Anelosimus eximius
Règne | Animalia |
---|---|
Embranchement | Arthropoda |
Sous-embr. | Chelicerata |
Classe | Arachnida |
Ordre | Araneae |
Sous-ordre | Araneomorphae |
Famille | Theridiidae |
Genre | Anelosimus |
- Theridion eximium Keyserling, 1884
- Anelosimus socialis Simon, 1891
Anelosimus eximius est une espèce d'araignées aranéomorphes de la famille des Theridiidae[1].
C'est une des rares espèce d'araignées sociales que l'on connaisse : parmi les quelque 50 000 espèces d'araignées répertoriées, seules une vingtaine d'espèces affichent un comportement social.
Distribution
[modifier | modifier le code]Cette espèce se rencontre aux Petites Antilles et du Panama à l'Argentine[1].
Description
[modifier | modifier le code]Les mâles mesurent de 3,0 à 3,2 mm et les femelles de 4,6 à 5,8 mm[2].
Comportement
[modifier | modifier le code]Anelosimus eximius est considérée comme une espèce d'araignées sociales car elles pratiquent le soin des couvées communes et coopèrent en chassant en meute pour capturer leurs proies dans leurs toiles, ce qui leur permet de capturer des proies beaucoup plus grandes qu'un seul individu n'en serait capable[3], des proies pouvant peser jusqu'à 700 fois leur poids[4].
Les colonies peuvent comporter plusieurs milliers d'individus[5].
Elles peuvent être associées à des toiles de Philoponella republicana (Uloboridae) et hébergent des commensaux et cleptoparasites : Diptères Nématocères Mycetophilidae, Hémiptères Miridae (Fulvius sp.) et Nabidae (Arachnocoris) et d'autres araignées Theridiidae du genre Argyrodes[6].
Ces araignées ayant un système oculaire peu efficace, elle produisent une image mentale de leur environnement en utilisant les vibrations ressenties sur leur toile. Par exemple, si une proie se prend dans leur piège collectif, les araignées se feront une image mentale de ladite proie. Un nombre d'individus correspondant à la taille de la proie ira alors la neutraliser[7]. Elles sont capables de détecter si les vibrations dans leur toile viennent d'une proie ou d'un objet inanimé, pour savoir si une intervention est nécessaire. Elles peuvent aussi savoir si les vibrations viennent d'une proie ou d'un autre membre de leur toile car toutes les araignées d'une même toile se déplacent au même rythme, contrairement à une proie qui se débat[8].
Anelosimus eximius étant une espèce sociale, ses membres communiquent par des phéromones et des vibrations sur la toile. Les araignées utilisent leurs pattes et leur abdomen pour faire vibrer la toile et communiquer aux autres individus[9].
Toile
[modifier | modifier le code]Sa toile a été décrite par Lopez en 1987[6].
Elles construisent de vastes toiles dont le volume est compris entre 1 litre et 1 m3[10].
Systématique et taxinomie
[modifier | modifier le code]Cette espèce a été décrite sous le protonyme Theridion eximium par Keyserling en 1884. Elle est placée dans le genre Anelosimus par Archer en 1950[11].
Anelosimus socialis[12] a été placée en synonymie par Simon en 1894[13].
Publication originale
[modifier | modifier le code]- Keyserling, 1884 : Die Spinnen Amerikas II. Theridiidae. Nürnberg, vol. 1, p. 1-222 (texte intégral).
Liens externes
[modifier | modifier le code]- (en) Référence Animal Diversity Web : Anelosimus eximius (consulté le )
- (en) Référence BioLib : Anelosimus eximius (Keyserling, 1884) (consulté le )
- (en) Référence Catalogue of Life : Anelosimus eximius (Keyserling, 1884) (consulté le )
- (fr + en) Référence EOL : Anelosimus eximius (Keyserling 1884) (consulté le )
- (fr + en) Référence GBIF : Anelosimus eximius (Keyserling, 1884) (consulté le )
- (fr) Référence INPN : Anelosimus eximius (Keyserling, 1884) (TAXREF) (consulté le )
- (fr + en) Référence ITIS : Anelosimus eximius (Keyserling, 1884) (consulté le )
- (en) Référence NCBI : Anelosimus eximius (taxons inclus) (consulté le )
- (en) Référence World Spider Catalog : Anelosimus eximius (Keyserling, 1884) dans la famille Theridiidae +base de données (consulté le )
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Vakanas, G. (2002) Régulation du nombre d'individus participant à la capture et au transport collectif de proies chez une araignée sociale, Anelosimus eximius : importance des caractéristiques de la proie. Exposé oral ; Plasticité et socialité ; Versailles 16-18 Septembre 2002 PROGRAMME, 27.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- World Spider Catalog (WSC). Musée d'histoire naturelle de Berne, en ligne sur http://wsc.nmbe.ch. doi: 10.24436/2, consulté lors d'une mise à jour du lien externe
- Levi, 1956 : « The spider genera Neottiura and Anelosimus in America (Araneae: Theridiidae). » Transactions of the American Microscopical Society, vol. 75, no 4, p. 407-422.
- Jae C. Choe et Bernard J. Crespi, The evolution of social behavior in insects and arachnids, Cambridge, Cambridge University Press, (DOI 10.1017/CBO9780511721953), p. 1-552.
- Nathaniel Herzberg, « Ces araignées qui chassent en meute », sur lemonde.fr, Le Monde,
- Smith, 1986 : « Population Genetics of Anelosimus eximius (Araneae, Theridiidae). » The Journal of Arachnology, sér. , vol. 14, no 2, p. 201-217 (texte intégral).
- Lopez, 1987 : « The social Spider Anelosimus eximius (Keyserling) in French Guiana. » The Newsletter of the British Arachnological Society, no 49, p. 3-4.
- « La prédation chez Anelosimus eximius », sur insecte.org
- « Comment les araignées chassent-elles « à l’unisson » ? | CNRS », sur www.cnrs.fr (consulté le )
- « Anelosimus eximius », sur Animal Diversity Web
- Leborgne, Kraft & Pasquet, 1994 : « Experimental study of foundation and development of Anelosimus eximius colonies in the tropical forest of French Guiana. » Insectes Sociaux, vol. 41, p. 179-189.
- Archer, 1950 : « A study of theridiid and mimetid spiders with descriptions of new genera and species. » Museum Paper, Alabama Museum of Natural History, vol. 30, p. 1-40.
- Simon, 1891 : « Observations biologiques sur les arachnides. I. Araignées sociables. Voyage de M. E. Simon au Venezuela (-). 11e Mémoire. » Annales de la Société Entomologique de France, vol. 60, p. 5-14 (texte intégral).
- Simon, 1894 : Histoire naturelle des araignées. Paris, vol. 1, p. 489-760 (texte intégral).