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Abbaye de Poblet

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Abbaye de Poblet
image de l'abbaye
Vue d'ensemble de l'abbaye et de la campagne environnante.
Diocèse Archidiocèse de Tarragone
Patronage Santa María
Numéro d'ordre (selon Janauschek) CCCXXII (322)[1]
Fondation 6 mai 1151
Dissolution 1835-1940
Abbaye-mère Fontfroide
Lignée de Clairvaux (1213-1791)
Poblet (depuis 1940)
Abbayes-filles Avant 1835 :
509 - Piedra (1194-1835)
619 - Benifassà (1235-1835)
623 - La Real (de) (1236-1835)
Depuis 1940 :
Solius (depuis 1967)
Congrégation Ordre cistercien (1213-1835 et depuis 1940)
Période ou style Gothique catalan
Protection Classée BIC (1921)
Patrimoine mondial Patrimoine mondial (1991)[2]
Coordonnées 41° 22′ 49″ N, 1° 04′ 56″ E[3]
Pays Drapeau de l'Espagne Espagne
Région historique Principauté de Catalogne
Communauté autonome Drapeau de la Catalogne Catalogne
Province Drapeau de la province de Tarragone Province de Tarragone
Commune Vimbodí i Poblet
Site http://www.poblet.cat
Géolocalisation sur la carte : Espagne
(Voir situation sur carte : Espagne)
Abbaye de Poblet
Géolocalisation sur la carte : Catalogne
(Voir situation sur carte : Catalogne)
Abbaye de Poblet

Monastère de Poblet *
Image illustrative de l’article Abbaye de Poblet
Fontaine de Poblet.
Type Culturel
Critères (i) (iv)
Superficie 18
Zone tampon 163
Numéro
d’identification
518
Région Europe et Amérique du Nord **
Année d’inscription (15e session)
Image illustrative de l’article Abbaye de Poblet
Plan général de l'abbaye de Poblet.
* Descriptif officiel UNESCO
** Classification UNESCO

L’abbaye de Poblet (en espagnol : Real Monasterio de Santa María de Poblet ; en catalan : Reial Monestir de Santa Maria de Poblet) est une abbaye cistercienne située dans la Conca de Barberà, plus précisément à Vimbodí i Poblet, en Catalogne. Poblet abrite un impressionnant ensemble architectural, parmi les plus grands d'Europe. Il abrite en particulier le plus grand monastère d'Europe encore habité. Depuis le Moyen Âge, le site est un symbole majeur de la couronne d'Aragon et des territoires qui en dépendaient.

À partir du règne de Pierre le Cérémonieux au XVe siècle, il sert de panthéon des rois d'Aragon, bien qu'il abrite des tombes plus anciennes, ainsi que des personnes de la même famille, et d'autres nobles.

Après la visite du roi Alphonse XIII, l'abbaye est déclarée monument national par le gouvernement espagnol. En 1991, il est déclaré patrimoine de l'Humanité par l'UNESCO.

En 2005, il reçoit la croix de Saint-Jordi de la Généralité de Catalogne « par le rôle important qu'il a eu dans l'histoire de la Catalogne depuis le XIIe siècle, quand, avec l'apparition de l'ordre cistercien, il devient un élément spirituel de la Couronne d'Aragon, en devenant le siège principal des tombes royales. »

Le monastère de Sainte-Marie de Poblet est fondé à l'initiative du comte Raimond-Bérenger IV de Barcelone, qui donne en 1151 aux moines cisterciens de Fontfroide une terre, tout juste reconquise sur l'occupant arabe, sur laquelle ils vont bâtir leur abbaye[4].

Au Moyen Âge

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Les débuts sont modestes. Comme toutes les abbayes cisterciennes, celle de Poblet est fondée par un groupe de douze moines, sans compter le nouvel abbé. Ils construisent dans ce qui est aujourd'hui la partie orientale de la clôture un premier monastère, d'architecture romane, dont quelques restes subsistent. Rapidement, cependant, la faveur des rois d'Aragon vaut une prospérité croissante au monastère. En 1166 commence la création du monastère actuel, beaucoup plus ambitieuse ; en effet, la communauté compte déjà entre 80 et 100 moines[4].

Le monastère connait son apogée au XIVe siècle. À cette époque, les biens possédés par l'abbaye s'étendent du piémont pyrénéen catalan jusqu'au nord de Valence. Par ailleurs, la bibliothèque de l'abbaye est particulièrement renommée, contenant encore aujourd'hui le manuscrit de la Crònica de Jacques Ier le Conquérant, datant du XIVe siècle[5].

Fermeture au XIXe siècle

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Le désamortissement de Mendizábal ferme le monastère en 1835. Durant la fermeture, le monastère et en particulier les tombes royales sont endommagées voire profanées. Les terres sont vendues aux enchère et la dégradation transforme l'abbaye en ruine jusque vers 1921. À partir de cette date, une prise de conscience de la valeur patrimoniale de Poblet se fait. L'abbaye est déclarée monument historique à cette date ; une restauration commence à partir de 1930[5].

Nouvelle communauté cistercienne

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En 1940, une communauté cistercienne s'installe à nouveau dans les bâtiments[6]. Elle forme la tête de la congrégation cistercienne d'Aragon, une des deux congrégations cisterciennes espagnoles de la commune observance. La congrégation d'Aragon est installée dans trois abbayes masculines et trois féminines. En 2005, la communauté monastique de Poblet compte trente-deux moines[7].

Restauration

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À partir de 1940, la restauration du site commence, sous la direction de l'architecte Eduard Toda (es). Elle s'accélère en 1978 grâce à l'implication de Josep Tarradellas i Joan, tout en restant dans l'esprit de la restauration initiale de Toda, sous la direction de Joan Bassegoda i Nonell. À partir de 1990, sous la direction de Lluís Nadal, la restauration change d'esprit et modifie certaines décisions prises auparavant, ce qui ne fait pas l'unanimité[8].

Le plan de l'abbaye est inhabituel puisque les bâtiments conventuels sont situés, non pas au sud, mais au nord (à gauche de la nef) de l'église abbatiale.

L'église abbatiale

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L'église construite en 1166 est très vaste, à cause de la taille de la communauté monastique. Elle est construite suivant une architecture romane dans laquelle les techniques gothiques, comme la croisée d'ogives, commencent à apparaître, notamment dans les bas-côtés et le déambulatoire. La forme cistercienne traditionnelle n'est pas entièrement respectée, avec l'absence d'un chevet plat remplacé par une abside autour de laquelle court un déambulatoire.

Damián Forment a sculpté un retable particulièrement renommé derrière le maître-autel.

La nécropole d'Aragon

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Plusieurs rois d'Aragon sont enterrés à l'abbaye de Poblet[4]. Le premier à y avoir eu sa sépulture est Alphonse II le Chaste, mort en 1196. Le suivant fut Jacques Ier le Conquérant, mort en 1276. Le souverain suivant qui est enterré à Poblet est Pierre IV le Cérémonieux, mort en 1387. Le fils de ce dernier, Jean Ier le Chasseur (mort en 1395), gît également dans l'abbaye, en compagnie de son épouse, Yolande de Bar (morte en 1431), ainsi que le frère de Jean, Martin Ier dit l'Humain ou le Vieux (mort en 1410). Ferdinand Ier le Juste (mort en 1416) est aussi enterré dans l'abbatiale, ainsi que son épouse Éléonore d'Albuquerque et ses fils, Alphonse V le Magnanime (mort en 1458) et Jean II d'Aragon (mort en 1479), ainsi que l'épouse de ce dernier, Jeanne Enríquez, morte en 1468[9].

Les tombes quittent l'abbaye en 1835, pendant la période du désamortissement, pour la réintégrer en 1952[9].

Le cloître

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Le cloître de Poblet est particulièrement vaste (quarante mètres de longueur sur trente-cinq de largeur), et mêle, comme l'abbatiale, les styles roman et gothique[10].

Classement et protection

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L'abbaye fait l’objet d’un classement en Espagne au titre de bien d'intérêt culturel depuis le [11].

Les environs de l'abbaye font l’objet d’une demande de classement en Espagne au titre de bien d'intérêt culturel en tant qu'ensemble historique depuis le [12].

Le site fait également l’objet d’un classement en Espagne au titre de bien d'intérêt culturel en tant que site historique depuis le [13].

Depuis 1991, l'abbaye de Poblet est inscrite au Patrimoine mondial de l'Unesco. Elle constitue « l'une des plus grandes et des plus achevées des abbayes cisterciennes. Elle entoure son église qui fut bâtie au XIIe siècle. Associée à une résidence royale fortifiée et abritant le panthéon des rois de Catalogne et d'Aragon, elle impressionne par sa majestueuse sévérité. »[2].

Par ailleurs, la grange de l'abbaye de Poblet, située à Castellserà (comarque d'Urgell, province de Lérida) fait l’objet d’un classement en Espagne au titre de bien d'intérêt culturel depuis le [14],[15].

Notes et références

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  1. (la) Leopold Janauschek, Originum Cisterciensium : in quo, praemissis congregationum domiciliis adjectisque tabulis chronologico-genealogicis, veterum abbatiarum a monachis habitatarum fundationes ad fidem antiquissimorum fontium primus descripsit, t. I, Vienne, , 491 p. (lire en ligne), p. 220.
  2. a et b « Monastère de Poblet », sur whc.unesco.org, UNESCO (consulté le ).
  3. (it) « Poblet », sur cistercensi.info, Ordre cistercien (consulté le ).
  4. a b et c Marcel Durliat, Encyclopædia Universalis (lire en ligne), « Poblet, abbaye de ».
  5. a et b (ca) Angel Blasco, « Resum històric del monestir de Poblet », sur usuaris.tinet.cat, Tinet, (consulté le ).
  6. Maud Brochard, « Le monastère de Poblet, chef d’œuvre de l'art cistercien catalan »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur suite101.fr, Suite101, (consulté le ).
  7. (en) « Welcome », sur poblet.cat, Abbaye de Poblet, (consulté le ).
  8. (ca) « Monestir de Poblet (segle XIII - 2008) », sur sos-monuments.org, SOS monuments, (consulté le ).
  9. a et b « Sépultures des rois d’Espagne : les rois d’Aragon », sur tombes-sepultures.com, Tombes & s&pultures, (consulté le ).
  10. « Le Monastère de Poblet »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur 1000merveilles.com, Ordre cistercien (consulté le ).
  11. Base BIC du ministère espagnol de la Culture sous le nom Monasterio de Poblet et le n° de référence RI-51-0000197.
  12. Base BIC du ministère espagnol de la Culture sous le nom Conjunto Histórico Artístico los Alrededores del Monasterio de Poblet.
  13. Base BIC du ministère espagnol de la Culture sous le nom Parte del Valle del Monasterio de Poblet-vimbodi L'entorn del monestir de Poblet et le n° de référence RI-54-0000062.
  14. Base BIC du ministère espagnol de la Culture sous le nom Antiguo granero del monasterio de Poblet "La Panera" et le n° de référence RI-51-0010571.
  15. (es) « Resolución de 4 de julio de 2001 », sur noticias.juridicas.com, Noticias juridicas (consulté le ).

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Articles connexes

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Liens externes

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