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Davyne

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Davyne
Catégorie IX : silicates[1]
Image illustrative de l’article Davyne
Général
Symbole IMA Dvy
Classe de Strunz
Classe de Dana
Formule chimique (Na,K)6Ca2(Al6Si6O24)(Cl2,SO4)2
Identification
Couleur incolore, blanc
Système cristallin hexagonal
Classe cristalline et groupe d'espace 6/m - dipyramidale
P63/m
Clivage parfait sur {1010}, parfait à indistinct sur {0001}
Cassure irrégulière/inégale, conchoïdale
Habitus prismatique - cristaux en forme de prismes minces (comme la tourmaline) jusqu'à 4 cm.

hexagonal - forme cristalline à six côtés en section transversale ou en habitus.

Échelle de Mohs 5,5 - 6
Trait blanc
Éclat vitreux
Propriétés optiques
Indice de réfraction nω = 1,515 - 1,519,
nε = 1,519 - 1,522
Biréfringence δ = 0,004
Transparence oui, translucide
Propriétés chimiques
Densité 2,42-2,53 (mesurée),
2,50 (calculée)

Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire.

La davyne est un minéral très rare, aluminosilicate[2], feldspathoïde, du groupe de la cancrinite, que l'on rencontre dans les éjectas de certains volcans.

De formule chimique (Na,K)6Ca2(Al6Si6O24)(Cl2,SO4)2, elle se présente sous forme de cristaux blancs ou incolore hexagonaux ou prismatiques jusqu'à 4 cm[3]. Sa structure cristalline hexagonale se développe dans groupe d'espace dipyramidal P63/m[4]. Du fait de la présence éventuelle de potassium, elle émet une radioactivité résiduelle, à peine détectable[5].

Elle a été nommée par Monticelli et Covelli en 1825 en l'honneur du chimiste Sir Humphry Davy (1778-1829), qui a isolé pour la première fois, entre en 1807 et 1808, le potassium, le sodium, le calcium, le strontium, le baryum, le magnésium et le bore[6]. L'Association internationale de minéralogie l'a confirmée en 1990[7] et lui a attribué le symbole Dvy.

De grande dureté (jusqu'à 6 sur l'échelle de Mohs), elle est cassante et montre un clivage parfait sur {1010}, et moins net sur {0001}[8].

On en connait une variante de formule (Na,Ca,K)8(Si6Al6)O24(Cl,SO4)2-3, nommée acarbodavyne ("sans dioxyde de carbone").

Formation et gisements

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Elle s'est formée par altération et/ou métamorphisme à haute température dans des formations de carbonate, de phosphate et de fer thermiquement altérées, dans les laves à leucite, très déficitaire en silice[9]. L'âge du début de la paragénèse (> 3 milliards d'années), explique qu'on la trouve dans des roches ignées hautement évoluées, ultra-alcalines et agpaïtiques. Sa localité type est le mont Somma au-dessus de Naples en Italie. On la trouve associée à la vésuvianite, la kaliophilite, l'augite, la sodalite, aux autres membres du groupe de la cancrinite, aux hornblendes, aux humites, au spinelle, la série fayalite-forstérite et à d'autres pyroxènes[8].

La base de données minéralogiques Mindat.org recense 21 gisements en 2024, qui se répartissent entre Allemagne et Italie, outre le volcan Koudriavy des îles Kouriles dans l'Océan Pacifique[10]. À ceux-ci se rajoute l'île volcanique Zabargad (île de Saint-Jean)[11] dans la Mer Rouge qui en recèle aussi dans deux anciennes mines de péridot[12].

Notes et références

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  1. La classification des minéraux choisie est celle de Strunz, à l'exception des polymorphes de la silice, qui sont classés parmi les silicates.
  2. Linus Pauling, « The structure of some sodium and calcium aluminosilicates », Proceedings of the National Academy of Sciences, vol. 16, no 7,‎ , p. 453–459 (ISSN 0027-8424 et 1091-6490, DOI 10.1073/pnas.16.7.453, lire en ligne, consulté le )
  3. (en) « Davyne », dans J. W. Anthony, R. Bideaux, K. Bladh et al., Handbook of mineralogy, (lire en ligne [PDF]) (consulté le )
  4. (en) K. A. Rozenberg, R. K. Rastsvetaeva et N. V. Chukanov, « Crystal structures of oxalate-bearing cancrinite with an unusual arrangement of CO3 groups and sulfate-rich davyne », Crystallography Reports, vol. 54, no 5,‎ , p. 793–799 (ISSN 1063-7745 et 1562-689X, DOI 10.1134/s1063774509050101, lire en ligne, consulté le )
  5. (en) « Davyne Mineral Data », sur www.webmineral.com (consulté le )
  6. (it) Teodoro Monticelli et Niccolò Covelli, Davina, vol. 1, Naples, da' torchi Del Tramater, , 405-421 p. (lire en ligne)
  7. (en) John L. Jambor et Ernst A. J. Burke,, « New Mineral Names », American Mineralogist, vol. 75, nos 11-12,‎ , p. 1431-1437 (lire en ligne [PDF])
  8. a et b (en) « Davyne », sur Mindat.org (consulté le )
  9. BORNET Rémi, « Davyne - Encyclopédie », sur Le Comptoir Géologique - Minéraux de collection, Fossiles et Gemmes (consulté le )
  10. (en) N. V. Chukanov, I. V. Pekov, L. V. Olysych et N. V. Zubkova, « Crystal chemistry of cancrinite-group minerals with an AB-type framework: a review and new data. ii. ir spectroscopy and its crystal-chemical implications », The Canadian Mineralogist, vol. 49, no 5,‎ , p. 1151–1164 (ISSN 0008-4476 et 1499-1276, DOI 10.3749/canmin.49.5.1151, lire en ligne [PDF], consulté le )
  11. (en) « St John's Island, Red Sea Governorate, Egypt », sur Mindat.org (consulté le )
  12. (en) E. Bonaccorsi, S. Merlino et M. Pasero, « Davyne from Zabargad (St. John’s) Island: peculiar chemical and structural features », Acta Vulcanologica,‎

Bibliographie

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  • (en) G. Diego Gatta et Paolo Lotti, « Cancrinite-group minerals: Crystal-chemical description and properties under non-ambient conditions—A review », American Mineralogist, vol. 101, no 2,‎ , p. 253–265 (ISSN 1945-3027, DOI 10.2138/am-2016-5282, lire en ligne, consulté le )
  • (en) Ishmael Hassan et H. D. Grundy, « Structure of davyne and implications for stacking faults », The Canadian Mineralogist, vol. 28,‎ , p. 341-349. (lire en ligne [PDF])

Liens externes

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