Menneval
Menneval | |
L'église Saint-Pierre, Inscrit MH (1927). | |
Blason |
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Administration | |
---|---|
Pays | France |
Région | Normandie |
Département | Eure |
Arrondissement | Bernay |
Intercommunalité | Intercom Bernay Terres de Normandie |
Maire Mandat |
Françoise Canu 2020-2026 |
Code postal | 27300 |
Code commune | 27398 |
Démographie | |
Gentilé | Mennevalais |
Population municipale |
1 538 hab. (2021 ) |
Densité | 232 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 05′ 53″ nord, 0° 37′ 29″ est |
Altitude | Min. 90 m Max. 164 m |
Superficie | 6,63 km2 |
Type | Petite ville |
Unité urbaine | Bernay (banlieue) |
Aire d'attraction | Bernay (commune du pôle principal) |
Élections | |
Départementales | Canton de Bernay |
Législatives | Troisième circonscription |
Localisation | |
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Menneval est une commune française située dans le département de l'Eure, en région Normandie.
Géographie
[modifier | modifier le code]Menneval est située à la limite entre les régions naturelles du Lieuvin et du pays d'Ouche.
Elle occupe l'extrémité d'un vaste plateau entaillé par la vallée de la Charentonne.
Le centre originel groupé autour de l'église est situé à la limite de la forêt. Il contribue à créer avec la vallée un site remarquablement préservé.
Menneval est traversée par deux axes de communication majeurs : la RN 2138 et la RD 133.
Géographiquement, Menneval fait partie de l'unité urbaine de Bernay ; administrativement, elle est incluse dans le canton de Bernay-Est[1].
Climat
[modifier | modifier le code]Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[3]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique altéré » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Il s’agit d’une zone de transition entre le climat océanique, le climat de montagne et le climat semi-continental. Les écarts de température entre hiver et été augmentent avec l'éloignement de la mer. La pluviométrie est plus faible qu'en bord de mer, sauf aux abords des reliefs[4].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 1]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
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Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[7] complétée par des études régionales[8] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. La station météorologique de Météo-France installée sur la commune et mise en service en 1962 permet de connaître l'évolution des indicateurs météorologiques[9]. Le tableau détaillé pour la période 1981-2010 est présenté ci-après.
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Température minimale moyenne (°C) | 1 | 0,6 | 2,5 | 3,7 | 7,2 | 9,9 | 12,1 | 11,8 | 9,1 | 6,9 | 3,6 | 1,5 | 5,9 |
Température moyenne (°C) | 4 | 4,4 | 7,2 | 9,4 | 12,9 | 15,7 | 18 | 17,9 | 14,9 | 11,3 | 7 | 4,4 | 10,6 |
Température maximale moyenne (°C) | 7 | 8,2 | 11,8 | 15 | 18,6 | 21,6 | 24 | 24 | 20,6 | 15,8 | 10,5 | 7,2 | 15,4 |
Record de froid (°C) date du record |
−20,5 08.01.1985 |
−15,5 12.02.12 |
−14,5 07.03.1971 |
−4,5 12.04.1986 |
−2,2 03.05.1967 |
−0,4 05.06.1991 |
4 04.07.1968 |
2 28.08.1974 |
−1 23.09.1979 |
−6 31.10.1997 |
−9,5 24.11.1998 |
−13,5 31.12.1970 |
−20,5 1985 |
Record de chaleur (°C) date du record |
16,5 27.01.03 |
21,5 14.02.1998 |
25 30.03.17 |
29,5 30.04.05 |
31,5 27.05.05 |
36 27.06.1976 |
37,5 01.07.15 |
38,5 11.08.03 |
34,5 13.09.16 |
29,5 01.10.11 |
24 01.11.15 |
17,5 19.12.15 |
38,5 2003 |
Précipitations (mm) | 74,4 | 60,3 | 63,9 | 56,8 | 60,1 | 60,2 | 55,4 | 50 | 66,7 | 75,1 | 71,6 | 86,3 | 780,8 |
Urbanisme
[modifier | modifier le code]Typologie
[modifier | modifier le code]Au , Menneval est catégorisée petite ville, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[10]. Elle appartient à l'unité urbaine de Bernay, une agglomération intra-départementale dont elle est une commune de la banlieue[11],[12]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Bernay, dont elle est une commune du pôle principal[Note 4],[12]. Cette aire, qui regroupe 36 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[13],[14].
Occupation des sols
[modifier | modifier le code]L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (40,5 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (48,8 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (30,3 %), terres arables (27,7 %), zones urbanisées (18,7 %), prairies (12,9 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (10,4 %)[15]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Toponymie
[modifier | modifier le code]Le nom de la localité est attesté en tant que Manneval vers l'an 1000 (dotalit. de Judith, Fauroux 11)[16], Maneval en 1205 (archives de l’Eure), Saint Pierre de Meneval en 1450 (aveu de l’abbé de Bernay), Manneval en 1828 (Louis Du Bois)[17].
Il s'agit d'une formation médiévale en -val, précédé de l'ancien adjectif main(e) « grand(e) »[18], terme issu du gallo-roman MAGNU (lui-même du latin magnus « grand »), d'où le sens global de « grande vallée » ou de « grand vallon ». En Normandie, la forme prise par MAGNU en toponymie est le plus souvent Manne- (cf. les Manneville et la Manneporte à Étretat), dans le Sud de l'Eure, une mutation ultérieure a affecté cet élément, d'où les Mandeville. On note que l'adjectif roman maine est utilisé au féminin, en effet, -val pouvait être féminin en ancien français, comme en témoignent Laval, Bonneval ou Parfondeval (val profond)[18].
Histoire
[modifier | modifier le code]Sous le règne de Richard II, premier des chefs de la Normandie à s'intituler duc, un document qui se rapporte à un don par Judith de Bretagne (982-1017) à Notre-Dame de Bernay mentionne « Manneval ». Sous le règne de Louis IX, le commerce et l'industrie se développèrent beaucoup à Menneval où furent créées des fabriques d'étoffes et de laine. Menneval était un centre drapier réputé dans toute la France.
Au XIVe siècle, après la mort de Mathieu de Varennes, la famille de Bréauté accède à la possession du village par mariage[19]. Roger III de Bréauté, seigneur de Néville et de Menneval, châtelain de Bernay, était chambellan de Charles VI (1368-1422) et de Charles VII (1403-1461). Le siège d'Harfleur le mit en difficulté financière, puisqu'il dut payer une rançon aux Anglais. Aussi dut-il vendre Menneval en 1413, ses possessions à Bernay et dans d'autres villes de la région, au comte Jean VII d'Harcourt. Il se réserva cependant le droit de rachat. Deux ans plus tard, le roi clama la terre sur la vente : Menneval faisait partie du domaine royal. Henry V (1387-1422) s'appropria Menneval par son invasion de la Normandie.
En 1548, Adrien de Bréauté vendit son droit de rachat au sieur de Mainteterne, dont la famille conserva Menneval au XVIIIe siècle. Henri II (1519-1559) racheta Menneval.
En 1648, Claude d'Erneville était seigneur de Menneval. Le propriétaire suivant, Louis-Jacques Grossin de Bouville (1759-1838), vécut dans son château de Rouen et donna Menneval à sa sœur, qui avait épousé en 1781 Pierre-Alexandre Dauger. Dauger était à l'époque de la Restauration président du conseil général de l'Eure[19].
Avant la Révolution française, Menneval était le siège d'une cour seigneuriale qui avait le droit de haute justice et pouvait décréter la peine de mort. En 1793, Menneval reçut, dans le sillage de la Révolution française, le statut de municipalité et, en 1801, le droit à l'autonomie locale.
Politique et administration
[modifier | modifier le code]Démographie
[modifier | modifier le code]L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[21]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[22].
En 2021, la commune comptait 1 538 habitants[Note 5], en évolution de +12,1 % par rapport à 2015 (Eure : −0,5 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Culture locale et patrimoine
[modifier | modifier le code]Lieux et monuments
[modifier | modifier le code]Cinq châteaux furent édifiés à Menneval (Menneval, Mont du Gord, Montval…)
L'église Saint-Pierre fait l’objet d'une inscription au titre des monuments historiques depuis 1927[25].
Château de Menneval
[modifier | modifier le code]Le château actuel[26] fut construit sur une terrasse dominant la vallée de la Charentonne vers 1660 par la famille de Mainteterne. En 1711, il est acquis par Louis Grossin de Saint-Thurien et échoit, par alliance, en 1781, au comte Pierre-Alexandre Dauger qui le mit au goût du jour[27].
En 1820, il est agrandi avec la construction d'une troisième aile et d'un grand corps de dépendances. Remanié vers 1860, il est pourvu d'une chapelle néogothique. Le comte Aldonce Dauger fut l'un des premiers à pratiquer l'élevage de pur-sang en Normandie[27]. L'architecte Henri Jacquelin (1872-1940) est attributaire du réaménagement des pièces de réception[28].
-
Barrage sur la Charentonne. -
Cimetière.
Héraldique
[modifier | modifier le code]Les armoiries de Menneval se blasonnent ainsi : |
Personnalités liées à la commune
[modifier | modifier le code]- Gabriel Du Moulin[29] (1575?-1660), historien, prêtre. Natif de Bernay et maître ès arts de l'université de Caen, il est ordonné prêtre en 1604. Il est curé de la commune (anciennement Maneval) et vicaire général du diocèse de Lisieux. Auteur d'une « Histoire générale de Normandie… » (Rouen, 1631) et de « Les Conquestes et trophées des Norman-François aux royaumes de Naples et de Sicile... et autres principautez d'Italie et d'Orient… » (Rouen, 1658).
- Pierre-Victorien Lottin (1810-1903), peintre orientaliste et archéologue, y a vécu de 1852 à sa mort.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Les normales servent à représenter le climat. Elles sont calculées sur 30 ans et mises à jour toutes les décennies. Après les normales 1971-2000, les normales pour la période 1981-2010 ont été définies et, depuis 2021, ce sont les normales 1991-2020 qui font référence en Europe et dans le monde[5].
- L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
- Une précipitation, en météorologie, est un ensemble organisé de particules d'eau liquide ou solide tombant en chute libre au sein de l'atmosphère. La quantité de précipitation atteignant une portion de surface terrestre donnée en un intervalle de temps donné est évaluée par la hauteur de précipitation, que mesurent les pluviomètres[6].
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
Cartes
[modifier | modifier le code]- IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).
Références
[modifier | modifier le code]- Fiche de la commune sur le site de la communauté ce communes de Bernay
- « Géoportail (IGN), couche « Communes 2016 » activée ».
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI https://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
- « Le climat en France métropolitaine », sur meteofrance.fr, (consulté le ).
- 2021 : de nouvelles normales pour qualifier le climat en France, Météo-France, 14 janvier 2021.
- Glossaire – Précipitation, Météo-France
- « Le climat de la France au XXIe siècle - Volume 4 - Scénarios régionalisés : édition 2014 pour la métropole et les régions d’outre-mer », sur ecologie.gouv.fr (consulté le ).
- [PDF]« Observatoire régional sur l'agriculture et le changement climatique (Oracle) - Normandie », sur normandie.chambres-agriculture.fr, (consulté le ).
- « Fiche du Poste 27398001 » [PDF], sur donneespubliques.meteofrance.fr, (consulté le ).
- « La grille communale de densité », sur le site de l’Insee, (consulté le ).
- « Unité urbaine 2020 de Bernay », sur insee.fr (consulté le ).
- Insee, « Métadonnées de la commune ».
- « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Bernay », sur insee.fr (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
- François de Beaurepaire, Les noms des communes et anciennes paroisses de l'Eure, éditions Picard, , p. 143.
- Ernest Poret de Blosseville, Dictionnaire topographique du département de l’Eure, Paris, , p. 139.
- François de Beaurepaire, op. cit.
- Franck Beaumont, Philippe Seydoux, Gentilhommières des pays de l’Eure, Paris, Editions de la Morande, 1999, 284 p.
- « Résultats municipales 2020 à Menneval », sur lemonde.fr (consulté le ).
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
- Notice no PA00099483, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- « Château », notice no IA00018177, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- Philippe Seydoux (photogr. Serge Chirol), La Normandie des châteaux et des manoirs, Strasbourg, Éditions du Chêne, coll. « Châteaux & Manoirs », , 232 p. (ISBN 978-2851087737), p. 209.
- Astrid Lemoine-Descourtieux, « Les châteaux du XIXe siècle dans le département de l'Eure », Études normandes, vol. 52e année, no 4, Gloires du XIXe siècle, , p. 5-30 (voir p. 28) (lire en ligne, consulté le ).
- Gabriel Du Moulin sur data.bnf.fr.
Liens externes
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- Site officiel
- Ressources relatives à la géographie :
- Ressource relative à plusieurs domaines :
- Menneval sur le site de l'Institut géographique national
- Fiche héraldique de Menneval sur le site du conseil français d'héraldique