Francis Poictevin
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Francis Poictevin est un écrivain français, né à Paris le , mort à Menton le .
Dandy, esthète, auteur de romans qui amplifient les procédés de l’écriture artiste ; disciple d’Edmond de Goncourt, ami et confident de Joris-Karl Huysmans, il dériva peu à peu vers le mysticisme et la folie. Tombé dans l'oubli, il suscita plus tard la vive admiration de Louis Aragon, Paul Éluard et André Breton.
Biographie
[modifier | modifier le code]Né dans un milieu aisé (son père, Paul Poictevin, est banquier), Francis Paul Édouard Adrien Poictevin peut, après des études secondaires au lycée Louis-le-Grand et avoir fait son droit, se consacrer aux voyages (Allemagne, Angleterre, Italie) et à la littérature sans prendre d'état.
Il rencontre en 1882 Jules Barbey d'Aurevilly, c'est le début d'une amitié et d'une correspondance qui durera cinq ans. Riche et excentrique, il est l'un des modèles de son ami Joris-Karl Huysmans pour le personnage de Des Esseintes dans À rebours.
Dédié à Edmond de Goncourt, dont il fréquente régulièrement le salon, son deuxième roman, Ludine, paraît en 1883. Guy de Maupassant lui consacre dans Le Gaulois (28 octobre) un article favorable. Il est par contre éreinté par Léon Bloy dans le Chat Noir (27 octobre).
En 1888, il collabore à La Revue indépendante, confondée par Félix Fénéon.
À partir de 1895, Francis Poictevin fait des voyages de plus en plus fréquents sur la Côte d'Azur pour sa santé. Il cesse d'écrire. Il se marie en 1896 avec Alice Devaux, sa maîtresse depuis une quinzaine d'années. À compter de 1897, il sombre peu à peu dans le mutisme : sa fascination pour les mystiques chrétiens prônant "l'anéantissement en Dieu" le mèneront à la quasi-aphasie. Seuls Georges Rodenbach puis Huysmans veilleront encore sur ses dernières années. Ce fut au sens tragique du terme un "écrivain maudit".
Francis Poictevin s'éteint à Menton le 6 mai 1904. Son acte de décès indique : « profession de rentier ».
Œuvres
[modifier | modifier le code]- 1882 : La Robe du moine, lettre-préface de Alphonse Daudet, Paris, Sandoz.
- 1883 : Ludine, Bruxelles, Henry Kistemaeckers[1].
- 1884 : Songes, Bruxelles, H. Kistemaeckers[2].
- 1885 : Petitau, Bruxelles, H. Kistemaeckers.
- 1886 : Seuls, Paris, Tresse & Stock[2].
- 1888 : Paysages et nouveaux songes, Paris, Librairie de la Revue indépendante.
- 1888 : Derniers songes, Paris, Alphonse Lemerre[3].
- 1889 : Double, Paris, A. Lemerre[3].
- 1890 : Presque, Paris, A. Lemerre[2].
- 1892 : Heures, Paris, A. Lemerre[2].
- 1893 : Tout bas, Paris, A. Lemerre.
- 1894 : Ombres, Paris, A. Lemerre[2].
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Poictevin a accordé au journaliste G. Davenay à propos de sa conception de l'écriture une interview publiée dans le Figaro du 25 septembre 1893 ; texte sur Gallica.
- Verlaine consacre à Poictevin une de ses 27 monographies : Francis Poictevin, publiée dans la revue Les Hommes d'aujourd'hui, no 424, 1894 ; texte sur wikisource.
- Francis Poictevin, Derniers songes, suivi de Double, préface de Bertrand Delcour, Morsang-sur-Orge, Safrat ("Romans oubliés"), 1991.
- Francis Poictevin, Ludine [1883], édition et présentation de Jean de Palacio, Séguier ("Bibliothèque décadente"), 1996. Avec en annexe une chronologie, et des textes critiques de Maupassant, Bloy, Gustave Kahn, Verlaine, Gourmont, etc.
- Francis Poictevin, À Arcachon (Songe, Ombres...), textes choisis et présentés par François Talmont, Bordeaux, Pierre Mainard ("Rrose", 3), 2002.
Notes
[modifier | modifier le code]- Réédité en 1996 chez Séguier, collection « Bibliothèque décadente », préface de Jean de Palacio.
- Réédité en 2002 chez Pierre Mainard, éditeur, coll. Rrose vol.3, préface de Jean Talmont
- Réédité en 1991 chez Safrat. Préface de Bertrand Delcour.
Liens externes
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