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Le '''[[chêne]] rouge d'[[Amérique]]''' (''Quercus rubra'' L.) est un [[arbre]] appartenant à la section des chênes rouges (''Lobatae'') du genre ''[[Quercus]]'' de la famille des [[Fagaceae|Fagacées]]. Il est originaire de la partie Nord-Est de l'[[Amérique du Nord]] et doit son nom à son feuillage, qui prend en automne des couleurs rouges assez spectaculaires. C'est l'arbre symbole de l'état du [[New Jersey]].
[[Image:Quercus rubra @ Tortworth Court.jpg|thumb|left|Le chêne rouge avec ses couleurs d'Automne]]


Le '''chêne rouge d'Amérique''' ('''''Quercus rubra''''' L., [[synonymie|syn.]] ''Quercus borealis'' Duroi) est une espèce de [[plante]]s à fleurs de la famille des ''[[Fagaceae]]''. C'est un [[arbre]] appartenant à la section des chênes rouges (''Lobatae'') du genre ''[[Quercus]]''<ref name=Arbres>Jaromir Pokorny, ''Arbres'', Éditions Gründ, 1987, {{ISBN|2-7000-1818-4}}, {{p.|204}}</ref>. Il s'agit de l'arbre symbole de l'État du [[New Jersey]] et de l’[[Île-du-Prince-Édouard]].
==Description==
[[Image:Quercus rubra 2.JPG|left|thumb|Aspect général]]


{{Contradictoire|L’espèce est sans doute apparue il y a 7 millions d'années, mais les plus anciennes traces certaines datent d'il y a 7,5 millions d'années.}}
Le chêne rouge est un arbre caduc [[monoïque]] à croissance rapide d'une hauteur moyenne de 20 à 30 m, et dont le meilleurs sujets peuvent atteindre 50 m. Il a une longévité de 100 à 300 ans voire 500 ans dans des conditions optimales.


Il est considéré comme envahissant en Europe, au détriment du biome local et des chênes autochtones et entraîne l'apparition de différents champignons et bactéries envahissants.
Le [[tronc]] est lisse, gris argenté, les rameaux brun rougeâtre.


== Description ==
Ses grandes [[feuille]]s peuvent atteindre 25 cm de long, se distinguant de celles des chênes caducs européens par leurs lobes anguleux à extrémité plus ou moins épineuse. En automne, les feuilles virent au rouge, et se maintiennent sur l'arbre une bonne partie de l'hiver.
[[Fichier:Quercus rubra 2.JPG|vignette|gauche|Aspect général.]]


Le chêne rouge est un arbre caduc [[monoïque]] à croissance rapide d'une hauteur moyenne de 20 à {{unité|30|m}}<ref name=Arbres/>, et dont les meilleurs sujets peuvent atteindre {{unité|50|m}}. Il a une longévité d’environ 200 ans<ref name=Arbres/> voire 500 ans dans des conditions optimales.
Il [[Floraison|fleurit]] au printemps (avril-mai) sur les jeunes rameaux de l'année. Les fleurs mâles forment d'assez longs chatons pendants. Les fleurs femelles, groupées par deux, sont petites (2 mm), ovoïdes, rouges et pédonculées.


Le [[tronc (botanique)|tronc]] est lisse et gris argenté jusqu’à 20-30 ans puis se fissure<ref name=Arbres/>, les rameaux sont brun rougeâtre. Ses grandes [[feuille]]s atteignent de 12 à {{unité|22|cm}} en moyenne<ref name=Arbres/>, se distinguant de celles des chênes caducs européens par leurs 4 à 5 lobes anguleux à extrémité plus ou moins épineuse. En automne, les feuilles virent au rouge, et se maintiennent sur l'arbre une bonne partie de l'hiver ([[marcescence]]).
Les [[fruit]]s sont des [[gland]]s d'environ 2 cm, à [[cupule]] très écailleuse ne recouvrant que la base du gland. Ils mûrissent sur l'arbre pendant deux ans, avant d'arriver à maturité.


Il fleurit au printemps (avril-mai) sur les jeunes rameaux de l'année. Les fleurs mâles forment d'assez longs chatons pendants. Les fleurs femelles, groupées par deux, sont petites ({{unité|2|mm}}), ovoïdes, rouges et pédonculées.
==Culture==
Le chêne rouge pousse sur sol neutre ou acide, exposé au soleil.


Les [[fruit (botanique)|fruits]] sont des [[gland (fruit)|glands]] brun-rouge d'environ {{unité|2|cm}} à [[Cupule (botanique)|cupule]] mince et plate très écailleuse ne recouvrant que la base du gland dont la paroi est recouverte d'un fin duvet<ref name=Arbres/>{{,}}<ref name="aventure"/>. Ils mûrissent sur l'arbre pendant deux ans avant d'arriver à maturité<ref name=Arbres/>{{,}}<ref name="aventure">{{article|prénom1=Luc|nom1=Brodeur|titre=Les chênes : une production en moins de huit ans|périodique=Aventure Chasse & Pêche|volume=17|numéro=14|mois=Hiver|année=2009|pages=12-14|issn=1489-8632}}.</ref>. C'est pourquoi il est possible de voir en même temps, en été ou en début d'automne, des petites fleurs fermées sur les nouvelles pousses de l'année et des fruits mieux développés sur la tige de l'année précédente<ref name="aventure"/>.
Il supporte bien la [[sécheresse]], les terrains [[silice]]ux ou venteux, la transplantation et résiste à l’[[oïdium]]. Toutefois, son utilisation en forêt est de plus en plus déconseillée en Europe, car il produit de nombreux glands dés l'âge de 20 ans et peut se montrer [[Espèce invasive|envahissant]] et se substituer aux chênes autochtones.


== Pathologie ==
== Habitat ==
[[Fichier:Quercus rubra @ Tortworth Court.jpg|vignette|gauche|Le chêne rouge avec ses couleurs d'automne.]]
* peu touché par l'[[oïdium]]
* sensible aux [[polypore]]s, à l'[[armillaire]] et à la [[collybie]]
* [[maladie de l'encre]] ([[Ceratocystis fagacearum]])


L’arbre est originaire de l’est de l’[[Amérique du Nord]] entre la [[latitude]] de 34° nord et le sud du [[Canada]]<ref name=Arbres/>.
==Utilisation==
Introduit en [[Europe]] dés [[1724]], il est de plus en plus utilisé pour le reboisement (car il grandit plus vite que les chênes européens), mais il est surtout planté pour ses propriétés ornementales, en particulier son feuillage automnal.


Il pousse avec d’autres feuillus comme les [[frêne]]s, les [[tilleul]]s ainsi que d’autres espèces de chênes. Il a besoin de sols profonds. Il a été introduit en [[Europe]] dès 1724 et on le trouve aujourd’hui jusqu’au sud de la [[Scandinavie]]<ref name=Arbres/>. En France des spécimens ont été plantés à la fin du {{s-|XIX}} dans l'[[Arboretum_de_la_Hutte|Arboretum de La Hutte]] ([[Vallée de l'Ourche]] - Vosges) ou à l'[[arboretum de l'école Du Breuil]] à Paris. Il en existe également un exemplaire à l'arboretum Georges Martel à Collobrières 83610 (France)
Le bois, lourd, à grain serré (moins que les chênes européens cependant), de couleur brun rougeâtre, est utilisé pour les charpentes, la [[tonnellerie]], ainsi qu'en [[menuiserie]] et en [[ébénisterie]]. Il n'est cependant pas imperméable et ne peut être utilisé que pour la tonnellerie de denrées sèches ([[thylle]]s peu
abondantes ou absentes). L'écorce a longtemps servi au tannage des cuirs.


== Culture ==
Il est déconseillé de le planter près des habitations car ses racines très puissantes peuvent soulever des revêtements assez épais. Il est toutefois assez utilisé comme arbre d'alignement.
[[Fichier:Quercus rubra leave and acorn.jpg|vignette|gauche|Feuille et glands de chêne rouge.]]


Le chêne rouge est une essence à croissance rapide (environ 1 m par an les dix premières années en conditions idéales) qui pousse bien même sur terrains [[silice]]ux ou venteux. Le chêne rouge préfère les sols légers, même très acides et craint les sols superficiels. Il se développe particulièrement bien dans les zones les plus humides sauf celles présentant des traces d’[[hydromorphie]] en surface. Il ne supporte pas le [[calcaire]] actif. Le système racinaire du chêne rouge se caractérise par un grand pivot et un chevelu racinaire peu abondant, ce qui explique les difficultés de reprise parfois constatées.
==Variétés==

*''Quercus rubra'' L. var. ''ambigua'' (Gray) Fern.
Il supporte bien la mi-ombre les premières années mais apprécie ensuite un bon ensoleillement.
*''Quercus rubra'' L. var. ''borealis'' (Michaux f.) Farwell

*''Quercus rubra'' L. var. ''rubra''
Il résiste mieux que les chênes européens aux grands froids et aux gelées tardives. Il supporte assez bien la [[pollution atmosphérique]]<ref name=Arbres/> et la sécheresse.

Le chêne rouge est très apprécié par les [[cervidés]] ([[abroutissement]] et frottis).

En [[sylviculture]], on pratique un [[élagage]] à intervalles réguliers notamment lors des premières années car le chêne rouge a tendance à produire des fourches qu'il faut supprimer le plus tôt possible.

On exploite le chêne rouge vers 60 ans pour éviter les risques de pourriture du cœur et les dépérissements qui apparaissent fréquemment vers 80 ans. Son accroissement est souvent supérieur à {{unité|8m³/ha/an}}.

C’est une essence généralement traitée en [[futaie régulière]]. Le sous-bois est presque inexistant, soit étouffé par les rejets de souche de cet arbre vigoureux, soit gêné par le tapis formé par ses feuilles dont la décomposition est très lente.

Le chêne rouge d'Amérique produit une [[glandée]] importante et peut donc devenir une [[espèce envahissante]] qui présente peu d'intérêt pour la faune européenne. En revanche, c'est un arbre de grand intérêt paysager et d'ornement, avec ses feuilles rouges à l'automne.

Matériaux : sables, limons, argiles de décarbonatation (sans calcaire actif).

Espèce mésoxérophile à mésophile, supportant mal l'hydromorphie<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=J.C. Rameau, D. Mansion, G. Dumé|lien auteur1=Jean-Claude Rameau|titre=Flore Forestière Française|sous-titre=guide écologique illustré|éditeur=Institut pour le Développement Forestier|lieu=Paris|année=1994|pages totales=1785|passage=573|isbn=2-904740-16-3}}</ref>.

=== Pathologie ===
Le chêne rouge est peu touché par l'[[oïdium]], mais est sensible aux [[polypore]]s, à l'[[armillaria|armillaire]] et à la [[collybie]]. Il est concerné par la [[maladie de l'encre]] ([[phytophthora cambivora]] et [[phytophthora cinnamomi]]), ainsi que par la flétrissure du chêne ([[Ceratocystis fagacearum]]). Il peut être sensible aux [[gélivure]]s par très grand froid (mais moins que le [[chêne pédonculé]]). Attention aux blessures car le chêne rouge cicatrise difficilement. Certaines plantes herbacées, comme la [[molinie]], émettent des [[toxine]]s qui bloquent la croissance des plants de chêne rouge. Un traitement avant plantation peut être conseillé en cas d'envahissement.

== Utilisation ==
[[File:Quercus rubra skyline.jpg|thumb|[[Sylviculture]] de ''Quercus rubra'' en Gironde.]]

Introduit en [[Europe]] dès [[1724]], il est à l'époque planté pour ses qualités ornementales, en particulier son feuillage automnal<ref name=Arbres/>. De nos jours, il est de plus en plus utilisé pour le [[reboisement]] (car il grandit plus vite que les chênes européens). À la fin des années 1980, 8 à 10 % des plantations de feuillus en France utilisaient le chêne rouge<ref>[https://books.google.fr/books?id=ACwXy7tLv_QC&pg=PA353&dq=TIMBAL+(J.)+et+al.+Le+ch%C3%AAne+rouge+d%27Am%C3%A9rique+-+INRA+Editions&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwid3-SS48PPAhWGJB4KHVCYABIQ6AEIKjAA#v=onepage&q&f=false « Le chêne rouge d'Amérique » par Jean Timbal - INRA - 1994]</ref>.

Le bois, lourd, à grain serré (moins que les chênes européens cependant), de couleur brun rougeâtre, est utilisé pour les [[charpente]]s, la [[tonnellerie]], ainsi qu'en [[menuiserie]] et en [[ébénisterie]]. Il n'est cependant pas imperméable et ne peut être utilisé que pour la tonnellerie de denrées sèches ([[thylle]]s peu abondantes ou absentes). L'écorce a longtemps servi au [[tannage]] des cuirs.

Il est déconseillé de planter un chêne rouge près des habitations car ses racines très puissantes peuvent soulever des revêtements assez épais. Il est toutefois assez utilisé comme arbre d'alignement.

Sur sol [[hydromorphe]], il est préférable de planter le [[chêne des marais]] qui lui ressemble et supporte mieux une plus grande humidité<ref>[http://documents.irevues.inist.fr/bitstream/handle/2042/4904/86_92.pdf?sequence=1 Croissance comparée du Chêne rouge et du Chêne des marais sur un sol agricole de Chalosse (Landes) - Jean Timbal - 2002]</ref>.

== Espèce envahissante en Europe ==
L'utilisation de ''Quercus rubra'' en sylviculture est de plus en plus déconseillée dans les forêts tempérées européennes. Sa reproduction est abondante et précoce : il produit de nombreux glands dès l'âge de 20 ans. Il se montre ainsi particulièrement [[Espèce invasive|envahissant]] en se substituant aux populations de Chênes autochtones tout en détériorant les sols. En effet, sa présence s'accompagne d'une forte dégradation de la diversité du [[microbiome]] indigène et entraîne un développement accru de bactéries et champignons envahissants<ref>{{Article |langue=en |prénom1=Małgorzata |nom1=Stanek |prénom2=Priyanka |nom2=Kushwaha |prénom3=Kamila |nom3=Murawska-Wlodarczyk |prénom4=Anna M. |nom4=Stefanowicz |titre=Quercus rubra invasion of temperate deciduous forest stands alters the structure and functions of the soil microbiome |périodique=Geoderma |volume=430 |date=2023-02 |doi=10.1016/j.geoderma.2023.116328 |lire en ligne=https://linkinghub.elsevier.com/retrieve/pii/S0016706123000058 |consulté le=2023-01-27 |pages=116328}} {{Accès libre}}</ref>.

== Variétés ==
* ''Quercus rubra'' L. var. ''ambigua'' (Gray) Fern.
* ''Quercus rubra'' L. var. ''borealis'' (Michaux f.) Farwell
* ''Quercus rubra'' L. var. ''rubra''


Synonyme : Quercus borealis Michx
Synonyme : Quercus borealis Michx


== Notes et références ==
==Références==
{{Références}}
* {{eFloras |1|233501079 | Quercus rubra }}
* {{eFloras |11|233501079 | Quercus rubra }}
* {{Tela-métro|54564|''Quercus rubra'' L., 1753 }}
* {{ITIS|19408|''Quercus rubra'' L. }}
* {{NCBI|3512|''Quercus rubra'' }}
* {{GRIN espèce|30744|''Quercus rubra'' L. }}


== Annexes ==
[[Catégorie:Flore (nom vernaculaire)|Chene rouge d'Amerique]]
{{Autres projets
[[Catégorie:Fagaceae|Chene rouge d'Amerique]]
|commons=Quercus rubra
[[Catégorie:Arbre|Chene rouge d'Amerique]]
|wikispecies=Quercus rubra
[[Catégorie:Chêne|Rouge d'Amerique]]
}}


=== Article connexe ===
[[cs:Dub červený]]
* [[Classification des chênes]]
[[da:Rød-Eg]]

[[de:Roteiche]]
=== Liens externes ===
[[en:Northern Red Oak]]
[[es:Quercus rubra]]
* {{eFloras|1|233501079|Quercus rubra}}
* {{eFloras|11|233501079|Quercus rubra}}
[[fi:Punatammi]]
* {{Tela-métro|54564|''Quercus rubra'' L., 1753}}
[[hsb:Čerwjeny dub]]
* {{ITIS|19408|''Quercus rubra'' L.}}
[[nl:Amerikaanse eik]]
* {{NCBI|3512|''Quercus rubra''}}
[[pl:Dąb czerwony]]
* {{GRIN espèce|30744|''Quercus rubra'' L.}}
[[sv:Rödek]]

{{Palette Quercus}}
{{Portail|botanique|Canada|États-Unis}}

{{DEFAULTSORT:Chene rouge d'Amerique}}
[[Catégorie:Quercus|+]]
[[Catégorie:Espèce de Fagales (nom vernaculaire)]]
[[Catégorie:Espèce de feuillus (nom vernaculaire)]]
[[Catégorie:Arbre en Amérique du Nord|+]]
[[Catégorie:Flore originaire d'Amérique du Nord|+]]
[[Catégorie:Chêne|Rouge d'Amerique]]
[[Catégorie:Arbre au Canada|+]]
[[Catégorie:Dicotylédone du Canada|+]]
[[Catégorie:Arbre aux États-Unis|+]]
[[Catégorie:Dicotylédone des États-Unis|+]]
[[Catégorie:Arbre de climat continental humide|+]]
[[Catégorie:Espèce envahissante en Europe|+]]

Dernière version du 30 août 2024 à 10:53

Quercus rubra

Glands.

Le chêne rouge d'Amérique (Quercus rubra L., syn. Quercus borealis Duroi) est une espèce de plantes à fleurs de la famille des Fagaceae. C'est un arbre appartenant à la section des chênes rouges (Lobatae) du genre Quercus[1]. Il s'agit de l'arbre symbole de l'État du New Jersey et de l’Île-du-Prince-Édouard.

L’espèce est sans doute apparue il y a 7 millions d'années, mais les plus anciennes traces certaines datent d'il y a 7,5 millions d'années.[Passage contradictoire]

Il est considéré comme envahissant en Europe, au détriment du biome local et des chênes autochtones et entraîne l'apparition de différents champignons et bactéries envahissants.

Description

[modifier | modifier le code]
Aspect général.

Le chêne rouge est un arbre caduc monoïque à croissance rapide d'une hauteur moyenne de 20 à 30 m[1], et dont les meilleurs sujets peuvent atteindre 50 m. Il a une longévité d’environ 200 ans[1] voire 500 ans dans des conditions optimales.

Le tronc est lisse et gris argenté jusqu’à 20-30 ans puis se fissure[1], les rameaux sont brun rougeâtre. Ses grandes feuilles atteignent de 12 à 22 cm en moyenne[1], se distinguant de celles des chênes caducs européens par leurs 4 à 5 lobes anguleux à extrémité plus ou moins épineuse. En automne, les feuilles virent au rouge, et se maintiennent sur l'arbre une bonne partie de l'hiver (marcescence).

Il fleurit au printemps (avril-mai) sur les jeunes rameaux de l'année. Les fleurs mâles forment d'assez longs chatons pendants. Les fleurs femelles, groupées par deux, sont petites (2 mm), ovoïdes, rouges et pédonculées.

Les fruits sont des glands brun-rouge d'environ 2 cm à cupule mince et plate très écailleuse ne recouvrant que la base du gland dont la paroi est recouverte d'un fin duvet[1],[2]. Ils mûrissent sur l'arbre pendant deux ans avant d'arriver à maturité[1],[2]. C'est pourquoi il est possible de voir en même temps, en été ou en début d'automne, des petites fleurs fermées sur les nouvelles pousses de l'année et des fruits mieux développés sur la tige de l'année précédente[2].

Le chêne rouge avec ses couleurs d'automne.

L’arbre est originaire de l’est de l’Amérique du Nord entre la latitude de 34° nord et le sud du Canada[1].

Il pousse avec d’autres feuillus comme les frênes, les tilleuls ainsi que d’autres espèces de chênes. Il a besoin de sols profonds. Il a été introduit en Europe dès 1724 et on le trouve aujourd’hui jusqu’au sud de la Scandinavie[1]. En France des spécimens ont été plantés à la fin du XIXe siècle dans l'Arboretum de La Hutte (Vallée de l'Ourche - Vosges) ou à l'arboretum de l'école Du Breuil à Paris. Il en existe également un exemplaire à l'arboretum Georges Martel à Collobrières 83610 (France)

Feuille et glands de chêne rouge.

Le chêne rouge est une essence à croissance rapide (environ 1 m par an les dix premières années en conditions idéales) qui pousse bien même sur terrains siliceux ou venteux. Le chêne rouge préfère les sols légers, même très acides et craint les sols superficiels. Il se développe particulièrement bien dans les zones les plus humides sauf celles présentant des traces d’hydromorphie en surface. Il ne supporte pas le calcaire actif. Le système racinaire du chêne rouge se caractérise par un grand pivot et un chevelu racinaire peu abondant, ce qui explique les difficultés de reprise parfois constatées.

Il supporte bien la mi-ombre les premières années mais apprécie ensuite un bon ensoleillement.

Il résiste mieux que les chênes européens aux grands froids et aux gelées tardives. Il supporte assez bien la pollution atmosphérique[1] et la sécheresse.

Le chêne rouge est très apprécié par les cervidés (abroutissement et frottis).

En sylviculture, on pratique un élagage à intervalles réguliers notamment lors des premières années car le chêne rouge a tendance à produire des fourches qu'il faut supprimer le plus tôt possible.

On exploite le chêne rouge vers 60 ans pour éviter les risques de pourriture du cœur et les dépérissements qui apparaissent fréquemment vers 80 ans. Son accroissement est souvent supérieur à 8 m3/ha/an.

C’est une essence généralement traitée en futaie régulière. Le sous-bois est presque inexistant, soit étouffé par les rejets de souche de cet arbre vigoureux, soit gêné par le tapis formé par ses feuilles dont la décomposition est très lente.

Le chêne rouge d'Amérique produit une glandée importante et peut donc devenir une espèce envahissante qui présente peu d'intérêt pour la faune européenne. En revanche, c'est un arbre de grand intérêt paysager et d'ornement, avec ses feuilles rouges à l'automne.

Matériaux : sables, limons, argiles de décarbonatation (sans calcaire actif).

Espèce mésoxérophile à mésophile, supportant mal l'hydromorphie[3].

Le chêne rouge est peu touché par l'oïdium, mais est sensible aux polypores, à l'armillaire et à la collybie. Il est concerné par la maladie de l'encre (phytophthora cambivora et phytophthora cinnamomi), ainsi que par la flétrissure du chêne (Ceratocystis fagacearum). Il peut être sensible aux gélivures par très grand froid (mais moins que le chêne pédonculé). Attention aux blessures car le chêne rouge cicatrise difficilement. Certaines plantes herbacées, comme la molinie, émettent des toxines qui bloquent la croissance des plants de chêne rouge. Un traitement avant plantation peut être conseillé en cas d'envahissement.

Utilisation

[modifier | modifier le code]
Sylviculture de Quercus rubra en Gironde.

Introduit en Europe dès 1724, il est à l'époque planté pour ses qualités ornementales, en particulier son feuillage automnal[1]. De nos jours, il est de plus en plus utilisé pour le reboisement (car il grandit plus vite que les chênes européens). À la fin des années 1980, 8 à 10 % des plantations de feuillus en France utilisaient le chêne rouge[4].

Le bois, lourd, à grain serré (moins que les chênes européens cependant), de couleur brun rougeâtre, est utilisé pour les charpentes, la tonnellerie, ainsi qu'en menuiserie et en ébénisterie. Il n'est cependant pas imperméable et ne peut être utilisé que pour la tonnellerie de denrées sèches (thylles peu abondantes ou absentes). L'écorce a longtemps servi au tannage des cuirs.

Il est déconseillé de planter un chêne rouge près des habitations car ses racines très puissantes peuvent soulever des revêtements assez épais. Il est toutefois assez utilisé comme arbre d'alignement.

Sur sol hydromorphe, il est préférable de planter le chêne des marais qui lui ressemble et supporte mieux une plus grande humidité[5].

Espèce envahissante en Europe

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L'utilisation de Quercus rubra en sylviculture est de plus en plus déconseillée dans les forêts tempérées européennes. Sa reproduction est abondante et précoce : il produit de nombreux glands dès l'âge de 20 ans. Il se montre ainsi particulièrement envahissant en se substituant aux populations de Chênes autochtones tout en détériorant les sols. En effet, sa présence s'accompagne d'une forte dégradation de la diversité du microbiome indigène et entraîne un développement accru de bactéries et champignons envahissants[6].

  • Quercus rubra L. var. ambigua (Gray) Fern.
  • Quercus rubra L. var. borealis (Michaux f.) Farwell
  • Quercus rubra L. var. rubra

Synonyme : Quercus borealis Michx

Notes et références

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  1. a b c d e f g h i j et k Jaromir Pokorny, Arbres, Éditions Gründ, 1987, (ISBN 2-7000-1818-4), p. 204
  2. a b et c Luc Brodeur, « Les chênes : une production en moins de huit ans », Aventure Chasse & Pêche, vol. 17, no 14,‎ , p. 12-14 (ISSN 1489-8632).
  3. J.C. Rameau, D. Mansion, G. Dumé, Flore Forestière Française : guide écologique illustré, Paris, Institut pour le Développement Forestier, , 1785 p. (ISBN 2-904740-16-3), p. 573
  4. « Le chêne rouge d'Amérique » par Jean Timbal - INRA - 1994
  5. Croissance comparée du Chêne rouge et du Chêne des marais sur un sol agricole de Chalosse (Landes) - Jean Timbal - 2002
  6. (en) Małgorzata Stanek, Priyanka Kushwaha, Kamila Murawska-Wlodarczyk et Anna M. Stefanowicz, « Quercus rubra invasion of temperate deciduous forest stands alters the structure and functions of the soil microbiome », Geoderma, vol. 430,‎ , p. 116328 (DOI 10.1016/j.geoderma.2023.116328, lire en ligne, consulté le ) Accès libre

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Article connexe

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Liens externes

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