1842 en France
Apparence
Chronologies
La famille royale ramenant à Neuilly le corps de S.A.R. le duc d’Orléans, le 13 juillet 1842. Lithographie de Jules Arnout d'après Victor Jean Adam.
1839 1840 1841 1842 1843 1844 1845 Décennies : 1810 1820 1830 1840 1850 1860 1870 Siècles : XVIIe XVIIIe XIXe XXe XXIe Millénaires : -Ier Ier IIe IIIe |
Architecture, Arts plastiques (Dessin, Gravure, Lithographie, Peinture et Sculpture), (), (), Littérature (), Musique (Populaire et Classique), Photographie et Théâtre |
Cette page concerne l’année 1842 du calendrier grégorien.
Événements
[modifier | modifier le code]- 6 janvier : l’ambassadeur en Espagne Salvandy, ne pouvant obtenir de présenter ses lettres de créance à la reine en personne et non à Espartero, régent du royaume, quitte Madrid[1].
- 7 février : le projet de la loi sur les chemins de fer est présenté à la Chambre. La discussion s’ouvre le 26 avril, sur le rapport de Dufaure et dure quinze jours[2]. L’amendement de Thiers, qui substitue une ligne unique (de la frontière belge à Marseille) au réseau de neuf lignes (six proposées par le projet, et trois ajoutées par la commission) est rejeté par 255 voix contre 152. L’ensemble est adopté par 255 voix contre 83[3].
- 15 février : lors d’un débat pour l’extension du droit de vote à tous les citoyens inscrits sur la liste départementale du jury, devant l’opposition de Guizot, Lamartine prononce un célèbre discours comparant la monarchie de Juillet à une borne : « On dirait, à les entendre, que le génie des hommes politiques ne consiste qu’en une seule chose, à se poser là sur une position que le hasard ou la révolution leur a faite, et à y rester immobiles, inertes, implacables […] si c’était là, en effet, tout le génie de l’homme d’État chargé de diriger un gouvernement, mais il n’y aurait pas besoin d’hommes d’État, une borne y suffirait. »[4]. La proposition est rejetée par 234 voix contre 193[5].
- Nuit du 9 au 10 mars : la flèche de l’église de Conches dans l’Eure s’écroule lors d’une tempête[6].
- 25 avril : mort de Georges Humann dans son bureau au ministère des finances ; Lacave-Laplagne le remplace jusqu’au [7].
- 26 avril : arrivée du contre-amiral Dupetit-Thouars à Fatu Hiva aux îles Marquises sur la frégate la Reine Blanche[8]. Du 1er mai au 12 juin, il annexe les différentes îles Marquises par une série de cérémonie de prise de possession, mettant fin aux luttes tribales[9].
- 8 mai : première catastrophe ferroviaire en France, sur la ligne de Versailles - Rive gauche, à hauteur de Meudon : cinquante-cinq morts dont Dumont d’Urville, plus de trois cents blessés[10].
- 11 juin :
- loi régissant le financement des chemins de fer[2]. Elle établit le réseau général de nos chemins de fer, ordonne que les dépenses des travaux qui devaient rester à la charge de l’État seraient provisoirement supportées par la dette flottante. Au , les avances s’élevaient à 441 000 000 francs. La loi décide la construction d’un réseau rayonnant autour de Paris ; l’État réalise l’infrastructure et prend à sa charge 1/3 des frais, les deux autres tiers étant à la charge des départements et communes desservis ; l’exploitation des lignes est concédée à des entreprises privées qui apportent les rails et le matériel roulant[11].
- loi sur le prolongement du chemin de fer de Paris à Rouen jusqu’au Havre[12].
- clôture de la session parlementaire[13].
- 12 juin : dissolution de la Chambre des députés. Les élections sont fixées au 9 juillet[13].
- 19 juin : le Journal des débats commence la publication des Mystères de Paris d’Eugène Sue (jusqu’au )[14].
- 9 juillet : les élections législatives sont un succès relatif pour Louis-Philippe et pour le gouvernement de Guizot. Le ministère obtient 266 sièges sur 459[15]. L’opposition est divisée en légitimistes (26 sièges), centre gauche (180) et radicaux républicains (18). À Paris, l’opposition gagne dix des douze sièges[16].
- 13 juillet : mort du duc d’Orléans, héritier de la couronne, dans un accident de voiture porte Maillot. Ses chevaux se sont emballés, il se brisé le crâne en sautant à bas de la voiture[17].
- 14 juillet : création par le préfet de la Seine Rambuteau d’une Commission des Halles pour « rechercher les moyens de mettre les halles d’approvisionnement en rapport avec les besoins de la population »[18].
- 16 juillet : convention de commerce entre la France et la Belgique[13] ; elle est élargie le .
- 21 juillet : Victor Hugo rédige et lit une Adresse au roi, étant directeur de l’Académie, à l’occasion de la mort du duc d’Orléans[19].
- 26 juillet : réunion des Chambres en session extraordinaire après les élections[13].
- 30 juillet : transfert de la dépouille du duc d’Orléans de la chapelle de Neuilly à Notre-Dame. Après deux jours d’exposition, les obsèques on lieu le 3 août et le corps est inhumé à Dreux le 4 août. Les cérémonies se font dans une certaine simplicité ; le Requiem de Mozart prévu est remplacé par une messe en plain-chant[20].
- 30 août : loi sur la régence du royaume. Les femmes en sont exclues, ce qui écarte la duchesse d'Orléans de la régence, qui doit se contenter de la garde et de la tutelle du roi mineur[21].
- 9 septembre : fortement incitée par Dupetit-Thouars, la reine de Tahiti Pōmare IV signe un traité de protectorat avec la France[22].
- Nuit du 11 au 12 novembre : naufrage de la Reliance, bâtiment de la Compagnie britannique des Indes orientales chargé de 27 000 caisses de thé, sur la côte de Cucq, entre Étaples et Berck. Sept personnes arrivent à se sauver sur un total de 116 hommes d’équipage[23].
- 15 novembre : fondation de la Société d’économie politique, à l’origine un dîner hebdomadaire réunissant Adolphe Blaise, Joseph Garnier, Eugène Daire et Gilbert Guillaumin à la Maison dorée[24]. Elle édite le Journal des économistes qui défend des idées libérales et libre-échangistes.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Journal historique et littéraire, vol. 8, P. Kersten, (présentation en ligne)
- Favier Couloumb, Recueil général des lois et ordonnances, vol. 12, Paris, Journal de notaires et des avocats, (présentation en ligne)
- Contrairement à ce que dit Rémusat, Duchâtel joue un rôle imaportant dans le débat. Les circonstances, au reste (expérience faite de l’impuissance des compagnies concessionnaires ; charges financières trop lourdes de l’État entraînées par la crise de 1840) imposent une solution mixte entre les principes absolus de l’entreprise d’État et de l’entreprise privée. - Il est curieux que Rémusat qui avait pris tant de place dans les discussions de 1837 et de 1838, n’intervient pas dans la question en 1842.
- Jacques Julliard et Grégoire Franconie, Les Gauches françaises (1762-2012)., Flammarion, , 818 p. (ISBN 978-2-08-135041-0, présentation en ligne)
- Guy Antonetti, La monarchie constitutionnelle, Montchrestien, , 160 p. (ISBN 978-2-402-13042-4, présentation en ligne)
- M. de Caumont, Bulletin monumental de la Société française d'archéologie, vol. 8, Derache, (présentation en ligne)
- Guy Antonetti, Les ministres des Finances de la Révolution française au Second Empire : Dictionnaire biographique 1814-1848, Institut de la gestion publique et du développement économique, , 619 p. (ISBN 978-2-8218-2826-1, présentation en ligne), p. 109
- Florentin Lefils, Description des îles Marquises, Collection XIX, (ISBN 978-2-346-08766-2, présentation en ligne)
- Frédéric Murhard, Nouveau recueil général de traités, vol. 3, Gottingue, Dieterich, (présentation en ligne)
- Louis Eugène Robert, Histoire et description naturelle de la commune de Meudon, Paulin, (présentation en ligne)
- cette loi, dit Guizot (Mémoires T VIII p. 626) : "justement appelée leur charte; l’autre (du 15 juillet 1845) qui a réglé la police des chemins de fer et fondé ainsi le régime permanent de ce grand et nouveau système de communication. Cette dernière loi, présentée et soutenue par M. Dumon, alors ministre des travaux publics, n'a pas cessé d’être en vigueur. Au 31 décembre 1847, il y a 2,059 kilomètres de chemins de fer en pleine exploitation, et 2,144 kilomètres de chemins de fer en construction."
- Bulletin des lois et ordonnances : publiées depuis la révolution de juillet 1830, vol. 4, Dupont, (présentation en ligne)
- Charles L. Lesur, Annuaire historique universel, vol. 3, Thoisnier Deplaces, (présentation en ligne)
- Les Mystères de Paris d'Eugène Sue : Les Fiches de lecture d'Universalis, Encyclopaedia Universalis, (ISBN 978-2-341-00069-7, présentation en ligne)
- Jean Garrigues et Philippe Lacombrade, La France au XIXe siècle : 1814-1914, Armand Colin, , 264 p. (ISBN 978-2-200-62600-6, présentation en ligne)
- Henri Heine, Lutèce : Lettres sur la vie politique, artistique et sociale de la France, La fabrique éditions, (ISBN 978-2-35872-133-2, présentation en ligne)
- Gabriel de Broglie, La Monarchie de Juillet, Fayard, , 462 p. (ISBN 978-2-213-66690-7, présentation en ligne)
- Pierre Lavedan, La question du déplacement de Paris et du transfert des Halles au Conseil municipal sous la Monarchie de juillet, Ville de Paris - Commission des travaux historiques, , 175 p. (ISBN 978-2-402-23586-0, présentation en ligne)
- Bibliographie de la France, vol. 30, (présentation en ligne)
- Damien Colas, Florence Gétreau et Malou Haine, Musique, esthétique et société au XIXe siècle : liber amicorum Joël-Marie Fauquet, Mardaga, , 336 p. (ISBN 978-2-87009-949-0, présentation en ligne)
- Collection complète des lois, décrets d’intérêt général, traités internationaux, arrêtés, circulaires, instructions, etc., vol. 41, Société du Recueil Sirey, (présentation en ligne)
- Raoul Teissier, Chefs et notables des établissements français de l'Océanie au temps du Protectorat : 1842-1880, Société des études océaniennes, , 148 p. (ISBN 978-2-402-26383-2, présentation en ligne)
- L'ami de la religion journal et revue ecclésiastique, politique et littéraire, vol. 115, Adrien Le Clere et Cie, (présentation en ligne)
- Pieter Alexander Sandelin, Répertoire général d'économie politique ancienne et moderne, vol. 3, P.H. Noordendorp, (présentation en ligne)
Articles connexes
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