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Chapitre I: Les actes de commerce

- Introduction

Les actes de commerce sont des opérations juridiques qui, par leur nature ou leur forme, relèvent du
droit commercial. Ils se distinguent des actes civils par leur finalité lucrative et leur fréquence. La
classification des actes de commerce permet de déterminer le régime juridique applicable et
d'assurer la sécurité des transactions commerciales.

- Les catégories d'actes de commerce :

1. Les actes de commerce par nature

Certains actes sont considérés comme commerciaux en raison de leur nature même. Ils comprennent
:

- L'achat pour revente : Achat de biens mobiliers ou immobiliers dans le but de les revendre avec
profit. Exemple : un grossiste achète des marchandises pour les revendre à des détaillants.

- Les activités de production et de transformation : Fabrication de produits destinés à la vente.


Exemple : une entreprise fabrique des meubles pour les vendre.

- Les activités de transport : Transport de marchandises ou de personnes moyennant rémunération.


Exemple : une compagnie de transport assure la livraison de marchandises entre deux villes.

- Les services financiers et bancaires: Opérations de crédit, de dépôt, et autres services financiers.
Exemple : une banque accorde des prêts aux entreprises.

2. Les actes de commerce par la forme

Certains actes sont commerciaux en raison de la forme juridique qu'ils prennent, indépendamment
de leur objet. Ils comprennent :

- La lettre de change: Titre de paiement par lequel une personne (le tireur) donne l'ordre à une autre
(le tiré) de payer une somme d'argent à une date déterminée à une troisième personne (le
bénéficiaire).

- Les sociétés commerciales : Sociétés constituées sous une forme commerciale (SARL, SA, SAS, etc.)
sont soumises au droit commercial, quels que soient leur objet.

3. Les actes de commerce par accessoire

Certains actes, bien que civils par nature, deviennent commerciaux parce qu'ils sont accomplis par un
commerçant dans le cadre de son activité professionnelle. Exemple : l'achat de mobilier de bureau
par un commerçant pour son entreprise.

Les conséquences juridiques des actes de commerce

La qualification d'un acte de commerce entraîne l'application des règles spécifiques du droit
commercial, qui diffèrent de celles du droit civil :

- La preuve: En matière commerciale, la preuve est libre. Les commerçants peuvent prouver un acte
de commerce par tous moyens (écrit, témoignage, présomptions, etc.), alors que dans le droit civil, la
preuve écrite est souvent requise pour les actes dépassant un certain montant.
- La compétence juridictionnelle : Les litiges relatifs aux actes de commerce relèvent de la
compétence des tribunaux de commerce, spécialisés dans les affaires commerciales.

- La responsabilité : Les commerçants sont soumis à un régime de responsabilité plus strict. Par
exemple, un commerçant est présumé responsable des marchandises qu'il vend, même si le défaut
provient d'un tiers.

Exemples concrets

- Achat pour revente : Un entrepreneur achète des matériaux de construction en gros pour les
revendre à des constructeurs.

- Activité de production : Une société de production de films réalise et vend des films à des
distributeurs.

- Service bancaire : Une banque offre des prêts immobiliers à des particuliers et des crédits
commerciaux à des entreprises.

En résumé , les actes de commerce jouent un rôle central dans l'économie en facilitant les échanges
et en assurant une fluidité dans les transactions. Leur régime juridique spécifique vise à protéger les
parties et à encourager les activités commerciales.

Chapitre II: Le commerçant

Introduction

Le commerçant est une figure centrale du droit commercial, en ce sens qu'il est l'acteur principal des
transactions économiques et commerciales. En République de Guinée, la réglementation des
activités commerciales vise à structurer l'économie, assurer la protection des consommateurs et
garantir une saine concurrence. Ce chapitre aborde la définition, la capacité et les obligations des
commerçants dans le contexte guinéen.

Définition

En Guinée, comme dans de nombreux autres pays, le commerçant est défini par la nature de ses
activités. Selon l'article L.1 du Code de commerce guinéen, "sont commerçants ceux qui exercent des
actes de commerce et en font leur profession habituelle." Cette définition englobe aussi bien les
personnes physiques que les personnes morales (sociétés commerciales).

Capacité

Pour exercer le commerce en Guinée, une personne doit disposer de la capacité juridique requise.
Les conditions de capacité sont les suivantes :

1. Âge : Il faut être majeur, c'est-à-dire avoir au moins 18 ans révolus.

2. Capacité juridique : La personne ne doit pas être frappée d'une incapacité juridique (ex : tutelle,
curatelle) qui restreindrait sa capacité à gérer des affaires commerciales.

3. Absence d'interdiction de commerce: Ne pas être interdit de commerce par une décision
judiciaire. Cette interdiction peut résulter de condamnations pénales pour des infractions
économiques ou financières.

Obligations
Les commerçants en Guinée ont plusieurs obligations légales et réglementaires qu'ils doivent
respecter pour exercer leur activité dans le cadre de la loi.

1. Inscription au Registre du Commerce et du Crédit Mobilier (RCCM)

Tout commerçant, qu'il soit personne physique ou morale, doit s'inscrire au RCCM. Cette inscription
permet de formaliser l'existence de l'activité commerciale et de lui conférer une existence juridique
reconnue. L’inscription inclut des informations telles que le nom commercial, l'adresse de
l'établissement, et la nature des activités exercées.

2. Tenue de la comptabilité

Les commerçants doivent tenir une comptabilité régulière et sincère, conforme aux normes
comptables en vigueur. Les obligations comptables incluent :

- Tenue des livres de commerce: Livre-journal, grand livre, livre d'inventaire.

- Établissement des états financiers : Bilan, compte de résultat, annexes comptables.

- Conservation des documents comptables : Les pièces justificatives doivent être conservées
pendant au moins dix ans.

3. Obligations fiscales

Les commerçants doivent se conformer aux obligations fiscales, notamment :

- Déclaration et paiement des impôts : Impôt sur les sociétés (IS), impôt sur le revenu pour les
commerçants individuels, taxe sur la valeur ajoutée (TVA), etc.

- Déclarations fiscales : Déclaration de résultats, déclarations de TVA, etc.

4. Obligations sociales

Les commerçants employant des salariés doivent :

- Affiliation aux régimes de sécurité sociale : Assurer la couverture sociale des employés, incluant la
retraite, l'assurance maladie, etc.

- Respect des droits des travailleurs : Application du Code du travail, respect des conventions
collectives, paiement des salaires et des cotisations sociales.

5. Respect de la réglementation commerciale

Les commerçants doivent également respecter les réglementations spécifiques à leur secteur
d'activité, telles que :

- Normes de qualité et de sécurité : Conformité des produits et services aux normes en vigueur.

- Protection des consommateurs: Obligation d'information, garantie des produits, service après-
vente.

Conclusion

Le statut de commerçant en Guinée impose un ensemble de règles et d'obligations destinées à


structurer et réguler les activités économiques. Ces obligations visent à garantir la transparence, la
régularité et la légalité des activités commerciales, tout en protégeant les droits des consommateurs
et des autres acteurs économiques.
## Chapitre II: Étude pratiques des contrats

### Introduction

Les contrats commerciaux régissent les relations entre les acteurs économiques et sont essentiels
pour la sécurité juridique des transactions. Ils permettent de définir les droits et obligations des
parties, de garantir la performance des engagements et de prévoir les conséquences en cas de non-
exécution. Ce chapitre aborde les principaux types de contrats commerciaux, leur contenu, leurs
caractères distinctifs et les effets de leur inexécution.

### 1. La vente commerciale

#### Contenu

La vente commerciale est un contrat par lequel le vendeur s'engage à transférer la propriété d'un
bien à l'acheteur, qui s'engage à en payer le prix. Les éléments essentiels du contrat de vente
incluent :

- **Objet de la vente** : Le bien ou service vendu.

- **Prix** : Montant à payer par l'acheteur.

- **Modalités de livraison** : Conditions de remise du bien ou du service à l'acheteur.

- **Garanties** : Engagements du vendeur concernant la qualité et la conformité du bien ou service.

#### Caractères

- **Consensualité** : Le contrat est formé par l'accord des volontés des parties.

- **Transfert de propriété** : La propriété du bien est transférée à l'acheteur au moment de la


conclusion du contrat, sauf stipulation contraire.

- **Paiement du prix** : L'acheteur doit payer le prix convenu selon les modalités prévues.

#### Effet de l'inexécution

- **Résolution du contrat** : Annulation du contrat et restitution des prestations effectuées.

- **Dommages et intérêts** : Indemnisation pour le préjudice subi par la partie non défaillante.
### 2. Le contrat de transport

#### Contenu

Le contrat de transport est un accord par lequel un transporteur s'engage à déplacer des
marchandises ou des personnes d'un point à un autre moyennant rémunération. Les éléments
essentiels incluent :

- **Objet du transport** : Les marchandises ou les personnes à transporter.

- **Itinéraire** : Trajet à parcourir.

- **Prix du transport** : Coût du service de transport.

- **Modalités de livraison** : Conditions de remise des marchandises ou des personnes à


destination.

#### Caractères

- **Obligation de résultat** : Le transporteur est tenu de livrer les marchandises ou les personnes à
destination dans l'état convenu et dans les délais impartis.

- **Responsabilité du transporteur** : Le transporteur est responsable des pertes et dommages


survenus pendant le transport, sauf en cas de force majeure.

#### Effet de l'inexécution

- **Indemnisation** : Le transporteur doit indemniser le client pour les pertes ou dommages subis.

- **Réparation ou remplacement** : En cas de dommages aux marchandises, le transporteur peut


être tenu de les réparer ou de les remplacer.

### 3. Le contrat de prêt

#### Contenu

Le contrat de prêt est un accord par lequel un prêteur met une somme d'argent à la disposition d'un
emprunteur, qui s'engage à rembourser cette somme selon des modalités convenues. Les éléments
essentiels incluent :

- **Montant du prêt** : La somme d'argent prêtée.

- **Durée du prêt** : Période de remboursement.

- **Taux d'intérêt** : Rémunération du prêteur pour le prêt consenti.


- **Modalités de remboursement** : Échéancier des paiements et conditions de remboursement
anticipé.

#### Caractères

- **Gratuité ou onérosité** : Le prêt peut être gratuit (sans intérêt) ou onéreux (avec intérêt).

- **Obligation de restitution** : L'emprunteur doit restituer la somme prêtée selon les modalités
convenues.

- **Garantie** : Le prêteur peut exiger des garanties pour sécuriser le remboursement (hypothèque,
caution, etc.).

#### Effet de l'inexécution

- **Recouvrement forcé** : Le prêteur peut engager des procédures judiciaires pour recouvrer les
sommes dues.

- **Frais supplémentaires** : L'emprunteur peut être tenu de payer des intérêts de retard et des
frais de recouvrement.

### 4. Le contrat de bail

#### Contenu

Le contrat de bail est une convention par laquelle un bailleur met un bien à la disposition d'un
locataire contre paiement d'un loyer. Les éléments essentiels incluent :

- **Bien loué** : Description du bien immobilier ou mobilier.

- **Loyer** : Montant et modalités de paiement du loyer.

- **Durée du bail** : Période pendant laquelle le bien est loué.

- **Obligations d'entretien** : Responsabilités du locataire et du bailleur concernant l'entretien et


les réparations.

#### Caractères

- **Durée déterminée ou indéterminée** : Le bail peut être à durée fixe ou renouvelable.

- **Usage du bien** : Le locataire doit utiliser le bien conformément à la destination prévue dans le
contrat.

- **Restitution du bien** : À la fin du bail, le locataire doit restituer le bien dans l'état prévu par le
contrat.
#### Effet de l'inexécution

- **Expulsion** : En cas de non-paiement du loyer ou de manquement aux obligations, le bailleur


peut demander l'expulsion du locataire.

- **Recouvrement des loyers impayés** : Le bailleur peut engager des procédures pour récupérer les
loyers dus.

### 5. Le gage

#### Contenu

Le gage est un contrat par lequel un débiteur remet un bien mobilier à un créancier pour garantir une
dette. Les éléments essentiels incluent :

- **Bien gagé** : Description du bien remis en gage.

- **Dette garantie** : Montant et nature de la créance garantie.

- **Modalités de restitution** : Conditions de restitution du bien gagé après paiement de la dette.

#### Caractères

- **Droit de rétention** : Le créancier a le droit de conserver le bien gagé jusqu'au paiement


complet de la dette.

- **Préférence du créancier** : En cas de défaillance du débiteur, le créancier gagiste a priorité sur


les autres créanciers pour se faire payer sur le bien gagé.

#### Effet de l'inexécution

- **Réalisation du gage** : Le créancier peut vendre le bien gagé pour se rembourser de la dette
impayée.

- **Responsabilité du créancier** : Le créancier doit restituer l'excédent éventuel après la vente du


bien gagé et le paiement de la dette.

### Conclusion

Les contrats commerciaux sont essentiels pour structurer les relations économiques et garantir la
sécurité juridique des transactions. Leur étude pratique permet de comprendre les obligations des
parties et les conséquences de l'inexécution, contribuant ainsi à la stabilité et à la prévisibilité des
affaires.
## Chapitre IV: La preuve en matière juridique

### Introduction

La preuve en matière juridique est un élément fondamental du droit, permettant d'établir la réalité
des faits allégués et de soutenir les prétentions des parties devant une juridiction. En matière
commerciale, les règles de preuve sont souvent plus souples que dans le droit civil, reflétant la
nature dynamique et pragmatique des affaires commerciales. Ce chapitre explore les différents
moyens de preuve, leurs spécificités en droit commercial, et les principes généraux qui les
gouvernent.

### Les moyens de preuve

#### 1. La preuve écrite

La preuve écrite est souvent considérée comme la plus fiable et la plus précise. Elle inclut :

- **Les contrats et conventions** : Documents formalisant les accords entre parties.

- **Les factures** : Preuves de transactions commerciales.

- **Les lettres de change et autres titres de paiement** : Instruments financiers utilisés pour régler
des dettes commerciales.

- **Les correspondances commerciales** : Échanges de courriers, emails, et autres communications


écrites entre les parties.

#### 2. Le témoignage

Le témoignage consiste en des déclarations faites par des tiers, qui ont eu connaissance des faits
litigieux. Il est souvent utilisé pour corroborer d'autres éléments de preuve.

- **Déclarations sous serment** : Témoignages formels recueillis devant une juridiction.

- **Attestations écrites** : Déclarations écrites de témoins, souvent sous forme d'affidavit.


#### 3. Les aveux

Les aveux sont des reconnaissances de faits par une des parties au litige, et peuvent être :

- **Aveux judiciaires** : Faits devant une juridiction, et constituant une preuve formelle.

- **Aveux extrajudiciaires** : Faits en dehors du cadre judiciaire, mais pouvant être utilisés comme
éléments de preuve.

#### 4. Les présomptions

Les présomptions sont des déductions légales ou judiciaires tirées de faits connus pour établir des
faits inconnus.

- **Présomptions légales** : Préétablies par la loi, dispensant la partie de la preuve du fait présumé
(ex : présomption de propriété pour le possesseur d’un bien).

- **Présomptions judiciaires** : Laissées à l'appréciation du juge, basées sur des indices sérieux,
précis et concordants.

#### 5. Les expertises

Les expertises sont des examens techniques ou scientifiques réalisés par des experts pour éclairer le
juge sur des points spécifiques nécessitant des connaissances spécialisées.

- **Expertise comptable** : Analyse des comptes pour vérifier la régularité des opérations
financières.

- **Expertise technique** : Évaluation de l’état d’un bien, des conditions d’un sinistre, etc.

### Spécificités du droit commercial

En matière commerciale, la preuve est généralement libre. Cela signifie que les parties peuvent
prouver leurs allégations par tout moyen, ce qui diffère du droit civil où la preuve écrite est souvent
requise pour les actes juridiques dépassant un certain montant.

#### Liberté de la preuve


- **Contrats commerciaux** : Les parties peuvent convenir de leurs propres règles de preuve, y
compris accepter des modes de preuve non écrits.

- **Usage des preuves électroniques** : Les emails, messages instantanés, et autres communications
électroniques sont souvent acceptés comme preuves.

#### Principe de la bonne foi

En droit commercial, les parties sont présumées agir de bonne foi. Cette présomption influence la
manière dont les preuves sont appréciées par les tribunaux. Une partie qui allègue un fait doit
apporter la preuve de ce fait, mais les juges peuvent tenir compte des usages commerciaux et des
comportements habituels des parties.

### Application pratique

#### Exemple 1 : Litige sur une vente commerciale

Un acheteur prétend que les marchandises livrées ne sont pas conformes au contrat. Pour prouver
ses allégations, il peut utiliser :

- **Le contrat de vente** : Pour démontrer les spécifications convenues.

- **Les factures** : Pour prouver le paiement et les conditions de livraison.

- **Les emails échangés** : Pour montrer les réclamations faites au vendeur.

- **Une expertise technique** : Pour évaluer la conformité des marchandises.

#### Exemple 2 : Litige sur un contrat de transport

Un expéditeur de marchandises affirme que des biens ont été endommagés pendant le transport. Les
preuves peuvent inclure :

- **Le contrat de transport** : Pour établir les obligations du transporteur.

- **Les bordereaux de livraison** : Pour démontrer l’état des marchandises à la livraison.

- **Les photographies et rapports d’inspection** : Pour prouver les dommages.

- **Les témoignages** : De personnes ayant constaté l’état des marchandises à la réception.


### Conclusion

La preuve en matière juridique, et plus particulièrement en droit commercial, est essentielle pour
établir la réalité des faits et assurer la justice des transactions. La souplesse des moyens de preuve en
droit commercial permet de s'adapter à la diversité des situations et à la rapidité des échanges
commerciaux. Cette flexibilité vise à protéger les parties et à garantir la sécurité juridique dans les
relations d'affaires.

## Chapitre V: Notions sur la procédure judiciaire en matière commerciale

### Introduction

La procédure judiciaire en matière commerciale est un ensemble de règles et de pratiques


permettant de résoudre les litiges commerciaux de manière rapide et efficace. En Guinée, comme
dans de nombreux autres pays, cette procédure vise à assurer la sécurité juridique des transactions
commerciales, à protéger les droits des parties et à maintenir la confiance dans le système judiciaire.
Ce chapitre présente les principales étapes et caractéristiques de la procédure judiciaire en matière
commerciale.

### Les juridictions commerciales

#### 1. Les tribunaux de commerce

En Guinée, les tribunaux de commerce sont les juridictions compétentes pour traiter les litiges
commerciaux. Ils sont composés de juges spécialisés dans les questions commerciales, souvent issus
du monde des affaires.

- **Compétence matérielle** : Les tribunaux de commerce sont compétents pour connaître des
litiges entre commerçants, des conflits relatifs aux actes de commerce, et des procédures collectives
(faillites, redressements judiciaires).

- **Compétence territoriale** : La compétence territoriale est généralement déterminée par le lieu


où est situé le siège social de l'une des parties ou le lieu où les obligations litigieuses ont été
exécutées.

#### 2. Les cours d'appel


Les décisions des tribunaux de commerce peuvent être contestées devant les cours d'appel, qui
revoient les affaires en fait et en droit. Les cours d'appel commerciales sont également composées
de magistrats spécialisés.

### Les principes généraux de la procédure commerciale

#### 1. La célérité

La procédure commerciale est généralement plus rapide que la procédure civile. Cette rapidité est
essentielle pour assurer la continuité des affaires et limiter les perturbations économiques.

#### 2. La souplesse

Les règles de procédure commerciale sont souvent plus souples, permettant aux juges et aux parties
d'adapter la procédure aux spécificités du litige. Cela inclut une plus grande liberté dans
l'administration de la preuve et une flexibilité dans les délais.

#### 3. La publicité des débats

Les audiences des tribunaux de commerce sont généralement publiques, sauf exception (ex :
confidentialité des affaires). La publicité des débats vise à garantir la transparence et la confiance
dans le système judiciaire.

### Les étapes de la procédure judiciaire en matière commerciale

#### 1. Introduction de l'instance

La procédure débute par le dépôt d'une assignation devant le tribunal de commerce. L'assignation
est un acte par lequel le demandeur notifie au défendeur les faits et les motifs de sa demande.

- **Assignation** : Rédigée par l'avocat du demandeur, elle précise les faits, les moyens de droit
invoqués et les preuves à l'appui.

- **Notification** : L'assignation doit être notifiée au défendeur, généralement par un huissier de


justice.
#### 2. Les audiences

Les audiences permettent aux parties de présenter leurs arguments et leurs preuves devant le
tribunal.

- **Audience de mise en état** : Permet de fixer le calendrier de la procédure et de s'assurer que les
parties ont échangé tous les documents nécessaires.

- **Audience de plaidoirie** : Les avocats des parties présentent leurs arguments devant les juges,
qui peuvent poser des questions et demander des clarifications.

#### 3. L'instruction

Le juge peut ordonner des mesures d'instruction pour éclairer le litige, telles que :

- **Expertise** : Désignation d'un expert pour évaluer des aspects techniques du litige.

- **Enquête** : Audition de témoins pour recueillir des informations factuelles.

#### 4. Le jugement

Le jugement est rendu après délibération des juges. Il peut prendre plusieurs formes :

- **Jugement de fond** : Statut sur le fond du litige, en accordant ou en rejetant les demandes des
parties.

- **Jugement provisoire** : Prend des mesures conservatoires en attendant la décision finale.

#### 5. Les voies de recours

Les parties peuvent contester le jugement par diverses voies de recours :

- **Appel** : Permet de rejuger l'affaire en fait et en droit devant la cour d'appel.

- **Pourvoi en cassation** : Permet de contester la décision de la cour d'appel devant la Cour


suprême, mais uniquement pour des questions de droit.
### Les mesures d'exécution

Une fois le jugement rendu, la partie gagnante peut engager des mesures d'exécution pour faire
appliquer la décision :

- **Saisie des biens** : Saisie des biens du débiteur pour paiement de la créance.

- **Commandement de payer** : Acte d'huissier ordonnant au débiteur de payer la somme due.

- **Saisie-arrêt** : Saisie des créances du débiteur auprès de ses débiteurs (ex : saisie des comptes
bancaires).

### Conclusion

La procédure judiciaire en matière commerciale est conçue pour être rapide, souple et efficace, afin
de répondre aux besoins spécifiques des acteurs économiques. Elle offre des mécanismes adaptés
pour la résolution des litiges commerciaux et garantit la protection des droits des parties tout en
favorisant la sécurité juridique et la confiance dans les transactions commerciales.

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