Manioc

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1- DESCRIPTION DU MANIOC

Le manioc est un arbuste ligneux, vivace et ramifié pouvant atteindre jusqu’à 5 mètres de
hauteur. Il produit de larges feuilles fortement lobées et spiralées de formes très variables.
Lors de leur croissance, les arbrisseaux produisent plusieurs racines tubéreuses de réserve
contenant jusqu’à 35% d’amidon, pouvant atteindre jusqu’à 1 mètre de long, et peser
collectivement jusqu’à 40 kg. Le manioc produit des fleurs régulières femelles et mâles aux
dimensions réduites réunies en petites grappes. L’arbuste produit un fruit de forme de capsule
non charnue.
Hormis les sols lourds et inondés, il peut se développer sur tous les autres sols ; le manioc
préfère néanmoins les sols légers, bien drainés, profonds et riches en matière organique. Il
apprécie les situations bien ensoleillées et pousse dans les conditions de hautes températures.
Exigeant en matière, le manioc préfère un climat chaud et humide et tolère les longues saisons
sèches (6 à 7 mois), ainsi que les précipitations réduites.
Le manioc peut être planté seul ou en association avec d’autres cultures telles que le maïs, la
banane plantain, les légumes ou les légumineuses. La culture du manioc ne requiert pas
beaucoup de main-d’œuvre, soit généralement 75 à 125 hommes-jour par hectare, de la
préparation du terrain à la récolte. Les tubercules de manioc doux peuvent être récoltés au
bout de 8 à 10mois après la plantation, alors que pour les variétés amères, la récolte
commence à partir du douzième mois.

2- PREPARATION DU TERRAIN
Il s’agit d’ameublir la surface du sol, de l’enrichir en matière organique, et de réduire le
développement des mauvaises herbes.
• En culture manuelle, il faut procéder au défrichage de la parcelle et labourer le sol. Il s’agit
ensuite de procéder à un buttage ou un billonnage dans le cas de sols lourds.

3- CHOIX DES BOUTURES


Les bonnes variétés de manioc à planter sont celles riches en matière sèche, conservables en
terre, et bien adaptées à la zone de production. Il s’agira de variétés à tubérisation précoce et
faciles à transformer.
Les boutures de manioc sont généralement collectées dans les champs, en cours de récolte.
Les variétés améliorées peuvent également être obtenues auprès d’organismes de recherche ou
de développement appropriés.
Prélever les boutures de 20 à 30 cm de long sur les parties centrales brunes des tiges saines,
âgées de près de 12 mois. Éviter les parties fortement aoûtées ou tendres. On reconnaît les
pieds sains par la vigueur des tiges et des rameaux, le feuillage luxuriant, les tiges et les
feuilles peu abîmées par les maladies et les ravageurs.

4- ENTRETIEN DE LA CULTURE
L’entretien consiste à :
• Remplacer au fur et à mesure les plants manquants. Enlever à la fin du 3ème mois les
pousses fragiles et ne conserver que les plus vigoureuses.
• Lutter contre les mauvaises herbes en procédant à deux, voire trois sarclages :
- premier sarclage : 3 à 4 semaines après la plantation.
- deuxième sarclage : 1 à 2 mois après le premier sarclage
- troisième sarclage : au début de la deuxième année.
• Butter dans le cas du semis à plat sur une hauteur de 10 cm, 5 à 6 semaines après la
plantation.

5- FERTILISATION
Sur un terrain vierge ou une jachère de longue durée, la fertilisation n’est pas nécessaire. En
culture intensive ou continue, la fertilisation permet de compenser les exportations d’éléments
minéraux par la plante.
Pour la production de boutures, la fertilisation minérale est privilégiée. Lors de la préparation
du sol, apporter de la dolomie à raison de 100 kg par hectare. Deux mois après la plantation,
apportée de l’engrais NPK (10 18 18) à raison de 300 kg par hectare, pour un objectif de
production d’au moins 25 tonnes par hectare, ou de l’urée (150 kg par hectare), du phosphate
tricalcique (100 kg par hectare) et du KCl (250 kg par hectare), pour un objectif de production
d’au moins 30 t par hectare.
Pour la production de tubercules, la fertilisation organique est recommandée. Lors de la
préparation du sol ou au moment de la plantation, apporter de la litière de volaille ou tout
autre fumier animal à raison de 10 t par hectare, voir 15 ou 20 t par hectare si le sol est
appauvri.

6- RECOLTE DU MANIOC
La récolte consiste à couper des tiges à une hauteur de 25 à 35 cm du sol, à l’aide d’une
machette, et à arracher des tubercules en veillant à ne pas les blesser. Cette opération peut se
faire à la main si le sol est léger, ou à l’aide d’une houe, d’un bâton ou d’une daba. 500 kg de
tubercules sont récoltés au maximum par jour sur une terre compacte, et jusqu’à 1000 kg par
jour sur une terre mouillée et légère.
La saison sèche reste le moment propice à la récolte du manioc car les tubercules sont riches
en fécule à ce moment-là, le séchage est facile, et les produits de transformation sont mieux
conservés. Le rendement varie de 20 à 30 t par hectare pour les variétés locales, et de 25 à 70 t
par hectare pour les variétés améliorées. Les rendements optimums sont obtenus lorsque le
bouturage se fait à plat, après labour, sur billon ou sur butte, à des densités variant de 10.000 à
16.200 plants par hectare en culture pure.
Les densités varient selon les modes de culture et les variétés. Au sud du Bénin, la densité de
manioc en culture associée varie entre 5.000 à 8.000 plants à l’hectare. Elle est proche des
nomes recommandées seulement dans les parcelles de culture pure, soit de l’ordre de 10.000 à
16.200 plants/ha. Ces faibles densités limitent le rendement du manioc. En milieu hostile où
d’autres cultures échouent, le manioc est capable d’offrir un bon rendement. Dans des
conditions classiques, le rendement peut varier entre 8 et 15tonnes de tubercules par hectare.
7- CONSERVATION DU MANIOC
Deux à trois jours après la récolte, on assiste à un processus rapide de pourrissement des
tubercules. La récolte se fait généralement lors de son utilisation, incluant une petite durée de
conservation à l’air libre. Plusieurs méthodes permettent de prolonger de quelques jours la
conservation :
• Le stockage dans des silos-fosses recouverts d’un toit de chaume.
• Le stockage dans de la sciure humide.
• L’immersion dans un fongicide à base de Thiabendazole et la mise en sacs de polyéthylène.
• Le stockage au froid et la congélation.
• Le stockage sous bâche en plastique de racines trempées dans de l’eau.
La méthode de conservation au champ est la plus utilisée dans les exploitations familiales,
mais elle diminue la productivité de la terre qui ne peut être utilisée pour de nouvelles
cultures. Les tubercules, facilement attaqués par les rongeurs, insectes et nématodes,
deviennent plus fibreux et liquéfiés, entraînant une baisse des propriétés nutritives du manioc.
Le manioc est conservé sous forme de cossettes (morceaux de manioc découpés, défibrés ou
non). Les cossettes stockées constituent un milieu favorable au développement de nombreux
insectes tels que les coléoptères.
Selon les calculs relatifs au coût de production du manioc en culture pure dans le système
traditionnel (avec un rendement de 10tonnes par hectare) et le système amélioré avec intrants
chimiques (avec un rendement de 25 tonnes par hectare), ces coûts de production théoriques
diffèrent peu dans les deux cas : 9,8 FCFA/Kg pour le mode traditionnel et 9,7 FCFA/Kg dans
le cas d’utilisation des engrais chimiques. Mais lorsqu’on intègre les charges due à la récolte,
ces coûts sont respectivement de 17 FCFA/kg pour la culture traditionnelle et 12 FCFA/kg
pour la culture fumée. Par ordre d’importance croissant, les postes les plus élevés sont le
défrichement, le bouturage (achat et plantation), les entretiens (sarclages) et les engrais pour
la culture moderne. Ces calculs justifient bien la logique des pratiques paysannes qui visent à
baisser les coûts des intrants, à savoir la réutilisation des tiges récoltées comme boutures,
l’association du manioc aux cultures vivrières, le report des charges de récoltes sur les
transformatrices, etc. Mais avec l’utilisation de matériel amélioré et d’engrais chimiques,
l’obtention d’un rendement supérieur à 25 tonnes par hectare en milieu paysan permet de
rentabiliser la culture.
ASSOCIATION DE CULTURE
Les cultures intercalaires à la plantation de manioc, une technique aussi très productive.
Quand l’agriculteur opte pour les cultures mixtes, les critères de sélection propres aux autres
cultures doivent également être pris en considération.
On peut associer le manioc avec plusieurs cultures différentes. On a l’association du :
- Manioc et de l’arachide: ici il faudra deux lignes de 30 cm x 30 cm ou 40 cm x 20 cm entre
deux lignes de manioc.
- Le manioc et le soja: il faudra une ligne en sol riche aux écartements de 30 à 40 cm, et en sol
pauvre, deux lignes de 40 cm x 20 cm, semé deux à trois semaines après le manioc.
- Le manioc et le Haricot volubile: il faudra un semis au même moment ou 45 jours après le
manioc, deux lignes aux écartements de 50 cm x 20 cm. Le manioc et le Haricot nain; il
faudra un semis au même moment ou deux semaines avant le manioc; deux lignes à 40 cm x
10 cm ou 40 cm x 20 cm.
- Le manioc et le maïs: il faudra une ligne entre deux lignes de manioc, deux à trois semaines
avant le manioc, au même moment, ou en relais 45 jours avant le manioc à 1 m x 0,5 m
d’écartement. Toutefois, une distance minimale pour les plants en lignes est recommandée
pour que le sarclage puisse encore se faire le long des rangées. Si des billons ou des buttes
sont utilisés, en règle générale les cultures intercalaires qui poussent verticalement (comme le
maïs et le soja) sont plantées à mi-chemin sur le côté du billon ou de la butte; celles qui ont
une plus grande ramification (telles que l’arachide) doivent être plantées en premier (avant le
manioc) sur le sommet du billon ou de la butte. Si c’est une culture d’accompagnement du
manioc, elle doit être plantée entre les billons.
PRODUCTION ET VENTE DU MANIOC EN TUBERCULES

Poste de travail Quantité sur 1 ha Prix unitaire Montant


Préparation du sol 25 1500f 37500f
(homme/jour)
Préparation et bouturage 5 1500f 7500f
(homme /jour)
Plantation (homme/ jr) 10 1500f 15000f
Entretien (homme /jr) 10 1500f 15000f
Récolte (homme/jr) 10 1500f 15000f
Achat de boutures 10000 25f 250000f
sélectionnées
Fumure en kg (par 10000 20f 200000f
nécessaire en cas de parcelle
en jachère)
Total provisoire des charges 540000F
Récolte des tubercules en kg 30000 28 840000f
Bénéfice net 300000f

Pour une plantation de 10000pieds à l’hectare avec un rendement potentiel de 30tonnes ; la


commercialisation des racines (tubercules) s’élève à 840000fcfa
PRODUCTION TRANSFORMATION ET VENTE DU GARI
Poste de Unité Quantité Prix unitaire Montant
travail
Epluchage h/jr 7 1500 10500f
Lavage h/jr 2 1500 3000f
Râpage au h/jr 4 1500 6000f
moulin
Mise en sac + h/jr 2 1500 3000f
pressage
Tamisage / h/jr 6 1500 9000
cuisson
Calibrage h/jr 2 1500 3000
TOTAL 34500F
Production et kg 750 500 375000f
vente en kg
Bénéfice net 340500
hebdomadaire