Resume Du Cours de Regimes Matrimoniaux L 2 Uk

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UNIVERSITE KONGO

FACULTE DE DROIT
DEUXIEME LICENCE

RESUME DU COURS DE REGIMES MATRIMONIAUX, LES SUCCESSIONS ET


LES LIBERALITES

Professeurs Toussaint KWAMBAMBA BALA et Matthieu TELOMONO BISANGAMANI

PLAN DU COURS

PREMIERE PARTIE : LES REGIMES MATRIMONIAUX

TITRE I : QUELQUES CONSIDERATIONS SUR LE MARIAGE

TITRE II : LES REGIMES MATRIMONIAUX PROPREMENT DIT

TITRE III : LA FILIATION

DEUXIEME PARTIE : LES SUCCESSIONS

TITRE I : OUVERTURE DE LA SUCCESSION ET LA DESIGNATION DU LIQUIDATEUR

TITRE II : LES ESPECES DES SUCCESSIONS ET LES CATEGORIES D’HERITIERS

TITRE III : LE PARTAGE DE LA SUCCESSION

TROISIEME PARTIE : LES LIBERALITES

TITRE I : LES GENERALITES SUR LES LIBERALITES

TITRE II : LES CATEGORIES DES LIBERALITES ADMISES EN DROIT POSITIF CONGOLAIS

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INTRODUCTION

Le droit des régimes matrimoniaux s’inscrit dans le cadre plus large du droit matrimonial de
la famille, lequel régie les rapports patrimoniaux au sein de la famille.

Le régime matrimonial règle les effets patrimoniaux du mariage dans les rapports des époux
entre eux et à l’égard des tiers. . Elle est donc l’ensemble des règles relatives aux intérêts
pécuniaires des époux dans leurs rapports mutuels et dans leurs relations avec les tiers.

Ainsi, le régime matrimonial détermine les conséquences du mariage sur la composition du


patrimoine de chacun des époux (propriétés) et organise les pouvoirs de ceux-ci sur leurs
biens (pouvoirs). Le régime matrimonial règle aussi le sort des dettes, des époux entre eux et
envers les tiers (passif). Enfin, il fixe le sort des biens en cas de dissolution du mariage et
donc de liquidation du régime matrimonial (liquidation).

PREMIERE PARTIE
LES REGIMES MATRIMONIAUX

Le régime matrimonial c’est l’ensemble des règles qui organisent la gestion des
biens d’un couple. C’est pourquoi avant d’examiner de manière formelle les régimes
matrimoniaux, nous allons nous rappeler quelques considérations sur le mariage.

TITRE I : QUELQUES CONSIDERATIONS SUR LE MARIAGE

CHAPITRE PREMIER : LES GENERALITES SUR LE MARIAGE

SECTION I : DEFINITION

Aux termes de l’article 330 de la loi du 1er août 1987 portant Code de la famille, le
mariage est l’acte civil public et solennel par lequel un homme et une femme qui ne sont
engagés ni l’un ni l’autre dans le lien d’un précédent mariage enregistré établissent entre eux
une union légale et durable dont les conditions de formation, les effets et la dissolution sont
déterminés par la loi1.

1
A la lumière de cette définition, il convient de constater que le mariage est une union exclusivement admise
qu’entre un homme et une femme, contrairement au droit comparé. On constate aussi que le mariage est un
acte public et solennel donc le mariage doit respecter certaines formalités substantielles exigées par la loi. Et
n’importe quelle union entre un homme et une femme n’est pas forcément un mariage. La doctrine s’interroge
sur la nature juridique du mariage : est-ce un contrat ou une institution ? Parce qu’au-delà de l’accord de
volonté, il y a plusieurs formalités à accomplir. Nous pensons que le mariage est un contrat et une institution à
la fois, à l’instar du contrat des sociétés. Au regard de la définition du mariage, le mariage religieux n’est pas un
mariage selon le droit congolais. Il n’a aucune pertinence selon la loi.

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SECTION II : BUT DU MARIAGE

Légalement, le but du mariage est de créer une union entre l’homme et la femme
qui s’engagent à vivre ensemble jusqu’au décès de l’un d’entre eux pour partager leur
commune destinée et perpétuer leur espèce2.

SECTION III : LE PRINCIPE DE LA LIBERTE DU MARIAGE

C’est un principe fondamental qui veut que tout individu est libre de se marier
avec la personne de son choix, du sexe opposé. Nul n’est obligé de se marier. La loi portant
protection de l’enfant érige en infraction le fait de forcer un enfant à se marier (article 189 de
la loi du 10 janvier 2009 portant protection de l’enfant).

SECTION IV : LES FIANÇAILLES (ARTICLE 337)

Les fiançailles sont une promesse officielle de mariage mais n’ont pas de valeur
juridique. Cette expression est souvent comprise à tort et à travers. Elle veut simplement dire
que les fiancés ne sont pas obligés de se marier et les fiançailles ne sont pas enregistrés au
bureau de l’état civil. Les fiançailles est une période d’observation entre les futurs conjoints,
les fiancés.

En effet, puisque les fiançailles n’aboutissement pas nécessairement, cela ne


donne pas à un fiancé ou à une fiancée le droit de briser l’autre partenaire. La loi accorde à un
fiancé ou à une fiancée le droit de réclamer des dommages et intérêts pour perte de chance
(article 346 Code de la famille).

En ce qui concerne les conditions de formation des fiançailles, la loi est muette.
L’article 340 donne lieu à l’application de la coutume en ce qui concerne les fiançailles et la
coutume de la fiancée prédomine. Et les litiges découlant des fiançailles sont réglés selon la
coutume (article 344). Et le délai de prescription est d’un an (article 348).

CHAPITRE DEUXIEME : LES CONDITIONS DE FORMATION DU MARIAGE

Le mariage obéit à deux sortes de conditions : les conditions de fond et les


conditions de forme.

SECTION I : LES CONDITIONS DE FOND

Il existe au total trois conditions de fond pour la validité du mariage dont :

 Le consentement des époux : Il n’existe pas de mariage par contrainte. Le


consentement au mariage doit être donné librement et les coutumes de
lévirat ou de sororat3 sont contra legem. Notons par ici que le mariage par

2
Article 349 Code de la famille. Antoine de Saint Exupéry : S’aimer, ce n’est pas de se regarder l’un l’autre, c’est
regarder tous les deux dans la même direction. La procréation doit être un but poursuivi dans le mariage. Un
couple qui se marie dans le but en avance de ne pas procréer ne peut être autorisé à se marier devant la loi
congolaise. Cependant, le fait pour un couple de ne pas avoir des enfants n’est pas une cause de nullité du
mariage (c’est un accident).
3
Coutume selon laquelle une personne remplace son conjoint par le frère ou la sœur de celui-ci.

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représentation est permis. Le consentement au mariage peut être exprimé à
travers le représentant.
 La capacité de contracter : La capacité renvoie à l’âge des conjoints.
Cependant, cette question ne renvoie pas seulement à la question de l’âge
mais aussi à la question des incompatibilités. Il convient d’éviter aussi le
mariage incestueux : union entre frères et sœurs, entres alliés, entre père et
fille, etc. Aussi, une personne déjà engagé dans un précédent mariage non
encore dissout est incompatible au mariage. La polygamie (polygynie 4 et
polyandrie5) est interdite en droit congolais. En effet, la loi qui interdit la
polygamie a été votée en 1951 et n’avait pas des effets rétroactifs. Ainsi, les
mariages polygamiques contractés bien avant 1951 avaient été tolérés par la
loi. Et cette polygamie et légale et légitime (article 925 du code de la
famille).
Il faut observer le délai de viduité : ce délai est de 300 jours et a pour but de
s’assurer que la femme n’est pas enceinte (article 355). Cela ne concerne
que les femmes qui se remarient. Cependant, actuellement le délai de
viduité ne constitue pas un principe d’ordre public. Ainsi, une femme
divorcée, qui arrive à démontrer scientifiquement qu’elle ne porte aucune
grossesse de l’ancien mari, peut avoir l’autorisation de se marier avant
l’écoulement du délai de viduité.
 La dot : Il n’y a pas de mariage en droit congolais sans la dot6. Ici la
question se pose sur le contenu de la dot. La loi a renvoyé cette question à la
coutume. Aussi, les bénéficiaires de la dot (père, oncle, tante, etc.) sont
déterminés par la coutume. En cas de conflit de coutumes, celle de la femme
domine. La dot ne peut pas faire objet d’une réévaluation. Et la loi autorise
le paiement partiel de la dot pour la célébration du mariage. Le chef de
l’Etat doit fixer par ordonnance le montant maximum sur proposition des
assemblées provinciales. La dot a un caractère symbolique.

SECTION II : LES CONDITIONS DE FORME

En droit positif congolais, il existe deux procédures ou deux manières pour se


marier. Et on ne peut pas suivre les deux procédures à la fois. La première procédure c’est le
« mariage célébré en famille ». Celui-ci est célébré conformément à la coutume. Voilà
pourquoi le commun des mortels parle de mariage coutumier. La condition à la validité de ce
mariage est l’enregistrement au bureau de l’Etat-civil dans les trente (30) jours qui suivent la
célébration de ce mariage. Après ce délai, l’enregistrement se fera avec pénalité.
L’enregistrement a un caractère public et garantit l’opposabilité aux tiers. Mais le mariage
reste opposable inter partes. Ce mariage reste valide, nonobstant la production des effets erga
omnes.

4
Polygynie : polygamie de l’homme. C’est le cas d’un homme qui a épousé plusieurs femmes.
5
Polyandrie : polygamie de la femme. C’est lorsqu’une femme épouse plusieurs hommes.
6
En Droit comparé, la dot a été supprimé.

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La deuxième procédure légale c’est le mariage célébré devant l’officier de l’Etat-
civil. C’est un mariage un peu à l’occidental. Toutes les cérémonies se font devant l’officier
de l’Etat-civil, même le versement de la dot. Ce mariage est très peu pratiqué. Et dans ce
mariage, l’enregistrement se fait automatiquement.

CHAPITRE TROISIEME : LA PREUVE DU MARIAGE

La preuve par excellence du mariage c’est un acte de l’Etat-civil appelé « acte de


mariage ». Cependant, à défaut de ce document, le livret de ménage peut servir de preuve du
mariage. Ce livret de ménage est délivré par l’officier de l’Etat-civil au mari qui prendra soin
de marquer dans ce livret les évènements importants qui surviendraient au cours du mariage
(ex : la naissance des enfants, le changement de régime matrimoniaux, l’adoption, etc.).

A défaut de ces deux documents, on peut prouver le mariage par un acte de


notoriété. Ce dernier doit être confirmé par une ordonnance du juge. En cas d’absence de
toutes ces preuves, on peut utiliser la preuve par possession d’état d’époux7. Celle-ci est une
preuve par témoignage portée par les personnes ayant assisté au mariage8.

Remarque :

Il existe parfois de mariages appelés mariage putatif. Putatif vient de putare qui
signifie penser (se réfère à la tête, siège de la pensée). C’est un mariage qui n’est valable que
dans la tête des conjoints ou de l’un des deux. On dit souvent que c’est un mariage considéré
comme valable par un conjoint et non valable selon l’autre conjoint.

CHAPITRE QUATRIEME : LES EFFETS DU MARIAGE

Le mariage produit trois conséquences ou effets majeurs :

 Le mariage crée un ménage ;


 Le mariage produit des effets patrimoniaux ;
 Le mariage produit des effets extrapatrimoniaux.

SECTION I : LA CREATION DU MENAGE

Le ménage c’est l’ensemble des personnes sous un toit conjugal. Les époux sont
tenus d’une obligation alimentaire vis-à-vis des membres du ménage. Le mari est le chef du
ménage9. Les deux époux doivent contribuer aux charges du ménage.

SECTION II : LES EFFETS PATRIMONIAUX

7
Article 438 code de la famille.
8
Il convient d’être très prudent dans l’interprétation de cette disposition. En effet, la possession d’état d’époux
est une preuve du mariage et non une situation légale ou une union. Car la possession d’Etat d’époux prouve
un mariage (conformément à l’article 330) et non un concubinage officialisé. Il faut faire une interprétation a
rubrica.
9
Article 444.

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Les effets patrimoniaux sont liés à la gestion des biens du ménage, à l’entretien
quotidien du ménage, les frais relatifs à l’éducation des enfants, etc. Cela est étroitement lié
au régime matrimonial.

SECTION III : LES EFFETS EXTRAPATRIMONIAUX

Les effets extrapatrimoniaux peuvent être résumés dans les obligations


réciproques entre les époux. Ainsi, nous avons :

 Le devoir de cohabitation : les époux doivent cohabiter, habiter sous le


même toit. Ce devoir signifie aussi que les époux ont l’obligation de
mener une vie sexuelle normale, obligation de consommer le mariage.
Mener une vie sexuelle normale veut dire éviter des pratiques anormales
telles que le masochisme, les violences sexuelles10, etc. ;
 Le devoir de soins et d’assistances mutuels11 : la version modifiée du code
de la famille parle de protection mutuelle alors que dans l’ancienne
version il incombe à l’homme de protéger sa femme, et cette dernière lui
doit obéissance ;
 Le devoir de fidélité : les époux se doivent fidélité, respect, considération
et affection12.

CHAPITRE CINQUIEME : LA DISSOLUTION DU MARIAGE

SECTION I : CAUSES DE DISSOLUTION DU MARIAGE

Il existe trois causes légales de dissolution du mariage :

 Le décès de l’un des conjoints ou de tous les deux conjoints ;


 Le divorce : ce point fera l’objet d’une section entière
 Le nouveau mariage ou le remariage du conjoint de l’absent, contracté
après le jugement déclarant le décès de l'absent.

SECTION II : LE DIVORCE

§.1. LES PHASES DU DIVORCE

En droit positif congolais, le divorce est essentiellement obtenu par décision


judiciaire du tribunal de paix. Il existe deux procédures à suivre avant de divorcer :

 La conciliation : c’est une procédure menée par les conjoints divorçant


auprès du tribunal de paix. Et le rôle de conciliateur est joué par le
président du tribunal. En cas de réussite de conciliation, le Président du
tribunal de paix dresse un procès-verbal de conciliation. En cas d’échec, il
dressera le procès-verbal de non conciliation.

10
Honoré de Balzac disait dans sa Physiologie du mariage : « Ne commencez jamais le mariage par un viol et il
n’est pas non plus conseillé de le poursuivre ou de le terminer par un viol ».
11
Article 444 du code de la famille.
12
Article 459 du code de la famille

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 La phase judiciaire : cette phase commence avec le procès-verbal de non
conciliation. Elle se déroule devant la composition du tribunal de paix.

§.2. LA CAUSE DU DIVORCE

La seule cause du divorce selon la loi c’est la destruction irrémédiable de l’union


conjugale. Cette cause ne dit rien et tout à la fois. C’est-à-dire qu’il n’y a pas une liste
exhaustive. Il existe en réalité plusieurs motifs de divorce (qui sont variés) mais il n’existe
qu’une seule cause de divorce qui est la destruction irrémédiable du lien conjugal. Un motif
déterminant pour un divorce peut être l’adultère, l’impolitesse, la trahison, etc.

Le divorce, une bonne ou une mauvaise chose ? En effet, en droit civil congolais,
il existe deux conceptions du divorce. La première conception est celle du code civil livre I
qui considère le divorce comme une sanction. Et la seconde est celle du code de la famille
(conception évolutive) qui considère le divorce comme un remède. Ainsi, le divorce serait
considéré comme « bon » dans la mesure où il apporte une solution, un remède au problème
du couple. Dans d’autres cas, le divorce n’est pas une chose moralement bonne.

En cas de divorce, les liens d’alliance demeurent. Et le mari a le droit de réclamer


la restitution de la dot si le divorce est prononcé au tort de la femme. Le tribunal appréciera au
cas par cas. Mais très souvent, si le couple a des enfants de sexe féminin, le tribunal
accordera au mari tout le droit de recevoir la dot probable de leurs filles.

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TITRE II : LES REGIMES MATRIMONIAUX PROPREMENT DITS

CHAPITRE LIMINAIRE : NOTIONS DES REGIMES MATRIMONIAUX

Le régime matrimonial c’est l’ensemble de règles juridiques qui organisent la


gestion des biens d’un couple.

CHAPITRE PREMIER : LES CATEGORIES DES REGIMES MATRIMONIAUX CONSACRES EN


DROIT POSITIF CONGOLAIS

Il existe trois régimes matrimoniaux en Droit congolais :

- La communauté universelle des biens ;


- Le régime de la séparation des biens ;
- Le régime de la communauté des biens réduite aux acquêts

SECTION I : LA COMMUNAUTE UNIVERSELLE DES BIENS

Dans ce régime, tous les biens de chacun des époux appartiennent aussi à l'autre
époux peu importe qu'ils soient acquis avant ou pendant le mariage, mobiliers ou immobiliers.

Ce régime semble être le régime par excellence du mariage. Mais il peut aussi être
source de malentendu et conduire ainsi au divorce, parce que l'homme est par nature
égocentrique, égoïste (égoïsme). Le danger ici est que l'un des époux peut devenir paresseux
(paresse).

Généralement, c'est le meilleur régime pour les femmes africaines. Cette réalité
est due au fait que la plupart des femmes africaines ne travaillent pas, elles sont vouées aux
travaux ménagers et à ne pas s’adonner aux travaux productifs

Homme et
Femme

Patrimoine
commun

SECTION II : LE REGIME DE LA SEPARATION DES BIENS

C'est un régime dans lequel chacun des époux conservent la propriété sur ses
biens acquis avant ou pendant le mariage. Il n y a rien de commun. Chacun est propriétaire et
responsable de ses biens. Il y donc deux patrimoines distincts.

Homme Femme

Patrimoines distincts

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A première vue, ce régime prône l'égoïsme, allant ainsi à l'encontre du but même
du mariage. Mais ce régime peut paraitre bon par moment. Il favorise l'émulation (faire mieux
que l'autre, s'améliorer davantage). Dans la communauté des biens, on ne voit pas cet esprit
d'émulation.

Le désavantage se situe au niveau des enfants. Ils auront à faire à deux


patrimoines distincts des parents au point d'être ballotés par séparation des biens de ces
derniers. Et c'est désavantageux pour les femmes africaines pour la même raison s'agissant du
régime de la communauté universelle des biens. Tout dépend des acteurs pour mieux
composer dans le mariage en acceptant de séparer les patrimoines. On est séparé tout en
restant uni dans le mariage.

SECTION III : LE REGIME DE LA COMMUNAUTE DES BIENS REDUITE AUX ACQUETS

Les époux auront en commun les biens acquis pendant le mariage. Les biens
obtenus avant le mariage restent la propriété de chacun des époux. Il y a une partie commune
et une partie personnelle.
Acquêts

Homme Femme

Le choix de ces trois régimes dépend des époux. Il se fait pendant l'enregistrement
du mariage devant l'officier de l'état civil ou pendant le mariage devant l'officier de l'état civil.
Si le couple n'a rien choisi pendant le mariage, il subira les effets du régime de la
communauté des biens réduite aux acquêts.

CHAPITRE DEUXIEME : PRINCIPES COMMUNS A TOUS LES REGIMES MATRIMONIAUX

SECTION I : LE PRINCIPE DE LA LIBERTE DES EPOUX DANS LE CHOIX DU REGIME


MATRIMONIAL

Les époux sont libres de choisir un des trois régimes. En cas de défaut de choix,
on applique le régime de la communauté des biens réduite aux acquêts. C'est pourquoi ce
régime est appelé « régime de droit commun ou régime légal » dans ce sens il s'impose en
cas de silence des parties.

SECTION II : LE PRINCIPE DE LA GESTION MARITALE DES BIENS DES EPOUX

Le code de la famille en son article 490 dispose que: « Quel que soit le régime
matrimonial qui régit les époux, la gestion des patrimoines commun et propre est présumée
être confiée au mari ». Avec la réforme de 2016, cette gestion est faite en concertation avec
la femme. Elle peut aussi demander la gestion des biens du couple.

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Pour vendre certains biens, l'homme ayant la gestion doit décider de commun
accord avec la femme (Article 499 du code de la famille). Il en est ainsi de la vente d'un
immeuble, la vente d'une parcelle ou d'une concession. Quand l’homme a décidé seul, la
femme peut s’y opposer dans un délai de 6 mois. Dépassé ce délai, l’accord des conjoints est
présumé avoir été donné (art 500).

Pourquoi le législateur a choisi l’homme ? Il a la philosophie de la culture


africaine où l’homme est chef et souvent meilleur gestionnaire que la femme.

SECTION III : LE PRINCIPE DE L’EXISTENCE DES BIENS PROPRES A CHAQUE EPOUX

Quel que soit le régime, chaque époux a quelques biens qui lui sont propres. En
réalité, tout n'est pas vraiment commun. Ces biens sont notamment, ceux consacrés à l'usage
corporel : habits, bijoux, brosses à dent, etc.

SECTION IV : LE PRINCIPE DE LA CONTRIBUTION COMMUNE AUX CHARGES DU MENAGE

Chaque époux contribue selon ses moyens. Ce n'est pas une contribution
proportionnelle. Chacun donne aux prorata de ses moyens. Lorsqu'on contribue aux charges
du ménage, il ne faut se réclamer des quittances (on a besoin de la bonne volonté de chacun).
L’accent est mis sur la confiance mutuelle et la bonne volonté.

SECTION V: LE PRINCIPE DU CHANGEMENT DE REGIME

Un couple qui a changé un régime peut le changer. Il y a deux exigences légales :

- il passer par une procédure judiciaire devant le tribunal de paix ;


- on a le droit de changer le régime une seule fois car changement sur changement
ne vaut.

TITRE III. LA FILIATION

CHAPITRE PREMIER : NOTION ET PREUVE DE LA FILIATION

La filiation c'est la relation ou lien juridique qui existe entre un enfant et ses
parents. Il existe donc la filiation paternelle et la filiation maternelle. La déclaration de
filiation se fait dans les 90 jours d'après la loi en vigueur. Pour les majeurs, la reconnaissance
de la filiation se fait moyennant un jugement supplétif.

SECTION I : LA FILIATION MATERNELLE

La filiation c’est le lien ou la relation juridique entre l’enfant et sa mère. La mère


est généralement certainement certaine. Ainsi, il existe une présomption maternelle (mater
certa, pater incertus). Cependant, il y a, avec l’évolution de la médecine, de plus en plus de
doutes en ce qui concerne la filiation maternelle. Nous pensons ici au phénomène de la mère
porteuse, des enfants abandonnés. Mais la maternité n'est plus certaine de nos jours. Il faut
user des moyens de preuve pour attester la maternité (ADN). La filiation peut donc être
prouvée par tous les moyens de droit.

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Comment apporter la preuve de maternité ?

Tous les moyens de droit peuvent être utilisés. Mais actuellement, la preuve
privilégiée est la preuve scientifique, l’ADN.

SECTION II : LA FILIATION PATERNELLE

Elle est incertaine. Elle n’est pas évidente. Mais la loi pose une présomption
légale de paternité (art 602) qui veut que l’enfant né dans le mariage ou dans les 300 jours
après la dissolution du mariage a pour père le mari de sa mère. La paternité peut aussi être
contestée en utilisant tout moyen de droit, notamment la preuve scientifique. Elle peut être
contestée par quiconque ayant intérêt.

CHAPITRE DEUXIEME : EFFETS DE LA FILIATION

La filiation produit les mêmes effets sur tous les enfants (article 503). Ces derniers
ont les mêmes droits sans distinction de sexe, d’âge, etc.

Les enfants ont droit à la pension alimentaire de tous les enfants en charge. Cette
pension alimentaire couvre toutes les dépenses utiles à l’existence d’un enfant : scolarité,
habillement, nourriture, santé, etc.

La pension alimentaire ayant un caractère existentiel et vital, le jugement de la


pension alimentaire est rendu exécutoire nonobstant tout recours. Le tribunal peut ordonner la
saisie de cette pension alimentaire à la source.

CHAPITRE TROISIEME : L’AFFILIATION

La filiation est l’acte (ou le processus) d’un père qui reconnaît la paternité d’un
enfant (naturel) né hors mariage. L’affilié est un devoir. Tout père a l’obligation de
reconnaitre son enfant né hors mariage. Cette reconnaissance se fait au bureau de l’état-civil.

Si le père ne reconnait pas son enfant, celui-ci peut intenter une action à recherche
de paternité. Un jugement forcera l’affiliation de cet enfant.

La loi reconnait la possibilité d’une affiliation après la mort du père : affiliation


post mortem. Cela peut se faire par les ascendants ou les descendants du père. Cette affiliation
est contestable par preuve du contraire. Il y a aussi une possibilité d’affiliation d’un enfant
mort.

Article 758 : a. Les enfants du de cujus nés dans le mariage et ceux nés hors mariage mais
affiliés de son vivant ainsi que les enfants adoptifs forment la première catégorie des héritiers
de la succession. Pourquoi cette discrimination avec les enfants affiliés post mortem.

Il peut arriver qu’un enfant ne soit pas affilié à son père biologique. Dans ce cas,
on lui trouvera un père juridique pour assurer son éducation, sa protection et sa bonne
croissance. Ces enfants à pères juridiques ne sont pas adoptés, par conséquent ils ne peuvent
pas prétendre à la succession. Il n’est pas un héritier légal. Mais le père juridique peut lui

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léger un bien. Ce père juridique est choisi par le conseil familial parmi, d’habitude, les
membres de la famille maternelle, et attesté par un jugement du tribunal pour enfant. LE
tribunal de paix peut être compétent en cas de défaut du tribunal pour Enfants. L’affiliation
fait naitre la filiation.

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TITRE IV : L'ADOPTION

CHAPITRE PREMIER : NOTIONS

L’adoption est une parenté à caractère juridique ou artificielle entre deux


personnes en dehors du lien de sang. Généralement, l'adoption a pour finalité la protection de
l'enfant (objectif noble). Cela n'empêche que cela soit fait pour des motivations autres que la
protection (prestige, honneur). Il y a aussi des adoptions qui cachent certaines exploitations
(économique, sexuelle). C'est la raison pour laquelle la loi a prévu certaines conditions pour
procéder à une adoption.

Il existe deux catégories d'adoption:

- Adoption simple ;
- Adoption plénière.

SECTION I : L’ADOPTION PLENIERE

L'adoption plénière veut dire que l'enfant est adopté pleinement, totalement à telle
enseigne qu'il n y a plus de lien juridique avec sa famille d'origine ou de sang, il y a une
rupture du cordon ombilical juridique. Il ne va hériter que de sa famille d'accueil. Il ne peut
plus prétendre à un droit là-bas. (Mais le lien de sang subsiste).

SECTION II : L’ADOPTION SIMPLE

L'adoption simple signifie que l'enfant adopté appartient à deux familles. Il n’y a
pas rupture radicale avec sa famille d'origine. Cela a pour conséquence juridique le bénéfice
des héritages de deux familles. Cette forme d'adoption est reconnue en RDC, exclusion faite
de l'adoption plénière. Ce choix se justifie par le fait qu'ici l'enfant a plus d'avantages
énormes.

Dans la pratique, l'adoption simple pose des problèmes dans le mariage. Elle peut
poser des problèmes dans le partage des héritages. (En théorie c'est plus avantageux).

CHAPITRE DEUXIEME : LES CONDITIONS D'ADOPTION

Il existe des conditions concernant l'adoptant et celles concernant l'adopté.

SECTION I : LES CONDITIONS CONCERNANT L'ADOPTANT

L'adoptant doit être une personne majeure, capable et non déchue de l'autorité
parentale. La capacité à laquelle on fait allusion c’est la capacité juridique.

Au cas où l'adoption est demandée par un couple, il faut que le couple ait une
ancienneté de 5 ans de vie conjugale minimum et il faut que le couple ait moins de trois
enfants (Article 656 du code de la famille). Mais si c'est un conjoint qui veut adopter l'enfant
de l'autre conjoint, il n y a pas de délai pour ça.

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Une personne ou un couple qui est homosexuel ou pédophile, n'a pas le droit
d'adopter un enfant en droit congolais.

Un adoptant ne doit pas se faire promettre des avantages quelconques de la part de


l'adopté. Un adoptant ne doit pas demander des contreparties. Nul ne peut adopter plus de 3
enfants, sauf s’il s’agit des enfants de son propre conjoint.

SECTION II : LES CONDITIONS CONCERNANT L'ADOPTE

L’adoption est permise quel que soit l’âge de l’adopté. Toutefois l’adoptant doit
avoir au moins 15 ans de plus que l’adopté.

L’adopté qui a l’âge de 10 ans au moins doit être entendu. Et l’adopté qui a déjà
15 ans doit personnellement donner son consentement. Si l’adopté est encore mineur, il faut
obtenir le consentement de ses parents.

Une personne mariée peut être adoptée à condition d’obtenir le consentement de


son conjoint.

Un enfant adopté ne doit pas nécessairement quitter physiquement sa famille


biologique pour habiter avec l’adoptant. C’est la relation juridique qui est brisée, non pas celle
physique.

Lorsqu’on est célibataire, divorcé(e) ou veuf (veuve), veut adopter une personne
de sexe opposée, il faut examen méticuleux, minutieux de la part du tribunal pour s’assurer
que ce n’est pas une relation illicite ou immorale qui se cache derrière. Le juge doit être
vigilent pour éviter de concubinage voilé (Article 669).

Les effets de l'adoption sont les mêmes que ceux de la parenté biologique.
L'adoption est impérativement judiciaire. Il faut un jugement du tribunal de paix (majeur) ou
du tribunal pour enfant (mineur). L'adoption n'est jamais éternelle. L'adoptant tout comme
l'adopté ont le droit de révoquer l'un et l'autre selon le cas. La révocation de l'adoption se fait
par un jugement et ce, ad nutum.

Remarque : En cas de conflit entre la famille d'origine et la famille adoptive, c'est le point de
vue de la famille adoptive qui prime sur celui de la famille d'origine.

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DEUXIEME PARTIE
LES SUCCESSIONS

TITRE I : OUVERTURE DE LA SUCCESSION ET LA DESIGNATION DU LIQUIDATEUR

CHAPITRE LIMINAIRE : LE CONCEPT DE SUCCESSIONS

Le concept « successions13 » est un mot polysémique, c'est-à-dire il renferme


plusieurs signification.

Dans un premier point, la succession s’entend de l’ensemble des biens laissés par
une personne décédée. Ainsi, la succession a le sens d’héritage. Exemple : La succession de
Jules SHUNGU WEMBADIO, pour désigner le patrimoine laissé par le défunt papa
WEMBA.

Dans une deuxième approche, la succession est une personne morale constituée par
l’ensemble des héritiers du défunt. Exemple : L’affaire oppose la succession WEMBADIO
contre KOFFI OLOMIDE.

Le terme succession désigne aussi un droit. Exemple : J’ai acquis cette parcelle par
succession pour cause de mort [par droit de succession]

CHAPITRE PREMIER : L’OUVERTURE DE LA SUCCESSION

Ici il sera question de savoir à quel moment s’ouvre une succession ? Quel est
l’élément déclencheur de la succession ?

Notons que la succession s’ouvre à la mort d’une personne. Ainsi, il est interdit de
conclure des pactes sur une succession future, c'est-à-dire une succession non encore ouverte.
La succession s’ouvre à la date du décès et au lieu où le défunt avait son domicile ou sa
principale résidence.

CHAPITRE DEUXIEME : LA DESIGNATION DU LIQUIDATEUR

Le liquidateur c’est la personne chargée à gérer la succession. La loi ne détermine


pas qui peut être liquidateur. Le principe est que toute personne peut être liquidateur ou
liquidatrice. Il n’est pas évident que celui-ci doit être un membre de la famille. C’est une
question de confiance, l’intuitu personae.

Cependant, dans la pratique, il est facile de constater que l’on a tendance à prendre
comme liquidateur le fils ainé du défunt.

13
La succession est à la fois patrimoine et personne morale.

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Qui a qualité de désigner le liquidateur ?

Dans ce cas, il y a deux possibilités :

- Le liquidateur peut être désigné par le défunt lui-même, avant sa mort et par
testament.
- Par le conseil de famille14, à défaut du testament.

Lorsqu’il y a des enfants mineurs parmi les héritiers, le liquidateur désigné doit
être confirmé par un jugement du tribunal de paix, pour des petits héritages ou par un
jugement du tribunal de grande instance pour les grands héritages.

On parle de petit héritage lorsque la valeur de ceci ne dépasse pas 100 000 francs
(article 786)15 ; on parle de grand héritage lorsque la valeur de l’héritage va au-delà de
100 000 francs.

14
Assemblée générale des membres de famille majeure.
15
La nouvelle loi parle de 1 250 000 francs congolais.

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TITRE II : LES ESPECES DES SUCCESSIONS ET LES CATEGORIES D’HERITIERS

CHAPITRE PREMIER : LES ESPECES DES SUCCESSIONS

Il existe deux sortes de successions. Ces deux espèces dépendent de l’existence ou


non du testament. Ainsi, il y a de part et d’autre :

- La succession testamentaire et
- La succession ab intestat.

SECTION I : LA SUCCESSION TESTAMENTAIRE

C’est une succession dans laquelle le défunt a eu à repartir son patrimoine de son
vivant. Le testament peut être fait sous forme authentique, olographe ou orale (article 766). Il
peut être authentique ou sous seing privé. Lorsqu’il est sous seing privé, on l’appelle aussi
testament olographe16, c'est-à-dire il est écrit, signé et daté de la main du De cujus17 (le
défunt qui a laissé une succession)18.

S’agissant du testament oral, c’est celui qui est fait verbalement par une personne
sentant sa mort imminente et en présence d'au moins deux témoins majeurs. Le testament oral
est révocable dans le trois mois si son auteur ne meurt pas.

SECTION II : LA SUCCESSION AB INTESTAT

C’est une succession sans testament. C’est le cas le plus fréquent en Afrique. Et
cette succession sera gérée conformément à la loi.

CHAPITRE DEUXIEME : LES CATEGORIES D’HERITIERS

Il existe deux catégories d’héritiers :

- Les héritiers testamentaires


- Les héritiers légaux.

SECTION I : LES HERITIERS TESTAMENTAIRES

Ce sont ceux qui reçoivent l’héritage par la volonté du défunt lui-même. Ils sont
appelés légataires et l’héritage reçu s’appelle legs.

16
Le testament olographe peut être écrit à la machine par le testateur, à condition que, sur chacune des
feuilles et ce, à peine de nullité, le testateur indique par une mention manuscrite cette circonstance et qu'il
date et signe le testament de sa main (art 769).
17
Soulignons que l’expression De cujus est propre au droit de la succession et fait allusion à un défunt qui a
laissé un héritage.
18
Cela ne veut pas dire que ce testament doit être un manuscrit fait par l’auteur. Le testament olographe peut
être écrit à l’ordinateur et imprimé.

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SECTION II : LES HERITIERS LEGAUX

La loi prévoit, en cas de succession ab intestat quatre catégories d’héritiers


légaux. Ces catégories comprennent :

- 1re catégorie : Les enfants du De cujus né dans le mariage, les enfants nés hors
mariage et affiliés de son vivant ainsi que les enfants adoptés19 ;
- 2e catégorie : Le conjoint survivant, les père et mère du défunt ainsi que les
frères et sœurs du défunt ;
- 3e catégorie : Les oncles et les tantes paternelles et maternelles ;
- 4e catégorie : Tout autre parent ou allié.

L’héritier mort peut être remplacé par ses descendants. Un héritier potentiel peut
être exclu de l’héritage pour cause d’indignité. C’est l’exhérédation.

Est qualifier d’indignité (art. 765)20 :

- Le fait de causer la mort du défunt


- Le fait de calomnier le défunt ;
- Le fait de ne pas assister le défunt lors de sa dernière maladie ;
- Le fait de falsifier le testament ou de détruire le testament.

En ce qui concerne l’héritier qui renonce à l’héritage, la loi accorde un délai de


trois mois à dater du jour qu’il a su sa vocation successorale.

Dans un cas hypothétique où tous les héritiers renoncent à leur héritage, la


succession sera dite « succession non réclamée ». Dans un autre cas de figure où une
personne meurt sans laisser d’héritiers, on parle de « succession en déshérence ». Dans les
deux cas de figure, les effets juridiques sont les mêmes : « l’état prend tout l’actif ».21

19
Toutes ces sous catégories ne sont pas cumulatives. Et ces enfants ont les mêmes droits. Et le regret ici est de
constater que les enfants affiliés post mortem ne sont pas concernés.
20
Cet article donne une énumération exemplative, non exhaustive.
21
Il convient de signaler ici que l’Etat n’est pas une cinquième catégorie d’héritiers. Dans ce cas, il aurait
bénéficié de l’actif et du passif. Il désintéresse les créanciers et prend l’actif.

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TITRE III : LE PARTAGE DE LA SUCCESSION

Avant d’aborder la question du partage de la succession proprement dit (Chapitre


deuxième), nous sommes invités à connaitre la notion de la réserve successorale (Chapitre
premier).

CHAPITRE PREMIER : LA RESERVE SUCCESSORALE

La réserve successorale ou héréditaire est une quotité, une part ou un pourcentage


des biens qui reviennent impérativement aux héritiers de la première catégorie, donc aux
enfants du de cujus.

Comment calculer la part d’héritage qui revient aux enfants ?

Il convient ici premièrement de trouver la masse successorale nette. Celle-ci est


composée de l’ensemble des biens du de cujus déduit des dettes et après dissolution du régime
matrimonial. En effet, pour trouver la masse successorale nette, il faut d’abord dissoudre le
régime matrimonial22, déduire les dettes et ajouter les créances, s’il y en a. Et de la masse
successorale trouvée, les trois quarts (3/4) de cette masse revient impérativement aux
héritiers de la première génération.

Masse successorale

1/4 1/4 1/4

1/4 1/4 3/4

Notons que le testament est soumis à la réserve successorale. C’est un acte de


volonté unilatérale qui doit être conforme à la loi. Et il ne sera applicable que dans le respect
de la loi23.

Par ailleurs, retenons que le conjoint survivant jouit d’un usufruit légal sur la
dernière maison dans laquelle il a vécu avec le de cujus. Les héritiers ayant bénéficié de ladite
maison ne peuvent pas la liquider aussi longtemps que l’usufruit reconnu à l’autre conjoint
n’est pas déchu.

22
Nous avons parlé de trois régimes matrimoniaux possibles en droit congolais : le régime de la communauté
universelle des biens, le régime de séparation des biens et les régimes de communauté réduite aux acquêts.
Ainsi, il faut partager les biens du couple conformément au régime matrimonial.
23
Article 774 du code de la famille.

Page 19 sur 33
La déchéance de l’usufruit ne peut être prononcée que pour l’une des trois raisons
suivantes :

- Le remariage du conjoint survivant ;


- La méconduite du conjoint survivant (ex : la prostitution) ;
- Le décès du conjoint survivant, l’usufruit étant un droit viager.

Lorsque la valeur de l’héritage ne dépasse pas 1.250.000 francs, il est considéré


comme un petit héritage et doit être attribué exclusivement aux héritiers de la première
génération, c'est-à-dire aux enfants24 et à leurs descendants par voie de représentation.

CHAPITRE DEUXIEME : LE PARTAGE PROPREMENT DIT DE LA SUCCESSION

Ici, il convient de déterminer le type d’héritage : sommes-nous en face d’un grand


héritage ou d’un petit héritage ? Et aussi, il faut se demander quelle est la nature de la
succession à partager : est-ce une succession testamentaire ou une succession ab intestat.

SECTION I : LE PARTAGE D’UNE SUCCESSION TESTAMENTAIRE

En principe, le partage de la succession testamentaire ne pose pas de problème. Et


cela se fait selon la volonté du de cujus que l’on retrouve dans le testament. Cependant, la loi
dit que tant que le testament ne respecte pas la loi, il peut être annulé. Et dans ce cas, on
retombe dans la succession ab intestat.

Il existe en effet plusieurs causes d’annulation du testament :

- Les causes liées à la forme : non-respect des conditions de validité du testament


(articles 766 et suivants)
- Les causes liées au fond, ex : le non-respect de la réserve successorale.

SECTION II : PARTAGE DE LA SUCCESSION AB INTESTAT

Ici, on se retrouve dans le cas d’une succession sans testament. Ainsi, il faudra
appliquer la loi.

Comment procéder ?

En partageant la succession ab intestat, on tient compte des catégories d’héritiers :

 Les héritiers de la première catégorie25 : ils bénéficient du trois quart de la


succession (la réserve successorale), à partager à part égale, sans distinction de la
nature de leur filiation26. Lorsqu’un héritier est déjà décédé, ses descendants hériteront
à sa place.

24
Article 786 du code de la famille.
25
Les enfants du De cujus né dans le mariage, les enfants nés hors mariage et affiliés de son vivant ainsi que les
enfants adoptés, excepté les
26
Ici, la loi ne tient pas compte des enfants nés hors mariage et reconnus après la mort du De cujus.

Page 20 sur 33
 Les héritiers de la deuxième catégorie : Ils reçoivent le ¼ de l’héritage restant, c'est-
à-dire le solde de l’héritage. Et cela sera partagé en trois parties égales, selon les trois
sous-groupes présents : le conjoint survivant, les pères et mères de de cujus, ainsi que
le groupe frères et sœurs du de cujus.
 Les héritiers de la troisième catégorie27 : ceux-ci n’entrent en danse que dans la
mesure où les deux premières catégories n’existent pas.
 Les héritiers de la quatrième catégorie : ceux-ci ne viennent à la succession que
dans la mesure où les trois premières catégories n’existent pas.

Notons que lorsqu’il n’y a pas d’héritier, le cas de la succession en déshérence


tout l’actif reviendra à l’Etat, après déduction des dettes éventuelles. C’est aussi le cas pour
une succession non réclamée28.

27
Cette catégorie est composée des oncles et des tantes maternelles et paternelles.
28
Lorsque les héritiers ont renoncé à leur héritage.

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TROISIEME PARTIE
LES LIBERALITES

TITRE I : GENERALITE DES LIBERALITES

CHAPITRE PREMIER : NOTIONS ET MODALITES PRATIQUES DES LIBERALITES

SECTION I : DEFINITION DES CONCEPTS DE BASE

§.1. LA LIBERALITE

Une libéralité est un acte par lequel une personne transfère à une autre un droit
patrimonial sans en attendre une contrepartie29.

§.2. LE DISPOSANT

Le disposant c’est l’auteur de la libéralité, celui qui dispose de son bien en le


transférant à une autre personne30.

§.3. LE GRATIFIE

C’est la personne qui bénéficie de la libéralité. C’est celui qui reçoit ou qui
bénéficie de la libéralité.

Notons que le disposant, comme le gratifié, peut être une personne physique ou
une personne morale.

SECTION II : LES MODALITES PRATIQUES DE LA LIBERALITE

Il sied de retenir que la libéralité peut se faire de deux manières :

- Libéralité entre vifs ;


- Libéralité pour cause de mort, libéralité (par testament).

Notons par ailleurs que dans la transmission des droits, on peut attribuer un bien
en utilisant des actes sous seing privé, des actes authentiques ou encore de façon naturelle,
c'est-à-dire oralement, sans document.

CHAPITRE DEUXIEME : LES CONDITIONS DE VALIDITE DES LIBERALITES

S’agissant de conditions de validité des libéralités, il en existe de deux types :

- Les conditions générales de validité de tout contrat (Section I) ;


- Les conditions spécifiques aux libéralités (Section II).

29
Article 819 du code de la famille.
30
Le disposant fait usage de l’abusus, son droit de disposer.

Page 22 sur 33
SECTION I : LES CONDITIONS COMMUNES DE VALIDITE DE TOUT CONTRAT

Ces conditions résultent de l’article 8 du décret du 30 juillet 1888 sur les contrats
et obligations conventionnelles, notamment :

- Le consentement des deux parties, le disposant et les gratifiés. Il doit être


donné de manière libre et éclairée ;
- La capacité de disposer (pour le disposant) et la capacité de recevoir (pour le
gratifié31) ;
- L’objet de la libéralité doit être licite et moral. La chose donnée doit être
conforme à la loi. La licéité de l’objet ne tient pas seulement à la nature de
l’objet, mais aussi il sied de voir si le disposant est propriétaire du bien
concerné32.
- La cause de la libéralité doit être licite et conforme aux bonnes mœurs.

SECTION II : LES CONDITIONS SPECIFIQUES AUX LIBERALITES

Ces conditions concernent la quotité disponible33, c'est-à-dire la portion des biens


qui peuvent faire l’objet d’une libéralité soit entre vif, soit par testament donc pour cause de
mort. Cette quotité est égale à un quart de l’ensemble des biens du disposant.

Formule 1 : Q.D = M.S – R.S (R.H)

Avec : Q.D = Quotité disponible ; M.S = Masse successorale ; R.S (R.H) = Reserve
successorale ou réserve héréditaire.

En effet, la quote-part réservée aux enfants (héritiers de la première catégorie) est


égale aux trois quart de la masse successorale qui est une quantité non disponible.

Si le disposant n’a pas d’enfant, la quotité disponible sera égale à la moitié de ses
biens s’il y a des héritiers d’au moins deux groupes dans la deuxième catégorie34.

Si le disposant n’a pas d’enfant, la quotité disponible sera égale aux deux tiers de
ses biens s’il n’y a qu’un seul groupe d’héritiers dans la deuxième catégorie.

Si le disposant n’a pas d’enfant et pas d’héritiers de la deuxième catégorie, la


quotité disponible est égale à l’entièreté du patrimoine.

Si une personne fait une libéralité en dépassant la quotité disponible, on procède


au rapport de libéralité, c'est-à-dire l’excédent sera restitué dans la masse successorale
(article 856).

31
Un incapable peut bénéficier d’une libéralité via les mécanismes de protection des incapables, notamment
l’assistance, la représentation (pour les enfants mineurs).
32
Nemo dat quod non habet : Nul ne peut donner ce qu’il n’a pas.
33
La quotité disponible c’est l’ensemble du patrimoine d’une personne déduit de la réserve successorale. C’est
donc le quart du patrimoine d’une personne.
34
La deuxième catégorie comprend trois groupes, notamment : le conjoint du disposant, le père et mère du
disposant ainsi que ses frères et sœurs.

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TITRE II : LES CATEGORIES DE LIBERALITES ADMISES EN DROIT POSITIF CONGOLAIS

Le droit positif congolais ne prévoit que cinq catégories de libéralités :

- La donation entre vifs


- La transmission des biens pour cause de mort ou legs
- Le partage d’ascendants
- L’institution contractuelle
- La substitution fidéicommissaire

CHAPITRE PREMIER : LA DONATION ENTRE VIFS

C’est une libéralité qui se fait entre des personnes vivantes. C’est in contrat de
bienfaisance par lequel une personne appelée donateur (le disposant) transfert actuellement,
c'est-à-dire de son vivant, un droit patrimonial à une autre personne appelée donataire (le
gratifié) qui l’accepte. Cette acceptation doit être faite du vivant du donataire et n’engage le
donateur qu’à partir de sa notification.

Retenons qu’il est permis au donateur de faire une donation sous réserve (sous
35
condition) .

CHAPITRE DEUXIEME : LA TRANSMISSION DES BIENS POUR CAUSE DE MORT (LEGS)

C’est une libéralité qui se fait à la mort du disposant ; elle se fait donc par un
testament. Elle n’est valable que lorsqu’elle respecte les règles relatives à la réserve
successorale et à la validité du testament.

CHAPITRE TROISIEME : LE PARTAGE D’ASCENDANTS

C’est une libéralité qui concerne uniquement les parents et les grands parents qui
peuvent partager leurs biens à leurs descendants. Ce partage peut se faire par testament ou de
leur vivant.

Les père et mère et les autres ascendants peuvent faire, entre leurs enfants et
autres descendants, le partage et la distribution de leurs biens. Si ce partage se réalise entre
vifs, on l’appelle une donation-partage. S’il se réalise par testament, on l’appelle un
testament-partage.

La donation-partage doit respecter toutes les conditions exigées pour la donation


entre vifs et le testament-partage doit respecter les conditions exigées pour la validité d’un
testament.

Tous les enfants et les descendants des enfants prédécédés doivent avoir le même
droit au partage, à l’exception de ceux qui peuvent être exhérédés pour cause d’indignité ou
d’ingratitude.

CHAPITRE QUATRIEME : L’INSTITUTION CONTRACTUELLE

35
Ici on applique la théorie générale des conditions.

Page 25 sur 33
C’est une libéralité qui ne concerne que les fiancés ou les époux. Aux termes de
l’article 904 du code de la famille, toute personne peut disposer, à titre gratuit, de tout ou
partie de ses biens au profit d’un futur époux ou d’un époux36 et au profit des enfants à naitre
de leur mariage au cas où le donateur survit à l’époux donataire37.

Dans le cadre de ce contrat, le bénéficiaire de l’institution contractuel s’appelle


l’institué et le donateur l’instituant.

Il convient de noter que toute institution contractuelle est censée se faire au profit
d’un époux ou d’un fiancé, mais si ce dernier meurt, l’institution contractuelle sera présumée
être faite aux enfants.

Toute institution contractuelle doit être stipulée par un acte authentique sous peine
38
de nullité .

CHAPITRE CINQUIEME : LA SUBSTITUTION FIDEICOMMISSAIRE39

Aux termes de l’article 911 du code de la famille, toute personne peut attribuer à
une première personne, à charge de celle-ci de transmettre le même bien, après sa mort à une
seconde personne.

La première personne gratifiée s’appelle le grevé et la seconde personne à qui le


grevé doit transmettre le même bien c’est l’appelé.

Notons que la substitution fidéicommissaire est permise notamment entre père et


fils, entre frères et sœurs, les uns et les autres peuvent disposer en faveur de leurs enfants ou
de leurs frères et sœurs, etc. Dans tous les cas, une première personne gratifiée devient
propriétaire d’un bien, mais elle n’a pas la liberté d’en disposer comme elle veut et ne peut
que transmettre ce même bien à l’appelé qui est d’office désigné. C’est pourquoi l’institution
fidéicommissaire s’appelle aussi la double donation.

CONCLUSION GENERALE

Cette conclusion du cours est un recours aux notes du Maître Célestin BOMPAKA NKEY.

34 ans se sont écoulés depuis l’entrée en vigueur du code de la famille le 1 er août 1988.
Depuis lors, de nouvelles idées se sont développées sous l’impulsion de différentes
constitutions que la République Démocratique du Congo a connues et des Instruments
internationaux notamment en ce qui concerne l’égalité entre l’homme et la femme qui
constitue actuellement un courant irréversible et on peut lire des nouvelles idées dans la
révision du Code de la Famille en 2016 .

36
Ici époux est pris dans un sens générique pour désigner un époux ou une épouse.
37
Cela veut dire que si le conjoint ayant bénéficié de la donation du bien venait à mourir, cette donation passe
aux enfants.
38
Article 908
39
Articles 911-914

Page 26 sur 33
Le législateur congolais devra intérioriser ces nouvelles idées et procéder à la relecture de
quelques dispositions du code de la famille en matière des régimes matrimoniaux, successions
et libéralités. Par ailleurs, quelques dispositions du code de la famille se sont avérées
laconiques. Leur développement s’impose.

I. La consécration de la notion d’égalité entre l’homme et la femme entraîne


nécessairement la modification de plusieurs dispositions du code de la famille relatives
aux régimes matrimoniaux.
 En matière de gestion des biens, l’article 490 devra consacrer la gestion conjointe des
biens communs et la gestion séparée des biens propres.
 L’article 499 qui exige l’accord des époux pour les actes importants quelque soit le
régime matrimonial devra être supprimé.
 L’article 523 qui consacre la contribution aux dettes sera revu comme suit : « Les
dettes propres dont l’un des époux est tenu grèvent ses biens propres. Les dettes
solidaires grèvent le patrimoine commun ».
 Les articles accordant les droits spéciaux à la femme sont à supprimer. Il en est ainsi
des articles 511, 515, 527.
 L’article 524 peut être modifié comme suit : « En cas de dissolution du mariage,
chacun des époux reprend en nature les biens qui lui sont propres »
 L’alinéa 2 de l’article 526 qui stipule : « si l’enrichissement fait au détriment d’un
patrimoine résulte d’une mauvaise administration du mari, une indemnité
compensatoire peut être demandée en justice » n’a plus sa raison d’être.
 Les articles 531 et 537 qui organisent la séparation judiciaire des biens peuvent être
modifiés comme suit : « En cas des désordres des affaires d’un conjoint, sa mauvaise
gestion ou son inconduite notoire mettent en péril les intérêts de l’autre conjoint, celui-
ci pourra poursuivre en justice la séparation des biens.
La séparation des biens entraîne la liquidation des biens de la communauté.

En procédant à cette révision, le législateur va traduire dans les régimes matrimoniaux,


l’égalité consacrée dans la Constitution de la République et les Instruments internationaux. Le
code de la famille va consacrer ainsi l’égalité juridique des époux. Il entend donner au mari et
à la femme les mêmes droits et les mêmes devoirs tout en préservant la finalité du mariage
selon laquelle chacun fonde sa personnalité propre tout en se faisant mutuellement confiance.

Chacun des époux aura au cours du mariage l’occasion d’assurer ses possibilités de participer
à l’édification de la famille et de son épanouissement.

II. En matière des successions, le code de la famille est caractérisé par un laconisme criant.
Ainsi, plusieurs dispositions sont à développer ou à compléter.

Page 27 sur 33
 La jurisprudence est divisée quant à la vocation successorale des enfants nés hors
mariage dont la recherche de paternité a abouti après la mort du de cujus. Le
législateur pourra trancher cette controverse en reconnaissant le droit à la succession à
cette catégorie d’enfants.
Ainsi, l’article 758 al 1 du code de la famille pourra être modifié comme suit : « Les
enfants du de cujus nés dans le mariage ; nés hors mariage et affiliés du vivant du de
cujus ; nés hors mariage mais dont l’action en recherche de paternité a abouti après la
mort du de cujus ainsi que les enfants adoptés… ».
Par ailleurs, l’enfant dont la paternité juridique est établie peut venir à la succession de
son père juridique.

 Par ailleurs, en matière d’option, le code de la famille pourra adopter, comme en droits
belge et français, une troisième option. L’article 801 peut être libellé comme suit :
« L’héritier peut accepter la succession purement et simplement ou y renoncer. Il peut
également accepter la succession sous bénéfice d’inventaire ».
Avec cette option, les patrimoines du défunt et de l’héritier ayant accepté sous
bénéfice d’inventaire seront complètement séparés. Les intérêts de l’héritier, de ses
enfants et ses créanciers seront bien protégés.

 La législation congolaise est muette quant à la pétition d’hérédité. Les cours et


tribunaux ainsi que la doctrine se réfèrent à l’article 817 du code de la famille qui a un
caractère général. Le législateur devra plutôt instaurer un régime de la pétition
d’hérédité qui protégera non seulement le véritable héritier mais aussi ceux qui auront
traité avec l’héritier apparent. Pour la sécurité juridique des affaires, la théorie de
l’apparence pourra être évoquée non seulement si les transactions ont porté sur les
biens mobiliers mais aussi sur les biens immobiliers.
Ainsi, après la section III consacrée à l’option des héritiers, une section III bis pourra
être consacrée à la pétition d’hérédité.

 Quant aux libéralités soumises au rapport, hormis les cas prévus par le code de la
famille, il y a lieu d’ajouter à l’article 859 :
- Les avantages financiers résultant de la situation privilégiée de l’héritier qui a
l’opportunité de remplacer le défunt dans sa profession. On peut citer entre autres
la profession de notaire où l’accès est facilité à certains héritiers.
- Les libéralités rémunératoires et les libéralités avec charge sont rapportables,
déduction faite de la rémunération des services rendus ou du montant de la charge.
- Les primes payées par le preneur d’assurance sont également sujettes à rapport
dans la mesure où elles étaient manifestement exagérées eu égard à la situation de
fortune du de cujus.

Page 28 sur 33
 Parmi les libéralités exemptées du rapport, le législateur pourra retenir aussi à l’article
860 :
- Les fruits et intérêts des donations rapportables. Il s’agit des revenus produits par
le bien pendant la période s’écoulant après le jour de la donation jusqu’au décès.
- Les biens qui ont péri par cas fortuit ou sans la faute du donataire.

 Quant à l’indivision successorale, pour éviter toutes disputes entre indivisaires, le


législateur devra préciser les actes qui pourront être accomplis par chacun des
indivisaires ; des actes qui devront être autorisés en justice et enfin il devra définir
clairement les droits et les obligations des indivisaires sur les biens indivis et sur la
quote part idéale.
Ainsi, au chapitre VI du titre Ier : Des successions intitulé des principes régissant
l’administration et la liquidation de la succession, une section devra être ajoutée
portant sur l’indivision.
Les principes ci-après peuvent être consacrés :
- La gestion de l’indivision est dominée par le principe de l’unanimité en ce qui
concerne les actes de disposition.
- Dans la gestion de l’indivision, les coindivisaires peuvent s’entendre et laisser la
gestion au liquidateur.
- Chaque indivisaire peut prendre les mesures nécessaires à la conservation des
biens indivis.
- Si l’un des indivisions se trouve hors d’état de manifester sa volonté, un autre peut
se faire habiliter par justice à le représenter d’une manière générale ou pour
certains actes particuliers, les conditions et l’étendue de cette représentation étant
fixées par le juge.
A défaut de pouvoir légal de mandat ou d’habilitation par justice, les actes faits
par un indivisaire en représentation d’un autre ont effet à l’égard de celui-ci,
suivant les règles de la gestion d’affaire.
- Un indivisaire peut être autorisé par justice à poser un acte pour lequel le
consentement d’un coindivisaire serait nécessaire, si le refus de celui-ci met en
péril l’intérêt commun.
- Chaque indivisaire peut user et jouir des biens indivis conformément à leur
destination dans la mesure compatible avec le droit des autres indivisaires et avec
l’effet des actes régulièrement passés au cours de l’indivision. A défaut d’accord
entre les intéressés, l’exercice de ce droit est réglé à titre provisoire par le
président du tribunal.
- L’indivisaire qui use ou jouit privativement de la chose indivise est, sauf
convention contraire, redevable d’une indemnité.
- Le droit de chacun des indivisaires constitue un élément de son patrimoine
individuel. Il pourra l’aliéner, le céder le vendre, l’affecter en hypothèque ou le
mettre en gage.

Page 29 sur 33
- L’indivision prend fin avec le partage. Chaque indivisaire peut demander le
partage tant que dure l’indivision. Néanmoins, dans certains cas, le législateur
peut maintenir les héritiers en indivision.

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TABLE DES MATIERES

PREMIERE PARTIE
LES REGIMES MATRIMONIAUX

TITRE I : QUELQUES CONSIDERATIONS SUR LE MARIAGE........................................................ 2


CHAPITRE PREMIER : LES GENERALITES SUR LE MARIAGE ..................................................... 2
SECTION I : DEFINITION ....................................................................................................... 2
SECTION IV : LES FIANÇAILLES (ARTICLE 337) .................................................................... 3
CHAPITRE DEUXIEME : LES CONDITIONS DE FORMATION DU MARIAGE .................................. 3
SECTION I : LES CONDITIONS DE FOND ................................................................................. 3
SECTION II : LES CONDITIONS DE FORME ............................................................................. 4
CHAPITRE TROISIEME : LA PREUVE DU MARIAGE .................................................................... 5
CHAPITRE QUATRIEME : LES EFFETS DU MARIAGE .................................................................. 5
SECTION I : LA CREATION DU MENAGE ................................................................................ 5
SECTION II : LES EFFETS PATRIMONIAUX ............................................................................. 5
SECTION III : LES EFFETS EXTRAPATRIMONIAUX ................................................................. 6
CHAPITRE CINQUIEME : LA DISSOLUTION DU MARIAGE .......................................................... 6
SECTION I : CAUSES DE DISSOLUTION DU MARIAGE ............................................................. 6
SECTION II : LE DIVORCE ..................................................................................................... 6
§.1. LES PHASES DU DIVORCE .......................................................................................... 6
§.2. LA CAUSE DU DIVORCE ............................................................................................. 7
TITRE II : LES REGIMES MATRIMONIAUX PROPREMENT DITS ................................................. 8
CHAPITRE LIMINAIRE : NOTIONS DES REGIMES MATRIMONIAUX ........................................... 8
CHAPITRE : LES CATEGORIES DES REGIMES MATRIMONIAUX CONSACRES EN
PREMIER
DROIT POSITIF CONGOLAIS ........................................................................................................ 8

SECTION I : LA COMMUNAUTE UNIVERSELLE DES BIENS ....................................................... 8


SECTION II : LE REGIME DE LA SEPARATION DES BIENS ...................................................... 8
SECTION III : LE REGIME DE LA COMMUNAUTE DES BIENS REDUITE AUX ACQUETS .............. 9
CHAPITRE DEUXIEME :PRINCIPES COMMUNS A TOUS LES REGIMES MATRIMONIAUX
9
SECTION I : LE PRINCIPE DE LA LIBERTE DES EPOUX DANS LE CHOIX DU REGIME
MATRIMONIAL ...................................................................................................................... 9

SECTION II : LE PRINCIPE DE LA GESTION MARITALE DES BIENS DES EPOUX ....................... 9


SECTION III : LE PRINCIPE DE L’EXISTENCE DES BIENS PROPRES A CHAQUE EPOUX ........... 10
SECTION IV : LE PRINCIPE DE LA CONTRIBUTION COMMUNE AUX CHARGES DU MENAGE .. 10

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SECTION V: LE PRINCIPE DU CHANGEMENT DE REGIME ................................................... 10
TITRE III. LA FILIATION ......................................................................................................... 10
CHAPITRE PREMIER : NOTION ET PREUVE DE LA FILIATION ................................................. 10

SECTION I : LA FILIATION MATERNELLE ............................................................................. 10


SECTION II : LA FILIATION PATERNELLE ............................................................................ 11
CHAPITRE DEUXIEME : EFFETS DE LA FILIATION ................................................................... 11
CHAPITRE TROISIEME : L’AFFILIATION ................................................................................. 11
TITRE IV : L'ADOPTION .......................................................................................................... 13
CHAPITRE PREMIER : NOTIONS............................................................................................... 13
SECTION I : L’ADOPTION PLENIERE .................................................................................... 13
SECTION II : L’ADOPTION SIMPLE ...................................................................................... 13
CHAPITRE DEUXIEME : LES CONDITIONS D'ADOPTION .......................................................... 13
SECTION I : LES CONDITIONS CONCERNANT L'ADOPTANT................................................... 13
SECTION II : LES CONDITIONS CONCERNANT L'ADOPTE ...................................................... 14
DEUXIEME PARTIE
LES SUCCESSIONS

TITRE I : OUVERTURE DE LA SUCCESSION ET LA DESIGNATION DU LIQUIDATEUR ............... 15


CHAPITRE LIMINAIRE : LE CONCEPT DE SUCCESSIONS .......................................................... 15
CHAPITRE PREMIER : L’OUVERTURE DE LA SUCCESSION ..................................................... 15
CHAPITRE DEUXIEME : LA DESIGNATION DU LIQUIDATEUR ................................................... 15
TITRE II : LES ESPECES DES SUCCESSIONS ET LES CATEGORIES D’HERITIERS...................... 17
CHAPITRE PREMIER : LES ESPECES DES SUCCESSIONS........................................................... 17
SECTION I : LA SUCCESSION TESTAMENTAIRE .................................................................... 17
SECTION II : LA SUCCESSION AB INTESTAT ........................................................................ 17
CHAPITRE DEUXIEME : LES CATEGORIES D’HERITIERS ......................................................... 17
SECTION I : LES HERITIERS TESTAMENTAIRES .................................................................... 17
SECTION II : LES HERITIERS LEGAUX ................................................................................. 18
TITRE III : LE PARTAGE DE LA SUCCESSION .......................................................................... 19
CHAPITRE PREMIER : LA RESERVE SUCCESSORALE .............................................................. 19
CHAPITRE DEUXIEME : LE PARTAGE PROPREMENT DIT DE LA SUCCESSION ......................... 20
SECTION I : LE PARTAGE D’UNE SUCCESSION TESTAMENTAIRE .......................................... 20
SECTION II : PARTAGE DE LA SUCCESSION AB INTESTAT .................................................... 20

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TROISIEME PARTIE
LES LIBERALITES

TITRE I : GENERALITE DES LIBERALITES ................................................................................ 22


CHAPITRE PREMIER : NOTIONS ET MODALITES PRATIQUES DES LIBERALITES ..................... 22
SECTION I : DEFINITION DES CONCEPTS DE BASE................................................................ 22
§.1. LA LIBERALITE ....................................................................................................... 22
§.2. LE DISPOSANT ........................................................................................................ 22
§.3. LE GRATIFIE ........................................................................................................... 22
SECTION II : LES MODALITES PRATIQUES DE LA LIBERALITE .............................................. 22
CHAPITRE DEUXIEME : LES CONDITIONS DE VALIDITE DES LIBERALITES ............................. 22
SECTION I : LES CONDITIONS COMMUNES DE VALIDITE DE TOUT CONTRAT ........................ 23
SECTION II : LES CONDITIONS SPECIFIQUES AUX LIBERALITES ........................................... 23
TITRE II : LES CATEGORIES DE LIBERALITES ADMISES EN DROIT POSITIF CONGOLAIS ....... 25
CHAPITRE PREMIER : LA DONATION ENTRE VIFS ................................................................... 25
CHAPITRE DEUXIEME : LA TRANSMISSION DES BIENS POUR CAUSE DE MORT (LEGS) ........... 25
CHAPITRE TROISIEME : LE PARTAGE D’ASCENDANTS ........................................................... 25
CHAPITRE QUATRIEME : L’INSTITUTION CONTRACTUELLE .................................................. 25
CHAPITRE CINQUIEME : LA SUBSTITUTION FIDEICOMMISSAIRE ........................................... 26
TABLE DES MATIERES .............................................................................................................. 31

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