Le Monde Des Magnétiseurs, Vous Avez Dit Magnétisme Docteur - Denis Piotte (2022)
Le Monde Des Magnétiseurs, Vous Avez Dit Magnétisme Docteur - Denis Piotte (2022)
Le Monde Des Magnétiseurs, Vous Avez Dit Magnétisme Docteur - Denis Piotte (2022)
Monde
des
magnétiseurs
Direction éditoriale : Hélène Tellier
Conseil éditorial : Joseph Vebret
Suivi éditorial : Anne-Sophie de Tarragon
Conception graphique : Vivien Therme/Francis Rossignol
Composition : Atlant’Communication
ISBN : 978-2-3848-7028-8
Dépôt légal : janvier 2021
« On a trop longtemps vécu sur l’idée simpliste de l’Homo sapiens,
Homo faber, l’homme rationnel, l’homme technique. Or l’homme est
«homo sapiens homo démens». Cela ne veut pas dire qu’il y a cinquante
pour cent de raison et cinquante pour cent de folie et qu’il y a une
frontière entre les deux. Cela veut dire que nous avons ces deux polarités
et qu’il n’y a aucune frontière entre les deux.
Il y a autant besoin, pour vivre une vie pleinement humaine, de raison
que d’amour et d’émotions, de connaissance scientifique que de
mythes ».
« Vous avez dit magnétisme, docteur ? » Tel était le titre de l’article que
m’avait consacré Christine Rondot, journaliste à L’Est républicain, après
que j’eus présenté en faculté de médecine de Besançon un travail de
recherche et de thèse intitulé précisément « Place du magnétisme dans
l’offre de soins en médecine générale, à propos d’une rencontre avec 25
magnétiseurs-guérisseurs et 120 médecins généralistes de l’aire urbaine
Nord Franche-Comté ».
Après cette présentation en faculté, j’ai été sollicité pour animer ici ou là
des conférences sur le sujet exposé.
Je me suis rendu compte assez vite que le sujet intéressait beaucoup de
monde.
De nombreux ouvrages ont été publiés sur le monde des guérisseurs : très
peu l’ont été par des médecins.
Mon livre de recherche, bien que d’allure plutôt académique, s’est vendu
sur le site du GNOMA.
Je me devais de poursuivre mon travail, mais de le présenter sous une
forme plus légère et plus accessible. Aussi l’ai-je remanié en allégeant les
passages trop techniques et en y ajoutant les réflexions nées de mes
rencontres avec le public.
Je dois avouer que j’ai repris en 2020 mon texte élaboré en 2018 et 2019.
En effet, après l’épidémie de Covid-19 survenue début 2020, il me fallait
intégrer des enseignements tirés de cette crise sanitaire sans précédent et qui
a mis en lumière la formidable mobilisation de nos services de soins, mais
aussi l’impression de doutes et d’incertitudes laissée par la science.
POURQUOI UN TRAVAIL DE THÈSE ?
Le constat
Après bientôt quarante ans de pratique médicale, il me faut reconnaître
que notre médecine conventionnelle a connu des progrès fantastiques ces
dernières décennies avec, à la clef une espérance de vie qui est passée en
France, de 45 ans en 1900 à 82,2 ans en 2019 pour les hommes et 85 ans
pour les femmes.
Ces progrès, liés en particulier à la révolution de l’informatique, ont été
spectaculaires dans toutes les sphères de la santé : en matière de
diagnostics, de thérapies, dans le domaine des neurosciences, des
biotechnologies, des thérapies géniques, de la procréation, de la chirurgie
devenue moins invasive puis robotisée maintenant, etc.
Je pourrais multiplier les exemples sur plusieurs pages.
J’aurai d’ailleurs, personnellement vécu ces progrès étonnants, en
constatant qu’en 1974, alors que je débutais mes études médicales,
l’échographie, par exemple, n’en était à ses balbutiements !
Cette médecine rationnelle, rigoureuse, scientifique a fait ses preuves en
s’appuyant sur des protocoles ou des recommandations établis, fondés sur
des paradigmes reconnus de tous et qui permettent assurément d’améliorer
nos conditions d’exercice. Avec le risque cependant d’une forme
d’intelligence artificielle qui prenne le pas sur l’humain !
Une médecine magnifiée dans l’esprit de certains ; dont on attend
beaucoup, beaucoup trop parfois à mon sens, et qui pourrait laisser croire
que l’on a résolu toutes les maladies et que l’on n’est plus du tout
vulnérable face à la maladie ; ce qui n’est pas le cas, bien entendu.
La population, imprégnée des découvertes de la science par les médias, ne
comprend pas toujours que pour faire un diagnostic, il faut une démarche,
un raisonnement et que les mots magiques de scanner ou IRM ne suffisent
pas toujours à régler un problème de santé… et qu’en 2020, une grippe
nécessitera, malgré toutes les thérapeutiques proposées, une semaine de
repos complet !
La crise sanitaire de la Covid-19 de 2020 aura permis de rappeler d’abord
la vulnérabilité de l’homme : un petit virus, malgré les progrès de la
science, a mis le monde à genou entraînant des centaines de milliers de
morts et a rappelé la nécessité de faire preuve d’humilité face à la maladie.
Une médecine iatrogène : les chiffres sont là ; 128 000 hospitalisations par
an en France liées aux médicaments avec 20 000 décès à la clef.
Et je n’évoque pas les scandales du type Mediator qui ont semé le doute
dans la population, avec in fine des taux d’inobservance thérapeutique
jamais connus jusqu’alors, qui traduisent une certaine défiance envers les
médicaments. Cette défiance, je la perçois très nettement depuis plusieurs
années dans ma pratique quotidienne de médecin généraliste : les patients
scrutent beaucoup plus qu’avant les contre-indications, les effets
secondaires des thérapies… et puis il y a internet !
La découverte
La seconde raison de ma démarche est la découverte d’une certaine forme
de prédisposition personnelle qui m’a amené à pratiquer l’art du sourcier
dans un premier temps, puis celle « d’apprenti magnétiseur » dans un
second temps, avec une véritable interrogation par rapport à mes acquis
enseignés dans un esprit empreint de rigueur.
La découverte de ces phénomènes, qu’on pourrait qualifier de
paranormaux, m’a inévitablement interpellé dans mon raisonnement de
médecin éduqué dans une forme extrêmement classique et scientifique de la
médecine.
Interpellé est un euphémisme : je dois dire que le médecin rigoureux que
je pense être, a été éberlué, stupéfait… et même stupéfié par certaines
expériences personnelles de magnétisme.
Les rencontres, les partages avec des magnétiseurs, des guérisseurs, les
témoignages troublants de patients apaisés, soulagés, voire guéris de
certaines maladies lors de séances de magnétisme, m’ont convaincu que je
devais m’interroger à la lumière de ma très modeste expérience de
magnétiseur et de ma réelle expérience de médecin généraliste, sur les
rapports qui existent entre ces deux approches de la santé.
Les circonstances
Ces circonstances plus personnelles, plus intimes, furent très certainement
déterminantes.
J’ai connu, après une longue période d’engagements divers et intenses, un
épisode de santé qui aurait pu avoir de lourdes conséquences sur mon avenir
et qui m’a donné envie de me poser, de m’exprimer autrement que dans le
feu de l’action.
J’ai décidé de traverser cet épisode fâcheux, mais prévisible, en essayant
de grandir et d’évoluer à travers lui, et certainement de lui donner un sens.
La réflexion dans la recherche et l’écriture m’ont sans doute aidé à passer
ce cap délicat et à retrouver mon chemin de vie.
Avec ce travail de recherche, j’ai tenté de comprendre ce qu’il est
convenu d’appeler le magnétisme, ce qu’il pourrait représenter comme
force pour l’homme, les affections qui sont concernées par cette aide, la
place que peut avoir ce type de thérapie dans notre système de soins qui ne
les reconnaît pas pour l’instant.
Mais pour cela, il nous faut d’abord tenter d’expliquer ce qu’on appelle le
magnétisme.
Le passage technique de ce travail qui exploite l’analyse statistique des
enquêtes pouvait paraître un peu ardu pour un non initié. Aussi, en accord
avec l’éditeur, la transformation du travail de thèse en un ouvrage
accessible, nous a amenés à supprimer les schémas statistiques trop
difficiles à intégrer dans un livre grand public. Nous avons cependant
maintenu les conclusions pour éclairer le sens de ma démarche et les
enseignements tirés de cette étude.
LE MAGNÉTISME
Et parce que les Grecs utilisaient les aimants qu’ils trouvaient dans des
petites cités d’Asie Mineure appelées magnesia, on qualifia de magnétiques
les phénomènes observés sur les aimants, et de magnétisme la science qui
étudie ces phénomènes.
Mais il nous faut noter d’emblée que depuis deux siècles, il règne une
confusion, d’ailleurs volontairement entretenue par certains, entre
magnétisme physique et magnétisme animal ou vital.
Le magnétisme physique
C’est cette force connue depuis deux mille ans, qui vient du noyau ferreux
de notre planète, mesurable, quantifiable (de trente à soixante microtesla
suivant la région), reproductible, que la science maîtrise et connaît bien.
Elle régit, nous l’avons évoqué, l’interaction des planètes, des atomes, la
circulation des électrons, et protège l’écorce terrestre, en particulier du
rayonnement solaire.
Le magnétisme animal ou vital
Il est beaucoup plus difficile à déterminer : il pourrait être défini comme
une énergie mystérieuse, qui émane des corps vivants, des minéraux, des
éléments divers du cosmos et qui peut cependant avoir une influence sur
nos vies et sur notre santé.
Des centaines de livres en ont traité, des milliers de débats, de colloques
ont réuni praticiens et chercheurs pour en parler, sans réussir à se mettre
d’accord sur une explication simple, évidente ou plausible.
« Il en va du magnétisme universel (animal) comme du concept de Dieu.
Il appartient au domaine du dogme, de la métaphysique : il se démontre,
mais ne se prouve pas », avance Jean Claude Collard, magnétiseur.
Nous n’aborderons, bien entendu dans ce travail que le magnétisme
animal que tout être individu possède en lui, et qui est justement parfois
utilisé par certains pour soulager.
Clovis (466-511), puis plus tard des rois de France avaient après leur
sacre, à la sortie des cérémonies religieuses « le pouvoir de guérir les
écrouelles » (scrofules provoquant des fistules) en les touchant de la main.
« Le roi te touche, que Dieu te guérisse ! » disait Saint Louis qui faisait du
magnétisme sans le savoir, et qui avait certainement le don du magnétiseur.
La croyance était telle que les malades affluaient de tout le royaume et
l’on raconte que Louis XVI a ainsi touché deux mille quatre cents malades
le jour de son sacre !
Je ne reviens pas sur cette idée avancée par Françoise Dolto qui défendait
d’une certaine façon, que Jésus, par sa bonté et son amour, permettait
d’enclencher des processus d’autoguérison à l’origine de miracles, et qu’il
pouvait être ainsi considéré comme le premier guérisseur connu de
l’Histoire humaine (voir début du chapitre « Une rapide histoire du
magnétisme »).
Longtemps l’Église catholique a eu tendance à « sataniser » les
guérisseurs. Parce qu’elle les craignait, elle les a condamnés dès le
Moyen Âge. On ne parlait pas de magnétiseurs à l’époque, mais plutôt de
sorciers.
L’Église considérait que ce qui ne vient pas de Dieu vient de Satan : il en
est de même du don de guérir comme de tout ce qui relève des facultés
extrasensorielles.
De la fin du Moyen Âge jusqu’au XVIIe siècle, les guérisseuses, puisqu’il
s’agissait surtout de femmes, étaient souvent considérées comme des
sorcières, avec tout ce que cela pouvait impliquer : le bûcher ou la noyade !
Et contrairement à ce que l’on croit souvent, ce n’est pas au Moyen Âge
qu’il y eut le plus de victimes, mais au moment de la Renaissance avec
l’Inquisition.
S’il y avait guérison, elle ne pouvait être soumise à la volonté de
l’homme, mais avait uniquement une origine divine. Les conjurations
étaient alors perçues comme le fruit d’une magie blanche.
Seules les prières effectuées par un prêtre étaient acceptées.
En 1657, un décret pontifical met en garde contre les erreurs et abus dans
les procès de sorcellerie. Il aura fallu attendre l’édit de juillet 1682 pour que
Louis XIV, sur proposition de Colbert mette fin aux procès de sorcellerie.
Après la consécration du magnétisme animal par Mesmer et l’intérêt qu’il
suscite dans les salons mondains, les autorités religieuses réagissent.
Comme ce concept est apparenté à de la magie et donc suspecté de
satanisme, est publié le 4 août 1856 un décret du Saint Office ainsi formulé
« Magnetismus, prout exponitur, non est admittetus » (« Le magnétisme
comme expliqué, n’est pas admissible »), qui rejetait de telles pratiques.
« Pose ta main sur la douleur et dis que la douleur s’en aille », peut-on lire
dans un papyrus déchiffré par Georg Ebers, égyptologue renommé du
XVIIIe siècle. Cette phrase illustre bien le principe du magnétisme.
LE REIKI
De même, il nous serait difficile d’aborder les soins énergétiques sans
évoquer le reiki qui est une méthode de soins non conventionnelle d’origine
japonaise, fondée sur des soins énergétiques par imposition des mains.
En japonais, le mot reiki désigne à la fois ce que l’on perçoit au-delà de
l’apparence physique, et la force universelle de vie.
Une forme d’énergie vitale spirituelle, déjà évoquée ci-dessus, présente en
chacun de nous et que d’autres traditions ont intégrée : c’est le chi (Qi) des
chinois, le prana des hindous, nous l’avons vu, mais aussi le pneuma des
Grecs, ou même la lumière des chrétiens.
L’origine du reiki remonte à la nuit des temps. Pour certains spécialistes,
elle se situe à la naissance du Tibet, pour d’autres, il s’agirait d’une forme
bouddhiste du qi gong. Des manuscrits sanscrits hindous vieux de deux
mille cinq cents ans y font déjà référence.
Cet art thérapeutique traditionnel a complètement été oublié jusqu’à la fin
du XIXe siècle, époque où il est redécouvert par un médecin japonais,
Mikao Usui.
Selon la légende, ce dernier retrouva le manuscrit du système de guérison
manuelle du Bouddha, au cours d’une illumination mystique, avec les
symboles, les formules et les techniques du reiki qui deviendront, selon ses
termes, le système Usui de guérison naturelle.
Bien qu’il existe aujourd’hui différentes manières d’appréhender et de
présenter le reiki, selon la plupart de ses praticiens, l’un des objectifs de
cette discipline est de soulager les souffrances, d’apporter un calme mental,
une paix intérieure et un bien-être général.
Il se fonderait, on l’a vu, sur le concept d’énergie spirituelle, ce souffle
vital qui circule partout dans la nature, notamment dans le corps, permettant
son fonctionnement et reliant deux êtres ensemble. Sa caractéristique
principale reste le concept de canalisation, c’est-à-dire la capacité du
praticien reiki à servir de canal à une circulation de l’énergie vers une
personne.
Cet art peut être pratiqué de différentes manières selon les croyances ou
convictions des différentes écoles et de leurs représentants.
Lors d’une séance, le praticien mais aussi le receveur perçoivent une
sensation de chaleur, qui reste la seule réalité objective mais non mesurable
de la technique. « Lorsqu’on place la main sur une région bloquée, on
ressent tout d’abord une impression de froid, explique Hélène-Unmani
Finet, fondatrice de l’institut Abasha. Cela signifie que cette partie du corps
a besoin d’un apport d’énergie beaucoup plus important. Il faut donc garder
la même position pendant cinq ou six minutes pour rétablir l’équilibre. »
Simple pratique de guérissage, comme on disait autrefois ? Pas tout à fait,
semble-t-il : alors que les guérisseurs occidentaux exercent leur art de
manière plutôt empirique, les thérapeutes du reiki utilisent une véritable
méthode, reposant sur des règles, un déroulement, une théorie.
Les maîtres de cette discipline expliquent que notre esprit n’a rien
d’immatériel : « C’est une véritable entité énergétique. Un blocage
psychique, une névrose, une phobie… sont donc des nœuds d’énergie que
l’on peut dissiper en les “massant”. »
Simple effet placebo ? Nous aborderons le sujet dans le chapitre
« Science ? Parascience ? ».
ENQUÊTES AUPRÈS
DES MAGNÉTISEURS
ET DES MÉDECINS GÉNÉRALISTES
MATÉRIEL ET MÉTHODES
1) Qui êtes-vous ?
Âge ; origine sociale. Avez-vous une forme de Foi ?
2) Comment intervenez-vous dans votre pratique : par les mains
uniquement ? Utilisation d’un pendule ?
3) Comment avez-vous découvert ce don ?
4) Quels sont les pathologies que vous rencontrez principalement ?
5) Comment les patients vous connaissent-ils ?
6) Avez-vous des échanges avec des thérapeutes traditionnels ?
(Médecins. Infirmiers. Kinésithérapeutes...)
7) Avez-vous le sentiment d’apporter un plus par rapport à la
médecine traditionnelle ?
8) Avez-vous le sentiment de soulager ? De guérir ?
9) Y a-t-il des limites à votre pratique ?
10) Conseillez-vous de suspendre les traitements traditionnels ?
11) Recevez-vous une rémunération pour vos séances ? Si oui, sous
quelle forme ?
12) Avez-vous des échanges avec d’autres magnétiseurs ?
13) Quelle est votre explication concernant ces possibilités de soulager
par magnétisme ?
14) Avez-vous le sentiment d’une demande croissante de la population
pour ce type de thérapies ?
J’ai inclus certains confrères retraités qui avaient une solide expérience en
médecine générale, avec pour certains, une petite activité résiduelle.
J’ai également fait participer quelques médecins généralistes remplaçants
qui avaient déjà une expérience de terrain.
Cette participation de médecins retraités et de médecins remplaçants m’a
aussi permis d’avoir un début d’analyse des attitudes en fonction des
générations interrogées.
Je leur remettais en main propre un questionnaire s’appuyant sur des
questions fermées cette fois-ci. Ce qui, avec un échantillon espéré de cent
vingt médecins, peut être un début de réponse statistique satisfaisante.
Pour cette enquête, j’ai utilisé une méthode plus classique, plus
scientifique, que pour les magnétiseurs, fondée sur un questionnaire fait de
quatorze questions fermées avec à la clef une analyse statistique.
En remettant mon questionnaire à cent cinquante-quatre médecins
généralistes, je tablais avec ambition sur au moins cent vingt réponses de
médecins généralistes de l’aire urbaine.
Pour cela, J’ai rencontré personnellement les confrères et consœurs, à qui
je remettais le questionnaire, une lettre explicative sur mes motivations
ainsi qu’une enveloppe timbrée qui m’était destinée.
En cas d’absence du médecin, je laissais à un tiers ou je glissais
l’enveloppe dans la boîte à lettres avec un petit mot d’accompagnement.
J’ai donc rencontré cent cinquante-quatre médecins généralistes pour cette
enquête.
J’ai essayé, je l’ai dit, de tenir compte des diversités de sexe, d’âge, mais
aussi de pratique en sachant que le profil moyen retenu correspond aussi au
profil type du médecin généraliste de cette aire urbaine : plutôt un homme,
de plus de 50 ans, qui travaille plutôt en groupe.
Cette enquête s’est déroulée durant les mois de juin-juillet 2018.
La bibliographie
La recherche bibliographique s’est faite d’abord en m’appuyant sur les
lectures d’ouvrages et de thèses médicales ou anthropologiques parcourus
ces dernières années, puis classiquement avec les moteurs de recherche
habituels, puis elle s’est enrichie au fur et à mesure de ces documents
récupérés et de l’achat de nombreux ouvrages répertoriés en bibliographie.
RÉSULTATS DES ENQUÊTES
Chez tous mes interlocuteurs, j’ai retenu une véritable écoute des
patients, avec des séances (même au téléphone) qui durent parfois plus
d’une heure.
« La beauté du regard d’une personne soulagée ou guérie, me suffit », m’a
dit l’un d’entre eux. On le comprend, lorsqu’on a un peu recul en médecine
générale !
Notons que beaucoup répondent la nuit au téléphone bénévolement s’il y
a souffrances…
« Je ne connais qu’un devoir : celui d’aimer », était-il écrit chez l’un
d’entre eux. J’ai le sentiment que cela résume un peu l’esprit des personnes
rencontrées.
À la question no 8, avez-vous le sentiment de soulager, la réponse est
unanime : oui, souvent, avec ce sentiment unanime également de le faire
avec un réel plaisir, qui participe de la bienveillance envers les autres. Avec
ce sentiment même de ressentir un vrai bonheur à aider l’autre. « On ne
peut pas être magnétiseur, si on n’a pas une forme de générosité », ai-je
entendu plusieurs fois.
Chez tous, sans exception, j’ai retrouvé cette forme de générosité, avec
pour beaucoup cette impression, jeune ou très jeune, d’attirer « un peu
comme des aimants » des personnes qui venaient spontanément à eux pour
être réconfortées. Avec même cette sensation étrange pour quelques-uns
« d’être un peu à part, durant leur jeunesse, dans les groupes qu’ils
fréquentaient »
Pour beaucoup, il y eut cette impression de ressentir, très tôt, une sorte de
vocation à vouloir soulager les autres.
Pour toutes et tous, on retrouve à l’interrogatoire, cette sensation étrange
d’obéir à une force qui les guide, et qui les dépasse même. Une force
d’inspiration divine pour les uns, une force mystérieuse et puissante pour
les autres. Et l’impression d’avoir une mission à accomplir pour la plupart,
celle de soulager les souffrances…
J’ai retrouvé chez toutes et tous, sauf une je dois dire, ce sentiment de
force, de sérénité, presque de sagesse avec un rapport privilégié avec la
nature. Avec souvent d’ailleurs des professions en rapport avec la nature :
agriculteur, horticulteur, forestier…
Une forme de modestie et simplicité pour beaucoup « Je ne cherche pas
trop à comprendre ; je ne fais pas de diagnostic. J’essaie juste de
soulager ! » ai-je souvent entendu.
Une forme également de discrétion traditionnelle sans fanfaronnade.
Mais pour tous, j’ai tout de même senti cette forme légitime de fierté à
pouvoir soulager et parfois guérir.
En tant que médecin, nous avons parfois la reconnaissance, mais il est de
notre devoir de soulager ! Mais pour beaucoup de patients, nous ne faisons
que notre métier, et de plus, nous sommes (bien) payés pour le faire, nous
fait-on parfois remarquer !
Je peux témoigner : les quelques succès que j’ai pu connaître dans ma
petite expérience de « guérisseur », m’ont apporté des éloges que je n’ai
certainement pas reçus en tant que médecin !
Chez tous, j’ai retrouvé ce sentiment d’être complémentaires de la
médecine conventionnelle, avec cette impression de prendre le temps
d’écouter, « d’aimer » pourrait-on dire, avec des séances qui durent
souvent, je l’ai évoqué, une heure en moyenne.
En aucun cas, je l’affirme, sauf peut-être un pour lequel l’entretien a été
plus difficile, je n’ai eu le sentiment de praticiens qui voulaient « jouer au
docteur ».
Pour ce qui est de la révélation du don, ce fut pour la plupart une vraie
découverte et une grande surprise.
Pour un certain nombre d’entre eux (neuf sur vingt-cinq précisément), ce
fut la rencontre avec un magnétiseur, parfois par hasard, parfois parce qu’ils
consultaient eux-mêmes sans vraiment y croire, qui leur a révélé leur
potentiel d’énergie avec cette phrase maintes fois entendue : « Mais fais-le
donc toi-même, tu es bien plus fort que moi »…
Pour d’autres (neuf sur vingt-cinq également), surtout des femmes
d’ailleurs, la révélation s’est faite lors d’une rencontre avec une personne en
général vieillissante qui ressentait, l’âge venant, ce besoin de transmettre à
quelqu’un de plus jeune le secret et les formules incantatoires qui
accompagnaient ce secret…
Pour sept des personnes rencontrées, le sentiment était celui d’une
transmission familiale.
À la question no 13, sur l’explication d’un tel don, aucun n’a pu fournir de
données.
« C’est comme ça. Je me sens guidé par une force qui m’échappe », m’ont
avoué plusieurs d’entre eux.
Pour ce qui est des échanges avec les thérapeutes traditionnels, tous et
toutes ont dans leur clientèle des infirmiers et infirmières, des
kinésithérapeutes, et parfois pour quelques-uns des médecins. Et même des
chirurgiens ! Comme me l’ont exprimé quelques-uns.
Tous et toutes ont eu vent de certains professionnels de santé qui
incitaient leurs malades à les consulter. C’est surtout vrai pour le milieu
infirmier, au contact direct et quotidien de la souffrance, qui consultait
personnellement ou incitait leurs malades à le faire. Aucun n’a eu de
« contacts professionnels » directs avec un médecin pour évoquer le cas
d’un malade.
Les affections prises en charge sont variables suivant les praticiens, avec
des « spécialités », pour ceux en particulier qui abordent également les
souffrances psychologiques. Mais on retrouve une base d’affections
classiques : brûlures, herpès, zona, problèmes dermatologiques type
eczémas, problèmes fonctionnels digestifs, douleurs articulaires et
traumatologiques, problèmes de stérilité de couple…
Aucun ne prétend guérir des cancers ou des maladies lourdes, mais tous
reconnaissent qu’ils peuvent aider à passer des caps lorsqu’il y a des
radiothérapies ou des chimiothérapies.
Les échanges avec les autres magnétiseurs sont très rares. Mais tous
connaissent bien entendu par ouï-dire certains noms de collègues, en
particulier par les patients qu’ils reçoivent.
Il est cocasse d’avoir révélé à l’un d’entre eux que j’avais rencontré l’un
de ses collègues qui habitait près de chez lui, sans lui en avoir donné le nom
bien entendu…
Certains, plutôt d’ailleurs ceux qui se disent praticiens en magnétisme, ont
quelques échanges lors de rencontres ou salons.
Un élément commun à tous mes entretiens est le mot énergie, qui est
certainement le terme le plus souvent retrouvé dans l’analyse des entretiens.
« Tout est Énergie… », m’ont expliqué beaucoup d’entre eux.
Mais j’ai pu repérer des puissances d’énergie différentes, suivant les
magnétiseurs, avec pour certains le sentiment d’avoir affaire parfois à des
boules de feu, extrêmement réceptifs à certains champs magnétiques, qui
dégagent une puissance magnétique qu’ils utilisent pour combattre
justement le feu des brûlures, du zona… avec pour quelques-uns ce
sentiment d’avoir toujours eu les mains chaudes, mais aussi pour deux
d’entre eux, un corps toujours chaud ; et pour beaucoup ce sentiment de ne
pas toujours être en capacité de pouvoir encore magnétiser lorsque l’énergie
vient à manquer.
Même s’il est difficile d’établir une typologie des guérisseurs tant les
pratiques sont différentes, j’ai distingué à la lumière de mes rencontres, trois
types de magnétiseurs-guérisseurs.
Une ébauche de classification qui n’est donc pas cloisonnée bien
entendu et sur laquelle nous reviendrons largement dans le chapitre
« Médecine et magnétisme ».
Pour ce qui est des fleurs et des plantes, quelques magnétiseuses m’ont
indiqué qu’elles s’en occupaient : l’une en particulier magnétise les fleurs
avec des résultats étonnants, ce qui a fait l’objet d’une étude comparative
sur des impatientes. Cette étude est en annexe de mon travail de recherche,
mais je n’ai pu la reproduire dans ce livre pour des raisons graphiques.
À l’inverse, une autre avoue qu’elle a tellement d’énergie qu’au contraire
elle fait brûler les fraisiers en approchant les mains !
Je reviendrai sur les particularités de ces guérisseurs dans le chapitre
« Médecine et magnétisme », mais il m’a paru nécessaire de restituer par
un résumé chacune de mes rencontres. Toutes étaient singulières et riches
d’échanges. Je n’évoque dans ces résumés que des traits caractéristiques,
puisque les éléments communs viennent d’être exposés.
Il me semble évident que quelques-uns ou quelques-unes pourraient faire
l’objet d’un livre qui reprendrait les portraits de ces personnages étonnants
pour certains.
M’étant engagé à ne divulguer aucune information les concernant, je me
suis astreint à ne nommer mes interlocuteurs que par le numéro
d’intégration dans l’étude.
Rencontre no 2
Une magnétiseuse que je connais depuis de nombreuses années. 50 ans.
Agnostique qui exerce le magnétisme avec ce sentiment généreux de
pouvoir soulager les souffrances.
Elle utilise les mains, et le pendule pour avoir une idée de l’état général.
Elle tient certainement le don d’un arrière-grand-père.
Elle a toujours su qu’elle avait ce don, en se sentant toujours un peu à
part. Elle possède cette étonnante capacité d’autoguérison qui fait qu’elle
ne consulte jamais les médecins ! Et qu’elle n’est quasiment jamais entrée
dans une pharmacie !
Les affections qu’elle rencontre : brûlures y compris du deuxième degré,
verrues, maladies dermatologiques, douleurs rhumatismales, mais aussi les
souffrances psychologiques, avec mal-être, insomnies… et d’étonnants
résultats à la clef, je peux en témoigner.
Elle aime particulièrement prendre en charge des enfants, auprès de qui, je
le sais, elle a une belle écoute, et une grande douceur. Mais elle prend
également en charge les adultes avec parfois des membres du monde
médical : des infirmières surtout, des ostéopathes, des médecins…
Selon elle, les maladies, y compris les petites affections comme les
verrues, sont un message envoyé par le corps, qui correspond à une perte de
rectitude dans l’équilibre énergétique.
Elle sent ses limites, ne serait-ce que par la force émotionnelle qui
l’entrave au bout d’un moment, et la fatigue qui l’empêche de donner plus
de fluide…
Elle considère que le magnétiseur est là comme passeur d’énergie et pour
favoriser une rééquilibration de l’énergie humaine.
Elle sera la première à m’évoquer son hypersensibilité aux champs
magnétiques, même minimes comme ceux émis par un téléphone ou par une
montre, mais surtout cette hypersensibilité aux souffrances chez les autres
qu’elle peut percevoir comme une sorte de halo de lumière, avec des
couleurs différentes suivant les souffrances.
Elle sera la première également à m’évoquer ce sentiment de méfiance de
certaines personnes, qui peut parfois la faire passer pour une sorcière auprès
de ces personnes qui n’ont pas suffisamment de recul sur le magnétisme.
J’ai noté enfin qu’elle accepte de recevoir les personnes dubitatives qui
viennent avec cette idée que « ce truc-là, ça ne marche pas » : ce qui
compte, c’est qu’elle ressente ou non les possibilités de guérison.
Enfin, elle prend en charge les animaux avec des réactions étranges
parfois de chiens ou même de vaches, qui apparaissent pétrifiés, et qui ne
bougent plus du tout lorsqu’ils sont magnétisés.
Rencontre no 3
Ancien cadre de 51 ans, surmené, « en train de perdre [son] âme » dans
une vie qui ne lui correspondait pas. Sa rencontre avec un moine
franciscain, qui lui a révélé son don, a été déterminante. Ce dernier l’a
accompagné sur ce chemin du magnétisme et lui a permis de se retrouver en
harmonie avec lui-même, en bannissant en particulier le mensonge.
Il considère qu’il mène un combat spirituel, pour éviter d’aller contre ces
dérives de la société et se sent heureux de pouvoir soulager les souffrances,
« d’aider à faire du bien ».
Il travaille avec les mains uniquement, et par télépathie également.
Les séances durent environ une heure et sont tarifées.
Il a opté pour un statut de micro-entrepreneur et prend en charge tout type
de souffrances, physiques et psychologiques, avec souvent un
accompagnement psychologique, et conseille souvent des lectures en
fonction des personnalités des patients.
Il est connu par le bouche-à-oreille, reçoit souvent des infirmières, qui le
recommandent à certains de leurs patients.
Il a quelques contacts indirects avec des médecins, dont le sien, qui lui
adresse certains patients.
« Il soulage souvent, guérit parfois ! » pourrait-on dire.
En écoutant les malades qu’il reçoit, il a le sentiment « que ceux-ci se
libèrent l’esprit ». Il considère que les individus s’éloignent de leur
spiritualité, et que d’une certaine façon, la médecine traditionnelle s’éloigne
des malades.
Il admet qu’en matière de magnétisme, il faut se méfier des charlatans qui
exploitent la fragilité des patients.
Rencontre no 4
Ancien agriculteur de 63 ans qui considère qu’il a une forme de
spiritualité, sans avoir une véritable foi.
Il intervient par les mains et par télépathie.
La révélation s’est faite, alors qu’il consultait pour un lumbago, sans y
croire du tout, une magnétiseuse dans les Vosges, qui lui a dit, lorsqu’il est
rentré chez elle : « Mais vous, vous êtes bien plus fort que moi dans ce
domaine ! »
Classiquement, il prend en charge, toutes les inflammations ; brûlures,
séquelles de radiothérapies et de chimiothérapies, lombalgies, zona,
herpès…
Il reçoit des infirmières, des kinésithérapeutes…
Certains médecins le recommandent, sans pour autant le contacter
directement.
Pour lui, tout est énergie. Lui qui a les pieds sur (et dans) la terre,
considère qu’elle doit circuler du haut (spiritualité) vers le bas (la terre), et
qu’il est là pour faire sauter les nœuds d’énergie.
Rencontre no 5
Une rencontre qui m’a marqué par la bonté et la sérénité dégagées par cet
ancien manipulateur de radiologie de 63 ans, qui a le sentiment d’avoir une
forme de foi laïque en l’homme.
Il utilise, outre les mains, des pierres mais aussi des bijoux magnétiques
qui lui permettent de cerner et d’équilibrer le corps émotionnel.
Comment il a découvert son don, son potentiel ? Ça lui est « tombé
dessus », d’abord lors d’une rencontre avec un magnétiseur parce qu’il
souffrait de scapulalgies puis d’une hernie discale. Ce magnétiseur qui lui a
révélé qu’il était « bien plus puissant » que lui !
Il a ensuite beaucoup lu sur le sujet. Il ne « prend pas l’énergie des autres,
n’est pas, “connecté” à l’autre, mais redistribue le flux d’énergie et libère
les nœuds d’énergie ».
Il se sent plutôt « praticien en magnétisme » que magnétiseur.
Il considère, comme beaucoup des magnétiseurs rencontrés, que la
maladie est un signal d’alerte du corps, le signe d’un déséquilibre d’énergie,
et que les antalgiques ou anti-inflammatoires ne font que masquer le
déséquilibre sous-jacent.
Il rencontre d’autres praticiens magnétiseurs dans des salons du bien-être
qui regroupent des spécialités diverses.
Il se méfie des charlatans, a des échanges surtout avec des infirmières
« qui ramassent beaucoup » selon lui, et fait tout cela bénévolement.
Les limites à sa pratique : le port de stimulateurs type pacemaker, qui
brouillent l’intervention ; L’hypothyroïdie, de peur de stimuler la thyroïde ;
les cancers (sauf en cas de douleurs), par peur de stimuler le tissu
cancéreux.
Rencontre no 6
Comme pour la rencontre no 1, je rencontre là une brave et généreuse
femme de 79 ans, retraitée, qui vit avec son mari, toujours admiratif des
« miracles » effectués par son épouse !
Elle a reçu le don d’une vieille femme de son village, qui a pressenti en
elle ses prédispositions et qui lui a transmis le secret fondé sur des prières.
Elle a une véritable foi catholique. Agit par le souffle plutôt que par les
mains, mais peut intervenir par téléphone, qu’elle utilise alors par une
forme de télépathie.
Elle ne soigne que ce qui « brûle » ; brûlures, érythème, zona, érysipèle…
Elle se sent épuisée après une séance parce qu’elle a l’impression de
vraiment absorber l’inflammation.
Elle ne s’occupe pas des eczémas, puisqu’elle constate, qu’après une
séance, qu’elle prend aussi l’eczéma !
Elle est heureuse de pouvoir soulager ; le fait à titre gracieux et ne
comprend pas qu’on puisse monnayer un don.
Elle a des relations avec les infirmières, qui lui adressent des patients, et
indique qu’elle agit modestement, en complément de la médecine en
évoquant des cas de soulagements immédiats, en particulier de brûlures, qui
la laissent encore pantoise !
Rencontre no 7
Même profil que pour la rencontre no 3.
Même concept de blocage d’énergie, de nœuds d’énergie qui se créent
lors d’une agression du corps et qu’il fait sauter.
Il utilise un pendule, des pierres en plus de ses mains et intervient aussi
chez les animaux.
Chez les humains, il intervient en cancérologie pour les effets secondaires
de radio ou chimiothérapies. Il intervient également au moment des
accouchements, mais participe également à des stages durant lesquels il
retrouve des infirmières, des médecins…
Il considère qu’il n’est qu’un intermédiaire, mais que c’est au patient de
se sauver lui-même…
Rencontre no 8
Rencontre chaleureuse avec cette grand-mère de 86 ans, qui me reçoit
dans sa ferme ; qui se dit barreuse, avec une véritable foi chrétienne.
C’est une vieille femme qui lui a transmis le don alors qu’elle-même avait
50 ans.
Comme pour plusieurs de mes rencontres, c’est parce que cette vieille
femme avait senti en elle des prédispositions qu’elle a choisi mon
interlocutrice.
Elle utilise essentiellement les mains, mais aussi parfois le téléphone.
Son intervention s’appuie sur une formule secrète centrée sur une prière.
Elle ne prend en charge que les brûlures et le zona avec des protocoles :
pour le zona, c’est une incantation par jour pendant neuf jours. Pour les
brûlures, une fois par jour pendant cinq jours en pensées. Pour la
radiothérapie, c’est une fois par jour, le temps de la radiothérapie, c’est-à-
dire trente jours la plupart du temps. La première intervention se faisant au
contact du malade.
Elle refuse maintenant les malades qui viennent sans « croire en son
pouvoir » ou qui viendraient par défi.
Elle n’est connue que par ouï-dire, mais pratique des interventions par
téléphone dans la France entière. Elle ne veut surtout pas de cadeaux, avec
le risque sinon de perdre son don d’origine divine.
Elle n’a pas d’échanges avec les médecins, mais elle sait que certains,
dont le sien, la recommandent en cas de brûlures ou de zona.
Elle se sent toujours fatiguée après une intervention. Elle a déjà donné son
secret à cinq personnes, maintenant qu’elle ne pratique presque plus, et n’a
pas d’explications, si ce n’est cette foi qui lui fait dire qu’elle n’est que
l’intermédiaire d’une puissance divine.
À noter que le mari, 90 ans, présent lors de l’entretien, n’a jamais eu le
droit d’assister aux séances, mais qu’il a bénéficié avec succès des soins de
sa femme lors de ses séances de radiothérapie pour un cancer ORL !
Rencontre no 9
Très belle rencontre avec ce paysan de 57 ans, qui a une véritable foi
chrétienne et qui intervient auprès des humains mais aussi pour une part non
négligeable auprès des animaux, surtout les chiens, qu’il reçoit sur
recommandations d’un certain nombre de vétérinaires de l’aire urbaine pour
des affections type verrues, teignes, molluscum…
Pour les humains, il prend en charge les brûlures, zonas, herpès, eczémas,
psoriasis, mais aussi les douleurs cancéreuses, rhumatismales, les
complications de radiothérapie…
Il intervient par les mains, mais aussi par téléphone/télépathie, à condition
d’avoir un support comme une photo.
Les patients, viennent, parfois de très loin, par ouï-dire, mais aussi
envoyés de façon informelle par des médecins et en particulier deux
pédiatres qui adressent des nourrissons victimes d’érythème fessier ou
d’eczéma.
Il a un certain nombre d’infirmières parmi ses patients, ainsi que des
médecins, dont le sien !
Ce don lui a été révélé à l’occasion d’une rencontre pendant un mariage,
avec un convive magnétiseur qui lui a dit tout de go : « Essaie de
magnétiser, tu es bien plus fort que moi. »
Il le fait par empathie et générosité, bénévolement, même s’il accepte les
petits cadeaux comme une bouteille de vin ou du chocolat.
Comme ses collègues, il a le sentiment d’une demande croissante pour ce
type de prise en charge.
Il connaît ses limites, mais en bon terrien, il répond à ceux qui veulent
connaître les risques d’une telle pratique, avec son accent terrien : « En
venant me voir, vous ne courrez aucun risque, si ce n’est celui de perdre une
demi-heure ! »
Il n’a pas d’explications rationnelles sur ce don, mais il constate, souvent
avec encore une forme d’étonnement, que « ça marche », et parfois encore
plus chez ceux qui n’y croient pas en arrivant !
Il reconnaît qu’il est fatigant de magnétiser, mais il avoue avoir un
sommeil extrêmement récupérateur qui lui permet de recommencer le
lendemain d’une intervention.
En bon terrien, il constate que les affections type zonas sont plus
fréquentes lors des montées de sève…
Rencontre no 10
Rencontre avec une auxiliaire de puériculture en retraite, de 63 ans, qui
possède une véritable foi chrétienne, et qui n’intervient quasiment que par
téléphone/télépathie, avec obligatoirement un support comme une photo.
Elle intervient essentiellement sur tout ce qui « chauffe » : les brûlures,
quel que soit le type de brûlures, érythèmes, psoriasis, eczémas,
complications de radiothérapies ou de chimiothérapies.
Elle est connue par ouï-dire uniquement, avec des interventions dans la
France entière et même au-delà…
Elle a reçu le don par une vieille dame qui l’avait repérée et qui lui a
transmis les formules incantatoires idoines.
Elle a déjà été sollicitée par un service d’urgences pour des brûlures.
Des infirmières l’appellent parfois pour elles-mêmes ou pour des malades.
Quelquefois des médecins la sollicitent pour eux ou pour des malades…
Elle considère qu’elle a une certaine écoute au téléphone avec des appels
qui peuvent durer une heure et pendant lesquels les patients se libèrent en
parlant…
Sa conception rejoint celle déjà vue de l’énergie qui circule ; « tout est
énergie », m’a-t-elle dit…
Rencontre no 11
J’ai hésité à inclure ce personnage étonnant, truculent, hypersensible
magnétique, qui est un grand inventeur, avec à la clef deux médailles au
salon Lépine.
Ancien garagiste de 72 ans, un profil de Géo Trouvetou, et qui s’intéresse
à la santé des individus sur leur lieu de vie. Une médecine de l’habitat plus
que celle de l’habitant mais plutôt de façon environnementale et préventive
que curative.
Des patients font appel à lui pour des symptômes variés, en particulier des
céphalées, pour les aider à changer leur environnement.
Des institutions suisses ont fait appel à ses services pour des diagnostics
en tant que radiesthésiste et « biologue ».
Il s’intéresse à tous les champs magnétiques d’une maison et en modifiant
ou supprimant quelques appareils électriques dans une demeure, enlève les
« entités négatives qui favorisent certains dysfonctionnements ».
Ainsi, il a plutôt un rôle de conseiller en matière de nettoyage d’énergie
tellurique dans les maisons ; il utilise des pendules, des baguettes, les
antennes Lecher.
Il rejoint la cohorte de radiesthésistes célèbres comme les Drs Ernest
Hartmann et Manfred Curry, le physicien Reinhard Schneider, qui ont
montré le pouvoir pathogène de certains lieux par le biais de dizaines de
tests biophysiques.
Des études scientifiques ont montré le rôle de l’environnement
électromagnétique sur notre santé, que ce soient les champs naturels cosmo-
tellurique, mais aussi et surtout depuis quelques années, les champs
électromagnétiques artificiels, engendrés par les appareils électriques.
Il m’encourage à lire un livre extrêmement instructif de Joseph Birkner,
L’Influence du lieu. Géobiologie et santé.
Rencontre no 12
Magnifique rencontre que celle-ci avec une ancienne horticultrice de 70
ans, très douce, hypersensible magnétique, qui a la foi chrétienne, et une
forme d’humilité étonnante. Elle intervient avec les mains, avec un pendule,
et souvent avec des prières, ou avec de l’eau magnétisée. Elle a découvert
son don lors de l’accompagnement en fin de vie de sa maman, qu’elle a
réussi à soulager de ses douleurs, à tel point que le médecin généraliste qui
suivait la maman lui a dit : « Tu as un vrai potentiel de magnétiseuse. Il faut
le travailler… »
Puis elle a commencé en famille, avec un zona qu’elle a guéri de façon
spectaculaire et à sa grande surprise.
Elle prend en charge justement les zonas, brûlures, herpès, eczémas,
lombalgies, mais refuse la prise en charge des anxiétés ou des dépressions :
« Cela demande trop d’énergie. »
Sa clientèle se recrute par ouï-dire. Des infirmières la contactent ou
viennent la voir.
Elle le sait, des médecins la recommandent. Il est arrivé qu’elle en
reçoive, dont un « qui n’avait plus la foi en son travail de médecin », m’a-t-
elle dit avec humour.
Elle connaît bien entendu ses limites en matière de magnétisme, ne
décourage jamais un malade de prendre ses traitements et pense qu’en
soulageant comme elle le fait, il devrait y avoir plus de complémentarité
avec les médecins.
Ce qui est important pour elle, c’est la confiance qu’elle ressent chez des
patients qu’elle prend en charge, souvent pendant une heure.
Sa rémunération est symbolique.
Elle a suspendu son activité depuis quelques mois, parce que « c’est
épuisant parfois de magnétiser », mais elle avoue que le bonheur de
soulager lui manque maintenant. Elle ne connaît pas d’autres confrères,
pense que tout vient de la concentration de cristaux de magnétites dans
l’organisme.
Comme pour toutes les autres personnes rencontrées, elle a le sentiment
d’une demande croissante de la population de ce type de thérapies.
« Les gens ne croient plus en rien maintenant. Avec le magnétisme ils
recherchent peut-être une forme de spiritualité », pense-t-elle deviner.
Une particularité propre à sa profession d’horticultrice : elle magnétisait
les fleurs dans son entreprise avec des résultats tangibles sur la croissance
des plantes dont elle s’occupait ! C’est cette pratique qui m’a donné l’idée
de lancer l’expérience évoquée des impatientes magnétisées versus
impatientes non magnétisées, dans les conditions identiques de culture, avec
à la clef des résultats étonnants.
Rencontre no 13
Rencontre avec une horlogère en retraite, toute fraîche à 83 ans, qui
respire la bonne santé et la sérénité. Elle utilise ses mains, parfois un
pendule et intervient aussi par téléphone.
Elle a découvert son don lors de la brûlure importante de sa fille de quatre
ans à l’époque.
Dans son cas également, elle a reçu le « secret des prières » par une vieille
femme qui avait senti en elle des dispositions.
Elle avoue avoir toujours eu de l’énergie, les mains chaudes. Elle prend en
charge complètement bénévolement les brûlures, zonas, psoriasis, et tout ce
qui fait souffrir.
Elle a toujours eu à cœur de soulager les souffrances des autres et pense
qu’elle a reçu une énergie divine, elle qui est catholique pratiquante.
Elle n’est connue que par le bouche-à-oreille, mais aussi par le monde
médical, et en particulier par certains médecins ou infirmières qui la
recommandent auprès de patients. « J’ai même reçu parfois des femmes ou
des enfants de docteurs ! » confie-t-elle.
Elle respecte la médecine traditionnelle, mais elle avoue qu’« on ne croit
plus trop les docteurs maintenant ! »
Enfin, elle le reconnaît volontiers : elle a besoin d’aider les autres pour
vivre !
Rencontre no 14
Étonnante rencontre avec cette ouvrière horticultrice en retraite de 68 ans,
qui a une aura et une personnalité bien marquées. Elle a perdu la foi, mais
croit en des forces cosmiques.
Elle a ressenti très jeune cette capacité, cette énergie qu’elle avait en elle.
C’est une rencontre avec une magnétiseuse qui lui a révélé cette force avec
une phrase que j’aurai décidément entendue souvent au cours de mes
rencontres : « Je ne peux rien faire pour toi, tu es bien plus forte que moi ! »
À noter que son médecin traitant, qui est acupuncteur, l’a encouragée à
donner cette énergie qu’il percevait chez elle en lui conseillant vivement
d’aider d’autres patients.
Elle intervient par les mains, avec des séances qui peuvent durer une
heure à une heure et demie, et qui se terminent par des massages.
Elle avoue qu’elle ne peut prendre en charge plus de trois patients par
jour, sous peine d’épuisement. Elle n’intervient que lorsqu’elle se sent
déconnectée du monde et prend en charge les problèmes dermatologiques
(brûlures, zonas, herpès, eczémas, psoriasis…), les problèmes digestifs, les
douleurs rhumatismales, les douleurs cancéreuses…
Elle n’est connue que par ouï-dire, s’est déclarée en microentreprise avec
des tarifs de l’ordre de trente euros la séance.
Des infirmières la recommandent ; parfois des médecins, qui le font de
façon plus informelle.
Comme tous les magnétiseurs rencontrés, elle conseille de poursuivre les
traitements habituels, n’étant là que pour une thérapie alternative
complémentaire.
Cinq particularités chez cette femme généreuse :
– elle prend des photos, avant et après les séances, surtout pour les
problèmes dermatologiques avec, je dois le dire, des résultats étonnants ;
– un livre d’or est à la disposition des clients avec là aussi, des
commentaires à faire pâlir n’importe lequel de nos confrères !
– elle assure les « urgences », considérant qu’elle ne pourrait laisser
souffrir un patient qu’elle pourrait soulager ;
– elle prend en charge les petits animaux, chiens chats, avouant qu’elle
n’a pas la place pour les animaux plus gros comme les chevaux… !
– enfin, elle ressent, comme plusieurs des guérisseurs que j’ai rencontrés,
cette possibilité intuitive, qui pourrait la mener à rentrer dans le champ
d’action des médiums… ce qu’elle se refuse totalement de faire.
Rencontre no 15
Avec ce maraîcher de 55 ans, qui tient son don de ses deux grands-pères
et ses deux grands-mères qui pratiquaient déjà le magnétisme, avec même
pour l’un des grands-pères un don d’exorciste !
Il a une foi chrétienne certaine qui l’amène parfois à utiliser des prières
incantatoires, mais aussi une foi cosmique.
Il a toujours senti en lui des capacités d’observation, une hypersensibilité
qui lui donnait le sentiment d’être en retrait des groupes qu’il fréquentait.
Il utilise ses mains essentiellement, parfois le souffle, et intervient parfois
par une forme de télépathie à distance. Il n’utilise plus le pendule « qui a
trop d’influences sur [sa] pensée ».
La révélation du don s’est faite à l’âge de 22 ans, en allant consulter une
magnétiseuse pour un traumatisme dont il avait été victime. Il a compris à
l’issue de cette séance qu’il connaissait désormais le chemin à suivre.
Une particularité pour cet autodidacte : une formation en psychologie
générale pour essayer de comprendre les patients qu’il reçoit et « de lire les
gens ».
Il prend en charge les problèmes dermatologiques, intestinaux,
musculaires, les lombalgies, les cervicalgies, les troubles du sommeil, les
phénomènes de stress… et n’est connu que par ouï-dire. Il reconnaît que
certains patients sont recommandés par des infirmières, parfois par des
médecins, y compris des spécialistes, tels certains neurologues qui lui
adressent des patients atteints de maladie de Parkinson.
Il a le réel sentiment d’apporter un plus par rapport à la médecine, mais en
aucun cas il ne désire remplacer le médecin.
Il n’utilise pas le mot guérison, mais le terme soulagement.
Il a adopté le statut de micro-entrepreneur et demande une rémunération
de l’ordre de trente euros pour une séance de trente minutes. Il prend en
charge également les animaux.
Il n’a pas d’explications concernant ce don qui le guide à soulager.
En vieillissant, il admet être beaucoup plus vite fatigable en soins
énergétiques, avec une impossibilité durant certaines périodes de prendre en
charge des malades !
Comme tous ses collègues, il ressent une demande de plus en plus
importante de la population pour ce type de thérapies.
Rencontre no 16
Rencontre avec un formateur en retraite de 76 ans, qui a un parcours
d’homme généreux qui a toujours eu le souci de l’autre, en s’engageant
comme pompier volontaire puis à la protection civile.
Il possède une vraie foi chrétienne, mais avoue ressentir une spiritualité
plus globale dont il a besoin pour magnétiser.
Il n’utilise quasiment que ses mains, avec parfois le recours à un pendule
pour affiner la localisation d’une zone en souffrance.
Il a découvert le don à 40 ans, alors qu’il s’était brûlé, et qu’il s’est
automagnétisé avec un soulagement rapide…
Puis ce fut au tour de son entourage : son fils qui s’était brûlé les deux
mains. L’une a été magnétisée, l’autre traitée de façon classique avec
pansements gras. La première a été guérie en huit jours sans cicatrice, la
seconde en trois semaines avec présence de cicatrices !
Puis il a été sollicité par la famille, les voisins, et a utilisé son don
lorsqu’il était pompier. D’ailleurs, il reconnaît que des infirmières du
service des urgences l’appelaient discrètement en cas de brûlures…
Puis il a essayé sur les verrues, puis sur un zona à la demande de son
médecin traitant…
Il a voulu en savoir plus et s’est alors formé auprès d’un magnétiseur-
radiesthésiste pour apprendre à utiliser ce don.
Il intervient pour les brûlures, le zona, le stress, l’asthme, les problèmes
intestinaux, les migraines… et avoue que les patients viennent de loin
(Strasbourg, Besançon, Lyon…). Il a des contacts avec des infirmières
surtout, mais il sait que certains médecins (dont le sien !) le recommandent.
Il ne veut surtout pas qu’on le considère comme un médecin, encourage
les patients à consulter justement leur médecin lorsqu’il perçoit une
affection qui peut s’avérer gênante pour leur santé et considère que sa
pratique est un complément de la médecine conventionnelle.
Bien entendu, il ne conseille jamais d’arrêter un traitement médical.
Il ne se fait pas rémunérer, mais accepte les cadeaux et regrette le
commerce qui peut être fait avec un risque de dérive vers le charlatanisme.
Ses séances peuvent durer une heure. Il reconnaît que l’écoute est
importante avec une dimension psychologique dans la prise en charge et
qu’elle correspond à une demande de plus en plus grande de la population.
Il regrette de ne pas avoir d’échanges avec ses collègues magnétiseurs.
Pour ce qui est de l’explication, il n’en a pas ! Il admet juste que c’est un
don qui lui a été donné et qu’il doit en faire profiter les autres.
Une particularité : il a suspendu son activité pendant un an, le temps de
s’occuper de sa femme malade, en avouant qu’il n’avait plus assez
d’énergie pour prendre en charge ses clients !
Rencontre no 17
Rencontre avec une ancienne employée de mairie de 57 ans, qui est
nouvellement arrivée dans la région, et qui a eu une activité importante de
magnétiseuse-énergéticienne dans sa région natale.
Elle considère qu’elle a une forme de foi, de spiritualité même si ce n’est
pas la foi chrétienne. Elle pratique presque uniquement avec les mains,
utilisant parfois en complément les pierres.
Elle se définit plus comme énergéticienne, dans la mesure où elle ne
prend pas l’énergie des consultants mais rééquilibre la chaîne énergétique
du malade.
Elle prend en charge surtout les phénomènes qui gravitent autour des
cancers : les douleurs, les effets secondaires des chimios et radiothérapies et
reconnaît qu’elle a une grande écoute pour ces patients. Elle prend en
charge aussi les douleurs rhumatismales.
Elle n’est connue que par ouï-dire et avec une petite publicité indirecte
dans un journal communal.
Elle avait dans sa clientèle des infirmières, des kinésithérapeutes, des
médecins et a toujours senti dans son enfance qu’elle avait une
prédisposition magnétique.
Elle a découvert, il y a quelques années, qu’elle était même une
hypersensible magnétique.
Mais, de façon paradoxale, elle a longtemps refusé d’admettre ce don.
Elle a d’abord pratiqué, en maman attentive, sur ses enfants qui
souffraient, puis sur son entourage.
Puis elle a voulu en savoir davantage, et s’est inscrite dans un stage de
reiki.
Elle pense soulager souvent, guérir parfois. Ou plutôt permettre une
rémission.
Comme tous les autres magnétiseurs rencontrés, elle admet ses limites
avec humilité, encourage les patients à suivre leurs traitements, et n’a pas
d’échanges avec les autres magnétiseurs.
Elle n’a pas d’explications concernant ces phénomènes paranormaux,
mais elle avoue qu’elle travaille plus en prévention en rééquilibrant les
circuits énergétiques des malades.
En tout cas, elle a le sentiment d’avoir de l’empathie pour écouter les
souffrances des patients.
Quelques particularités :
– elle a le sentiment, comme certains que j’ai rencontrés, de pouvoir être
médium parfois, mais s’y refuse ;
– elle a le sentiment également d’avoir une boussole dans le cerveau avec
un étonnant sens de l’orientation ;
– elle retrouve chez les patients parfois des cicatrices, sous forme de fuites
d’énergie qui correspondent à des souffrances anciennes.
Rencontre no 18
Rencontre avec une femme de 68 ans, ancienne hôtesse de caisse, qui
s’appuie, pour ses interventions sur une foi chrétienne solide, et qui
intervient avec les mains, mais aussi avec un chapelet pour les clients non
croyants, et avec de l’eau bénite pour les clients croyants. Elle travaille avec
la main gauche « la main du cœur » et utilise la main droite pour les signes
de croix ou les incantations.
Une particularité : elle touche physiquement certaines zones comme la
tête.
C’est à 20 ans quelle rencontre un radiesthésiste chez qui elle avait
emmené son mari qui souffrait du dos, et qui lui révèle son don : « Vous
avez un don, madame, utilisez-le pour soigner les gens ! »
Elle avoue qu’elle aime les gens et que les soulager lui fait
personnellement le plus grand bien.
Elle a une clientèle qui vient de loin : Dijon, Nancy, Suisse, Belgique… et
me dit prendre en charge toute forme de souffrance, y compris les
problèmes de stérilité ! Avec une absence inhabituelle d’humilité, que je
n’ai pas retrouvée chez ses collègues ! Elle avoue : « J’ai fait quatre bébés
pour des femmes qui avaient tout essayé ! »
À noter : Elle critique – et ce sera la seule des personnes que j’ai
rencontrées à le faire – assez ouvertement le monde médical : « Je ne fais
pas confiance en la médecine. Je suis déçue. »
Elle est connue par ouï-dire et se fait payer, ayant eu assez de recevoir des
kilos de tomates ou de concombres comme rétribution !
Elle possède ses protocoles (il faut venir trois fois à une semaine
d’intervalle) et accompagne ses séances de conseils diététiques.
Elle n’a pas d’échanges avec ses collègues, qu’elle ne connaît d’ailleurs
pas.
Des infirmières la recommandent à des patients. Son médecin parfois pour
des affections comme le zona.
Elle n’aime pas le mot guérir… elle préfère soulager, permettre une
rémission… et indique qu’elle prend l’individu dans son ensemble, en
s’occupant autant de l’esprit que du corps.
Elle parle de « clients » et pas de patients et ressent parfois les cicatrices
des problèmes de santé survenus jadis, avec cette impression de défaire ces
nœuds.
Comme ses collègues, elle se sent très fatiguée après une séance, mais elle
indique que le patient est lui aussi épuisé après une séance.
Elle me montre pour finir des lettres de malades (éternellement)
reconnaissants à faire pâlir, de nouveau, un médecin généraliste de terrain !
Rencontre no 19
Avec un homme serein de 72 ans, que l’on sent proche de la terre, retraité
de l’industrie et qui avoue d’emblée avoir une foi chrétienne mais aussi une
foi « mystique et cosmique ».
Il intervient avec les mains, mais utilise le pendule pour évaluer l’état
général du patient. Il utilise également les prières, les conjurations en
s’adressant à tel ou tel saint, en fonction des souffrances rencontrées (saint
Antoine pour la peau, saint Pancrace pour les rhumatismes…).
Il a toujours senti en lui des prédispositions, s’étant senti durant son
enfance quelque peu « diffèrent » des autres.
Il avait un oncle sourcier qui l’a beaucoup marqué durant sa jeunesse.
Il a d’abord exercé ses dons sur des animaux, pour des problèmes de peau
ou des douleurs articulaires, puis sur son entourage…
Il rencontre des affections différentes : dermatologiques,
gastroentérologiques, articulaires… et beaucoup de stress et de dépressions.
Il ne fait jamais de diagnostic et n’hésite pas à conseiller de revoir un
médecin lorsqu’il ressent un dysfonctionnement. Il lui arrive de toucher
certaines zones, mais « sans que les clients se dénudent », s’empresse-t-il de
rajouter.
Il détecte des fuites énergétiques et des déséquilibres énergétiques avec
des échelles personnelles graduées de 0 à 50.
Il est connu des infirmières et des pharmaciens de son canton qui le
recommandent parfois auprès de leurs patients et clients et ne demande
aucune rémunération. « On est là pour faire du bien », avoue-t-il.
Il est persuadé que son rôle est complémentaire de celui de la médecine
conventionnelle, en particulier dans l’écoute, puisque ses séances durent
environ une heure.
Il ne guérit pas, mais permet une autorémission et reconnaît facilement,
avec humilité, qu’il est confronté à des échecs.
Il admet que la demande est de plus en plus grande : « Les gens sont
tellement stressés. Et puis toutes ces pollutions avec les perturbateurs
endocriniens. Et puis ces cancers de plus en plus nombreux. Et les gens
n’ont plus confiance en leur Moi. Ils sont déconnectés de leur corps
spirituel. Il n’y a plus de relais entre le corps spirituel et le corps physique.
Et puis il n’y a plus de croyances ! »
Une particularité chez cet homme attachant : il ressent trois jours avant un
tremblement de terre qui surviendra dans le monde. Son épouse, quelque
peu admirative, confirme cette étonnante prédisposition avec l’annonce
effective à la télévision du tremblement de terre pressenti !
Rencontre no 20
Rencontre avec un homme jovial et chaleureux de 62 ans, qui génère
spontanément une forme agréable d’empathie et de générosité, lui qui s’est
toujours engagé bénévolement au service de l’autre.
Un parcours professionnel sinueux : séminariste, militaire, secouriste,
chauffeur de bus, syndicaliste…
Il a certes une foi chrétienne, mais une croyance plus globale, plus
cosmique, une spiritualité large pour cet adepte de la philosophie
bouddhiste.
Il se dit énergéticien, pas magnétiseur, même s’il lui arrive aussi de barrer
les brûlures. Son approche énergéticienne s’est faite par les arts martiaux :
judo puis aïkido, qui est bien plus qu’une discipline sportive, m’explique-t-
il, parce qu’elle a une vision globale de l’homme, avec un principe de
concordances des énergies (principe d’aïki) : être capable d’unir ses propres
énergies internes avant de s’unir avec les énergies externes.
Il n’utilise que les mains et s’est orienté vers le reiki (voir chapitre « Le
magnétisme utilisé en thérapie ») pour soulager les souffrances.
C’est la rencontre fortuite d’une adepte du reiki, puis celle d’un maître de
la discipline qui lui ont permis de se former à cette pratique.
Il a, comme tous ceux que j’ai rencontrés, d’abord essayé sur les proches,
puis par le bouche-à-oreille, il a été sollicité par des collègues de travail…
Il travaille en silence complet avec les patients, mais aussi sur les animaux
et sur les plantes ! Il utilise ses mains, sans toucher, un peu comme un
échographe pour repérer les nœuds d’énergie.
Il prend en charge les souffrances psychologiques, les souffrances
dermatologiques, intestinales…
Il reçoit gratuitement dans un cabinet aménagé chez lui et avoue avoir
dans sa « clientèle » des infirmières, des sages-femmes et même des
médecins !
Il a le sentiment d’être complémentaire de la médecine, mais en aucun cas
ne veut la remplacer. Il avoue soulager, mais comme ses collègues, ne veut
pas du verbe guérir.
Une particularité liée au reiki qui est une discipline plutôt bien structurée
avec des grades, des maîtres, etc. : elle lui permet de se confronter à
d’autres thérapeutes et de pouvoir ainsi échanger.
Autre caractéristique, qu’on retrouve d’ailleurs chez plusieurs des
personnes que j’ai rencontrées : un vrai sens de l’orientation ; à telle
enseigne que dans le cas de cet homme, il n’avait pas besoin de boussole
lorsqu’il était en manœuvre comme militaire professionnel à la tête d’une
petite troupe !
Dernier détail : comme beaucoup de ceux que j’ai interrogés, il possède
un sens aigu de l’intuition et quelque facilité à jouer les médiums !
Rencontre no 21
Rencontre avec une mère au foyer de 49 ans, qui se définit comme
barreuse simple, qui a une véritable foi chrétienne, qui a toujours ressenti
cette envie de faire don de soi et d’aider l’autre et qui reconnaît qu’elle a
toujours eu des compétences pour écouter les souffrants et les rassurer.
Elle n’utilise que les mains pour ses séances qui s’accompagnent de
prières intérieures et ne prend en charge, pour l’instant que ce qui brûle.
Elle a été confrontée au mystère du magnétisme, à l’âge de 14 ans, alors
qu’elle s’était elle-même brûlée et que sa mère, qui fréquentait des
barreuses, l’avait emmenée vers l’une d’entre elles.
Elle rêvait depuis longtemps de recevoir le secret du don qui lui
permettrait vraiment de soulager.
À l’âge de 45 ans, elle a de nouveau été confrontée à une brûlure, a
rencontré une barreuse, qui a ressenti chez elle ce désir et cette capacité à
devenir elle-même magnétiseuse et qui lui a alors confié les prières du don.
Prières qui s’adressent à Dieu, et non pas à ses saints comme certaines ont
pu me le décrire.
Elle a commencé sur elle-même, puis sur l’entourage… puis le bouche-à-
oreille a fonctionné.
Comme pour les autres magnétiseurs, elle a le sentiment d’apporter un
acte complémentaire à la médecine conventionnelle ; elle a l’impression de
soulager et parfois de guérir les patients, ne demande rien, considérant que
si elle a reçu le don, « c’est pour soulager l’autre ».
Comme pour les autres personnes rencontrées, elle ressent une demande
plus importante de la population actuellement et n’a pas de contacts directs
avec les professionnels de santé.
Quelques particularités dans le cas de cette rencontre :
– cette barreuse n’a qu’un recul de cinq ans, et ne prend en charge que ce
qui brûle pour l’instant, mais elle se forme au reiki et aux thérapies
énergétiques pour élargir son champ d’action ;
– elle se déplace chez les malades et se sent prête à intervenir jour et nuit
pour quelqu’un qui souffre ;
– elle ressent dans la population une forme de respect liée au mystère du
paranormal, avec un sentiment mêlé à la fois d’attirance et de méfiance !
Elle est d’origine suisse, retourne dans son pays natal souvent et
m’explique que les magnétiseurs-guérisseurs-barreurs, qui sont
officiellement reconnus en Suisse, dégagent justement ce sentiment
d’attirance et de méfiance de la part de la population qui estime que les
pouvoirs comme ceux-là peuvent déboucher sur de la magie noire !
Rencontre no 22
Avec ce garagiste de 80 ans à la retraite, possédant une véritable foi
catholique et qui a hérité de ce don de guérisseur-magnétiseur de son père,
lui-même guérisseur. Celui-ci avait également hérité du secret d’un paysan
qui avait senti en lui quelques prédispositions…
Notre interlocuteur a commencé à œuvrer tout jeune, à l’âge de 7 ans,
remplaçant son père souvent absent pour ses activités de maquignon !
Il n’utilise que ses mains, parfois un pendule, parfois des aimants, mais
accompagne ses séances de prières pour prendre en charge des affections
diverses : zonas, sciatiques, hernies discales, calculs rénaux…
Même s’il a reçu le don, il a effectué des stages de formation à l’IFAS
(Institut de formation pour les aides-soignants).
Il est connu par ouï-dire, mais il avoue avoir hérité de la clientèle de son
père.
Comme ses collègues, il sait qu’il peut soulager et guérir parfois.
Pour ce qui est des cancers, il admet pouvoir souvent atténuer les douleurs
et calmer les effets secondaires des traitements.
Jamais il ne recommande l’arrêt des traitements conventionnels.
Certains patients peuvent avoir été orientés par des médecins, pense-t-il.
Il est déclaré en microentreprise, demande trente euros pour des séances
qui durent une heure.
Il considère qu’il existe trois types de transmission d’énergies :
– les passeurs d’énergie cosmique : ils cherchent dans les astres et les
couleurs de l’arc-en-ciel les bonnes longueurs d’onde. Sept couleurs, sept
chakras ;
– les passeurs d’énergie tellurique, qui cherchent dans la terre, dans les
arbres, dans la forêt l’énergie qui permet de se ressourcer. Il faut choisir un
arbre, toujours le même, le baptiser et puiser son énergie tellurique en
l’embrassant ;
– les passeurs d’énergie christique, qui puisent leur énergie dans la foi.
C’est dans sa salle de soins que j’ai vu cette affichette évoquée plus haut
et clamant : « Je ne connais qu’un devoir : celui d’aimer ». Tout un
programme !
Petite particularité : il avoue avoir plus de dix collègues « concurrents »
dans son canton, qui est centré sur une commune de mille six cents
habitants !
Rencontre no 23
Rencontre avec un ouvrier du bâtiment de 63 ans à la retraite qui
manifeste une véritable foi chrétienne, avec moult posters et statues de
Jésus et de la Vierge Marie et qui a reçu le don de magnétiseur de sa mère,
mais qui a tenu à se former chez un magnétiseur professionnel.
Il prend en charge toutes les affections, avec une prédilection pour les
douleurs rhumatismales et maintenant la dépendance au tabagisme.
Lors des séances qui durent environ une heure, il finit toujours par un
nettoyage du corps, en drainant les nœuds d’énergie.
Il utilise essentiellement les mains, avec parfois le pendule pour le guider.
Il est le premier que je rencontre qui fait de la publicité, sur sa voiture,
vantant ses mérites de magnétiseur !
Il est déclaré comme micro-entrepreneur, n’a pas vraiment de rapports
avec le monde médical, mais il sait que certains médecins (dont le sien) le
recommandent auprès des patients.
Il ne prétend pas guérir, mais uniquement soulager. « Je ne fais pas de
miracles », dit-il souvent à ses clients.
Une affichette dans sa salle de soins est suffisamment explicative : elle
annonce qu’il n’est pas médecin et qu’en aucun cas les patients ne doivent
arrêter leur traitement.
Une particularité : c’est le premier que j’interroge qui se fixe une
obligation de résultats : en cas d’échec de guérison d’une douleur après une
séance de magnétisme, il reprend les patients gratuitement !
Il n’a pas d’explications concernant ce don : « Je ressens des picotements
lorsqu’il y a une anomalie, c’est tout. »
Comme tous ses collègues, il sent une augmentation de la demande de la
population, mais c’est le premier qui évoque la limite liée à la contrainte
économique : les trente euros tarifés pour une séance freinent
nécessairement la demande !
Rencontre no 24
Il s’agit d’un retraité de l’industrie de 72 ans, qui a la foi chrétienne et qui
n’utilise que ses mains pour magnétiser, sans jamais toucher aux patients.
La révélation de son don lui est vraiment apparue vers l’âge de 50 ans : il
avait toujours senti en lui une véritable chaleur intérieure qui s’est
accentuée vers 50 ans, à tel point que sa femme avait du mal à le toucher,
ayant l’impression de se brûler à son contact !
Il a pratiqué pour la première fois sur un neveu qui souffrait certainement
d’une forme de psoriasis prurigineux du cuir chevelu et qu’il a magnétisé
avec un succès étonnant puisqu’une passe sur les cheveux a permis une
guérison en deux jours.
Puis ce furent les membres de la famille, les amis et plus tard les
collègues de travail, y compris ceux qui étaient en déplacement à l’étranger
et qui demandaient à être traités à distance par téléphone !
Il rencontre un peu toutes les pathologies : problèmes dermatologiques,
intestinaux, zonas, herpès, brûlures mais aussi toute la pathologie
traumatique telles les entorses de cheville… et avoue être exténué s’il voit
plus de cinq malades dans la journée.
Il est toujours surpris d’attirer les individus en général, avec ce sentiment
parfois d’être une sorte d’aimant !
Il n’est connu que par ouï-dire et ne fait jamais payer ses consultations.
Il ne remplace jamais un médecin, et parfois conseille au patient de revoir
justement son médecin, considérant que le diagnostic posé n’est peut-être
pas le bon.
Son regard sur notre médecine : « On a une médecine formidable, mais
les gens n’y croient plus beaucoup ! »
Il n’a pas d’explications sur ce phénomène de chaleur, mais il avoue que
magnétiser lui permet de se dégager ce surplus d’énergie interne qu’il
ressent.
Il n’a aucun rapport avec le monde médical, et n’est pas sûr que son
médecin traitant connaisse ses activités de magnétiseur.
Il ne connaît pas d’autres collègues.
Il reconnaît ses limites : si après deux ou trois séances, il n’y a pas de
soulagement, il faut consulter le monde médical.
Sa clientèle est plutôt âgée et fidèle, avec certains patients qui sont
devenus des amis. Il avoue avoir une intuition parfois dérangeante avec ce
sentiment qu’un individu rencontré par hasard présente un problème de
santé et cette envie de le lui dire pour l’alerter !
Deux anecdotes le concernant :
– un de ses amis refuse de croire en cette magie, mais vient
systématiquement le trouver en maugréant lorsqu’il est malade !
– il avait l’impression d’être en colonie de vacances lorsque ses collègues
d’usine lui amenaient dans son atelier leurs enfants après le travail pour des
verrues !
Rencontre no 25
Pour cet échange, je suis exceptionnellement sorti du périmètre
géographique choisi pour me rendre dans un village suisse, situé à la
frontière de notre région.
J’avais envie d’essayer de comprendre le système de soins en magnétisme
dans ce pays qui reconnaît officiellement cette thérapie alternative et qui la
prend en charge pour certaines affections.
C’est ainsi que j’ai interrogé cette retraitée de l’horlogerie, de 71 ans, qui
a une véritable foi chrétienne et qui intervient au nom de cette foi.
Elle se dit barreuse et intervient avec les mains, en récitant secrètement
des prières universelles. Mais elle travaille surtout par téléphone avec
comme support une photo et toujours en demandant la date de naissance.
Elle assure des consultations le matin de huit heures à dix heures,
gratuitement, mais continue d’œuvrer dans la journée pour certains par la
pensée et la prière. Elle répond, la nuit, s’il le faut pour aider !
Si elle reçoit de l’argent, il est reversé à une association d’orphelins
qu’elle soutient.
Elle a ressenti le don à l’âge de 30 ans, et a décidé de travailler avec un
homme plus âgé qui lui a enseigné les méthodes de soins.
Elle avoue avoir toujours éprouvé en elle ce besoin d’aider, d’aller vers
les autres, mais reconnaît aussi qu’elle a toujours attiré vers elle les
personnes en souffrance qui ressentaient ce besoin de se confier à elle.
Elle a ce sentiment d’être missionnée pour soulager avec l’aide de Dieu
toutes les souffrances, et surtout celles qui brûlent. Elle a été samaritaine
(secouriste) dans son canton et a utilisé dans cette fonction son don pour
soulager.
Elle fait preuve dans son discours de beaucoup de générosité et
d’humilité, connaît ses limites. « Je ne guéris personne », dit-elle
modestement, conseillant aux personnes de retourner voir leur médecin
dans certains cas.
Elle ne connaît pas personnellement d’autres magnétiseurs et ne désire
d’ailleurs pas en connaître.
Elle fait preuve d’une vraie sagesse, en acceptant sa situation modeste
sans désirer davantage. Soulager est aussi pour elle une façon de remercier
Dieu d’avoir pu guérir son mari alors qu’il était gravement malade.
Comme la plupart des magnétiseurs avec qui j’ai échangé, elle reconnaît
avoir beaucoup d’intuition.
Elle n’a pas d’explications à son don, si ce n’est la force de la spiritualité
dans ses interventions. Elle a le sentiment d’être « guidée sur le chemin du
magnétisme »
Quelques particularités la concernant :
– elle utilise l’échelle de Turin (qui permet d’évaluer le taux de vibration
d’un individu avec un pendule) pour estimer l’intensité de la souffrance des
patients ;
– elle ressent une forme d’hypersensibilité magnétique avec la perception
de chaleurs lors de passages vers des sources d’ondes magnétiques, mais
aussi le ressenti de failles géobiologiques lorsqu’elle se promène dans la
nature ;
– elle avoue avoir un rapport difficile avec la terre : c’est elle que
j’évoquais plus haut et qui n’arrive pas à faire pousser des fraisiers, qui
brûlent à son contact !
Ils consistent à analyser les résultats bruts des pourcentages pour établir une
conclusion quantitative. L’intérêt de ces questions était de connaître
l’opinion des médecins en fonction de leur âge, du sexe, du type de pratique
médicale, de la pratique ou non d’une religion, etc.
24) Quel est votre avis sur la collaboration avec ces praticiens ?
Taux de réponse : 98,3 %.
Non-réponse : 1,7 %. Inenvisageable : 15,8 %. Inutile : 5 %. Tolérable :
36,7 %. Souhaitable : 37,5 %. Indispensable : 3,3 %.
C’est ainsi que dans cette disposition, les médecins souhaitent que la
collaboration soit tolérable, voire souhaitable. Cette éventuelle
collaboration n’est pas franchement avouée puisque seulement 3,3 %
estiment que la participation avec ces praticiens reste indispensable.
À noter que près de 21 % des médecins sont franchement opposés à
l’intervention de ces praticiens (15,8 % + 5 %).
C’est tout de même, à mon sens, une véritable surprise.
La plupart des personnes avec qui j’échangeais sur ce sujet avant mon
étude, médecins ou non, envisageaient des proportions complètement
inversées par rapport à ces réponses.
J’aurais aimé pouvoir comparer ces chiffres avec ceux d’une étude
identique menée il y a cinquante ans, quatre-vingts ans et même cent ans ;
je pense qu’on aurait, à travers les témoignages que j’ai pu lire, trouvé des
chiffres beaucoup moins complaisants que ceux-ci envers les guérisseurs !
Il semble donc se profiler, d’après les réponses, que plus on est jeune,
plus on est porté à considérer que les compétences de magnétiseurs et
barreurs de feu sont fortement efficaces.
À noter cependant que 5 personnes sur les 10 qui pensent que ces usages
sont d’une efficacité totale ont entre 55 et 64 ans, contre 3 personnes de 25
à 39 ans.
À partir des pourcentages les plus élevés en tri à plat, il est possible de
faire un profil type de la personne interrogée. C’est donc :
– un homme ;
– dans la tranche des seniors ;
– qui exerce surtout en association pour les jeunes et plutôt seul pour les
tranches d’âge plus élevées ;
– qui vit plutôt en zone urbaine ;
– qui pense que les barreurs de feu et les magnétiseurs sont efficaces pour
les brûlures et les zona/herpès, mais qui a un doute en ce qui concerne les
douleurs et les autres pathologies ;
– qui est proche de ses patients qui lui font souvent des confidences de
l’utilisation de ce genre de pratiques, mais il a le sentiment que beaucoup se
cachent pour ces usages ;
– qui conseille plutôt occasionnellement ces usages bien qu’il connaisse
des magnétiseurs et des barreurs de feu (seul un quart des médecins
interrogés ne conseillent jamais le recours aux guérisseurs-magnétiseurs à
leurs patients) ;
– qui a une meilleure connaissance des barreurs de feu que des
magnétiseurs et qui utilise peu ces pratiques pour ces proches ;
– qui considère que ces usages n’ont pas d’effet direct et qui pense que
l’action a surtout un effet placebo sur les patients ;
– qui a une forte relation de confiance avec ses patients, ce qui lui donne
une légitimité pour faire des observations ;
– qui n’hésite pas à dire qu’il a la foi, mais ne pratique pas sa religion
(cette foi n’a d’ailleurs aucune incidence sur les conseils qu’il dispense à
ses patients) ;
– qui pense que les pratiques étudiées dans cette enquête ne feront que
s’étendre du fait de la limite des pratiques médicales actuelles.
Pendant longtemps, les médecins ont refusé d’évoquer les guérisseurs ; puis
quelques-uns se sont aperçus que, dans certaines situations, des individus
savaient apporter un soulagement pour des brûlures, pour un zona ou
faisaient disparaître des verrues.
Consulter des hommes et femmes de don n’implique pas d’être réfractaire
à la médecine traditionnelle. Comme je l’ai évoqué en introduction,
personne ne peut nier les spectaculaires progrès de notre médecine pour
lutter contre les maladies infectieuses, les progrès qui ont été ceux de la
chirurgie, de la génétique, de la lutte contre les cancers… Force est de
constater la place prépondérante de l’informatique qui a permis une avancée
déterminante en matière de diagnostic et de suivi des maladies.
Et pourtant !
Bon nombre de Français estiment que vouloir être suivi selon les règles de
la médecine conventionnelle n’est pas forcément la façon la plus sûre et la
moins coûteuse de se soigner.
Les mobiles qui amènent à consulter des tradipraticiens ne sont pas liés à
des critères socioculturels. Toutes les strates de la société sont concernées.
On pourrait se dire que c’est l’attrait du mystère qui encourage à les
consulter. Ou que l’attrait de la réhabilitation d’anciennes procédures
ancestrales est un élément de choix.
Ces interprétations ne sont pas suffisantes.
La démarche des patients est aussi dictée par le pragmatisme : « Je ne sais
comment ça marche ; c’est bizarre, mais le principal, c’est que ça
marche ! », résume un patient.
Et puis la médecine a un aspect aléatoire et montre ses limites, il faut
l’admettre avec lucidité et humilité.
Lorsqu’il s’agit de problèmes dermatologiques comme des brûlures,
eczémas, des zonas, des herpès, des psoriasis, le recours à des soins « qui ne
font pas mal et qui ne sont pas dangereux » par des praticiens souvent
disponibles rapidement est un critère de choix du malade.
Et dans certains contextes de désert médical, avec des interventions qui
n’ont pas d’effets secondaires, contrairement à beaucoup de nos thérapies
chimiques, on peut comprendre la démarche de certains patients.
Par rapport à ce risque, je ne peux m’empêcher de citer à nouveau la
réponse que fait l’un de mes interlocuteurs, brave agriculteur, à qui les
patients demandent ce qu’ils risquent lors d’une séance et qui leur répond,
avec un accent du terroir : « La seule chose que vous risquez en venant me
voir ? C’est de perdre une demi-heure ! »
Les nombreux témoignages de personnes que j’ai personnellement
rencontrées et qui ont eu recours à ces pratiques me confortent dans l’idée
que beaucoup s’y sont rendues sans être particulièrement préparées, avec la
plupart du temps même un sentiment de doute et avec parfois un sentiment
un peu de honte : on veut bien se faire soigner de façon empirique, mais on
ne veut pas vraiment que cela se sache !
En fait, l’étude que j’ai menée auprès des médecins montre que les
patients ne se cachent pas autant que cela, et que la relation de confiance
envers son médecin traitant peut tout de même les amener à évoquer cette
démarche de soins alternatifs.
Ce qui est certain, c’est que le phénomène intéresse la population. J’ai pu
m’en rendre compte, lors de mes conversations tout au long de ce travail
avec des prises de position assez tranchées : « Moi j’y crois » pour certains,
« J’ai des doutes » pour d’autres… mais jamais de certitudes chez ces
derniers pour lesquels, on retrouve toujours une petite part de mystère…
Une petite lueur d’espérance ?
Et puis, tout cela touche à l’essentiel : la santé, et donc la vie !
ÉBAUCHE DE CLASSIFICATION
On évoque souvent le terme guérisseur ou magnétiseur. Il s’agit, je l’ai
décrit, de termes génériques.
Mais qui y a-t-il de commun entre la grand-mère du village que j’ai
rencontrée, qui soulage les brûlures en murmurant des prières inaudibles,
l’énergéticien plus institutionnalisé qui aborde l’individu dans son contexte
psychologique en tenant compte du duo corps-esprit, et certains charlatans
qui soignent théâtralement à grand renfort de publicité ?
Il n’y a pas un type uniforme de magnétiseur mais plusieurs, qui se
différencient principalement par le sens qu’ils donnent à leur don, à sa
nature biologique, divine, et à son mode de transmission.
La perception qu’ils possèdent de leur don induit nécessairement une
théorie qui débouche elle-même sur une perception tout aussi individuelle
du corps magnétique, du corps qui pratique.
S’il existe un élément commun à tous ces magnétiseurs-guérisseurs, c’est
certainement ce que le Dr Fouqué appelle la force vitale qui s’exerce chez
tout individu, qui peut prendre en particulier le nom de libido chez
l’humain, et qui serait particulièrement puissante chez ces guérisseurs.
Cette force vitale est difficile à quantifier physiologiquement,
biologiquement. Elle n’a pas un domaine anatomique précis. Elle est
constituée d’éléments physiques, psychiques et spirituels et chez certaines
personnes, elle ne peut rester confinée : ils ressentent alors ce besoin de
donner, d’imprégner un autre individu d’une forme d’émanation fluidique,
de procéder à une sorte de transfert d’énergie qui viendra renforcer la force
vitale épuisée ou déséquilibrée par la maladie de cette autre personne.
Si l’on résume le Dr Fouqué : un trop-plein d’énergie dont il déborde et ce
besoin d’une forme de transfusion fluidique d’énergie de la part du
guérisseur. Même si les pratiques se mélangent souvent chez un thérapeute
de l’irrationnel, il m’est apparu assez clairement, à travers mes rencontres,
que l’on avait affaire à trois types de pratiques (une classification abordée
dans les traits communs des magnétiseurs rencontrés et que je développe
ici).
1) Les leveurs de maux, leveurs de feu, barreurs, leveurs de secrets,
ceux qui soulèvent certainement le plus d’étonnement, et même je dirais, le
plus d’inquiétude d’une certaine façon puisque, si les secrets servent à lever
les maux, ils peuvent aussi être employés pour les jeter !
Ce sont plutôt des femmes dans mon enquête. Ils sont appelés également
parfois les panseurs de secrets, qui prononcent mentalement ou de façon
audible des formules de conjuration spécifiques aux maux à éliminer.
Formules qui ne peuvent être dévoilées et qui peuvent s’accompagner de
rituels, transmises dans le cadre du don, composées de gestes particuliers
(circonvolutions autour du siège du mal à l’aide d’un rituel, signes de croix,
souvent à l’aide du pouce et de l’index, parfois par l’intermédiaire d’un
rameau de buis), ou bien de souffle, associées à une incantation (dite aussi
secret), silencieuse ou marmonnée, évoquant souvent le martyr d’un saint. Il
est question donc de tel ou tel saint, de la Vierge ou de Jésus lui-même,
auxquels ils associent le nom de la maladie et de la guérison et la victoire
inéluctable de la seconde sur la première.
Le leveur de sort renvoie en quelque sorte la maladie du destinataire à
l’expéditeur.
Ces prières curatives et les règles de son usage lui ont été transmises et il
a la charge de s’en servir à bon escient. Il a l’obligation de les transmettre le
moment venu soit de manière orale, soit sur un petit carnet recopié sur un
autre petit carnet.
Les affections prises en charge sont limitées, surtout aux problèmes
dermatologiques, avec en premier, bien entendu, les brûlures.
Les rituels varient d’un barreur à l’autre mais la foi, on l’a compris, a
toujours une place dans ce type de pratiques, au moins dans les mots.
Rarement un leveur de maux ne demande à être rétribué pour ses actes.
Je reprendrai les propos d’André Juliard, ethnologue et grand spécialiste
des leveurs de maux : « Le guérisseur n’a pas l’ambition du magicien… Il
se loge par sa constitution interne (prières, jeûne, neuvaine, signes de
croix…) à proximité des méthodes religieuses de contact avec le sacré… Le
don [voir pages suivantes] guide sa démarche dans le geste curatif, mais lui
laisse l’initiative de l’organisation technique et symbolique de la relation
thérapeutique… ils agissent à la manière du pèlerin dans les dévotions
populaires : s’ils respectent les rituels religieux, ils ne se laissent
emprisonner ni par les lois des croyances magiques ou religieuses ni par les
règles culturelles de comportement collectif… Même en cas de rétribution,
ils se considèrent au service de l’homme, rejoignant le leveur du village
pour qui la pratique thérapeutique fonctionne à la manière d’une entraide
villageoise… »
Ces leveurs de maux qui suscitent une grande part de mystère sont à
l’origine du plus grand nombre d’ouvrages consacrés aux guérisseurs.
Le malade est souvent tenu dans l’ignorance du secret. Il sait que le
guérisseur a un don, c’est tout ! Et il se garde bien, en général, de poser une
question !
Il le voit tracer des signes, chuchoter des formules conjuratoires et assiste
en spectateur à la séance.
Selon Jean-Dominique Michel, « le guérisseur a conscience que ce n’est
pas sa petite personnalité qui guérit les brûlures ou arrête les saignements,
mais la force et la beauté d’un rituel pratiqué depuis la nuit des temps et
passé le long d’une longue chaîne de transmission entre personnes de bonne
volonté. »
Chacun a sa manière d’exercer le secret, mais il semble que les techniques
évoluent et qu’il y ait moins de prières classiques dans les pratiques
modernes.
Cette évolution apparaît nettement dans le film documentaire Les
Panseurs de secret de Philippe Rouquier, lorsque l’on voit la mère et la fille,
guérisseuses toutes deux, mais qui ont des conceptions différentes de la
pratique avec en particulier une fille qui se détache des prières transmises
par sa mère…
LE DON
En fait, ce terme de don reflète deux réalités, et il est bon de faire la
distinction, suivant le type de guérisseurs entre :
LA RÉPUTATION
Dans le cas des magnétiseurs-guérisseurs, la réputation était jadis plutôt
cantonale avec souvent un guérisseur par canton. Maintenant, la réputation
est plutôt régionale du fait de l’évolution de nos moyens de communication.
J’ai pu m’en rendre compte lors de mes entretiens, avec pour certains, une
« clientèle » qui n’hésitait pas à faire plusieurs dizaines (voire centaines) de
kilomètres pour consulter.
Je dois rappeler que tous ceux que j’ai rencontrés œuvraient uniquement
par le ouï-dire, sans faire aucune publicité.
Il faut noter, pour être complet, que j’avais refusé d’intégrer les personnes
regroupées sur internet sous le vocable « magnétiseurs » de l’aire urbaine,
et qui englobent en fin de compte des pratiques de bien-être plutôt variées
s’éloignant parfois du sujet qui m’intéressait.
La réputation des guérisseurs-magnétiseurs se forge uniquement sur la
base de propos tenus par des personnes qui les connaissent. Ces
témoignages qui ne transitent que par le bouche-à-oreille créent, il est vrai,
une confiance et une espérance qui renforceront l’idée, pour certains, que
l’effet placebo joue complètement en la matière. Ce qui est certainement
plus difficile à démontrer dans le cas des animaux avec des résultats parfois
étonnants, comme j’ai été amené à le constater.
Nous reviendrons sur le sujet dans le chapitre « Science ? Parascience ? ».
Comme l’indique Dominique Camus, « le désir d’anonymat ou de
tranquillité qu’invoquent constamment les leveurs de maux dès qu’ils sont
sollicités pour parler de leur don est apprécié de ceux qui y ont recours.
C’est un peu comme un gage de son efficience possible ».
LA DISPONIBILITÉ
« Des gens qui ont le don, il y en a partout. Pas besoin de courir bien loin
pour trouver quelqu’un qui passe les verrues, les brûlures, ou le venin. Il
suffit de mener sa petite enquête pour trouver un nom dans le canton ».
On peut imaginer la place qu’ils occupaient jadis dans nos campagnes,
lorsque le médecin était difficilement accessible, que ce soit
géographiquement ou financièrement.
Maintenant qu’on retrouve dans certaines régions des déserts médicaux,
ou des médecins pas toujours disponibles, on peut envisager le réflexe des
patients en cas de brûlures en particulier.
D’autant que – j’ai pu m’en rendre compte –, pour certains de ces
guérisseurs, il est insupportable de laisser quelqu’un souffrir. Ils se doivent
de pouvoir soulager la douleur à toute heure, et se sentent moralement
obligés d’utiliser ce don qu’ils ont reçu : « Quand on a un don, il faut
l’utiliser, parce que les médecins sont un peu coincés dans certaines
maladies… C’est un peu une mission. » ; « Les gens vous forcent un peu la
main quand vous avez le don » ; « Le don m’est venu comme ça. Ce n’est
pas quelque chose que j’ai cherché à avoir. Mais je ne peux pas me défiler
quand on me demande… » ; « Tout le monde m’a sous la main, on vient
chez moi nuit et jour, 7 jours sur 7, 365 jours par an… quel médecin fait
encore ça ? »
LA RÉMUNÉRATION
La plupart des guérisseurs, et je peux en témoigner, le font bénévolement.
En fait, j’ai pu repérer globalement trois types de situations :
– celles ou ceux qui ont reçu ce don : les leveurs de maux, les leveurs de
secrets, qu’ils considèrent comme divin. Dans ce cas, surtout pas de
rémunération sous risque de perdre le don. À la limite, un petit cadeau
symbolique, type une bouteille de vin ou une plaque de chocolat ;
– les énergéticiens qui accompagnent leurs séances de massages ou de
psychothérapies ; dans ces cas-là, on a souvent affaire à des micro-
entrepreneurs avec des tarifs indiqués avant la séance ;
– les magnétiseurs que j’ai qualifiés de profanes ou radiesthésistes, qui
laissent les patients choisir leur rémunération.
L’INTUITION
La plupart des magnétiseurs possèdent un sens aigu de l’orientation et de
l’intuition avec parfois des capacités de médium pour certains.
Selon les travaux scientifiques rigoureux menés par le géophysicien Joe
Kirschvink, de l’Institut de technologie de Californie, l’homme posséderait,
comme beaucoup d’animaux, un sens magnétique qu’on pourrait qualifier
de sixième sens.
Cette sensibilité aux champs magnétiques serait, on l’a dit, liée à la
présence de cristaux de magnétite, utilisés pour fabriquer les boussoles, et
que nous retrouvons dans le cerveau de l’homme, mais aussi chez beaucoup
d’animaux, surtout les espèces migratoires.
Pour ce qui est du sens de l’orientation des magnétiseurs, cela pourrait
s’expliquer par la concentration élevée de ces cristaux de magnétite dans le
cerveau d’un magnétiseur, comme nous le verrons dans le chapitre
« Science ? Parascience ? ». Cette concentration plus importante que pour le
reste de la population, au niveau du cerveau, mais aussi dans les mains,
donnerait un début d’explications à ces étonnantes capacités.
Ce sont peut-être des traits ancestraux, qui se sont modifiés avec
l’évolution des espèces, et qui se sont atténués avec le temps. Par ailleurs,
l’évolution de technologies nous amène certainement à ne plus stimuler
certaines fonctions cognitives.
Pour ce qui est de l’intuition et des capacités de médium de certains
guérisseurs, c’est un constat qui est fait par tous ceux qui se sont intéressés
à ces praticiens.
Comme l’évoque le Dr Fouqué, « le guérisseur, à bien des égards, n’est-il
pas un peu voyant ? Il distingue le mal à travers le corps et son évolution à
travers le temps. Il voit et il prédit. Mais l’insuffisance de sa terminologie
médicale l’empêche souvent de traduire son diagnostic et son pronostic ».
Alexandre Grigoriantz évoque dans ses ouvrages, la rencontre avec ces
guérisseurs étonnants rencontrés dans le monde, parfois capables de lire les
pensées des gens croisés dans la rue, capables de décoder les « informations
du champ des autres ». Cet auteur qui a rencontré de nombreux guérisseurs
tout au long de sa vie, évoque le « radar psychique » du guérisseur qui lui
permet de déceler des fuites d’énergie liées à des affections. Selon lui, chez
un vrai guérisseur, cette capacité à reconnaître un organe malade lors d’un
diagnostic intuitif va de pair avec cette possibilité d’insuffler une forme de
fluide énergétique.
Pour lui, l’une ne va pas sans l’autre.
Cette faculté qui est une forme de clairvoyance, correspond, toujours
selon Alexandre Grigoriantz, à un processus de mirorisation : « Le
thérapeute devient lui-même l’image du patient au point de ressentir en lui
ses maux aux endroits précis où il souffre… »
Pour mon étude, plusieurs de ceux que j’ai rencontrés m’ont avoué
ressentir cette sensation étrange de percevoir les souffrances des personnes
rencontrées. Et, pour certains, de posséder ces capacités étonnantes de
médiumnité. « Mais on se refuse à rentrer dans ce domaine, parce que là on
franchit une barrière extrêmement risquée pour notre équilibre », m’ont
avoué quelques-uns. Surtout si, comme c’est le cas quelques fois, le ressenti
concerne un évènement malheureux qui allait survenir au patient, et qu’ils
se gardent bien entendu de divulguer…
LE GUÉRISSEUR GUÉRIT-IL ?
C’est de là que vient certainement la confusion. Les soins dispensés par les
guérisseurs ne sont pas, au sens strict du terme, des actes de guérison mais
plutôt des actes de soins.
Selon Jean-Luc Bartoli, ils ne guérissent pas et « prétendre le contraire
serait honteux. Ce serait donner de faux espoirs à des gens fragilisés par la
maladie. Une bonne fois pour toutes, le guérisseur ne guérit pas les
pathologies lourdes et lésionnelles : la maladie de Parkinson, la maladie
d’Alzheimer, le cancer, la sclérose en plaques, la schizophrénie. Il peut
parfois se passer des choses étonnantes, des rémissions, des régressions…
Mais il faut être circonspect car ce ne sont que des cas rares ».
Je peux confirmer ces propos à travers les rencontres que j’ai pu faire :
quasiment tous reconnaissent que ce ne sont pas eux qui guérissent les
affections observées, mais que c’est le malade lui-même qui se guérit par
l’énergie qu’on lui transmet et qui permet de déclencher un processus
d’autoguérison…
Mais tout dépend bien entendu des ressources naturelles dont dispose le
malade.
Certains des magnétiseurs rencontrés, je l’ai évoqué, n’emploient jamais
le mot guérison, mais le mot rémission.
Et puis, il y a ces témoignages recueillis par Alexandre Grigoriantz de
« guérisseurs remarquables », qui évoquent tous des cas cliniques troublants
pour lesquels la médecine classe les dossiers en « guérison inexpliquée »…
UN GUÉRISSEUR INTÈGRE…
MAGNÉTISER FATIGUE…
Pour magnétiser, il faut donc être en bonne santé, mener une vie saine et
équilibrée, être en harmonie sur tous les plans : physique, psychique,
émotionnel et spirituel.
Il faut intégrer l’idée que la force vitale d’un guérisseur varie suivant
les praticiens, et suivant le moment. Je reprendrai les propos du Dr
Fouqué : « Il y a donc de grands guérisseurs qui prennent parfois l’aspect de
thaumaturges et dont la force vitale peut se manifester à de longues
distances et des guérisseurs beaucoup plus modestes qui se contentent
d’améliorer, de soulager, de fournir à l’organisme des éléments de
rééquilibre sans plus. Il y a des guérisseurs généraux capables d’agir sur
tout l’organisme et des guérisseurs locaux, dont le bénéfice se cantonne à
une région du corps ou à une maladie. »
Et puis, le potentiel varie d’un moment à l’autre, suivant l’état de santé du
praticien : « Il est des guérisseurs permanents et des guérisseurs
occasionnels. L’émanation de fluide des premiers se fait de façon constante,
en raison de concentration extrême de leur force vitale. Leur source
énergétique semble intarissable. Ils reconstituent leur potentiel irradiateur
au fur et à mesure de leurs dépenses et ne paraissent jamais l’épuiser. »
PLACE DES MÉDECINES
ALTERNATIVES EN GÉNÉRAL…
ET DU MAGNÉTISME
EN PARTICULIER DANS NOTRE OFFRE
DE SOINS
EN FRANCE
Notre pays suit la même évolution puisque 75 % de la population aurait eu
recours au moins une fois à une thérapie alternative, principalement pour
des problèmes d’anxiété, de dépression, de dorsalgies… Quelques études
évaluent l’engouement que suscitent les thérapies alternatives, celles
reconnues ou non par le conseil de l’ordre des médecins, en milieu urbain.
Une thèse évoque le chiffre de 42 % de la population vivant en région
parisienne qui aurait recours régulièrement à ces pratiques. Une autre thèse,
effectuée en région Rhône-Alpes, l’évalue à 66 % ; une autre encore,
effectuée dans l’Oise, évoque le chiffre plutôt bas par rapport aux deux
autres travaux de 34,1 %.
Pour ce qui est des guérisseurs, il semblerait que le recours à ces
praticiens soit plus important dans les campagnes.
Le Dr Franck Thiriat évalue la prévalence de recours aux médecines
alternatives dans un cadre rural en France à plus de 53 % de la population
avec une place importante pour les pratiques traditionnelles telles que
magnétiseurs (30 %).
Chiffres à confronter à ceux de notre étude qui montrent que, de façon
paradoxale, les médecins généralistes qui exercent en zone rurale sont, eux,
moins réceptifs aux thérapies proposées par les magnétiseurs que leurs
confrères de la ville…
La question se pose des difficultés d’accès à un médecin généraliste en
milieu rural : ce constat peut-il expliquer en partie ce choix pour les
thérapies alternatives dans ces contextes de déserts médicaux ruraux ? Je ne
le pense pas, mais tous les travaux consultés montrent un recours tout de
même plus élevé vers les médecines complémentaires alternatives chez les
patients vivant en zone rurale ou semi-rurale qu’en zone urbaine.
Pour en revenir aux thérapies alternatives dans leur ensemble, une étude
de l’OMS réalisée en 2002 montrait que 49 % de la population française
avait recours aux thérapies alternatives complémentaires qui englobent
homéopathie, acupuncture, ostéopathie, phytothérapie, aromathérapie,
magnétisme, etc.
En juin 2010, un sondage de l’Ipsos retrouvait une proportion de 62 % des
Français qui avaient recours à ces thérapies, alors qu’elle n’était que de
50 % en 2006 pour le même sondage.
Toutes les études montrent en définitive qu’en France, un patient sur deux
dans une clientèle de médecine générale a recours à ce type de pratique,
avec une prédominance pour les thérapies traditionnelles (magnétiseur,
rebouteux) en milieu rural ; et toutes les études notent une demande
croissante de ces thérapies avec un besoin de diversification de la part des
patients.
Certes, le type d’affections conduisant à un recours aux MCA est
important dans le choix du type de thérapie et correspond souvent à des
zones de faiblesse de notre médecine conventionnelle. Les problèmes
articulaires amènent plus à consulter un ostéopathe ou un acupuncteur ; les
troubles anxieux, fonctionnels ou dépressifs à consulter un homéopathe…
Les raisons qui amènent à consulter sont nombreuses, mais on peut en
retenir trois principales.
J’ai vraiment le sentiment après avoir exposé les résultats de mon étude,
que le discours qui oppose la médecine conventionnelle et les thérapies
complémentaires alternatives est en passe de se morceler.
Une nouvelle philosophie concernant l’approche de la santé apparaît, me
semble-t-il.
Le concept de la santé évolue avec cette perception de l’entièreté de
l’individu, qui n’exclut pas le concept scientifique de notre médecine, mais
vient le compléter.
Dans La Solution intérieure, Thierry Janssen évoque l’évolution du
discours qui oppose la médecine conventionnelle aux thérapies alternatives.
Mais tout cela passe déjà par une information du monde de la santé.
Il s’agit d’une médecine personnalisée, qui considère le patient comme un
être unique et entier, dans ses dimensions sociales, psychologiques et
spirituelles autant que biologiques et corporelles.
Cette médecine se préoccupe davantage de la relation thérapeutique et
favorise le fait que le malade devienne acteur de santé.
Pour Leon Chaitow, naturopathe et ostéopathe, responsable
d’enseignement à l’université de Westminster à Londres, si l’on veut créer
des cliniques de médecine intégrée, il faut comprendre et assimiler le
langage des autres, placer le patient au centre de toutes les préoccupations
et donc abandonner les problèmes d’ego que l’on retrouve aussi bien chez
les médecins conventionnels que chez les médecins alternatifs. Vaste
programme !
Pour progresser, il faudra abandonner l’aveuglement lié à des certitudes
pour les uns, ou à certaines croyances pour les autres.
La plupart des approches alternatives ou holistiques cherchent à
accompagner l’élan de vie au cœur de l’organisme. Elles s’appuient sur
cette possibilité de guérison qui tient compte du corps et de l’esprit, mais
aussi, pourquoi pas, de l’effet placebo.
L’EFFET PLACEBO
LE CORPS ET L’ESPRIT
COMMUNICATION MÉDECIN-PATIENT
À PROPOS DES MCA
Les patients ont recours aux MCA sans pour autant l’avouer à leur médecin,
ayant parfois peur d’une réaction de moquerie ou même d’un reproche. Aux
États-Unis, 62 % des patients le cachent à leur médecin. Au Japon, ils sont
79 %. Les malades qui consultent n’osent pas en parler, ont du mal à
assumer leur choix, ont peur de s’exposer à la critique, de passer pour des
naïfs ou des illuminés.
En fait, le phénomène n’est peut-être pas aussi marqué comme on l’a vu
dans l’enquête faite auprès des médecins que j’ai sollicités.
À L’HÔPITAL
Ces concepts ne sont pas uniques en Europe : dans son livre Nous sommes
tous des guérisseurs, Alexandre Grigoriantz évoque la visite en 1992 d’un
centre étonnant de médecines traditionnelles à Moscou, qui regroupait des
docteurs en médecine et même des professeurs en médecine, qui
travaillaient avec des guérisseurs venant de toute la Russie. Ces guérisseurs
possédaient obligatoirement des connaissances de base en médecine et en
anatomie. Chacun pratiquant sa spécialité : magnétiseur, chaman,
phytothérapeute, acupuncteur, hypnotiseur, chiromancien…
Dans le cas par exemple du reiki, les problèmes que pose cette discipline
aux esprits rationnels sont tels que de nombreuses expérimentations
scientifiques ont été menées aux États-Unis, en Allemagne, ou au Japon.
Elles montrent que, lors d’un soin avec un guérisseur traditionnel ou un
thérapeute du reiki, des réactions physiologiques se produisent
véritablement chez le patient… Sans pour autant qu’on en comprenne la
cause.
Il est vrai que, se laisser aller entre les mains d’une personne qui s’occupe
véritablement de vous peut provoquer un bien-être considérable, voire
déclencher un processus de guérison ou d’autoréparation par un transfert
d’énergie, qui est peut-être aussi un transfert affectif. Comment expliquer le
phénomène avec les animaux ? Et avec les plantes ? Cela me renvoie à la
rencontre no 12, avec cette horticultrice en retraite qui magnétisait les fleurs
dont elle avait la charge et qui, objectivement, aux dires de tout le monde,
avait des fleurs plus harmonieuses, plus hautes (critère objectif) que celles
de ses collègues qui le reconnaissaient avec un brin de jalousie. Ce qui a pu
être démontré par une étude effectuée sur un lot d’impatientes magnétisées,
versus un lot de fleurs non magnétisées.
À noter également qu’il n’y a pas que les dérives financières dans
l’utilisation de la récupération des pratiques alternatives ; il faut envisager
également par une dérive sectaire de la pratique. C’est ainsi que, dans la
nébuleuse du reiki par exemple, se glissent des dérives sectaires et que
justement cette nébuleuse est placée sous observation par la mission
interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires
(Miviludes).
Entre magie, religion et philosophie, les guérisseurs semblent perpétuer
une médecine née avec l’humanité. Les guérisseurs modernes, sous la
contrainte du rationalisme, doivent s’adapter progressivement et expliquer
l’origine de leur art par des théories scientifiques ou pseudo-scientifiques.
Mais parfois, le désir de tout expliquer en termes savants engendre de
véritables dérives. Toutefois à la vitesse où progresse la science, les
éclairages nouveaux venant, il ne faudra peut-être plus très longtemps pour
combler le fossé qui sépare les thérapies alternatives énergétiques des
médecines conventionnelles.
Des études d’avant-garde indiquent que le concept d’énergie est une
réalité physiologique, biochimique et électronique ; un support de
l’information qui organise la matière vivante.
L’énergie est habituellement un concept qui comprend la notion de force
motrice. Depuis les travaux d’Einstein, on sait que la matière est une
densification de l’énergie. Dans le domaine de la médecine énergétique, on
considère que l’énergie est partout : James Oschman, spécialiste en
médecine énergétique, explique : « À chaque seconde, nous faisons
l’expérience de l’énergie », la lumière est énergie : je vous vois. Je vous
entends : le son est énergie. Je sens des odeurs, ce sont des molécules en
vibration, qui produisent et émettent de l’énergie. Toutes les sensations sont
des phénomènes énergétiques. Il ne s’agit pas d’un mystère mais de
l’impact que nos sensations ont sur notre corps, ce qui nous permet de
savoir où nous sommes, ce que nous faisons, ce qu’il se passe autour de
nous. »
Notre état énergétique se décline en champs. À chacune des dimensions
de l’homme (physique, mentale, émotionnelle, spirituelle) correspond un
champ vibratoire spécifique qui émet une énergie spécifique.
Chaque organe présente un niveau vibratoire qui lui est propre.
Un blocage ou une baisse du niveau vibratoire d’un organe ou d’un
individu entraîne des problèmes de santé. La santé serait l’expression de
l’harmonie de ce bel ensemble vibratoire que la maladie vient brouiller, en
créant quelques fausses notes. Elle dépend du bon fonctionnement de la
circulation énergétique dans les méridiens, les chakras et les corps
lumineux qui entourent le corps physique ; ces corps subtils qui permettent
de maintenir un niveau vibratoire élevé chez l’individu.
Le guérisseur, outre le fait d’instiller une énergie au patient, serait ainsi
capable de réharmoniser le patient comme un musicien qui accorde un
piano dissonant, et ce, en émettant des champs électromagnétiques de basse
fréquence, variables au cours de la séance, avec des plages de stabilisation
aux alentours de 7-8 Hz.
Cette hypothèse a été validée par des mesures effectuées à l’aide d’un
SQUID (superconducting quantum interference device) une technologie des
années 1960, associée désormais à de nouveaux logiciels informatiques, qui
a montré l’émission des champs électromagnétiques par certains
magnétiseurs.
Selon Barbara Ann Brennan, citée plus haut, le champ d’énergie du vide
dont parle la physique quantique sature l’espace, les objets (animés ou non)
et les relie les uns aux autres. Le champ d’énergie humaine est l’une des
nombreuses manifestations auquel il appartient. Les humains posséderaient
un champ d’énergie qu’elle décrit comme « une aura, un corps lumineux qui
enveloppe le corps physique ».
Les guérisseurs auraient donc cette capacité de dialoguer avec ce champ
d’énergie.
À noter, pour finir, que les Américains Stanley Krippner et Daniel Rubin
publient The Energies of Consciouness (Les Energies du corps vivant), qui
fait le point sur l’effet Kirlian dans le monde. Un article de cet ouvrage
rapporte les expériences conduites à l’Institut for Bioenergetic Analysis afin
de mesurer le champ de l’énergie humaine : « Dans l’état actuel des
recherches, concluent les auteurs, les résultats obtenus tendent à montrer
qu’il émane de l’être humain un champ décelable par le phototube. Il est
nécessaire de mieux connaître les propriétés de ce champ. Pour le moment,
on l’étudie essentiellement dans la région du thorax et de l’abdomen. L’un
des objectifs futurs sera d’en déterminer la distribution dans l’espace au
moyen de technique de balayage. »
Avec ces procédés quantiques, est analysée la lumière venant des sujets,
car comme l’explique Konstantin Korotkov, « nous sommes tous des êtres
de lumière, et nous émettons de la lumière. En même temps, nous avons
besoin de développer une approche intégrative. Nous avons beaucoup de
contacts et partageons beaucoup de travaux avec des médecins. L’approche
intégrative considère la personne comme un tout avec un corps physique ».
ÉSOTÉRISME ?
Mais pour finir avec des propos plus terre à terre, je vous soumettrai cette
anecdote concernant l’un de mes patients, extrêmement rationnel dans sa
pensée, et qui restait poliment dubitatif lorsque j’évoquais les phénomènes
de magnétisme. Atteint d’un zona ophtalmique pénible à supporter et
douloureux, comme le sont souvent ces maladies, il a consulté sans succès
plusieurs confrères ophtalmologistes qui n’arrivaient pas à soulager. L’un
d’eux lui a conseillé de se rendre chez un guérisseur. Ce qu’il a fait de
mauvaise grâce, n’y croyant pas vraiment… deux séances ont suffi à le
soulager définitivement.
Je lui laisserai le mot de la fin : « Je m’en fous de savoir si tout cela est
démontré ou pas… le seul élément qui compte pour moi, c’est que je n’ai
plus mal ! »
CONCLUSIONS
OUVRAGES CONSULTÉS
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