Accord Libre Et Change Maroc Turquie
Accord Libre Et Change Maroc Turquie
Accord Libre Et Change Maroc Turquie
A. Eléments caractéristiques
1. Renseignements généraux
L'Accord de libre-échange a été signé par le gouvernement turc et le Royaume du Maroc le 7 avril
2004
et il est entré en vigueur le 1er janvier 2006. Il a une durée indéfinie.
L’accord se compose de quatre chapitres comportant 40 articles et d'annexes y relatives. Les
engagements contractés dans le domaine du commerce des marchandises s'appliquent intégralement
depuis l'entrée en vigueur de l'Accord.
L'Accord comporte trois protocoles portant respectivement sur la suppression des droits de douane
sur les produits industriels, l'échange de concessions sur les produits agricoles et les règles d'origine
spécifiques à certains produits.
L'article 1.1 de l'Accord prévoit l'établissement progressif d'une zone de libre-échange sur une
période de transition maximale de dix ans à compter de la date d'entrée en vigueur.
B. Dispositions générales
Les questions d'accès aux marchés sont traitées dans les chapitres I et II, portant respectivement sur
les produits industriels et les produits agricoles.
S'agissant des produits industriels, les Parties ne peuvent introduire dans leurs échanges aucun
nouveau droit de douane à l'importation ni aucune taxe d'effet équivalent à compter de la date
d'entrée en vigueur de l'Accord (article 4.1). Ces droits et taxes sont supprimés conformément aux
dispositions du Protocole I de l'Accord (article 4.2).
la Turquie procèdera à la suppression des droits de douane et impositions à l'importation de produits
industriels originaires du Maroc dès la date d'entrée en vigueur de l'Accord ,pour le Maroc, la
libéralisation progressive des produits industriels se fait sur la base d'une liste positive sur une période
ne dépassant pas dix ans. Le Protocole I comprend trois listes indiquant les programmes de
concessions du Maroc et les produits visés.
La Liste I contient l'essentiel des concessions sur les produits industriels originaires de Turquie, elle
prévoit l'élimination échelonnée des droits de douane par tranches de 10 pour cent par an à compter
de la date d'entrée en vigueur de l'Accord jusqu'à leur suppression complète la dixième année
(2015).
La Liste II porte sur un nombre limité de produits industriels originaires de Turquie relevant du chapitre
87 du SH (voitures automobiles et véhicules pour le transport des personnes). Les droits de douane
sur ces produits font l'objet d'une suppression progressive à raison de 3 pour cent par an de la
première à la quatrième année et ensuite au rythme de 15 pour cent par an à partir de la cinquième
année jusqu'à leur élimination complète la dixième année (2015).
La Liste III indique les produits industriels pour lesquels aucune concession n'est accordée par le
Maroc; les dispositions relatives à ces produits industriels doivent être examinées par le Comité
mixte. Les droits de douane sur les produits industriels en provenance de Turquie non
mentionnés dans le Protocole I sont supprimés dès l'entrée en vigueur de l'Accord (paragraphe 2 du
Protocole I).
Les exceptions à l'élimination des droits de douane sur les produits industriels figurent à l'annexe I de
l'Accord, qui donne la liste commune des produits industriels pour lesquels aucune Partie n'accorde de
concessions.
S'agissant des mesures non tarifaires, les Parties ne sont pas autorisées à adopter ou à maintenir une
prohibition ou une restriction quantitative à l'importation ou une mesure d'effet équivalent sur les
produits industriels dès l'entrée en vigueur de l'Accord (article 7).
Les concessions relatives aux produits agricoles sont indiquées dans le Protocole II de l'Accord. Les
annexes I et II à ce Protocole donnent la liste des produits pour lesquels un traitement préférentiel a
été accordé respectivement par le Maroc et la Turquie. Dans les deux cas, les concessions sont sous
forme de réductions de droits de douane contingentaires sur un nombre limité de produits agricoles
de base. Les Parties se disent prêtes à étudier les possibilités d'améliorer les concessions actuelles et
Turquie Maroc
de les étendre aux produits agricoles transformés et aux produits de la pêche (article 10).
Programme de concessions Chapitres 1 à 24 du SH: Chapitres 1 à 24 du SH:
tarifaires • Pas de suppression de • Pas de suppression de
droits – Les concessions droits Les concessions
relatives aux contingents relatives aux contingents
tarifaires s'appliquent à tarifaires s'appliquent à
certains produits (annexe certains produits (annexe I
II du Protocole II) du Protocole II)
Chapitres 25 à 97 du SH: Chapitres 25 à 97 du SH:
•Suppression des • Suppression des droits de
droits de douane à douane selon
l'entrée en vigueur (liste le programme
négative) figurant dans le
Protocole I (liste
positive):
1. Liste I: 10% de
C. Dispositions règlementaires
1. Normes
a) Obstacles techniques au commerce
L'article 34 prévoit une coopération entre les parties dans le domaine des règlements techniques, des
normes et de l'évaluation de la conformité; le Comité mixte doit établir les lignes directrices de cette
coopération.
L'article 34.2 prévoit des consultations immédiates si l'une des Parties estime que l'autre Partie a pris
des mesures qui créent ou pourraient créer des obstacles techniques au commerce. Les Parties
confirment leur obligation de notifier les projets de règlement technique conformément aux
dispositions de l'Accord de l'OMC sur les obstacles techniques au commerce.
b) Mesures sanitaires et phytosanitaires
L'article 13 dispose que les Parties n'appliqueront pas leurs règlements vétérinaires, phytosanitaires et
sanitaires d'une manière arbitraire, injustifiée ou discriminatoire et n'introduiront pas de mesures
faisant obstacle aux échanges. En outre, elles appliquent leurs mesures SPS conformément aux
dispositions du GATT de 1994 et aux autres Accords pertinents de l'OMC.
2. Mécanismes de sauvegarde
a) Mesures régionales/globales
L'article 19 confirme les droits et obligations des Parties en vertu de l'article XIX du GATT de 1994 et
de l'Accord de l'OMC sur les sauvegardes; l'Accord ne confère aucun droit ou obligation
supplémentaire dans ce domaine. Les mesures de sauvegarde et autres mesures correctives défensives
doivent être appliquées conformément aux procédures de notification et de consultation énoncées à
l'article 22.
b) Mesures de sauvegarde spécifiques
L'article 12 autorise les Parties à prendre des mesures appropriées concernant les importations d'un
produit originaire, sous réserve des concessions accordées dans le cadre de l'Accord, qui perturbent
gravement leur marché. Les mesures ne s'appliquent qu'aux produits agricoles visés à l'article 9 de
l'Accord et elles doivent être prises conformément aux procédures de notification et de consultation
énoncées à l'article 22.
3. Mesures antidumping
L'article 18 de l'Accord stipule que les droits et obligations des Parties en matière de mesures
antidumping sont régis par l'Accord de l'OMC sur la mise en œuvre de l'article VI du GATT de 1994.
Ces mesures doivent être appliquées conformément aux procédures de notification et de
consultation énoncées à l'article 22.
D. Règles d'origine
Les disciplines relatives aux règles d'origine et les modalités de coopération administrative concernant
les produits visés par l'Accord figurent dans le Protocole III. Ce système s'inscrit dans le cadre du
régime de cumul Pan-Euro-Med (voir le paragraphe 31). Les articles 2 à 15 du Protocole III traitent
des règles d'origine elles-mêmes et les articles 16 à 39 portent sur les autres questions
douanières (voir le paragraphe 47).
Les conditions de base imposées pour qu'un produit soit considéré comme originaire sont les
suivantes (articles 2 et 6 du Protocole III):
A. Le produit est entièrement obtenu sur le territoire de l'une des Parties; ou
B. Les matières non originaires entrant dans la composition du produit ont fait l'objet
d'ouvraisons ou transformations suffisantes" dans l'une des Parties, conformément à
des conditions spécifiques.
Il n'y a pas de règles d'origine à l'échelle du régime, mais une liste de critères spécifiques que les
matières non originaires doivent remplir pour que le produit final acquière le caractère originaire
(annexe II).
Dans la plupart des cas, l'origine est conférée si l'ouvraison ou le traitement subis par les matières
non originaires entraînent un changement de classification tarifaire (CCT) selon le SH, au niveau
des positions à quatre chiffres (CPT). Cette règle exige des changements par rapport soit à "toute
position exceptée celle du produit", soit à une rubrique ou une matière spécifique, comme pour les
aliments préparés, le bois et la pâte de bois, les textiles, les chaussures, les ouvrages de pierre et de
plâtre, les perles et les métaux communs.
Dans certains cas, l'utilisation de matières appartenant à la même position peut être autorisée,
normalement dans une certaine limite (pour certains produits pétroliers, produits chimiques, matières
plastiques, machines et divers articles manufacturés). Dans quelques cas, le produit ne peut être
fabriqué à partir de certaines positions.
Les paragraphes 1 et 2 des articles 3 et 4 prévoient le cumul diagonal avec les pays participant au
Protocole Pan-Euro-Med sur les règles d'origine pour autant qu'il y ait un ACR en place,
conformément à l'article XXIV du GATT, entre les pays acquérant le statut originaire et le pays de
destination et que les règles d'origine dans ces accords soient identiques à celles du présent accord.
En outre, l'Accord prévoit le cumul total, c'est-à-dire le cumul en termes de matières et d'ouvraison ou
de transformation dans l'une des Parties, en Algérie ou en Tunisie.
L'article 6 du Protocole III prévoit un "principe d'absorption", c'est-à-dire que, lorsqu'une matière non
originaire acquiert le caractère originaire du fait qu'elle satisfait à la règle de transformation
correspondante, elle est considérée comme originaire à 100 pour cent dès lors qu'elle a été
incorporée dans un produit final.
La "règle de tolérance" prévue à l'article 6.2 dispose que les matières non originaires qui ne peuvent
pas être mises en œuvre dans la fabrication d'un produit peuvent néanmoins l'être, à condition que
leur valeur totale n'excède pas 10 pour cent du prix départ usine du produit et que les pourcentages
Cumul: