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Démocratie (cuirassé)

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Démocratie
illustration de Démocratie (cuirassé)
Cuirassé Démocratie

Type Cuirassé
Classe Liberté
Histoire
A servi dans  Marine nationale
Chantier naval Arsenal de Brest
Lancement
Armé
Statut Condamné le
Équipage
Commandant Lostende (1913-1914)
Docteur (1917-1919)
Équipage 742
Caractéristiques techniques
Longueur 133,80 m
Maître-bau 24,30 m
Tirant d'eau 8,40 m
Déplacement 14 800 tonnes
Propulsion 3 machines à vapeur à triple expansion
24 chaudières Niclausse
3 hélices
Puissance 19 035 cv
Vitesse Max 19,4 nœuds
Caractéristiques militaires
Armement 2 × 2 canons de 305 mm
10 canons de 194 mm
12 canons AA de 65 mm
8 canons AA de 47 mm
2 TLT de 450 mm
Rayon d'action 1 900 milles à 18 nœuds
8 400 milles à 10 nœuds
Carrière
Pavillon France
Port d'attache Toulon

Le Démocratie est un cuirassé de la marine française construit à Brest à partir de 1903.
C'est un cuirassé de type pré-dreadnought de la classe Liberté.

Avant la Première Guerre mondiale, le cuirassé Démocratie participe essentiellement à la représentation de la France dans divers pays. Il est ainsi présent aux différentes revues protocolaires présidentielles à Bizerte et à Toulon (1911) ou à Malte pour faire honneur au roi George V ()[1].

Au début de la Grande Guerre, le Démocratie participe au déploiement des troupes du 19e corps d'armée français à partir de l'Algérie vers la France[2]. Entre-temps, le , il participe à la bataille d'Antivari qui voit un croiseur austro-hongrois, le Zenta, couler[3]. Ensuite il passe la majorité de la guerre à sillonner la Méditerranée orientale. Basé à Corfou, il patrouille la mer Ionienne pour réprimer la marine austro-hongroise et ottomane[4].

À la fin 1918, il est envoyé, avec ses sister-ships, à Moudros pour participer au blocus du détroit des Dardanelles[5].

Peu après l'armistice, le cuirassé Démocratie part, avec le cuirassé Justice, rejoindre en Mer Noire la flotte alliée. Il est basé à Constantinople et Sébastopol, pour aider à faire respecter les termes de l'Armistice avec l’Allemagne[6]. En , il revient en France en accompagnant une délégation ottomane venue assister à la conférence de Paris[7].

Entre et , le Démocratie est affecté à l'école de canonnage de la division des écoles de la Méditerranée, puis placé, le en réserve spéciale. Le , il est désarmé pour être ensuite condamné et rayé le . En , il est remorqué jusqu'à Savone pour y être démoli[7].

Incidents à bord

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Le , lors d'une croisière entre Brest et Toulon, un feu se déclare dans les isolants de cloison d'une chaufferie. Les marins n'ont pas d'autre moyen que de noyer la soute à munitions pour éviter une catastrophe[8].

Le , lors de l'explosion du cuirassé Liberté, à la suite d'un incendie dans les soutes avant de ce dernier, un obus de 305 mm vient frapper la coque du Démocratie à hauteur du carré des officiers. Les réparations vont durer un mois[1].

Par deux fois, le  lors d'exercices et le  pendant un convoyage de navires marchands, il entre en collision avec le cuirassé Justice[9].

Le , lors d'un exercice d'escadre, le cuirassé Démocratie est abordé par le cuirassé Suffren alors en panne de moteur. Contrairement à son assaillant (brèche de 1,50 m sur la coque extérieure et arrachement de son écubier), il ne souffre que d'avaries minimes qui ne nécessitent que trois semaines de réparations[10],[11].

En , basé en mer Ionienne, le Démocratie est durement frappé par la grippe (32 décès sont comptabilisés). Un cas de force majeure qui le contraint à regagner l'arsenal. À partir de là, la situation du personnel à bord est la suivante : 188 sont présents aux postes, 205 sont à l’hôpital, 294 sont en permission ou en convalescence[3].

Notes et références

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  1. a et b Yves Dufeil, Franck Le Bel et Marc Terraillon, Navire de la Grande Guerre : DEMOCRATIE, (lire en ligne), p. 4.
  2. (en) Paul G. Halpern, A Naval History Of World War I, Naval Institute Press, , 591 p. (ISBN 1-55750-352-4), p. 55-56.
  3. a et b Yves Dufeil, Franck Le Bel et Marc Terraillon, Navire de la Grande Guerre : DEMOCRATIE, (lire en ligne), p. 5.
  4. (en) Paul G. Halpern, The Battle of the Otranto Straits, Indiana University Press, coll. « Twentieth-Century Battles », (ISBN 978-0-253-34379-6), p. 16.
  5. (en) Antony Preston, Battleships of World War I : An Illustrated Encyclopedia of the Battleships of All Nations, 1914-1918, Galahad Books, , 260 p. (ISBN 0-88365-300-1), p. 29.
  6. (en) Paul G. Halpern, The Mediterranean Fleet, 1919–1929, Ashgate, , 620 p. (ISBN 978-1-4094-2756-8, lire en ligne), p. 12-13.
  7. a et b Yves Dufeil, Franck Le Bel et Marc Terraillon, Navire de la Grande Guerre : DEMOCRATIE, (lire en ligne), p. 6.
  8. Yves Dufeil, Franck Le Bel et Marc Terraillon, Navire de la Grande Guerre : DEMOCRATIE, (lire en ligne), p. 3.
  9. Yves Dufeil, Franck Le Bel et Marc Terraillon, Navire de la Grande Guerre : JUSTICE, (lire en ligne), p. 4-5.
  10. Capitaine de frégate Y., « Les grandes Manœuvres navales », Armée et marine : revue hebdomadaire illustrée des armées de terre et de mer, no 24,‎ , p. 623 (ISSN 2015-0237, lire en ligne).
  11. « Nouvelles de la marine », Armée et marine : revue hebdomadaire illustrée des armées de terre et de mer, no 25,‎ , p. 641 (ISSN 2015-0237, lire en ligne).

Bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes

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Documents numérisés

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  • Journaux de bord du 01/07/1914 au 12/07/1917.
Ministère de la Défense, Mémoire des hommes : Journaux des unités (1914-1918) : Cuirassé Démocratie, vol. SS Y 143, 1914-1917 (présentation en ligne, lire en ligne)
  • Journaux de bord du 13/07/1917 au 18/12/1918
Ministère de la Défense, Mémoire des hommes : Journaux des unités (1914-1918) : Cuirassé Démocratie, vol. SS Y 144, 1917-1918 (présentation en ligne, lire en ligne)