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Rome antique (entre 264


et 27 avant J.-C.)

Cet article fait partie du DOSSIER consacré à la


Rome antique
antique..

Histoire de Rome, de la conquête du bassin


méditerranéen à la fin de la République.

Pour en savoir plus, voir également les articles Rome


antique ( jusqu'en 264 avant J.-C.) J.-C.), Rome :
l'Empire romain (27 avant J.-C.-476 après J.-C.)
J.-C.).

Après avoir conquis l’Italie, Rome est amené à


intervenir de plus en plus loin à travers le bassin
méditerranéen, jusqu’à en assurer le contrôle intégral,
à la fin du Ier siècle avant J.-C. Mais cette expansion
bouleverse tout l’équilibre de la cité-État primitive, qui
peine à s’adapter à cette nouvelle échelle. Il en résulte,
à la fin du IIe siècle, une crise grave qui va déboucher
sur la chute de la République, en 27 avant J.-C.

1. LA CONQUÊTE DU BASSIN
MÉDITERRANÉEN

1.1. L’ESSOR DE L’IMPÉRIALISME


Le passage de Rome du niveau italique à l'échelon
méditerranéen amène d'autres conséquences : un
esprit impérialiste naît progressivement. Il n'acquiert
toute son ampleur que vers 200 avant J.-C. Jusque-là,
Rome n'a pas été libre de refuser le combat. Il lui fallait
vaincre ou périr. Ensuite, l'ambition et l'avidité
l'emportent. L'aristocratie politique est la première
intéressée. C'est un petit cercle de sénateurs qui
décide de la guerre. Ce petit groupe social organise sa
structure oligarchique, freinant les ascensions trop
rapides et partageant au mieux les honneurs (lex Villia
annalis, de 180 avant J.-C., organisant le cursus
honorum
honorum, carrière réglementaire des magistratures).
En dessous des sénateurs, les chevaliers
chevaliers, qui
s'organisent en une classe équestre, ont aussi des
intérêts convergents en politique extérieure. Parmi eux
se recrutent les hommes d'affaires, qui, surtout après
la deuxième guerre punique, opèrent au loin et
précèdent même l'invasion militaire. L'historien grec
Polybe (vers 200-121 avant J.-C.) n'hésite pas à dire
que la politique romaine est commandée par la
finance.

1.2. LES GUERRES PUNIQUES (264-


146 AVANT J.-C.)
• LA PREMIÈRE GUERRE PUNIQUE (264-
241 AVANT J.-C.)
Rome n'est cependant pas ce qu'on pourrait appeler
une « oligarchie marchande ». Mais ses intérêts sont
tels que la présence, face à elle, d'un puissant État
répondant à cette définition représente un danger. Il
s'agit de Carthage
Carthage, dont l'empire maritime s'étend sur
la Méditerranée occidentale. Le conflit est inévitable. Il
éclate à propos de la Sicile, où les Carthaginois (ou
Puniques) sont solidement implantés et où Rome
souhaite s'établir. C'est la première guerre punique qui
contraint les Romains à construire une flotte de guerre
et les rend maîtres de la Sicile, de la Corse et de la
Sardaigne.

• L'EXTENSION DE L'INFLUENCE ROMAINE (241-


218 AVANT J.-C.)
Ce conflit provoque aussi l'extension de l'influence
romaine. Un enchaînement de circonstances fait naître
l'inquiétude chez les Celtes d'Italie du Nord : leur
offensive échoue, et la colonisation de la plaine du Pô
(Gaule cisalpine, dans le nord de l'actuelle Italie)
s'amorce alors (218 avant J.-C.). Des difficultés avec les
pirates illyriens ont entraîné la création d'un État
vassal en Dalmatie, sur la côte est de l'Adriatique
(225 avant J.-C.). Rome commence aussi à entrer en
négociations avec l'Asie séleucide et l'Égypte lagide.

• DEUXIÈME ET TROISIÈME GUERRES


PUNIQUES (218-146 AVANT J.-C.)

Hannibal

La deuxième guerre punique (218-201 avant J.-C.), ou


guerre d'Hannibal
Hannibal, paraît résulter de l'esprit
revanchard de quelques Carthaginois. Hannibal est
bientôt en Italie, où plus d'une cité abandonne la
cause romaine, dont Capoue après l’écrasante victoire
d’Hannibal à Cannes (216). Rome tremble et doit faire
appel à toutes ses ressources : hommes (y compris
esclaves et prisonniers), vivres, faveurs divines. Les
mines d'argent d'Espagne sont un autre enjeu de la
guerre.

Scipion l'Africain

Rome, victorieuse après la bataille de Zama (202) grâce


à Scipion l'Africain
l'Africain, domine une partie de l'Espagne
et bientôt la plaine du Pô et toute la Sicile. L'Italie est
plus soumise que jamais.
Mais Carthage, vaincue, survit. C'est la troisième guerre
punique qui aboutit, grâce à la victoire de Scipion
Émilien
Émilien, à son anéantissement (146 avant J.-C.) et à la
création d'une province romaine d'Afrique.
Pour en savoir plus, voir l'article guerres
puniques
puniques.

1.3. LA CONQUÊTE DE L'ORIENT


• LES ORIGINES DE LA CONQUÊTE

La conquête romaine

Dès avant ces derniers événements, Rome a commencé


à intervenir dans les pays grecs. On a prétendu, les
Anciens les premiers, que ces guerres étaient
défensives. On a pu, de même, alléguer un sentiment
philhellène qui aurait poussé à l'intervention pour
défendre la « liberté des Grecs ». Mais le prétexte est
commode. La vérité semble résider dans l'impérialisme
sénatorial (formulé par Manlius Vulso en 188 avant J.-
C.), dans l'habitude prise des guerres victorieuses et du
pillage, et dans l'engrenage d'une diplomatie tantôt
susceptible, tantôt perfide. Le programme de
conquêtes est élaboré a posteriori par des théoriciens.
Les succès viennent non par hasard, mais grâce au
déséquilibre des forces, qui défavorise les adversaires,
et au sentiment de puissance et de supériorité qui
inspire le sénat.

• DÉROULEMENT (197-63 AVANT J.-C.)


La Macédoine est battue à Cynoscéphales en
197 avant J.-C. et à Pydna en 168 avant J.-C., la
monarchie séleucide à Magnésie du Sipyle en
189 avant J.-C. Rome n'annexe pas toujours, mais crée
des États vassaux. L'annexion suit quelques dizaines
d'années plus tard. La Macédoine devient ainsi une
province en 148 avant J.-C. La Grèce est occupée, et
Corinthe est rasée en 146 avant J.-C., l'année où
Carthage subit le même sort. Le dernier roi de
Pergame, Attalos III, lègue en 133 avant J.-C. son
royaume à Rome, qui l'annexe après y avoir réprimé
des troubles sociaux. Au Ier siècle avant J.-C., les
progrès de Rome se poursuivent après les succès très
éphémères du turbulent roi du Pont (nord de l'actuelle
Turquie), Mithridate VI : Rome doit reconquérir la
Grèce et l'Asie, puis occupe la Syrie et la Judée (64-
63 avant J.-C.) grâce à Sylla et à Pompée
Pompée.

1.4. LES PROGRÈS EN OCCIDENT


La prise de possession de l'Espagne s'achève par de
durs combats contre les autochtones, qui culminent au
siège de Numance, prise par Scipion Émilien en
133 avant J.-C. L'Italie du Nord, ou Gaule cisalpine, est
lentement pacifiée, et la conquête d'une partie des
vallées alpines est entreprise. Le sud de la Gaule
transalpine est occupé à partir de 125 avant J.-C., ce qui
permet l'établissement de la via Domitia vers
l'Espagne. Première colonie lointaine, Narbo Martius
(Narbonne) donnera son nom à la province de
Narbonnaise
Narbonnaise. L'établissement en Gaule donne à
Rome l'occasion de prendre contact avec les premiers
flots d'envahisseurs barbares venus du nord, Cimbres
et Teutons
Teutons, qui infligent d'abord de sérieuses défaites
aux armées romaines (Orange, 105 avant J.-C.), jusqu'à
ce que Marius rétablisse la situation et les fasse
repartir (Aix-en-Provence, 102 ; Verceil, 101 avant J.-C.).
Le même Marius, en battant le turbulent roi numide
Jugurtha (105 avant J.-C.), étend la zone l'influence
romaine en Afrique.

2. LES CONSÉQUENCES DES


CONQUÊTES

2.1. CONSÉQUENCE ÉCONOMIQUE : UN


ENRICHISSEMENT SPECTACULAIRE
Les guerres ont pu être qualifiées de guerres
coloniales. Sur certains peuples, ce sont des « victoires
de la civilisation », c'est-à-dire de la culture matérielle
la plus évoluée. Elles ont été menées avec la
sauvagerie primitive, qui subsiste et à laquelle s'ajoute
désormais le mépris à l'égard du Barbare. Lors de la
reddition d'une ville, le massacre des combattants et la
réduction en esclavage des populations restent la
normale. On emporte ce qui a de la valeur et on
anéantit le reste. Les indemnités de guerre et le butin
permettent à l'État romain de prospérer, surtout entre
200 et 150 avant J.-C. Les objets d'art raflés en Grèce
s'entassent : en 158 avant J.-C., il faut même
débarrasser le Forum des statues qui l'encombrent.

2.2. CONSÉQUENCES MILITAIRES


• DE L'ARMÉE DE CITOYENS À L'ARMÉE DE
MÉTIER
Les profits de la conquête sont donc immenses. Le
Romain n'éprouve plus le besoin de porter les armes :
il préfère jouir des succès acquis. Dès 150 avant J.-C., on
observe une nette désaffection à l'égard du service
militaire. Marius entreprend une réforme de l'armée en
récupérant les prolétaires, jusque-là dispensés,
puisqu'ils n'avaient rien à défendre, à présent
concernés, puisqu'ils sont intéressés au butin. Peu à
peu, l'armée de métier va se constituer, à la place de
l'armée de citoyens. Elle sera de règle sous l'Empire.
Dans le même temps, l'armement tire parti de
l'expérience des adversaires ; l'armée adopte le glaive
espagnol, le bouclier ligure, l'artillerie des Grecs,
comme elle reçoit l'appui de troupes auxiliaires
étrangères : archers crétois, frondeurs baléares et
cavaliers numides.

• L'ASCENSION DES GÉNÉRAUX VICTORIEUX


Les dieux ont, occasionnellement, leur part du butin,
les soldats aussi et les chefs plus sûrement encore, et
de plus en plus. Quinctius Flamininus, venu en Grèce
en « libérateur », ne se gêne pas pour dépouiller les
villes ; Caecilius Metellus orne ses constructions des
statues prises au royaume de Macédoine : au triomphe
de Paul Émile
Émile, on voit défiler 250 chariots remplis de
statues et de tableaux. Le triomphe, ce vieux
cérémonial romain au cours duquel le général
victorieux (imperator) monte en cortège du champ de
Mars au Capitole, pourvu des attributs royaux, la toge
brodée d'or, le visage barbouillé de rouge, est
l'occasion de déployer les résultats de la campagne :
chars regorgeant de butin, prisonniers, chefs vaincus
chargés de chaînes (et exécutés après la cérémonie).
N'a droit au triomphe que celui qui a tué au moins
5 000 ennemis.

2.3. CONSÉQUENCES SOCIALES : LA MONTÉE


DES INÉGALITÉS
• L'EXTENSION DE L'ESCLAVAGE
Les prisonniers deviennent ordinairement esclaves, et
l'esclavage est à la fois la conséquence normale de la
guerre et une institution indiscutée de l'Antiquité. Les
victoires romaines peuplent Rome d'esclaves.
Beaucoup sont grecs ou asiatiques. Ils introduisent
leur culture avec eux. Certains sont des lettrés ou des
artistes, dont la compétence est utilisée. Mais le « bon
esclave », qui a rendu des services, qui a accumulé un
pécule pour se racheter, peut être affranchi. Les
affranchis se multiplient aux dépens des effectifs
serviles, par eux-mêmes peu prolifiques. Or, une
société esclavagiste a besoin de ces bras, qui sont sa
source d'énergie essentielle. La guerre devient
nécessaire au réapprovisionnement.

• LA QUESTION AGRAIRE
Une seule chose n'est pas ramenée dans les fourgons
du vainqueur : la terre. Il faut aller l'occuper là où elle
est. Et c'est l'un des éléments d'une émigration de
l'Italie vers les autres contrées de l'Occident romain. La
création de colonies se poursuit – inégalement selon
les époques – et n'arrive pas à résoudre un problème
agraire spécifiquement romain. Seuls les gros
propriétaires ont surmonté les difficultés de la période
des guerres ; ils étendent leurs domaines aux dépens
des petits propriétaires, qui, évincés, grossissent les
rangs des citadins, tout en plaçant leurs espérances
dans la générosité de l'État.

• L'ESSOR DES MILIEUX D'AFFAIRES


Ce n'est pas le seul secteur où les conséquences des
conquêtes favorisent les classes supérieures.
L'exploitation des pays conquis se partage entre une
classe dirigeante et une classe affairiste. La première
envoie ses promagistrats dans ces pays : ceux-ci
gouvernent les provinces, mais ils les exploitent pour
leur propre compte. Ils constituent très vite de grosses
fortunes par leurs concussions, pratiquement
impunies. Les hommes d'affaires se rencontrent
partout, mais surtout à Délos
Délos, grand marché des
esclaves en même temps que foyer d'orientalisme, où
Juifs et Égyptiens côtoient les Grecs et les Thraces. La
perception des taxes imposées aux provinces est
affermée à des sociétés financières dont les actions se
négocient à la Bourse de Rome. Le transfert incessant
d'argent de la province vers Rome va favoriser l'activité
économique des pays soumis, aux dépens de la
capitale.

2.4. CONSÉQUENCES CULTURELLES


• L'INFLUENCE DE L'HELLÉNISME
L'influence de l'hellénisme – sensible de longue date –
prend alors des proportions énormes : « La Grèce
vaincue a conquis son farouche vainqueur. » Elle a fait
découvrir à Rome un art plus évolué, y a fait naître la
littérature, lui a révélé la philosophie, et lui a amené
d'autres dieux. Les sentiments des conquérants ont été
divers : Lucius Mummius, le spoliateur de Corinthe,
avertit les transporteurs d'œuvres d'art qu'en cas de
perte ils devront les remplacer, alors que ses soldats
jouent aux dés sur un tableau célèbre. Plus tard,
Cicéron qualifie de puérile l'admiration des Grecs
pour les chefs-d'œuvre de leur art. Mais l'esprit
béotien, compatible avec l'esprit de rapine, n'empêche
pas le goût de l'art de progresser insidieusement.

• L'HELLÉNISATION DE LA CULTURE ROMAINE


De même, la prise de conscience de la place de
l'hellénisme à Rome est progressive. Jusqu'au IIIe siècle
avant J.-C., la langue latine ne s'écrit pratiquement pas,
que ce soit sur inscriptions ou sur papyrus. Vers
240 avant J.-C., un Grec de Tarente, Livius
Andronicus
Andronicus, traduit des tragédies grecques en latin et
adapte l'Odyssée . Puis, vers 200 avant J.-C., la fierté
romaine des auteurs de la génération suivante se
retourne contre l'hellénisme qui les a fait naître. Enfin,
les conquêtes et le pillage font déferler l'hellénisme
qui, après avoir été le propre de cercles cultivés
(comme celui des Scipions), après avoir converti Caton
l'Ancien
l'Ancien, vieux Romain réactionnaire, se manifeste
dans la vie de tous les jours par l'essor de la culture
écrite dont pierres et murs deviennent les supports
éloquents : sur les murs de Pompéi
Pompéi, le passant écrit
des médisances aussi bien que les vers d'un grand
poète.

• UN RÉVÉLATEUR : L'AFFAIRE DES


BACCHANALES (186 AVANT J.-C.)
L'affaire des bacchanales est assez significative de la
manière dont les Romains ont su parfois s'intéresser à
ce qui était le moins louable dans la vie grecque. Les
bacchanales étaient des fêtes de Bacchus qui avaient
vite pris la forme de réunions populaires clandestines
et nocturnes autour desquelles gravitaient la
débauche et le crime. Une enquête découvrit l'étendue
de l'affaire et entraîna 6 000 condamnations. Il ne
manqua pas d'autres sociétés de ce genre, mystiques
ou frénétiques, qui, peut-être inoffensives,
inquiétaient pourtant les tenants de la religion
traditionnelle.

2.5. UNE CIVILISATION MATÉRIELLE


TRANSFORMÉE
• L'ADOPTION DU LUXE
L'apparition du luxe est progressive, bien que Tite-Live
l'indique comme une conséquence du retour de
l'armée d'Asie en 129 avant J.-C. Les intérieurs se
garnissent de tapis, d'étoffes luxueuses, de meubles de
bronze et d'argenterie. C'en est fini de la vieille
rusticité romaine, des maisons de brique, des plats de
légumes. C'est maintenant le luxe des parvenus, des
enrichis. Les vertus ancestrales s'évanouissent du
même coup. L'aristocratie s'entoure de musiciens, de
danseurs, de courtisans. On invente une gastronomie
romaine, dans laquelle s'illustrera Lucullus
Lucullus. Nous
voici déjà loin de l'ancienne Grèce. Les Romains n'ont
pas pris le meilleur. Ils sont surtout devenus d'autres
Romains.

• LA NOUVELLE MAISON ROMAINE


Les maisons ont beaucoup évolué depuis les cabanes
primitives. Elles ont adopté l'atrium
atrium, puis, sous
l'influence de la Grèce, se sont dédoublées, une partie
des pièces s'ordonnant autour de l'atrium, l'autre
autour d'un péristyle. Une des pièces de séjour prend
le nom grec d'oecus (oikos, maison). On mange couché,
dans le triclinium, ce qui ne se faisait pas dans la
Rome primitive.

• UNE NOUVELLE PARURE MONUMENTALE


Les monuments publics caractérisent mieux encore la
civilisation de la Rome classique, par leurs fonctions
mêmes : la basilique
basilique, vaste salle à colonnes,
prolongement sous abri de ce lieu de réunion qu'est le
Forum
Forum, salle des pas perdus, lieu où siègent les
tribunaux, monument presque symbolique de ce droit
dont on répète à satiété qu'il est une des grandes
créations romaines ; le cirque, où se livrent les courses
de chars, autour d'une spina chargée d'un abondant
décor ; le théâtre, qui, longtemps, n'est qu'une
structure de bois et qui diffère légèrement dans son
plan de celui des Grecs ; l'amphithéâtre
amphithéâtre, typiquement
occidental, probable invention campanienne, adopté
tardivement pour déployer des combats de
gladiateurs, dont la tradition est bien plus ancienne et
qui, auparavant, avaient lieu au Forum.

• LES LOISIRS PUBLICS


Gladiateurs, courses de chars et spectacles de mimes
correspondent à de vieux usages italiques. Ces
réjouissances s'insèrent dans un cadre à la fois
religieux et politique. Elles sont prévues dans le
calendrier des fêtes religieuses, mais organisées par
les édiles, qui savent que leur popularité auprès des
électeurs dépend des efforts qu'ils déploient. La
course de chars, exercice militaire, perd peu à peu sa
place au profit des luttes, puis des carnages de fauves,
autorisés à partir de 170 avant J.-C., émanation directe
des conquêtes lointaines.
Pour en savoir plus, voir l'article jeux du cirque
cirque.

3. CRISE ET FIN DE LA RÉPUBLIQUE

3.1. LA CRISE DE LA RÉPUBLIQUE


OLIGARCHIQUE
• PROBLÈMES POLITIQUES ET SOCIAUX

Le monde romain à la fin de la République

Ces divertissements consolident indirectement les


positions de la nobilitas, cette classe dirigeante tirée
des vieilles familles, mais qui accueille aussi les
« hommes nouveaux » pourvu qu'ils soient riches. La
conquête a favorisé la classe des chevaliers
chevaliers, qui
pratiquent le commerce ; celui-ci est théoriquement
interdit depuis 218 avant J.-C. aux sénateurs, qui se
contentent d'accaparer les terres. À peine les grandes
conquêtes terminées, les rivalités oligarchiques se
donnent libre cours.
Des problèmes sociaux viennent s'y greffer : tandis que
certains étendent leurs domaines en Italie, d'autres
cherchent désespérément un lopin à cultiver. Les pays
tributaires fournissent un blé concurrentiel, et la main-
d'œuvre servile met en chômage les hommes libres. Il
y a de l'agitation sociale : dans le Latium (143 et
141 avant J.-C.), en Sicile (guerres serviles de 135 et de
104 avant J.-C.).

• L'ÉMERGENCE DU PARTI « POPULAIRE »


On voit alors se former à Rome un parti dit
« populaire », théoriquement destiné à soulager ces
insatisfactions. En réalité, les partis sont des factions
constituées par des familles tenues par des rapports
de clientèle, des groupes au sein desquels les intérêts
sont enchevêtrés. Les mariages sont ainsi lourds de
conséquences politiques. Et puis le parti populaire, en
prétendant défendre les intérêts du peuple, se trouve
en présence d'une contradiction, le peuple de la ville
et celui des champs ayant des revendications
différentes. Il manque aussi d'homogénéité du fait que
ses membres les plus actifs sont aussi bien des
entrepreneurs ambitieux que des révolutionnaires
prêts aux grands moyens.

• L'ÉCHEC DE LA RÉFORME DES GRACQUES


(133-121 AVANT J.-C.)
Après un gouvernement sénatorial sans trop de
problèmes (200-140 avant J.-C.) vient la crise, dont
l'aspect financier est essentiel. Les Gracques, Tiberius
et Caius Gracchus, deux frères tribuns de la plèbe
inspirés par des théories révolutionnaires d'origine
grecque et ayant renvontré un écho favorable en Asie,
essaient d'entraîner le peuple et lui promettent des
terres. Aristocrates romains, ils ont su inspirer des
attitudes désintéressées à quelques-uns, mais ils
sèment surtout la discorde, et tombent l'un puis
l'autre, accusés d'aspirer à une sorte de despotisme
démocratique.

3.2. LES GUERRES CIVILES (108-27 AVANT J.-


C.)
Les problèmes de Rome ne sont pas près de se
résoudre, quand commence le temps des grands
généraux ambitieux. Dès les guerres puniques, la
société romaine a senti le danger des prétentions d'un
général victorieux et populaire, et le gouvernement
sénatorial a pris des précautions. Mais les Gracques
ont montré le chemin de l'illégalité. Les imperatores
vont l'emprunter à leur tour.

• LE TEMPS DES DÉMAGOGUES


La société dirigeante de l'époque des guerres civiles
souffre d'une absence d'idéal. Seuls semblent compter
l'argent et le pouvoir politique, qui, lui-même, procure
l'argent. Cicéron écrit philosophie, mais pense affaires.
Les partis n'ont plus de programme, si tant est qu'ils
en aient jamais eu de bien définis. L'abolition des
dettes finit par être la seule perspective qui passionne
encore les masses. Tous tiennent cependant à la
libertas, la liberté, que l'on réclame en toute
circonstance, mais qui semble vide de signification
réelle. Chacun compte sur ses soldats, ses clients, son
influence pour s'imposer. À ce jeu, il y a beaucoup
d'appelés, mais aussi de proscrits.

• MARIUS ET SYLLA (108-79 AVANT J.-C.)

Sulla

Après une période de gouvernement autoritaire des


sénateurs (121-109 avant J.-C.) Marius (108-101, puis 88-
86 avant J.-C.), puis son rival Sylla (88-87, puis 83-
79 avant J.-C.) s'imposent tour à tour par leur charisme
grâce à l'appui de soldats fidèles, en dépit de la
légalité, et par les proscriptions aussi, dont Sylla est
l'initiateur.
Ce dernier s'illustre en mettant fin à la guerre sociale
– c'est ainsi qu'on appelle la révolte des alliés (socii)
de l'Italie, qui réclament la citoyenneté romaine. Les
montagnards insurgés réclamaient, en fait, que cessât
leur condition subalterne, qui leur valait de voir
rétrécir leurs espaces de transhumance. Leur
revendication contribue au désordre politique de
Rome, où ils trouvent un puissant appui (→ Marcus
Livius Drusus
Drusus), puis leur révolte ouverte ensanglante
l'Italie (91-89 avant J.-C.) ; il en subsistera des maquis
dispersés. L'avenir économique n'y a rien gagné, même
si le droit de cité a été accordé à tous les Italiens.

• LA RÉPUBLIQUE MINÉE DE L'INTÉRIEUR (79-


63 AVANT J.-C.)
Sylla, c'est peut-être la « monarchie manquée ». La
période qui suit son abdication en 79 avant J.-C. est
marquée à la fois par les guerres lointaines (lutte
contre les pirates des côtes d'Asie), la révolte sociale
(guerre servile de Spartacus
Spartacus, 73-71 avant J.-C.),
l'inquiétude générale et la haine entre factions. Rome
est divisée entre un sénat oligarchique, des chevaliers,
qui sont des financiers, et les populaires. L'instabilité
politique qui en résulte n'est pas sans rapport avec des
soucis économiques. Les capitaux fuient l'Italie. En
Sicile, un procès contre le gouverneur concussionnaire
Verrès révèle les abus de l'administration provinciale,
principale voie d'enrichissement des élites politiques,
assurées le plus souvent de l'impunité. Enfin sous le
consulat de Cicéron (63 avant J.-C.), éclate l'affaire de la
conjuration de Catilina
Catilina, peut-être destinée à
renverser la république.

• POMPÉE ET CÉSAR (63-48 AVANT J.-C.)


Le sénat, manquant de fermeté, donne de grands
pouvoirs à Pompée
Pompée, revenu triomphant de son
expédition contre les pirates, après avoir constitué la
province de Syrie et occupé la Judée (62 avant J.-C.). En
61, son fastueux triomphe marque pratiquement la fin
d'une vie politique libre dans une République où le
pouvoir était parfois disputé par la force, mais toujours
publiquement et sans recours à l'armée.
Pompée, César
César, neveu de Marius, et Crassus
Crassus, réputé
l'homme le plus riche de la république, s'entendent
alors en secret pour s'associer dans le premier
triumvirat (60 avant J.-C.). Il va tenir une dizaine
d'années, confirmer d'abord la prééminence de
Pompée, et assurer, en outre, de grands
commandements provinciaux, d'abord à César, ensuite
à Crassus.
Crassus mort à la guerre (53 avant J.-C.), Pompée a
d'abord la faveur du sénat, puis il inquiète celui-ci par
son ambition. En 49 avant J.-C., César, qui a conquis les
Gaules, franchit le Rubicon qui le sépare de l'Italie,
pourchasse Pompée, qui est assassin en Égypte en 48,
et prend le titre de dictateur.

• LA DICTATURE DE CÉSAR (48-44 AVANT J.-C.)

Jules César

César préside les comices, se fait élire consul (48),


abdique alors la dictature, puis reçoit plus tard une
seconde dictature : le droit de présider à l'attribution
des magistratures, de nommer les gouverneurs des
provinces prétoriennes et à nouveau le consulat (pour
cinq ans).
Son appui principal est la plèbe de Rome, d'où la
nécessité pour lui de s'unir à ses tribuns et de faire
voter de nombreux plébiscites. Pour disposer d'un
sénat à sa dévotion, il nomme de nombreux partisans,
en particulier des Gaulois de la plaine du Pô (ses
clients), et y réintègre certains de ses adversaires ou
leurs fils.

Les campagnes de César

Après sa victoire sur les derniers pompéiens en 45,


César est presque parvenu à la monarchie. Mais la
crainte qu'il ne la restaure va le perdre. Un complot,
réunissant autour de Brutus et de Cassius quelques-
uns de ses partisans déçus et des pompéiens, est
organisé pour supprimer César, qui est assassiné le
15 mars 44 en plein sénat.

• MARC ANTOINE ET OCTAVE (44-30 AVANT J.-


C.)
Après la mort de César, son lieutenant Marc Antoine
et son fils adoptif Octave forment avec Lépide le
second triumvirat (43 avant J.-C.), qui organise
l'élimination des autres factions. Cicéron est au
nombre des victimes. À Marc Antoine est dévolu
l'Orient, où il va mener de grandes opérations jusqu'en
Arménie, tandis que Octave prend le contrôle des
provinces occidentales, où il doit mettre fin à une
guerre difficile en Illyrie. Lépide est relégué en Afrique.
La rupture qui couve depuis longtemps survient en 32,
lorsque Marc Antoine, que ses adversaires disent
ensorcelé par la reine d'Égypte, Cléopâtre
Cléopâtre, tente de
reprendre le contrôle de l'Italie à Octave, qui, par un
coup de force, chasse de Rome les partisans de son
rival. Ce dernier, dont les forces sont équivalentes,
sinon supérieures à celles d'Octave, se révèle un
général hésitant et un politique maladroit en refusant
de se séparer de Cléopâtre. En plein engagement naval,
à Actium
Actium, sur les côtes d'Épire, tous deux prennent la
fuite. Les légions de Marc Antoine, abandonnées, se
soumettent à Octave (septembre 31), qui, un an plus
tard, annexe l'Égypte après le suicide de son
compétiteur et de Cléopâtre.

3.3. CONSÉQUENCE DES GUERRES CIVILES


• AUGUSTE ET LE RETOUR DE L'ORDRE
Octave, devenu l'empereur Auguste en 27 avant J.-C.,
peut gouverner un empire et une société qui sont las
du désordre. Les provinces ne se sont pas révoltées.
L'aristocratie est fort mal en point, et c'est peut-être là
ce qui fait la solidité du pouvoir d'Auguste. Elle a été
décimée physiquement. Ceux qui vivaient d'affaires
financières en Asie sont ruinés. Le sénat accueille des
chevaliers, des vétérans, mais il s'éclipse de la vie
politique. Les sénateurs s'absorbent dans l'otium (le
loisir studieux) ou la vie de cour. Les chevaliers
deviennent de hauts fonctionnaires impériaux. Auguste
est aidé par deux militaires et administrateurs,
Agrippa et Tibère
Tibère, et, jusqu'en 23 avant J.-C., par un
chevalier bon diplomate : Mécène
Mécène, qui rallie à sa
propagande Horace et Virgile.

• UN ÉPANOUISSEMENT INTELLECTUEL
Si la génération de l'orateur et philosophe Cicéron
Cicéron, du
poète Lucrèce
Lucrèce, des historiens Salluste et César, de
l'érudit Varron a donné ses lettres de noblesse à la
langue latine, l'époque augustéenne, avec les poètes
Horace
Horace, Virgile
Virgile, Ovide
Ovide, l'architecte Vitruve et
l'historien Tite-Live
Tite-Live, enrichit encore cet héritage.

• UNE SOCIÉTÉ APPAUVRIE EN QUÊTE DE PAIX


Le prix de la terre est en baisse : on n'est plus aussi sûr
de son droit de propriété. Les vainqueurs distribuent à
leurs vétérans des terres expropriées sans façon.
Virgile se fait l'écho des plaintes des victimes, qui sont
innombrables. L'agriculture italique est appauvrie. La
ville a accueilli des fuyards de toute la péninsule et la
disette s'y est fait sentir. Ceux qui n'ont pas rallié la
ville ont émigré hors d'Italie. Tous aspirent à la paix.
C'est ce que leur donne Auguste, qui bénéficie de la
nouvelle conception admise du pouvoir, détenu de fait
par le plus fort, qui se dit le meilleur (princeps,
optimus), résultat d'une évolution amorcée sous Sylla.
En se dilatant aux dimensions du bassin
méditerranéen, la cité-État des origines s'est retrouvée
face à la nécessité d'adapter ses structures
traditionnelles à ce changement d'échelle. Après être
devenue un empire territorial, Rome se laisse
tranformer par Auguste en empire politique, sous
couvert de restauration de la république.
Pour en savoir plus, voir l'article Auguste
Auguste.

QUELQUES REPÈRES
CHRONOLOGIQUES DE L'HISTOIRE DE
LA ROME ANTIQUE

#
QUELQUES REPÈRES CHRONOLOGIQUES DE
L'HISTOIRE DE LA ROME ANTIQUE

de 264 à 27 avant J.-C.

264-241 avant J.-C. Première guerre punique

218-201 avant J.-C. Deuxième guerre punique

197 avant J.-C. Annexion de l'Espagne

187 avant J.-C. Conquête de la Cisalpine

168 avant J.-C. Victoire de Paul Émile sur


Persée, roi de Macédoine

149-146 avant J.-C. Troisième guerre punique

148 avant J.-C. Annexion de la Macédoine

146 avant J.-C. Annexion de l'Afrique et de


la Grèce (chute de Carthage
et sac de Corinthe)

133 avant J.-C. Héritage du royaume de


Pergame

129 avant J.-C. Organisation de la province


d'Asie (comprenant la plus
grande partie du royaume
de Pergame)

123 avant J.-C. Réformes de Caius


Gracchus

121 avant J.-C. Annexion de la future


Narbonnaise

112-105 avant J.-C. Guerre de Jugurtha

102-101 avant J.-C. Victoires de Marius sur les


Teutons et sur les Cimbres

91-88 avant J.-C. Guerre sociale

82 avant J.-C. Sulla dictateur

77 avant J.-C. Pompée

60 avant J.-C. Premier triumvirat


(Pompée, Crassus et César)

58-51 avant J.-C. Guerre des Gaules

45-44 avant J.-C. César dictateur

43 avant J.-C. Deuxième triumvirat


(Antoine, Octave et Lépide)

31 avant J.-C. Bataille d'Actium

27 avant J.-C. Auguste accède au pouvoir

PLAN

1. LA CONQUÊTE DU BASSIN
MÉDITERRANÉEN
1.1. L’essor de l’impérialisme
1.2. Les guerres puniques (264-146 avant J.-
C.)
1.3. La conquête de l'Orient
1.4. Les progrès en Occident
2. LES CONSÉQUENCES DES CONQUÊTES
2.1. Conséquence économique : un
enrichissement spectaculaire
2.2. Conséquences militaires
2.3. Conséquences sociales : la montée des
inégalités
2.4. Conséquences culturelles
2.5. Une civilisation matérielle transformée
3. CRISE ET FIN DE LA RÉPUBLIQUE
3.1. La crise de la république oligarchique
3.2. Les guerres civiles (108-27 avant J.-C.)
3.3. Conséquence des guerres civiles
QUELQUES REPÈRES CHRONOLOGIQUES DE
L'HISTOIRE DE LA ROME ANTIQUE

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