps encore, il

ne nous sera pas donné de connaître le véritable artiste qui inaugura le premier ces décora-
tions à filets.

e
Pour moi, ce genre est très spécial au xvn siècle, et mon avis est que tous les relieurs de

cette époque l’ont plus ou moins employé.


Le savant bibliophile bien connu, M. le baron Pichon, possédait une reliure aux armes de
Marie-Louise-Élisabeth d’Orléans, duchesse de Berry, en maroquin citron doublé de maroquin
rouge à large dentelle, qu’il attribuait non sans raison à Augustin Du Seuil. Nous ne serions

pas éloigné de donner quelque créance à cette supposition; toujours est-il, qu’en fait, aucun
spécimen authentique du travail de ce maître n’est venu nous apprendre s’il avait un style à lui

propre, et quel était ce style.

Malgré cela, la notoriété qu’il avait acquise se trouve confirmée par le Brevet de relieur qu’il

obtint du Roy le 26 février 1717, par anticipation, et sans qu’il se fût produit aucune vacance.
En voici la teneur :

Brevet de Relieur du Roy pour Augustin Du Seuil.

A ujourd'hui 26 e février 1717. Le Roy estant à Paris, ayant égard aux témoignages avantageux
qui luy ont esté rendus de la probité et capacité D’Augustin De Sueil, Maistre Relieur à Paris, et

voulant en cette considération le traitter favorablement , Sa Majesté de l'avis de Monsieur le Duc d'Orléans,
son oncle régent a retenu et retient le dit de Sueil en la charge de l’un de ses relieurs ordinaires.

Pour, par luy en faire les fondions, en jouir et en user au mesmes honneurs, prérogatives et

privilèges dont jouissent les autres relieurs de Sa Majesté avec le pouvoir de mettre au devant de sa

boutique un tapis chargé des armes et panonceaux de Sa Majesté. Et pour assurance de sa volonté

Elle m'a commandé d'expédier and. de Sueil le présent Brevet quelle a signé de sa main et fait

contresigner par moy Coner secrétaire d’ Estai et de ses commandements et finances.

Lorsque Louis du Bois vint à décéder, il lui succéda régulièrement dans la même charge,
D r7

ainsi que le constate ce second Brevet de retenue expédié onze ans plus tard, le i 5 février 1728.

Aujourd’huy ij février 1728. Le Roy étant à Versailles, bien informé de la capacité d’ Augustin

de Seuil et de sa fidélité et affection à son service, Sa Majesté Va retenu et le relient en la charge


de l’un de ses Relieurs de sa maison vacante par le deceds de Louis du Bois, dernier possesseur d’icelle

pour, par led. de Seuil, l’avoir et l’exercer, en jouir et user aux honneurs, autorités, privilèges,
franchises, libertés, gages, droits, fruits, profits, revenus et émolumens accoutumés et
y appartenant
tels et semblables qu’en a jouy ou dû jouir led. du Bois et ce tant qu’il plaira à Sa Majesté, laquelle

pour assurance de sa volonté, etc.

Ch. Nodier dit que De Seuil devait être un ecclésiastique du diocèse de Paris, exerçant

la reliure en amateur; et il ajoute qu’il se trouvait dans la Bibliothèque du comte Loménie


de Brienne des volumes reliés en maroquin, portant ces deux mentions en forme de signature :

« Corio Turcico compactum per abbatem Du Seuil » et « relié en maroquin par l’abbé Du Seuil ».

C’est en vain que j’ai fait, dans les trois volumes du catalogue de la Bibliothèque de Loménie
de Brienne, rédigés avec grand soin par MM. Lairé et de Bure, les plus minutieuses recherches.

Je suppose que si ces inscriptions se trouvaient sur des livres de cette collection, elles auront

passé inaperçues de ces deux bibliographes. En tout cas, s’il a réellement existé un abbé
Du Seuil ayant fait de la reliure, il ne doit pas être confondu avec le maître que le roi Louis XV
a occupé comme relieur ordinaire pendant l’espace de vingt-neuf ans; car, à cette époque, où
les idées religieuses étaient fort en faveur à la cour, les deux brevets ci-dessus n’auraient
certainement pas manqué dans leur teneur de mentionner le caractère ecclésiastique du
personnage.

M. P. Deschamps, sous le pseudonyme de Jean Poche, a publié, dans les Miscellanécs

bibliographiques (Rouveyre 1879 et 1880), différents comptes de relieurs, parmi lesquels s’en
trouve un du maître qui nous occupe ici. Il contient le détail de diverses reliures fournies en

1 740 à M. Anisson-Duperron, directeur de l’Imprimerie Royale.


Une chose dont il
y a lieu de s’étonner, c’est que Augustin De Seuil n’est mentionné
dans aucun livre de statuts, dans aucun annuaire et sur aucune des listes dressées par la

Communauté.
Il mourut en 1746, et fut remplacé dans la charge de Relieur ordinaire du Roi par
Pierre Anguerrand ('), ainsi que le constate le Brevet expédié en faveur de ce dernier, le

1 7 février de la même année.

1 . Voir ce nom.
78

USTACHE (Guillaume). — Le privilège contenu dans le petit cliché ci-joint

complétera ce que j’ai dit dans mon pre-

mier travail (‘) sur ce libraire relieur.


CCtaoonnck rop noftre
fircaudit Guillaume euft&s
Il se trouve à la fin d’un in-8° : Dyalogns ce libuire et rdieur b Imree ,

Sarracenum
a
mal- iure De lunuicrfite Dedans
christiani contra ( ), dont,
lettre &ep:imlegc/et terme
heureusement, je ne possède pas la reliure originale.
De t> eu je ans pour vendre %
Diftribucr fefdttj üures: afs
ÈVE (Nicolas). — Il m’a paru intéressant de compléter ce fin oc fof rébourfer De fes
frait5 z mi fes. <St Defendle
que j’ai dit
dictfetgneur a tousimpib
sur ;Nicolas meurs z Ubzatres De ce rop*
Ève ( ), en aulmcDenô ipzimer ledtet
bure iufques au têps Defluf
donnant ici la
dttjfur peinc^e confifcactô
reproduction Defdtcrç Uures/et Damende
de sa marque, arbitraire.

que j’ai trou-


Stnfi fi&tte Des Mandes.
vée depuis.
Il avait adopté une scène tirée de l’Ancien
Testament représentant Adam et Ève, ce der-
nier nom faisant allusion au sien propre.

Ce motif est extrait d’un volume in-8°,

A PARIS, dont il décore le titre : Traité des mesadven-


Chez Nicolas Eue Relieur du Roy, demeurant
, tures de personnages signale traduict du latin de
au cloz Bruneau,rue Chartiere, à l’en»
Jean de Boccace et reduict en neuf livres , par Cl.
feigne d’Adam & Eue.
1578. Wilart, escuyer, sieur de Rosoy, etc. (‘).

AVEC PRIVILEGE DY ROT. En 1682, Noelle Hecqueville, sa veuve,

figure comme successeur de son mari, pour la

reliure des statuts de l’ordre du Saint-Esprit, dans un opuscule publié par M. F. Mazerolle ().

(Yoy. V ve
Nicolas Ève.)

1 . Manuel hist. et bibliog. de l'Amateur de reliures. Paris, 1887.


2. Collection Léon Gruel.
3 . Manuel histor. et bibliog. de l'Amateur de reliures. Paris, 1887, p. 96.
4. Collection Léon Gruel.
5 . Une plaquette in- 3 ”. Paris, 1897. Extrait du Bulletin du Bibliophile.
E 79

ÈVE (Nicolas V Vt
‘). — Vers i

5 3 , la maison des Porcelets rue des Carmes, en laquelle
demeure la veuve de Nicolas Ève, relieur appartient à Pierre Corbin (')•

M. F. Mazerolle, dans une étude publiée en 1887 dans le Bulletin du bibliophile sur les

Relieurs, Miniaturistes et Calligraphes des ordres royaux de Saint-Michel et du Saint-


Esprit ;
donne un extrait de comptes recueillis à la Bibliothèque nationale que je lui emprunte,
3

et d’après lequel on voit que Nicolas Ève serait mort avant 1682. Il est ainsi conçu :

A Noëlle Hecqueville, veufve de Nicolas Esve, luy vivant , rellieur de Sadicte Majesté, la somme de
e
cinquante escus à luy ordonnée par ledict sieur de Cheverny, par ladicte ordonnance dudict XIII janvier,

pour avoir par elle lavé, réglé et rellié douze livres des Statuts dudict ordre (du Saint Esprit) et soixante

paire d’heures du Saint-Esprit, le tout couvert de maroquin orangé, semé de petites langues de feu dorées

et aux coings un Saint-Esprit ; les dictes heures argentées sur la tranche et les dicts livres dorez, garnie de

leurs fermoirs de ruban orangé et bleu; lesquelles heures et livres ont esté distribuez à tous Messieurs les

Cardinaux, Prelatz et Chevalliers dudict ordre.

Cy, par vertu de ladicte ordonnance et quictance de ladicte veufve, signée à la requeste dudict Séguier,

le XIII janvier,
e
cy rapportée, pour cecy la somme de L escus.

En 1584, la veuve de Nicolas Ève reçoit encore 80 écus soleil pour le lavage, le réglage et la

reliure de 60 exemplaires des Statuts de l’ordre du Saint-Esprit et pour 40 paires d’heures du

Saint-Esprit Q).

ÈVE (Clovis). — Ph. Renouard ( ) nous apprend que Clovis Ève dont j’ai parlé dans mon
premier travail Q, était marié à Perrette, fille de Thomas Brumen, libraire, et qu’ils eurent deux

enfants, l’un, Robert né le 8 mai 1698, et l’autre, Clovis né le 27 août i 6o 5 .

Que, le 26 janvier 1601, le collège de Beauvais donne à bail à Clovis Ève, libraire et relieur

ordinaire du Roy, la maison de l’Image Sainte-Catherine au Mont Saint-Hilaire, près le clos

Bruneau, au loyer de 53 écus un tiers.

Clovis Ève I prit la succession de Nicolas Ève et de sa veuve Noelle Hecqueville pour la

reliure des Statuts de l’ordre du Saint-Esprit et celle des heures du même ordre, commandés par

J’emprunte à M. Mazerolle
:i
suivante qu’il a trouvée à la Bibliothèque
le roi. ( ) la citation

nationale :

1 . Ph. Renouard. — Documents sur les Imprimeurs, Libraires, Relieurs, Doreurs de livres, etc., ayant exercé à Paris, ae iqso
à iûoo, p. 96.
Une plaquette in-S*. Paiis, 1897.
3 . Documents surImprimeurs Libraires et Relieurs ayant exercé à Paris de iq 5 o à 1600.
les ,

1- Manuel histor.
et bibliog. de l'Amateur de reliures. Paris, 1887.
5 F. Mazerolle.
. —
Documents sur les Relieurs, Miniaturistes et Calligraphes des ordres royaux de Saint-Michel et du Sainl-
Esprit, plaquette in-8% extrait du Bulletin du Bibliophile, 1897.
1
8o E
A Clovis Esve, rellieur de Sa Majesté, la somme de dix-sept escus soleil à luy ordonnée par ledict
e
seigneur chancelier, par la dicte ordonnance dudict 1111 janvier oudict an, pour avoir relié de neuf dix

desdicts statut z (du Saint-Esprit) en marroquin orangé, lavez, régléz et dore z sur tranche, garnis de

fermoirs de ruban bleu large, à raison d’un escu pièce, pris ordinaire, et pour en avoir enchâssé six autres

dans les vieilles couverthures d’autres statuts qui furent reliiez Vannées M V e
IIII" III, lesquelz ne

servirent de rien parce qu’ils furent aussitost corrigez Par Sadicte Majesté, a raison de trante solz pièce,

et relié huit paires d’heures dudict ordre, à ladicte raison de trante solz pièce, pour donner tant h

Messieurs les Chevalliers nouvellement receuz audict ordre que autres.

Pour cecy, par vertu de ladicte ordonnance et quictance dudict Esve, signée à sa requeste, Habert,
e
notaire et secrétaire du Roy, le XIII jour dudict mois de janvier oudit an, cy ladicte somme
de XVII escus.
En ! 58" à Clovis Eve, cent unze escuz soleil, assavoir : cent deux escuz pour avoir relié et couvert

en maroquin orangé cent deux des statutz dudict ordre, qui ont esté distribuez P $a Majesté qu’à

Messieurs les Cardinaulx, Prélats, Chevaliers, Commandeurs et Officiers dudict ordre à raison d’un escu

pièce; cinq escuz pour la relieure de dix paires d’heures d’icelluy ordre, qui ont esté délivrées aux nouveaux
Chevaliers, dernièrement receuz> a raison de trente sols pièce, et quatre escuz Pour la relieure du livre des

Evangiles pour le service dudict ordre.

Au sujet du fils de Clovis Ève, je suis obligé de me séparer de M. Mazerolle qui, s’appuyant

sur M. Thoinan, dit que Clovis Eve II, exerça de 1621 à 1 633, comme relieur du roi, puisqu’il

lui attribue l’exécution de commandes pour les ordres de Saint-Michel et du Saint-Espnt. Or ce

second fils, étant né en iôo5, n’aurait eu en 1621 ,


que seize ans; il était donc bien jeune pour
succéder à son père. De plus, la coutume étant que la charge de relieur du Roy fût toujours

donnée à vie, le fils de Clovis Eve ne put avoir cette charge qu’après le décès de son père, qui

n’eut lieu qu’en 1634 ou i635, d’après le même document.


Il est donc peu vraisemblable que le second fils de Clovis Ève ait relié en 1621 douze paires

d’ Heures en maroquin pour Messieurs les Chevaliers et

A PARIS. Commandeurs des ordres de Saint-Michel et du Saint-


Aie Jucher jCiUercur-e
Esprit.
.Pl&ce Je ûzsnJn-'m/ .

J’irai même plus loin en n’attribuant pas davan-


TIGER tage au second fils de Clovis Ève, la reliure des
jfielvear 9es OrJt'ed dufRev. livres d’Heures du Saint-Esprit que M. Mazerolle
Jlche, Dore 'dl-Brochr, bncler <sorteo'
affirme avoir été exécutée par celui-ci en 1 633 . Ce
Je Piv/es .

qui m’y autorise, c’est que l’auteur de l’ouvrage dans

lequel je prends ces documents et que je considère comme très sérieux, nous donne avec des
F 81

détails hors de toute discussion, et à partir de i 633 , les noms de Pierre Thierry, doreur sur
cuir, Gilles Boullingues, relieur de livres, Louis-Joseph Dubois ('), G. -J. -T. Tiger Q, (dont
je donne l’étiquette), comme ayant succédé à Clovis Ève, dans la confection des reliures des

statuts et des livres de prières du Saint-Esprit et de Saint-Michel.

F
EUILLET (Louis). — (Geneviève Chardon, veuve de). — Ce nom de Louis
Feuillet nous est connu par le testament ("’) de sa femme, reçu par
M° Régnault, notaire à Paris, le 21 mars 1747. Il demeurait rue du Mont-
Saint-Hilaire, Paroisse Saint-Hilaire.

Nous ne l’avons trouvé mentionné dans aucune liste de relieurs de l’époque


ni sur aucun tableau de confrérie.

FIERLIN (A.). — - En haut et en bas d’une reliure du xv c siècle en veau estampé à froid se

le nom de A. Fierlin
l
trouve ( )
Ce nom gravé en médaille est placé sur une bande rectangulaire, ainsi que ceux qui signent
les reliures exécutées par Gohon et Louvrier :i

( ).

FIRMIN (Simon-J acques) . — (Jeanne Culambourg, veuve de). — Le testament ( )


f>

de cette
dame, en date du 6 mai 1724, nous indique qu’avant cette époque, Simon-Jacques Firmin était

établi maître relieur à Paris, rue d’Écosse, paroisse Saint-Hilaire.

Entre autres dispositions, elle donne et lègue à Madelaine Joarre : outre tout ce qui concerne le

travail de reliure de lad. testatrice, le lit sur lequel lad. Joarre couche ordinairement étant dans la
chambre de lad. testatrice consistant en une petite couchette, paillasse , matelas, une paire draps, une

couverture de laine blanche, etc., etc.

1 . Voir ce nom.
Voir ce nom au tome I.
Arch. de la Seine. Reg. 7.32, fol. iSg.

4. Bibliothèque de l'Arsenal, recueil, pièces n° 46, T. F.


5. Voir ces noms.
<. . Arch. de la Seine. Registre n” 217, fol. 85.

1 1
82 F
Il pourrait se faire que cette dame Firmin née Culambourg fût la sœur de Jacques Culam-
bourg, reçu maître le 22 mars 1737, qui est mentionné sur la liste des maîtres relieurs et

doreurs de livres en l’Université de Paris, et présenté par Pierre-Alexis-Michel Bradel, comme


habitant Dijon à cette époque.

FLORENTIN (Jacques). — 16 janvier i5io. — La fabrique de l’église Saint-Étienne du

Mont, paie à Jacques Florentin, relieur, pour avoir nettoyé et relié le livre des

Évangiles 8 sols par.

16 novembre 1 5 1 1 . id. id. Pour avoir relié, nettoyé et doré Y un des messes en parchemin de

l’église 86 sols par.

14 mars 1 512 . id. id. Pour avoir relié, recollé et nettoyé 12 volumes appartenant à l’église et

pour avoir mis des fermoirs neufs 24 sols par.

4 mai 1 5 1
9. id. id. Pour avoir relié le livre Fiant a baptisto et y avoir refait plusieurs

feuillets 12 sols par. (').

FOGEL. - La très curieuse reliure que je reproduis ici recouvre un manuscrit de la fin du
xv e
â
siècle : Liber sententiarum Pétri Lombardi ( ).

La décoration de cette reliure en veau brun (0,84x0,22) est remarquable par ses orne-

ments. Les estampages à froid ne sont pas fournis par une seule plaque gravée, comme cela se

faisait ordinairement. La surface des plats est composée de petits fers au nombre de 235, sur
chaque plat, représentant des animaux chimériques, des entrelacs, des fleurs de lys, un trouba-

dour, jouant du luth, une banderolle répétée quatre fois sur laquelle on lit le nom du relieur :

Johannes Fogel.
Il est très rare de rencontrer à cette époque une ornementation composée et exécutée ainsi.

Elle dénote l’intérêt qui s’attachait à l’ouvrage.

Cette reliure est en outre préservée par des plaques de métal formant coins, des fermoirs a

lanières, et de gros cabochons, pour la garantir de tous frottements.

FOURQUIN (Antoine) Q. — Antoine Fourquin, petit-fils d’ANTOiNE, libraire-imprimeur


à Metz, fut reçu par la communauté de cette ville, en la qualité de libraire-relieur, le

28 mai 1730, sur la présentation de Pierre Bouchard (’’).

1 . Ph. Renouard. — Documents sur les Imprimeurs Libraires


,
et Relieurs ayant exercé à Paris de 1450 à 1600, un vol. in-S”.

2. Collection Léon Gruel.


3 . Maurice de Chanteau. — De la Corporation des Imprimeurs, Libraires et Relieurs de la ville de Metz, 1867, une pl. in- 3 “.

4. Voir Pierre Bouchard.


RELIURE COMPOSEE DE FERS A FROID EXECUTEE PAR JOHANNES FO GEL
XV e SIECLE)
G 83
2
FREMONT. J ai tiou\é le nom de ce relieur dans la décoration du bas du dos d’une
reliure en maroquin rouge, dont le dos seul est orné.
Elle recouvre un in- 12 : Jo. Barclaii Argents Leyde 1630 (*).

AMET (Jacques-Joseph). — Je compléterai ce que j’ai dit précédemment ( )


de ce relieur en donnant ici les documents que j’ai retrouvés depuis sur lui. Il

fut élu maître le 12 avril 1780, garde le 12 mai 1 p5 i : il figure sur la liste de la

communauté en 1 753 ,
comme établi rue d’Écosse, et sur la liste des maîtres

relieurs et doreurs de livres de 1772, comme établi rue du Mont-Saint-Hilaire.


Sur cette même liste je trouve un autre Jacq.ues-Joseph Gamet reçu maître en 1765, qui, le

7 juillet 1783, fait acquisition, pour la somme de i 5 o livres, des outils et ustensiles servant

au fonds de commerce de Marie-Jeanne Guillain, veuve de François Protais, marchand relieur

et doreur de livres à Paris, rue d’Écosse, paroisse Saint-Hilaire. La clause suivante ne manque
pas d’une certaine originalité : « Lesd. Gamet et sa femme seront tenus ainsi qu’ils le promettent
et si obligent sous la ditte solidité, de remettre un sol par volume d’Almanach que M. Dhoury
pourrait les charger de relier, lesquelles dernières clauses ne pourront être réputées commina-
r>
toires, mais bien de rigueur et sans lesquelles ces présentes n’auroient point de lieu ( ) ».

Comme on le voit par cet acte, Gamet était possesseur de deux foiids de commerce.

GAUDREAU (François). — De nouveaux documents me sont parvenus depuis mon


premier travail ;
( ), et me permettent de donner ici une notice supplémentaire sur la famille

Gaudreau.
Cette famille a fourni plusieurs relieurs, dont deux occupèrent la charge de garde de la

communauté.
François Gaudreau, de beaucoup le plus important, fut reçu maître le 26 avril 1 pfiô.

1 . Collection Léon Gruel.


Manuel hist. et tihliog. de l'Amateur de reliures. Paris, 1887, p. 1O1.
3. Collection Léon Grue!.
4. Manuel hist. et tibliog. de l’Amateur de reliures. Paris, 1887, p. t 5.
84 G
La liste des maîtres relieurs de 1770, dressée par Pierre-Alexis-

Michel Bradel,
porte François
Gaudreau com-
me demeurant à

cette époque rue


des Sept-Voies : et

l’Almanach Dau-
phin pour l’an-

née 1772 le men-


tionne, à la même
adresse, avec le

titre de relieur de
la Reine.

Je donne ici

le fac-similé d’une

charmante éti-

quette (‘) gravée


sur cuivre, qu’il collait sur la garde de ses reliures les plus soignées.

Cette étiquette porte comme adresse, rue des Sept-Voies près Sainte-

Geneviève; elle est surmontée des armes de la reine Marie-Antoinette.


La petite étiquette ci-

Illlllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllf
il dessous était contre-col-
j
'

GAUDREAU ! iée sur la première. Elle


|
Relieur Brêvele de LA -REINE, de
.MADAME', :

.
y indique que Gaudreau
et de Madame la Comtesse d’Artois, changea de domicile pour
1 1
Rue de Sorlortne 4 Porte a, droite
aller rue de Sorbonne.
||
e,i entrant,par la. rue. deJ atlathuruzd .dPntRlS
D’après la liste de
11 ~
1 7 5 , je vois qu’il fut élu

garde le 10 mai 1773, avec la qualité de Relieur de la Reine, en compagnie


de Nicolas-Denis Derome.
Comme signature, il mettait aussi soit à l’intérieur du premier plat,

1 . Collection Léon Gruel.


Hdiog.8t Imp.E.Charreyre

RELIURE EXECUTEE PAR JORIS DE GAVERE


( 1521 )
m H}!
Ri
m
m^ m fil-
J
v^vjH

iMüSSülê

pl^upcmig.

BBSBB

Hê\iog,&. lmp.E.Charreyre

RELIURE EXECUTEE PAR ANTHOINE DE GAVERE


Q52SJ
G 85

sur un morceau de maroquin ou au bas du dos de ses reliures : Gaudreau relieur de la


reine, ainsi que nous le montrent les deux fac-similé

ci-joints.

Pierre-Nicolas Gaudreau fut élu garde en i 766 avec


Jacques Blachet.
Il avait épousé Hélène Mercier, fille de Guillaume Mercier, élu garde le iq juin 1733 ,
en compagnie
r
de Louis Plumet.
BEI.T’.&AUEREAQ
e,sî Jacques nîhb
Le testament (') de cette dame, déposé le i 3 juin 1771 chez M e
Paulmier,
notaire, nous apprend qu’il demeurait rue du Mont-Saint-Hilaire, paroisse Saint-Hilaire.

GAVÈRE (les de) relieurs à Gand. — M. Weale, dans son ouvrage Boohbindings and
Rubbings of Bindings in tbe national art library South Kensington Muséum, parlant de la famille

de Gavère, relieur, à Gand, nous dit que Guillaume van Gavère exerça de 1460 à 1471,
Jacques de Gavère de 1464 à 1466 et Anthoine de Gavère de 1459 à i 5o5 .

Nous compléterons ces renseignements en donnant deux reproductions de reliures, l’une

exécutée par Jorris de Gavère, et l’autre par Anthoine de Gavère.

Les plaques qui décorent la reliure faite par Jorris de Gavère, et dont nous donnons ici

le fac-similé, sont de très petites dimensions, et il est évident qu’elles ont été gravées pour être
utilisées sur un format beaucoup plus petit : c’est pour cela que nous les voyons répétées quatre
fois sur chaque plat, et reliées entre elles par des fers représentant des abeilles et des animaux

chimériques.
Ces plaques sont composées, ainsi que le voulait la vogue à cette époque, de tiges florales

disposées en spirales, au milieu desquelles sont placés des animaux de toutes sortes Q).

Les empreintes du premier plat de cette reliure portent au centre, dans la longueur, la

légende : ora-pro-nobis-sancta-dei-genitrix.
Le second côté, celui que je reproduis ici, porte les légendes suivantes dont une contient la

signature de l’artiste :
Joris-de-gavere-ob-laudem-xpi-librvm-hunc-recte-ligavi, et deus-det-

nobis-tva-pace-et-post-morte-vita-eterna-ame.
Nous donnons encore un bois représentant une plaque d’une composition différente,

employée par Joris de Gavère.


Le centre est occupé par deux bandes formées chacune de trois rinceaux, au milieu desquels

1 . Arch. de la Seine. Reg. 253 .

2. !.. Coelii Lactantii Firmiani opéra Basileae,


. 1 52 1 , un petit in-4”. Collection Léon Gruel.
86 G
sont placés des anges jouant de divers instruments de musique, tels que luth, orgue, harpe,

triangle et clochettes.

Le tout est encadré du texte suivant posé en exergue : joris-de-gavere-me-ligavit-in-


GANDAVO-ONES-SCTI-AGELI-ET-ARCHAGELID-EI-ORATE-PRO-NOBIS.

Cette reliure recouvre un manuscrit flamand du xiv c siècle.

Voici maintenant la reproduction d’une œuvre d’ Anthoine de Gavère.


La plaque qui la décore a beaucoup d’analogie avec celle employée par Joris de Gavère,

quoique composée d’or- Anthoine de Ga-


nements beaucoup plus vère était relieur à

grands.
otnrsffttagflicÈ Bruges, à la fin du xv e
L’exergue dans la- siècle.

quelle il a placé son M. Alexandre Pin-

nom, et qui encadre les chard (') a recueilli sur

deux bandes de tiges en cet artiste differents

spirales remplies d’ani- documents allant de

maux, si souvent utili- 1495 à i5û 4 et puisés

sés dans les Flandres à dans les registres de la

cette époque, est ainsi Chambre des comptes,

composée : anthonius aux Archives du dépar-


DE-GAVERE- OB-LAUDEM - tement du Nord à Lille.

XPRISTI - LIBRUM. - HUNC - D’après ces documents


RECTE-LIGAVI. on verra qu’ Anthoine
Cette reliure recou- de Gavère a relié une
vre un petit in - 8 °
: grande partie des riches
C. Plinii secundi novoco manuscrits qui compo-
mensis-Basileæ , 1 y 26 (JJ saient la bibliothèque

de Philippe le Beau, et probablement aussi les missels, l’Évangéliaire et l’Epistolaire que ce


prince emporta avec lui en Espagne en 1 5o2 .

Janvier 1495. — - A Anthoine van Gavre, lyeur de livres, demourant à Bruges, Je II] octobre pour
r
avoir nettoyé, enluminé et relyé IJ gratis livres appartenant à Messeigneurs , nomment le i IJ, IIJ volume
de Giron le Courtois et pour avoir Jait redourer les clouans et boutons : XJ livres.

1. Collection Léon Gruel.


2. Archives des Arts, Sciences. Lettres. Documents inédits, 3 vol. in-3°. Gand, 1860, i863, 1881.
G 87

1498. — A Anthoine de Gavère XXIIIJ livres pour, par le commandement de Monseigneur, avoir
relié, redoré, remis à point et en plusieurs lieux renluminé, les livres qui s’ensuit, assavoir : la Bible en

latin sans histoires-, la Bible en jrançois historié; le livre du Songe du Pèlerin humain-, le livre des

dix commandements de la loy ; le livre de la mutation de Fortune; le livre du miroir du monde; ung
grant libre en latin; tous de la librairie de Monseigneur, lesquels est oient fort gaste rompus et souille 4.

Juin ijoi. — A Anthoine de Gavre, pour avoir relié, redoré et remis à point cinq grans volumes de

livres de la librairie de Monseigneur assavoir : Senecque, Valerius maximus, les premières et seconde

parties de la Cité de Dieu, et les Ethicques : XV livres.


Mai 1504. —A Anthoine de Gavère, la somme de XV livres, pour avoir relié en asseele de bois

cinq grans libres appartenant à Monseigneur , comme pour y avoir refait et remis à point plusieurs

histoires et lettrines d’or, et les avoir dorez; comme il appartient, assavoir : le premier livre des Ethicques ;

le IJ les Epistres de Sénèque, translatté de latin en franchois; le IIJ : à vous très-excellent Princes

Charles-le- Quint, roi de France; le IIIJ de la translation du premier libre de Valérius Maximus ; et le

V' du premier libre Dyaloghe S. Grégoire pape.

GEISLER. — Geisler exerçait à Strasbourg au temps de la Révolution; comme ses confrères,

il faisait de la reliure autant que du cartonnage. Ce fac-similé du reçu(‘) ci-contre est intéressant,

parce qu’il nous apprend que, pour rentrer dans ce qui lui était dû, Geisler reçoit du numéraire

en échange d’assignats qu’il avait primitivement acceptés.

r . Collection Léon Grue!.


88 G
GOHON. — Je trouve sur la reliure d’un incunable : Liber religiosi patris fratris Murachismi

de sàcto ordine minora devotissimi venetiis 1476 ('), une décoration sur veau estampé à froid,

composée de filets entourant des motifs tels que fleurs de lis et autres

fleurs, animaux, etc., et portant, en haut et en bas de chaque plat,

le mot Gohon, nom du relieur qui l’a exécutée.

Quatre cabochons en cuivre, placés au second plat de cette re-

liure, la préservent contre les égratignures.

Les coiffes sont également préservées par de grosses tranchefiles apparentes, fixées sur la

peau même du dos.

GOSSELIN. — Sur un in-8° : Je Paradis perdu de Milton (), Paris 1788, en 2 volumes,
se trouve la reliure reproduite ici.

Le milieu des plats en veau marbré porphyre est entouré d’une par Gosselin,
Relié par.fjOSSELiN,
bande en veau marbré également, mais de couleur beaucoup plus rue Saint-Jacques
Saint-Jacques,

foncée, formant mosaïque, sur laquelle se trouve une très jolie déco- NA 4 9. a
49- Paris,
Paris. j

ration en or, exécutée avec des roulettes.

Sur la garde intérieure est collée l’étiquette ci-contre.

GOUY (Jean de). — Ce relieur exerçait à Metz de 1707 à i72o( ’). Le


:
I
er
avril 1703, il fait

signifier à la communauté son brevet d’apprenti. Il avait commencé son apprentissage chez
er
Jean Bertier(t), le I octobre 1699. ^ fut re Ç u ma ître, le 12 janvier 1707, avec la copie de

l’autorisation du Conseil d’Etat.

Le 5 mai 1718, Jean de Gouy fut élu syndic; et, le 4 mai 1720, il fut convenu qu’il pourrait

remplir les fonctions d’adjoint dans les assemblées.

GRANT (Pierre). — Pierre Grant est un relieur français qui exerçait au commencement
e
du xvi siècle. Je donne ici la reproduction des deux plats d’une très jolie reliure, estampée à

froid, exécutée par lui.

Le premier côté est décoré par une plaque à quatre sujets, inspirés des miniatures que l’on
voit dans les livres d’heures des maîtres du xv c siècle. Ces sujets représentent saint Jean l’Evan-
géliste, sainte Barbe, sainte Catherine, saint Nicolas.

1 . Collection Leon Gruel.


2. Collection Léon Gruel.
3 . De la Corpor. des Imprimeurs ,
Libraires et Relieurs de la ville de Met:, par Maurice de Chanteau. Metz, '1867, 1 pl. in-8“.

4. Voir Jean Bertier,

V
ca

ocraooooo

Rèliog, 8c Imp.E. Charreyre

RELIURE EXECUTEE PAR GOSSELIN


( 1788 )
1 1 èho g . 8c lmp, E Ch arrey re
.

RELIURE EXECUTEE PAR PIERRE GRANT


e
( I
! pla.1)
( 1502 )
Hèlioc),8c Imp.E.Charreyre

RELIURE EXÉCUTÉE PAR PIERRE GRANT


(2? plat)
( 1502 )

I
G 8g

Le centre du second plat est orné d’une succession de roulettes à froid en relief, renfermées

dans un encadrement gravé d’un seul bloc; au milieu se trouvent des rinceaux formés par des
branches d’arbustes, agrémentées d’animaux chimériques et de rubans à légende.
Celui du bas reçoit
2
la signature de l’artiste Pierre Grant; sur les autres, on lit : Tout en

Dieu, esperence, bon advis.

Cette reliure recouvre un in- 8 ° : Textus Sexti decretaliu£ libri absqrK omni meda per Bonifaciu%
octaun in Lugdunesi et cilio editi. Guillaume Eustace. Paris j/02 0 .

GRYPHE (Sébastien). — Les deux marques que je donne ici sont celles d’un de ces libraires
e
du xvi siècle, dont j’ai déjà parlé, qui avaient ajouté à leur officine de libraire

ou imprimeur un atelier de reliure commerciale.

Sébastien Gryphe était établi libraire et imprimeur à Lyon de iSaç à i55o.

Sa marque, parlante, est composée d’un griffon attaché à un bloc, par une
chaîne qui traverse ce bloc et soutient une boule ailée.

il avait comme devise Virtvte dvce, comité fortvna.

f
:

Les marques ci-contre sont celles qui sont placées au centre de deux reliures
en veau( ) sortant de ses ateliers. La petite est sur un livre italien : Il Cortegimo
del conte Baldessar Castiglione, in Lyonne i y62.

GUILLEBERT (Johannes). — J’ai déjà parlé de ce relieur dans mon premier travail (").

Depuis j’ai rencontré de ce maître divers spécimens, entre autres un volume in- 8 ° : Mercurii

trismegisti pymander-Basileæ i jj2, recouvert d’une décoration, composée de la même plaque qui
orne la reliure reproduite précédemment. Elle est répétée deux fois, mais accompagnée de fers

différents. Je donne ici le fac-similé d’une autre plaque, employée par Johannes Guillebert, qui,
tout en rappelant le genre des décorations adoptées par les relieurs gantois, diffère de celles que
j’ai publiées antérieurement.

Le centre du motif se compose de deux lignes qui se déroulent en spirales, renfermant des

animaux grotesques. Il est entouré d’un encadrement contenant la légende suivante : Johannes.
Guillebert. ob.laudem.xpristi.librum.hunc.recte.ligavi.
Ce motif se trouve répété quatre fois sur chaque plat et forme des compartiments séparés par

1. Collection Léon Gruel.


2. Collection Léon Gruel.
3 . Manuel hist. et bibliog. Se VAm.it. Je reliures. Paris, 1887, p. 108.

12 .
90 2

une branche enrubannée disposée en croix; et ils sont reliés au centre de la décoration générale
par une petite tête lebert, puisque je

formant camée. mentionne plus haut


Cette reliure re- une reliure portant
couvre un manuscrit cette signature et da-

du xv e siècle ('). tant de 1 532 .

M. Paul Berg- Ce bibliographe

mans ( ) nous ap- nous apprend que


prend que Jean Guil- Johannes Guille-
lebert, dit MEESE, bert avait été ap -

figure dans le registre prenti de Jean de


de la corporation des Clerc en iq 65 et

libraires de Bruges de qu’il entra dans l’as-

1470 à 1475, comme sociation en 1469.


payant une cotisation Une de ses reliures,

annuelle de 6 gros. que possède la bi-

M. J. Weale (") fixe bliothèque de l’Uni-


sa mort à 1489. Cette versité de Gand, porte

assertion ferait sup- écrit de sa main sur


poser qu’il y a eu la garde intérieure le

deux relieurs portant texte suivant : Jean


le nom de Jean Guil- Guillebert die men
heet Mees heft desen bouc ghebonden (Johannes Guillebert, communément appelé ritmousse
a relié ce livre).

La bibliothèque de l’Arsenal possède un in-4° : Traité de dévotion (n° 8009, catalogue Martin),

relié en veau, estampé à froid, décoré de filets dans lesquels sont placés des fleurs dej lis, des

1. Collection Léon Gruel.


2. Inventaire archéologique de Gand.
3 . Bookbindings and rubbings of Bindings in the national art Library South Kensington Muséum.
Heliotj.&lTOp.E.Charreyre

RELIURE D'UN PSAUTIER A L' USAGE DE LA CHAPELLE DE HENRI III

( 1586 )

|l
H 91

animaux, des briquets héraldiques...; le tout encadré d’une bordure composée de triangles ren-

fermant des chimères, des personnages, etc., comme on le verra par les clichés ci-dessus.

UC Ç)*fï

fztZt -ftZfKtC

A l’intérieur du dernier plat se trouve la suscription manuscrite qui est reproduite


3 ici.

AMERVILLE. — Dans le tome I


er
(') de cet ouvrage, j’ai donné une notice
biographique sur les Hamerville, relieurs
à Paris.

L’étiquette (') ci-contre est celle d’un t^r Relié à Chartres, chez

des membres de cette famille, probable-


igj)
Hamerville Libraire rue
des trois Maillets.
^
ment établi libraire et relieur à Chartres, rue des Trois

Maillets, à la fin du xvm e


siècle. ?*?**£$
Elle est collée dans la garde d’une reliure en veau sans aucune valeur.

HENRI III (Reliure a l’usage particulier de la chapelle de). — La très belle reliure,

dont je donne ici la reproduction, recouvre le Psautier de David imprimé en 1 586 par Jamet Met-
tayer, imprimeur du Roy, pour l’usage exclusif de la chapelle de Henri III ( )

J’ai donné antérieurement (') une reliure aux emblèmes mortuaires et armes de ce souverain;
mais elle était loin de valoir celle qui nous occupe en ce moment, par la rareté et le grand carac-

tère de la composition qui la décore.

Le centre est rempli par un squelette armé d’une faux et tenant un sablier de la main droite.

1. Manuel hist. et bibliog. de l’Amat. de reliures. Paris, 1887.


2. Collection Léon Gruel.
3 . In-_|”, 0,293 x o,2i5. — Collection H. Walters.
4. Manuel et hist. bibliog. de l'Amateur de reliures. Paris, 1887, p. 26.
92 H
Ce squelette est placé au milieu d’un semis de larmes et accompagné aux angles d’une tête de

mort, posée sur deux ossements en sautoir.


1

Un large champ, sur lequel se trouvent des cercueils, des croix, des larmes, des faux, des
pelles, des candélabres, des sonnettes, des torches, des flèches, un encensoir, complète cette

décoration.

Les deux plats de la reliure sont identiques. Le dos est orné d’un semis de larmes, d’un
cercueil et de deux candélabres.
Cette reliure, très intéressante en elle-même, l’est aussi par sa rareté; car le nombre des

exemplaires imprimés et reliés pour la chapelle du Ro)^ était très limité.

HENRI VIII ET CATHERINE D’ARAGON (Reliure aux armes de). — La reproduction


que je donne ici est celle d’une reliure en veau estampé à froid, décorée au premier plat de
grandes armes écartelées aux T '
et 4 de France, aux 2 et 3 d’Angleterre, lesquelles sont sur-

montées d’une couronne royale et accompagnées de deux supports : à gauche, un dragon, et, à

droite, une licorne.

Au-dessus de ces supports, sont placés deux petits écussons dont l’un reçoit la croix de

saint Georges, et l’autre les armes de Londres. Un soleil, un croissant de lune et des étoiles

complètent cette décoration.


Le second plat est orné de la rose des Tudor, tenue par deux anges, et entourée de la

devise : Hæc rosa virtutis de celo missa sereno Eternum florens regia sceptra feret.
Ce livre fut exécuté pour Henri VIII. Dans l’introduction qu’il a faite pour le catalogue de

Y Exhibition of Book-bindings, du Burlington fine arts club(‘), en 1891, M. E. Gordon Duff ne


considère l’apposition des armes du roi Henri VIII et de la rose des Tudor que comme un
simple motif de décoration, d’emblème d’association ou de privilège royal. Ce n’est pas mon
avis, car, à l’époque où furent exécutées ces reliures, il est reconnu que, pour nul autre que le

Roi, on n’avait le droit de mettre les armes royales sur des reliures.

Cette reliure recouvre une édition des Aides : Florilegium diversomm epigrammatum in septem

libros. ijop Q).

HENRICZ (Pièter). — La reliure de Pièter Henricz que je reproduis ici recouvre une
3
édition des épigrammes de Martial, imprimée à Paris chez Simon de Colines ( ). Cette

1. Un vol. in-folio. Londres. 1891.


2. Collection Léon Giuel.
3 . Collection Léon Gruel.
I

D'ARAGON

CATHERINE

DE

ET

VIII

HENRI

DE

ARMES

AUX

RELIURE

If
Heliog.Qc lmp. E. Chair eyre

RELIURE EXECUTEE PAR PIETER HENRICZ


(15fe0>
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reliure est estampée à froid à l’aide d’une plaque gravée, d’une composition très curieuse.
Le centre est occupé par un oiseau qui a l’aspect d’un coq vu de face ,
entouré d’un double
cercle de filets renfermant la légende suivante : Nemini quicquam de beatis-nisi-hoc-vel-nucem-
DILIGAT. — l540.

Ce motif est surmonté de la devise : Plus oultre, accompagnée du double aigle, de la couronne
impériale et des colonnes qui constituent les emblèmes de l’empereur Charles-Quint.
Au bas du motif du centre se trouve le nom de Pièter Henricz avec, à gauche, les armes
de la ville d’Amsterdam, et, à droite un écu de même importance, renfermant le monogramme
P. H. qui est celui de notre artisan.
Les emblèmes de Charles-Quint apposés sur cette reliure ont dû y être mis, soit par per-
mission spéciale pour faire honneur à l’empereur régnant, soit que lui-même en ait été le

destinataire. Il est également permis de supposer qu’en plaçant les armes d’Amsterdam à côté de
son nom Pièter Henricz a voulu indiquer son pays d’origine.

HEURTELET (Laurens) (').

HOCHEREAU (Louis-Jacques et Jacques-Louis). — Le premier de ces deux maîtres fut


er
élu garde de sa communauté le I août 1736 en compagnie de Laurent Lemonnier. Il fit partie

des maîtres qui, les 14, i 5 , 16 et 17 janvier 1749, prirent une délibération pour obtenir des
lettres-patentes sur les nouveaux statuts, et qui donnèrent leur consentement pour l’enregistre-
ment de ces statuts.
2
Son testament ( ), daté du 10 février 1748, nous indique qu’il était établi relieur-doreur de

livres à Paris, rue des Sept-Voies, paroisse Saint-Étienne-du-Mont. Dans cet acte, il institue

légataire universel en usufruit, son fils Jacques-Louis Hochereau. également maître relieur-
doreur de livres.
3
Nous trouvons ce dernier sur la liste ( ) des maîtres relieurs et doreurs de livres en l’Univer-

sité de Paris, en l’année 1772, comme demeurant à cette époque rue des Carmes. Il avait été

reçu maître, le 17 juillet 1741.

HOFFOTT (Philippus). — J’ai rencontré plusieurs reliures portant le nom de Philippus

Hoffott dans leur décoration.

1. VoirBRUNEAU.
2. Arch. de la Seine, Reg. 241 ,
folio 1 83.
3. Collection Léon Gruel.
94 H
Celle que nous reproduisons ici recouvre un petit in- 8 ° : Joannis stvrmii, in partitiones

°ratorias Ciceronis, Dialogi quatuor, ab ipso authore emendati, et aucti ('), imprimé à Strasbourg
en 1539.
La reliure est en peau de truie parcheminée, estampée à froid, ornée de deux grandes com-
positions encadrées de filets et d’une charmante bordure décorative, qu’agrémentent des médail-
lons avec figurines.

Celle du premier plat est l’emblème de la justice, représentée par une femme richement
habillée, parée de bijoux, tenant de la main droite une épée, et de l’autre une balance. Immédia-
tement au-dessous, on lit : Philippus Hoffott, surmontant la légende latine suivante : Jvsticie-

qvisqvis-pictvra m-lvmine: cern is:dic\ devs -.est: ivstvs ivsta qve :fac . : :

Celle du second côté représente Lucrèce se perçant le sein avec un poignard. Au-dessous de
ce sujet, comme au premier plat, on lit : Philippus Hoffott, puis la légende suivante : Casta-
tvlit-magnam-formœ-lvcrecia:lavdem-fact-tamen-magis-est-vvlnere.

Tout porte à croire que ce relieur était d’origine allemande, mais aucun document ne le

prouve.

HOTOT (Robert). — Libraire-relieur à Orléans. Son nom nous est transmis par l’acte

de baptême de sa fille Geneviève, le i 5 août 1698, et par l’édition d’un livre qui parut en

1 62 1
Q.

HUMBERT (Jean). — Le 19 avril 1692, Jean Humbert fut reçu relieur et libraire par la

corporation des libraires, imprimeurs et relieurs de la ville de Metz. Le 5 mai 1


7o5 , il fut élu

syndic; le 5 mai 1706, il remplit la charge d’adjoint et, le 5 mai 1714 il fut de nouveau nommé
3
syndic ( ).

HUREZ (Charles). — Ce relieur, qui demeurait rue de l’Arbre-

d’Or à Cambrai, à la fin du siècle dernier, semble avoir eu une cer-


taine opinion de lui-même, car il avait collé l’étiquette ci-contre à

l’intérieur d’un mauvais cartonnage en papier recouvrant un volume


4
in -32 : Les Amours d’Ismène et d’Isménie. Londres, 1 787 ( ).

1. Collection Léon Gruel.


2. Herluison. — Les Imprimeurs et Libraires d'Orléans, depuis le XIV siècle jusqu'à nos jours ,
i vol. in-8”. Orléans, 1848.

3 . Tiré De la Corporation des Imprimeurs, Libraires et Relieurs de la ville de Met:, 1 vol. in-8°, par Maurice de Chanteau, 1867.
4. Collection particulière.
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RELIURE
I

RELIURE EXECUTEE PAR JEHAN HUVIN


( 1498 )

t
2

H 95

HUVIN (Jehan). — Cette notice est destinée à rectifier celle qui a déjà paru, sous le nom
de Jehan Haann.
Lors de mon premier travail ('), l’état de la reliure originale que j’avais trouvée à la Biblio-

thèque Nationale ( ) était tellement défectueux, qu’on pouvait à peine déchiffrer les lettres

qui se trouvaient sur la plaque du milieu.


De nouvelles investigations m’ont convaincu qu’il fallait lire Jehan Huvin (libraire-relieur

à Rouen), au lieu de Jehan Haann. Je donne ici à nouveau la description de cette reliure,

ainsi que son fac-similé.

Elle renferme un petit in- 8 ° Manipulus curatorum. — - Rothomagi. — Le. Bourgeois 1498.
Couvert en veau brun, orné d’une composition gothique dont le principal motif, celui du milieu,
représente, sous une architecture de même style, une scène à deux personnages :
à gauche,

l’archange saint Michel terrassant le démon : et, à droite, saint Nicolas en costume d’évêque
avec la crosse, bénissant trois petits enfants dans un cuveau, ainsi qu’011 le voit toujours
représenté.

Au-desscus de cette miniature, se lit le nom en caractères gothiques de Jehan Huvin. La


décoration est pareille des deux côtés.

Édouard Frère, dans son étude sur les livres de liturgie des églises d’Angleterre, imprimés à
e
Rouen dans les xvi et xvif siècles, dit que Jehan Huvin était établi libraire et relieur à Rouen de

1490 à 1422 et demeurait au portail des libraires, oïl il occupait deux échoppes louées ensemble 10 livres

par an.
De i 5 o8 à 1 5 1 3 , les registres de la fabrique de Notre-Dame mentionnent une association

entre Jehan Huvin et son fils.

Silvestre Q donne la marque de Jehan Huvin comme celle d’un libraire, dont il fait

remonter l’exercice de i 5 oô à 1 51 1. Elle est intéressante et se compose ainsi : au centre, un écu


contenant le chiffre I.H, relié par une sorte de nœud qu’on appelle souvent nœud d’amour, est

supporté par deux hommes, l’un jeune, l’autre vieux. Derrière et au-dessus d’eux, se trouve

la mort tenant dans chaque main une flèche dont elle les menace. Le fond de ce sujet est par-

semé de pensées, d’ancolies et de pavots; enfin tout en bas, sur une banderolle, on lit en
caractères gothiques le nom de Jehan Huvin.

1. Manuel de ï Amat. de reliures. Paris,


hist. et bibliog. 1887.

2. Réserve D, n“ 45017 (0,145 x 0,11).


Bibl. Nat.
3 . Marques typographiques, n° 272.
96
I

ARET-HERMAN. — Ce nom signe une décoration en peau de porc parche-


minée estampée à froid, qui recouvre un in-f° 0,3 1 X0,2i : De Thermis
Andréa Baccii elpidiani. Venetiis iyji (‘).

Les motifs qui ornent cette reliure occupent le centre de chaque plat et

sont divisés en deux parties sur la hauteur, et renfermés dans une même
arcature ayant à sa base au premier plat la légende suivante : fvrore : samson : percitvs * virvm :

GREGES : MANDIBVLA : SACRO : LEONF.M : DISSECAT * NEGAT : SITIMA : SVPPRIMIT.

La scène supérieure du premier plat représente Samson forçant la gueule d’un lion; à gauche

de la tête de Samson, on lit Iaret, et, à droite, Herman, nom du relieur.

Celle du bas représente Samson mettant en déroute les Philistins, avec une mâchoire d’âne.
La partie supérieure du second plat nous montre Dalila à genoux devant Samson et essayant

de le séduire, pour surprendre le secret de sa force.

Celle du bas représente Samson faisant tomber les colonnes du Temple sur les Philistins.

Au bas d’une colonne, sont inscrites : la date i5p8, et les lettres c. w., initiales du graveur qui
a fabriqué la plaque.

La légende qui suit est placée sous l’arcature du second plat : AxMORE : captvs : dalilæ * locos :

AMAROS : HOSTIBVS : TACENDA : MONSTRAT : ROBORA DOMO


* : RVENTE : CON CITAT.

INGOUVILLE (Guille de). — Guille de Ingouville, sur une charte de 1426 Q, s’intitule

simplement libraire, alors que, dans le détail de son compte, je vois figurer avec des fournitures

d’encre et de papier des travaux de reliures.

On lit en tête de ce mémoire :

C’est ce que Je Guille de Ingouville libraire de la chambre des comptes a y fait et livré de mon
mestier en ladite chambre depuis le jour de Pâques 1426.

Le reçu, très original dans sa teneur, est le suivant :

Je Guille de Ingouville libraire de la chambre des comptes du Roy notre seigneur à Paris confesse

avoir eu et reçu de Raoul Vauquelin gnetier de falayse la somme de quatre livres dix sols cinq deniers

tournois pour avoir fait et livré la besogne cy dessus déclarée de laquelle somme de 4. I. 10 s. y d.

1 . Collection Léon Gruel.


2. Collection Léon Gruel.
( 1571 )
I 97

je quite le Roy noire dit Seigneur h dit grenet et tous autres, tesinoing mon seing manuel mis sur ce par

cédule le 6'' jour de may lan mil quatre cent vingt et six.

Guille de Ingouville.

Il n’y aurait rien d’étonnant à ce que ce Guille de Ingouville ait été le père de Jehan
d’Ingouville (*).

Il fut sous le roi Charles VII le relieur de la chambre des comptes.

D’INGOUVILLE (Jehan). — D’après une charte 2

( ) du 20 septembre 1470, je vois que Jean


d’Ingouville était relieur des comptes de la chambre du roi Louis XI; son mémoire commence
ainsi :

Parties deulbt = Reliaiges de comptes faites et livrées en la chambre des comptes du Roy notre Seigneur
e
à Paris par Jehan d’Ingouville relieur de ladicte chambre, depuis le 8 jour de septembre mil quatre cent
e
70 jusques au 29 jour dudit mois de septembre.

Il se termine de la manière suivante :

Je Jehan d’Ingouville relieur dessus nomé confesse avoir eu et reçu de Henry Guérin grainetier de

lisieux la somme de yy sols q d. p. pour les parties cidessus en ce présent rôle escriptes et déclarées

de la main de ladite chambre de laquelle somme je me tiens pour content, tesmoingt mon seing manuel le

e
20 jour de septembre mil quatre cent soixante-dix.
Ingouville.

Pour compléter je donne le fac-similé de la signature d’Ingouville qui se trouve au bas de la

charte mentionnée ci-dessus.

1 . Voir ce nom.
2 . Collection Léon Gruel.

i3.
98 I

ISORÉ (les), ou YSORÉ. — Ce nom esc celui d’une famille de maîtres relieurs, qui ont

exercé dans la seconde moitié du xvm c


siècle. Je l’ai trouvé mentionné plusieurs fois dans des
actes notariés, des placards ou le livre des règlements et statuts de i 760.
3

Dans une délibération (‘) de la communauté des maîtres relieurs et doreurs de livres de

la Ville et Université de Paris, des 14, 1 5 , 16 et 17 janvier 1749, qui autorise les quatre gardés

en charge à obtenir des lettres patentes sur les nouveaux statuts, nous trouvons le nom de

Isorè-la-Grive.
Louis Isoré et Thomas Isoré firent partie de l’Assemblée de la communauté des maîtres

relieurs en date du 20 mars Ij 5 i, qui décida d’interdire aux maîtres de faire aucun apprenti
2
pendant l’espace de dix années, permettant pour y suppléer de faire des alloués ( ).

Nous retrouvons le nom de Louis Isoré et celui d’un Pierre Isoré dans l’Assemblée de la

Communauté, qui eut lieu pour la communication des nouveaux statuts et les approuva.

D’après un acte de vente et un bail, nous voyons que Estienne Ysorè (ou Isoré), à défaut de
notoriété commerciale, puisque nous n’avons trouvé de lui aucun travail, jouissait d’une certaine
fortune, ce qui était rare dans le métier : car le 21 octobre 1770 ( ), il acheta d’une dame
Chabrier, V ve
Grognet, par devant le notaire de la Prévôté et Châtellenie d’Issy et de Vaugirard,

trois quartiers et un quarteron de terre en cinq pièces plantées de vigne, moyennant la somme de

270 livres.

Il demeurait à Paris, rue des Carmes, paroisse de Saint-Hilaire, mais il avait à Vaugirard

une maison de campagne; et ces actes nous apprennent encore que, par un bail en date
du 12 octobre 1783, il loue à un nommé Mathieu Gabriel Baron, boulanger et débitant en

vins, une boutique et arrière-boutique, moyennant la somme de 3 oo livres de loyer pour

chacune desdites trois, six et neuf années. Il était donc dans une situation très aisée, par rapport

à ses confrères.

Je le trouve mentionné sur les annuaires Valade de 1 782 et 1789, parmi les maîtres qui 11’ont

pas payé le droit de réunion. Sa réception de maîtrise y est indiquée au i 3 juillet 1761.

D’après le tableau de la Confrérie royale du Saint-Sacrement et de Notre-Dame-de-Grâce,


érigée en l’église de Saint-Hilaire du Mont, de l’année 1772, Estienxe Ysorê, est mentionné
comme membre et administrateur en charge de la Confrérie. Il fut élu le i 3 avril 1766. On
le retrouve encore sur la liste de cette Confrérie, en 1776 et sur celles de 1784, 1786 et 1790 ('),

1. Réglements et Statuts de 1750.


2. Voir ce mot. —
Manuel liist. et bibliog. de l'Amat. de reliures. 1" partie. Paris, 1887. pages 40 et 41.
3 . Actes notariés. —
Collection Léon Gruel.
4. Collection Léon Gruel.
ITHINGEN

DE

COUVENT

)
LE
1560

(
DANS

EXECUTEE

RELIURE

I
I 99
3

époque à laquelle fut changée la dénomination de cette confrérie, qui s’appela Confrérie royale

du Saint-Sacrement et de la Sainte-Vierge.

J’ai retrouvé aux Archives de la Seine (‘) le testament qu’il avait déposé le i 5 janvier 1784,

chez M c
Boursier, notaire à Paris. Il se résume dans cette clause : Je veux que tout ce qui reviendra

et appartiendra de ma succession à la dame Dàuvergne ('), ma fille, soit et demeure substitué à ses

enfants nés et à naître en légitime mariage, et au cas qu’elle décède sans enfans, à ses parens paternels

que la loi appellera à sa succession.

ITHINGENN (Reliure exécutée dans le couvent de). — A Ithingenn ( ), au xvi c siècle,

existait un couvent de Chartreux, dans lequel les moines, comme cela se faisait souvent à

l’époque, exerçaient chacun un état ayant trait au livre; les uns étaient graveurs, les autres

imprimeurs, d’autres enfin enlumineurs, scribes ou relieurs.

On en trouvera la preuve dans la notice consacrée à Ulric Sattner qui à la dernière page du

« Spéculum morale » de Vincent de Beauvais auquel il avait rubriqué toutes les grandes capi-

tales, a tenu également à ce que l’on dût par cette légende manuscrite : Per Ulricu
Sattner pbrm diligentissime rubricatu et incorpatu anno 1478 qu’il en avait fait la relieure.

La l
reliure ( ) reproduite ici a été exécutée par un moine relieur du couvent d’Ithingenn.
Couverte en veau, elle est décorée, sur les deux plats, de sujets religieux, comme cela se

faisait presque toujours à cette époque. Le premier côté représente la Vierge tenant l’enfant

Jésus, et au-dessous d’elle se trouve un ovale contenant un gril, emblème du martyre de


saint Laurent, sous la protection de qui le couvent s’était placé.

Une banderolle sur laquelle on lit : Ithingenn, accompagne cette décoration.


Le second côté est orné de l’image de Saint-Laurent tenant son gril. Au-dessous, se lit encore
ce même nom de Ithingenn.
Ces deux compositions sont entourées de roulettes à froid, ornées de tètes séparées les

unes des autres par des feuillages et de petits compartiments, dans lesquels sont placées des
légendes allemandes.

Deux fermoirs en cuivre gravé à lanières, complètent cette reliure qui recouvre un recueil de

trois livres allemands, imprimés à Ingolstadt 1560-64 et 65 .

Sur le titre, se trouve une inscription manuscrite de l’époque : Cartusice Itiingensis, et la

garde du carton supérieur porte : Emptus a F. Benedicto priore indig = et sum Ittingam domi.

1 . Reg\ 266.
2. Voir ce nom.
3 . Près de Carlsruhe.
4. Collection Léon Gruel.
ion
J

ACOBUS. ILLUMINATOR. — En '7 ('), j’ai parlé de J acques, ou Jacob,


fils de Vincent livre nous ap -
l’enlumineur ,
prend que cet ar-

et j’ai donné tisan, dont la prin-

la reproduction
2 cipale occupation

d’une de ses reliures. était l’enluminure

J’ai trouvé à la Bibliothèque des Missels, fai-

de l’Arsenal un recueil du xv
1
'
siè- sait également de
cle, dont la reliure est décorée la reliure et qu’il

à froid de la plaque ci-contre. tenait à signer ce

Elle est composée de deux bandes genre de travail.


remplies de médaillons renfer- On retrouvera
mant des animaux divers et sé- ce parti-pris em-
parées l’une de l’autre par la ployé par le re-

signature du relieur : Jacobus lieur de placer son


Illuminator; le tout entouré nom entre deux
par des rinceaux. bandes d’orne-
L’inscription placée sur ce ments, chez Jean
Compains, Deltona, Jacques Gavet, Jean Guilebert, Robert Plourins, Henri Walrarn, dont j’ai

précédemment parlé ( ).

JESUITES (Reliures faites dans les couvents des). — Le motif que je donne ici est

une des plus jolies marques employées par les Jésuites, dans la confection de leurs reliures.

Il décore le centre du premier plat d’un volume in-8° : Apologia Joannis Feri Mognnliœ
mdlxxii ("), et nous apprend que cette reliure fut exécutée dans le collège des Jésuites
de Lucerne.

La marque est encadrée d’une roulette formée de figurines représentant l’espérance, la foi et

la charité.

Deux fermoirs en cuivre gravé à lanières complètent cette reliure en peau de truie parche-

minée et gaufrée.

1 . Manuel hist. et bibliog. de l'Amat. de reliures ,


18R7.
2. Idem.
3 . Collection Léon Cruel.
RELIURE' EXECUTEE DANS LE COUVENT DES JESUITES DE LUCERNE
( 1572 )
liog.&Imp.ECharreyre

RELIURE EXÉCUTÉE PAR THOMAS KRUGER


( 1550 )
K ICI

AMMELBER (Georges) ('). — Le nom de cet artiste se trouve gravé avec une
armoirie accompagnée d’autres motifs estampés à froid, sur la reliure d’un
in-8° : Acta colloquii montis Belligartensis. Tubinge 1594. Au bas de l’armoirie,

on lit : Georgius Kammelber. Ce relieur était contemporain de Georges


Kirsten, et comme lui d’origine allemande. Dans la décoration de cette

reliure, se trouvent encore la lettre H et celles F. H. mêlées aux figures symboliques de


l’Espérance, la Foi, la Prudence, la Tempérance, la Charité, et du Crucifiement.

KRUGER (Thomas). — Sur un in-folio (o,35 x 0,235) : Novum Jesn-Christi D. N. testa-

mentum ex bibliotheca regia Lutetia ijfo Q), relié en peau de truie parcheminée estampée à
froid, nous trouvons une décoration formée de filets et de plaques, avec le nom de Thomas
Kruger. J’en donne ici la reproduction.

Cette composition divise le plat au centre et en hauteur en deux parties. Celle du haut, au
premier plat, représente la scène du crucifiement dans un motif architectural mêlé de légendes

religieuses en grec et en latin. Au pied de la croix, on voit des caractères hébraïques, et

immédiatement au-dessous, le nom de Thomas Kruger.


La scène du bas, dans un encadrement analogue, représente le Christ sortant du tombeau ;

au-dessous, une légende en caractères hébraïques prenant deux lignes.

Les angles de ces deux motifs sont ornés d’écussons portant les armes des duchés d’Anhalt-
Bernburg et autres.

Le tout encadré d’une large bordure représentant des scènes tirées de l’Écriture sainte.
Le second plat est décoré d’une manière semblable, mais avec deux plaques différentes. Celle
du haut, d’une extrême richesse, représente dans un ovale, le Christ en croix; à gauche, on lit

sur le fond « Thomas » et à droite « Kruger ». L’encadrement de cet ovale est composé de
guirlandes, de figurines et de deux anges dont les bras tiennent le haut de la croix.

La plaque du bas est divisée en quatre compartiments représentant : au 1


,
Adam et Eve
dans le paradis terrestre; au 2 , la Résurrection; au 3, Satan recevant des damnés; au 4, le Cru-
cifiement. Le tout encadré comme au premier plat.

Une mention manuscrite apposée sur le titre nous apprend que ce volume a fait partie de la

1 . Salomon Semler. — Histoire de la Gravure en Allemagne. Des formes à l'usage des Relieurs. Leipzick. 1782, in-8”.
Léon Gruel.
Collection
102 L
bibliothèque du collège des Jésuites d’Olmütz; ce qui, avec les armoiries citées plus haut, nous
permet de conclure que cette reliure fut exécutée en Allemagne.

L
A FERTÉ. — J’ ai donné dans mon premier travail (') des renseigne-

ments biographiques sur les La Ferté, relieurs du Roi à Paris, au milieu du


u
xviii siècle.

Pour compléter la notice de ces deux maîtres, je reproduis ici, dans


leur forme et teneur, les brevets par lesquels ils furent munis de cette

charge et faveur.
2
Voici le brevet de François La Ferté que j’ai trouvé aux Archives nationales ( ).

Brevet de Relieur du Roy pour le n° La Ferté à Versailles le iy juin iy62.


Aujourd’huy dix-sept juin iy62. Le Roy étant à Versailles ayant égard aux témoignages avantageux
qui luy ont été rendus de la probité et capacité du if La Ferté, M a
Relieur à Paris, et voulant

le traiter favorablement, Sa Majesté l’a retenu et retient en la charge de l’un de ses relieurs ordinaires
e e
vacante par le décès du n Dubuisson d possesseur d’icelle pour par luy l’avoir et exercer en jouir et en

user aux honneurs, autorités, privilèges, franchises, libertés, gages, droits, fruits, profits, revenus et

émoluments accoutumés et
y appartenant tels et semblables qu’en a joui ou dû jouir led. Dubuisson et

ce tant qu’il plaira à Sa Majesté, Laquelle pour assurance de sa volonté, etc.

Voici maintenant celui de son fils, Pierre-Louis qui succéda à son père, comme relieur du
R°y C) :

Brevet de Relieur du Roy pour le s. La Ferté fils.


Aujourd’huy S juillet iy6p, Je Roy étant à Versailles, voulant donner au if Pierre-Louis
La Ferté, Relieur à Paris, une marque de satisjaction que Sa Majesté ressent des services du nomé
La Ferté son père, Relieur de Sa Majesté et voulant le traiter favorablement, Sa Majesté l’a retenu

et retient en la charge de l’un de ses relieurs ordinaires, vacante par le deceds dud La Ferté son père,

1 . Manuel hisl. et bibliog. de l'Amateur de reliures. Paris, 1887, p. 1 17.


2. Registre du Secrétariat d’État de la Maison du Roy, année 1762, 0 n° < 106. p. iRO.

S. Arch. Nat. Registre du Secrétariat de la Maison du Roy. O' n* 114.


L io3

pour par lui l’avoir et l’exercer en jouir et user aux honneurs, autorités, prérogatives, privilèges, fran-
gages, droits, fruits, profits, revenus émoluments accoutumés
chises, libertés, et et
y appartenant tels et

semblables qu’en a joui ou dû jouir lcd. s. son père, et tant quil nous plaira, et pour assurance de
sa volonté, Sa Majesté m’a commandé d’expédier le présent Brevet qu Elle a signé de sa main, et fait
er
contresigner par moy Con secrétaire d’Etat et de ses commandements et finances.

Je tiens à faire remarquer que malgré ces faveurs, décernées par brevet, les La Ferté n’étaient

en reliure que des artisans de second ordre : car je n’ai rencontré d’eux que des travaux
très ordinaires, et qui ne peuvent rivaliser avec ceux de Padeloup, de Le Monnier ou de
Douceur.

LA GARDETTE (Jean). — De tout temps, la Communauté des Libraires, Imprimeurs et

Relieurs se montra rebelle à la réception de membres, qui, venant accroître le nombre des

Maîtres de la Corporation, diminuaient par cela même le profit des travaux dont ils prenaient
leur part. De tout temps aussi, cette même communauté eut à s’incliner et à subir les arrêts

du Lieutenant général rendus contre sa décision : c’est ainsi que (') « le 17 novembre 1693
à Metz, les imprimeurs, libraires et relieurs tiennent assemblée chez le syndic, à l’occasion d’un

procès qu’ils ont à soutenir contre Jean La Gardette qui veut se faire recevoir Relieur. — Le
26 février 1694, Jean La Gardette est reçu Relieur en vertu de la sentence de Mons r
le Lieute-
nant général et par arrêt de Cour de 1694 ». Mais ceux qui réussissaient ainsi grâce à l’au-
la

torité supérieure, étaient constamment exposés aux tracasseries de la communauté malgré la


décision de laquelle ils avaient été nommés. En effet, « le y novembre i 6yj, il
y eut une réunion

dans laquelle on refusa a Jean La Gardette, Relieur, le droit d’entrer dans la Communauté comme
marchand libraire, et il fut décidé de le poursuivre ».

Cependant « le 3 1 mars 1696, Jean La Gardette fut enfin reçu Marchand Libraire ».

L’acte du 2 octobre 1699 par lequel « la Communauté décide que l’on interjettera appel d’un

décret du Lieutenant général qui décharge Jean La Gardette de l’amende portée par les statuts,

pour avoir manqué à une assemblée, nous montre que ce maître se mettait facilement au-dessus

des réglements de la Communauté, mais qu’il avait toujours des ennemis décidés à le com-
battre, pour le faire rentrer dans le droit commun.
Jean La Gardette fut élu syndic le 6 mai 1708, et adjoint le 4 mai 1709.

1. Tiré De la corporation .les Imprimeurs ,


Libraires et Relieurs Je la ville de Mets, i vol. in-G\ par .Maurice de Chanteau.
Metz, 1867.
104 L
LAGORCE (Jean). — M. P. Poyet dans son Essai de Bibliographie limousine ('), dit : « Ce
relieur de livres demeurait en 1720, rue du Saint-Esprit ou des Nouveaux-Bancs- Charniers , près la

tour Saint-Esprit »

C’était le fils d’Antoine Jolicceur, d’après M. Maurice Ardant.

LA NOUE (Robert de)(’) (i 5 oc)-i 5 io). — -


Le collège de Beauvais paie à Robert de La
Noue, relieur, pour avoir relié, collé, mis appoint et couvert de cuir de veau, trois livres de la Cha-
pelle 23 s. t.

Id. pour avoir « racoustré et rabillé trois ou quatre cayers au livre des antiphonèr es ». 10 d.

Id. à cause d'avoir racoustré et rabillé trois ou quatre cayers d'un des antiphonères. 12 d. par.

LA SOULLIE (Guillaume de). — Une pièce faisant partie des Archives du baron de Jour-
3
sanvault ) n° 1645, nous indique qu’en 1399, Guillaume de La Soullie reçut 5o s. t. pour
avoir relié, recollé et couvert de deux couvertures avecques dix clous de cuivre le messel du chastel de

Touques.

LE CAMUS (Guérin). — La décoration reproduite ici, recouvre un petit in- 8 ° : « Sermones


4
de adventu precellètis verbi divini fratris Oliverii Maillardi ( ), etc. Parisiis iyo6.

Cette reliure en veau estampé à froid, est ornée au premier plat d’une scène-miniature repré-

sentant le crucifiement : le Christ en croix, la Vierge à gauche, saint Jean à droite et Marie-
Magdeleine agenouillée au pied de la croix, encadrée d’une bordure de feuilles gothiques,
d’oiseaux, d’animaux fantastiques et dans le bas, d’un ruban sur lequel on lit : LE CAMUS.
Le second plat, celui dont je donne la reproduction, nous montre au centre, comme

miniature, la scène de la Pentecôte : la Vierge au-dessus de laquelle plane une colombe est

entourée des apôtres. Une ornementation, dans le genre de celle du premier plat, encadre ce
sujet, et on lit, mêlé dans la composition de cette bordure : GVE-RIN : LE-CA-MUS.
Ce livre a été imprimé par Jehan Petit dont on voit la marque sur le titre.

Je n’ai retrouvé ni dans Lacaille ni dans Lottin, ni dans Claudin, ce nom mentionné comme
celui d’un libraire ou d’un imprimeur; mais l’édition parisienne de cet ouvrage, ainsi que la

1. Un vol. in-8”. Limoyes, 1862.


2 . Ph. Renouaru. —
Documents sur les Imprimeurs, Libraires, Relieurs, Doreurs de livres, etc., ayant exercé à Paris, de i^5o
à 1600.
3. Deux vol. in-8". Paris, Techener, i838.
4. Collection Léo Gruel.

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Hèhog .Mmp.E.Cliarreyre

RELIURE EXECUTEE PAR GUERIN LE CAMUS


( 1506 )
L io5

décoration de la couverture, nous porte à croire que nous sommes en présence d’un relieur

français.

LE FÈVRE (Ferrand). — Ferrand Le Fèvre était relieur de la Chambre des comptes du

roi Flenri III, ainsi que nous l’indiquent les paragraphes reproduits ci-dessous qui sont pris dans

deux chartes l

( ), l’une de 1 58 1 et l’autre de 1 588.

Rooles des parties dancre reliage et aultres choses faicts et fournies par Ferrand Le Fèvre Relieur

des Livres comptes et Registres de la Chambre des Comptes du roy notre sire durant le mois de fcbvrier

mil cinq cents quatre-vingt et eung.

Premièrement pour avoir relié

Roolle des parties de menus frais faicts et fournis par Ferrand Le Fèvre Relieur de Livres, Comptes

et registres de la Chambre des Comptes du roy notre sire durant le mois de janvier mil cinq cent quatre-

vingt-huit.

Premièrement pour [une livre de bougies

LE FOR. — D’après le fac-similé d’autographe ( )


2
ci-joint, nous voyons que ce relieur
n’était pas très lettré.

Nous le trouvons mentionné avec une orthographe différente, dans l’Almanach du Commerce
de l’an VII de la République, où nous lisons : Lefort, rue Thiroux, section de la place des

Piques, ci-devant Vendôme.

1 . Collection Léon Gruel.


2. Collection Léon Gruel.
14.
2

ioô L
LE MIRE (Claude). — Claude Le Mire exerçait au xvif siècle et était relieur breveté du

Roy ('). Il mourut dans cette charge en 1698, et il


y fut remplacé par Luc-Antoine

Boyet ( ).

LEMONNIER (V ve
). — Le fac-similé ci-joint est la signature d’une dame Veuve Lemon-
nier établie relieur, place Sorbonne, à Paris. Dans le bas du carton du premier plat
4 d’une
reliure, entre la bordure et la garde en tabis, elle avait doré son nom et son adresse.
Cette reliure est celle d’un bréviaire à l’usage du diocèse de Toul (’), recouvert

d’un maroquin vert, avec les armoiries d’un évêque au centre de chaque plat.

* RELIE’PAR LA V?LEMONNlER PLACE SORBONNE


G tes?

Le dos est à petits fers. Il serait téméraire d’indiquer à quel atelier Lemonnier on peut attri-

buer cette reliure; car les relieurs de ce nom furent nombreux au xvm e siècle.

Il est supposable que ce bréviaire a été, comme cela se faisait généralement, relié peu
après son apparition. L’édition étant de 1748, et dans sa signature, la veuve ayant omis le

prénom de son mari, nous ne pouvons l’identifier elle-même d’une façon certaine et nous
devons nous contenter d’affirmer qu’elle n’était pas la femme du grand Lemonnier ( ), mosaï-
e
queur du xvm siècle, qui ne fut reçu maître qu’en l’année 1757.

LENOIR (Simon). — Nous empruntons à la Bibliographie du président Baudrier ( )


s

le document suivant : Simon Lenoir, relieur et libraire , confesse avoir reçu de Vincentio Tonelli

la somme de ij écus d'or sol pour vente de douze douzaines de peaux.

LE NOIR (Philippe). — Je compléterai ce que j’ai


6
déjà dit ( ) de Philippe Le Noir, par
quelques documents trouvés depuis.
A la fin d’un ouvrage du xvi e siècle : le Chappelet des vertus et les vices contraires à
y

1. Arch. Nat. O' n° 42.


2. Voir Boyet.
3 . Breviarium Tullense illustrissimi ac reverendissimi in Christo patris D. D. Scipionis Hieronymi Begon. Tulli Leucorum,
1748, petit in-4”. — Collection Léon Gruel.
4. Manuel hist. et bibliog. de l'Amateur de reliures. Paris, 1887, p. 123 .
5 . Bibliographie Lyonnaise 5 vol. in-8“. Lyon, 1895-1901.
,

6. Manuel histor. et bibliog. de l'Amateur de reliures. Paris, 1887, p. 126.


I

Thf. Holy Bible - London 1651


Reliure de Lewis

Paris. — lmp. R. Engelmann.


I0‘

celles, aultrement nommé Prudence, on lit : Imprime nouvellemen a Paris p. Philippe Le Noir
libraire et lung des couronnée (s. d. vers
0
gras relieurs iitreg en CÆnlesbett&ettiarttefaftttf 1 5 1 5 ), petit in-4

Luniversité de Paris. quesalenretgneoelaKoje blanche goth. de 3o ff.,

Demourant en la couronnée, par te jîoïc chiffrés.

grant rue Sainct- Hutig Des otuc teneur* ût itneesui A la fin d’un
Jacques. A l’enseigne
rtjcninntnecfiteoel^actô. autre ouvrage îm-
de la Roge blanche primé en gothique
orné de gravures sur bois « C’est le secret de l’hystoire naturelle contenant les merveilles et

choses mémorables du monde, et signantement les choses monstrueuses qui sont trouvées

en nature humaine, selon la diversité des pais, contrées et régions. Ensemble de toutes

manières de besies terrestres volatiles et aquatiles et aussi des arhres, herbes, fruictg,

pierres, jontaines, rivières et ingénieux laberinthg et de divers trésors cachet in cavernis

terre par l’astuce et cautelle diabolique », on trouve cette inscription : « Nouvelle-

ment imprimé à Paris, par Philippe Le Noir, libraire et relieur juré. 1J24.
La suscription reproduite plus haut ainsi que le monogramme de Philippe Le
Noir ci-dessus, se trouvent sur le titre de : la Bible des poètes de Ovide métamorphosés (‘) (s. dJ

LE NOIR (Guillaume). — La famille des Le Noir donna plusieurs imprimeurs, qui exercè-

rent pendant tout le xvf siècle. Celui dont je m’occupe ici était le fils de Philippe Le NoirQ,
et petit-fils de Michel Le Noir, imprimeur à Paris de 1489 à i520. D’après Lacaille et Lottin,
Guillaume Le Noir fut libraire de 1 55 1 à i582. Il conserva comme marque celle de ses parents,
composée d’un écu de forme : de sable à la rose blanche, timbré d’un casque avec lambrequin

surmonté d’un petit nègre à mi-corps comme cimier. Cette marque figure au-dessus d’un

privilège, dont je donne la reproduction ci-contre, et qui nous indique que, comme son père, il

était relieur juré de livres, en l’Université de Paris. Le privilège se trouve sur un in-4 0 : ^es

Livres de Hierome Cardanus médecin milannois, intitulés de la Subtilité et subtiles inventions, ensemble

les causes occultes et raisons d’icelles, traduis de Latin en François par Richard Le Blanc. Paris, ijj6.
3
J’ai eu la bonne fortune de rencontrer une reliure ( ) signée de Guillaume Le Noir, qui
revêt un in-folio : Annales et croniques de France depuis la destruction de Troye iusques au temps du

1 . Collection Léon Gruel.


2. Voir ce nom.
3 . Collection Léon Gruel.
io8 L
Roy Louys ontfesme, iadis composées par feu maistre Nicolle Gilles, en son vivant Secrettaire indiciaire

du Roy et con-
cutée sans au-
trerolleur de cun doute
son Trésor. — pour Diane de
A Paris . De Poitiers, re-
l’imprimerie de çoit au centre,
Guillaume Le dans un mi-
Noir, Libraire lieu composé
et Relieur de de filets en
livres , juré en forme d’arcs,
l’Université de les trois crois-

Paris , rue sants enlacés


Saint-Jacques , de la favorite
à la Rose blan- de Henri II.

che couronnée , Les pointes de


Ijè2.
EXTRÀÏCT DV PRIVILEGE»
ces arcs sont
Je donne Ar lettres patentes du Roi nofre fîre données a nloys lefèxjeme iourfé arrêtées en
ici le fac-si- P lanmer tan mil cinq cens cinquante y cinq,fignees parle R oi,à la re- haut et en bas
milé de cette
lation du cofeil. Moyen , y
fèellees dugrad fèel en fmple queue de cire iau-*
par des crois-
ne, efl donné permis
, y oÛroiéd Guillaume le Hoir, marchant libraire (y
riche reliure
Relieur luré de liures en l’y muerfi: é de paris, priuilcge,permifsion y con- sants.
qui est exécu-
y
gé d’imprimer faire imprimer tant de fois ,y en tel nombre , y tels Vo- A la partie
tée entière- lumes que bon lùifemblera , durant le terme y tems de dix ans prochaine-
supérieure et
ment Vends y d conter,plu jour y. date qu’m fera faite la pre-
confècutifs,
ment au jeu
mière imprefsio, ce prefènt çuure intitulf Les liures de HicromcCarda- inférieure de
de filets, tous nus, Médecin Milarmois,intitulésclê la Subtilité, & fubtiles muen chaque plat se
cintrés agré- rions, enfemble lés caufesoccultes &T raifons d’icelles, traduis de
trouve un pe-
mentés
,

et or-
Latin en François par Richard le Blanc, a uec inhibitions defen/ès y
nés de fleu-
d tous autres libraires, imprimeurs, marchant y
autres quelconques , de ne tit cartouche
l’imprimer ne faire imprimer, Vedre ne difribuer en nos Roiaume,pais , ter- au filet, avec la
rons de forme res y fèigneuriesf ce nef de ceus qui par ledijfle Hoir auront eflé impri-
date de i5Ô2.
aldine à fond
més, ou fait imprimer, ou defon vouloir y confentemét, durant lediél tems
Les crois-
de dix ans, fur peine de conffcattotfdes liures imprimés de par autre que de
azuré . Cette par lui oufes commis y députés, y d’amende arbitraire: \ inf que le tout sants, attri-

gracieuse com- ef plus amplement contenu aufdites lettres du priutlege deffufditt. buts de cette

position, exé- Diane souve-


raine ont, avec la devise qu’Henri II avait adoptée pour elle : « Donec totum impleat orbem »,

une entière concordance.


L 109

Nous retrouvons encore, au-dessous du titre d’un petit volume : Union des sentences de Philo-

A PARIS,
De l'imprimerie de Guillaume le Noir, Libraire & Relieur de liures iurc,cn
rVniucrfité de Paris,ruc S.Iacqucs,à la Rofc blanche couronnée.

M, D. L XII.
sophie, imprimé en caractères de civilité en 1515, la mention de la charge de Relieur en l’Université de

Paris de Guillaume Le Noir; nous la reprodui-

sons ici :

fans,
Cette suscription est surmontée des armes
G?niff4MtHcJ Û— e- OAoiÈ- 1

j£i£taiec’
figurant au-dessus du Privilège donné plus haut.
Qclitue-
La reliure a dû être exécutée, d’après les
Cta.ncÿc’ ccimanncc’.
ordres de Diane de Poitiers, en souvenir de (H*
e-
Henri II. 0t\. 0 . C-çO.
Amcc- Ÿ>vinitcjfc >
ân (%o f .

LEPAGE (Jean-Jacques). — L’Almanach


Dauphin de 1777 nous donne le nom de Lepage (Jean-Jacques), relieur, rue du Mont-Saint-
Hilaire.

L’annuaire Valade de 1782 nous apprend qu’il fut reçu maître le 5 juin 1762.
Il n’avait pas payé le droit de réunion.

LE TELLIER. — Je donne ici de Le Tellier relieur du Roi, un


type nouveau d’étiquette (‘), qui n’a pas été publié en 1887 ( 2 ), et
qui montre qu’il demeurait rue des Sept-Voyes. En la comparant
avec les vignettes reproduites précédemment, on peut affirmer que
celle-ci est antérieure à celles qui portent l’adresse de la rue des
Amandiers, lesquelles sont de pur style Louis XVI.
Du reste, ce Le Tellier est mentionné dans l’Almanach Dauphin
de l’année 1777, comme relieur du Roy demeurant rue des Sept-
Voyes.

1. Collection Léon Gruel.


2. Manuel hislor. et bibliog. de l’Amateur de reliures. Paris, 1887.
I 10 L
LE VASSEUR
3
(Éloi). — J’ai déjà eu occasion de parler de ce relieur ('). Son testament en
date du 21 décembre ijooQ, l’indique comme libraire-relieur et bourgeois de Paris, demeu-
rant rue Charretière, paroisse du Mont-Saint-Hilaire. Il lègue à Éloi Le Vasseur son petit-fils

et filleul, fils de Nicolas Le Vasseur, avocat au Parlement et à la demoiselle sa femme la somme


de 1000 livres.

Ses dispositions contiennent encore une rente à sa bonne, et une fondation pour des
« services de messe durant toute l’année ».

LE VILLAIN (Claude). Pour compléter ce que j’ai dit antérieurement sur Claude Le
4
Villain ( ) libraire et Parlement de Tolose ( ).

relieur à Rouen, je La reliure en veau, dont

donne la reproduction l’état de conservation


d’une de ses marques, laisse malheureusement
que j’ai trouvée sur à désirer, est aussi l’œu-
0
le titre d’un in-4 : les vre de cet artiste; elle

oeuvres de L. Annæus porte au centre des deux


Seneca, mises en Fran- plats les armes de George
çois par Mathieu de Joly, Chevalier Baron
er
Chalvet, Con du Roy de Blaisy, second Pré-
en son Conseil destat et sident au Parlement de

Président es enquestes du Bourgogne.


La même reliure renferme encore à la suite l’ouvrage suivant les Controverses et sursoires de

M. Annæus Seneca rheteur, traduit par le même auteur.

Le titre porte la marque typographique de Claude Le Villain avec « à Rouen che%_ Claude
Le Villain, libraire et relieur du Roy, rue du Bec, à la Bonne renommée. MDCXV1 II.

LEWIS. — La reliure, dont on voit ici la reproduction, est remarquable à la fois par la

composition de son décor et par la finesse des fers qui y sont appliqués. Elle l’est surtout parce
e
que, d’origine anglaise, elle rivalise avec nos meilleures dorures du xvn siècle. Elle est couverte
en parchemin blanc avec mosaïque de maroquin brun, vieux rouge et vert olive, dorée aux

1. Manuel histor. et bibliog. de l'Amateur de reliures. Paris, 1887, p. 129.


2. Arch. de la Seine. Reg. 209, fol. 79.
3 . Manuel liist. et bibliog. de l'Amateur de reliures. Paris, 1887, p. 129.

4. Collection Léon Gruel.


A.NNALES ET CrOXIQUES DE FRANCE - I
5
62
Reliure de Guillaume le Noir

Paris. — lmp. R. Engelmanv.


L I I I

petits fers; les rinceaux ornés de fleurettes sont élégants et exécutés avec le plus grand soin. Cette

reliure offre une particularité curieuse. La tranche du devant, lorsqu’on la fait jouer de
manière à ce que les feuilles glissent insensiblement les unes sur les autres, nous divulgue le

nom du relieur; le centre est occupé par une couronne composée de fleurettes, au milieu de

laquelle on lit : Search the Scriptures John y-y y, et au-dessous de la couronne Lewis Fecit.
De chaque côté de cette couronne, sont dessinées et peintes des branches de grosses fleurs

avec leur feuillage, ainsi qu’on pourra s’en rendre compte par le fac-similé ci-joint de la gran-

deur de l’original. Mais comme il faut faire jouer et ouvrir la tranche assez fort, pour la décou-
vrir sous la dorure, lorsque le livre est fermé, l’épaisseur de cette tranche n’est que de la

moitié de la reproduction.

Cette reliure (') fait partie de la collection de M. le D r


Bouland, qui l’a très obligeamment
mise à ma disposition.

LHUILLIER (Martin). — Gabriel Peignot, dans son catalogue d’une partie des livres com-
e
posant la bibliothèque des Ducs de Bourgogne au xv siècle (*), cite deux extraits de comptes de
Josse de Halle; l’un de 1 386 : Le Duc paye à Martin Lhuillier libraire 16 pour couvrir viij livres,

tous romans et bibles et autres livres, doni vj seront couverts de cuirs en grains. L’autre de 1 388 (même
compte) : Payé par le Duc à Martin Lhuillier, libraire à Paris, pour avoir relié et couvert le grant

1. The holy Bible, containing the old testament and the new... London, i65i, in-8".
2. Dijon, 1841, 1 vol. in-8”.
I 12 JL

roman des Marques du Duc, relié, netoyé et doré, et couvert en empreinte son Roman nommé Sinodich,

et relié d’une peau velue le Roman de Merlin.

Ces deux extraits ne doivent nous laisser aucun doute sur le compte de ce Martin Lhuil-
lier, libraire à Paris qui, incontestablement, était aussi relieur.

LISTES DE MAITRES RELIEURS. — Il serait intéressant de pouvoir parler de tous les

Maîtres Relieurs dont nous avons pu découvrir les noms, sans nous préoccuper de leur notoriété
e
plus ou moins grande. Mais, comme au xvm siècle surtout, il se trouve un certain nombre
d’artisans dont je n’aurais à citer que le nom et l’adresse, ce qui donnerait à ce travail un peu
trop l’aspect d’une simple nomenclature, j’ai eu l’idée de publier ici les fac-similé de trois docu-

ments. i° La Liste officielle des Maîtres Relieurs et Doreurs de Livres en l’Université de Paris

pour l’année 1772. Parmi ces listes que la Corporation faisait paraître chaque année, celle que je

reproduis est une des plus complètes. 2° Le Tableau de Messieurs les Administrateurs de la

Confrérie royale du Saint-Sacrement et de Notre-Dame de Grâce, érigée en l’Église paroissiale

de Saint-Hilaire-du-Mont, suivant l’ordre de leur élection, pour l’année 1772. 3 ° Liste de Mes-
sieurs les Curés et Marguilliers de la paroisse de Saint-Hilaire-du-Mont, suivant l’ordre de leur
élection pour l’année 1 75 o.
La majeure partie des noms qui sont portés sur ces deux dernières listes comprend ceux de
maîtres relieurs; car à cette époque, les relieurs étaient d’esprit assez religieux et il était bien

rare qu’ils ne fissent pas partie d’une confrérie.


Dans la première partie de mon travail, j’ai eu occasion de parler de ces confréries; j’y

renvoyé le lecteur (*). Les relieurs étaient spécialement affectés soit à la Confrérie de Saint-Jean

l’Évangéliste, érigée en l’église des Révérends Pères Mathurins, soit à celle du Saint-Sacrement
et de Notre-Dame de Grâce dont j’ai parlé plus haut.

Je retrouve également assez souvent des noms de relieurs parmi les marguilliers des paroisses

de Saint-Étienne, de Saint-Benoit et de Saint-Hilaire.

J’ai rencontré ce nom sur une reliure en veau très ordinaire et très

peu décorée. Elle recouvre un petit in-8° Isidori hyspalensis episc.

tractatus Phil. Pigouchet 1491 (')•

Cette reliure est cousue à trois gros nerfs et ornée de filets à

froid, recevant en haut et en bas le nom de S. I. Louvrier.

1 . Manuel hist. et bibliog. de l'Amateur de reliures. Paris, 1887, p. 71.


2. Collection Léon Gruel.
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ROI,

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Imprimeur

Thïboust,

Veuve

la
de
B L E AU
DE MESSIEURS LES ADMINISTRATEURS
£> E

LA CONFRERIE ROYALE DU S SACREMENT


ET DE NOTRE-DAME DE GRACE,
Erigée en VEglife Paroiffîale de faine Hilaire du Mont ,
fuivant V ordre
de leur élection ,
pour Vannée 1772.
r~5J fcSS tS) SS? Ss -S? s=s

Meffire JEAN-CLAUDE BELLANGER, Curé le 6 Avril 1748.


Meflire ANDRE’-GUILLAUME GOYER, Vicaire & Chapelain defdites Confréries.

MESSIEURS DU S. SACREMENT. 4 » MESSIEURS DE LA VIERGE.

MeJJieurs les Adminiflrateurs en Charge.


4 »
Me[Jieurs les AdminiJlrateurs en Charge.,

M. Louis DIJON , élu Honoraire le 9 Juin 1771 4 »


M. Louis REDON , Comptable, élu le 1 Avril 1770
M. Jean - François BLAIN. Comptable , élu le 14 Juin 1770 M. Charles-Nicolas TRUDON Adjoint élu le 14
M. Pierre LONGUE, Adjoint, élu le 9 Juin «77 4 *
M. Jcan-Baptillc AUBERT, élu le 9 Avril
, , Avril 1771
1769
M. Jacques CHENU, élu le $ Juin 1769 M. François LAFER.TE', élu le 17 Macs 1748
4*
M. Pierre-Guillaume SAUVAGE «Doyen, élu le 14 Juin 1722 4» M. Louis CHENU pere, Doyen, élu le 31 Mars 172 6
M. Nicolas LARCHEVtSQUE, élule 2$ Juin *724. M. Henri HERISSANT élu le 29 Mars 1733
M. Jean-Baptifle GAMET élu le 3 Juin ,
M. Henri -Charles FAGIE’, élu le 31 Mars
,

1737
M. THÎERIAT élu le 22 Juin
Jean , 17} 1 M. François PROT AIS élu le 30 Mars , 17 3"8
M. BLACHET, élu le 14 Juin
Nicolas l 7 jj 4 » M. Jean FELIX, élu le 26 Mars • 74 *
M Henri-Louis HERISSANT, élu le 30 Juin 1757 M. Nicolas- Alexis DU CAST N. élu le 18 Avril 1
1742
M. lacques GAMET , élu le n Juin 1741
4 * M. François-Pafcal BACOT, élu le 31 Mars *747
M. Jean - Louis AUBERT , élu le 14 Juin 1 744 M. Antoine COSMANT, élu le 2t Avril 1748
M. Jean-Baptiftc BATAILLE, clu le 27 Juin 1745 M. Pierre - Pafcal MERCIER élu le 30 Mars • 749
M Pierre ANGUERAND, élu le 15 Juin 1747 4 »
M. Denys-Sebaftien RANCHE', élu le 28 Mars
,
*
75 1

M. Pierre - Nicolas GAUDREAU , élu le 7 Juin 1750 M. René-Nicolas P 1 CQUERET, élu le 26 Mars • '
7 S 2
M. Jean - Baptifte ROBIN, élu le 20 Juin i7ji 4* M. Nicolas ; Remi DAUVERGNE, élu le i Avril • 75 3
M. Jacques LE , CAMUS
élu le 11 Juin 1752 M. Jean-Martin AUBERT, élu le 3t Mars • 754
M. Louis- Valentin PLUMET
, élu le 1 Juillet 1753 4» M. Germain COUSIN , élu le 13 Avril •755
M. René-François FET 1 L , élu le 23 Juin *754 M. Nicolas SAUVAGE, élu le 18 Mars • 7S<5
M. Louis DIJON, élu le 15 Juin
CHERONET,
1755
4 * M Jean-Jacques LE PAG». , élu le 27 Mars ‘757
M. Antoine élu le 27 Juin «7>d M. Sebaftien-Germain-Dominique BOUDIN, élu le 9 Avril 1758
M. François BOTTIER , élu le 28 Juin M. Pierre DELORMF.
M. Louis - Etieone B
M. Nicolas - René DE
1 AT LLOT
élu le 1 5 Juin
LOU
VIER , élu le 31 Mal
,
1758
1760 * élu le 1 Avril
M Charles LEGER élu le 30 Mars .
, • 7 59

1760
1761 M. „„ UUJ
Nicolas LE TELL 1 ER , élu le 5, Avril 1 176 I

M. Siméon B ACO
T, élu le 12 Juin 1763 4 »
M. Jacques-René PLUMET , élu le 28 Mars 1762
M. Jofcph AUBERT élu le 1 Juillet
, 1764 M. Jean-Édme TRUDON
, élu le 27
Mars 1763
M. Céfar-ÀIéiandre GRAVE', élu le 16 Juin 1765 4 » M- Dominique LE ROYNY , élu le Avril 1 1764
M. Pierre-Dominique-Jean MARECHAL , élu le J juillet i 7 6<S M. Jacques-Guillaume HAMMERVILLE élu , le 31 Mari 1765
M. Etienne ANGUERAND, élu le 18 Juin 7 M. Etienne YSORE' élu le Avril 1766
M. Jacques-Louis PLUMET, élu le 12 Juin i
7 cS
4* M.
3 ,

Pierre-Louis LAFERTE'.élu le 29 Mars


1

1767
M. Jacques CHENU, élu le y Juin 1769 M. François LAFERTE’, élu le 27 Mars
'
1768
M. Jean-François BLAIN , élu le 24 Juin 1770 4 »
M. Jean-Baptifte AUBERT, élu le 9 Avril 1769
M. Pierre LONGUE, élu le j Juin 1771 M. Louis REDON, élu le Avril 1 * 77 °
4* M. Charles Nicolas TRUDON,
élu le 14 Avril • 77 *

4 »

Mefdames les Neuves des AdminiJlrateurs. Mefdaine 1 les Veûtes des AdminiJlrateurs.

V. Merci br,
élu le 26 Juin 7*7
>
4* V. La Page, élu le 17 Mafs 1718
V. Douceua, élu le r* Juin 1730 V. Gmjdreau élu le ?r Mars 724
V. Dblatth
élu le 7 Juin
, •739 4 » ,

V. Plumet, élu le 27 Mars


•729
V. CaviliiïIi , élu le 3 Juin • 742 V. Rathion élu le 27 Mars >735
,

V. L» Fbrtb’, élu le 23 Juin


V. Maufoix
*743 4 »
V. Fromont* élu le 15 Avril 17 36
élu le 23 Juin
, 1748 V. Chbronbt élu le 27 Mars
, 1740
Daragon, élu le 19 Juin >757 4 » V. Chbnu, élu le 29 Mars
^
V. Chardon élu le 20 Juin 176» V. Cosmant, élu le 18 Mars
' 7 -.+
, •745
V. Habmerviiib élu le 27 Mars 1746
4 * ,

Préfeniée par Sulpice GI N A I ,


Bedeau dcfdues Confréries ,
reçu le 28 Avril 1763 .

S EV'-
0.
ÆS-.'KEr îSSVSagfiSSs 'SS? iSCCCffR!

gl
LISTE §s
p De Meffieurs Curé & Marguilliers de la ParoifTe
les ^
de Saint Hilaire du Mont fuivanc Tordre de leur , ^
Election pour l’Année M. D, CC. L. ®
î| ,

P MefTire ‘JEAN-CLAUDE BELLANGER, Bachelier de Sorbonne , Curé le .


^ Avril 1748,
jj^

MESSIEURS LES MARGUILLIERS EN CHARGE


& VINCENT-LOUIS RATII.LON
.

û
ALEXIS-NICOLAS DUCASTIN,
, Marguillicr d’Honneur.
%
HONORE’ GAME T.
51 mmmmmmmmmmmmmmm'mmmmmmmmmmmm
MESSIEURS LES ANCIENS MARGUILLIER.S*
M. GEORGES HENARD, Doyen a M. PIERRE BRADEL,
,j le 7 juin 1711 L le i]3
i J uin
Juin •*737
M. JOSEPH F OUY , Sous Doyen JACQUES PLUMET,
le 11
M. G U ILL A
Juin
UME MERCI ER,
Î719 * 19 Juin le
« M. LOUIS GUILBERT,
74 ° 1
w
ii, le

Jacques le page,
m.
18 Juin 1724- % 4 Juin le

& m. Nicolas godereau,


1741
&
jçj* Juin le 3 1715 <*. 27 Mai le
74 * *

f? M.FRANÇOIS COSMANT, M.LOUIS DOUCEUR,


j.y le Juin 1717
1
3 & 16 Juin le 1743
gj M, PIERRE SAUVAGE, & M. JEAN HODIE*
le i» Juin 1730 A 4 Avril le
745 »

^
y,
M. ANTOINE BATAILLE,
le 27 Mai 173*
|
*
M.HENRY HERISSANT,
le to Juin
I
i

Kb M. ALEXIS -H U B ER T DUCASTIN, g M. V IN CEN T- L OUÏS RATILLioV,


4 le i
y Juin . »73* f le 12 Juin j 746
ANDRE BRADEL. « M. LOUIS-ANTOINF PROMni
LOUIS-ANTOINE FROMONT.
PJ M.
1-_
7 Juin
.

*73
|
^ le 4 Juin 1747
le
M. LOUIS- JACQUES HOCHEREAU
1734
3

&
M. ALEXIS-NICOLAS DUCASTI N,
le ï6 Juin
«
le 17 Juin 1748 KiP
FRANÇOIS MAISON, * M, HONORE GAMET, fr-

m
ie 3 Juin y le 8 Juin 174 9
A
»»SM3^HiSSBHBîSeaæS!aS^iESS!BiaSSSISBBa
P ""
Mefdames Veuf Marguilliers les es des
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Guillain
*

i 7°4
£ Hammerville
68 *
& Lc ger
-7 ,

*7*9
e m
Maffou 1711 * Aubert ; 1
73 5
Rinchet 17 1
3 - Plumer 1738
1718 *
Sauvage
Seincerre *7*1 ô
Bailly £ 1744
3
II
W&
4
M
ARGUERITE D’ANGOULÊME (Reliure exécutée pour). — Le fac-similé
ci-contre ne trouve place dans ce livre, qu’à cause de sa provenance.

Le motif qu’il représente se trouve sur la garde d’une reliure in-folio ('),

exécutée pour Marguerite d’Angoulême, reine de Navarre, sœur de Fran-

çois L 1

,
connue sous le nom de Marguerite des Marguerites des Princesses.
Cette miniature, formant cartouche, représente un champ de marguerites, au milieu duquel
se trouve un légorie semble
rocher traversé montrer l’a-

d’une flèche mour si fort

que vient de que rien ne lui

lui lancer un résiste, même


amour aux le roc, qui se
yeux bandés laisse entamer
placé devant. par une de ses
Le tout accom- flèches.

pagné d’une La même


devise grecque miniature se

qu’on peut tra- trouve repro-


duire ainsi : La duite en format
PLUIE LARMES beaucoup plus
de Jupiter petit, au centre
(est) bienfait de la reliure,

POUR LES FLEURS au milieu d’un


PRINTANIÈRES. semis de mar-
Si l’on tient guerites et de
compte de l’es- chiffres m. a.

prit du temps entrelacés, pla-

et aussi de ce- cés dans de


lui de la Prin- petits compar-
cesse, cette al- timents que
dessine une cordelière. Le tout frappé en argent. La devise grecque de l’intérieur est remplacée

i • P- Ovidii Nasonis faslortim libri. Venetiis, i5o8. — Collection du marquis des Ligneris.
1 1 6 M
par ces mots : Dieu guidera notre tourmente. Ce motif est l’ex-libris, la marque, l’emblème
que cette princesse avait adopté.

MARIE DE MÉDICIS (Reliure exécutée pour). La charmante reliure reproduite ici

reçoit, sur un petites dans les

fond de maroquin marges ornent ce


rouge, des com- volume, dont l’in-
partiments de fi- térêt capital réside

lets or, remplis dans la composi-


par une mosaïque tion des onzième
vert olive et vert et trente -qua-
mousse, décorée trième feuillets

de petits fers au L’ornementation


pointillé d’une de ces feuillets est
extrême finesse et combinée pour
d’une exécution Marie de Médi-
-G
pariaite.
i

cis, dont ils por-


Elle recouvre tent le nom dans
un manuscrit sur la dentelle, ac-

vélin de la fin du compagné à diffé-


c
xvi siècle, Prières rents endroits de

chrétiennes O, la couronne roya-


dont les marges le, des trois fleurs

peintes sont fine- de lis de France,


ment découpées à des besants des

la pointe. Médicis, du chif-

Seize grandes fre h. M., et d’un


miniatures à mi-
page et treize posé sur un dou-
ble triangle dans lequel on peut lire les initiales m. a. b. b. J’en donne ici le fac-similé.

i. Collection de Monsieur II. Walters.


Prières Chrétiennes. Manuscrit exécuté pour Marie de Médicis

Reliure en Mosaïque, au fer pointillé

Paris. — lmp. R. Engelmanx.


M i r

MACE (Robert ou Robinet). — Robert ou Robinet Macé, deuxième du nom, était parent
de Robinet ils faisaient fa-

Macè, im- briquer, pour

primeur a estamper le

Rouen ,
en cuir, des mar-
1478. ques matrices
Il s’établit en cuivre
à Caen où il
r— -te. 1 analogues à

exerça le mé- i—- — 1 r* celles qui


-
tier de re étaient em-
lieur, en ployées pour

même temps la typogra-


que celui phie.

d’imprimeur, Nous re-

de 1 622 à produisons
1 55 1 ici une reliure
Lui et ses sortie des ate-

contempo - liers de Ro-


rains, tels bert Macé.
que : Plan - Cette re-
tin , Pigou - liure ne porte
CHET, LES pas de mar-
Elzèviers , que d’impri-

m &mœ
étaient assez merie ;
elle

fiers de leurs offre simple-

travaux, pour ment s 0n


signer leurs nom mélangé
reliures, à la décora-
comme ils si- tion. Elle est

gnaient leurs en veau brun


éditions. estampé à

A cet effet, froid, et con-

tient un recueil de dissertations sur la médecine. Au centre, la Vierge, agenouillée devant le

Père Eternel, est couronnée par un ange.


2

n8 M
Au bas de cette composition, est gravé le nom de R. Macé !

( ).

Le tout est entouré d’une légende religieuse, telle que les relieurs en employaient au
c
xv siècle, et par laquelle ils se plaçaient sous la protection d’un Saint ou de la Vierge, comme
l’indique celle de R. Macé Tota Pulchra
: es amica mea et macula non est in te.
Des filets à froid complètent cette décoration.
Ce fut chez lui que Christophe Plantin fit son apprentissage de relieur ( ).

MAGNYEN (Joseph). — Le testament de Joseph Magnyen, que j’ai trouvé aux archives de

la Seine (’), nous indique qu’il était maître relieur à Paris, en 1758. Il demeurait rue des Sept-
Voies, paroisse de Saint-Étienne-du-Mont. Son testament fut reçu par Maître Bellanger, le

22 juin de la même année.


Entre autres dispositions, il « donne et lègue au Sieur Cripê, compagnon relieur, la somme
de deux cents livres une fois payées »

Il fit partie de l’Assemblée des 14, 1 5 , 16 et 17 janvier 1749, qui autorisa les quatre gardes en

charge à obtenir des lettres patentes, pour les nouveaux statuts (*).

MAGNYEN (Simone-Françoise Coipeau, femme de Joseph). — Outre le nom de son mari,


le testament (’) de cette dame qu’elle déposa le même jour que lui, chez Maître Bellanger, nous

fait connaître deux autres noms de relieurs : i° celui d’ANTOiNE Jullien, maître relieur à Paris,

qu’elle avait épousé en premières noces; 2° celui d’un sieur Jean-Jacques Lepage, maître
relieur, mentionné dans divers codicilles établis de 1760 à 1763. Elle lègue au sieur Lepage une
somme de 720 livres, pour lui rembourser deux billets dus : l’un par les époux Maréchal, sœur
et beau-frère de son premier mari ;
l’autre par elle-même.

MARNEF (Jérome de). — J’ai retrouvé de ce libraire, qui, comme ses confrères du
xvi° siècle, s’était adjoint un atelier de reliure, deux fers différents dont il se servait pour
marquer les travaux qui sortaient de cet atelier.

Je les donne ici en fac-similé.


Ces fers, sans être la reproduction exacte de la marque qu’il avait adoptée pour mettre sur

1 . Collection Léon Gruel.


2. Voir Plantin.
3 . Reg. n” 24;, fol. 166-167.
4. Statuts et règlements pour la communauté des Mais 1 res Relieurs et Doreurs de livres. Paris, 1750.

5 . Arch. de la Seine.Reg. 249, fol. 73.


HélioS. StlmpE.Charreyre

RELIURE EXECUTEE PAR CHRISTIAN MEISNER


(DRESDE 1560)

!'
M 1
9

les ouvrages qu’il publiait, sont composés du même motif. Ils représentent un pélican se perçant

la poitrine pour nourrir de son sang ses petits, placés dans un nid au-dessous de lui.

Il avait du reste cette devise parlante accompagnant sa marque typographique : in me mors;


in me vita, et il demeurait rue du Mont-Saint-Hilaire à l’enseigne
du Pélican.

Le cliché A nous montre ce motif dans un


ovale avec retroussis de filets or en haut, en bas

et sur les côtés; il orne un in-12 : Aitli Gellii

noctes atticœ. Parisns, 1464 (').

Le cliché B représente la marque sans enca-


drement, avec cette particularité que, à l’inverse
de l’autre et de la marque typographique, le

pélican a la tète tournée à gauche; il décore

un petit in-12 : Ciceronis ac Demosthenis sententiæ. Parisiis, 1466 (').

Ces deux reliures sont en veau et encadrées d’un filet d’or aux plats et au dos; la marque est

également dorée.
Jérôme de Marnef exerçait de 1647 à 1 588 .

MEISNER (Christian). Ce nom de Christian Meisner m’est fourni par le titre d’un
3
petit livre allemand : Schola Crucis ( ).

Ce relieur était établi à Dresde en i 65 o.


Le fac-similé que je reproduis est celui d’une reliure brodée exécutée dans ses ateliers.

Ce petit volume est recouvert d’une étoffe brodée en fil d’argent à très hauts reliefs sur le

dos et sur les plats.

Les fermoirs sont en argent doré finement ciselés ronde bosse.


Au bas du titre, on lit : Dreszden. In Versegung. Christian Meisner, Bouchbinder.
La tranche est dorée et antiquée.

MERCIER (Guillaume). — Le Maître, dont je m’occupe ici, exerça l’art de la reliure au


u
xviii siècle, pendant plus de trente et un ans. Fils de relieur, Guillaume Mercier fut élu garde

de sa communauté, le ig juin 1733, en compagnie de Louis Plumet. On verra par la curieuse

1. Collection Léon Gruel.


2. Collection Léon Gruel.
3 . Collection Léon Gruel.
120 M
lettre de bout de l’an ci-dessous, qu’il avait le titre de relieur et doreur de livres ordinaire de la

Bibliothèque du Roy, des maisons royales et du clergé de France. Si le nom de Guillaume

Mercier ne nous a pas été transmis comme celui d’un chef d’école, ce même document nous le
montre pourtant comme un personnage notable, dans les Sociétés religieuses dont il faisait partie.

Membre de la Confrérie de Saint-Jean l’Évangéliste, érigée en l’église de R. R. P. P. Mathurins,


de celle de la Sainte-Vierge, érigée en l’Église Saint-Hilaire-du-Mont, il était, à sa mort, doyen
des Marguilliers de sa paroisse.

Il eut plusieurs enfants, dont un fils, Pierre-Pascal Mercier, reçu maître en 1 768, qui
reprit la suite de ses affaires rue du Mont-Saint-Hilaire. Il maria deux de ses filles à des maîtres

relieurs : l’une à Nicolas- Alexis Ducastin, garde de la communauté en 1 747, et l’autre à

Antoine Cosmant, garde en 1759, qui prenait le titre de relieur de M. le Duc de Bourgogne.
Voici la lettre dont il est parlé plus haut :

M...,

Vous êtes priés de la part de Messieurs les Administrateurs en charge de la Confrairie de la Très

Sainte Vierge, érigée en l’église Paroissiale de Saint-Hilaire-du-Mont, de leur faire l’honneur d’assister

au service du Bout de l’an qu’ils feront célébrer, lundi 2 y janvier 1764, à neuf heures du matin pour le

repos de l’âme de Monsieur Guillaume Mercier, Maître Relieur et Doreur de livres ordinaire de la

Bibliothèque du Roi, maisons Royales et du Clergé de France, ancien Garde de sa Communauté et Doyen
de Messieurs les Marguilliers de ladite Paroisse.

Vous êtes aussi priés de la part de Messieurs les Administrateurs en charge de la Confrairie de Saint-

Jean l’Évangéliste, de la Communauté des Maîtres Relieurs et Doreurs, en l’Université de Paris, de leur

faire l’honneur d’assister au service qu’ils feront célébrer, le même jour, à dix heures du matin, dans
ladite Paroisse, pour le repos de l’âme dudit défunt.

Et aux messes qui se diront le même jour au Maître autel et aux Chapelles du Saint-Sacrement et de

la Sainte-Vierge, depuis S heures du matin jusqu’à midi.


Messieurs et Dames s’y trouveront s’il leur plaît. (Un De profundis.)
De la part de Madame sa Veuve, de Messieurs Mercier ses fils, de Messieurs Ducastin et

Cosmant ses gendres, et de Mademoiselle sa fille (').

MICHALET. — Ce relieur est mentionné dans l’Almanach de la ville de Lyon 1760,


comme demeurant rue Ferrandière (voir Cabot fils).

1 . Bibl. Nat. Cabinet des titres. — Pièces originales. Mercier, 1930-44410, n“ 22.
N I 2 I

MONNIER (Dame Anne Nativel, veuve du sieur Charles). — Le Charles Monnier, cité

dans le testament (') de cette dame, pourrait bien être le même que Charles Henri Le Monnier,
dit le Jeune, dont j’ai déjà entretenu le lecteur (
4
). Car, ainsi que je l’ai dit, il écrivait son nom
de différentes façons. Ses reliures signées en dorure portaient le nom de Monnier seul; tandis
que, sur ses étiquettes imprimées, on lisait « Le Monnier ». En tout cas, la pièce en question

datée du 14 juillet 1778, qui est le testament de sa veuve, nous prouve qu’à cette époque ce

maître était décédé.

MON VOISIN (Antoine-Joseph). — Un testament, déposé chez M e


Paulmier notaire, le

14 mars 1786, nous apprend qu’ANTOiNE-JosEPH Monvoisin était un ancien maître relieur.
Nous avons, en effet, retrouvé sur la liste des maîtres relieurs et doreurs de l’Université de

Paris, liste dressée par Pierre-Alexis-Michel Bradel pour l’année 1772, qu’il fut reçu maître en
3
1726 et élu garde en 1748. En 1772, il demeurait rue Saint-Jean-de-Beauvais ( ).
Par les legs qui sont mentionnés dans ce testament, on voit qu’il jouissait d’une certaine

fortune, puisque les dons qu’il fait à diverses personnes montent à la somme de 6000 livres.

Parmi les légataires figurent : Antoine-Joseph Lemonnier, pour 3 ooo livres ; Antoine-Joseph
De Rome, pour 1000 livres et sa femme, née Catherine-Jeanne Delatte, pour pareille
somme de 1000 livres. Il institue pour sa légataire universelle la demoiselle Anne- Antoinette
De Rome, fille dudit De Rome, mentionné plus haut.

N
AZARETH, a Bruxelles (Reliure exécutée dans le couvent de). — Je
possède un volume in-8° : Sermones parati de tempore et de sanctis , orné sur le

titre de la marque de Pierre Régnault, et recouvert d’une reliure en veau


estampé à froid, exécutée dans le couvent de Nazareth, à Bruxelles, en 1 512

Les plats sont décorés d’énormes filets à froid, gras et maigres, divisant

la surface en trois compartiments. Le centre, où se voit une scène représentant l’Annonciation,

1 . Arch. de a Seine. Registre n* 262.


2. Voir Manuel hist. et tibliog. de l'Amateur de reliures. Paris, 1887, p. 12.).

3. Arch. de la Seine. Reg. 26-1.

16.
122 N
est entouré de la légende suivante : Ave gratia plena dûs tecum o mater dei memento mei.

Les deux autres compartiments forment des champs, dont le second


reçoit un cartouche avec le mot : Nazaret.
La garde intérieure porte la suscription manuscrite suivante :

Nazareth in Bruxella ad usum fratris Johànis Brüyn.


J’en donne ici la reproduction.

NORVIS (Jehan). — J’ai déjà donné (') la reproduction d’une reliure au bas de laquelle se

trouve le nom de Jehan Norins. Des recherches nouvelles m’ont convaincu qu’il faut lire Jehan
Norvis.
La reliure, dont on voit ici le fac-similé, renferme, dans la décoration du second plat, ce même
nom de Jehan Norvis, gravé sur la plaque, mais avec des caractères différents qui se rapprochent

plus des lettres majuscules employées dans les manuscrits.

Il ne m’a pas été possible de savoir si ce nom, apposé d’une manière différente sur diverses

reliures de la même époque, appartient toujours au même artisan.

Celle qui a été décrite antérieurement est d’une composition franchement gothique et

recouvre une édition de Paris de i 52 ç.


Celle que nous reproduisons ici renferme un petit in- 12 : Testamenti novi totius aditio loge

opiima et accuratissima luteciœ 1523 (’).

L’ornementation générale est d’un aspect qui annonce déjà la Renaissance.

Le premier plat présente, au centre, l’image de saint Michel terrassant le dragon, ornée en

haut et en bas de motifs architecturaux.


Le second plat nous montre la scène (si souvent rencontrée dans les manuscrits) de Beth-

1 . Manuel liist. et bibliogr. de l'Amateur de reliures. Paris, 1887, p. i 3 p.


2. Collection Léon Gruel.
P 123

sabée au bain. Elle est entourée de ses servantes, avec, derrière elle, une fenêtre ouverte à
laquelle se penche le roi David.

L’ensemble de cette composition est surmonté d’un gracieux agencement de clochetons.

O
URSEL. — Le petit cliché que je donne ici est une suscription placée au bas

d’un titre : Les beautés de la Nor-


mandie ou l’origine dé la ville de ADïEPPE
Rouen ('), par Jean Oursel. Cb<K. te dit OURSEL Seul Maiftre
imprimeur Libraire Relieur Rue à
Cet Oursel devait être^un
l'av- 0 ine.
personnage important, qui cumulait plusieurs mé- SiyEC PRJriLEGE PU ROY
tiers, puisque ce livre nous apprend qu’il était

auteur, seul maître imprimeur, libraire et relieur à Dieppe.

ADELOUP (Jean) (Demoiselle Françoise Verneau, femme séparée de


corps et de biens de), relieur du Roy. — Je me suis déjà occupé Q de la
e
famille des Padeloup qui, pendant le xvm siècle, a donné à la reliure toute

une pléiade d’artistes distingués.

Un document, qui m’est fourni par un testament 3


( ) gardé aux archives

de la Seine, me permet de compléter les renseignements que j’avais trouvés. Jusqu’ici Antoine-
Michel FaDELOüp était considéré comme le seul membre de la famille qui eût été relieur ordi-

naire du Roy. C’était celui qu’on appelait le grand Padeloup; mais le testament dont il est parlé

plus haut nous montre Jean Padeloup, qui fut reçu maître le io septembre 1737, qualifié du
4
titre de relieur ordinaire du Roy. Après avoir consulté M. Thoinan ( ) dont on ne peut malheu-

1. Un vol. in-!2, Dieppe, 1703. Collection Léon Gruel.


2. Manuel liist. et bibliog. de l’Amat. de reliures. Paris, 1887, p. 139.
3 . Arch. de la Seine. Reg\ 240, loi. 213-214.
4. Les Relieurs français (i 5 oo-i 8oo). Paris, 1893.
124 P
reusement pas contrôler les assertions, car il ne mentionne aucune origine, nous notons que
Jean Padeloup est né le 3 août 1716. Or, comme ce Jean Padeloup est nommé dans le

testament en question, au 24 janvier 1758, il pourrait se faire que, s’il n’y a eu qu’un seul
relieur ordinaire du Roy, de ce nom, ç’ait été lui et non point Antoine-Michel Padeloup.
Quoique cette dernière découverte contredise, dans une certaine mesure, mes affirmations
2

antérieures, il est de mon devoir de la faire connaître, dans l’espoir qu’elle servira à identifier

plus sûrement les membres de cette famille.

Il m’est d’autant plus difficile de me prononcer, que la pièce que j’ai trouvée aux Archives
nationales, et dont j’ai parlé dans mon premier travail, n’est qu’une simple mention dans
laquelle ne figure pas le prénom du sieur Padeloup. On y lit, en effet : Brevet (*) de Relieur du
é
Roy pour 1e n Padeloup par le decedt de Luc Antoine Boyet avec le mandement au duc Dantin à Ver-
sailles le 2 y aoust 1733.
e
Le testament en question fut reçu par Marchand j ,
notaire au Châtelet de Paris, le 24 jan-

vier 1758.

Il ne contient rien d’intéressant pour l’histoire de la reliure, mais seulement divers legs à des
membres de la famille Verneau.

PADELOUP. — La charmante petite reliure que l’on voit ici est l’œuvre de Padeloup.
Elle renferme un Almanach de Normandie pour l’année 1769 ( ).

En maroquin citron, elle est décorée d’une composition formant cartouche, exécutée à l’aide

de filets, avec mosaïque couverte de petits fers gracieux et de pointillé or.

Le centre du premier plat reçoit dans un ovale une peinture représentant un petit autel avec

quatre cœurs rouges posés de chaque côté d’une grande colonne et accompagnés de l’inscrip-

tion : Ma flâme est au-dessus, que surmonte un cœur semblable


La peinture du second plat représente un amour pensif, appuyé sur un piédestal, avec cette

Reu^'parPaiieieup te/âme légende : Votre absence me désole. Ces deux motifs sont recouverts de
puce JcrbonneaPas-ur
m ca
i , Les gardes sont en soie rose et la tranche dorée. Je donne ici un
type d’étiquette employé par Padeloup, différent de celui publié précédemment.

PADELOUP (Les). — J’ai trouvé un in-8° : Christi Martyr um lecta trias (ÿ) de François

Combefis , imprimé à Paris par Frédéric Léonard en 1666, qui fut donné en prix le 6 août 1691

1 . Arch. Nat. Registre du Secrétariat d'État de la Maison du Roi, année 1733, vol. O', n* 77.
2. Léon Gruel.
Collection
3 . Collection Léon Gruel.
Engelmànn.

R.

lmp.

Paris.
P 125

à Philippe Padeloup, élève au collège royal Louis le Grand, tenu alors par les Jésuites. Je donne
ici le fac-similé du palmarès qui se trouve sur la garde.

La reliure est celle qui servait couramment pour les livres de prix, couverte en basane
parsemée de fleurs de
lis, avec les armes de
France. t/n co
/jy ta lu,9,auic/ mayni Socicl-a. kJ
M. Herluison, dans
\c?u, a/^ario èr&L jo c^r
ses recherches sur les
p et/ia /

imprimeurs et librai- OruA jo/u Ùjop uJ


res d’Orléans, du xiv e p d'-eoc ki
siècle (*) jusquhà nos pdZjruurc, hoc t^zJu^trL^rc <jUo£)
prim^cJcSf
jours, donne l’acte

suivant :
’d&n t tAsrn.
iyreo*x,usm. doc fri
fin rx^ c kr oceJUé
rik ()i£> Je*c. l^x. cuufuj? & a^n ru?
Le sept janvier mil
sept cent cinquante-six m? UtJ,nu> /eocc^rx &Sisrru> cjc^
M. Nicolas Pade-
f)<ça m*?
r/rrxo
loup, relieur de S. A.
r
S. Mgr le Duc d'Or-
léans, décédé le y du Gy ^^---cll-ÇVcntix JL 0&X*
même mois, après avoir

reçu le sacrement de

l’extrême onction seule-

ment, la maladie ne nous ayant pas permis d' administrer les autres sacrements, son corps a esté

inhumé au cimetière commun de cette ville, par nous, curé soussigné, en présence de M. André
Haton et M. Nicolas Meusnier qui ont signé avec nous ( registres de la paroisse Saint-Pierre ( Lentinj

2
J’ai aussi trouvé dans les mémoires historiques et authentiques sur la Bastille (’
) que le

nommé Jean-Baptiste Padeloup, relieur et colporteur de livres, demeurant à Paris, rue Saint-

Jean-de-Beauvais, fut mis à la Bastille le 28 juin 1767, pour avoir vendu des livres contre la

religion. Il y fut enfermé sur les démarches de sa mère, femme très dévote qui était fort mécon-
tente de sa conduite. Il avait alors près de vingt-trois ans et resta détenu pendant cinq années;

t. Un vol. in-8\ Orléans, 1868.


2. La Bastille dévoilée 3 vol. in-8".
,
Londres et Paris, 1789.
] 26 P
après quoi, n’étant pas en état de servir dans les colonies, conséquence inévitable d’une telle

condamnation, il fut contraint de s’éloigner de Paris.


Les documents ci-dessus, pris à différentes sources, sont simplement donnés à titre de ren-
seignements sur la famille des Padeloup.

PAILLE (Reliures en marqueterie de). —A la fin du xvnf siècle, on a vu surgir nombre


de conceptions plus originales les unes que les autres, appliquées à la reliure des livres, et plus
spécialement à celle des almanachs, des étrennes utiles, des chansonniers, enfin à tout ce qu’on
était convenu d’appeler à l’époque les petits usages.

Le travail technique laissait souvent beaucoup à désirer. Du reste, ainsi que l’indique le règle-

ment du 7 septembre 1686, art. 1


3, il n’était pas soumis à la vérification et à l’approbation des

syndics. Le baron Pichon qui s’était beaucoup occupé de reliures et qui possédait une certaine

quantité de jolis almanachs en peau découpée, en broderie, avec des motifs gracieux ou des
armoiries peintes sous mica, avait donné à ce genre de reliures le nom de belle camelote du
xviii° siècle. Toutes celles que l’on retrouve sont en effet mal reliées et déguisent à peine, sous

un aspect élégant, les défauts ou les lacunes volontaires du travail intérieur.

La planche ci-jointe de grandeur originale est la reproduction d’un volume in-32 : Nouvelles

étrennes spirituelles. Paris, 1778 ('). Il est couvert en maroquin rouge, avec le dos orné à petits
fers et décoré d’une mosaïque de paille, représentant au premier plat une branche d’œillets, et

au second trois boutons de roses.

PAYNE (Roger). — Le Bookbinder de Londres a publié le 25 août 1887 une notice


biographique de Roger Payne qui, malgré sa mauvaise conduite, avait acquis en Angleterre, à la
e
fin du XVIII siècle, une grande célébrité. C’est à cette publication que j’emprunte les renseigne-

ments suivants :

Roger Payne, d’après une inscription gravée au bas d’un portrait exécuté par les soins de

son bienfaiteur, M. Thomas Payne, naquit à Windsor en 1739, et mourut à Londres le

20 novembre 1797. Il apprit l’art de relier sous la direction de M. Pope, libraire à Eton-Collège
il travailla ensuite pour le libraire Thomas Osborne à Londres, et se plaça enfin chez

M. Thomas Payne, libraire, dont on vient de parler, qui l’établit vers 1766-1770, près de
Leicester Square. Ce fut surtout à cette époque que sa renommée fut grande; il était reconnu
par les amateurs-bibliophiles comme le premier doreur de son temps.

j . Collection Leon Gruel.


)
1778

(
12:

Mais ses habitudes d’intempérance le conduisirent à une fin lamentable. Il s’associa avec un
certain Richard Wier aussi débauché que lui, avec lequel il ne s’accorda pas longtemps.
En dernier lieu, il travailla chez M. Mackinlay : mais il avait, paraît-il, considérablement
perdu de son talent. Ses excès continuels et la maladie le tinrent jusqu’à sa mort dans une
profonde misère, le nom en entier :

qui eût encore été Bexedict Peir, et

plus affreuse, si des écussons au


son ami M. Tho- Lvdovicvs- PerczlAbbas chiffre B. P., ac-

mas Payne ne fût compagnant deux


IN*BENEDICTN' PEYRN V*
venu à son secours crosses d’abbé po-

lui assurant une sées en sautoir.

petite rente, pen- Les autres motifs


dant ses huit der- sont des roses

nières années. mystiques et des

fleurettes.

PEIR ( Béné- Cet ouvrage,


dict). —Je trouve d’après Hain, au-

de Bénédict Peir rait été imprimé


une reliure recou- avec les caractères

vrant un petit de Vindelin de


0
in-4 : EpistoJare Spire et aurait vu

Francisci Phileifi le jour, entre 1476

(y. /. n. à .) (’), et 1480. Nous


couverte en veau pouvons donc en
rose estampé à faire remonter la

froid, à l’aide de reliure à la même


fers composés. On époque.
remarque, parmi Au bas du se-

ces fers, des ban- cond feuillet, et à

derolles, sur les- la fin du dernier,


quelles se trouve on lit en écriture
gothique : Benedicten Peyren Baldessar abeas et fr. Joanes. Ces mots tiennent ici lieu de

1 . Collection Léon Cruel.


128 P
la signature du relieur, ainsi que nous l’avons déjà constaté sur des pièces analogues. En voici

le fac-similé.

Cette reliure est garnie de coins et milieux en bronze gravé et est maintenue par un fermoir
de même métal, portant le

d “ Chri*-
.
/ /*•/'•• — i S ” Il est de toute evidence

ï qu elle est 1 œuvre d un moine


Abbé relieur.

Les mots Baldessar abbas semblent indiquer que le couvent dans lequel travaillait Bénédict

Peir était dirigé par ce moine. La grande planche reproduite d’autre part représente l’ex-libris de
ce couvent.

PETIT. — L’étiquette reproduite ici se trouvait sur la garde d’un in -4


0
: Instructions nau-
tiques imprimées à Paris en 17S4 (').

Elle nous apprend que la reliure en veau raciné et dont les plats

sont encadrés d’une petite vignette en or que je possède, fut faite au

temps de la Révolution.
Cette reliure rentre dans la catégorie des travaux ordinaires, pro-

prement exécutés.

PETIT-VAL (Raphaël du). — Raphaël du Petit-Val était, d’après Sylvestre, libraire à

Rouen de 1687 à 1624. Le passage suivant, extrait des Registres des échevins de Rouen, dont
plusieurs citations ont été données par M. Ch. Richard, dans sa notice sur l’ancienne bibliothèque

des échevins de la ville de Rouen, nous montre qu’il était également relieur; voici en effet ce

qu’on y lit : Le premier jour de septembre mil six cents <;ept, au bureau de MM. Gavyon, Puchot,
Blondel, Deudemare, Raphaël du Petit-Val, locataire d'une des premières maisons édiffiées le long du
Jardin de THostel commun de la Ville, a présenté une Bible en grosse lettre, en françois, reliée de

vélin rouge, reiglee à jilets d'or. Comme il est obligé par son bail, laquelle Bible a été mise à la Biblio-

thèque, avec les autres livres (n° 2 de l’inventaire') au moyen de quoy il en demeure deschargé.

PICQUES (Claude de). — Je vois dans Renouard que la reliure de : La joyeuse et triom-
phante entrée de Charles IX... en sa bonne ville et cité de Paris, imprimée par Denis du Pré, fut

1 . Collection Léon Gruel.


i.elioo 8t Lmp. E. Ch arrête

RELIURE EXECUTEE PAR BENEDICT PEIR


(XV e SIECLE!
P 129

confiée à Claude de Picques, relieur du Roy, demeurant rue Saint-Jacques, où il avait une
maison à loyer pour 60 livres, contiguë à la maison de la Trinité.

Par les termes du testament de sa femme, le 5 décembre 1 559 on apprend qu’elle


,
s’appelait

Perrette Maigny.

En 1671, Claude Picquet ou de Picques est taxé à 60 sols, au don de 3 ooooo livres.

Voici quelques extraits de comptes :

1571-1572. Comptes des frais faits par la Ville de Paris, pour les entrées solennelles du roi

et de la reine en mars 1 57 1 .

A Claude de Picques, relieur de livres du Roy, la somme de quinze livres tournois à luy

ordonnée... sur et tant moings de ce qui lui estoit deu pour la reliure des livres de ladicte entrée... ainsy

qu’il appert de sa quittance dactée du dernier jour de décembre mil cinq cens soixante on%e.

Audict de Picques, la somme de vingt cinq livres tournois à luy ordonnée... oultre les quinze livres

déclarée% en la partie précédente pour avoir par ledict de Picques relié en vélin et doré vingt livres de

l’entrée du Roy, iceulx lave ^ et reigle^ fourny de cordon et soye, tant pour donner au Roy, la Royne Mère,
la Royne, Monseigneur, Monseigneur le Duc, Madame, Monsieur le Cardinal de Bourbon, Monsieur de
Montmorency et mitres Seigneurs Ainsy qu’il appert de sa quictance dactée du XXVIIIe jour de février

mil cinq cens soixante douze.

A icelluy de Picques, la somme de dix livres tournois... pour aroir relié en vélin, reiglè, lavé et

doré dix autres livres de l’entrée dudict seigneur. Pour donner tant à Messieurs les six premiers Présidons

de la Court de Parlement que autres personnes — Ainsy qu’il appert de sa quictance dactée du
11 e avril vlxxij (').

PIERARS DOU TIELT. — Ce nom nous est divulgué par la suscription ci-dessous, qui
2
est placée à la fin d’un volume : Li queste del. S. Graal ( ).

Et quand Boors ot conté les aventures del S. Graal, teles corne il les avoit veu, si furent mises en

cscript et gardées moult ebierement, dont mestres Gantiers Map le traist a faire sen livre del Graal pour
l’amour del Roy Henri son Signour, qui fist l’hystoire translater de latin en franchois. Si s’en taist

atant li contes que plus n’en dist des aventures del S. Graal Amen. Chius livres fu parescripts le

nuit de Nostre Dame en mi aoust l’an mil trois cents et LI : Si l’escripst Pierars don Tielt et enlumina
et LOI A.

1 . Ph. Renouard. — Documents sur les Imprimeurs, Libraires et Relieurs ayant exercé à Paris de 1450 à 1600.
2. Bibliothèque de l'Arsenal, n” 222, BF.
i3o P
PILLEHOTTE (Charles). — (Extrait de la bibliographie lyonnaise de Baudrier) (').

4 novembre 1474. Charles Pillehotte, relieur, confesse avoir reçu de Gabriel Brany, relieur,

la somme de 14 écus d’or, pour remboursement de pareille somme prêtée par obligation passée devant
M e
Brun, notaire à Lyon, le 6 mars 1573 (6 écus remboursés en journées de travail ) ÇA Ah).

L’auteur ne nous dit pas si Charles Pillehotte était de la famille du relieur Jean
2
Pillehotte ( ).

PILLEHOTTE (Jean). — Jean Pillehotte était le gendre de Michel Jouve et comme lui

libraire de la Compagnie de Jésus, de l’Archevêché, de la ville et du gouvernement du Lyon-


nais. Il commença par être associé avec son beau-père en 1 576 ; et à la mort de celui-ci, en i 58 o,
Jean Pillehotte resta seul maître de la maison, à laquelle il donna un développement considé-
3
rable jusqu’à sa mort en 1612 ( ).
D’après Baudrier, Jean Pillehotte n’imprimait pas lui-même; mais l’objet qui nous occupe
en ce moment prouve qu’il avait un atelier de reliure.

J’ai en effet trouvé une ravissante petite reliure exécutée dans l’atelier de libraire, imprimeur
et relieur de Pillehotte; elle ne ressemble en rien à celles que nous avons rencontrées jusqu’ici

dans des officines semblables.


La marque de la Compagnie de Jésus qu’il avait adoptée pour ses éditions, et qui se trouve

sur le titre, figure au dos de ce volume.


La décoration des plats et du dos rappelle celle qu’exécutaient les Eves.

La composition, quoique d’une grande richesse, laisse beaucoup à désirer sous le rapport du
dessin; du reste, elle n’est pas rendue à petits fers, mais obtenue à l’aide de plaques gravées
remplies de fers.

Ce volume est couvert en maroquin rouge, avec une tranche dorée, antiquée et peinte.

J’ai eu occasion de parler des Angelier, des Bogards, des Grifes, des Elzèviers : toutes les

reliures que j’ai vues sortant de leurs mains étaient surtout commerciales, et simplement reliées

en veau avec très peu d’ornementations.


Celle dont je donne ici la reproduction recouvre un petit in-8° : M. Tullii Ciceronis Opera-
4
Lugduni, sumptibus Joan Pillehotte, ad insigne Jesu 1388 ( ).

1. Cinq vol. in-8°. Lyon, 1895-1901.


2. Voir Jean Pillehotte.
5. Bibliographie Lyonnaise, par Baudrier. Lyon, 1895-1901, 5 vol. in-8*.
4. Collection Léon Gruel.
PILLEHOTTE

JEAN

PAR

EXECUTEE

RELIURE
P loi

Baudrier nous apprend, dans sa Bibliographie lyonnaise, que Jean Pillehotte était l’un

des consuls échevins de Lyon, à la date du 1 1 novembre 1687.

PIOT. — Dans un acte de vente (*) du 22 décembre 1 75 g, je vois que le sieur Charles-
Pierre Piot demeurait à Paris, rue des Sept-Voyes, paroisse Saint-Hilaire.
La vente dont il est question comprend tout ce qui était nécessaire pour son établissement,

ménage, etc. ;
et se monte à la somme de 336 livres.

Cet acte nous indique encore que Ch. -P. Piot avait épousé la fille de Louis-Jacques Hoche-
reau, maître relieur à Paris, rue des Amandiers, paroisse Saint-Étienne-du-Mont. Cette dame y
est citée comme répondant, sur ses biens personnels, de la somme due par son mari au tapissier

Ragot.
Ch. Piot fut reçu maître en 1745. Il est mentionné sur les statuts de 1760, parmi les

membres qui ont sollicité des lettres-patentes sur ces statuts.

Le nom de Piot a fourni encore à la reliure plusieurs maîtres; car nous trouvons mentionnés,

dans les délibérations des statuts de 1750, les noms de B. Piot et de Charles-Henri Piot.

PLANTIN (Christophe). — Christophe Plantin naquit en 1 5 1 4 à Saint-Avertin, près


de Tours.
Son premier métier fut celui de relieur qu’il apprit à Caen, dans l’atelier de Robert ou

Robinet Macé, deuxième du nom.


Pour des causes restées inconnues, il quitta la France et alla s’établir à Anvers, où il fonda
e
une des plus importantes imprimeries du xvi siècle.

Christophe Plantin fait partie de la pléiade d’imprimeurs-libraires de cette époque, qui

ont exercé la reliure proprement dite, et surtout la dorure au fer. Il fit aussi de la maro-
quinerie.

Il n’existe, au Musée Plantin, à Anvers, qu’une seule reliure portant la signature de ce

maître.

Elle recouvre un petit in- 12 : Livre de l’Institution Chrétienne (Anvers , Christophe Plantin,

en la rue de la Chambre à la Licorne d’or, IJJ 7 ), relié en veau, décoré de filets à froid en champ,
aux angles desquels se trouve un fleuron or genre Aide.
Le milieu de la reliure est occupé par un cartouche, qui renferme un compas traçant un

1 . Collection Léon Gruel.


i32 P
arc de cercle, accompagné de la devise : Labore et Constantia. J’en donne ici la reproduction.

Ce motif était la ab aldo manutio pauli


- Antver-
marque de Chris f. Collecta.

tophe Plantin. Il la piœ . Ex officina

mettait sur toutes Christophori Planlini.

ses reliures, et à l’in- MDLXIII1 (').


térieur de tous les Il mourut à An-
livres imprimés chez vers en i5qo.

lui.

avait égale-
Il
PLAUY (Jean).
ment une autre mar-
— J’emprunte aux
que d’un format Mémoires
,
historiques
plus petit et d’un et authentiques sur la
type différent ,
tel
Bastille ( ), le
2
ren-

seignement suivant :

il montrera combien
était dure ,
dans la

seconde moitié du
e
xvn siècle, la ré-

pression vis-à-vis de

ceux qui faisaient le

qu’on le voit ci-des- commerce des livres

sus. Elle orne le cen- défendus, alors même


tre d’un petit in- 12 qu’ils avaient pour
en maroquin rouge : excuse la misère :

Orthographia ratio Jean Plauy était un


maître relieur qui se disait libraire, et qui faisait commerce de livres; il fut arrêté à Versailles,

porteur de plusieurs libelles, qu’il débitait à la cour tous les samedis.


La pauvreté, disait-il, l’avait forcé à agir ainsi. Il fut arrêté et mis à la Bastille le 8 sep-
tembre 1692; et de là transféré au château de Caen, pour y passer le reste de ses jours.

1. Collection Léon Gruel.


2. Paris, 1789, 3 vol. in-8”.
PONTHIER. — U Annuaire Valade de 1782 nous indique que Ponthier fut reçu maître le

3 o juillet 1764.

Il était au nombre des maîtres qui avaient payé le droit de réunion.

U Almanach Dauphin de 1777 nous apprend qu’il était relieur ordinaire de M. le Due d’Ai-
guillon et qu’il demeurait quai des Augustins.

PROVOST (Jehan). — J’ai trouvé une Charte du xvf siècle où sont mentionnées diverses
fournitures faites par Jehan Provost, relieur de Charles IX en 1574. Elle commence ainsi :

Roollc des partyes d’ Ancre Reliaiges et autres choses fournyes et livrées par Jehan Provost relieur de

livres Comptes et Registres de la Chambre des comptes du Roy notre syre depuys le jour de
mil cinq cent soixante et quatorze jusques au

Premièrement pour avoir relié les comptes des tailles

PORCELAINE DE SÈVRES (RELIURE EN). — Je donne ici le fac-similé d’une reliure,

qui est un véritable objet de curiosité; c’est la seule de ce genre que j’aie rencontrée jusqu’ici.
L’ouvrage qu’elle recouvre : Projet nouveau sur la manière de faire utilement en France le commerce
des grains, par M. Bourdon Desplanches Qj, est un recueil de conseils adressés au Roi et à la

Nation, pour faire face à la famine, et réfuter les idées de M. Necker.


Cet exemplaire est celui qui fut offert au roi Louis XVI. La reliure proprement dite,

c’est-à-dire l’ouvrage intérieur, est traitée comme une reliure ordinaire, avec cette exception

que, pour obtenir la solidité nécessaire, les deux ficelles qui ont

servi de nervures pour la couture, ont été conservées apparentes

pour attacher les plats. Ces plats sont en porcelaine de Sèvres,


très richement décorés en or, avec bordures imitant les petits fers,

et une corne d’abondance dans les angles, en place de fleurons.


Au centre du premier, on voit une gerbe de blé, avec le titre en
caractères romains : la richesse de l’état conciliée avec le
BONHEUR ET LA TRANQUILLITÉ DES PEUPLES. Au second plat, la

même décoration reçoit au centre les armes du Roi. Le dos est

en maroquin rouge orné de petits fers avec, entre chaque entre-


nerfs, des fleurs de lys, dont on devine l’existence, car elles ont
été grattées à l’époque de la Révolution. Les gardes intérieures sont en moire crème.

i. A Bruxelles; et se trouve à Paris, 1783, 1 vol. iu-8". Collection Léon Gruel.


184 R
Cette pièce curieuse est renfermée dans un étui forme de livre en maroquin rouge, orné en
bordure d’un dessin courant, avec le dos marqué de fers, parmi lesquels on remarque les mêmes
grattages de la fleur de lys.

PRODHOME DE SAINTAINVILLE (Jacques). — Le 22 décembre 1688 à Versailles, il

fut expédié, en faveur de Jacques Prodhome de Saintainville, un brevet de retenue de l’un des
Relieurs de Livres de la Garde-Robe de Sa Majesté, en remplacement de Louis Morel décédé (').

ACT. — Je possède plusieurs mémoires très précieux de ce relieur-papetier,


datés de 1786, 1787, 1788 et acquis à la dernière vente du baron Pichon.
Ainsi que l’indique l’en-tête d’un de ces relevés de comptes, Ract était

établi relieur-papetier rue Dauphine, à Versailles; et l’importance de ces


comptes prouve qu’il a été pendant longtemps le relieur attitré de la reine

Marie- Antoinette. Les reliures qui y sont mentionnées embrassent toute espèce de sujets :

littérature, poésies, romans, histoire, voyages, registres de papier blanc et musique de toute

sorte. Un certain nombre de ces ouvrages formaient la bibliothèque intime de Trianon : et

dans le fac-similé que je donne ici d’un de ces mémoires, on remarquera que huit articles sur

douze, dont se compose la facture, sont marqués d’un petit T. J’ai voulu indiquer ainsi ceux

qui faisaient partie du boudoir de la Reine, et que j’ai retrouvés mentionnés dans l’intéressant

petit livre de Louis Lacour ( ).

J’ai relevé dans ce recueil des Livres du boudoir de la reine Marie-Antoinette 1 52 ouvrages
différents, dont 46 sont portés dans les mémoires, lesquels comportent le détail de 292 reliures.
Ces reliures étaient en veau porphyre, veau allemand, veau jaspé, veau écaille, Saint-Brice (?).
5
Je donne également la reproduction, grandeur originale, d’une reliure ( ), non signée il est

vrai mais ayant été exécutée, sans aucun doute, par Ract pour Marie-Antoinette, et ayant fait

1 . Arch. Nat. Registre du Secrétariat de la Maison du Roy. 0‘ n” 32.


2. Edité par J. Gay en 1862.
3. Collection Léon Gruel.
H.cliog.& Imp.RCharreryre

RELIURE EXECUTEE PARRACT POUR MARIE-ANTOINETTE


C H ATEAU DE TRIAN ON, 17 8 O
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i36 R
partie de la bibliothèque de Trianon. Cette reliure est en veau jaspé avec filets or, et les armes
de la Reine sur les plats; le dos sans nerfs est orné de petits fers; et en queue, on remarque le

chiffre C. T., surmonté de la couronne royale.

RAIMÜGER DIT ENGELHART. — J’ai trouvé le nom de ce relieur dans le bas de la

garde (*) d’un petit


0
renfermant un
fywwf M^d[é)Eu(hVjib‘f
in-4

ouvrage du xv
e
siè-

fymç %Unrtm cle. L’extérieur de


la reliure est un
veau très simplement décoré à froid, que l’artiste a tenu à signer en écriture gothique de la

manière suivante : Gregoris Raimuger dictz Engelhart legavit hunc Librum.

REBDORFF (Reliures exécutées dans le monastère de). — Je possède deux reliures exé-

cutées dans ce couvent : une à la fin du xv e , et l’autre au commencement du xvi e siècle.

La bibliothèque de ce monastère de chanoines réguliers de l’ordre de Saint-Augustin était


0
célèbre, et son catalogue en deux volumes in-4 imprimé à Eichstâdt de 1787 à 1790.

L’une de ces reliures recouvre


un in-folio ('): Rosarium sermo-

nnai predicabilium ad faciliorem

predicantium comoditatem novis-

sime cbpilatum. Hagenaw. iyiS.


Elle est en peau de porc estam-
pée à froid avec le nom Rebdorff
en grands caractères gothiques,
mêlé dans la décoration.

Sur le titre, en caractères

manuscrits de l’époque, se trouve


la suscription suivante : Iste codex

e Monasterij Sanctissimi Joins baptiste In Rebdorff ordinis Canonicoru regularm Divi Augustini ep

eystein dyocess.

1. Colle en Léon Gruel.


2. Collection Léon Gruel.
I

RELIURE EXECUTEE DANS LE MONASTERE DE REBDORFF


( XV SIECLE
15
J
R l3 7

L’autre reliure (*) est celle reproduite ici, dont je n’ai malheureusement pas l’intérieur qui

a été remplacé par du papier blanc. La disposition des ornements et des inscriptions nous permet
de supposer qu’elle est antérieure à la précédente.

La décoration principale est un large encadrement composé de grandes lettres gothiques

à l’aide de blocs gravés placés les uns au bout des autres, sur lesquels on lit la légende suivante :

ic
Liber iste e mosterij Joh. bap i Rebdorff.
L’exécution de ce travail a dû être assez malaisée pour le doreur, car il
y a des lettres dou-
blées en plusieurs endroits.

REDON (Jean et Louis). — Je complète ici la notice que j’ai donnée en 1887, sur deux
e
relieurs du xvm siècle du nom de Redon. Ils n’étaient pas de fins artisans. J’ai pourtant

retrouvé sur leur compte des documents intéressants.

L’un, Jean Redon, nous donne lui-même sa biographie par les inscriptions placées sur un
exemplaire des Règlements et statuts des relieurs

de i/jo. Cette reliure en veau marbré porte


au centre de chaque plat les médaillons dont
je présente ici la reproduction, et qui sont

remplis d’inscriptions. Sur le premier côté, on


lit : Jean Redon né le 2 juillet 1 789 a Brégy,
diocèse de Meaux; et sur le second : Marié
LE 2 AVRIL 1765, PAROISSE SAINT-HlLAIRE A

Paris. Le dos est à cinq nervures. Les entre-

nerfs du haut et du bas sont garnis de petits fers; et voici par ordre les inscriptions qui rem-
plissent les quatre autres entre-nerfs : reglem. des mt. relieu. — z. redon. reçu, appren. an.

1767 MAITRE. 2 AVRIL. AN I 766. — PRETE. SERMEN. LE I MAY.


Jean Redon fut nommé administrateur de la Confrérie royale du Saint-Sacrement et de la
2
Sainte-Vierge, le 28 juin 1772 ( ), administrateur honoraire de ladite Confrérie le 29 juin 1788,
3
et marguillier ( ) delà paroisse Saint-Hilaire en 1786. En 1770, il demeurait rue des Carmes,
ainsi que l'indique la liste des Maîtres relieurs de cette année. Celles de 1775-1776 nous le

1 . Collection Léon Gruel.


2. Tableau de Messieurs les Administrateurs de la Confrérie royale du Saint-Sacrement et de la Sainte-Vierge, érigée en
l'église paroissiale de Saint-Hilaire-du-Mont. — Collection Léon Gruel.
3. Tableau de Messieurs les Curé et Marguilliers de la paroisse de Saint-Hilaire, 178J. — Collection Léon Gruel.

18.
1 38 R
donnent comme habitant rue des Sept-Voies. Nous le voyons figurer au deuxième tableau de
travail Q 'et j’a-
3

jouterai que Louis


Redon fut élu ad-

ministrateur de la

Confrérie royale
du Saint -Sacre-

ment et de la

Sainte-Vierge, éri-

gée en l’église pa-

roissiale de Saint-
Hilaire-du-Mont,
à mon premier le I
er
avril 1 770 )

or
Il fut nommé marguillier de la paroisse Saint-Hilaire le i juin 1777 CO-

REGISTRES ou LIVRES DE COMPTES. — Il


y aurait une étude intéressante à faire sur
c e c
les cartonnages qui, aux xv ,
xvi et xvii siècles, recouvraient les comptes de la Chambre du
Roy, des municipalités ou même des simples particuliers.

quelques mots du Laterculum Maius( ') qui, chez


:

J’ai déjà dit les Romains, était le grand


registre des charges. Aux époques dont je parle plus haut, ces registres étaient le plus souvent

couverts en parchemin avec des filets à froid, et généralement ornés, du côté du dos, de contre-
forts en peau, fixés à la couverture par de minces lanières de parchemin, dont la disposition,

croisée et recroisée à l’infini, complétait l’ornementation.

Autrefois, ces sortes de couvertures étaient évidemment l’œuvre des ligatores à notre époque
elles seraient bien plus du ressort de la papeterie que de la reliure.

Je donne ici un spécimen réduit de la couverture (°) d’un livre de comptes de la fin du
e
xv siècle (0,295x0,21). Par son ornementation de fers composés a froid, elle dépasse l’in-

dustrie ordinaire des registres ou livres de comptes. On verra que le plat, divisé perpendicu-

lairement en deux parties égales, reçoit sur un fond de fers à froid du côté du dos, les contre-

1 . Collection Léon Gruel.


2. Manuel hist. et bibliog. de l'Amat. de reliures, 1887, p. i_|6.
3 . Tableaux de 1776, 1784, 1786. — Collection Léon Gruel.
4. Tableaux de 1778, 1780, 1784. — Collection Léon Gruel.
5 . Manuel hist. et bibliog. de l'Amat. de reliures. Paris, 1887, p. 12 ).

6. Collection Léon Gruel.


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Hehog :
&- Imp.ï Chan>ejre

COUVERTURE D'UN LIVRE DE COMPTES DE LA FIN DU XV 1 SIECLE


R i3q

forts en peau dont je viens de parler, couverts de croisillons en parchemin. L’autre partie, placée
du côté de la tranche, nous montre en bas une véritable œuvre de reliure surmontée d’une
peinture avec armoiries, dont il nous a été impossible jusqu’ici d’identifier la provenance. Mais
l’aigle noir, qui se trouve en haut de l’écu, donne à penser que ce travail est de facture
allemande.
J’ajouterai que la majeure partie de ces livres de comptes étaient traités en reliure souple,
c’est-à-dire avec des cartons flexibles, et généralement avec des dos plats.

RELIEURS (Libraires ou Imprimeurs). — Afin d’éviter des redites, il me paraît nécessaire

de rechercher, dans une étude spéciale, comment et par qui la reliure fut exercée, de la seconde
c
moitié du xv siècle jusqu’au milieu du xvif, en indiquant surtout les marques ou signatures
qui permettent de découvrir les artisans auxquels on peut attribuer les œuvres dont il s’agit. En
règle générale, lorsque, au xv e siècle, on rencontre dans une reliure estampée à froid, composée de
plaques formant miniature, ou de bordures ornementales gravées en médaille, un nom soit seul,

soit accompagné d’une légende religieuse, gravée dans le métal de même façon que la décoration,

on se trouve en face de professionnels ayant eu des ateliers à eux, fixés dans une ville, ou
bien de nomades. Ces derniers étaient ceux que l’on appelait relieurs ambulants; ils s’en allaient

de ville en ville, chercher du travail avec tous leurs outils, parmi lesquels se trouvaient les plaques
dont je parle et dont ils ornaient toute espèce de livres. C’est pour cela que l’on rencontre

souvent une même composition sur des livres tantôt français, tantôt allemands ou italiens.

Dans ce genre de décoration, tous les noms ou légendes posés en caractères mobiles, c’est-

à-dire ne formant pas partie inhérente de la plaque, sont des marques de propriété et non des
signatures de relieurs.

Très souvent, on découvre dans ces gravures de plaques, des lettres ou monogrammes, avec
ou sans écusson, parfois accompagnés de signes de confréries et de dates : ces initiales sont celles

du graveur de la plaque.
e
Dans la seconde moitié du xvi siècle et au xvif surtout, à part quelques exceptions, les

reliures sortent des ateliers que certains libraires ou imprimeurs avaient adjoints à leur profes-

sion. C’est ainsi qu’on retrouve des reliures en veau portant comme signature les marques que
ces libraires ou imprimeurs étaient obligés de faire figurer à l’intérieur des ouvrages qu’ils

imprimaient ou qu’ils publiaient. Dans cet ordre d’idées, nous mentionnerons les reliures faites

par les Gryphe, les Angelier, Madeleine Boursette, Jacques du Puys, Plantin, Marner,
Jean Bogard, les Juntes, Elzévier, etc., etc.
140 R
Généralement, ces marques, identiques comme composition à celles de l’intérieur, étaient
quelque peu simplifiées.
Quant aux relieurs proprement dits, ils se faisaient connaître de temps à autre, en faisant
imprimer leurs noms au bas des titres des ouvrages que quelques-uns d’entre eux éditaient.

Parfois, ils remplaçaient le véritable titre par un autre gravé sur cuivre à leur nom et leur

adresse. C’est ainsi qu’on retrouve, mentionnés de cette manière, les noms de Nicolas Eve,

Georges Drobet, Clovis Eve, Macé et Antoine Ruette, etc., etc.


6
Plus tard, c’est-à-dire au xvif et au xviii siècle, les relieurs plaçaient leurs noms quelquefois

en dorure sur les reliures elles-mêmes, et le plus souvent sur de petites étiquettes de papier

blanc, collées sur la garde intérieure du premier plat.

RELIEURS PARISIENS cités par Ph. Renouard (') :


8 Janvier 1465. — Geoffroy Le Roux, libraire et

relieur, achète à Henri Berthelin, parcheminier, et à Jeanne, sa femme, leur maison de la rue Saint-Jacques. — Le

7 février 1481, il est condamné à payer à l’église Saint-Benoît un cens de 7 1. par., et les arrérages dus pour la

moitié d’une maison rue Saint-Jacques, dont il est propriétaire.


I
er
Janvier 1472. — Jean Le Peletier, relieur de achète une maison rue des Juifs.
livres,

18 Novembre i486. — Guérin Rohard, relieur, est condamné à payer cens de 7 par. le 1. dû pour sa maison
de la rue Saint-Jacques.
16 Février 1487. — Geoffroy Le Roux et Guérin Rohart, relieurs, vendent à Jehannin Du Pré, impri-
meur une petite maison rue Saint-Jacques.

4 Août 1488. — Robert Daillon, relieur de livres, est écroué au Châtelet sur la plainte de Guillaume Guion,
aussi relieur, parce que ledit Robert voulut le frapper d’une épée.

19 Août 1488. — Crespin Daillant, relieur, demeurant près Saint-Etienne-des-Grès, est écroué au Châtelet
pour avoir été trouvé rue Beaubourg, près le Lion d’Argent, armé d’une petite épée.

i 5 Novembre 1488. — Thomas Croisé, relieur de livres, demeurant au bout du pont Saint-Michel, est écroué
au Châtelet à la requête d’Agnès, sa femme.
3 i Janvier 1504. — Robin Challot, relieur.

4 Juin i52i. — Geneviève Le Pelletier, veuve de Simon Vostre, l’un des relieurs-jurés de l’Université, fait

une donation d’immeubles aux enfants de son frère, maître Jean Le Pelletier.

28 Juin i 52 I. — Pierre Viart, libraire et relieur-juré, achète les onze vingtièmes de la maison portant
l’enseigne du Roi-David, rue Saint-Jacques, et l’enseigne du Paon, rue des Mathurins, pour 187 1. 10 s. t.

20 Novembre 1

522
. . Jean Champion, marchand relieur de livres.

3 Juin i 528. — Jean Burgyne, relieur en parchemin, rue Saint-Jacques, devant les Mathurins.

9 Décembre 1540. — Pierre Chupin, libraire et relieur, prend à bail des Mathurins la moitié de la cave et

quelques logements de la maison de la Croix-Verte, rue du Foin.


25 Mars 1540. — Michel Marchant, libraire et relieur, rue Saint-Étienne-des-Grès, à l’enseigne du Miroir,
fait donation à son fils François.

1 . Documents sur les Imprimeurs, Libraires Cartiers, Graveurs, Fondeurs de lettres, Relieurs, Doreurs de livres Faiseurs de [ ,

fermoirs, Enlumineurs, Parclteminiers et Papetiers ayant exercé à Paris de 1450 à 1600, un vol. in-8“. Paris, 1901.
R l
4l

18 Juin 1042. — Denys Hercent, lieur de livres, demeurant au porche de Cardin Blancot.
20 Juillet 1542. — Christophe Sy, relieur.

Mars 1.543. — Guillaume Oriard, relieur, a été emprisonné à la Conciergerie, pour avoir relié des livres
suspects.

i 5 Mai 1.543. — Pierre Solin, enfermé à la Conciergerie, pour crime d’hérésie.

28 Mars 1544. — Jean Toustain, maître libraire et doreur sur cuir.

27 Février 1540. — Henri Morice, libraire et relieur, écroué à la Conciergerie, pour avoir été trouvé saisi

de livres scandaleux, sera mis à la question.

4 Juin 154.5. — Guyon Thioust. libraire et relieur, rue Saint-Jean-de-Latran.

t 5 Juillet 1545. - Mahiet Révérend, faiseur de fermoirs de livres.

23 Octobre i 55 o. — Etienne Guyot, libraire et relieur de livres, à Paris, achète d’André Le Sueur, aussi
libraire et relieur à Paris, et de Jeanne Lunel, sa femme, pour 160 1 . t. la cinquième partie de la moitié d’une
maison portant l’enseigne de l’Occasion, sise rue des Amandiers, entre l’image Saint-Nicolas et le jardin de la

Chicheface et aboutissant par derrière au jardin de l’hôtel d’Albret.

1 55 0, 1 562 ,
1 563 .
— Julien Tremblay, relieur et libraire, paye au collège de Tréguier 40 1 . t., pour le loyer
de la maison du Cœur-Volant, rue Saint-Jean-de-Latran.
1 55 1. — Forvestu. Le collège de Beauvais paye à Mathurin Forvestu, libraire et relieur, 16 sols t. pour la

reliure d’un bréviaire de la chapelle.

23 Janvier 1 554 - — Jacques Moutier, relieur, est témoin pour le testament de Jean Sourbron. En 1571, il

est taxé au don de 300 000 livres, rue des Sept-Voyes, pour la somme de 40 sols.

23 Janvier i554- — Jean Sourbron, relieur, rue des Carmes, à la Corne-de-Daim, fut inhumé au cimetière
Saint-Hilaire.

11 Février i 5Ô2 . — Nicolas de Saint-Denys, libraire et relieur, au mont Sainte-Geneviève, demeurait, en

1 587 rue Saint-Jean-de-Latran.


,

8 Juillet 1.562. — Michel Parcquer, doreur de • livres, rue des Carmes, à la Petite-Caille.

8 Juin i 563 — Pierre Guérard,


. relieur, libraire et rue Saint-Jacques.

10 Mai 1564. — Jean Syonneau, marchand libraire, relieur et doreur de livres, rue Neuve-Notre-Dame,

prend comme apprenti Claude de Monstreul.

22 Février 1 565 . — Contrat d’apprentissage d’Heureux Le Coq, âgé de 17 ans, né à Juif-sur- Morin, chez
Richard Le Melays, faiseur d’ais de papier, rue du Bon-Puits.
11 Mars i 565 . — Nicolas Journet,
-
relieur et doreur de livres, bourgeois de Paris.

28 Mars i 565 . — Georges Poly, libraire et relieur, rue du Mont-Sainte-Geneviève.

28 Octobre i 566 .
— Par son testament, François de Genetay, libraire et relieur, demande à être enterré à

Saint-Benoît, sous les charniers ;


il choisit, comme légataire universel, son cousin germain Guyon Thioust, égale-

ment libraire et relieur.

27 Juin i 567 - — Marc Nyon, doreur de livres, et Marguerite Thiboust, sa femme, poursuivent les vente et

criée d’une petite maison au faubourg Saint-Marcel, rue des Coippeaux, contiguë à leur maison, pour une année
et demie d’arrérages d’une rente de 100 s. t. En 1571, il est taxé au don de Sooooo livres, parmi les habitants de
la rue des Carmes, pour 40 sols.

25 Février i 568 .
— Guillaume Rogier, libraire et relieur.

4 Mars i — Jean I" Ricouard,


56 ç. relieur.

10 Juin 1569. — Jacques Pautonnier, relieur, marguillier de Saint-Hilaire. En 1571, est taxé, rue Chartière,

au don de 3 oo 000 livres, pour 40 sols.


142 R
20 Octobre 1570. — Laurens Heurtelet, libraire et relieur.

20 Octobre 1S70. — François Trépeau, relieur et libraire.

1571. — Étienne Challonneau, relieur rue Chartière, taxé au don de 3 ooooo pour 40 est livres s.

1571. — Étienne Fournier, relieur rue du Paon (ou rue Alexandre-Langlois), taxé au don de Sooooo est 1 .

1571. — FIubert de Labbaye taxé au don de 3 ooooo rue des Sept-Voyes, pour 40
est livres, sols.

1.571.— Claude Mabille, relieur rue des Sept-Voyes, au-dessous du collège de Fortet,
et libraire, taxé au est

don de 300 000 livres pour 8 livres.

1571. — Julien Maissières (alias Masières), libraire et relieur, rue des Sept-Voyes, est taxé au don de

300 000 livres, pour 40 sols.

1571. — Nicolas Meusnier, doreur sur cuir, demeurant rue du Paon (ou rue Alexandre-Langlois), est taxé
au don de Sooooo livres.

1571. — Guillaume Nyon, doreur de livres, rue des Carmes, est taxé au don pour 40 sols.

1571. — Jacques Perdriel, relieur, rue Neuve-Notre-Dame, est taxé au don de 3 ooooo 1 .
pour 40 sols.

1571. — Pierre Planté, libraire relieur, rue des Amandiers, est taxé à 100 s. t. au don de 3 ooooo livres.

1571. — Jean Prévost, huissier et relieur de livres de la Chambre des Comptes, rue de la Vieille-Pelleterie,

est taxé à 4 livres au don de 3 ooooo livres.

1571. — Pierre Turpin, relieur.

16 Octobre 573. — François 1 Domasle, relieur, reçoit une donation de Jean Domasle, libraire, et Geneviève
Le Bé, ses père et mère. — Le 22 janvier i 579 ,
le Collège de Fortet lui donne à bail la moitié de la maison à
l’image Saint-Pierre, rue des Sept-Voyes, entre les Collèges de Reims et de Montaigu.

1
er
Septembre 1574. — Jean FIeuqdeville, libraire et juré-relieur, bourgeois de Paris, achète de Sebastien
Lalliseau, aussi libraire et relieur, le quart de la maison de la Rose-Rouge, rue Saint-Jean-de-Latran.
5 Octobre 1574. — Gilles Dubellay, maître doreur sur cuir.

30 Juin i 5 ?6 . — Henri Le Bé, relieur au mont Saint-Hilaire, rue des


libraire, Sept-Voyes, devant le Collège

de Notre -Dame-de-la-Mercy. Le 19 septembre i 5 77, le collège de Carembert donne à bail emphytéotique à Henri
er
Le Bé, libraire et relieur, pour 60 ans à partir du I octobre, au loyer de 32 1 . t., la maison de la rue des Sept-
Voyes, dans laquelle il habite. Dans le testament de sa femme, du i 3 novembre 1577, ^ est nommé exécuteur
testamentaire avec Éstienne Petit, libraire et relieur.

20 Juin 1577. — Nicolas Soullard, libraire et relieur, fait un bail de 36 ans, rue des Sept-Voyes.

27 Janvier i 5 pg. — Contrat de mariage de Jeanne Breton, veuve de Jacob Gentil, libraire et relieur, avec

Guillaume Le Noir. Un des témoins est Timothée Jouan, relieur, beau-frère de la future.
6 Janvier i 58 o. —
Mathurin Régnier, ferreur de livres (faiseur de fermoirs), rue des Poirées, se marie avec

Jeanne Blacohière.
24 Avril 1.582. — Contrat de mariage de François le Heudier, libraire et relieur, rue Saint-Jean-de-Latran,

à la Rose-Rouge, avec Anne


Thioust. Le 4 février i 588 il est qualifié doreur de livres, dans ,
le contrat de mariage

de Jean Va, relieur, en compagnie de son ami, Martin Avrillot, doreur de fers.
31 — Jean Réal,
Mai i 582 rue du Mont-Saint-Hilaire.
. relieur,

2 Janvier 583 — Antoine


1 Le Riche, . libraire et relieur.

29 Juin 583 — Nicolas Desfossez,


1 . . témoin dans un mariage. libraire et relieur, est

3 Février 58 — Contrat
i de mariage de Jean
q. Tuffé, rue des Sept-Voyes, libraire et relieur, à la Croix-

Blanche, avec Marie Parache, fille de François Parache, doreur de livres, rue Judas, et de Jeanne Bonnet. Témoins :

Pierre Planté, libraire et relieur, rue Saint -Jean-dc-Beauvais, et Nicolas Desfossf.z, libraire et relieur, rue Saint-

Jean-de-Latran.
R 143

9 Février 1684. — Jean Corberan, relieur de livres, rue Frémentel, est témoin au contrat de mariage de
Catherine Testu avec Balthazar de Maupin.
i3 Avril 158 g. — Guillaume Nyon, doreur de livres, rue des Carmes, et Marc Nyon, même profession, rue
des Coppeaulx, font donation de 21 écus deux tiers à Jeanne Du Loquin, nourrice des enfants de Guillaume.
18 Avril 1584. — Contrat de mariage d’ANTOiNE Moreau, libraire et relieur, rue des Sept-Voyes, avec Mar-
guerite Loutrel. Témoin : François Parache, doreur de livres.

18 Avril 1584. — Jean Loutrel, libraire et relieur, rue des Sept-Voyes, beau-père d’Antoine Moreau.
3 o Octobre 1584. — Jean Chappelain, marchand papetier. Pour ung couvert de cuyr vert 40 livre sols.

27 Septembre i585. — Etienne Du Hamel, libraire relieur, Jeanne Drouyn, sa femme, demeurant rue du
et et

Puys-d’ Arras, ou des Murs, au Dauphin, achètent la maison du Cœur-de-Jésus, même rue, pour 16 écus deux tiers
d’or soleil, de rente.

4 Octobre i 585 .
— Estienne Tasset, libraire et relieur, est témoin au mariage de Estienne de La Croix avec
Jeanne Richer.
24 Décembre i 585 . — Michel Gadoulleau, libraire et relieur au mont Saint-Hilaire, prend à bail pour 9 ans,
au loyer de 33 écus et un tiers, la maison de la Corne-de-Cerf, dans laquelle il habite déjà, rue du Mont-Saint-
Hilaire.

En iôpi, il avait été taxé 40 sols au don de Sooooo livres.

i 586 . — Guillaume Le Breton, libraire et relieur, paye la taxe d’ouverture de boutique et, le 21 juin 1694,
ilprend à bail pour 9 ans, à dater de la Saint-Jean-Baptiste prochaine, au loyer de 20 écus soleil, la maison des
Trois-Couronnes rue Saint-Jean-de-Latran, appartenant à la Commanderie.
i 586 . — Jérôme de Courbes, libraire, imprimeur et relieur, paye la taxe d’ouverture de boutique. Il fut

maître de la Confrérie de Saint-Jean l’Évangéliste de 1608 à 1610, en même temps que Robert Fouet, libraire

et relieur.

i 3 Octobre 1590. — Antoine Roussel, libraire et relieur.

10 Août 1091. —
Contrat de mariage de Simon de Sommaville, relieur et doreur de livres (et libraire), rue
1596-
des Sept-Voyes, à l’enseigne de la Croix-Blanche, avec Jeanne de Varennes, veuve de Philippe Lande, cordonnier,

rue Saint-Jean-de-Latran, à l’image Saint-Benoît, fille de feu Michel de Varennes, relieur, et de Jeanne Bunel.
Témoins : André Eschart, relieur et libraire, et Louise Nicot, sa femme; Olivier de Varennes, libraire, frère de
la future. Dot : 3 oo écus soleil.
1597-
21 Juin 1094. — Guillaume Breton, relieur.

l3 Novembre 1594. — Simon Yon, libraire et relieur à Saint-Germaiu-des-Près, rue du Gindre.


i3 Novembre 1594. — Louis Patoureau, libraire et relieur.

1600. — Jacques Le Bouc, libraire et relieur, paye la taxe d’ouverture de boutique de 1597 à 1598. —
Lucas Bruneau paye la taxe d’ouverture de boutique.
8 Mars 1597. — Adam Mugnier, maître doreur sur cuirs, est témoin au contrat de mariage de Jean Gesslin,
libraire à Lyon, avec Mathurine Le Trop, veuve de Georges de Robet (Drobet) (').

1097-1598. — Jean de La Haye, libraire et doreur, paye la taxe d’ouverture de boutique.


1598. — François Du Metz ou Mas paye la taxe d’ouverture de boutique. Le 2 mai 1607, il est établi

libraire et relieur rue Saint-Jacques.

24 Avril 1598. — Pierre Triboullet, libraire et relieur, rue Traversine, et sa femme vendent à Jean
Petit, maître parcheminier rue Saint-Jacques, la maison de la Corne-de-Daim, rue Traversine.

1. Voir Manuel hist. et tildiog. de l’Amateur de reliures, 1. 1. Paris, 1827.


i44 R
17 Octobre 1,598. — Feu Jacques Louytte, libraire relieur, rue des Sept-Voyes. Sa veuve, née Jeanne Mar-
tinière, se remarie avec Toussaint Pillehoste, marchand libraire, rue du Mont-Saint-Hilaire.

1698. — Claude Du Hamel, libraire et relieur, paye la taxe d’ouverture de boutique.


1.598-1600. — Charles Chastelain, libraire et relieur, paye la taxe d’ouverture de boutique.
5 Février 1601. — Le collège de Fortet donne à bail à Antoine Mirault, relieur et libraire, la maison de
l’image Saint-Pierre, rue des Sept-Voyes.
12 Décembre 1601. — Jean Cocqueret, libraire et relieur, rue des Poirées, et Geneviève Bailleur, sa femme,
se font donation mutuelle.

3 Août 1604. — Contrat de mariage de Catherine Foucques, veuve de Noël Davergne ou Dauvergne,
relieur (et libraire), demeurant rue Saint-Jean-de-Latran, avec Pierre Diotant, relieur, rue Saint-Jacques, vis-à-vis

le collège de Marmoutiers. Témoins : Jonathan Provencel, Denys Dappe, François Michon, Pierre Boucquet,
tous libraires et relieurs.
3 Août 1604. — François Michon, libraire et relieur, fut témoin au contrat de mariage de la veuve de Noël
Dauvergne, relieur et libraire, avec Pierre Diotant, relieur.

9 Août i6o5 . — Jean Chrestien, maître doreur de livres, rue d’Écosse, au Petit-Poirier, reçoit au nom de
l'église Saint-Hilaire, dont il donation d’une rente de 9 1 t.
est marguillier, .

7 Octobre 1606.
— Geoffroy Le Cordier, libraire relieur, rue Saint-Jean-de-Latran, marie sa fille Jacqueline
avec Pierre Guillemet, praticien au Palais.
18 Janvier 1609. — Contrat de mariage de Pierre Picques, relieur, rue Saint-Jacques, dans la maison de
François Du Mas, libraire et relieur, avec Geneviève Aubry, servante dudit Du Mas.
18 Juin 1612. — Jean Trouvain, relieur de livres, depuis 1594.

RELIEURS PRIVILÉGIÉS. — Dep uis la publication de mon premier travail, j’ai recueilli

une assez grande quantité de Brevets de relieurs du Roi, pour qu’il me semble nécessaire de
compléter ici le passage relatif aux relieurs privilégiés. Le lecteur se rendra ainsi mieux compte
des faveurs attachées à ce genre de distinction.

Le privilège était le droit que le Roi accordait à des particuliers d’être reçus maîtres dans les

corps et communautés, sans y avoir fait d’apprentissage, et sans être astreints à faire un chef-

d’œuvre. Cette création de marchands privilégiés eut lieu en vertu d’un édit du roi Louis XII,
et fut successivement confirmée par lettres patentes de tous les souverains, jusqu’à la Révolution.

Les privilèges étaient donnés par les Rois et même par quelques Princes du sang, dans

certaines occasions, telles que les joyeux avènements, les mariages, les entrées, les naissances et

baptêmes de Dauphin ou de premier Prince du sang. Ceux qui voulaient être pourvus de ces

privilèges étaient tenus défaire expérience, conformément à V arrêt du Conseil d’Etat du S juin 1672,
en présence de notre Procureur de la Prévôté de notre Hôtel et du Syndic de leur communauté Çj Aucun

i. Lettres patentes portant confirmation des marchands et artisans privilégiez suivant la Cour, sous]la charge du Prévost de
l'Hotel et grand Prévost de France du 29 octobre 1725. —
Collection Léon Gruel.
R 145

corps ni communauté n’était à l’abri de cet abus. Ces sortes de maîtres élus d’office, sans

apprentissage et sans la production d’un chef-d’œuvre, étaient appelés privilégiés ou Maîtres de


lettres, pour les distinguer des Maîtres chefs-d’œuvriers (‘).

Ces privilégiés recevaient du Roy des lettres patentes, qu’ils étaient obligés de faire enre-

gistrer au greffe du Châtelet; ils étaient sujets aux visites en certains cas et n’avaient aucun
droit à la jurande, ni aux fonctions honorifiques ou autres de leur communauté.
Ils avaient le droit d’exercer leur métier dans tous les lieux où la Cour se trouvait, sous la

protection, justice et visite du Grand Prévôt de l’Hôtel.

Voici quelques exemples de ces faveurs :

Henri IV, par un édit en date du i 5 juillet 1 593 , créa « En faveur de Madame (f), sœur unique
de Sa Majesté, à cause de son titre de sœur unique, et de ses ioyeuses entrées faictes ou à faire és villes et

lieux de cedict Royaume Q) », deux maîtres de chaque métier jurés dans toutes les villes jurées de ce

Royaume. Louis XIV voulant traiter favorablement le sieur Maréchal du Plessis-Praslin en considé-
ration de ses services, lui a fait don de deux privilèges en chacun des corps, Arts et Métiers, déclarés

dans le Brevet (f) en date du 20 janvier i 6y 8 , au nombre de y y, et deux de tous les autres, tels qu’ils

puissent être, de tous lesdits corps, Arts et Métiers, non compris dans le présent, tant d’ancienne que de

nouvelle création, pour être établis tant dans la ville que dans chacun des faubourgs de Paris, lesquels

prendront Lettres du dit sieur Maréchal du Plessis-Praslin et se retireront ensuite vers le Prévôt de

l’Hôtel de Sa Majesté pour être enregistrés ainsi que les autres marchands privilégiés suivant la Cour.

Les marchands et artisans privilégiés suivant la Cour avaient été établis par les rois à l’effet

de procurer l’abondance des vivres, marchandises, denrées et autres commodités nécessaires à


leur Cour et suite; il leur avait été accordé divers droits, privilèges, immunités et exemptions

pour leur faciliter les moyens d’y satisfaire chacun dans leur état.

Je terminerai mes citations en renvoyant le lecteur au Brevet de relieur de la Chambre du


Roy, qui fut accordé au sieur Vente le 20 décembre 1753, par les quatre premiers gentilshommes

de cette Chambre et que nous avons publié dans la première partie de cet ouvrage ('). Cet

intrigant sans scrupule ne s’en tint pas à ce seul privilège; car cinq ans plus tard, il se fit

octroyer un second Brevet, lui donnant à lui seul le droit de vendre exclusivement à tous autres,
6
des pièces de théâtre aux comédies française et italienne. Voici ce document ( ) :

1. Savary. — Dictionnaire universel du Commerce, t. III, p. ioo-)-ioo5.

2. Catherine, sœur du Roy, épouse du comte de Bar, fils de Charles, duc de Lorraine.
3 . Une plaquette in- 8 °. Paris, 1594. Collection Léon Gruel.
4. Une plaquette in-q*. Collection Léon Gruel.
5 . Manuel hist. etbibliogr. de l'Amateur de reliures, p. 167
6. Bibl. Nat., MS. 22118,

19.
146 R
Le I
er
avril I

58 .
— Brevet des Gentilshommes de la Chambre accordé en faveur du sieur Vente,

Relieur des Menus, qui lui permet de vendre exclusivement à tous autres, des Pièces de Théâtre aux

Comédies Françoise et Italienne.

Nous, Louis-Marie d’Aumont, Duc d’Aumont, Pair de France; André-Hercule de Rosset, Duc de

Fleury, Pair de France ; Louis-François-Armand, Duc de Richelieu, Pair et Maréchal de France;


Emmanuel-Félicité de Durfort, Duc de Duras, Pair de France; Toits quatre Premiers Gentilshommes de

la Chambre du Roy.
A tous ceux qui ces Présentes Lettres verront, Salut, Scavoir faisons que vu le Brevet de Relieur des

Menus Plaisirs de la Chambre du Roy du 20 décembre 17 J], par nous accordé sous le bon plaisir de Sa
Majesté au sieur Pierre Vente. En conséquence du bon et fidèle rapport qui nous a été fait alors de ses

savoir et capacité, et des services par lui rendus dans les Menus, et désirant lui donner de nouvelles

marques de satisfaction du file et de I intelligence avec lesquels il s’est acquitté jusqu’à présent de tout ce

qui a été confié à ses soins. Nous en confirmons le dit Brevet qui sera exécuté de point en point, selon sa

forme et teneur sous le bon plaisir de Sa Majesté, avons accordé et accordons audit sieur Pierre Vente le

présent Brevet par lequel nous lui permettons de vendre et débiter dans les enceintes des Comédies Fran-
çaise et Italienne, aux heures du spectacle seulement, tous les ouvrages de théâtre imprimés, en se confor-

mant aux Règlemens de Police; Défendons à toutes autres personnes de vendre ny débiter aux dites

Comédies aucuns des dits ouvrages de Théâtres ni autres. Enjoignons aux Comédiens Français et Italiens

de Sa Majesté, de veiller à ce que le dit S' Pierre Vente ne soit aucunement troublé dans l’exercice du
Privilège exclusip à lui accordé par le présent Brevet, que nous avons signé et auquel nous avons fait
er
apposer les sceaux de nos armes, et qui luy a été délivré. Fait à Versailles le I jour d’avril 1778.
Signé le Duc d’Aumont, le Duc de Fleury, le Maréchal Duc de Richelieu et le Duc de Duras.

On voit par les pièces qui précèdent, qu’avec certaines instances et beaucoup de protections
chez les grands, on pouvait obtenir toute espèce de privilèges dans les corporations, au détriment
de leurs membres et en dépit de tous statuts ou règlements.
Les charges de relieurs privilégiés suivant la Cour furent créées par Louis XIV, suivant les

lettres patentes du 25 juillet 1660; elles étaient au nombre de deux, et se trouvaient affranchies,
exemptes de tous droits d’ayde, etc., et attribution de toute juridiction au Prévost de l’ Hôtel en première

instance et par appel en notre dit Conseil.

RELIURES POUR LIVRES DE PRIX (‘). — Je n’aurais pas parlé de cette sorte de
reliures, quoique, en général, les livres de prix soient très richement décorés, si je n’avais

1. Voir Padeloup.
Heliotj . & lmp. J! .Charrevre

RELIURE DE LIVRE DE PRIX AUX ARMES DE GUISE


( 1604 .)
R 14 7

découvert deux types beaucoup plus intéressants que ceux que l’on rencontre habituellement.
Presque toujours ces reliures sont en basane, plutôt de couleur Lavallière, décorées plus ou
moins finement de fers et GVISIVS . HOC . TE . MVNERE .

de roulettes. DONAT.
Quand le prix est donné Ce duc de Guise était

par un collège royal, les le fils d’Henri le Balafré,

armes de France sont pla- assassiné en 1 588 . La lé-

cées au milieu, entourées gende nous prouve qu’il

souvent de fleurs de lys ou s’intéressait à un collège

de fers, et accompagnées dont malheureusement


quelquefois des armes de la nous ignorons le nom car :

ville où le collège est situé. la mention manuscrite qui


Le nom du directeur se trouve d’habitude sur la

est ordinairement apposé garde intérieure, portant la

en ex-dono, au milieu de signature de l’élève récom-

la décoration comme le pensé, a disparu et a été

montrent les clichés ci- remplacée par des gardes


contre. modernes.
Le spécimen reproduit Cette reliure recouvre

d’autre part en entier offre un in- 8 “ : Annœi Senecœ


une particularité curieuse, opéra , 1604Ç).
à cause des grandes armes Le milieu reproduit

du duc de Guise. Elles se d’autre part orne le centre

trouvent au milieu de la d’une reliure pour livre de


décoratiou et sont surmon- prix recouvrant un in- 8 ° :

tées d’un joli cartouche Thesavrvs . Grœcœ .


poeseos .

2
dans lequel on lit : dux .
mogvntiœ 1614 ( ).

Il représente les armes de la maison de Guise, dans un cartouche ornemental autour duquel
on lit : lovys . de . gvyse . mareschal . de . lorraine . grand . chambellan . de . s . a. Ce
livre fut probablement donné en prix au collège des Jésuites de Mayence, en vertu d’une fonda-

1. Collection de M. le baron de Bethmann.


2 . Collection Henri Leclerc.
148 R
tion de la maison de Guise, semblable à celles que font encore à notre époque les particuliers

dans les établissements les emblèmes maçon-


d’instruction publics ou niques qui y sont repré-

privés. sentés.

A la fin du volume, Elles recouvrent les

se trouvent une page de ouvrages suivants : L’or-

prose grecque et une de dre des francs-maçons tra-

prose latine dont le com- hi. A Amsterdam iy 66 .

mencement peut ainsi se Chansons de la Confrérie


traduire : « Le prix de des Francs-maçons et Les

composition grecque a plus secrets mystères des

été mérité et obtenu par hauts grades de la maçon-

Claude Begin de la classe nerie dévoilés. A Jérusalem ,

d’humanités ». 1
777 -

Ces reliures en veau


RELIURES MA- sont ornées d’un enca-
ÇONNIQUES. — La drement formé de mar-
planche ci-contre est la guerites dorées.

réunion de trois re- Le centre du premier


liures, (‘) curieuses par volume est décoré d’une

étoile en mosaïque de maroquin rouge, lavallière, blanc et bleu, dont les branches sont reliées

par une petite couronne formée d’étoiles, au milieu de laquelle se trouve un G romain.
Le second volume nous montre sur le premier côté, un petit tablier en maroquin blanc, au
chiffre J. B., avec trois fleurs de lys au milieu, bordé d’un ruban bleu en étoffe et accompagné

de deux cordons de même nature, semés de fleurs de lys.

Sur l’autre volume, le premier plat est décoré au milieu par un triangle que forme une bande

de maroquin rouge semée d’étoiles, traversée à sa partie inférieure par un poignard sous lequel
on lit le mot : Vengeance.
Les trois volumes reçoivent le nom du propriétaire, Hibon de Mervoy, frappé à froid.

RELIURES PATRIOTIQUES ET RÉVOLUTIONNAIRES. — En 1887 2


( ), j’ai fait de ce

1 . Collection Léon Gruel.


2. Manuel hist. et bibliog. de l'Amateur de reliures, p. i 52 , i 53 , 154, 175, 176.
Hcliog 8L Imp.E Charreyre.

RELIURES MAÇONNIQUES
. K A \ A A A A A, A A A A A AA A4. A * AA A AA A*A'

JEUNE

-'
'i'mvyvvvvvw vvvvyvyv-v- vv V v V Vfy y y ÿvvVfvŸ^ LE

Révolutionnaire

BRADEL
IV
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PAR

•/’ À AAA A A A_A /t._A A^A A_ AAA /A


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j - l A A/A^AAVA/KAi$vAA^i/ A^A.I\ A A- A A
K. Reliure

^<rx^<r>r^rxr^<rso<^irîr^oooo« EXÉCUTÉE

KWVVV v v v vVv vvvwvVvyvvvvvvv’


’•''

Wmvyy!
R 149

genre de reliures issues de la Révolution une étude assez approfon-


die, qui fait voir la décadence dans laquelle le métier était tombé.
Depuis, il m’est arrivé des documents nouveaux qui méritent

d’être signalés, pour leurs particularités intéressantes.


Voici d’abord le fac-similé du dos d’un livre de prières (').

Cette reliure en est la représentation typique : et j’y crois voir

une idée précise. Elle a dû être faite pour un patriote très pur. Les
plats, privés de tout ornement, sont d’un aspect sévère; le dos, au

contraire, est richement décoré avec des petits fers et des emblèmes
révolutionnaires, tels que les tables de la loi, le faisceau des licteurs

et le bonnet phrygien.
La planche A reproduit une petite reliure, exécutée par Bradel,

qui renferme un in-32 : Constitution française imprimée par Crapelet


en l’an IV.
La couverture en maroquin vert olive est décorée d’une vignette

en or formant encadrement, avec un sabre et un bonnet phrygien


dans les angles, comme fleuron.

Le premier plat reçoit au milieu une peinture sur vélin, de


forme triangulaire, préservée par une feuille de mica, encadrée
d’un petit jonc plat, en bronze doré incrusté dans le maroquin.
Cette peinture représente l’œil de la vigilance. Au second plat,

se trouve un cartouche d’égale grandeur et de même forme, com-


posé d’un sabre et d’un bonnet
phrygien en mosaïque rouge, pla-
cés au-dessus de ces mots : Répu-
7 ® OÎ
blique française; le tout doré sur

fond de maroquin blanc.


Ce qui donne un intérêt [parti-

culier à ce petit bibelot révolution-

naire, c’est que la reliure est signée; car sur la garde du premier
plat, se trouve l’étiquette de Bradel, reproduite ici.

. Eueologe ou livre d’église à l’usage de Paris.[ Paris, 1780. Collection Léon Gruel.
i5o R
La planche B représente un petit cartonnage en simple papier jaune, mais curieux a cause de
ses encadrements successifs de filets, aux couleurs républicaines. Au centre, est placée en capi-

tales d’imprimerie, cette inscription : Unité. Indivisibilité de la République. Liberté. Égalité.


Fraternité ou la mort.
Il renferme le Calendrier des Républicains français pour 179s, et le vrai Liégeois de M lre
Mat.
Laensberg (').

Je donne encore une petite vignette, fac-similé exact d’une reliure en maroquin rouge ornée
au centre d’un fer gravé et un bourgeois tendant
représentant le serment leurs bras vers le centre,

prêté sur l’Autel de la pour prêter serment.


Paix, lors de la fête de Cette reliure renfer-

la Fédération, le 14 juil- me des Étrennes inté-


let 1790. ressantes DES QUATRE
L’Autel de la Paix est PARTIES DU MONDE, ET
formé d’un piédestal avec DES TROUPES DE FRANCE,
un cœur surmonté d’une l’an III de la Répu-
2
pique, au haut de laquelle blique (’
).

sont attachés un bonnet Je ne passerai pas

phrygien une couronne sous silence, cet usage

de lauriers et un petit enfanté par la Révolu-


drapeau sur lequel on tion, qui consistait, sous

lit : Vive la liberté. Il la Terreur, a détériorer

est accosté à droite et à les reliures empreintes

gauche par un garde d’armoiries, pour substi-

suisse, un garde îran- tuer à ces dernières des

çaise, un garde national emblèmes patriotiques

ou révolutionnaires; et, en priant le lecteur de vouloir bien se reporter à mon premier travail
3
et a son supplément ( ), je donnerai ici deux exemples de ce genre de vandalisme.
C’est plutôt sur les ex-libris que sur les reliures que cette particularité a pu être constatée. Mais
nous l’avons aussi rencontrée sur le plat extérieur des reliures : et nombre de personnages
nobles, en proie à une inquiétude entretenue par la délation, qui était alors considérée comme une

1 . Collection Léon Gruel.


2. Collection Léon Gruel.
3 . Manuel hist. et bibliog. de l’Amat. de reliures. Paris, 1887, p. 1 53 et suiv., et 175 et suiv.
CARTONNAGE RÉVOLUTIONNAIRE
1795
R 1 5

vertu civique, ont fait modifier leurs reliures soit définitivement, en faisant disparaître leurs
armoiries qu ils remplaçaient par des sujets patriotiques, soit provisoirement, en se bornant à les

dissimuler par 1 apposition d autres emblèmes simplement collés sur la première dorure.
C est ainsi qu’il m est tombé entre les mains un ouvrage : Le Théâtre de Société de
1
?68 ('). Sur la reliure avait été collée une pièce ovale en maroquin rouge, ornée au centre d’un
faisceau de licteur posé sur deux piques croisées en sautoir, ce qui m’a fait flairer un dessous

intéressant. J’ai soigneusement décollé ce cartouche, et découvert une dorure en très bon état,

représentant les armoiries complètes avec supports d’ Anne-Margueritc-Gabrielle de Beauveau-


Craon, duchesse de Mirepoix.

Ce n’est pas sans quelque honte pour la corporation des relieurs-doreurs de cette époque,

que nous constatons qu’il s’est trouvé trois vandales : Durand, relieur à la Bibliothèque Natio-

nale, Padeloup et Bazin, pour se créer une spécialité de ce genre et qu’ils ont osé pétitionner
pour offrir leurs services.

Je relève dans une plaquette in-4 0 que ce Durand est porté sur les listes des Maîtres et

Jurandes, pour une indemnité de 296 livres, 6 sols, 3 deniers à lui dus, en vertu de la loi

relative à la liquidation de la dette arriérée, donnée à Paris le 27 septembre 1791.

Je compléterai ce que j’ai à dire par les extraits suivants relevés dans une plaquette in-8°

1 . Collection Léon Gruel.


i52 R
parue à l’époque de la Révolution : Conversation familière entre un homme de lettres et un
ANCIEN LIBRAIRE, SUR LE PROJET DE SUPPRIMER LES ARMOIRIES ET AUTRES MARQUES DE PROPRIÉTÉ
FÉODALE, EMPREINTES SUR LA RELIURE DE TOUS LES LIVRES DK LA BIBLIOTHEQUE NATIONALE (*). Il

y est dit :
« que dans le dépôt général des cartes de la marine, on a supprimé les armoiries ci-devant

royales de tous les volumes d’atlas, pour y substituer les nouvelles marques d’emblèmes de la République ».

A quoi le libraire répond : « J’ai été une fois témoin d’une partie de l’opération; elle a été faite très

adroitement par le citoyen Petit..., etc. »

Un autre passage nous révèle le nom d’autres relieurs aussi coupables : « On a parlé de quatre
milions : il est constant que deux des premiers relieurs de Paris, les citoyens Petit et Bradel ont fait

leurs soumissions pour le quart seulement de cette somme, entre les mains du citoyen Paré, Ministre de

l’Intérieur, et que copie collationnée et signée des mêmes relieurs... »

Plus loin le libraire dit : « On peut sans toucher à la reliure, enlever les parties couvertes seulement

des armoiries ou chiffres, et y substituer des morceaux de peau de même grandeur, soit en veau, mouton,

maroquin ou parchemin, sur lesquels seront empreints les devises ou emblèmes relatifs à la liberté du
Peuple français et à l’ Unité de la République. Ces morceaux, préparés et amincis d’avance, seront placés

collés avec art ; un filet cachera la jointure; l’application de l’or, l’empreinte au fer chaud, et tout le

reste du travail se feront ensuite de la même manière que lorsqu’on applique des armoiries au dos ou

sur le plat d’un livre. »

i. Collection Léon Gruel.


R i53

Les substitutions dont je donne plus haut le fac-similé ont été faites, sans que la peau
sur laquelle se trouvaient les armoiries primitives ait été découpée. Le Bradel dont il est
question était le neveu et successeur du célèbre Derome. Si celui-ci était revenu sur la terre,

il aurait tiré les vant: sur un ou-


oreilles à son bri- vrage traitant de la
gand de neveu, à marine royale ('),
qui certainement relié en basane,
il n’avait pas mon- avec les armes de
tré à travailler de France au centre,
la sorte. Quant à on avait collé sur
Petit, mentionné ces armes, sans les
également dans ces effacer préalable-
citations, il était ment, un morceau
relieur attitré de de peau lequel
la marine. portait un motif
Heureusement gravé tout spécia-
on n’eut point à lement à cet effet.

déplorer, je le Il représentait un
crois du moins, de paysage, avec une
dégradation sé- femme tenant de
rieuse; et s’il
y eut la main droite une
un commence- ancre et de l’autre

ment d’exécution, une pique sur-

il ne fut pas poussé montée du bonnet


bien loin. On en
peut juger par
l’exemple sui-

phrygien, entourée (elle était dans un port) de vaisseaux et de phares. En


bas de cette composition, on lit : Marine de la République française.
2
Le petit motif ci-contre est l’empreinte d’un fer ( ) à dorer. Sa compo-
sition est originale. Au centre, une couronne, avec une branche de laurier sur laquelle plane

1. Collection Léon Gruel.


2. Collection Léon Gruel.
20 .
1 54 R
l’œil de la vigilance, accompagnée à gauche du faisceau de licteur surmonté du bonnet phrygien,
et cà droite de la couronne royale renversée.

Je donne d’autre part un grand milieu composé de petits fers d’une ornementation gracieuse,
qui reçoit au centre un trophée révolutionnaire composé de deux branches de laurier, d’un
faisceau de licteur et du bonnet phrygien. Il décore, sur fond de maroquin bleu, les plats d’un

in-4
0
(0,237x016) de même nuance: Le Temple de Guide, nouvelle édition avec figures gravées

par N. Le Mire, des académies de Vienne en Autriche et de Rouen : d’après les dessins de Ch. Eisen,

texte gravé par Drouet, Paris, che~ Lemire, graveur, rite Saint-Etienne-des-Gres, 1772 (').

Ce 7-
motif (grandeur orig. o, 1 36 X o, 1 o5 ) est doré avec grand soin, chose très rare à l’époque.

Il était destiné, pendant la Terreur, à dissimuler probablement des armoiries qu’il ne m’a pas
été possible de retrouver, car elles ont été préalablement grattées.

RELIEURS LYONNAIS (extrait de bibliographie lyonnaise) 2


( ).
— 1 363 .
— Guiot Faure, relliotir de

libres, Taille mise sur la Ville de Lyon, pour la délivrance du roi Jean II, prisonnier à Londres.

1.392. — Tibaut Mailliet. A tous ceulx qui ces présentes lettres verront, les consul% de la ville de Lion, salut.

Savoir faisons que Johan Tibaut. notre receveur a paie de nostre commandement a vmstre Tibaut Mailliet, relieur de

livres, huit soul{ parisis pour relier le livre des privilèges de la ville tout a novo.

xv' — Thiebaut, maître


siècle. taxé à 7 6 deniers. relieur, sols

1455-14.56. — Jean Prost, relieur de rue Porte-Froc, près livres, la cathédrale Saint-Jean, taxé à 20 deniers.
1485. — Louis Martin FEspagnol, relieur de dit livres.

1498. — Antoine Parget, relieur de livres.

I 495 -i.5 i 2 — Jacques de Villeneuve


. exerce en 149.5; mort en 1 5 1 2.
i 5 o6 . — Michelet Despréaux, relieur.

i 5l2 . — Ennemond Fontanel, relieur de livres, est taxé à 3 livres. Le 2 août i 53 o, il reçoit 10 sous pour la
1.518-
reliure de deux chartreaux.
1 5 1 4— 1 5 1 5 . — Ennemond et Jean Fontanel, relieurs de livres, fils de feu Michel Fontanel, relyeur de
livres, de 14711 à 1499.
1 515 . — Benoit Marillier, relieur de livres, rue de l’Aumône.
1 5
. 1 5 . — Jean d’Auvergne ou Dauvergne, relieur de livres, me Thomassin, taxé à 3 sols.
1 5 1 1 5 iO. —
Payement fait par le receveur de la Ville de Lyon à Hugues Fatault pour reliures de registres.

1.524. —
Guillaume Rosier taxé en 1 518 . Mort pauvre en 1.524.

1 523 . — James Monin, relieur de livres.


1 523 . — Laine Monin, relieur de livres.

1.524. — Antoine Morne, relieur.

[524-1.535. — « A Pierre Roberjot, relieur de livres, pour avoir relié les chartreaux des 2 deniers, 8 sous ».

1. Collection Leon Gruel.


2. Bibliographie Lyonnaise. —
Recherches sur les Imprimeurs ,
Libraires, Relieurs et Fondeurs de lettrés de Lyon au
AT/” siècle, par Baudrier, 5 vol. Lyon, 1895-1901.
R 1 55

i .533- 1 535. — Les recteurs de l’Aumône placent Jacques Costan, adoptif de l’Aumône, en apprentissage,
pour cinq ans, chez Étienne Robinet, fils de Grégoire Robinet, relieur de livres, domicilié rue Mercière.
i 533 -i 535 .
— Étienne Robinet, relieur de livres, en la rue Mercière.
i 53 “-i 53 B. — Payement à Jacques Cisset, relieur, de la somme de 8 livres i 5 s. t., pour avoir relié sept

gros papiers des actes du Consulat et couvertz de peaux rouges.


20 Mai iôqo. — Jhame Mosnier reçoit la somme de io sous pour la reliure de deux chartreaux.
iSqo-iôqb. — Richard Duval, libraire-relieur, demeurant rue Mercière, prend en apprentissage pour 4 ans
Antoine, adoptif de l’Aumône.
104.5. — Jacques James, relieur de livres.

104.5. — Jaques Jaume, relieur, imposé pour 12 deniers.


i 552 -i 558 . — Payement fait à Jacques Crozet, relieur, par le receveur de la Ville de Lyon.
11 Juillet i555. — Antoine Laroche, relieur de livres.

i 557 -i 568 . — Michel Gonet, marchant libraire, relieur de livres et faiseur de carton.
i55c)-i562. — Les recteurs de l’Aumône placent en apprentissage chez Honoré Brisson, relieur de livres
demeurant à la rue Mercière, Pierre Denis enfant adoptif de l’Aumône.
1 55g- 1 562 . — Les recteurs de l’Aumône placent, pour deux ans, Jacques Jacquier religieux observantin,
comme apprenti, chez Gilles Le Meslay, maître libraire et relieur de livres à Lyon, moyennant la somme de
3o livres tournois.

i56o. — Jean du Blanc-Buisson, relieur de livres, demeurant chieux luy, en rue Mercière, devant le

Lion d’Or.
11 Août i56i. — Charles Laroche, relieur de livres et libraire, vend à César Vanal 100 Despauteri en
blanc et douze douzaines Dictionariolum reliés.
i562. — Louis Cherpin, relieur de livres, prend en apprentissage pour deux ans Guillaume Pacquet,
moyennant 25 livres.

22 Novembre 1 565. — Nicolas Geoffrey, libraire relieur, natif de Provenchières en Bassigny, demeurant à
Dijon, mais fréquentant les foires de Lyon.

i. 568 -i 575 .
— Pierre Rilliet, relieur de livres.

iSôq-iSyo. — Payement à Michel Jove par Prançois Coulaud, receveur des deniers communs, tant pour
avoir relié certains privilèges des foyres de ceste ville ,
que pour avoir imprimé certains acquit % eu blanc, servant pour la

resve et forayne. — En 579 -i 58 o, paiement


i à Michel Jove, l’impression et la reliure de sept cens petits libretz

désignés ci-dessus, — de cent-cinquante feuilles en placardz pour la police de la garde des penons en la ville en
febvrier 1579; des bulletins pour les postes, — des passeportz de la contagion, des tilets de la resve.

1571. — Geoffroy Martin, paiement fait par le trésorier de la Ville à Geoffroy Martin, marchant libraire

de Lyon, tant pour avoir reliez que derellyez les vieulx livres des Nommées des habitans de la Ville de Lyon,

qu’estoient la plus part d’iceulx sans couverture et derellyez.

1571-1572. — Pierre Galien, relieur.

1571-1572. — Adrien Thoinet, relieur de livres.

i 57 i-i 575 . — Laurent Clemencin, ou Clemenson, relieur de livres.

1571-1575. — Guillaume Sarnarin, relieur de livres.


1574. — Jean Vallier, maître relieur de livres.

4 Novembre 1574. —
Charles Pillehotte, marchand libraire relieur, citoyen de Lyon. Le 8 février 1583,
dans un prêt de 20 écus d’or sol consenti par Charles Pillehotte, sont témoins Henry Huguetan et Domi- :

nique Bonnefoy, relieurs de livres.


1 56 R
i 577 -i 58 o. — Benoit Raison, relieur.
16 Novembre 1579. — Guillaume Servagnin, relieur de livres, et Nicole de La Lande, sa femme, vendent,
pour trois ans, à Charles Pillehotte, relieur de livres, les fruicts, proufficts, et revenus d’une chambre que les-

dicts mariés Servagnin possèdent à Lyon, rue Ferrandière, au prix de 8 écus d’or sol.

i 58 i. — Jean Collon, relieur de livres.

11 Février i 58 i. — Antoine Gryphius, m 1


citoyen de Lyon, loue, pour trois ans, au prix de six écus et

deux tiers d’écu par an, à Guillaume Moreau, relieur et libraire à Lyon, une chambre et son arrière-chambre,
plus le grenier au-dessus, au second étage de la maison dudict Gryphius qu’est en rue Thomassin. — Le 16 avril

1084, Guillaume Moreau, relieur de livres, prend obligation vis-à-vis de J. Pillehotte (voir ce nom).
i 582 -i 584 - — Alexis Michon, libraire et relieur de livres.

8 Février i 583 . — Dominique Bonnefoy, relieur de livres, est témoin d’un prêt consenti par Charles Pille-
hotte.
2.5 Juillet i 584 -
— Claude Cantrel, relieur de livres.

I
er
Décembre 1584. — Pasques Massnet, relieur de livres.

27 Août i 586 . — Antoine Bergier, relieur de livres.

12 Décembre 1 587. — Maurice Blanchon, relieur de livres.

Février 1 588 . — Contrat de mariage de Jehan Gallien, relieur de livres, avec Catherine Croppet.
11 Mai 58 ç.
i — Symon Pullon, libraire et relieur de livres.

1596-1597. — Michel Beymet, relieur de livres.

1606. — Barsot, relieur de


J. livres.

S. d. — Jean Masson, relieur de mort povre. (Taxe de 1524.) livres,

S. d. — Martin Huart, relieur doreur de et livres.

RELIURES EXÉCUTÉES DANS LES PAYS-BAS. — Les Pays-Bas au xv e


et au xvi c siècle

ont donné naissance à une série de relieurs décorateurs.


Ces artisans ont subi l’influence des Memling, des Lucas de Leyde, des Rubens, qui ont
illustré cette région par la splendeur de leurs œuvres.
On trouvera dans le courant de ce nouveau travail un certain nombre de notices

détaillées, sur ceux de ces relieurs pour lesquels il m’a été possible de recueillir des documents
authentiques, et de donner des reproductions.

Dans mon premier ouvrage, j’avais déjà publié toute une suite de noms de relieurs des xv c et
e
XVI siècles d’origine française, allemande et surtout flamande.

Depuis, j’ai pu consulter divers bibliographes tels que : M. Weale qui, en 1894, publia son
Bookbindings and rublings of bindings in the national art library south Kensington, ouvrage très

sérieusement établi, dans lequel j’aurais à prendre bien des documents; puis Y Inventaire archéolo-
gique de Gand, dans lequel M. Paul Bergmans met en lumière toute une collection de reliures
flamandes.

Je puiserai à ces deux sources, pour rectifier ce que j’avais dit de quelques relieurs, sur la
nationalité desquels je m’étais trompé.
R i57

0
Mes erreurs sont dues à deux causes : i les travaux exécutés par des relieurs de nom français

qui avaient été s’établir à l’étranger, tels que Pierre Caron, Bloc et bien d’autres; 2° des reliures,

exécutées à l’étranger sur des éditions françaises, ne portant aucun nom de pays. Je les avais

classées comme étant de même nationalité que les œuvres qu’elles renfermaient.

J’emprunterai donc aux deux auteurs dont je viens de parler les noms qui ne sont connus

jusqu’ici que par des citations que je n’avais pas pu contrôler; les autres trouveront place dans

le corps de l’ouvrage à leur ordre alphabétique.

Bergmans me fournit dans l’inventaire archéologique de Gand les relieurs suivants :

Jean de Maroles de 1404 à 1408; Anthoine van Axel en 1426; Jean Vranck de 1432 à
1436; Victor de Waghère ciation, entourée en exergue
de 1435 à 1 45 1 ;
Lubertus de la devise suivante : ave
de Ecclesia 1443; Georges MARIA PLENA DVS TECVM ECCE
van Oudebouke de 1 439 ANCILLA DOMINI JAN TYS .

0
à 1 405 ; Jean de Vouden Elle recouvre un petit in-4

de 1454 à t
469 ;
Jean de flamand : Instructions litur-

Clerc de 1454 a 1499; Jean giques pour toute l'année (Ane.

du Cat de 1469 à 1584; 8009 et I. AIL); Jean Ma-


Louis Bloc de 1484 à 1 529; vesin à Gand en 1488 et

Jean Tys qui exerçait à 1484.


Louvain en 1620 et duquel Lievin Stuvaert au
e
j’ai trouvé à la bibliothèque xv siècle a relié le petit

de l’Arsenal une reliure en registre des actes relatifs à

veau estampé à froid, avec des propriétés de la famille

une même plaque repro- van Vooriioute de Gand et

duite quatre fois sur chaque un cartulaire de la même


plat, représentant l’Annon- époque, relatif à la ville de

Gand, conservé à la Bibliothèque Nationale de Paris et dont la reliure porte 1 inscription

suivante : Livinus Stuvaert me ligavit in Gandavo, et sur la garde d’un manuscrit de 1467,

on lit en écriture contemporaine : stvvaert lievin a gand me lya ainsin.


Petrus Dux qui signait ainsi, à la fin du xv e siècle, les reliures sortant de ses mains : Petrus

D ux ME FECIT.

Gérard van Graten auquel M. Bergmans attribue une reliure en veau estampé décoré à

l’aide d’une roulette composée du monogramme G. G., de la rose des Tudor, d une couronne

royale, d’une pomme de grenade, d’une fleur de lys et d’un château fort. D après M. Weale, on
N

1 58 R
l’appelait en Angleterre Garret Godfrey, car il s’établit libraire et relieur à Cambridge au début
e
du xvi siècle.

Ce bibliographe cite encore : John van der Lende de Bruges à la fin du xv e siècle et Jean de
Tollenaere de i 5 o8 à 1 645 ;
Anthoine de Riemakere de i5o2 à 1 5 1
2 ;
Jean van der Buere de
i5o4 à 1 541 ;
Simon van der Muelen de 1 513 à 1 557 ;
Anthoine de Tollenaere de 1646 à

1572; Louis van der Muelen de 1548 à 1 569 ;


Jean Wynch i 558 -i 696 ; Paul van Verdebeke,
relieur Brugeois, qui décorait ses reliures de l’image de saint Jean-Baptiste 1 52 1 - 555 ; Gérard
Zweemere, Gilles van de Walle, Georges de Gavre, Victor van Crombrugghe.

RELIURE EN VEAU MARBRÉ A RÉSERVES. — Voici une reliure de la fin du


e
xvm siècle, qui offre une particularité sui generis.
Couverte en veau marbré, elle est décorée d’une composition avec entrelacs imités de Gro-

lier, sans qu’aucun filet en sertisse les contours.

Pour obtenir ce résultat, on a d’abord fait, en découpage de cartes, le dessin qu’on voulait

reproduire. Puis, après avoir fixé légèrement sur chaque plat cette carte, que nous appellerons

une cache, on a, à l’aide d’une brosse ou d’un pochoir, appliqué la couleur dans la composition
de laquelle se trouvait un mordant tel que de la couperose ou du sulfate de fer.

Après cette opération, on a enlevé la carte découpée, et l’on s’est trouvé en face d’un dessin

formé par des réserves, les fonds seuls ayant reçu la couleur. Le tout est encadré de trois

filets or.

Cette reliure est très soignée. Elle recouvre un petit in-8° : La Religion. Poème de L. Racine (').

Paris, 1742.

RELIURE EN VELOURS DÉCOUPÉ. — La reliure dont je donne ici le fac-similé, très

intéressante par sa provenance, l’est encore davantage par l’originalité de sa décoration.


Elle se trouve sur un manuscrit du xvi e siècle sur vélin : Rime Toscane di Niccolo Martelli al

gran Cardinal di Loreno.

Couverte en satin vert surchargé de velours vieil or découpé, formant un motif dans le

genre des belles reliures de la Renaissance, elle nous montre au centre, la fleur de lys, et dans
les angles, des bars, motifs pris dans les armes du cardinal de Lorraine, ainsi qu’on le verra par-

les grandes armoiries reproduites ci-contre, et qui se trouvent au verso du titre de ce volume.

1. Collecti 311 Léon Gruel


H*liog.& Imp.F.Cliarreyre

C134 2 )
rnamrnm

riciiofl.di Imp.il Chanreyrc

RELIURE EN VELOURS DECOUPE


(XVI 2 SIÈCLE;
Héliocj. 8c Imp.E,ChÉirreyr<

RELIURE SOUPLE A RABAT


( 1518 )
R i5q

Les gardes sont en soie et la tranche est dorée et antiquée. Ce cardinal de Lorraine est

Charles de Guise, second plat, de


né en 1624, mort moitié plus large
en 1
574, qu’on que celui du pre-
appelait ordinaire- mier, tourne sur
ment le Grand le devant de la

Cardinal. tranche et vient

se rabattre sur le

milieu du premier
RELIURES côté, où il est re-

SOUPLES A tenu par un petit


RABAT. — La fermai! en cuivre

planche ci-contre
représente une Quoique le

petite curiosité travail de reliure


exécutée au com- de ce volume soit

mencement du très soigné, la


e
xvi siècle sur un peau qui le re-
in-8° : Rosa Gal- couvre n’est pas,
lica aggr égalons comme on le voit
lugdunesis domini habituellement
symphoriani cbapc- rembordée sur les

rii 1 y 18 ('). côtés; elle est sim-

Cette reliure, plement rognée à


intéressante à plus ras des cartons,
d’un titre, est for- qui sont eux-
mée de cartons mêmes à ras de la
souples : celui du tranche.
Cette reliure en ireau est finement décorée de fers et de roulettes à froid.

RICOUART (Pierre). — Ce relieur exerçait à Paris au xv e siècle, comme on peut s’en


rendre compte par la suscription (-) reproduite ci-dessous que j’ai trouvée à l’intérieur du pre-

1. CollectionLéon Gruel.
2. Bibliothèque de l’Arsenal, r," 5 i. B. J. F.
i6o R
mier plat du registre de la confrérie de la Conception de la glorieuse Vierge Marie aux marchands

et vendeurs de vins de Paris, établie en l’église Saint-Gervais 1394-1564.


Cestui livre fu donné h la Confrairie de la Concepcion de la glorieuse Vierge Marie par Colin Le
Comte marchant Vun des maistres et gouverneurs d’icelle confrairie l’an MCCCC et huit
. Jehan Prévost ayant porté ce livre à Pierre Ricouart, relieur, demeurant sur le pont Notre-
Dame, celui-ci, après avoir décousu le livre, montra
3 qu’on en avait arraché 7 feuillets.

RINTRACIUS. — Ce nom est apposé à froid sur une banderolle gra-


vée en médaille, et fait partie de la décoration à froid d’une reliure recou-
0
vrant un in-4 Vocahularius juris utriusq Bâle, s. d. circa 1480. Ce qui
donne à penser que ce relieur devait exercer dans la Suisse Allemande.

ROFFET (Famille des). — j’ai déjà eu l’occasion de parler (') de Pierre-Estienne Roffet
er
dit Le Faulcheur, relieur de François I .

Renouard 2
( ) cite encore deux membres de cette famille comme ayant exercé la reliure :

Ponce Roffet, libraire et relieur qui, le 10 mars 1 553 , prend à bail la troisième maison du Petit-

Pont du côté de l’Hôtel-Dieu, et André Roffet, pareillement libraire et relieur.

ROIE (Ogier). — Je trouve ce nom inséré dans la décoration d’un petit in-8° : Le Dialogue
de consolation entre lame et raison, fait et compose par ung religieux de la reformation de lorde dejote-

vrault et nouvellement imprimé pour Symon Vostre libraire demeurât en la rue neufve de nostre dame de
Paris à lymaige sainct Jehan levangeliste 1499 ( ).

La reliure, en veau estampée à froid, est décorée au centre par un motif composé de fleurs de
lys et d’hermines alternées, placées dans des losanges; au bas de ce motif, on lit, gravé en relief,

le nom Ogier Roie.


Une large bordure de rinceaux fleuris, au milieu desquels on remarque une salamandre, un
pélican, une rose quatre feuilles et le monogramme O. R. surmonté d’une petite croix, complète
cette décoration. Ce monogramme est celui d’OGiER Roie qui a exécuté la reliure.

RUETTE (Macé). — J’ai déjà parlé (J ) de Macè Ruette libraire, imprimeur et relieur

du Roy. Je complète aujourd’hui cette notice, en donnant la reproduction d’une charmante

reliure exécutée par ce maître. Elle recouvre un Office de la Semaine Sainte, en maroquin

1. Manuel hisl. et bibliog. de l’Amat. de reliures. Paris, 1887, p. i58.


2. Documents sur les Imprimeurs Libraires et Relieurs ayant exercé à Paris de
,
i^5o à 1600.
3. Collection Léon Gruel.
4. Manuel hisl. et bibliogr. de l'Amateur de reliures. Paris, 1887, p. 159.
RELIURE EXÉCUTÉE PAR OUI ER ROIE
( 1499 )
< 1638 )
ÏÏêliog.St Imp.E.ChcLPreyre

RELIURE EXECUTEE DANS LE MONASTERE DE S?MARTIN DE WESEL


( 1503 )

I
S iôi

rouge, décoré d’une bordure formée de compartiments de filets fins, remplis de petits fers, dans
le genre des plus belles compositions attribuées à Le Gascon.
Dans le privilège royal qui termine le volume, on lit : ... Saint. Nostre bien-amé Macé Ruette
Libraire à Paris et nostre Relieur ordinaire, nous a exposé qu'il luy aurait esté mis en main un livre

intitulé L'Office de la Semaine Sainte, etc., etc. Paris 1638 (').

Le dos de cette reliure est également orné de compartiments de filets fins, avec petits fers

comme ceux des plats.

A PARIS
Chez Mace Rvette Marchand Libraire , & Relieur du
Roy, rue faind tean de Lacran , proche la
fontaine faind Benoift.

M. DC. XXIX.
zAFEC P RIV/LECS DF ROT.
Cette suscription se trouve au bas du titre d’un petit in-folio ayant trait à l’équitation.

S
AINT-MARTIN DE WESEL (Reliure exécutée dans le couvent de). —
Le fac-similé ci-contre est celui du second plat d’une reliure exécutée dans
ce monastère. Il est beaucoup mieux conservé que le premier dont je ne don-
nerai que la description. La voici : au centre, entourée d’une bordure remplie
de petits fers gravés en médailles, tels que des fleurs de lys, des roses mys-
tiques, l’image du Christ, l’agneau pascal, etc., se trouve une composition représentant la Nati
vité. L’Enfant couché à terre est entouré de la Vierge et des anges. Cette scène est encadrée
d’une légende en caractères gothiques nous indiquant que la reliure fut exécutée dans le couvent

1. Collection Léon Grue!.

21.
IÔ2 S 2

de Saint-Martin à Wesel (') : iste . liber . ligatus . est . wesalie i (n) domo . sancti . martini .

OB . LAUDEM . KPI ( Cbristi ) GAUDE . HOMO . IHS (JeSUS ) KPS ( ChÙStUS ) NAT (lis) EST.

Le deuxième côté reçoit, dans une décoration analogue, la scène répétée deux fois de saint
Martin à cheval coupant une partie de son manteau, pour la donner à un pauvre, le tout sur un
fond de petits ornements formant rinceaux, et encadré de la légende suivante : iste . liber .

LIGA (tus) EST . I (n) DOMA(o) . SCI (sancti) MARTINI . WEALI (Wesaliæ) INFERIORIS . OB . LAUDEM .

kpi (Cbristi) 2 . et matris . eius.


0
Cette reliure recouvre un petit in-4 : Logobardica historia ijoj ( ) ou légende des saints et

saintes de Jacques de Voragine.

SATTNER (Ulric). — La reliure reproduite ici (’) (0,54x0,40) est non seulement
d’une facture originale mais elle est aussi un objet des plus précieux par la rareté du livre qu’elle

enferme, le cadeau impérial qu’elle représente et enfin par la signature du scribe relieur.

Cette édition, inconnue jusqu’ici, est celle du Spéculum Morale du célèbre Vincent de Beau-
vais. Quoique sans date, sans nom d’imprimeur ni de libraire, il est permis d’affirmer qu’elle
vit le jour au plus tard en 1477; car la reliure qui la contient, les garnitures en cuivre ainsi que

la suscription du relieur qui se trouvent à la fin, sont datées de 1478.

Cette suscription manuscrite, placée à la suite des mots imprimés: Finit spéculum Morale, est

ainsi conçue : Per Ulricu Sattner pbrm diligentissime rubricatu et incorpatu anno 1478.

Le premier côté de la reliure justifierait, à lui seul, tout l’intérêt que le livre inspire. Il est

décoré sans or à l’aide de deux procédés : les ornements sont traités en partie par la ciselure sur

cuir obtenue avec le burin, en partie par des estampages à la presse. Le double encadrement de
croisillons de branchages est estampé au fer, ainsi que la partie inférieure du panneau du milieu.
Tout autour de ce panneau s’étale majestueusement, en gros caractères manuscrits, le titre de

l’ouvrage : Spéculum Morale Vincency 1478.


La partie supérieure du centre nous montre :
à gauche, les armes de Bernard II de Rohr qui

fut archevêque de Salzbourg de 1466 à 1482 ;


à droite, celles de l’archevêché de cette même ville

de Salzbourg. Ces armoiries sont surmontées du chiffre M avec la couronne impériale et la

devise : Unica spes mea, s’enroulant autour du chiffre. Ce sont les marques de Maximilien
archiduc d’Autriche, devenu plus tard empereur d’Allemagne, qui en fit présent à l’archevêque

Bernard II de Rohr.

1 . Ville de la Prusse rhénane au confluent de la Lippe et du Rhin.


2 . Collection Léon Gruel.
3. Collection Léon Gruel.
RELIURE EXECUTEE PAR ULRIC SATTNER
( 1478 )
RELIURE EXECUTEE PAR SICARD
(1716 )
s 1 63

Toute cette composition est finement exécutée sur un fond de milliers de points, obtenus
au burin. — La reliure est préservée par de grands coins et milieux en cuivre ciselé d’un
dessin très gracieux, et par des fermoirs dont les côtés, fixés au premier plat, portent de nouveau
les armoiries, sous une légère plaque de corne transparente.

Sur la première page du texte, sont répétés au milieu d’ornements peints en miniature, les

armes du donataire, la devise et le chiffre de Maximilien.

SAULNIER (Jean) ('). — Le 2 janvier 1 583, contrat de mariage de Jean Saulnier, libraire
et relieur, rue Saint-Jacques, paroisse Saint-Benoît,

avec Madeleine Brunet, fille de Pierre Brunet,


libraire etrelieur, rue Frementel (Arch. nat.. Y, 127).

SAVREUX (Charles). — Voici un nom de


libraire-relieur qui nous est indiqué par la suscrip-

tion qui se trouve au bas du titre d’un petit opuscule


in- 12 ('O Homelie de saint Grégoire sur V évangile du
mauvais riche, édité par Charles Savreux, établi à
A PARIS,
Paris en 1
654, ainsi qu’on le verra par le fac-similé
Chez Charles Savreux , Libr. & Relieur ord 0
ci-contre. du Chap. de l’Eglife de Paris , au Paruis
La devise qui accompagne sa marque est tirée de
N. Dame ,
aux trois Vertus.

l’évangile de saint Luc. cio i o c. L I V.

SICARD. — Je donne ici la reproduction d’une reliure faite par Sicard ('’), personnage sur
lequel je n’ai trouvé jusqu’à présent aucun autre document. Je peux cependant supposer qu’il

était originaire du Languedoc; car l’ouvrage que renferme cette reliure est en patois languedo-

cien : Las Obros de Pierre Goudelin à Toulouso, Per Claude-Gilles Lecamus mdccxvi.
La décoration est une dentelle composée de deux fers, et quoiqu’elle ne soit pas finement

exécutée, elle produit un certain effet. La grosse fleur de lys placée dans les angles est d’un goût
plus que douteux; ce qui n’a pas empêché cet artisan d’apposer sur un des côtés du premier plat,

et bien en dehors de l’ornementation, les mots : Sicard, relieur. Cette marque, sur une reliure
de prix, en diminuerait singulièrement la valeur.

1 . Ph. Renouard. — Documents sur les Imprimeurs, Libraires et Relieurs qui 0,11 exercé à Paris de 1420 à 1600.
2. Collection Léon Cruel.
A Collection Léon Cruel.
164
T
ESSIER. — Depuis 1887, j’ai eu la bonne fortune de trouver au sujet de
l 2
Tessier ( ) toute une série d’étiquettes (’
) qui peuvent constituer l’historique
de sa maison : et bien que le dernier de ces documents soit plus moderne, il

sera intéressant pour le lecteur d’avoir sous les yeux toutes les vignettes dont
il se servait pour signer ses reliures. Elles lui montreront les différentes

phases par lesquelles cet artiste a passé, depuis qu’il succéda au grand Lemonnier, sous Louis XV,
jusqu’au commencement de la Restauration.

La première étiquette A en date reproduit la vignette créée par Lemonnier, ayant pour

enseigne : Aux Armes


d’Orléans.

Il demeurait rue de la

Harpe, au-dessus de la rue


Serpente, n° 1 65 .

Lorsque vint la Révo-


lution, Tessier conserva
la même étiquette, mais
il remplaça les armes d’Or-
léans par un cartouche
formé d’une couronne de
laurier, au milieu de la-

quelle figure le faisceau de

licteurs, surmonté du bon-


net phrygien (fig. B)
Il en changea com-

c plètement la composition,
lorsque l’Empire fut établi,
ainsi qu’on le verra par les reproductions C, D, E. Le texte seul diffère, selon les titres qu’il

avait le droit de porter.

Dans l’étiquette C, il se dénomme relieur et doreur de la Trésorerie impériale. Sur l’éti-

1 . Manuel hislor. et L'ibliog. de l'Amateur de reliures. Paris, 1887.


2. Collection Léon Gruel.
B
T 1 65

quette D, il est porté comme relieur et doreur de l’Intend ance de la Maison de l’Empereur. Au
fac-similé E, l’Empire étant tom-

s 14*4484^4 ,Ç4uc 3e, h Jûirjie s). 5


bé,

léans,
il

de S. A. S.
s’intitule relieur et

qui fut
Mgr
plus
le

tard
doreur
duc d’Or-
le roi

Tessier Louis-Philippe.

Relieur ôc Doreur 3e l intendance de,


Il était nécessaire d’anticiper
e
4a maison 4 empereur des OÛmstre 3e.O
3e. sur le xix siècle, pour faire res-
4'intérieur et du trésor publique
,

sortir le caractère de ce Tessier


Connu pour les grands et beaux. Ouvrages
-

tel que le Çrand nuisee français Caris et ses .


qui parvint à se faire le four-
monumens. iftramsi du voyage en. espagne

1 d
et de, lafommissum- d'fgypte pour le/Ç voqag
A Patcis.
1
Ü'
§1
D

nisseur attitré de tous les régimes sous lesquels il avait

à signer les reliures de moindre

jfif §4*4414*^4 g importance. Ainsi qu’on peut s’en

rendre compte, ce relieur n’a jamais

délite' de, la, Hùzrye, sf5 quitté la rue de la Harpe.

Tessier
§ •
Relieur & Doreur 3e J. dt.
dft. /e dite «l’Orléans, des Mi n istres Jed
C'en teneur et du, trésor public.
.
J\
| TEGERNSEE
tée DAXS LE MONASTÈRE
Dans le
(Reliure exécu-

monastère de Tegernsee,
DE). —
Connu, pour les grands et beaux. Ouvrages

1
pül
Çrand musee français dans et ses
tel que, le
ihonumens, ifcrunesi,. du voyage, en espagne.
et de, la (gmnussion,
A Patcis .
.

d 'C’pyptz pour le,Ç d


oogag
i
iy§2£,
ancienne abbaye de bénédictins du
diocèse de Freysingen, en Bavière,

fondée au vm c
siècle, existait,

M
disent mes documents, au xv° siè-

gf cle un atelier de reliure.


suivant, fut installée une imprime-
Au siècle

rie qui fonctionna sans interruption

de Ô72 jusqu’en 1760 environ ('). — Nous possédons un ouvrage : Liber decretorû sive panor-

1. Dictionnaire de géographie anc. et mod supplément du Manuel du litrairc.


1 66 T
mia Ivonis accurato labore sumoq^ studio in unum redacta confines 1499, relié dans ce couvent.
La reliure est en

Q/k û&cv <V)<m


peau de cerf estampée
à froid avec des filets,

des fers formant com-


ÎXÿ ^KvvÇ* {

partiments, et des ru-

Owo <*£&*** bans sur lesquels on


lit : Maria. Le tout
préservé par de gros

cabochons en cuivre.

Sur la garde intérieure du premier plat se trouve, en caractères manuscrits : iste liber
Hêliog 8c Imp.E.Charreyre

RELIURE EXECUTEE PAR GEOFROY TORY


( 1531 )
ATTINET VEN li MON 0 S Q.UIRINI IN TEGERNSEE ANNO. l 5 oi. S. HAINRICO ABBATE INLIGATUS ('). J’en
donne ici le fac-similé.

Je donne également la reproduction des armoiries de ce monastère que nous empruntons à

l’ouvrage suivant : German book-plates by Karl Emich, translated by G. Ravenscroft Dennis Q).
Le premier fac-similé est une gravure sur bois faite vers 1 556 .

Le second est une gravure sur cuivre datant de 1700. Tous les deux étaient les ex-libris

adoptés par le monastère de Saint-Quirin à Tegernsee, comme marque de propriété des livres
de la bibliothèque.

THIERRY (Pierre). — M. Mazerolle 3


( ) nous indique le nom de Pierre Thierry comme
ayant succédé à Clovis Eve, pour la reliure des statuts de l’Ordre du Saint-Esprit.

A Pierre Thierry doreur sur cuir à Paris, la somme de deux cens trente-huict livres dix sol\, à

luy ordonnée pour la couverture de six livret^ de prières du Saint-Esprit de maroquin bleu, de pièces de

rapport dorées et enjollivèes de moresques et autres façons et pour 1III


XXX autres livres aussy couvert ~ de

maroquin bleu doré, avec des fillet ^ d’or et des Saints-Esprit 1 aux quatre coings, comme appert par l’or-

donnance de Sa Majesté et la quictance du (sic) Thierry, passée par devant nottaires, le vingt-cinquième

iour de May M. VP trente-trois.

C'y. 1i
c
XXX. VIII livres X sols.

TORY (Geofroy). — J’ai omis, dans mon premier travail, de parler de Geofroy Tory,
éminent dessinateur, imprimeur, graveur et relieur de la plus belle époque de la Renaissance.

Il naquit à Bourges vers 1480; son premier métier avait été celui de graveur sur bois, ce qui

lui permit de reproduire les splendides compositions de miniatures et d’encadrements qui ornent

les livres d’heures sortis de ses presses, et qui sont si recherchés aujourd’hui.

La première de ses éditions nous donne la date de i5i2.

Il avait adopté comme marque de fabrique, un vase traversé par un toret de graveur qui le

fracasse en partie.
Son premier domicile connu fut le collège du Plessis, de 1609 à 1 5 1 !.

En 1 626, il demeurait sur le Petit-Pont, près de l’Hôtel-Dieu, à l’enseigne du Pot-Cassé.

1 . CollectionLéon Cruel.
2. linvolume in-8”. London, George Bell and sons, 1901.
?. Documents sur les Relieurs, Miniaturistes et Calligraphes des Ordres royaux de Sainl-Micliel et du Saint -Esprit. l'aris,
1 68 T
Le spécimen de reliure que voici date de i 53 i. La décoration de ce volume ('), d’une compo-
sition riche et savante, porte au centre de la partie inférieure du plat, la marque dont je viens de

parler. Du pied de ce vase part une combinaison gracieuse de rinceaux agrémentée de feuilles et

de motifs dans le genre des fleurons adoptés par les Aide à Venise.
Une bordure composée de fleurs de lys et de filets complète cette magnifique ornementation.
La marque de Geofroy Tory se trouve aussi sur la première page de ce livre d’heures, et
3

nous indique que ce volume a été non seulement relié, mais encore imprimé par lui.

TOUSSAINT (Denys). — Sur la reliure d’un incunable : Auctores oclo opuscularum..., etc.,

Lugduni 1496, faisant partie de la bibliothèque de Saint-

Omer (n° 2358), se trouve une décoration estampée à

froid (0,175x0,11) composée de feuillages gothiques

et d’oiseaux, dans un encadrement dont les angles reçoi-

vent les emblèmes des quatre évangélistes, accompagnés


d’un ruban sur lequel on lit le nom que ces emblèmes représentent. Dans le bas de cet encadre-

ment et mêlé dans la décoration, se trouve le nom Toussaint Denys, pris dans la gravure de la

plaque.

Le centre de cette reliure est rempli de roulettes à froid.

TREPEAU (François)
2
( ).

TROUVAIN (Jacques), (Louise Poiret, veuve de). - Le testament ) de cette dame me


permet de faire connaître ici ce que j’ai trouvé sur la famille de son mari. Il était établi maître

relieur-doreur de livres à Paris, rue Saint-Jacques, paroisse Saint-Benoît. Jacques Trouvain fut

reçu maître en 1718Q et élu garde ( ) de sa communauté le 7 octobre 1721, en compagnie de

André Bradel.
Un autre relieur du même nom et probablement de la même famille, Denis Trouvain fut
G
reçu maître le 16 février 1750. Il fut élu garde ( ) de sa communauté, en 176g, en compagnie de

1. Horae in lande beatae virginis Marine ad usum Romanum. Parrhisijs, apud Gotofrcdum Torinum Biturigicum. Regium

Impressorem. — Collection Léon Gruel.


2. Voir Bruneau.

3 Arch. de la Seine. Reg. 236 loi. 4.


.
,

4. Liste des Maîtres Relieurs et Doreurs delivres en l'Université de Paris, 1772. Présentée par Louis-Michel Bradel, clerc de
la Communauté. —Voir cette liste,
5. Statuts et règlements pour la communauté des Maistres Relieurs et Doreurs de livres. Paris, 1750.
6. Liste des Maitres Relieurs et Doreurs de livres en l’Université de Paris, 1772. Présentée par Louis-Michel Bradel, clerc de

la Communauté. —Voir cette liste.


Heliog.5: Irap.E.Cliarreyre

RELIURE EXÉCUTÉE PAR JEAN DE WOUDA


(XV? SIECLE)
U 169

Jean-Charles-Henri le Monnier, relieur ordinaire Je Mgr le duc d’Orléans. Il est mentionné


comme ancien syndic de sa Communauté sur Y Annuaire Vallade de 1782 (') et comme demeurant
rue du Mont-Saint-Hilaire.

Je trouve encore un Louis-Nicolas Trouvain reçu maître en 1768, qui en 1772 demeurait
2
rue des Amandiers ( ).

Je n’entrerai pas dans le détail du testament dont il est parlé plus haut et qui fut dressé le

3 i mai 1762, car il ne renferme aucune disposition intéressant la reliure. Je m’en suis servi

seulement pour des recherches à faire sur le nom de Trouvain.

3
TURPIN (Pierre) ( ).

NGAUDUS (Frater). — Les rubans à légendes reproduits ici ornent le

0
centre du second plat d’un petit in-4 ,
Aeneas Sylvius Epistolae familiales ,

4
Nuremberge i486 ( ).

La reliure en veau estampé


à froid à l’aide de fers rectan-

gulaires représentant des animaux et des orne-

ments a été exécutée, ainsi que le prouvent ces


légendes, par le frère Ungaudus.
Une note manuscrite en écriture gothique, sur
le premier feuillet de garde, nous indique que cet
ouvrage a été fait pour l’usage du Pasteur Vilma-
riens, du monastère de Saint-Mathieu à Trêves.

Le ruban en forme de S, qui compose le mi-


lieu ci-dessus est répété trois fois dans la marge du premier côté.

1 . Collection Léon Gruel.


2. Liste des Maîtres Relieurs et Doreurs de livres en l'Université de Paris, 1772. Présentée par Louis-Michel Bradel. clerc de
la Communauté. — Voir cette liste.
3 . Voir Adam (Gabriel).
4. Collection Léon Gruel.

22 .
i7o
V 3

ARENCŒUR (Philippe). — Philippe Varencœur, relieur, demeurait en


Ô71 rue Saint-Jean-de-Latran à Paris; il fut

taxé au don de 60 sols (').

VARENNES (Michel de). — Ce relieur


4 Relieur
VE NTE,
& Doreur de
4
Livres des Menus Plaifirs
demeurait en 1 57 1 rue Saint-Jean-de-Latran à Paris; il était taxé 4 de la
range
Chambre du Roi,
les Bibliothèques
4
au don de 60 sols
2
& en Catalogues
( ).
4 vend
fait les
&
achette tourcs
fortes de Livres , fait des
4
Cabinets d’Eltampes re-
— 4
,

VENTE (Pierre). Depuis mon premier travail ( ), dans prend les Livres double
des Bibliothèques pour 14
argent ou échange
lequel donné toute une série de vignettes-étiquettes employées il

4
:
j’ai

par Vente comme signature de ses travaux, et qui étaient géné-


demeure rue Montagne
Sainte cenevieve , au ba- 4
timent neuf des Carmes

ralement collées sur la garde de ses reliures, j’ai retrouvé un 4 de la Place Maubcrt.

ai PJ P 1 S.
4
type (*) tout différent, sans ornementation, mais inté-
ressant par l’énumération des divers genres de
il est vrai,

commerce qui y
4 4
T-jTyJJ
sont relatés. (Voir aussi relieurs privilégiés.)

CffWtmawpMlogttmt acnnatflRme tmenfca* VIART (Pierre).

mmprr.magtaram 25eUnum DeîSaDaa'oîWnts — Pierre Viart fut

un de ces libraires qui,


fratrum tttmttamm fonert SagBiUnt tutu aux* e
au xvi siècle, avaient
CÉorubus panam altanunwUgumum copûKutn
une officine de relieur.
effmam.3mpwffum|&an:l)tûte 3tuio anattut*
Depuis quelle époque
tate ùomtni 4§ilurtmo qutngtntefiîiio.j:ït quar»
avait-il adjoint la reliure
10 baL3a wtatü reflm tôpotartone curie tomane. à sa librairie ? Cela est
tfjtptttSs t>oneftommt>tanum ©agtftrt joânrn difficile à déterminer.
De marne! Wnartt furart flînlaerfttatf* tëaeflüefi. Nous voyons ce li-

tommotantfs tu tita aacobea ta tater«gtao jôtUù braire, indiqué par Lot-

tant. JSecnon* petritaamtatarit reltgatctaslte


ratf ettam etatoem tmtaerfitatte commotatuto ta
1 . Ph. Renouant.Docu- —
Ma 3acobea tn tntecftgnia ILtmfS argcnwC ments sur Imprimeurs, Li-
les
braires et Relieurs ayant exercé
€t tatôtmDenDmmu:. à Paris de 1450 à iûoo, un vol.
in-8°.

2. Idem.
3 . Manuel liist. et bibliog. de l'Amateur de reliures. Paris, 1887, p. i 65 ,
166, 167.
4. Collection Léon Cruel.
2

V 1 7

tin (') et par Silvestre, comme exerçant de 1 513 à 025. Lacaille ( ) nous dit qu’il fut reçu

libraire juré, au mois de janvier i522.


0
Par la suscription que nous reproduisons ici, et qui termine l’édition d’un in-4 Martyro-
logiurn scdin morem Romane Cependant Lottin le men-
curie Parrhisiis ij2i (’), tionne comme libraire
4 à

on verra que Pierre Viart partir de i 5 3


i . Ce qui est

est noté comme relieur certain, c’est qu’il faisait

juré de l’Université. Il de- partie de cette catégorie

meurait rue Saint-Jacques de libraires qui avaient un


à l’enseigne du Lion d’Ar- atelier de reliure.
gent, et il exploitait ce Outre le Martyrologe
Martyrologe en société cité plus haut, il fit impri-

avec Jean de Marnef. mer en 1621, un in-8°

La date de 1 52 1 com- Rob. Gaguini Annales; en


0
parée à celle de i 522, don- 1 525, un in-4 Jiilii Ccesa-

née par Lacaille comme ris Comment, Pétri Daneti;


époque de sa réception de et, en 1 525, un in-f" La mer
jurande, laisserait supposer des Chroniques de France,

que ce Viart était relieur par P.ob. Gaguin ( ).

avant d’avoir été libraire, A défaut de fers de

reliures, nous donnons ici le fac-similé d’une de ses marques de libraire (’).

VIETTE (Pierre). — Le testament c


( ) de ce relieur reçu par M'' Régnault,
notaire à Paris, le

23 septembre 1742, m’indique que Pierre Viette était relieur et doreur à Paris, rue du Mont
Saint-Hilayre, paroisse Saint-Hilayre.

On y lit : Et pour exécuter et accomplir le présent testament led sieur testateur a


1
nommé et choisy

la personne du sieur Martin Aubert, maître relieur doreur à Paris ,


qu’il prie d’en prendre le soin et la

peine et d’accepter le don et legs qu’il luy fait de la somme de 60 livres une fois payée et la tabatière

1
d’argent dud testateur.

1. Catalogue chronologique des Libraires et des Libraires -Imprimeurs de Paris, in-12, 1789.
2. Histoire de l'Imprimerie et de la Librairie, in-4 0 ,
'689.
3 . Collection Leon Gruel.
4. Lacaille. — Histoire de l'Imprimerie et de la Librairie in-4 ,
0
,
1689.
5 . L.-C. Silvestre. — Marques Typographiques. Paris, 1867, 2 vol. in-8°.

6. Arch. de la Seine. Reg. 23 o, loi. 107.


172 w
Comme aussy donne et lègue à Pierre Mercier son compagnon, fils du premier lit de son gendre , tous

les outils et ustanciles servant à la profession de relieur doreur qui se trouveront appartenir audit

testateur au jour de son décès.

Pierre Viette fut un des maîtres qui demandèrent qu’il fût interdit aux relieurs de faire des

apprentis, pendant l’espace de dix années (').

Par la liste des maîtres relieurs et doreurs de livres en l’Université de Paris, dressée par

Pierre-Alexis-Michel Bradel en 1772, nous voyons que Pierre Viette est mentionné parmi les

membres anciens, et qu’il fut reçu maître le 26 août 1726. Il demeurait à cette époque rue des
a
Amandiers ( ).

VILLAIN (Marie- Anne de Rome, femme de). — Le nom de Villain, maître doreur, à Paris,
3
m’est fourni par le testament ( ) de sa femme Marie-Anne de Rome, qui pouvait être la fille de
Louis de Rome, rue des Carmes, lequel fut élu garde de sa communauté le 16 juillet 1704.
Elle lègue à Denis Danger, compagnon doreur, la somme de cent livres, une fois payée.

w
AGNER (Hanns). — La reliure en peau de truie parcheminée gaufrée, dont on
trouvera la reproduction ci-contre, est de facture allemande.
La plaque principale, composée de compartiments et de rinceaux, dont la

décoration se ressent du voisinage de la Renaissance, est frappée d’un seul coup;

elle est très intéressante et d’une composition tout à fait gracieuse; elle reçoit

au centre un cartouche contenant les armoiries de Bavière, ce qui me fait croire que cette reliure a

été exécutée pour Guillaume II, dit le Religieux.

Le contour de ces armoiries renferme une inscription nous indiquant le nom du relieur; on
lit : Hanns Wagner buchbinder zu Laugingen, 1587.

Le tout est encadré par des roulettes et des filets, comme il s’en faisait tant à cette époque en
Allemagne.
Je n’ai retrouvé aucun autre document sur ce Hanns Wagner relieur à Laugingen, petite

1. Statuts des Maîtres-Relieurs de 1750.


2. Collection Léon Gruel.
3. Arch. de la Seine. Reg. 2i5, loi. 282.
RELIURE EXECUTEE PAR HAN 5 WAGNER
( 1587 )
w
ville de Bavière, sur le Danube; seulement, la date de i 58 ;, mentionnée sur cette reliure,

comparée à celle de l’édition (') qu’elle recouvre et qui est de iSçB, nous prouve que ce relieur a

au moins exercé pendant l’espace de onze années.

WOUDA (Jean de). — Le fac-similé reproduit ici est celui d’une reliure exécutée à Anvers
e
à la lin du xv siècle. L’ornementation est toute différente de celles qu’on a l’habitude de
e
voir sur les reliures flamandes des xv et xvi° siècles.

Elle est composée d’une petite plaque à froid répétée deux fois sur chaque plat et dont le

principal motif est un double aigle couronné dans un losange, accompagné dans les angles
d’animaux fantastiques. Le tout est encadré d’une légende ainsi composée : Johannes de
WOUDA ANTWERPIE ME FECIT
Cette reliure, dont je dois la communication à l’obligeance de M. de Baker, bibliophile
distingué, recouvre un petit in-8° gothique renfermant différents traités théologiques de
Richardus, imprimé en 1494.

1 . Andreae Fachinei, iuriscoiisulti. — Controversarm m iuris itigolstadii , i5<)8, i vol. in--!". — Collection Léon Gruel.
ADDITIONS

DOCUMENTS SURVENUS PENDANT L'IMPRESSION

EBARON (L’aîné). — Cette curieuse étiquette m’est arrivée malheureusement isolée ('),

sans la reliure sur laquelle elle avait évidemment été

collée dans l’origine

On
y voit que ce Lebaron l’aîné, établi libraire-éditeur
marchand à Caen, au xvm e siècle, faisait également de la
reliure. Il tenait, sans aucun doute aussi, ce que nous

appellerions aujourd’hui un cabinet de lecture, puisque

cette pièce nous dit qu’il louait toutes sortes de livres.

Il avait comme enseigne : a la nouveauté.

LE COQ (Jean). — Ce nom est celui d’une famille


d’imprimeurs-libraires qui exercèrent à Troyes, pendant la pius grande partie du xvf siècle

(i 507-1589).
On sait qu’ils furent plusieurs portant le prénom de Jean, mais jusqu’ici les personnalités

n’ont pas été déterminées d’une manière exacte. Celui dont je m’occupe avait joint à son atelier

d’imprimerie une officine de reliure.

Je dois à l’obligeance de M. Louis Morin, typographe à Troyes, la divulgation du nom de ce


maître français ainsi que les documents qui accompagnent cette notice.

J’ai donné dans la première partie de cet ouvrage et je donne encore dans ce second tome une

1. Collection Léon Gruel.


collection assez importante de relieurs-estampeurs des xv° et xvi° siècles, dont le plus grand

nombre m’a surtout été fourni par les Flandres, très


mwJiî riches à l’époque en artisans de ce genre. Nous voilà

(-ChcuKS a Eufagt par exception en face d’un maître bien français.


n La reliure (0,144x0,070) qui recouvre Heures
DeSUn^rcs /atilontt les

f à l'usage de Langres ('), dont le titre est reproduit ici,


fans rien «qtienr,
est malheureusement trop peu conservée pour qu’il

soit possible d’en donner le fac-similé. Couverte en


veau, elle est décorée à l’aide d’estampages à froid,

composés de compartiments de filets droits et cintrés,

avec motifs formant coins dans les angles. Le centre


reçoit un double cercle dans lequel figure un petit coq
passant, pareil à celui du titre, et au-dessous duquel 011

lit en caractères gothiques : le Coq. Le tout est obtenu

à l’aide d’une plaque gravée en médaille. Le calendrier


qui se trouve en tête de ces heures commence à l’année

1 575.
La bibliothèque communale de Troyes possède une
reliure de format in-8°, toute différente de celle-ci, por-

tant également la marque de


3inp?tme a Xropes/ recouvre en veau
le Coq; elle

tijc5 3ean le Coq, un Heures a lusage de Rome


nouellement reformée selon le

lialendrier nouveau. Ce livre

d’heures est, comme le précédent, imprimé à Troyes par Jean II le Coq,

le calendrier commence à l’année 1 585 . La décoration de cette reliure

est de celles qu’on peut appeler commerciales, car elle est semblable à

celles qu’on retrouve chez les Angeliers, les Bogard et autres contem-

porains; c’est-à-dire composées de filets gras et maigres à froid a\cv un


ci-contre, diminutif de la marque
fleuron doré dans les angles. Le centre est occupé par le motif
milieu d un tenain, entouié de cett*.
des le Coq, représentant un coq posé sur une patte au

devise en exergue
O : gallus gantes arguit.

1. Collection Louis Morin.


ARMOIRIES DE MESDAMES DE FRANCE
(FER ORIGINAL)
LISTE ALPHABÉTIQUE
DES NOMS DE RELIEURS
CITÉS DANS LES TOMES / ET // DE CET OUVRAGE (*)

Accard de Chauny (Simon) >


475 )
J
499 Aubert (Jean-Martin) 1 7^9
Adam (Jehan) 141 5 Aubert (Joseph) 1759, l
77 °
Adam (Gabriel) 1^71 Auger (Guillaume) 1504
Aide le Romain l 5 oi, 1S24 Auvray (Pierre) 1661 ,
1686

Alyandre (Clément) i 5 io, i 52 g Auvray (Pierre-Valerv) 1 729, 1761


Avrillot (Martin) 582
Amoche (Henry) 1
71^ 1

Angelier (Charles) 1S43 Axel (Anthoine van) 1426


Angelier (Gilet) Bacot (François-Paseal) 1735 , 1770
Angier (Michel) i5ü 2, i 53 o Bacot (Michel) 1739

Angonville (Eustace d’) 149 ° Bacot (Simeon) 1753

Angoulême (Jean d’) i 55 i, 1 583 Bacot (Antoine) 1


7^9
Anguerrand (Estienne-Louis) 17*8 Bacot (Simon) 1774
Anguerrand (Jacques) 1718, 1720 Badier (Florimond) 1640
Badière (Pierre) 173 °, 175 °
Anguerrand (Pierre) I
7 26 > *749
Badière (Pierre-François) 1766, 1788
Anguerrand (Pierre-Étienne) 1777
7^9 Baillet (Jean), gendre de Jacques du Breüil. 16Ô8, 1686
Anguerrand (Étienne) 1
7 ^* »
L

gendre de Thibault du Val. 665 1686


74^ Baillet (Jean), 1
74 °>
,
Antoine ! *

Baillet (Jean) 17 02
Archange (Jean-Louis) 174 $
Archange (Pierre) 1 768
Baillet (Jacques) <
7 26
Bailly (Martin) 1
71 '> *
7*7
Arétin (Y) I 49 2 >

Artaud xviP siècle. Bailly (Jean-Louis; *


74 2
556 , 585 Bailly (Robert -Jean) 1
7 47 »
' 7^8
Aubert (Pierre) 1 1

Bailly (Martin-Louis-Étienne) 1761


Aubert (Roger) 1698
t? 00 Balagny (Michel) I & 21
Aubert (Jean-Louis) 1733 ,

Barbier (Guillaume) ^71


Aubert (Martin-Roch) 1
74 -

citations données.
Les dates indiquées à chaque nom correspondent aux
23
Barbier (Barbe) 1766 Bonnet, père (Michel) 1702, 1701
Barbier (Louis-François) xvnr siècle. Bonnet (Jacques-Augustin) 1730, 1751
Bardeau (Jean) 1698 Bottier (François) >745, 1792
Bargeas 1777 Bottier (Louis) 1753, 1768
Barsot (J.)
1606 Bottier (Louis-François) 1798
Bataille (Antoine) 1782 Bouchard (Claude) i65o, i665
Bataille (Jean-Baptiste-Antoine) .... 17.34, 1770 Bouchard (Pierre) . 1720, 1761
Bataille (Joseph) 1700 Boucher (Laurent) 1661 1686
Batillot (Étienne) 1729 Boucquet (Pierre) 1604
Batilliot (Jacques) • •
1748 Boulanger 1776, 1788
Batilliot (Louis-Étienne) 1749, 1768 Boule (André) >479- i.53o
Batilliot (Jean- Philippe) 1752 Boule (Pierre) i5o6
Batilliot (Étienne) 1766 Boullanger (Avmé) 1896
Bavent (Louis de) 1487 Boullingues (Gilles) i633
Bayeux (Edmond) 1498 Bourcq (Dominique) 1718, 1725
Bazin (Jacques) 1767 Bourdon (Charles) 1680
Bazin (Pierre) Époque révolutionnaire. Bourges (Jean de) 1842
Beaugendre de Trefossé (Jean-François) 1686 Boursette (Madeleine) i55
Begué (Joseph-Melchior) .
1789, 1740 Boutault (Nicolas) 1780, >749
Beller (Jean-Georges) 1714 Boutault (Louis-Antoine) 1768
Beller (Veuve). 1740 Boutault (Guillaume-Marie) 1769
Bergier (Antoine) i586 Boyer (Estienne) 1698
Bernache (Bernard) . 1698, 1721 Boyet père (Luc- Antoine) O 00 0 1733
Bernache (Marguerite Mercier), femme de Ber- Boyet fils (Étienne) 1700
nard Bernache 1715 Boymet (Michel) 1696
Bertaud (Claude-François) 1747 Boysse (Jacques) 1504
Bertier (Jean) , 1 690 1727 Bradel (Marin) i 586

Bertrand (Jacques) 1767 Bradel (Pierre' [661 1086


Bidault (Nicolas) 1715 Bradel (Charles) 1710
Bidault (Pierre-Nicolas) 1733 Bradel (André) 1721
Bidault (Pierre-Nicolas) 1741 Bradel (Pierre) 1732
Binet (Jean-Joseph) >777 Bradel (Pierre-Alexis-Michel) 17.50, 1772
Bisiaux (Pierre-Joseph) •
1777. 1789 Bradel (Jacques) 1754
Blachet (Jacques-Nicolas) .... 1706.
1 1739» 1772 Bradel (Louis-Pierre) 175.5
Blachet (Nicolas) >74° Bradel (Paul) 1757
Blachet (Jacques) 1766 Bradel (Romain) 1758
Blanc-Buisson (Jean du) i.56o Bradel (Marie-Louise) 1765
Blanchart (Colin) 1489 Bradelle pour Bradel (Catherine-Perette) 1768
Blanchart (Gaspard) 1 555 Bradel (Louis-Michel) 1772
Blanchon (Maurice) 1687 Bradel, dit l’aîné (Alexis-Pierre), fils de Pierre-
Bloc (Louis) J484, 1.529 Alexis-Michel Bradel 1772, 1804
Block (Godefroid) . 1 37.5 1 384 Bradel (Pierre-Jean) 1775, 1787
Bogard (Jean) , i556, 1684 Bradel (Louis-Pierre) 1783
Boismard (Jean-Baptiste) 1 756 1786 Bradel (François-Paul) >
79 °
Bollebec (Gillet de) 145.5 Bradel, le jeune Époque révolutionnaire.
Bommers (Jean-Jacques) 1717 Brany (Gabriel) 1874
Bonnefoy (Dominique) 1.583 Brenebault (Simon) 1784
Bonnemère (Antoine) 1020 Bresche (Pierre de) xvii' siècle.
Breton (Guillaume) 1394 Cherpin (Louis) |56 2
Breton (Richard) 1701 1761 Chevillon (François)
Breuille (Raoullet de) 1.842 Chrestien (Jean) j 6o5
Breuil (Martin du) 1620 Chupin (Pierre) 1.840
Brisson (Honoré) i55g Cisset (Jacques) 53—
j

Bruneau (Lucas) 1.897 Clairet (Léonard) j 7-4}»


Buere (Jean van der) 1004, 1841 Clémencin ou Clémenson (Laurent) 1071
Burgyne (Jean) 1828 Clerc (Jean de) 1484, 1499
Buron (Étienne) 1727 Clerce de Ghele (Jacques) xvr siècle.
Cabot, fils xvnr siècle. 1760 (?) Cocqueret (Jean) 1601
Canivet (Jean) 1866 Collon (Jean) i58(
Canivet (Jacques) 1766 Compains (Jehan) iôoi
Cantrel (Claude) 1884 Congnée (Mathieu) Règne de Charles V.
Canut (Jean-Claude) 1788 Corberan (Jean) 1884
Caron (Pierre) 1S24 Cordier (Nicolle Cristelle), veuve de Jean-Fran-
Carré (Antoine-Barthelemi) 1767 çois 1768
Cat (Jean du' 1489, i5ü4 Cordieu (Guillaume) 1688
Cavelier (Guillaume) l656, 1686 Corneille. Fin du xiv e
et commencement du xv° siècle.
Cavelier (Guillaume) 1698 Cornu (François) 177
Cavelier (Charles) 1709 Cosmant (François) 1780
Cavelier (J. -Guillaume) 1762 Cosman (Jacques) 1737, 1788
Cesaris Petrus ou Pierre de Keysere . .
1478, r8 4 7 Cosmant (Antoine) 1741» 1770
Challonneau (Étienne) 1S71 Cosmant (François, .
17-84, 1772
Challot (Robin) 1804 Cosmant (Jean-Jacques) 176.8
Charnot (Louis) 1760 Costan (Jacques) 1 533
Chamot (Charles) 1762 Courbes (Jérôme de) 1886
Champion (Jean) 1822 Courteval fin xvnr siècle.

Chappelain (Jean) 1584 Cremer (Henri) i486


Charbonnier (Louis) 1698, 1714 Cressonnet (Jacques) i633, 1706
Chardon (Pierre-Louis) 1768 Cripé, compagnon relieur . . .
1788
Chastagnan (Jean) 1698 Croisé (Thomas) 1 488
Chastaignon (Jean) 1662, 1686 Crombugghe (Victor van Crozet Jacques) . . 1882
Chastelain 1 Charles) 1 898 Crucifix (Pierre-Claude) 1764, 177-8
Châtelain (Nicolas) 1708 Culambourg (Jacques) 1787
Chaumont (Jean-Jacques) 1768 Cusson (Jean) 1617, l6.3o
Chaumont (Pierre-Charles) 1768 Daillant (Crespin) 1488
Chaumont (Antoine), fils de Jean-Jacques Chau- Daillon (Robert) 1488
mont XVIII
e
siècle. Danger (Denis)
Chenu (Jacques) 1706 Dangerville (Denis) 1700
Chenu (Louis) 1706, 1772 Dangerville (Denis) 1712
Chenu (Louis) 1782. 1788 Dappe (Denys) 1604
Chenu Étienne- Amable)
( 1787 Daragon (Michel 1 , 1741
Chenu (Charles) '47 Darragon (Jean-Baptiste) 1788
Chenu (Jacques) '89 Dauberville (Hector) 1802
Chenu (Edme-Nicolas) •69 Dauvergne ou d’Auvergne (Jean) 1818
Chenu (J.) 1784 Dauvergne ou Davergne (Noël) 11x14

Cheronnet (Jean-Félix) 46 Dauvergne (Nicolas-Remy) 1718, 1788


Cheronnet (Antoine) 748 Dauvergne (Nicolas-Remy) >748, 1782
— i8o

Defierville (P.-D.-M.) . .
1747 Domin (Pierre) 1767
Defierville (Nicolas-Adrien) 1748 Doré (Nicolas) 1715
Dehequeville (Antoine) 1712 Douceur (François) 1698, 1749
Delatre (Noël-Pierre-Louis) 1769, 1789 Douceur (Louis) 1721, 1737
Delatte (Denis) 1704 Douceur (Etienne) 1733 , 1772
Delatte (Louis) 1704 Douceur (François-Etienne) .
1759, 1772
Delatte (Henri) 1708 Drobet (Georges) . ... 1592
Delatte (Nicolas) 1729 Drou (Marie Vassart), veuve de François 1717
Delatte (Denis-Nicolas) 1735 , 1761 Drouin (Nicolas) 1767
Delatte (Jean-Denis) 1740 Dubellay (Gilles) 1574
De Latte (David) i 653 ,
1686 Dubois (Louis-Joseph) . . . i 633 , 1706
De Launay (Nicolas) 1646, 1686 Du Bois (Étienne) 1640, 1686
Delcat (Gérard) 1726 Dubois (Gilles) 1671
Delorme (Pierre) 1763 Dubois (Louis) 1689, 1728
Delorme (Jean) 1767 Dubreuil (Louis) 1748
Delorme (Richard) 1769 Dubuisson (René) 1710, 1776
Deltona i 5 io Dubuisson (Pierre-Paul). . . 1726, 1759
Denis 1602 Dubuisson (Pierre-Paul). . .
1756
Denis (Pierre) l 55 g Ducastin (Nicolas-Alexis) . .
1782, 1789
De Rome (Claude) i 663 ,
1686 Ducastin (Alexis-Hubert) . . ï 734
Derome (Louis) 1691, 1760 Ducastin (Alexis-Nicolas ) . .
1747
Derome, le jeune (Nicolas-Denis) . . . 1781, 1788 Dudin 1771
Derome (Jacques-Antoine) 1787, 1761 Dufey fils 1791
Derome fils aîné (Charles) 1740 Du Hamel (Étienne) .... i 585
Derome père (Jean-Baptiste-Joseph). . .
1748, 1789 Du Hamel (Claude) . . . .
1598
Derome (Louis-Éloy) 1748, 1776 Duhamel (Jean) i 6 i .5
Derome (Louis-Nicolas) 1755 Du Hamel (Jean) iôô 3 . 1686
Derome (Jacques) 1764 Du Metz ou Mas (François) .
1597
Derome (Louis-Joseph) 1770 Dupin (Jehan) 1498
Derome (Marie-Anne) 1770 Dupin (Charles) . . .

. . 1661 1686
Derome, veuve 1772 Dupin (Jean-Jacques) .... 1780
Derome (André) 1776 Duplanil (Jean) 1713, 1780
Derome, ou de Rome (Nicolas) xvni° siècle. Duplanil (Jean-Baptiste). . .
1729. 1772
Derome (Jean-Baptiste) xviii
0
siècle. Duplanil (Jean-Baptiste). . .
1759, 1772
Deschamps (Guillaume) 1887, 1410 Duplanil (rierre) 1768
Desfossez (Nicolas) 1 583 Duplanil (Nicolas) 1772, 1789
Des Jardins (Julien) xvr siècle. Dupont (Michel), mis à mort en. ; . . .
1793
Deslouviers (Nicolas-René) 1740, 1772 Du Puis (Thomas) 1646, 1686
Deslouviers (Georges-Nicolas) 1 76.3 , 1772 Du Puys (Jacques) i 5 49 , 1591
Despréaux (Michelet) i.5 o6 Durand (Antoine) 176.2
Desprez (François) 1 556 Durand Époque révolutionnaire.
Destunes (Charles) iô 5 i, 1686 Du Seuil (Augustin) . . . . 1673, 1746
Detune (Charles) 174 5 -
, 1772 Duval (Richard) 1840
Detune (Guillaume-François) *
749 , 1772 Dux (Petrus) r°
siècle.

Devers fils aîné (Claude) xviii 0 siècle. Ecclesia (Lubertus de) . . .


1443
Dijon (Louis) 1747 , 1765 Élisabeth d’Angleterre . . . 1.554
Diotant (Pierre) 1604 Elzévier (Daniel) 1Ô00 i1 1680 environ.
Dontasle (François) 1873 Elzévier (Louis) 1600 à 1 1680 environ.
— 1 8

Eschart (André) 1.591 Gamet (Jean-Baptiste) . . . 1726, 1772


Eustace (Guillaume) 1 51 Gamet (Jacques-Joseph) . . . 1780, 1776
Eve (Nicolas) 1 578 1743
Eve (Clovis) 1619 Gamet (Pierre) • • •
1748, 1772
Facié (Joseph) 1747 Gamet (Jacques-Joseph) ... 1 765 1772
Facier (Henri-Charles) 1726 Gaudreau (Pierre) 1706
Fagot (Sébastien) 1727 Gaudreau (Nicolas) . . . 1719, 1741
Fagot (Henri-Victor) 1750 Gaudreau (Pierre) 1780
Farge (Bernard), mis à mort en . .
1798 Gaudreau (Pierre-Nicolas) .... • • • I74 3 . 1772
Fatault (Hugues) 1 5i 7 Gaudreau (Louis) 1772
• •
1747»
Faure (Guiot) 1.363 Gaudreau (François) 1789
Félix (Jean) . . 1782, 1772 Gaudreau (Hélène Mercier), veuve de Pierre. . '77'
Félix (Jean-Baptiste) . . 1768, 1772 Gauffecourt (Caperonnier de) . . 1761
Félix (Louis-Nicolas) 1772 Gaulcher (Antoine) 149.5
Ferrand (Jean-Alexis) 1709 Gavère (Guillaume van) . . . 1480, 1471
Ferrault fils (Antoine) . . 1666, 1686 Gavère (Jacques de) . . 1484, 1465
Fétil (René-François) • • 1 748 1776 Gavère (Anthoine de) . . . 14.89, i5o.5
Fétil (Jean-François) 1700 Gavère (Jorris de) siècle.
Fétil Fin du xvir siècle. Gavet (Jacobus) 1494
Feuillet (Geneviève Chardon), veuve de Louis. 1747 Gavre (Georges de)
Fierlin (A.) siècle. Geisler Fin du xviii 0 siècle.
Firmin (Jeanne Culambourg), veuve de Simon- Gellius (Nicolas) .... XV° siècle.
Jacques 1724 Genetay (François de) i5b6
Florentin (Jacques) i5io Gentil (Jacob) Ô79
Fogel (Johannes) Fin du xv° siècle. Genuit (François) . . . 1726, 1772
Fontanel (Michel) • •
'479> 1499 Geoffrey (Nicolas) 1.565

Fontanel (Ennemond) l5l2 Giffard (Lambert) 1725


Fontanel (Jean) 1014 Girou (Jacques) . . . 1718, 1781
Forber (Jules) 1744 Gohon 1476
Forvestu (Mathurin) i 55 i Gonet (Michel) . . . i 557, i568
Foucault (Jehan), doreur sur cuir . i 5Ô7 Gontier (Jean-Louis) 1698
Fouet (Robert) i 586 Gontier (Charles-Louis) . . . 1763, 1772
Fournier (Étienne) 1671 Gosselin 1723
Fournier (Henrv) . . 1766, 177° Gosselin (Jean-Baptiste 1
• • • 1767. 1772
Fourquin (Antoine) 1780 Gouy (Jean de) 1 '99
Fouy (Joseph) 1734 Grant (Pierre). . . . Commencement du XV1° siècle.

Fozet (Pierre du) Fin du xvn° siècle. Graten (Gérard van), appelé en An gleterre Garret
Frémin (Simon) . . 1046, 1686 Godfrev Commencement du xvr siècle.

Fremont i63o Gryphe (Sébastien) i5.5o

Gadoulleau (Michel) 1.585 Gueffier 1726


Gaillard (Louis) 1699 Gueffier (Richard-Simon). . . . • •
1737. 1772
Gaitère (Joris de) . . . XV e siècle. Gueffier (Simon-Adrien-Augustin) . . . 1758, 1772
Galien (Pierre) 1571 Guérard (Pierre) i563
Gallien (Jehan) i588 Guérin (Nicolas) 1788
Gallet (Guillaume) Guilbert (Louis) 1 74°
Gamaches (Marcel de) 1736 Guillebert (Johannes), dit Meese . 1470
Gamaches (Jean-Charles de). . . . 1 77° Guion (Guillaume) I 4&0
Gamet (Pierre) 1713 Guillain (Jean) 1701
1 82 —
Guilloteau (Jean) 1701 I Isoré la Grive >749
Guimbelet (Johannes) s. d, Isoré (Pierre) 1700
Guiot 146.5 Isoré (Louis) 1701
Guyot (Étienne) i53o Isoré ou Ysoré (Estienne) .... . . 1761. 1 79°
Hagmayer (Johannes) .... XV e siècle. Jacques ou Jacob, fils de Vincent l’Enlumi-
Halmbugère (François-Antoine), mis à mort en. 1793 neur Fin du xv s
siècle.
Hamfin Deuxième moitié du xvnf siècle. Jacquier (Jacques) 1.559
Hammerville (Guillaume) 1699, . . . 1738 James (Jacques) 1 ôq.J
Hammerville (Jacques) 1719 Janet 1793
Hammerville, reçu maître. . . . 17.39 Jaquez (Jean-Julien) 1767
Hammerville, reçu maître. . . .
1709 Jaume (Jacques) l54.5
Hammerville (Jacques-Guillaume) . . .
17.59, 1770 Jehan d'Arras 1397
Hammerville (Claude-François) . ... I 768 1772 Jogan (Louis) •
1748, 1772
Hans van Collen i.5
4 i Johannes de Weesalia (Frater). . . . . XV e siècle.
Hautov (F. T.) Fin du xviii' siècle. Jolivet « ce citoyen dit qu’il n’est pas relieur,
Henard (Georges) 1708 mais il propose d’enlever F or sur les

Henricz (Pieter) .... XVI e siècle. livres » Époque révolutionnaire.


Hercent (Denys) 1042 Josse (Thomas) 1710
Hérissant (Henri) 1:44. 1772 Journet (Nicolasi i565
Hérissant (Henri-Louis) 1729, 1746, 1772 Jove ou Jouve (Michel) . . 1.569, i58o
Hérissant (Jean-Louis) . . . 1700, I77 2 Jubert (Jean-Pierre) • •
1777» 1789
Hérissant (Charles-Henri) .... . . .
1
-.5 1 1772 Julien (Jacques-Louis) • •
1748, 1772
Heuqueville (Jean) 1.574 Julien (Étienne- Antoine) . .
1761, 1772
Heurtelet (Laurens) 1070 Julien (Michel) •
1770, 1772
Hochereau (Louis-Jacques) . . . . . . i?36, 1749 Jullien (Antoine'. . . Première moitié du xvnr siècle.
Hochereau (Jacaues-Louis) .... . . .
1741, 1772 Juntes (Les) siècle.
Hodié (Jean) 174-5 Kammelber (Georges ) Fin du xvr siècle.
Hœrth (Guillaume) 1780 Kirsten (Georges) i5i8
Hoffott ( Philippus ) siècle. Kohlenberger (M. )
1781
Hotot (Robert) . . .
1098, 1621 Kruger (Thomas) siècle.
Houssey (Lionet) 1492 Labbaye (Hubert de) 1 071
Huart, (Martin) La Cauve (René) 1768
Hubert (Jacques) . . . 1669, 1686 La Fevre (Ferrand) i58i
Hude fils (Nicolas) ... 1 666 1686 La Ferté 1721
Huguetan (Henrv) 1.583 La Ferté (Pierre- Antoine) 1752
Hugueville 1698 La Ferté (Pierre-Louis) 1772
Hum (Antoine) 1764 Laferté (François) . -
1761, 1770
Humbert (Jean) . . . 1692, I7M La Ferté (Joseph-Louis- Antoine) . .
1773
e
Hurez (Charles) . . . . . . XVIII siècle. La Fontaine (Jean de) . 1660. 1686
Huvin (Jehan) . . .
1490, 1 S 22 La Fontaine (Charles de) . . . .
1 707
(Herman)
Iaret .... 1.578 Lafontaine (Charles-Olivier de) . . . . 1726, 1772
Ingouville (Guille de) . . . 142b La Gardette (Jean) 1709
Ingouville (Jehan de). 1470 Lagorce (Jean) 1 ~20

Iseq (George) . . . 1698 Lagrive (Jacques-Louis) • •


1747 ï 772
Iseq (Pierre) ... . , 1698 La Hâve (Jean de) 1.597
Isoré (Jean-Baptiste) . 1-04, 1772 Lainé (Laurent) 1772
Isoré (Pierre-Louis) •
1747’ l
77 2 !
Lainé (Marc-Antoine-Charles-Guillaume). i“6~. 1772
Isoré ou Ysoré (Thomas) .... . . . 1748- 1772 |
Lallemant (Jacques-Pierre) 7-^7 . . . . • • 1 > 1772
1 83 —
Lallemant (Jacques-Pierre) 1768, 1772 Lemonnier (Philbert-Charles) 1769
Lalliseau (Sebastien) i .S74 Lemonnier, veuve xvnr siècle.
Langlois (Jacques-Nicolas) 1733, 1772 Lende (John van der) Fin du xv" siècle.
Langlois (Jacques-François) 1766, 1772 Le Noir (Philippe) i 5i5, 1.533
La Noue (Robert de) 1009 Le Noir (Guillaume) 1.5.51 , 1582
Larcher, garçon relieur pendu en 1694 Lenoir (Simon)
Laroche (Antoine) 1 555 Le Page (Daniel) 1708
Laroche (Charles) i.56i Le Page (Jacques) 1704, 1727
La Rue (Jehan de) xv' siècle. Lepage (Jean-Jacques) 1732, 1777
La Ruelle (Jean de) 1640, 1686 Lepage (Jean) 176.5

La Soullie (Guillaume de) 1


399 Le Peletier (Jean) 1472
Le Bé (Henri) 1.576 Le Riche (Antoine) 1 583
Le Bœuf (Hugues) 1671 Le Rond (Jean) 1647, 1686
Le Bouc (Jacques) 1.596 Le Rond (Charles) 1714
Le Bouc (Jacques) 16.54, 1686 Le Rond (Charles) 1788
Le Boutillier (Lubin) 1455 Le Roux (Geoffroy) 146.5, 1487
Le Breton (Guillaume) 1 586 Le Roux (Claude) 1726
Le Camus (Guérin) XVI' siècle. Le Royny (Dominique) 1738, 1771
Le Cocq (Heureux) 1.365 L’Esclapart (Antoine-Pierre) vers 173.5

Le Coq (Jean) 1007, 1.589 L’Esclapart (Pierre-Augustin.) 174.5

Le Comte (Laurent) 1698 L’Esguillon (Jacques) i 663 , 1686


Le Comte (Michel) 1698 L’Espicier (Jean) i 653 ,
1686
Le Cordier (Geoffroy) 1606 Le Sueur (André) i 55 o
Ledelyé (Guillaume) i5oi Letellier (Nicolas) 1780
Le Febvre (Pierre-Léger) 1 760 , 1786 Le Tellier, fils (Nicolas) 1738, 1789
Le Fèvre (Hémon ou Edmond) 1496 Letellier (Louis-Nicolas) 1766
Le For >
79 ^ Le Vasseur (Éloy) i 636 , 1698
Le Gascon 1641 Le Villain (Claude) . . 1
397 * *637
Léger (Pierre-Georges) 1781 Lewis xvii° siècle.

Léger (Pierre-Cyr) 1735 Lhuillier (Martin) l 386


Léger (Pierre-Martin) 1
74 ^ Limage (François) 1748
Léger (Jacques-Charles) 1
74 ^ » 1768 Limage (Valentin) 1748
Le Heudier (François) 1382 Livin (Stuart) . . Fin du xv et connu, du xvi' siècle.

Lemaire (Thomas) i 7'9 Locquet (Jehan) 1899


Le Melays (Gilles) 1 559 Longre (Pierre) 176b

Le Meslay (Richard) 1 565 Loutrel (Jean) 1384

Le Mire (Claude), mort en 1698 Louvet (Jehan), doreur sur cuir 13.37

Lemonnier ijean) 1698, 1707 Louvrier (S.-I.) 1491

Lemonnier (François-Laurent) 1729, 1744 Louytte (Jacques) 1398

Lemonnier (Laurent) 1786 Mabille (Claude) 1371

737 7^6 Macé (Robert ou Robinet) 522 1 iôôi


Lemonnier (Louis-François) ' ’ ' ,

I 7-' 8 Magnyen (Joseph) J


749 '7^8
Lemonnier (Pierre) I
74 - , i
) >

Le Monnier (François-Laurent) 175 1 Magnyen (Joseph), (Simone-Françoise Coipeau,


Lemonnier (André) ]
7 02 femme de.) 1738
Maillet (Jacques) 1698
Le Monnier (Jean -Charles -Henry ) ,
dit le

737 7^9 Maillet (Charles-Jacques) 1726


Jeune I >
'

1760. Mailliet (Tibaut) i392


Lemonnier (Antoine-Joseph) 1
774
Manières (Julien) 1371
Le Monnier (Thomas) 1
7^3 •-
1
77 °
184 —
Marchant (Michel) 1.540 Morel (Louis)
Maréchal (Adrien) 1698 Morice (Henri) 1645
Maréchal (Jean-Charles) 1746 Morne (Antoine) 1524
Maréchal (Pierre-Dominique-Jean) . . .
IL-
n-
CO
1767 Mosnier (Jhame) 1540
Maret (Jean) 1698 Mouchet (Jehan) 1416
Marillier (Benoît) i.5 i 5 Mouillié 1798
Marnef (Jérôme de) 1547, i588 Mouron (Claude), compagnon relieur, mis à
Maroles (Jean de) 1404 mort en 1793
Martin (Louis), dit l’Espagnol 1485 Moutier (Jacques) 1554, 1571
Martin (Geoffroy) 1571 Muelen (Simon van der) i 5 i 3, i 557
Massnet (Pasques) 1084 Muelen (Louis van der) 1548, 1 569
Masson (Jean) Mugnier (Adam) 1597
Mathei (Nicolas) Fin du xv” siècle. Münzing (Salomon) 1749
Maugras (Marin) i663, 1698 Nicolle, de Lille siècle.
Maurice (François) 1 65 3 1686 Ninin (Gilles) 1657, 1686
Mavesin (Jean) 1483 Norvis (Jehan) 1629
Mayeux 1710 Notin (Simon) 1698
Meisner (Christian) i65o Nyon (Marc) 1.567, 1571
Mercier (Guillaume) 1733 Nyon (Guillaume) 1071
Mercier (Jean-Baptiste) 1736 Nyon (Denis) 1662, 1686
Mercier (Pierre) 1742 Nyon (Geoffroy) 1662, 1698
Mercier (Pierre-Pascal) 1758 Ogier-Droyn 1415
Mercier (Pierre-Guillaume) 1764 Ogier (Guillaume) 1492
Merville (Pierre) 1686 Oriard (Guillaume) 1.543

Meunier (Antoine) 1733 Oudan 1677


Meusnier (Nicolas) 1.D71 Oudebouke (Georges van) 1439, 1465
Michalet 1760 Oursel (Jean)
Michon (Alexis) i 582 Pacquet (Guillaume) i 5Ô2
Michon (François) 1604 Padeloup (Jean), demoiselle Françoise Verneau,
Michon (Pierre) 1
664 1716 femme séparée de 1716, 1708
Mirault (Antoine) 1601 Padeloup (Philippe) 1726
Mongobert (Jacques) 1703 Padeloup (Antoine-Michel), dit le Jeune. 1433
Mongobert (François) 1724 Padeloup (Jean) 1737
Monin (James) 1.523 Padeloup *744
Monin (Lainé) 1 523 Padeloup (M. -Nicolas) 1706
Mon Mirai (Marin) 1646, 1686 Padeloup (Jean-Baptiste) 1767
Mon Mirai (Sébastien) 1646, 1686 Padeloup (François) 1769
Monnier (Claude) 1661 1686 Padeloup (veuve d’Antoinc-Michel Pade-
Monnier (Jean) 1661 1686 loup) xviiP siècle.

Monnier (Charles', (dame Anne Nativel, veuve Padeloup Époque révolutionnaire.


de) 1778 Parache (François) LO co

Monstreul (Claude de) 1664 Parcquer (Michel) l5Ô2


Monvoisin (Antoine-Joseph) 1726, 1786 Parget (Antoine) 1493
Moreau (Guillaume) i58i Pasquin (Jean) 1749
Moreau (Antoine) 1684 Patoureau (Louis) 1594
Moreau (Charles) 1724 Pautonnier (Jacques) 1 569
Moreau (Louis) 1748 Payne (Roger) 1739, 1797
Morel (Jean) 1705 Payne (Robert) 1766
— 1

Peir (Benedicti Ratillon (Vincent-Louis)


H~5 174 -’
Perard (G.) Réal (Jean
x
1082
Perdriel (Jacques) 5— Redon 7* •'
1 t (Jean) 1709, 1 >
Personne (Charles-François) 1
— 1 Redon (Louis) 1770. 1 78.)
Petit (Estienne) i5-t- Régnault (François), mari de Madeleine Bour-
Petit (Lambert-Nicolas) 17^3 sette xvi” siècle.
Petit (Charles-François) ]-_p Régnier (Mathurin) i58o
Petit (Simon-André) Reinhardt (Jcan-Tobie)
Petit Époque révolutionnaire.
i-_j8 I7 M
llemy (Guillaume) i66.5, 1688
Petit-Val (Raphaël du) 1087, 1624 Renard (Jean-Nicolas 1767
Picques (Claude de), ou Claude Picquet. iSôp, i568 Renouf 1424
Picques (Pierre) 1609 Resnel (Pierre de) .
1677
Pierars don Tielt i35i Révérend (Mahiet). 1045
Pigoreau (Savignan) 1606, 1621 Richard (Théodore)
. .
1498
Pillehotte (Charles) 1074 Richenbach (Jean) 1460
Pillehotte (Jean) 1612 Richier (Jacques). . 1401
Piot (Charles-Pierre) •
1745, 1709 Ricouard (Jean F") .
1069
Planté (Pierre) 1.571 Ricouart (Pierre). . 1408
Plantin (Christophe) . . 1 514 1090 Riemakere (Anthoinc de) 1002, I.ÔI2
Plany (Jean) 1692 Rilliet (Pierre) 1.568, 1.57.5
Plavi (Jean) . . 1662, 1686 Roberjot (Pierre) 1024, 1 535
Pleumet (Valentin) 1698 Robin (Jean) 1607, 1686
Plourins (Robiers ou Robert), vers. i53o Robin (Jean-Baptiste) 173 7
Plumet (Louis) I/OO Robin (Jean -Baptiste- Claude) 1748
Plumet (Jacques) I74° Robinet (Étienne) 1.533
Plumet (Jacques-Louis) 1748 Roffet (Pierre) 1 51 1 1.537
Plumet (Louis-Valentin) . .
1748. 176.5 Roffet (Estienne), dit le Faulcheur . . . 1.537, 1048
Plumet (Jacques-René) 1775 Roffet (Ponce) 1 553
Poly (Georges) 1.565 Roffet (André) xvr siècle.
Pontier (François) 173.5 Rogier (Guillaume). i 568
Pontier (Guillaume) 1743 Rohard (Guérin). . i486
Pontier (Jean-Baptiste) . •
1764, 1777 Roie (Ogier) . . .
1499
Prévost (Jean) 1.571 Rolland (Jean-Louis) 1763
Prodhome de Saintainville (Jacques) 1688 Rosier (Guillaume) 1 5 18 1024
Prost (Jean) 1455 Roussel (Antoine) 1090
Protais (François) 1 780 Royer (Jacques) 1686
Protais (François), (Jeanne Guillain, veuve de) 1783 Ruette (Macé) îüob, i638
Provencel (Jonathan) 1604 Ruette (Anthoine) 1609, i65o
Provost (Jehan) 1S74 Saint-Denys (Nicolas de) 1062
Prudhome (Jérôme) 1767 Sainte-Marie (Laurent de) 1663, 1686
Pullon (Symon) i58g Sangnier (Pierre-François) 1767
Quatrecornes (Pierre) 1 3ç6 Sangnier (Jean-Nicolas) 1771
Querro (Jean-Baptiste) 1718 Sarasin (Claude) 1767
Ract 1786 Sarnarin (Guillaume) . 1071
Raimüger (Grégoire), dit Engelhart. . . . XV Ü siècle Sartine (Antoine de) 1707
Raison (Benoît) 1077 Sattner (Ulric) 1478
Rancher (Jean-Sébastien) 1716 Sauvage (Michel) 1698, 1720
Rancher (Denis-Sébastien) .... 1755 Sauvage (Jean) 1700
24.
1 86

Sauvage (Étienne) 1711 Triboullet (Pierre) 1898


Sauvage (Pierre-Guillaume) 1712, 1722 Trouvain (Jean) 1612
Sauvage (Jacques) 1789 Trou vain (Jacques) (Louise Poiret, veuve
Sauvage (Pascal) 1748 de) 1718, 1772
Sauvage (Pierre) 17,50 Trouvain (Jacques) 1721
Sauvage (Nicolas) 1760 Trouvain (Denis) 1700, 1782
Sauvage (Louis) 1786 Trouvain (Louis-Nicolas) 1768, 1772
Savreux (Charles) 1664 Tuffé (Jean) 1884
Sellier (Pierre-Joseph) 1752 Turpin (Pierre) 1871
Senecar (Eloy) 1664, 1686 Tys (Jean) 1820
Servagnin (Guillaume) 1879 Uberton 1401
Sicard Première moitié du xviii 0 siècle. Ungaudus (Frater) i486
Simonnet (Milon) 1401 Va (Jean) 1882
Solin (Pierre) 1548 Vallier (Jean) 1874
Sommaville (Simon de) 1891 Varangue (Jean) 1684, 1686
Soullard (Nicolas) 1 577 Varangue (Christophe) 1781
Sourbron (Jean) 1 554 Varencœur (Philippe) 1871
Spesser (Georges) 1724 Varennes (Michel de) . . . 1871
Stuvaert (Lievin) 1467 Varlet (Jacques) 1768
Sureau (Pierre-François) 1716, 1728 Vauclin (Pierre) 1660, 1686
Sy (Christophe) 1042 Vaugon (Michel) 1684, 1686
Syonneau (Jean) 1864 Vauvillier (Jean) 1788
Tasset (Estienne) 1 .585 Vente (Pierre) 1 768, 1788
Tessier 1780 Verdebeke (Paul van) 1821, 1 555
Thiebaut xv e siècle- Viart (Pierre) i 5i3 ,
1828
Thierry (Pierre) 1 633 Viette (Claude-Pierre) 1726
Thioust (Guyon) 1.848 Viette (Pierre) 1726, 1772
Thoinet (Adrien) 1871 Viette (Joseph) 1764
0
Tiger (G. -J. -T.) i 633 Villain (Marie-Anne de Rome, femme de), xviii siècle.

Tiger (Pierre) 1722 Villeneuve (Jacques de) 1498, 1 51


Tiger (Jean) . 1726, 1776 Villiers (Guillaume de) 1897
Tiger (Gabriel- Jean- Baptiste) (fils de Jean Vostre (Simon) 1 492 1821
Tiger) . . 1748, 1776 Vouden (Jean de) 1484
Tiger ( Christophe-Jean-Baptiste) . . . 1786 Vranck (Jean) 1482
Tonnelier (Claude) .
1644, 1686 Waghère (Victor de) 1488, 1481
Tollenaere (Jean de) . i 5 o8 , 1848 Wagner (Hanns) 1887, 1.598

Tollenaere (Anthoine de) . 1848, 1.872 Walle (Gilles van de)


Tory (Geofroy) . 1480, 1 53 1 Walram (Henricus) . xiv° siècle.
Toussaint (Denys) 1496 Wier (Richard) 1770
Toustain (Jean) 1844 Wouda (Jean de) Fin du xv° siècle.
Treinreich Han (Jean-Georges). . . .
1717 Wynck (Jean) 1 558 , 1896
Tremblay (Julien) . . . 1 563 Yon (Simon) '894
Trepeau (François) 1870 Zweemere (Gérard)
TABLE

PRÉFACE i

Reliures de forme bizarre et irrégulière 3

Manuel alphabétique 13

ADDITIONS. — Documents survenus pendant l’impression 174

Liste alphabétique des noms de Relieurs cités dans les tomes [ et II de


l’ouvrage 177

52 o33. — Imprimerie LAHl'RE, 9, rue de Fleurus, à Paris.


En Souscription

MANUEL HISTORIQUE ET BIBLIOGRAPHIQUE


DE

L’AMATEUR DE RELIURES

TOME SECOND

PAR

LÉON GRUEL, Relieur

Lorsqu'on 1887, nous avons entrepris la publication du Manuel


Historique et Bibliographique de l’Amateur de Reliures nous ne supposions ,

pas qu'il nous fût possible de recueillir assez de documents nouveaux pour
nous permettre un jour de donner une suite à ce premier travail.

L'accueil dont notre premier tirage a été l’objet, nous enhardit et

nous avons pensé qu'il serait utile au monde des bibliophiles et des érudits

de ne pas laisser tomber dans l’oubli la quantité considérable de trou-

vailles que nous avons faites depuis.

Le supplément dont nous annonçons aujourd'hui la prochaine


apparition, et qui formera ,
un second tome aussi important que
son aîné dont il est le complément nécessaire, est
, conçu dans le

même esprit. Classées par ordre alphabétique, les notices qui le compo-
sent, embrassent tout ce qui a trait à la reliure des livres jusqu à la

fin du XVIII e siècle, et cet ouvrage est précédé d'une intéressante étude
sur les reliures de formes bizarres et irrégulières.
Ce volume, de format in-4o, orné d'environ 75 planches en
héliogravure ou en couleur et de nombreux fac-similés sur bois et en
taille-douce, sera tiré à 700 exemplaires, tous numérotés à la presse, se

décomposant comme il suit :

N os 1 à 50. — Exemplaires sur Papier du Japon, des

Manufactures impériales, à 200 fr.

51 à 100. — Exemplaires sur Papier des Vosges


teinté, à la forme, à 125 fr.

101 à 700. — Exemplaires sur beau Papier Vélin,


de Rives, à 100 fr.

N. B. — A l’apparition de cet ouvrage les quelques exemplaires du


tome premier qui nous restent ne seront pas vendus séparément.

EN SOUSCRIPTION
CHEZ ET CHEZ

LEON GRUEL HENRI LECLERC


418, rue Saint-Honoré, 219, rue Saint-Honoré

PARIS

Vendôme. — Imprimerie F. Empaytaz.

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