Henri de Croÿ
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Père |
Juste Marie Fernand Victurien de Croÿ (d) |
Mère |
Marie-Magdelaine d'Ursel (d) |
Conjoint |
Cornelia Paumier (d) (à partir de ) |
Henri François Ghislain Louis Marie de Croÿ, prince de Croÿ et de Solre, est né à Bruxelles, en Belgique, le et est décédé à Rumillies, le . Membre de la Maison de Croÿ, c'est un gentilhomme et militaire belge engagé dans la conquête et l'administration du Congo.
Origines
[modifier | modifier le code]Fils du prince Juste de Croÿ et de son épouse la comtesse Marie d'Ursel, Henri de Croÿ délaisse la nationalité allemande pour adopter la nationalité belge. Le , il obtient admission dans la noblesse du royaume de Belgique avec le titre de prince et la qualification d'Altesse Sérénissime, transmissible à tous ses descendants.
Formation militaire
[modifier | modifier le code]En 1880, le prince Henri est admis à l'Ecole Royale Militaire dont il sort avec la 31e promotion. Devenu sous-lieutenant en 1882, il intègre le 6e de ligne, puis le 1er guides. En 1888, il est nommé officier d'instruction dans la cavalerie et, le , il est mis à la disposition de l'État indépendant du Congo qui le détache auprès de l'Institut cartographique militaire.
Carrière au Congo
[modifier | modifier le code]Le prince Henri s'engage donc pour l'État Indépendant du Congo avec son cousin, le comte Ernest d'Ursel, qui est lui aussi officier de carrière. C'est grâce à la demande introduite auprès du ministre Beernaert par leur oncle, le duc d'Ursel, qu'ils obtiennent du roi Léopold II la faveur d'être désignés et de rester ensemble.
Le , le prince est nommé commissaire de district de 3e classe et embarque le même jour à Flessingue. Le , il est désigné adjoint du commissaire de district du Kasaï et, le , il devient lui-même commissaire de district de 2e classe. Ce n'est que fin octobre qu'il prend effectivement la direction de sa circonscription lors de son arrivée à Luluabourg.
À peine installé à son poste, Henri de Croÿ doit se mettre en route dans la direction de Luebo pour chasser une bande de Kiokos, marchands d'esclaves. À son retour le , il trouve le comte Ernest d'Ursel gravement malade. Ce dernier meurt d'ailleurs quelque temps après, le . Fin , Henri de Croÿ fonde avec l'inspecteur d'État Paul Le Marinel, le sous-poste de Tshinema, sur la Mwanzangoma. Le soir du , avec une quarantaine d'hommes, le prince libère de nombreux esclaves qui étaient entre les mains de marchands, ce qui lui vaut une citation à l'ordre du jour par le vice-gouverneur général, le baron Wahis. À la suite de cette expédition, il souffre d'une hématurie.
Le , démissionné pour maladie, le prince Henri de Croÿ embarque à Boma et arrive au pays le .
Retour en Belgique
[modifier | modifier le code]En 1896, le prince réintégre l'armée belge et est nommé capitaine. En 1899, en raison de son infirmité contractée lors du service, il est placé en non-activité.
Il exerce ensuite des fonctions d'administrateur au sein de la Compagnie coloniale minière et de la Compagnie minière du Congo belge. Il passe aussi une dizaine d'années aux États-Unis, où il visite notamment des installations militaires et réalise des investissements.
Le , Henri de Croÿ reprend du service comme capitaine-commandant de réserve et est désigné pour le dépôt de cavalerie. Ensuite, il passe au 4e lancier en et fait retraite sur Anvers et l'Yser. Le , malgré son insistance pour rejoindre le front, il est nommé commissaire à la gare de Dunkerque et, le , il est nommé commissaire militaire à la gare de Clèves. Il est pensionné et démissionne en .
Le prince vit sa retraite dans l'anonymat. En 1933, il installe sur ses terres un terrain de golf devenu aujourd'hui le Royal Golf Club du Hainaut. En 1936, il épouse à Londres une amie de longue date, Cornelia Paulmier, qui s'éteint à Ghlin en 1943.
Personnalité
[modifier | modifier le code]Le prince Henri de Croÿ était un personnage original et anticonformiste, célèbre par ses saillies et son franc-parler. Il détestait aussi faire étalage de luxe et de sa fortune, ce qui l'amena à partager pendant plusieurs années le presbytère de son frère, doyen de Mons, plutôt que de résider au château familial.
Distinctions honorifiques
[modifier | modifier le code]- Chevalier de 4e classe de l'Ordre de l'Aigle de Prusse
- Médaille commémorative de Léopold II
- Chevalier de l'Ordre de la Couronne
- Croix de guerre
Bibliographie
[modifier | modifier le code]Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
[modifier | modifier le code]- (fr + nl) J. Sohier et M. Storme, Biographie belge d'Outre-Mer, vol. VIII, Académie Royale des Sciences d'Outre-Mer, Bruxelles, , 582 p. (ISBN 978-90-7565-211-6, lire en ligne [PDF])