Manuel His To Rique 02 Grue
Manuel His To Rique 02 Grue
Manuel His To Rique 02 Grue
..
Digitized by the Internet Archive
in 2016 with funding from
Getty Research Institute
https://archive.org/details/manuelhistorique02grue
aBiMcigraptiique,
Jx&matrorôeïfftuTté
MANUEL
HISTORIQUE ET BIBLIOGRAPHIQUE
DE
L’AMATEUR DE RELIURES
CETTE SECONDE PARTIE A ÉTÉ TIRÉE A SEPT CENTS EXEMPLAIRES
TOUS NUMÉROTÉS
j£aumr :
N os
i à 5o. — Cinquante exemplaires sur papier du Japon
des Manufactures Impériales.
N ÜS
5 1 à ioo .
— Cinquante exemplaires sur beau papier des Vosges
à la forme.
Nos
ioi à y oo. — Six cents exemplaires sur beau papier Vélin de Rives
fabriqué spécialement pour cet ouvrage.
N- 523
RICHESSE
CONCILIEE AVEC
LE LONHEUR ET LA
TRANQUILLITE DES
ïàL Peuples. ujÊ
L'AMATEUR DE RELIURES
Léon GRUEL, Relieur
DEUXIÈME PARTIE
PARIS
Léon GRUEL Henri LECLERC
418, rue Saint-Honoré 219, rue Saint-Honoré
MDCCCCV
PRÉFACE
voie reste constamment ouverte aux travailleurs ; mais, je mets au jour beau -
L. G.
RELIURES DE FORME BIZARRE
ET IRRÉGULIÈRE
RELIURES DE FORME BIZARRE
ET IRRÉGULIÈRE
auteurs.
tumes et les habitudes du temps où elles ont paru. Elles pouvaient alors sembler
étranges, puisque le plus souvent elles ne se recommandent ni par l’utilité, ni
par le bon goût. Celui qui les a créées ne faisait qu’obéir aux caprices de son
imagination.
Une considération importante milite en leur faveur, c’est qu’elles ne se sont
jamais écartées des règles fondamentales du métier. Si leur aspect était criti-
6
quable, le fond ne manquait pas; car elles étaient établies avec toute la con-
forme de fleur de lys, qui était destinée à l’usage du roi de France; celle que
ou bien encore celle en forme de cœur, qui peut représenter l’hommage d’un
gentilhomme à son amie. Elles constituent toutes les trois la seule catégorie
curieuse.
3° Celles qui restent simplement bizarres et qui n’offrent que très peu
d’intérêt.
Il nous est passé sous les yeux un certain nombre de ces objets; et nous
adopterons, pour les détailler, l’ordre chronologique.
Un des plus anciens que nous connaissions est un petit calendrier de marin,
e
manuscrit en latin, sur vélin du xrv siècle. Lorsque toutes ses feuilles étaient
pliées, ainsi qu’on peut s’en rendre compte dans la planche A, il était porté
suspendu à la ceinture, attaché par une chaîne ou une lanière à la partie en cuir
qui retient tous les feuillets et sert de véritable dos à ce volume.
La reproduction est la grandeur exacte de l’original (*); il est couvert en
peau de mouton parcheminée brune. On peut juger du service qu’il a fait, par
l’usure de la couverture et la détérioration des coins des premiers feuillets.
tt-
.fi
M ,Î4
.
iV ^
îfcaî
i
;
enibohum
finit
-•
(
| fal8C<>.l
• ’•'**-* «•-
â £
— *o.o v
i4«gift
^Ornicifl.ffîojnM-^A ity&lVffè'n i4«$!92.
3 ^ n
f c
.Va'
ïiop&'lj
JP I ku 2i<Mm 8 8 iqfci^S
W^ilôl
£.
1% :
n cC^ i (
_
rt rtfcldAA
-- 2^26 8 i j^iA^û
B302ASÔ103W8 2 i^8lA30
a. : , , ,
$•*.
2??228fyii#48 1 144^38
v^Ji.U.q Jucit A
^3?24t u^cô 1 i44<jW3fi
& _ *M ^f^oltolxinno 2f^ 0 1 Î^CAÔ 0 i401«UA
—— <*>
îolaciûvcmlc 22 u 3 rie-’
OJl< KÔ O ifoiû^g
2 2<Vt& Mvn 8 1 1HH«W30
2^^|() 1g:<iîSai4iJSM,M
•'« iq
$
Xr Æ.1 et
,
.fîltX
v?’VÎ
&\ï
M
-Ali 'ï' i, 'ÿj)U
fi
'3
iJôincrt'pU
i^CClOKW 8 3 1
2î: 0 AH 20^8
2^)S8tî2i^H$je
2 HHttd<K:
i<t<jctt4«
23lÇO '3 2i^8X 'KïWK
n
Mm cî> ic
Si
A
i,’ ffti “4 i«#g8
—
2ÎI&I0X2-ŸU18 4 nS'JlA^
(T h <#18 3
^
p.lnfnwt
'
Itçrn
v dtinuioio ÜHt
8 1 2, 1 n*i<B<M8 A 1<| 4U8 8
à
•fi > 8 tv|4 ^ScepInjMom^ 22^ü^<5i)8 8 114219 rç
JlWôCUàrfiiht 2H%#;tf,<r,8 Oiqqilôlft
l-
a
^l-âf^fwjaomti 22:un4i^<s8 n N cqi8?3
ie 1 ÆMt 2oouiMiir 2,1A1(T2^<\ <? g 12 « «61810
„ 2il61A2|^81.C»U<n8lA
L^5a(ihM?(bi $xtrif'£:? 18« 31^8
ÜCÜ03. 8c Imp.E.ChaOTcyre
Le dos est resté forcément droit pour permettre la couture des feuillets; mais
on n’a pris que le strict nécessaire pour que la solidité fût suffisante.
Cette reliure, à deux nerfs seulement, est couverte en peau de mouton parche-
minée, décorée de doubles filets à froid, formant quatre rectangles assemblés et
que l’on croit être un livre d’heures composé pour une religieuse allemande. Le
calendrier porte à chaque mois les signes du Zodiaque et le texte est enrichi de
très jolies lettres capitales ornées.
Dans le cas présent, pourquoi cette forme ronde, si peu pratique, qui ne
pouvait se tenir droite sur les rayons d’une bibliothèque, dont le dos trop exigu
diminuait la solidité et devait amener une prompte détérioration? On peut faire
décorée d’un semis de fleurs de lys en or, dans des compartiments losangés
de même.
Voici maintenant un spécimen de livre en forme de cœur. C’est un recueil
nous montre un seigneur vêtu de rouge et une dame vêtue de noir, qui se pro-
bien regrettable que, sur un tel livre, il ne se soit pas trouvé une reliure plus en
rapport avec la valeur du texte.
La reliure reproduite ici (pl. E ),
quoique n’ayant rien d’irrégulier, est d’une
facture et d’une nuscrit du Co-
ornementation ran, quipeut re-
e
XV
DU
MANUSCRIT
I
BREVIAIRE ITALIEN, MANUSCRIT
e
(XIII SIECLE)
—9—
fond or. L’intérieur est doublé de gardes en maroquin brun très poli, sans aucuns
filets ni fers(').
se rabattre en portefeuille sur le second côté, dont elle couvre plus d’un tiers.
ceinture.
Le spécimen reproduit planche G est un des plus beaux et des plus inté-
ressants de notre étude. Il est curieux par sa forme qui représente une fleur de
lys, lorsque le volume est ouvert, et aussi par sa décoration, au filet soigneuse-
ment exécuté, en magnifique style Renaissance.
d’Amiens (
l
objet, avec une compétence toute spéciale, dans le journal La Curiosité univer-
selle ,
du 7 mai 1894; c’est à lui que nous empruntons nos documents.
Ce manuscrit, sur vélin, est écrit en lettres romaines et orné d’initiales or
celles des douze mois du calendrier. Le feuillet 3 au recto, porte le titre suivant ,
:
CES PRESENTES HEVRES SONT A l’vSAIGE DE R0MIV1E AVECQVES LES ORAISONS QVE DICT
le roy qvant il tovche des escroelles ;
et le verso du même feuillet est décoré
des armes de France, sur fond rouge, entourées du collier de Saint-Michel; et
d’une double bordure de filets avec inscription en caractères romains sur chaque
plat; le tout en or avec milieu et fleurons de même. Le premier plat porte le nom
du propriétaire : ieremie le comte 1600; au deuxième côté on lit : rervm mors
vltima linea. C’est un Liber amicorum, manuscrit sur papier, ayant appar-
tenu à Jérémie Le Comte, étudiant en théologie protestante; les insertions
qu’il contient commencent en 1601 et finissent en i636.
for the company stationers, i63o. La reliure est ornée d’une plaque dorée,
composée de filets et de fers Alvins. Dans ce travail il n’existe qu’un seul carton,
pour accoupler les deux ouvrages.
La même originalité se retrouve sur la planche J, avec cette différence, que
cette reliure jumelle ne renferme qu’un seul ouvrage, divisé en trois parties
page 60, est celle qui se présente immédiatement à la vue; le premier plat seul
est couvert en maroquin rouge orné de filets, de feuillages et de fers au pointillé.
Pour trouver la seconde qui va de la page 61 à la page 264, il faut faire tourner
il contient le texte, de la page 205 à la fin; il n’a que le second plat couvert en
maroquin bleu et décoré comme celui de la première partie. En somme c’est
un ouvrage relié d’une manière plutôt baroque que pratique, les trois parties n’ont
que quatre cartons; les trois dos sont ornés pareillement: mais la décoration de
la reliure, ainsi que nous l’avons décrite, ne prend que le commencement et la
fin de l’ouvrage, tandis que les cartons du milieu ne reçoivent que les bordures.
11 est certain que ce genre de reliure a été surtout adopté pour les livres reli-
La Franc-Maçonnerie nous fournit aussi, pour cette étude, une note person-
nelle et originale; le spécimen reproduit par la planche K est, tant par sa forme
ment orné de petits fers et des mêmes emblèmes, porte au bas cette inscription :
3
donné par monnier et plumet ( ), ce qui ajoute encore à l’intérêt de cette reliure;
car elle nous fait savoir que Monnier, ce relieur d’esprit inventif à qui l’on doit
des amateurs, était franc-maçon ainsi que son confrère Plumet. On peut encore
déduire de l’inscription, que les frères en franc-maçonnerie ayant voulu parti-
ciper tous deux au don qu’ils faisaient, l’un. Plumet, fut le relieur, et l’autre,
vue décoratif.
A
CCARD (Simon) de Chauny. — Le Catalogue des Archives du baron de
Joursanvault, sous le n° 852 , mentionne le nom de Simon Accard, relieur
à Chauny : Le signe de l’homme ou le signe du quidam , relié pour la duchesse
d’Orléans, par Simon Accard de Chauny, en 1475.
ADAM (Jehan) ('). — Ce relieur du xv° siècle était établi dans la ville de Troyes, où il
40 sols, au don gratuit de 3 ooooo livres imposé à la Ville de Paris, à l’occasion des entrées
2
solennelles du Roi Charles IX et d’Élisabeth d’Autriche, sa femme, 1 5y 1 ( ).
AIS ou Plats de Reliure. — On appelle aïs les deux plateaux qui se trouvent au commence-
ment et à la fin d’une reliure, et qui y ont été placés pour la préserver des injures du temps.
1 . A. Bérard. —
Dictionnaire biographique des Artistes français du xu* au xvir siècle un vol. in-8*.
2. Ph. Renouard. —
Documents sur les Imprimeurs, Libraires, Relieurs, Doreurs de livres, etc., ayant exercé a Paris, de i-j 5o
à 1600, un vol. in-8*. Paris, 1901. (Bibl. Nat., ms. fr. 11692, f. 758.)
3 .
Io
T O
A
J’ai déjà parlé dans mon premier travail (’) des livres pliants adoptés par les anciens, et qui,
reliés à aïs de bois; et nos recherches personnelles nous prouvent que, longtemps encore après la
Mentionnons une particularité très rare, que je n’ai rencontrée qu’une fois. (Figure B .)
2
C’est une reliure de 149g ( ), estampée de petits fers à froid. Les cartons en sont formés
d’une infinité de lamelles de papier imbriquées les unes sur les autres dans le sens de la largeur
du volume. Chacune d’elles est recouverte, sur le bord, par le bord de sa voisine, et le tout
est disposé comme le sont les tuiles d’un toit. Elles sont ensuite maintenues entre elles par
! 1 uü
0
Elle recouvre un petit in-4 : Les cet nouvelles contenant cent bystoires : ou nouveaulx contes
Cette reliure en veau brun est ornée d’un fer ornemental à lignes sinueuses, dont
Un titre placé au bas d’un livre de Jehan de Bourdigné : Hystoire agrégative des annales et
cronicques danjou... etc., etc., nous apprend que Clément Alyandre était associé en librairie
ARTAUD. — La manière dont ce relieur signait ses œuvres est assez spéciale, pour que
de petits fers; et en bas, mêlé dans des rinceaux floraux, on lit relié par Artaud. Lyon.
Cette reliure, en veau marbré avec filets or, n’a aucune prétention,
GILET: S. AN-
GELIER . — Je
trouve sur la reliure
0
d’un petit in-4 : Le
Guidon en français
recueillies et assem-
Simphorien Chain -
2
pier. Lyon i 5 o 3 ( ),
l’image de saint
Christophe, au-dessous de laquelle on lit : Gilet: S. Angelier. Le premier plat reçoit au centre
un sujet représentant le Christ et Marie-Magdeleine.
Ces deux motifs sont encadrés par des roulettes, composées de rinceaux ornés de fleurs et
de fruits.
en i 5 o8 .
Sa marque représentait saint Michel terrassant le diable; deux anges tiennent un écusson
qui porte une croix et les initiales M. A.
Sa devise était : Bonüe* sperare in Dno.
L’ouvrage dont il est question était, dans sa reliure originale, à ais de bois, recouverts
Huic operi extrema manus apposita est die quinta décima mensis Martii anno a natali Christi
Domini 1313 arte et industria. M. Pétri Olivier impressoris œrc et expensis Michaelis Angier,
Universiiatis Cadonensis librarii et legatoris bene meriti in Parrocbia St-Petri, juxta Pontem
degentis. Deo Gratias.
en 1 33 1 et 1582 ou 138 3 d'après les mélanges de Legros ( tome III, f'” y et 22 ) dont les deux passages
suivants ont provoqué le doute, s’il subsiste encore, à l’égard de la véritable profession de cet artiste :
« Item avons faict faire les tro'13 grands livres de parchemin, et avons faict achepter à Fonteney à la
foire de la grand Saint-Jean en iyyi quinze douzaines de grand veslin de Bretaigne, qui a cousté 30 sous
tournois la douzaine, ci 22 livres 10 sous — pour le port et voyture dudit veslin, S sous, 4 deniers;
— Item nous avons payé a Jean d’Angoulesme, livrayre, pour la fasson desdits troys livres, 3 livres
3 sous.
« 2° Dépenses extraordinaires de cette Baylie en 13S2-13S3 Plus avons payé pour un lyvre que
nous avons faict faire, où sont les Estât ut3 qui doibvent être gardés (
observés ) par les Bayles, ce qui s’en
Je ne partage pas le doute de M. Poyet : et ces deux citations prouvent suffisamment que
Jean d’Angoulême, tout en étant réellement relieur, était aussi libraire-papetier; du reste.
ANGUERRAND (Estienne). — Dans la première partie de cet ouvrage ('), j’ai donné au
sujet des Anguerrand, des documents sur lesquels il n’y a pas lieu de revenir. Estienne Anguer-
rand, qui fait l’objet de la présente étude, était le fils de Pierre Anguerrand, reçu relieur ordi-
naire du roi en 1 746 Q, et le petit-fils de Jacques Anguerrand, qui était garde de sa commu-
nauté, en 1 725.
Je le retrouve sur l’annuaire Valade (année 1789), comme n’ayant pas payé le droit de
réunion.
3
En 1770, il demeurait rue d’Ecosse; en 1 775 , rue du Mont-Saint-Hilaire ( ); en 1789, rue
4
des Amandiers ( ).
Il reçut, le 23 juillet 1767, un brevet de relieur du roi, en survivance de son père Pierre
Anguerrand. Je donne ici la copie de ce brevet, que j’ai trouvé aux Archives Nationales ( 5 ).
Survivance de Relieur du Roy pour Anguerrand (fils').
vance de son père lad. charge de Relieur ordinaire de Sa Majesté pour par lui l’avoir et exercer en
l’absence et survivance de son Père, et en jouir, en user aux honneurs, autorités, privilèges, franchises,
libertés, et après le décès de son père, des gages, droits, fruits, profits, revenus, émoluments accoutumés.
J
y2^é/sz/ ^e~*/'jÿ/j/p£s& ?2afz<r*'£.é*/£- û* 4- . /SSet/O^ue*?
. ... / 3
Or/s/zes 2 - - -- -- - - - - - - - - - f 3
. rt %
à Sa Majesté sans qu avenant le décès de l’un ou de l’autre lad. charge puisse être réputée vacante ni
impétrable sur le survivant, attendu le don que Sa Majesté en fait dès à présent, laquelle pour assu-
rance de sa volonté m’a recommandé d’en expédier le présent Brevet aud. Anguerrand fils, quelle a
voulu signer de sa main et être contresigné par moi son Conseiller secrétaire d’Etat, et de ses commande-
3
ments de Finances.
D’après divers comptes de reliures, exécutées pour le roi, tant sous les ordres de M. Amelot,
que sous ceux du baron de Breteuil, certifiés exacts par M. Anisson Duperron, nous voyons que,
en 1782, il relia pour le roi 35 q volumes, pour la somme de 1768 livres; et en 1783,
3 q 3 volumes, pour la somme de 1890 livres. Je donne ici en fac-similé une partie d’un de ces
mémoires (*). On verra par le deuxième, sixième et neuvième articles qu’il reliait égale-
J’ai remarqué que les mémoires dont je viens de parler se trouvent, en majeure partie,
ARRÊT du conseil d’État, rendu le 6 octobre 1 667, qui porte défense aux monastères et
collèges de tenir presses ou imprimeries, de débiter des livres, de recevoir aucuns maîtres impri-
meurs, libraires et relieurs Qj.
AUBERGE de la Rose d’Or. — Je donne ici quelques extraits d’une plaquette ( ) (parue
en 1894), concernant une auberge d’ouvriers relieurs, établie en Allemagne au commencement
du xvm e siècle.
A cette époque, il s’était formé dans la petite ville de Calw, en Wurtemberg, comme dans
d’autres localités du reste, une sorte d’association de secours mutuels pour les ouvriers relieurs,
qui étaient obligés de passer dans cette ville, en allant chercher des travaux hors de
chez eux.
Le document (*) que nous avons entre les mains, très précieux pour l’histoire de la reliure
en général, mais particulièrement remarquable au point de vue des moeurs et de l’histoire biblio-
1. Léon Gruel.
Collection
2. De la corporation des Imprimeurs, Libraires et Relieurs de la ville de Met:, par Maurice de Chanteau. Metz, 1867. — Col-
lection Léon Gruel.
3 Léon Gruel. — La Rose d'Or. Une auberge d'ouvriers relieurs au xviii* siècle. Calw, 1714-1780. — Paris, Techener,
.
1894.
4. Livre d'auberge des ouvriers relieurs, à l'enseigne de la Rose d'Or, à Calw Wurtemberg de
( ), 1714 à 1780. Manuscrit. — Col-
lection particulière.
(
Moi, Jean-Tobie Rf.inhardt, natif de Schmalkalden, je suis venu de Stuttgart à Cahu, et selon
l'usage traditionnel dans les corporations ouvrières, je me suis présenté che z le Maître Jean-Georges
Beller, che^ lequel j’M reÇ u lu meilleure hospitalité. J'y ai aussi trouvé du travail; et après y être
resté six années consécutives, en 1720 j'ai pris en main ce livre d’ouvrier, pour y faire le 1 y septembre
Sur la demande des deux Maîtres de la ville qui sont : Maîtres Jean-Georges Beller et Jean-
Jacques Bommers, de concert avec mon compagnon d'atelier Jean-Georges Treinreich Han de
Tubinge, j'ai aidé à la fondation de l'Auberge des Ouvriers relieurs à l’enseigne de La Rose d’Or.
Que Dieu veuille conserver noire cher Patron ainsi que les bons usages de la corporation, pendant de
nombreuses années encore, afin que beaucoup d'ouvriers puissent encore jouir du bon cadeau traditionnel
Moi, Jean-Georges Treinreich Han, natif de Tubinge, suis venu de Bulach à Cahu et je
me suis présenté chez h Patron Jean-Georges Beller, qui m'a donné du travail; et selon l’usage
professionnel , j'ai reçu de lui tous les témoignages d'amabilité et de bonté, ce dont je le remercie, en
toute sincérité.
De belles demoiselles et du vin rouge doivent être la pierre à remouler des ouvriers relieurs.
Le i 3 novembre 1740, la direction passe dans les mains de Mme veuve Beller, qui
continue le métier de son mari.
A partir du 29 juillet 1749, l’auberge appartient à M. Salomon Minzing, maître relieur,
et, après sa mort, le 1 3 août 1 780, elle reste aux mains de sa veuve qui la recède, le 2 1 mai
1781, à M. Kohlenberger, également maître relieur à Calw. Les inscriptions de notre recueil
finissent le 14 janvier 1788.
AUBERT (') (Pierre). — Pierre Aubert, relieur de livres, âgé de 29 ans, comparait comme
témoin le 12 mai ijy6, devant la juridiction de Saint-Germain-des-Prcs, en faveur de Catherine Thou-
Saint-Sulpice.
AUGER (Guillaume). — Ce personnage est mentionné par Ph. Renouard (’), à la date du
5 novembre 1604, comme relieur de la Chambre des Comptes. Il fait appel au Parlement d’une
ment ("') de Pierre Badière, maître relieur, établi à Paris, rue Saint-Jean
de-Beauvais, paroisse Saint-Étienne-du-Mont, le 18 novembre 1766, époque
1 . Pli. Renouard. — Documents sur les Imprimeurs, Libraires et Relieurs ayant exercé à Paris de 1450 à 1600, un vol. in- 3 ", p. 3 .
2. Documents sur Imprimeurs, Libraires et Relieurs ayant exercé à Paris de 1450 à 1600, un vol. in- 3 ”.
les
« la moitié apartenante dans 122 livres 2 sols 7 deniers de rente, sur les aides et gabelles en trois parties :
« M c
relieur, que je fais et institue ma légataire universelle. »
Ce Le Monnier dont il est question ici doit, sans nul doute, être Jean-Charles-Henry Le
Monnier, dit le Jeune, le grand mosaïqueur du xvm e
siècle, relieur attitré du duc d’Orléans, qui
fut reçu maître le 9 mai 1767, et élu garde de sa communauté en 1769.
Les Archives de la Seine nous ont aussi appris que, le même jour, chez le même notaire, la
femme de François Badière, née Marguerite Gray, déposa pareillement son testament ( ), dont
les dispositions sont identiques à celles prises par son mari, en ce qui regarde Pierre-Louis
BARBIER (Louis-François) .
— L’étiquette reproduite ici est celle d’un relieur établi à Arras
au xvm e
siècle ;
je l’ai rencontrée plusieurs
X $£
fois sur la garde du premier plat de reliures
X OUIS FRAN COIS BARBIER, demeurant
X L X exécutées en veau marbré très ordinaire,
X entre les deux places, à Arras, vend coures
X
X fortes d’Heures’ reliées en Chagrin Maroquin , X entre autres sur un volume in- 1 2 : Confé-
X rouge 8c noir Livres de Théologie de Morale,
: , X
« de Pieté, de Jurifprudence , d'Hiltoires , de Mé- X rences familières par le R. P. de la Borde,
» X
X moires, de Voyages 8c de Littérature.
X Paris, 1758 ( 0 et aussi sur un exemplaire
X X ,
X On trouvera tous les mois chez ledit BARBIER , X de l’Histoire des Variations protestantes.
X les Mercures de Paris, Journaux de Verdun
les , X
X autres Curiolitez, du temps.
X 2 vol. in- 12. Liège, 1710
4
( ).
X d’Hollande, 8c
X
x X Louis-François Barbier était un de ces
x Il vend auflî toutes fortes de beaux Papiers à X
vt écrire, pour la Mulîque 8c à deffiner: Fait toutes relieurs papetiers comme il s’en est tou-
y* neuf 8c vieux:
x fortes de Regiftres , relie Livres
X jours trouvé, établis en province et à qui le
x le tout à jufte prix.
X
X X métier seul de la reliure ne suffisait pas
pour vivre.
Quoiqu’il ne fût qu’un petit artisan, il était mieux qu’un simple cartonnier; car toutes les
reliures sur lesquelles j’ai trouvé son étiquette étaient en veau marbré plein et souvent avec filets
par M. Maurice de Chanteau, on voit que Barbe Barbier, fille de Pierre Barbier, fut reçue,
1766 («).
Relié chez BARGEAS , Libraire 8t
Relieur , vis-à-vis la Paroiffe à Berge-
juge par reliure dans laquelle ve aufli toutes fortes de Papiers, cire à
en 1777. Si j’en la
cacheter. Plumes, Encre, 8cc. àjufte
j’ai trouvé l’étiquette ci-jointe, il rentrait dans la prix.
dant le dos orné de petits fers soigneusement dorés. Elle recouvre un volume in- 12 : Uami
2
des catholiques. Bergerac, 1777 ( ).
BATAILLE. — Si je reviens sur ce nom de Bataille, qui n’a laissé dans l'histoire de notre
métier qu’un souvenir tout à fait secon-
daire, c’est pour donner ici le fac-similé de
aïallie 3
l’étiquette ( ), avec laquelle il signa la très
‘ÆeOt 'eur 5?o rearc)e Xuo re s mauvaise reliure d’un manuscrit : Anti-
phon et graduale Meldense, exécutée à la
^emeccranl R.CLe c) esCarnte
fin du xvm e
siècle.
Vroche Jotlc
sCLLre L’étiquette, en écriture bâtarde impri-
de la dernière page de cet ouvrage, n’est qu’un fragment d’une liste quelconque, sur laquelle
son nom et son adresse figuraient. Ce sont les mêmes que ceux que j’ai indiqués dans mon
;
premier travail ( ).
tariat d’Etat (*) de la maison du Roi, pour l’année 1686, qu’un Brevet de retenue de relieur du
Roi fut expédié en faveur de cet artisan. Le voici tel qu’il est mentionné : « Retenu de relieur,
BERNACHE (Bernard). — J’ai eu occasion de parler de ce relieur dans mon premier travail ( ).
2
assez pieux. Ils avaient formé des confréries ('*), toujours religieuses, mais qui, au point de
Par son testament en date du 6 mars 1721, Bernard Bernache donne au prestre qui l'assistera à
la mort la somme de yo livres, une fois payée ; donne et lègue aux pauvres de Villiers-le-Bel, la même
somme.
La dernière partie de ce paragraphe nous ferait croire qu’il avait une maison de campagne
dans cette localité.
Il lègue ensuite : A la confrérie du Saint-Sacrement et à celle de la Vierge érigées à St-Hilaire,
chacune 10 livres.
...donne et lègue le fonds et la propriété desd. So livres de rente, après la mort desd. Aubert et Ber-
nache, aux pauvres relieurs de livres et à leurs veuves, qui demeureront sur lad. paroisse de St-Hilaire.
Une mention, apposée sur l’acte, postérieurement à la rédaction du présent testament, nous
dame (") nous donne à penser qu’à cette époque certains relieurs avaient quelque fortune; car
nous y relevons un legs de 25 oo livres aux curés et marguilliers de la paroisse Saint-Hilaire, pour
une fondation de Messes; un autre de ioo livres en faveur de Jean Anguerand, et un troisième
de 1000 livres une fois payées, à Jacques Estienne, libraire. La testatrice institue son neveu,
Guillaume Mercier, libraire à Paris, son légataire universel.
Par une mention apposée postérieurement au testament, nous voyons que la dame Bernache
est morte en 1715, c’est-à-dire six ans avant son mari.
BERTIER (Jean). — Ce relieur exerçait à Metz de 1696 à 1727 ('). D’après le livre de la
communauté des Relieurs découvert par M. Maurice de Chanteau, il eut quelque peine à se faire
1S octobre 1 696
Le 18 juillet de la même année, il avait été tenu une réunion dans laquelle on avait décidé
à Paris.
Il faisait partie de cette assez nombreuse catégorie de relieurs, qui n’étaient maîtres que de
nom, et qui travaillaient à une époque de décadence où les traditions du métier et l’art semblaient
Si nous reparlons aujourd’hui de Bisiaux, c’est que nous avons trouvé une reliure sortant de
Cette reliure, d’une extrême richesse extérieure aussi bien qu’intérieure, est fort curieuse, car
elle fut exécutée en pleine époque révolutionnaire; elle mérite d’être décrite et mise en lumière.
Elle recouvre un in-folio (0,46 X o, 3 o), Callimaco greco Italiano ora Publicato Parma
H9 2 C)> couvert en maroquin gros bleu avec bordure de mosaïque rouge, décorée d’une grecque
courante, arrêtée dans les angles par une composition de petifs fers et de cornes d’abondance. Le
dos est à doubles nerfs très légers et les entre-nerfs garnis de petits fers reçoivent au centre, sur
un fond de mosaïque rouge, un ovale composé de deux branches palmées et d’un sabre surmonté du
bonnet phrygien. L’intérieur en moire rouge est très soigneusement décoré d’une réunion de dix
roulettes à ornements palmés, qui semblent annoncer qu’on emploiera ces motifs
Relie par Ràiauee
Rue au Rom S* sous l’Empire. Au bas du dos, on lit, en chiffres romains, la date de 1792 :
Jaecfu&) , // f 3 2 ,
étiquette ci-jointe.
Je tiens aussi à reproduire ici l’opinion émise par Bisiaux sur le battage des livres, opinion
La voici :
Avis sur les avantages de satiner le papier des livres, le tort qu’on lui ferait de le battre,
J’ai appris, avec le plus grand étonnement, que plusieurs de mes confrères prétendent que la belle inven-
tion du satinage du papier ne peut pas suppléer entièrement à l’opération du marteau. En conséquence,
dit-on, ils battent, avant de les relier, les livres satinés ; mais, qu’ils les battent ou non, plusieurs font
payer le battage; et c’est ce mal ou cette erreur qu’il est important de détruire. Je pose en fait, Messieurs,
qu’en reliure le papier satiné est au papier battu ce que la perfection est au grossier essai. Les livres les
/dus difficiles à battre qui existent dans la Librairie sont, sans contredit, l’ouvrage de M. de Bujfon sur
les oiseaux, grand in-folio, et la description des Ponts et Chaussées par M. Perronet, in-folio, sur papier
dit grand colombier. Je les ai vus sortir du salinage unis comme des glaces, et jeddfie le plus habile relient
d'y mettre le marteau sans les défigurer. J'en dis autant de beaucoup d'autres livres : „ x
je désirerais l'accélérer ; c’est pourquoi je vous prie, Messieurs, de vouloir bien donner
nouvellement inventée, en Angleterre, de relier les livres sans fil et sans aiguille; je
déposerai, le 5 du mois prochain, au Salon des Arts, une Iliade de trois volumes
in-S° ainsi reliée. J’invite MM. les amateurs des belles reliures à examiner ces
volumes, où je vais déployer tout ce que puis-je avoir acquis d’habileté dans mon
art ('). »
en avant.
5 janvier 1489, sous l’inculpation de vol, et est mis en liberté le même jour.
BOLLEBEC (Gillet de). — Ce relieur est cité dans un compte reproduit par M. Richard,
dans sa notice sur l’ancienne Bibliothèque des échevins de la ville de Rouen ('). Le registre
des délibérations, en date du 3 i août 1455, au sujet de la reliure d’un manuscrit des Ethiques et
« Le derrain jour du dit mois d’Aoust 1455, fu semblablement ordonné, par mesdits seigneurs,
Cette reliure, dit Richard, existe encore; elle est préservée sur chaque plat par cinq cabochons
en cuivre, sur lesquels sont gravées les armes de Rouen; de plus, elle était enchaînée, ainsi qu’on
avait coutume de le faire à cette époque, dans les bibliothèques, pour les livres précieux.
On lit, sur le titre des Statuts et Réglements de 1 75 o, qu’ils furent entrepris et rédigés du
temps et par les soins des sieurs Jacques- Augustin Bonnet et
autres maîtres.
poursuivre l’enregistrement.
Le 10 mai 1751, J. -A. Bonnet fit partie de l’Assemblée qui décida qu’il serait interdit à tout
;
/ J Commune de Paris, »
dont la population
r r
est au - dessus de
1 fyjx |«,a cent mille âmes.
N». 6 /
jN o u s Commissaires des Contributions directes de la Commune de Paris, Dépar-
Arrondissement.
Ahrondisse.
/jo tement
Lcnicm uc
de la
ixi Seine,
ocuit ^sjar, la pre'sentation et remise à.nous faites. par UoCitoyen
Sactlon d éc — -,
, — ayant soruprr
-ayant sorupiincipal domicile .
/ dans la Commune
Co de Paris, de la quittance à 'délivrée le. ÇyPj/2 -
N°. de
6//
U Quittance. _
B, “ 7-"^
c “
1
,
c’ p
'
^<
suivant le tarif des lois des 6 Fructidor
^ , an ’
tmm
4v <fTructidor
y'
\
,
’.-f
an 7 ,
’
et 7
'
T^ng/Jÿ t - -
^I Sans trou ^' e n empêchement, ep^se> conformant aux lois et réglemens de police,
P|^
>
République Française ,
une et tndivisiMe.
'
fyaMszz,
C x du Directoire Exécutif.
36 B
BONNEMÈRE. — Ordre du Parlement de Paris à 4 Hervé de Kerquifinem, receveur des
exploits et amendes, de payer à Antoine Bonnemère 32 s. par., pour avoir relié un registre
le 28 juin 1788
3
( ), et
nommé garde en charge, en 1761 ( ).
Il figure comme marguillier de la paroisse Saint-Hilaire, depuis le i 3 juin 1762, sur toutes
les listes ( )
6
de cette confrérie jusqu’en 1790, où il est porté comme ancien.
La patente est celle de Louis-François Bottier, fils du précédent; elle est datée du 7 prai-
rial an VI.
Il figure comme comptable, administrateur en charge de la Confrérie du Saint-Sacrement
compagnie de Jean Antoine, Pierre Collignon, et Claude Antoine, imprimeurs , à l’effet de délibérer sur
les mesures à prendre contre le commerce des livres prohibés et défendus, placards ou libelles diffamatoires
contre des personnes constituées en dignité ou la religion, qui arrivaient du dehors. Il fut décidé que les
ordonnances , arrêts ou règlements faits par les imprimeurs et relieurs de Paris, seraient a l’avenir suivis
et observés par ceux de Met\ et il fut dressé des statuts pour cette nouvelle communauté à la date du
A la première élection qui eut lieu à cette époque, Claude Bouchard fut nommé syndic
Nous voyons, dans un ouvrage de M. Charles Bosquet ('), que Claude Bouchard était aussi
imprimeur en taille douce, et qu’il travaillait pour Sébastien Le Clerc. Il demeurait alors près
de la grande église.
voit par les différentes charges qu’il eut à remplir, il fut un des plus importants de son temps.
Reçu le 1 1 août 1720 en la qualité de libraire et relieur, il fut élu syndic de la Communauté
le 5 mars 1733; les 5 mai 1740-1746-1747 et 1760; il fut aussi nommé adjoint les 5 mai 1 734-
BOUCQUET (Pierre) 5
( ).
— Relieur-libraire, à Paris, en 1604. (Voir Dauvergne).
premier travail ( ).
2. De la Corpor. des Imprimeurs, Libraires et Relieurs de la ville de Metz, par Maurice de Chanteau. Metz, 1867, 1 pl. in- 0
“
3 . Ph. Renouard. — Documents sur les Imprimeurs, Libraires et Relieurs ayant exercé à Pans de 1450 à 1600, un vol. in-8°.
relieur du4 nom de Pierre Boule, demeurant rue Saint-Jacques, qui reçoit 28 s. par. de la fabrique
de Y église Saint-Étienne-du-Mont, pour avoir « remis appoint Y un des livres de ladite église. »
Et le i 5 octobre i 5o8, il reçoit de la même fabrique 24 s. par. pour avoir « recollé et remis
BOURGES (')• — 2 août 1 442, Baptême à l’église Saint-Landry, de Gilles, fils de Jean de
Bourges, Heur de livres et de Jeanne Poutrel, demeurant h la Souche; parrains : maître Gilles Darcbes,
in-0”.
5. Ph. Renouard. — Documents sur les Imprimeurs, Libraires et Relieurs ayant exercé à Paris de 1460 a 1600, un vol. in 8”.
üèliog.Btlmp.E. Charreyre
Je donne ici une reliure sortant de ses mains : elle recouvre un gros in-8°, Bible de Robert
Étienne 1646 ('), couverte en veau. Elle est ornée de filets à froid et en or, avec légende reli-
gieuse, et marquée au centre d’un petit ovale renfermant l’éléphant et la tour adoptés comme
marque par François Régnault.
Le chiffre F. r., qui se trouvait habituellement dans un petit cartouche placé sur le dos de
l’éléphant, a été supprimé.
y mai 1 S40. — Titre nouvel passé par Madeleine Boursette, veuve de François Régnault, libraire,
pour le Cens dû à la ville par la maison ou pend pour enseigne Le Lefant autrefois le Barillet, dont
elle est défenderesse et propriétaire, en vertu d’un bail à rente du 17 juillet 1522, passé par Guillaume
2
Roullant papetier et libraire, pour 120 l. t. raçhetables par y 600 1. t. décapitai ( ).
BOYET (Luc- Antoine). — J’ai eu occasion de parler, dans la première partie de cet
ouvrage
3
( ), de Luc- Antoine Boyet; mais son importance fut telle aux xvn° et xvm ü siècles,
Luc-Antoine Boyet fut un des maîtres qui occupèrent le plus longtemps la charge de relieur
du Roy. Le Brevet qui fut expédié en sa faveur le 20 novembre 1698, l’installa dans cette charge,
qu’il conserva pendant l’espace de trente-cinq ans. S’il ne fut pas, et rien ne le prouve, un
des plus fins artisans de son temps, il fut au moins le plus considérable; car c’est à lui que furent
confiés, en grande partie, les travaux de reliures pour le Roi et les services publics. On retrouve
aussi plus spécialement des marques de son talent sur les livres provenant de la bibliothèque de
Mme la Marquise de Chamillard ;
de celles de Colbert, de la Reynie, de Phelypeaux de la
Vrillière, de Maurepas, du comte d’Hoym; et ces livres sont aujourd’hui pour nous des joyaux
précieux.
Boyet, s’il n’en fut pas l’inventeur, employa plus que personne, pour la décoration de ses
1 CollectionLéon Gruel.
Ph. Renouard. — Documents sur les Imprimeurs Libraires et Relieurs qui ont exercé
,
à Paris de i^So à 1600.
3 . Manuel hist. et bibliog. de V Amateur de reliures, pages 60, 61.
4o
B
reliures, ce genre de petits fers tant à la mode au xvn c siècle, dont le dessin, au lieu d’être formé
de lignes ou de rinceaux en filets, est rendu par de petits points placés les uns à côté des autres,
Ce que nous savons de ce maître était jusqu’ici assez vague : voici cependant un brevet qui
va jeter un peu plus de jour sur une des personnalités les plus marquantes de l’art de
la reliure.
et autres avantages qui y appartiennent tels et semblables qu'en a jouy ou deub jouir led. Le Mire, et ce
tant qu'il plaira a Sa Majesté, laquelle m'a à cet effet commandé d'expédier and. Boyf.t le prt. brevet
Boyet mourut en 1733 , ainsi que le montre le Brevet de relieur du Roi expédié, le 23 août
de la même année, en faveur du sieur Padeloup ('), qui lui succéda dans cette charge.
J’ai trouvé aux archives de la Seine le testament (') mutuel de Luc-Antoine Boyet, relieur
.ordinaire du Roy, et d’Elisabeth Cochon sa femme de luy autant que besoin serait autorisée à l’effet que
Te
suit demeurant à Paris rue des Sept Voyes parroisse Saint Estienne du Mont reçu par Billeheu, not à
Lesd. Testateurs donnent et lèguent à Estienne Boyet, leur fils unique, la part et portion
BOYSSE (Jacques). — M. P. Poyet, dans son Essai de Bibliographie Limousine ( ), dit que
5
ce relieur figure, en iSoq, dans des documents conservés aux archives du département.
BRADEL (Marin). — J’ai dit que la famille des Bradel était une de celles qui avaient
fourni le plus de relieurs; nous voyons dans Ph. Renouard( 6 ) que Marin Bradel était libraire-
1 . Voir ce nom.
2. Arch. Nat. Registre du Secrétariat de la Maison du Roy, annee 1698, vol. O 1
n" 42, p. 240.
3 . Manuel hisl. et bibliog. de l’Amateur de reliures, t. I, P- 140 et 141.
4. Arch. de la Seine. Reg. 221, fol. 2.
5 . Une plaquette in-8“. Limoges, 1862.
0. Documents sur les Imprimeurs Libraires
, et Relieurs ayant exerce à Paris de >45o à 1600. un vol. in-ii".
1
B 4
BRADELLE pour Bradel (Catherine Perette). — Je donne ici, sans y rien changer, un
passage du testament (') de cette demoiselle, fille majeure, ouvrière relieuse de livres, demeurant
à Paris, rue et Paroisse Saint-Paul , en date du 19 avril 1768. Il ne nous a pas été possible de
découvrir de quel Bradel elle était la fille. Mais comme elle faisait partie de cette très
importante famille de relieurs, qui ont exercé pendant presque tout le xvnf siècle, elle
mérite d’être mentionnée ici. Il ne faut pas attacher d’importance à l’orthographe du nom porté
dans cet acte, car il n’est pas rare, à cette époque, de trouver un même nom écrit de façons
différentes.
Il
y est dit : En vue de la mort, et craignant d’en être surprise avant de pouvoir donner à ma saur
Marie-Louise Bradelle, des marques de reconnaissance de l’amitié cl des soins qu’elle a eus pour moi, je
déclare que je lui donne et lègue 28 livres de rente, provenant de mes gains et épargne.
Ce Bradel institue pour ses légataires universelles Henriette et Angélique Bradel, ses
sœurs.
femme.
j’ai trouvé sur une très mauvaise reliure en veau, du xvif siècle.
suivante :
Saint-Joseph (').
est placée quatre fois sur le dos de la reliure, entre chaque nerf, ainsi que faisaient les
Elzévirs.
en sa possession.
saisie de livres défendus, chez Jean Bruneau, Relieur au Mont Saint-Hilaire, à la Maison Blanche
des appartements du Collège des Lombards, rue des Carmes; et également chez François
Trepeau, Relieur-Libraire, à l’Homme Sauvage, près l’enseigne de la Trinité, rue des Carmes;
4- Idem. — idem.
B 4°
44 c
ABOT (Fils). — La ville de Lyon a toujours occupé la seconde place après
c
Paris, pour ce qui concerne la reliure; et elle a produit, au xvi siècle, des
le nom de Cabot fils, établi relieur, rue Mercière. Je le trouve indiqué dans
l’almanach de la ville de Lyon, pour 1760.
d’Histoire et d’Archéologie de Gand, ce que l’on sait de ce relieur de nom français, qui exerçait
c
à Gand, au commencement du xvi siècle.
Gand. Il est exécuté en veau brun estampé à froid et recouvre un petit in-8° : Rupert us. De
voluntate et omnipotentia Dei; imprimé à Nuremberg, chez Jean Pctreius, en 1524. Il provient du
couvent des Augustins de Termonde.
Dans un encadrement de filets est placée l’Annonciation. Elle est accompagnée d’un
écusson en losange répété en haut et en bas, qui porte un lion entouré du nom : Petrus Caron,
entrecoupé de quatre fleurs de lys.
Voici quelques documents recueillis par M. A. von Werveke, conservateur des musées
Folio 52 verso. A Pierre Caron, aussi librarier en Jadicle ville ( de Garnit), pour avoir
loyé et renouvelle de cuier trois vieulx registres estons péril d’aller en perte et ruine, par tauxe et
er
Registre 21 897, du I août 1 5 25 au 3 l juillet 1 5 26 :
Folio 67. A Pierre Caron, pour avoir livré samblable registre (nng gratuit registre de volume de
iroie) pour enregistrer les sentences prononchie% ceste année en ladicte court. . . . viij Ib parisis etc.
Folio 67 verso. A luij pour avoir loyé ou fijn d’aulcuns vielç registres, ungne main de pappier
volume de troic ensemble pour ledict pappier x s. par.
A lui), pour avoir renouvelle des couvertures de cuier, et reloié deux registres de ladite court de
La reliure, dont il est question plus haut, est donc bien d’origine flamande, malgré le nom
très français de l’artiste qui l’a exécutée.
CÉSAR (Pierre de). — (Petrus Cesaris). — (Pieter de Keysère). — J’ai déjà parlé de ce
relieur en 1887 ('), m’appuyant sur le remarquable ouvrage de M. A. Claudin ("), et aussi sur
les recherches si savantes publiées par M. Bergmans, dans l’Inventaire Archéologique de Gand
Je donne ici quelques documents supplémentaires intéressants.
M. A. Claudin nous dit que Pierre César (second du nom), était d’une famille originaire
d’Allemagne. Le premier qui porta le prénom de Pierre, était le fondateur du second atelier
typographique établi à Paris, qu’il exploita avec Jean Stoll en 1474. Il était né à Schwebus,
aujourd’hui petite ville de la province de Brandebourg, sur la frontière de la Silésie. En 1478, il
demeurait rue Saint-Jacques; et le 18 octobre 1487 : il prenait par bail à vie moyennant un loyer
annuel de 12 livres parisis, une maison, courcelle et petit jardin derrière en la grant rue Sainct-Jacques . .
où pend pour enseigne le Chevalier au Cygne, tenant d’une part à l’ostel du Gril, d’autre part à l’oslel
Chevillier, dit de son côté, que Pierre de Keysère appartenait à la famille d’ARNAUD de
Keysère, imprimeur à Audenarde et à Gand au xv" siècle; que son vrai nom était Wacener,
et que celui de César n’était qu’un surnom, ainsi que le montre cette suscription : Discretus
vir Magister Petrus Wagener dictas Cesaris. Cette dernière origine paraît être celle qu’il con-
viendrait d’attribuer au Pierre de Keysère, qui se trouve à la Bibliothèque de cette ville.
(Rés. 789).
Le plat de la reliure, en veau brun estampé, recouvre un opuscule de Saint Jean Chrysostôme
publié à Anvers en i 536 Le
. sujet est le même des deux côtés : il représente la Pucelle de Gand;
au fond, une petite vue des clochers de la ville.
Au bas, se trouve la signature Petrus Cesaris. Comme entourage, une devise latine en
caractères gothiques.
mant ses reliures et la réponse de Chamot qui a tout l’air d’être depuis
), le
1 . Liste des Maitres Relieurs et Doreurs de livres de la Ville de Paris, dressée par Pierre Alexis Michel Bradel.
Idem.
S. Arch. de la Seine. Reg\ 240.
c/tZc€L-yo aco t
estât>2t&ce**
•1
ez/Lrzxjej^+-c'test,
e. roztc
'*7<
'IT&US3
48 c
entourée d’une légende en caractères gothiques, sur laquelle on lit :
jacobus-clerce-de-ghf.le-
pareillement 2
obtenues car nous n’avons comme
avec un même fer, com- éléments d’appréciation
travail ( ). Gantois.
première partie de cet ouvrage (’), et aussi pour faire bien ressortir la rigueur des règlements,
je donne ici un document intéressant.
Statuts de la Communauté de Met% en i~ii. — Il est décidé que les Maîtres ne pourront donner h
leurs compagnons un travail hors de che% eux, si ce n’est des coutures et des pliures. Si l’on trouve cheç
ces compagnons des presses, affûts ou autres outils de la profession, ces objets seront confisqués au profit
CORNU (François). — Ce relieur qui, d’après Y Annuaire Valade, fut reçu maître le
i 3 décembre 1776, est mentionné dans l’Almanach Dauphin de 1777, comme relieur ordinaire
réunion.
COURTEVAL. — Pour compléter ce que nous avons dit au sujet de Courteval (’), nous
donnons ici la reproduction d’une charmante reliure exécutée par ce Maître, sur un petit in-8° :
rement et sur laquelle ils sont superposés. Nous avons fait la même remarque pour les coins
Cela fait supposer que cette reliure ayant été primitivement exécutée sous Louis XVI, il a
fallu, au temps de la Révolution, opérer ce changement de fers, pour que la reliure pût être
utilisée.
Mais, comme il est un des très rares relieurs qui, à l’époque de la Révolution, aient conservé
courteval §°’-lt ^ eur m étier et l’ardeur de bien faire, j’ai pensé que je pou-
r b zi eü r ,
vais donner ici la reproduction de cette reliure, dont toutes les parties sont
eve ses carmes, n?. i J’ un remarquable.
bréviaire en parchemin, et pour avoir mis des fermoirs et clous à d’autres livres ( ).
22 janvier 1706.
Son fils, Jacques Cressonnet, curé de Brion, le qualifie de relieur
Relie/par Crizcifioù
dans son acte de décès?
Af Relieur rue <S.
comme pour la plupart de celles qui ont été faites à cette époque. Elle recouvre 6 volumes
2. Pli. Renouard. —
Documents sur les Imprimeurs, Libraires et Relieurs ayant exercé à Paris de 1450 à 1600.
3. Dressé par Pierre-Alexis-Michel Bradel, clerc de Communauté.
RELIURE EXÉCUTÉE PAR COURTEYAL
l)
H
4
y
Reliure en or basané
aux Armes de Michel Le Tellier
(
xvii e siècle)
in- 8 °, L’Europe illustre, par Dreux du Radier, portraits gravés par Odieuvre, Paris, 1775 (').
CUIR DORÉ (Reliures en). — C’est la première fois que je rencontre une reliure en cuir
Les deux côtés sont décorés d’étoiles et de lézards, motifs dont sont composées les armoiries.
Cette reliure a été faite pour le père de François-Michel Le Tellier, marquis de Louvois et de
Il portait d’azur à trois lézards d’argent, posés en pal; au chef cousu de gueules, chargé de
trois étoiles d’or.
Les quatre mots de la devise inscrite sur ce livre peuvent se traduire ainsi : A chacun je suis
partout assistance.
recouvert d’une feuille d’argent ou d’étain, sur laquelle on estampait les ornements à reproduire;
l’on passait sur l’ensemble une couche de solution safranée qui, prenant le ton d’or, recevait une
transparence métallique de la matière sur laquelle elle était posée.
2. Une plaquette in-8°. Recherches sur le cuir doré, par E. de La Quérière. Rouen, i 83 o.
52 c
de Bruxelles montraient parmi les curiosités de leur bibliothèque le fauteuil d’or basané, dans lequel
Il nous dit encore, d’après Dulaure, que lorsque sous le règne de François F v
,
on démolit
l’ancienne église de Saint-Merri, à Paris, construite en 8S4 aux frais d’un nommé Eudes Fauconnier, on
découvrit le tombeau et le corps du fondateur, dont les jambes étaient revêtues de bottines de cuir doré.
du xv
e
siècle, et j’ai dit en même temps, que l’Italie, au xvi
e
siècle, avait produit quantité
Le second côté représente la scène traditionnelle du roi David, en prières devant l’ange qui lui
(0,097 X 0,064) relié en 1 786, et qui au moment de la Révolution fut utilisé par un prêtre,
La transformation a été ainsi effectuée : toutes les feuilles sont collées ensemble, au centre,
dans les deux tiers de la longueur, de façon que cet endroit forme un bloc solide dans lequel
on a découpé en rond l’épaisseur entière des feuilles pour y loger une custode en argent; on a
WMïSÊZzf-s-
Tvwiii tlaflio iLV** i iïn. GRAVE
CUIR
EN
% mm ITALIENNE
RELIURE
Jjnm 'rn
tftgrçshii
D 53
ensuite fixé sur la garde du premier plat tout le volume, de sorte que l’ouverture se fait par le
La décoration de cette reliure en maroquin rouge, obtenue par une plaque, représente un
vase d’où sortent des fleurs, encadré par une ornementation épousant la forme des
contours (pl. A).
De cette façon, au moment où la Terreur sévissait contre les nobles et les prêtres, celui qui a
imaginé cet ingénieux appareil pouvait porter constamment sur lui, sans craindre d’être inquiété,
tout ce qui lui était nécessaire pour s’acquitter de son ministère sacré.
D
AUVERGNE (Nicolas-Remi). — Nicolas-Remi Dauvergne était un relieur
sa corporation.
Nous le retrouvons parmi ceux qui, le 7 décembre 1760, se sont réunis pour confirmer la
délibération du i 3 avril 1741, arrêtant qu’il 11e sera plus fait d’apprentis, pendant l’espace de
dix années.
présente une requête (‘) à M. le Lieutenant général de Police, à l’effet qu’il veuille bien
homologuer la délibération du g février de la même année, pour être exécutée selon sa forme et
teneur. Cette délibération interdisait qu’il fût fait aucun achat de peau de veau dite d’alun, par
les maîtres de la Communauté, sans la présence de l’un des gardes en charge de ladite Commu-
nauté. C’est là l’une des nombreuses réglementations qui régissaient alors le commerce,
précisaient la qualité et le prix de la marchandise, et fixaient le prix des amendes imputables
aux contrevenants.
1 • Statuts de 1750.
54
D
€Alc f'/tctwyLtAey
Qfed sCi</y'eJ
LitA<-~ A^Lc^t_r u~
i,t_ *j tW - -z — 4
7
*s z/
,(U/
Mp?A ,/»
A^j.j. -Saud/e^-
i(Mf
?pT7
A?^4
D 55
Il fut un de ceux qui donnèrent leur consentement à l’enregistrement des nouveaux statuts
en i 75 o.
Le fac-similé d’un de ses comptes (‘) que je donne ici, reproduit une fourniture de reliure
érigée à Paris en la paroisse Saint-Hilaire du Mont; il fut nommé marguillier le 8 juin 1760.
Il était décédé en 1789; car nous voyons sa veuve mentionnée sur 1’ Annuaire Valade, de
Il eut un fils qui exerça en même temps que lui; nous trouvons son nom dans l’arrêt de la
cour du Parlement, qui interdit de faire des apprentis pendant dix années.
de 1 789 ,
comme Mm? car lier papetier relieur rue union.
ancien syndic de la
TE
% S Lutte SLrochatt coin de
Anne D’après cette éti-
larue iheresse vend Tout ce qui
Communauté; d’a- concerne Lecriture Jk PAKIS. quette, il est suppo-
près ce même an- sable que ce Delatre
nuaire, sa réception était surtout cartier-
papetier; et qu’il fit partie des nombreux artisans qui, réunis par l’Édit de 1776, formèrent
une nouvelle corporation, composée de cartiers-papetiers colleurs et en meubles et des relieurs
3
doreurs ( ).
Grands Prieurs de France pour l’année 1769, mise à jour par P. P. Dubuisson,
généalogiste et doreur du Roy, on lit cette suscription : Corrigés par P. Delorme,
son successeur rue Saint-Jacques vis-à-vis Saint-Benoît, ce qui nous montre que ce
telle sur les plats. Le fac-similé que nous donnons ici est la signature qui est mise
bitué à l’époque.
L’almanach Dauphin de
1777 le mentionne ainsi : « Un des plus renommés pour la dorure sur cuir et les reliures
en écriture bâtarde, calligraphié par Doré en 1747, pour être offert à M. de Boullongne, conseiller
d'Etat ordinaire, intendant des finances et des ordres du Roy, conseiller ordinaire au Parlement de Met<_,
Cette décoration est d’une combinaison toute particulière et peu usitée chez les Derome, qui
n’employaient pas habituellement de compartiments à deux filets avec leurs dentelles à
petits fers.
Très élégante et faite spécialement pour l’amateur à qui elle était destinée, cette reliure
lieu de signature.
que l’on voit ici est celui d’une reliure simple mais
Le dos à petits fers
de Rome.
Cette reliure recouvre un exemplaire en quatre volumes des Epitres
Cet artiste a doré son nom en entier en bas du dos, après le dernier
6
entre-nerfs. j’ai rarement rencontré chez les relieurs du xviii siècle cette
je rue Saint Jacgues , Jeune, celui de tous qui eut le plus de vogue.
Denis Derome, institué légataire universel, celui dont j’ai parlé précédem-
4
ment ( ).
Catherine-
, CO
du • ^
Ci
Convoi
<3
Epoufe o
Q-
aux Citoyenne <u
,
Û
ME 43
dtaffifler
la s •
(£4
C2
M
de O
RO TJ
«y
prié
DE Ü
c
4
.O
O
êtes Enterrement TJ
S Jeanne
M
eu
OU & .§
U
w
O
<
ai
n
e
4»
>s
O
a
TJ
»
c»
eu
O
û
6o D
Voici cette pièce, dans son exactitude littérale (') : Du testament de Marie Anne de Rome,
majeure, fille ouvrière pour relier les livres, demeurant à Paris, rue Saint-Jacques, paroisse Saint-Benoist
reçu par M e
Davier, le 2p mars 1770, il a été extrait ce qui suit :
Je Jais et institue pour mes légataires universels de tous les biens que je laisserai à mon décès,
!
Nicolas Denis de Rome, et Marie Thérèse de Rome, femme du sieur Jean Henry Fournier ( )
er
libraire suivant la cour (il était également relieur. Voir ce nom dans le tome I de cet ouvrage),
mes frère et sœur, auxquels je recommande cette cordialité dans laquelle nous vivons si étroitement, pour
par eux jouir du legs Je nomme pour exécuter mon présent testament M. de la Chause, avocat
au Parlement, demeurant rue des Marmousets à Paris, que je prie de prendre cette peine et d'accepter en
cette considération un diamant de la somme de 700 livres une fois payée dont je lui fais don et legs.
Cette dernière disposition nous prouve que, contrairement à ce qu’on a toujours pensé de
la situation pécuniaire des relieurs, ils n’étaient pas tous des malheureux.
DEROME (Veuve). — Avant de parler de la Veuve Derome, il me faut compléter ce que j’ai
a B
qui nous montre que la Veuve Derome, dont on a vu antérieurement une facture signée,
continua à tenir pendant quelque temps le fonds de commerce de son mari, en société avec son
Ce dernier, à la mort de sa belle-mère, reprit seul la suite des affaires, ainsi qu’on le verra
Le S :
Bradai l’ai né, Relieur & Doreur de
par la
annonce C
petite
ci-
EFH irpiniiiM iiîüïïti innnii rnimn n
M
fucceiîeur du S Durons le Bradel Pere Reh eur Rue
r
livres ,
neveu &
qu il elt le contre, re-
jeune prévient les Amateurs
,
du Foin S*' Jacque •
octobre 1790. Je donne également une étiquette d (') trouvée sur une
l’ensemble du tra-
troifieme étage à Lyon, rélie toutes fortes de bons Li- les maîtres de l’épo-
vres en maroquih,dantelles, cantonnieres comparti-
mens en découpures,8c y pouffe toutes fortes d’ Armes
& i que. Le milieu des
à peu de frais , en lui expliquant feulement la qualité
des Armes que l’on voudra,ou lui montrer l’empreinte
i plats est orné d’une
du Cachet de la perfonne , ayant fait graver exprès armoirie avec sup-
toutes fortes de fers que le Blafon peut fournir , pour
compofer toutes fortes d’ Armes de quelque qualité
i
ports.
qu’elles puiffent être , &
par ce moyen , il évite la dé-
i
penfe de les faire graver en cuivre aux perfonnes qui Nous donnons
en aurons envie , oc même changer de goût
É encore le fac-similé
1. l’n in-12. Amusements dramatiques ou répertoire des pièces de théâtre jouées en société à
l'rovins , 1747. — Collection Léon Gruel.
2. Collection Léon Gruel.
3 - Tullii Ciceroms opéra. — Collection Léon Gruel.
Ô2 D
DIFFÉREND ENTRE DIVERS RELIEURS AU SUJET DE LA VALIDITÉ DES
MAITRISES. — De tout temps, les relieurs ont été entre eux assez batailleurs. Il suffisait,
le plus souvent, d'un ralentissement dans les affaires des uns, pour que ceux-ci cherchassent
querelle aux autres, et se missent à fouiller dans les règlements et statuts, afin d’y découvrir
L’édit de 1686 qui sépara les relieurs de la corporation des libraires, en érigeant les premiers
en communauté spéciale, avait paru régler tous les différends de ce genre. Il n’en fut rien ;
et
à ce sujet, il est intéressant de donner ici in extenso la copie d’une pièce de 1698. Elle fournira
au public un aperçu de toutes les tracasseries qui se pratiquaient à cette époque : et elle aura
l’avantage de mettre en lumière certains noms de maîtres, sur lesquels nous n’avons pas assez de
MÉMOIRE ()
s
Pour Laurent le Comte, Valentin Pleumet ( ), Louis Charbonnier, Pierre et George
Iseq, Simon Notin, Jean Bardeau, Roger Aubert, Estienne Boyer Q, François Douceur,
Jean-Louis Gontier, Jacques Maillet, Jean Maret, Adrien Maréchal, tous Maistres Relieurs
Communauté, Defendeurs
Et encore contre Eloy le Vasseur, Guillaume Cavelier, Geofroy Nion, Marin Maugras,
anciens Maistres et Gardes de la Communauté, Defendeurs.
Les nouveaux Maistres et Gardes contestent l’état des Intervenons , et prétendent les dépouiller
des privilèges de leur Maîtrise, dont ils sont en possession depuis plusieurs années, bien quils en
ayenl les Lettres en bonne forme, signées des anciens Maistres et Gardes, qui seuls estaient en droit
d’en donner.
Les nouveaux Maistres et Gardes, prétextent du bien public la demande injuste qu’ils font aux
Intervenons, et sous des apparences si favorables veulent ruiner vingt-quatre ou vingt-cinq familles,
dont les gardes qui les ont précédés ont reçu les chefs Maistres, et qu’ils auroient reçus eux-mesmes
s’ils avaient eû en ce temps-là le caractère dont ils sont présentement revêtus.
deffenses faites de recevoir aucuns Maistres Relieurs ; comme les Intervenons ne sont pas dans le cas
de ces deffenses, il est inutile de dire l’histoire de cet Arrest, ni quel en a esté le prétexte, il suffit que
La plupart de ceux dont les noms sont à la tête de ce Mémoire, ont fourny leurs Brevets d'appren-
tissage passés pardevant Biotaires aux anciens Gardes qui les ont reçï'ts, ont esté trois ans cheç leurs
Maistres, et avoient l'âge marqué pour estre reçiîs, quelques-uns plus favorables que les autres ont
épousé des filles de Maistres, et méritent par cette raison une considération particulière. Personne ne
doutera qu’ils n’ayent satisfait à la condition principalle pour estre reçus, qui est de donner les
deniers d’entrée et les sommes qui se payent ordinairement . Si les Intervenans n'avaient pas refusé de
faire quelques gratifications aux nouveaux Maistres et Gardes, ils n'auroient point de proceç, et ils
différentes, il est nécessaire d’entrer dans le détail des Lettres de Maistrise de chacun d’eux, et de leur
titre de capacité.
Les nouveaux Maistres et Gardes mettent sous la mesme classe Maréchal, Charbonnier,
Gontier et Bardeau, qui a vingt ans d’établissement, et ils disent qu’il ne paroist aucunes pièces
Ils rapportent cependant leurs Lettres de Maistrise en bonne forme, ce qui est à leur égard un titre
suffisant pour les maintenir dans leur droit, et si les anciens Maistres et Gardes ne rapportent pas
leur Brevet d’apprentissage et la Quittance des Maistres sous lesquels ils ont servy, c’est ou parce que les
anciens Gardes sont d’ intelligence avec les nouveaux, ou que les anciens ont égaré ces pièces, car les
Lettres de ces quatre particuliers portent précisément, et qu’ils ont esté reçus en conséquence des Brevets
d’apprentissage qui sont datteg et des Quittances des Maistres; il paroist encore par les Lettres de
Maistrise, que suivant l’usage de la Communauté et les Statuts, ils ont esté présente% par un ancien
Maistre, et certifié par un autre, leur Lettre bien et duëment signes des quatre Maistres et Gardes.
Il paroist encore que Jean Gontier n’a payé que la somme de trente livres, parce qu’il est gendre de
Maistre, et que les trois autres, qui n'ont pas ce mesme avantage, ont payé cent livres, qui ont dûs
qui rappellent la datte de son Brevet d’apprentissage, la Quittance que luy a donnée son Maistre qu’il
On ne luy oppose rien, sinon que la pièce que rapportent les anciens Gardes, pour établir la
validité de sa réception, cest un simple Alloué (') et non un Brevet d’apprentissage. A quoy il répond
1 . Voir Alloüé.— Manuel liist. et bibliog. de l'Amat. de reliures. Paris, 1887, p. ^o.
64 D
premièrement, que quand à luy, il a des Lettres de Maistrise qui portent qu'il a fourny son Brevet
d’apprentissage. En second lieu, quand il ne rapporterait qu’un Alloüé, sa cause n’en seroit pas moins
au lieu de Brevet d'apprentissage, on faisoit des AUoüe ('); et lors du Reglement de 1686 qui a levé les
deffences de recevoir des Maistres, on a reçû plusieurs de ceux qui avoient fait de cette maniéré leur
Les ratures que l'on prétend se rencontrer sur le Brevet d’ apprentissage de Plumet, ne sont pas
de son fait, il l’a remis aux Jure^ en bon état, et il ne peut pas répondre de ce qui s’est passé sur une
Les nouveaux Maistres et Gardes opposent à Simon Notin : i° Que les anciens Maistres et Gardes
ne rapportent pour titre de sa Réception qu’une simple copie en forme d’ Alloüé qui n’est signé de
personne; ii° Que le nommé le Clerc qui paroist avoir obligé Notin, n’estoit pas Maistre luy-mesme;
ces deux moyens sont détruits par deux autres qui sont sans réponse : le premier, que sa Lettre de
Maistrise, qui est un Acte public fait par des anciens Maistres et Gardes qui avoient de leur temps
le mesme caractère qu’ont présentement les nouveaux, prouve invinciblement le Brevet d’apprentissage
de Notin en bonne forme, et que celuy qui V avoit che%_ luy en apprentissage avoit qualité pour luy
montrer ; le second moyen est que Michel Sauvage, qui est un des nouveaux Maistres et Gardes,
a présenté luy-mesme Notin comme capable et ayant les qualité ^ necessaires pour estre reçue, comment
peut-il présentement, devenu Garde de la Communauté, détruire les Lettres de Maistrise qui ont
François Douceur, Jean Maret, Pierre et George Isecq, Roger Aubert et Estienne
Boyer, à qui on oppose à peu près les niesmes nullité ^ qu’aux autres, se deffendent aussi par les
mesmes moyens, c’est-à-dire avec leurs Lettres de Maistrise, qui démentent les prétendues nullité
dont les nouveaux Maistres et Gardes se servent contre eux : D’ailleurs, Jean Maret, François
Douceur et Roger Aubert, sont tous trois gendres de Maistres, par conséquent très favorables;
et Michel le Comte a esté présenté par Michel Sauvage, qui est un des nouveaux Gardes qui
conteste sa Réception.
Reste Jacques Maillet, qui est aussi receu dans la forme ordinaire, par dessus cela gendre de
Maistre, et que l’on dit n’avoir point de Brevet d' apprentissage avec un Maistre de la Communauté,
quoy que ses Lettres disent le contraire, on prétend que son Brevet n’a point esté Enregistré non plus
que celuy de plusieurs des Intervenans, et que cela emporte la nullité de leur Réception.
Cette nécessité d’ Enregistrement que l’on oppose comme un moyen invincible, n’est écrit en aucun
endroit, les Statuts de 1686 n’en parlent en aucune façon, dans Communauté1 où y a une
et les il
Loy précisé pour I Enregistrement, ce n'est pas une nullité quand on y manque, mais il
y a une
peine contre le Maistre qui négligé de le faire; ce seroit une injustice de prononcer une peine contre un
Apprentif qui ne sçait pas les Réglés de la Communauté dans laquelle il veut entrer, la nullité de
son Brevet, parce qu’il n’a pas la formalité de F Enregistrement, et il n’y a de coupable que le Maistre,
qui n’ignorant pas la disposition de la Loy négligé de l’exécuter; mais dans la Communauté des
Relieurs il n’y a point de Loy écrite, par conséquent point de crime, ny de peine a appréhender
Reste quelques considérations particulières et importantes :
La première, que les nouveaux Maistres et Gardes qui accusent les Anciens de prévarication
pour avoir introduit, disent-ils, sans qualité plusieurs Maistres dans la Communauté, ne prennent
pas garde qu’ils blâment le Magistrat mesme, qui est leur Supérieur : Car il n’y a pas un de ceux
qu'ils prétendent exclure de la Maistrise qui n’ait presté le serment devant M. de la Reynie, et
mesme George Iseq. l'a presté devant M. d’Argenson; ces Magistrats qui sçavent si parfaitement
les Loys de chaque Communauté ont reçu le Serment de tous les Intervenons, ce qui met leur droit
En effet, ceux mesme qui n’avoient pas les qualité ç requises pour estre reçu Maistres, n’ont pas
laissé d’y estre admis par l’ordre de M. de la Reynie, en conséquence de ce que dans cette Communauté la
prétention des Aspirans avoit esté suspendue par le Reglement de i6yy, qui na esté levé que par
celtiy de i68y, et que dans ce long intervalle plusieurs s’estoient mis en estât de s’instruire de la
Profession ; c’est ce qui fit que le nommé Hugueville qui n avoit point de Brevet d’apprentissage,
et qui ne laissoit pas de travailler du Mestier de Relieur qu’il avoit appris pendant les deffenses, ayant
esté saisi, il offrit de se faire recevoir Maistre, et par Sentence qui est dans son dossier (M. Gentil
est son Procureur ) il fut ordonné qu’il se feroit recevoir Maistre; c’est ce qu’il a exécuté, et il est
La seconde considération est que les Intervenants se contentent de faire leur profession, et se tiennent
dans les bornes de leurs Statuts et de leur serment, au lieu que les nouveaux Maistres et Gardes
méprisent eux-mêmes les Reglemens de la Communauté en reliant des Livres deffendus contraires
aux bonnes mœurs et aux Loys de l’ Estât ; c’est ce qui se voit par l’Ordonnance décernée contre eux
par M. le Lieutenant-général de Police le 21 février i6yS.
La troisième, que Luc Antoine Boyer,, qui est plus acharné que les autres contre les Intervenants
ne devroit pas leur envier une qualité qu’ils n’ont qu après avoir subi la rigueur de la Loy, puisqu’ils
ne luy envient pas la grâce qu’il a obtenu d’en haut d’estre receu Maistre sans jamais avoir esté
chez aucun Maistre, et sans avoir aucune des qualitéç necessaires par les Statuts de la Communauté.
9 -
66 D
Enfin quand les titres qui ont fait parvenir les Intervenants à la Maistrise manquement dans
quelque légère formalité, la régularité avec laquelle ils ont observé les Reglemens de leur profession
depuis qu’ils leur sont connus, ne répare-t-elle pas ce qu’ils peuvent avoir obmis dans un tems qu’ils
ne les connaissaient pas? la possession dans laquelle ils sont de leur estât depuis plusieurs années,
de l’aveu de ceux qui en estoient les Chefs, du consentement de tous les particuliers qui la composent
et de ceux mêmes qui les troublent aujourd'huy ; ne consacre-t-elle pas, pour ainsi dire, leur Lettre
de Maistrise, et ne les met-elle pas à couvert de toute contestation? Si par la disposition du droit
il estoit deffendu de contester à un esclave l’état de la liberté dans laquelle il auroit vécu de bonne
foy un petit nombre d’années, peut-on avec quelque raison anéantir la maistrise des Intervenants
qui en jouissent à juste titre depuis si long-temps? Quel trouble mettroit dans cette Communauté
la prétention des nouveaux Gardes si elle réûssissoit, ils détruiraient tout d’un coup vingt-quatre
ou vingt-cinq Maistres. Ces Maistres sont establis, sont marie et sont peres d’un grand nombre
d’enfans, ainsi ils osteroient peut-estre à plus de cent cinquante personnes les moyens de subsister, et
aux enfans les privilèges que leur donne dans la Communauté le droit de leur naissance. Quelle utilité
présente peut arriver à la Communauté qui balance une si grande injustice? Ce ne peut estre que
de réduire à un plus petit nombre les Relieurs qui sont en trop grande quantité, ce qui fait glisser dans le
public un trop grand nombre de mauvais Livres ; mais, encore une fois, pas un des Intervenants ne s’ est
~
trouvé dans ce cas, et ce sont les anciens Maistres, et mesmes les Gardes d’apresent, qui se sont trouve
d’ailleurs un remede plus doux et plus naturel pour réduire les Relieurs, c’est de n’en plus recevoir
LE GRAS, Procureur.
Le spécimen que je donne ici indique clairement la manière dont le travail était fait.
Cette petite reliure (grandeur originale o, 1 23 X 0,08) recouvre un livre imprimé en caractères
Estienne. La reliure est recouverte en veau estampé de roulettes à froid, et ornée aux angles
de coins en cuivre ciselé avec cabochons; ceux du côté du dos sont reliés entre eux par une
petite armature en cuivre, servant à retenir la peau préservatrice dont nous avons parlé plus
haut.
DROBET (Georges). — Malgré tous les détails que j’ai donnés dans mon premier travail (')
sur Georges Drobet, il m’a paru intéressant de revenir sur le compte de ce relieur, au sujet
de la société formée à Tours entre huit libraires et imprimeurs à la fin du xvi e siècle qui,
par suite des troubles de la dernière année du règne de Henri III, furent forcés de quitter
Paris.
Giraudet, Tourangeau, a
été publié avec des notes très intéressantes, à Tours, en 1877. Dans cet acte, nous voyons,
parmi les huit libraires et imprimeurs asssociés pour la publication de divers ouvrages, figurer
Cet acte indiquerait qu’il a existé à cette époque des libraires faisant de la dorure, sans
être pour cela relieurs. Mais je n’ai pu jusqu’ici retrouver autre chose sur François Drou
ni sur son collègue Bailly qui ne doit pas être celui dont j’ai déjà parlé ("), ce dernier n’ayant
été reçu Maître que le i 3 novembre 1747; c’est-à-dire trente ans après l’établissement du
présent testament.
Cardinal les fit relier par Du Bois en maroquin du Levant avec ses armes,
Vers 1640, le
pour la Bibliothèque
pour plusieurs volumes de diverses grandeurs quil a
reliés
Gilles Dubois, relieur,
s
du Roy... i6y'io .
DUBOIS (Louis). — Louis Dubois devait être en son temps une personnalité tres
reproduit,
considérée, si on en juge par la teneur du Brevet de Relieur du Roi ci-dessous
J
trente-neuf ans. En voici le Brevet ( ) :
A ions ceux qui ces pntes lettres verront, Salut. Sur le bon et loiiable rapport qui nous a este fait de la
personne de Louis Dubois, Relieur de livres, Et de ses sens, suffisance, fidélité et affection à me
service, a iceluy. Pour ces causes — avons donné et octroyé, donnons et octroyons par ces pntes, signées
de nre main V Estât et charge de l’un de nos relieurs ordinaires en me bonne ville de Paris vacante
par le dece % de feu Gilles Dubois son père, pour, doresnavant, nous servir en lad. qualité, et lad. charge
exercer, en jouir et user aux honneurs, privilèges, franch. liberté gages, droits fruits, profit£ revenus
et emolumens accoutume^ et
y appartenans, tels et semblables qu’en a jouy ou deu jouir led. Dubois
Si donnons en mendement à nre amé et féal le Prévost de Paris ou son Lient de police que luy estant
1
apparu des bonnes vie, mœurs, Religion Cath. Apost. et Romaine dud. Dubois. Et quil aura receu
de luy le serment en tel cas requis et accoutumé, il le mette et institue ou fasse mettre ou instituer de
par nous en possession et jouissance de lad. charge et d’icelle ensemble du contenu cy dessus le fasse
ra
jouir et user pleinement et paisiblement obéir et entendre de tous ceux et ainsy qu’il appar eg choses
qui la concernent. Car tel est nre plaisir. Donné à Versailles le... etc.
Louis Dubois fit partie des 46 libraires qui, lors de l’édit de 1686, abandonnèrent la librairie
( ), de Dubuisson le fils,
la reliure dont je donne ici la reproduction (pl. A) est si curieuse et si typique, qu’il me
faut aujourd’hui revenir encore sur ce maître.
Elle représente la grande plaque à laquelle son nom est resté attaché, et dont il se servait
de mérite.
1 . Arch. Nat. Registre du Secrétariat de la Maison du Roi. pour 1728, voi. Or n" 72.
2. Manuel liist. et bibliog. de l’Amat. de reliures. Paris, 1887.
3 . Collection Léon Gruel.
?o D
Je donne également la reproduction (pl. B) de la plaque qu’il employait pour les petits
d’œuvre ( ). La forme gracieuse des petits fers, la précision avec laquelle ils sont appliqués,
donne la date exacte du décès d’ALExis Ducastin, dont il a été parlé dans le tome premier ( )
de cet ouvrage.
Cette pièce est ici à titre de simple document, car elle ne nous apprend sur ce maître rien
de plus que ce que j’ai déjà dit.
fon
DUCASTIN
Monûeur
de
part
la
De
72 D
DUHAMEL (Jean). — Ce nom est mentionné dans Lacaille ('), où il est dit que :
« Jean Duhamel exerça la Librairie et Relieure dès Tan 1615, il fit imprimer les Vies des Saints
de T Ordre de Saint Jean de Jérusalem, traduites par Jean Baudouin in-octavo en 1631. Il a laissé
quelques enjans de son mariage avec Jeanne Rufifier , sçavoir Antoine, receu Libraire à Paris le
treisième juillet 1643, qui a laissé Jean receu Libraire le vingt-septième septembre 1663. »
DUPLANIL. — La famille des Duplanil a fourni toute une pléiade de relieurs, qui
Jlcu+o
^2r>u/CX)
de sa nomination comme Garde de sa Communauté, qui eut lieu en 1713, en même temps
que celle de Pierre Gamet.
Il mourut en 1 760.
Jean-Baptiste Duplanil (son fils ou son frère) exerçait en même temps que lui. Il fut
<3
o P
Dh H
ci
UJ
(U oc
D
Q <
ci
w
S i—
H
H
O
03
CO
s_
3
<L>
Gendres.
QJ
QJ
”0
fes
co
, eu
BOUTAULT,
Z
<
CU
O&
Q
3
(U
DUCASTIN
<L>
•73
4-1
U
c3
Q.
rd
QU BRAYES,
P
IO.
74
D
J. -B.
Duplanil (fils du précédent?) fut également maître relieur. Il fut reçu le 18 septembre
Le fac-similé de reçu (') ci-contre est signé de Pierre Duplanil, demeurant rue des
er
Sept-Voyes, reçu maître le I août 1768.
Nicolas Duplanil est marqué dans l’Annuaire Valade, comme n’ayant pas payé le
droit de réunion. Il était maître depuis le 28 septembre 1772, et demeurait, en 1789, rue du
Mont-Saint-Hilaire.
Aucun des Duplanil ne fut ce qu’on peut appeler un artiste; aucun n’a atteint la perfection
des Derôme, des Lemonnier, etc., leurs contemporains; cependant leurs reliures étaient
DURAND. — Nous possédons differents mémoires de reliures, importants par le détail des
ouvrages qui y sont désignés et qui nous apprennent que Durand travaillait pour la Ville de
Ces comptes embrassent une période de dix-sept mois, du 14 février 1767 au 20 juillet 1768,
et mentionnent un total de 556 reliures exécutées par Durand, toutes couvertes en veau plein, ce
o-'X
1 Cj \aJL~
aSi4/^ Il 0ivuctu)
(
jicvY LayVvlie-> .
qui permet de croire que les ouvrages n’étaient pas insignifiants et qu’il n’était pas un artiste
sans valeur.
Je donne ici le fac-similé d’un de ses reçus (‘), avec son orthographe originale.
Durand Antoine faisait partie de la liste des maîtres qui avaient payé le droit de réunion et
2
sa réception de maîtrise date du 21 octobre 1765 ( ). Il demeurait rue du Mont-Saint-Hilaire.
Nous le trouvons mentionné sur l’Almanach Dauphin de 1777, comme relieur ordinaire
du Clergé.
S’il est un nom qui, à tort ou à raison, ait pris une place importante, dans l’histoire de la
Je dis à tort pour ma part; car on lui a toujours attribué faussement ces décorations à doubles
compartiments de trois filets, qui ornent une grande partie des reliures du xvn e siècle
et particulièrement celles qui recouvrent les ouvrages de petit format sortis des presses des
Elzévirs.
Mais, comment un maître qui naquit en 1673, et qui exerça surtout de 1700 à 1746, aurait-il
ne nous sera pas donné de connaître le véritable artiste qui inaugura le premier ces décora-
tions à filets.
e
Pour moi, ce genre est très spécial au xvn siècle, et mon avis est que tous les relieurs de
pas éloigné de donner quelque créance à cette supposition; toujours est-il, qu’en fait, aucun
spécimen authentique du travail de ce maître n’est venu nous apprendre s’il avait un style à lui
Malgré cela, la notoriété qu’il avait acquise se trouve confirmée par le Brevet de relieur qu’il
obtint du Roy le 26 février 1717, par anticipation, et sans qu’il se fût produit aucune vacance.
En voici la teneur :
A ujourd'hui 26 e février 1717. Le Roy estant à Paris, ayant égard aux témoignages avantageux
qui luy ont esté rendus de la probité et capacité D’Augustin De Sueil, Maistre Relieur à Paris, et
voulant en cette considération le traitter favorablement , Sa Majesté de l'avis de Monsieur le Duc d'Orléans,
son oncle régent a retenu et retient le dit de Sueil en la charge de l’un de ses relieurs ordinaires.
Pour, par luy en faire les fondions, en jouir et en user au mesmes honneurs, prérogatives et
privilèges dont jouissent les autres relieurs de Sa Majesté avec le pouvoir de mettre au devant de sa
boutique un tapis chargé des armes et panonceaux de Sa Majesté. Et pour assurance de sa volonté
Elle m'a commandé d'expédier and. de Sueil le présent Brevet quelle a signé de sa main et fait
Lorsque Louis du Bois vint à décéder, il lui succéda régulièrement dans la même charge,
D r7
ainsi que le constate ce second Brevet de retenue expédié onze ans plus tard, le i 5 février 1728.
Aujourd’huy ij février 1728. Le Roy étant à Versailles, bien informé de la capacité d’ Augustin
pour, par led. de Seuil, l’avoir et l’exercer, en jouir et user aux honneurs, autorités, privilèges,
franchises, libertés, gages, droits, fruits, profits, revenus et émolumens accoutumés et
y appartenant
tels et semblables qu’en a jouy ou dû jouir led. du Bois et ce tant qu’il plaira à Sa Majesté, laquelle
Ch. Nodier dit que De Seuil devait être un ecclésiastique du diocèse de Paris, exerçant
« Corio Turcico compactum per abbatem Du Seuil » et « relié en maroquin par l’abbé Du Seuil ».
C’est en vain que j’ai fait, dans les trois volumes du catalogue de la Bibliothèque de Loménie
de Brienne, rédigés avec grand soin par MM. Lairé et de Bure, les plus minutieuses recherches.
Je suppose que si ces inscriptions se trouvaient sur des livres de cette collection, elles auront
passé inaperçues de ces deux bibliographes. En tout cas, s’il a réellement existé un abbé
Du Seuil ayant fait de la reliure, il ne doit pas être confondu avec le maître que le roi Louis XV
a occupé comme relieur ordinaire pendant l’espace de vingt-neuf ans; car, à cette époque, où
les idées religieuses étaient fort en faveur à la cour, les deux brevets ci-dessus n’auraient
certainement pas manqué dans leur teneur de mentionner le caractère ecclésiastique du
personnage.
bibliographiques (Rouveyre 1879 et 1880), différents comptes de relieurs, parmi lesquels s’en
trouve un du maître qui nous occupe ici. Il contient le détail de diverses reliures fournies en
Communauté.
Il mourut en 1746, et fut remplacé dans la charge de Relieur ordinaire du Roi par
Pierre Anguerrand ('), ainsi que le constate le Brevet expédié en faveur de ce dernier, le
1 . Voir ce nom.
78
Sarracenum
a
mal- iure De lunuicrfite Dedans
christiani contra ( ), dont,
lettre &ep:imlegc/et terme
heureusement, je ne possède pas la reliure originale.
De t> eu je ans pour vendre %
Diftribucr fefdttj üures: afs
ÈVE (Nicolas). — Il m’a paru intéressant de compléter ce fin oc fof rébourfer De fes
frait5 z mi fes. <St Defendle
que j’ai dit
dictfetgneur a tousimpib
sur ;Nicolas meurs z Ubzatres De ce rop*
Ève ( ), en aulmcDenô ipzimer ledtet
bure iufques au têps Defluf
donnant ici la
dttjfur peinc^e confifcactô
reproduction Defdtcrç Uures/et Damende
de sa marque, arbitraire.
reliure des statuts de l’ordre du Saint-Esprit, dans un opuscule publié par M. F. Mazerolle ().
(Yoy. V ve
Nicolas Ève.)
ÈVE (Nicolas V Vt
‘). — Vers i
”
5 3 , la maison des Porcelets rue des Carmes, en laquelle
demeure la veuve de Nicolas Ève, relieur appartient à Pierre Corbin (')•
M. F. Mazerolle, dans une étude publiée en 1887 dans le Bulletin du bibliophile sur les
et d’après lequel on voit que Nicolas Ève serait mort avant 1682. Il est ainsi conçu :
A Noëlle Hecqueville, veufve de Nicolas Esve, luy vivant , rellieur de Sadicte Majesté, la somme de
e
cinquante escus à luy ordonnée par ledict sieur de Cheverny, par ladicte ordonnance dudict XIII janvier,
pour avoir par elle lavé, réglé et rellié douze livres des Statuts dudict ordre (du Saint Esprit) et soixante
paire d’heures du Saint-Esprit, le tout couvert de maroquin orangé, semé de petites langues de feu dorées
et aux coings un Saint-Esprit ; les dictes heures argentées sur la tranche et les dicts livres dorez, garnie de
leurs fermoirs de ruban orangé et bleu; lesquelles heures et livres ont esté distribuez à tous Messieurs les
Cy, par vertu de ladicte ordonnance et quictance de ladicte veufve, signée à la requeste dudict Séguier,
le XIII janvier,
e
cy rapportée, pour cecy la somme de L escus.
En 1584, la veuve de Nicolas Ève reçoit encore 80 écus soleil pour le lavage, le réglage et la
Saint-Esprit Q).
ÈVE (Clovis). — Ph. Renouard ( ) nous apprend que Clovis Ève dont j’ai parlé dans mon
premier travail Q, était marié à Perrette, fille de Thomas Brumen, libraire, et qu’ils eurent deux
Que, le 26 janvier 1601, le collège de Beauvais donne à bail à Clovis Ève, libraire et relieur
Clovis Ève I prit la succession de Nicolas Ève et de sa veuve Noelle Hecqueville pour la
reliure des Statuts de l’ordre du Saint-Esprit et celle des heures du même ordre, commandés par
J’emprunte à M. Mazerolle
:i
suivante qu’il a trouvée à la Bibliothèque
le roi. ( ) la citation
nationale :
1 . Ph. Renouard. — Documents sur les Imprimeurs, Libraires, Relieurs, Doreurs de livres, etc., ayant exercé à Paris, ae iqso
à iûoo, p. 96.
Une plaquette in-S*. Paiis, 1897.
3 . Documents surImprimeurs Libraires et Relieurs ayant exercé à Paris de iq 5 o à 1600.
les ,
1- Manuel histor.
et bibliog. de l'Amateur de reliures. Paris, 1887.
5 F. Mazerolle.
. —
Documents sur les Relieurs, Miniaturistes et Calligraphes des ordres royaux de Saint-Michel et du Sainl-
Esprit, plaquette in-8% extrait du Bulletin du Bibliophile, 1897.
1
8o E
A Clovis Esve, rellieur de Sa Majesté, la somme de dix-sept escus soleil à luy ordonnée par ledict
e
seigneur chancelier, par la dicte ordonnance dudict 1111 janvier oudict an, pour avoir relié de neuf dix
desdicts statut z (du Saint-Esprit) en marroquin orangé, lavez, régléz et dore z sur tranche, garnis de
fermoirs de ruban bleu large, à raison d’un escu pièce, pris ordinaire, et pour en avoir enchâssé six autres
dans les vieilles couverthures d’autres statuts qui furent reliiez Vannées M V e
IIII" III, lesquelz ne
servirent de rien parce qu’ils furent aussitost corrigez Par Sadicte Majesté, a raison de trante solz pièce,
et relié huit paires d’heures dudict ordre, à ladicte raison de trante solz pièce, pour donner tant h
Pour cecy, par vertu de ladicte ordonnance et quictance dudict Esve, signée à sa requeste, Habert,
e
notaire et secrétaire du Roy, le XIII jour dudict mois de janvier oudit an, cy ladicte somme
de XVII escus.
En ! 58" à Clovis Eve, cent unze escuz soleil, assavoir : cent deux escuz pour avoir relié et couvert
en maroquin orangé cent deux des statutz dudict ordre, qui ont esté distribuez P $a Majesté qu’à
Messieurs les Cardinaulx, Prélats, Chevaliers, Commandeurs et Officiers dudict ordre à raison d’un escu
pièce; cinq escuz pour la relieure de dix paires d’heures d’icelluy ordre, qui ont esté délivrées aux nouveaux
Chevaliers, dernièrement receuz> a raison de trente sols pièce, et quatre escuz Pour la relieure du livre des
Au sujet du fils de Clovis Ève, je suis obligé de me séparer de M. Mazerolle qui, s’appuyant
sur M. Thoinan, dit que Clovis Eve II, exerça de 1621 à 1 633, comme relieur du roi, puisqu’il
donnée à vie, le fils de Clovis Eve ne put avoir cette charge qu’après le décès de son père, qui
lequel je prends ces documents et que je considère comme très sérieux, nous donne avec des
F 81
détails hors de toute discussion, et à partir de i 633 , les noms de Pierre Thierry, doreur sur
cuir, Gilles Boullingues, relieur de livres, Louis-Joseph Dubois ('), G. -J. -T. Tiger Q, (dont
je donne l’étiquette), comme ayant succédé à Clovis Ève, dans la confection des reliures des
F
EUILLET (Louis). — (Geneviève Chardon, veuve de). — Ce nom de Louis
Feuillet nous est connu par le testament ("’) de sa femme, reçu par
M° Régnault, notaire à Paris, le 21 mars 1747. Il demeurait rue du Mont-
Saint-Hilaire, Paroisse Saint-Hilaire.
FIERLIN (A.). — - En haut et en bas d’une reliure du xv c siècle en veau estampé à froid se
le nom de A. Fierlin
l
trouve ( )
Ce nom gravé en médaille est placé sur une bande rectangulaire, ainsi que ceux qui signent
les reliures exécutées par Gohon et Louvrier :i
( ).
de cette
dame, en date du 6 mai 1724, nous indique qu’avant cette époque, Simon-Jacques Firmin était
Entre autres dispositions, elle donne et lègue à Madelaine Joarre : outre tout ce qui concerne le
travail de reliure de lad. testatrice, le lit sur lequel lad. Joarre couche ordinairement étant dans la
chambre de lad. testatrice consistant en une petite couchette, paillasse , matelas, une paire draps, une
1 . Voir ce nom.
Voir ce nom au tome I.
Arch. de la Seine. Reg. 7.32, fol. iSg.
1 1
82 F
Il pourrait se faire que cette dame Firmin née Culambourg fût la sœur de Jacques Culam-
bourg, reçu maître le 22 mars 1737, qui est mentionné sur la liste des maîtres relieurs et
Mont, paie à Jacques Florentin, relieur, pour avoir nettoyé et relié le livre des
16 novembre 1 5 1 1 . id. id. Pour avoir relié, nettoyé et doré Y un des messes en parchemin de
14 mars 1 512 . id. id. Pour avoir relié, recollé et nettoyé 12 volumes appartenant à l’église et
4 mai 1 5 1
9. id. id. Pour avoir relié le livre Fiant a baptisto et y avoir refait plusieurs
FOGEL. - La très curieuse reliure que je reproduis ici recouvre un manuscrit de la fin du
xv e
â
siècle : Liber sententiarum Pétri Lombardi ( ).
La décoration de cette reliure en veau brun (0,84x0,22) est remarquable par ses orne-
ments. Les estampages à froid ne sont pas fournis par une seule plaque gravée, comme cela se
faisait ordinairement. La surface des plats est composée de petits fers au nombre de 235, sur
chaque plat, représentant des animaux chimériques, des entrelacs, des fleurs de lys, un trouba-
dour, jouant du luth, une banderolle répétée quatre fois sur laquelle on lit le nom du relieur :
Johannes Fogel.
Il est très rare de rencontrer à cette époque une ornementation composée et exécutée ainsi.
Cette reliure est en outre préservée par des plaques de métal formant coins, des fermoirs a
fut élu maître le 12 avril 1780, garde le 12 mai 1 p5 i : il figure sur la liste de la
communauté en 1 753 ,
comme établi rue d’Écosse, et sur la liste des maîtres
7 juillet 1783, fait acquisition, pour la somme de i 5 o livres, des outils et ustensiles servant
et doreur de livres à Paris, rue d’Écosse, paroisse Saint-Hilaire. La clause suivante ne manque
pas d’une certaine originalité : « Lesd. Gamet et sa femme seront tenus ainsi qu’ils le promettent
et si obligent sous la ditte solidité, de remettre un sol par volume d’Almanach que M. Dhoury
pourrait les charger de relier, lesquelles dernières clauses ne pourront être réputées commina-
r>
toires, mais bien de rigueur et sans lesquelles ces présentes n’auroient point de lieu ( ) ».
Comme on le voit par cet acte, Gamet était possesseur de deux foiids de commerce.
Gaudreau.
Cette famille a fourni plusieurs relieurs, dont deux occupèrent la charge de garde de la
communauté.
François Gaudreau, de beaucoup le plus important, fut reçu maître le 26 avril 1 pfiô.
Michel Bradel,
porte François
Gaudreau com-
me demeurant à
l’Almanach Dau-
phin pour l’an-
titre de relieur de
la Reine.
Je donne ici
le fac-similé d’une
charmante éti-
Cette étiquette porte comme adresse, rue des Sept-Voies près Sainte-
Illlllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllf
il dessous était contre-col-
j
'
.
y indique que Gaudreau
et de Madame la Comtesse d’Artois, changea de domicile pour
1 1
Rue de Sorlortne 4 Porte a, droite
aller rue de Sorbonne.
||
e,i entrant,par la. rue. deJ atlathuruzd .dPntRlS
D’après la liste de
11 ~
1 7 5 , je vois qu’il fut élu
iMüSSülê
pl^upcmig.
BBSBB
Hê\iog,&. lmp.E.Charreyre
ci-joints.
GAVÈRE (les de) relieurs à Gand. — M. Weale, dans son ouvrage Boohbindings and
Rubbings of Bindings in tbe national art library South Kensington Muséum, parlant de la famille
de Gavère, relieur, à Gand, nous dit que Guillaume van Gavère exerça de 1460 à 1471,
Jacques de Gavère de 1464 à 1466 et Anthoine de Gavère de 1459 à i 5o5 .
Les plaques qui décorent la reliure faite par Jorris de Gavère, et dont nous donnons ici
le fac-similé, sont de très petites dimensions, et il est évident qu’elles ont été gravées pour être
utilisées sur un format beaucoup plus petit : c’est pour cela que nous les voyons répétées quatre
fois sur chaque plat, et reliées entre elles par des fers représentant des abeilles et des animaux
chimériques.
Ces plaques sont composées, ainsi que le voulait la vogue à cette époque, de tiges florales
disposées en spirales, au milieu desquelles sont placés des animaux de toutes sortes Q).
Les empreintes du premier plat de cette reliure portent au centre, dans la longueur, la
légende : ora-pro-nobis-sancta-dei-genitrix.
Le second côté, celui que je reproduis ici, porte les légendes suivantes dont une contient la
signature de l’artiste :
Joris-de-gavere-ob-laudem-xpi-librvm-hunc-recte-ligavi, et deus-det-
nobis-tva-pace-et-post-morte-vita-eterna-ame.
Nous donnons encore un bois représentant une plaque d’une composition différente,
triangle et clochettes.
grands.
otnrsffttagflicÈ Bruges, à la fin du xv e
L’exergue dans la- siècle.
Janvier 1495. — - A Anthoine van Gavre, lyeur de livres, demourant à Bruges, Je II] octobre pour
r
avoir nettoyé, enluminé et relyé IJ gratis livres appartenant à Messeigneurs , nomment le i IJ, IIJ volume
de Giron le Courtois et pour avoir Jait redourer les clouans et boutons : XJ livres.
1498. — A Anthoine de Gavère XXIIIJ livres pour, par le commandement de Monseigneur, avoir
relié, redoré, remis à point et en plusieurs lieux renluminé, les livres qui s’ensuit, assavoir : la Bible en
latin sans histoires-, la Bible en jrançois historié; le livre du Songe du Pèlerin humain-, le livre des
dix commandements de la loy ; le livre de la mutation de Fortune; le livre du miroir du monde; ung
grant libre en latin; tous de la librairie de Monseigneur, lesquels est oient fort gaste rompus et souille 4.
Juin ijoi. — A Anthoine de Gavre, pour avoir relié, redoré et remis à point cinq grans volumes de
livres de la librairie de Monseigneur assavoir : Senecque, Valerius maximus, les premières et seconde
cinq grans libres appartenant à Monseigneur , comme pour y avoir refait et remis à point plusieurs
histoires et lettrines d’or, et les avoir dorez; comme il appartient, assavoir : le premier livre des Ethicques ;
le IJ les Epistres de Sénèque, translatté de latin en franchois; le IIJ : à vous très-excellent Princes
Charles-le- Quint, roi de France; le IIIJ de la translation du premier libre de Valérius Maximus ; et le
il faisait de la reliure autant que du cartonnage. Ce fac-similé du reçu(‘) ci-contre est intéressant,
parce qu’il nous apprend que, pour rentrer dans ce qui lui était dû, Geisler reçoit du numéraire
de sàcto ordine minora devotissimi venetiis 1476 ('), une décoration sur veau estampé à froid,
composée de filets entourant des motifs tels que fleurs de lis et autres
Les coiffes sont également préservées par de grosses tranchefiles apparentes, fixées sur la
GOSSELIN. — Sur un in-8° : Je Paradis perdu de Milton (), Paris 1788, en 2 volumes,
se trouve la reliure reproduite ici.
Le milieu des plats en veau marbré porphyre est entouré d’une par Gosselin,
Relié par.fjOSSELiN,
bande en veau marbré également, mais de couleur beaucoup plus rue Saint-Jacques
Saint-Jacques,
foncée, formant mosaïque, sur laquelle se trouve une très jolie déco- NA 4 9. a
49- Paris,
Paris. j
signifier à la communauté son brevet d’apprenti. Il avait commencé son apprentissage chez
er
Jean Bertier(t), le I octobre 1699. ^ fut re Ç u ma ître, le 12 janvier 1707, avec la copie de
Le 5 mai 1718, Jean de Gouy fut élu syndic; et, le 4 mai 1720, il fut convenu qu’il pourrait
GRANT (Pierre). — Pierre Grant est un relieur français qui exerçait au commencement
e
du xvi siècle. Je donne ici la reproduction des deux plats d’une très jolie reliure, estampée à
Le premier côté est décoré par une plaque à quatre sujets, inspirés des miniatures que l’on
voit dans les livres d’heures des maîtres du xv c siècle. Ces sujets représentent saint Jean l’Evan-
géliste, sainte Barbe, sainte Catherine, saint Nicolas.
V
ca
ocraooooo
I
G 8g
Le centre du second plat est orné d’une succession de roulettes à froid en relief, renfermées
dans un encadrement gravé d’un seul bloc; au milieu se trouvent des rinceaux formés par des
branches d’arbustes, agrémentées d’animaux chimériques et de rubans à légende.
Celui du bas reçoit
2
la signature de l’artiste Pierre Grant; sur les autres, on lit : Tout en
Cette reliure recouvre un in- 8 ° : Textus Sexti decretaliu£ libri absqrK omni meda per Bonifaciu%
octaun in Lugdunesi et cilio editi. Guillaume Eustace. Paris j/02 0 .
GRYPHE (Sébastien). — Les deux marques que je donne ici sont celles d’un de ces libraires
e
du xvi siècle, dont j’ai déjà parlé, qui avaient ajouté à leur officine de libraire
Sa marque, parlante, est composée d’un griffon attaché à un bloc, par une
chaîne qui traverse ce bloc et soutient une boule ailée.
f
:
Les marques ci-contre sont celles qui sont placées au centre de deux reliures
en veau( ) sortant de ses ateliers. La petite est sur un livre italien : Il Cortegimo
del conte Baldessar Castiglione, in Lyonne i y62.
GUILLEBERT (Johannes). — J’ai déjà parlé de ce relieur dans mon premier travail (").
Depuis j’ai rencontré de ce maître divers spécimens, entre autres un volume in- 8 ° : Mercurii
trismegisti pymander-Basileæ i jj2, recouvert d’une décoration, composée de la même plaque qui
orne la reliure reproduite précédemment. Elle est répétée deux fois, mais accompagnée de fers
différents. Je donne ici le fac-similé d’une autre plaque, employée par Johannes Guillebert, qui,
tout en rappelant le genre des décorations adoptées par les relieurs gantois, diffère de celles que
j’ai publiées antérieurement.
Le centre du motif se compose de deux lignes qui se déroulent en spirales, renfermant des
animaux grotesques. Il est entouré d’un encadrement contenant la légende suivante : Johannes.
Guillebert. ob.laudem.xpristi.librum.hunc.recte.ligavi.
Ce motif se trouve répété quatre fois sur chaque plat et forme des compartiments séparés par
12 .
90 2
une branche enrubannée disposée en croix; et ils sont reliés au centre de la décoration générale
par une petite tête lebert, puisque je
La bibliothèque de l’Arsenal possède un in-4° : Traité de dévotion (n° 8009, catalogue Martin),
relié en veau, estampé à froid, décoré de filets dans lesquels sont placés des fleurs dej lis, des
( 1586 )
|l
H 91
animaux, des briquets héraldiques...; le tout encadré d’une bordure composée de triangles ren-
fermant des chimères, des personnages, etc., comme on le verra par les clichés ci-dessus.
UC Ç)*fï
fztZt -ftZfKtC
L’étiquette (') ci-contre est celle d’un t^r Relié à Chartres, chez
HENRI III (Reliure a l’usage particulier de la chapelle de). — La très belle reliure,
dont je donne ici la reproduction, recouvre le Psautier de David imprimé en 1 586 par Jamet Met-
tayer, imprimeur du Roy, pour l’usage exclusif de la chapelle de Henri III ( )
J’ai donné antérieurement (') une reliure aux emblèmes mortuaires et armes de ce souverain;
mais elle était loin de valoir celle qui nous occupe en ce moment, par la rareté et le grand carac-
Le centre est rempli par un squelette armé d’une faux et tenant un sablier de la main droite.
Un large champ, sur lequel se trouvent des cercueils, des croix, des larmes, des faux, des
pelles, des candélabres, des sonnettes, des torches, des flèches, un encensoir, complète cette
décoration.
Les deux plats de la reliure sont identiques. Le dos est orné d’un semis de larmes, d’un
cercueil et de deux candélabres.
Cette reliure, très intéressante en elle-même, l’est aussi par sa rareté; car le nombre des
montées d’une couronne royale et accompagnées de deux supports : à gauche, un dragon, et, à
Au-dessus de ces supports, sont placés deux petits écussons dont l’un reçoit la croix de
saint Georges, et l’autre les armes de Londres. Un soleil, un croissant de lune et des étoiles
devise : Hæc rosa virtutis de celo missa sereno Eternum florens regia sceptra feret.
Ce livre fut exécuté pour Henri VIII. Dans l’introduction qu’il a faite pour le catalogue de
Roi, on n’avait le droit de mettre les armes royales sur des reliures.
Cette reliure recouvre une édition des Aides : Florilegium diversomm epigrammatum in septem
HENRICZ (Pièter). — La reliure de Pièter Henricz que je reproduis ici recouvre une
3
édition des épigrammes de Martial, imprimée à Paris chez Simon de Colines ( ). Cette
D'ARAGON
CATHERINE
DE
ET
VIII
HENRI
DE
ARMES
AUX
RELIURE
If
Heliog.Qc lmp. E. Chair eyre
Ce motif est surmonté de la devise : Plus oultre, accompagnée du double aigle, de la couronne
impériale et des colonnes qui constituent les emblèmes de l’empereur Charles-Quint.
Au bas du motif du centre se trouve le nom de Pièter Henricz avec, à gauche, les armes
de la ville d’Amsterdam, et, à droite un écu de même importance, renfermant le monogramme
P. H. qui est celui de notre artisan.
Les emblèmes de Charles-Quint apposés sur cette reliure ont dû y être mis, soit par per-
mission spéciale pour faire honneur à l’empereur régnant, soit que lui-même en ait été le
destinataire. Il est également permis de supposer qu’en plaçant les armes d’Amsterdam à côté de
son nom Pièter Henricz a voulu indiquer son pays d’origine.
des maîtres qui, les 14, i 5 , 16 et 17 janvier 1749, prirent une délibération pour obtenir des
lettres-patentes sur les nouveaux statuts, et qui donnèrent leur consentement pour l’enregistre-
ment de ces statuts.
2
Son testament ( ), daté du 10 février 1748, nous indique qu’il était établi relieur-doreur de
livres à Paris, rue des Sept-Voies, paroisse Saint-Étienne-du-Mont. Dans cet acte, il institue
légataire universel en usufruit, son fils Jacques-Louis Hochereau. également maître relieur-
doreur de livres.
3
Nous trouvons ce dernier sur la liste ( ) des maîtres relieurs et doreurs de livres en l’Univer-
sité de Paris, en l’année 1772, comme demeurant à cette époque rue des Carmes. Il avait été
1. VoirBRUNEAU.
2. Arch. de la Seine, Reg. 241 ,
folio 1 83.
3. Collection Léon Gruel.
94 H
Celle que nous reproduisons ici recouvre un petit in- 8 ° : Joannis stvrmii, in partitiones
°ratorias Ciceronis, Dialogi quatuor, ab ipso authore emendati, et aucti ('), imprimé à Strasbourg
en 1539.
La reliure est en peau de truie parcheminée, estampée à froid, ornée de deux grandes com-
positions encadrées de filets et d’une charmante bordure décorative, qu’agrémentent des médail-
lons avec figurines.
Celle du premier plat est l’emblème de la justice, représentée par une femme richement
habillée, parée de bijoux, tenant de la main droite une épée, et de l’autre une balance. Immédia-
tement au-dessous, on lit : Philippus Hoffott, surmontant la légende latine suivante : Jvsticie-
qvisqvis-pictvra m-lvmine: cern is:dic\ devs -.est: ivstvs ivsta qve :fac . : :
Celle du second côté représente Lucrèce se perçant le sein avec un poignard. Au-dessous de
ce sujet, comme au premier plat, on lit : Philippus Hoffott, puis la légende suivante : Casta-
tvlit-magnam-formœ-lvcrecia:lavdem-fact-tamen-magis-est-vvlnere.
Tout porte à croire que ce relieur était d’origine allemande, mais aucun document ne le
prouve.
HOTOT (Robert). — Libraire-relieur à Orléans. Son nom nous est transmis par l’acte
de baptême de sa fille Geneviève, le i 5 août 1698, et par l’édition d’un livre qui parut en
1 62 1
Q.
HUMBERT (Jean). — Le 19 avril 1692, Jean Humbert fut reçu relieur et libraire par la
syndic; le 5 mai 1706, il remplit la charge d’adjoint et, le 5 mai 1714 il fut de nouveau nommé
3
syndic ( ).
3 . Tiré De la Corporation des Imprimeurs, Libraires et Relieurs de la ville de Met:, 1 vol. in-8°, par Maurice de Chanteau, 1867.
4. Collection particulière.
msm
.
-
-~u»
..
W-
.«.V
:
‘“V
v.ït
>•
••
*-\- V
*-
f
HOFFOTT
£*W «Üfc-XJ»**!'
PHILIPPE
PAR
EXECUTEE
'
*< ü»«j éi ,m
i #nii ’ii i ' ! >*« f i
RELIURE
I
t
2
H 95
HUVIN (Jehan). — Cette notice est destinée à rectifier celle qui a déjà paru, sous le nom
de Jehan Haann.
Lors de mon premier travail ('), l’état de la reliure originale que j’avais trouvée à la Biblio-
thèque Nationale ( ) était tellement défectueux, qu’on pouvait à peine déchiffrer les lettres
à Rouen), au lieu de Jehan Haann. Je donne ici à nouveau la description de cette reliure,
Elle renferme un petit in- 8 ° Manipulus curatorum. — - Rothomagi. — Le. Bourgeois 1498.
Couvert en veau brun, orné d’une composition gothique dont le principal motif, celui du milieu,
représente, sous une architecture de même style, une scène à deux personnages :
à gauche,
l’archange saint Michel terrassant le démon : et, à droite, saint Nicolas en costume d’évêque
avec la crosse, bénissant trois petits enfants dans un cuveau, ainsi qu’011 le voit toujours
représenté.
Édouard Frère, dans son étude sur les livres de liturgie des églises d’Angleterre, imprimés à
e
Rouen dans les xvi et xvif siècles, dit que Jehan Huvin était établi libraire et relieur à Rouen de
1490 à 1422 et demeurait au portail des libraires, oïl il occupait deux échoppes louées ensemble 10 livres
par an.
De i 5 o8 à 1 5 1 3 , les registres de la fabrique de Notre-Dame mentionnent une association
Silvestre Q donne la marque de Jehan Huvin comme celle d’un libraire, dont il fait
supporté par deux hommes, l’un jeune, l’autre vieux. Derrière et au-dessus d’eux, se trouve
la mort tenant dans chaque main une flèche dont elle les menace. Le fond de ce sujet est par-
semé de pensées, d’ancolies et de pavots; enfin tout en bas, sur une banderolle, on lit en
caractères gothiques le nom de Jehan Huvin.
Les motifs qui ornent cette reliure occupent le centre de chaque plat et
sont divisés en deux parties sur la hauteur, et renfermés dans une même
arcature ayant à sa base au premier plat la légende suivante : fvrore : samson : percitvs * virvm :
La scène supérieure du premier plat représente Samson forçant la gueule d’un lion; à gauche
Celle du bas représente Samson mettant en déroute les Philistins, avec une mâchoire d’âne.
La partie supérieure du second plat nous montre Dalila à genoux devant Samson et essayant
Celle du bas représente Samson faisant tomber les colonnes du Temple sur les Philistins.
Au bas d’une colonne, sont inscrites : la date i5p8, et les lettres c. w., initiales du graveur qui
a fabriqué la plaque.
La légende qui suit est placée sous l’arcature du second plat : AxMORE : captvs : dalilæ * locos :
INGOUVILLE (Guille de). — Guille de Ingouville, sur une charte de 1426 Q, s’intitule
simplement libraire, alors que, dans le détail de son compte, je vois figurer avec des fournitures
C’est ce que Je Guille de Ingouville libraire de la chambre des comptes a y fait et livré de mon
mestier en ladite chambre depuis le jour de Pâques 1426.
Je Guille de Ingouville libraire de la chambre des comptes du Roy notre seigneur à Paris confesse
avoir eu et reçu de Raoul Vauquelin gnetier de falayse la somme de quatre livres dix sols cinq deniers
tournois pour avoir fait et livré la besogne cy dessus déclarée de laquelle somme de 4. I. 10 s. y d.
je quite le Roy noire dit Seigneur h dit grenet et tous autres, tesinoing mon seing manuel mis sur ce par
cédule le 6'' jour de may lan mil quatre cent vingt et six.
Guille de Ingouville.
Il n’y aurait rien d’étonnant à ce que ce Guille de Ingouville ait été le père de Jehan
d’Ingouville (*).
Parties deulbt = Reliaiges de comptes faites et livrées en la chambre des comptes du Roy notre Seigneur
e
à Paris par Jehan d’Ingouville relieur de ladicte chambre, depuis le 8 jour de septembre mil quatre cent
e
70 jusques au 29 jour dudit mois de septembre.
Je Jehan d’Ingouville relieur dessus nomé confesse avoir eu et reçu de Henry Guérin grainetier de
lisieux la somme de yy sols q d. p. pour les parties cidessus en ce présent rôle escriptes et déclarées
de la main de ladite chambre de laquelle somme je me tiens pour content, tesmoingt mon seing manuel le
e
20 jour de septembre mil quatre cent soixante-dix.
Ingouville.
1 . Voir ce nom.
2 . Collection Léon Gruel.
i3.
98 I
ISORÉ (les), ou YSORÉ. — Ce nom esc celui d’une famille de maîtres relieurs, qui ont
Dans une délibération (‘) de la communauté des maîtres relieurs et doreurs de livres de
la Ville et Université de Paris, des 14, 1 5 , 16 et 17 janvier 1749, qui autorise les quatre gardés
en charge à obtenir des lettres patentes sur les nouveaux statuts, nous trouvons le nom de
Isorè-la-Grive.
Louis Isoré et Thomas Isoré firent partie de l’Assemblée de la communauté des maîtres
relieurs en date du 20 mars Ij 5 i, qui décida d’interdire aux maîtres de faire aucun apprenti
2
pendant l’espace de dix années, permettant pour y suppléer de faire des alloués ( ).
Nous retrouvons le nom de Louis Isoré et celui d’un Pierre Isoré dans l’Assemblée de la
Communauté, qui eut lieu pour la communication des nouveaux statuts et les approuva.
D’après un acte de vente et un bail, nous voyons que Estienne Ysorè (ou Isoré), à défaut de
notoriété commerciale, puisque nous n’avons trouvé de lui aucun travail, jouissait d’une certaine
fortune, ce qui était rare dans le métier : car le 21 octobre 1770 ( ), il acheta d’une dame
Chabrier, V ve
Grognet, par devant le notaire de la Prévôté et Châtellenie d’Issy et de Vaugirard,
trois quartiers et un quarteron de terre en cinq pièces plantées de vigne, moyennant la somme de
270 livres.
Il demeurait à Paris, rue des Carmes, paroisse de Saint-Hilaire, mais il avait à Vaugirard
une maison de campagne; et ces actes nous apprennent encore que, par un bail en date
du 12 octobre 1783, il loue à un nommé Mathieu Gabriel Baron, boulanger et débitant en
chacune desdites trois, six et neuf années. Il était donc dans une situation très aisée, par rapport
à ses confrères.
Je le trouve mentionné sur les annuaires Valade de 1 782 et 1789, parmi les maîtres qui 11’ont
pas payé le droit de réunion. Sa réception de maîtrise y est indiquée au i 3 juillet 1761.
DE
COUVENT
)
LE
1560
(
DANS
EXECUTEE
RELIURE
I
I 99
3
époque à laquelle fut changée la dénomination de cette confrérie, qui s’appela Confrérie royale
du Saint-Sacrement et de la Sainte-Vierge.
J’ai retrouvé aux Archives de la Seine (‘) le testament qu’il avait déposé le i 5 janvier 1784,
chez M c
Boursier, notaire à Paris. Il se résume dans cette clause : Je veux que tout ce qui reviendra
et appartiendra de ma succession à la dame Dàuvergne ('), ma fille, soit et demeure substitué à ses
enfants nés et à naître en légitime mariage, et au cas qu’elle décède sans enfans, à ses parens paternels
existait un couvent de Chartreux, dans lequel les moines, comme cela se faisait souvent à
l’époque, exerçaient chacun un état ayant trait au livre; les uns étaient graveurs, les autres
On en trouvera la preuve dans la notice consacrée à Ulric Sattner qui à la dernière page du
« Spéculum morale » de Vincent de Beauvais auquel il avait rubriqué toutes les grandes capi-
tales, a tenu également à ce que l’on dût par cette légende manuscrite : Per Ulricu
Sattner pbrm diligentissime rubricatu et incorpatu anno 1478 qu’il en avait fait la relieure.
La l
reliure ( ) reproduite ici a été exécutée par un moine relieur du couvent d’Ithingenn.
Couverte en veau, elle est décorée, sur les deux plats, de sujets religieux, comme cela se
faisait presque toujours à cette époque. Le premier côté représente la Vierge tenant l’enfant
unes des autres par des feuillages et de petits compartiments, dans lesquels sont placées des
légendes allemandes.
Deux fermoirs en cuivre gravé à lanières, complètent cette reliure qui recouvre un recueil de
garde du carton supérieur porte : Emptus a F. Benedicto priore indig = et sum Ittingam domi.
1 . Reg\ 266.
2. Voir ce nom.
3 . Près de Carlsruhe.
4. Collection Léon Gruel.
ion
J
la reproduction
2 cipale occupation
de l’Arsenal un recueil du xv
1
'
siè- sait également de
cle, dont la reliure est décorée la reliure et qu’il
précédemment parlé ( ).
JESUITES (Reliures faites dans les couvents des). — Le motif que je donne ici est
une des plus jolies marques employées par les Jésuites, dans la confection de leurs reliures.
Il décore le centre du premier plat d’un volume in-8° : Apologia Joannis Feri Mognnliœ
mdlxxii ("), et nous apprend que cette reliure fut exécutée dans le collège des Jésuites
de Lucerne.
La marque est encadrée d’une roulette formée de figurines représentant l’espérance, la foi et
la charité.
Deux fermoirs en cuivre gravé à lanières complètent cette reliure en peau de truie parche-
minée et gaufrée.
AMMELBER (Georges) ('). — Le nom de cet artiste se trouve gravé avec une
armoirie accompagnée d’autres motifs estampés à froid, sur la reliure d’un
in-8° : Acta colloquii montis Belligartensis. Tubinge 1594. Au bas de l’armoirie,
mentum ex bibliotheca regia Lutetia ijfo Q), relié en peau de truie parcheminée estampée à
froid, nous trouvons une décoration formée de filets et de plaques, avec le nom de Thomas
Kruger. J’en donne ici la reproduction.
Cette composition divise le plat au centre et en hauteur en deux parties. Celle du haut, au
premier plat, représente la scène du crucifiement dans un motif architectural mêlé de légendes
Les angles de ces deux motifs sont ornés d’écussons portant les armes des duchés d’Anhalt-
Bernburg et autres.
Le tout encadré d’une large bordure représentant des scènes tirées de l’Écriture sainte.
Le second plat est décoré d’une manière semblable, mais avec deux plaques différentes. Celle
du haut, d’une extrême richesse, représente dans un ovale, le Christ en croix; à gauche, on lit
sur le fond « Thomas » et à droite « Kruger ». L’encadrement de cet ovale est composé de
guirlandes, de figurines et de deux anges dont les bras tiennent le haut de la croix.
Une mention manuscrite apposée sur le titre nous apprend que ce volume a fait partie de la
1 . Salomon Semler. — Histoire de la Gravure en Allemagne. Des formes à l'usage des Relieurs. Leipzick. 1782, in-8”.
Léon Gruel.
Collection
102 L
bibliothèque du collège des Jésuites d’Olmütz; ce qui, avec les armoiries citées plus haut, nous
permet de conclure que cette reliure fut exécutée en Allemagne.
L
A FERTÉ. — J’ ai donné dans mon premier travail (') des renseigne-
charge et faveur.
2
Voici le brevet de François La Ferté que j’ai trouvé aux Archives nationales ( ).
le traiter favorablement, Sa Majesté l’a retenu et retient en la charge de l’un de ses relieurs ordinaires
e e
vacante par le décès du n Dubuisson d possesseur d’icelle pour par luy l’avoir et exercer en jouir et en
user aux honneurs, autorités, privilèges, franchises, libertés, gages, droits, fruits, profits, revenus et
émoluments accoutumés et
y appartenant tels et semblables qu’en a joui ou dû jouir led. Dubuisson et
Voici maintenant celui de son fils, Pierre-Louis qui succéda à son père, comme relieur du
R°y C) :
et retient en la charge de l’un de ses relieurs ordinaires, vacante par le deceds dud La Ferté son père,
pour par lui l’avoir et l’exercer en jouir et user aux honneurs, autorités, prérogatives, privilèges, fran-
gages, droits, fruits, profits, revenus émoluments accoutumés
chises, libertés, et et
y appartenant tels et
semblables qu’en a joui ou dû jouir lcd. s. son père, et tant quil nous plaira, et pour assurance de
sa volonté, Sa Majesté m’a commandé d’expédier le présent Brevet qu Elle a signé de sa main, et fait
er
contresigner par moy Con secrétaire d’Etat et de ses commandements et finances.
Je tiens à faire remarquer que malgré ces faveurs, décernées par brevet, les La Ferté n’étaient
en reliure que des artisans de second ordre : car je n’ai rencontré d’eux que des travaux
très ordinaires, et qui ne peuvent rivaliser avec ceux de Padeloup, de Le Monnier ou de
Douceur.
Relieurs se montra rebelle à la réception de membres, qui, venant accroître le nombre des
Maîtres de la Corporation, diminuaient par cela même le profit des travaux dont ils prenaient
leur part. De tout temps aussi, cette même communauté eut à s’incliner et à subir les arrêts
du Lieutenant général rendus contre sa décision : c’est ainsi que (') « le 17 novembre 1693
à Metz, les imprimeurs, libraires et relieurs tiennent assemblée chez le syndic, à l’occasion d’un
procès qu’ils ont à soutenir contre Jean La Gardette qui veut se faire recevoir Relieur. — Le
26 février 1694, Jean La Gardette est reçu Relieur en vertu de la sentence de Mons r
le Lieute-
nant général et par arrêt de Cour de 1694 ». Mais ceux qui réussissaient ainsi grâce à l’au-
la
dans laquelle on refusa a Jean La Gardette, Relieur, le droit d’entrer dans la Communauté comme
marchand libraire, et il fut décidé de le poursuivre ».
Cependant « le 3 1 mars 1696, Jean La Gardette fut enfin reçu Marchand Libraire ».
L’acte du 2 octobre 1699 par lequel « la Communauté décide que l’on interjettera appel d’un
décret du Lieutenant général qui décharge Jean La Gardette de l’amende portée par les statuts,
pour avoir manqué à une assemblée, nous montre que ce maître se mettait facilement au-dessus
des réglements de la Communauté, mais qu’il avait toujours des ennemis décidés à le com-
battre, pour le faire rentrer dans le droit commun.
Jean La Gardette fut élu syndic le 6 mai 1708, et adjoint le 4 mai 1709.
tour Saint-Esprit »
Id. pour avoir « racoustré et rabillé trois ou quatre cayers au livre des antiphonèr es ». 10 d.
Id. à cause d'avoir racoustré et rabillé trois ou quatre cayers d'un des antiphonères. 12 d. par.
LA SOULLIE (Guillaume de). — Une pièce faisant partie des Archives du baron de Jour-
3
sanvault ) n° 1645, nous indique qu’en 1399, Guillaume de La Soullie reçut 5o s. t. pour
avoir relié, recollé et couvert de deux couvertures avecques dix clous de cuivre le messel du chastel de
Touques.
Cette reliure en veau estampé à froid, est ornée au premier plat d’une scène-miniature repré-
sentant le crucifiement : le Christ en croix, la Vierge à gauche, saint Jean à droite et Marie-
Magdeleine agenouillée au pied de la croix, encadrée d’une bordure de feuilles gothiques,
d’oiseaux, d’animaux fantastiques et dans le bas, d’un ruban sur lequel on lit : LE CAMUS.
Le second plat, celui dont je donne la reproduction, nous montre au centre, comme
miniature, la scène de la Pentecôte : la Vierge au-dessus de laquelle plane une colombe est
entourée des apôtres. Une ornementation, dans le genre de celle du premier plat, encadre ce
sujet, et on lit, mêlé dans la composition de cette bordure : GVE-RIN : LE-CA-MUS.
Ce livre a été imprimé par Jehan Petit dont on voit la marque sur le titre.
Je n’ai retrouvé ni dans Lacaille ni dans Lottin, ni dans Claudin, ce nom mentionné comme
celui d’un libraire ou d’un imprimeur; mais l’édition parisienne de cet ouvrage, ainsi que la
K,;
: ' -
&3T$
ù 8
*
'
'
\Hp h; 1, \ :
,’
M'If?
v^-a
;
", s
1
..,L it s : -.A4
Hèhog .Mmp.E.Cliarreyre
décoration de la couverture, nous porte à croire que nous sommes en présence d’un relieur
français.
roi Flenri III, ainsi que nous l’indiquent les paragraphes reproduits ci-dessous qui sont pris dans
deux chartes l
Rooles des parties dancre reliage et aultres choses faicts et fournies par Ferrand Le Fèvre Relieur
des Livres comptes et Registres de la Chambre des Comptes du roy notre sire durant le mois de fcbvrier
Roolle des parties de menus frais faicts et fournis par Ferrand Le Fèvre Relieur de Livres, Comptes
et registres de la Chambre des Comptes du roy notre sire durant le mois de janvier mil cinq cent quatre-
vingt-huit.
Nous le trouvons mentionné avec une orthographe différente, dans l’Almanach du Commerce
de l’an VII de la République, où nous lisons : Lefort, rue Thiroux, section de la place des
ioô L
LE MIRE (Claude). — Claude Le Mire exerçait au xvif siècle et était relieur breveté du
Boyet ( ).
LEMONNIER (V ve
). — Le fac-similé ci-joint est la signature d’une dame Veuve Lemon-
nier établie relieur, place Sorbonne, à Paris. Dans le bas du carton du premier plat
4 d’une
reliure, entre la bordure et la garde en tabis, elle avait doré son nom et son adresse.
Cette reliure est celle d’un bréviaire à l’usage du diocèse de Toul (’), recouvert
d’un maroquin vert, avec les armoiries d’un évêque au centre de chaque plat.
Le dos est à petits fers. Il serait téméraire d’indiquer à quel atelier Lemonnier on peut attri-
buer cette reliure; car les relieurs de ce nom furent nombreux au xvm e siècle.
Il est supposable que ce bréviaire a été, comme cela se faisait généralement, relié peu
après son apparition. L’édition étant de 1748, et dans sa signature, la veuve ayant omis le
prénom de son mari, nous ne pouvons l’identifier elle-même d’une façon certaine et nous
devons nous contenter d’affirmer qu’elle n’était pas la femme du grand Lemonnier ( ), mosaï-
e
queur du xvm siècle, qui ne fut reçu maître qu’en l’année 1757.
le document suivant : Simon Lenoir, relieur et libraire , confesse avoir reçu de Vincentio Tonelli
celles, aultrement nommé Prudence, on lit : Imprime nouvellemen a Paris p. Philippe Le Noir
libraire et lung des couronnée (s. d. vers
0
gras relieurs iitreg en CÆnlesbett&ettiarttefaftttf 1 5 1 5 ), petit in-4
grant rue Sainct- Hutig Des otuc teneur* ût itneesui A la fin d’un
Jacques. A l’enseigne
rtjcninntnecfiteoel^actô. autre ouvrage îm-
de la Roge blanche primé en gothique
orné de gravures sur bois « C’est le secret de l’hystoire naturelle contenant les merveilles et
choses mémorables du monde, et signantement les choses monstrueuses qui sont trouvées
en nature humaine, selon la diversité des pais, contrées et régions. Ensemble de toutes
manières de besies terrestres volatiles et aquatiles et aussi des arhres, herbes, fruictg,
ment imprimé à Paris, par Philippe Le Noir, libraire et relieur juré. 1J24.
La suscription reproduite plus haut ainsi que le monogramme de Philippe Le
Noir ci-dessus, se trouvent sur le titre de : la Bible des poètes de Ovide métamorphosés (‘) (s. dJ
LE NOIR (Guillaume). — La famille des Le Noir donna plusieurs imprimeurs, qui exercè-
rent pendant tout le xvf siècle. Celui dont je m’occupe ici était le fils de Philippe Le NoirQ,
et petit-fils de Michel Le Noir, imprimeur à Paris de 1489 à i520. D’après Lacaille et Lottin,
Guillaume Le Noir fut libraire de 1 55 1 à i582. Il conserva comme marque celle de ses parents,
composée d’un écu de forme : de sable à la rose blanche, timbré d’un casque avec lambrequin
surmonté d’un petit nègre à mi-corps comme cimier. Cette marque figure au-dessus d’un
privilège, dont je donne la reproduction ci-contre, et qui nous indique que, comme son père, il
était relieur juré de livres, en l’Université de Paris. Le privilège se trouve sur un in-4 0 : ^es
Livres de Hierome Cardanus médecin milannois, intitulés de la Subtilité et subtiles inventions, ensemble
les causes occultes et raisons d’icelles, traduis de Latin en François par Richard Le Blanc. Paris, ijj6.
3
J’ai eu la bonne fortune de rencontrer une reliure ( ) signée de Guillaume Le Noir, qui
revêt un in-folio : Annales et croniques de France depuis la destruction de Troye iusques au temps du
du Roy et con-
cutée sans au-
trerolleur de cun doute
son Trésor. — pour Diane de
A Paris . De Poitiers, re-
l’imprimerie de çoit au centre,
Guillaume Le dans un mi-
Noir, Libraire lieu composé
et Relieur de de filets en
livres , juré en forme d’arcs,
l’Université de les trois crois-
et or-
Latin en François par Richard le Blanc, a uec inhibitions defen/ès y
nés de fleu-
d tous autres libraires, imprimeurs, marchant y
autres quelconques , de ne tit cartouche
l’imprimer ne faire imprimer, Vedre ne difribuer en nos Roiaume,pais , ter- au filet, avec la
rons de forme res y fèigneuriesf ce nef de ceus qui par ledijfle Hoir auront eflé impri-
date de i5Ô2.
aldine à fond
més, ou fait imprimer, ou defon vouloir y confentemét, durant lediél tems
Les crois-
de dix ans, fur peine de conffcattotfdes liures imprimés de par autre que de
azuré . Cette par lui oufes commis y députés, y d’amende arbitraire: \ inf que le tout sants, attri-
gracieuse com- ef plus amplement contenu aufdites lettres du priutlege deffufditt. buts de cette
Nous retrouvons encore, au-dessous du titre d’un petit volume : Union des sentences de Philo-
A PARIS,
De l'imprimerie de Guillaume le Noir, Libraire & Relieur de liures iurc,cn
rVniucrfité de Paris,ruc S.Iacqucs,à la Rofc blanche couronnée.
M, D. L XII.
sophie, imprimé en caractères de civilité en 1515, la mention de la charge de Relieur en l’Université de
sons ici :
fans,
Cette suscription est surmontée des armes
G?niff4MtHcJ Û— e- OAoiÈ- 1
j£i£taiec’
figurant au-dessus du Privilège donné plus haut.
Qclitue-
La reliure a dû être exécutée, d’après les
Cta.ncÿc’ ccimanncc’.
ordres de Diane de Poitiers, en souvenir de (H*
e-
Henri II. 0t\. 0 . C-çO.
Amcc- Ÿ>vinitcjfc >
ân (%o f .
L’annuaire Valade de 1782 nous apprend qu’il fut reçu maître le 5 juin 1762.
Il n’avait pas payé le droit de réunion.
Ses dispositions contiennent encore une rente à sa bonne, et une fondation pour des
« services de messe durant toute l’année ».
LE VILLAIN (Claude). Pour compléter ce que j’ai dit antérieurement sur Claude Le
4
Villain ( ) libraire et Parlement de Tolose ( ).
Le titre porte la marque typographique de Claude Le Villain avec « à Rouen che%_ Claude
Le Villain, libraire et relieur du Roy, rue du Bec, à la Bonne renommée. MDCXV1 II.
LEWIS. — La reliure, dont on voit ici la reproduction, est remarquable à la fois par la
composition de son décor et par la finesse des fers qui y sont appliqués. Elle l’est surtout parce
e
que, d’origine anglaise, elle rivalise avec nos meilleures dorures du xvn siècle. Elle est couverte
en parchemin blanc avec mosaïque de maroquin brun, vieux rouge et vert olive, dorée aux
petits fers; les rinceaux ornés de fleurettes sont élégants et exécutés avec le plus grand soin. Cette
reliure offre une particularité curieuse. La tranche du devant, lorsqu’on la fait jouer de
manière à ce que les feuilles glissent insensiblement les unes sur les autres, nous divulgue le
nom du relieur; le centre est occupé par une couronne composée de fleurettes, au milieu de
laquelle on lit : Search the Scriptures John y-y y, et au-dessous de la couronne Lewis Fecit.
De chaque côté de cette couronne, sont dessinées et peintes des branches de grosses fleurs
avec leur feuillage, ainsi qu’on pourra s’en rendre compte par le fac-similé ci-joint de la gran-
deur de l’original. Mais comme il faut faire jouer et ouvrir la tranche assez fort, pour la décou-
vrir sous la dorure, lorsque le livre est fermé, l’épaisseur de cette tranche n’est que de la
moitié de la reproduction.
LHUILLIER (Martin). — Gabriel Peignot, dans son catalogue d’une partie des livres com-
e
posant la bibliothèque des Ducs de Bourgogne au xv siècle (*), cite deux extraits de comptes de
Josse de Halle; l’un de 1 386 : Le Duc paye à Martin Lhuillier libraire 16 pour couvrir viij livres,
tous romans et bibles et autres livres, doni vj seront couverts de cuirs en grains. L’autre de 1 388 (même
compte) : Payé par le Duc à Martin Lhuillier, libraire à Paris, pour avoir relié et couvert le grant
1. The holy Bible, containing the old testament and the new... London, i65i, in-8".
2. Dijon, 1841, 1 vol. in-8”.
I 12 JL
roman des Marques du Duc, relié, netoyé et doré, et couvert en empreinte son Roman nommé Sinodich,
Ces deux extraits ne doivent nous laisser aucun doute sur le compte de ce Martin Lhuil-
lier, libraire à Paris qui, incontestablement, était aussi relieur.
Maîtres Relieurs dont nous avons pu découvrir les noms, sans nous préoccuper de leur notoriété
e
plus ou moins grande. Mais, comme au xvm siècle surtout, il se trouve un certain nombre
d’artisans dont je n’aurais à citer que le nom et l’adresse, ce qui donnerait à ce travail un peu
trop l’aspect d’une simple nomenclature, j’ai eu l’idée de publier ici les fac-similé de trois docu-
ments. i° La Liste officielle des Maîtres Relieurs et Doreurs de Livres en l’Université de Paris
pour l’année 1772. Parmi ces listes que la Corporation faisait paraître chaque année, celle que je
reproduis est une des plus complètes. 2° Le Tableau de Messieurs les Administrateurs de la
de Saint-Hilaire-du-Mont, suivant l’ordre de leur élection, pour l’année 1772. 3 ° Liste de Mes-
sieurs les Curés et Marguilliers de la paroisse de Saint-Hilaire-du-Mont, suivant l’ordre de leur
élection pour l’année 1 75 o.
La majeure partie des noms qui sont portés sur ces deux dernières listes comprend ceux de
maîtres relieurs; car à cette époque, les relieurs étaient d’esprit assez religieux et il était bien
renvoyé le lecteur (*). Les relieurs étaient spécialement affectés soit à la Confrérie de Saint-Jean
l’Évangéliste, érigée en l’église des Révérends Pères Mathurins, soit à celle du Saint-Sacrement
et de Notre-Dame de Grâce dont j’ai parlé plus haut.
Je retrouve également assez souvent des noms de relieurs parmi les marguilliers des paroisses
J’ai rencontré ce nom sur une reliure en veau très ordinaire et très
H\
(p
TtI
P*"i
|png|
f I
J
r-""1
M
F "1
«
«a H
>-*
£t1 &3
c4
Cd
r®f b
j^j s*}
u*
ftî
O Z
q P
>! U
h
*q ÎZ
W
Cambray.
Place
ROI,
du
Imprimeur
Thïboust,
Veuve
la
de
B L E AU
DE MESSIEURS LES ADMINISTRATEURS
£> E
1737
M. THÎERIAT élu le 22 Juin
Jean , 17} 1 M. François PROT AIS élu le 30 Mars , 17 3"8
M. BLACHET, élu le 14 Juin
Nicolas l 7 jj 4 » M. Jean FELIX, élu le 26 Mars • 74 *
M Henri-Louis HERISSANT, élu le 30 Juin 1757 M. Nicolas- Alexis DU CAST N. élu le 18 Avril 1
1742
M. lacques GAMET , élu le n Juin 1741
4 * M. François-Pafcal BACOT, élu le 31 Mars *747
M. Jean - Louis AUBERT , élu le 14 Juin 1 744 M. Antoine COSMANT, élu le 2t Avril 1748
M. Jean-Baptiftc BATAILLE, clu le 27 Juin 1745 M. Pierre - Pafcal MERCIER élu le 30 Mars • 749
M Pierre ANGUERAND, élu le 15 Juin 1747 4 »
M. Denys-Sebaftien RANCHE', élu le 28 Mars
,
*
75 1
M. Pierre - Nicolas GAUDREAU , élu le 7 Juin 1750 M. René-Nicolas P 1 CQUERET, élu le 26 Mars • '
7 S 2
M. Jean - Baptifte ROBIN, élu le 20 Juin i7ji 4* M. Nicolas ; Remi DAUVERGNE, élu le i Avril • 75 3
M. Jacques LE , CAMUS
élu le 11 Juin 1752 M. Jean-Martin AUBERT, élu le 3t Mars • 754
M. Louis- Valentin PLUMET
, élu le 1 Juillet 1753 4» M. Germain COUSIN , élu le 13 Avril •755
M. René-François FET 1 L , élu le 23 Juin *754 M. Nicolas SAUVAGE, élu le 18 Mars • 7S<5
M. Louis DIJON, élu le 15 Juin
CHERONET,
1755
4 * M Jean-Jacques LE PAG». , élu le 27 Mars ‘757
M. Antoine élu le 27 Juin «7>d M. Sebaftien-Germain-Dominique BOUDIN, élu le 9 Avril 1758
M. François BOTTIER , élu le 28 Juin M. Pierre DELORMF.
M. Louis - Etieone B
M. Nicolas - René DE
1 AT LLOT
élu le 1 5 Juin
LOU
VIER , élu le 31 Mal
,
1758
1760 * élu le 1 Avril
M Charles LEGER élu le 30 Mars .
, • 7 59
1760
1761 M. „„ UUJ
Nicolas LE TELL 1 ER , élu le 5, Avril 1 176 I
M. Siméon B ACO
T, élu le 12 Juin 1763 4 »
M. Jacques-René PLUMET , élu le 28 Mars 1762
M. Jofcph AUBERT élu le 1 Juillet
, 1764 M. Jean-Édme TRUDON
, élu le 27
Mars 1763
M. Céfar-ÀIéiandre GRAVE', élu le 16 Juin 1765 4 » M- Dominique LE ROYNY , élu le Avril 1 1764
M. Pierre-Dominique-Jean MARECHAL , élu le J juillet i 7 6<S M. Jacques-Guillaume HAMMERVILLE élu , le 31 Mari 1765
M. Etienne ANGUERAND, élu le 18 Juin 7 M. Etienne YSORE' élu le Avril 1766
M. Jacques-Louis PLUMET, élu le 12 Juin i
7 cS
4* M.
3 ,
1767
M. Jacques CHENU, élu le y Juin 1769 M. François LAFERTE’, élu le 27 Mars
'
1768
M. Jean-François BLAIN , élu le 24 Juin 1770 4 »
M. Jean-Baptifte AUBERT, élu le 9 Avril 1769
M. Pierre LONGUE, élu le j Juin 1771 M. Louis REDON, élu le Avril 1 * 77 °
4* M. Charles Nicolas TRUDON,
élu le 14 Avril • 77 *
4 »
Mefdames les Neuves des AdminiJlrateurs. Mefdaine 1 les Veûtes des AdminiJlrateurs.
V. Merci br,
élu le 26 Juin 7*7
>
4* V. La Page, élu le 17 Mafs 1718
V. Douceua, élu le r* Juin 1730 V. Gmjdreau élu le ?r Mars 724
V. Dblatth
élu le 7 Juin
, •739 4 » ,
•729
V. CaviliiïIi , élu le 3 Juin • 742 V. Rathion élu le 27 Mars >735
,
S EV'-
0.
ÆS-.'KEr îSSVSagfiSSs 'SS? iSCCCffR!
gl
LISTE §s
p De Meffieurs Curé & Marguilliers de la ParoifTe
les ^
de Saint Hilaire du Mont fuivanc Tordre de leur , ^
Election pour l’Année M. D, CC. L. ®
î| ,
^ Avril 1748,
jj^
û
ALEXIS-NICOLAS DUCASTIN,
, Marguillicr d’Honneur.
%
HONORE’ GAME T.
51 mmmmmmmmmmmmmmm'mmmmmmmmmmmm
MESSIEURS LES ANCIENS MARGUILLIER.S*
M. GEORGES HENARD, Doyen a M. PIERRE BRADEL,
,j le 7 juin 1711 L le i]3
i J uin
Juin •*737
M. JOSEPH F OUY , Sous Doyen JACQUES PLUMET,
le 11
M. G U ILL A
Juin
UME MERCI ER,
Î719 * 19 Juin le
« M. LOUIS GUILBERT,
74 ° 1
w
ii, le
Jacques le page,
m.
18 Juin 1724- % 4 Juin le
^
y,
M. ANTOINE BATAILLE,
le 27 Mai 173*
|
*
M.HENRY HERISSANT,
le to Juin
I
i
*73
|
^ le 4 Juin 1747
le
M. LOUIS- JACQUES HOCHEREAU
1734
3
&
M. ALEXIS-NICOLAS DUCASTI N,
le ï6 Juin
«
le 17 Juin 1748 KiP
FRANÇOIS MAISON, * M, HONORE GAMET, fr-
m
ie 3 Juin y le 8 Juin 174 9
A
»»SM3^HiSSBHBîSeaæS!aS^iESS!BiaSSSISBBa
P ""
Mefdames Veuf Marguilliers les es des
’ >
Si
Vîette
Guillain
*
i 7°4
£ Hammerville
68 *
& Lc ger
-7 ,
*7*9
e m
Maffou 1711 * Aubert ; 1
73 5
Rinchet 17 1
3 - Plumer 1738
1718 *
Sauvage
Seincerre *7*1 ô
Bailly £ 1744
3
II
W&
4
M
ARGUERITE D’ANGOULÊME (Reliure exécutée pour). — Le fac-similé
ci-contre ne trouve place dans ce livre, qu’à cause de sa provenance.
Le motif qu’il représente se trouve sur la garde d’une reliure in-folio ('),
çois L 1
,
connue sous le nom de Marguerite des Marguerites des Princesses.
Cette miniature, formant cartouche, représente un champ de marguerites, au milieu duquel
se trouve un légorie semble
rocher traversé montrer l’a-
i • P- Ovidii Nasonis faslortim libri. Venetiis, i5o8. — Collection du marquis des Ligneris.
1 1 6 M
par ces mots : Dieu guidera notre tourmente. Ce motif est l’ex-libris, la marque, l’emblème
que cette princesse avait adopté.
MACE (Robert ou Robinet). — Robert ou Robinet Macé, deuxième du nom, était parent
de Robinet ils faisaient fa-
primeur a estamper le
Rouen ,
en cuir, des mar-
1478. ques matrices
Il s’établit en cuivre
à Caen où il
r— -te. 1 analogues à
de 1 622 à produisons
1 55 1 ici une reliure
Lui et ses sortie des ate-
m &mœ
étaient assez merie ;
elle
n8 M
Au bas de cette composition, est gravé le nom de R. Macé !
( ).
Le tout est entouré d’une légende religieuse, telle que les relieurs en employaient au
c
xv siècle, et par laquelle ils se plaçaient sous la protection d’un Saint ou de la Vierge, comme
l’indique celle de R. Macé Tota Pulchra
: es amica mea et macula non est in te.
Des filets à froid complètent cette décoration.
Ce fut chez lui que Christophe Plantin fit son apprentissage de relieur ( ).
MAGNYEN (Joseph). — Le testament de Joseph Magnyen, que j’ai trouvé aux archives de
la Seine (’), nous indique qu’il était maître relieur à Paris, en 1758. Il demeurait rue des Sept-
Voies, paroisse de Saint-Étienne-du-Mont. Son testament fut reçu par Maître Bellanger, le
Il fit partie de l’Assemblée des 14, 1 5 , 16 et 17 janvier 1749, qui autorisa les quatre gardes en
charge à obtenir des lettres patentes, pour les nouveaux statuts (*).
fait connaître deux autres noms de relieurs : i° celui d’ANTOiNE Jullien, maître relieur à Paris,
qu’elle avait épousé en premières noces; 2° celui d’un sieur Jean-Jacques Lepage, maître
relieur, mentionné dans divers codicilles établis de 1760 à 1763. Elle lègue au sieur Lepage une
somme de 720 livres, pour lui rembourser deux billets dus : l’un par les époux Maréchal, sœur
et beau-frère de son premier mari ;
l’autre par elle-même.
MARNEF (Jérome de). — J’ai retrouvé de ce libraire, qui, comme ses confrères du
xvi° siècle, s’était adjoint un atelier de reliure, deux fers différents dont il se servait pour
marquer les travaux qui sortaient de cet atelier.
!'
M 1
9
les ouvrages qu’il publiait, sont composés du même motif. Ils représentent un pélican se perçant
la poitrine pour nourrir de son sang ses petits, placés dans un nid au-dessous de lui.
Ces deux reliures sont en veau et encadrées d’un filet d’or aux plats et au dos; la marque est
également dorée.
Jérôme de Marnef exerçait de 1647 à 1 588 .
MEISNER (Christian). Ce nom de Christian Meisner m’est fourni par le titre d’un
3
petit livre allemand : Schola Crucis ( ).
Ce petit volume est recouvert d’une étoffe brodée en fil d’argent à très hauts reliefs sur le
Mercier ne nous a pas été transmis comme celui d’un chef d’école, ce même document nous le
montre pourtant comme un personnage notable, dans les Sociétés religieuses dont il faisait partie.
Il eut plusieurs enfants, dont un fils, Pierre-Pascal Mercier, reçu maître en 1 768, qui
reprit la suite de ses affaires rue du Mont-Saint-Hilaire. Il maria deux de ses filles à des maîtres
Antoine Cosmant, garde en 1759, qui prenait le titre de relieur de M. le Duc de Bourgogne.
Voici la lettre dont il est parlé plus haut :
M...,
Vous êtes priés de la part de Messieurs les Administrateurs en charge de la Confrairie de la Très
Sainte Vierge, érigée en l’église Paroissiale de Saint-Hilaire-du-Mont, de leur faire l’honneur d’assister
au service du Bout de l’an qu’ils feront célébrer, lundi 2 y janvier 1764, à neuf heures du matin pour le
repos de l’âme de Monsieur Guillaume Mercier, Maître Relieur et Doreur de livres ordinaire de la
Bibliothèque du Roi, maisons Royales et du Clergé de France, ancien Garde de sa Communauté et Doyen
de Messieurs les Marguilliers de ladite Paroisse.
Vous êtes aussi priés de la part de Messieurs les Administrateurs en charge de la Confrairie de Saint-
Jean l’Évangéliste, de la Communauté des Maîtres Relieurs et Doreurs, en l’Université de Paris, de leur
faire l’honneur d’assister au service qu’ils feront célébrer, le même jour, à dix heures du matin, dans
ladite Paroisse, pour le repos de l’âme dudit défunt.
Et aux messes qui se diront le même jour au Maître autel et aux Chapelles du Saint-Sacrement et de
1 . Bibl. Nat. Cabinet des titres. — Pièces originales. Mercier, 1930-44410, n“ 22.
N I 2 I
MONNIER (Dame Anne Nativel, veuve du sieur Charles). — Le Charles Monnier, cité
dans le testament (') de cette dame, pourrait bien être le même que Charles Henri Le Monnier,
dit le Jeune, dont j’ai déjà entretenu le lecteur (
4
). Car, ainsi que je l’ai dit, il écrivait son nom
de différentes façons. Ses reliures signées en dorure portaient le nom de Monnier seul; tandis
que, sur ses étiquettes imprimées, on lisait « Le Monnier ». En tout cas, la pièce en question
datée du 14 juillet 1778, qui est le testament de sa veuve, nous prouve qu’à cette époque ce
14 mars 1786, nous apprend qu’ANTOiNE-JosEPH Monvoisin était un ancien maître relieur.
Nous avons, en effet, retrouvé sur la liste des maîtres relieurs et doreurs de l’Université de
Paris, liste dressée par Pierre-Alexis-Michel Bradel pour l’année 1772, qu’il fut reçu maître en
3
1726 et élu garde en 1748. En 1772, il demeurait rue Saint-Jean-de-Beauvais ( ).
Par les legs qui sont mentionnés dans ce testament, on voit qu’il jouissait d’une certaine
fortune, puisque les dons qu’il fait à diverses personnes montent à la somme de 6000 livres.
Parmi les légataires figurent : Antoine-Joseph Lemonnier, pour 3 ooo livres ; Antoine-Joseph
De Rome, pour 1000 livres et sa femme, née Catherine-Jeanne Delatte, pour pareille
somme de 1000 livres. Il institue pour sa légataire universelle la demoiselle Anne- Antoinette
De Rome, fille dudit De Rome, mentionné plus haut.
N
AZARETH, a Bruxelles (Reliure exécutée dans le couvent de). — Je
possède un volume in-8° : Sermones parati de tempore et de sanctis , orné sur le
Les plats sont décorés d’énormes filets à froid, gras et maigres, divisant
16.
122 N
est entouré de la légende suivante : Ave gratia plena dûs tecum o mater dei memento mei.
NORVIS (Jehan). — J’ai déjà donné (') la reproduction d’une reliure au bas de laquelle se
trouve le nom de Jehan Norins. Des recherches nouvelles m’ont convaincu qu’il faut lire Jehan
Norvis.
La reliure, dont on voit ici le fac-similé, renferme, dans la décoration du second plat, ce même
nom de Jehan Norvis, gravé sur la plaque, mais avec des caractères différents qui se rapprochent
Il ne m’a pas été possible de savoir si ce nom, apposé d’une manière différente sur diverses
Celle qui a été décrite antérieurement est d’une composition franchement gothique et
Le premier plat présente, au centre, l’image de saint Michel terrassant le dragon, ornée en
sabée au bain. Elle est entourée de ses servantes, avec, derrière elle, une fenêtre ouverte à
laquelle se penche le roi David.
O
URSEL. — Le petit cliché que je donne ici est une suscription placée au bas
de la Seine, me permet de compléter les renseignements que j’avais trouvés. Jusqu’ici Antoine-
Michel FaDELOüp était considéré comme le seul membre de la famille qui eût été relieur ordi-
naire du Roy. C’était celui qu’on appelait le grand Padeloup; mais le testament dont il est parlé
plus haut nous montre Jean Padeloup, qui fut reçu maître le io septembre 1737, qualifié du
4
titre de relieur ordinaire du Roy. Après avoir consulté M. Thoinan ( ) dont on ne peut malheu-
testament en question, au 24 janvier 1758, il pourrait se faire que, s’il n’y a eu qu’un seul
relieur ordinaire du Roy, de ce nom, ç’ait été lui et non point Antoine-Michel Padeloup.
Quoique cette dernière découverte contredise, dans une certaine mesure, mes affirmations
2
antérieures, il est de mon devoir de la faire connaître, dans l’espoir qu’elle servira à identifier
Il m’est d’autant plus difficile de me prononcer, que la pièce que j’ai trouvée aux Archives
nationales, et dont j’ai parlé dans mon premier travail, n’est qu’une simple mention dans
laquelle ne figure pas le prénom du sieur Padeloup. On y lit, en effet : Brevet (*) de Relieur du
é
Roy pour 1e n Padeloup par le decedt de Luc Antoine Boyet avec le mandement au duc Dantin à Ver-
sailles le 2 y aoust 1733.
e
Le testament en question fut reçu par Marchand j ,
notaire au Châtelet de Paris, le 24 jan-
vier 1758.
Il ne contient rien d’intéressant pour l’histoire de la reliure, mais seulement divers legs à des
membres de la famille Verneau.
PADELOUP. — La charmante petite reliure que l’on voit ici est l’œuvre de Padeloup.
Elle renferme un Almanach de Normandie pour l’année 1769 ( ).
En maroquin citron, elle est décorée d’une composition formant cartouche, exécutée à l’aide
Le centre du premier plat reçoit dans un ovale une peinture représentant un petit autel avec
quatre cœurs rouges posés de chaque côté d’une grande colonne et accompagnés de l’inscrip-
Reu^'parPaiieieup te/âme légende : Votre absence me désole. Ces deux motifs sont recouverts de
puce JcrbonneaPas-ur
m ca
i , Les gardes sont en soie rose et la tranche dorée. Je donne ici un
type d’étiquette employé par Padeloup, différent de celui publié précédemment.
PADELOUP (Les). — J’ai trouvé un in-8° : Christi Martyr um lecta trias (ÿ) de François
Combefis , imprimé à Paris par Frédéric Léonard en 1666, qui fut donné en prix le 6 août 1691
1 . Arch. Nat. Registre du Secrétariat d'État de la Maison du Roi, année 1733, vol. O', n* 77.
2. Léon Gruel.
Collection
3 . Collection Léon Gruel.
Engelmànn.
R.
lmp.
Paris.
P 125
à Philippe Padeloup, élève au collège royal Louis le Grand, tenu alors par les Jésuites. Je donne
ici le fac-similé du palmarès qui se trouve sur la garde.
La reliure est celle qui servait couramment pour les livres de prix, couverte en basane
parsemée de fleurs de
lis, avec les armes de
France. t/n co
/jy ta lu,9,auic/ mayni Socicl-a. kJ
M. Herluison, dans
\c?u, a/^ario èr&L jo c^r
ses recherches sur les
p et/ia /
suivant :
’d&n t tAsrn.
iyreo*x,usm. doc fri
fin rx^ c kr oceJUé
rik ()i£> Je*c. l^x. cuufuj? & a^n ru?
Le sept janvier mil
sept cent cinquante-six m? UtJ,nu> /eocc^rx &Sisrru> cjc^
M. Nicolas Pade-
f)<ça m*?
r/rrxo
loup, relieur de S. A.
r
S. Mgr le Duc d'Or-
léans, décédé le y du Gy ^^---cll-ÇVcntix JL 0&X*
même mois, après avoir
reçu le sacrement de
ment, la maladie ne nous ayant pas permis d' administrer les autres sacrements, son corps a esté
inhumé au cimetière commun de cette ville, par nous, curé soussigné, en présence de M. André
Haton et M. Nicolas Meusnier qui ont signé avec nous ( registres de la paroisse Saint-Pierre ( Lentinj
2
J’ai aussi trouvé dans les mémoires historiques et authentiques sur la Bastille (’
) que le
nommé Jean-Baptiste Padeloup, relieur et colporteur de livres, demeurant à Paris, rue Saint-
Jean-de-Beauvais, fut mis à la Bastille le 28 juin 1767, pour avoir vendu des livres contre la
religion. Il y fut enfermé sur les démarches de sa mère, femme très dévote qui était fort mécon-
tente de sa conduite. Il avait alors près de vingt-trois ans et resta détenu pendant cinq années;
Le travail technique laissait souvent beaucoup à désirer. Du reste, ainsi que l’indique le règle-
syndics. Le baron Pichon qui s’était beaucoup occupé de reliures et qui possédait une certaine
quantité de jolis almanachs en peau découpée, en broderie, avec des motifs gracieux ou des
armoiries peintes sous mica, avait donné à ce genre de reliures le nom de belle camelote du
xviii° siècle. Toutes celles que l’on retrouve sont en effet mal reliées et déguisent à peine, sous
La planche ci-jointe de grandeur originale est la reproduction d’un volume in-32 : Nouvelles
étrennes spirituelles. Paris, 1778 ('). Il est couvert en maroquin rouge, avec le dos orné à petits
fers et décoré d’une mosaïque de paille, représentant au premier plat une branche d’œillets, et
ments suivants :
Roger Payne, d’après une inscription gravée au bas d’un portrait exécuté par les soins de
20 novembre 1797. Il apprit l’art de relier sous la direction de M. Pope, libraire à Eton-Collège
il travailla ensuite pour le libraire Thomas Osborne à Londres, et se plaça enfin chez
M. Thomas Payne, libraire, dont on vient de parler, qui l’établit vers 1766-1770, près de
Leicester Square. Ce fut surtout à cette époque que sa renommée fut grande; il était reconnu
par les amateurs-bibliophiles comme le premier doreur de son temps.
(
12:
Mais ses habitudes d’intempérance le conduisirent à une fin lamentable. Il s’associa avec un
certain Richard Wier aussi débauché que lui, avec lequel il ne s’accorda pas longtemps.
En dernier lieu, il travailla chez M. Mackinlay : mais il avait, paraît-il, considérablement
perdu de son talent. Ses excès continuels et la maladie le tinrent jusqu’à sa mort dans une
profonde misère, le nom en entier :
fleurettes.
le fac-similé.
Cette reliure est garnie de coins et milieux en bronze gravé et est maintenue par un fermoir
de même métal, portant le
d “ Chri*-
.
/ /*•/'•• — i S ” Il est de toute evidence
Les mots Baldessar abbas semblent indiquer que le couvent dans lequel travaillait Bénédict
Peir était dirigé par ce moine. La grande planche reproduite d’autre part représente l’ex-libris de
ce couvent.
Elle nous apprend que la reliure en veau raciné et dont les plats
temps de la Révolution.
Cette reliure rentre dans la catégorie des travaux ordinaires, pro-
prement exécutés.
Rouen de 1687 à 1624. Le passage suivant, extrait des Registres des échevins de Rouen, dont
plusieurs citations ont été données par M. Ch. Richard, dans sa notice sur l’ancienne bibliothèque
des échevins de la ville de Rouen, nous montre qu’il était également relieur; voici en effet ce
qu’on y lit : Le premier jour de septembre mil six cents <;ept, au bureau de MM. Gavyon, Puchot,
Blondel, Deudemare, Raphaël du Petit-Val, locataire d'une des premières maisons édiffiées le long du
Jardin de THostel commun de la Ville, a présenté une Bible en grosse lettre, en françois, reliée de
vélin rouge, reiglee à jilets d'or. Comme il est obligé par son bail, laquelle Bible a été mise à la Biblio-
thèque, avec les autres livres (n° 2 de l’inventaire') au moyen de quoy il en demeure deschargé.
PICQUES (Claude de). — Je vois dans Renouard que la reliure de : La joyeuse et triom-
phante entrée de Charles IX... en sa bonne ville et cité de Paris, imprimée par Denis du Pré, fut
confiée à Claude de Picques, relieur du Roy, demeurant rue Saint-Jacques, où il avait une
maison à loyer pour 60 livres, contiguë à la maison de la Trinité.
Perrette Maigny.
En 1671, Claude Picquet ou de Picques est taxé à 60 sols, au don de 3 ooooo livres.
1571-1572. Comptes des frais faits par la Ville de Paris, pour les entrées solennelles du roi
et de la reine en mars 1 57 1 .
A Claude de Picques, relieur de livres du Roy, la somme de quinze livres tournois à luy
ordonnée... sur et tant moings de ce qui lui estoit deu pour la reliure des livres de ladicte entrée... ainsy
qu’il appert de sa quittance dactée du dernier jour de décembre mil cinq cens soixante on%e.
Audict de Picques, la somme de vingt cinq livres tournois à luy ordonnée... oultre les quinze livres
déclarée% en la partie précédente pour avoir par ledict de Picques relié en vélin et doré vingt livres de
l’entrée du Roy, iceulx lave ^ et reigle^ fourny de cordon et soye, tant pour donner au Roy, la Royne Mère,
la Royne, Monseigneur, Monseigneur le Duc, Madame, Monsieur le Cardinal de Bourbon, Monsieur de
Montmorency et mitres Seigneurs Ainsy qu’il appert de sa quictance dactée du XXVIIIe jour de février
A icelluy de Picques, la somme de dix livres tournois... pour aroir relié en vélin, reiglè, lavé et
doré dix autres livres de l’entrée dudict seigneur. Pour donner tant à Messieurs les six premiers Présidons
de la Court de Parlement que autres personnes — Ainsy qu’il appert de sa quictance dactée du
11 e avril vlxxij (').
PIERARS DOU TIELT. — Ce nom nous est divulgué par la suscription ci-dessous, qui
2
est placée à la fin d’un volume : Li queste del. S. Graal ( ).
Et quand Boors ot conté les aventures del S. Graal, teles corne il les avoit veu, si furent mises en
cscript et gardées moult ebierement, dont mestres Gantiers Map le traist a faire sen livre del Graal pour
l’amour del Roy Henri son Signour, qui fist l’hystoire translater de latin en franchois. Si s’en taist
atant li contes que plus n’en dist des aventures del S. Graal Amen. Chius livres fu parescripts le
nuit de Nostre Dame en mi aoust l’an mil trois cents et LI : Si l’escripst Pierars don Tielt et enlumina
et LOI A.
1 . Ph. Renouard. — Documents sur les Imprimeurs, Libraires et Relieurs ayant exercé à Paris de 1450 à 1600.
2. Bibliothèque de l'Arsenal, n” 222, BF.
i3o P
PILLEHOTTE (Charles). — (Extrait de la bibliographie lyonnaise de Baudrier) (').
4 novembre 1474. Charles Pillehotte, relieur, confesse avoir reçu de Gabriel Brany, relieur,
la somme de 14 écus d’or, pour remboursement de pareille somme prêtée par obligation passée devant
M e
Brun, notaire à Lyon, le 6 mars 1573 (6 écus remboursés en journées de travail ) ÇA Ah).
L’auteur ne nous dit pas si Charles Pillehotte était de la famille du relieur Jean
2
Pillehotte ( ).
PILLEHOTTE (Jean). — Jean Pillehotte était le gendre de Michel Jouve et comme lui
J’ai en effet trouvé une ravissante petite reliure exécutée dans l’atelier de libraire, imprimeur
et relieur de Pillehotte; elle ne ressemble en rien à celles que nous avons rencontrées jusqu’ici
La composition, quoique d’une grande richesse, laisse beaucoup à désirer sous le rapport du
dessin; du reste, elle n’est pas rendue à petits fers, mais obtenue à l’aide de plaques gravées
remplies de fers.
Ce volume est couvert en maroquin rouge, avec une tranche dorée, antiquée et peinte.
J’ai eu occasion de parler des Angelier, des Bogards, des Grifes, des Elzèviers : toutes les
reliures que j’ai vues sortant de leurs mains étaient surtout commerciales, et simplement reliées
JEAN
PAR
EXECUTEE
RELIURE
P loi
Baudrier nous apprend, dans sa Bibliographie lyonnaise, que Jean Pillehotte était l’un
PIOT. — Dans un acte de vente (*) du 22 décembre 1 75 g, je vois que le sieur Charles-
Pierre Piot demeurait à Paris, rue des Sept-Voyes, paroisse Saint-Hilaire.
La vente dont il est question comprend tout ce qui était nécessaire pour son établissement,
ménage, etc. ;
et se monte à la somme de 336 livres.
Cet acte nous indique encore que Ch. -P. Piot avait épousé la fille de Louis-Jacques Hoche-
reau, maître relieur à Paris, rue des Amandiers, paroisse Saint-Étienne-du-Mont. Cette dame y
est citée comme répondant, sur ses biens personnels, de la somme due par son mari au tapissier
Ragot.
Ch. Piot fut reçu maître en 1745. Il est mentionné sur les statuts de 1760, parmi les
Le nom de Piot a fourni encore à la reliure plusieurs maîtres; car nous trouvons mentionnés,
dans les délibérations des statuts de 1750, les noms de B. Piot et de Charles-Henri Piot.
ont exercé la reliure proprement dite, et surtout la dorure au fer. Il fit aussi de la maro-
quinerie.
maître.
Elle recouvre un petit in- 12 : Livre de l’Institution Chrétienne (Anvers , Christophe Plantin,
en la rue de la Chambre à la Licorne d’or, IJJ 7 ), relié en veau, décoré de filets à froid en champ,
aux angles desquels se trouve un fleuron or genre Aide.
Le milieu de la reliure est occupé par un cartouche, qui renferme un compas traçant un
lui.
avait égale-
Il
PLAUY (Jean).
ment une autre mar-
— J’emprunte aux
que d’un format Mémoires
,
historiques
plus petit et d’un et authentiques sur la
type différent ,
tel
Bastille ( ), le
2
ren-
seignement suivant :
il montrera combien
était dure ,
dans la
seconde moitié du
e
xvn siècle, la ré-
pression vis-à-vis de
3 o juillet 1764.
U Almanach Dauphin de 1777 nous apprend qu’il était relieur ordinaire de M. le Due d’Ai-
guillon et qu’il demeurait quai des Augustins.
PROVOST (Jehan). — J’ai trouvé une Charte du xvf siècle où sont mentionnées diverses
fournitures faites par Jehan Provost, relieur de Charles IX en 1574. Elle commence ainsi :
Roollc des partyes d’ Ancre Reliaiges et autres choses fournyes et livrées par Jehan Provost relieur de
livres Comptes et Registres de la Chambre des comptes du Roy notre syre depuys le jour de
mil cinq cent soixante et quatorze jusques au
qui est un véritable objet de curiosité; c’est la seule de ce genre que j’aie rencontrée jusqu’ici.
L’ouvrage qu’elle recouvre : Projet nouveau sur la manière de faire utilement en France le commerce
des grains, par M. Bourdon Desplanches Qj, est un recueil de conseils adressés au Roi et à la
c’est-à-dire l’ouvrage intérieur, est traitée comme une reliure ordinaire, avec cette exception
que, pour obtenir la solidité nécessaire, les deux ficelles qui ont
fut expédié, en faveur de Jacques Prodhome de Saintainville, un brevet de retenue de l’un des
Relieurs de Livres de la Garde-Robe de Sa Majesté, en remplacement de Louis Morel décédé (').
Marie- Antoinette. Les reliures qui y sont mentionnées embrassent toute espèce de sujets :
littérature, poésies, romans, histoire, voyages, registres de papier blanc et musique de toute
dans le fac-similé que je donne ici d’un de ces mémoires, on remarquera que huit articles sur
douze, dont se compose la facture, sont marqués d’un petit T. J’ai voulu indiquer ainsi ceux
qui faisaient partie du boudoir de la Reine, et que j’ai retrouvés mentionnés dans l’intéressant
J’ai relevé dans ce recueil des Livres du boudoir de la reine Marie-Antoinette 1 52 ouvrages
différents, dont 46 sont portés dans les mémoires, lesquels comportent le détail de 292 reliures.
Ces reliures étaient en veau porphyre, veau allemand, veau jaspé, veau écaille, Saint-Brice (?).
5
Je donne également la reproduction, grandeur originale, d’une reliure ( ), non signée il est
vrai mais ayant été exécutée, sans aucun doute, par Ract pour Marie-Antoinette, et ayant fait
^Vfr
'
*/^ ? y~^ 4^£*rf> - X,-/
A/ xx /.
/*V^i
^J> 7 7^
-Pftff/Lje— 0^ X ///
XP&æyr /(Ç^ fp
/—VA
/y^Û ^ ^ /z
7 /V
x
/%S(ïc-- /V^3. 3 X'
X- i?>*. ^pi^Yr ti * ^O
Ytsrt/YC y/é v.
3 <v? '
i36 R
partie de la bibliothèque de Trianon. Cette reliure est en veau jaspé avec filets or, et les armes
de la Reine sur les plats; le dos sans nerfs est orné de petits fers; et en queue, on remarque le
ouvrage du xv
e
siè-
REBDORFF (Reliures exécutées dans le monastère de). — Je possède deux reliures exé-
e Monasterij Sanctissimi Joins baptiste In Rebdorff ordinis Canonicoru regularm Divi Augustini ep
eystein dyocess.
L’autre reliure (*) est celle reproduite ici, dont je n’ai malheureusement pas l’intérieur qui
a été remplacé par du papier blanc. La disposition des ornements et des inscriptions nous permet
de supposer qu’elle est antérieure à la précédente.
à l’aide de blocs gravés placés les uns au bout des autres, sur lesquels on lit la légende suivante :
ic
Liber iste e mosterij Joh. bap i Rebdorff.
L’exécution de ce travail a dû être assez malaisée pour le doreur, car il
y a des lettres dou-
blées en plusieurs endroits.
REDON (Jean et Louis). — Je complète ici la notice que j’ai donnée en 1887, sur deux
e
relieurs du xvm siècle du nom de Redon. Ils n’étaient pas de fins artisans. J’ai pourtant
L’un, Jean Redon, nous donne lui-même sa biographie par les inscriptions placées sur un
exemplaire des Règlements et statuts des relieurs
nerfs du haut et du bas sont garnis de petits fers; et voici par ordre les inscriptions qui rem-
plissent les quatre autres entre-nerfs : reglem. des mt. relieu. — z. redon. reçu, appren. an.
18.
1 38 R
donnent comme habitant rue des Sept-Voies. Nous le voyons figurer au deuxième tableau de
travail Q 'et j’a-
3
ministrateur de la
Confrérie royale
du Saint -Sacre-
ment et de la
Sainte-Vierge, éri-
roissiale de Saint-
Hilaire-du-Mont,
à mon premier le I
er
avril 1 770 )
or
Il fut nommé marguillier de la paroisse Saint-Hilaire le i juin 1777 CO-
couverts en parchemin avec des filets à froid, et généralement ornés, du côté du dos, de contre-
forts en peau, fixés à la couverture par de minces lanières de parchemin, dont la disposition,
Autrefois, ces sortes de couvertures étaient évidemment l’œuvre des ligatores à notre époque
elles seraient bien plus du ressort de la papeterie que de la reliure.
Je donne ici un spécimen réduit de la couverture (°) d’un livre de comptes de la fin du
e
xv siècle (0,295x0,21). Par son ornementation de fers composés a froid, elle dépasse l’in-
dustrie ordinaire des registres ou livres de comptes. On verra que le plat, divisé perpendicu-
lairement en deux parties égales, reçoit sur un fond de fers à froid du côté du dos, les contre-
gMH
» -»,.r
Hehog :
&- Imp.ï Chan>ejre
forts en peau dont je viens de parler, couverts de croisillons en parchemin. L’autre partie, placée
du côté de la tranche, nous montre en bas une véritable œuvre de reliure surmontée d’une
peinture avec armoiries, dont il nous a été impossible jusqu’ici d’identifier la provenance. Mais
l’aigle noir, qui se trouve en haut de l’écu, donne à penser que ce travail est de facture
allemande.
J’ajouterai que la majeure partie de ces livres de comptes étaient traités en reliure souple,
c’est-à-dire avec des cartons flexibles, et généralement avec des dos plats.
de rechercher, dans une étude spéciale, comment et par qui la reliure fut exercée, de la seconde
c
moitié du xv siècle jusqu’au milieu du xvif, en indiquant surtout les marques ou signatures
qui permettent de découvrir les artisans auxquels on peut attribuer les œuvres dont il s’agit. En
règle générale, lorsque, au xv e siècle, on rencontre dans une reliure estampée à froid, composée de
plaques formant miniature, ou de bordures ornementales gravées en médaille, un nom soit seul,
soit accompagné d’une légende religieuse, gravée dans le métal de même façon que la décoration,
on se trouve en face de professionnels ayant eu des ateliers à eux, fixés dans une ville, ou
bien de nomades. Ces derniers étaient ceux que l’on appelait relieurs ambulants; ils s’en allaient
de ville en ville, chercher du travail avec tous leurs outils, parmi lesquels se trouvaient les plaques
dont je parle et dont ils ornaient toute espèce de livres. C’est pour cela que l’on rencontre
souvent une même composition sur des livres tantôt français, tantôt allemands ou italiens.
Dans ce genre de décoration, tous les noms ou légendes posés en caractères mobiles, c’est-
à-dire ne formant pas partie inhérente de la plaque, sont des marques de propriété et non des
signatures de relieurs.
Très souvent, on découvre dans ces gravures de plaques, des lettres ou monogrammes, avec
ou sans écusson, parfois accompagnés de signes de confréries et de dates : ces initiales sont celles
du graveur de la plaque.
e
Dans la seconde moitié du xvi siècle et au xvif surtout, à part quelques exceptions, les
reliures sortent des ateliers que certains libraires ou imprimeurs avaient adjoints à leur profes-
sion. C’est ainsi qu’on retrouve des reliures en veau portant comme signature les marques que
ces libraires ou imprimeurs étaient obligés de faire figurer à l’intérieur des ouvrages qu’ils
imprimaient ou qu’ils publiaient. Dans cet ordre d’idées, nous mentionnerons les reliures faites
par les Gryphe, les Angelier, Madeleine Boursette, Jacques du Puys, Plantin, Marner,
Jean Bogard, les Juntes, Elzévier, etc., etc.
140 R
Généralement, ces marques, identiques comme composition à celles de l’intérieur, étaient
quelque peu simplifiées.
Quant aux relieurs proprement dits, ils se faisaient connaître de temps à autre, en faisant
imprimer leurs noms au bas des titres des ouvrages que quelques-uns d’entre eux éditaient.
Parfois, ils remplaçaient le véritable titre par un autre gravé sur cuivre à leur nom et leur
adresse. C’est ainsi qu’on retrouve, mentionnés de cette manière, les noms de Nicolas Eve,
en dorure sur les reliures elles-mêmes, et le plus souvent sur de petites étiquettes de papier
relieur, achète à Henri Berthelin, parcheminier, et à Jeanne, sa femme, leur maison de la rue Saint-Jacques. — Le
7 février 1481, il est condamné à payer à l’église Saint-Benoît un cens de 7 1. par., et les arrérages dus pour la
18 Novembre i486. — Guérin Rohard, relieur, est condamné à payer cens de 7 par. le 1. dû pour sa maison
de la rue Saint-Jacques.
16 Février 1487. — Geoffroy Le Roux et Guérin Rohart, relieurs, vendent à Jehannin Du Pré, impri-
meur une petite maison rue Saint-Jacques.
4 Août 1488. — Robert Daillon, relieur de livres, est écroué au Châtelet sur la plainte de Guillaume Guion,
aussi relieur, parce que ledit Robert voulut le frapper d’une épée.
19 Août 1488. — Crespin Daillant, relieur, demeurant près Saint-Etienne-des-Grès, est écroué au Châtelet
pour avoir été trouvé rue Beaubourg, près le Lion d’Argent, armé d’une petite épée.
i 5 Novembre 1488. — Thomas Croisé, relieur de livres, demeurant au bout du pont Saint-Michel, est écroué
au Châtelet à la requête d’Agnès, sa femme.
3 i Janvier 1504. — Robin Challot, relieur.
4 Juin i52i. — Geneviève Le Pelletier, veuve de Simon Vostre, l’un des relieurs-jurés de l’Université, fait
une donation d’immeubles aux enfants de son frère, maître Jean Le Pelletier.
28 Juin i 52 I. — Pierre Viart, libraire et relieur-juré, achète les onze vingtièmes de la maison portant
l’enseigne du Roi-David, rue Saint-Jacques, et l’enseigne du Paon, rue des Mathurins, pour 187 1. 10 s. t.
20 Novembre 1
—
522
. . Jean Champion, marchand relieur de livres.
3 Juin i 528. — Jean Burgyne, relieur en parchemin, rue Saint-Jacques, devant les Mathurins.
9 Décembre 1540. — Pierre Chupin, libraire et relieur, prend à bail des Mathurins la moitié de la cave et
1 . Documents sur les Imprimeurs, Libraires Cartiers, Graveurs, Fondeurs de lettres, Relieurs, Doreurs de livres Faiseurs de [ ,
fermoirs, Enlumineurs, Parclteminiers et Papetiers ayant exercé à Paris de 1450 à 1600, un vol. in-8“. Paris, 1901.
R l
4l
18 Juin 1042. — Denys Hercent, lieur de livres, demeurant au porche de Cardin Blancot.
20 Juillet 1542. — Christophe Sy, relieur.
Mars 1.543. — Guillaume Oriard, relieur, a été emprisonné à la Conciergerie, pour avoir relié des livres
suspects.
27 Février 1540. — Henri Morice, libraire et relieur, écroué à la Conciergerie, pour avoir été trouvé saisi
23 Octobre i 55 o. — Etienne Guyot, libraire et relieur de livres, à Paris, achète d’André Le Sueur, aussi
libraire et relieur à Paris, et de Jeanne Lunel, sa femme, pour 160 1 . t. la cinquième partie de la moitié d’une
maison portant l’enseigne de l’Occasion, sise rue des Amandiers, entre l’image Saint-Nicolas et le jardin de la
1 55 0, 1 562 ,
1 563 .
— Julien Tremblay, relieur et libraire, paye au collège de Tréguier 40 1 . t., pour le loyer
de la maison du Cœur-Volant, rue Saint-Jean-de-Latran.
1 55 1. — Forvestu. Le collège de Beauvais paye à Mathurin Forvestu, libraire et relieur, 16 sols t. pour la
23 Janvier 1 554 - — Jacques Moutier, relieur, est témoin pour le testament de Jean Sourbron. En 1571, il
est taxé au don de 300 000 livres, rue des Sept-Voyes, pour la somme de 40 sols.
23 Janvier i554- — Jean Sourbron, relieur, rue des Carmes, à la Corne-de-Daim, fut inhumé au cimetière
Saint-Hilaire.
8 Juillet 1.562. — Michel Parcquer, doreur de • livres, rue des Carmes, à la Petite-Caille.
10 Mai 1564. — Jean Syonneau, marchand libraire, relieur et doreur de livres, rue Neuve-Notre-Dame,
22 Février 1 565 . — Contrat d’apprentissage d’Heureux Le Coq, âgé de 17 ans, né à Juif-sur- Morin, chez
Richard Le Melays, faiseur d’ais de papier, rue du Bon-Puits.
11 Mars i 565 . — Nicolas Journet,
-
relieur et doreur de livres, bourgeois de Paris.
28 Octobre i 566 .
— Par son testament, François de Genetay, libraire et relieur, demande à être enterré à
27 Juin i 567 - — Marc Nyon, doreur de livres, et Marguerite Thiboust, sa femme, poursuivent les vente et
criée d’une petite maison au faubourg Saint-Marcel, rue des Coippeaux, contiguë à leur maison, pour une année
et demie d’arrérages d’une rente de 100 s. t. En 1571, il est taxé au don de Sooooo livres, parmi les habitants de
la rue des Carmes, pour 40 sols.
25 Février i 568 .
— Guillaume Rogier, libraire et relieur.
10 Juin 1569. — Jacques Pautonnier, relieur, marguillier de Saint-Hilaire. En 1571, est taxé, rue Chartière,
1571. — Étienne Challonneau, relieur rue Chartière, taxé au don de 3 ooooo pour 40 est livres s.
1571. — Étienne Fournier, relieur rue du Paon (ou rue Alexandre-Langlois), taxé au don de Sooooo est 1 .
1571. — FIubert de Labbaye taxé au don de 3 ooooo rue des Sept-Voyes, pour 40
est livres, sols.
1.571.— Claude Mabille, relieur rue des Sept-Voyes, au-dessous du collège de Fortet,
et libraire, taxé au est
1571. — Julien Maissières (alias Masières), libraire et relieur, rue des Sept-Voyes, est taxé au don de
1571. — Nicolas Meusnier, doreur sur cuir, demeurant rue du Paon (ou rue Alexandre-Langlois), est taxé
au don de Sooooo livres.
1571. — Guillaume Nyon, doreur de livres, rue des Carmes, est taxé au don pour 40 sols.
1571. — Jacques Perdriel, relieur, rue Neuve-Notre-Dame, est taxé au don de 3 ooooo 1 .
pour 40 sols.
1571. — Pierre Planté, libraire relieur, rue des Amandiers, est taxé à 100 s. t. au don de 3 ooooo livres.
1571. — Jean Prévost, huissier et relieur de livres de la Chambre des Comptes, rue de la Vieille-Pelleterie,
16 Octobre 573. — François 1 Domasle, relieur, reçoit une donation de Jean Domasle, libraire, et Geneviève
Le Bé, ses père et mère. — Le 22 janvier i 579 ,
le Collège de Fortet lui donne à bail la moitié de la maison à
l’image Saint-Pierre, rue des Sept-Voyes, entre les Collèges de Reims et de Montaigu.
1
er
Septembre 1574. — Jean FIeuqdeville, libraire et juré-relieur, bourgeois de Paris, achète de Sebastien
Lalliseau, aussi libraire et relieur, le quart de la maison de la Rose-Rouge, rue Saint-Jean-de-Latran.
5 Octobre 1574. — Gilles Dubellay, maître doreur sur cuir.
de Notre -Dame-de-la-Mercy. Le 19 septembre i 5 77, le collège de Carembert donne à bail emphytéotique à Henri
er
Le Bé, libraire et relieur, pour 60 ans à partir du I octobre, au loyer de 32 1 . t., la maison de la rue des Sept-
Voyes, dans laquelle il habite. Dans le testament de sa femme, du i 3 novembre 1577, ^ est nommé exécuteur
testamentaire avec Éstienne Petit, libraire et relieur.
20 Juin 1577. — Nicolas Soullard, libraire et relieur, fait un bail de 36 ans, rue des Sept-Voyes.
27 Janvier i 5 pg. — Contrat de mariage de Jeanne Breton, veuve de Jacob Gentil, libraire et relieur, avec
Guillaume Le Noir. Un des témoins est Timothée Jouan, relieur, beau-frère de la future.
6 Janvier i 58 o. —
Mathurin Régnier, ferreur de livres (faiseur de fermoirs), rue des Poirées, se marie avec
Jeanne Blacohière.
24 Avril 1.582. — Contrat de mariage de François le Heudier, libraire et relieur, rue Saint-Jean-de-Latran,
de Jean Va, relieur, en compagnie de son ami, Martin Avrillot, doreur de fers.
31 — Jean Réal,
Mai i 582 rue du Mont-Saint-Hilaire.
. relieur,
3 Février 58 — Contrat
i de mariage de Jean
q. Tuffé, rue des Sept-Voyes, libraire et relieur, à la Croix-
Blanche, avec Marie Parache, fille de François Parache, doreur de livres, rue Judas, et de Jeanne Bonnet. Témoins :
Pierre Planté, libraire et relieur, rue Saint -Jean-dc-Beauvais, et Nicolas Desfossf.z, libraire et relieur, rue Saint-
Jean-de-Latran.
R 143
9 Février 1684. — Jean Corberan, relieur de livres, rue Frémentel, est témoin au contrat de mariage de
Catherine Testu avec Balthazar de Maupin.
i3 Avril 158 g. — Guillaume Nyon, doreur de livres, rue des Carmes, et Marc Nyon, même profession, rue
des Coppeaulx, font donation de 21 écus deux tiers à Jeanne Du Loquin, nourrice des enfants de Guillaume.
18 Avril 1584. — Contrat de mariage d’ANTOiNE Moreau, libraire et relieur, rue des Sept-Voyes, avec Mar-
guerite Loutrel. Témoin : François Parache, doreur de livres.
18 Avril 1584. — Jean Loutrel, libraire et relieur, rue des Sept-Voyes, beau-père d’Antoine Moreau.
3 o Octobre 1584. — Jean Chappelain, marchand papetier. Pour ung couvert de cuyr vert 40 livre sols.
27 Septembre i585. — Etienne Du Hamel, libraire relieur, Jeanne Drouyn, sa femme, demeurant rue du
et et
Puys-d’ Arras, ou des Murs, au Dauphin, achètent la maison du Cœur-de-Jésus, même rue, pour 16 écus deux tiers
d’or soleil, de rente.
4 Octobre i 585 .
— Estienne Tasset, libraire et relieur, est témoin au mariage de Estienne de La Croix avec
Jeanne Richer.
24 Décembre i 585 . — Michel Gadoulleau, libraire et relieur au mont Saint-Hilaire, prend à bail pour 9 ans,
au loyer de 33 écus et un tiers, la maison de la Corne-de-Cerf, dans laquelle il habite déjà, rue du Mont-Saint-
Hilaire.
i 586 . — Guillaume Le Breton, libraire et relieur, paye la taxe d’ouverture de boutique et, le 21 juin 1694,
ilprend à bail pour 9 ans, à dater de la Saint-Jean-Baptiste prochaine, au loyer de 20 écus soleil, la maison des
Trois-Couronnes rue Saint-Jean-de-Latran, appartenant à la Commanderie.
i 586 . — Jérôme de Courbes, libraire, imprimeur et relieur, paye la taxe d’ouverture de boutique. Il fut
maître de la Confrérie de Saint-Jean l’Évangéliste de 1608 à 1610, en même temps que Robert Fouet, libraire
et relieur.
10 Août 1091. —
Contrat de mariage de Simon de Sommaville, relieur et doreur de livres (et libraire), rue
1596-
des Sept-Voyes, à l’enseigne de la Croix-Blanche, avec Jeanne de Varennes, veuve de Philippe Lande, cordonnier,
rue Saint-Jean-de-Latran, à l’image Saint-Benoît, fille de feu Michel de Varennes, relieur, et de Jeanne Bunel.
Témoins : André Eschart, relieur et libraire, et Louise Nicot, sa femme; Olivier de Varennes, libraire, frère de
la future. Dot : 3 oo écus soleil.
1597-
21 Juin 1094. — Guillaume Breton, relieur.
1600. — Jacques Le Bouc, libraire et relieur, paye la taxe d’ouverture de boutique de 1597 à 1598. —
Lucas Bruneau paye la taxe d’ouverture de boutique.
8 Mars 1597. — Adam Mugnier, maître doreur sur cuirs, est témoin au contrat de mariage de Jean Gesslin,
libraire à Lyon, avec Mathurine Le Trop, veuve de Georges de Robet (Drobet) (').
24 Avril 1598. — Pierre Triboullet, libraire et relieur, rue Traversine, et sa femme vendent à Jean
Petit, maître parcheminier rue Saint-Jacques, la maison de la Corne-de-Daim, rue Traversine.
3 Août 1604. — Contrat de mariage de Catherine Foucques, veuve de Noël Davergne ou Dauvergne,
relieur (et libraire), demeurant rue Saint-Jean-de-Latran, avec Pierre Diotant, relieur, rue Saint-Jacques, vis-à-vis
le collège de Marmoutiers. Témoins : Jonathan Provencel, Denys Dappe, François Michon, Pierre Boucquet,
tous libraires et relieurs.
3 Août 1604. — François Michon, libraire et relieur, fut témoin au contrat de mariage de la veuve de Noël
Dauvergne, relieur et libraire, avec Pierre Diotant, relieur.
9 Août i6o5 . — Jean Chrestien, maître doreur de livres, rue d’Écosse, au Petit-Poirier, reçoit au nom de
l'église Saint-Hilaire, dont il donation d’une rente de 9 1 t.
est marguillier, .
7 Octobre 1606.
— Geoffroy Le Cordier, libraire relieur, rue Saint-Jean-de-Latran, marie sa fille Jacqueline
avec Pierre Guillemet, praticien au Palais.
18 Janvier 1609. — Contrat de mariage de Pierre Picques, relieur, rue Saint-Jacques, dans la maison de
François Du Mas, libraire et relieur, avec Geneviève Aubry, servante dudit Du Mas.
18 Juin 1612. — Jean Trouvain, relieur de livres, depuis 1594.
RELIEURS PRIVILÉGIÉS. — Dep uis la publication de mon premier travail, j’ai recueilli
une assez grande quantité de Brevets de relieurs du Roi, pour qu’il me semble nécessaire de
compléter ici le passage relatif aux relieurs privilégiés. Le lecteur se rendra ainsi mieux compte
des faveurs attachées à ce genre de distinction.
Le privilège était le droit que le Roi accordait à des particuliers d’être reçus maîtres dans les
corps et communautés, sans y avoir fait d’apprentissage, et sans être astreints à faire un chef-
d’œuvre. Cette création de marchands privilégiés eut lieu en vertu d’un édit du roi Louis XII,
et fut successivement confirmée par lettres patentes de tous les souverains, jusqu’à la Révolution.
Les privilèges étaient donnés par les Rois et même par quelques Princes du sang, dans
certaines occasions, telles que les joyeux avènements, les mariages, les entrées, les naissances et
baptêmes de Dauphin ou de premier Prince du sang. Ceux qui voulaient être pourvus de ces
privilèges étaient tenus défaire expérience, conformément à V arrêt du Conseil d’Etat du S juin 1672,
en présence de notre Procureur de la Prévôté de notre Hôtel et du Syndic de leur communauté Çj Aucun
i. Lettres patentes portant confirmation des marchands et artisans privilégiez suivant la Cour, sous]la charge du Prévost de
l'Hotel et grand Prévost de France du 29 octobre 1725. —
Collection Léon Gruel.
R 145
corps ni communauté n’était à l’abri de cet abus. Ces sortes de maîtres élus d’office, sans
Ces privilégiés recevaient du Roy des lettres patentes, qu’ils étaient obligés de faire enre-
gistrer au greffe du Châtelet; ils étaient sujets aux visites en certains cas et n’avaient aucun
droit à la jurande, ni aux fonctions honorifiques ou autres de leur communauté.
Ils avaient le droit d’exercer leur métier dans tous les lieux où la Cour se trouvait, sous la
Henri IV, par un édit en date du i 5 juillet 1 593 , créa « En faveur de Madame (f), sœur unique
de Sa Majesté, à cause de son titre de sœur unique, et de ses ioyeuses entrées faictes ou à faire és villes et
lieux de cedict Royaume Q) », deux maîtres de chaque métier jurés dans toutes les villes jurées de ce
Royaume. Louis XIV voulant traiter favorablement le sieur Maréchal du Plessis-Praslin en considé-
ration de ses services, lui a fait don de deux privilèges en chacun des corps, Arts et Métiers, déclarés
dans le Brevet (f) en date du 20 janvier i 6y 8 , au nombre de y y, et deux de tous les autres, tels qu’ils
puissent être, de tous lesdits corps, Arts et Métiers, non compris dans le présent, tant d’ancienne que de
nouvelle création, pour être établis tant dans la ville que dans chacun des faubourgs de Paris, lesquels
prendront Lettres du dit sieur Maréchal du Plessis-Praslin et se retireront ensuite vers le Prévôt de
l’Hôtel de Sa Majesté pour être enregistrés ainsi que les autres marchands privilégiés suivant la Cour.
Les marchands et artisans privilégiés suivant la Cour avaient été établis par les rois à l’effet
pour leur faciliter les moyens d’y satisfaire chacun dans leur état.
de cette Chambre et que nous avons publié dans la première partie de cet ouvrage ('). Cet
intrigant sans scrupule ne s’en tint pas à ce seul privilège; car cinq ans plus tard, il se fit
octroyer un second Brevet, lui donnant à lui seul le droit de vendre exclusivement à tous autres,
6
des pièces de théâtre aux comédies française et italienne. Voici ce document ( ) :
2. Catherine, sœur du Roy, épouse du comte de Bar, fils de Charles, duc de Lorraine.
3 . Une plaquette in- 8 °. Paris, 1594. Collection Léon Gruel.
4. Une plaquette in-q*. Collection Léon Gruel.
5 . Manuel hist. etbibliogr. de l'Amateur de reliures, p. 167
6. Bibl. Nat., MS. 22118,
19.
146 R
Le I
er
avril I
“
58 .
— Brevet des Gentilshommes de la Chambre accordé en faveur du sieur Vente,
Relieur des Menus, qui lui permet de vendre exclusivement à tous autres, des Pièces de Théâtre aux
Nous, Louis-Marie d’Aumont, Duc d’Aumont, Pair de France; André-Hercule de Rosset, Duc de
la Chambre du Roy.
A tous ceux qui ces Présentes Lettres verront, Salut, Scavoir faisons que vu le Brevet de Relieur des
Menus Plaisirs de la Chambre du Roy du 20 décembre 17 J], par nous accordé sous le bon plaisir de Sa
Majesté au sieur Pierre Vente. En conséquence du bon et fidèle rapport qui nous a été fait alors de ses
savoir et capacité, et des services par lui rendus dans les Menus, et désirant lui donner de nouvelles
marques de satisfaction du file et de I intelligence avec lesquels il s’est acquitté jusqu’à présent de tout ce
qui a été confié à ses soins. Nous en confirmons le dit Brevet qui sera exécuté de point en point, selon sa
forme et teneur sous le bon plaisir de Sa Majesté, avons accordé et accordons audit sieur Pierre Vente le
présent Brevet par lequel nous lui permettons de vendre et débiter dans les enceintes des Comédies Fran-
çaise et Italienne, aux heures du spectacle seulement, tous les ouvrages de théâtre imprimés, en se confor-
mant aux Règlemens de Police; Défendons à toutes autres personnes de vendre ny débiter aux dites
Comédies aucuns des dits ouvrages de Théâtres ni autres. Enjoignons aux Comédiens Français et Italiens
de Sa Majesté, de veiller à ce que le dit S' Pierre Vente ne soit aucunement troublé dans l’exercice du
Privilège exclusip à lui accordé par le présent Brevet, que nous avons signé et auquel nous avons fait
er
apposer les sceaux de nos armes, et qui luy a été délivré. Fait à Versailles le I jour d’avril 1778.
Signé le Duc d’Aumont, le Duc de Fleury, le Maréchal Duc de Richelieu et le Duc de Duras.
On voit par les pièces qui précèdent, qu’avec certaines instances et beaucoup de protections
chez les grands, on pouvait obtenir toute espèce de privilèges dans les corporations, au détriment
de leurs membres et en dépit de tous statuts ou règlements.
Les charges de relieurs privilégiés suivant la Cour furent créées par Louis XIV, suivant les
lettres patentes du 25 juillet 1660; elles étaient au nombre de deux, et se trouvaient affranchies,
exemptes de tous droits d’ayde, etc., et attribution de toute juridiction au Prévost de l’ Hôtel en première
RELIURES POUR LIVRES DE PRIX (‘). — Je n’aurais pas parlé de cette sorte de
reliures, quoique, en général, les livres de prix soient très richement décorés, si je n’avais
1. Voir Padeloup.
Heliotj . & lmp. J! .Charrevre
découvert deux types beaucoup plus intéressants que ceux que l’on rencontre habituellement.
Presque toujours ces reliures sont en basane, plutôt de couleur Lavallière, décorées plus ou
moins finement de fers et GVISIVS . HOC . TE . MVNERE .
de roulettes. DONAT.
Quand le prix est donné Ce duc de Guise était
2
dans lequel on lit : dux .
mogvntiœ 1614 ( ).
Il représente les armes de la maison de Guise, dans un cartouche ornemental autour duquel
on lit : lovys . de . gvyse . mareschal . de . lorraine . grand . chambellan . de . s . a. Ce
livre fut probablement donné en prix au collège des Jésuites de Mayence, en vertu d’une fonda-
privés. sentés.
d’humanités ». 1
777 -
étoile en mosaïque de maroquin rouge, lavallière, blanc et bleu, dont les branches sont reliées
par une petite couronne formée d’étoiles, au milieu de laquelle se trouve un G romain.
Le second volume nous montre sur le premier côté, un petit tablier en maroquin blanc, au
chiffre J. B., avec trois fleurs de lys au milieu, bordé d’un ruban bleu en étoffe et accompagné
Sur l’autre volume, le premier plat est décoré au milieu par un triangle que forme une bande
de maroquin rouge semée d’étoiles, traversée à sa partie inférieure par un poignard sous lequel
on lit le mot : Vengeance.
Les trois volumes reçoivent le nom du propriétaire, Hibon de Mervoy, frappé à froid.
RELIURES MAÇONNIQUES
. K A \ A A A A A, A A A A A AA A4. A * AA A AA A*A'
JEUNE
-'
'i'mvyvvvvvw vvvvyvyv-v- vv V v V Vfy y y ÿvvVfvŸ^ LE
Révolutionnaire
BRADEL
IV
c
AN
PAR
^<rx^<r>r^rxr^<rso<^irîr^oooo« EXÉCUTÉE
Wmvyy!
R 149
une idée précise. Elle a dû être faite pour un patriote très pur. Les
plats, privés de tout ornement, sont d’un aspect sévère; le dos, au
contraire, est richement décoré avec des petits fers et des emblèmes
révolutionnaires, tels que les tables de la loi, le faisceau des licteurs
et le bonnet phrygien.
La planche A reproduit une petite reliure, exécutée par Bradel,
naire, c’est que la reliure est signée; car sur la garde du premier
plat, se trouve l’étiquette de Bradel, reproduite ici.
. Eueologe ou livre d’église à l’usage de Paris.[ Paris, 1780. Collection Léon Gruel.
i5o R
La planche B représente un petit cartonnage en simple papier jaune, mais curieux a cause de
ses encadrements successifs de filets, aux couleurs républicaines. Au centre, est placée en capi-
Je donne encore une petite vignette, fac-similé exact d’une reliure en maroquin rouge ornée
au centre d’un fer gravé et un bourgeois tendant
représentant le serment leurs bras vers le centre,
ou révolutionnaires; et, en priant le lecteur de vouloir bien se reporter à mon premier travail
3
et a son supplément ( ), je donnerai ici deux exemples de ce genre de vandalisme.
C’est plutôt sur les ex-libris que sur les reliures que cette particularité a pu être constatée. Mais
nous l’avons aussi rencontrée sur le plat extérieur des reliures : et nombre de personnages
nobles, en proie à une inquiétude entretenue par la délation, qui était alors considérée comme une
vertu civique, ont fait modifier leurs reliures soit définitivement, en faisant disparaître leurs
armoiries qu ils remplaçaient par des sujets patriotiques, soit provisoirement, en se bornant à les
dissimuler par 1 apposition d autres emblèmes simplement collés sur la première dorure.
C est ainsi qu’il m est tombé entre les mains un ouvrage : Le Théâtre de Société de
1
?68 ('). Sur la reliure avait été collée une pièce ovale en maroquin rouge, ornée au centre d’un
faisceau de licteur posé sur deux piques croisées en sautoir, ce qui m’a fait flairer un dessous
intéressant. J’ai soigneusement décollé ce cartouche, et découvert une dorure en très bon état,
Ce n’est pas sans quelque honte pour la corporation des relieurs-doreurs de cette époque,
que nous constatons qu’il s’est trouvé trois vandales : Durand, relieur à la Bibliothèque Natio-
nale, Padeloup et Bazin, pour se créer une spécialité de ce genre et qu’ils ont osé pétitionner
pour offrir leurs services.
Je relève dans une plaquette in-4 0 que ce Durand est porté sur les listes des Maîtres et
Jurandes, pour une indemnité de 296 livres, 6 sols, 3 deniers à lui dus, en vertu de la loi
Je compléterai ce que j’ai à dire par les extraits suivants relevés dans une plaquette in-8°
y est dit :
« que dans le dépôt général des cartes de la marine, on a supprimé les armoiries ci-devant
royales de tous les volumes d’atlas, pour y substituer les nouvelles marques d’emblèmes de la République ».
A quoi le libraire répond : « J’ai été une fois témoin d’une partie de l’opération; elle a été faite très
Un autre passage nous révèle le nom d’autres relieurs aussi coupables : « On a parlé de quatre
milions : il est constant que deux des premiers relieurs de Paris, les citoyens Petit et Bradel ont fait
leurs soumissions pour le quart seulement de cette somme, entre les mains du citoyen Paré, Ministre de
Plus loin le libraire dit : « On peut sans toucher à la reliure, enlever les parties couvertes seulement
des armoiries ou chiffres, et y substituer des morceaux de peau de même grandeur, soit en veau, mouton,
maroquin ou parchemin, sur lesquels seront empreints les devises ou emblèmes relatifs à la liberté du
Peuple français et à l’ Unité de la République. Ces morceaux, préparés et amincis d’avance, seront placés
collés avec art ; un filet cachera la jointure; l’application de l’or, l’empreinte au fer chaud, et tout le
reste du travail se feront ensuite de la même manière que lorsqu’on applique des armoiries au dos ou
Les substitutions dont je donne plus haut le fac-similé ont été faites, sans que la peau
sur laquelle se trouvaient les armoiries primitives ait été découpée. Le Bradel dont il est
question était le neveu et successeur du célèbre Derome. Si celui-ci était revenu sur la terre,
déplorer, je le Il représentait un
crois du moins, de paysage, avec une
dégradation sé- femme tenant de
rieuse; et s’il
y eut la main droite une
un commence- ancre et de l’autre
Je donne d’autre part un grand milieu composé de petits fers d’une ornementation gracieuse,
qui reçoit au centre un trophée révolutionnaire composé de deux branches de laurier, d’un
faisceau de licteur et du bonnet phrygien. Il décore, sur fond de maroquin bleu, les plats d’un
in-4
0
(0,237x016) de même nuance: Le Temple de Guide, nouvelle édition avec figures gravées
par N. Le Mire, des académies de Vienne en Autriche et de Rouen : d’après les dessins de Ch. Eisen,
texte gravé par Drouet, Paris, che~ Lemire, graveur, rite Saint-Etienne-des-Gres, 1772 (').
Ce 7-
motif (grandeur orig. o, 1 36 X o, 1 o5 ) est doré avec grand soin, chose très rare à l’époque.
Il était destiné, pendant la Terreur, à dissimuler probablement des armoiries qu’il ne m’a pas
été possible de retrouver, car elles ont été préalablement grattées.
libres, Taille mise sur la Ville de Lyon, pour la délivrance du roi Jean II, prisonnier à Londres.
1.392. — Tibaut Mailliet. A tous ceulx qui ces présentes lettres verront, les consul% de la ville de Lion, salut.
Savoir faisons que Johan Tibaut. notre receveur a paie de nostre commandement a vmstre Tibaut Mailliet, relieur de
livres, huit soul{ parisis pour relier le livre des privilèges de la ville tout a novo.
1455-14.56. — Jean Prost, relieur de rue Porte-Froc, près livres, la cathédrale Saint-Jean, taxé à 20 deniers.
1485. — Louis Martin FEspagnol, relieur de dit livres.
i 5l2 . — Ennemond Fontanel, relieur de livres, est taxé à 3 livres. Le 2 août i 53 o, il reçoit 10 sous pour la
1.518-
reliure de deux chartreaux.
1 5 1 4— 1 5 1 5 . — Ennemond et Jean Fontanel, relieurs de livres, fils de feu Michel Fontanel, relyeur de
livres, de 14711 à 1499.
1 515 . — Benoit Marillier, relieur de livres, rue de l’Aumône.
1 5
. 1 5 . — Jean d’Auvergne ou Dauvergne, relieur de livres, me Thomassin, taxé à 3 sols.
1 5 1 1 5 iO. —
Payement fait par le receveur de la Ville de Lyon à Hugues Fatault pour reliures de registres.
1.524. —
Guillaume Rosier taxé en 1 518 . Mort pauvre en 1.524.
[524-1.535. — « A Pierre Roberjot, relieur de livres, pour avoir relié les chartreaux des 2 deniers, 8 sous ».
i .533- 1 535. — Les recteurs de l’Aumône placent Jacques Costan, adoptif de l’Aumône, en apprentissage,
pour cinq ans, chez Étienne Robinet, fils de Grégoire Robinet, relieur de livres, domicilié rue Mercière.
i 533 -i 535 .
— Étienne Robinet, relieur de livres, en la rue Mercière.
i 53 “-i 53 B. — Payement à Jacques Cisset, relieur, de la somme de 8 livres i 5 s. t., pour avoir relié sept
i 557 -i 568 . — Michel Gonet, marchant libraire, relieur de livres et faiseur de carton.
i55c)-i562. — Les recteurs de l’Aumône placent en apprentissage chez Honoré Brisson, relieur de livres
demeurant à la rue Mercière, Pierre Denis enfant adoptif de l’Aumône.
1 55g- 1 562 . — Les recteurs de l’Aumône placent, pour deux ans, Jacques Jacquier religieux observantin,
comme apprenti, chez Gilles Le Meslay, maître libraire et relieur de livres à Lyon, moyennant la somme de
3o livres tournois.
i56o. — Jean du Blanc-Buisson, relieur de livres, demeurant chieux luy, en rue Mercière, devant le
Lion d’Or.
11 Août i56i. — Charles Laroche, relieur de livres et libraire, vend à César Vanal 100 Despauteri en
blanc et douze douzaines Dictionariolum reliés.
i562. — Louis Cherpin, relieur de livres, prend en apprentissage pour deux ans Guillaume Pacquet,
moyennant 25 livres.
22 Novembre 1 565. — Nicolas Geoffrey, libraire relieur, natif de Provenchières en Bassigny, demeurant à
Dijon, mais fréquentant les foires de Lyon.
i. 568 -i 575 .
— Pierre Rilliet, relieur de livres.
iSôq-iSyo. — Payement à Michel Jove par Prançois Coulaud, receveur des deniers communs, tant pour
avoir relié certains privilèges des foyres de ceste ville ,
que pour avoir imprimé certains acquit % eu blanc, servant pour la
désignés ci-dessus, — de cent-cinquante feuilles en placardz pour la police de la garde des penons en la ville en
febvrier 1579; des bulletins pour les postes, — des passeportz de la contagion, des tilets de la resve.
1571. — Geoffroy Martin, paiement fait par le trésorier de la Ville à Geoffroy Martin, marchant libraire
de Lyon, tant pour avoir reliez que derellyez les vieulx livres des Nommées des habitans de la Ville de Lyon,
4 Novembre 1574. —
Charles Pillehotte, marchand libraire relieur, citoyen de Lyon. Le 8 février 1583,
dans un prêt de 20 écus d’or sol consenti par Charles Pillehotte, sont témoins Henry Huguetan et Domi- :
dicts mariés Servagnin possèdent à Lyon, rue Ferrandière, au prix de 8 écus d’or sol.
deux tiers d’écu par an, à Guillaume Moreau, relieur et libraire à Lyon, une chambre et son arrière-chambre,
plus le grenier au-dessus, au second étage de la maison dudict Gryphius qu’est en rue Thomassin. — Le 16 avril
1084, Guillaume Moreau, relieur de livres, prend obligation vis-à-vis de J. Pillehotte (voir ce nom).
i 582 -i 584 - — Alexis Michon, libraire et relieur de livres.
8 Février i 583 . — Dominique Bonnefoy, relieur de livres, est témoin d’un prêt consenti par Charles Pille-
hotte.
2.5 Juillet i 584 -
— Claude Cantrel, relieur de livres.
I
er
Décembre 1584. — Pasques Massnet, relieur de livres.
Février 1 588 . — Contrat de mariage de Jehan Gallien, relieur de livres, avec Catherine Croppet.
11 Mai 58 ç.
i — Symon Pullon, libraire et relieur de livres.
détaillées, sur ceux de ces relieurs pour lesquels il m’a été possible de recueillir des documents
authentiques, et de donner des reproductions.
Dans mon premier ouvrage, j’avais déjà publié toute une suite de noms de relieurs des xv c et
e
XVI siècles d’origine française, allemande et surtout flamande.
Depuis, j’ai pu consulter divers bibliographes tels que : M. Weale qui, en 1894, publia son
Bookbindings and rublings of bindings in the national art library south Kensington, ouvrage très
sérieusement établi, dans lequel j’aurais à prendre bien des documents; puis Y Inventaire archéolo-
gique de Gand, dans lequel M. Paul Bergmans met en lumière toute une collection de reliures
flamandes.
Je puiserai à ces deux sources, pour rectifier ce que j’avais dit de quelques relieurs, sur la
nationalité desquels je m’étais trompé.
R i57
0
Mes erreurs sont dues à deux causes : i les travaux exécutés par des relieurs de nom français
qui avaient été s’établir à l’étranger, tels que Pierre Caron, Bloc et bien d’autres; 2° des reliures,
exécutées à l’étranger sur des éditions françaises, ne portant aucun nom de pays. Je les avais
classées comme étant de même nationalité que les œuvres qu’elles renfermaient.
J’emprunterai donc aux deux auteurs dont je viens de parler les noms qui ne sont connus
jusqu’ici que par des citations que je n’avais pas pu contrôler; les autres trouveront place dans
Jean de Maroles de 1404 à 1408; Anthoine van Axel en 1426; Jean Vranck de 1432 à
1436; Victor de Waghère ciation, entourée en exergue
de 1435 à 1 45 1 ;
Lubertus de la devise suivante : ave
de Ecclesia 1443; Georges MARIA PLENA DVS TECVM ECCE
van Oudebouke de 1 439 ANCILLA DOMINI JAN TYS .
0
à 1 405 ; Jean de Vouden Elle recouvre un petit in-4
de 1454 à t
469 ;
Jean de flamand : Instructions litur-
suivante : Livinus Stuvaert me ligavit in Gandavo, et sur la garde d’un manuscrit de 1467,
D ux ME FECIT.
Gérard van Graten auquel M. Bergmans attribue une reliure en veau estampé décoré à
l’aide d’une roulette composée du monogramme G. G., de la rose des Tudor, d une couronne
royale, d’une pomme de grenade, d’une fleur de lys et d’un château fort. D après M. Weale, on
N
1 58 R
l’appelait en Angleterre Garret Godfrey, car il s’établit libraire et relieur à Cambridge au début
e
du xvi siècle.
Ce bibliographe cite encore : John van der Lende de Bruges à la fin du xv e siècle et Jean de
Tollenaere de i 5 o8 à 1 645 ;
Anthoine de Riemakere de i5o2 à 1 5 1
2 ;
Jean van der Buere de
i5o4 à 1 541 ;
Simon van der Muelen de 1 513 à 1 557 ;
Anthoine de Tollenaere de 1646 à
Pour obtenir ce résultat, on a d’abord fait, en découpage de cartes, le dessin qu’on voulait
reproduire. Puis, après avoir fixé légèrement sur chaque plat cette carte, que nous appellerons
une cache, on a, à l’aide d’une brosse ou d’un pochoir, appliqué la couleur dans la composition
de laquelle se trouvait un mordant tel que de la couperose ou du sulfate de fer.
Après cette opération, on a enlevé la carte découpée, et l’on s’est trouvé en face d’un dessin
formé par des réserves, les fonds seuls ayant reçu la couleur. Le tout est encadré de trois
filets or.
Cette reliure est très soignée. Elle recouvre un petit in-8° : La Religion. Poème de L. Racine (').
Paris, 1742.
Couverte en satin vert surchargé de velours vieil or découpé, formant un motif dans le
genre des belles reliures de la Renaissance, elle nous montre au centre, la fleur de lys, et dans
les angles, des bars, motifs pris dans les armes du cardinal de Lorraine, ainsi qu’on le verra par-
les grandes armoiries reproduites ci-contre, et qui se trouvent au verso du titre de ce volume.
C134 2 )
rnamrnm
Les gardes sont en soie et la tranche est dorée et antiquée. Ce cardinal de Lorraine est
se rabattre sur le
milieu du premier
RELIURES côté, où il est re-
planche ci-contre
représente une Quoique le
1. CollectionLéon Gruel.
2. Bibliothèque de l’Arsenal, r," 5 i. B. J. F.
i6o R
mier plat du registre de la confrérie de la Conception de la glorieuse Vierge Marie aux marchands
ROFFET (Famille des). — j’ai déjà eu l’occasion de parler (') de Pierre-Estienne Roffet
er
dit Le Faulcheur, relieur de François I .
Renouard 2
( ) cite encore deux membres de cette famille comme ayant exercé la reliure :
Ponce Roffet, libraire et relieur qui, le 10 mars 1 553 , prend à bail la troisième maison du Petit-
ROIE (Ogier). — Je trouve ce nom inséré dans la décoration d’un petit in-8° : Le Dialogue
de consolation entre lame et raison, fait et compose par ung religieux de la reformation de lorde dejote-
vrault et nouvellement imprimé pour Symon Vostre libraire demeurât en la rue neufve de nostre dame de
Paris à lymaige sainct Jehan levangeliste 1499 ( ).
La reliure, en veau estampée à froid, est décorée au centre par un motif composé de fleurs de
lys et d’hermines alternées, placées dans des losanges; au bas de ce motif, on lit, gravé en relief,
RUETTE (Macé). — J’ai déjà parlé (J ) de Macè Ruette libraire, imprimeur et relieur
reliure exécutée par ce maître. Elle recouvre un Office de la Semaine Sainte, en maroquin
I
S iôi
rouge, décoré d’une bordure formée de compartiments de filets fins, remplis de petits fers, dans
le genre des plus belles compositions attribuées à Le Gascon.
Dans le privilège royal qui termine le volume, on lit : ... Saint. Nostre bien-amé Macé Ruette
Libraire à Paris et nostre Relieur ordinaire, nous a exposé qu'il luy aurait esté mis en main un livre
Le dos de cette reliure est également orné de compartiments de filets fins, avec petits fers
A PARIS
Chez Mace Rvette Marchand Libraire , & Relieur du
Roy, rue faind tean de Lacran , proche la
fontaine faind Benoift.
M. DC. XXIX.
zAFEC P RIV/LECS DF ROT.
Cette suscription se trouve au bas du titre d’un petit in-folio ayant trait à l’équitation.
S
AINT-MARTIN DE WESEL (Reliure exécutée dans le couvent de). —
Le fac-similé ci-contre est celui du second plat d’une reliure exécutée dans
ce monastère. Il est beaucoup mieux conservé que le premier dont je ne don-
nerai que la description. La voici : au centre, entourée d’une bordure remplie
de petits fers gravés en médailles, tels que des fleurs de lys, des roses mys-
tiques, l’image du Christ, l’agneau pascal, etc., se trouve une composition représentant la Nati
vité. L’Enfant couché à terre est entouré de la Vierge et des anges. Cette scène est encadrée
d’une légende en caractères gothiques nous indiquant que la reliure fut exécutée dans le couvent
21.
IÔ2 S 2
de Saint-Martin à Wesel (') : iste . liber . ligatus . est . wesalie i (n) domo . sancti . martini .
OB . LAUDEM . KPI ( Cbristi ) GAUDE . HOMO . IHS (JeSUS ) KPS ( ChÙStUS ) NAT (lis) EST.
Le deuxième côté reçoit, dans une décoration analogue, la scène répétée deux fois de saint
Martin à cheval coupant une partie de son manteau, pour la donner à un pauvre, le tout sur un
fond de petits ornements formant rinceaux, et encadré de la légende suivante : iste . liber .
LIGA (tus) EST . I (n) DOMA(o) . SCI (sancti) MARTINI . WEALI (Wesaliæ) INFERIORIS . OB . LAUDEM .
SATTNER (Ulric). — La reliure reproduite ici (’) (0,54x0,40) est non seulement
d’une facture originale mais elle est aussi un objet des plus précieux par la rareté du livre qu’elle
enferme, le cadeau impérial qu’elle représente et enfin par la signature du scribe relieur.
Cette édition, inconnue jusqu’ici, est celle du Spéculum Morale du célèbre Vincent de Beau-
vais. Quoique sans date, sans nom d’imprimeur ni de libraire, il est permis d’affirmer qu’elle
vit le jour au plus tard en 1477; car la reliure qui la contient, les garnitures en cuivre ainsi que
Cette suscription manuscrite, placée à la suite des mots imprimés: Finit spéculum Morale, est
ainsi conçue : Per Ulricu Sattner pbrm diligentissime rubricatu et incorpatu anno 1478.
Le premier côté de la reliure justifierait, à lui seul, tout l’intérêt que le livre inspire. Il est
décoré sans or à l’aide de deux procédés : les ornements sont traités en partie par la ciselure sur
cuir obtenue avec le burin, en partie par des estampages à la presse. Le double encadrement de
croisillons de branchages est estampé au fer, ainsi que la partie inférieure du panneau du milieu.
Tout autour de ce panneau s’étale majestueusement, en gros caractères manuscrits, le titre de
devise : Unica spes mea, s’enroulant autour du chiffre. Ce sont les marques de Maximilien
archiduc d’Autriche, devenu plus tard empereur d’Allemagne, qui en fit présent à l’archevêque
Bernard II de Rohr.
Toute cette composition est finement exécutée sur un fond de milliers de points, obtenus
au burin. — La reliure est préservée par de grands coins et milieux en cuivre ciselé d’un
dessin très gracieux, et par des fermoirs dont les côtés, fixés au premier plat, portent de nouveau
les armoiries, sous une légère plaque de corne transparente.
Sur la première page du texte, sont répétés au milieu d’ornements peints en miniature, les
SAULNIER (Jean) ('). — Le 2 janvier 1 583, contrat de mariage de Jean Saulnier, libraire
et relieur, rue Saint-Jacques, paroisse Saint-Benoît,
SICARD. — Je donne ici la reproduction d’une reliure faite par Sicard ('’), personnage sur
lequel je n’ai trouvé jusqu’à présent aucun autre document. Je peux cependant supposer qu’il
était originaire du Languedoc; car l’ouvrage que renferme cette reliure est en patois languedo-
cien : Las Obros de Pierre Goudelin à Toulouso, Per Claude-Gilles Lecamus mdccxvi.
La décoration est une dentelle composée de deux fers, et quoiqu’elle ne soit pas finement
exécutée, elle produit un certain effet. La grosse fleur de lys placée dans les angles est d’un goût
plus que douteux; ce qui n’a pas empêché cet artisan d’apposer sur un des côtés du premier plat,
et bien en dehors de l’ornementation, les mots : Sicard, relieur. Cette marque, sur une reliure
de prix, en diminuerait singulièrement la valeur.
1 . Ph. Renouard. — Documents sur les Imprimeurs, Libraires et Relieurs qui 0,11 exercé à Paris de 1420 à 1600.
2. Collection Léon Cruel.
A Collection Léon Cruel.
164
T
ESSIER. — Depuis 1887, j’ai eu la bonne fortune de trouver au sujet de
l 2
Tessier ( ) toute une série d’étiquettes (’
) qui peuvent constituer l’historique
de sa maison : et bien que le dernier de ces documents soit plus moderne, il
sera intéressant pour le lecteur d’avoir sous les yeux toutes les vignettes dont
il se servait pour signer ses reliures. Elles lui montreront les différentes
phases par lesquelles cet artiste a passé, depuis qu’il succéda au grand Lemonnier, sous Louis XV,
jusqu’au commencement de la Restauration.
La première étiquette A en date reproduit la vignette créée par Lemonnier, ayant pour
Il demeurait rue de la
c plètement la composition,
lorsque l’Empire fut établi,
ainsi qu’on le verra par les reproductions C, D, E. Le texte seul diffère, selon les titres qu’il
quette D, il est porté comme relieur et doreur de l’Intend ance de la Maison de l’Empereur. Au
fac-similé E, l’Empire étant tom-
léans,
il
de S. A. S.
s’intitule relieur et
qui fut
Mgr
plus
le
tard
doreur
duc d’Or-
le roi
Tessier Louis-Philippe.
1 d
et de, lafommissum- d'fgypte pour le/Ç voqag
A Patcis.
1
Ü'
§1
D
Tessier
§ •
Relieur & Doreur 3e J. dt.
dft. /e dite «l’Orléans, des Mi n istres Jed
C'en teneur et du, trésor public.
.
J\
| TEGERNSEE
tée DAXS LE MONASTÈRE
Dans le
(Reliure exécu-
monastère de Tegernsee,
DE). —
Connu, pour les grands et beaux. Ouvrages
1
pül
Çrand musee français dans et ses
tel que, le
ihonumens, ifcrunesi,. du voyage, en espagne.
et de, la (gmnussion,
A Patcis .
.
fondée au vm c
siècle, existait,
M
disent mes documents, au xv° siè-
de Ô72 jusqu’en 1760 environ ('). — Nous possédons un ouvrage : Liber decretorû sive panor-
cabochons en cuivre.
Sur la garde intérieure du premier plat se trouve, en caractères manuscrits : iste liber
Hêliog 8c Imp.E.Charreyre
l’ouvrage suivant : German book-plates by Karl Emich, translated by G. Ravenscroft Dennis Q).
Le premier fac-similé est une gravure sur bois faite vers 1 556 .
Le second est une gravure sur cuivre datant de 1700. Tous les deux étaient les ex-libris
adoptés par le monastère de Saint-Quirin à Tegernsee, comme marque de propriété des livres
de la bibliothèque.
A Pierre Thierry doreur sur cuir à Paris, la somme de deux cens trente-huict livres dix sol\, à
luy ordonnée pour la couverture de six livret^ de prières du Saint-Esprit de maroquin bleu, de pièces de
maroquin bleu doré, avec des fillet ^ d’or et des Saints-Esprit 1 aux quatre coings, comme appert par l’or-
donnance de Sa Majesté et la quictance du (sic) Thierry, passée par devant nottaires, le vingt-cinquième
C'y. 1i
c
XXX. VIII livres X sols.
TORY (Geofroy). — J’ai omis, dans mon premier travail, de parler de Geofroy Tory,
éminent dessinateur, imprimeur, graveur et relieur de la plus belle époque de la Renaissance.
Il naquit à Bourges vers 1480; son premier métier avait été celui de graveur sur bois, ce qui
lui permit de reproduire les splendides compositions de miniatures et d’encadrements qui ornent
les livres d’heures sortis de ses presses, et qui sont si recherchés aujourd’hui.
Il avait adopté comme marque de fabrique, un vase traversé par un toret de graveur qui le
fracasse en partie.
Son premier domicile connu fut le collège du Plessis, de 1609 à 1 5 1 !.
1 . CollectionLéon Cruel.
2. linvolume in-8”. London, George Bell and sons, 1901.
?. Documents sur les Relieurs, Miniaturistes et Calligraphes des Ordres royaux de Sainl-Micliel et du Saint -Esprit. l'aris,
1 68 T
Le spécimen de reliure que voici date de i 53 i. La décoration de ce volume ('), d’une compo-
sition riche et savante, porte au centre de la partie inférieure du plat, la marque dont je viens de
parler. Du pied de ce vase part une combinaison gracieuse de rinceaux agrémentée de feuilles et
de motifs dans le genre des fleurons adoptés par les Aide à Venise.
Une bordure composée de fleurs de lys et de filets complète cette magnifique ornementation.
La marque de Geofroy Tory se trouve aussi sur la première page de ce livre d’heures, et
3
nous indique que ce volume a été non seulement relié, mais encore imprimé par lui.
TOUSSAINT (Denys). — Sur la reliure d’un incunable : Auctores oclo opuscularum..., etc.,
ment et mêlé dans la décoration, se trouve le nom Toussaint Denys, pris dans la gravure de la
plaque.
TREPEAU (François)
2
( ).
relieur-doreur de livres à Paris, rue Saint-Jacques, paroisse Saint-Benoît. Jacques Trouvain fut
André Bradel.
Un autre relieur du même nom et probablement de la même famille, Denis Trouvain fut
G
reçu maître le 16 février 1750. Il fut élu garde ( ) de sa communauté, en 176g, en compagnie de
1. Horae in lande beatae virginis Marine ad usum Romanum. Parrhisijs, apud Gotofrcdum Torinum Biturigicum. Regium
4. Liste des Maîtres Relieurs et Doreurs delivres en l'Université de Paris, 1772. Présentée par Louis-Michel Bradel, clerc de
la Communauté. —Voir cette liste,
5. Statuts et règlements pour la communauté des Maistres Relieurs et Doreurs de livres. Paris, 1750.
6. Liste des Maitres Relieurs et Doreurs de livres en l’Université de Paris, 1772. Présentée par Louis-Michel Bradel, clerc de
Je trouve encore un Louis-Nicolas Trouvain reçu maître en 1768, qui en 1772 demeurait
2
rue des Amandiers ( ).
Je n’entrerai pas dans le détail du testament dont il est parlé plus haut et qui fut dressé le
3 i mai 1762, car il ne renferme aucune disposition intéressant la reliure. Je m’en suis servi
3
TURPIN (Pierre) ( ).
0
centre du second plat d’un petit in-4 ,
Aeneas Sylvius Epistolae familiales ,
4
Nuremberge i486 ( ).
22 .
i7o
V 3
VENTE (Pierre). Depuis mon premier travail ( ), dans prend les Livres double
des Bibliothèques pour 14
argent ou échange
lequel donné toute une série de vignettes-étiquettes employées il
4
:
j’ai
ralement collées sur la garde de ses reliures, j’ai retrouvé un 4 de la Place Maubcrt.
ai PJ P 1 S.
4
type (*) tout différent, sans ornementation, mais inté-
ressant par l’énumération des divers genres de
il est vrai,
commerce qui y
4 4
T-jTyJJ
sont relatés. (Voir aussi relieurs privilégiés.)
2. Idem.
3 . Manuel liist. et bibliog. de l'Amateur de reliures. Paris, 1887, p. i 65 ,
166, 167.
4. Collection Léon Cruel.
2
V 1 7
tin (') et par Silvestre, comme exerçant de 1 513 à 025. Lacaille ( ) nous dit qu’il fut reçu
reliures, nous donnons ici le fac-similé d’une de ses marques de libraire (’).
23 septembre 1742, m’indique que Pierre Viette était relieur et doreur à Paris, rue du Mont
Saint-Hilayre, paroisse Saint-Hilayre.
peine et d’accepter le don et legs qu’il luy fait de la somme de 60 livres une fois payée et la tabatière
1
d’argent dud testateur.
1. Catalogue chronologique des Libraires et des Libraires -Imprimeurs de Paris, in-12, 1789.
2. Histoire de l'Imprimerie et de la Librairie, in-4 0 ,
'689.
3 . Collection Leon Gruel.
4. Lacaille. — Histoire de l'Imprimerie et de la Librairie in-4 ,
0
,
1689.
5 . L.-C. Silvestre. — Marques Typographiques. Paris, 1867, 2 vol. in-8°.
les outils et ustanciles servant à la profession de relieur doreur qui se trouveront appartenir audit
Pierre Viette fut un des maîtres qui demandèrent qu’il fût interdit aux relieurs de faire des
Par la liste des maîtres relieurs et doreurs de livres en l’Université de Paris, dressée par
Pierre-Alexis-Michel Bradel en 1772, nous voyons que Pierre Viette est mentionné parmi les
membres anciens, et qu’il fut reçu maître le 26 août 1726. Il demeurait à cette époque rue des
a
Amandiers ( ).
VILLAIN (Marie- Anne de Rome, femme de). — Le nom de Villain, maître doreur, à Paris,
3
m’est fourni par le testament ( ) de sa femme Marie-Anne de Rome, qui pouvait être la fille de
Louis de Rome, rue des Carmes, lequel fut élu garde de sa communauté le 16 juillet 1704.
Elle lègue à Denis Danger, compagnon doreur, la somme de cent livres, une fois payée.
w
AGNER (Hanns). — La reliure en peau de truie parcheminée gaufrée, dont on
trouvera la reproduction ci-contre, est de facture allemande.
La plaque principale, composée de compartiments et de rinceaux, dont la
elle est très intéressante et d’une composition tout à fait gracieuse; elle reçoit
au centre un cartouche contenant les armoiries de Bavière, ce qui me fait croire que cette reliure a
Le contour de ces armoiries renferme une inscription nous indiquant le nom du relieur; on
lit : Hanns Wagner buchbinder zu Laugingen, 1587.
Le tout est encadré par des roulettes et des filets, comme il s’en faisait tant à cette époque en
Allemagne.
Je n’ai retrouvé aucun autre document sur ce Hanns Wagner relieur à Laugingen, petite
comparée à celle de l’édition (') qu’elle recouvre et qui est de iSçB, nous prouve que ce relieur a
WOUDA (Jean de). — Le fac-similé reproduit ici est celui d’une reliure exécutée à Anvers
e
à la lin du xv siècle. L’ornementation est toute différente de celles qu’on a l’habitude de
e
voir sur les reliures flamandes des xv et xvi° siècles.
Elle est composée d’une petite plaque à froid répétée deux fois sur chaque plat et dont le
principal motif est un double aigle couronné dans un losange, accompagné dans les angles
d’animaux fantastiques. Le tout est encadré d’une légende ainsi composée : Johannes de
WOUDA ANTWERPIE ME FECIT
Cette reliure, dont je dois la communication à l’obligeance de M. de Baker, bibliophile
distingué, recouvre un petit in-8° gothique renfermant différents traités théologiques de
Richardus, imprimé en 1494.
1 . Andreae Fachinei, iuriscoiisulti. — Controversarm m iuris itigolstadii , i5<)8, i vol. in--!". — Collection Léon Gruel.
ADDITIONS
EBARON (L’aîné). — Cette curieuse étiquette m’est arrivée malheureusement isolée ('),
On
y voit que ce Lebaron l’aîné, établi libraire-éditeur
marchand à Caen, au xvm e siècle, faisait également de la
reliure. Il tenait, sans aucun doute aussi, ce que nous
(i 507-1589).
On sait qu’ils furent plusieurs portant le prénom de Jean, mais jusqu’ici les personnalités
n’ont pas été déterminées d’une manière exacte. Celui dont je m’occupe avait joint à son atelier
J’ai donné dans la première partie de cet ouvrage et je donne encore dans ce second tome une
1 575.
La bibliothèque communale de Troyes possède une
reliure de format in-8°, toute différente de celle-ci, por-
est de celles qu’on peut appeler commerciales, car elle est semblable à
celles qu’on retrouve chez les Angeliers, les Bogard et autres contem-
devise en exergue
O : gallus gantes arguit.
Baillet (Jean) 17 02
Archange (Jean-Louis) 174 $
Archange (Pierre) 1 768
Baillet (Jacques) <
7 26
Bailly (Martin) 1
71 '> *
7*7
Arétin (Y) I 49 2 >
citations données.
Les dates indiquées à chaque nom correspondent aux
23
Barbier (Barbe) 1766 Bonnet, père (Michel) 1702, 1701
Barbier (Louis-François) xvnr siècle. Bonnet (Jacques-Augustin) 1730, 1751
Bardeau (Jean) 1698 Bottier (François) >745, 1792
Bargeas 1777 Bottier (Louis) 1753, 1768
Barsot (J.)
1606 Bottier (Louis-François) 1798
Bataille (Antoine) 1782 Bouchard (Claude) i65o, i665
Bataille (Jean-Baptiste-Antoine) .... 17.34, 1770 Bouchard (Pierre) . 1720, 1761
Bataille (Joseph) 1700 Boucher (Laurent) 1661 1686
Batillot (Étienne) 1729 Boucquet (Pierre) 1604
Batilliot (Jacques) • •
1748 Boulanger 1776, 1788
Batilliot (Louis-Étienne) 1749, 1768 Boule (André) >479- i.53o
Batilliot (Jean- Philippe) 1752 Boule (Pierre) i5o6
Batilliot (Étienne) 1766 Boullanger (Avmé) 1896
Bavent (Louis de) 1487 Boullingues (Gilles) i633
Bayeux (Edmond) 1498 Bourcq (Dominique) 1718, 1725
Bazin (Jacques) 1767 Bourdon (Charles) 1680
Bazin (Pierre) Époque révolutionnaire. Bourges (Jean de) 1842
Beaugendre de Trefossé (Jean-François) 1686 Boursette (Madeleine) i55
Begué (Joseph-Melchior) .
1789, 1740 Boutault (Nicolas) 1780, >749
Beller (Jean-Georges) 1714 Boutault (Louis-Antoine) 1768
Beller (Veuve). 1740 Boutault (Guillaume-Marie) 1769
Bergier (Antoine) i586 Boyer (Estienne) 1698
Bernache (Bernard) . 1698, 1721 Boyet père (Luc- Antoine) O 00 0 1733
Bernache (Marguerite Mercier), femme de Ber- Boyet fils (Étienne) 1700
nard Bernache 1715 Boymet (Michel) 1696
Bertaud (Claude-François) 1747 Boysse (Jacques) 1504
Bertier (Jean) , 1 690 1727 Bradel (Marin) i 586
Defierville (P.-D.-M.) . .
1747 Domin (Pierre) 1767
Defierville (Nicolas-Adrien) 1748 Doré (Nicolas) 1715
Dehequeville (Antoine) 1712 Douceur (François) 1698, 1749
Delatre (Noël-Pierre-Louis) 1769, 1789 Douceur (Louis) 1721, 1737
Delatte (Denis) 1704 Douceur (Etienne) 1733 , 1772
Delatte (Louis) 1704 Douceur (François-Etienne) .
1759, 1772
Delatte (Henri) 1708 Drobet (Georges) . ... 1592
Delatte (Nicolas) 1729 Drou (Marie Vassart), veuve de François 1717
Delatte (Denis-Nicolas) 1735 , 1761 Drouin (Nicolas) 1767
Delatte (Jean-Denis) 1740 Dubellay (Gilles) 1574
De Latte (David) i 653 ,
1686 Dubois (Louis-Joseph) . . . i 633 , 1706
De Launay (Nicolas) 1646, 1686 Du Bois (Étienne) 1640, 1686
Delcat (Gérard) 1726 Dubois (Gilles) 1671
Delorme (Pierre) 1763 Dubois (Louis) 1689, 1728
Delorme (Jean) 1767 Dubreuil (Louis) 1748
Delorme (Richard) 1769 Dubuisson (René) 1710, 1776
Deltona i 5 io Dubuisson (Pierre-Paul). . . 1726, 1759
Denis 1602 Dubuisson (Pierre-Paul). . .
1756
Denis (Pierre) l 55 g Ducastin (Nicolas-Alexis) . .
1782, 1789
De Rome (Claude) i 663 ,
1686 Ducastin (Alexis-Hubert) . . ï 734
Derome (Louis) 1691, 1760 Ducastin (Alexis-Nicolas ) . .
1747
Derome, le jeune (Nicolas-Denis) . . . 1781, 1788 Dudin 1771
Derome (Jacques-Antoine) 1787, 1761 Dufey fils 1791
Derome fils aîné (Charles) 1740 Du Hamel (Étienne) .... i 585
Derome père (Jean-Baptiste-Joseph). . .
1748, 1789 Du Hamel (Claude) . . . .
1598
Derome (Louis-Éloy) 1748, 1776 Duhamel (Jean) i 6 i .5
Derome (Louis-Nicolas) 1755 Du Hamel (Jean) iôô 3 . 1686
Derome (Jacques) 1764 Du Metz ou Mas (François) .
1597
Derome (Louis-Joseph) 1770 Dupin (Jehan) 1498
Derome (Marie-Anne) 1770 Dupin (Charles) . . .
•
. . 1661 1686
Derome, veuve 1772 Dupin (Jean-Jacques) .... 1780
Derome (André) 1776 Duplanil (Jean) 1713, 1780
Derome, ou de Rome (Nicolas) xvni° siècle. Duplanil (Jean-Baptiste). . .
1729. 1772
Derome (Jean-Baptiste) xviii
0
siècle. Duplanil (Jean-Baptiste). . .
1759, 1772
Deschamps (Guillaume) 1887, 1410 Duplanil (rierre) 1768
Desfossez (Nicolas) 1 583 Duplanil (Nicolas) 1772, 1789
Des Jardins (Julien) xvr siècle. Dupont (Michel), mis à mort en. ; . . .
1793
Deslouviers (Nicolas-René) 1740, 1772 Du Puis (Thomas) 1646, 1686
Deslouviers (Georges-Nicolas) 1 76.3 , 1772 Du Puys (Jacques) i 5 49 , 1591
Despréaux (Michelet) i.5 o6 Durand (Antoine) 176.2
Desprez (François) 1 556 Durand Époque révolutionnaire.
Destunes (Charles) iô 5 i, 1686 Du Seuil (Augustin) . . . . 1673, 1746
Detune (Charles) 174 5 -
, 1772 Duval (Richard) 1840
Detune (Guillaume-François) *
749 , 1772 Dux (Petrus) r°
siècle.
Fozet (Pierre du) Fin du xvn° siècle. Graten (Gérard van), appelé en An gleterre Garret
Frémin (Simon) . . 1046, 1686 Godfrev Commencement du xvr siècle.
Le Mire (Claude), mort en 1698 Louvet (Jehan), doreur sur cuir 13.37
PRÉFACE i
Manuel alphabétique 13
L’AMATEUR DE RELIURES
TOME SECOND
PAR
pas qu'il nous fût possible de recueillir assez de documents nouveaux pour
nous permettre un jour de donner une suite à ce premier travail.
nous avons pensé qu'il serait utile au monde des bibliophiles et des érudits
même esprit. Classées par ordre alphabétique, les notices qui le compo-
sent, embrassent tout ce qui a trait à la reliure des livres jusqu à la
fin du XVIII e siècle, et cet ouvrage est précédé d'une intéressante étude
sur les reliures de formes bizarres et irrégulières.
Ce volume, de format in-4o, orné d'environ 75 planches en
héliogravure ou en couleur et de nombreux fac-similés sur bois et en
taille-douce, sera tiré à 700 exemplaires, tous numérotés à la presse, se
EN SOUSCRIPTION
CHEZ ET CHEZ
PARIS