COURS 4 Psychologie Cognitive

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UE 1.

1 : Psychologie cognitive
Le développement cognitif normal

I- Etude de l’enfant
Jusqu’au VXIII ème siècle : L’enfant est considéré comme un adulte en miniature. L’étude du
développement de l’enfant est inexistante.

Milieu du XIX ème siècle : Esquisse biographique d’un petit enfant, Darwin The mind of the child,
Preyer. Observations limitées au nouveau-né/bébé portant seulement sur les activités réflexes.

En France : Ecole primaire, laïque et obligatoire (Ferry, 1881)

XX ème siècle : Naissance de la psychologie de l’enfant

Approche descriptive > Etude de l’enfant pour lui-même


Approche génétique > L’enfant est vu comme une source de compréhension de la nature humaine
(développement de la pensée)

II- Les fondateurs de la psychologie de l’enfant


Binet > Echelle métrique de l’intelligence
Freud > Théorie de développement pour expliquer les névroses, complexe d’Œdipe
Wallon > Notion de conduite dominante qui repose sur l’interaction affectivité/intelligence
Vygotski > L’intelligence se développe grâce aux outils que l’enfant trouve dans son environnement
culturel. L’interaction avec l’adulte est fondamentale.
Piaget > L’intelligence permet l’adaptation à l’environnement

 Wallon

- Le rôle des émotions


- Interaction principalement entre le milieu social et l’interaction de l’enfant (et non
physique)
- L’émotion occupe une place centrale
- Dès les 1ers jours de vie, l’enfant maitrise ce moyen d’action sur son entourage
- Construction de la personnalité selon une évolution dialectique : prédominance alternée
de l’affectivité et de l’intelligence

 Vygotski

- Milieu social et langage


- L’enfant s’approprie des systèmes sémiotiques, dont le sens est défini par l’environnement
- Le langage en est le prototype
- Loi générale du développement culturel
- Toute fonction apparait deux fois, au niveau social puis psychologique
Ex : Parler à voix haute en jouant avec l’adulte

 Piaget

- Action et construction
- Notion centrale : l’équilibration
- L’enfant assimile, au travers de l’action, les événements qu’il rencontre aux structures de
pensées qu’il possède (schèmes = concepts)
- Il peut y avoir pensée sans langage
- Si assimilation impossible :

 Conflit cognitif > déséquilibre qui oblige l’enfant à modifier ses schèmes > progrès par
accommodation > nouvel équilibre (ex : chien et chat)

Idée commune entre Wallon, Vygotsky et Piaget :

L’Homme se construit avec son milieu

III- L’intelligence selon Piaget (structuralisme)


Construction du réel, du développement cognitif :

- Raisonnement
- Catégorisation
- Nombre
- Objet

Les stades piagétiens


Le stade sensori-moteur (0 à 18 mois) : Le bébé interprète le monde sur la base de ses sens et de
ses actions. L’intelligence est centrée sur l’objet.

- L’exercice des réflexes (0 à 1 mois) : Répéter, généraliser puis discriminer


- Des réactions circulaires (1 à 4 mois) : Répétition d’une action en vue d’obtenir la
reproduction d’une stimulation sensorielle-primaire.
- Les réactions secondaires circulaires

Le stade de préparation et mise en place des opérations concrètes (18 mois à 11-12 ans) : L’enfant
devient capable de se détacher de l’action immédiate (apparition de la notion du temps).
L’intelligence est symbolique douée de représentations mentales.
Acquisition des concepts de nombre et d’inclusion des classes (catégorisation). Intelligence flexible.

Imitation différée, jeu symbolique, imagerie mentale, dessin, langage


- La pensée symbolique (2 à 4 ans) : L’enfant construit des schèmes pré-conceptuels (le
gribouillage)
- Le pensée préopératoire (4 à 7-8 ans) : Pensée intuitive simple puis articulée (le
schématisme)
- Les opérations concrètes (7-8 à 11-12 ans) : Réalisme conventionnel puis différenciation

Le stade des opérations formelles (11-12 ans à 14-16 ans) : Mise en œuvre des capacités de
raisonnement sur des propositions logiques, des idées, des hypothèses (Raisonnement
hypothéticodéductif).

Les traitements quantitatifs (nombre) et qualitatifs (catégorisation) vont porter sur des idées,
hypothèses, sentiments, …

La genèse des opérations formelles (11-12 à 14 ans)


Les structures opératoires formelles (14-16 ans)

Apports et limites du modèle piagétien :

- Des observations nombreuses, très détaillées


- Des méthodologies nouvelles
- Des tâches ingénieuses
- Une approche théorique forte, encrée dans la biologie, l’épistémologie, la logique

Mais …

- Ne met pas l’accent sur les processus de traitement de l’information symbolique (capacités
d’attention mentale), et les contraintes liées au fonctionnement de ces processus (mémoire
de travail)
- Pouvoir excessif accordé à l’action chez le bébé
- Incapacité à expliquer la grande variabilité intra et inter individuelle

IV- Les néo-piagétiens


- L’intelligence est linéaire et cumulative
- Marche après marche : acquisitions et progrès
- Intérêt pour les processus de traitement : Capacités d’attention mentale
- Et pour les contraintes liées au fonctionnement de ces processus : Mémoire de travail

Modèles des stades « en escalier »

- Analyse précise des caractéristiques des tâches


- Des objectifs et stratégies adoptés par les enfants
- De la charge cognitive qui leur est associée
Pascual-Leone

= Le système modulaire d’attention mentale

La variable développement cognitif est quantifié par la puissance (K) d’un opérateur d’attention
mentale (M), qui assure en mémoire de travail, l’activation exécutive (E) des schèmes cognitifs.

V- Le cognitivisme développemental
Apporte des révisions profondes au modèle linéaire du développement

- Démontre l’existence de compétences précoces chez le bébé


- Etudie les fonctions cognitives et plus seulement le développement général de l’enfant
indépendamment des domaines
- Ne se préoccupe pas de la notion de stades

L’esprit piagétien reste intact


Etudier au plus près de l’intelligence du bébé et de l’enfant, ses niveaux de développement, ses
structures, ses processus pour comprendre la genèse de la cognition.

Conception évolutionniste
Aborde le développement cognitif comme une évolution au sens darwinien, en intégrant variation et
sélection.
Conception dynamique de l’intelligence, qui évolue de façon graduelle et chaotique.

Le développement logico-mathématique ne s’opère pas par stades mais par vagues.


Ces vagues peuvent se chevaucher et donc entrer en compétition.
Avec l’expérience, l’enfant apprend à choisir l’une ou l’autre stratégie selon la situation

 La clef du succès c’est la capacité à inhiber la stratégie non pertinente

Apprendre à activer des connaissances certes, mais aussi à en inhiber.

Le développement de l’enfant : pas toujours linéaire

- Rôle adaptatif de l’inhibition


- Importance du « contrôle exécutif dans les apprentissages »
- Rôle important des éducateurs, enseignants et parents …

Développement
cognitif

Adaptation

Activation Inhibition
Assimilation Accomodation
VI- L’avènement des neurosciences développementales

- 1929 : EEG
- 1969 : MEG
- 1970 : IRM
- 1990 : IRMf
- 1995 : IRMf chez l’enfant sain

Maturation anatomique

Exemples d’observation, augmentation du :

- Volume
- Contraste gris-blanc
- Gyrification
- LCR
- Quantité de fibres

 Le cortex préfrontal : le plus développé chez l’homme et mature en dernier (jusqu’à 20 ans)

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