TD2_algebre
TD2_algebre
TD2_algebre
FSA
TD2 ALGEBRE
énoncé + Correction
W.B
Exercice 0.1:
Soit E un ensemble non vide. Montrer que :
(B(E), ∆, ∩)
est un anneau commutatif où tout élément distinct de E est diviseur de zéro
Anneaux
Rappel : On appelle anneau la donnée d’un ensemble A et de deux lois de composition interne
notées + et × sur A vérifiant les propriétés suivantes :
a × (b × c) = (a × b) × c;
a × (b + c) = a × b + a × c et (b + c) × a = b × a + c × a.
Fonction caractéristique : Pour un ensemble A ⊆ E, sa fonction caractéristique est définie comme suit
(
1, si x ∈ A,
χA (x) =
0, sinon.
Cette fonction caractéristique nous permet de représenter les opérations sur les ensembles en termes
d’opérations arithmétiques sur {0, 1}.
A∆(B∆C) = (A∆B)∆C.
1
Étape 2 : Fonction caractéristique de A∆(B∆C) En utilisant la définition de la différence symétrique
avec A et B∆C, on a :
Développons :
χA∆(B∆C) (x) = χA (x)+χB (x)+χC (x)−2χB (x)χC (x)−2χA (x)χB (x)−2χA (x)χC (x)+4χA (x)χB (x)χC (x).
Développons :
χ(A∆B)∆C (x) = χA (x)+χB (x)+χC (x)−2χA (x)χB (x)−2χA (x)χC (x)−2χB (x)χC (x)+4χA (x)χB (x)χC (x).
Conclusion : En comparant les expressions de χA∆(B∆C) (x) et χ(A∆B)∆C (x), on observe qu’elles sont
identiques. Ainsi, on a :
χA∆(B∆C) (x) = χ(A∆B)∆C (x), ∀x ∈ E.
Donc :
A∆(B∆C) = (A∆B)∆C.
Cela prouve que l’opération ∆ est associative.
A∆B = B∆A.
Conclusion
L’ensemble (B(E), ∆, ∩) vérifie les propriétés suivantes : - L’opération ∆ est associative et commutative. -
L’opération ∩ est associative et distributive par rapport à ∆.
Donc, (B(E), ∆, ∩) est un anneau commutatif.
Exercice 0.2:
Montrer que tout anneau integre fini est un corps
2
Relation d´quivalence
fa : A → A, x 7→ ax.
3. Montrons que fa est injective. Si fa (x) = fa (y), alors ax = ay, ce qui implique a(x − y) = 0. Puisque
A est un anneau intègre (a ̸= 0 et pas de diviseurs de zéro), on a x − y = 0, donc x = y. Ainsi, fa est
injective.
4. Puisque A est un ensemble fini, toute application injective fa : A → A est également surjective.
5. Par surjectivité de fa , pour tout b ∈ A, il existe x ∈ A tel que ax = b.
6. En particulier, pour b = 1, il existe x ∈ A tel que ax = 1. Cela prouve que a est inversible.
Conclusion : Tout élément a ∈ A \ {0} est inversible, ce qui montre que A est un corps.
Exercice 0.3:
2. Déterminer G15 .
3. Montrer que Z/nZ est un corps si et seulement si n est premier.
2) Détermination de G15
Pour déterminer G15 , il faut trouver tous les entiers a entre 1 et 14 tels que pgcd(a, 15) = 1.
Les diviseurs de 15 sont 1, 3, 5 et 15. Donc, les entiers qui sont premiers avec 15 doivent être ceux qui
ne partagent aucun facteur commun avec 15 à l’exception de 1.
Les entiers de 1 à 14 qui satisfont cette condition sont :
3
3) Montrer que Z/nZ est un corps si et seulement si n est premier
Pour que Z/nZ soit un corps, chaque élément non nul doit être inversible. Cela signifie que pour tout
a ∈ Z/nZ tel que a ̸= 0, il doit exister un b tel que a · b ≡ 1 (mod n).
• Si n est premier : Si n est premier, alors pour tout a tel que 1 ≤ a < n, on a pgcd(a, n) = 1. Donc,
chaque élément non nul a un inverse, et Z/nZ est un corps.
• Si n n’est pas premier : Si n n’est pas premier, il existe des entiers a tels que 1 ≤ a < n et
pgcd(a, n) ̸= 1. Par exemple, a peut partager un facteur commun avec n autre que 1, ce qui signifie
que a n’a pas d’inverse. Par conséquent, Z/nZ n’est pas un corps.
Exercice 0.4:
(1 − x)2 = (1 − x)(1 − x) = 1 − 2x + x2 .
(1 − x)2 = 1 − 2x + x = 1 − x.
(x + x)2 = x + x.
4
Développons (x + x)2 :
(x + x)2 = x2 + 2x + x2 .
Puisque x2 = x, nous avons :
x + x = x + 2x + x.
En simplifiant, on obtient :
0 = 2x.
Donc, pour tout x ∈ A, 2x = 0.
(x + y)2 = x + y.
Développons (x + y)2 :
(x + y)2 = x2 + xy + yx + y 2 .
Puisque x2 = x et y 2 = y (car tous les éléments sont idempotents), on a :
x + y = x + xy + yx + y.
En simplifiant, on obtient :
0 = xy + yx.
Donc :
xy = yx.
Cela prouve que A est commutatif.
(c) Calculer xy(x + y) et en déduire que si |A| > 2, alors A n’est pas un anneau intègre.
Calculons xy(x + y) :
xy(x + y) = xyx + xyy.
Puisque x et y sont idempotents, nous avons xyx = xy et xyy = xy. Donc :
xy(x + y) = xy + xy = 2xy.
xy(x + y) = 0.
Supposons, par l’absurde, que A soit un anneau intègre et que |A| > 2. Dans un anneau intègre, le
produit de deux éléments non nuls ne doit pas être nul. Cependant, nous avons montré que xy(x + y) = 0
pour certains éléments x, y ∈ A non nuls, ce qui contredit la définition d’un anneau intègre.
Donc, A ne peut pas être un anneau intègre si |A| > 2.
Exercice 0.5:
Soit A un anneau commutatif et x, y ∈ A. Montrer les résultats suivants :
5
1) Si x est nilpotent, alors 1 − x est inversible.
Preuve : Supposons que x est nilpotent. Cela signifie qu’il existe un entier n > 0 tel que xn = 0.
Nous voulons montrer que 1−x est inversible, c’est-à-dire qu’il existe un élément y ∈ A tel que (1−x)y = 1.
Considérons l’élément y = 1 + x + x2 + · · · + xn−1 . Nous allons vérifier que (1 − x)y = 1.
Calculons (1 − x)y :
(1 − x)y = (1 − x)(1 + x + x2 + · · · + xn−1 ).
Développons ce produit :
(1 − x)y = 1 + x + x2 + · · · + xn−1 − x − x2 − x3 − · · · − xn .
(1 − x)y = 1 − xn .
(1 − x)y = 1.
a) xy est nilpotent :
Considérons (xy)m+n−1 . On a :
(xy)m+n−1 = xm+n−1 y m+n−1 .
Puisque xm = 0 et y n = 0, on peut écrire :
et
y m+n−1 = y n · y m−1 = 0 · y m−1 = 0.
Donc :
(xy)m+n−1 = 0.
Cela montre que xy est nilpotent.
b) x + y est nilpotent :
Considérons (x + y)m+n−1 . Par la formule du binôme de Newton, on a :
m+n−1
X
m+n−1 m + n − 1 i m+n−1−i
(x + y) = xy .
i=0
i
i + (m + n − 1 − i) = m + n − 1,
ce qui est impossible pour que i < m et m + n − 1 − i < n en même temps, car cela signifie que i doit être à
la fois inférieur à m et supérieur ou égal à m (en fonction de m + n − 1 − i).
Par conséquent, tous les termes de la somme sont nuls pour k ≥ m + n − 1, et on a :
(x + y)m+n−1 = 0.
6
Ainsi, x + y est nilpotent.
Exercice 0.6:
Soient A un anneau et I et J deux idéaux de A. Montrer que :
1. IJ est un idéal de A.
2. Si I + J = A, alors IJ = JI = I ∩ J.
Anneaux et idéal
Rappel : Un anneau A est un ensemble muni de deux opérations : l’addition et la multiplication,
telles que A est un groupe abélien pour l’addition et que la multiplication est associative.
Pour montrer que IJ est un idéal, il faut vérifier les propriétés suivantes :
Vérification de la non-vacuité
L’élément nul de A appartient à IJ car 0 ∈ I et 0 ∈ J, donc 0 · 0 = 0 ∈ IJ.
7
Puisque I est un idéal, aak ∈ I pour tout k, et comme bk ∈ J, on a ax ∈ IJ. De même, si on multiplie
x par a à droite, xa ∈ IJ.
Ainsi, IJ est un idéal de A.
Montrons que IJ ⊆ I ∩ J
Pn
Soit x ∈ IJ. Par définition, x peut s’écrire sous la forme x = k=1 ak bk avec ak ∈ I et bk ∈ J.
Pour montrer que x ∈ I ∩ J, il suffit de montrer que x ∈ I et x ∈ J.
• x ∈ J : De même, par la propriété de J en tant qu’idéal, la combinaison x est une somme de produits
dans J, donc x ∈ J.
Donc, x ∈ I ∩ J.
Montrons que I ∩ J ⊆ IJ
Soit y ∈ I ∩ J. Puisque I + J = A, on peut écrire 1 = i + j avec i ∈ I et j ∈ J. Alors, pour tout y ∈ I ∩ J,
on a :
y = y · 1 = y · (i + j) = yi + yj.
Puisque y ∈ I et y ∈ J, on a yi ∈ IJ et yj ∈ IJ. Donc, y ∈ IJ.
Ainsi, I ∩ J ⊆ IJ.
Conclusion
Puisque IJ ⊆ I ∩ J et I ∩ J ⊆ IJ, on a IJ = I ∩ J.
Exercice 0.7:
√
Soit α ∈ Q∗+ tel que α∈ / Q. On pose
√ √
Q( α) = {r + r′ α | r, r′ ∈ Q}.
√
1. Montrer que (Q( α), +, ·) est un corps.
√ √
2. Les corps Q( 2) et Q( 3) sont-ils isomorphes ?
√
1. Montrons que (Q( α), +, ·) est un corps
√ √ √
Définition de Q( α) : Un élément de Q( α) s’écrit sous la forme r + r′ α, avec r, r′ ∈ Q. Vérifions les
axiomes d’un corps :
1. Addition :
8
√ √ √
• Fermeture : La somme √ de deux éléments r1 + r1′ α et r2 + r2′ α appartient à Q( α), car
(r1 + r2 ) + (r1′ + r2′ ) α reste dans cette forme avec r1 + r2 ∈ Q et r1′ + r2′ ∈ Q.
• Associativité, commutativité et existence d’un neutre : Ces propriétés sont héritées des propriétés
des nombres rationnels.
√ √
• Inverse : Pour r + r′ α ̸= 0, l’inverse pour l’addition est −(r + r′ α).
2. Multiplication :
√ √
• Fermeture : Le produit de deux éléments r1 + r1′ α et r2 + r2′ α est
√
(r1 r2 + r1′ r2′ α) + (r1 r2′ + r1′ r2 ) α.
√
Cela appartient à Q( α), car r1 r2 , r1′ r2′ , r1 r2′ , r1′ r2 ∈ Q.
• Associativité, commutativité et existence d’un neutre : Ces propriétés proviennent des propriétés
de Q.
√
• Inverse : Pour r + r′ α ̸= 0, on calcule l’inverse multiplicatif comme suit :
√
1 r − r′ α
√ = 2 .
r + r′ α r − r′2 α
√
Le dénominateur r2 − r′2 α ̸= 0 car α ∈ / Q.
√
Ainsi, (Q( α), +, ·) est un corps.
√ √
2. Les corps Q( 2) et Q( 3) sont-ils isomorphes ?
√ √
Deux corps Q( α) et Q( β) sont isomorphes si et seulement si α/β ∈ (Q∗ )2 , l’ensemble des carrés des
éléments non nuls de Q. Ici, α = 2 et β = 3.
Exercice 0.8:
Soit A un anneau commutatif unitaire. Montrons que pour tout x, y ∈ A et n ∈ Z,
nx = x + x + · · · + x si n > 0,
| {z }
n fois
nx = − x + x + · · · + x si n < 0,
| {z }
|n| fois
et 0x = 0.
n(xy) = xy + xy + · · · + xy (n termes).
9
Pour n < 0, écrivons n = −m avec m > 0. Par définition :
n(xy) = −m(xy),
Ainsi,
n(xy) = −(mx)y = (nx)y.
Pour n = 0, on a n(xy) = 0(xy) = 0, et aussi (nx)y = (0x)y = 0. Donc, n(xy) = (nx)y.
n(xy) = xy + xy + · · · + xy (n termes).
n(xy) = −m(xy),
et par définition,
m(xy) = x(m(y)) =⇒ n(xy) = −x(m(y)) = x(−m(y)) = x(ny).
Pour n = 0, n(xy) = 0 = x(0) = x(ny).
Conclusion
Nous avons montré que pour tout x, y ∈ A et n ∈ Z,
10
Fin !
11