cours311-3
cours311-3
Inégalité de Jensen :
Soient f , g : Ω → R mesurables et Φ : R → R CONVEXE, où
Ω est un ouvert de RN . Supposons que
Z
g ≥ 0 p.p. sur Ω , g (x)dx = 1 , fg et Φ(f )g ∈ L1 (Ω) .
Ω
AMPHI 3 : INTEGRATION (suite)
Alors Z Z
Chapitres 4 & 5 Φ f (x)g (x)dx ≤ Φ(f (x))g (x)dx
Ω Ω
Démonstration
Inégalité de Hölder :
Inégalité de Minkowski :
Soient Ω ⊂ RN ouvert, f , g : Ω → R mesurables, et soient
Soient Ω ⊂ RN ouvert, f , g : Ω → R mesurables, et un réel
1 1 p ∈ [1, +∞[. Alors
p, p 0 > 1 t.q. + 0 = 1
p p
Z 1/p Z 1/p Z 1/p
p p p
Alors |f (x)+g (x)| dx ≤ |f (x)| dx + |g (x)| dx
Ω Ω Ω
Z Z 1/p Z 1/p0
p p0
|f (x)g (x)|dx ≤ |f (x)| dx |g (x)| dx
Ω Ω Ω
Utilisation : permet de mettre une géométrie sur certains
espaces de fonctions (inégalité triangulaire.)
Cas particulier : p = p 0 = 2 ⇒ l’inégalité de Cauchy-Schwarz
Lemme
Théorème de Fubini : Cas des fonctions mesurables positives
Soit f ∈ L1 (Ω1 × Ω2 ; C). Alors
a) p.p. en x1 ∈ Ω1 , la fonction x2 7→ f (x1 , x2 ) appartient à Théorème de Tonelli :
L1 (Ω2 ; C) ; Soit f : Ω1 × Ω2 → [0, +∞] mesurable. Alors
a) p.p. en x1 ∈ Ω1 , la fonction Ω2 3 x2 7→ f (x1 , x2 ) ∈ [0, +∞]
Z
b) la fonction x1 7→ f (x1 , x2 )dx2 définie p.p. sur Ω1 appar- est mesurable ;
Ω2 Z
tient à L1 (Ω1 ; C) ; b) la fonction x1 7→ f (x1 , x2 )dx2 ∈ [0, +∞] définie p.p. sur
c) enfin, on a l’égalité Ω2
Ω1 est mesurable ;
Z Z c) enfin, on a l’égalité dans [0, +∞]
ZZ
f (x1 , x2 )dx1 dx2 = f (x1 , x2 )dx2 dx1
Ω1 ×Ω2 Ω1 Ω2
ZZ Z Z
Z Z f (x1 , x2 )dx1 dx2 = f (x1 , x2 )dx2 dx1
= f (x1 , x2 )dx1 dx2 , Ω1 ×Ω2 Ω1 Ω2
Ω2 Ω1
Z Z
= f (x1 , x2 )dx1 dx2 .
(en échangeant les rôles des variables x1 et x2 .) Ω2 Ω1
ou Z Z
J= |f (x1 , x2 )|dx1 dx2 .
Ω2 Ω1
Guido Fubini (1879-1943) et Leonidà Tonelli (1885-1946) D’après le théorème de Tonelli appliqué à |f |,
ZZ
I ou J < +∞ ⇒ |f (x1 , x2 )|dx1 dx2 = I = J < ∞
Ω1 ×Ω2
⇒ f ∈ L1 (Ω1 × Ω2 ; C) .
/ L1 (Ω1 × Ω2 ; C).
De même I ou J = +∞ ⇒ f ∈
CHANGEMENT DE VARIABLES Soient Ω1 , Ω2 deux ouverts de RN , et un C 1 -difféomorphisme
Φ : Ω1 → Ω2
Rappel :
Soient Ω1 , Ω2 deux ouverts de RN , et un C 1 -difféomorphisme Lemme :
Φ : Ω1 → Ω2 — c.a.d. que Φ est une bijection de classe C 1 Si N ⊂ Ω2 est négligeable, alors Φ−1 (N ) ⊂ Ω1 est négligeable.
sur Ω1 dont l’inverse Φ−1 est de classe C 1 sur Ω2 ;
x1
Propriétés de base :
a) ∅ et RN sont mesurables
b) A, B ⊂ RN mesurables ⇒ A \ B mesurable
Stefan Banach (1892-1945) et Alfred Tarski (1902-1983) c) si (An )n≥0 est une famille DENOMBRABLE de parties
mesurables de RN , alors leur réunion et leur intersection
[ \
An et An sont mesurables.
n≥0 n≥0
!
En particulier, pour Φ(λ) = λ
Z Z
x
f (x)dx = ρf (λ)dλ
Ω R+
{x / f(x)>!}
Fonction de répartition complémentaire NB : ρf étant monotone & sur R+ , le membre de droite
est une intégrale de Riemann.
Démonstration
Interprétation géométrique :
Une fois que l’on a défini la mesure de Lebesgue, la formule de
Cavalieri montre que
f ≥ 0 ⇒ hµ, f i ≥ 0
2) mesure de comptage : à tout A ⊂ Ω discret, dénombrable,
on associe la forme linéaire sur Cc (Ω) définie par
Le procédé de prolongement par monotonie qui nous a Z
permis de construire l’intégrale de Lebesgue s’applique de X X
NA = δa c.a.d. hNA , f i = f (a) =: f (x)dNA (x)
même et aboutit à l’espace vectoriel L1 (Ω; µ) des fonctions a∈A a∈A Ω
µ-sommables, et à la forme linéaire prolongée
Z
1
L (Ω; µ) 3 f 7→ hµ, f i =: f (x)dµ(x) ∈ R Théorie des séries numériques ⇔ théorie de l’intégration
Ω
pour la mesure de comptage associée à N ⊂ R
qui vérifie le théorème de convergence dominée/monotone
2. Mesure/Intégration “abstraite” Une fonction f : Ω → [0, +∞] sera dite F-mesurable ssi, pour
Au lieu de partir d’une forme linéaire positive µ sur Cc (Ω) où tout intervalle I ⊂ [0, +∞], l’image réciproque f −1 (I ) ∈ F.
Ω est un ouvert de RN , donnons-nous maintenant un ensemble
Ω quelconque — pas forcément un ouvert de RN , pas forcé- A partir de là, on définit l’intégrale de f sur Ω par rapport à
ment muni d’une topologie. la mesure m par la formule de Cavalieri :
Z Z
On se donne également une tribu F de parties de Ω — c.a.d. f (x)dm(x) := m({x ∈ Ω | f (x) > λ})dλ
F ⊂ P(Ω) contenant ∅, stable par passage au complémentai- Ω R+
re et par réunion dénombrable.
Le membre de droite est l’intégrale d’une fonction décrois-
Une mesure m ≥ 0 sur Ω est une application m : F → [0, +∞] sante au sens large sur R+ .
dénombrablement additive, c.a.d. vérifiant la propriété suivante
Or, l’ensemble des points de discontinuité d’une fonction
monotone de R dans R est dénombrable (exercice.)
pour toute suite dénombrable (An ) d’éléments de F
! Une telle fonction est donc intégrable au sens de Riemann : cf.
[ X polycopié, chap. 3, exo. 9
Ak ∩Al = ∅ pour tous k 6= l ⇒ m Ak = m(Ak )
k k
Dém : Supposons pour simplifier que Ω =]0, 1[, que g = 1 et ATTENTION ce schéma de preuve ne peut pas s’adapter dans
que f ∈ Cc (]0, 1[). Comme Φ est convexe le cadre de l’intégrale de Lebesgue (on a vu que l’intégrale de
n ! n Lebesgue n’est pas limite de sommes de Riemann — penser à
1X k 1X k la fonction 1Q∩[0,1] )
Φ f ≤ Φ f
n k=1 n n k=1 n Hypothèse simplificatrice : Φ ∈ C 2 (R)
Alors, pour tout y , m ∈ R, on a, d’après la formule de Taylor à
Passons à la limite pour n → +∞ : comme f ∈ Cc (]0, 1[)
l’ordre 2
(rappel : toute fonction convexe sur R est continue) Z y
0
1X
n !
k
Z 1 Φ(y ) = Φ(m) + Φ (m)(y − m) + (y − t)Φ00 (t)dt
Φ f →Φ f (x)dx m
n k=1 n 0 0
≥ Φ(m) + Φ (m)(y − m)
n Z 1
1X k
Φ f → Φ(f (x))dx Signification géométrique :
n k=1 n 0 le graphe d’une fonction convexe de R dans R reste au-dessus
lorsque n → +∞, d’où de sa tangente en tout point.
Z 1 Z 1
Φ f (x)dx ≤ Φ(f (x))dx .
0 0
Z
y Appliquer cela avec y = f (x) et m = f (x)g (x)dx :
Ω
y=F(x) Φ(f (x))g (x) − Φ(m)g (x) − Φ0 (m)(f (x)g (x) − mg (x)) ≥ 0
p.p. en x ∈ Ω, et donc
Z Z
y=F(m)+F’(m)(y!m)
x Φ(f (x))g (x)dx ≥ Φ(m) g (x)dx
Ω
O ΩZ Z
m 0
Le graphe de la fonction convexe F reste au dessus de sa + Φ (m) f (x)g (x)dx − m g (x)dx
Ω Ω
tangente au point d’abscisse m Z
= Φ(m) puisque g (x)dx = 1
Ω
Inégalité de Jensen
Dém : L’idée clé consiste à écrire Puis, pour tout λ ≥ 0,
Z f (x)
Φ(f (x)) = Φ0 (λ)dλ p.p. en x ∈ Ω . 1[0,f (x)[ (λ) = 1]λ,+∞[ (f (x)) pour tout λ ∈ R+ p.p. en x ∈ Ω
0
Comme f est mesurable et Φ de classe C 1 croissante sur R+ , de sorte que, toujours d’après le théorème de Tonelli
la fonction Z ZZ
Φ(f (x))dx = 1[0,f (x)[ (λ)Φ0 (λ)dxdλ
Ω × R+ 3 (x, λ) 7→ 1[0,f (x)[ (λ)Φ0 (λ) ∈ R+ Ω
Z ZΩ×R+
est mesurable. D’après le thm. de Tonelli (Fubini pour les = 1]λ,+∞[ (f (x))Φ0 (λ)dxdλ
fonctions mesurables positives) Z
Ω×R+
Z
Z f (x) ! 0
= Φ (λ) 1]λ,+∞[ (f (x))dλ dλ
Z Z
Φ(f (x))dx = Φ0 (λ)dλ dx R+ Ω
Ω Ω 0
Z
Z Z = Φ0 (λ)|{x ∈ Ω tq. f (x) > λ}|dλ
0
= 1[0,f (x)[ (λ)Φ (λ)dλ dx ZR+
ZΩZ R+
= Φ0 (λ)ρf (λ)dλ
= 1[0,f (x)[ (λ)Φ0 (λ)dxdλ R+
Ω×R+
Théorème