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Économie comportementale

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L'économie comportementale ( behavioral economics ) s'est développée en réponse aux limites de l'économie standard reposant sur l'hypothèse de rationalité individuelle. Elle a pris appui sur les avancées de la psychologie expérimentale , portées par Daniel kahneman et Amos Tversky qui on mis en évidence les "anomalies" dans les comportements réels des agents économiques , rarement conformes à la théorie du choix rationnel (égoïsme, préférences stables et connues,maximisation de l'utilité espérée, capacité de calcul et de traitement de l'information illimitée, etc.) Ces travaux ont montré le rôle joué par les erreurs de jugement (biais cognitifs),les émotions, ainsi que les normes et interactions sociales (biais moraux, biais de conformité),dans les processus de décisions des individus.

Le courant de l'économie comportementale a fait des expériences de laboratoire ( in vitro) et de terrain (in vivo). Son outil de recherche privilégié, contribuant ainsi à donner à l'économie un statut de sciences expérimentale.

Suite aux premières expérimentations d'Edward Chamberlin, Vernon Smith, co-lauréat avec Daniel Kahneman du prix Nobel d'économie 2002 , va développer et perfectionner la methode expérimentale à partir des années 1960, en reproduisant en laboratoire le fonctionnement de différents types de marché. Relativement aux autres méthodes d'investigation empiriques utilisées en économie, l'expérimentation permet le contrôle - dans certaines limites -de l'environnement et de la réplicabilité des expériences. Ainsi, il devient possible de tester empiriquement les prédictions des modèles de l'économie standard ( et donc de réfuter certains de ces résultats ) et dans une démarche inductive, d'explorer les comportements de agents afin d'en révéler des régularités empiriques nouvelles ( souvent éloignées de l'égoïsme rationnel en raison des biais comportementaux).

Cette approche alternative des comportements économiques mobilisant les méthodes expérimentales a révolutionner un grand nombre d champs d'étude de l'économie: le fonctionnement des marchés ( marchés des biens, financiers ...), l'économie du travail ,l'organisation industrielle, l'analyse des choix e consommation et d'épargne, la politique fiscale, environnementale, de la santé, etc. Etant désormais une branche à part entière e la science économique, l'économie comportementales permet (k) de produire de connaissances théoriques nouvelles en confrontant les prédictions des modèles aux observations,(kk) de collecter des données difficilement accessibles grâce aux enquêtes statistiques ,par exemple sur les comportements d'aversion au risque, et enfin (kkk) d'aider à la décision publique testant des mesures de politiques économiques pour évaluer leurs efficacité.[1]

L'économie comportementale est un champ de la science économique qui étudie le comportement des êtres humains dans les situations économiques. L'un des principaux objectifs de l'économie comportementale est notamment de décrire et d'expliquer pourquoi, dans certaines situations, les êtres humains adoptent un comportement qui peut sembler paradoxal ou non-rationnel, c'est-à-dire contraire à ce que prédirait la théorie de l'Homo œconomicus. Ce courant de recherche s'appuie donc beaucoup sur l'expérimentation en laboratoire (économie expérimentale) ou le recueil de données réelles et se trouve donc à l'interface avec la psychologie.

L'économie expérimentale est une discipline qui s'est beaucoup développée depuis la fin du XXe siècle, Daniel Kahneman a d'ailleurs reçu, en 2002, le « prix Nobel » d'économie pour ses travaux pionniers dans ce domaine (comme mentionné un peu plus au dessus). Autre domaine dans le champ des sciences économiques, la finance comportementale est l'étude plus particulière des comportements en situation de marché financier et insiste donc plus sur leur dimension collective.

Les bases conceptuelles

Certains, du fait du voisinage sémantique entre behavioral economics, l'appellation apportée par les chercheurs américains, et behaviorism, considèrent que ce domaine s'inspire essentiellement de la psychologie behavioriste ou comportementaliste. Toutefois, à la différence de celle-ci, l'économie comportementale ne se limite pas à une simple étude des symptômes (effets économiques en l'occurrence) et du couple stimulus — réaction, même si les phénomènes de sous-réaction / surréaction, étudiés notamment par Richard Thaler, font partie de cette discipline d'analyse économique. Elle fait appel aussi à de nombreux autres concepts, tant de la psychologie individuelle que de la psychologie sociale, notamment tout ce qui a trait aux biais cognitifs et émotionnels, qu'ils soient individuels ou résultent d'effets de groupe (conformisme...).

Méthodes utilisées et phénomènes constatés

L'économie comportementale étudie ces phénomènes, tant à large échelle (macro EC) par des enquêtes sur des segments de population concernés, des études de terrain et l'analyse de séries statistiques, que par des méthodes à portée moins généralisable (micro EC) proches de l'économie expérimentale, laquelle consiste à simuler en laboratoire certains comportements économiques individuels par le truchement des jeux.

Notons aussi qu'une bonne partie des recherches de l'économie comportementale et des phénomènes constatés sont communs avec ceux de la finance comportementale, au point que les deux disciplines sont souvent regroupées.

La différence macro / micro déjà évoquée (et présente tant en économie qu'en finance) se situe au niveau de l'ampleur des phénomènes, de l'échelle de temps, de la réalité des situations (et donc des motivations). C'est ainsi que :

  • les avancées de la neuroéconomie contribuent à ces recherches. Les constatations portent en particulier sur le fait que la prise de décision économique est impactée par des facteurs psychologiques, tant cognitifs qu'émotionnels, qui s'écartent en partie de la rationalité attribuée à l'homo œconomicus.
  • la question est commune à l'ensemble des branches de l'économie expérimentale, il est délicat d'extrapoler les comportements individuels ou de petits groupes à l'ensemble de l'économie. D'autant que, au sein d'une foule ou d'une masse l'individu tend à modifier son comportement (par ex. mimétisme exacerbé lors des bulles et krachs). De ce fait l'étude des comportements des populations, ou du moins des segments de population (types d'agents économiques) est également utilisée. Cela relève de techniques de la sociologie, à la fois sous forme d'enquêtes et d'inférences statistiques. Ces études peuvent difficilement donner lieu à des expérimentations à grande échelle sur le terrain, ce qui poserait le problème éthique de la manipulation collective.

Notes et références

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie