Document
Document
Document
- Introduction
Les actes de commerce sont des opérations juridiques qui, par leur nature ou leur forme, relèvent du
droit commercial. Ils se distinguent des actes civils par leur finalité lucrative et leur fréquence. La
classification des actes de commerce permet de déterminer le régime juridique applicable et
d'assurer la sécurité des transactions commerciales.
Certains actes sont considérés comme commerciaux en raison de leur nature même. Ils comprennent
:
- L'achat pour revente : Achat de biens mobiliers ou immobiliers dans le but de les revendre avec
profit. Exemple : un grossiste achète des marchandises pour les revendre à des détaillants.
- Les services financiers et bancaires: Opérations de crédit, de dépôt, et autres services financiers.
Exemple : une banque accorde des prêts aux entreprises.
Certains actes sont commerciaux en raison de la forme juridique qu'ils prennent, indépendamment
de leur objet. Ils comprennent :
- La lettre de change: Titre de paiement par lequel une personne (le tireur) donne l'ordre à une autre
(le tiré) de payer une somme d'argent à une date déterminée à une troisième personne (le
bénéficiaire).
- Les sociétés commerciales : Sociétés constituées sous une forme commerciale (SARL, SA, SAS, etc.)
sont soumises au droit commercial, quels que soient leur objet.
Certains actes, bien que civils par nature, deviennent commerciaux parce qu'ils sont accomplis par un
commerçant dans le cadre de son activité professionnelle. Exemple : l'achat de mobilier de bureau
par un commerçant pour son entreprise.
La qualification d'un acte de commerce entraîne l'application des règles spécifiques du droit
commercial, qui diffèrent de celles du droit civil :
- La preuve: En matière commerciale, la preuve est libre. Les commerçants peuvent prouver un acte
de commerce par tous moyens (écrit, témoignage, présomptions, etc.), alors que dans le droit civil, la
preuve écrite est souvent requise pour les actes dépassant un certain montant.
- La compétence juridictionnelle : Les litiges relatifs aux actes de commerce relèvent de la
compétence des tribunaux de commerce, spécialisés dans les affaires commerciales.
- La responsabilité : Les commerçants sont soumis à un régime de responsabilité plus strict. Par
exemple, un commerçant est présumé responsable des marchandises qu'il vend, même si le défaut
provient d'un tiers.
Exemples concrets
- Achat pour revente : Un entrepreneur achète des matériaux de construction en gros pour les
revendre à des constructeurs.
- Activité de production : Une société de production de films réalise et vend des films à des
distributeurs.
- Service bancaire : Une banque offre des prêts immobiliers à des particuliers et des crédits
commerciaux à des entreprises.
En résumé , les actes de commerce jouent un rôle central dans l'économie en facilitant les échanges
et en assurant une fluidité dans les transactions. Leur régime juridique spécifique vise à protéger les
parties et à encourager les activités commerciales.
Introduction
Le commerçant est une figure centrale du droit commercial, en ce sens qu'il est l'acteur principal des
transactions économiques et commerciales. En République de Guinée, la réglementation des
activités commerciales vise à structurer l'économie, assurer la protection des consommateurs et
garantir une saine concurrence. Ce chapitre aborde la définition, la capacité et les obligations des
commerçants dans le contexte guinéen.
Définition
En Guinée, comme dans de nombreux autres pays, le commerçant est défini par la nature de ses
activités. Selon l'article L.1 du Code de commerce guinéen, "sont commerçants ceux qui exercent des
actes de commerce et en font leur profession habituelle." Cette définition englobe aussi bien les
personnes physiques que les personnes morales (sociétés commerciales).
Capacité
Pour exercer le commerce en Guinée, une personne doit disposer de la capacité juridique requise.
Les conditions de capacité sont les suivantes :
2. Capacité juridique : La personne ne doit pas être frappée d'une incapacité juridique (ex : tutelle,
curatelle) qui restreindrait sa capacité à gérer des affaires commerciales.
3. Absence d'interdiction de commerce: Ne pas être interdit de commerce par une décision
judiciaire. Cette interdiction peut résulter de condamnations pénales pour des infractions
économiques ou financières.
Obligations
Les commerçants en Guinée ont plusieurs obligations légales et réglementaires qu'ils doivent
respecter pour exercer leur activité dans le cadre de la loi.
Tout commerçant, qu'il soit personne physique ou morale, doit s'inscrire au RCCM. Cette inscription
permet de formaliser l'existence de l'activité commerciale et de lui conférer une existence juridique
reconnue. L’inscription inclut des informations telles que le nom commercial, l'adresse de
l'établissement, et la nature des activités exercées.
2. Tenue de la comptabilité
Les commerçants doivent tenir une comptabilité régulière et sincère, conforme aux normes
comptables en vigueur. Les obligations comptables incluent :
- Conservation des documents comptables : Les pièces justificatives doivent être conservées
pendant au moins dix ans.
3. Obligations fiscales
- Déclaration et paiement des impôts : Impôt sur les sociétés (IS), impôt sur le revenu pour les
commerçants individuels, taxe sur la valeur ajoutée (TVA), etc.
4. Obligations sociales
- Affiliation aux régimes de sécurité sociale : Assurer la couverture sociale des employés, incluant la
retraite, l'assurance maladie, etc.
- Respect des droits des travailleurs : Application du Code du travail, respect des conventions
collectives, paiement des salaires et des cotisations sociales.
Les commerçants doivent également respecter les réglementations spécifiques à leur secteur
d'activité, telles que :
- Normes de qualité et de sécurité : Conformité des produits et services aux normes en vigueur.
- Protection des consommateurs: Obligation d'information, garantie des produits, service après-
vente.
Conclusion
### Introduction
Les contrats commerciaux régissent les relations entre les acteurs économiques et sont essentiels
pour la sécurité juridique des transactions. Ils permettent de définir les droits et obligations des
parties, de garantir la performance des engagements et de prévoir les conséquences en cas de non-
exécution. Ce chapitre aborde les principaux types de contrats commerciaux, leur contenu, leurs
caractères distinctifs et les effets de leur inexécution.
#### Contenu
La vente commerciale est un contrat par lequel le vendeur s'engage à transférer la propriété d'un
bien à l'acheteur, qui s'engage à en payer le prix. Les éléments essentiels du contrat de vente
incluent :
#### Caractères
- **Consensualité** : Le contrat est formé par l'accord des volontés des parties.
- **Paiement du prix** : L'acheteur doit payer le prix convenu selon les modalités prévues.
- **Dommages et intérêts** : Indemnisation pour le préjudice subi par la partie non défaillante.
### 2. Le contrat de transport
#### Contenu
Le contrat de transport est un accord par lequel un transporteur s'engage à déplacer des
marchandises ou des personnes d'un point à un autre moyennant rémunération. Les éléments
essentiels incluent :
#### Caractères
- **Obligation de résultat** : Le transporteur est tenu de livrer les marchandises ou les personnes à
destination dans l'état convenu et dans les délais impartis.
- **Indemnisation** : Le transporteur doit indemniser le client pour les pertes ou dommages subis.
#### Contenu
Le contrat de prêt est un accord par lequel un prêteur met une somme d'argent à la disposition d'un
emprunteur, qui s'engage à rembourser cette somme selon des modalités convenues. Les éléments
essentiels incluent :
#### Caractères
- **Gratuité ou onérosité** : Le prêt peut être gratuit (sans intérêt) ou onéreux (avec intérêt).
- **Obligation de restitution** : L'emprunteur doit restituer la somme prêtée selon les modalités
convenues.
- **Garantie** : Le prêteur peut exiger des garanties pour sécuriser le remboursement (hypothèque,
caution, etc.).
- **Recouvrement forcé** : Le prêteur peut engager des procédures judiciaires pour recouvrer les
sommes dues.
- **Frais supplémentaires** : L'emprunteur peut être tenu de payer des intérêts de retard et des
frais de recouvrement.
#### Contenu
Le contrat de bail est une convention par laquelle un bailleur met un bien à la disposition d'un
locataire contre paiement d'un loyer. Les éléments essentiels incluent :
#### Caractères
- **Usage du bien** : Le locataire doit utiliser le bien conformément à la destination prévue dans le
contrat.
- **Restitution du bien** : À la fin du bail, le locataire doit restituer le bien dans l'état prévu par le
contrat.
#### Effet de l'inexécution
- **Recouvrement des loyers impayés** : Le bailleur peut engager des procédures pour récupérer les
loyers dus.
### 5. Le gage
#### Contenu
Le gage est un contrat par lequel un débiteur remet un bien mobilier à un créancier pour garantir une
dette. Les éléments essentiels incluent :
#### Caractères
- **Réalisation du gage** : Le créancier peut vendre le bien gagé pour se rembourser de la dette
impayée.
### Conclusion
Les contrats commerciaux sont essentiels pour structurer les relations économiques et garantir la
sécurité juridique des transactions. Leur étude pratique permet de comprendre les obligations des
parties et les conséquences de l'inexécution, contribuant ainsi à la stabilité et à la prévisibilité des
affaires.
## Chapitre IV: La preuve en matière juridique
### Introduction
La preuve en matière juridique est un élément fondamental du droit, permettant d'établir la réalité
des faits allégués et de soutenir les prétentions des parties devant une juridiction. En matière
commerciale, les règles de preuve sont souvent plus souples que dans le droit civil, reflétant la
nature dynamique et pragmatique des affaires commerciales. Ce chapitre explore les différents
moyens de preuve, leurs spécificités en droit commercial, et les principes généraux qui les
gouvernent.
La preuve écrite est souvent considérée comme la plus fiable et la plus précise. Elle inclut :
- **Les lettres de change et autres titres de paiement** : Instruments financiers utilisés pour régler
des dettes commerciales.
#### 2. Le témoignage
Le témoignage consiste en des déclarations faites par des tiers, qui ont eu connaissance des faits
litigieux. Il est souvent utilisé pour corroborer d'autres éléments de preuve.
Les aveux sont des reconnaissances de faits par une des parties au litige, et peuvent être :
- **Aveux judiciaires** : Faits devant une juridiction, et constituant une preuve formelle.
- **Aveux extrajudiciaires** : Faits en dehors du cadre judiciaire, mais pouvant être utilisés comme
éléments de preuve.
Les présomptions sont des déductions légales ou judiciaires tirées de faits connus pour établir des
faits inconnus.
- **Présomptions légales** : Préétablies par la loi, dispensant la partie de la preuve du fait présumé
(ex : présomption de propriété pour le possesseur d’un bien).
- **Présomptions judiciaires** : Laissées à l'appréciation du juge, basées sur des indices sérieux,
précis et concordants.
Les expertises sont des examens techniques ou scientifiques réalisés par des experts pour éclairer le
juge sur des points spécifiques nécessitant des connaissances spécialisées.
- **Expertise comptable** : Analyse des comptes pour vérifier la régularité des opérations
financières.
- **Expertise technique** : Évaluation de l’état d’un bien, des conditions d’un sinistre, etc.
En matière commerciale, la preuve est généralement libre. Cela signifie que les parties peuvent
prouver leurs allégations par tout moyen, ce qui diffère du droit civil où la preuve écrite est souvent
requise pour les actes juridiques dépassant un certain montant.
- **Usage des preuves électroniques** : Les emails, messages instantanés, et autres communications
électroniques sont souvent acceptés comme preuves.
En droit commercial, les parties sont présumées agir de bonne foi. Cette présomption influence la
manière dont les preuves sont appréciées par les tribunaux. Une partie qui allègue un fait doit
apporter la preuve de ce fait, mais les juges peuvent tenir compte des usages commerciaux et des
comportements habituels des parties.
Un acheteur prétend que les marchandises livrées ne sont pas conformes au contrat. Pour prouver
ses allégations, il peut utiliser :
Un expéditeur de marchandises affirme que des biens ont été endommagés pendant le transport. Les
preuves peuvent inclure :
La preuve en matière juridique, et plus particulièrement en droit commercial, est essentielle pour
établir la réalité des faits et assurer la justice des transactions. La souplesse des moyens de preuve en
droit commercial permet de s'adapter à la diversité des situations et à la rapidité des échanges
commerciaux. Cette flexibilité vise à protéger les parties et à garantir la sécurité juridique dans les
relations d'affaires.
### Introduction
En Guinée, les tribunaux de commerce sont les juridictions compétentes pour traiter les litiges
commerciaux. Ils sont composés de juges spécialisés dans les questions commerciales, souvent issus
du monde des affaires.
- **Compétence matérielle** : Les tribunaux de commerce sont compétents pour connaître des
litiges entre commerçants, des conflits relatifs aux actes de commerce, et des procédures collectives
(faillites, redressements judiciaires).
#### 1. La célérité
La procédure commerciale est généralement plus rapide que la procédure civile. Cette rapidité est
essentielle pour assurer la continuité des affaires et limiter les perturbations économiques.
#### 2. La souplesse
Les règles de procédure commerciale sont souvent plus souples, permettant aux juges et aux parties
d'adapter la procédure aux spécificités du litige. Cela inclut une plus grande liberté dans
l'administration de la preuve et une flexibilité dans les délais.
Les audiences des tribunaux de commerce sont généralement publiques, sauf exception (ex :
confidentialité des affaires). La publicité des débats vise à garantir la transparence et la confiance
dans le système judiciaire.
La procédure débute par le dépôt d'une assignation devant le tribunal de commerce. L'assignation
est un acte par lequel le demandeur notifie au défendeur les faits et les motifs de sa demande.
- **Assignation** : Rédigée par l'avocat du demandeur, elle précise les faits, les moyens de droit
invoqués et les preuves à l'appui.
Les audiences permettent aux parties de présenter leurs arguments et leurs preuves devant le
tribunal.
- **Audience de mise en état** : Permet de fixer le calendrier de la procédure et de s'assurer que les
parties ont échangé tous les documents nécessaires.
- **Audience de plaidoirie** : Les avocats des parties présentent leurs arguments devant les juges,
qui peuvent poser des questions et demander des clarifications.
#### 3. L'instruction
Le juge peut ordonner des mesures d'instruction pour éclairer le litige, telles que :
- **Expertise** : Désignation d'un expert pour évaluer des aspects techniques du litige.
#### 4. Le jugement
Le jugement est rendu après délibération des juges. Il peut prendre plusieurs formes :
- **Jugement de fond** : Statut sur le fond du litige, en accordant ou en rejetant les demandes des
parties.
Une fois le jugement rendu, la partie gagnante peut engager des mesures d'exécution pour faire
appliquer la décision :
- **Saisie des biens** : Saisie des biens du débiteur pour paiement de la créance.
- **Saisie-arrêt** : Saisie des créances du débiteur auprès de ses débiteurs (ex : saisie des comptes
bancaires).
### Conclusion
La procédure judiciaire en matière commerciale est conçue pour être rapide, souple et efficace, afin
de répondre aux besoins spécifiques des acteurs économiques. Elle offre des mécanismes adaptés
pour la résolution des litiges commerciaux et garantit la protection des droits des parties tout en
favorisant la sécurité juridique et la confiance dans les transactions commerciales.