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Carabinier (contre-torpilleur)

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Carabinier
illustration de Carabinier (contre-torpilleur)
Le Carabinier à Monaco en 1911

Type contre-torpilleur
Classe classe Spahi
Histoire
A servi dans  Marine nationale
Constructeur Ateliers et Chantiers de Penhoët, Saint-Nazaire Drapeau de la France France
Lancement 10 octobre 1908
Statut Sabordé le 15 novembre 1918
Équipage
Équipage 77 à 79
Caractéristiques techniques
Longueur 64,2 m
Maître-bau 6,5 m
Tirant d'eau 2,4 m
À pleine charge 530 à 550 tonnes
Propulsion
Puissance 7500 ch (5593 kW)
Vitesse 28 nœuds (52 km/h)
Caractéristiques militaires
Armement
Rayon d'action 1000 à 1200 milles marins (1900 à 2200 km) à 10 nœuds (19 km/h)
Pavillon France

Le Carabinier est l’un des sept contre-torpilleurs de classe Spahi construits pour la marine française dans la première décennie du XXe siècle.

La classe Spahi était moitié plus grande que la classe Branlebas précédente pour correspondre à l’augmentation de la taille des destroyers étrangers[1]. Le Carabinier avait une longueur entre perpendiculaires de 64,2 mètres, une largeur de 6,5 mètres[2] et un tirant d'eau de 2,4 mètres. Les navires avaient un déplacement de 530 à 550 tonnes à pleine charge. Leur équipage comptait 77 à 79 officiers et hommes du rang[1].

Le Carabinier était propulsé par deux moteurs à vapeur à triple expansion, chacun entraînant un arbre d'hélice à l’aide de la vapeur fournie par quatre chaudières Guyot. Les moteurs ont été conçus pour produire 7 500 chevaux (5 600 kW) qui devaient donner à la classe Spahi une vitesse de 28 nœuds (52 km/h). Au cours de ses essais en mer, le Carabinier a atteint une vitesse maximale de 27,05 nœuds (50,10 km/h), ce qui faisait de lui le navire le plus lent de la classe. Les navires transportaient suffisamment de charbon pour leur donner une autonomie de 1 000 à 1 200 milles marins (1 900 à 2 200 km) à une vitesse de croisière de 10 nœuds (19 km/h). [3]

L’armement principal des navires de la classe Spahi consistait en six canons de 65 millimètres modèle 1902 en affûts simples, un à l’avant et un à l’arrière des superstructures, les autres étaient répartis au milieu du navire. Ils étaient également équipés de trois tubes lance-torpilles de 450 millimètres. L’un d’eux était dans un affût fixe à l’avant et les deux autres étaient sur des affûts rotatifs simples au milieu du navire[1].

Le Carabinier a été commandé aux Ateliers et Chantiers de Penhoët, et il a été lancé le 10 octobre 1908 à leur chantier naval de Saint-Nazaire. Il a été achevé en octobre 1909[3].

Au cours des phases préliminaires de la bataille d'Antivari le 16 août, les 1ère, 4e et 5e flottilles de contre-torpilleurs sont chargées d’escorter le gros de la 1ère armée navale tandis que les 2e, 3e et 6e flottilles escortent les croiseurs cuirassés de la 2e escadre légère et deux croiseurs britanniques. Après avoir réuni les deux groupes et repéré le croiseur protégé austro-hongrois SMS Zenta et le destroyer SMS Ulan, les contre-torpilleurs français ne jouèrent aucun rôle dans le naufrage du croiseur, bien que la 4e flottille ait été envoyée à la poursuite infructueuse du Ulan. Après avoir brisé le blocus austro-hongrois d’Antivari (aujourd’hui connu sous le nom de Bar), le vice-amiral Augustin Boué de Lapeyrère, commandant de la 1ère armée navale, décida de transporter des troupes et des fournitures jusqu’au port, escorté par la 2e escadrille légère et les 1re et 6e flottilles de destroyers pendant que le reste de la 1ère armée navale bombardait le 1er septembre la base navale austro-hongroise de Cattaro, au Monténégro. Quatre jours plus tard, la flotte assure l’évacuation de Danilo, prince héritier du Monténégro, vers l’île grecque de Corfou. La 2e flottille bombarde le phare de Stončica sur l’île de Lissa le 19 septembre. La flottille escorte plusieurs petits convois chargés de fournitures et d’équipements jusqu’à Antivari, à partir d’octobre et jusqu’à la fin de l’année, toujours couverts par les plus grands navires de l’armée navale dans des tentatives futiles d’attirer la flotte austro-hongroise dans la bataille. L’armée navale attaqua Lissa et l’île de Lastovo le 2 novembre, le contre-torpilleur Lansquenet entrant dans le port de Vis et extorquant une rançon aux habitants de la ville, afin que les Français ne bombardent pas la ville. En partant, les Français bombardent à nouveau le phare[4].

Le torpillage du cuirassé français Jean Bart le 21 décembre provoque un changement de tactique française, car les cuirassés sont trop importants pour risquer de les exposer à une attaque sous-marine. Désormais, seuls les contre-torpilleurs escorteraient les transports, couverts par des croiseurs à une distance de 20 à 50 milles (32 à 80 km) des transports. Le premier convoi de 1915 à destination d’Antivari arriva le 11 janvier et d’autres furent effectués jusqu’au dernier les 20 et 21 avril. Après que l’Italie ait signé le pacte de Londres et déclaré la guerre à l’Empire austro-hongrois le 23 mai 1915, le Carabinier était toujours affecté à la 2e flottille lorsque cette unité a été transférée à la 1ère division de torpilleurs et de sous-marins de la 2e escadre basée à Brindisi, en Italie[5].

Il était l’un des cinq contre-torpilleurs qui escortèrent en septembre 1917 le cuirassé pré-dreadnought Charlemagne de Bizerte, en Tunisie française, à Toulon[6].

Le 13 novembre 1918, deux jours après la fin de la Première Guerre mondiale, le Carabinier s’est échoué à Lattaquié, en Syrie ottomane, sur la côte de l’Empire ottoman. Il a été sabordé le 15 novembre 1918[7].

Notes et références

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  1. a b et c Smigielski, p. 202.
  2. Couhat, p. 95.
  3. Couhat, p. 96.
  4. Freivogel, pp. 98-100, 117-121 ; Prévoteaux, I, p. 27, 55-56, 59-62.
  5. Prévoteaux, I, p. 113 ; Roberts, p. 384.
  6. Jordan & Caresse, p. 279
  7. (en) Gordon Smith, « >French Navy, World War 1 », sur Naval History (consulté le ).

Bibliographie

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  • (en) Jean Labayle Couhat, French Warships of World War I, London, Ian Allan, (ISBN 0-7110-0445-5).
  • (en) Zvonimir Freivogel, The Great War in the Adriatic Sea 1914-1918, Zagreb, Despot Infinitus, (ISBN 978-953-8218-40-8).
  • (en) John Jordan et Philippe Caresse, French Battleships of World War One, Annapolis, Maryland, Naval Institute Press, (ISBN 978-1-59114-639-1).
  • Gérard Prévoteaux, La marine française dans la Grande guerre: les combattants oubliés: Tome I 1914-1915, vol. 23, Le Vigen, France, Éditions Lela presse, (ISBN 978-2-37468-000-2).
  • Gérard Prévoteaux, La marine française dans la Grande guerre: les combattants oubliés: Tome II 1916-1918, vol. 27, Le Vigen, France, Éditions Lela presse, (ISBN 978-2-37468-001-9).
  • (en) Stephen S. Roberts, French Warships in the Age of Steam 1859–1914: Design, Construction, Careers and Fates, Barnsley, UK, Seaforth Publishing, (ISBN 978-1-5267-4533-0).
  • (en) Randal Gray, Conway's All the World's Fighting Ships 1906-1921, Annapolis, Maryland, Naval Institute Press, (ISBN 0-87021-907-3), p. 190-220.