DYSPNEE
DYSPNEE
DYSPNEE
OBJECTIFS
1. Définir la dyspnée
2. Enumérer 6 caractéristiques à préciser lors de l’évaluation d’une
dyspnée.
3. Décrire 2 échelles d’évaluation de l’intensité de la dyspnée
4. Enumérer 4 causes de dyspnée aiguë et 2 causes de dyspnée
chronique
INTRODUCTION
La dyspnée est un motif de consultation extrêmement fréquent.
Les dyspnées constituent une urgence médicale. La préoccupation
dominante est de savoir reconnaître les urgences majeures respiratoires,
cardiovasculaires ou métaboliques, qui nécessitent un diagnostic
immédiat et la mise en route des traitements urgents. Le diagnostic
étiologique de la dyspnée est habituellement facile
1. GENERALITES
1.1. Définition
La dyspnée est une sensation de respiration difficile ou laborieuse
Classification
Elle peut revêtir plusieurs types : la dyspnée d'effort, la dyspnée
paroxystique et la dyspnée de repos.
- La dyspnée d’effort : est le symptôme fonctionnel le plus
couramment observé au cours des cardiopathies et aussi le plus
précoce. La dyspnée d'effort n'est pas spécifique des affections
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cardiaques, elle peut se voir dans les insuffisances respiratoires
et également en cas d'anémie.
1.2. Intérêts :
o Epidémiologique : motif fréquent de consultation
o Diagnostique
Urgence médicale ; elle est une des manifestations
de maladies pulmonaires et cardiaques graves
Etiologies dominées par les causes cardio-
vasculaires, pleuro-pulmonaires et métaboliques
(coma diabétique et insuffisance rénale)
o Thérapeutique :
Nécessité d’admission fréquente en unité de soins
intensifs
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2. DEMARCHE DIAGNOSTIQUE
2.1. Interrogatoire ++
Importance capitale +++
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o Classification de la NYHA (New York Heart Association)
Fréquemment utilisée en cardiologie et pour les maladies vasculaires
pulmonaires. On distingue 4 stades :
Stade 1 : Absence de signes fonctionnels lors de l'activité physique
habituelle.
2.1.2 Antécédents
- Personnels
o Pathologies : cardio-vasculaires, pleuropulmonaires,
manifestations allergiques
o Mode de vie : tabagisme
o Environnement familial et professionnel : polluants et
allergènes potentiels
- Familiaux : notion d’atopie, de maladie cardiovasculaire
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2.2. Examen physique
- Inspection :
o Temps respiratoire de la dyspnée :
Dyspnée inspiratoire : augmentation du temps inspiratoire avec
une mise en jeu des muscles inspiratoires accessoires : tirage
inspiratoire.
Dyspnée expiratoire : allongement du temps expiratoire (existence
d’un rétrécissement du calibre bronchique). Elle est fréquemment
associée à des sifflements intrathoraciques (wheezing)
o Fréquence respiratoire : tachypnée en cas d’augmentation,
bradypnée si diminution. Apnée = arrêt de la ventilation
o Variation de la ventilation minute : polypnée
(augmentation), hypopnée (diminution de la ventilation
minute)
o Aspect du thorax
Morphologie du thorax : en tonneau (emphysème pulmonaire),
voussure thoracique (épanchement), dilatation des espaces
intercostaux (asthme, emphysème, vieillissement)
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Ampliations thoraciques : diminution de l’expansion d’un hémi
thorax par rapport à l’autre (épanchement pleural), diminution
paradoxale de la base du thorax durant l’inspiration = Signe de Hoover
(grandes distensions thoraciques, aplatissement du diaphragme,
obstruction bronchique)
Signes de lutte respiratoire :
Tirage inspiratoire (sus-claviculaire, sus-sternal, intercostal,
basithoracique) accompagné de bruits inspiratoires.
Le bruit inspiratoire caractéristique est le cornage (bruit grave,
rauque, caverneux) qui témoigne généralement d’un obstacle
extrathoracique (pharyngé ou laryngé) ou trachéal. On le distingue
du stridor, bruit plus aigu, lié à la vibration des structures laryngées
ou trachéales à l’inspiration, mais qui n’est pas obligatoirement
associé à une dyspnée
Battements des ailes du nez.
Expiration avec lèvres pincées (afin de retarder le collapsus
expiratoire des bronches en augmentant la pression intrabronchique;
bronchopneumopathie chronique obstructive sévère)
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- Palpation :
o recherche de points douloureux
o Transmission des vibrations vocales
- Percussion
o Hypersonorité : pneumothorax
o Matité franche ou submatité
- Auscultation :
o Etat du murmure vésiculaire : diminué ou aboli dans les
épanchements ; Diminution bilatérale du murmure
vésiculaire (emphysème sévère)
o Râles crépitants (inspiratoires), sibilants ou ronflants
o Frottement pleural (disparaissant en apnée) : pleurésie de
faible abondance
o Auscultation normale : Embolie pulmonaire ?
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2.3 Evaluer la gravité initiale et prendre des mesures de
sauvetage
2.3.1 Signes de gravité
- Début brutal
- Antécédents cardio-vasculaires ou respiratoires
- Terrain : immunosuppression, grand âge
- Fièvre
- Signes cardiovasculaires : hypotension ou collapsus, tachycardie
(pouls > 100/mn), arythmie cardiaque, autre anomalie cardiaque à
l’auscultation, signes de phlébite
- Signes respiratoires : douleurs thoraciques, cyanose, bradypnée
ou tachypnée (polypnée) intense, signes de lutte respiratoire,
anomalie à l’auscultation pulmonaire
- Signes neurologiques : troubles de la conscience
2.3.2 Prise en charge et mesures immédiates
- Installation du malade en unité de soins intensifs
- Mise en place d’une voie veineuse
- Surveillance : pression artérielle, rythme respiratoire, ECG, PaO2,
PaCO2
- Oxygènothérapie : saturation > 92 %
- Intubation si troubles de la conscience
- Remplissage vasculaire si nécessaire
- Traitement étiologique en urgence
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3. PRINCIPALES ETIOLOGIES
CONCLUSION
Le diagnostic positif et étiologique de la dyspnée est habituellement
facile. Des mesures urgentes et adéquates doivent être mises en route
devant toute dyspnée grave. Des unités de soins intensifs sont le cadre
idéal pour la prise en charge des urgences majeures.