Béatrice Appia
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Béatrice Appia est une artiste peintre française d'origine suisse. Elle est née le [1] à Genève et est morte à Versailles le .
Biographie
[modifier | modifier le code]Béatrice Appia naît en 1899 à Eaux-Vives, un quartier de Genève (Suisse), devenant ainsi la cadette d'une famille de six enfants, de son père Paul Henry Appia, pasteur de l'Église réformée et de sa mère Thérèse Marguerite Augusta Rey. Son grand-oncle Louis Appia (1818-1898) est un des cofondateurs de la Croix-Rouge.
Son père qu'elle n'a pour ainsi dire jamais connu meurt en 1901 . Depuis, sa mère est obligée de pourvoir à l'entretien plus qu'à l'éducation de ses six enfants, dont Béatrice est la cadette, en se consacrant à la peinture d'art d'inspiration religieuse pour la vendre ensuite.
Elle crée sa première aquarelle en 1910 au cours d'un voyage en famille en Angleterre.
Elle peint son premier autoportrait à Genève en 1914 . Elle en fera une quarantaine jusqu'à la fin de sa vie.
En 1918, elle termine sa scolarité par un « Brevet supérieur ». Sa mère l'envoie alors chez un oncle en France. Ce dernier lui trouve un travail comme jeune fille au pair dans une famille en Hollande. Quelques mois après, supportant mal l'autorité de cette famille, elle se fait inscrire à l'École des Beaux-Arts de La Haye par une dame aquarelliste. Ses peintures la font entrer dans la période naïve.
En 1920, elle est reconnue douée par son école pour le dessin et la peinture, elle revient en France et se fait inscrire à l'Académie de la Grande Chaumière, dans le quartier du Montparnasse à Paris.
En 1922, elle fait successivement la connaissance de camarades peintres : Eugène Dabit, Christian Caillard, Georges-André Klein. Ses peintures la font placer dans la période académique.
C'est en 1923 qu'elle fait la connaissance d'un autre camarade peintre de Caillard : Maurice Loutreuil. Naissance du « groupe du Pré Saint-Gervais », formé par Maurice Loutreuil en qualité de chef de file et ayant comme membres : Christian Caillard, Eugène Dabit, Béatrice Appia et Pinchus Krémègne. Ce groupe à caractère privé s'est donné pour règle de s'instruire de tout ce qui concerne la peinture d'art comprenant les auteurs connus, et leurs œuvres et de s'essayer à imiter leurs styles de peinture sans toutefois les copier. Quelques-unes de ses peintures imitent le style de Loutreuil. Elle acquiert la nationalité française par décret du Ministère de la Justice.
Elle épouse Eugène Dabit à Paris en 1924.
Maurice Loutreuil meurt des suites d'une maladie en 1925. Caillard hérite alors des œuvres de ce dernier et invitera plusieurs fois, dans l'année et jusqu'en 1927, Béatrice et son mari à venir peindre dans la cabane atelier du défunt. Béatrice fait une première exposition de ses peintures dans la galerie d'art d'un grand magasin à Paris où elle recevra des critiques élogieuses.
Béatrice expose en avril 1926 à la galerie Champigny à Paris.
En 1927, elle et son mari s'installent en tant que locataires dans leur pavillon atelier fraîchement construit au no 7 de la rue Paul-de-Kock, à Paris. Béatrice en tirera de nombreuses peintures qui la font entrer dans la période réaliste.
En 1928, de retour en France avec son mari d'un grand voyage à caractère artistique au Maroc, Béatrice voit ce dernier se convertir dans la littérature.
En 1929 a lieu de dernier grand voyage en campagnes de peinture au Maroc où le couple Dabit séjourne chez Christian Caillard à Marrakech.
En 1936, Eugène Dabit est invité par André Gide à participer à un grand voyage à caractère littéraire. Il part de Londres en bateau avec quelques amis pour l'URSS. À Paris, Béatrice apprend avec stupeur le décès de son mari, survenu inopinément à Sébastopol le 25 août par suite d'une courte maladie d'origine inconnue. Béatrice s'achète une mansarde atelier dans le IXe et quitte à regret son pavillon atelier de la rue Paul de Kock.
En 1937, elle fait un premier voyage en Afrique[2], en campagnes de peinture en Casamance. En 1938, à Conakry, elle fera la connaissance de Louis Blacher, gouverneur de Guinée, colonie française. Elle l'épousera en octobre. Formée par un ethnologue, elle fait connaissance des us et coutumes de diverses populations indigènes rencontrées au cours de ses périples. Elle rapportera ainsi plus d'une centaine de précieux dessins d'enfants écoliers de tous âges ainsi que des peintures et des photographies de personnages, de manifestations et de fêtes dont elle fera don plus tard au musée de l'Homme à Paris.
En juin 1939, enceinte, elle revient avec son mari à Paris. Dès les premiers jours d'août, la guerre éclate en Europe. Le 8 août, Béatrice accouche à Paris d'un petit garçon prénommé Yves puis Eugène en souvenir de feu son premier mari. En septembre elle retourne en Afrique avec son bébé rejoindre son époux en poste à Conakry. Elle fait plusieurs campagnes de peinture en Guinée française.
En 1940, à la suite du limogeage de Louis Blacher de son poste de gouverneur, la famille se retire à Dakar. Béatrice y fait plusieurs campagnes de peinture. Dès octobre, la famille prend l'avion à Saint-Louis du Sénégal pour Pau en zone libre française.
En 1941, avec son fils et son mari, elle arrive le 8 janvier à Paris. La famille habite alors dans le VIIe arrondissement.
En 1950, elle s'inscrit aux cours d'André Lhote pour apprendre à utiliser le cubisme en peinture. Par la suite elle fera plusieurs tableaux dans ce style sans vraiment abandonner le réalisme. Elle s'inscrit également à l'Académie Jullian pour apprendre la gravure au burin sur métal durant huit années. Elle partagera ainsi ce travail avec la peinture jusqu'en 1983.
En 1959, par un étrange coup du sort, Béatrice et sa famille emménagent pour la seconde fois dans le pavillon-atelier de la rue Paul-de-Kock qu'elle avait occupé autrefois avec Dabit.
Son mari Louis Blacher meurt en 1960, des suites d'une longue maladie.
En 1969, elle a la joie d'assister au mariage de son fils Yves avec une fille de bonne famille de religion protestante.[pas clair]
En 1986, Béatrice Appia se voit attribuer par la ville de Paris l'insigne de Chevalier des Arts et des Lettres pour l'ensemble de son œuvre.
En raison de son grand âge, elle voit moins bien et cesse de peindre en 1993.
En 1998, devenue dépendante, elle est transférée de sa maison rue Paul-de-Kock vers une maison de retraite à Versailles où elle meurt paisiblement le 30 septembre dans sa 99e année. Son fils unique devient alors l'héritier de ses œuvres et de celles de son premier mari (Eugène Dabit).
En 1999, selon ses volontés, ses cendres sont dispersées dans la nature, quelque part sur une montagne d'Italie et sur la terre de ses ancêtres, qu'elle a toujours aimé.
Œuvres
[modifier | modifier le code]- Ses dessins : excellente imagière, elle a fait des paysages, puis des bandes dessinées colorées à l'aquarelle sur divers thèmes (Histoire de France, faits divers de famille, etc.)
- Ses peintures: estimées à plus d'un millier et surtout à l'huile, elle a peint des natures mortes, des portraits, des nus, des paysages, des imaginaires et des scènes bibliques. L'une de ses peintures : Le montreur de masques a fait l'objet d'une tapisserie exécutée dans les ateliers Méliande.
- Ses gravures: elle en a fait plus d'une centaine.
- Ses œuvres écrites :
- Pour les enfants elle a écrit et/ou illustré: Conte de la marguerite [3], Histoire de Perlette, goutte d'eau (Marie Colmont), Histoire d'un petit âne qui avait les oreilles trop courtes, Contes de la forêt vierge, Ouyara, chien esquimau et de nombreux autres contes pour adultes dont Les trois corbeaux[4].
- Pour la radio anglaise, elle a écrit : Un conte de Noël.
- Elle a produit et écrit un certain nombre de rapports ethnographiques de ses voyages en Afrique.
- Terres primitives, roman tiré de ses voyages en Afrique (Éd. Colbert 1946).
- Ses illustrations :
- Le grand vent, textes et poèmes d'Irène Champigny.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- « Robert Denoël éditeur - Témoignages », sur thyssens.com (consulté le ).
- « Expositions des œuvres de Madame Béatrice Appia à Bamako », Bulletin d'information et de renseignements, Gouvernement général de l'Afrique occidentale française, no 148, (lire en ligne) lire en ligne sur Gallica
- Flammarion 1935 ; réédité en 1960, 1968, 1973, 1988 & 1998 (Les albums du Père Castor).
- Nieres-Chevrel, Isabelle, 1941- ... et Perrot, Jean, 1937- ..., Dictionnaire du livre de jeunesse : la littérature d'enfance et de jeunesse en France, Paris, Electre-Ed. du Cercle de la Librairie, dl 2013, 989 p. (ISBN 978-2-7654-1401-8 et 2765414017, OCLC 862208705, lire en ligne), p. 38
Annexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Lucile Encrevé, « Béatrice Appia », in Patrick Cabanel et André Encrevé (dir.), Dictionnaire biographique des protestants français de 1787 à nos jours, tome 1 : A-C, Les Éditions de Paris Max Chaleil, Paris, 2015, p. 74 (ISBN 978-2846211901)
Liens externes
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