Les Mollusques

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Cours magistral/travaux dirigés sur Les Mollusques

Lbm ii – docteur jean romain mourou

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Plan

I. GENERALITES

II 1. Définition de la malacologie médicale

La Malacologie médicale est la science qui étudie les mollusques


et leur intervention dans la transmission des maladies en tant que
hôtes intermédiaires de parasites, des agents d’intoxication, ou
d’envenimation.

La malacologie couvre plusieurs sujets parmi lesquels : la


systématique, l’écologie, la physiologie, l’immunité hôte/parasite,
le contrôle, la concologie (étude des coquilles).

L’étude des mollusques ne concerne ici que ceux d’intérêt


parasitologique chez l’Homme.

II 2. Définition de mollusque

Les mollusques sont des animaux invertébrés, aquatiques ou des


lieux humides, dont le corps est mou, non segmenté, nu ou
souvent couvert d’une coquille calcaire.

II 3. Caractères généraux des mollusques

Les mollusques sont caractérisés par la présence d’un manteau


qui enveloppe le corps et qui secrète la coquille.

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Chez les bivalves, ce manteau est formé de deux lobes
correspondant aux deux lobes de la coquille.

Tous les mollusques possèdent un pied qui peut servir différentes


fonctions. A part son rôle protecteur, une partie du pied secrète la
coquille, un amalgame de minéraux, de protéines, de
glycoprotéines et de substances minérales dont la principale, est
CaCO3.

L’embranchement des mollusques contient six classes :

1. Les Monoplacophores

Représentés par les mollusques très primitifs marins. Représenté par


un seul genre : Neopilina.

2. Les Amphineures

Ils ont une symétrie bilatérale. On les trouve sur les bancs de sable.

3. Les Scapophodes

Ils sont connus sous le vocable de « dents d’éléphant ».

La coquille est tubulaire et ouverte aux extrémités.

L’animal possède plusieurs tentacules.

4. Les Céphalopodes

Ils sont représentés par les pieuvres, le nautile et Octopus.

Ils sont consommés comme nourriture et peuvent provoquer des


intoxications alimentaires.

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5. Les Bivalves = Lamellibranches

On les appelle également Pélécypodes.

La coquille est formée de deux valves

Le pied a la forme d’une hache (pelec/poda, hache/pied).

6. Les Gastéropodes

Les gastéropodes sont les mollusques dont l’estomac se trouve


dans le pied.

Les représentants se retrouvent dans les milieux dulçaquicoles,


marins et terrestres.

C’est le groupe comportant le plus grand nombre d’espèces


présentant un intérêt médical.

II 4. Principaux groupes de mollusques hôtes intermédiaires des


schistosomes en Afrique

Les mollusques hôtes intermédiaires interviennent dans le cycle


évolutif de certaines maladies parasitaires. Seuls les Gastéropodes,
communément appelés escargot, le sont. Ils renferment 3 sous-
classes :

- Les Opistobranches, espèces marines sans importance


médicales,

- Les Prosobranches (ou Operculés), espèces marines ou


dulçaquicoles : mollusques de petite taille (5 à 10 mm), a
coquille pourvue d’un opercule qui ferme l’ouverture de
celle-ci, une fois que le mollusque est rétracté. On les
rencontre au bord de l’eau sur la terre humide ou sur l’herbe.

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Le genre Oncomelania est l’hôte intermédiaire de
Schistosoma japonicum et la paragonimose ou distomatoose
pulmonaire.

- Les Pulmonés sont les espèces terrestres ou dulçaquicoles


dont la coquille est dépourvue d’opercule.
En Afrique, c’est parmi les Pulmonés aquatiques que l’on
observe les hôtes intermédiaires d’helminthes pathogènes,
notamment les schistosomes et les douves du foie.

II. STRUCTURE DES GASTEROPODES

La classe des Gastéropodes est divisée en 3 sous-classes :

- Les Prosobranches,
- Les Opistobranches,
- Les Pulmonés.

II 1. Sous-classe des Opistobranches

Il s’agit essentiellement d’un groupe marin. Les branchies sont


postérieures au cœur.

Seules deux familles présentent une importance médicale.

II 2. Sous-classe des Prosobranches,

Ils sont operculés, c’est-à-dire caractérisés par la présence d’un


opercule soudé au pied.

La respiration se fait par les branchies qui sont antérieurs au cœur.

Les sexes sont séparés. Ils sont dioïques.

Les représentants vivent dans les eaux douces ou stagnantes.


Quelques-uns sont terrestres.

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* Prosobranches dulçaquicoles

On cite parmi ceux-ci : Hydrobiidae, Pleuroceridae, Thiariidae,


Viviparidae, Pilidae.

* Prosobranches marins et des eaux stagnantes

On cite: Potamidae, Littorinidae, Muricidae, Nassaridae, Neritidae.

* Prosobranches terrestres

Ils incluent: Helicinae, Pomatiasidae, Truncatellidae.

II 3. Sous-classe des Pulmonés

Dans ce groupe, l’opercule est absent. Les représentants


possèdent un poumon à partir duquel se font les échanges
gazeux respiratoires quand la coquille est présentée.

Ils sont hermaphrodites, le même individu portant les organes


génitaux mâles et femelles.

III. MORPHOLOGIE ET TAXONOMIE DES GASTEROPODES

Le corps des Gastéropodes est divisé en deux parties : la coquille


et la partie molle.

La partie molle comporte la tête, le pied et la région palléale, la


masse viscérale.

- La tête et le pied forment le céphalopodium, partie de


l’animal vue extérieurement ;

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- La masse viscérale et la région palléale sont protégées à
l’intérieur de la coquille. Elles sont recouvertes par le
manteau qui secrète la coquille.
- Le système digestif se présente sous la forme d’un U.

III 1. Méthodes morphologiques

III 1 1. La coquille

Les clés de détermination des familles sont basées sur la


morphologie de la coquille (concologie)

La classification basée sur la morphologie de la coquille est la plus


ancienne. Elle est basée sur la taille, la forme, les ornementations,
les micro et les macrostructures, les reliefs.

 La forme de la coquille

La forme est appréciée en comparant la grande largeur de la


coquille à sa hauteur, et a la taille du péristome. Ainsi, on
distingue :

- Les coquilles globuleuses

La hauteur, la largeur et le diamètre de l’ouverture ont


sensiblement la même grandeur.

- Les coquilles coniques ou tourelliformes

La spire est plus haute que la largeur de la coquille qui prend


davantage la forme d’un cône ou d’une tourelle. L’ouverture
reste circulaire.

- Les coquilles déprimées

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Elles résultent de l’affaissement de la coquille globuleuse
fondamentale.

- Les coquilles discoïdes

Les coquilles discoïdes sont déprimées, et l’enroulement se fait sur


le même plan, de sorte que le tour corporel et les tours de spire se
trouvent sur le même niveau.

- Les coquilles lentiformes

Elles dérivent des coquilles discoïdes. La face supérieure de la


coquille est convexe et les faces latérales angulaires.

- Les coquilles acuminées

Elles présentent une spire acuminée et la base du péristome est


large.

- La coquille fusiforme

Elle caractérisée par une spire en fuseau pointue et la base du


péristome est large.

 Les ornementations de la coquille

La couleur des coquilles des mollusques d’eau douce, est grise,


noirâtre ou rougeâtre en fonction du milieu d’origine. La couleur
réelle, observée après nettoyage, apparait dans les tonalités
jaunâtres et brunâtres.

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Diverses autres ornementations colorées s’observent sur certaines
coquilles sous forme de taches, de points, de bandes et de motifs
variables. Toutes ont une valeur taxonomique.

 Les reliefs de la coquille

Ce sont les saillies de taille et de forme variables que l’on observe


sur certaines coquilles. Cinq variétés principales sont rencontrées :

- Les stries : ce sont des saillies linéaires et transversales,


généralement situées au niveau des premiers tours.
- Les côtes,
- Les granulations,
- La corrugation et/ou le martelage
- Les expansions du périostracum.

III 1 2. Le columelle et ouverture

 Les tours de spire

Lorsque le sens de l’enroulement est orienté à droite de l’axe,


l’apex étant situé en haut, la coquille est dextre et l’ouverture
(péristome) est à droite de l’axe.

Lorsque la coquille est dextre, les pores génitaux et l’anus


s’ouvrent sur le côté droit du corps.

Chez les mollusques senestres, le phénomène inverse est observé.

Une coquille ultra-dextre (e.g. Biomphalaria sp.) est une coquille


senestre (animal senestre avec pores génitaux et pneumostome
du côté gauche) et qui présente une coquille dextre.

La coquille décollée est celle qui a perdu les tours supérieures. Ce


décollement est fréquent chez certains Thiaridae.

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III 1 3. Les opercules

L’opercule est un organe qui revêt une importance taxanomique


particulière chez les Prosobranches.

L’opercule peut avoir 6 formes différentes :

 Opercule souple

Il est d’apparence cornée et malléable.

 Opercule calcaire

Il est rigide et non malléable, parfois cassant, épaissi par la couche


calcaire.

 Opercule multispiral

Il présente une sculpture spirale de croissance lente, occupant


toute la surface de l’opercule.

 Opercule pauci-spiral

Il comprend quelques tours de spire de croissance rapide.

 Opercule concentrique

Il est caractérisé par une sculpture faite de plusieurs cercles


concentriques.

 Opercule concentrique, avec noyau spiral

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III 1 4. Les parties molles

Elles offrent les caractères taxonomiques utilisés pour la


détermination des espèces.

 Les tentacules

Les tentacules sont utilisées pour la détermination des familles. Elles


sont filiformes et longues chez les Planorbidae, Physidae,
Ancylidae.

Elles sont de tailles moyennes et triangulaires chez les Lymnaeidae.

 La radula

La radula se trouve dans la masse buccale. Elle se présente sous


forme d’une membrane sur laquelle sont alignées les dents.

La radula est utilisée pour brouter.

Les dents sont pourvues de cuspides. On distingue plusieurs


rangées de dents dont :

- une dent centrale,


- des dents latérales,
- des dents intermédiaires,
- des dents marginales.

Toutes ont des caractères morphologiques différents.

Chaque famille, genre et espèce est caractérisé par une formule


radiculaire.

Chez les Prosobranches, le nombre de dents est en général faible


(environ 7) : 1 dent centrale, 2 dents latérales, 2 dents marginales,
soit environ, 7 dents par rangée transversale.

Chez les Pulmonés, les dents sont en général plus nombreuses (80,
90, 100)
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- La dent centrale

La dent centrale est tricuspide et possède des denticules à la


base.

- Les dents latérales

- Les dents marginales

 La région palléale

Le bord du manteau peut être lisse (e.g. Planorbidae,


Lymnaeidae, Ancylidae et Hydrobilidae), ou porter des digitations,
lobes ou papilles (Physidae, Thiarilidae).

 Le rein

La morphologie du rein a une importance taxonomique. Certaines


espèces possèdent un épaississement ventral sur le rein. (e.g.
Biomphalaria glabrata).

Cet épaississement est également présent chez Bullinus


(Physopsis).

 Le système digestif

Il ne montre pas d’importantes différences sur le plan


taxonomique.

 Le système reproducteur

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La glande hermaphrodite montre des variations. Dans le nombre
de diverticules ou acini (singulier acinus). Le nombre d’acini est
souvent caractéristique de l’espèce.

- La prostate

La longueur et le nombre de tubules de la prostate ont une


importance dans la taxonomie.

- Le complexe pénial

Chez Biomphalaria, le prépuce est pourvu de muscles


longitudinaux appelés pilasters. Ces muscles sont absents chez les
Helisoma.

La taille relative du prépuce par rapport au fourreau du pénis a


une importance taxonomique.

III 2. Méthodes cytologiques

Les méthodes cytologiques, utilisent le nombre et la morphologie


des chromosomes dans la glande hermaphrodite ou les embryons
pour la détermination des mollusques.

Le nombre habituel des chromosomes des Pulmonés est de N = 8.


Ils sont diploïdes (2n = 36). Des variations sont cependant
observées dans certaines espèces.

Les méthodes cytologiques ont permis de distinguer plusieurs


espèces :

Dans le groupe Bulinus truncatus :

- Bulinus rholfsi : 2n = 72 (tétraploïde)


- Bulinus coulboisi : 2n = 72 (tétraploïde) ;
- Bulinus sericinus : 2n = 72 (tétraploïde) ;

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- Bulinus tropicus : 2n = 36 (diploïde) ;
- Bulinus angolensis : 2n = 36 (diploïde).

Les polyploïdes sont susceptibles a Schistosoma haematobium


alors que les diploïdes ne le sont pas.

III 3. Méthodes biochimiques

Elles utilisent la chromatographie sur papier ou l’électrophorèse sur


lame ou sur gel d’amidon.

Les protéines sont séparées par migration dans un champ


électrique.

Les enzymes sont les protéines les plus fréquemment étudiées.

Différentes espèces montrent des profils de migration


caractéristiques. Cependant, des migrations intra-spécifiques sont
souvent observées.

III 4. Méthodes sérologiques

Dans cette procédure, un lapin est injecté d’une suspension


antigénique provenant d’une espèce quelconque. Trois semaines
plus tard, son sang est prélevé et le sérum recueilli. Le spécimen
de l’espèce inconnu est homogénéisé.

La technique de la double diffusion d’Ouchterlony sur gel est


appliquée.

Si les deux spécimens sont d’espèces identiques, on observe un


précipité entre le sérum et l’antigène test. Cette méthode n’est
pas très utilisée.

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IV. PHYSIOLOGIE DES GASTEROPODES

Certains aspects du métabolisme des gastéropodes, sont similaires


à ceux des animaux supérieurs, mais d’autres sont caractéristiques
du groupe.

Les fonctions principales a étudier sont : l’absorption, l’excrétion, la


digestion et la circulation.

IV 1. Digestion

Les aliments sont représentés par les végétaux (feuilles des plantes
aquatiques et subaquatiques, algues, bactéries).

La plupart des gastéropodes sont herbivores. Certains sont


cependant carnivores (Eugandina rosea).

Les herbivores sont pourvus de cellulase.

Les carnivores sont pourvus d’enzymes supplémentaires


nécessaires a la digestion des protéines (protéases).

Les enzymes sont secrétées par la glande digestive ou


hépatopancréas. Cette glande produit des enzymes pour chacun
des constituants de la ration alimentaire :

- Amylase digestive pour la digestion des hydrates de


carbone ;
- Protéases pour la digestion des protéines ;
- Lipases des composés lipidiques.

L’hépatopancréas s’ouvre dans le système digestif à la jonction


de l’estomac avec l’intestin. La digestion dans la lumière
intestinale est appelée digestion extracellulaire.

Les gastéropodes possèdent également une digestion


intracellulaire. Les cellules de l’hémolymphe (amoebocytes =
leucocytes) ont la faculté de d’ingérer, de phagocyter les

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particules alimentaires. A cet effet, elles peuvent migrer dans la
lumière intestinale.

L’épithélium de la glande digestive est formé de cellules


digestives. Ces cellules ont la possibilité de phagocyter les
particules alimentaires. Ces particules ensuite digérées, les
nutriments absorbés et les déchets excrétés par fragmentation
de la partie apicale. Cette dernière est ensuite régénérée.

L’estomac est formé d’un jabot et d’un gésier chez les espèces
aquatiques.

Les représentants terrestres n’ont pas de gésier, mais un jabot.


Quand le gésier est présent, il contient des granules de sable
qui participent à la digestion mécanique des aliments.

La digestion bactérienne que l’on retrouve également chez les


gastéropodes est caractérisée par la présence d’une large
population de bactéries qui produisent des enzymes
spécialisées dans la digestion des aliments végétaux. La
cellulose est digérée par les enzymes provenant de l’hépato-
pancréas et des bactéries.

Les operculés (Prosobranches), possèdent un sac attaché à


l’estomac. Dans ce sac, se trouve le style cristallin, structure
rigide qui produit des enzymes pour la digestion des végétaux
et de la cellulose.

Au laboratoire, Oncomelania peut être élevé l’alimentant au


papier filtre.

IV 2. Interactions hôte - parasite

La compatibilité et l’incompatibilité entre larves de trématodes et


leur hôte mollusque, montre un degré élevé de spécificité. Les
trématodes sont adaptés un nombre réduit d’espèces.

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Une miracidie peut pénétrer plusieurs mollusques, mais le
développement ultérieur est déterminé par une série de réactions
biochimiques et physiologiques associées différences
interspécifiques ou intersouches. Le parasite de se développera
jusqu’à la production des cercaires dans certains cas, alors que
dans d’autres, il sera encapsulé et détruit par les réactions de
défense interne.

Schistosoma intercalatum et Bulinus globosus (RDC),

Schistosoma intercalatum et Bulinus forskalii (Cameroun),

Schistosoma haematobium et Bulinus truncatus (Afrique du Nord


et Moyen Orient),

Schistosoma haematobium et Bulinus globosus et Bulinus globosus


(Afrique au sud du Sahara).

IV 2 1. Phase initiale de contact.

La phase initiale d’attraction entre le miracidium et le mollusque a


été démontrée par plusieurs auteurs. Cette attraction n’est
opérationnelle que dans les limites de distances réduites. Est
également importante dans la localisation du mollusque hôte, le
géotropisme négatif et le phototropisme positif des miracidies qui
convergent avec affinité vers l’hôte intermédiaire.

D’autres facteurs physico-chimiques tels le pH, salinité et la


turbidité, ont une influence sur le contact miracidium / mollusque.

IV 2 2. Phase d’invasion

La miracidie entre d’abord en contact avec le tégument par


succion. Les glandes sécrétrices de la zone apicale de la miracidie
produisent des enzymes cytolytiques qui lysent les cellules
épithéliales et subépithéliales. Dès que l’épithélium de l’hôte est
perforé, le parasite rentre après que la ciliature soit perdue.
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L’activité de pénétration peut être effectuée dans les mollusques
susceptibles et non susceptibles et n’est pas spécifique.

IV 2 3. Transport du parasite au site de développement

Un nombre élevé d’espèces de trématodes se développe dans la


glande digestive ou dans la gonade qui apparaissent comme le
site préféré pour le développement des larves de trématodes.

IV 2 4. Etablissement du parasite

L’installation des sacs germinaux (sporocystes ou rédies) dans le


mollusque implique que le stade infectant arrive a un site
favorable à son développement, contourne le système de
défense interne, et soit la cible des facteurs stimulant de la
croissance élaboré par l’hôte ; et soit capable d’acquérir des
nutriments nécessaires a la croissance.

IV 2 5. Développement du parasite

Le rôle des leucoytes et des éléments fibreux dans l’immunité


innée, qui cause par l’encapsulation des larves de trématodes, est
bien connu.

L’encapsulation a lieu en cas d’incompatibilité et résulte en la


destruction du parasite. Le mollusque hôte doit en plus pourvoir
(sucres simples et acides aminés) nécessaires a la croissance du
parasite.

En général, le rythme de production cercarienne dépend de la


quantité de nutriments assimilés par le mollusque et du nombre de
larves qui sont en compétition pour les nutriments disponibles.

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IV 2 6. Production cercarienne

Le système circulatoire est un véhicule efficient dans le transport


de sporocystes-fils (ou des rédies-filles) et des cercaires au cours
de la circulation de l’hémolymphe. Quelques sporocystes-fils
n’atteignent pas les glande digestive/gonade et s’établissent
dans divers organes dont le rein, le poumon, le rectum, la
prostate, l’utérus ou le spermiducte. Dans ces cas, la forme
larvaire est encapsulée et détruite par les réactions cellulaires et
humorales.

V. BIOLOGIE DES GASTEROPODES

L’écologie est la science qui étudie les rapports entre organisme


ou groupes d’organisme et leur environnement.

Les conditions physiques et biotiques conditionnent


l’environnement et la vie des animaux et des plantes.

Dans l’écologie des gastéropodes, on étudie les facteurs leur


survie et la transmission des parasites.
Les mares, les étangs et les points d’eau temporaires sont
favorables à la vie des mollusques. Certains habitats sont peu
propices à leur développement (zones de forte vitesse de courant,
zones très polluées, etc.).

Les facteurs climatiques, la pluviométrie, l’hygrométrie,


l’hydrologie, le régime des cours d’eau, affectent la vie des
mollusques.

Les végétaux aquatiques présents dans certains habitats qu’ils


soient artificiels (barrages, bief, canaux d’irrigation, étang) ou
naturels (rivières, fleuves, lacs) influencent la population des
mollusques.

Les milieux permanents ou temporaires sont susceptibles d’être


habités par les mollusques.

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La nature du substratum (rocheux, boueux, vaseux) tous ces
habitats sont colonisés par les mollusques.

Dans les conditions naturelles, tous ces facteurs opèrent


simultanément.

Les facteurs intervenant dans la biologie des gastéropodes sont :

- les facteurs physiques :


o l’altitude,
o la températeure,
o l’ensoleillement,
o la turbidité,
o la vitesse du courant, la permanence et la stabilité
- la pollution :
o le substratum,
o lla salinité,
o le pH,
o l’oxygène dissout,
- les paramètres biologiques :
o les sangsues,
o les insectes aquatiques,
o les décapodes (crabes),
o les poissons (prédateurs des mollusques)
- les mollusques (non hôtes de schistosomes sont compétiteurs
d’espèces susceptibles)
- les parasites :
o les bactéries et champignons
o les trématodes,
- les plantes aquatiques et la microflore.

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VI. CONTROLE DES MOLLUSQUES HOTES INTERMEDIAIRES

VI 1. Résumé du cycle de la transmission des bilharzioses

 Contamination :

L’Homme se contamine au cours d’un séjour prolongé dans l’eau


stagnante.

Le furcocercaire, par sa tête, pénètre la peau de l’hôte, et libère


sa queue à l’extérieur de la peau et se transforme en
schistosomule.

 Invasion

Le schistosomule passe dans la circulation sanguine et vient se


fixer dans la circulation porte pour devenir adulte.

 Ponte des œufs

La femelle adulte fécondée, selon l’espèce, va migrer soit dans le


système digestif ou dans le système urinaire, pour y pondre des
œufs comportant un miracidium.

 Elimination des oeufs

Les œufs vont être expulsés dans le milieu extérieur avec les
excréta digestifs ou urinaires.

 Intervention de l’hôte intermédiaire (mollusque)

L’œuf éliminé dans l’eau douce, va y éclore et laisser échapper le


miracidium cilié. Ce dernier, attiré par chimiotactisme, va nager
jusqu’au mollusque, le pénètre et va s’y multiplier.

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De cette multiplication, il sortira des milliers de furcocercaires prêts
à contaminer d’autres hôtes définitifs.

En conclusion :

Les Bulins

Sont des mollusques à coquille globuleuse, à ouverture senestre,


sans opercule.

Les principaux hôtes intermédiaires sont : B. truncatus, B. globosus,


B. B. africanus

Les planorbes

Présentent une coquille discoïde, aplatie sans opercule. Ils sont de


taille variable. Le plus grand est Biomphalaria glabrata
d’Amérique du Sud. En Afrique Noire, il s’agit surtout de B. pfeifferi
et B. sudanica

Les gîtes de ces deux espèces de mollusques se trouvent toujours


dans les eaux peu profondes, stagnantes ou faiblement
courantes, riches en matières organiques et comportant une
végétation aquatique qui sert de support et de nourriture aux
mollusques.

La température de l’eau doit être comprise entre 25° et 30°C ; par


contre le pH et la salinité peuvent varier dans de larges
proportions.

Les mollusques préfèrent les eaux ombragées. Ils vivent en général


20 à 30 cm de profondeur sur les tiges des plantes, les feuilles
mortes ou dans la boue du fond.

Les Biomphalaria, très sensibles la dessiccation, ne vivent que


dans les sites avec eau permanente et souillées. Certaines
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espèces des bulins, très résistantes à la sécheresse, peuvent vivre
dans les mares temporaires et être très transportés à grande
distance par les boues séchées, les sabots d’animaux, les oiseaux.
En saison sèche, les densités des mollusques sont très élevées dans
les gîtes permanentes.

Les Oncomelania

Ils sont résistants à l’anhydrobiose et vivent sur les berges des


fossés, des rizières, s’enfonçant dans le sol lors des sécheresses.

Un autre mollusque purement aquatique, Lithoglyphopsis aperta,


est l’hôte intermédiaire de Schistosoma mekongi.

Le Bulin -> Schistosoma haematobium

Planorge -> Schistosoma mansoni

Onchomelania -> Schistosoma japonicum

Physopsis -> Schistosoma intercalatum

Lithoglyphopsis aperta -> Schistosoma mekongi

VI 1. Organisation de la lutte

Sur la base de ce cycle, le contrôle des schistosomoses s’organise


autour de plusieurs méthodes et requiert plusieurs interventions.

1. Méthodes chimiques.

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Il s’agit de l’utilisation des médicaments qui sont adulticides. Le
praziquantel (Biltricide) et le médicament de choix. Dans ce cas,
la production des œufs est arrêtée.

Cette méthode est insuffisante a cause du problème de


réinfection.

2. Cercaricides

Les cercaires des bilharzies pénètrent directement dans l’hôte


définitif par contact avec la peau. L’application des produits
cercaricides sur les parties du corps exposées (pieds et mains),
n’est pas pratique dans les zones ou le contact avec l’eau
infestée est régulier.

3. Molluscicides

La destruction des mollusques entraine celle des cercaires.


Plusieurs méthodes sont utilisées et sont la résultante des études de
physiologie, de sensibilité aux agents chimiques. Ces méthodes
sont regroupées en 3 catégories :

- les méthodes écologiques (ingénierie environnementale,


assainissement),
- les méthodes chimiques,
- les méthodes biologiques.

 Les méthodes écologiques

On agit sur l’habitat pour le rendre difficile a la vie des mollusques.

Aux Philippines, le dessèchement des marécages rend difficile le


développement des mollusques Oncomelania quadrasi, hôte
intermédiaire de Schistosoma japonicum.

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Cette méthode de lutte est également recommandée pour les
hôtes aquatiques d’eau douce (Biomphalaria et Bulinus).

La difficulté dans l’application de cette méthode chez les


Planorbidae réside dans le fait que certaines espèces sont
capables de résister aux conditions difficiles en estivant et
repeupler le milieu dès que les conditions redeviennent meilleures.

- Le drainage

En alternant les canaux d’irrigation et de drainage de la vase et


de la végétation aquatique après arrêt de la circulation d’eau, la
population des mollusques peut être réduite de manière
significative. Dans ce cas, le nombre de mollusques est largement
diminué, mais ils ne peuvent pas être éradiqués de cette manière.

- Le redressement du lit

Dans les rivières, le redressement du lit cours d’eau par remplissage


des poches de faible profondeur diminue le nombre de sites
favorables au développement des mollusques.

 Les méthodes chimiques

Certaines substances sont toxiques aux mollusques. Plusieurs


d’entre elles ont été utilisées :

- CaO en 1918 au Japon


- CuSO4 en 1920 au Japon.

Le sulfate de cuivre est efficace quand il est appliqué a des


concentrations de 15 à 20 ppm.

Après la 2e guerre mondiale, la toxicité d’autres produits a été


décrite : pentachloraphenate, dinitrocyclohexyl phenol, frescon,
le bayluscide (niclosamide),
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Le bayluscide est disponible dans les commerces mais coûte cher.

 Les plantes molluscicides

L’utilisation des plantes molluscicides est en expansion. Les plus


promettantes plantes sont Phytolaca dodecandra. Plusieurs
plantes aux propriétés molluscicides ont été recensées.

 Les méthodes biologiques

Les méthodes biologiques utilisent les ennemies naturels ou


artificiels, et les prédateurs.

Les crabes, les écrevisses, les poissons, les mollusques ont été
utilisés à cette fin.

On pense que si deux espèces sont en compétition, dont l’une est


susceptible et l’autre résistant, le mollusque résistant va déplacer
le mollusque susceptible de l’habitat.

L’inconvénient dans l’utilisation de l’ennemie naturel, réside dans


le fait que certains mollusques seront détruits, mais pas la
population entière, et la transmission du parasite sera maintenue.

L’utilisation des poissons malacophages a également été faite.


Ces poissons ont la faculté de consommer de larges quantités de
mollusques. Les espèces suivantes ont été utilisées :
Astatoreochromis alleluadi au Cameroun, dans les étangs de
pisciculture ;

Protopterus annectans, dans les canaux d’irrigation au Kénya,

Les mollusques Marisa cornuariettis (Ampullaridae) a été utilisé


dans les petits étangs au Porto Rico,

Helisoma duryi (Planorbidae) a été efficace dans le contrôle de


Biomphalaria dans un habitat de Tanzanie,

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Thiara granifera (Melaniidae) a été efficace dans le contrôle de
Biomphalaria dans certains habitats en Sainte-Lucie et République
Dimingue.

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Décrire le cycle évolutif des schistosomes chez les Pulmonés

Définir un hôte intermédiaire

Définir un miracidium, un oocyste, un furcocercaire de


schistosome

Ecrire correctement les noms des différents hôtes intermédiaires


des schistosomoses africaines

Annoter le schéma d’une coquille

Définir la lutte antimolluscicide

Différentes méthodes de lutte antimolluscicide

Les Bulins

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Sont des mollusques à coquille globuleuse, à ouverture senestre,
sans opercule.

Les principaux hôtes intermédiaires sont : B. truncatus, B. globosus,


B. B. africanus

Les planorbes

Présentent une coquille discoïde, aplatie sans opercule. Ils sont de


taille variable. Le plus grand est Biomphalaria glabrata
d’Amérique du Sud. En Afrique Noire, il s’agit surtout de B. pfeifferi
et B. sudanica

Les gîtes de ces deux espèces de mollusques se trouvent toujours


dans les eaux peu profondes, stagnantes ou faiblement
courantes, riches en matières organiques et comportant une
végétation aquatique qui sert de support et de nourriture aux
mollusques.

La température de l’eau doit être comprise entre 25° et 30°C ; par


contre le pH et la salinité peuvent varier dans de larges
proportions.

Les mollusques préfèrent les eaux ombragées Ils vivent en général


20 a 30 cm de profondeur sur les tiges des plantes, les feuilles
mortes ou dans la boue du fond.

Les Biomphalaria, très sensibles la dessication, ne vivent que dans


les sites a eau permanente et souillées. Certaines espèces des
bulins, très résistantes a la sécheresse, peuvent vivre dans les
mares temporaires et être très transportés a grande distance par
les boues séchées, les sabots d’animaux, les oiseaux. En saison
sèche, les densités des mollusques sont très élevées dans les gîtes
permanentes.

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Les Oncomelania

Ils sont résistants a l’anhydrobiose et vivent sur les berges des


fossés, des rizières, s’enfonçant dans le sol lors des sécheresses.

Un autre mollusque purement aquatique, Lithoglyphopsis aperta,


est l’hôte intermédiaire de Schistosoma mekongi.

Le Bulin -> Schistosoma haematobium

Planorge -> Schistosoma mansoni

Onchomelania -> Schistosoma japonicum

Physopsis -> Schistosoma intercalatum

Lithoglyphopsis aperta -> Schistosoma mekongi

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