Cours Licence 3 Psycho Ado FLSH ١
Cours Licence 3 Psycho Ado FLSH ١
Cours Licence 3 Psycho Ado FLSH ١
licence en sociologie
LA PSYCHOLOGIE
DE L’ADOLESCENT
Présenté par :
Mohamed Jarraya
DOCTEUR en « Sciences du Sport, de la Motricité
et du Mouvement Humain »
et
Professeur des universités à l’ISSEP de Sfax
PLAN
1. INTRODUCTION A LA PSYCHOLOGIE DE L’ADOLESCENT
pubertaires :
• la grande fille puérile et coquette et le garçon
moustachu dont le psychisme n'a pas suivi la
croissance physique,
• les anomalies du développement mammaire,
disparaître.
Tout cela fait jaser l'entourage mais surtout
perturbe fortement l'enfant
- Alimentation compulsive.
1. refus de nourriture,
2. perte de poids,
3. aménorrhée.
- concerne essentiellement les filles entre 15 et 20 ans
(3 garçons pour 100 filles).
- La personne fait un régime car elle a une idée fausse
de son corps.
- On note une très forte agressivité et une mauvaise
identification vis à vis de la Mère (en tant que
représentation de la Femme).
- C'est donc refuser le potentiel féminin (l'obésité
représente pour l'anorexique la maternité).
Les causes de ces deux désordres semblent résider
dans l'écart entre la représentation interne « le modèle
interne » que se fait la jeune fille du corps qu'elle
aimerait avoir et la perception qu'elle a de son propre
corps.
La fréquence de ces deux syndromes augmente parce
que les corps minces, presque pré-pubères font office
de canons esthétiques dans de nombreux pays
occidentaux.
La boulimie et l'anorexie mentale semblent
apparaître seulement à l'adolescence,
précisément parce qu'une augmentation du tissu
adipeux accompagne la puberté chez la jeune
femme. Cela est particulièrement évident chez
les jeunes filles précoces dont le développement
pubertaire commence tôt. Leur organisme
produit et conserve une plus grande quantité de
tissu adipeux comparativement aux jeunes filles
tardives.
Une jeune fille précoce persuadée que la
minceur est l'un des critères principaux de la
beauté, et que la beauté est essentielle au
bonheur, risque davantage d'être victime de
boulimie ou d'anorexie si elle pense que son
corps ne reflète pas ce credo de la beauté qu'elle
a intériorisé.
Les filles apprennent très jeunes, de façon
explicite et implicite, combien il importe d'être
jolie ou séduisante et que la minceur est l'un des
critères les plus importants de la beauté.
Les filles qui acceptent et intériorisent
totalement ces modèles de beauté risquent
davantage de souffrir de boulimie ou
d'anorexie mentale.
Des études récentes révèlent que les ¾ environ
des adolescentes ont déjà suivi un régime ou s'y
astreignent actuellement, alors qu'une telle
pratique est plus rare chez les garçons (Léon et
al., 1989).
Les caractéristiques du développement
morphologiques
56
INTRODUCTION
SOCIALISATION
d’achèvement.
mentales
1. Le mauvais caractère
2. La timidité
3. La dépendance
62
Exemples de caractéristiques observées chez des hommes adultes qui
ont fait preuve de « mauvais caractère », de « timidité » ou de «
dépendance » au cours de leur enfance (Caspi et al., 1990).
1. Mauvais caractère
Impulsivité, incapacité à supporter les attentes
Tendance à sexualiser, à érotiser les situations
2. Timidité
Système de défenses fragile
Renoncement devant les frustrations
3. Dépendance
Tendance à donner aux autres
Chaleur, empathie envers les autres
Sensualité
Comportement uniforme avec tout le monde 63
Les racines de la socialisation s’inscrivent dans
l’expérience de l’enfance
La continuité
d’une période
de vie à l’autre
s’exprime dans
le style
interactif. 64
LES RELATIONS FAMILIALES
66
1. L'ÉMANCIPATION DE LA TUTELLE PARENTALE
67
Le passage de la dépendance enfantine à l'état
d'adulte socialement autonome dépend :
70
Émancipation
75
(Douvan et Adelson, 1966)
Les sentiments conflictuels augmentent avec l'âge
76
(Douvan et Adelson, 1966 ; Zazzo, 1966 ; Coleman, 1980)
Les revendications de liberté sont plus élevées
chez les filles plus jeunes (jusqu’à 15 ans)
les contraintes de la famille les maintiennent dans
une situation plus infantile,
confrontations autour :
Notes scolaires,
Choix professionnel et
Valeurs de vie. 78
La crise d'adolescence
80
Conflits de la propreté : toilette générale, la
81
Conflits sur le plan de la sexualité : existence des
interdits sociaux.
82
Les conflits au sujet des habitudes de vie :
83
Les conflits autour des valeurs et de la morale
conflits:
84
Les autres nous font souffrir et nous faisons souffrir
les autres par notre présence même. C'est
l'affrontement avec la résistance du monde extérieur
qui m'oblige à prendre conscience qu'il existe une
réalité en dehors de moi, multiple et bénéfique. Cette
réalité extérieure me montre mes limites, elle me
remet « à ma place », elle m'oblige à me situer, à
prendre un certain recul vis-à-vis de moi-même, à
me regarder avec les yeux des autres. 85
Conflits avec la famille qui peut la rendre
d'indépendance ;
88
Mais
La persistance de l'infantile, le sentiment
d'impuissance devant la tâche à accomplir, de crainte
d'un rejet affectif, le goût pour des activités ou des
jeux qualifiés de puérils (d'au-dessous de son âge), le
besoin d'un refuge et d'un confident auprès des
parents, d'un climat de paix, de confiance et de
compréhension. 89
Est-ce que la crise a une fonction structurante ?
90
L’absence de la crise peut être de mauvais pronostic
faible et débile.
92
Les mécanismes de défense
93
Le Passage à l'acte : fréquent à l'adolescence : ce
qui ne peut être élaboré psychiquement, représenté,
symbolisé, ou exprimé verbalement, s'exprime alors
par le biais d'actes. Ceux-ci ont une fonction de
libération des affects réprimés ou inacceptables par le
moi et de libération de la souffrance psychique.
94
Certains actes appartenant au registre de la
pathologie (la boulimie, la toxicomanie, les
différentes formes d'alcoolisation, les tentatives
de suicide, l'hétéro-agressivité (bagarres entre
bandes, vandalisme, délinquance)
95
L'idéalisation : est inséparable de la notion d'idéal du
moi qui désigne une partie du moi dont la fonction est
analogue à celle du surmoi.
97
Les différents mécanismes de défense ne sont
pas structurants pour le moi et peuvent limiter
son fonctionnement, voire posséder des effets
pathologiques en inhibant certaines
manifestations.
98
3. L‘ACCÈS À L’AUTONOMIE AFFECTIVE
TRAVAIL DE DEUIL
Douleur Dépression
101
Deux phases successives dans le travail du deuil :
1. deuil de l'objet maternel et de sa fonction de
refuge
102
Les adolescentes se révèlent soucieuses de maintenir
les liens affectifs qui les relient à la famille et tentent
généralement de reproduire le modèle familial.
103
Les garçons paraissent plus engagés dans une
démarche de prise de distance face à la cellule
familiale et optent pour des modèles de succès et de
vie sociale extérieure à leur propre famille.
104
4. LA REPRÉSENTATION DES IMAGES PARENTALES
PAR LES ADOLESCENTS
105
Moins de critiques au sujet de la mère :
«elle parle trop, se fâche pour des bêtises, elle est
trop nerveuse... »
La mère recueille des éloges sur ses capacités
d'affection, de bonté, de sensibilité et d'intuition.
attitude de bienveillance
106
Bianka Zazzo (1966)
Plus de critiques à l'égard du père « il a trop de
préjugés, il est pessimiste...»
visant sa personnalité
En effet, on reconnaît au père des qualités comme
les capacités de travail, la réussite professionnelle
ou le sens des responsabilités.
107
Pourquoi la meilleure entente est reconnue du
côté de la mère ?
109
5. LES MODÈLES PARENTAUX ET LE
DÉVELOPPEMENT DE LA SOCIALISATION
110
«Quel modèle de parent est le plus approprié
pour préparer l'adolescent contemporain afin
d'affronter un monde largement imprévisible?»
(Conger, 1977).
111
Le style parental se définit selon deux principaux
aspects :
112
113
• Style autocratique :
Le parent autocratique est plus sensible à ses
propres besoins qu'à ceux de l'adolescent et affirme
clairement ses exigences à l'égard de ce dernier :
119
• Style démocratique :
Les parents de ce type envoient des messages clairs
quant au permis et à l'interdit et s'occupent
activement de ce qui arrive à leur jeune de façon à
lui apporter le soutien requis.
120
Ce style parental crée une atmosphère familiale
favorable à l'acquisition des compétences sociales
parce qu'il respecte la position de l’adolescent dans
les prises de décisions qui le concernent
125
Le style démocratique recueille le plus d'adhésion de
la part des adolescents (près de 90 %).
On accepte plus un père autoritaire (75 %) qu'une
mère qui exerce ce rôle (50 %); de même, une mère
permissive est jugée plus favorablement qu'un père
exerçant ce même rôle.
126
Le style «démocratique» donne lieu aux sentiments
d'indépendance et de confiance les plus élevés,
lorsque les parents formulent des explications pour
justifier leurs décisions (Elder, 1963).
128
A. L'identité de genre
La notion d'identité de genre qualifie les dimensions
corporelles de la représentation de soi et de son sexe.
Avant l'âge de cinq ans, l'enfant sait qu'il est fille ou
garçon et manifeste les préférences typiques de son
sexe dans le choix des jouets, des vêtements, etc., car
cette représentation intime est le fruit de la
reconnaissance d'un corps sexué, combiné aux effets
précoces de la socialisation.
129
Douvan (1979) a souligné que les parents ne
constituent pas la seule source qui dessine l'identité
de genre. L'action d'autres adultes et surtout celle
d'autres enfants serait très déterminante sur
l'incorporation des indices corporels.
130
À l'adolescence, l'accès à la maturité pubertaire
impose un corps manifestement sexué pour soi et pour
l'entourage et entraîne l'exigence de reconstruire
l'image corporelle.
Ces préoccupations s'inscrivent à l'adolescence au
sein d'un système coercitif de conformité aux normes
de l'apparence sexuelle adéquate, normes véhiculées
par l'ensemble de la société mais, plus
impérativement, par le groupe des pairs du même âge.
131
Le jeu des pressions sociales sur la représentation de
l'identité de genre s'exerce différemment auprès des
deux sexes. L'acceptation de l’identité de genre paraît
plus problématique chez l'adolescent (Rosenbaum,
1980; Douvan, 1979).
132
Bettelheim (1971) estime que les menstruations
offrent un signe précis de l'accès à la féminité alors
que les garçons ne détiennent pas un indicateur aussi
clair, dissipant toute ambiguïté sur l'identité de genre.
133
L'identité virile est strictement délimitée au moyen
de critères univoques et toute dérogation entraîne des
risques de rejet, alors que chez les filles, le choix de
l'identité de genre se déploierait dans un éventail de
rôles plus large. En revanche, chez les filles, l'image
corporelle est considérablement affectée par la
pression des normes sociales à l'adolescence, au point
que cette représentation irradie l'ensemble de la
conception de soi. 134
B. Les rôles sexuels
135
Ce concept est clairement relié à la culture qui définit les
comportements requis dans la vie quotidienne à travers
les aspects les plus apparents et les plus expressifs des
conduites: les goûts, les préférences. Les rôles sexuels
sont hautement prévisibles: on s'attend à ce que les filles
s'émeuvent devant les bébés ou les petits animaux, que
les garçons s'intéressent aux sports, etc.
136
Pour Douvan (1979), l’adoption du rôle sexuel
constitue une réalité centrale qui s'impose à
l'adolescence durant une courte période qu'elle situe
entre la puberté et le début de l'âge adulte. A la
puberté, les pressions sociales véhiculées par les
adultes et plus particulièrement par le groupe des
pairs, poussent l'individu à s'engager dans un rôle
sexuel tranché et socialement acceptable.
137
Douvan (1979) considère que le développement du
rôle sexuel serait plus problématique pour la fille que
pour le garçon. Chez le garçon, bien avant l’entrée à
l'école, on observe une rupture dans les procédures de
socialisation, lorsqu'il doit abandonner la dépendance
et la passivité qui caractérisaient le premier âge, pour
adopter une forme d'indépendance et d'affirmation de
soi dans la vie sociale, avec les autres enfants. 138
Chez la fille, cette rupture s'opère à l'adolescence. Durant
l'enfance, la fille aurait été soumise à un double message, le
premier favorisant la dépendance dans le foyer, le second
encourageant l'individualisme et la compétition dans la vie
scolaire; mais à l'adolescence, «la fille découvre qu'elle doit
abandonner ou déguiser ces traits de compétition individuelle
si elle veut se faire accepter comme être féminin ... on attend
d'elle qu'elle abandonne les projets de réalisation personnelle
ou qu'elle relègue ses ambitions, pour adopter ses objectifs
majeurs: devenir épouse et mère» (Douvan, 1979, p. 90).
139
C. L'identité sexuelle
A l'adolescence, l'individu adhère à un style de vie
qui identifie directement sa position sexuelle et il se
définit à travers des images sexuelles: «fille
sérieuse».
140
L'identité sexuelle est affirmée à l'adolescence à la
suite d'une élaboration intérieure qui va d'autant
moins de soi que les notions d'homme et de femme
sont saturées de significations sociales et
psychologiques et contraignent les sujets à des rôles
qu'il ne sont pas forcément en mesure d'assumer.
Dans le domaine de la pathologie, les névroses
(l'hystérie notamment), mais aussi l'anorexie mentale,
attestent de ces difficultés, pour certains sujets, à
construire l'identité sexuelle. 141
LE GROUPE DES PAIRS
142
Le groupe des pairs du même âge assume un rôle
central dans les procédures de socialisation des
adolescents, puisque le mouvement d'émancipation
de l'influence familiale s'opère parallèlement à un
investissement intense dans les activités sociales avec
les partenaires du même âge. Le phénomène de
regroupement des adolescents semble être universel.
143
A. Le groupe des pairs et les comportements
asociaux
La bande est considérée comme le lieu naturel de
l'expression de l'agressivité adolescente. La bande
adolescente est le lieu de la réalisation des
frustrations sociales des jeunes issus des classes
défavorisées qui adoptent les chemins de la
délinquance.
144
Si le groupe des pairs influence l'acquisition de
145
Il est certain que le type de relation que l'adolescent
146
B. L'évolution des groupes et des amitiés en
fonction de l'âge et du sexe
A l'adolescence, l'individu est généralement impliqué
dans divers groupes qui se chevauchent et changent
en termes de taille et de degré d'intimité entre les
membres.
147
148
149
150
L'investissement affectif dans l'amitié est toujours
151
Cette vulnérabilité particulière des filles à la jalousie
et à la crainte du rejet découle de la survalorisation
de l'intimité et de la dépendance dans les procédures
de socialisation des filles. En effet, pour les garçons
les relations d'amitié sont orientées vers l'action
commune (Coleman, 1980).
152
C. L'évolution de la structure du groupe des pairs
À l'adolescence, la structure du groupe des pairs
évolue considérablement sous la pression des
exigences dictées par l'engagement dans les relations
hétérosexuelles.
L'ensemble des relations interpersonnelles s'inscrit à
l'intérieur de deux groupes :
1. Groupe élargi des «amis», fréquentés dans le
quartier et à l'école (de 15 à 30 membres), et
2. Groupe restreint des amis intimes (de 2 à 6). 153
Ces deux groupes assument des fonctions différentes:
157
Le groupe des pairs assume un rôle prépondérant
dans les procédures de socialisation des adolescents.
Il assume une fonction centrale auprès d'individus
vivant une problématique sur le plan de
l'émancipation de l'autorité parentale, de la recherche
d'un statut et de l'identification sexuelle.
158
De multiples observations soulignent le rôle
formateur des groupes dans la vie des adolescents et
l'importance des relations entre pairs.
Les groupes constitués autour des loisirs, des activités
sportives, les bandes représentent les différents lieux
de socialisation extérieurs à la famille.
159
L'adolescent qui cherche à se dégager de la tutelle
parentale trouve dans les différents groupes un milieu
privilégié pour son développement social et affectif.
C'est d'ailleurs à l'intérieur de ceux-ci que se nouent le
plus souvent les relations sentimentales et sexuelles.
160
La nécessité pour l'adolescent d'être en groupe répond
à des déterminants psychologiques : identification des
membres entre eux, externalisation dans le groupe,
cessation des idéaux du moi, protection contre un
extérieur jugé menaçant, acquérir une représentation
de soi, lui permettre de prendre des risques et de se
confronter à des réalités compétitives.
161
L'intégration dans ces groupes n'est pas forcément
opposée à l'intégration familiale. Il semble au
contraire que le recours à l'avis des parents pour la
plupart des problèmes rencontrés soit plus fréquent
que le recours aux jugements des camarades, à
l'exception toutefois des situations sentimentales.
162
CONCLUSION :
LE COMPORTEMENT SOCIAL DE L’ADOLESCENT
Générosité et égoïsme.
Affirmer son identité
Phase d'insertion (16-20 ans):
L'adolescent s'identifie à l'adulte de façon stable,
avec moins d'idéalisation. Il réalise son
indépendance affective, et construit son
indépendance économique. On accepte réellement
et sans ambivalence de se passer de ses parents.