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Utilisateur:Sgurcit/Brouillon

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Königsberg (ou aussi Koenigsberg en français) (en vieux-prussien : Twangste, Kunnegsgarbs, Knigsberg ; en lituanien : Karaliaučius ; en polonais : Królewiec), était la capitale de la Prusse-Orientale, au bord de la mer Baltique.

Les armes de Königsberg

Histoire

Haut Moyen Âge

On a retrouvé sur le site de la ville des vestiges d'habitats des IIe et IIIe siècles, à l'époque où les Wisigoths occupaient la Prusse Baltique, initialement peuplée de Baltes dont deux tribus, les yotvingiens et les Prusses (en allemand Pruzzen) demeurèrent sur les rives de la Baltique lorsque les Wisigoths cédèrent la place aux Ostrogoths. Ces derniers à leur tour furent remplacés par les Varègues qui fondèrent au VIIIe siècle la ville de Truso sur la lagune de la Vistule (en allemand Frisches Haff, aujourd'hui golfe de Kaliningrad). À l'emplacement actuel de la vieille ville se trouvait alors le village prusse de Tvankste. Au IXe siècle des Baltes, les Coures, s'installèrent aussi dans la région, laissant leur nom à la Baie de Courlande (en allemand Kurisches Haff).

En 1226 le duc polonais Konrad Ier de Mazovie appela à l'aide les chevaliers Teutoniques pour l'aider à reprendre la Coujavie (en allemand Kulmerland) aux païens Prusses. Les chevaliers commencèrent donc par s'emparer en 1231 des terres occupées par ces tribus. Afin de tenir les territoires conquis, ils firent venir de toutes les régions du Saint Empire des colons de langue allemande, afin de former l'État teutonique.

Le mélange entre ces colons et les populations locales donna un dialecte balte local avec un fort emprunt germanique, le Borussien ou Vieux-Prussien (en allemand Alt-Preussisch) dont les locuteurs furent appelés Borussiens ou Prussiens (en allemand: Preussen).

Les quartiers de la future Königsberg n'étaient alors que des villages épars : Juditten (en vieux-prussien : noir), Kosse (arbres morts), Tragheim (foyer), Sackheim (pinède), Laak (coudrier), Ponarth (estrans). Même le nom de l'île du Kneiphof dérive du dialecte vieux-prussien et signifie submersible, inondable. Cette île ne fut fortifiée et colonisée par les Teutoniques qu'à partir de 1327. En 1255, avec l'autorisation du roi Ottokar II de Bohême, l'Ordre rasa donc le village prusse de Tvankste et édifia à son emplacement une petite ville du nom de Königsberg (Mont-royal), dont les premiers édifices maçonnés datent de 1257.

La ville devint la tête de pont de ce territoire teutonique, appelé Prusse (en allemand Preussen) et plus tardivement (après la réunion au Duché de Prusse du Brandebourg et d'autres territoires occidentaux): Prusse-Orientale (en allemand OstPreussen). Depuis cette extension, le nom de Prussiens désigne aussi les habitants de tout le Royaume de Prusse constitué au fil des siècles en Allemagne du Nord. Aujourd'hui, cette terminologie est devenue désuète et on emploie plutôt les termes d'Oblast de Kaliningrad ou encore de Russie baltique (Baltiyskaja Rossia dans les média russes)[1].

Capitale de l'Ordre Teutonique

Autour de la citadelle, trois châteaux furent édifiés : l'Altstadt, le Löbenicht et l'île de Kneiphof, qui avaient chacun leurs remparts, leur garnison, un marché et une église. L'Altstadt, qui s'élevait en 1256 à l'emplacement de la chaussée pavée ultérieure, succomba aux assauts des Borussiens en 1263 et dut être reconstruit plus près du Löbenicht. Königsberg obtint une charte en 1286 et rejoignit la Ligue hanséatique en 1340. L'île du Kneiphof était depuis 1322 un sanctuaire religieux, et l'on y édifia la cathédrale entre 1327 et 1380. Après la chute de la forteresse teutonique de Marienbourg en 1457, Königsberg devint la capitale de l'Ordre Teutonique.

Capitale du duché de Prusse

En 1525, le Margrave Albert de Brandebourg-Ansbach, Grand-Maître de l'Ordre, annexa la capitale de son Ordre au Duché de Prusse et y propagea la Réforme. Albert n'était toutefois pas véritablement duc de toute la Prusse, car la Pomerellie et la Warmie (patrie de Nicolas Copernic) restèrent sous dépendance héréditaire (jusqu'en 1569 : Union de Lublin) puis militaire du Royaume de Pologne.

À l'instigation du duc Albert, la première université de Königsberg (l'Albertina) ouvrit ses portes en 1544 pour propager le nouvel Évangile luthérien. Le recteur du lycée d'Elbing, Willem van de Voldersgraft, fut appelé à l'Albertina comme doyen et reçut la charge de conseiller ducal[2]. Il recruta l'érudit Andreas Osiander comme professeur.

Le château de Königsberg vers 1890.

Comme ses prédécesseurs, Albert avait dû toutefois se reconnaître comme le vassal du Grand-Duché polonais. Mais par une série de manœuvres diplomatiques auprès des autres cours d'Europe, l'électeur Frédéric Guillaume Ier de Brandebourg fit reconnaître sa souveraineté pleine et entière sur le duché de Prusse, avec les forteresses d'Altstadt, Kneiphof et du Löbenicht (traités de Labiau en 1656, de Wehlau en 1657, et paix d'Oliva en 1660). Il eut cependant à combattre le soulèvement de Königsberg contre la pression fiscale du Duché.

Ville royale de Prusse

En récompense de son ralliement à la cause autrichienne au début de la Guerre de Succession d'Espagne, l'électeur Frédéric III de Brandebourg obtint l'élévation de la Prusse au rang de royaume, et c'est naturellement à Königsberg qu'il se fit couronner en tant que Frédéric Ier de Prusse. Avec la requalification de l'électorat de Brandebourg en tant que fief du roi de Prusse, l'ensemble des territoires de la couronne Hohenzollern reçut le nom de Royaume de Prusse.

La Prusse-Orientale fut décimée par une épidémie de peste de 1708 à 1710. Pour repeupler la région, le « Roi-sergent » Frédéric-Guillaume Ier combina colonisation forcée et octroi d'avantages fiscaux : ainsi, en 1732, les protestants Salzbourgeois, chassés d'Autriche, y furent accueillis à bras ouverts.

Carte de Königsberg en 1905

Königsberg fut plusieurs fois assiégée au cours des guerres de Frédéric II Le Grand entre 1741 et 1760, et fut même occupée par les Russes en 1758. Malgré tout, c'est au XVIIIe siècle qu'elle connut son apogée commercial et intellectuel. Les armateurs et négociants écossais (également actifs à Saint-Pétersbourg) y importaient du thé, du tabac et du café, et exportaient du bois de charpente et des céréales. Les notables de la ville (et Emmanuel Kant en particulier, un des plus illustres enfants de la ville, qu'il n'a pratiquement jamais quittée) appréciaient leur compagnie, car ils étaient le lien avec une Europe techniquement et politiquement plus moderne.

Après sa défaite contre Napoléon en 1807, l'armée prussienne se replia sur Königsberg. Et après la Retraite de Russie, c'est dans cette ville que se réorganisa, le , la riposte des coalisés contre la France (pacte militaire de Tauroggen entre le général prussien Yorck et le chef d'état-major russe Hans Karl von Diebitsch).

Königsberg renforça son rôle de pôle administratif au XIXe siècle, en étant chef-lieu du district de Königsberg tout en étant capitale de la province de Prusse-Orientale, sans toutefois pouvoir rivaliser avec Berlin, qui s'industrialisait et se peuplait plus rapidement. Le roi de Prusse Frédéric-Guillaume III décide de la création d'une académie des beaux-arts en 1838. La gare ferroviaire desservie par la compagnie Preußische Ostbahn ouvrit en 1860, et fit de la ville pendant quelques décennies une plaque tournante entre l'Europe de l'Ouest et la Russie. Königsberg fut la capitale de la province de Prusse (entité qui regroupait la Prusse-Orientale et la Prusse-Occidentale, jusqu'en 1878) et fit partie du nouvel Empire allemand à partir de 1871, lorsque le royaume de Prusse s’intégra. Dès 1871, le gouvernement allemand avait profondément revu le système défensif de la ville, construisant notamment des forts type « von Biehler » autour de l’agglomération.

Fin du Troisième Reich et annexion à l'URSS

Königsberg était défendue par un réseau de forts entourant la ville. Ces forts posèrent des difficultés à l'armée soviétique qui dut les prendre un par un. L'aviation des alliés anglais et américains bombarda la ville avant l'assaut final par les troupes soviétiques. Il est curieux de remarquer que le centre historique fut presque détruit alors que des endroits stratégiques comme les gares ou les forts sont, dans la majorité, encore intacts de nos jours. Il est important aussi de préciser que du vieux Königsberg subsistent aujourd'hui quelques quartiers, notamment le quartier « Central », dont le nom vient du fait qu'après la guerre ce fut le seul encore habitable.

La ville et sa population subirent à la fin de la Seconde Guerre mondiale des bombardements anglo-américains sévères. L'assaut de la ville par les troupes soviétiques, sous le commandement du maréchal Vassilievski commença le 6 avril et se termina le par la capitulation de la garnison allemande. De cette prise témoignent encore des monuments ou des tombes communes (en russe « fraternelles ») des soldats tombés lors de la prise de la ville. Le plus grand d'entre eux est le monument à la mémoire des 1 200 combattants de la garde tombés à cet endroit. Ce monument construit sur leur tombeau constitue le point de rassemblement de la population locale à chaque anniversaire de la victoire de 1945.

La ville, presque complètement détruite et abandonnée par sa population, fut annexée par l'URSS et renommée Kaliningrad. Les habitants allemands furent remplacés par des colons russes.

Monuments

Monuments religieux

L'ancienne cathédrale de la ville, aussi appelée Cathédrale de Königsberg, datant du XIVe siècle se trouve au centre-ville, sur l'île qui était appelée Kneiphof par les Allemands. Ce quartier a été détruit à la fin de la Seconde Guerre mondiale, puis transformé en parc. La cathédrale est le seul bâtiment qui soit resté, les Soviétiques n'ayant pas osé la détruire, le philosophe Emmanuel Kant étant enterré à l’intérieur. Après la restauration des années quatre-vingt-dix, la cathédrale fonctionne maintenant comme un centre culturel avec un musée et des salles de concert et il existe à l'intérieur une petite chapelle luthérienne et une petite chapelle orthodoxe. Elle abrite un grand orgue remarquable[3].

Il y a aussi plusieurs anciennes églises allemandes qui datent surtout de la seconde moitié du XIXe siècle et de la première moitié du XXe siècle, comme l'église de la Sainte-Famille réputée pour son orgue.

Fortifications

La Porte Royale
Fortin n° II dit Bronsart bei Mandein

Koenigsberg a d'abord été fondée autour d'un château fort et elle est restée ville fortifiée jusqu'à la Seconde Guerre mondiale. Aujourd’hui, une partie de ses anciennes fortifications est encore debout.

Les fortifications du deuxième entournage

Le deuxième entournage comporte des bastions, demi-lunes, portes ville etc. et a été construit au milieu du XIXe siècle. Vers le début du XXe siècle, ce système de défense était devenu obsolète et empêchait le développement de la ville. C'est pourquoi on les[Quoi ?] a partiellement démolies en 1910.

Les parties les plus connues du deuxième entournage qui subsistent aujourd'hui sont :

  • Les sept portes de la ville néo-gothiques, dont la Porte Royale (Königstor) est la plus célèbre. Elle a d'ailleurs été choisie comme symbole des célébrations du 750e anniversaire de la fondation de la ville en 2005. La Porte Royale et la Porte de Friedland sont aujourd'hui des musées.
  • Les tours Dohna (ou se trouve le Musée de l'ambre) et Wrangel.
  • La caserne fortifiée Kronprinz.
  • Les bastions Sternwarte et Grolmann.
L'entournage des fortins

L'entournage des fortins a été construit dans les années 1870. Il consiste en douze grands fortins et cinq petits fortins. Tous les fortins ont été préservés, mais ils ne sont pas ouverts aux touristes.

Population

date population
1400 10 000
1663 40 000
1708 40 600
1711 30 000
1813 48 729
1er décembre 1819 63 869
1er décembre 1825 67 125
1er décembre 1831 67 580
1er décembre 1837 69 600
1er décembre 1840 70 839
3 décembre 1846 75 234
3 décembre 1852 79 887
3 décembre 1855 83 593
date population
3 décembre 1858 87 267
3 décembre 1864 101 500
1er décembre 1871 112 092
1er décembre 1875 122 636
1er décembre 1880 140 909
1er décembre 1885 151 151
1er décembre 1890 161 666
2 décembre 1895 172 796
1er décembre 1900 189 483
1er décembre 1905 223 770
1er décembre 1910 245 994
1er décembre 1916 229 007
5 décembre 1917 224 758
date population
8 octobre 1919 260 895
16 juin 1925 279 926
16 juin 1933 315 794
17 mai 1939 372 164
30 juin 1945 73 000

Parallèlement à son expansion économique et administrative, Königsberg voit sa population croître continuellement :

  • vers 1400 on estime que la ville comptait déjà 10 000 habitants.
  • L'épidémie de peste de 1601/02 fit 12 000 victimes en Prusse-Orientale, mais en 1813 on dénombre 50 000 habitants dans la capitale régionale.
  • En 1864 Königsberg dépassa les 100 000 habitants et en 1910 elle en comptait 246 000.
  • La Première Guerre mondiale ralentit évidemment la croissance, mais en 1925 la ville atteint les 287 000 habitants.
  • Jusqu'en 1933, la population s'accroît à 316 000 et on comptait 372 000 habitants peu avant qu'éclate la Seconde Guerre mondiale.

Quelques personnalités

L’église réformée française de Königsberg, aujourd'hui disparue, au début du XXe siècle.

Notes et références

  1. (de) et al., Westermann grosser Atlas zur Weltgeschichte, Westermann, , 256 p., 24x33 (ISBN 3-07-509520-1[à vérifier : ISBN invalide], présentation en ligne).
  2. On doit à l'historien prussien Christoph Hartknoch une biographie (en latin) de ce conseiller Vita Guilielmi Gnaphei (Acta Borussica III).
  3. http://sobor-kaliningrad.ru/eng/the_cathedrals_history.html

Articles connexes