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Le Desir

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L’HOMME, ÊTRE DE DESIR PEUT-IL ËTRE HEUREUX ?

BARUCH SPINOZA dans Ethique estime que « le désir est l’essence même de l’homme c'est-à- dire l’effort par
lequel l’homme s’efforce de persévérer dans son être ». Ainsi pour lui, nos désirs sont d’énormes forces motrices, des
stimulants permettant à l’être humain de transcender l’impossible, l’imagination, l’inaction pour parvenir à la béatitude. Et
pourtant pour les religieux et les moralistes, il faut condamner nos désirs parce qu’ils voient en eux la source de nos vices,
de nos tentations conduisant l’homme à la perte. Partant de cette objection surgit le problème du rôle du désir dans
l’existence humaine. Dès lors, le désir favorise-t-il le bonheur de l’homme ? En fait, dans quel sens le désir peut-il conduire
l’homme au bonheur ? Toutefois, le désir ne serait-il pas plutôt source d’entrave au bonheur?

Approches définitionnelles des notions de désir, d'imagination, du travail, de la technique et de l’art


Le désir : Du latin « Desirare » et du grec « Desiderare », le Désir est : regretter l’absence de… . Il est alors l’expression
d’un manque ; le pressentiment d’un bien susceptible de nous combler. Désirer, c’est donc prendre conscience d’un manque
qui se manifeste en soi et qui ne demande qu’à être satisfait. (Selon André Lalande : le désir est une tendance spontanée et
consciente vers une fin connue ou imaginée//. De son étymologie « desiderare», le désir est l’expression d’un manque ; le
pressentiment d’un bien susceptible de nous combler. Ainsi LEIBNIZ dira dans nouveaux essais sur l’entendement humain
que « le désir est l’inquiétude qu’un homme ressent en lui-même par l’absence d’une chose qui lui donnerait du plaisir si
elle était présente ». ). Dans son sens conceptuel, le désir est une affection ou une pulsion particulière à vouloir obtenir
quelque chose pour satisfaire un besoin ou une envie. Autrement dit, le désir peut s’entendre comme une force affective qui
porte l’homme vers quelque chose qu’il s’imagine comme source de satisfaction. En un mot, il se conçoit comme regret de
sa propre absence car le désir se porte vers ce qui n’est pas. Comme tel, les désirs sont des appétits de la partie inférieure de
l’âme ou du corps humain. C’est pourquoi à la déférence du besoin qui prend fin une fois son objet obtenu, le désir est
continuel, il n’a ni fin ni commencement.
L’imagination : De manière classique, l’imagination est la faculté par laquelle l’homme produit des images mentales. Elle
est la faculté de représentation des images. Dans un autre sens, elle est la représentation mentale d’un objet absent. Ainsi
contrairement à la rêverie et au fantasme, l’imagination est une activité consciente par un sujet qui désire quelque chose. A
cet effet pour J.P SARTRE, l’imagination est la néantisation du réel c'est-à-dire l’effort intellectuel de rendre présent un
objet objectivement absent. En cela, l’imagination est donc un stimulant qui nourrit et excite les désirs humains par l’espoir
d’être satisfaire.
Le Travail : De manière étymologique, dérivé la latin « TRIPALIUM », le travail désigne un instrument de torture dans
lequel on assujettissait les grands animaux en vue de les ferrer ou de les opérer. C’est donc de façon métaphorique qu’il est
utilisé pour désigner une activité humaine. Dans sa conception scientifique, le travail apparait comme une énergie ou un
effort fourni par quelqu’un. Dans son langage courant, le travail désigne une activité, une action consciente par laquelle
l’homme transforme ou produit des biens de consommation et de services utiles à l’ensemble des hommes.
La Technique : De manière générale, la technique est l’ensemble des méthodes ou procédés mis en œuvre dans une activité
pour la rendre plus efficace. Dans son sens strict, la technique renvoie à la mise en pratique des théories scientifiques. En un
mot, elle est un ensemble de moyens instrumentaux ou intellectuels élaboré par l’homme pour alléger son travail.
L’art : Selon sa définition classique, l’art est une activité humaine aboutissant à la création d’œuvres. Ainsi il désigne
adresse, talent, dextérité, habilité ou encore savoir-faire de l’homme. C’est pourquoi pour E. KANT dans Critique de la
faculté de juger affirme que « l’art est la belle représentation d’une chose et non la représentation d’une belle chose ». Ceci
pour dire que l’art n’est pas qu’une simple imitation de la nature. Il n’est pas une simple copie des choses agréables de la
nature mais plutôt une création, une production, une invention esthétique de l’homme. Autrement dit, l’art vise donc le beau,
l’utile, l’agréable. D’un autre côté, avec les naturalistes, l’art est une simple activité d’imitation ou de représentation de la
nature. Pour ces deniers, l’art ne vise ni l’utile ni l’agréable, ni le beau. Il désigne tout simplement l’expression d’une
réalité sociale ou psychologique. C’est pourquoi Buffon dans histoire naturelle révèle que « toutes œuvres d’art ont leurs
modèles dans la production de la nature car Dieu a créé et l’homme imite ». En un mot, pour eux, l’art renvoie à une simple
reproduction des critères de la nature. N.B : toutes ces activités à l’instar du travail, de la technique, de l’art et de
l’imagination sont des activités intellectuelles ou psychiques spécifiquement humaines. Et qu’elles sont motivées par nos
désirs. Dès lors, quel est l’impact de nos désirs dans la quête du bonheur ?
A. La nature insatiable du désir comme un frein au bonheur
Lhomme, en tant qu’être de désirs est en permanence en quête d’objets de satisfaction qui paradoxalement le rend
misérable. En effet, à cause de la nature insatiable et instable de nos désirs, le bonheur semble illusoire pour l’espèce
humaine. Pour ainsi dire que le désir est une maladie de l’âme humaine rendant l’accès au bonheur plus compliqué voire
même inaccessible. Car dans ses manifestations, le fait de désirer entraine une souffrance illimitée dans la quête de sa
réalisation. Autrement dit, un désir satisfait en appel automatiquement un autre à tel enseigne qu’il soumet l’homme à un
vagabondage de plaisirs insensés, fugaces et qui s’entremêle de souffrances. C’est pourquoi, pour les religieux et les
moralistes, il faut condamner et exorciser cette tendance désirante en nous, puisqu’elle est la source de nos vices et péchés.
Par-là, le désir est vu comme source d’obstacle dans l’élan du bonheur. Aussi, faut-il ajouter que si le désir est tant déprécié
de la sorte, c’est bien parce qu’il ruine la liberté humaine. A cet effet, les Stoïciens et les Rationalistes le rejettent au rang
des manifestations pulsionnelles de l’inconscient. Pour ces derniers, le désir est donc une source d’illusion, de perdition et
d’égarement de l’homme rendant le bonheur irréalisable. Et cela est vrai car le désir a cette manie de soumettre l’âme aux
plaisirs des sens et du corps plutôt que l’inverse. C’est en effet, une humiliation pour l’esprit appelé à obéir et où tout se
passe comme si la conclusion précède le raisonnement. Tel est d’ailleurs ce pense E.KANT dans Anthropologie du point de
vue pragmatique en ces termes : « l’émotion porte un préjudice momentané à la liberté et à la maitrise de soi-même ».
Qu’est-ce à dire sinon que le désir, en faisant perdre l’usage correct de la raison, ruine notre accès au bonheur. A cet égard,
ARTHUR SCHOPENHAUER dans le monde comme volonté et comme représentation estime que « entre le désir et leur
réalisation s’écoule toute la vie humaine ». Il est donc difficile chez l’homme de faire coïncider désir et bonheur.
Par conséquent, si le désir semble être un obstacle à la réalisation du bonheur ; n’est-il pas aussi vraie que les activités
humaines dont le désir en est la source sont limitées dans la recherche du bonheur ?
♦ Les limites du Travail
Dans une certaine observation, le travail est à déprécié parce qu’il exige de l’effort, de la souffrance et de la peine de
la part du travailleur. En effet, C’est à cette idée que se rattache la conception étymologique qui fait du travail, un «
tripalium » c'est-à-dire un instrument de torture. En ce sens, travailler devient une corvée avec un caractère avilissant et
aliénant pour l’homme. Cette assertion est aussi partagée par la conception judéo-chrétienne qui voit le travail comme une
punition, la sanction du péché humain envers Dieu. Tel est d’ailleurs la portée du verset 19 de Genèse 3 de la bible qui
annonce que « Le sol sera maudit à cause de toi, homme. C’est à force de peine que tu tireras de la terre ta nourriture de tous
les jours. C’est à la sueur de son visage que tu mangeras du pain ». Entendons par là que le travail est le résultat d’une
malédiction qui condamne l’homme à s’aliéner. De même, opposé au loisir, le travail semble être une source d’aliénation de
l’homme. Les conditions du travail dénaturent l’homme en le réduisant à un simple instrument. Ce qui revient à dire que le
travail confisque la liberté de l’homme en le rendant esclave ; par le travail l’homme devient une marchandise qui se vend
pour un salaire. A cet effet, dans le Capital K.MARL affirme que « le royaume de la liberté commence seulement là où l’on
cesse de travailler ». En un mot, le travail n’engendre pas le bonheur car il ne comble point les désirs et les besoins de
l’homme mais bien pire il les accroit.
♦ Les limites de la Technique
Incontestablement, il faut reconnaitre que la technique peut compromettre l’accès au bonheur de l’homme. En effet,
une analyse au quotidien de l’impact de la technique sur l’homme et de son cadre de vie permet de comprendre qu’elle est
non seulement limitée dans la recherche du bonheur mais qu’elle cache d’énormes inconvénients. Car à côté de ses
avantages sommeillent en grandes parties d’énormes effets néfastes et destructeurs. Comme illustration rappelons la
destruction de l’écologie à travers les résidus des inventions technoscientifiques qui polluent l’air, l’eau et les aliments. A
cela, il faut ajouter les horreurs des manipulations des armes techniques. On voit donc que les effets incontrôlés et
incontrôlables de la technique menacent le bonheur de l’homme. Ce constat pousse MICHEL HENRI dans la Barbarie a
écrit ceci « voici devant nous ce qu’on n’avait en effet jamais vu : l’explosion scientifique et la ruine de l’homme ». En
d’autres termes, la technique vient mettre en danger la vie humaine car au lieu de servir l’homme, elle la desservit en le
dégradant moralement et spirituellement. C’est dans cette logique que J.J.ROUSSEAU voit dans le binôme « science-
technique » les fondements de la dépravation, de dégradation et de la décadence de l’homme. Ainsi selon ce dernier dans
Discours sur les sciences et les arts « nos âmes se sont corrompues à mesure que nos sciences et nos arts se sont avancés à la
perfection ». Par-là, il ressort que la technique qui est censée venir alléger le caractère pénible et douloureux de la vie vient
au contraire en rajouter avec un cortège de soucis et de misères. N’est-ce pas d’ailleurs le cas de l’art et de l’imagination ?
♦ Les limites de l’imagination
l’imagination, en tant que faculté de représentation mentale des images est à rejetée dans de la quête du bonheur. En
effet, selon une certaine conception rationalistes, il faut condamner cette faculté au détriment de la raison parce qu’elle fait
perdre à l’homme le sens de la mesure et du réalisme dans ses actions et ses ambitions. L’imagination introduit en l’homme
et dans son existence un désordre et un déséquilibre. A ce propos, l’Encyclopédiste d’Alembert (1717-1785) estime que «
c’est par l’entremise de l’imagination que nos organes de sens font leur ravage… ». Pour dire ainsi que cette faculté
empêche l’homme de faire un usage correct de sa raison. Aussi faut-il voire l’imagination comme un mal psychologique
chez l’homme qui trouble son existence en le faisant miroiter dans un bonheur illusoire. C’est pourquoi BLAISE PASCAL
dans les Pensées fait bien de nous dire ceci « l’imagination est cette partie décevante de l’homme car elle est maîtresse
d’erreur et de fausseté ». Ce qui signifie que l’imagination sert généreusement mensonge à l’homme. Dans ces conditions,
l’imagination apparaît comme un produit dangereux dans l’existence humaine car elle se plait à contrôler et à dominer la
conscience de l’homme afin de lui assigner une seconde nature. Tel est d’ailleurs la pensée d’Alain dans Vingt leçons sur les
beaux-arts en ses termes « l’imagination n’est qu’un tourment ; elle ne nous satisfait jamais ». En un mot, si l’imagination
est limitée dans la recherche du bonheur c’est parce qu’elle apparaît comme une faculté incontrôlable qui sublime nos désirs
et envies.
♦ Les limites de l’Art
L’art semble inutile dans l’existence humaine dans la mesure où cette activité ne s’intègre pas dans l’ensemble des
activités pratiques d’une société. En effet, depuis l’antiquité, l’art est vu comme une activité superflue à cause de son
caractère utopique. C’est dire que l’artiste est un rêveur, un utopiste qui passe son temps à imiter les apparences des choses.
Ainsi il incarne illusion, erreur et mensonge. A ce propos, Platon dans la République nous disait ceci « l’art est une illusion,
un simulacre, qui n’a rien à voir avec la réalité ». Ce qui sous-entend que l’art est une vaine apparence qui fait miroiter à
l’homme des réalités illusoires. Il ne s’accommode aucunement pas avec la réalité sensible. Bien au contraire, l’artiste et ses
œuvres doivent être surveillés ou censurés pour ne pas leur donner l’occasion d’égarer les hommes ou de créer de la
confusion dans leur vie. Cela pour dire que l’art est source d’oisiveté et d’égarement. C’est lui qui détourne les vrais
citoyens de leurs tâches. Car l’homme moderne est perverti parce qu’il ne s’adonne qu’aux vaines et absurdes activités telles
que : l’art, la peinture, la danse, la musique…activités qui ne produisent aucun rendement en biens et services pour le
développement de la société. C’est à juste titre que J.J. ROUSSEAU dans Discours sur les sciences et les arts souligne que «
désormais nous avons que des musiciens, des géomètres, des peintres ; mais nous n’avons plus de citoyens ». Voulant nous
faire savoir que l’art nous détourne de l’essentiel de la vie ; il nous fait fantasmer sur des choses de moindre importance.
C’est pourquoi l’artiste est taxé d’amuseur public, de vagabond ou même de fou. En un mot, Cette activité n’est qu’un
simple luxe pour l’existence humaine Car selon HUISMAN DEBUSSY dans Esthétique industrielle « l’art est le plus beau
des mensonges ; il faut désirer qu’il reste un mensonge sous peine de devenir une chose utilitaire ». ) Tous ces constats
montrent que nos désirs et nos activités sont limités à rendre l’homme heureux. Cependant en toute objectivité, n’est-ce pas
des moyens privilégiés par lesquels l’homme a pu progresser et essaye d’atteindre le bonheur ?
B. Les apports du désir dans la réalisation du bonheur
A voir de près, le désir semble être la source du progrès de l’humanité et du bonheur de l’homme. En effet, force est de
constater que le désir possède de nombreuses vertus. ▬ Ainsi de prime abord, cette tendance désirante de l’homme semble
être sa source de connaissance. Il est cet « instinct de curiosité » appelé « Quid » en Latin qui a conduit l’humanité à sortir
de l’ignorance pour atteindre une forme de savoir
nommée « la science ». Une telle assertion est soulignée par J.J.Rousseau quand il écrit ceci « nous ne cherchons à connaitre
que parce que nous désirons de jouir du savoir et il n’est pas possible de concevoir pourquoi celui qui n’aurait ni désir, ni
crainte, se donnerait de la peine de raisonner ». A cela s’ajoute que pour les psychologues et les Romantiques, le désir est
cette force motrice qui mène l’homme à l’action et qui lui permet de transcender l’impossible afin d’accéder au bonheur. Car
comme le disait l’écrivain français PAUL CLAUDEL (1868-1955) « même l’intelligence humaine ne fonctionne pleinement
que sous l’impulsion du désir ». Entendons que par le désir, l’homme anime et aiguise sa conscience pour la rendre plus
efficace. Grâce à la nature insatiable du désir, l’homme rompe avec la monotonie de la vie en donnant ainsi goût et valeur à
son existence. Dès lors, le désir devient l’expression d’un manque, d’une envie qui travaille à l’enrichissement et à
l’alimentation de la vie humaine. Le désir est tellement indispensable pour l’équilibre de l’homme qu’il fait partie des deux
éléments les plus importants qui orientent les actions et la vie de l’homme. C’est d’ailleurs ce que Platon avait présenté aux
hommes dans Phèdre lorsqu’il écrivait que « il faut savoir qu’il y a dans chacun de nous deux principes qui nous gouvernent
et nous dirigent : l’un est le désir et l’autre, l’idée acquise qu’il faut rechercher le bien ». Au vu de tout ceci, il ressort donc
le désir permet à l’homme de se construire une identité et une existence la plus valable et viable. Telle est la conclusion de
J.J. ROUSSEAU dans la Nouvelle Héloïse en ces termes « Malheur à celui qui n’a plus rien à désirer. Il perd pour ainsi dire
tout ce qu’il est et possède ». Qu’est-ce à dire, sinon que le désir est le seul élan capable de favoriser notre humanisation.
 Les bienfaits du travail
Incontestablement, il urge de reconnaitre que le travail est indispensable aux hommes. En effet, une observation
purement scientifique nous révèle que « tout muscle qui ne travaille pas s’atrophie ».-De là, les scientifiques font
implicitement du travail une condition de bien-être et de mieux-être physique de l’homme.- aussi, cette assertion semble
trouver un écho favorable dans une certaine conception judéo-chrétienne. Selon cette conception, le travail se veut le moyen
par lequel l’homme rachète ses fautes afin de mériter le pardon et de redevenir enfant de Dieu. C’est pourquoi, SAINT
PAUL dans 2 Thessalonicien 3V1O de la Bible fait bien de nous dire ceci « si quelqu’un ne travaille pas, qu’il ne mange pas
non plus ». Pour ainsi dire que seul le travail donne à l’homme le droit et le privilège d’exister et de s’épanouir. Il devient
alors un facteur d’humanisation. – Bien plus, faut-il ajouter que la nécessité du travail transparait surtout dans sa fonction
sociale. Car faire partie de la communauté humaine, c’est travailler pour être utile à soi et aux autres. -Dès lors, on
comprend pourquoi l’oisif ou le paresseux est considérer comme un parasite entre les hommes. Dans ces conditions, le
travail est un moyen de reconnaissance et d’insertion sociale. A cet effet, Auguste Comte dans Catéchisme positiviste disait
à juste titre que « l’état social ne peut se consolider et se développer que par le travail des uns et des autres ». Car selon
CAMILLE JULIEN dans Revue bleue « le travail est une nécessité sociale ». Autrement dit, le travail permet à l’homme de
produire ce qui lui est utile afin de sortir de son état primitif et précaire. C’est en ce sens que VOLTAIRE dans Candide
affirme ceci « le travail nous éloigne de trois grands maux : l’ennui, le vice et le besoin ». Par ailleurs, pour bien se
représenter l’utilité du travail, voyons celui-ci comme un puissant moyen de libération d’une vie autonome. Car comme le
disait SARTRE dans
Situation III « En fait, l’élément libérateur de l’opprimé, c’est le travail ». En un mot, le travail garantit efficacement le
bonheur de l’homme.
 Les bienfaits de la technique
Une analyse objective de l’impact de la technique sur l’existence humaine montre que celle-ci a pour objectif
d’améliorer les conditions de vie l’homme en lui offrant toutes les commodités d’une vie agréable. -En effet, si le monde
d’aujourd’hui est nettement différent de celui des siècles passés, c’est grâce aux nombreuses prouesses de la technique qui
ont transformé de manière spectaculaire la face du monde. Ainsi nous prenons pour preuve, les prodigieux développements
des techniques de communication à savoir les « NTIC et l’internet » ; de la mainmise de l’homme sur la nature à travers une
mécanisation de l’agriculture. -A cela s’ajoute les manipulations spectaculaires de l’homme sur le plan médical reculant les
frontières de certaines maladies et du taux de mortalité. Tout ceci pour dire que l’homme d’aujourd’hui doit sa survie aux
nombreux bienfaits de la technique. -Car grâce à elle, l’homme a pu améliorer non seulement ses conditions de vie mais
aussi et surtout elle lui a conférer le pouvoir d’être « maitre et possesseur de la nature » selon les mots de RENE
DESCARTES. C’est d’ailleurs pourquoi NIETZSCHE dans le Gai-savoir affirme que « la fin dernière de la science et de la
technique serait de procurer à l’homme le plus de plaisirs possible et de lui éviter le moins de déplaisir possible ». En un
mot, la technique est un moyen efficace qui conduit l’homme sur la voie du bonheur.
 Les bienfaits de l’imagination
Les bienfaits de l’imagination dans la recherche du bonheur se perçoivent énormément chez les psychologues. -
En effet, pour ces derniers l’imagination en tant que faculté humaine de reproduction mentale des images constitue un
stimulant pour la conscience humaine. Car c’est elle qui préside toutes les actions de l’homme ; c’est encore elle qui
permet de se sublimer dans son langage, de rompre avec la monotonie pour innover en toute chose. Elle permet à
l’homme de peser l’ultime sens de la vie et de transformer chaque jour les conditions de son existence. Tel est
d’ailleurs le sens de cette pensée de KANT dans Critique de la raison pratique « l’imagination est le pouvoir de se
représenter dans l’intuition un objet même dans son absence ». Autrement dit, l’imagination devient une dimension de
la pensée grâce à laquelle l’homme donne sens et valeur à son existence. -Pour dire ainsi que, par l’imagination
l’homme transcende le néant, arrache à l’impossibilité son
caractère pour se mettre sur la voie de l’action et de la quête du bonheur. L’imagination offre à l’homme un monde où
se réunissent l’utile, l’agréable et le réel. A cet effet, GASTON BACHELARD dans l’Air et les songes écrit que «
imaginer, c’est hausser le réel d’un ton ». En somme, l’imagination a facilité et rendu moins pénible la manifestation
de l’existence humaine et a contribué à transformer les rapports entre les hommes.
 Les bienfaits de l’art
L’art en tant qu’activité humaine semble avoir de la valeur dans l’existence humaine car il possède de nombreuses
fonctions. En effet, dans une conception psychanalytique, l’art possède une fonction thérapeutique. En d’autres termes, il est
un puissant remède psychologique contre le stress, la dépression et les angoisses existentielles. C’est dans cette même
logique des psychologues qu’HERBERT MARCUS dans l’homme unidimensionnel reconnait que « la nécessité esthétique
de l’art remplace la terrible nécessité de la réalité. Elle sublime la douleur en plaisir réel ». Ainsi il est la sublimation de nos
désirs inconscients par la conciliation du plaisir et de l’agréable, du beau et de l’utile. Pour dire que l’artiste et ses œuvres
transforment la peine en joie en mettant de la gaîté là où la réalité est triste. Dans cette condition, il faut aussi révéler que
l’art peut revêtir une fonction sociale. Ce qui signifie que l’art donne à chaque société humaine des valeurs sociales
particulières qui modèlent leur vie. C’est pourquoi NIETZSCHE dans volonté de puissance nous informe que « l’art est la
bonne conscience qu’il faut pour rire ou pour pleurer de temps en temps de notre folie, pour pouvoir demeurer heureux de
notre sort ». Ce qui sous-entend en un mot, que l’artiste n’est pas inutile dans l’existence humaine ainsi que ses productions.

CONCLUSION

Au total, il convient de retenir d’abord de ces analyses sur l’impact du désir, que celui-ci fait partie de la nature
humaine. Ensuite, il y a à retenir que le désir à cause de sa nature insatiable, être heureux pour l’homme est une illusion.
Enfin, il faut admettre que le désir apparaît comme la source de motivation des activités humaines aussi bien physique
qu’intellectuelle. Dans ces conditions, l’homme peut connaître quelques instants de plaisirs et de joies mais il ne peut y
demeurer de façon stable et durable à cause de la nature du désir.

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