Chap 3 Fonctions de L'état

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CHAPITRE III - Fonctions de

l’État
Section I - Débats sur les différentes
fonctions de l’État
Tous les auteurs constitutionnels recherchent une classification de l’État. Il y en
émerge deux conceptions : dualiste et trialiste.

§1: conception dualiste


Cette conception reconnaît deux fonctions : législative et exécutive. La
fonction juridique est considérée comme une fonction contentieuse
d’exécution de la loi, car elle fait exécuter les lois en les exécutant dans un
procès. La fonction exécutive a donc un double aspect (le contentieux et le
non-contentieux).

§2: conception trialiste


Cette conception identifie trois fonctions : le législatif, l’exécutif et le judiciaire.
Cette dernière dit la loi et est chargée de trancher les litiges.

Section II - les différentes fonctions


§1: la fonction législative
A/ Définition
Confectionner une loi veut dire la rédiger, en discuter puis la voter. Mais que
veut dire la loi ?
Dans un sens matériel, elle désigne l’acte juridique à vocation commune
s’appliquant à tous les citoyens, c’est une norme générale et abstraite portant
sur un certain nombre de domaines (Article 34).

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Dans un sens formel, elle se rapporte à l’acte juridique voté par le Parlement
selon une procédure particulière (Article 24).

B/ Organes
On compte une variété d’organes.

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C/ Exercice de la fonction législative
L’organisation du travail législatif est au cœur de la démocratie, car il concerne
le vote des lois et le contrôle du gouvernement. Sa fonction est de faire voter
des lois par un Parlement (qui sont des représentants élus). La loi est une
norme générale et impersonnelle et qui exprime la volonté générale ce qui lui
donne une grande légitimité (cf. Rousseau, Du contrat social, 1762).

L’Article 28 dicte l’organisation du Parlement. Il contrôle le gouvernement : il y a


un devoir d’information réciproque, le Parlement a un pouvoir de contrôle et
d’investigation à l’égard du gouvernement (à travers des commissions) et le
gouvernement a une responsabilité devant le Parlement (articles 49 et 50). De
plus, le Parlement reste un pouvoir autonome et peut donc régler certaines
règles dans un règlement intérieur.

Le Parlement rencontre cependant certaines difficultés. Il a un fonctionnement


complexe dû aux interactions entre législatif et exécutif pour un bon vote de
la loi (conforme à la Constitution). En effet, l’acte du législateur est un acte
politique, ce qui entraîne des tensions entre le gouvernement et le Parlement.
De plus, le travail du Parlement est un travail technique, qui le rend long et
complexe, parfois en décalage avec les demandes du moment.

Il y a cependant certaines solutions : une initiative des lois partagée entre le


législatif et l’exécutif (l’exécutif est à l’origine de 80-90% des lois, car une loi
suit une politique), une canalisation du travail législatif par l’encadrement du
temps de vote et du temps du parole (rationalisation du parlementarisme). Il
est également possible de déléguer une partie du pouvoir au gouvernement
pour une période définie et pour un objet limité. Le défaut majeur, cependant,
est que le Parlement est dessaisi de sa propre compétence.

§2: La fonction exécutive


A/Contenu
Dans les constitutions modernes, le pouvoir exécutif ne fait qu’exécuter les lois
à travers l’administration, sans initiative. C’est un rôle technique car le
législateur exprime la volonté générale. Le pouvoir exécutif assure la direction
de la force publique et armée afin de garantir la bonne exécution des lois, au
besoin avec la force.
Il y a une transformation de la fonction :

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1. Les autorités exécutives prennent des décisions de leur propre initiative
(ex: ordre public). C’est un pouvoir réglementaire autonome par rapport au
législatif (≠ exécution mécanique).

2. Par la création d’une administration pour mettre en œuvre les décisions.


Elle élabore et met en œuvre les règlements.

3. Le gouvernement dispose de la force publique pour faire exécuter les lois


et est responsable de cette force, l’exécutif garantit aussi cette loi.

B/ Organes

§3 : la fonction juridictionnelle
A/ Différentes conceptions de la fonction juridictionnelle

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La première conception consiste à la voir une fonction d’exécution des lois
selon un mode contentieux, selon une conception dualiste de l’Etat. C’est
donc une fonction générale, ayant pour but faire respecter les lois selon des
prérogatives administratives. Selon cette conception, elle n'est donc pas le
troisième pouvoir avec la législation et l'exécutif : le juge n'a pas un pouvoir
autonome de législation. Dans certains systèmpes, la Constitution oblige les
juges à renvoyer au législateur toutes les questions que la loi peut poser. C'est
un système de référé législatif. Il y a donc aussi une soumission au pouvoir
exécutif, qui nomine, sanctionne et gère l’avancement des juges, par exemple
le Conseil supérieur de la magistrature est présidé par le Président de la
République, selon la constitution de 1958 (Titre VIII, “de l’autorité judiciaire”,
Article 64, alinéa 1 = le Président est le grant de l’indépendane judiciaire”).

La seconde conception présente la fonction judiciaire comme un pouvoir


indépendant des autres, dont les membres sont indépendants et non-
subordonnés. Certaines conditions doivent cependant être réunies :

les juges doivent être indépendants et inamovibles, il faut une


indépendance statutaire par rapport aux autres pouvoirs (c’est-à-dire que
l’exercice de la fonction est indépendante des autres). L’inamovillité se
définit comme la situation d’une personne qui ne peut être déplacée de son
poste. L’Artcle 64, alinéa 4 en fait un principe constitutionnel.

la magistrature doit avoir une organisation autonome afin d’être un


véritable contrepouvoir. Cela légitime la potentialité du contrôle
constitutionnel car elle est indépendante du pouvoir législatif.

La question se pose de la légitimité des juges, non-élus contrairement aux


membres du pouvoir législatif et exécutif, à exercer un contrepouvoir.

B/ Solutions
Le départemennt judiciaire (défini par exemple dans l’Article 3, section 1 de la
constitution américaine) succède aux départements législatif et exécutif. Dans
ce système, il fixe les compétences, ce qui en fait un véritable pouvoir grâce à
son autonomie et au fait que les juges puissent censurer des actes (même
législatifs). A l’inverse en France, qui suit la conception de la Révolution, le
pouvoir judiciaire ets soumis à la loi car elle seule exprime la volonté générale.
De nombreaux articles définissent le statut des juges, comme les articles 64 et
66. Tous les juges ne sont pas indépendants, puisque même les magistrats
sont dépendants de l’exécutif. Un autre exemple est celui de l’Allemagne

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(Article 92), où les jurisdictions ont une autronomie mais sont toujours
soumises à la loi.

La fonction juridique a une autonomie partielle car il existe une crainte d’un
gouvernement des juges, où ils auraient une autonomie totale et dicteraient
aux autres comment agir.

Section III - La confusion du pouvoir La


séparation des pouvoirs est essentiel au
fonctionnement de la société. Or, le
peuple ne peut obtenir sa liberté politique
que si les pouvoirs sont véritablement
séparés.
§1: La dictature de l’exécutif
Dans les régimes autoritaires, il n’y aucune séparation des pouvoirs. Des
troubles ou des crises amènent parfois un leader (souvent charismatique) au
pouvoir qui n’assouvit que ses propres ambitions. Sur le moment, ce régime
peut être vu comme une solution par rapport à un système antérieur n’ayant
pas su répondre aux exiges et aux problèmes de la société.

A/ Une dictature personnelle


Une dictature personnelle a lieu lorsqu’une personne prend le pouvoir, souvent
suite à un coup d’Etat, et qui concentre tous les pouvoirs.

B/ Le césarisme
Un césarisme se réfère au procédé par lequel un dictateur se donne une
légitimité en ayant recours à un plébiscite. C’est la méthode utilisée par César
(d’où le nom) et par les deux Napoléons.

C/ Le totalitarisme
Le totalitarisme régit toute la vie du citoyen, même dans la sphère privée. C’est
le régime décrit par George Orwell dans 1984.

D/ L’arbitraire

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Dans un régime arbitraire, le droit est fondé sur des règles arbitraires et
idéologiques qui entraînent des choix imprévisibles. Le droit décline, car il n’y
aucune garantie, principe ou juge. C’est le cas, par exemple, du Cambodge lors
du régime des khmers rouges.

§2: le gouvernement de l’Assemblée


La nature du gouvernement de l’Assemblée est celle d’une situation
constitutionnelle et politique dans laquelle l’Assemblée législative détient tout le
pouvoir législatif et exécutif. Elle l’obtient soit par la Constitution, soit, le plus
souvent, par une pratique constitionnelle déviante. Dans ce cas, le dernier
mot revient à l’assemblée : c’est le cas avec la convention révolutionnaire de
France, où les comités issus de l’Assemblée exerce une tyrannie. C’est aussi le
cas du système soviétique de l’URSS, avec le Soviet suprême qui exerce tous
les pouvoirs et un gouvernement subordonné. Parfois, la IIIeme et IVeme
République sont aussi considérées comme des gouvernements de l’Assemblée.

Section IV - le principe de séparation des


pouvoirs
Le principe de séparation des pouvoirs est élaboré par John Locke et Charles
Montesquieu (1689-1755). Locke, un penseur anglais, rédige au XVIIIe siècle
deux Traités du gouvernement civil. Montesquieu étudie le droit à Bordeaux,
puis devient magistrat à Bordeaux jusqu’en 1726. A partir de cette date, il se
consacre à la réflexion. En 1721, il publie les Lettres Persanes, puis De l’esprit
des lois en 1748. Il étudie la diversité des pouvoirs et insiste sur l nécéssité de
la liberté. Dans le chapitre 6, livre II (”De la constitution d’Angleterre”), il
présente l’organisation des pouvoirs étatiques : gouverner, juger, faire la loi,
exécuter la loi et conduire des relations internationales.

§1: Les fondements de la séparation des pouvoirs

CHAPITRE III - Fonctions de l’État 7

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