Galligrasseuil
Galligrasseuil est un mot-valise qui désigne trois des principales maisons d'édition de roman françaises, parfois qualifiées de triumvirat : Gallimard, Grasset et Éditions du Seuil[1].
Ce mot ironique, souvent utilisé par l'hebdomadaire satirique Le Canard enchaîné[2], provient de la polémique au sujet de ces maisons d'édition à qui on attribue une entente sur le partage du marché de l'édition en France et l'attribution des prix littéraires[3],[4], plus particulièrement le Goncourt[5]. Cette situation oligopolistique résulte notamment de la concentration des éditions au cours du XXe siècle[4].
Utilisations
[modifier | modifier le code]Les journalistes francophones et étrangers couvrant les remises de prix de la saison littéraire parisienne auraient repris son usage dès les années 1960[réf. nécessaire].
Roger Peyrefitte dans son livre L'Illustre Écrivain, paru en 1982 (page 162), attribue l'invention de cette expression au journaliste et écrivain Bernard Frank.
Galligrasseuil apparaît aussi en 1989 dans l'ouvrage satirique Paris, France[6] du journaliste et écrivain québécois Louis-Bernard Robitaille[7]. L'expression sera reprise en 1996 dans la nouvelle Français, Françaises de l'écrivain québécoise Monique Proulx[8].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (en) Entrée « Galligrasseuil » dans (en) Éléanor Levieux et Michel Levieux, Insiders' French. Beyond the Dictionary, Chicago, University of Chicago Press, , 270 p. (ISBN 0-226-47502-6, lire en ligne), entrée disponible en ligne sur (en) « Sample entries from Insiders' French », sur University of Chicago Press
- Par exemple, Le Canard enchaîné, du , article de Frédéric Pages sur le jury Goncourt : « Car le Goncourt ne récompense pas un écrivain, comme un vain peuple le pense, mais un éditeur. Le trio Gallimard-Grasset-Le Seuil, surnommé "Galligrasseuil", fait la loi. », cité par « pièce jointe (Canard enchaîné) », sur Académie de Rennes
- Guy Konopnicki (2004)
- (de) Birgitta E. Roh (2004)
- Dominique Antoine Grisoni (2003)
- Prix-littéraires.org, « L'Invention de Galligrasseuil »
- Louis-Bernard Robitaille : Paris, France, Montréal, Boréal, 1989
- Monique Proulx : Français, Françaises, in : Les Aurores montréales, Montréal, Boréal, 1996
Sources
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Guy Konopnicki, Prix littéraires, la grande magouille, Paris, Jean-Claude Gawsewitch, coll. « Coup de gueule », , 152 p. (ISBN 2-35013-012-6)
- Dominique Antoine Grisoni (dir.), Goncourt, cent ans de littérature, Paris, Noêsis, , 211 p. (ISBN 2-914645-47-3)
- (de) Birgitta E. Roh, Literaturpreise in Frankreich und ihre Rezeption in der französischen Presse (2000-2003), thèse de Magister de la Friedrich-Alexander-Universität Erlangen-Nürnberg, (lire en ligne)
- Roger Peyrefitte (dir.), L'Illustre Écrivain, Albin Michel, , 162 p. (ISBN 2-226-01482-9)