Application Des Eurocodes Par Le Maître D'ouvrage - Le Programme D'un Ouvrage D'art Aux Eurocodes
Application Des Eurocodes Par Le Maître D'ouvrage - Le Programme D'un Ouvrage D'art Aux Eurocodes
Application Des Eurocodes Par Le Maître D'ouvrage - Le Programme D'un Ouvrage D'art Aux Eurocodes
Guide technique
VERSION PROVISOIRE
Guide technique
Guide technique
Le matre d'ouvrage responsable d'un projet d'ouvrage d'art prcise les donnes qui s'imposent et ses exigences pour la conception et l'excution de l'ouvrage, dans "le programme" de l'ouvrage. Ce guide prsente le contenu d'un programme d'ouvrage d'art, en tenant compte des volutions rglementaires et normatives rcentes et plus spcialement de la publication des Eurocodes. Ce guide actualise le chapitre consacr au programme du "Guide pour la commande et le pilotage des tudes d'OA" (Stra, 1997) [1]. Il est rdig dans l'hypothse d'une matrise d'ouvrage publique faisant appel une matrise duvre dans le cadre de la loi n 85-704 du 12 juillet 1985, dans sa version consolide du 10 dcembre 2004, mais il peut servir de rfrence dans d'autres situations, en particulier lorsque la matrise d'uvre est assure par un service public. Il prcise et complte le document " Matre d'ouvrage public en Europe - Elments de repres spcifiques au ponts" (Stra, 2006) [2], qui prsente les responsabilits du matre d'ouvrage et les Eurocodes dans le cadre du nouvel espace du march unique europen du gnie civil. Ce guide comporte un texte principal et des chapitres complmentaires. Le texte donne les informations essentielles pour le matre d'ouvrage et les chapitres complmentaires donnent des informations plus dtailles ncessaires dans certains cas particuliers. Ce document a t rdig par un groupe de travail compos de : Pierre Corfdir (CETE de l'Est) Thierry Kretz (Stra) Michel Laude (CETE de l'Ouest) Michel Prat (Stra)
Nous remercions galement pour leur contribution ou leur relecture attentive : Vincent Barbier (DRE Franche Comt) Jean Armand Calgaro (CGPC) Bruno Godart (LCPC) Florent Imberty (Stra) Jean-Michel Lacombe (Stra) Patrick Losset (CETE Sud Ouest) Daniel de Matteis (Stra) Franois Toutlemonde (LCPC)
Guide technique
Sommaire
1 1. 1 1. 2 1. 3 1. 4 1. 5 1. 6 -
2 2. 1 -
2.1.1 2.1.2 2.1.3 2.1.4 2.1.5 2. 2 2.2.1 2.2.2 2.2.3 2.2.4 2.2.5 2.2.6 2.2.7 2.2.8 -
3 3. 1 3. 2 -
Guide technique
Exigences relatives aux passerelles .............................................................................................. 27 L e s ex ig en ce s et co n t r ain t e s en c o u rs d ' e x cu t io n ............................. 30 Gnralits.................................................................................................................................... 30 Protection du milieu naturel ......................................................................................................... 30 Actions en cours d'excution......................................................................................................... 31 L e s ex ig en ce s e n sit u at io n s a cc id ent el le s .......................................... 31 Structures exposes au feu ............................................................................................................ 31 Actions accidentelles dues aux chocs et aux explosions ............................................................... 31 L e s ex ig en ce s e n sit u at io n s si sm iq u e s ............................................... 34 Classement des ponts .................................................................................................................... 34 Interaction sol structure sous sisme ............................................................................................ 34 L e s ex ig en ce s v i s- - v is d e s v n e m en t s cl im at i q u es e x ce p t io n n e ls ... 35 L e s ex ig en ce s d e n iv ea u d e s e rv ic e .................................................... 35 Dformations des ouvrages en service.......................................................................................... 35
4 4. 1 4. 2 4. 3 -
4.3.1 4.3.2 4.3.3 4. 4 4. 5 4.5.1 4.5.2 4. 6 4.6.1 4.6.2 4.6.3 4.6.4 4. 7 4.7.1 4.7.2 4.7.3 -
Guide technique
5 5. 1 5. 2 5. 3 5. 4 -
6 6. 1 6. 2 -
7 7. 1 -
8 -
Rfrences ............................................................................ 85
Guide technique
Guide technique
Exigences Qualit
Choix, dcisions de matrise d'ouvrage Dure de vie Fiabilit (Classes de consquences) Durabilit (Classes d'exposition et structurales) Robustesse
Eurocodes EN 1990 EN 1990 EN 1990 EN 1991-1-7 EN 1991-1-7 EN 1991-1-2 EN 1991-1-3 EN 1991-1-4 EN 1991-1-7 EN 1991-2 EN 1998 EN 1992 8
Scurit
Analyse de risques Incendie Neige Vent Chocs, explosions Trafics normal et anormal Sisme
Rsistance
Guide technique
Avec lEurope, la normalisation passe clairement une logique performantielle et le matre d'ouvrage doit simpliquer dans la dfinition dtaille des exigences essentielles respecter, notamment de fiabilit de louvrage, car sa responsabilit est clairement engage. Les choix du matre d'ouvrage sont dtaills tout au long de guide et sont rcapituls dans le chapitre 5.3. On trouvera au paragraphe 5.1 un rapide historique de la gense des Eurocodes et au paragraphe 5.2 lensemble des normes constituant les Eurocodes.
Pour le deuxime item, le MOA s'appuiera sur le contrleur pour s'assurer de la satisfaction de cette exigence. Pour le 3me point, le MOA doit s'assurer que les oprations de maintenance sont ralisables techniquement et confiera la gestion de l'ouvrage un service ad hoc ( noter la diffrence entre le MOA et le gestionnaire)
10
Guide technique
que chimiques, auxquelles l'ouvrage est confront, et qui sont caractrises par les classes d'exposition. Ces classes mettent en correspondance les conditions d'environnement et les dommages encourus (pour le bton, corrosion par carbonatation, par chlorures ou attaque par gel/dgel, etc.) (cf 4.7.2). Dans certains cas trs particuliers (ouvrage maritime soumis choc de navire, ) , la spcification des actions et de la fiabilit attendue peuvent ncessiter de procder une analyse de risques (cf. 5.3).
Ces diffrents lments seront spcifis dans le programme. Nous les dvelopperons plus loin.
le recours des mthodes de calcul ou d'analyse spcifiques pour la ralisation des tudes dexcution suivant les Eurocodes.
11
Guide technique
12
Guide technique
les contraintes particulires (en particulier, les gabarits) reproduites sur une ou plusieurs coupes longitudinales, parallles l'axe envisag pour l'ouvrage. Remarque : les gabarits peuvent galement imposer des contraintes particulires sur le trac en plan.
2.1.3 -
Il s'agit de spcifier les caractristiques fonctionnelles sur l'ouvrage, vis--vis des conditions d'exploitation : nature et importance des trafics attendus (tous modes de transport), continuit avec les raccordements aux extrmits. Pour assurer cette continuit, il convient de fournir les profils en travers fonctionnels aux extrmits et de prciser les contraintes de raccordement ventuelles.. Il est habituel de spcifier ces donnes sous la forme d'une coupe transversale fonctionnelle, dfinissant : la largeur de la chausse (nombre de voies de largeur prcise), la prsence et la largeur de bandes d'arrt d'urgence (B.A.U.), la prsence et la largeur de bandes drases, les caractristiques du terre-plein central (T.P.C.), la prsence et l'encombrement des fils d'eau, la largeur des trottoirs ou des passages de service, les caractristiques des pistes cyclables, les dvers (chausse, trottoirs).
13
Guide technique
Il peut tre ncessaire de dfinir des besoins court terme et des besoins long terme, ces derniers pouvant ncessiter un largissement ou un doublement de l'ouvrage Dans un premier temps, cette coupe transversale peut tre donne titre illustratif, pour ne pas brider les possibilits offertes au concepteur.
la dfinition du dispositif d'vacuation des eaux du tablier (sur et hors ouvrage), en intgrant tous les paramtres de protection de l'environnement (rejet ou non, traitement) les caractristiques des ouvrages des concessionnaires ventuels (tlcommunications, eaux, gaz, lectricit ou autres), comprenant : poids, dimensions, systmes d'accrochage, dispositifs de dilatation et de raccordement aux abouts. Il importe que les problmes, ayant une incidence sur la scurit des personnes et l'entretien ultrieur de l'ouvrage soient poss et rsolus, (par exemple les consquences de la rupture de canalisation, les modalits de remplacement d'un cble de prcontrainte, ) la prsence d'un systme d'clairage sur ouvrage et ses caractristiques : espacement, poids, dispositifs d'ancrage, maintenance la mise en place ventuelle de signalisation : nature des panneaux, caractristiques des portiques (poids, dimensions, emplacements sur et hors ouvrage, espacement et nature des ancrages, maintenance), dfinition de la protection phonique ventuelle (nature, poids, encombrement, fixation, entretien...), ncessit de joints de chausse spciaux (prsence de cyclistes, par exemple), les dispositifs particuliers, dfinir en fonction de contraintes particulires (galerie technique, regards). On citera galement pour mmoire les les dispositifs de protection indpendants de l'ouvrage : protections contre les chutes de blocs, les chocs de PL ou de navires (par exemple ducs d'Albe) Ces questions doivent tre examines avec le matre d'uvre et, pour certaines, avec le futur gestionnaire de l'ouvrage, pendant les tudes de projet.
14
Guide technique
la prise en compte des contraintes d'entretien (accs derrire l'entretoise d'about, par exemple), portes et trappes d'accs (viter, si possible, les accs par la chausse), dispositifs facilitant la visite, lignes de vie, les dispositifs de suivi de l'ouvrage pendant sa dure de vie : repres de nivellement, tmoins de durabilit (de vieillissement); instrumentation ventuelle ; l'clairage de l'intrieur des caissons, l'entretien de l'intrieur des caissons mtalliques (notamment s'ils sont quips de systmes dshumidificateurs ), la passerelle de visite ventuelle, son dispositif support et son garage, les conditions de remise en peinture pour les ouvrages mtalliques,
les moyens d'accs aux appareils d'appui, ainsi que les dispositions prvoir pour le remplacement de ceux-ci (notamment, incidence du vrinage sur l'exploitation), les dispositifs d'exploitation et d'entretien des rseaux des concessionnaires (dilatation, vidange, purge...), les dispositifs de scurit vis--vis des risques inhrents aux rseaux des concessionnaires (rupture de canalisations, par exemple).
Les effets de la neige ne sont gnralement pas considrs pour le calcul des ouvrages routiers, car non dimensionnants. Par contre, elles doivent tre prises en compte pour les passerelles pitons. Dans ce cas, les donnes fournir sont l'altitude et la localisation. L'annexe nationale de l'Eurocode NF EN 1991-1-3 donne la valeur des charges de neige prendre en compte en fonction de ces deux informations.
Le vent
Les effets du vent sont valus partir de la localisation en France ( voir figure 2) et de la rugosit du sol. L'annexe nationale de l'Eurocode NF EN 1991-1-4 donne la valeur de la vitesse de du vent prendre en compte en fonction de ces deux informations. Le matre d'ouvrage doit les prciser.
15
Guide technique
1 22
2 24
3 26
4 28
16
Guide technique
La classe de rugosit traduit le frottement de lair au contact du sol, frottement qui freine le vent. Quatre catgories de site sont dfinies et illustres par des photographies ariennes dans l'annexe nationale de l'Eurocode NF EN 1991-1-4 : Catgorie 0 : Mer ou zone ctire expose aux vents de mers ; lacs et plans d'eau parcourus par le vent sur une distance d'au moins 5 km ; Catgorie II : Rase campagne, avec une vgtation basse et des obstacles isols (arbres, btiments) espacs dau moins 40 fois leur hauteur. Catgorie IIIa : Campagne avec des haies ; vignobles ; bocage ; habitat dispers Catgorie IIIb : Zones urbanises ou industrielles ; bocage dense ; vergers
Catgorie IV : Zones urbaines dont au moins 15% de la surface sont recouverts de btiments dont la hauteur moyenne est suprieure 15 m ; forts La catgorie I qui existe dans l'Eurocode 1994-1-4 n'est pas reprise en France ; elle correspond aux lacs et zones planes de rases campagnes avec une vgtation ngligeable. Les effets du vent sont dfinis dans l'Eurocode, sous forme de chargements statiques quivalents. Les ouvrages de grande porte ou les ouvrages trs souples doivent faire l'objet d'une tude de leur comportement arodynamique, car ils peuvent tre mis en vibration par les rafales de vent. Cette tude ncessite des essais en soufflerie et des donnes climatiques complmentaires (voir complment) et doit tre confie un laboratoire spcialis.
La temprature
La temprature dpend de la position gographique de l'ouvrage. En effet, les tempratures minimale et maximale de l'air sous abri considrer sont donnes en fonction de cette position dans l'annexe nationale de lEurocode 1-5 (cf. 6.2.1). Les conditions de temprature interviennent notamment pour le calcul de la dilatation de louvrage et pour la dtermination de la qualit des aciers en fonction des paisseurs de tles maximales et de la temprature minimale. L'exposition au gel-dgel intervient aussi pour les btons.
L'hy g ro mtrie
Le matre d'ouvrage doit spcifier les conditions d'humidit et d'exposition l'eau des diffrentes parties de l'ouvrage, car celles-ci ont une influence majeure sur les pathologies de raction de gonflement interne du bton. Ce point est trait au chapitre 4 (durabilit du bton). Pour les ouvrages en bois, le matre d'ouvrage indiquera galement l'hygromtrie gnrale du site. On trouvera des indications dans le DTU 51.4 (planchers extrieurs en bois) et le guide du Stra sur la durabilit des ouvrages en bois (2006). Le matre d'uvre devra prciser l'cart acceptable entre l'humidit d'quilibre du bois en service et son humidit la livraison sur chantier.
17
Guide technique
Les tudes gotechniques doivent galement traiter des points suivants : la prsence d'accidents gologiques, de karsts, de failles, les donnes lithographiques : tourbe, argiles molles, la prsence d'anciennes carrires ou mines (consulter les DRIRE), les donnes hydrologiques, comme la prsence de nappes souterraines ventuellement en charge, la stabilit des pentes en service et en cours d'excution, les risques de chutes de blocs rocheux.
La mauvaise tenue des chausses, ou celle des ouvrages situs proximit du futur ouvrage, doit tre signale ds le dbut des tudes.
Elles doivent maner d'une tude hydraulique spcifique prenant en compte la prsence de l'ouvrage en service et en cours d'excution (batardeaux, par exemple). Les points suivants sont fournir : les levs bathymtriques du fond du lit, en nombre suffisant et rattachs aux levs topographiques, le rgime des eaux : P.H.E. (notamment P.H.E.N.), P.B.E., crues (annuelles, dcennales, centennales), lit majeur, lit mineur, volutions connues des lits (rosion du fond et des berges, fosses), lchers de barrages, le rgime des mares : P.B.M.V.E., P.H.M.V.E., P.B.M.M.E., P.H.M.M.E., mascaret, les affouillements rsultant de l'tude hydraulique, les gabarits respecter (en service et en construction) pour la navigation et le passage de corps drivants,
les risques d'embcles, de troncs d'arbres drivants, y compris les risques d'coulement torrentiel avec charriage de blocs, la signalisation en service et en construction, le trafic fluvial (ncessaire la dtermination des actions accidentelles de chocs de bateaux),
18
Guide technique
les dbouchs rserver, les protections particulires des berges et des accs l'ouvrage, les priodes de crues (dbits, vitesse du courant, charriage...), les risques d'rosion particuliers des btons, l'agressivit chimique de l'eau.
Lorsquun franchissement enjambe un canal ou une voie navigable classe dans le Domaine Public Fluvial Navigable, les exigences minimales en matire de gabarit respecter au droit des ponts (tirants dair, largeur des passes, dimension des chemins de halage) sont dfinies dans la circulaire n76-38 modifie 95-46. La classification europenne des voies navigables, CEMT 92/2 ne modifie pas les exigences en matire de gabarit pour les passes au droit des ponts. On trouvera dans le guide "Ponts et rivires" du SETRA (2007), des indications dtailles sur la prise en compte de la problmatique voie navigable . Les voies navigables franaises sont gres par diffrentes entits administratives, Voies Navigables de France, la Compagnie Nationale du Rhne, voire des collectivits locales comme les rgions quil convient de consulter, pour dfinir les lments suivants : la classe de la voie navigable, le niveau de rfrence pour le calage du gabarit de navigation, le positionnement du gabarit de navigation permettant limplantation des piles, les contraintes dexploitation.
Bien que ne faisant pas partie du domaine public fluvial, certains fleuves et rivires, comme la Loire, peuvent tre utiliss pour la navigation de loisir. Une tude au cas pas cas est alors entreprendre. Dans les estuaires ou les embouchures de fleuve, lorsque des ports fluviaux peuvent tre desservis par le trafic maritime, il convient de consulter les ports concerns pour dfinir les caractristiques des passes navigables au droit du franchissement.
Classe de la voie navigable
On distingue sept classes de voies navigables suivant la dimension en plan des plus grands bateaux ou convois qui peuvent y circuler. Les classes sont numrotes de O VI, par importance croissante. Le classement des voies navigables existantes donn par la circulaire est destin seulement fixer les caractristiques des ouvrages isols construire ou reconstruire. Il ne correspond pas obligatoirement aux possibilits actuelles de la voie. Des propositions spciales doivent tre prsentes pour chaque projet d'ouvrages isols dans les cas suivants : voies de classe 0 et II et de classe VII pour lesquelles la circulaire ne donne pas toutes les caractristiques gnrales ; parties maritimes de certaines voies navigables (estuaires, tang de Berre) qui ne sont pas classes, voies actuellement non frquentes par la navigation commerciale qui ne sont pas classes. Le canal du Rhne au Rhin, dont l'amnagement grand gabarit est en cours de prise en considration, n'a pas t class.
Gabarit de navigation
Les ponts enjambant la voie navigable doivent dgager la hauteur minimale compte au-dessus du niveau maximal de navigation (PHEN pour les rivires) sur toute la largeur du rectangle de navigation, des drogations ne pouvant tre acceptes quexceptionnellement. Sur les rivires de classe V et VI, la ligne deau de rfrence est la cote moyenne calcule sur les 20 dernires annes des niveaux caractristiques annuels. Dans ces cas, un gabarit minimal de 5,25m est galement respecter sous les PHEN.
19
Guide technique
Sur les canaux, louverture normale doit tre retenue toutes les fois que cela est possible sans dpenses excessives. Louverture minimale ne doit tre prvue que dans des cas particulirement difficiles et doit faire lobjet de justification. Les piles dans le chenal de navigation sont proscrire, sauf cas extrmement particuliers. Sur les rivires, les piles doivent tre implantes paralllement laxe du chenal et calcules au choc de bateau. Il est recommand de raliser le franchissement de la voie ou du seul chenal de navigation avec une seule passe. Lorsque que le pont se situe dans une courbe, la largeur du gabarit doit tre augmente dune sur-largeur qui dpend du rayon de courbure. La surlargeur sapplique une passe navigable unique. Avec deux passes, lune pour les avalants, lautre pour les montants, on applique chaque passe les deux-tiers de la surlargeur. Pour les rivires, une tude particulire est ncessaire pour dfinir le chenal balay par les bateaux. En premire approximation, on peut retenir la surlargeur normale. Le long de tout canal, un chemin de service est prvu. Le long dune rivire, il ne sera prvu que si les conditions dexploitation le rendent ncessaire.
Contraintes dexploitation
Pour les voies grand gabarit, les contraintes lies lexploitation de la voie peuvent tre assez contraignantes. Lexploitation de certaines rivires, comme la Moselle ou le Rhin, relve dorganismes internationaux quil faut saisir trs en amont (Commission de la Moselle, Commission Centrale pour la Navigation du Rhin ). Parmi les points voquer, on peut citer : la signalisation (panneaux et balises radar) au droit de louvrage, en travaux et en service, la limitation ou dplacement du chenal en phase de travaux, la limitation de la vitesse des bateaux avalants en phase de travaux, la mise en place dalternant de navigation en phase de travaux, l'interdiction de navigation en phase de travaux, l'avis la batellerie.
Les hauteurs libres minimales sous les ouvrages routiers sont dfinies par le code de la voirie routire, l'accord dit AGR sur les grands itinraires de trafic international, les textes sur les gabarits rduits et les tunnels, l'ICTAAL, l'ICTAVRU et l'ARP. Les donnes principales sont rappeles dans la circulaire du 17 octobre 1986 du Ministre de l'Equipement (voir 6.2.3).
20
Guide technique
les gabarits respecter en service et en construction, les consignes particulires pendant les phases de reconnaissance du site (topographie, sondages).
21
Guide technique
22
Guide technique
Les situations durables sont les situations de projet considrer pendant une dure du mme ordre que la dure d'utilisation de projet de la structure ; elles font donc rfrence des conditions normales dutilisation, conditions qui peuvent varier dans le temps. De possibles actes de malveillance doivent tre considrs pour assurer la durabilit de l'ouvrage. L'accs l'intrieur des caissons est trs gnralement interdit par une porte ou une grille de scurit ; Les haubans sont souvent protgs en partie basse par un tube de transition renforc pour assurer une fonction anti-vandalisme ; Certains parements sont protgs par des revtements anti-graffitti; Les situations transitoires sont les situations de projet considrer pendant une dure beaucoup plus courte que la dure d'utilisation prvue pour la structure et qui sont hautement probables. Les situations accidentelles sont des situations de projet impliquant des conditions exceptionnelles au niveau de la structure ou de son exposition, incluant lincendie (soumis des rglementations spcifiques des pouvoirs publics), les explosions, les chocs ou la dfaillance locale. Il en va de mme des situations sismiques, qui impliquent des conditions exceptionnelles au niveau de la structure, lorsqu'elle est soumise un tremblement de terre. Des choix techniques sont effectuer par la matrise douvrage pour chacune de ces situations de projet. Le matre d'ouvrage doit galement spcifier d'autres exigences tout aussi importantes : les exigences pour l'entretien et la gestion, les exigences de respect de l'environnement, les exigences en termes de cot et dlais, les exigences de qualit architecturale, les exigences de durabilit.
23
Guide technique
3.2.2 - Fiabilit
La fiabilit est la mesure de la probabilit de non ruine sous les actions prises en compte pour la conception de l'ouvrage, pendant sa dure de vie. L'obtention de la fiabilit requise pour les structures fait l'objet de l'article 2.2 de l'EN 1990. Cet article est complt par l'annexe B (informative) de la norme EN 1990, laquelle dfinit : des classes de consquences, des classes de fiabilit, des niveaux de supervision du projet, des niveaux de contrle pendant l'excution.
Les classes de consquences sont les suivantes : Description Classes de consquences CC3 CC2 CC1 Consquences leves Consquences moyennes Consquences faibles Tribunes Btiments rsidentiels et de bureaux Btiments inoccups agricoles normalement Exemples btiments dans l'EN 1990
Pour les ouvrages d'Art, il est recommand d'appliquer cette annexe et de retenir les classes de consquence CC2 (consquences moyennes) ou CC3 (consquences leves).
24
Guide technique
L'annexe B de la norme EN 1990 propose, partir du choix de la classe de consquences, d'en dduire le choix des classes de fiabilit, de supervision du projet et de contrle d'excution en retenant en gnral le mme niveau. Dans le domaine des ouvrages d'art, les choix suivants sont prconiss : Classes de fiabilit : RC2 (classe intermdiaire) sauf ouvrages trs particuliers. Cette classe prvoit l'application sans modification des facteurs partiels de scurit prvus dans les Eurocodes. Niveau de supervision du projet : DSL3 : supervision largie, prvoyant un contrle par tierce partie, assur par un organisme diffrent de celui qui a ralis le projet Niveau de contrle pendant l'excution : IL3 : contrle tendu, par tierce partie.
En effet, pour les ouvrages d'art, il est plus conomique et plus sr d'tre trs exigeant sur la supervision du projet (DSL3) et le contrle de l'excution (IL3) que de majorer les actions ou les coefficients partiels de scurit. Le matre d'ouvrage doit spcifier ces exigences dans le programme et organiser en consquence la conduite de l'opration (pour la supervision du projet et le contrle de l'excution).
La dure de vie est la dure pendant laquelle l'ouvrage doit prsenter les performance attendues, sous rserve d'un entretien normal de l'ouvrage. Il est de la responsabilit du matre douvrage de fixer la dure de vie du projet. En rgle gnrale, cette dure est de 100 ans pour un pont ou une passerelle (norme EN 1990 A2). Ce choix est fondamental, car il influe sur les rgles adopter pour garantir la tenue de louvrage dans le temps : phnomne de fatigue des ponts en acier et des structures cbles, choix des dispositions constructives pour les armatures dans le bton, choix des matriaux, choix des paisseurs de certaines pices mtalliques, qualit des btons employer.
Il peut tre ncessaire de fixer une dure de vie pour les ouvrages provisoires ou auxiliaires imposs par le processus de construction du projet. S'agissant d'ouvrages provisoires, ces donnes sont proposes par le matre d'uvre ou l'entreprise, en fonction du processus de construction retenu. Cette dure de vie des ouvrages provisoires permet en particulier de fixer les conditions de leur dimensionnement et de leur vrification vis--vis de la fatigue ou de la corrosion.
Lors de la premire phase de rdaction du programme, le matre d'ouvrage expose, autant que faire se peut, ses intentions en matire d'organisation, par exemple au travers du schma directeur de la qualit.
25
Guide technique
Le matre d'ouvrage doit choisir la classe de trafic routier en tenant compte du dveloppement probable du trafic pendant la dure de vie de l'ouvrage. Pour les ouvrages neufs, deux classes de trafic sont dfinies : La 1re classe de trafic est adapte aux ouvrages destins supporter une grande proportion de vhicules se rapportant des activits utilitaires lourdes (industrielles, agro-alimentaires ou forestires), ou lorsque le trafic international reprsente une part importante du trafic total de poids lourds sur litinraire concern (le nombre des vhicules circulant vide est alors faible). Elle est galement recommande pour les ouvrages larges en site urbain, ceux-ci tant susceptibles de connatre des engorgements frquents sur toute leur surface. La 2me classe de trafic est adapte aux compositions de trafic les plus courantes sur les rseaux routiers et autoroutiers franais. Attention : Les modles de charge de l'Eurocode 1 ne sont pas directement applicables aux ouvrages de porte suprieure 200 m. Pour ces derniers le matre d'ouvrage doit faire raliser une tude spcifique pour dfinir le modle de charge adapt au niveau de trafic attendu. Le matre d'ouvrage doit indiquer si le pont routier est susceptible de supporter une foule dense.
Charges exceptionnelles
Le matre douvrage doit dfinir les convois exceptionnels susceptibles demprunter l'itinraire et prciser leurs conditions de circulation par rfrence l'arrt du 4 mai 2006 relatif aux transports exceptionnels de marchandises, d'engins ou de vhicules et ensembles de vhicules comportant plus d'une remorque , arrt qui dfinit trois catgories de convois exceptionnels. Les effets des convois des 1re et 2me catgories, au sens de la rglementation franaise sur les transports exceptionnels, vrifiant les rgles de rpartition longitudinale des charges de cette rglementation, circulant vitesse normale mls au trafic routier, sont automatiquement couverts par les effets des charges civiles non exceptionnelles de l'Eurocode 1 pour les ponts des 1re et 2me classes de trafic. Pour les autres convois, le Programme peut : soit viser les convois types dfinis par la rglementation franaise sur les transports exceptionnels (lettre/circulaire R/EG 3 du 20 juillet 1983 la date de rdaction du prsent document) soit dfinir des convois particuliers susceptibles d'emprunter l'ouvrage (par exemple grues automotrices de 72 tonnes, de 96 tonnes, etc). Les conditions de circulation prciser dans le Programme sont les suivantes : Le trafic concomitant : il convient de prciser si le convoi circule seul sur ouvrage ou s'il est ml au trafic courant. Dans ce dernier cas, il convient de plus d'indiquer la classe de trafic correspondante (en gnral la classe de dimensionnement de l'ouvrage). Le nombre de convois prsents simultanment sur l'ouvrage. L'espacement entre deux convois : A prciser dans le cas d'un train de convois o plusieurs convois circulent simultanment ; en gnral on retiendra 25 mtres. La vitesse de circulation : en gnral, circulation faible vitesse (infrieure ou gale 5 km/h) ou vitesse normale (de l'ordre de 70 km/h).
26
Guide technique
L'utilisation de la bande d'arrt d'urgence et bandes drases : il convient de prciser si la circulation du convoi est possible sur les bandes d'arrt d'urgence ou sur les bandes drases. Il peut tre en effet ncessaire de prvoir le cas d'un convoi en panne gar sur la bande d'arrt d'urgence ou une modification des voies dfinitive ou provisoire (phase de travaux par exemple). La position transversale : il convient de prciser si le convoi doit circuler imprativement selon un axe impos. Ce n'est gnralement le cas que pour les convois trs lourds et circulant seuls sur ouvrage. La frquence de passage : (cas rare ou frquent (cette donne est ncessaire pour l'tude de fatigue).
Les charges militaires ne sont pas traites dans les Eurocodes. Sur les itinraires concerns, il convient donc de spcifier a minima des charges exceptionnelles civiles de type C ou de type MC120 ( reprendre explicitement du titre II du fascicule 61 du CPC car l'avenir de ce texte est incertain).
Les charges de fatigue (mtal)
LEurocode 1 propose cinq modles de charges routires pour la justification la fatigue. Pour la construction des ouvrages neufs, le modle de charge 3, calibr en fonction de la catgorie du trafic, est retenir. Pour les vrifications vis--vis de la fatigue, il convient de dfinir le nombre de voies lentes, la catgorie du trafic (nombre de vhicules lourds par an et par voie lente) ainsi que la nature du trafic.
a) le nombre et les positions des voies lentes
La norme NF EN1991-2 prcise que le choix de l'emplacement des voies lentes se fait en fonction du trafic normalement prvisible ; le matre d'ouvrage doit indiquer si des changements de profil en travers sont prvisibles au cours de la vie de l'ouvrage, afin que les calculs en fatigue en tiennent compte.
b) la catgorie du trafic
Catgories de trafic 1 2 3 4 routes et autoroutes 2 voies dans chaque sens, avec un fort trafic de poids lourds, routes et autoroutes taux moyen de circulation poids lourds, routes principales faible taux de circulation poids lourds routes locales faible taux de circulation poids lourds
Nombre de PL par an et par voie lente 2,0 x 106 0,5 x 106 0,125 x 106 0,05 x 106
c) la nature du trafic
Pour la vrification la fatigue des structures mtalliques avec le modle de charge n3, il convient de donner galement le poids moyen des PL circulant sur la voie lente. Ce poids moyen rel , peut tre calcul partir du tableau 4-7 de la norme EN 1991-2 article 4.6.5, condition de connatre la nature du trafic (trafic longue distance, moyenne distance, local). Le matre d'ouvrage doit spcifier cette information dans le programme.
27
Guide technique
pitons (avec ou sans risque d'accumulation), cyclistes (piste bi-directionnelles ou unidirectionnelles spares),
Les garde-corps doivent avoir une hauteur compatible avec les usagers et les risques rellement encourus : Dans la plupart des cas, le risque est normal et la hauteur de 1,00 m dcoulant de lapplication de la norme XP P98 405 pour les pitons est suffisante. Le long dune piste cyclable troite, dans un espace partag avec dautres modes, sur des axes forte frquentation familiale, la position lgrement plus leve du centre de gravit du cycliste ou leffet dynamique peuvent justifier d'imposer la hauteur maximale prvue par la norme, soit 1,20 m. Dans des circonstances trs particulires, on peut envisager des rehausses jusqu 1,40 m. Ce pourrait, par exemple, tre le cas dune piste bidirectionnelle troite sur un ouvrage de grande hauteur.
Laccessibilit aux Personnes Mobilit Rduite
Le dcret n2005-1657 prcise qu compter du 1er juillet 2007, lamnagement, en agglomration, des espaces publics et des voiries, doit tre ralis de manire permettre laccs des Personnes Mobilit Rduite. Hors agglomration, sont principalement concerns les accs aux zones de stationnement. Le dcret n2006-1658 du 21 dcembre 2006 prcise que lorsquune pente est ncessaire pour franchir une dnivellation, elle est infrieure 5%. Lorsquelle dpasse 4%, un palier de repos est amnag tous les dix mtres. En cas dimpossibilit technique, une pente suprieure peut tre tolre sur une faible distance (2 mtres pour une pente de 8% ; 0,5 mtres pour une pente de 12%). Les paliers de repos ont une longueur minimale d1,2 m de long. Un garde corps permettant de prendre appui est obligatoire pour toute dnivele de plus de 40 cm. Le dvers transversal doit tre limit 2%.
La largeur
Une passerelle doit tre suffisamment large pour permettre aux diffrents usagers de cohabiter sans sparation (pitons, rollers, PMR, cyclistes). Dans le cas o une sparation des usagers existe sur litinraire en amont et en aval de louvrage (pitons/cyclistes), le matre d'ouvrage doit se poser la question du maintien de cette sparation au niveau de louvrage lui-mme. Une largeur de 3,00 m est en gnral suffisante pour permettre une bonne cohabitation entre les diffrents usagers (amnagement de type voie verte). Dans de rares cas, pour les passerelles trs frquentes (accs des muses, des stades, des coles,) des valeurs suprieures peuvent tre ncessaires. En cas de faible frquentation et si louvrage est assez court (5 20 m), une largeur de 2,50 m est acceptable. Lorsque les usagers sont spars, une largeur de 1,40 m pour les pitons est ncessaire et une largeur de 2,50 m est recommande pour les cyclistes.
Hauteur libre au-dessus dune route
La hauteur libre sous ouvrage doit tre tablie en accord avec les spcifications de la circulaire du 17/10/86 qui prvoit une revanche de construction de 10 cm et une revanche de protection de 50 cm. Au-dessus dune autoroute, les recommandations mises par le ministre de lquipement sont gnralement damnager une hauteur libre de 5,50m qui intgre une revanche complmentaire de 0,15 cm pour un ventuel rechargement de chausse.
28
Guide technique
Vhicule de service
Le matre douvrage peut souhaiter la circulation dun vhicule de service sur son ouvrage. En labsence dinformation particulire, lEurocode (EN 1991-2 5.3.2.3 ) prcise quil convient de retenir un vhicule de 12 t, compos de deux groupes dessieux de 8t et 4t distants de 3 m (EN 1991-2 5.6.3 ). D'autres modles de vhicules peuvent devoir tre pris en compte (accs pompiers par exemple).
Charges de service
Les charges sont dfinies dans l'EN 1991-2 (article 5). Cet Eurocode prcise que pour les passerelles de grande largeur (suprieure 6m) des modles de charges complmentaires peuvent tre ncessaires. Le matre d'ouvrage doit indiquer si la passerelle est susceptible de supporter une foule dense. Dans ce cas, l'Eurocode 1 prvoit une charge uniformment rpartie de 5 kN/m2, reprsentant une foule continue trs dense. De plus, il y a lieu de dfinir galement, pour le projet individuel, les caractristiques du vhicule susceptible de se trouver accidentellement sur la passerelle. Cet Eurocode recommande la prise en compte d'un vhicule de 12 tonnes accidentellement prsent si aucun obstacle permanent n'empche l'accs du vhicule sur l'ouvrage.
Confort des usagers
Les passerelles sont soumises des critres de confort, relatifs leur comportement vibratoire. Cette question est traite dans le guide mthodologique Stra/AFGC intitul : "Passerelles pitonnes : valuation du comportement vibratoire sous l'action des pitons" ( voir article 3.2.7.2). Les passerelles pitonnes peuvent tre source dinconfort pour les usagers ds lors que la matrise des phnomnes vibratoires na pas t bien assure. Le matre douvrage doit dfinir ses exigences en matire de confort pour les usagers de la passerelle, de telle sorte que le matre duvre puisse proposer une conception adapte, en vitant, le plus possible, le recours des systmes amortisseurs, qui demeurent seulement un dernier recours. Le matre douvrage doit imposer la prise en compte du guide mthodologique du SETRA Passerelles pitonnes : valuation du comportement vibratoire sous laction des pitons et afficher ses choix concernant la classe de la passerelle et son niveau de confort, en fonction des indications donnes ci-aprs et en tenant compte des volutions possibles du trafic dans le temps. Quatre classes de passerelles sont dfinies en fonction du trafic piton attendu : Classe I : passerelle urbaine reliant des zones forte concentration pitonnire (prsence dune gare ou dune station de mtro), ou frquemment emprunte par des foules denses (manifestations, touristes, .) soumises un trafic trs important (densit de charge dun piton par m) Classe II : passerelle urbaine reliant des zones peuples, soumises un trafic important et pouvant parfois tre charges sur toute sa surface (densit de charge dun piton pour 1,25m) Classe III : passerelle normalement utilise, pouvant parfois tre traverse par des groupes importants mais sans jamais tre charge sur toute sa surface (densit de charge dun piton pour 2 m). Cest le cas de la majorit des passerelles. Classe IV : passerelle trs peu utilise, construite pour relier des zones trs faiblement peuples ou pour assurer la continuit dun cheminement pitonnier de faible importance dans des zones coupes par une autoroute ou une voie rapide . Le matre d'ouvrage doit galement choisir le niveau de confort adopter. En fonction des acclrations subies par les usagers qui utilisent la passerelle, on dfinit trois classes de confort qui bornent les acclrations admissibles pour les usagers.
29
Guide technique
Le choix dun niveau de confort doit normalement tre influenc par la population utilisant la passerelle, et par limportance de celle-ci. On peut tre plus exigeant pour des utilisateurs sensibles (coliers, personnes ges ou handicapes), plus tolrant pour des passerelles de faible longueur. Confort maximum : les acclrations subies par la structure sont pratiquement imperceptibles par les usagers. Ce choix peut tre justifi dans le cas dune passerelle dune importance particulire. Lacclration verticale subie par la structure doit tre infrieure 0,5m/s Confort moyen : les acclrations subies par la structure sont simplement perceptibles par les usagers. Cest le cas gnralement retenu. Lacclration verticale subie par la structure doit tre infrieure 1m/s Confort minimum : dans des configurations de chargement peu frquentes, les acclrations subies par la structure sont ressenties par les usagers, sans pour autant devenir intolrables. Lacclration verticale subie par la structure doit tre infrieure 2,5m/s Dans tous les cas, lacclration horizontale subie par la structure est infrieure 0,1 m/s
Autres caractristiques
Les platelages au-dessus des voies circules doivent tre continus et pleins pour interdire toute chute dobjet. ; les trous et fentes dans le sol doivent avoir un diamtre ou une largeur infrieurs 2cm.
30
Guide technique
Enfin, il convient d'exprimer des exigences spcifiques sur les modalits d'vacuation des dchets et la remise en tat du milieu naturel dgrad par le chantier.
3.4.3 -
L'Eurocode EN1991-1-6 et son annexe nationale spcifient les actions considrer pour les ouvrages en cours d'excution et le matre d'ouvrage n'a en gnral rien spcifier sur ce sujet dans le cadre de son Programme.
LEurocode 1 (Tableau 4.1 de lEN 1991-1-7 ) dfinit les forces statiques quivalentes simulant le choc dun poids lourd (de 15 19t) sur un appui. L'intensit de ces forces dpend de la vitesse du vhicule, de l'intensit et de la nature du trafic et des consquences d'un effondrement. Le programme doit indiquer la catgorie laquelle appartient le trafic gnrateur potentiel de choc.
Valeurs de calcul indicatives des forces statiques quivalentes limpact dun vhicule sur des lments soutenant des structures situes au-dessus ou proximit de chausses Catgorie de trafic Autoroutes et assimiles et rseau structurant Autres routes, hors zone urbaine Routes en zone urbaine Cours dimmeubles et garages parkings avec accs pour : - les voitures, - les camions (masse brute >3,5 tonnes)b . Force Fdx * 1000 kN 750 kN 500 kN Force Fdy* 500 kN 375 kN 250 kN
50 kN 150 kN
25 kN 75 kN
*) x = dans la direction de la circulation ; y = perpendiculairement la direction de la circulation Par ailleurs, pour les ouvrages qui noffrent pas une hauteur libre entre la chausse et lintrados du tablier infrieure 6 mtres, il convient (Tableau 4.2 de lEN 1991-1-7) de prendre en compte une force simulant le choc direct sur le tablier
31
Guide technique
dun vhicule hors gabarit. Son intensit est pondrer en fonction de la hauteur libre relle. Le tableau ci-dessous donne le cas le plus dfavorable.
Valeurs de calcul indicatives des forces statiques quivalentes limpact sur le tablier et les superstructures dans la direction de la circulation Catgorie de trafic Valeur de calcul de la force statique quivalente Fdx assimiles et rseau 500 kN 375 kN 250 kN 75 kN
Autoroutes structurant
et
Autres routes, hors zone urbaine Routes en zone urbaine Cours dimmeubles et garages parkings
Intensit des chocs de navires fluviaux
LEurocode 1 dfinit lintensit indicative du choc dynamique de navire. Neuf catgories de voies fluviales caractrisant limportance de la voie et donc des navires ont t dfinies par la confrence europenne des ministres des transports de 1992. Ces catgories permettent une premire apprciation de lintensit du choc prendre en compte le matre douvrage approfondira l'analyse avec les autorits comptentes (VNF en gnral). Il convient bien sr de dfinir le type de voie navigable et le niveau des plus hautes eaux navigables. Ces forces sont appliques 1,50 m du niveau deau, et simultanment au choc latral, sexerce une force de frottement dintensit 0,4 x la force latrale. A dfaut d'une analyse dynamique de la structure ayant subi le choc, il est recommand de multiplier les valeurs du tableau C.3 par un coefficient de majoration dynamique appropri qui vaut en gnral 1,3 pour le choc frontal et 1,7 pour le choc latral. Pour les ouvrages en site maritime exposs des chocs de navire, une tude de risque spcifique est prvoir, et ses rsultats doivent figurer dans le Programme.
32
Guide technique
Valeurs indicatives des forces dynamiques engendres par limpact dun bateau pour les voies fluviales (Tableau C3)
Classe CEMT
I II III IV Va Vb Vla Vlb Vlc VII
Masse m (tonnes)
200-400 400-650 650-1 000 1 000-1 500 1 500-3 000 3 000-6 000 3 000-6 000 6 000-12 000 10 000-18 000 14 000-27 000
2 000 3 000 4 000 5 000 8 000 10 000 10 000 14 000 17 000 20 000
La masse m en tonnes est la masse totale du navire, y compris sa cargaison et son fuel. Les forces incluent les effets hydrodynamiques.
Intensit des chocs de trains
La mthodologie propose dans lEurocode 1 reste gnrale et renvoie au code UIC 777 partie 2. Une tude spcifique est mener, en s'appuyant sur la mthodologie d'analyse de risques dveloppe par la SNCF. Il est noter que cette tude peut tre extrmement contraignante pour la conception de la structure, et que ses rsultats doivent figurer dans le Programme.
Rsistance au choc des quipe ments
Le matre douvrage peut fixer les niveaux de performances des dispositifs de retenue (niveau N1, N2, H1, H2 ou H3) prvoir en rive du tablier ou en protection des appuis. Le niveau de protection envisager dcoule dune analyse du risque qui est expose dans la pice 1.3.3. du document P.P.73 (octobre 1976) du Stra. Le matre douvrage peut aussi imposer des dispositifs de retenue prcis, en cohrence avec ceux prvus aux abords de l'ouvrage.
33
Guide technique
3.6.2 -
Les caractristiques prendre en compte pour l'interaction sol-structure en situation sismique doivent rsulter de l'tude gotechnique et peuvent tre particulirement contraignantes pour la conception de la structure en cas de risque de liqufaction des sols.
34
Guide technique
Les exigences de service peuvent galement garantir la bonne exploitation de l'ouvrage en situation durable. Ceci peut concerner par exemple : la flche sous charges de service, la vibration des passerelles (voir 3.2.2 ci-avant).
Elles doivent bien sr tre compatibles avec celles imposes aux abords de l'ouvrage (par exemple protection contre le vent latral).
Le matre d'ouvrage n'a en gnral pas formuler d'exigences particulires au-del de celles spcifies dans les Eurocodes.
35
Guide technique
36
Guide technique
Ces exigences sont appeles se dvelopper compte tenu de l'importance de construire et d'entretenir le patrimoine dans la logique du dveloppement durable. Nous distinguerons par la suite : les exigences de respect de l'environnement, les exigences de qualit architecturale, les exigences en termes de cot et dlais, les exigences pour l'entretien et la gestion, les exigences de durabilit.
Parmi ces exigences, les Eurocodes traitent plus spcialement des exigences de durabilit que nous dvelopperons dans ce chapitre.
37
Guide technique
Une bonne partie des enjeux environnementaux sont, bien sr, identifis lors des tudes avant DUP (Dclaration d'Utilit Publique). Ce sont ces tudes qui dtermineront lemplacement des ouvrages et qui permettront ou pas dviter les zones enjeux majeurs. Au stade du projet, il faut principalement dfinir le gabarit et le positionnement de l'ouvrage. Ces donnes seront dtermines par le matre duvre, partir des fonctions rtablir dfinies par le matre d'ouvrage. La conception devra intgrer les rgles suivantes : assurer la transparence hydraulique de louvrage (section hydraulique et implantation de louvrage), positionner les appuis en retrait pour maintenir les cheminements et les berges naturelles,
assurer le gabarit minimal pour rtablir les autres fonctions de passage identifies : pitons, cyclistes, cavaliers, btail, petite et grande faune, chemins agricoles ou forestiers. Pour les passerelles en bois et les passerelles lgres, prvoir une revanche supplmentaire de 60cm (circulaire du 17 octobre 1986 du Ministre de l'quipement).
Gabarits minimaux recommands pour rtablir les fonctions (hors hydraulique) ( tableau provisoire donn titre indicatif seulement) Fonctions rtablir Passage petite faune Passage pitons, pcheurs, btail Passage pour cyclistes Passage chevreuil, sanglier, cavaliers Passage cerfs, daims Passage agricole, forestier Hauteur libre minimale pour assurer cette fonction 0,70 mtre 2,00 m (2,50 conseill) 2,50 m 3,50 m 4,00 m Largeur minimale indicative pour la fonction (hors hydraulique) 1 mtre 2m 3m Largeur mini ouvrage = 8 m dont au moins 2 x 3 m banquette faune Largeur mini ouvrage = 12 m dont au moins 2 x 3 m banquette faune
4,75 m en gnral (5 m pour 6 m en gnral (7 m recommand pour les gros engins agricoles) gros engins tels que moissonneuses)
Des prcisions sur les passages mixtes faune/autres fonctions sont donnes dans les guides techniques du Stra : "Passages pour la grande faune", (dcembre 1993) [8] ; "Amnagements et mesures pour la petite faune" [9].
Au stade du projet, il faut galement sassurer de la capacit franchir les passages hydrauliques par la faune piscicole. Larticle L236-6 du code rural impose l'obligation de rsultats sous peine de sanctions. Pour assurer cette fonction, dfaut dtude spcifique, il y a lieu de respecter les rgles suivantes : la vitesse dcoulement dans louvrage doit tre comprise entre 0,2 et 1 m/s hors priode de crue, lpaisseur de la lame deau dans louvrage doit tre suprieure 0,15 m en priode dtiage,
la longueur du fil de leau couvert doit tre la plus courte possible. Au-del de 10 mtres, il faut gnralement amnager des zones de repos pour les poissons, les ouvrages ouverts (portiques) doivent tre prfrs aux ouvrages ferms (cadres, buses), qui ncessitent des travaux en lit mineur,
38
Guide technique
pour les petits rtablissements hydrauliques, des ouvrages de "type pont cadre" doivent tre prfrs aux buses, quand dautres fonctions (passages faune, pitons, chevaux, cycliste) sont associes, pour un ouvrage avec radier, celui-ci devra tre positionn environ 30 cm sous la cote du fond du lit naturel du cours deau, la prsence de seuil ou de chute en amont, en aval ou dans louvrage doit tre vite tre vit ( elle est de fait quasiment interdite pour des questions environnementales et pour prserver la morphologie du cours d'eau).
L'assainissement de l'ouvrage doit s'intgrer dans le contexte gnral de l'opration (traitement des eaux de ruissellement sur ouvrage), en respectant la "loi sur l'eau". En phase chantier, il convient d'tre particulirement vigilant par rapport aux exigences imposer l'entreprise. Ces exigences dcoulent principalement de l'application de la "loi sur l'eau", et c'est le rle du matre duvre de bien dfinir les prescriptions garantissant au matre d'ouvrage le respect de la loi et la conformit lautorisation au titre de cette loi. On peut citer les principales exigences : positionner les aires de chantier et les dpts temporaires de matriaux en dehors des zones naturelles sensibles et des zones inondables, tancher les aires de stockage de produits, de parking, dentretien des engins, et de fabrication des enrobs en assurant la collecte et le traitement des eaux de ruissellement, mettre en place un systme de collecte et de gestion des dchets du chantier, construire des ouvrages de dcantation/filtration rustiques pour les eaux de chantier ainsi que pour les eaux de lavage des toupies de bton, interdire le pompage direct d'eau ou les rejets dans les cours deau.
Pour la dviation temporaire des cours deau, les prcautions particulires suivantes sont recommandes : sassurer de la tenue des terres en adoucissant les berges et si ncessaire en les maintenant par un gotextile ou des "fibres de coco", mettre si possible ces berges en vgtation, reconstituer le fond dans la drivation provisoire, effectuer des pches de sauvegarde avant travaux si ncessaire.
Les faune et flore aquatiques sont galement prises en considration par la "loi sur leau". Si des espces protges sont prsentes sur le site, des mesures spcifiques sont mettre en uvre pour les prserver, voire les dplacer. La capture pour le dplacement despces protges telles que plantes, insectes, batraciens et certaines espces de poissons ou de mammifres, est soumise autorisation pralable et ne doit en aucun cas tre ralise par du personnel non accrdit de l'entreprise ou du matre d'uvre sous peine de sanctions pnales. Les zones foncires prserver, ainsi que les emprises autorises (notamment, rfrence un site class ou un site inscrit) doivent tre spcifies.
39
Guide technique
la configuration du trafic.
Dans les zones urbanises, il convient de procder une tude de bruit particulire, pour vrifier que le niveau de bruit rsultant de l'infrastructure restera admissible. Cette tude de bruit, base sur les donnes ci-dessus, doit tre conduite pralablement l'enqute DUP. Cette tude peut conduire prvoir et dimensionner les performances des protections acoustiques. Ces performances doivent alors tre spcifies dans le programme.
Le prfet peut, si les nuisances attendues paraissent fortes, prescrire par arrt motiv des mesures particulires sur le fonctionnement du chantier. Pratiquement, les lments constitutifs du dossier ne peuvent tre connus que lorsque les tudes de l'ouvrage ont t suffisamment avances pour que sa structure et les procdures de ralisation qui en dcoulent soient dfinies : le matre d'uvre fournira donc au matre d'ouvrage, lors de l'approbation du Projet, les lments ncessaires l'engagement de cette procdure administrative. L'article R-1334.36 du dcret 2006-1099 du 31 aot 2006 caractrise l'atteinte la tranquillit du voisinage ou la sant de l'homme par l'une des circonstances suivantes en phase de chantier : le non-respect des conditions fixes par les autorits comptentes en ce qui concerne soit la ralisation de l'activit, soit l'utilisation ou l'exploitation de matriels ou d'quipements, l'insuffisance de prcautions appropries pour limiter le bruit, un comportement anormalement bruyant.
Il reconduit ainsi les termes de l'article R 1336-10 du Code de la Sant Publique. A noter que les critres mentionns ne sont pas quantifis. Ce mme dcret, dans son article 1337-10, explicite les sanctions encourues aussi par les personnes morales.
Il appartiendra alors ensuite au matre d'uvre de dployer son projet et d'organiser les travaux pour que les seuils fixs soient respects. Il reviendra aussi au matre d'uvre :
40
Guide technique
de prvoir le recours aux technologies et aux procds les plus discrets, de faire respecter la lgislation en vigueur concernant le bruit mis par les engins de chantier, de spcifier des protections acoustiques temporaires sur certains points sensibles du chantier.
Type d'ouvrage
Cot moyen HT actualis au 1/01/2007(/m) 1 188 2 480 1 952 1 995 1 891 1 739 2 350 1 874 2 812 1 695 4 015
Ecart type (/m2) 326 906 690 401 724 586 855 600 932 643 1 377
Buse bton Cadre en bton arm Pont mixte Pont caisson en bton prcontraint Pont dalle en bton arm Pont dalle en bton prcontraint Portique en bton arm Portique en bton arm plusieurs traves Poutrelles enrobes PRAD Passage suprieur gabarit rduit (en gnral site urbain trs contraint)
8 30 10 30
41
Guide technique
Le prix moyen est en fait moduler par les singularits lies au projet : la longueur de louvrage et celle des traves, la hauteur des appuis, la complexit gomtrique (biais, courbure en plan), la qualit des sols en place (fondations superficielles ou profondes), les sujtions particulires, en fonction du projet, les cots lis au franchissement des voies, notamment voies ferres ou autoroutires, l'accessibilit (ouvrage en rase campagne ou en ville).
Le prix des passerelles pitonnes savre encore plus variable, car il dpend comme pour les ouvrages routiers des singularits lies chaque site, mais aussi de lampleur du traitement architectural souhait (choix des matriaux et choix de la complexit technique). Il apparat donc une notion de luxe lie la volont de crer parfois, surtout en site urbain, un objet emblmatique. Dans ce cas, le cot dune passerelle peut reflter dabord ce luxe. La base de donnes du Stra sur les prix de passerelles est beaucoup moins fournie que celle des ponts routiers, et les statistiques prsentes sont obtenues avec peu douvrages, ce qui limite leur pertinence. En pratique, on peut, pour les passerelles, dfinir trois gammes de prix : 1500 2000 HT/m2 pour une passerelle techniquement simple ; 2000 3500 HT/m2 pour une passerelle avec traitement architectural ; 3500 5000 HT/m2, voire plus, pour une passerelle complexe.
Il convient d'assurer la faisabilit des oprations, la scurit des personnels d'intervention, mais aussi de spcifier le niveau le niveau d'exploitation minimal maintenir pendant ces oprations. Les prcisions attendues doivent concerner la dure maximale acceptable des oprations, la priode favoriser (t, hiver ; jour, nuit), le nombre de voies maintenir par sens, les restrictions de circulation de convois exceptionnels ou des poids lourds.
42
Guide technique
Le programme rappellera l'exigence de la remise d'un dossier d'ouvrage la rception conforme aux exigences du fascicule 01 de l'ITSEOA (Instruction Technique pour la Surveillance et lEntretien des Ouvrages d'Art). Le matre d'ouvrage pourra complter ces exigences par la remise d'un carnet de sant et d'entretien de l'ouvrage, reprenant partie d'ouvrage par partie d'ouvrage les points surveiller et les actions d'entretien prvoir. La prise en compte des exigences d'entretien et de gestion durable peut conduire incorporer dans la structure diffrents capteurs ou des tmoins de dure de vie, qui permettront d'optimiser la gestion ultrieure de l'ouvrage et de faciliter la programmation d 'un entretien prventif. En complment des exigences et contraintes lies la gestion et l'entretien, le programme doit aussi anticiper sur les volutions ultrieures qui sont susceptibles d'affecter l'ouvrage et/ou son environnement, en distinguant celles attaches la voie porte et celles attaches sa zone d'influence.
43
Guide technique
Ces suivis peuvent concerner : la topomtrie, (plus finement dans certains cas pour le suivi du fluage) les dispositifs de mesure du trafic et/ou pesage des vhicules (suivi de l'endommagement en fatigue) la temprature, le vent les efforts dans certaines pices particulirement sollicits , les peses de ractions d'appui, les tensions de haubans, les ouvertures de joint de chausse, le mouvement des appareils d'appui
la fissuration du bton dans certaines zones, le suivi des dformations globales d'une pice massive (suivi du gonflement interne) les tmoins de fatigue et indicateurs de durabilit.
Pour le suivi topomtrique, le Programme doit indiquer les intentions du matre d'ouvrage concernant l'acquisition ou la mise sous servitude des zones utilises pour l'implantation des bornes de suivi et des emprises ncessaires aux accs ces zones depuis les voies publiques. La mise en place de dispositifs permanents d'inspections (passerelles, nacelles) ou de rservations destines en permettre l'attache ou l'emploi (ligne de vie, clairage, alimentation lectrique) sont galement examiner avec le matre d'uvre, pour une ventuelle intgration dans le Programme.
4.6.4 - Inspections
La nature, la dure, la frquence des actions d'inspections et d'entretien sont proposes par le matre d'uvre et intgres dans le Programme pendant dans sa seconde phase de rdaction.
Cette exigence peut imposer des dispositions particulires, par exemple l'introduction de "prises" pour une protection cathodique ultrieure. Les travaux de "rajeunissement" doivent donc tre tudis dans le cadre de l'tude du projet. Il peut galement tre ncessaire de prvoir des instrumentations et des auscultations priodiques spcifiques complmentaires (type check-up de sant) qui permettront de suivre plus prcisment le vieillissement de l'ouvrage, et ce de manire engager les travaux de remise niveau au bon moment.
44
Guide technique
Lattention est attire sur le fait que le mode dexploitation de la construction peut voluer dans le temps (largissement du tablier dun pont, implantation d'un tramway etc.), entranant une modification de la rpartition et/ou de lintensit des charges dexploitation. Lorsquelle est prvue, la chronologie des changements de mode dexploitation est un des lments permettant de prciser les exigences vis--vis de la dure de vie de projet. Il est noter que la dure de vie de projet dune construction ne concerne, au sens des Eurocodes, que la structure dans sa fonction rsistante au sens large. Elle ne concerne pas les lments non structuraux ou des lments structuraux dure de vie plus limite mais pouvant tre remplacs (appareils dappui, haubans, etc.). Des dures de vie de projet, autres que celles imposes par les Eurocodes, peuvent avantageusement tre dfinies pour des lments structuraux remplaables, en relation avec le Programme de maintenance prcdemment voqu.
Fatigue
La dure de vie du projet est la donne essentielle pour vrifier la rsistance la fatigue de l'ouvrage. En effet, l'ouvrage doit tre conu, excut et contrl pour limiter le risque d'apparition d'une fissure de fatigue pendant la dure de vie du projet.
Protection anti-corrosion
L'acier a une tendance naturelle s'oxyder en milieu arien, immerg ou enterr. Pour lutter contre ce phnomne, des systmes de protection contre la corrosion sont appliqus la surface des lments mtalliques. Ces systmes peuvent tre regroups en 3 familles : anticorrosion. des systmes de peinture multicouches mis en uvre sur acier nu, des systmes "galvanisation et peinture", des systmes "mtallisation et peinture".
Ces systmes de peinture multicouches sont de loin les systmes les plus frquents pour les ouvrages d'art. En effet, la galvanisation1 ou la mtallisation suivies d'une mise en peinture sont des systmes anticorrosion qui offrent une durabilit encore meilleure, mais qui sont assez onreux et plutt rservs des cas trs particuliers (pices en atmosphre trs corrosive, pices trs difficiles remettre en peinture comme des portes d'cluses par exemple, etc.). En France, le fascicule 56 du CCTG2 exige que les systmes de protection anticorrosion utiliss sur les ouvrages d'art soient certifis par l'ACQPA (Association pour la Certification et la Qualification en Peinture Anticorrosion). Le respect
La galvanisation ncessite l'immersion complte des pices dans un bain de zinc, ce qui limite la dimension des pices traiter (15 m de longueur, 2 m de largeur, 2 m de hauteur environ). Dans le cas d'un recours cette technique, il convient aussi de s'assurer que l'acier est apte la galvanisation (la dsignation de l'acier doit faire rfrence une des trois classes d'aptitude dfinies dans la norme NF A 35503, en fonction des taux de phosphore et de silicium). Le recours la mtallisation doit tre exceptionnel, compte tenu du fait qu'il existe aujourd'hui des peintures adaptes toutes les classes d'agressivit, y compris C5M.
Le fascicule 56 dfinit3 catgories d'ouvrage en fonction de l'paisseur des lments : Catgorie 1: e>8 mm (ou 6mm si une seule face en contact avec le milieu extrieur) ; Catgorie 2: e>3 mm, ; Catgorie 3: e<3 mm. Les structures porteuses des OA sont toujours classes en catgorie 1 car leurs tles ont une paisseur minimale de 8 mm.
45
Guide technique
des exigences de ce fascicule, ainsi que le choix de produits et dentreprises certifis par lACQPA, ou un organisme quivalent, permettent de bnficier dun systme de garantie qui porte sur la tenue du systme de protection, son aspect et la stabilit des couleurs.
Garanties de protection pour un ouvrage neuf de classe 1 Systme Peinture Commentaire Couche finition sur site En atelier Enrouillement 8 ans Aspect 5 ans Couleur (pour celles certifies) 3 ans partie arienne 0 an partie immerge 9 ans 6 ans 3 ans partie arienne 0 an partie immerge Mtallisation Galvanisation 10 12 ans (C2/C3/C4) 7 ans (C5M) Galvanisation + peinture 12 ans (C2/C3/C4) 7 ans (C5M) 5 ans 3 ans 6 ans 3 ans
Peinture
Chaque site n'a pas la mme agressivit vis--vis de la corrosion de l'acier. La norme NF EN ISO 12944-2 dfinit plusieurs classes de corrosivit qui peuvent tre apprcies en suivant des chantillons tmoins normaliss pendant une anne et en mesurant les pertes de masse constates : cela impose une anticipation, qui est ncessaire pour des ouvrages importants en cas de doute sur la classe (diffrence de cot peut tre importante) . Dans la pratique, on retient pour un tablier de pont : C1, corrosivit trs faible, C2, corrosivit faible, C3, corrosivit moyenne, dans le cas gnral,
C4, corrosivit leve, dans les zones proches d'industries polluantes, moins de 20 km de la mer et dans les sites o les remises en peinture seront dlicates (sites au-dessus de voies ferres ou routires trs circules), C5, corrosivit trs leve, C5-I, corrosivit trs leve (industrie), C5-M, corrosivit trs leve (marine) dans les zones ctires, c'est--dire situes moins de 5 km de la mer, Im1, immerg en eau douce, Im2, immerg en eau de mer, Im3, dans le sol.
Seules six de ces classes de corrosivit ont t retenues dans le fascicule 56 du CCTG. Il s'agit des classes C2, C3, C4, C5-M, Im1 et Im2. La classe de certification exige dans le march pour le systme de protection doit tre au moins gale la classe de corrosivit du site.
46
Guide technique
Le matre d'ouvrage peut dcider de surclasser le niveau de la protection anti-corrosion, pour augmenter la dure de vie du complexe, ce qui peut tre particulirement intressant lorsque la remise en peinture est difficile. D'une manire gnrale, le cot de la peinture ne reprsente qu'une faible partie du cot de la mise en peinture et ce choix est souvent judicieux.
Rappel de la dsignation des systmes de protection anticorrosion
Les systmes de protection anticorrosion sont dsigns par l'ACQPA par un ensemble de cinq ou six caractres (C3ANV, C4GNV, Im2ZMV) : les deux ou trois premiers caractres dsignent la classe de certification : C3, C4, C5, Im2 ; c'est--dire la classe de corrosivit maximale sous laquelle le systme peut tre expos en obtenant les garanties de durabilit dfinies par le fascicule 56 et le CCTP du march (aspect, cloquage, etc.) ; la lettre suivante dsigne le type de subjectile, cest--dire de support : A pour acier dcap (le plus courant), G pour acier galvanis, Z pour acier mtallis ; l'avant-dernire lettre dsigne la nature des travaux : N dans le cas de travaux neufs, M dans le cas de travaux de maintenance (ne ncessitant pas ncessairement une remise nu de l'acier) ; la dernire lettre dsigne la visibilit de la surface peindre : V pour surface vue, I pour surface non vue, donc invisible. En rsum, le matre d'ouvrage doit dfinir la classe de corrosivit et le MOE propose le type de systme (C3ANV par exemple).
Choix d'une couleur de finition certifie (donne du matre douvrage)
En France mtropolitaine, cest--dire en atmosphre non tropicale, il est recommand de choisir une teinte de finition certifie par lACQPA bnficiant d'une garantie de stabilit de teinte de trois ans. Ces teintes sont les 23 couleurs qui figurent sur la carte ACQPA. En atmosphre tropicale, c'est--dire dans la majorit des DOM-TOM, aucune teinte ne bnficie de cette garantie, mais il est recommand de s'en tenir ces 23 couleurs.
Les classes d'exposition du bton permettent de spcifier les agressions physico-chimiques extrieures. La norme NF EN 206-1 prvoit cinq grandes classes d'exposition : XC : Exposition la carbonatation, XD : Exposition aux chlorures, ayant une origine autre que marine, XS : Exposition aux chlorures prsents dans leau de mer, XF : Exposition au gel/dgel avec ou sans sels de dverglaage, XA : Exposition aux attaques chimiques.
47
Guide technique
Plusieurs classes d'exposition concomitantes peuvent tre spcifies. Dans ce cas, le bton doit respecter toutes les exigences dfinies pour chaque classe : vis--vis de la carbonatation, les btons des ouvrages d'art exposs l'air situs en atmosphre extrieure relvent de la classe d'exposition XC4, vis--vis des attaques par le gel et les sels de dverglaage : le choix des classes d'exposition pour le bton rsulte du tableau ci-dessous :
Zones de gel modr Salage peu frquent Salage frquent Salage trs frquent On considre que le salage est : peu frquent, lorsque le nombre de jours de salage est infrieur 10 ; frquent, lorsque le nombre de jours de salage est compris entre 10 et 30 ; XF1 XD3 + XF2 pour les lments trs exposs3 XF4
trs frquent, lorsque le nombre de jours de salage est suprieur ou gal 30.
La classification de l'exposition au salage doit tre dfinie en prenant en compte le niveau du service hivernal fix pour litinraire et la rigueur de l'hiver "Hi" de la zone considre. Les zones de rigueur hivernale sont dfinies dans le guide mthodologique "Viabilit hivernale - Dfinition des objectifs de qualit" (Stra, juillet 1992) et dans le guide pratique "Aide l'laboration du dossier d'organisation de la viabilit hivernale" (Stra, novembre 1994, en cours de rvision) [10]. On trouvera galement ces lments en annexe aux "Recommandations pour la durabilit des btons durcis soumis au gel" [11]. A dfaut de pouvoir prciser ces donnes, le niveau de salage peut tre choisi partir de la classification suivante, pour les ouvrages situs sur des itinraires forte circulation (par exemple le rseau national structurant) : salage peu frquent ou inexistant pour la zone de rigueur hivernale H1, salage frquent pour la zone de rigueur hivernale H2, salage trs frquent pour les zones de rigueur hivernale H3 et H4.
Une attention particulire doit galement tre apporte aux appuis des ouvrages franchissant des itinraires forte circulation soumis salage important. Une classification moins svre est envisageable pour des ouvrages situs sur des itinraires peu circuls, soumis un niveau de service hivernal moins exigeant que sur le rseau structurant. Les zones de gel modr et de gel svre sont dfinies dans la norme NF EN 206-1. La carte des zones de gel en France a t tablie suivant un classement : gel faible, gel modr, gel svre partir de donnes statistiques de stations mtorologiques de Mto France couvrant le territoire national. Le classement qui est fait partir de tempratures mesures sous abri ne prend pas en compte les phnomnes micro-climatiques et les conditions d'exposition particulires l o le bton est mis en uvre.
Les lments trs exposs des ouvrages dart sont les lments saturs en eau ou soumis aux projections directes de sels de dverglaage : corniches, solins d'ancrage des joints de chausse, longrines d'ancrage des dispositifs de retenue.
48
Guide technique
Gel faible ou modr Gel svre Gel modr ou svre Station mtorologique
Carte des zones de gel en France
Vis--vis des attaques chimiques, les btons des ouvrages d'art les premiers concerns sont ceux des fondations et des appuis, selon la nature des sols, des eaux souterraines et des eaux de surface rencontres (acidit, teneur en ions agressifs, par exemple sulfates). Le niveau de cette agression doit tre valu dans le cadre de l'tude gotechnique et de l'ventuelle tude hydraulique. Il convient de s'assurer aussi de la non-agressivit des matriaux de remblai ( l'arrire des cules). Il peut y avoir galement une agressivit particulire de l'atmosphre sur les btons l'air libre en zone industrielle (fumes industrielles...). On pourra se rfrer au fascicule de documentation P18-011 de l'AFNOR pour le choix des ciments en milieu chimiquement agressif.
49
Guide technique
Le Programme doit prciser les exigences du matre d'ouvrage vis--vis de la matrise des risques de pathologie par raction de gonflement interne du bton : alcali-raction et raction sulfatique interne.
Alcali-raction (galement appele raction alcali-granulats)
La raction entre les alcalins solubles du bton et une certaine forme de silice ractive spcifique de certains granulats en prsence d'eau se traduit par la formation d'un gel gonflant interne au bton, dont le dveloppement gnre la fissuration, puis la dstructuration progressive du bton. Cette raction se dveloppe dans les parties de structures en contact avec leau, et dans les ouvrages situs dans des environnements dont lhygromtrie relative est suprieure 80 % ) Les principes de prvention de cette raction sont dfinis dans les "Recommandations pour la prvention des dsordres dus lalcali-raction" (LCPC, 1994) [12], compltes par le "Guide de rdaction des pices crites" (Stra, 1996) [13]. Le Programme doit imposer l'emploi de ce rfrentiel par les contractants (matre d'uvre, entreprise). Le Programme doit prciser le risque acceptable, caractris par la dfinition du type d'ouvrage : type I : risque d'apparition acceptable ; rserver aux lments non porteurs facilement remplaables, type II : risque d'apparition peu tolrable : la plupart des ouvrages de gnie civil, type III : risque d'apparition des dsordres inacceptable : ponts exceptionnels, barrages, tunnels.
Le Programme doit prciser aussi la classe d'exposition : classe 1 : environnement sec ou peu humide (hygromtrie infrieure 80%) ; classe 2 : environnement avec hygromtrie suprieure 80% ou en contact avec l'eau ; classe 3 : environnement avec hygromtrie suprieure 80% et avec sels de dverglaage ; classe 4 : environnement marin.
L'ettringite est un hydrate (trisulfoaluminate de calcium hydrat) qui se forme normalement lors de la raction d'hydratation du bton. La raction sulfatique interne (RSI) peut tre dfinie par la formation diffre dettringite dans un matriau cimentaire, plusieurs mois voire plusieurs annes aprs la prise du ciment, sans l'apport de sulfates externes. Le terme "diffre" signifie que lettringite na pas pu rester stable lors de lhydratation du ciment, et ceci en raison dun chauffement important du bton dans les heures ou les jours qui suivent son coulage. Les principaux paramtres d'influence de la RSI sont : l'eau et l'humidit : la RSI touche essentiellement les parties douvrage en contact avec de leau; voire exposes un taux dhumidit lev, la temprature maximale atteinte pendant la prise, ainsi que la dure de maintien haute temprature, les teneurs en sulfates et en aluminates du ciment, les teneurs en alcalins du bton.
Les principes de prvention de la RSI sont dfinis dans les "Recommandations pour la prvention des dsordres dus la raction sulfatique interne" (LCPC, aot 2007) [14]. Le Programme doit imposer l'emploi de ce rfrentiel par les contractants (matre d'uvre, entreprise) et doit prciser le risque acceptable, caractris par la dfinition du type d'ouvrage : catgorie 1 : risque d'apparition acceptable, rserv aux lments non porteurs facilement remplaables, catgorie 2 : risque d'apparition peu tolrable pour la plupart des ouvrages de gnie civil (dont les ponts courants), catgorie 3 : risque d'apparition des dsordres inacceptable pour les ponts exceptionnels, les barrages, les tunnels.
50
Guide technique
Description de lenvironnement Sec ou humidit modre Alternance dhumidit et de schage, humidit leve En contact durable avec leau : immersion permanente, stagnation deau la surface, zone de marnage
Exemples informatifs illustrant le choix des classes dexposition Partie douvrage en bton situe lextrieur et abrite de la pluie Partie douvrage en bton non protg par un revtement et soumis aux intempries, sans stagnation deau la surface, ou des condensations frquentes Partie douvrage en bton avec stagnation d'eau en surface ou rgulirement expose des projections deau (un grand nombre de fondations)
XH3
Exigences spcifiques sur la fissuration et les variations di mensi onnelles (retrait, fluage)
Dans certains cas, le matre d'ouvrage peut souhaiter limiter la fissuration et les variations dimensionnelles du bton, audel des exigences rglementaires rsultant de la durabilit du bton, pour des raisons d'aspect ou pour obtenir des performances particulires : tanchit, limitation des dformations diffres Ces exigences se traduisent en termes de limitation : de l'ouverture des fissures et du nombre de fissures par unit de longueur ; des retraits thermique, endogne, de dessiccation ; du fluage.
La dure de vie de service de louvrage doit tre dfinie en accord avec les recommandations des Eurocodes (annexe A2 de la norme NF EN 1990). En gnral, pour un pont routier, on retient une dure de 100 ans et pour une passerelle, une dure de 50 ans. Pour les bardages et les platelages, on peut retenir une dure de 25 ans.
Env iro nne ment cli ma tique
Le matre douvrage doit connatre les conditions climatiques (temprature et humidit de lair), dans lesquelles louvrage doit tre plac. Le bois doit tre livr de manire ce que son quilibre hygroscopique soit compatible avec son environnement. Le taux d'humidit d'quilibre du bois est indpendant de l'essence, mais dpend de la temprature et de l'humidit relative de l'air. Il varie donc bien sr suivant les saisons et les rgions, et c'est la valeur moyenne, diminue d'un point, qui sert de rfrence pour les bois livrer. Le guide du Stra publie les cartes relatives ce sujet.
Choix des essences
Le matre douvrage peut exiger des essences et des dispositions constructives (toit gnral, bardage) qu'on peut si besoin est conjuguer avec les traitements chimiques de prservation des bois. En gnral, il doit simplement sassurer que le matre duvre prescrit des essences et des traitements de prservation en accord avec la classe dutilisation du
51
Guide technique
bois. Le bois et les matriaux base de bois doivent avoir une durabilit naturelle adapte aux conditions d'utilisation qui sont regroupes en classes d'emploi dfinies par la norme EN335-1. Pour un bois en classe demploi 2 (bois occasionnellement humide comme le bois protg par un toit ou un bardage), la plupart des essences conviennent, notamment le pin sylvestre et le douglas, et aucun traitement anti-fongique nest ncessaire. Pour un bois en classe demploi 3 (bois frquemment humide, comme les poutres sous chausse des ponts routiers, tous les bois non protgs, mais permettant du fait de leur inclinaison une bonne vacuation des eaux), des essences sont utilisables sans traitement anti-fongique, comme le mlze, le chne, le chtaignier (purgs daubier). Pour les autres essences insuffisamment durables naturellement, un traitement chimique complmentaire doit tre confr au bois. Ce traitement n'est possible que si l'essence est suffisamment imprgnable, ce qui n'est pas systmatique et doit tre vrifi au pralable. Pour un bois en classe demploi 4 (bois toujours humide comme le bois dispos horizontalement, comme le platelage, ou au contact du bton, du sol ou de leau) ou 5 (bois expos leau de mer et sujet aux attaques de trbrants marins), quelques essences exotiques sont utilisables sans traitement antifongique, comme le doussi, le bilinga, et lip. En classe d'emploi 4, les essences indignes facilement disponibles et suffisamment durables sont le chne et le chtaignier. Avec traitement fongique, des essences indignes, comme le pin, sont utilisables en classe demploi 4 ou 5. L'environnement routier n'est pas favorable la durabilit des structures en bois du fait des projections deau par les vhicules routiers. C'est pourquoi il convient d'tre prudent dans la dfinition de la classe d'emploi. La bonne conception de structures abrites, draines et ventiles se conjugue sans difficult avec des traitements antifongiques rduits. La durabilit de la structure obtenue rduit en effet l'importance du problme de gestion en fin de vie des bois traits. Concernant les produits chimiques de prservation du bois, une directive europenne 98/8/CE dite directive biocide imposera des autorisations de mise sur le march, ce qui implique des tests d'innocuit toxicologiques et cotoxocoliques. Les valuations lies cette directives ont dj conduit l'interdiction de l'arsenic mais sont encore en cours et les rsultats ne seront disponibles qu'aprs 2009. En attendant, le MOA doit tudier la gestion en fin de vie des dchets base de bois trait, qui peuvent tre considrs comme dangereux.
Classe de service des charpentes en bois (nor me NF EN 1995-1)
Le matre douvrage peut, sil le souhaite, fixer la classe de service de son ouvrage. En gnral, pour un pont ou une passerelle, le classement provient de la conception propose par le matre duvre. LEurocode distingue 3 classes de service, dont deux peuvent tre rencontres pour les ponts : Classe de service 2 : bois qui dpasse rarement 20% dhumidit en service, comme les bois protgs par un toit ou une couverture (dalle de bton larges encorbellements) ; Classe de service 3 : bois qui dpasse 20% dhumidit en service pour des dures non ngligeables, comme gnralement les bois des poutres porteuses. En regard de l'Eurocode 5, la rsistance et le fluage sont moduls en fonction de la classe de service de l'ouvrage, qui est directement lie l'humidit du bois en service.
Conception de louvrage
La bonne conception dun ouvrage en bois demeure complexe et il convient de considrer un ouvrage en bois comme un ouvrage dit non courant au sens de la circulaire ministrielle de 1994. Le matre douvrage veillera au respect par le matre duvre des rgles essentielles de bonne conception : protger le bois contre leau (par un tablier tanche, un toit gnral, ou un bardage), protger les extrmits des bois contre leau, favoriser lvacuation rapide de leau (pente longitudinale ou transversale), concevoir des assemblages bien ventils,
52
Guide technique
limiter les problmes de tuilage (respecter un rapport hauteur/largeur dune poutre infrieur 5), rainurer les platelages pour viter le glissement par temps de pluie.
Suivi de louvrage
L'entretien d'un pont ou dune passerelle en bois est essentiel pour sa bonne durabilit. On appliquera les exigences de lITSEOA (Instruction Technique pour la Surveillance et lEntretien des Ouvrages d'Art), en considrant quun ouvrage en bois est un ouvrage dart non courant. En particulier, il convient de programmer tous les 3 ans, une visite de l'ouvrage portant sur ltat du bois des diffrentes parties (platelage, poutres, bardages, avec relev ventuel des fentes et fissures), sur celui des couches de finition et sur les organes dassemblage. Des travaux d'entretien s'imposent rgulirement. Des visites plus dtailles sont prvoir tous les 6 ans. Des contrles de lhumidit une profondeur dau moins un centimtre, doivent tre effectus en plusieurs points, en particulier dans les fentes. Le DIUO (Dossier des Interventions Ultrieures sur l'Ouvrage) d'un pont en bois doit dcrire les oprations de surveillance et de maintenance spcifiques prvoir. En gnral un traitement d'entretien s'impose tous les trois ans.
Gestion en fin de vie
Le producteur de dchets reste responsable de son dchet jusqu sa prise en charge par un centre dlimination adapt. Le matre douvrage, producteur de dchets, doit au pralable caractriser le dchet et sa toxicit pour permettre de dfinir la voie de traitement ou dlimination la plus adapte. Les dchets de bois trait posent un problme de recyclage. Les substances dangereuses sont principalement la crosote, le chrome, larsenic (dsormais interdit, mais qui peut exister encore dans des ouvrages en service). Si ces substances sont prsentes au-del d'une certaine proportion (plus de 0,1% de substances cancrignes ou plus de 3% de substances toxiques), le bois trait doit tre considr comme un dchet dangereux. Ce domaine est trs rglement, et il convient de sassurer des textes en vigueur au moment de la gestion de la dmolition dun ouvrage.
Dv elo ppement dura ble
Le matre douvrage doit s'assurer de la provenance des bois utiliss et viser les documents ventuels d'importation. Il peut souhaiter que le bois provienne dune fort gre durablement. Des certifications comme le PEFC (Plan European Forest Council), le FSC (Forest Stewardship Council) ou encore le logo KEURHOUT4, permettent d'attester de cette provenance.
Le systme de Keurhout met en uvre diverses initiatives pour arriver une gestion durable des forts. Cre en 1996, la Fondation Keurhout bnficie de la confiance de gouvernements et d'entreprises. Depuis 1996, la fondation a valid de nombreux certificats de gestion durable. En 2003, la Fondation Keurhout a cess ses activits mais la VVNH (Vereniging Van Nederlandse Houtondernemingen, l'Association Nerlandaise du Commerce de Bois) a alors dcid de poursuivre les lments essentiels du systme sous le logo de Keurhout.
53
Guide technique
54
Guide technique
5 - Complments au chapitre 1
5.1 - Historique
L'tablissement au niveau europen de rgles communes de dimensionnement et de vrification des ouvrages de construction, dites "Eurocodes", a t engag sous l'gide de la Commission des Communauts Europennes (CCE), aprs l'adoption de la premire directive (CEE/71/305) relative aux marchs publics de travaux. La disparit des rgles de dimensionnement et de vrification des ouvrages apparaissait en effet comme un obstacle au libre accs des entreprises de travaux ou des bureaux d'tudes techniques aux marchs des autres Etats-membres. En 1990, un accord entre la CCE et le Comit Europen de Normalisation (CEN) a transfr ce dernier la tche d'tablir et de publier les Eurocodes. Ceux-ci ont t publis, dans un premier temps, comme pr-normes europennes (ENV), puis comme normes europennes (EN). Suivant les rgles du CEN, l'adoption d'une norme europenne (EN) engage les instituts nationaux de normalisation (en France : l'AFNOR) transcrire intgralement cette norme en norme nationale, et retirer toute norme nationale divergente. Les normes europennes Eurocodes transposes en normes franaises sont compltes par des annexes nationales pour apporter des prcisions ou faire des choix l o les textes europens autorisent des ajustements nationaux.
Eurocode 0 Base de calcul des structures Titre Base de calcul des structures A AN AN Annexe A2 : applications aux ponts Annexe nationale EN 1990 Annexe nationale EN 1990/A1/NA Rfrence NF EN 1990 NF EN 1990/A1 NF P06-100-2 NF EN 1990/A1/NA Indice de classement P06-100-1 P06-100-1/A1 P06-100-2 P06-100-1/A1/NA
Eurocode 1 - Actions sur les structures Titre Partie 1-1: Actions gnrales - Poids volumique, poids propres et charges d'exploitation btiments AN Annexe nationale Rfrence NF EN 1991-1-1 NF P06-111-2 NF EN 1991-1-2 Indice de classement P06-111-1 P06-111-2 P06-112-1
Partie 1-2: Actions gnrales - Actions sur les structures exposes au feu
55
Guide technique
AN
Annexe nationale
PR NF EN 1991-1-5/NA P06-115-1/NAPR NF EN 1991-1-6 PR NF EN 1991-1-6/NA NF EN 1991-1-7 PR NF EN 1991-1-7/NA NF EN 1991-2 NF EN 1991-2/NA NF EN 1991-3 PR NF EN 1991-3/NA NF EN 1991-4 P06-116-1 P06-116/NAPR P06-117 P06-117/NAPR P06-120-1 P06-120-1/NA P06-130 P06-130/NAPR P06-140-1 P06-140-1/NAPR
Partie 3: Actions induites par les grues et les ponts roulants AN Partie 4: Silos et rservoirs AN Annexe nationale Annexe nationale
PR NF EN 1991-4/NA
Eurocode 2 - Calcul des structures en bton Titre Partie 1-1: Rgles gnrales et rgles pour les btiments AN Annexe nationale Rfrence NF EN 1992-1-1 NF EN 1992-1-1/NA NF EN 1992-1-2 Indice de classement P18-711-1 P18-711-1/NA P18-712-1
Ponts en bton - Calcul et dispositions constructives AN Partie 3: Silos et rservoirs AN Annexe nationale Annexe nationale
56
Guide technique
Eurocode 3 - Calcul des structures en acier Titre Partie 1-1 : Rgles gnrales et rgles pour les btiments C1 AN Corrigendum Annexe nationale Rfrence NF EN 1993-1-1 EN 1993-11:2005/AC:2006 NF EN 1993-1-1/NA NF EN 1993-1-2 EN 1993-12:2005/AC:2005 PR NF EN 1993-1-2/NA NF EN 1993-1-3 PR NF EN 1993-1-3/NA NF EN 1993-1-4 PR NF EN 1993-1-4/NA NF EN 1993-1-5 PR NF EN 1993-1-5/NA NF EN 1993-1-6 Annexe nationale PR NF EN 1993-1-6/NA NF EN 1993-1-7 NF EN 1993-1-8 EN 1993-18:2005/AC:2005 PR NF EN 1993-1-8/NA NF EN 1993-1-9 Corrigendum Annexe nationale EN 1993-19:2005/AC:2005 NF EN 1993-1-9/NA NF EN 1993-1-10 EN 1993-110:2005/AC:2005 NF EN 1993-1-10/NA Indice de classement P22-311-1 P22-311-1 P22-311-1/NA P22-312-1 P22-312-1 P22-312-1/NA P22-313 P22-313/NA P22-314 P22-314/NAPR P22-315 P22-315/NA P22-316 P22-316/NAPR P22-317 P22-318-1 P22-318-1 P22-318-1/NA P22-319-1 P22-319-1 P22-319-1/NA P22-380-1 P22-380-1 P22-380-1/NA
Partie 1-2 : Rgles gnrales - Calcul du comportement au feu C1 AN Corrigendum Annexe nationale
Partie 1-5 : Plaques planes charges dans leur plan AN Partie 1-6 : Coques AN Annexe nationale
Partie 1-7 : Plaques planes charges transversalement leur plan Partie 1-8 : Calcul des assemblages C1 AN Partie 1-9 : Fatigue C1 AN Corrigendum Annexe nationale
57
Guide technique
Partie 1-11 : Calcul des structures cbles ou lments tendus AN Annexe nationale
P22-381 P22-381/NA P22-382PR P22-382/NAPR P22-320 P22-320/NAPR P22-331 P22-331/NAPR P22-332-1 P22-332/NAPR P22-341 P22-341/NAPR P22-342 P22-343 P22-350PR P22-350/NAPR P22-360
Partie 1-12 : Rgles additionnelles pour l'utilisation de la norme EN 1993 jusqu' la nuance d'acier S 700 AN Partie 2 : Ponts mtalliques AN Partie 3-1 : Tours et mts AN Partie 3-2 : Chemines AN Partie 4-1 : Silos AN Partie 4-2 : Rservoirs Partie 4-3 : Canalisations Partie 5 : Pieux et palplanches AN Annexe nationale Annexe nationale Annexe nationale Annexe nationale Annexe nationale Annexe nationale
PR NF EN 1993-2/NA NF EN 1993-3-1 PR NF EN 1993-3-1/NA NF EN 1993-3-2 PR NF EN 1993-3-2/NA NF EN 1993-4-1 PR NF EN 1993-4-1/NA NF EN 1993-4-2 NF EN 1993-4-3 NF EN 1993-5 NF EN 1993-5/NA NF EN 1993-6
Eurocode 4 - Calcul des structures mixtes acier-bton Titre Partie 1-1 : Rgles gnrales et rgles pour les btiments AN Annexe nationale Rfrence NF EN 1994-1-1 NF EN 1994-1-1/NA NF EN 1994-1-2 PR NF EN 1994-1-2/NA NF EN 1994-2 NF EN 1994-2/NA Indice de classement P22-411-1 p22-411-1/NA P22-412-1 P22-412-1/NA P22-420-1 P22-420-1/NA
58
Guide technique
Eurocode 5 - Conception et calcul des structures en bois Titre Partie 1-1 : Gnralits - Rgles communes et rgles pour les btiments A1 C1 AN Amendement Corrigendum Annexe nationale Rfrence NF EN 1995-1-1 Indice de classement P21-711-1
PR NF EN 1995-1-1/A1 P21-711-1/A1PR EN 1995-11:2004/AC:2006 NF EN 1995-1-1/NA NF EN 1995-1-2 EN 1995-12:2004/AC:2006 NF EN 1995-1-2/NA NF EN 1995-2 P21-711-1 P21-711-1/NA P21-712-1 P21-712-1 P21-712-1/NA P21-720-1 P21-720-1/NA
Partie 1-2 : Gnralits - Calcul des structures au feu C1 AN Partie 2 : Ponts AN Annexe nationale Corrigendum Annexe nationale
NF EN 1995-2/NA
Eurocode 6 - Calcul des ouvrages en maonnerie Titre Partie 1-1 : Rgles communes pour ouvrages en maonnerie arme et non arme AN Annexe nationale NF EN 1996-1-2 prNF EN 1996-1-2/NA NF EN 1996-2 prNF EN 1996-2/NA NF EN 1996-3 P10-612-1 P10-612-1/NA P10-620 P10-620/NA P10-630 Rfrence NF EN 1996-1-1 Indice de classement P10-611-1
Partie 2 : Conception, choix des matriaux et mise en oeuvre des maonneries AN Annexe nationale
59
Guide technique
Eurocode 7 - Calcul gotechnique Titre Partie 1 : Rgles gnrales AN Annexe nationale Rfrence NF EN 1997-1 NF EN 1997-1/NA NF EN 1997-2 Indice de classement P94-251-1 P94-251-1/NA P94-252
Eurocode 8 - Calcul des structures pour leur rsistance aux sismes Titre Partie 1 : Rgles gnrales, actions sismiques et rgles pour les btiments AN Partie 2 : Ponts AN Annexe nationale Annexe nationale Rfrence NF EN 1998-1 PR NF EN 1998-1/NA NF EN 1998-2 PR NF EN 1998-2/NA NF EN 1998-3 PR NF EN 1998-3/NA NF EN 1998-4 PR NF EN 1998-4/NA NF EN 1998-5 PR NF EN 1998-5/NA NF EN 1998-6 PR NF EN 1998-6/NA Indice de classement P06-030-1 P06-030-1/NA P06-032 P06-032/NA P06-033-1 P06-033-1/NAPR P06-034 P06-034-1/NAPR P06-035-1 P06-035-1/NA P06-036-1 P06-036-1/NA
60
Guide technique
Eurocode 9 - Calcul des structures en aluminium Titre Partie 1-1 : Rgles gnrales Structures Partie 1-2 : Calcul du comportement au feu Partie 1-3 : Rgles complmentaires pour les structures sensibles la fatigue Partie 1-4 : Tles de structure formes froid Partie 1-5 : Coques Rfrence PR NF EN 1999-1-1 NF EN 1999-1-2 PR NF EN 1999-1-3 NF EN 1999-1-4 NF EN 1999-1-5 Indice de classement P22-151 P22-152PR P22-153PR P22-154PR P22-155PR
Pour ce qui concerne le calcul des ouvrages gotechniques, le CEN/TC250 a admis, lors de son laboration (rsolution N87 septembre 1996), que lEurocode 7, compte tenu de son style de rdaction, serait dot de normes nationales daccompagnement. Ces normes sont indiques dans le tableau 2.
Tableau 2 Normes nationales complmentaires la norme NF EN 1997 Rfrence T1 : Calcul gotechnique NF P 94-261 T2 : Ouvrages de fondation T3 : Fondations superficielles T1 : Calcul gotechnique NF P 94-262 T2 : Ouvrages de fondation T3 : Fondations sur pieux T1 : Calcul gotechnique NF P 94-270 T2 : Ouvrages de soutnement T3 : Remblais renforcs et massifs en sol clou T1 : Calcul gotechnique NF P 94-281 T2 : Ouvrages de soutnement T3 : Murs de soutnement T1 : Calcul gotechnique NF P 94-282 T2 : Ouvrages de soutnement T3 : crans de soutnement et ancrages NF P 94-290 T1 : Calcul gotechnique T2 : Ouvrages en terre Titre
61
Guide technique
La vrification de la rsistance structurale des ouvrages gotechniques, hors conditions sismiques, relve des parties deurocodes mentionnes dans le tableau 3. Tableau 3 Normes de calcul applicables la vrification de la rsistance structurale des ouvrages gotechniques, hors conditions sismiques Type douvrage Fondations Bton arm ou non arm Acier Soutnements Bton arm Acier Remblai et sol renforc
1) 1)
Commentaires Semelles, radiers, pieux fors, etc Pieux tubulaires, pieux caissons, etc Murs, parois moules, etc Rideaux de palplanches mtalliques Renforcements en acier
62
Guide technique
Analyse qualitative de risques : - Identification des sources, - Scnarios de danger potentiel, - Description des consquences, - Dfinition des mesures. Rexamen : Analyse quantitative de risques : - Modlisation des incertitudes, - Quantification des consquences, - Estimation du risque. Domaine dapplication et hypothses Mesures dattnuation.
Acceptation du risque et communication Cadre gnral d'une analyse de risques. Les consquences d'un vnement ngatif peuvent tre exprimes en termes de perte de vies humaines, de pertes conomiques, de dommages environnementaux, de perturbations occasionnes aux usagers et aux publics, etc. L'analyse de risque est conduite en identifiant des scnarii de danger potentiel qui correspondent une situation critique un instant donn, par rfrence un danger potentiel principal associ une ou plusieurs conditions. Le matre d'ouvrage doit se proccuper des risques et s'en tenir aux limites acceptables, normalement dtermines par les autorits comptentes, et dgager des critres dcisionnels qui ne heurtent pas la socit.
63
Guide technique
64
Guide technique
65
Guide technique
6 - Complments au chapitre 2
6.1 - Les donnes fonctionnelles
L'tude de danger pour le choix des performances des barrires
Les rgles de l'art franaises actuelles sont donnes dans le guide PP73 du Stra. Ces rgles sont appeles voluer avec la publication d'un guide d'application de l'Eurocode 1 par le Stra. Dans cette attente, nous rappelons ci-dessous les recommandations PP73. Ltude de danger peut tre calcule laide de la mthode de lindice de danger dont le principe est le suivant : Evaluer trois indices partiels : ID1 li la probabilit de sortie de chausse, ID2 li lvaluation des consquences pour les occupants dune chute sur la zone franchie par louvrage, ID3 li lvaluation des consquences, pour les tiers, dune chute dun vhicule sur cette mme zone Le calcul dID1 est une somme de sous-indices valuant les diffrents paramtres augmentant ou diminuant la probabilit ou la frquence de sortie de chausse. Pour ID2 ou ID3, le risque est fonction de la zone franchie. Suivant ces zones, diffrents paramtres sont prendre en compte ; mais pour lvaluation de ID2 ou ID3, il ny a pas lieu de cumuler les sous-indices lis chacun de ces paramtres ; on ne retiendra normalement, pour ID2 et ID3, que celui comportant le plus haut risque ; cest donc la zone la plus dangereuse qui dfinira la classe minimale du dispositif de retenue et la disposition retenue sera mise en place sur lensemble de louvrage. Calculer un indice total ID qui est la plus grande des valeurs suivantes (ID1 + ID2) ou (ID1 + ID3) et le comparer des seuils fixs autant que possible par rfrence aux cas dfinis par la rglementation. Ces seuils correspondent un changement dobjectifs, et donc, de classe de dispositif de retenue : piton, VL ou PL (12 ou 16 t). On en dduit un objectif principal. Lorsque lobjectif principal conduit une barrire de niveau H (retenue des PL), analyser plus particulirement le trafic des VL notamment par ltude de ID1 (spectre du trafic et longueur de brche exclus). On peut en dduire ventuellement un objectif secondaire li la ncessit de retenir les VL dune manire plus accueillante que ne le fait une barrire PL, ou pour prciser si une solution GCDF (Garde Corps Double Fonction) peut savrer intressante. Le calcul de lindice de danger conduit un niveau de scurit minimal conseill. Cependant, dans certains cas, il convient deffectuer des r-apprciations aux limites entre classes ou combinaisons, ou dtudier sil y a lieu de passer une classe suprieure pour des raisons autres que celles de lexigence dun niveau scurit. On aboutit alors aux classes ou combinaisons optimales implanter sur louvrage. Les Indices de Danger ne sont que des indices, cest--dire des grandeurs sans dimension dont llaboration nest base que sur lexprience dun petit groupe dindividus, certes spcialistes, et du retour du terrain. Ils nont quun caractre indicatif et en aucun cas, prescriptif. Par ailleurs, la mthode de lIndice de Danger a surtout t dveloppe pour lamnagement des routes en rase campagne et son utilisation en zone urbaine peut conduire des choix disproportionns avec le contexte. Cependant, on pourra lutiliser pour avoir une information qui sera complter par dautres analyses.
66
Guide technique
Lannexe nationale de lEurocode 1-5 prcise dans son tableau 6.0.2 les valeurs des tempratures extrmes de lair sous abri pour la France mtropolitaine. Lorsque des conditions climatiques locales spcifiques le justifient, les documents particuliers du march peuvent spcifier des valeurs diffrentes. Dans ce cas, la valeur de Tmax (respectivement Tmin) adopte ne devra pas tre infrieure (respectivement suprieure) la valeur prvue dans la prsente norme.
Tempratures extrmes de l'air sous abri, par dpartement (C) Dpartement
01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 2A 2B 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 Ain Aisne Allier Alpes-de-Haute-Provence Hautes-Alpes Alpes-Maritimes Ardche Ardennes Arige Aube Aude Aveyron Bouches-du-Rhne Calvados Cantal Charente Charente-maritime Cher Corrze Corse-sud Haute-Corse Cte-d'Or Ctes-d'Armor Creuse Dordogne Doubs Drme Eure Eure-et-Loir Finistre Gard Haute-Garonne
Tmax Tmin
40 40 40 40 40 40 40 40 40 40 40 40 40 35 40 40 40 40 40 40 40 40 35 40 40 40 40 35 40 35 40 40 -30 -25 -30 -15 -25 -15 -25 -25 -20 -30 -20 -20 -15 -20 -25 -20 -15 -25 -25 -10 -10 -25 -15 -25 -20 -30 -25 -20 -20 -15 -15 -20 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60 61 62 63
Dpartement
Gers Gironde Hrault Ille-et-Vilaine Indre Indre-et-Loire Isre Jura Landes Loir-et-Cher Loire Haute-Loire Loire-Atlantique Loiret Lot Lot-et-Garonne Lozre Maine-et-Loire Manche Marne Haute-Marne Mayenne Meurthe-et-Moselle Meuse Morbihan Moselle Nivre Nord Oise Orne Pas-de-Calais Puy-de-Dme
Tmax Tmin
40 40 40 35 40 40 40 40 40 40 40 40 40 40 40 40 40 40 35 40 40 40 40 40 35 40 40 35 40 40 35 40 -20 -15 -20 -15 -25 -20 -30 -30 -20 -20 -30 -25 -15 -20 -20 -20 -25 -20 -15 -25 -25 -20 -30 -25 -15 -30 -25 -25 -20 -20 -20 -25 64 65 66 67 68 69 70 71 72 73 74 75 76 77 78 79 80 81 82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95
Dpartement
Pyrnes-Atlantique Hautes-Pyrnes Pyrnes-Orientales Bas-Rhin Haut-Rhin Rhne Haute-Sane Sane-et-Loire Sarthe Savoie Haute-Savoie Ville de Paris Seine-maritime Seine-et-Marne Yvelines Deux-Svres Somme Tarn Tarn-et-Garonne Var Vaucluse Vende Vienne Haute-Vienne Vosges Yonne Territoire de Belfort Essonne Hauts-de-Seine Seine Saint-Denis Val-de-Marne Val-d'Oise
Tmax Tmin
40 40 40 40 40 40 40 40 40 40 40 40 35 40 40 40 35 40 40 40 40 40 40 40 40 40 40 40 40 40 40 40 -20 -20 -20 -30 -30 -30 -30 -25 -20 -30 -30 -20 -20 -25 -20 -20 -20 -20 -20 -15 -15 -15 -20 -25 -30 -25 -30 -20 -20 -20 -20 -20
67
Guide technique
Pour les dpartements et rgions dOutre-Mer, les valeurs utiliser sont les suivantes : Tmax = +40C, Tmin = +10C. 6.2.2 - Donnes relatives aux franchissements de cours d'eau
Donnes spcifiques aux voies navigables
68
Guide technique
Tableau des caractristiques des voies navigables adopter pour les projets de pont sur les canaux
classe
Ports en lourd
Ponts Hauteur libre Pour 1 passe navigable Ouverture libre normale 3,70 4,10 4,10 5,25 7,00 7,00 34 39 39 45 45 47 Ouverture libre minimal 25 30 30 36 36 38 24 30 30 32 20 24 24 24 Pour 2 passes navigables Ouverture libre normale 23 Ouverture libre minimal 15
Chemin de service Largeur de la Hauteur libre Hauteur de la plate-forme auplate-forme sous ouvrage dessus du niveau maximal normale minimale
0 I II III IV V VI
Limites R minimal R minimal Sur largeur infrieurs et normal rduit suprieures approximatives (tonnes) 50 250 250 400 400 650 650 1000 1000 1500 1500 3000 3000 5000 700 800 1000 1000 450 500 750 750 3600/R 5500/ R 16000/ R 16000/ R 400 250 800/R
5 5 5 5 5
Tableau des caractristiques des voies navigables adopter pour les projets de pont sur les rivires
classe
Ports en lourd
Ponts Hauteur libre Pour 1 passe navigable Ouverture 3,70 4,10 4,10 5,25 7,00 7,00 25 25 30 40 40 42 Pour 2 passes navigables Ouverture
Chemin de service (si ncessaire) Largeur de la Hauteur libre Niveau du chemin de serviceplate-forme sous ouvrage niveau des berges ou des digues 16 16 20 25 25 42 5 5 5 5 3,50 3,50 3,50 3,50 5 3,50 niveau des berges ou des digues niveau des berges ou des digues niveau des berges ou des digues niveau des berges ou des digues niveau des berges ou des digues niveau des berges ou des digues
0 I II III IV V VI
Limites R minimal R minimal Sur largeur infrieurs et normal rduit suprieures approximatives 50 250 250 400 400 650 650 1000 1000 1500 1500 3000 3000 5000 700 800 1000 1000 450 500 750 750 3600/R 5500/ R 16000/ R 16000/ R 400 250 800/R
69
Guide technique
classification des voies navigables (circulaire 76-38 modifie par la circulaire 95-86) On distingue sept classes de voies navigables suivant la dimension en plan des plus grands bateaux ou convois qui peuvent y circuler Voies petit gabarit Classe 0 : voies non accessibles lautomoteur de type Freycinet, correspondant un port en lourd infrieur 250 t Classe I : voies accessibles lautomoteur de type Freycinet, correspondant un port en lourd compris entre 250 et 400 t Classe II : voie accessible des bateaux de 400 t 650 t de port en lourd Classe III : voie type Canal du Nord accessible des convois de deux bateaux ou barges de type Freycinet, de 650 1000 t de port en lourd Voies grand gabarit Classe IV : voie accessible lautomoteur de type RHK et des convois dune grande barge pousse, entre 1000 et 1500 t de port en lourd Classe V : voie accessible des convois de deux grandes barges pousses en flche et tous les grands automoteurs avec un port en lourd compris entre 1500 et 3000 t (enfoncement de 2,50m) Classe VI : voie accessible au grand convoi de deux grandes barges pousses en flche avec un port en lourd compris entre 3000 et 5000 t (enfoncement de 3,00m) Classe VII : voie accessible des convois de plus de deux grandes barges Classe 0
Canal du Nivernais de Clamecy Decize, Canal du Midi de Toulouse Agde et embranchement de Port-la-Nouvelle. Mayenne, de Mayenne Port-Meslet. Rance et canal d'Ille-et-Rance. Sarthe._Vilaine, de Rennes Redon.Canal du Blavet.Canal de Nantes . Brest, de Guerledan Redon et de Redon . Nantes. Svre nantaise de Monnires Nantes.
Classe I
Aa, de Watten :Gravelines. Lys, d'Aire . la frontire (hauteur libre 4.10 m). ScarpeCanal de Bourbourg. Canal de Calais. Canal .de la Colme. Canal de Furnes. Canal de Mons . Cond. Canal de Roubaix. Escaut, de Cambrai Etrun. Canal latral :l'Aisne Canal latral la Marne. Sambre canalise, de Landrecies . la frontire. Canal de l'Aisne la Marne.Canal des Ardennes. Canal latral de l'Oise, d'Abbecourt Pont-I'Evqne. Canal de lOise l'Aisne. Canal de Saint-Quentin. Canal de la Sambre IOise. Canal de la Somme. Canal de la Haute-Seine. Sane, de Corre Saint-Symphorien. Canal de lEst branche Nord, de Troussey Givet. Canal de lEst branche Sud. Canal des Houillres et la Sarre canalise. Canal de la Marne au Rhin. Canal de la Marne la Sane. Canal dArles Bouc. Canal de Bourgogne. Canal de Briare et canal du Loing. Canal du Centre. Canal latral la Loire. Canal du Nivernais, dAuxerre Clamecy. Canal latral la Garonne.
Application des Eurocodes par le Matre d'Ouvrage Seine, de Mry-sur-Seine Nogent-sur-Seine. Canal Saint-Denis. Canal de l'Ourcq et canal Saint-Martin. Yonne, d'Auxerre Montereau. Canal du Midi et tang de Thau, d'Agde Ste. Loire, de Bouchemaine . Nantes. Maine, de Port-Meslet Bouchemaine. Vilaine, de Redon la mer. Dordogne, de Bergerac . Libourne.
Guide technique
Classe I I I
Canal du Nord.
Classe IV
Marne, de l'cluse Saint-Maur Charenton et embranchement du port de Bonneuil. Canal latral lOise, de Pont-l'Evque Janville. Canal de l'Est-branche Nord, de Givet la frontire. Canal du Rhne Ste, de Saint-Gilles Ste.
Classe VII Seine, de Gennevilliers la mer. (Hauteur libre 7m) Canal du Havre Tancarville. Rhin et grand canal d'Alsace.
Guide technique
voquait l'tablissement de rseaux pour les convois E et C et en fournissait une carte. Cette mme circulaire prcisait bien galement, qu'en rgle gnrale, il n'y avait pas d'obligation prendre en compte des gabarits particuliers pour la circulation des transports exceptionnels. Les gabarits voqus dans cette note taient : 7,00 m pour les itinraires supportant les convois exceptionnels de type D ou E (circulaire ministrielle du 20 juillet 1983) 6,00 m pour les itinraires supportant les convois exceptionnels de type C (circulaire ministrielle du 20 juillet 1983) Par ailleurs, une revanche de construction et dentretien de 10 cm doit-tre prvue pour tenir compte des erreurs de nivellement ou des tassements ventuels, et surtout pour tenir compte du rechargement ou des renforcements qui pourraient tre prvus sur la chausse franchie (circulaire du 17 octobre 1986.). Il convient dajouter une revanche de protection de 0,50m pour les structures lgres (passerelles pitons, portiques, potences,) surplombant la chausse. Toutefois lorsquelles sont protges de part et dautre par un passage suprieur massif, cette revanche peut tre rduite 0,10 m (circulaire du 17 octobre 1986.).
liste des routes franaises du rseau europen dit AGR
E 03 : Cherbourg h Rennes h Nantes h La Rochelle E 05 : Southampton ... Le Havre h Paris h Orlans h Tours hPoitiers h Bordeaux h San Sebastin h E 07 : Pau h Jaa h Huesca h Zaragoza E 09 : Orlans h Limoges h Toulouse h Barcelona E 11 : Vierzon h Montluon h Clermont Ferrand h Montpellier E 15 : Dover ... Calais h Paris h Lyon h Orange h Narbonne hGerona h Barcelona h E 17 : Antwerpen h Gent h Kortrijk h Cambrai h Reims h Beaune E 19 : Amsterdam h Den Haag h Rotterdam h Breda h Antwerpen h Bruxelles h Mons h Valenciennes h Paris E 21 : Metz h Nancy h Dijon h Genve E 23 : Metz h Nancy h Besanon h Vallorbe h Lausanne E 25 : Luxembourg h Metz hSt. Avold h Strasbourg h Mulhouse h Basel E 27 : Belfort h Bern h Martigny h Grand-Saint-Bernard h Aosta E 29 : Kln h Luxembourg h Saarbrcken h Sarreguemines (E 25 Strasbourg) E 40 : Calais h Oostende E 42 : Dunkerque h Lille h Mons h E 44 : Le Havre h Amiens h Charleville-Mzires h Luxembourg E 46 : Cherbourg h Caen h Rouen h Reims h Charleville-Mzires h Lige E 50 :Brest h Rennes h Le Mans h Paris h Reims h Metz h Saarbrcken E 54 : Paris h Chaumont h Mulhouse h Basel E 60 : Brest h Nantes h Tours h Orlans h Courtenay h Beaune h Besanon h Belfort h Mulhouse h Basel
72
Guide technique
E 62 : Nantes h Poitiers h Mcon h Genve h E 70 : San Sebastin h Bordeaux h Clermont-Ferrand hLyon h Chambry h Susa h Torino E 72 : Bordeaux h Toulouse E 74 : Nice h Cuneo h Asti h Alessandria E 80 : San Sebastin h Pau h Toulouse hNarbonne h Nmes h Aix-en-Provence h Nice h Vintimiglia E 401 : St. Brieuc h Caen E 402 : Calais h Rouen h Le Mans E 411 : Bruxelles h Namur h Arlon h Longwy h Metz E 420 : Nivelles h Charleroi h Reims E 501 : Le Mans h Angers E 502 : Le Mans h Tours E 511 : Courtenay (A6) h Troyes E 512 : Remiremont h Mulhouse E 601 : Niort (A10) h La Rochelle E 602 : La Rochelle h Saintes E 603 : Saintes h Angoulme h Limoges E 604 : Tours h Vierzon E 606 : Angoulme h Bordeaux E 607 : Digoin h Chalon-sur-Sane E 611 : Lyon h Pont d'Ain E 711 : Lyon h Grenoble E 712 : Genve h Chambry h Marseille E 713 : Valence h Grenoble E 714 : Orange h Marseille
73
Guide technique
74
Guide technique
7 - Complment au chapitre 3
7.1 - Les exigences de base en termes de conception et de calcul
Considrations gnrales De manire gnrale, ltude de la fiabilit dune structure ncessite le recours des modles, cest--dire des reprsentations de son environnement et de sa ralit physique : modles pour les actions et charges appliques, modles pour les proprits des matriaux (y compris leur volution dans le temps), modles de fonctionnement mcanique (tenant compte des diffrentes tapes de construction), etc. Les structures complexes demandent l'utilisation de modles raffins, proches de la ralit, prenant en compte en particulier : les phases de construction, les interactions sols-structures et les effets diffrs par des mthodes dites scientifiques (par opposition forfaitaire). La notion de structure complexe couvre plus particulirement les ouvrages de gnie civil situs en zone sismique ou en zone risques particuliers (dorigine naturelle ou lis lactivit industrielle) et les ponts (ponts routiers, ponts ferroviaires, passerelles). La norme NF EN 1990 (Clause 3.5(5)) rend possible le recours une approche probabiliste de la fiabilit des constructions, condition dtre autorise par la matrise douvrage. Une telle approche ne se justifie que pour des constructions manifestement en dehors des mthodes traditionnelles de lanalyse structurale statique et dterministe, des plus simples aux plus labores. Toutefois, ltude probabiliste de structures soumises des actions dynamiques alatoires (ponts ou btiments de grande hauteur soumis des effets du vent inhabituels ou en zone fortement sismique) ne doit pas tre carte systmatiquement. La matrise douvrage doit prendre position sur le recours de telles mthodes. La norme NF EN 1990 prvoit de faon novatrice la possibilit danalyses bases sur une justification portant sur la mesure directe des capacits rsistantes dlments structuraux. Linterprtation de ces mesures, les coefficients partiels spcifiques et les conditions dexploitation de cette approche sont dcrits, faisant ainsi de la dite norme une vritable base de justification directement exploitable. Le dimensionnement par lexprimentation n'est possible que s'il est autoris par le matre douvrage ; dans ce cas, il doit exiger une note prvisionnelle dexploitation des rsultats des exprimentations effectuer et celle-ci doit faire l'objet d'un avis du matre duvre. C'est une banalit de dire que la vrification des ouvrages, complexes ou non, s'appuie presque exclusivement aujourd'hui sur le calcul informatique. Le matre d'ouvrage ne peut donc pas se dsintresser de la prcision des mthodes numriques utilises. On peut distinguer : les logiciels dits mtiers adapts spcifiquement au calcul de structures typifies. Ces logiciels (programmes types du Stra) permettent de trouver, pour un cot trs modr, des rsultats prcis offrant les meilleures garanties les logiciels bass sur la thorie des poutres (appele communment Rsistance des Matriaux) qui permettent le calcul exact des efforts dans une structure modlise sous la forme de poutres lastiques. Les mthodes de calcul rglementaires sont trs gnralement base sur cette approche qui a largement dmontr sa pertinence pour la plupart des problmes courants de Gnie Civil. les logiciels bass sur la mthode des lments finis qui permettent de trouver, en termes de champs de dplacements considrs, une solution approche, dont la prcision dpend de la finesse du maillage et de la formulation des lments finis. Les rsultats peuvent tre extrmement prcis, mais doivent faire l'objet d'un jugement critique. La pertinence du choix du maillage et des lments peut tre vrifie sur un cas simple, contrlable par une autre mthode. Il convient de s'inquiter de la finesse de la modlisation des assemblages, qui doit tre suffisante pour rvler des concentrations locales de contraintes ( tout en sachant que celles-ci peuvent rsulter d'un artefact de modlisation ou de calcul). La vrification prcise d'un assemblage demande en
Collection Les outils Stra VERSION PROVIOSOIRE 75
Guide technique
gnral l'tablissement d'un modle local spcifique. D'une manire gnrale, les mthodes de calculs et les coefficients partiels de scurit dfinis dans les Eurocodes ne sont pas directement applicables aux calculs par lments finis et doivent tre transposs avec discernement. les logiciels dits de fiabilit (mthodes intgralement probabilistes, mthodes fiabilistes du premier ordre (FORM)), qui utilisent des variables alatoires et ncessitent la donne de paramtres statistiques. Ces logiciels produisent des rsultats gnralement suffisamment prcis, au moins au sens fiabiliste, mais ils restent difficiles d'emploi et doivent tre rservs des tudes, plutt locales, intgrant le calcul de la scurit ; Pour les ouvrages exceptionnels, il peut tre ncessaire d'aller au del de l'application des eurocodes pour s'assurer de la robustesse de l'ouvrage. Il convient alors de procder une analyse de risques, par exemple pour apprcier les consquences d'une dispersion des performances des matriaux, d'une erreur de conception ou d'excution des dtails critiques, ou d'alas autres que ceux pris en compte dans la conception de la structure.
Pour les portiques, potences et hauts mts, il est propos deux classes de dure de vie : 25 et 50 ans.
Il est possible de dfinir d'autres classes pour des utilisations particulires (par exemple : les ponts faisant l'objet de limitations de tonnage, les ouvrages provisoires). Si le matre d'ouvrage a indiqu que le pont routier est susceptible de supporter une foule dense, l'EN 1991-2 prvoit une charge uniformment rpartie de 5 kN/m2 reprsentant une foule continue trs dense, et une charge concentre de 20 kN, reprsentant un vhicule, applique une surface dimpact de 1,00 m sur 1,00 m.
Collection Les outils Stra VERSION PROVIOSOIRE 76
Guide technique
Charges exceptionnelles
L'annexe A informative de l'EN1991-2 n'a pas t retenue dans l'annexe nationale (norme NF EN 1991-2/NA) et ne doit donc pas tre utilise." Elle est remplace : par le "Guide pour la prise en compte des vhicules spciaux sur les ponts routiers" (joint en annexe la norme NF EN 1991-2/NA) pour la dfinition des rgles de calculs en fonction des conditions de circulation du convoi considr. par la lettre/circulaire R/EG 3 du 20 juillet 1983 pour la dfinition de modles standards de convois pouvant tre utiliss pour le dimensionnement des ponts routiers. Il est noter que cette circulaire doit tre trs prochainement ractualise. Le matre douvrage doit galement se proccuper des incidences sur les dispositifs latraux de scurit, situs en rive du tablier ou en protection des appuis, ainsi qu'ventuellement sur la vrification la fatigue Les rgles de calcul objet de l'annexe l'Annexe la Norme NF EN 1991-2/NA s'appliquent aussi au cas des convois militaires.
Charges de fatigue
Certaines mthodes (modle de charge n4, Tableau) de justification impliquent de connatre plus finement la composition relle du trafic routier poids lourds suivant les diffrents types de camion ( 2, 3, 4, 5, essieux). Pour le modle 5, il faut disposer dun enregistrement du trafic.
77
Guide technique
En labsence dinformation particulire, lEurocode (EN 1991-2 5.3.2.3 ) prcise quil convient de retenir un vhicule de 12 t, compos de deux groupes dessieux de 8t et 4t distants de 3 m (EN 1991-2 5.6.3 ). En l'absence de prise en compte d'un vhicule de service, une charge concentre minimale de 10 kN, applique une surface dimpact de 1,00 m sur 1,00 m, est prise en compte pour l'tude des effets locaux.
Co mpo rte ment dy na mique
Le guide mthodologique Stra/AFGC intitul : "Passerelles pitonnes : Evaluation du comportement vibratoire sous l'action des pitons", bas sur la notion de risque de mise en rsonance des passerelles pitonnes, propose une mthodologie complte d'analyse de passerelles existantes ou en projet. Il donne des chargements prcis appliquer sur des passerelles et des seuils de confort, qui sont propres chaque passerelle suivant son environnement (passerelle en zone trs peuple ou en rase campagne par exemple). Ce document propose aussi un critre pour viter la synchronisation force (ou accrochage frquentiel) rencontr sur les passerelles dont les frquences des modes transversaux sont basses.
78
Guide technique
5) Le maintien des circulations fluviales, maritimes, ferroviaires, routires, pitonnes, la protection des usagers et des tiers : Le programme doit prciser la nature, l'ampleur, et le calendrier des restrictions tolrables (et qui ont t ventuellement ngocies dans la phase pralable de concertation lie l'ensemble du projet routier). 6) La protection de l'environnement, les nuisances viter, la protection de nappe phratique ou de zones de captage contre les rejets: le programme doit prciser, zone par zone, la situation actuelle, les risques encourus. 7) La protection contre les instabilits du sol : tassements, glissements, chutes de blocs. 8) La protection de zones archologiques, Le Programme doit en dcrire l'emplacement et en imposer les mesures conservatoires. 9) Les risques lis la prsence d'engins explosifs anciens. Le Programme doit indiquer les interventions prventives qui auront t faites au dbut des travaux et sur quelle aire. 10) Les matriaux disponibles (granulats, ciments, btons) et les conditions de livraison. 11) Les itinraires pour l'acheminement de convois exceptionnels (poutres mtalliques, par exemple) : Le Programme doit prciser les itinraires dont il interdit l'emploi aux colis lourds ou/et encombrants et ceux dont il tolrera sous rserve de mise en place de mesures conservatoires adaptes. 12) Les contraintes lies l'excution d'autres chantiers (notamment, passage d'engins de chantier) : Les probabilits de concomitance d'autres chantiers lis ou non la mme opration routire, dont les activits traversent ou approchent les installations de chantiers de l'ouvrage, peuvent ne pas tre compltement connues lors de l'laboration du Programme. Celles qui sont nanmoins connues sont mentionner, avec estimation des impacts pressentis. 13) Les contraintes induites par l'adaptation des ouvrages ou des rseaux existants, ou lies leur proximit : Le Programme indiquera au matre d'uvre les structures existantes avec qui les travaux et installations de chantiers devront obligatoirement composer ainsi que l'ampleur et le calendrier des ventuelles restrictions d'usage (devront tre ultrieurement prcises par le matre d'uvre). 14) Les contraintes apportes par l'utilisation de certains matriels (par exemple, pour l'excution des fondations: trpan, explosifs) : Le Programme prcisera les structures et activits sensibles , ainsi que la nature de cette sensibilit, (il appartiendra ultrieurement au matre d'oeuvre de les quantifier). Peuvent tre concerns les effets suivants : vibrations, mission de poussires, bruits. L'emploi de certains matriels de grande hauteur peut avoir des incidences temporaires (que l'ouvrage dfinitif ne provoquera pas) : Servitudes aronautiques (en cas d'implantation des travaux proximit d'un aroport), Perturbations dans la rception des missions hertziennes, Restrictions, totale ou partielle, des couloirs migratoires d'oiseaux, etc. ...
les charges correspondants des matriels en fonctionnement ou immobiles (machinerie, conteneurs) ou des matriels en cours de dplacement (quipages mobiles, avant-becs, contre-poids), les charges d'quipements lourds (grues, ascenseurs, systmes de levage), gnralement sur roues ou sur rails,
Collection Les outils Stra VERSION PROVIOSOIRE 79
Guide technique
les charges correspondants des accumulations de matriaux de rebut (les densits de la plupart des matriaux sont donnes dans l'Eurocode EN1991-1-1), les charges des parties de structure avant que les actions de calculs ne dveloppent leurs effets (ossature mixte construite par phases ou plots de btonnage, bton encore en prise donc non rsistant), les actions gotechniques (pressions, dplacements), dtermines selon l'EN 1997, les actions dues la prcontrainte, les pr-dformations (dnivellation d'appui, contre-flche (cas des ponts pousss), etc.),
les actions de temprature, de retrait et de fluage du bton (pendant la phase transitoire, en relation avec EN 1992) et d'hydratation, les actions dues au vent selon la partie 1-4 de l'Eurocode 1 : tous les effets (galop, flutter, vortex, etc.) sont considrer et la stabilit des flaux doit faire l'objet de calculs appropris (dynamique) ; il est noter que les priodes de retour, permettant de qualifier la situation transitoire, sont dfinies dans l'annexe nationale (par exemple, la vitesse de vent minimale considrer correspond une dure suprieure 3 jours et infrieure 3 mois, donc une priode de retour de 5 ans),
Situation (dure) 3 jours 3 mois (mais > 3 jours) 1 anne (mais > 3 mois) > 1 anne les actions lies l'eau (actions du courant sur un batardeau),
Tableau - Correspondance entre situation et priode de retour pour les actions climatiques
les charges de neige (gnralement ngliges) ; les conditions de site et les priodes de retour sont tablies par rfrence l'EN1991-1-3, pour les suspentes, cblerie et haubans des ouvrages d'art, les actions dues au givre.
Toutes les actions dcrites prcdemment ne sont pas considrer simultanment. L'eurocode EN1991-1-6 fixe des rgles de concomitance (par exemple, il n'est pas recommand d'envisager le vent de tempte en mme temps que le btonnage d'un voussoir prfabriqu en dsquilibre). Des situations accidentelles sont galement considres, principalement lies : des actions accidentelles sur le chantier (chute d'quipage, d'un voussoi,), des actions sismiques (ventuellement).
Guide technique
peut tre ferm la circulation pendant plusieurs jours, voire plusieurs mois, entranant immanquablement des complications sur les itinraires dvis (nuisances sonores pour les riverains, pollution, etc.) et un mcontentement des usagers de la route (embouteillages). Pour certains ouvrages particulirement importants ou critiques, il convient donc d'tudier au stade du projet, les effets d'un incendie, en examinant les mcanismes de rupture de la structure soumise au feu et les consquences sur l'exploitation de l'itinraire. En effet, si le risque est fort, un type de matriau, considr comme moins fragile au feu, peut s'imposer par rapport un autre, ou des protections particulires peuvent tre retenues. Il y a aussi des types de structure plus robustes en cas de feu que d'autres. Notons en particulier le cas des pont suspendus ou haubans. Il est habituel de protger ces ouvrages contre la foudre ; les haubans eux-mmes peuvent faire l'objet d'une protection incendie (par exemple par gaine protectrice) dans certains cas.
Ces stratgies, comme dans le cas du feu, peuvent avoir une incidence directe ou indirecte sur les dfinitions structurales ou sur le choix de matriaux (ou des assemblages) et conduire ainsi : une redondance renforce des dispositifs de reports de charges (faire en sorte que le tablier d'un pont ne s'croule pas, suite la rupture d'un ft d'une pile lors d'un choc de poids lourd) ; une protection de piles de ponts pour viter les chocs de bateaux (gabions du bouclier de protection du pylne nord du pont de Normandie, calculs sous l'action d'un tanker subissant une avarie de moteur et de gouvernail); des dispositions particulires pour prescrire des lments d'intgrit ou de ductilit : choix d'une structure souple qui "plie mais ne rompt pas" ou inversement, mise en uvre de chanages tridimensionnels pour renforcer la robustesse. Une pile de pont ne peut pas tre calcule pour rsister dans tous les cas. Au contraire, dans certains cas, il peut savrer utile que cette pile puisse seffacer ou plier (sans effondrement du pont) devant un train draill par exemple. Les cas de draillement de train en amont des ouvrages sont certes peu frquents, mais ils peuvent tre dvastateurs. Les dangers inhrents de tels chocs ne doivent donc pas tre ngligs. Gnralement le risque majeur li toute collision de train tourne autour des dommages aux personnes circulant bord du train. Les consquences peuvent tre trs graves et dans ce domaine les recommandations europennes et internationales proposent des mthodologies dvaluation de risques visant notamment rduire le nombre des victimes. Par exemple la prsence dappuis dans les zones d'aiguillages aggrave le risque pour les personnes dans le train.
81
Guide technique
Ces considrations, montrent bien que la dcision d'implanter des appuis dans certaines zones n'est pas simple. La modulation de l'espace libre sous le pont agit directement sur le type de pont mettre en place et sur les choix du matre d'ouvrage. Reste un point dlicat apprhender, celui de la perception des accidents par le public et les mdias. Le domaine ferroviaire est par exemple extrmement vigilant sur le sujet. Il prconise tout un ensemble de dispositions mettre en uvre pour viter les draillements de trains proximit des ouvrages (btiments, quais de gare et ponts). En effet, lorsque ces catastrophes se produisent, elles peuvent avoir des effets trs ngatifs en termes d'image. Dans le domaine routier, en cas d'accidents graves, des effets ngatifs peuvent galement tre conscutifs des fermetures de tronons d'autoroute, des vacuations de population. Les consquences des accidents ne doivent donc pas tre values uniquement sous l'angle technique (tenue d'un ouvrage), mais aussi sous l'angle socio-conomique, voire politique (gne aux usagers, dangers pour les populations riveraines). Les risques sont de plus en plus au centre du projet d'ouvrage.
Dans lEurocode 8, lala sismique vibratoire est dfini de faon probabiliste par un niveau dacclration du sol (substratum rocheux) associ une priode de retour. La valeur de la priode de retour de rfrence conseille est de 475 ans, ce qui correspond une probabilit de dpassement infrieure 20% pour une dure de vie moyenne de louvrage de 100 ans. Cette valeur conseille peut tre ajuste en fonction des choix des puissances publiques nationales ou du matre douvrage ainsi que de la destination de louvrage (catgorie dimportance) ou encore de sa dure dutilisation prvue. A lala vibratoire dfini par le niveau dacclration du sol sajoutent les alas relatifs aux effets induits tels que les ouvertures de failles tectoniques, la liqufaction du sol, les glissements de terrain et chutes de blocs. Ces effets induits aux consquences potentiellement catastrophiques sont directement lis au choix du site dimplantation de louvrage et doivent tre tudis ds les premires phases de planification et tudes dopportunit.
Les catgories dimportance et les objectifs de performance associs
Les exigences de bases dfinies par lEurocode 8-2 snoncent selon les termes suivants : La dmarche de dimensionnement est base, en ce qui concerne la rsistance sismique des ponts, sur lexigence gnrale daprs laquelle les communications durgences doivent tre maintenues, avec une fiabilit approprie, aprs lvnement sismique de calcul. Ce principe se traduit vis--vis de lvnement sismique ultime par des exigences de non-effondrement, de fonctionnalit durgence et de rparabilit et vis--vis dun vnement sismique dit de service par une exigence de minimisation des dommages. Trois catgories dimportance I, II et III des ouvrages sont par ailleurs dfinies, qui se traduisent par trois coefficients de pondration de lacclration nominale dont les valeurs recommandes sont respectivement 0,85, 1,0 et 1,3. Ces coefficients dimportance permettent implicitement en fonction du caractre plus ou moins stratgique de louvrage, daugmenter ou dabaisser la priode de retour du sisme prendre en compte.
Les choix de conception autoriss
En comparaison dautres types dalas plus courants (trafic, vent, effets thermiques...), les exigences de base dcrites prcdemment et relatives au risque sismique apparaissent relativement permissives puisquil est
Collection Les outils Stra VERSION PROVIOSOIRE 82
Guide technique
question de non-effondrement, de fonctionnalit durgence et de rparabilit. Afin de rpondre ces exigences de base, lEurocode 8-2 ouvre la porte trois types de conceptions qui impliquent des mthodes danalyse diffrentes, mais galement des consquences variables en termes de performance et de niveau dendommagement sismique. Il sagit respectivement des conceptions dites lastique , ductile ou base sur les principes disolation sismique et damortissement. La conception lastique consiste dimensionner la structure de telle faon que les matriaux constitutifs restent dans leur domaine lastique de comportement. Aucune rparation post-sismique nest en principe prvoir. Avantageuse dans les zones peu sismiques, cette premire conception savre en revanche gnralement dun cot prohibitif dans les rgions o le risque sismique est plus lev. La conception dite ductile consiste au contraire autoriser des incursions dans le domaine plastique de comportement des matriaux dans certaines parties de louvrage afin de dissiper de lnergie et diminuer les niveaux defforts transmis au reste de la structure. Ces zones dissipatives doivent tres choisies par le concepteur pour tre facilement accessibles et rparables. Dans la plupart des cas, il sagira de la partie infrieure des piles. Il convient de noter que contrairement la conception prcdente, un certain niveau dendommagement est ici accept, voire mme recherch, qui optimise la rponse dynamique de la structure, mais peut conduire des travaux de rparation non ngligeables la suite dun tremblement de terre majeur. Enfin, le troisime et dernier type de conception dcrit dans lEurocode 8-2, bas sur le principe disolation sismique et lutilisation de dispositifs amortisseurs et de dispositifs fusibles, combine les avantages des deux solutions prcdentes : la quasi-totalit de l'nergie du tremblement de terre est absorbe dans des appareils mcaniques externes la structure tandis que les lments structurels de l'ouvrage ne subissent en thorie aucun dgt et les matriaux restent dans leur domaine lastique de comportement. En cas de sisme majeur, les dispositifs amortisseurs sont facilement inspects et remplacs si ncessaire. En contrepartie, les calculs de dimensionnement sont trs complexes et ncessitent des outils puissants (calculs dynamiques non-linaires). Enfin, le cot important des dispositifs spciaux rserve gnralement leur utilisation aux zones o l'ala sismique est trs important ou aux ouvrages risque spcial. De cots sensiblement diffrents, ces trois types de conception conduisent aussi des comportements sous sisme bien distincts et il appartient donc au matre d'ouvrage, en fonction du contexte (sismicit, valeur attribue louvrage, aspects stratgiques, organisation des secours) et avec l'avis du matre d'uvre, de trancher en faveur de l'une ou l'autre.
Rle des puissances publiques
Les contextes naturels (notamment sismiques), environnementaux et socio-politique pouvant diffrer entre les diffrents pays de lUnion Europenne. Les eurocodes rservent, par le biais de leurs Annexes Nationales, une partie de la responsabilit des critres de performance et de dimensionnement aux puissances publiques nationales. Dans le cadre de leurocode 8 relatif aux aspects sismiques, il sagira en particulier et de manire non exhaustive de : Dfinir le zonage sismique rglementaire sur le territoire national ; Caractriser laction sismique sous forme de spectres ou dacclrogrammes caractristiques des conditions sismo-tectoniques et gologiques rencontres sur le territoire ; Dfinir les priode de retour de rfrence pour le dimensionnement des ponts ; Prciser les diffrentes catgories dimportance et les valeurs des coefficients dimportance associs ;
Affiner les valeurs recommandes de certains coefficients de scurits (coefficients matriaux, mthodes de calcul...) pour intgrer les pratiques et savoirs-faire nationaux courants.
Responsabilits du matre douvrage
Lapparition des Eurocodes amplifie de faon considrable le rle et les responsabilits des matres douvrage, et ce tout au long des diffrentes tapes de la vie des ouvrages, depuis les premires phases de planification et conception jusquau stade de lexploitation et de la maintenance. Ainsi, au cours de la phase de planification, le matre douvrage doit dfinir la destination de louvrage, cest-dire sa catgorie dimportance et par consquent le niveau dala qu'il faut considrer en termes de priode de
Collection Les outils Stra VERSION PROVIOSOIRE 83
Guide technique
retour. Il doit galement choisir la meilleure implantation possible en fonction notamment des risques associs aux effets induits (liqufaction, ruptures de failles, chutes de blocs, glissements de terrain...). A ce sujet, il convient de noter que cest au matre douvrage quincombe la responsabilit de dfinir et de caractriser au mieux les alas au niveau du site dimplantation de louvrage par des campagnes dinvestigations appropries de nature sismologique et gotechnique. En phase de conception/dimensionnement, le matre douvrage intervient, dune part, comme cela a t vu prcdemment sur le choix de la conception parasismique adopter mais, galement, sur le parti architectural et donc sur la rgularit structurelle de louvrage dont on sait quelle influence de faon trs significative son comportement dynamique et donc sa rponse aux sollicitations dorigine sismique. En phase dexploitation, des campagnes de maintenance, de surveillance et dentretien des ouvrages doivent tre organises rgulirement linitiative du matre douvrage. Cette obligation revt notamment un caractre essentiel dans le cas des ponts quips de dispositifs spciaux de type isolateurs ou amortisseurs parasismiques. Enfin, en cas dvnement sismique majeur, il est encore une fois de la responsabilit du matre douvrage de procder linspection des dommages ventuels sur louvrage et de dcider ou non de sa rouverture la circulation.
84
Guide technique
8 - Rfrences
[1] Guide pour la commande et le pilotage des tudes d'Ouvrages d'Art - Stra, novembre 1997 [2] Matres d'ouvrages publics en Europe Elments de repres spcifiques aux ponts - Stra, 2006 [3] Missions d'assistance dcideur et Matre d'ouvrage - MTETM, Syntec-Ingnierie, AITF, septembre 2005 [4] Matrise d'ouvrage et matrise d'uvre en Ouvrages d'art - DGUHC, JO du Snat du 08/12/2005, p. 3188 [5] Epreuve de chargement des ponts routes et passerelles pitonnes Guide technique Stra, mars 2004 [6] Chantier routier et prservation du milieu aquatique- Stra, juillet 2007 [7] Cours d'eau et ponts - Stra, juillet 2007 [8] Passages pour la grande faune - Stra, dcembre 1993 [9] Amnagements et mesures pour la petite faune - Stra, aot 2005 [10] Aide l'laboration du dossier d'organisation de la viabilit hivernale - Stra, novembre 1994 [11] Recommandations pour la durabilit des btons durcis soumis au gel - LCPC, dcembre 2003 [12] Recommandations pour la prvention des dsordres dus lalcali-raction - LCPC, 1994 [13] Guide de rdaction des pices crites pour la prvention de l'alcali raction - Stra, 1996. [14] Recommandations pour la prvention des dsordres dus la raction sulfatique interne - LCPC, aot 2007 [15] Les ponts en bois : comment assurer leur durabilit - Stra, novembre 2006
85