Saint-Martin (Antilles françaises)
Saint-Martin | |
Drapeau | |
Logo de la collectivité de Saint-Martin. | |
Administration | |
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Pays | France |
Statut | Collectivité d'outre-mer |
Chef-lieu | Marigot |
Assemblée délibérante | Conseil territorial de Saint-Martin |
Président Mandat |
Louis Mussington (RSM) 2022-2027 |
Préfet délégué | Vincent Berton |
Code ISO 3166-1 | MAF, MF |
Code ISO 3166-2 | FR-MF |
Code Insee | 978 |
Démographie | |
Gentilé | Saint-Martinois |
Population | 31 477 hab. (2021 ) |
Densité | 592 hab./km2 |
Langues locales |
Français (officielle), anglais, créole haïtien, néerlandais, espagnol, papiamento, créole guadeloupéen |
Géographie | |
Coordonnées | 18° 04′ 31″ nord, 63° 03′ 36″ ouest |
Superficie | 53,2 km2 |
Divers | |
Monnaie | Euro |
Fuseau horaire | UTC-4 |
Domaine internet | .mf |
Indicatif téléphonique | 590 |
Localisation | |
Liens | |
Site web | com-saint-martin.fr |
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Saint-Martin est un territoire français situé dans la mer des Caraïbes, dans la partie nord de l’île de Saint-Martin, dans les Antilles, portant le statut de collectivité d'outre-mer française depuis le [1]. Avant cette date, elle faisait partie intégrante du département d'outre-mer de la Guadeloupe.
Son code officiel géographique (code Insee) est le 978 depuis le . Néanmoins, le code 97801 est utilisé par les applications nécessitant une codification à cinq chiffres[2]. Son code postal est le 97150, il n’a pas changé depuis la séparation de la Guadeloupe.
Ses habitants sont appelés les Saint-Martinois et la langue officielle est le français. Néanmoins, du fait de l'histoire de l’île, l’anglais est largement maitrisé. De la composante cosmopolite de l'île, de la forte influence nord-américaine et de la nécessité de simplifier les échanges entre les deux parties de l'île[3], l'anglais est largement parlé et compris dans la partie française.
La partie sud de l’île, également appelée Saint-Martin (en néerlandais : Sint Maarten), forme depuis le un des quatre États du royaume des Pays-Bas ; la fédération des Antilles néerlandaises, dont elle était l'une des cinq régions, a été dissoute à cette même date.
L'euro est la monnaie officielle en partie française de l'île. Le florin des Antilles néerlandaises est la monnaie officielle en partie néerlandaise.
Le , l'île est complètement ravagée par l'ouragan Irma.
Histoire
Géographie
La partie française de Saint-Martin couvre 53 km2 sur les 93 km2 de l'île. Elle inclut de nombreux mornes (petites montagnes) dont les points culminants sont : Pic Paradis (424 m), mont Careta (401 m), Flagstaff (390 m), mont France (387 m), mont des Accords (322 m), Marigot hill (307 m), mont O'Reilly.
Ces mornes séparent les vallées de Colombier (la plus profonde), Caréta, Grand-Fond, Moho, Petit-Fond, Jones-Gut, Lotterie, etc. et les plaines de Bellevue, La Savanne, Concordia, Quartier d'Orléans (la plus étendue).
Il n'y a pas de rivière permanente sur l'île, seulement des ravines généralement sèches. Mais on peut trouver de l'eau douce ou légèrement saumâtre :
- dans les nappes phréatiques via des puits et des forages ;
- cinq sources à très faible débit (telle la source Moho) ;
- des « slopes »[4] (mares) disséminés dans les vallées et sur les pentes ;
- un petit lac d'eau douce régulé par un barrage-poids a été créé en 1975 au lieu-dit « Hope », au pied de la ravine Caréta.
La presqu'île des Terres-Basses, composée d'un plateau et des trois Mornes Rouges, est rattachée par le cordon littoral sableux de Sandy Ground où se trouve le pont levant qui permet (côté français) le passage des bateaux entre la mer et le grand étang.
Le massif de Red Rock, avec les collines Pigeon-pea hill, First stick hill, Bell hill et les fonds de baies de l'Anse Marcel et Cul-de-Sac, est rattaché entre Grand-Case et Chevrise par le talweg de Norman.
En plus de l'île Tintamarre et l'îlet Pinel, citons les îlets : Cayes vertes, Petite Clef, Crowl Rock, rocher de l'anse Marcel, rochers de la pointe Lucas… et les deux petites presqu'îles : la pointe du Bluff, le morne Nettlé.
Les plages principales du littoral sont :
- du côté de la mer des Caraïbes : Baie longue, Baie aux prunes, Baie Rouge, Baie Nettlé, Anse des pères, Happy bay, Grand-Case, Anse Marcel ;
- du côté de l'océan Atlantique : Baie Orientale, Baie de l'embouchure. Marigot est la principale agglomération, les autres sont Grand-Case, Rambaud, Saint-Louis, Pic Paradis, Quartier d'Orléans. Le reste de l'habitat, très dispersé, s'étend un peu partout sur les zones basses proches du littoral, mais commence aussi à coloniser les pentes.
Les anciennes salines sont les étangs Guichard, Grand-Case, Chevrise, Cul-de-Sac. Elles ont été créées en détruisant les palétuviers qui les bordaient. Aujourd'hui, il ne reste quasiment plus d'autres mangroves que celle de Coconut grove renaissant lentement des dégâts de l'ouragan Luis (1995).
La réserve naturelle de Saint-Martin (2 796 hectares marins et 164 hectares terrestres), inclut cette mangrove, les étangs Oyster Pond et salines d'orient, la côte de Pointe des froussards à Cul-de-Sac, les îles Tintamarre et Pinel et des îlets (Caye Verte, Petite Clef…).
Les marinas sont situées à Marigot, Anse Marcel, Oyster Pond. Le port commercial est installé à Galisbay-Bienvenue. Les baies de Grand Case, de Cul-de-Sac et Marigot sont les ancrages naturels et traditionnels des bateaux.
L'aéroport de Grand-Case Espérance a été construit sur des remblais dans l'étang de Grand-Case. Il a la particularité d'avoir deux codes IATA : CCE et SFG.
La pointe du Canonnier est le point le plus à l'ouest du territoire de l'Union européenne[5].
Climat
L'île bénéficie d'un climat tropical avec une température moyenne annuelle de 27 °C[réf. souhaitée]. La saison sèche s'étend de décembre à avril avec une température plus fraîche due aux alizés qui soufflent durant cette période. La période la plus chaude est de juin à novembre.
Risques naturels
Cyclones tropicaux
Contexte géographique
L'île est située dans une zone de convergence intertropicale, où les masses d'air humides en provenance de l'Atlantique se rencontrent avec celles venant du continent africain. Cette zone est donc propice à la formation de cyclones tropicaux et l’aléa cyclonique est l’aléa majeur à Saint-Martin.
La géographie de Saint-Martin joue un rôle clé dans sa vulnérabilité face aux cyclones. Son exposition au risque cyclonique est élevée du fait de sa localisation au nord de l’arc antillais. Les systèmes qui passent sur Saint-Martin, ou à sa proximité immédiate, sont globalement plus violent que ceux des autres îles françaises des Antilles. « Les Petites Antilles du nord sont exposées à des cyclones globalement plus intenses (catégories 3 à 5 sur l’échelle Saffir-Simpson avec des vents > 178 km/h) que celles qui se trouvent plus au sud »[6]. Néanmoins, la taille très réduite de l’île fait qu’elle est moins touchée que la Guadeloupe et à peu près autant que la Martinique[7]. En revanche, sa petite taille la rend également plus sensible aux impacts directs de ces cyclones ayant des vents plus forts et des précipitations plus abondantes.
Cependant, la vulnérabilité de Saint-Martin aux cyclones ne peut se résumer à sa géographie seule. C’est un problème complexe qui est influencé par d’autres facteurs tels que son urbanisation, sa démographie ou encore la politique[8],[9].
Une urbanisation intense
Au fil des ans, la croissance démographique et l'urbanisation rapide et incontrôlée ont conduit à une construction accrue et à une densification de la population sur l'île sur les côtes basses de l’île[8].
« Les côtes basses de Saint-Martin sont dominées par le système cordon/lagune, très exposé aux cyclones de par ses caractéristiques morphologiques et hydrologiques […]. En raison de leur étroitesse (25 à 400 mètres de largeur) et de leur faible altitude (1 à 3 mètres), les cordons sableux de cette île sont facilement submergés par les vagues de tempête dont la hauteur dépasse couramment 4 à 5 mètres sur les côtes. »[6]
Malgré la Loi Littoral de 1986 qui interdit les constructions à moins de 100 mètres du rivage, les constructions (souvent sans permis de construire) situées en zone exposée aux risques d’inondation et submersion sont de plus en plus nombreuses notamment à Sandy Ground, la Baie Nettlé, Grand-Case ou Quartier d’Orléans[9],[10]. Les routes et les bâtiments ont remplacé les zones naturelles de drainage, ce qui a augmenté les risques d'inondation.
Cette urbanisation a entraîné la destruction de zones tampons naturelles telles que les mangroves, ce qui a réduit la capacité de l'île à absorber les impacts des cyclones (inondations, submersions marines et houles cycloniques).
Une population vulnérable
Saint-Martin souffre également des effets de sa démographie, car il y a une forte urbanisation dans les zones exposées aux risques. Cette urbanisation est principalement due au développement du tourisme, qui entraîne la construction de complexes hôteliers en bord de mer et la croissance des entreprises. En conséquence de cet essor touristique, une main-d'œuvre bon marché, souvent composée d'immigrants qui sont arrivés illégalement à Saint-Martin, a été attirée, ce qui a conduit à l'apparition de bidonvilles et de logements précaires.
Historique des principaux phénomènes ayant affecté l'ile directement depuis 1950
Nom | Date de passage | Catégorie | Vents | Pression |
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PHILIPPE | 03/10/2023 | Tempête tropicale | 85 km/h | 1.001 hPa |
Irma | 06/09/2017 | Cat.5 | 287 km/h | 914 hPa |
Gonzalo | 13/10/2014 | Cat.1 | 139 km/h | 984 hPa |
Maria | 11/09/2011 | Tempête tropicale | 83 km/h | 1005 hPa |
Debby | 22/08/2000 | Cat.1 | 120 km/h | 993 hPa |
Lenny | 19/11/1999 | Cat.2 | 157 km/h | 975 hPa |
Jose | 21/10/1999 | Cat.1 | 120 km/h | 992 hPa |
Bertha | 08/07/1996 | Cat.1 | 130 km/h | 983 hPa |
Luis | 06/09/1995 | Cat.4 | 213 km/h | 942 hPa |
Frédéric | 03/09/1979 | Tempête tropicale | 93 km/h | 1000 hPa |
Claudette | 19/07/1979 | Tempête tropicale | 65 km/h | 1010 hPa |
Betsy | 29/08/1965 | Tempête tropicale | 65 km/h | N/A |
Donna | 05/09/1960 | Cat.3 | 204 km/h | 952 hPa |
Alice | 02/01/1955 | Cat.1 | 120 km/h | 991 hPa |
Dog | 01/09/1950 | Cat.3 | 194 km/h | N/A |
Volcanisme
De manière générale, l'arc des Petites Antilles est le résultat du volcanisme de subduction de la plaque Amérique sous la plaque Caraïbe. La vitesse de convergence est estimée à 2 cm/an ce qui est faible par rapport aux autres zones de subduction.
Entre la Grenade et la Martinique, les îles des Petites Antilles sont issues à la fois d’une activité volcanique ancienne et récente. À partir de la Martinique, les produits de l’activité volcanique constituent deux arcs distincts dans la moitié nord. Du fait de leur position géographique, l’arc nord-est est appelé arc externe, et l’arc nord-ouest est l’arc interne.
L’arc volcanique ancien ou externe a été actif de l’Eocène à l’Oligocène (entre 56 et 23,03 Ma) avec l’émergence de l’île de Saint Martin mais aussi des îles de la Grenade, les Grenadines, Sainte Lucie, Martinique, Marie-Galante, Grande Terre de Guadeloupe, Antigua, Saint Barthélemy, Anguilla. Les îles constituant cet arc n’ont pas été le siège d’une activité volcanique depuis la fin de l’Oligocène[11].
Puis, vers 8 Ma, l’activité volcanique reprend tout le long de l’arc interne, plus à l’ouest que l'arc interne. Le long de ce nouvel arc se sont formés les îles de Grenade, Grenadines, Saint Vincent, Sainte Lucie, Martinique, La Dominique, Les Saintes, Basse Terre de Guadeloupe, Montserrat, Redonda, Nevis, Saint Kitts, Saint Eustache et Saba. Il fonctionne depuis le début du Pliocène et est encore actif de nos jours.
Les études des dépôts volcaniques qui ont été réalisées sur ces îles ont permis de mettre en évidence trois catégories de risques volcaniques en fonction de la fréquence et de l’intensité des éruptions :
- celles qui ont lieu tous les dix ans et qui n’affectent que les flancs du volcan concerné,
- les éruptions qui ont une fréquence de cent à mille ans concernant une grande partie de l’île,
- celles qui sont espacées de plusieurs milliers d’années dont les conséquences peuvent affecter tout l’arc.
Aucun phénomène volcanique actif ne concerne l'île de Saint-Martin actuellement. Grâce à sa position septentrionale par rapport aux volcans actifs de l'arc récent, le territoire est peu exposé. Seules des retombées limitées de cendres volcaniques sont signalées comme possibles.
Population et société
Démographie
Jusqu'en 1980, la partie française de l'île était peu peuplée et était caractérisée par une forte émigration vers la Guadeloupe, La République dominicaine et les Antilles néerlandaises[12]. La population de la partie française a connu une très forte croissance à la faveur du développement du tourisme consécutif à la loi de défiscalisation DOM-TOM de 1985. Les besoins de main-d’œuvre des secteurs du tourisme et du bâtiment ont déclenché une forte immigration de travail et de peuplement. La population est devenue très cosmopolite, avec une prépondérance d'immigrants en provenance essentiellement de Haïti dont l’instabilité politique a encouragé les départs, mais aussi de la République dominicaine et de la Dominique.
Sur une période de 8 ans, la population a été multipliée par près de 3,5 passant de 8 000 habitants en 1982 à 28 000 habitants en 1990. Cette croissance étant due pour les deux tiers à l’immigration. Après cette phase d'explosion démographique, la population a stagné entre 1990 et 1999. Il y a eu de nombreux départs, mais le solde des entrées-sorties négatif a été compensé par le solde naturel positif. Selon un recensement de 1999, il y avait près de 29 000 résidents.
Entre 1999 et 2006, il y a eu une nouvelle augmentation de 17% de la population. Le solde naturel positif associé au solde des entrées-sorties positifs a permis cette augmentation.
Au recensement de 2012, la partie française compte 35 742 habitants. Ensuite, la population est restée très stable jusqu'en 2016.
En 2017, la population légale s'élève à 35 107 habitants (population municipale au ). On estime de 7000 à 8000 le nombre de personnes qui ont quitté Saint-Martin et Saint-Barthélemy dans les jours qui ont suivi IRMA[13],[14]. Depuis de nombreuses personnes sont revenues. Mais les chiffres de recensement publiés en 2024 sur la population en 2021, 31 477 habitants, précisent l'ampleur du déclin de la population provoqué par l'ouragan. Pour la sixième année consécutive, la partie française perd des habitants. En dix ans, la population de Saint-Martin a baissé de 13,2 %, elle a perdu 4809 habitants. 2014 est une année charnière : jusqu’à cette date, la population croissait, depuis elle diminue. Sauf en 2018 quand une hausse a été observée (+ 2%), suivie d’une stagnation l’année suivante. Cette décroissance démographique s’est surtout accentuée entre 2019 et 2024 (-12 % avec 4269 habitants en moins[15]).
Langues
La seule et unique langue officielle de la partie française de Saint-Martin est le français. Il est utilisé dans la vie courante par la population dans les administrations, les écoles et les médias locaux et dans la rue. Dans les faits, la population mobilise des répertoires linguistiques d’une grande diversité. A l'instar des autres territoires français des Outre-mer, le monolinguisme en langue française ne concerne qu’une minorité de la population. Plusieurs langues sont parlées au sein de la population en raison de sa diversité culturelle, de l'histoire de la partie française ou à la présence d’immigrés et de descendants d’immigrés.
Bien que Saint-Martin soit historiquement franco hollandaise, la population locale parle un créole à base lexicale anglaise en raison de l'influence historique et géographique de l'anglais dans la région, ainsi que des échanges économiques et migratoires. Dans la partie française comme dans la partie néerlandaise de Saint-Martin, la majorité des insulaires parle une variété d'anglais caraïbéen comme langue maternelle devant les créoles haïtien ou guadeloupéen, l'espagnol et le néerlandais. Il s'agit en somme d'un anglais caractérisé par de nombreux écarts par rapport à l'anglais standard, et ce, sur les plans de la phonétique, de la phonologie, de la morphologie et du vocabulaire ou de la grammaire[18],[19].
Ce n'est pas l'anglo-américain, ni le Black English, mais un anglais saint-martinois (en anglais : West Indian English). À Saint-Martin même, cet anglais est parfois qualifié de patois ou d'English Patois, d'anglais-pays ou encore de broken English (« anglais cassé »).
En réalité, il s'agit d'une variété de ce que les linguistes appellent le « créole des îles Vierges », ou « anglais créole des îles Vierges ». C'est un créole à base d'anglais composé de plusieurs variétés parlées dans les îles Vierges et dans les îles voisines de Saba et Saint-Eustache, où il est connu sous les noms d'anglais de Saba et d'anglais eustachois, respectivement[20]. Ces variétés sont toutes aisément compréhensibles entre elles.
Le terme « créole des îles Vierges » est une terminologie formelle utilisée par les chercheurs et les universitaires, et est rarement utilisé dans le langage courant. De manière informelle, le créole est connu sous le terme de dialecte, car il peut être perçu comme une variété dialectale de l'anglais, plutôt que comme une langue créole anglaise. En effet, il existe toujours une intercompréhension entre une langue et un dialecte, ce qui permet aux utilisateurs de deux de pouvoir se comprendre.
Cependant, des recherches sociohistoriques et linguistiques universitaires suggèrent qu'il s'agit en fait d'une langue créole anglaise[21], une langue mixte qui s'est créée par le contact entre plusieurs langues. Bien qu'une grande partie du vocabulaire soit puisé de l'anglais, il reste encore beaucoup de mots issus des langues amérindiennes, de langues d'Afrique de l'Ouest, du créole néerlandais (Negerhollands), de l'espagnol ou du français. Ainsi une grande partie du vocabulaire est incompréhensible pour un unilingue anglophone[22].
Coexistant avec le français et l'anglais saint-martinois, le créole saint-martinois à base lexicale français est utilisé dans la vie quotidienne par une partie de la population locale, surtout dans les interactions informelles et familiales.
Le créole saint-martinois est d'abord fortement influencé par le créole guadeloupéen. Historiquement, Saint-Martin était une commune de la Guadeloupe jusqu'en 2007. En conséquence, une partie importante de la population dans l'administration venait de la Guadeloupe, apportant avec elle ses pratiques linguistiques. Ce lien historique a façonné le créole saint-martinois, lui donnant des caractéristiques proches de celles du créole guadeloupéen.
Le créole saint-martinois s'est développé au cours de la période coloniale française, lorsque les colons ont introduit la langue française et que les esclaves africains ont apporté leurs propres langues et cultures. Il a évolué dans un contexte similaire à celui des autres îles antillaises françaises, avec une forte influence du français et des langues africaines.
Aujourd'hui, il est également beaucoup influencé par le créole haïtien, en raison de l'immigration importante de la population haïtienne. Cette influence se manifeste dans le vocabulaire, la phonologie et certaines structures grammaticales, enrichissant le créole saint-martinois et le rendant plus diversifié.
Religion
Le territoire français de Saint-Martin fait partie du diocèse de Basse-Terre rattaché à l'Église catholique de France. Le diocèse regroupe les territoires de Guadeloupe, Saint-Barthélemy et Saint-Martin.
Une soixantaine de prêtres sont en activité dans le diocèse[23],[24],[25] et desservent plusieurs églises, dont l'église Saint-Martin-de-Tours de Marigot.
Le siège épiscopal est à Basse-Terre, ville de Guadeloupe, dans la cathédrale Notre-Dame-de-Guadeloupe.
Administration
Statut et représentation
Avec l'île de Saint-Barthélemy, Saint-Martin formait le 3e arrondissement de la Guadeloupe (les Îles du Nord), lequel ne possédait pas de chef-lieu. Lors du référendum du , avec un taux de participation de 44,1 %, plus des 3/4 des suffrages exprimés (76,17 %) se sont prononcés en faveur de l'évolution statutaire de la commune en collectivité d'outre-mer (COM). La loi organique créant la nouvelle collectivité a été adoptée par le Parlement le [26] et est entrée en vigueur le .
Saint-Martin (Antilles françaises) a le statut de région ultrapériphérique et fait donc partie de l'Union européenne. En revanche, sa voisine néerlandaise Saint-Martin (qui s’est détachée de la fédération des Antilles néerlandaises pour devenir un État autonome au sein du Royaume des Pays-Bas depuis le ) a opté pour le statut européen de pays et territoires d'outre-mer (PTOM) et ne fait donc pas partie de l'Union.
Administrativement, elle ne comprenait avant la réforme statutaire de 2007 qu'une seule commune, divisée en deux cantons électoraux. Depuis la réforme, la commune et les deux cantons sont supprimés.
Le représentant de l'État français est le préfet de la Guadeloupe ; il est assisté par un préfet délégué, qui réside à Saint-Martin ; une antenne de la préfecture est située à Saint-Barthélemy. L'hôtel de la collectivité, la préfecture (représentation de l'État) ainsi que la plupart des administrations et services sont localisés dans le chef-lieu Marigot.
Sénateur de Saint-Martin : Le premier fut Louis-Constant Fleming de 2008 à 2013, suivi par Guillaume Arnell de 2014 à 2020 puis Annick Petrus depuis 2020.
Député de Saint-Martin : à la suite du redécoupage électoral de 2010, les îles Saint-Martin et Saint-Barthélemy, jusqu'alors intégrées à la 4e circonscription de la Guadeloupe, sont représentées collectivement à l'Assemblée nationale par un seul député élu dans la circonscription de Saint-Barthélemy et Saint-Martin. Actuellement, il s'agit de Frantz Gumbs (ancien président de la Collectivité de Saint-Martin de 2007 à 2012), élu député lors des élections législatives de 2022[27],[28].
Conseil territorial
La nouvelle collectivité d'outre-mer est composée d'un conseil territorial de 23 membres élus au suffrage universel pour cinq ans, d'un conseil exécutif de sept membres issus du conseil territorial mené par le président de la collectivité et d'un conseil économique social et culturel de 23 membres issus de la société civile. Il existe aussi six conseils de quartier. La COM exerce les compétences communales, départementales, régionales et certaines compétences de l'État qui lui sont transférées.
Le conseil territorial est renouvelé lors des élections territoriales de mars 2022 et Louis Mussington est élu président le suivant.
Fiscalité
La loi organique no 2007-223 du [29] a confié à chacune des deux collectivités une compétence fiscale : « Ainsi, les articles LO 6214-3 et LO 6314-3 du code général des collectivités territoriales disposent pour Saint-Barthélemy et Saint-Martin que chacune de ces deux collectivités fixe les règles applicables en matière d’impôts, droits et taxes. Dans ce cadre, Saint-Barthélemy et Saint-Martin ont mis en place des régimes fiscaux distincts de la métropole. Le bénéficiaire des impositions du territoire n’est plus l’État mais la collectivité d’outre-mer elle-même »[30].
Symboles
Services publics
Éducation
Voir éducation à Saint-Martin (Antilles française)
Santé
Saint-Martin possède un centre hospitalier Louis-Constant Fleming, situé à Concordia Spring à Marigot. Il est équipé également d'un service d'urgence. L'on compte également 12 pharmacies et multiples médecins généralistes ou spécialisés.
Économie
Saint-Martin ne dispose pas d’autres revenus que le tourisme de masse et de luxe. Selon l'Insee, l’agriculture et l'industrie ne pèsent ensemble que 5 %[réf. nécessaire].
Tourisme
La partie française possède beaucoup de plages, certaines face à l'est avec les eaux agitées de l'Atlantique, les autres baignées par les eaux plus calmes de la mer des Caraïbes. Plusieurs ont des restaurants et des activités nautiques. Le naturisme est officiellement autorisé sur l'extrémité droite de la plage de la Baie-Orientale, et toléré sur beaucoup d'autres.
L'île en port franc compte de nombreuses boutiques en Duty Free dont certaines de grand luxe (habillement, bijoux, caméras, cigares, alcools, meubles…). Il y a beaucoup de restaurants de gastronomie française, cuisine caribéenne ou cuisine internationale. Grand-Case, village de la côte nord-ouest composé de pittoresques maisons en bois cernées d'hibiscus, offre des restaurants en bordure de plage qui lui valent d'être souvent désignée dans les guides touristiques comme la « capitale gourmande de la Caraïbe »[réf. souhaitée].
Le pont de Durat, qui se situe à la sortie de Marigot, a été construit en 1789.
La plantation de Saint-Jean permet de contempler à quoi ressemblait une plantation au XVIIIe siècle, tandis que le site archéologique de Hope-Estate donne la possibilité de fouler les restes d'un ancien village Arawak.
Il existe une salle de cinéma municipale au centre culturel de Sandy-Ground, mais contrairement à la partie néerlandaise, la partie française n'a aucun casino.
Il est possible de passer la frontière entre la partie française et la partie néerlandaise de l'île de Saint-Martin au niveau de l'obélisque de la frontière.
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Îlet Pinel à Saint-Martin.
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Le littoral de la baie de Marigot, avec, en arrière-plan, le centre commercial du West Indies Mall et le Fort-Louis.
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Zone est de Saint-Martin face atlantique.
Culture
Le foyer socio-éducatif du lycée des îles du nord est un organe culturel très développé sur l'île, malgré de nombreuses difficultés. Il propose des événements culturels chaque année (danse, musique, théâtre) sous l'égide d'Evelyne Fleming.
Carnaval
En février, un carnaval est organisé à Marigot. Pendant trois mois, de janvier à avril, sont organisés à Grand Case les mardis de Grand Case[31] : marché nocturne avec orchestres de la Caraïbe.
Musique
On peut trouver sur l'île toutes sortes de musiques allant du hip-hop à la salsa. Le steel drum est assez implanté dans la culture ; trois groupes cohabitent sur l'île mais le plus connu est celui de « L'association Gunslingers de Grand-Case » fondé par Victor Benjamin[réf. nécessaire].
Médias
- Presse écrite
- Le Unity Ya Magazine (Saint Martin Presse Prévention) : association qui lutte contre la délinquance avec comme outils les mots et les images
- Le Pélican : journal quotidien d’information
- St. Martin's Week : journal d’information gratuit tri-hebdomadaire
- The Daily Herald : journal quotidien d’information en anglais
- Faxinfo : Infolettre (deux pages quotidiennes d’information, quatre pages le vendredi).
- SXMINFO : Journal en ligne depuis - En français et certains articles en anglais - Présent sur facebook, Twitter et lettre d'information quotidienne
- Soualiga Post : journal d'actualité de Saint-Martin et Sint-Maarten, et qui propose une lettre d'information en version française ou anglaise
- Le 97150 : Votre journal bi-hebdo de l'info à St Martin - Your twice weekly herald in St Martin.sur format papier, communique l'information locale mais aussi globale.
- Internet
- sxminfo.fr : site d'information de Saint-Martin
- Radios
- Guadeloupe 1re : radio généraliste publique de proximité
- Radio Transat : radio musicale pop-rock diffusée en FM sur 105,9 MHz
- Radio Calypso : radio diffusée en FM sur 102,1 MHz
- Youth Radio : radio diffusée en FM sur 92,5 MHz
- RDI FM : radio diffusée en FM sur 89,9 MHz.
- Radio SOS : radio diffusée en FM sur 95,9 MHz
- Télévision
- Guadeloupe 1re : chaîne de télévision généraliste publique de proximité
- IO TV : chaîne de télévision privée de proximité
- Carib’inTV : chaîne de télévision privée généraliste et trilingue commune à Saint-Martin et Saint-Barthélemy
- France 2, France 3, France 4, France 5
- France Ô
- France 24
- Arte
Monuments et sites
- Le monument frontalier de commémoration (1964) des accords de Concordia (1648) (à Bellevue).
- Le Fort Louis (à Marigot) : construit en 1750 sur une hauteur, il offre des vues imprenables sur la baie de Marigot.
- L'église Saint-Martin-de-Tours, construite en 1941.
- Le musée Sur la trace des Arawaks, à Marigot dans l'ancienne prison (construite en 1789), retrace cinq mille ans d'histoire insulaire, de l'époque des populations précéramiques jusqu'aux années 1930 (actuellement fermée au public).
- Les ruines des anciennes habitations-sucreries : Spring (Concordia), La Colombe (Concordia), Saint Jean (Bellevue), Anse des Pères (Friar's Bay), etc.
- L'habitation-sucrerie de la Plantation Mont Vernon bâtie en 1786, ce site comprenant une ancienne résidence sucrière a été détruit par l’ ouragan Irma le 6 septembre 2017.
- Le musée du rhum (route de Quartier-d'Orléans) (actuellement fermée au public).
- Le musée du café et des traditions (à Chevrise).
- Le pont de Durat (1789), à Hameau du Pont.
- Le four à pain de la préfecture.
- Le tribunal (1932) rue de la Liberté. Architecte : Ali GeorgesTur.
- La machine à broyer le sel à Grand-Case.
Dès le XVIIe siècle, les étangs de Saint-Martin furent exploités pour la récolte du sel. La saline de Grand-Case était la plus grande de la partie française et sa production était exportée en France, dans la Caraïbe, au Canada et aux États-Unis. C'est au milieu du XIXe siècle que l'exploitation industrielle du sel commença par Auguste-François Perrinon célèbre abolitionniste. Le sel était broyé à l'aide d'un moulin fonctionnant avec une chaudière à vapeur, aujourd'hui disparue. Côté français, la dernière récolte du sel eut lieu en 1961.
- La roche gravée précolombienne de Moho à Quartier-d'Orléans.
- La ferme des papillons (route du Galion).
- Le double point de vue au sommet du Pic Paradis.
- La caverne marine effondrée : Devil's hole ou « Trou du Diable » (accès par chemin à Baie Rouge).
- Sur la côte nord, près de la Pointe des Froussards, des cactus dits « coussins de belle-mère » ou tête-à-l'anglais, sont le fleuron d'une réserve naturelle terrestre et maritime qui compte 3 000 hectares.
Jumelage
- Bry-sur-Marne depuis 2016.
Notes et références
- Pour les évolutions institutionnelles ayant touché l'outre-mer voir J.P. Thiellay, Droit des outre-mers, coll. connaissance du droit, Dalloz, 2007
- Saint-Martin sur le site insee.fr consulté le 5 février 2012.
- Jacques Leclerc, « L'aménagement linguistique dans le monde : Saint-Martin », sur axl.cefan.ulaval.ca, Université Laval (consulté le ).
- Ce mot de « slopes » ne provient pas de l'anglais, où « slope » signifie « pente », mais de certains dialectes des Pays-Bas.
(nl) “sloop”, “slop, “slôp””, “sjloop” : étymologiquement, « ce qui se dépose » (naturellement : sédiments, eau…, ou volontairement : déchets), « ce qui tombe » (cf. dictionnaires étymologiques des néerlandais médiéval et néerlandais). - Commission européenne, LES RÉGIONS ULTRAPÉRIPHÉRIQUES, Saint-Martin [PDF].
- Virginie Duvat, « Le système du risque à Saint-Martin (Petites Antilles françaises) », Développement durable et territoires. Économie, géographie, politique, droit, sociologie, no Dossier 11, (ISSN 1772-9971, DOI 10.4000/developpementdurable.7303, lire en ligne, consulté le )
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- Audrey Pastel et Pascal Saffache, « Le plan de prévention des risques naturels (PPRN) : frein ou catalyseur de l’adaptation des territoires insulaires au changement climatique ? Exemple de Saint-Martin suite à l’ouragan Irma », Études caribéennes, no 48, (ISSN 1779-0980, DOI 10.4000/etudescaribeennes.20935, lire en ligne, consulté le )
- Aurélie Germa, Evolution volcano-tectonique de l’île de la Martinique (arc insulaire des Petites Antilles): nouvelles contraintes géochronologiques et géomorphologiques, Paris, Université Paris Sud - Paris XI, , 363 p. (lire en ligne), p. 33-35
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- Super User, « L'évêque de la Guadeloupe », sur guadeloupe.catholique.fr.
- Loi no 2007-223 du 21/02/2007.
- Ministère de l'Intérieur, « Résultats des élections législatives 2017 », sur interieur.gouv.fr.
- Ordonnance du 29 juillet 2009 créant une circonscription unique pour Saint-Martin et Saint-Barthélemy (tableau no 3).
- Loi organique no 2007-223 du portant dispositions statutaires et institutionnelles relatives à l'outre-mer.
- Rapport de 2011 du député Didier Quentin, p. 9.
- Les mardis de Grand Case 2011 - ilesaintmartin.org
Voir aussi
Bibliographie
L'article détaillé indiqué ci-dessus, récapitule par thèmes l'ensemble de la bibliographie concernant la partie française. Les thèmes couvrent l'histoire, la société, l'économie, la nature (faune, flore, géologie, écosystème marin), les guides et divers sujets spécifiques à Saint-Martin.
- Didier Quentin, Rapport no 3248 sur la proposition de loi organique (no 3164), adoptée par le Sénat, tendant à l’approbation d’accords entre l’État et les collectivités territoriales de Saint-Martin, de Saint-Barthélemy et de Polynésie française, Paris, Assemblée nationale, , 64 p. (lire en ligne)
Articles connexes
- Île de Saint-Martin
- Histoire de Saint-Martin
- Liste des îles divisées par une frontière internationale
- Saint-Martin (royaume des Pays-Bas)
- Liste des églises de la Guadeloupe, de Saint-Barthélemy, et de Saint-Martin
Liens externes
- Site officiel
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Ressources relatives à la géographie :
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- Collectivité d’outre-mer de Saint-Martin
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