Resume Du Cours de Regimes Matrimoniaux L 2 Uk
Resume Du Cours de Regimes Matrimoniaux L 2 Uk
Resume Du Cours de Regimes Matrimoniaux L 2 Uk
FACULTE DE DROIT
DEUXIEME LICENCE
PLAN DU COURS
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INTRODUCTION
Le droit des régimes matrimoniaux s’inscrit dans le cadre plus large du droit matrimonial de
la famille, lequel régie les rapports patrimoniaux au sein de la famille.
Le régime matrimonial règle les effets patrimoniaux du mariage dans les rapports des époux
entre eux et à l’égard des tiers. . Elle est donc l’ensemble des règles relatives aux intérêts
pécuniaires des époux dans leurs rapports mutuels et dans leurs relations avec les tiers.
PREMIERE PARTIE
LES REGIMES MATRIMONIAUX
Le régime matrimonial c’est l’ensemble des règles qui organisent la gestion des
biens d’un couple. C’est pourquoi avant d’examiner de manière formelle les régimes
matrimoniaux, nous allons nous rappeler quelques considérations sur le mariage.
SECTION I : DEFINITION
Aux termes de l’article 330 de la loi du 1er août 1987 portant Code de la famille, le
mariage est l’acte civil public et solennel par lequel un homme et une femme qui ne sont
engagés ni l’un ni l’autre dans le lien d’un précédent mariage enregistré établissent entre eux
une union légale et durable dont les conditions de formation, les effets et la dissolution sont
déterminés par la loi1.
1
A la lumière de cette définition, il convient de constater que le mariage est une union exclusivement admise
qu’entre un homme et une femme, contrairement au droit comparé. On constate aussi que le mariage est un
acte public et solennel donc le mariage doit respecter certaines formalités substantielles exigées par la loi. Et
n’importe quelle union entre un homme et une femme n’est pas forcément un mariage. La doctrine s’interroge
sur la nature juridique du mariage : est-ce un contrat ou une institution ? Parce qu’au-delà de l’accord de
volonté, il y a plusieurs formalités à accomplir. Nous pensons que le mariage est un contrat et une institution à
la fois, à l’instar du contrat des sociétés. Au regard de la définition du mariage, le mariage religieux n’est pas un
mariage selon le droit congolais. Il n’a aucune pertinence selon la loi.
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SECTION II : BUT DU MARIAGE
Légalement, le but du mariage est de créer une union entre l’homme et la femme
qui s’engagent à vivre ensemble jusqu’au décès de l’un d’entre eux pour partager leur
commune destinée et perpétuer leur espèce2.
C’est un principe fondamental qui veut que tout individu est libre de se marier
avec la personne de son choix, du sexe opposé. Nul n’est obligé de se marier. La loi portant
protection de l’enfant érige en infraction le fait de forcer un enfant à se marier (article 189 de
la loi du 10 janvier 2009 portant protection de l’enfant).
Les fiançailles sont une promesse officielle de mariage mais n’ont pas de valeur
juridique. Cette expression est souvent comprise à tort et à travers. Elle veut simplement dire
que les fiancés ne sont pas obligés de se marier et les fiançailles ne sont pas enregistrés au
bureau de l’état civil. Les fiançailles est une période d’observation entre les futurs conjoints,
les fiancés.
En ce qui concerne les conditions de formation des fiançailles, la loi est muette.
L’article 340 donne lieu à l’application de la coutume en ce qui concerne les fiançailles et la
coutume de la fiancée prédomine. Et les litiges découlant des fiançailles sont réglés selon la
coutume (article 344). Et le délai de prescription est d’un an (article 348).
2
Article 349 Code de la famille. Antoine de Saint Exupéry : S’aimer, ce n’est pas de se regarder l’un l’autre, c’est
regarder tous les deux dans la même direction. La procréation doit être un but poursuivi dans le mariage. Un
couple qui se marie dans le but en avance de ne pas procréer ne peut être autorisé à se marier devant la loi
congolaise. Cependant, le fait pour un couple de ne pas avoir des enfants n’est pas une cause de nullité du
mariage (c’est un accident).
3
Coutume selon laquelle une personne remplace son conjoint par le frère ou la sœur de celui-ci.
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représentation est permis. Le consentement au mariage peut être exprimé à
travers le représentant.
La capacité de contracter : La capacité renvoie à l’âge des conjoints.
Cependant, cette question ne renvoie pas seulement à la question de l’âge
mais aussi à la question des incompatibilités. Il convient d’éviter aussi le
mariage incestueux : union entre frères et sœurs, entres alliés, entre père et
fille, etc. Aussi, une personne déjà engagé dans un précédent mariage non
encore dissout est incompatible au mariage. La polygamie (polygynie 4 et
polyandrie5) est interdite en droit congolais. En effet, la loi qui interdit la
polygamie a été votée en 1951 et n’avait pas des effets rétroactifs. Ainsi, les
mariages polygamiques contractés bien avant 1951 avaient été tolérés par la
loi. Et cette polygamie et légale et légitime (article 925 du code de la
famille).
Il faut observer le délai de viduité : ce délai est de 300 jours et a pour but de
s’assurer que la femme n’est pas enceinte (article 355). Cela ne concerne
que les femmes qui se remarient. Cependant, actuellement le délai de
viduité ne constitue pas un principe d’ordre public. Ainsi, une femme
divorcée, qui arrive à démontrer scientifiquement qu’elle ne porte aucune
grossesse de l’ancien mari, peut avoir l’autorisation de se marier avant
l’écoulement du délai de viduité.
La dot : Il n’y a pas de mariage en droit congolais sans la dot6. Ici la
question se pose sur le contenu de la dot. La loi a renvoyé cette question à la
coutume. Aussi, les bénéficiaires de la dot (père, oncle, tante, etc.) sont
déterminés par la coutume. En cas de conflit de coutumes, celle de la femme
domine. La dot ne peut pas faire objet d’une réévaluation. Et la loi autorise
le paiement partiel de la dot pour la célébration du mariage. Le chef de
l’Etat doit fixer par ordonnance le montant maximum sur proposition des
assemblées provinciales. La dot a un caractère symbolique.
4
Polygynie : polygamie de l’homme. C’est le cas d’un homme qui a épousé plusieurs femmes.
5
Polyandrie : polygamie de la femme. C’est lorsqu’une femme épouse plusieurs hommes.
6
En Droit comparé, la dot a été supprimé.
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La deuxième procédure légale c’est le mariage célébré devant l’officier de l’Etat-
civil. C’est un mariage un peu à l’occidental. Toutes les cérémonies se font devant l’officier
de l’Etat-civil, même le versement de la dot. Ce mariage est très peu pratiqué. Et dans ce
mariage, l’enregistrement se fait automatiquement.
Remarque :
Il existe parfois de mariages appelés mariage putatif. Putatif vient de putare qui
signifie penser (se réfère à la tête, siège de la pensée). C’est un mariage qui n’est valable que
dans la tête des conjoints ou de l’un des deux. On dit souvent que c’est un mariage considéré
comme valable par un conjoint et non valable selon l’autre conjoint.
Le ménage c’est l’ensemble des personnes sous un toit conjugal. Les époux sont
tenus d’une obligation alimentaire vis-à-vis des membres du ménage. Le mari est le chef du
ménage9. Les deux époux doivent contribuer aux charges du ménage.
7
Article 438 code de la famille.
8
Il convient d’être très prudent dans l’interprétation de cette disposition. En effet, la possession d’état d’époux
est une preuve du mariage et non une situation légale ou une union. Car la possession d’Etat d’époux prouve
un mariage (conformément à l’article 330) et non un concubinage officialisé. Il faut faire une interprétation a
rubrica.
9
Article 444.
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Les effets patrimoniaux sont liés à la gestion des biens du ménage, à l’entretien
quotidien du ménage, les frais relatifs à l’éducation des enfants, etc. Cela est étroitement lié
au régime matrimonial.
SECTION II : LE DIVORCE
10
Honoré de Balzac disait dans sa Physiologie du mariage : « Ne commencez jamais le mariage par un viol et il
n’est pas non plus conseillé de le poursuivre ou de le terminer par un viol ».
11
Article 444 du code de la famille.
12
Article 459 du code de la famille
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La phase judiciaire : cette phase commence avec le procès-verbal de non
conciliation. Elle se déroule devant la composition du tribunal de paix.
Le divorce, une bonne ou une mauvaise chose ? En effet, en droit civil congolais,
il existe deux conceptions du divorce. La première conception est celle du code civil livre I
qui considère le divorce comme une sanction. Et la seconde est celle du code de la famille
(conception évolutive) qui considère le divorce comme un remède. Ainsi, le divorce serait
considéré comme « bon » dans la mesure où il apporte une solution, un remède au problème
du couple. Dans d’autres cas, le divorce n’est pas une chose moralement bonne.
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TITRE II : LES REGIMES MATRIMONIAUX PROPREMENT DITS
Dans ce régime, tous les biens de chacun des époux appartiennent aussi à l'autre
époux peu importe qu'ils soient acquis avant ou pendant le mariage, mobiliers ou immobiliers.
Ce régime semble être le régime par excellence du mariage. Mais il peut aussi être
source de malentendu et conduire ainsi au divorce, parce que l'homme est par nature
égocentrique, égoïste (égoïsme). Le danger ici est que l'un des époux peut devenir paresseux
(paresse).
Généralement, c'est le meilleur régime pour les femmes africaines. Cette réalité
est due au fait que la plupart des femmes africaines ne travaillent pas, elles sont vouées aux
travaux ménagers et à ne pas s’adonner aux travaux productifs
Homme et
Femme
Patrimoine
commun
C'est un régime dans lequel chacun des époux conservent la propriété sur ses
biens acquis avant ou pendant le mariage. Il n y a rien de commun. Chacun est propriétaire et
responsable de ses biens. Il y donc deux patrimoines distincts.
Homme Femme
Patrimoines distincts
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A première vue, ce régime prône l'égoïsme, allant ainsi à l'encontre du but même
du mariage. Mais ce régime peut paraitre bon par moment. Il favorise l'émulation (faire mieux
que l'autre, s'améliorer davantage). Dans la communauté des biens, on ne voit pas cet esprit
d'émulation.
Les époux auront en commun les biens acquis pendant le mariage. Les biens
obtenus avant le mariage restent la propriété de chacun des époux. Il y a une partie commune
et une partie personnelle.
Acquêts
Homme Femme
Le choix de ces trois régimes dépend des époux. Il se fait pendant l'enregistrement
du mariage devant l'officier de l'état civil ou pendant le mariage devant l'officier de l'état civil.
Si le couple n'a rien choisi pendant le mariage, il subira les effets du régime de la
communauté des biens réduite aux acquêts.
Les époux sont libres de choisir un des trois régimes. En cas de défaut de choix,
on applique le régime de la communauté des biens réduite aux acquêts. C'est pourquoi ce
régime est appelé « régime de droit commun ou régime légal » dans ce sens il s'impose en
cas de silence des parties.
Le code de la famille en son article 490 dispose que: « Quel que soit le régime
matrimonial qui régit les époux, la gestion des patrimoines commun et propre est présumée
être confiée au mari ». Avec la réforme de 2016, cette gestion est faite en concertation avec
la femme. Elle peut aussi demander la gestion des biens du couple.
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Pour vendre certains biens, l'homme ayant la gestion doit décider de commun
accord avec la femme (Article 499 du code de la famille). Il en est ainsi de la vente d'un
immeuble, la vente d'une parcelle ou d'une concession. Quand l’homme a décidé seul, la
femme peut s’y opposer dans un délai de 6 mois. Dépassé ce délai, l’accord des conjoints est
présumé avoir été donné (art 500).
Quel que soit le régime, chaque époux a quelques biens qui lui sont propres. En
réalité, tout n'est pas vraiment commun. Ces biens sont notamment, ceux consacrés à l'usage
corporel : habits, bijoux, brosses à dent, etc.
Chaque époux contribue selon ses moyens. Ce n'est pas une contribution
proportionnelle. Chacun donne aux prorata de ses moyens. Lorsqu'on contribue aux charges
du ménage, il ne faut se réclamer des quittances (on a besoin de la bonne volonté de chacun).
L’accent est mis sur la confiance mutuelle et la bonne volonté.
La filiation c'est la relation ou lien juridique qui existe entre un enfant et ses
parents. Il existe donc la filiation paternelle et la filiation maternelle. La déclaration de
filiation se fait dans les 90 jours d'après la loi en vigueur. Pour les majeurs, la reconnaissance
de la filiation se fait moyennant un jugement supplétif.
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Comment apporter la preuve de maternité ?
Tous les moyens de droit peuvent être utilisés. Mais actuellement, la preuve
privilégiée est la preuve scientifique, l’ADN.
Elle est incertaine. Elle n’est pas évidente. Mais la loi pose une présomption
légale de paternité (art 602) qui veut que l’enfant né dans le mariage ou dans les 300 jours
après la dissolution du mariage a pour père le mari de sa mère. La paternité peut aussi être
contestée en utilisant tout moyen de droit, notamment la preuve scientifique. Elle peut être
contestée par quiconque ayant intérêt.
La filiation produit les mêmes effets sur tous les enfants (article 503). Ces derniers
ont les mêmes droits sans distinction de sexe, d’âge, etc.
Les enfants ont droit à la pension alimentaire de tous les enfants en charge. Cette
pension alimentaire couvre toutes les dépenses utiles à l’existence d’un enfant : scolarité,
habillement, nourriture, santé, etc.
La filiation est l’acte (ou le processus) d’un père qui reconnaît la paternité d’un
enfant (naturel) né hors mariage. L’affilié est un devoir. Tout père a l’obligation de
reconnaitre son enfant né hors mariage. Cette reconnaissance se fait au bureau de l’état-civil.
Si le père ne reconnait pas son enfant, celui-ci peut intenter une action à recherche
de paternité. Un jugement forcera l’affiliation de cet enfant.
Article 758 : a. Les enfants du de cujus nés dans le mariage et ceux nés hors mariage mais
affiliés de son vivant ainsi que les enfants adoptifs forment la première catégorie des héritiers
de la succession. Pourquoi cette discrimination avec les enfants affiliés post mortem.
Il peut arriver qu’un enfant ne soit pas affilié à son père biologique. Dans ce cas,
on lui trouvera un père juridique pour assurer son éducation, sa protection et sa bonne
croissance. Ces enfants à pères juridiques ne sont pas adoptés, par conséquent ils ne peuvent
pas prétendre à la succession. Il n’est pas un héritier légal. Mais le père juridique peut lui
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léger un bien. Ce père juridique est choisi par le conseil familial parmi, d’habitude, les
membres de la famille maternelle, et attesté par un jugement du tribunal pour enfant. LE
tribunal de paix peut être compétent en cas de défaut du tribunal pour Enfants. L’affiliation
fait naitre la filiation.
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TITRE IV : L'ADOPTION
- Adoption simple ;
- Adoption plénière.
L'adoption plénière veut dire que l'enfant est adopté pleinement, totalement à telle
enseigne qu'il n y a plus de lien juridique avec sa famille d'origine ou de sang, il y a une
rupture du cordon ombilical juridique. Il ne va hériter que de sa famille d'accueil. Il ne peut
plus prétendre à un droit là-bas. (Mais le lien de sang subsiste).
L'adoption simple signifie que l'enfant adopté appartient à deux familles. Il n’y a
pas rupture radicale avec sa famille d'origine. Cela a pour conséquence juridique le bénéfice
des héritages de deux familles. Cette forme d'adoption est reconnue en RDC, exclusion faite
de l'adoption plénière. Ce choix se justifie par le fait qu'ici l'enfant a plus d'avantages
énormes.
Dans la pratique, l'adoption simple pose des problèmes dans le mariage. Elle peut
poser des problèmes dans le partage des héritages. (En théorie c'est plus avantageux).
L'adoptant doit être une personne majeure, capable et non déchue de l'autorité
parentale. La capacité à laquelle on fait allusion c’est la capacité juridique.
Au cas où l'adoption est demandée par un couple, il faut que le couple ait une
ancienneté de 5 ans de vie conjugale minimum et il faut que le couple ait moins de trois
enfants (Article 656 du code de la famille). Mais si c'est un conjoint qui veut adopter l'enfant
de l'autre conjoint, il n y a pas de délai pour ça.
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Une personne ou un couple qui est homosexuel ou pédophile, n'a pas le droit
d'adopter un enfant en droit congolais.
L’adoption est permise quel que soit l’âge de l’adopté. Toutefois l’adoptant doit
avoir au moins 15 ans de plus que l’adopté.
L’adopté qui a l’âge de 10 ans au moins doit être entendu. Et l’adopté qui a déjà
15 ans doit personnellement donner son consentement. Si l’adopté est encore mineur, il faut
obtenir le consentement de ses parents.
Lorsqu’on est célibataire, divorcé(e) ou veuf (veuve), veut adopter une personne
de sexe opposée, il faut examen méticuleux, minutieux de la part du tribunal pour s’assurer
que ce n’est pas une relation illicite ou immorale qui se cache derrière. Le juge doit être
vigilent pour éviter de concubinage voilé (Article 669).
Les effets de l'adoption sont les mêmes que ceux de la parenté biologique.
L'adoption est impérativement judiciaire. Il faut un jugement du tribunal de paix (majeur) ou
du tribunal pour enfant (mineur). L'adoption n'est jamais éternelle. L'adoptant tout comme
l'adopté ont le droit de révoquer l'un et l'autre selon le cas. La révocation de l'adoption se fait
par un jugement et ce, ad nutum.
Remarque : En cas de conflit entre la famille d'origine et la famille adoptive, c'est le point de
vue de la famille adoptive qui prime sur celui de la famille d'origine.
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DEUXIEME PARTIE
LES SUCCESSIONS
Dans un premier point, la succession s’entend de l’ensemble des biens laissés par
une personne décédée. Ainsi, la succession a le sens d’héritage. Exemple : La succession de
Jules SHUNGU WEMBADIO, pour désigner le patrimoine laissé par le défunt papa
WEMBA.
Dans une deuxième approche, la succession est une personne morale constituée par
l’ensemble des héritiers du défunt. Exemple : L’affaire oppose la succession WEMBADIO
contre KOFFI OLOMIDE.
Le terme succession désigne aussi un droit. Exemple : J’ai acquis cette parcelle par
succession pour cause de mort [par droit de succession]
Ici il sera question de savoir à quel moment s’ouvre une succession ? Quel est
l’élément déclencheur de la succession ?
Notons que la succession s’ouvre à la mort d’une personne. Ainsi, il est interdit de
conclure des pactes sur une succession future, c'est-à-dire une succession non encore ouverte.
La succession s’ouvre à la date du décès et au lieu où le défunt avait son domicile ou sa
principale résidence.
Cependant, dans la pratique, il est facile de constater que l’on a tendance à prendre
comme liquidateur le fils ainé du défunt.
13
La succession est à la fois patrimoine et personne morale.
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Qui a qualité de désigner le liquidateur ?
- Le liquidateur peut être désigné par le défunt lui-même, avant sa mort et par
testament.
- Par le conseil de famille14, à défaut du testament.
Lorsqu’il y a des enfants mineurs parmi les héritiers, le liquidateur désigné doit
être confirmé par un jugement du tribunal de paix, pour des petits héritages ou par un
jugement du tribunal de grande instance pour les grands héritages.
On parle de petit héritage lorsque la valeur de ceci ne dépasse pas 100 000 francs
(article 786)15 ; on parle de grand héritage lorsque la valeur de l’héritage va au-delà de
100 000 francs.
14
Assemblée générale des membres de famille majeure.
15
La nouvelle loi parle de 1 250 000 francs congolais.
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TITRE II : LES ESPECES DES SUCCESSIONS ET LES CATEGORIES D’HERITIERS
- La succession testamentaire et
- La succession ab intestat.
C’est une succession dans laquelle le défunt a eu à repartir son patrimoine de son
vivant. Le testament peut être fait sous forme authentique, olographe ou orale (article 766). Il
peut être authentique ou sous seing privé. Lorsqu’il est sous seing privé, on l’appelle aussi
testament olographe16, c'est-à-dire il est écrit, signé et daté de la main du De cujus17 (le
défunt qui a laissé une succession)18.
S’agissant du testament oral, c’est celui qui est fait verbalement par une personne
sentant sa mort imminente et en présence d'au moins deux témoins majeurs. Le testament oral
est révocable dans le trois mois si son auteur ne meurt pas.
C’est une succession sans testament. C’est le cas le plus fréquent en Afrique. Et
cette succession sera gérée conformément à la loi.
Ce sont ceux qui reçoivent l’héritage par la volonté du défunt lui-même. Ils sont
appelés légataires et l’héritage reçu s’appelle legs.
16
Le testament olographe peut être écrit à la machine par le testateur, à condition que, sur chacune des
feuilles et ce, à peine de nullité, le testateur indique par une mention manuscrite cette circonstance et qu'il
date et signe le testament de sa main (art 769).
17
Soulignons que l’expression De cujus est propre au droit de la succession et fait allusion à un défunt qui a
laissé un héritage.
18
Cela ne veut pas dire que ce testament doit être un manuscrit fait par l’auteur. Le testament olographe peut
être écrit à l’ordinateur et imprimé.
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SECTION II : LES HERITIERS LEGAUX
- 1re catégorie : Les enfants du De cujus né dans le mariage, les enfants nés hors
mariage et affiliés de son vivant ainsi que les enfants adoptés19 ;
- 2e catégorie : Le conjoint survivant, les père et mère du défunt ainsi que les
frères et sœurs du défunt ;
- 3e catégorie : Les oncles et les tantes paternelles et maternelles ;
- 4e catégorie : Tout autre parent ou allié.
L’héritier mort peut être remplacé par ses descendants. Un héritier potentiel peut
être exclu de l’héritage pour cause d’indignité. C’est l’exhérédation.
19
Toutes ces sous catégories ne sont pas cumulatives. Et ces enfants ont les mêmes droits. Et le regret ici est de
constater que les enfants affiliés post mortem ne sont pas concernés.
20
Cet article donne une énumération exemplative, non exhaustive.
21
Il convient de signaler ici que l’Etat n’est pas une cinquième catégorie d’héritiers. Dans ce cas, il aurait
bénéficié de l’actif et du passif. Il désintéresse les créanciers et prend l’actif.
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TITRE III : LE PARTAGE DE LA SUCCESSION
Masse successorale
Par ailleurs, retenons que le conjoint survivant jouit d’un usufruit légal sur la
dernière maison dans laquelle il a vécu avec le de cujus. Les héritiers ayant bénéficié de ladite
maison ne peuvent pas la liquider aussi longtemps que l’usufruit reconnu à l’autre conjoint
n’est pas déchu.
22
Nous avons parlé de trois régimes matrimoniaux possibles en droit congolais : le régime de la communauté
universelle des biens, le régime de séparation des biens et les régimes de communauté réduite aux acquêts.
Ainsi, il faut partager les biens du couple conformément au régime matrimonial.
23
Article 774 du code de la famille.
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La déchéance de l’usufruit ne peut être prononcée que pour l’une des trois raisons
suivantes :
Ici, on se retrouve dans le cas d’une succession sans testament. Ainsi, il faudra
appliquer la loi.
Comment procéder ?
24
Article 786 du code de la famille.
25
Les enfants du De cujus né dans le mariage, les enfants nés hors mariage et affiliés de son vivant ainsi que les
enfants adoptés, excepté les
26
Ici, la loi ne tient pas compte des enfants nés hors mariage et reconnus après la mort du De cujus.
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Les héritiers de la deuxième catégorie : Ils reçoivent le ¼ de l’héritage restant, c'est-
à-dire le solde de l’héritage. Et cela sera partagé en trois parties égales, selon les trois
sous-groupes présents : le conjoint survivant, les pères et mères de de cujus, ainsi que
le groupe frères et sœurs du de cujus.
Les héritiers de la troisième catégorie27 : ceux-ci n’entrent en danse que dans la
mesure où les deux premières catégories n’existent pas.
Les héritiers de la quatrième catégorie : ceux-ci ne viennent à la succession que
dans la mesure où les trois premières catégories n’existent pas.
27
Cette catégorie est composée des oncles et des tantes maternelles et paternelles.
28
Lorsque les héritiers ont renoncé à leur héritage.
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TROISIEME PARTIE
LES LIBERALITES
§.1. LA LIBERALITE
Une libéralité est un acte par lequel une personne transfère à une autre un droit
patrimonial sans en attendre une contrepartie29.
§.2. LE DISPOSANT
§.3. LE GRATIFIE
C’est la personne qui bénéficie de la libéralité. C’est celui qui reçoit ou qui
bénéficie de la libéralité.
Notons que le disposant, comme le gratifié, peut être une personne physique ou
une personne morale.
Notons par ailleurs que dans la transmission des droits, on peut attribuer un bien
en utilisant des actes sous seing privé, des actes authentiques ou encore de façon naturelle,
c'est-à-dire oralement, sans document.
29
Article 819 du code de la famille.
30
Le disposant fait usage de l’abusus, son droit de disposer.
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SECTION I : LES CONDITIONS COMMUNES DE VALIDITE DE TOUT CONTRAT
Ces conditions résultent de l’article 8 du décret du 30 juillet 1888 sur les contrats
et obligations conventionnelles, notamment :
Avec : Q.D = Quotité disponible ; M.S = Masse successorale ; R.S (R.H) = Reserve
successorale ou réserve héréditaire.
Si le disposant n’a pas d’enfant, la quotité disponible sera égale à la moitié de ses
biens s’il y a des héritiers d’au moins deux groupes dans la deuxième catégorie34.
Si le disposant n’a pas d’enfant, la quotité disponible sera égale aux deux tiers de
ses biens s’il n’y a qu’un seul groupe d’héritiers dans la deuxième catégorie.
31
Un incapable peut bénéficier d’une libéralité via les mécanismes de protection des incapables, notamment
l’assistance, la représentation (pour les enfants mineurs).
32
Nemo dat quod non habet : Nul ne peut donner ce qu’il n’a pas.
33
La quotité disponible c’est l’ensemble du patrimoine d’une personne déduit de la réserve successorale. C’est
donc le quart du patrimoine d’une personne.
34
La deuxième catégorie comprend trois groupes, notamment : le conjoint du disposant, le père et mère du
disposant ainsi que ses frères et sœurs.
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TITRE II : LES CATEGORIES DE LIBERALITES ADMISES EN DROIT POSITIF CONGOLAIS
C’est une libéralité qui se fait entre des personnes vivantes. C’est in contrat de
bienfaisance par lequel une personne appelée donateur (le disposant) transfert actuellement,
c'est-à-dire de son vivant, un droit patrimonial à une autre personne appelée donataire (le
gratifié) qui l’accepte. Cette acceptation doit être faite du vivant du donataire et n’engage le
donateur qu’à partir de sa notification.
Retenons qu’il est permis au donateur de faire une donation sous réserve (sous
35
condition) .
C’est une libéralité qui se fait à la mort du disposant ; elle se fait donc par un
testament. Elle n’est valable que lorsqu’elle respecte les règles relatives à la réserve
successorale et à la validité du testament.
C’est une libéralité qui concerne uniquement les parents et les grands parents qui
peuvent partager leurs biens à leurs descendants. Ce partage peut se faire par testament ou de
leur vivant.
Les père et mère et les autres ascendants peuvent faire, entre leurs enfants et
autres descendants, le partage et la distribution de leurs biens. Si ce partage se réalise entre
vifs, on l’appelle une donation-partage. S’il se réalise par testament, on l’appelle un
testament-partage.
Tous les enfants et les descendants des enfants prédécédés doivent avoir le même
droit au partage, à l’exception de ceux qui peuvent être exhérédés pour cause d’indignité ou
d’ingratitude.
35
Ici on applique la théorie générale des conditions.
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C’est une libéralité qui ne concerne que les fiancés ou les époux. Aux termes de
l’article 904 du code de la famille, toute personne peut disposer, à titre gratuit, de tout ou
partie de ses biens au profit d’un futur époux ou d’un époux36 et au profit des enfants à naitre
de leur mariage au cas où le donateur survit à l’époux donataire37.
Il convient de noter que toute institution contractuelle est censée se faire au profit
d’un époux ou d’un fiancé, mais si ce dernier meurt, l’institution contractuelle sera présumée
être faite aux enfants.
Toute institution contractuelle doit être stipulée par un acte authentique sous peine
38
de nullité .
Aux termes de l’article 911 du code de la famille, toute personne peut attribuer à
une première personne, à charge de celle-ci de transmettre le même bien, après sa mort à une
seconde personne.
CONCLUSION GENERALE
Cette conclusion du cours est un recours aux notes du Maître Célestin BOMPAKA NKEY.
34 ans se sont écoulés depuis l’entrée en vigueur du code de la famille le 1 er août 1988.
Depuis lors, de nouvelles idées se sont développées sous l’impulsion de différentes
constitutions que la République Démocratique du Congo a connues et des Instruments
internationaux notamment en ce qui concerne l’égalité entre l’homme et la femme qui
constitue actuellement un courant irréversible et on peut lire des nouvelles idées dans la
révision du Code de la Famille en 2016 .
36
Ici époux est pris dans un sens générique pour désigner un époux ou une épouse.
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Cela veut dire que si le conjoint ayant bénéficié de la donation du bien venait à mourir, cette donation passe
aux enfants.
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Article 908
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Articles 911-914
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Le législateur congolais devra intérioriser ces nouvelles idées et procéder à la relecture de
quelques dispositions du code de la famille en matière des régimes matrimoniaux, successions
et libéralités. Par ailleurs, quelques dispositions du code de la famille se sont avérées
laconiques. Leur développement s’impose.
Chacun des époux aura au cours du mariage l’occasion d’assurer ses possibilités de participer
à l’édification de la famille et de son épanouissement.
II. En matière des successions, le code de la famille est caractérisé par un laconisme criant.
Ainsi, plusieurs dispositions sont à développer ou à compléter.
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La jurisprudence est divisée quant à la vocation successorale des enfants nés hors
mariage dont la recherche de paternité a abouti après la mort du de cujus. Le
législateur pourra trancher cette controverse en reconnaissant le droit à la succession à
cette catégorie d’enfants.
Ainsi, l’article 758 al 1 du code de la famille pourra être modifié comme suit : « Les
enfants du de cujus nés dans le mariage ; nés hors mariage et affiliés du vivant du de
cujus ; nés hors mariage mais dont l’action en recherche de paternité a abouti après la
mort du de cujus ainsi que les enfants adoptés… ».
Par ailleurs, l’enfant dont la paternité juridique est établie peut venir à la succession de
son père juridique.
Par ailleurs, en matière d’option, le code de la famille pourra adopter, comme en droits
belge et français, une troisième option. L’article 801 peut être libellé comme suit :
« L’héritier peut accepter la succession purement et simplement ou y renoncer. Il peut
également accepter la succession sous bénéfice d’inventaire ».
Avec cette option, les patrimoines du défunt et de l’héritier ayant accepté sous
bénéfice d’inventaire seront complètement séparés. Les intérêts de l’héritier, de ses
enfants et ses créanciers seront bien protégés.
Quant aux libéralités soumises au rapport, hormis les cas prévus par le code de la
famille, il y a lieu d’ajouter à l’article 859 :
- Les avantages financiers résultant de la situation privilégiée de l’héritier qui a
l’opportunité de remplacer le défunt dans sa profession. On peut citer entre autres
la profession de notaire où l’accès est facilité à certains héritiers.
- Les libéralités rémunératoires et les libéralités avec charge sont rapportables,
déduction faite de la rémunération des services rendus ou du montant de la charge.
- Les primes payées par le preneur d’assurance sont également sujettes à rapport
dans la mesure où elles étaient manifestement exagérées eu égard à la situation de
fortune du de cujus.
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Parmi les libéralités exemptées du rapport, le législateur pourra retenir aussi à l’article
860 :
- Les fruits et intérêts des donations rapportables. Il s’agit des revenus produits par
le bien pendant la période s’écoulant après le jour de la donation jusqu’au décès.
- Les biens qui ont péri par cas fortuit ou sans la faute du donataire.
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- L’indivision prend fin avec le partage. Chaque indivisaire peut demander le
partage tant que dure l’indivision. Néanmoins, dans certains cas, le législateur
peut maintenir les héritiers en indivision.
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TABLE DES MATIERES
PREMIERE PARTIE
LES REGIMES MATRIMONIAUX
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SECTION V: LE PRINCIPE DU CHANGEMENT DE REGIME ................................................... 10
TITRE III. LA FILIATION ......................................................................................................... 10
CHAPITRE PREMIER : NOTION ET PREUVE DE LA FILIATION ................................................. 10
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TROISIEME PARTIE
LES LIBERALITES
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