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Kouakou et al., 2024 Journal of Animal & Plant Sciences (J.Anim.Plant Sci.

ISSN 2071-7024)
Vol.60(2) : 11015 -11034 https://doi.org/10.35759/JAnmPlSci.v60-2.2

Revue de littérature des céréales cultivées et produites


dans le Nord de la Côte d’Ivoire : Cas des spéculations
Maïs (Zea mays L.), Mil (Pennisetum glaucum (L.) R.
Br.), Sorgho (Sorghum bicolor L. Moench)
Kouakou Romaric KOUAKOU1*, Hugues Annicet N’DA1, Achi Laurent N’CHO1
1Centre National de Recherche Agronomique (CNRA), Direction Régionale de Korhogo, Station de recherche
de Ferkessédougou, Côte d’Ivoire
2Chargé de Recherche CAMES, CNRA. Chef de Programme Maïs, Mil, Sorgho de la station de Recherche de

Ferkessédougou (Génétique / Sélection)


3Chargé de Recherche CAMES, CNRA, Chercheur, Phytopathologie au programme Maïs, Mil, Sorgho, Fonio

/défense des cultures (Physiologie et Physiopathologie Végétales)


*Auteur correspondant, E-mail : [email protected]. Cel : (+225) 07 49 79 07 12. Attaché de Recherche
CNRA, Chercheur au programme Maïs, Mil, Sorgho, Fonio (Agronomie / Physiologie)
Hugues Annicet N’DA : E-mail : [email protected]. Cel : (+225) 07 08 99 56 05,
[email protected]. Cel : (+225) 07 57 87 64 88.

Mots clés : Céréale, Maïs, Mil, Sorgho, Côte d’Ivoire


Keywords: Cereal, Corn, Millet, Sorghum, Côte d’Ivoire

Submitted 10/02/2024, Published online on 05/06/2024 in the Journal of Animal and Plant Sciences
(J. Anim. Plant Sci.) ISSN 2071 – 7024

1 RÉSUME
Le maïs, le mil et le sorgho se trouvent être caractéristiques des systèmes de culture les plus
dominants dans le Nord du pays. Adaptés aux conditions édaphiques et climatiques difficiles
concernant le mil et le sorgho, ils pourraient bien suppléer aux déficits alimentaires et
nutritionnelles induits par les changements climatiques du contexte. Cependant, bien que la
recherche sur ces céréales ait fait l’objet d’une production abondante d’articles de recherche
depuis plusieurs décennies, il est aisé de constater que la plus part de ces études ont abordé
des thèmes sur la conservation de la diversité des ressources génétiques, la sélection et la
création variétale, la recherche des variétés résistantes (ou tolérantes) à la sécheresse et ou au
striga, l’amélioration des itinéraires techniques, des systèmes de cultures (association ou
rotation avec les légumineuses, déterminations des précédents culturaux) et mode de
production (65 % billon ou buttes, 22 % plat et en poquet, 13% à plat et à la volée), la défense
des cultures, la fertilisation des sols et la nutrition des plantes. Des enquêtes ont été menées
sur l’état des lieux et gestion des semences en 2015 avec la coexistence de deux systèmes
semenciers (paysan ou informel et étatique ou formel). La filière maïs mil sorgho a été
diagnostiquée (2013 - 2014 - 2020). La valorisation des produits de récoltes, les potentialités
fourragères ainsi que l’alternative de l’association de ces céréales à des champignons
mycorhiziens à arbuscules (CMA) ont été très peu abordés dans la littérature scientifique.
Chez le mil et le sorgho, l’étude sur les gènes encodant l’adaptation au changement
climatique (découverte du gène PHYC chez le mil et la stérilité mâle cytoplasmique),
l’utilisation de gènes de nanisme et de l’apomixie pour fixer la vigueur hybride restent à
approfondir. Ce travail, basé sur une ample revue de littérature vise à dresser un panorama
des grandes thématiques de recherche sur ces spéculations d’une part et à dégager les

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perspectives d’autre part. Cette synthèse bibliographique offre une large vision des travaux
de recherche conduits dans la sphère scientifique nationale et permet de mieux orienter les
futures recherches à mener dans le domaine de la production de ces céréales.

Literature review of cereals grown and produced in the North of Côte d’Ivoire : Case of Corn
(Zea mays L.), Millet (Pennisetum glaucum (L.) R. Br), Sorghum (Sorghum bicolor (L.)
Moench) speculations

ABSTRACT
Corn, millet and sorghum are increasingly exploited as plants for several purposes (human
food, animal food, raw materials of industries). In order to ensure food and nutritional security
in Côte d'Ivoire, these three crops are characteristic of the most dominant farming systems in
the north of the country. Adapted to the difficult edaphic and climatic conditions concerning
millet and sorghum, they could well make up for the food and nutritional deficits induced by
climate changes in the context. However, although research on these cereals has been the
subject of an more production of research articles for several decades, it is easy to see that
most of these studies have addressed topics on the conservation of diversity, genetic
resources, selection and varietal creation, research into varieties resistant (or tolerant) to
drought and/or striga, improvement of technical itineraries, cropping systems (association
or rotation with legumes, determination of precedents crops) and production method (65%
ridges or mounds, 22 % flat and in pockets, 13% flat and broadcast), crop defense, soil
fertilization and plant nutrition. Surveys were carried out on the inventory and management
of seeds in 2015 with the coexistence of two seed systems (farmer or informal and state or
(formal). The corn millet sorghum sector was diagnosed (2013 - 2014 - 2020). The valorization
of harvest products, the fodder potential as well as the alternative of combining these cereals
with arbuscular mycorrhizal fungi (AMF) have been very little discussed in the scientific
literature. In millet and sorghum, the study on the genes encoding adaptation to climate
change (discovery of the PHYC gene in millet and cytoplasmic male sterility), the use of
dwarfing and apomixis genes to stare the hybrid vigor remains to be explored further. This
work, based on an extensive literature review, aims to provide an overview of the major
research topics on these speculations on the one hand and to identify perspectives on the
other hand. This bibliographic synthesis offers a broad vision of the research work carried out
in the national scientific sphere and helps to better guide future research to be carried out in
the field of the production of these cereals.

2 INTRODUCTION
D’après les prévisions du Conseil international céréalière a représenté 33,2 % du niveau national
des céréales publiées le 20 juillet 2023, la de production des cultures vivrières estimé à
production du maïs durant la campagne 2022 - 11,4 millions de tonne. Parmi ces céréales, la
2023 devrait être supérieure à 64 millions de production de maïs, mil et sorgho a été estimée
tonnes (CIC, 2023). Le sorgho connaît ensemble à 1 277 000 tonnes (FAOSTAT,
également une hausse (plus de 8 millions) ainsi 2021). Contrairement au riz et au maïs qui sont
que le mil (plus de 40 000 t). Les céréales cultivés dans toutes les régions agro-écologiques
constituent la base de l’alimentation pour la de la Côte d’Ivoire, le mil et le sorgho sont
majorité des populations, qu’elles soient traditionnellement cultivés dans la région du
consommées en grains, en farine, en beignet ou Nord entre le 8e et le 11e degré de latitude Nord.
en bouillie. En 2021, la production nationale Ces céréales (riz, maïs, mil et sorgho) sont

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produites pour les besoins alimentaires des la sécurité alimentaire et environnementale, il


ménages ainsi que ceux des marchés locaux et convient de rechercher les meilleures pratiques
internationaux (Akanza, 2022). De plus, les de gestion des terres cultivables avec des
résidus de récolte de céréales sont aussi utilisés systèmes de culture appropriés aux marchés
comme source importante de fourrage pour locaux et internationaux. Or, jusque-là aucune
l’alimentation des animaux d’élevage, l’une des étude assez poussée n'a été menée pour faire
principales activités pratiquées dans le Nord de l'état des lieux des travaux réalisés en Côte
la Côte d’Ivoire. En raison de la forte pression d’Ivoire ainsi que sur la production en champ de
foncière, l'augmentation du rendement par unité ces céréales utiles à l’alimentation humaine et
de surface reste le principal défi pour augmenter animale. L’absence de telles informations est
la production agricole (Akanza, 2018). préjudiciable à la préservation des systèmes de
L'agriculture est alors de plus en plus intensive cultures, de l’instauration d’une agriculture
avec des intrants coûteux (variétés améliorées, durable et à la sécurité alimentaire dans notre
produits phytosanitaires, engrais chimiques, pays. Ce travail n’a pas la prétention de faire un
matériel d'irrigation). L’utilisation des produits état de l’art exhaustif des études menées, mais
chimiques en agriculture peut être la cause de plutôt de donner un aperçu général des aspects
graves problèmes environnementaux (Zhang et les plus abordés jusqu’à présent chez ces
al., 2004 ; Akanza, 2022) telles que la pollution spéculations dans le but de mieux appréhender
des eaux souterraines par le nitrate dans les sols les nouveaux enjeux qui motivent une
(Ju et al., 2006), l’émission de gaz à effet de serre valorisation de plus en plus importante des
dans l'air (Zhang et al., 2012), et l'acidification du pratiques culturales en Côte d’Ivoire
sol (Blumenberg et al., 2013). Pour contribuer à septentrionale.

3 IMPORTANCES ET STATISTIQUES DE PRODUCTION


Le maïs constitue la deuxième céréale la plus le monde (FAOSTAT, 2022). Elle se répartit
cultivée et consommée après le riz. Il est très principalement dans les zones arides et semi-
largement utilisé dans l’alimentation humaine et arides de l'Afrique avec 21,12 millions d'hectares
animale (Kimou, 2019). Sa culture est ratiquée cultivés pour une production de 15 millions de
dans toutes les régions agroécologiques du pays. tonnes (Nambiar et al., 2011). Le mil représente
La production moyenne nationale a été estimée, une céréale de base pour les populations des
en 2021 à 1 140 000 tonnes (FAOSTAT, 2021). zones arides et semi-arides. En outre, la valeur
Dans les savanes de la Côte d’Ivoire, elle connait énergétique du mil est l’une des plus élevées
une hausse depuis 2021 en termes de quantité parmi les céréales (Hamadou et al., 2017). Ainsi,
produite et de rendement. Par exemple, elle est le mil fait l’objet de multiples usages selon les
passée de 158 022 t avec un rendement de 2000 zones géographiques et les pratiques
kg/ha en 2021 à 257 481t et 3500 kg/ha en 2023 socioculturels. Ces usages vont de la
dans la région du Tchologo (Figure 1 et 2). Les transformation du grain comme ressource
quantités produites sont pratiquement alimentaire ou médicinale à la valorisation de la
autoconsommées. Sa consommation se fait paille (chaume). Il sert aussi d’œuvres d’art ou
essentiellement sous forme de farine (92 %) et à fourrage en passant par les usages comme
l’état frais. Selon N’da et al., 2014, il sert de biocarburant ou bois de chauffe (Béninga et al.,
matière première pour certaines industries 2014). Sa production est estimée à environ 67
(brasserie, savonnerie, huilerie). Le mil occupe la 000 t / an pour une demande nationale de
sixième place parmi les céréales les plus 120000 t (CNRA, 2022). Il joue un rôle
importantes au monde (JAICAF, 2009). Au important dans l’alimentation notamment
moins 500 millions de personnes dépendent du infantile. La culture du mil est pratiquée dans
mil pour leur survie (Saïdou, 2011). La culture du toutes les zones de production (Dutordoir,
mil couvrait plus de 29 855 214 ha en 2022 dans 2006). En effet, le mil est cultivé sur plus de 65%
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de la superficie emblavée et constitue 75 % de la l’Argentine, l’Australie. Les importateurs sont la


production céréalière totale du pays (Soler et al., Chine, le Japon et le Mexique (FAO, 2017). Le
2008 ; IRD, 2009). Les statistiques sur la sorgho occupe le troisième rang des graminées
production du mil dans le Tchologo de 2022 à céréalières les plus cultivées et consommées du
2023 (Figure 2) montrent de faible valeur aussi pays, en raison d'une production nationale
bien au niveau de la quantité produite (200 t avec estimée à 63 000 t/an pour une superficie
un rendement de 976 kg/ha) que la superficie emblavée de 88752 ha (FAO, 2017). La culture
emblavée (205 ha). Les principaux pays du sorgho est en forte baisse d’intérêt en Côte
producteurs en Afrique sont, par ordre d’Ivoire où les superficies sont passées de 200
d'importance décroissante : le Nigéria, le Niger, 000 ha dans les années 1980 à 20 000 ha en 2012
le Burkina Faso, le Tchad, le Mali, la Mauritanie et encore moins en 2023 (CNRA, 2022). En
et le Sénégal. Dans cette partie du monde, le revanche, dans l’une des principales zones de
Soudan et l'Ouganda sont les plus gros production, les statistiques révèlent une légère
producteurs (Grema, 2002). À l’instar du mil, le hausse. De 1417 tonnes avec un rendement de
sorgho est une denrée alimentaire recommandée 844 kg/ha et une superficie de 1679 ha en 2022
dans les régions les plus pauvres du monde et où on est passé à 1790 tonnes, 997kg/ha et 1796 ha
la sécurité alimentaire est la plus menacée en 2023 (Figure 1 et 2). Il est également utilisé
(Dempewolf, 2014 ; Peerzada et al., 2017 ; IRD, dans le domaine des énergies vertes (biogaz,
2010 ; Manssour et al., 2014 ; Kafando et al., éthanol-carburant, bioplastiques, biomatériaux
2023) et ou la pauvreté des sols est un facteur (Chantereau et al., 2013 ; Castro et al., 2015 ;
limitant (Koffi et al., 2011). En Côte d’Ivoire, il Renzede et al., 2017). L’utilisation finale de la
est une source majeure d'alimentation pour les plante dépend en général du type de sorgho.
populations des savanes. Il est la cinquième Aujourd’hui, l’Europe découvre ses vertus
céréale cultivée dans le monde (CIRAD ; 2019). gustatives et diététiques. Nutritif, il est riche en
En 2018, la production mondiale est estimée à protéines, fer, vitamine B6. Energisant, riche en
58,9 millions de tonnes avec un rendement de antioxydants, sans gluten donc sans danger pour
1,43 million de tonne / ha et une superficie totale les allergies, c’est également une source de fibres
de 41,3 millions d’hectare cultivée. La alimentaires et de potassium (www.sorghum-ID,
production totale de sorgho du continent 2018). Au-delà de ces valeurs nutritives et
africain, durant la campagne 2021/2022, serait énergétiques, le sorgho regorge d’énormes
de 26 280 474,74 t (FAOSTAT, 2022). Un peu intérêts agroécologiques et services
plus de 40 % de cette production est destinée à environnementaux tels que l’amélioration et la
l’alimentation humaine principalement en conservation des sols, limitation et remédiation
Afrique et en Asie où il est consommé en grain des pesticides, détoxification des sols pollués
entier, comme le riz, en semoule et en farine (Balole et al., 2006 ; Kéita, 2019). À cela s’ajoute
(sans gluten), ou, après transformation, sous l’utilisation de son caractère allélopathique. Le
forme de sucre, ou malté et fermenté, sous sorgho mature contient un certain nombre de
forme d’alcools (bière, spiritueux, ; substances chimiques solubles dans l’eau et qui
www.sorghum-id, 2018) ou animale (ensilage, peut être utilisés comme herbicides (Hamadou et
fourrage, aliments de volailles). Les principaux al., 2017).
pays exportateurs sont les États-Unis,

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200000 2500
2000 B

Rendement (kg/ha)
158022
Production (t) A 2000
150000
1500
100000 844
1000
50000 500
0 1417 0
0 0
Maïs Mil Sorgho Maïs Mil Sorgho
cultures cultures

100000 30 27
79011
C 25 D
Superficie(ha)

80000

Surface (%)
20
60000
15
40000
10
20000 1679 5 1
0 0
0 0
Maïs Mil Sorgho Maïs Mil Sorgho
cultures cultures

Figure 1. Statistiques de quelques paramètres de production des céréales Maïs Mil Sorgho dans le
Tchologo (2021-2022)

300000 257481 4000 3500


B
Rendement(t/ha)
Production (t)

A 3000
200000
2000
100000 976 997
1000
200 1790
0 0
Maïs Mil Sorgho Maïs Mil Sorgho
cultures cultures

80000 73566 80000 73566


Superficie (ha)

Superficie (ha)

D
60000 C 60000
40000 40000
20000 20000
205 1796 205 1796
0 0
Maïs Mil Sorgho Maïs Mil Sorgho

cultures cultures

Figure 2. Statistiques de quelques paramètres de production des céréales Maïs Mil Sorgho dans le
Tchologo 2022-2023)

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4 BOTANIQUE
Le maïs (Zea mays L.) est une plante herbacée La taille de la plante varie de 1 à 6 m de haut.
tropicale annuelle et allogame. Elle possède une Chaque nœud de la tige porte un bourgeon
tige unique, plus ou moins cannelée, constituée axillaire susceptible de donner dans certaines
d’entrenœuds. Les feuilles s’attachent sur la tige conditions une pousse axillaire (talle aérienne).
au niveau des nœuds. Elles sont formées d’une Des racines adventices partent des nœuds de la
gaine et d’un limbe très large (N’Da et al., 2022). base de chaque tige (Nambiar et al., 2011). Le
Les nervures sont parallèles et les feuilles sorgho (Sorghum bicolor (L.) Moench) est une
opposées (Figure 3A). Le nombre de feuilles par plante annuelle de 1 à 5 m de hauteur, diploïde
plante varie de 10 à 15, selon les variétés. Les (Figure 3C). Elle possède une tige (chaume)
fleurs sont unisexuées et regroupées en cylindrique pleine et habituellement érigée, avec
inflorescences mâles (panicule terminale) et un nombre de talles par plante élevé pour les
femelles (l’épi) composées d’épillets de deux variétés fourragères (jusqu'à une dizaine) et nul
fleurs. Le système racinaire est de type fasciculé chez les hybrides sélectionnés (Chantereau et al.,
(N’Da et al., 2016 ; Kimou, 2019). Le mil 2013 ; Kafando et al., 2023). Les feuilles sont
(Pennisetum glaucum (L.) R. Br) est une plante alternes, simples, longues de 50 cm à 3 m, larges
bisexuée, hermaphrodite, allogame préférentielle de 5 à 10 cm et avec une gaine de 15–35 cm de
grâce à une protogynie prononcée (Béniga, long. Les racines sont fasciculées avec une racine
2010 ; Hamadou et al., 2017). Le mil a un port principale pouvant aller jusqu’à 1,5 m de
érigé et possède des tiges épaisses (Figure 3B). profondeur (Koffi et al., 2011).

A B C
Figure 3. Présentation des plants de Maïs (A), Mil (B) et Sorgho (C), (N’CHO, 2023)

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4.1 Origine, domestication et 000 km² (Akanza et al., 2018). Celle du maïs en
distribution : Le maïs (Zea mays L.) est originaire particulier a été étendue à l'ensemble du territoire
de l’Amérique centrale (Matsuoka et al., 2002 ; national grâce à la politique nationale de
Farnham et al., 2003). Introduit en Europe au diversification des cultures et aux migrations
XVIe siècle, le maïs est aujourd’hui cultivé à inter-régionales des populations (N’Da et al.,
travers le monde. Il est devenu le symbole de 2014).
l’agriculture intensive en Europe de l'Ouest, aux 4.2 Taxonomie : Le maïs (Zea mays L.) est
États-Unis et en Chine avec les semences une céréale appartenant au genre Zea qui est un
hybrides et transgéniques (Kimou, 2019). Le mil représentant de la tribu des Myadées, de la sous-
(Pennisetum glaucum (L.) R. Br) est originaire du famille des Panicoideae et de la famille des
Sahara occidental. Sa domestication est la plus Poaceae. C’est une plante diploïde qui possède
avancée en Afrique de l’Ouest (Moumouni, 2014 2n = 20 (Doebley et Iltis, 1980 cités par Kimou,
; Hamadou et al., 2017). Selon Mauboussin et al. 2019). Le mil (Pennisetum glaucum (L.) R. Br)
(1977) le sorgho (Sorghum bicolor (L.) Moench) est appartient au genre Pennisetum, famille des
originaire d’Afrique de l’Est (Ethiopie, Soudan). Poaceae (Gramineae), sous-famille des
Il serait domestiqué il y a plus de 6000 ans avant Panicoideae, tribu des Paniceae et à la section
J-C en Afrique au sud-est du Sahara, précisément Penicellariae. La caractéristique de cette section
à la frontière Soudan-Égypte. Il aurait ensuite est la présence d'une mince touffe de poils au
gagné la péninsule arabique vers 2500 avant J.C, sommet des anthères et un nombre haploïde de
l'Inde vers 1800 avant J.C et la Chine qui a pu chromosomes qui est égal à 7 ou un multiple de
être un dernier centre de diversification avec les 7 (Béninga, 2010 ; Saïdou, 2011 ; Akanvou et al.,
sorghos kaoliang qui y sont rencontrés (Koffi et 2012). La systématique actuelle du sorgho
al., 2011). L’arrivée du sorgho en Europe date de (Sorghum bicolor (L.) Moench) s’inspire des bases
l'époque romaine. Le sorgho, compte parmi les données par Moench (1794). Il appartient au
céréales les plus importantes cultivées dans le genre Sorghum, à la famille des poaceae
monde (CIRAD, 2019). En Côte d’Ivoire, la (graminées) et sous-famille des panicoïdées. Le
culture de ces trois céréales a été concentrée genre Sorghum comprend 31 espèces, 158
initialement dans le nord du pays, entre les 8° et variétés et 523 cultivars différents (Abdou et al.,
11° de latitude nord, approximativement sur 150 2014).

5 CROISSANCE ET DÉVELOPPEMENT
En général, le développement des plantes tout jours (N’Da et al., 2014). La phase végétative du
comme les céréales se déroule en deux étapes et mil est de 30 à 50 jours. Cette phase commence
trois phases qui sont liées entre elles (Kouakou, par la germination de la graine et l’apparition des
2019). La croissance correspond à une jeunes plantes, et continue jusqu’à l’initiation de
augmentation de taille et implique la phase la panicule (Béninga, 2010 ; Saïdou, 2011). Chez
végétative. Le développement est relatif à la le sorgho, la phase végétative est la plus variable
fabrication de nouveaux organes et correspond et débute à la germination (Ndiaye et al., 2018).
aux phases de reproduction et maturation Elle va généralement de 55 à 70 jours en climat
(Kouakou et al., 2019). L’appareil végétatif des chaud et de 30 à 100 jours selon le génotype. Ici,
plantes est composé de racines, tige et feuilles. la tige de la jeune plante présente à son sommet
L’appareil reproducteur est l’inflorescence. un cornet de feuilles à des phases différentes de
5.1 Phase végétative : Chez le maïs, la croissance. Les premières feuilles rendent
principale différence entre une variété précoce (à rapidement la plante autotrophe. Il s’en suit la
90 jours) et une variété tardive (à 130 jours) est montaison de la tige et l’initiation florale (Koffi
la période de temps allant de l'émergence de la et al., 2011).
plante à la formation des aigrettes (la période 5.2 Phase de reproduction : La période
végétative). Cette phase peut varier de 40 à 70 reproductive (de l'apparition des aigrettes à la
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maturité) des variétés précoces et des variétés caractérisée chez le mil par l'élaboration de
tardives de maïs est relativement similaire et substances de réserve (amidon, protéines) et par
varie de 50 à 58 jours (Hoopen et Maïga, 2012). la migration de celles-ci vers l'albumen du grain.
Chez le mil, cette phase comprend l’épiaison, la Parallèlement, l'embryon se forme (Kradi et al.,
floraison et la fructification. Elle a une durée de 2018). Les grains arrivent à la maturité
22 à 30 jours (Aboubacar et al., 2019). Elle est physiologique 20 à 50 jours après la floraison
marquée par le développement total des feuilles selon les variétés (Dutordoir, 2006). Cette phase
et leur sénescence à la base de la tige principale commence par la pollinisation des fleurons de la
(Loumrem 2004 ; Moussa et al., 2017). Cette panicule principale et continue jusqu’à la
phase commence chez le sorgho avec l’initiation maturité de la plante. Chez le sorgho la
paniculaire et se termine à la fécondation des maturation commence à la fécondation des
fleurs des panicules. Elle a une durée de 15 à 25 fleurs. Les glumes se ferment et les graines
jours. C’est la phase pendant laquelle les besoins commencent leur croissance en gonflant
de la plante en minéraux, en eau et en énergie lentement. Le contenu des graines prend une
lumineuse sont les plus élevés (Koffi et al., 2011). consistance laiteuse puis pâteuse et enfin durci
5.3 Phase de maturation : La maturité en changeant de couleur (Chantereau et al.,
physiologique du maïs est la phase à laquelle les 2013). En zone tropicale, les graines ont besoin
graines ont cessé d'accumuler la fécule et la de 30 à 35 jours pour arriver à la maturité
protéine. Ce temps varie de 64 à 66 jours en physiologique qui correspond à l’apparition d’un
fonction des variétés et des températures de point noir à leur base dans la région du hile. Le
croissance (Kouassi et al., 2016). Le taux taux d’humidité est alors de 30% (Chantereau et
d’humidité à ce stade est de 35% (Abendroth et al., 2013).
al., 2011). La période de maturation est

6 VARIABILITÉ AGROMORPHOLOGIQUE ET GÉNÉTIQUE


Les différentes variétés de Maïs, Mil et Sorgho un rendement potentiel de 2 t / ha (Tableau 1).
disponibles en Côte d’Ivoire à la station CNRA Ces deux variétés sont vulgarisées à ce jour.
de Ferkessédougou sont consignées dans le Concernant le sorgho, les caractéristiques de huit
tableau ci-dessous : Au niveau du maïs, nous (8) variétés sont consignées dans le tableau1.
disposons de cinq (5) à cycle court (3 mois) et Cinq (5) variétés ont un cycle moyen de 3-4 mois
tolérantes à la striure avec un rendement avec un rendement potentiel de 3 t / ha. Seule la
potentiel de 3t/ha (Tableau 1). Seulement deux variété Soumalemba a un cycle long de 5-6 mois.
variétés sont vulgarisées à savoir EV8728 et Seulement les variétés à cycle court sont
GMRP 18. Nous avons deux (2) variétés de mil vulgarisées. Toutes les variétés sont tolérantes au
à cycle long (5-6 mois) et tolérantes au striga avec striga hermonthica (Tableau 1).

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Tableau 1. Variétés de Maïs Mil Sorgho disponibles en Côte d’Ivoire


Variétés Cycle Rendement : t/ha Caractères particuliers Caractéristiques
Potentiel Moyen du grain
Maïs
EV8728 3 mois 3 3à5 Tolérance à la Striure et Jaune,
à la sécheresse corné/denté
GMRP-18 2,5 mois 3 3à5 Tolérance à la Striure et Jaune semi denté,
à la sécheresse riche en protéines
FMJ 3 mois 3 3à5 Tolérance à la Striure ; Jaune,
résistance au Striga corné/denté
hermonthica
FMB 2,5 mois 3 3à5 Tolérance à la Striure ; Blanc,
Tolérance à la corné/denté
sécheresse par esquive ;
résistance au Striga
hermonthica
Violet de 4 mois 2 2à3 Résistance au Striga Violet et blanc
Katiola) hermonthica denté
Mil
FM 78 5-6 mois 2 2à3 Tolérance au striga et à la Gros grains gris-
sécheresse, talles plus foncé
nombreuses (7 à 8 talles
utiles)
FM 16 5-6 mois 2 2à3 Tolérance au striga et à la Petits grains gris
sécheresse, talles peu
nombreuses (4 à 5 talles)
Sorgho
FSR 3-4 mois 3 3à4 Tolérance au striga ; Rouge
résistance à la sécheresse
FS39 3-4 mois 3 3à4 Tolérance au striga ; Blanc
résistance à la sécheresse
PABLO 3-4 mois 3 3à4 Tolérance au striga ; Brun
résistance à la sécheresse
Diemen 3-4 mois 3 3à4 Tolérance au striga ; Kaki
résistance à la sécheresse
FS 18 3-4 mois 3 3à4 Tolérance au striga ; Rouge-bordeaux
résistance à la sécheresse
Soumalemba 5-6 mois 3 3à4 Tolérance au striga ; Ivoire
résistance à la sécheresse
Source : station CNRA de Ferkessédougou (Côte d’Ivoire)

Les différentes épis et grains de cinq (05) variétés Chez le maïs, les couleurs vont du jaune au violet
de maïs peuvent être observés sur la figure 4. en passant par le blanc.

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Figure 4. Epis et grains de maïs avec différentes colorations

Les chandelles et grains de deux (02) variétés de panicules et grains de six (06) variétés sont
mil sont illustrés par la figure 5. Les couleurs des présentés sur la figure 6. Les grains sont colorés
grains des deux variétés de mil sont caractérisées blanc, gris et rouge.
par le gris et le gris-foncé. Chez le sorgho, les

Figure 5. Chandelles et grains de mil avec différentes colorations

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Figure 6. Panicules et grains de sorgho avec différentes colorations

6.1 Exigences environnementales : Le nutritifs. Il est bien adapté aux milieux naturels
maïs peut être cultivé sur une gamme variée de des régions arides et subarides (Castro et al.,
sols à pH compris entre 5 et 7. Les meilleurs 2015 ; Fokou, 2022). Sa rusticité et son
rendements en graines de maïs sont obtenus sur accommodation à divers types de sols le font
les sols profonds, sablo-limoneux ou argilo- pousser sur tous les continents, dans les zones
limoneux, bien drainés et riches en matières tropicales et tempérées (Balole et al., 2006). Il est
organiques (Akanza et al., 2020). Cependant, il une plante d’avenir avec des particularités telle
peut s'adapter aux conditions édaphiques plus une consommation d’eau de 30 % moins que le
difficiles, sous réserve de lui assurer les apports maïs pour un rendement comparable. Il a une
d'eau et d'éléments nutritifs nécessaires meilleure résistance à la pyrale de maïs, une faible
(IPAR/USAID, 2017). La culture du maïs exige exigence en engrais grâce à son aptitude à puiser
une pluviométrie moyenne (600 mm/cycle au l’azote du sol via un réseau racinaire profond et
moins) et des températures moyennes très développé (Ndiaye et al., 2018).
journalières comprises entre 20 et 35 °C 6.2 Compositions chimiques des grains :
(Akanvou et al., 2012 ; N’Da et al., 2022). Il est L’analyse du tableau 2 montre que le mil a une
classé parmi les plantes de jours courts. Sa valeur nutritionnelle élevée que le maïs et le
floraison est retardée par des photopériodes sorgho. Il est plus riche en protéines (11,6 g),
supérieures à 12,5 heures (FAO, 2017). Le mil lipides (5 g), minéraux (2,3 g), vitamines et moins
est cultivé dans les zones où le facteur hydrique riches en carbohydrates (67,5 g) et fibres (1,2 g).
est souvent limitant. Ce qui lui confère des Le maïs est pauvre en protéines (4,7 g) moins
qualités apparentes de tolérance à la sécheresse riches en carbohydrates (24,6 g), vitamines et
(Dempewolf et al., 2014). La plupart des graines minéraux (0,8 g). Ces données sont consignées
de mil peuvent germer lorsqu’ils ont absorbé une dans le tableau 2. Avec de très bonnes valeurs
faible quantité d’eau, environ le quart de leur énergétiques et nutritionnelles, le sorgho
poids. Ils peuvent donc commencer leur contient 10,4 g de protéines et 72,6 g de
développement sur un sol relativement sec carbohydrates. Il est relativement riche en
(Nambiar et al., 2011 ; Hamadou et al., 2017). Le minéraux (1,6 g). Sa teneur en vitamines est
sorgho est une plante peu exigeante en éléments proche de celle du mil (Tableau 2).

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Tableau 2. Compositions chimiques des grains de maïs mil sorgho


Constituants Maïs Mil Sorgho
Protéines (g) 4,7 11,6 10,4
Matières grasses (g) 0,9 5,0 1,9
Fibres (g) 1,9 1,2 1,6
Carbohydrates(g) 24,6 67,5 72,6
Minéraux (mg) 0,8 2,3 1,6
Calcium (mg) 9 42 25
Phosphore (mg) 121 296 222
Fer (mg) 1,1 8 4,1
Zinc (mg) - 3,1 1,6
Sodium (mg) 51,7 10,9 7,3
Magnésium (mg) 40 137 171
Vitamine A (RE) 32 132 47
Thiamine (mg) 0,11 0,33 0,37
Riboflavine (mg) 0,17 0,25 0,13
Niacine (mg) 0,6 2,3 3,1
Acide folique (mg) - 45,5 20
Vitamine C (mg) 6 0 0
Source : (https://www.wholehealthmd.com/refshelf/Foods view/1);
Consulté le 20 janvier 2024

7 ROLES ET UTILISATIONS
7.1 Maïs : Les cultures céréalières occupent avec 20,45 millions d'hectares cultivés pour une
une part importante dans l’agriculture ivoirienne production de 13 916 832,62t et de l'Inde où la
(MINAGRI, 2020). Parmi elles, le maïs (Zea mays production du mil atteint 14 170 301,03t sur une
L.) est très largement utilisé dans l’alimentation superficie de 11,7 millions d'hectares. Les
humaine et animale (volailles, porcs, bovins). Sa principaux pays producteurs en Afrique sont,
production moyenne nationale a été estimée, en par ordre d'importance décroissante : le Nigéria,
2021 à 1 140 000 tonnes (FAOSTAT, 2021). Les le Niger, le Burkina Faso, le Tchad, le Mali, la
quantités produites sont pratiquement Mauritanie et le Sénégal. Il est essentiellement
autoconsommées. Sa consommation se fait cultivé pour ses grains (Béninga, 2014). Dans le
essentiellement sous forme de farine (92 %) et à monde, au moins 500 millions de personnes
l’état frais. Selon N’Da et al. (2014), il sert de dépendent du mil pour leur survie (Saïdou,
matière première pour certaines industries 2011). Il constitue la matière première de la
(brasserie, savonnerie, huilerie). préparation de nombreux mets (tô, couscous,
7.2 Mil : Avec une production de bouillie, bière, beignet). En Australie et aux
30089625,25 t, le mil occupe la sixième place Etats-Unis d'Amérique, il sert de plante
parmi les céréales les plus importantes au monde fourragère (Hamadou et al., 2017).
après le maïs, le riz, le blé, l'orge et le sorgho 7.3 Sorgho : Le sorgho est la cinquième
(FAOSTAT, 2021). La production nationale céréale cultivée dans le monde (CIRAD, 2019).
ivoirienne a été estimée au cours de la même En 2021, la production mondiale était estimée à
année à 67 000 t. Selon FAOSTAT (2022), la 61 364 996,82 t avec un rendement de 1,47
culture du mil couvrait plus de 29 855 214,11ha million de tonne / ha et une superficie totale de
avec une production mondiale de 41,5 millions d’hectare emblavée. La production
30 859 664,24t. Elle se répartit principalement totale de sorgho du continent africain, durant la
dans les zones arides et semi-arides de l'Afrique campagne la même année, serait de 26 280
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474,74 t et celle de la Côte d’Ivoire à 70 000 t sans gluten donc sans danger pour les allergies.
(FAOSTAT, 2021). Un peu plus de 40% de cette C’est également une source de fibres
production est destinée à l’alimentation humaine alimentaires et de potassium (www.sorghum-ID,
principalement en Afrique et en Asie où il est 2018). Il est également utilisé dans le domaine
consommé en grain entier, comme le riz, en des énergies vertes (biogaz, ethanol-carburant,
semoule et en farine (sans gluten), ou, après bioplastiques, biomatériaux (Castro et al., 2015 ;
transformation, sous forme de sucre, ou malté et Renzede et al., 2017). L’utilisation finale de la
fermenté, sous forme d’alcools (bière, plante dépend en général du type de sorgho. Au-
spiritueux) (www.sorghum-id, 2018) ou animale delà de l’utilisation, le sorgho regorge d’énormes
(ensilage, fourrage, aliments de volailles). Il est intérêts agroécologiques et services
une denrée alimentaire recommandée dans les environnementaux tels l’amélioration et la
régions les plus pauvres du monde et où la conservation des sols, la limitation et
sécurité alimentaire est la plus menacée (IRD, remédiation des pesticides, la détoxification des
2010 ; Dempewolf, 2014 ; Manssour et al., 2014 ; sols pollués (Chantereau et al., 2013). À cela
Cissé, 2015 ; Peerzada et al., 2017 ; Fokou, 2022) s’ajoute l’utilisation de son caractère
et ou la pauvreté des sols est un facteur limitant allélopathique. Le sorgho mature contient un
(Koffi et al., 2011). Aujourd’hui, l’Europe certain nombre de substances chimiques
découvre ses vertus gustatives et diététiques. solubles dans l’eau qui peuvent être utilisées
Nutritif, il est riche en protéines, fer, vitamine comme herbicides (Fokou, 2022).
B6. Énergisant, il est riche en antioxydants. Il est

8 POINT DES TRAVAUX SUR LA PRODUCTION DES CÉRÉALES


Le maïs constitue la deuxième céréale la plus est en forte baisse d’intérêt en Côte d’Ivoire. En
cultivée et consommée après le riz. Malgré cette effet, avec les changements climatiques, les
importance, de nombreuses contraintes limitent variétés dites locales aux mains des producteurs
sa productivité en Côte d’Ivoire. Il s’agit sont de moins en moins adaptées (cycle long,
notamment de la forte prévalence des variétés sensibilité aux maladies et aux ravageurs). La
traditionnelles peu productives et le non- respect recherche et le développement de variétés
des itinéraires techniques. À cela s’ajoutent améliorées à partir des cultivars locaux apparait
l’inorganisation des producteurs et le comme une des solutions alternatives
changement climatique qui perturbe le calendrier envisageables dans ce contexte.
cultural. Les pertes post-récoltent liées aux 8.1 Amélioration et création variétale
insectes de stock et l’apparition récente de la 8.1.1 Maïs : De l’ordre de 0,8 t/ha avec les
chenille légionnaire en font également parti. Le variétés traditionnelles en milieu paysan, les
mil représente une importante céréale dans le rendements moyens sont passés de 2 à 5 t/ha en
nord de la Côte d’Ivoire. Il joue un rôle milieu contrôlé avec la mise au point de
important dans l’alimentation notamment nouvelles variétés à cycle court (EV99-MRP,
infantile. Mais cette culture est confrontée à de EV8766-SRMRP, DMRESR-Y, F8128) et long
multiples contraintes : le déclin de l’engouement (Acr97TZL, Comp1-W, MTS Violet de Katiola)
de la culture lié au manque de mécanisation et la par la recherche (CNRA). Ces variétés sont soit
transhumance des bœufs (décembre, janvier). tolérantes à la sécheresse, à la striure et/ou au
Nous avons aussi l’avènement de l’anacarde et le striga. La plupart de ces variétés ont été perdu
changement climatique. Par ailleurs les variétés suite à la crise militaro-politique qu’a connu la
sont traditionnelles avec de faibles rendements Côte d’Ivoire. Avec la régularisation de la
(460 kg/ha) et les pratiques culturales situation, nous avons enregistré la création des
rudimentaires. Pouvant contribuer grandement variétés (EV8728, FMB, FMJ, GMRP18) par le
à la sécurité alimentaire du pays à cause de sa CNRA qui sont plus résistantes aux maladies et
haute teneur nutritionnelle, la culture du sorgho ravageurs, aux effets des changements
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climatiques, riche en protéines et plus peu attractif pour les oiseaux. Il s’agit de : CE
productives. Les variétés EV8728 et FMJ sont 180-33 (SC1), ICSV 1063 (SC2), Composite
les plus vulgarisées. La diversité morphologique rouge de Ferké (CRF), Malisor 84-1 (SM2), GD
des variétés locales a été étudiée (N’Da et al., 129 (monovigué), NES 107 (Tchare) et NWS 61
2014) ainsi que la structuration des populations B (monogbo). Toutes ces variétés ont disparu à
(N’Da et al., 2016) et les caractéristiques des cause de la crise qu’a connue la Côte d’Ivoire.
grains (N’Da et al., 2022). Ces nouvelles variétés Aujourd’hui, trois autres variétés (Soumalemba,
permettent d’optimiser le rendement. La Pablo et Lata) de Sorgho originaires de
vulgarisation et l’adoption des acquis de la l’ICRISAT ont été identifiées comme tolérantes
recherche en milieu paysan restent les défis à à la sécheresse (CNRA, 2022). Les travaux de
relever. recherche ont permis la création et l’amélioration
8.1.2 Mil : Au niveau du mil, le bilan des des variétés (FS39 et FS218) résistantes aux
travaux d’amélioration variétale a été réalisé bioagresseurs. Ces variétés sont en cours de
(Béninga, 1993). Les objectifs des travaux vulgarisation dans leur zone de production.
d'amélioration sont : la collecte, l’évaluation et la Leurs diversités morphologiques ont été
conservation des ressources génétiques du mil ; étudiées par Koffi et al. (2011).
l'amélioration du rendement des variétés locales 8.2 Agronomie et physiologie
; le développement de nouvelles à partir des 8.2.1 Maïs : Au niveau de la production du
populations locales ou à partir du matériel maïs, les travaux réalisés à ce jour ont
d'introduction ; la promotion de la culture du mil essentiellement porté sur l’amélioration de
par la mise à disposition des paysans des variétés l’itinéraire technique, des systèmes de cultures,
améliorées à haut potentiel de rendement et de la fertilité des sols et la nutrition des minéraux
supportant assez bien la pression des facteurs (Akanvou et al., 2006, Akanza et al., 2018). La
adverses (maladies, insectes, adventices) ; et fertilisation du mil a été abordée par Siené et al.
l'amélioration des techniques culturales. Les (2020). La fertilisation des cultures vivrières et
acquis sont la création des variétés (VPP, VPNE, le diagnostic des carences minérales du sol a été
VPCN, VPNW, SRR1, SRR2). Suite à leur étudiée (Akanza, 2022). Deux nouvelles
disparition à cause de la crise militaro-politique formules d’engrais minéraux ont été confirmées
de 2002, de nouvelles variétés (FM 16 et FM 78) (CNRA, 2022). Il s’agira à l’avenir de déterminer
résistantes/tolérantes à la sécheresse ont été leur optimum. L’efficience du mode
créées et sont en cours de vulgarisation. Certains d’arrangement spatial dans l’association maïs-
travaux réalisés portent sur la génétique, niébé évaluée par Kimou (2019). L’influence du
l’amélioration et la vulgarisation du mil (Béninga, décalage de semis sur le rendement a été observé
2007), la mise en place d’une collection de (Kouassi et al., 2016). Une plantation de maïs,
ressources génétiques de mil et la caractérisation mil ou sorgho peut se réaliser en culture pure, en
chimique et minérale des grains (Béninga, 2011) ; association ou rotation avec les légumineuses et
la diversité agromorphologiques des accessions les meilleures précédents culturaux ont été
de mil récoltées en Côte d’Ivoire (Akanvou et al., déterminés (Akanza et al., 2020). L’arachide et le
2012). L’étude sur les gènes encodant mais peuvent bien se cultiver en rotation avec
l’adaptation au changement climatique une amélioration de la fertilité du sol à l’actif du
(découverte du gène PHYC), la stérilité mâle précédent d’arachide dans le nord du pays et la
cytoplasmique, l’utilisation de gènes de nanisme culture du niébé a été identifiée comme un bon
et de l’apomixie pour fixer la vigueur hybride précédent cultural du maïs (Akanza et al., 2020).
sont à aborder. Le diagnostic des systèmes de cultures (Béninga,
8.1.3 Sorgho : La plupart des variétés 20214) et l’évaluation agromorphologiques de
améliorées vulgarisées de sorgho sont des quelques variétés ont été réalisées (Akanvou et
variétés à cycle court ou long et soit tolérantes à al., 2012).
la verse et à la moisissure, au Striga hermonthica et
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8.2.3 Mil : La culture pure du mil représente semences avant semis au carbosulfan par
28 % des exploitations au Nord Est de la Côte exemple avec le Marshal 35 DS (CNRA, 2022).
d’Ivoire et se pratique uniquement chez les Dans la lutte contre les termites, le traitement
ethnies Lobi et Djimini. Les associations avec du carbofuran (Furadan 5G par exemple)
culturales constituent 72 % des exploitations et par saupoudrage dans les cornets des plants est
se rencontrent presque partout. Les associations conseillé. Pour les insectes de stockage
les plus fréquentes sont mil-niébé, mil-sorgho, (charançons), la mesure consiste à traiter les
mil-maïs, mil - arachide et mil-sorgho-niébé. Au grains à conserver avec Actélic 2% DP
niveau des modes de cultures, nous avons 65 % (pyrimiphos-méthyl), à raison de 300 à 500 g
sur billons ou buttes, 22 % à plat et en poquets pour 100 kg de grains. Dans la lutte contre le
quelconques et 13 % à plat et à la volée (Béninga, virus de la striure du maïs (MSV), il est
2014). L’évaluation des pertes en grain de mil recommandé d’arracher les plants virosés avant
dues aux oiseaux a été évaluée (Béninga, 2015). la floraison ou de semer des variétés tolérantes.
Les systèmes de culture à base de ces trois Une méthode de lutte intégrée s’est avérée
céréales ainsi que quelques performances et efficace contre le Striga. Elle consiste en
diversités agromorphologiques ont plus ou l’utilisation de variétés de maïs tolérantes à Striga
moins été évaluées et/ou caractérisées (Dédé et en association ou en rotation avec une culture de
al, 2021). légumineuse : soja, niébé ou arachide (CNRA,
8.2.4 Sorgho : Le phénomène du changement 2022). La carte de répartition des infestations de
climatique influencerait positivement la la chenille légionnaire au Nord de la Côte
productivité du sorgho dans ce contexte de d’Ivoire a été élaborée. L’association du maïs au
déficit céréalier (CIRAD, 2019). Nous avons piment a montré une réduction de 70 à 80 % du
aussi l’amélioration de sa production par taux d’infestation de la chenille légionnaire au
l’association et ou la rotation culturale sans Nord de la Côte d’Ivoire (CNRA, 2022). Nous
oublier la valorisation de son pouvoir avons aussi son contrôle naturel réussi par la
allélopathique dans la lutte contre les adventices technologie Push-pull au Sénégal (Baldé et al.,
et des résidus de récolte. L’effet bénéfique de 2022). Au Québec, la modélisation a permis de
son puissant système racinaire dans révéler les effets bénéfiques des changements
l’amélioration des propriétés physiques et climatiques dans la lutte contre les ennemis des
biologiques du sol reste à exploiter (Chantereau cultures (Gagnon et al., 2013) Les études sur
et al., 2013). L’amélioration de son itinéraire l’impact chez les insectes ont principalement
technique et l’optimisation du rendement restent porté sur les espèces phytophages puisqu’elles
des préoccupations majeures dans la lutte contre dominent la biodiversité locale. Elles entrent en
la pauvreté dans le nord ivoirien. L’état des lieux interaction avec plus d’un niveau trophique (la
et gestion des semences des principales céréales plante hôte et l’ennemi naturel) et peuvent avoir
cultivées dans le Nord de la Côte d’ivoire a fait un impact économique majeur sur l’agriculture
l’objet d’une enquête réalisée en 2015 (Koffi et (Ladanyi et Horvath, 2010). Il s’est agi de deux
al., 2017). Les filières céréalières ont été insectes (la pyrale du maïs et le doryphore de la
diagnostiquées par des enquêtes (RONGEAD, pomme de terre) et un agent pathogène (la
2014 ; Béninga, 2014 ; Koffi et al., 2017) fusariose de l’épi).
respectivement. 8.3.2 Mil : Les principaux ennemis du mil
8.3 Défense des cultures sont le mildiou, la lèpre, le charbon, l’ergot sucré,
8.3.1 Maïs : Au niveau des foreurs de tiges les foreurs de tiges et les punaises des panicules.
(Sesamia calamistis, Eldana saccharina, Busseola fusca) Dans la lutte contre le mildiou ou la lèpre, la
du maïs, la recherche préconise de traiter les recherche préconise l’utilisation des variétés
cornets des plants avec du carbofuran (Furadan résistantes telles que SRR1, SRR2. Au besoin, le
5G par exemple). En deuxième saison ou en traitement des semences avant le semis avec un
contre saison, il est demandé de traiter les mélange insecticide-fongicide (Thioral à raison
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de 25 g de produit commercial, pour 100 kg de rendements du sorgho. Pour combattre l’herbe


semences) est encouragé. L’emploi des variétés parasite, semer une variété tolérante (NWS 61 B)
résistantes est indiqué dans la lutte contre le en rotation avec des légumineuses (arachide,
charbon. Autrement, choisir des épis sains pour niébé, soja). Arracher les plants de Striga pour les
avoir des semences saines. Le choix des dates de empêcher de fleurir et de produire des graines
semis permettant aux plantes de fleurir en (CNRA, 2022). Les maladies les plus
dehors des périodes de forte pluviométrie est à importantes sont les moisissures des graines
privilégier. Pour ce qui est de l’ergot sucré, il faut (Fusarium sp.), le mildiou (Sclerospora sorghi) et la
retirer et détruire les épis présentant des traces pourriture charbonneuse (Spacelotheca sp.). -
de miellat. Aussi les plants devraient-ils être traiter les semences avec un mélange insecticide-
pulvérisés au moment de la floraison par des fongicide : le Calthio C à raison de 250 g de
insecticides systémiques (Décis) dans la lutte produit commercial pour 100 kg de semences. -
contre les insectes facilitant la propagation de la utiliser les variétés améliorées tolérantes (SG3,
maladie. La lutte contre les foreurs de tiges et les NWS 61 B). Les insectes ravageurs sont les
punaises des panicules consiste à brûler foreurs de tiges, les pucerons qui s’attaquent aux
partiellement les tiges de mil justes après la feuilles et la cécidomyie (mouche) des fleurs. La
récolte pour détruire, 61 à 84 % des larves et 98 lutte chimique ne se justifie que dans les cultures
à 100 % des chrysalides d’Acigona ignefusalis. Par intensives. Les méthodes de lutte contre les
ailleurs, il est conseillé de semer tardivement (en insectes sont généralement basées sur des
septembre) les variétés à cycle court pour limiter techniques culturales : - élimination des résidus
l’infestation des ravageurs de l’épi (CNRA, de récolte, - semis groupés - rotation avec le
2022). coton ou des légumineuses (CNRA, 2022).
8.3.5 Sorgho : En zone de savane, le Striga,
herbe parasite, provoque d’énormes pertes de

9 TRANSFERT DE TECHNOLOGIES
La promotion des résultats de recherche est avec les nouvelles variétés mise au point par la
assurée par la participation à des salons, à des recherche ont contribué de façon significative à
expositions, à des ateliers et séminaires ; des l’amélioration du rendement au niveau des
émissions et insertions dans des supports média spéculations Maïs, Mil, Sorgho (CNRA, 2022).
(presse écrite, presse audio, presse audiovisuelle, La diffusion des acquis en milieu paysan et
presse en ligne, sites internet) et la publication de l’adoption des nouvelles technologies restent des
documents. L’élaboration de fiches techniques défis à relever.
ainsi que des expérimentations en milieu paysan

10 CONCLUSION
En Côte d’Ivoire, le maïs (Zea mays L.), le mil plusieurs fins (alimentation humaine, animale,
(Pennisetum glaucum (L.) R. Br) et le sorgho matières premières des industries). Plusieurs
(Sorghum bicolor (L.) Moench) constituent avec le travaux (projets / programmes) de recherche ont
riz (Oryza sativa L.), les principales céréales été initiés et se poursuivent pour l’amélioration
importantes pour la réalisation de la sécurité de leur production et l’optimisation du
alimentaire et nutritionnelle. Ces céréales sont rendement. Le sorgho à un potentiel et possède
essentiellement produites dans le Nord du pays. le profil pour s’adapter à ces changements et
Dans ce contexte de déficit céréalier, devenu répondre aux problèmes de sécurité alimentaire.
structurel en terroir ivoirien, du fait des Cette synthèse bibliographique offre une large
changements climatiques et de la pression vision des travaux de recherche conduits dans la
démographique, ces trois spéculations sont de sphère scientifique nationale et permet de mieux
plus en plus exploitées comme des plantes à orienter les futures recherches à mener.
11030
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