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Collectif le peuple des dunes

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Collectif le Peuple des dunes
Logo de l’association
Cadre
But Lutte contre le projet d'extraction de sable entre Gâvres et Quiberon initié par les groupes cimentiers Lafarge et Italcementi.
Zone d’influence littoral & mer
Fondation
Fondation
Origine Alerte environnementale lancée, en 2006, par l’Association de Sauvegarde et de Protection du Littoral de la Presqu’île de Gâvres (ASPLPG)
Identité
Siège Presqu'ile de Gâvres
Structure Collectif d'associations
Président André Berthou
Méthode Etudes, mobilisation, justice
Financement associations membres
Membres + de 100 associations
Slogan « un grain de sable pour Lafarge » (utilisé principalement sur internet)
Site web peupledesdunesentregor.com

Le Collectif le peuple des dunes est un collectif citoyen[1], mis en place par des associations bretonnes, créé le , afin de mettre en commun des moyens permettant de réagir aux projets d'extraction de granulat marin et notamment celui initié par les groupes cimentiers Lafarge et Italcementi, dénommé « Per Sud Lorient »[2]. Ce projet est situé au large des zones naturelles du réseau Natura 2000, le Grand site « Massif dunaire Gâvres-Quiberon et zones humides associées »[3], et celui de la ria d'Étel[4], entre la presqu'île de Quiberon et celle de Gâvres, à l'intérieur d'un axe reliant l'île de Groix à Belle-île. Début juillet 2009 la société Lafarge Granulats abandonne le projet après un avis défavorable du préfet maritime[5] et la sortie de l'avis du Comité Scientifique Indépendant[6].

Organisation

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Gouvernance

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Lors de l'assemblée constitutive du à Gâvres, la gouvernance du collectif est confiée à l’Association de Sauvegarde et de Protection du Littoral de la Presqu’île de Gâvres (ASPLPG). Cette association locale, est l'auteur du « message d'alerte[7]» citoyenne, elle est membre, du comité de pilotage Natura 2000 mis en place pour le Grand site dunaire Gâvres-Quiberon[8], et de la commission de suivi du projet d'extraction de sables marins dénommé « Per Sud Lorient »[9]. L'ASPLPG a pour président André Berthou, patron pêcheur en retraite, et pour vice-président Jean Grésy, avocat. L'association gâvraise a déjà entrepris des opérations de communication sur le sujet notamment au salon nautique avec le navigateur Jimmy Pahun[10] qui devient le premier porte parole[11] du collectif le Peuple des dunes[2], c'est au lendemain de la manifestation du , sur la plage de Kerhillio à Erdeven, qu'Alain Bonnec, conseiller municipal d'Erdeven, accepte de prendre la suite de Jimmy Pahun comme porte parole du collectif. Les ressources humaines des autres associations sont utilisées par intégration des bénévoles au groupe pilote qui se constitue, les compétences multiples sont optimisées en laissant à chacun un maximum d'autonomie d'initiatives en fonction de son champ d'action et de ses réseaux.

Interview d'André Berthou par ARTE, sur la digue de Gâvres

Dès sa création, le groupe pilote du collectif le Peuple des dunes ne sous-estime pas l'intelligence et les moyens du pétitionnaire, il situe résolument son action dans le cadre de la citoyenneté et d'un Développement durable et solidaire, conscient qu'il faut éviter l'écueil du « syndrome Nimby », il s'agit d'argumenter en utilisant les ressources d'expertise des « pratiques locaux » comme complément des ressources et avis scientifiques recherchés dans le département, la région, et ailleurs dans le monde[12]. Le Collectif doit être capable, de pédagogie et conviction pour mobiliser des habitants appartenant à des « mondes » différents voir opposés, actifs, retraités, professionnels de la mer, plaisanciers, plongeurs, surfeurs, propriétaires, élus de gauche, du centre, de droite, seul le nombre fera poids. Il faut aussi avoir la capacité de répondre à l'actualité proposée par les différents intervenants, notamment les services de l'État chargés du dossier et les pétitionnaires représentés essentiellement par une « cellule active » du groupe cimentier Lafarge, agissant dans le domaine de la recherche, de la communication et du lobbying. L'objectif final est bien le retrait du projet d'extraction dénommé Per Sud Lorient, mais également, d'une manière plus globale, d'attirer l'attention : sur les dangers de l'extraction de sables en mer dans une zone proche du littoral, ressource des métiers de la mer; sur les manques de la recherche dans le domaine des conséquences de l'extraction sur le milieu marin et le littoral; sur les risques et dérives possibles d'une recherche financée et dirigée par un pétitionnaire; sur la raréfaction de la ressource en sable (granulat) et la prise en compte de ce nouveau paramètre dans l'urbanisme, notamment de la zone côtière.

Le collectif a mené des actions de communication et d'information, à travers un site-blog internet où il a publié des communiqués, et à l'occasion d'interventions dans les médias locaux[13] et nationaux, dans lesquels il a fait l'objet d'articles et reportages[14]. Il a fait circuler une pétition au format papier et en ligne et a organisés des manifestations de type Fest-noz. Il a intenté des actions en justice auprès du tribunal administratif contre le Per Sud Lorient. Le collectif a lancé des actions de sensibilisations avec l'organisation de réunions publiques dans les communes du littoral morbihannais[15], et la tenue de stands dans certaines manifestations comme au village solidaire du Festival interceltique de Lorient. En outre, il a organisé des conférences, avec le concours notamment du géographe Yves Lebahy, et le biologiste spécialiste du plancton Pierre Mollo.

Historique : les temps forts

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Alerte environnementale

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Après avoir découvert, en 2005, l'existence du projet par la publication de l'Arrêté du 3 mai 2005 accordant un permis exclusif de recherches de sables et graviers siliceux marins [16], l'ASPLPG a notamment exploré les conséquences possibles du projet avec d'autres « initiés » : associations environnementales, élus locaux, scientifiques, etc. En 2006, l'ASPLPG, constatant les difficultés à se faire entendre dans le cadre de la procédure officielle et le manque de volonté institutionnelle à engager un débat participatif large, décide de mobiliser l'opinion publique en diffusant plusieurs documents accompagné d'une lettre « Ceci est un message d’alerte »[7].

Création du Collectif & Charte d'adhésion

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L'alerte, largement relayé sur le terrain et sur internet[17], permet de mobiliser localement ainsi qu'au-delà des limites géographiques du département du Morbihan. Le , à Gâvres, une réunion d'information a lieu dans le cadre de l'assemblée générale de l'ASPLPG. Ouverte au public, elle réunit notamment des représentants d'associations et de groupements d'associations ainsi que des élus. Ils décident la création d'un collectif dénommé « Le Peuple des dunes »[2]. La création du collectif est confirmée lors de la réunion du , avec notamment la publication de la Charte d'adhésion au collectif Le Peuple des dunes.

« Les principes de la Charte de l’environnement, désormais élevés au rang de principes constitutionnels font un devoir, à tous les citoyens, de défendre la nature, en vue d’un développement durable. Face au projet d’extraction de sable et granulats marins par les sociétés des cimentiers dénommés groupe Lafarge et Italcementi, dans des sites classés Natura 2000, entre Gâvres, Belle-Ile, Groix et Quiberon, les signataires du présent engagement considèrent qu’ils se trouvent en état de nécessité. pour s’allier et promouvoir ensemble, sans esprit partisan, ni polémique, une défense collective dans le respect de leurs valeurs, consacrées par l’objet de leur statut respectif. Agissant désormais solidairement, elles mettront en commun tous les moyens utiles en vue de la protection des personnes, des activités et des biens de toute la région concernée et de l’intérêt général, pour les générations actuelles et futures et pour la préservation de la planète. Vivant ou travaillant derrière, sur ou devant les dunes, ils décident de se retrouver sous l’appellation «Le Peuple des Dunes». Fait et décidé ensemble à Gâvre le 27 janvier 2007. »

— Collectif le peuple des dunes, Charte d'adhésion[18]

Manifestation du 25 mars 2007 « agir local penser global »

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Après plusieurs mois de mobilisations, le dimanche les manifestants convergent vers la plage de Kerhilio à Erdeven. Au fur et à mesure des arrivées, ils sont invités à se placer dans les lettres tracées sur le sable, et à patienter jusqu'au passage des avions où ont pris places plusieurs photographes et cadreurs. Le soir même l'image de la fresque humaine, écrivant « PEUPLE DES DUNES » sur le sable, passe dans le journal de 20h des grandes chaines de la télévision française : TF1[19] et France 2 [20]. Le lendemain, le quotidien Ouest-France écrit « Pari réussi pour le collectif du Peuple des dunes. Hier après-midi, 12 000 manifestants ont dit à Erdeven (Morbihan) leur refus du projet d'extraction de sable »[21].

Le Peuple des dunes sur la plage d'Erdeven, Serge Lequer règle la mise en scène.

Avant un épilogue musical, des discours sont prononcés, inscrivant ce combat local avec celui plus global pour le Développement Durable et Solidaire. Jean Grésy rappelle que le site de la manifestation avait été, le 30 mars 1975, le théâtre d'une marche ayant rassemblé 15 000 manifestants s'opposant à l'installation d'une centrale nucléaire, et ayant précédé les manifestations de Plogoff[22]. Parmi les manifestants présents en 2007, certains avaient participé à la marche de 1975.

« Ici, ce soir, est né un mouvement citoyen issu de la société civile, sans attaches partisanes, mû uniquement par le désir de préserver la nature et l'environnement. Ce mouvement prend naissance là même où, voici 30 ans, un projet de défiguration du site par la construction d'une centrale nucléaire a été mis en échec par la mobilisation des hommes de progrès. Ici, ce soir, se forge l'espérance : nous n'étions au début qu'une petite poignée d'hommes libres et résolus. « j'ai rencontré ce matin devant la haie de mon champ une troupe de marins, d'ouvriers, de paysans ». Ils ont été rejoints ici par des femmes et des enfants, par des actifs et des retraités. Ce n'est plus une troupe. C'est un peuple debout qui se lève et qui marche. C'est un peuple fort de la conviction qu'il a de la légitimité de ce combat. Ce peuple : c'est le peuple des dunes. »

— Jean Grésy, Extrait discours d'Erdeven[23]

Notes et références

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  1. Didier Heiderich (dir.), Les nouvelles frontières des crises, Éditions OIC, , 47 p. (ISBN 978-2-916429-08-3, lire en ligne), p. 42

    « Le Peuple des Dunes : Cette superbe appellation donnerait à elle seule l’envie de créer une agence de pub. Mais très loin d’être le cas, il s’agit d’un collectif « citoyen » qui proteste avec brio contre le projet d'extraction de sable marin entre Quiberon et Gâvres (France) par le groupe Lafarge. »

    .
  2. a b et c Site-blog du Peuple des dunes, Morbihan Gâvres, création du collectif "Le Peuple des Dunes", Assemblée Générale ASPLPG du 28 décembre 2006 (lien du 21/07/2009)
  3. Réseau Natura 2000 carte du site fr5300027, lien du 21/07/2009
  4. Réseau Natura 2000 carte du site site fr5300028, lien du 21/07/2009
  5. Quotidien Libération, « Le «Peuple des dunes» a fini par gagner : Lafarge a annoncé vendredi qu’il renonçait à extraire du sable au large de Quiberon. » lien du 22/07/2009
  6. Site Peuple des dunes, texte intégrale de l'Avis du Comité Scientifique Indépendant lien du 22/07/2009
  7. a et b ASPLPG message d'alerte, texte intégral sur le site Peuple des dunes : « Madame, Monsieur, Ceci est un message d’alerte. Par solidarité avec tous les bretons, l’association que je préside tient à vous informer du projet d’extraction de sable sur le littoral breton, par le groupe Lafarge... » du 22/07/2009
  8. Grand site dunaire Gâvres-Quiberon, site officiel, lien du 22/07/2009
  9. PER Sud Lorient Commission de suivi du 30 septembre 2005, Compte rendu de la Sous-Préfecture du Morbihan, lien du 21/07/2009
  10. Jimmy Pahun, signatures de la banderole à Paris, alerte à l'extraction de sable entre Quiberon et Gâvres, lien du 21/07/2009
  11. Actu Environnement, « Le collectif Le Peuple des Dunes a mobilisé des milliers de personnes, dimanche dernier à Erdeven (56), » « Jimmy Pahun, le porte-parole a rappelé quant à lui qu'une bonne part du site a été classé, Natura 2000 et qu'il est intégré dans l'opération grand site. » lien du 22/07/2009
  12. Site Peuple des dunes, « L'étude Seamer présentée par Lafarge est-elle scientifique ? Expertise du Dr Frédéric Saint-Cast Physical Oceanography and sedimentology Modeller petroleum and marine division à Canberra Australie », lien du 21/07/2009
  13. Article presse, site Peuple des dunes, lien du 21/07/2009
  14. Reportages télévision, site Peuple des dunes lien du 21/07/2009
  15. Réunion à Locoal-Mendon, site Peuple des dunes lien du 21/07/2009
  16. Admi.net, Arrêté du 3 mai 2005 accordant un permis exclusif de recherches de sables et graviers siliceux marins texte de l'arrêté NOR : INDI0505094A sur admi.net lien du 23/07/2009
  17. Le site-blog Île-de Groix.info est un exemple significatif avec l'apparition des commentaires page d'archive lien du 22/07/2009
  18. Charte d'adhésion, lien du 22/07/2009
  19. Vidéo du 20h de TF1 sur le site du peuple des dunes, lien du 23/07/2009
  20. Vidéo sujet du 20h de France 2 sur le site du peuple des dunes, lien du 23/07/2009
  21. Article Ouest-France sur le site du Peuple des dunes, lien du 23/07/2009
  22. R.B. et B.B., Une lutte exemplaire contre l'électronucléaire, « En 1974, les habitants d'Erdeven découvrent le nom de leur bourg dans liste des sites possibles pour l'installation d'une centrale nucléaire. Le bouche à oreille fonctionne et une première réunion publique a lieu... » document pdf lien du 23/07/2009
  23. Extrait discours de Jean Grésy, sur le site du Peuple des dunes lien du 23/07/2009

Bibliographie

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  • Patrice Guillotreau, Mare economicum: enjeux et avenir de la France maritime et littorale, Presses universitaires de Rennes, 2008, p. 463 (ISBN 9782753506787).
  • Didier Heiderich (Sous la direction de), Les nouvelles frontières des crises, Magazine de la communication de crise et sensible vol. 13 avril 2007 à septembre 2007, Observatoire International des Crises, 2007 (ISBN 9782916429083).
  • R.B. et B.B., Une lutte exemplaire contre l'électronucléaire, la lettre d'information du Comité Stop Nogent-sur-Seine, no 111-112 juin-septembre 2006, p. 4 (ISSN 0996-5572)
  • Alain Merckelbagh, Et si le littoral allait jusqu'à la mer ! : la politique du littoral sous la Ve République, Versailles, Quae, , 351 p. (ISBN 978-2-7592-0297-3, lire en ligne)

Articles connexes

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Liens externes

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