Histoire

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1.

L'arrivée au pouvoir
a. La prise de pouvoir des Montagnards à la Convention
La République est proclamée le 21 septembre 1792 en France par la
Convention dans un double contexte de guerre :

 à l'extérieur, la France est assiégée sur toutes ses frontières par


les monarchies européennes ;
 à l'intérieur, une guerre civile oppose les contre-révolutionnaires
de Vendée au reste de la France, tandis que des troubles éclatent
dans les grandes villes partisanes du fédéralisme (Marseille,
Lyon, Bordeaux, Toulon, etc.).

Fédéralisme : pendant la révolution de 1789, projet attribué aux Girondins


consistant à dissocier le pays en une série d’États confédérés.

Les Girondins sont majoritaires à la Convention, que l’on appelle alors


Convention girondine. Mais ils font face à l'opposition grandissante
des Montagnards. Jugés incapables de relever le défi militaire, et sous
la pression des sans-culottes, les chefs girondins sont arrêtés entre le
30 mai et le 2 juin 1793. Jugés par le Tribunal révolutionnaire, ils sont
reconnus coupables de complot contre la République, puis guillotinés.

À partir de juin 1793, les Montagnards exercent le pouvoir. Le 10 août


1793, Ils instaurent une République démocratique.

Cependant, face aux dangers qui menacent la France, la Convention


décrète que le gouvernement de la France sera révolutionnaire jusqu’à la
paix le 10 octobre 1793.

b. Robespierre et le gouvernement révolutionnaire


L’objectif du gouvernement révolutionnaire

Les membres du gouvernement révolutionnaire sont élus par


l'Assemblée. Ses principes de fonctionnement sont présentés par
Robespierre à l’Assemblée en décembre 1793.
Le gouvernement révolutionnaire est la seule forme de gouvernement
capable de mettre fin à la guerre et de faire triompher la Révolution.

Ainsi, l’objectif fixé au gouvernement révolutionnaire est un objectif


politique : anéantir la contre-révolution pour mettre en œuvre les
principes de la Révolution. La politique de la Terreur décidée en
septembre est « l’outil » qui permet d’accomplir cet objectif.

La composition du gouvernement révolutionnaire

Le gouvernement révolutionnaire comprend :

 le Tribunal révolutionnaire, créé en mars 1793, juge les suspects ;


 le Comité de Sûreté Générale, chargé de la police politique ;
 le Comité de Salut Public, créé le 6 avril 1793. Celui-ci est
composé de 9 membres puis de 12, élus par la Convention pour un
mois et rééligibles.

Le Comité de Salut Public exerce le pouvoir dans les domaines militaire,


politique, diplomatique et économique. Il contrôle les ministres du
gouvernement. Il est censé agir plus rapidement que l’Assemblée.

Robespierre et le Comité de Salut Public

Robespierre est élu au Comité de Salut Public de juillet 1793 à juillet


1794. Son influence y est importante.

Portrait de Maximilien Robespierre en habit de député du Tiers état,


Pierre-Roch Vigneron, 1790

Né à Arras en 1758, Robespierre est avocat de formation et de


profession. En 1793, il est un député expérimenté dont la carrière
politique a débuté en 1789 : il est député du tiers état de l’Artois aux
États généraux de 1789, puis élu député aux Assemblées constituante,
législative et à la Convention.
Il siège sur les gradins du haut à l’Assemblée (emplacement qui lui vaut
le nom de Montagnard) aux côtés de Danton, Marat et Desmoulins.

Il s’y distingue par son éloquence, sa droiture d’esprit et son sens du


devoir public. Imprégné des idées de Rousseau, il défend un idéal
politique, celui d’une République sociale et démocratique.

Robespierre souhaiterait que la République soit fondée sur la morale,


l'honnêteté des citoyens dévoués au bien public et l’égalité.

Il propose une nouvelle Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen


en préambule de la Constitution de l’An I, dans laquelle le droit de
propriété est défini par la loi. Elle ne sera jamais appliquée à cause de la
mise en place de la Terreur.

Membre du Club des Jacobins, il dispose d’un fort soutien populaire.


Le contexte et l’entrée au Comité de Salut Public sont l’occasion pour
Robespierre de mettre en œuvre ses idées et principes, et poursuivre
ainsi le processus révolutionnaire.

2. Robespierre au gouvernement
révolutionnaire
a. L’application de la politique de la Terreur
La Terreur se définit par des mesures d'exception, donc radicales,
pour éliminer la contre-révolution et rétablir la paix.

En septembre 1793, la loi des suspects ordonne l'arrestation de tous


ceux qui sont soupçonnés d'« être partisans de la tyrannie ou ennemis
de la liberté ».

Cette Terreur politique se traduit, partout en France, par de très


nombreux arrestations et jugements expéditifs par le Tribunal
révolutionnaire. Chaque commune est dotée par la Convention d’un
Comité de Surveillance chargé d'établir des listes de suspects et
des certificats de civisme.

Certificat de civisme : attestation de bonne conduite et de loyauté délivrée


aux citoyens pendant la Révolution.

Réformé en juin 1794 à la demande de Robespierre, ce tribunal devient


de plus en plus expéditif : la défense des accusés est supprimée, les
peines prononcées sont soit l’acquittement, soit la mort. C’est la Grande
Terreur.

b. La Terreur et la tentative de déchristianisation.


À partir de novembre 1793, la Convention veut remplacer le catholicisme
par le culte de la Raison : les églises sont fermées, les prêtres
abdiquent ou passent dans la clandestinité, et Notre-Dame de Paris est
transformée en Temple de la Raison.

Un calendrier révolutionnaire (œuvre de Fabre d’Eglantine)

Ce calendrier est utilisé jusqu’en 1806, année où il est annulé par


Napoléon 1er.

3. Les effets de la politique de la Terreur


a. La victoire sur la contre-révolution
Les succès intérieurs et extérieurs se précisent à partir d'octobre 1793.
Les soulèvements fédéralistes et royalistes sont noyés dans le sang.
Lyon et Marseille sont reprises, et les Vendéens sont vaincus
définitivement en décembre 1793.

Aux frontières, la menace est écartée à la fin 1793. Les Autrichiens sont
repoussés au-delà du Rhin, les Espagnols au-delà des Pyrénées et
Kellermann (vainqueur de la bataille de Valmy et à la tête de l’Armée
d’Italie) reprend la Savoie.

b. Des oppositions fatales à Robespierre


La Grande Terreur, instituée par Robespierre, se retourne contre ses
ennemis politiques.

Le 26 juillet, Robespierre, prononce un discours à l’Assemblée dans


lequel il rejette la responsabilité de la Grande Terreur sur ses
adversaires sans les nommer.

Le lendemain (27 juillet, 9 Thermidor de l'An II) les députés de la


Convention, craignant pour leur propre sort, votent la mise en accusation
de Robespierre pour dictature. Robespierre, empêché de s’exprimer à
l’Assemblée, se réfugie à l’Hôtel de Ville de Paris où il est arrêté avec
Saint Just et ses amis.

Il est exécuté le lendemain, sans procès, place de la Révolution, malgré


le soutien du Club des Jacobins, des sans-culottes et d’une partie de la
Garde Nationale, qui le pressaient de reprendre la main à la Convention.

La mort de Robespierre (28 juillet, 10 Thermidor) ne marque pas la fin de


la Révolution. Elle marque la fin de la Terreur et les débuts de la
Convention thermidorienne qui met en place une République libérale et
modérée.

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