Fao Enjeux Formation Agricole

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AID AGENCIES WORKSHOP

“EDUCATION FOR RURAL PEOPLE : TARGETING THE POOR”

ROME – 12/13 December 2002

LES ENJEUX DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE


AGRICOLE : EXEMPLE DE L’AFRIQUE DE L’OUEST
FRANCOPHONE.

Pierre DEBOUVRY
Consultant
Les Collines d'Estanove - 20 rue de l'Escoutadou - 34070 MONTPELLIER
tel: 33.4.67.69.25.10 - fax: 33.4.67.99.91.26 - mél : [email protected]
Alain MARAGNANI
Inspecteur de la mission de coopération internationale
Direction Générale de l’Enseignement et de la Recherche
Ministère de l’Agriculture, l’Alimentation, la Pêche et les Affaires Rurales.
1 ter Avenue de Lowendal - 75700 PARIS 07 SP
tel: 33.4.67.69.70.18 - fax: 33.4.67.41.02.32 – mél : [email protected]
Martin WEISS
Chargé de mission au Pôle National de Coopération Internationale
Direction Générale de l’Enseignement et de la Recherche
Ministère de l’Agriculture, l’Alimentation, la Pêche et les Affaires Rurales
CNEARC - BP 5098 - 34033 MONTPELLIER Cedex 01
tel: 33.4.67.61.70.08 - fax: 33.4.67.61.70.67 – mél : [email protected]

“Education for rural people : targeting the poor”. Rome – 12/13 december 2002
Les enjeux de la formation professionnelle agricole – Exemple de l’Afrique de l’Ouest.
2

Dans la plupart des pays d’Afrique de l’Ouest, les systèmes d’enseignement technique agricole
mis en place après les indépendances pour former les cadres du développement agricole sont en
crise profonde. Ces dernières années, de nouveaux acteurs de la formation sont apparus en milieu
rural, ONG, organisations paysannes ou villageoises, organismes privés, mettant en œuvre de
nouveaux dispositifs de formation bien insérés dans le milieu local, mais ceux-ci sont souvent
atomisées et peu ou pas intégrés dans des politiques nationales.
Une réflexion sur la place, le rôle, l’organisation des dispositifs de formation en milieu rural
apparaît aujourd’hui indispensable à un moment où les organismes internationaux réaffirment
l’exigence de ressources humaines compétentes, pérennes, bien organisées et bien équipées tant au
niveau public que privé et professionnel. Une analyse des enjeux du développement rural est
indispensable pour déterminer des axes de développement des formations professionnelles agricoles.

1/ DE NOUVEAUX ENJEUX DE DEVELOPPEMENT AGRICOLE.


En Afrique subsaharienne1, l’agriculture produit l’essentiel des denrées alimentaires
consommées, elle représente 34% du PIB et 40% de la totalité des exportations de marchandises, elle
est le principal employeur de main d’œuvre (70 %) et donc une source essentielle de revenus pour les
populations. L’agriculture est aussi la principale source de matières premières pour l’industrie et le
principal acheteur d’outils simples et de services (transports)… Ces éléments soulignent, s’il en
était besoin, l’importance de la définition de politiques nationales agricoles dans ces pays.
Or, demeurés longtemps pertinents, les systèmes traditionnels de production agricole en
Afrique de l’Ouest francophone manifestent aujourd’hui des signes d'obsolescence de plus en plus
marqués avec la montée rapide des densités de population consécutive, à la fois à la croissance
généralisée de la population (de 28 millions en 1960 à 58 en 1990), l’extension des bassins de
concentration liée à l'urbanisation accélérée (de 12 % en 1960, à 32 % en 1990), la raréfaction des
zones de colonisation agraire (diminution des superficies disponibles, tensions socio-politiques et
monétarisation du foncier). En pleine transition démographique, la population de l'Afrique de l'Ouest
francophone va, selon toute vraisemblance, encore connaître de profondes évolutions dans les
prochaines décennies (prévision d’une population de 130 millions, urbanisée à 54 % en 2020).
L’intensité et la durée des croissances démographique et urbaine de l’Afrique de l’Ouest en fait
une remarquable illustration des enjeux du secteur agricole des pays en voie de
développement. Avec une population qui aura, en moins de 70 ans (1930 / 2000) sextuplé et passé
d’une urbanisation de moins de 5% à près de 50%, elle aussi connu de profondes évolutions en
termes de rapports communautés humaines / espaces / rapports entre ruraux et urbains, ainsi
qu’entre générations induisant de multiples enjeux.
Le développement agricole de l’Afrique de l’Ouest doit faire face à des enjeux majeurs, enjeux à
partir desquels doit se poser la question du rôle des formations professionnelles agricoles.
1. Premier enjeu : la productivité des sols.
Avec l’augmentation des densités rurales, les jachères naturelles de longue durée, qui
étaient la base traditionnelle de la gestion de la fertilité des sols, ne sont plus praticables et
les parcelles cultivées sont de plus en plus contiguës. Il en résulte un appauvrissement des
sols et un risque accru d’infestation des cultures par des parasites générant une tendance à
la baisse des rendements.
Par exemple, au Burkina-Faso, la population double quasiment tous les trente ans, passant
de 2 800 000 personnes en 1960 à 8 680 000 en 1990. Les projections prévoient 16 330
000 d’habitants en 2020. La densité de population en milieu rural est passée dans le même
temps de 13.8 hbts/km2 à 33.7. Elle sera de 47.3 en 2020.
2. Deuxième enjeu : la productivité du travail agricole.
La croissance urbaine se traduit par une évolution du ratio population urbaine / population
rurale. Dans le cas du Burkina-Faso, la population urbaine a connu la progression
suivante : 55 000 (1930), 526 000 (1960), 1 952 000 (1990), 6 900 000 (prévision 2020)
correspondant à une évolution du ratio urbain / rural de 1/50 à 1/ 2,4 ! L’urbanisation
accélérée, la stagnation de l’agriculture et la mondialisation des échanges se traduisent par

1
FAO. 21ème Conférence régionale pour l’Afrique. « Aide publique et développement agricole en Afrique ».
Yaoundé. 21-25 février 2000.

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Les enjeux de la formation professionnelle agricole – Exemple de l’Afrique de l’Ouest.
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une forte poussée des importations céréalières. Au Burkina-Faso elles ont connu, selon la
FAO, l’évolution suivante : 9 503 T (1961), 104 086 T ( 1990), 202 113 T (1998).
Face aux perspectives de croissance des populations urbaines et d’évolution du ratio urbain
/ rural il conviendrait, si l’on veut maintenir le niveau d’autosuffisance alimentaire initial, que
l’excédent moyen commercialisé par chaque producteur agricole s’accroisse de manière
significative (doublement ou triplement) dans les vingt prochaines années.
3. Troisième enjeu : la productivité du capital en agriculture.
L’accroissement de la productivité du sol et du travail nécessite un recours accru à
l'outillage agricole et au cheptel. Ces deux éléments du capital d’exploitation ne se
développeront que s’ils permettent, en termes d’avantages comparatifs, une rentabilité
minimale vis à vis d’un investissement en secteur urbain.
La productivité du capital en agriculture pose la question de la capacité des producteurs à
défendre leurs intérêts au travers de leurs organisations professionnelles aujourd’hui
émergentes.
4. Quatrième enjeu : la maîtrise de la gestion de l’espace rural.
La non-reconstitution de la flore et de la faune par le raccourcissement des temps de
jachère entraîne également des phénomènes érosifs et un appauvrissement général de la
biodiversité. Ces phénomènes peuvent être accentués par un recours, sans précaution, à la
mécanisation requerrant l’essouchement des parcelles cultivées et à des produits
chimiques (engrais, pesticides, etc…) pouvant être polluants.
Pratiques culturales inadaptées au nouveau contexte et mouvements de populations
génèrent un phénomène visible d’anthropisation de l’espace par la destruction massive et
incontrôlée de ses ressources naturelles.
Ce phénomène s'accompagne de profondes transformations en matière de gestion du
foncier agricole. De communautaire non aliénable le foncier évolue très rapidement, par sa
parcellisation et sa privatisation, vers un marché pouvant générer des «paysans sans
terre». La plupart des États conscients de cette situation de transition sont en train
d'élaborer une nouvelle législation foncière. Il est important que la profession participe à ce
travail d'élaboration d'un nouveau droit foncier la concernant directement.
5. Cinquième enjeu : l’insertion professionnelle des nouvelles générations.
Directement liée à la forte poussée démographique de ses quarante dernières années, la
forte proportion de jeunes (50% de moins de 17 ans) induit la question de leur insertion
professionnelle. Sachant que le secteur rural représente de 60 à 90% des emplois et auto
emplois selon les pays, une bonne partie de la cohorte des 19-24 ans, dont les effectifs
doubleront dans les 20/25 prochaines années, devra s’installer en milieu rural.
6. Sixième enjeu : l’accès aux marchés internationaux.
Une partie importante des économies agricoles des pays d’Afrique de l’Ouest est largement
insérée dans les échanges internationaux, celle des cultures de rente développées avec la
colonisation. En Afrique subsaharienne 70% des recettes d’exportation de produits
agricoles et alimentaires proviennent de 9 produits (café, cacao, banane, arachide, coton,
caoutchouc, thé, sucre et tabac)2. Or « le marché mondial ne fonctionne pas de façon
libérale loyale »3 avec les restrictions d’accès aux marchés des pays développés (barrières
non tarifaires), le subventionnement par ces derniers des exportations de leurs produits
agricoles et alimentaires.
Face à la volatilité des prix de leurs produits, à l’irrégularité des achats, les producteurs et
productrices, s’interrogent et cherchent, parfois désespérément, des solutions4.

2
Haut Conseil de la Coopération Internationale. « Les priorités de la coopération pour l’Afrique subsaharienne et
le Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique (NEPAD) ». Rapport. Avril 2002.
3
Idem.
4
Lors d’un atelier d’analyse des besoins de formation, à Bouaflé (Côte d’Ivoire), un thème revenait comme un
leitmotiv dans les différents groupes d’acteurs : « Peut-on avoir des explications sur la sécurité des

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L’augmentation constante des importations alimentaires, notamment céréalières,


concurrence dangereusement les produits locaux et obèrent les perspectives de
développement des exportations agricoles. Il est important que la profession participe à
l'élaboration de ces stratégies d’importations et au contrôle des quantités effectivement
importées.
La spécificité de l’histoire agraire africaine, induite par les dynamiques de ses histoires
démographique, urbaine et coloniale, réside dans l’accumulation des enjeux à relever sur une
période historique très courte.
Directement liées aux évolutions démographiques et à l’extension du système marchand, les
conditions d'exercice du métier d'agriculteur changeront de plus en plus rapidement au cours des
trente prochaines années. Ces profondes transformations seront, selon toute vraisemblance, trop
rapides pour les rythmes d'auto-adaptation des savoirs des agriculteurs et agricultrices fondés sur des
démarches expérimentales empiriques. Leur cadence de production de nouveaux « savoirs, savoir-
faire, savoir être » n'est pas suffisante, d'autant plus que la grande majorité d'entre eux est
analphabète, pour répondre dans les délais aux différents enjeux évoqués.
Il leur faut nécessairement un apport de connaissances complémentaires pour leur permettre,
notamment aux nouvelles générations, de suivre le rythme imposé par les évolutions en cours.

2/ DES FORMATIONS QUI NE REPONDENT PAS AUX ENJEUX ACTUELS


DU DEVELOPPEMENT AGRICOLE.
Les systèmes de formation, mis en place au lendemain des indépendances, ont privilégié les
formations longues, diplômantes, orientées vers le secteur « moderne » (secteur d’Etat et des grandes
entreprises publiques ou para publiques), afin de former les personnels nécessaires à la création de
l’appareil d’Etat ainsi qu’à l’encadrement des cultures de rente pour développer les exportations.
La crise des années quatre vingt dix, a entraîné l’arrêt des recrutements dans la fonction
publique, et a profondément perturbé le fonctionnement de l’enseignement agricole dont les
débouchés étaient quasi exclusivement orientés vers ce secteur : arrêt ou diminution des
recrutements d’élèves, déflation du corps enseignant, absence de rénovation des programmes,
infrastructures et équipements en voie de délabrement, absence de relations avec la demande et la
recherche agronomique... en fait il s’agit généralement d’une crise d’inadaptation de ces systèmes
aux enjeux actuels du développement rural des pays d’Afrique de l’Ouest.
Aujourd'hui l'enseignement supérieur agronomique, pour répondre aux délicats besoins
d'insertion des nouveaux bacheliers, a généralement retrouvé ses flux d'antan, voire plus.
L'enseignement technique agricole tente, avec plus ou moins de succès selon les pays, de se
reconvertir dans la formation des producteurs mais se heurte à des contenus d'enseignement et des
méthodes pédagogiques inadaptés. Quant à la formation professionnelle de base, elle a tout
simplement disparu, ou quasiment ; elle doit être refondée aussi bien en termes de programmes
(objectifs, contenus, volume, durée et articulations avec les savoirs locaux) que de dispositifs
(niveaux, modalités de fonctionnement, situations d’apprentissage, moyens) capables d’atteindre une
masse critique dans un public disparate.
Ces dix dernières années, de nouveaux acteurs de la formation sont certes apparus en milieu
rural (ONG, organisations paysannes ou villageoises, organismes privés…) mettant en œuvre de
nouveaux dispositifs de formation : formation professionnelle continue des producteurs, des
responsables de groupements de commercialisation, de crédit, appui à l’installation des jeunes… Si
ces nouveaux dispositifs de formation sont généralement caractérisés par l’importance de leur
insertion dans le milieu local et l’utilisation de méthodes d’éducation actives et participatives telle la
formation par alternance. Cette recherche d’adaptation aux enjeux du développement rural se heurte
néanmoins à certaines limites :
• L’insuffisance de l’éducation de base qui conditionne à la fois la formation
professionnelle des agriculteurs et leur capacité à gérer les responsabilités et les activités
économiques et socio-politiques transférées ;

débouchés? ». INFPA/CNEARC/ENESAD/ENFA/ANADER. « Projet d’appui à la Valorisation des Ressources


Humaines du Secteur Agricole – Atelier de Bouaflé – 7/9 juillet 1999 ».

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• La mise en œuvre d’actions restreintes pour des publics « ciblés » (responsables de


groupements paysans, jeunes « déscolarisés » de retour au village, conseillers…) qui
s'intègrent difficilement dans les dispositifs de formation «de masse» des politiques
agricoles ;
• L'absence de coordination de ces actions dans le cadre d’une politique agricole
nationale, l’insuffisance de capitalisation, la faiblesse de l'évaluation globale des actions ;
Pour assurer le développement humain des Nations, notamment en Afrique de l’Ouest,
l'éducation professionnelle de base constitue une nécessité si l'on ne veut pas voir croître le nombre
des exclus et leur marginalisation dans une économie mondiale en transformation rapide. Si un effort
rigoureux n'est pas accompli pour conjurer ce risque, certains pays, voire certaines sous régions,
seront en passe de constituer des poches de misère, de désespoir ou de violence que de toute
évidence la seule assistance humanitaire ne saurait résorber.

3/ QUELLES ORIENTATIONS POUR L’AVENIR ?


Les contradictions mises en évidence entre les enjeux du développement agricole et les
dispositifs actuels de formation induisent un certain nombre d’orientations :
1. L’exigence d’une formation de base de qualité assurant l’alphabétisation du plus grand
nombre. L’éducation de base est un droit mais aussi une condition de la croissance agricole
comme du développement des espaces, des individus et des sociétés qui constituent le
monde rural à condition qu'elle atteigne une masse critique.
2. La mise en place de dispositifs de formation extrêmement diversifiés pour répondre
tout à la fois à l’exigence d’une formation de masse pour des publics alphabétisés ou non,
extrêmement hétérogènes (agriculteurs et agricultrices, jeunes adultes, agents de
développement), selon des modalités adaptées à chacun de ces publics et aux situations
locales particulières (apprentissage, formation technique, formation professionnelle
continue, formation alternée...).
3. Compte tenu de l'ampleur des questions à résoudre (diversité des publics, formation de
masse, adaptation des formations aux conditions locales, gestion prévisionnelle rigoureuse
des ressources humaines et des fonds publics, coûts maîtrisés...) seules des
interventions d'origines diversifiées semblent aujourd'hui susceptibles de répondre à
ce défi : interventions de l'Etat, d'organisations non gouvernementales, d'associations de
parents, de groupements de base, d'organismes professionnels...
4. Dans un contexte d'extrême difficulté à mobiliser les ressources financières, il n'est pas
envisageable de mettre en place un dispositif « classique » d'enseignement
technique agricole. Si un certain nombre de « centres » peuvent être réhabilités pour un
public restreint (conseillers agricoles, techniciens d’organisations professionnelles,
d’entreprises) pour la grande majorité des nouvelles générations il faudra imaginer de
compléter l'œuvre éducative, entreprise dans la famille, le milieu social et
éventuellement l'école primaire, en offrant, notamment aux jeunes en cours d'installation,
des possibilités d'accès à des connaissances qui viendront compléter les acquis de
l'apprentissage familial et social et leur permettront de construire les nouveaux savoirs et
pratiques y afférents.
5. Avec la multiplication des organismes de formation, des intervenants, comme des formes
d'intervention, se pose le problème de la cohérence globale du dispositif de formation
agricole. Le rôle de la puissance publique est d’assurer cette cohérence par la
définition des orientations générales de la politique éducative, la garantie de l'accessibilité
au savoir pour tous, l’agrément des organismes de formation et des cursus, l’évaluation de
la qualité des formations dispensées et la collation des diplômes.
6. Il est également indispensable de redéfinir les objectifs et les contenus des
programmes. Déterminés pour la formation des cadres de l'Etat, construits par
juxtaposition de disciplines scientifiques, ils ne correspondent pas à l'exercice des métiers
et activités professionnelles qui impliquent une approche transversale et intégrée des
différents champs disciplinaires.
7. Il faut repenser les méthodes pédagogiques, car dans un cadre de publics hétérogènes,
d’opérateurs multiples et d’adaptation aux métiers, il serait absurde de prôner une

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pédagogie unique. Les méthodes pédagogiques doivent, à chaque fois, être adaptées à
des publics différenciés, à des objectifs professionnels, à des situations d’apprentissage
diversifiées, à des moyens et des supports permettant d’atteindre les plus larges publics.
8. Enfin, ces dispositifs de formation professionnelle ne sauraient bien évidemment se
réduire aux seules formations « agricoles », même si la majeure partie de la population
du milieu rural est composée de producteurs et productrices agricoles. Trois éléments
complémentaires sont à prendre en compte :
• En Afrique de l’Ouest, il n’existe pas de « frontière » stricte entre production agricole,
transformation et commercialisation des produits agricoles et alimentaires, mais aussi
avec l’artisanat local et les services… La survie de l’ensemble d’une unité familiale
repose sur une diversité et une complémentarité d’activités diversifiées.
• Le développement du secteur agricole ne peut s’effectuer qu’en parallèle avec le
développement des activités d’aval et d’amont (fournitures, stockage, transformation,
distribution…), comme de l’ensemble des services (santé, éducation, commerce,
transport, artisanat…) qui participent au maintien de la population en zone rurale.
• Enfin, il faut préparer l’ensemble des populations rurales à être les acteurs de leur
développement, à prendre en charge leur avenir, et à se constituer en partenaires et
interlocuteurs des différents agents économiques et des représentants de l’Etat.
La question du développement rural et de la sécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest
doit donc se raisonner en tenant compte tout à la fois :
• De l’importance du secteur agricole dans les enjeux nationaux de développement,
• Du rôle de la formation agricole dans les politiques agricoles nationales ;
• Des spécificités et des complémentarités entre les différents dispositifs de formation
en milieu rural (éducation de base, secondaire générale et technique, supérieure,
formation professionnelle continue…).

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• DEBOUVRY Pierre, MARAGNANI Alain. « En France, quelles expériences et quelles reflexions


sur les dispositifs de formation en milieu rural a l'international ? ». FAO. 2001. :
http://www.fao.org/sd/2001/KN0301_fr.htm.
• DEBOUVRY.Pierre. « Enjeux et contraintes de la formation professionnelle agricole en Afrique de
l’Ouest francophone à l’horizon 2025 ». AGRIDOC n°3. Juin 2002.
http://www.agridoc.com/resdoc/revuethem/revue_3.htm
• DESCOMBES.Alain, MARAGNANI.Alain, MARTIN.Gilles. « De l’enseignement technique agricole
aux formations professionnelles rurales : exemple de l’Afrique de l’Ouest ». AGRIDOC n°3. Juin
2002.
http://www.agridoc.com/resdoc/revuethem/revue_3.htm
• FAULIAU Christian. « La formation agricole en Afrique de l’Ouest et Centrale : un oubli inquiétant
d’un enjeu majeur ». AGRIDOC n°3. Juin 2002.
http://www.agridoc.com/resdoc/revuethem/revue_3.htm
• FAO. « Difficultés et chances de l’enseignement et de la formation agricoles pour la décennie
1990 et au delà ». 1997.
http://www.fao.org/sd/Frdirect/Exref003.htm.
• FAO. « Issues and opportunities for agricultural education and training in the 1990s and beyond ».
1997.
http://www.fao.org/sd/Frdirect/Exref003.htm.
• GASPERINI Lavinia. « From agricultural education to education for rural development and food
security: All for education and food for all ». FAO.
http://www.fao.org/sd/EXdirect/EXre0028.htm.
• WEISS.Martin. « Appui méthodologique à la création d’un dispositif de formation professionnelle
pour des activités émergentes en Amazonie Brésilienne ». AGRIDOC n°3. Juin 2002.
http://www.agridoc.com/resdoc/revuethem/revue_3.htm

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